SAISON 1
1-2. Enfants des dieux (Children of the Gods) 3. L'ennemi intérieur (The Enemy Within) 4. Émancipation (Emancipation) 5.La Théorie de Broca (The Broca Divide) 6. Le Premier Commandement (The First Commandment) 9. Les Désignés (Brief Candle) 12. Retour sur Chulak (Bloodlines) 13. Le feu et l'eau (Fire and Water) 18. Portés disparus (Solitudes) 19. Les Doubles robotiques (Tin Man) 20. Une dimension trop réelle (There But For the Grace of God) 21. Décision politique (Politics) Cette première saison plante le décor de la série en amplifiant l’univers défini dans le film initial, tout en installant les personnages et leurs rôles respectifs dans l’équipe. Le lancement de Stargate SG-1 crée l’évènement, par la popularité demeurée vivace du film, ainsi que par la présence du très populaire Richard Dean Anderson, apportant son humour bien connu. Une fois l’effet de surprise évanoui, la série parvient à maintenir le succès initial grâce à l'attractivité de son originale équipe de quatre individus, à la personnalité bien dessinée. Les audiences et l’impact auprès du public, notamment relayés par un Internet en pleine expansion, firent que Showtime passa commande de 44 épisodes supplémentaires dès la mi-saison, assurant la permanence de Stargate SG-1 dans des conditions rarement observées ailleurs. La série continue alors le plus grand succès que la chaîne ait connu depuis sa création dans le domaine de la fiction. Si la saison doit inévitablement consacrer du temps à la mise en place des personnages et de leurs relations au sein de SG-1, elle parvient néanmoins à susciter plusieurs épisodes tout à fait brillants (à commencer par le pilote, Children of the Gods). Jack O'Neill se situe plus en avant qu'ultérieurement, de par la présence de « RDA » mais aussi par sa préexistence dan le film. Il en va de même pour Daniel, incarnée à la perfection un Michael Shanks prolongeant avec inspiration le travail de James Spader . Teal’c et Sam finissent néanmoins par progressivement s’affirmer auprès du public. Amanda Tapping, loin d’être alors aussi populaire qu’elle le deviendra, eut fort à faire pour imposer le seul personnage féminin de l’équipe. Assez inévitablement dans de telles circonstances, Sam campe sur des positions devant moins rigides avec le temps. De plus, à la fois militaire et scientifique, Sam connaît un positionnement plus complexe et donc plus malaisé à appréhender que ses collègues masculins. Teal'c (et Christopher Judge) connut également les difficultés inhérentes aux nouveaux venus au sein d'un univers narratif, aggravées par son parcours paraissant encore trouble. En définitive, tout au long de cette saison Daniel et Jack se positionnent davantage comme le moteur de SG-1 que postérieurement, quand l’équipe sera devenue pleinement chorale. Mais Stargate SG-1 fonctionne déjà fort efficacement. Le réseau des Portes des Étoiles tient toutes ses promesses. L'innovant cocktail entre mythologie et exploration spatiale apporte toute sa saveur et son originalité à la série, avec l’introduction cohérente et stimulante d’une dose de Fantasy au sein d'un récit relevant purement de la Science fiction. 1-2. ENFANTS DES DIEUX - I can save these people !! Please! Help me ! Help me. Plus d'un an après les évènements du film, le projet Stargate est en arrêt. La Porte est laissée inactive, surveillée par quelques militaires Soudain Apophis, nouveau leader des Goa'ulds passe à l'attaque, franchissant la Porte avec ses Jaffas : il enlève une femme soldat après avoir massacré ses camarades. Face à cette menace le projet Stargate est relancé, son responsable, le général Hammond faisant de nouveau appel à Jack O’Neill. Celui-ci retrouve le Dr. Jackson sur Abydos. Daniel rejoint le conflit après que Sha're et Skaara soient à leur tour enlevés par Apophis. Le seigneur de la guerre recherche une reine, symbole de sa puissance. Sur la planète Chulak, siège de son armée, il choisit finalement Sha're, dans laquelle une larve Goa’uld est implantée. Skaara subit le même sort, devenant le fils d’Apophis. Jack et Daniel passent à l’attaque, accompagnés par une nouvelle venue, le capitaine Samantha carter, scientifique de haut vol mais aussi femme d’action. ils sont faits prisonniers sur Chulak par les Jaffas. Survient alors Teal’c, Primat d’Apophis. Alors qu'il était déjà ébranlé par les crimes d'Apophis, O'Neill achève de le convaincre d'entrer en rébellion. Il se retourne alors contre son ancien maître, aidant à l’évasion de nombreux prisonniers. Les rescapés parviennent ensuite à s'échapper par la Porte, malgré une offensive des Jaffas. Apophis se retire vers une destination inconnue, accompagné par Sha're et Skaara. SG-1 naît de cette victoire, s'apprêtant à mener un long et périlleux combat contre la menace Goa'uld. Précédé par le film de 1994, le pilote de Stargate SG-1 doit faire face à contraintes particulières. Tout en assurant la jonction la plus fine et fidèle possible avec l'oeuvre initiale, ne serait-ce que pour ne pas s'aliéner le public de ce dernier. Il doit également instiller les profonds changements que Brad Wright et Jonathan Glassner, mais aussi Richard Dean Anderson, désirent mettre en place. Un exercice de style malaisé, pour lequel un double épisode ne sera certes pas de trop. Les auteurs jouent habilement leur partition, n’hésitant pas à reprendre plusieurs seconds rôles du film, ainsi que leurs interprètes, tout en veillant à ce que la situation initiale concorde parfaitement avec la conclusion de Stargate, la Porte des Étoiles. La problématique centrée sur Sha're et Skaara bâtit ainsi un pont idéal entre le film et sa série dérivée. Et pourtant, très rapidement, le ton change, de même que les perspectives s’élargissent. L’idée maîtresse d'une multitude de Portes paramétrables, répandues à travers la galaxie, accroît considérablement les potentialités de l'univers esquissé dans le film. Le dispositif se complétant par l’excellente idée de l’Iris (qu'étrangement les Goa’ulds ne reprendront jamais), la série vient de se trouver un moteur narratif d’une totale efficacité. Richard Dean Anderson fait vite entendre sa petite musique, alliant allant et humour, tellement plus enthousiasmante que le pathos à gros grain et le menton levé bien haut du personnage initial. Alors que Michael Shanks renoue avec le Daniel original, celui-ci peut dès lors enfin bâtir une relation intéressante avec Jack. Les nouveaux venus, Sam et Teal’c, ont bénéficient de fortes scènes d'exposition, permettant de discerner avec acuité leur profil ainsi que le vif intérêt supplémentaire qu’ils signifient pour la série. On peut également goûter pleinement la qualité du jeu des différents interprètes, déjà dans leur rôle avec une entière conviction. A l'issue d’une rencontre plaisamment électrique, Sam monte on ne peut plus clairement qu’elle ne s'en laissera pas compter. Jack semble déjà conquis, on le comprend. Don S. Davis impose d'emblée le général Hammond comme supérieur idéal de l’équipe à la savoureuse complicité avec Jack. Le courant passe à l'évidence parfaitement avec Dean Anderson, de même qu’entre les différents comédiens Children of the Gods corrige un important défaut du film en offrant à SG-1 un adversaire à sa hauteur, tonique et charismatique, en la personne d’Apophis. Peter Williams lui apporte un vrai caractère, tout en volonté impétueuse et en cruauté. La série n’hésite pas à jouer pleinement cette carte, un choix judicieux. L’affrontement entre SG-1 et son nouvel ennemi se traduit par des scènes de combat filmées et montées avec un grand sens de l’action Le retournement de Teal’c en constitue le point d’orgue, parfaitement minuté et suscitant une belle émotion. Bienvenue à bord ! Plusieurs pertinentes idées de mise en scène complètent habilement le dispositif, comme l’apposition horrifique du parasite Goa’uld ou le cérémonial de l’ouverture de la Porte, rendu plus spectaculaire par rapport au film, mais sans développements outranciers (lumières des chevrons). En définitive, porté par un haletant scénario, Children of the Gods négocie à la perfection un virage difficile et entrouvre sous nos yeux un univers prometteur, considérablement élargi et dynamisé. L’équipe se voit mise en orbite avec entrain, même si les personnages demeurent encore à approfondir. L’Aventure débute sous les meilleurs auspices !
3. L'ENNEMI INTÉRIEUR
- He was your friend. Le major Kawalsky, vétéran d’Abydos, est le leader de SG-2 ainsi qu’un vieil ami d’O’Neill. Il a été secrètement parasité par un Goa’uld durant la bataille de Chulak. Le Goa’uld finit par être repéré par les médecins de SGC. Parallèlement le colonel Kennedy veut traiter Teal’c, considéré avec méfiance, comme un cobaye pour obtenir le maximum d’informations sur la larve qu’il transporte. A la grande colère d’O’Neill, le colonel tente également de s’opposer à l’opération tentant de libérer Kawalsky, toujours dans le but d’en apprendre davantage. Hammond s’y refuse avec véhémence. L’intervention se révèle un succès, notamment grâce à Teal’c, qui s’est volontairement prêté aux expériences des médecins. Mais Kawalsky reste en fait sous l’influence de l’alien. Teal’c l’empèche in extremis de s’enfuir par la Porte. Vaincu, le Goa’uld décide alors de se suicider, entraînant également Kawalsky dans la mort. Teal’c a désormais convaincu Hammond de sa loyauté et intègre une SG-1 cette fois définitivement formée. L’action de The Enemy Within se situe dans l’immédiat prolongement de celle de Children of the Gods et va parachever le portrait de l’abomination Goa’uld entamée par le pilote. En effet, après une vision extérieure de la profanation physique que constitue cette possession (via Sha’re) nous découvrons ici la damnation qu’elle induit pour l’esprit de l’hôte, à travers les tourments vécus par Kawalsky. Cette relation se montre aussi implacable que bouleversante. Elle doit beaucoup au grand talent de Jay Acovone, qui incarne successivement les humeurs des deux êtres partageant un même corps avec une parfaite conviction. L’entente avec un remarquable Dean Anderson est parfaite. L’intensité psychologique de ce récit particulièrement sombre se voit également soutenu par le huis clos souterrain et oppressant du SGC, dont l’impact s’accroit par contraste avec les aventures précédentes. La scène de l’opération s’avère particulièrement émouvante. L’on pourra certes regretter la disparation prématurée du valeureux et sympathique Kawalsky, qui aurait pu par ailleurs constituer un appréciable personnage récurent à la tête de SG-2. Mais il s’agit en l’occurrence d’un sacrifice nécessaire. Certes destinée à un public familial, la série doit cependant à tout prix se préserver du danger du happy end sirupeux, pour conserver intacts ses enjeux et sa vraisemblance. La disparition de son compagnon d’armes personnalise encore davantage le combat de Jack. The Enemy Within donne de celui-ci un portrait plus grave et sensible qu’à l’accoutumée, rendant agréablement complexe ce personnage dont les facéties ne minimisent pas l’intransigeance des principes moraux. Stargate SG-1 gagne en crédibilité en affrontant de face les aspects les plus sombres du conflit en cours, ce qu’exprime d’ailleurs conjointement les avanies subies avec dignité par Teal’c (admirable Christpher Judge), de la part du monstrueusement cynique Kennedy, incarné avec brio par Alan Rachins. Que Hammond manifeste quelques réticences initiales vis-à-vis de Teal’c paraît également aussi lucide qu’habile. Les deux segments du scénario, animés par la même gravité valorisant la série, se rejoignent sans artificialité jusqu’à une conclusion manifestant le tact de ne pas pointer comme une joyeuse victoire l’incorporation de Teal’c dans SG-l. La guerre ne se remportera pas en chansons, la fleur au fusil. Idéalement placé à l’orée des aventures de SG-1, The Enemy Within exprime avec talent le caractère résolument adulte que revêt la série derrière l’humour et le Space opera, ainsi que la variété de ses épisodes, entre rire et émotion. Il dresse également de fort beaux portraits psychologiques de Jack et de Teal’c, ainsi que de leur amitié. Sam et Daniel demeurent périphériques, ce qui évite d’éparpiller le récit. Leur complicité se tisse néanmoins elle aussi, à travers l’analyse combinée des évènements en cours menée par leurs brillants esprits. SG-1 définitivement constituée, à l’issue de cet épisode la saison aura achevé de planter le décor de l’univers de Stargate SG-1, du moins jusqu’aux futures extensions de celui-ci !
4. ÉMANCIPATION - The hell with Culture ! A member of my team has been neutralized. That's a hostile act. SG-1 parvient sur une planète occupée par une population d'origine mongole, ayant conservé le niveau technologique et les costumes ancestraux. L'arrivée de Sam fait particulièrement sensation chez les natifs, car elle viole plusieurs de leurs coutumes. En effet, dans cette société guerrière et clanique, les femmes sont considérées comme inférieures et soumises aux hommes. Elles doivent demeurer dissimulées et se consacrer exclusivement aux taches domestiques. Agacée, Carter, accepte néanmoins de se plier aux règles (notamment vestimentaires), pour éviter un affrontement entre entre SG-1 et Moughal, le chef de la tribu les ayant accueilli. Son fils Abu enlève néanmoins la belle Samantha, pour l'offrir à Turghan un seigneur de la guerre voisin, en échange de sa fille dont il est amoureux, Nya. Tughan s'empare de Sam mais rejette Abu, qui projette alors un enlèvement. SG-1 survient et libère Carter et évacue les tourtereaux mais Turghan rattrape sa fille et ordonne sa lapidation. Moughal fait alors appel à une ancienne lois prévoyant une résolution du conflit par un duel à mort. Carter défie Turghan et remporte le combat. Abu et Nya peuvent se marier, tandis que, sur l'impulsion de Sam, les antiques traditions sont supprimées par Moughal, abolissant notamment la soumission des femmes. Après les tumultes du grand arc narratif inaugurant la série, Emancipation constitue le premier épisode sans confrontation directe avec les Goa'ulds. Surtout, il établit ce qui va devenir le récit type d'un épisode classique de Stargate SG-1 : l'exploration mouvementée d'une planète par l'équipe et la rencontre avec des habitants souvent issus de la Terre, s'exprimant d'ailleurs le plus souvent en Anglais. Paradoxalement, ce lancement de l'un des axes narratifs les plus féconds de la série va correspondre à l'un des épisodes les plus faibles de cette dernière. En effet Emancipation commet l'erreur souvent fatale, de croire que les bons sentiments peuvent se substituer à un scénario solide. Le féminisme exprimé par l’épisode s’avère tout à fait sympathique et certainement sincère, mais ne justifie pas l’épuisante lenteur d’un récit bavard et saturé en clichés. On retrouve une énième fois le couple d’amoureux séparés par la rivalité des familles, la damoiselle en détresse secourue par son preux chevalier, le duel final débouchant sur l’heureuse conclusion de rigueur etc., poncifs que ne dynamise aucun rythme de narration ou de mise en scène. Les amateurs de Science-fiction suriront de plus une double peine car le contexte de la Porte se voit réduit à néant en ce monde bien trop proche du notre. Ce n’est plus de l’anticipation mais du mélodrame verbeux et recyclé. Le cabotinage des comédiens invités n’améliore pas le panorama. Emancipation compte comme atout de représenter le premier épisode à propulser Sam au premier rang de l’action. On doit d’ailleurs les scènes les plus divertissantes à la présence et à l’énergie d’Amanda Tapping, comme à son irrésistible verve comique. Cela se révèle d’ailleurs contagieux, les réactions des membres masculins de SG-1 face aux tribulations de leur amie valant parfois le coup d’œil. On ajoutera que la grande beauté d’Amanda se voit admirablement soulignée par sa tenue chamarrée, rompant agréablement avec l’uniformité des treillis de l’US Air Force. Par ailleurs la scène du combat nous vaut une jolie performance de l’actrice, en même temps que le seul moment t entraînant d’Emancupation. L’affrontement reste néanmoins modestement chorégraphié. Au total Emancipation constitue un opus des plus mineurs, présentant comme involontaire intérêt d’illustrer à quoi Stargate SG-1 aurait pu ressembler, un pensum politiquement correct exprimé sans talent ni finesse. On respire !
5. LA THÉORIE DE BROCA - She, uh… She tried to seduce me. SG-1 traverse la Porte à la recherche d'Apophis, pensant avoir déterminé le monde où le Goa'uld s'est réfugié après la bataille de Chulak. Or l'équipe trouve à la place un monde divisé en deux zones, l'une éclairée perpétuellement par le soleil et l'autre plongée dans une nuit éternelle. La Porte d'arrivée se situe dans cette dernière et SG-1 subit l'attaque de ses habitants, des néandertaliens prognathes. Sortie d'affaire grâce à l'intervention des Marines de SG-3, SG-1 atteint la région diurne et découvre alors une civilisation aimable, correspondant à notre Age de Bronze. Ses souverains expliquent que les hommes de la Préhistoire sont en fait d’anciens citoyens, déformés et rendus violents par une malédiction puis rejetés dans la nuit. Ne trouvant aucune trace d’Apophis, Jack coupe court et évacue Sg-1, au grand dépit de Dauiel, fasciné par ce royaume minoen. De retour au SGC une épidémie éclate et se répand rapidement : la mutation était en fait due à un virus ramené par les explorateurs. Grâce aux efforts du Dr. Janet Fraiser et d’un Jack contaminé acceptant de servir de cobaye, la maladie est jugulée, non sans que Teal’c ait du employer la force pour obtenir des échantillons de sang des natifs. .SG-1 peut alors libérer la population de ce fléau. Elargissant cette opposition frontale entre lumière et ténèbres, qui rejoint tant d’archétypes culturels, The Broca Devide va bâtir un astucieux scénario basé sur le thème de la fracture et del’opposition. Les confrontations les plus diverses ne cessent ainsi de surgir au fil du récit, comme la rivalité entre SG-1 et SG-3 (Air Force et Marines) mais aussi plus personnelle entre Jack et Makepeace. Via la colère de Daniel se manifeste également une ligne de fracture entre militaires et scientifiques, sensiblement plus rudement qu’à l’accoutumée. Une frontière nette se voit également établie entre SGC et le reste du monde, suite à l’épidémie. La démarcation la plus éprouvante demeure celle entre les malades et les temporairement épargnés dans une atmosphère de crise aussi bien rendu que le permet le format bref de l’épisode. Cette accumulation ne s’effectue pas à la hâte mais au contraire selon un scénario alerte et agencé, pour tirer parti conjointement de potentialités de la Porte et de cette étrange planète On remarquera que le récit glisse rapidement sur les conditions abracadabrantesques justifiant une telle scission tout en y autorisant une vie semblable à celle de la Terre, mais, après tout, Stargate SG-1 n’est pas de la Hard Science. Par ailleurs les amateurs de Buffy contre les Vampires s’amuseront à relever plusieurs convergences avec Beer Bad. Surtout, l’exercice de style permet d’induire une réelle tension dramatique tout au long d’un épisode en permanence électrique. Comme une éclaircie après l’orage, l’émouvante conclusion touche réellement, bien loin du happy end factice de l’opus précédent. Les habiles auteurs évitent également de laisser trop transparaître le procédé, en multipliant les à-côtés très réussis. C’est le cas de plusieurs réjouissants moments d’humour, excellemment dialogués, comme le délire autour de I Love Lucy, ou l’ébouriffante première ébauche de la relation Sam/Jack, avec une entrée en matière pour le moins décapante de Carter ! Mais l’évènement le plus notable demeure l’apparition de l’irremplaçable Dr. Janet Fraiser, confrontée à la première des nombreuses maladies exotiques que rapportera SG-1. Entre sympathie et caractère bien trempé, Janet s’impose d’emblée, grâce au naturel et à l’allant de Teryl Rothery. La qualité de l’interprétation (notamment de Richard Dean Anderson durant la maladie), mais aussi de la reconstitution de l’art minoen, parachèvent le succès de cet épisode à la fois dense et rendement mené, à l’habile scénario.
6. LE PREMIER COMMANDEMENT
En mission d’exploration dans un monde inconnu, SG-9 ne donne plus signe de vie. SG-1 traverse la Porte pour découvrir de quoi il en retourne. Des rayons solaires mortels forcent les habitants de la planète à vivre dans des cavernes, d’autant que leur niveau scientifique est primitif. Les membres de SG-9, détenteurs d’armes à feu et de protections anti-UV ont été perçus comme des êtres divins par les indigènes. Jonas Hanson, leader de l’équipe, a cédé au piège de la mégalomanie et règne en dieu à l’imitation des Goa’ulds, il a d’ailleurs ordonné la construction d’un temple. Les rebelles sont condamnés à mort par exposition au soleil et Hanson a également supprimé les membres de SG-9 s’opposant à sa soif de pouvoir. Le lieutenant Connor est parvenu à lui échapper et à rallier SG-1, à qui il dévoile toute l’histoire. Jonas sombre toujours plus dans la folie : il exige que, pour accélérer la reconstruction, les chantiers se poursuivent durant la journée. Il attaque le campement de SG-1 et capture Connor, qu’il expose au soleil. Sam, qui a autrefois eu une liaison avec Connor, tente en vain de le raisonner, tandis qu’O’Neill libère Connor. Teal’c et Daniel parviennent finalement à prouver l’imposture de Jonas, en démontrant que ses prétendus pouvoirs proviennent de la technologie. Furieuse la population jette Jonas par la Porte, le condamnant à mort car l’Iris est fermé. Après un prologue agréablement énigmatique, le scénario de The First Commandment déçoit quelque peu. Présenter un humain agissant à l’instar des Goa’ulds paraît d’un intérêt assez limité, car ceux-ci sont déjà animés par des sentiments malheureusement humains. L’épisode nous expose que les humains aussi peuvent se révéler cruels et mégalomanes, enfonçant ainsi une porte ouverte. De plus le déroulement de l’histoire s’effectue sans génie particulier, chaque péripétie se révélant des plus prévisibles. Une impression pénible de redite surnage tout au long de l’épisode car The First Commandment apparaît comme un remake marqué du chef d’œuvre de John Huston, L’Homme qui voulut être Roi, avec un parallélisme poussé entre les destins de Jonas et de Daniel Dravot. L’épisode rate quelques passages importants, il aurait ainsi davantage porteur de présenter Jonas comme un ambivalent sauveur potentiel de la planète plutôt que comme un psychopathe intégral, notamment durant ses discussions avec Sam. On regrette également l’absence quasi totale de rencontre entre SG-1 et la population, Celle-ci demeure tout à fait exogène au récit, ce qui finit par li conférer une relative artificialité, comme du théâtre filmé. La conclusion semble également quelque peu expédiée et providentielle. La relation entre Sam et Jonas fait très cliché, avec notamment Carter refusant de tirer. Du sentimentalisme assez facile ; The First Commandment bénéficie cependant de l’excellente interprétation de William Russ, qui restitue bien l’irrépressible basculement dans la folie de son personnage. Par ailleurs, malgré un sujet principal à l-intérêt limité, le récit comporte quelques à-côtés intéressants. Teal’c voit se diversifier l’éventail de son apport à l’équipe et, par suite à la série : il ne se contente plus de représenter une puissante force de frappe mais apporte tout une expertise de ces domaines Goa’uls que commence à peine à explorer SG-1, établissant une précieuse passerelle entre la Tau’ri et le vaste univers (en grandiose dessinateur qui plus est). L’épisode apporte par ailleurs d’appréciables compléments sur les processus de domination des Serpents, expliquant comment ils ont terraformé des mondes entiers pour y installer les esclaves t destinés à en exploiter es richesses. Une fois les mondes ayant perdu eu intérêt, les Goa’ulds les abandonnent à leur sort. Les grottes des indigènes apparaissent ainsi clairement comme des mines épuisées, désormais dédaignées. Une habile justification de ces nombreuses planètes visitées par Sg-1 où les Goa’ulds sont absents mais demeurent de terrifiantes légendes. The First Commandment apporte également sa pierre à l’édifice Stargate SG-1 en s’imposant comme le tout premier opus où l’équipe fonctionne comme un ensemble parfaitement choral, sans placer en avant tel ou tel de ses membres. C’est bien dans cette structure narrative que la série acquière toute sa spécificité et son plus grand dynamisme. On peut y reconnaître la griffe de Robert C. Cooper, l’un des principaux architectes de l’univers Stargate. Il développera souvent ce thème, le plaçant notamment au cœur de ses séries Stargate Atlantis et Stargate Universe.
Tell you what, let me put it nicely: Get me the hell outta here! SG-1 découvre une étrange planète, entièrement constituée de sable jaune vif et de cristaux bleus translucides. Un seul cristal paraît lisse et intact. Après l'avoir touché Jack est assommé par une décharge énergétique. Cette impulsion prend alors la forme d'O'Neill et se fait passer pour lui quand SG-1 retraverse la Porte. Tandis que Sam étudie les propriétés électromagnétiques des fragments rapportés, le Double s'immerge dans vie de Jack. Il finit par rencontrer son ex épouse, évoquant le souvenir de leur enfant défunt. Teal'c et Daniel découvrent les propriétés d'imitation des cristaux (en fait détruits par les Goa'ulds) quand le vrai Jack franchit à son tour la Porte. Soupçonné d'être un alien, il est mis aux arrêts, ce qu'il apprécie avec modération. Durant son entretien avec Sarah, le Double s'effondre, laissant échapper des éclairs bleus. Sarah le fait transporter à l'hôpital local. Janet établit que Jack est vraiment lui et Carter résoud l'énigme du cristal, établissant de plus que les différences des champs magnétiques de deux mondes condamnent l'entité à mort. SG-1 devine alors que le faux Jack doit être hospitalisé et parvient ainsi à le rejoindre. Jack se confronte alors à son double mai il apparaît que celui-ci, ne comprenant pas le concept de mort biologique, avais seulement essayé de porter remède à la souffrance qu'il avait perçu chez O'Neill. Il se transforme alors en l'enfant défunt. O'Neill est bouleversé et, après que l’entité ait fait ses adieux à Sarah, il ramène son « fils » sur sa planète d'origine. Cold Lazarus débute sous les meilleurs auspices, grâce à ce sublime décor à l’air libre, tout en formes et couleurs primaires étranges. Cela apporte un renouvellement bienvenu au vert des sempiternelles forêts canadiennes, déjà moultes fois observé cette saison. Cette précieuse particularité en annonce d’autres. On découvre une première forme de vie non seulement non humanoïde mais relevant également d’un autre règne, minéral et non plus animal. La série indique ainsi qu’elle peut varier ses thèmes, sans se départir de son élégance formelle. Cette fois le petit monde de Stargate Command (Hammond, Janet, Walter…) est au complet, et les fonctionnements des deux équipes, SGC et SG-1 s’emboitent à merveille, dans une synergie tonique et bien huilée. Sam gagne également son laboratoire où l’attendent de nombreuses étranges découvertes ! Mais le développement le plus appréciable demeure la découverte de notre planète par Teal’c, après une amusante séance télévisée à la Hibernatus. Ces ouvertures sue le monde extérieur varieront également les sujets à l’avenir, entravant ainsi l’installation d’une routine des explorations de SG-1. Elles dramatisent également les enjeux, évitant que le confinement de l’action dans les souterrains du SGC ne conduise à une artificialité des récits. Le SGC n’est pas une bulle mais bien le rempart de notre monde, ce que nous rappelle aussi l’intrusion, certes cette fois non agressive, de l’alien. Mais cet environnement, aussi dynamique et empreint d’humour soit-il, ne constitue qu’un écrin pour la particulièrement sensible histoire gravitant autour du drame abominable vécu par Jack et sa famille ainsi que l’intervention aussi bien intentionnée que décalée de l’impulsion. Le scénario évite tout pathos pour au contraire instiller une profonde émotion, Cette sensibilité se ressent grâce également à une talentueuse et pudique interprétation, dont un remarquable Richard Dean Anderson, pareillement convaincant dans es deux rôles. Cold Lazarus représente un bel exemple de la capacité que manifeste la Science-fiction d’explorer l’âme humaine via des mises en situations pertinentes et originales, parfois audacieuses. Cette histoire évoque avec une indéniable puissance d’évocation le vide laissé par nos disparus au fil de la vie et le douloureux processus du deuil. Le cristal lui-même représente exprime une belle parabole de la double nature de Jack, en apparence inaltérable et brillant, mais sujet aux profondes fêlures. On pourra la quasi disparition de ces trépidantes scènes d’action dont la série a le secret, mais cela participe à la singularité de cet épisode très à part, en forme de poignante chronique intimiste d’un héros le plus souvent présenté arborant son armure, brillamment écrite et interprétée.
The very young do not always do as they are told. En visite au SGC, le Secrétaire d'Etat à la Défense exprime son mécontentement à O'Neill : le Programme Stargate n'a pas encore fait découvrir de technologies. Teal'c évoque alors une planète où vivrait un être légendaire pouvant se rendre invisible. Arrivée sur place, SG-1 s'aperçoit qu’Apophis est sur place, lui aussi en quête du secret de l'invisibilité. SG-1 est vaincue par les Jaffas et la technologie Goa’uld, Jack, Daniel et Sam sont tués. Mais ils sont ressuscités par les Nox, humanoïdes accueillants et non violents, vivant en phase avec la nature. Ils ont développé une hyper technologie avant de souhaiter en revenir à une vie simple. Les Nox maîtrisent ainsi un rituel permettant la résurrection, outre l'invisibilité. Ils souhaitent rester neutres et que les adversaires quittent leur monde sans violence. Apophis tente d'attaquer leur village. SG-1 lui tend une embuscade victorieuse mais les Nox chassent Apophis via la Porte. Ils considèrent SG-1 avec amitié mais estiment que les Terriens sont trop violents et immatures pour que leur soit offerte leur technologie. La Porte sera enterrée après le départ de SG-1 empêchant tout retour. Les Nox possèdent une immense forteresse volante, capable de repousser les vaisseaux Goa'ulds. SG-1 revient sur Terre avec le sentiment amer d'avoir essuyé son premier échec. Après les superbes sables et cristaux de l’opus précédent, The Nox renoue avec ces forêts canadiennes inséparables de la série. Mais ces retrouvailles ne suscitent aucune lassitude, bien au contraire. En effet, outre leur splendeur émeraude, leur dimension labyrinthique sert admirablement le théâtre d’ombres aux multiples rebondissements que représente l’épisode, avec les déplacements à l’aveugle des deux parties adverses et la dissimulation des Nox. L’action s’y voit ainsi crédibilisée tandis que toute une atmosphère sylvestre vient apporter un vrai cachet à l’épisode. La forêt ne se contente pas de constituer un simple décor mais devient un acteur à part entière du récit, d’autant que la mise en scène et la photographie la mette particulièrement en valeur. A un niveau davantage symbolique on y discerne également de sensibles réminiscences de ce Jardin d’Eden que les Nox ont su reconstituer et dans lequel vient s’aventurer le Serpent d’Apophis. Les Nox eux mêmes constituent la grande attraction de l’univers. Tout d’abord parce qu’ils signifient un nouvel agrandissement de l’univers Stargate, introduisant des peuples avancés non originaires de la Terre. On apprécie vivement que pratiquement chaque épisode de cette première saison ait jusqu’ici apporté sa pierre à l’édifice, la série se construit avec ambition et bâtit sur le long terme, la politique volontariste de Showtime n’y sans doute pas non plus étrangère. Evidemment la posture neutraliste des Nox réduit considérablement la portée de leur apparition en tant que troisième partie au conflit en cours (annonçant les Anciens, dont ils constituent un premier jet annonciateur), mais l’ensemble demeure très prometteur. Un choc frontal et binaire entre Terriens et Goa’ulds auraient fini par circonscrire l’intérêt de Stargate SG-1. Avec leur apparence feuillue et bariolée d’hippies de l’espace, nécessitant tout de même une bonne minute d’adaptation, le plus bel exploit de The Nox reste d’avoir permis à ceux-ci d’échapper au ridicule, pour au contraire se montrer captivants. Cette performance se doit à d’excellentes prestations d’acteurs, notamment grâce à la grande présence d’Armin Shimerman, à mille lieus du Principal Snyder, mais également à de brillants dialogues. Les échanges entre SG-1 et les Nox, et la « façon » qu’ont ces derniers d’avoir réponse à tout, y compris à ce qui relève d’un apparent bons sens, se montrent gouleyants à souhait. Ils permettent également d’analyser finement les réactions des différents membres de l’équipe, compte tenu de leur caractère et de leurs aspirations, hormis Sam, malheureusement en retrait ici. On remarque tout de même qu’alors qu’elle tente de modérer les velléités guerrières des garçons, elle perd toute prudence dès que Jack est touché ! The Nox ne se limite toutefois pas à des conversations bucoliques et développe plusieurs entraînantes scènes d’action scènes d’action impeccablement filmées et montées. La première bataille opposant SG-1à Apophis se révèle un vrai bijou, couronné par le tonitruant twist du décès de nos héros. Même si l’on sait que personne ne meurt jamais vraiment dans une série SF ou Fantastique, l’évènement marque indéniablement les esprits. A travers ce jeu à trois mains, le scénario ménage un flot interrompu de péripéties, rendant le récit nerveux et le suspense constant. On regrettera cependant les brèves et inutiles apparitions d’Apophis haranguant ses Jaffas, brassant de l’air pour maintenir artificiellement la tension, l’épisode aurait fort bien pu s’en dispenser. La conclusion, et son ultime retournement de situation que véhicule la grandiose cité volante (très Atlantis), se montre tout à fait magistrale. Même si on y regrettera une redite très marquée d’un épisode de Strar Trek Classic (Les Arbitres du Cosmos, 1-27), au scénario tout à fait identique, The Nox apparaît comme un épisode particulièrement abouti, porté par une superbe musique et mettant une scène une savoureuse et subtile rencontre entre deux modes de pensée. Questionner aussi fortement le comportement de ses héros demeure une belle et rare audace.
9. LES DÉSIGNÉS - From now on, we stick to rations. En franchissant la Porte, SG-1 parvient dans un temple dédié à Pélops, lui même placé dans un village évoquant la Grèce antique. Ses habitants, se nomment eux mêmes les « Désignés » donnent une fête en l’honneur des nouveaux venus. O’Neill est séduit par la belle Kynthi et passe la nuit avec elle, avant de s’apercevoir qu’il a fait l’objet d’un rite nuptial ! SG-1 découvre que les Désignés vieillissent d’un an par jour (après évanouissement) et que Pélops est en fait un Goa’uld. Celui-ci avait jadis introduit un virus nano-technologique dans le corps de ses esclaves, afin d’accélérer le passage des générations et ainsi étudier l’évolution de l’espèce humaine. Par la suite il disparut mystérieusement. La situation s’aggrave quand il apparaît que le virus s’est communiqué à O’Neill et qu’il agit plus fortement encore sur lui. O’Neill commence à vieillir de manière ultra rapide, tandis que SG-1, sans lui pour éviter une propagation, retourne sur terre pour tenter, en vain, de trouver un remède. Jack, désormais un vieillard, sympathise avec Kynthia et découvre au cours d’une promenade en sa compagnie, qu’il n’a pas cette fois perdu connaissance. En fait il s’avère que les nano robots sont activés qu’à proximité de la statue, à l’intérieur de laquelle se trouve un émetteur. De retour, Carter parvient à le désactiver. La supercherie est révélée aux Désignés, tandis que jack va progressivement retrouver son âge normal. La dimension grecque apportée par Pélops apporte un renouvellement bienvenu aux thématiques de la série, d'autant qu'il nous vaut d'agréables décors hellénistiques, avec le talent coutumier de Stargate SG-1 en la matière. On pourra éventuellement l'aspect trop neuf du temple, un léger délabrement aurait mieux suggéré le temps écoulé depuis le départ du Faux Dieu. Par contre on apprécie vivement la précision apportée par les auteurs à l'insertion du Pélops dans le récit, avec l'emploi de divers éléments constitutifs de son mythe (marque sur l'épaule, char équestre). L'emploi de filtres permet également une jolie reconstitution d'un paysage méditerranéen, bien plus convaincante que la Nouvelle Zélande de Xéna. Les maquillages d'O'Neill sont correctement réalisés, alors que vieillir un personnage de manière crédible reste souvent malaisé. Au total Brief Candle apparaît visuellement comme une réussite. Malheureusement l'épisode va pâtir d'un scénario bien moins enthousiasmant. Tout d'abord, comme cela se réitérera à diverses reprises au cours des aventures à venir, SG-1 ne se confronte pas ici à un ennemi mais à un artefact énigmatique; Ce type de récit n'est certes pas ennuyeux en soi, mais ressort tout de même dépourvu de l'intensité propre à un duel. Une fois le décor posé, tout repose sur les facultés d'adaptation de SG-1, avec un tempo tendant à devenir plus lent. C'est ce qui se déroule ici, où une fois caractérisée la menace nous attendons en compagnie d'O'Neill que Sam et Janet trouvent la solution, c'est tout de même mois tonique que la confrontation précédente avec Apophis. L'originale machination perpétrée par Pélops aurait pu constituer un efficace moteur pour le récit, hélas cet apport ne s'avère que bien partiel. Une bonne intrigue de Science-fiction ne doit pas seulement générer des concepts brillants mais aussi convenablement étayer ceux-ci, pour éviter l'existence de gênantes zones de flou. Or ici on en trouve plusieurs, passablement gênantes et amoindrissant considérablement l'impact de l'histoire. La population du village apparaît ainsi terriblement limitée et l'accélération des générations va donc se heurter au problème des unions consanguines. L'évolution va accroître perpétuellement les tares génétiques et on ne trouve ici aucune trace ou évocation de cette donnée pourtant évidente pour des scientifiques comme Sam ou Janet. Par ailleurs les nanites sont décrites comme uniquement vieillissant les tissus, cela n'explique en rien comment les Désignés absorbent aussi vite les données culturelles, telles le langage. On discerne également d'autres imperfections au cours de l'épisode, comme une interprétation relativement médiocre de la part des seconds rôles. De plus, avec leur allure de perpétuels Gentils Membres d'un village grec du Club Med, les Désignés deviennent rapidement plus irritants qu'autre chose. Brief Candle n'évite pas certaines naïvetés comme la danse lascive en définitive parfaitement kitsch ou le comportement de Don Juan d'O'Neill, faisant ressurgir des clichés assez datés du Space opéra. L'intrigue tente de justifier cela par le gâteau assaisonné aux psychotropes, mais il s'agit d'une maladresse supplémentaire : il doit être évident d'emblée pour SG-1 qu'absorber une nourriture provenant d'une monde inconnu représente un danger potentiel. Par ailleurs les discussions entre Jack et Kynthia paraissent démonstratives au possible et l'on a bien du mal à gober qu'il suffit de quelques déclarations d'un étranger pour faire abandonner aussi vite toute une religion profondément ancrée. Au total on ne touche pas assez du doigt le caractère atroce du destin des Désignés. L'épisode n'en a pas temps, préférant multiplier les allers retours au SGC pour donner une impression de mouvement à une situation statique. Brief Candle ne manque certes pas d'arguments, le relationnel venant, partiellement, au secours d'une décevante intrigue principale. Les moments d'émotion (les adieux de l'équipe ou la lettre à Sarah) ou d'humour (Jack drogué et hilare, Sam de mauvaise humeur face aux libertés prise par le colonel avec Kynthia) fonctionnent parfaitement. On apprécie la, complicité existant entre Sam et Janet, ainsi quel l'hommage d'Hammond à O'Neill. Il reste amusant de constater qu'à l'instar de bien des séries lancées dans les années 90, l'évolution de la bureautique date irrémédiablement certaines scènes, comme dans le laboratoire de Janet. Plusieurs excellentes idées surnagent, comme cette Pierre de rosette high tech où le recours aux nanites. En effet celles-ci, dès cette première saison, préfigurent agréablement l'un des pires fléaux qu'aura à affronte SG-1, les Réplicateurs. Mais ces éléments ne contrebalancent que partiellement les défauts de l'argument central de Brief Candle. Celui-ci se perçoit comme un épisode assez mineur (et non pas Asie Mineure, puisque que nos sommes en Grèce).
10. LE MARTEAU DE THOR - Let's just find this Hall of Mohair, or whatever it's called. Daniel estime que visiteurs venus de l’espace se seraient également prétendus des dieux, mais dans des buts altruistes. Ils pensent aux dieux nordiques, particulièrement à Thor. Grâce à Teal’c, il peut relier Thor à une planète nommée Cimmeria, dont les Goa’ulds ont interdit l’accès. SG-1 s’y rend en ambassadeur et découvre un pilier se tenant devant la Porte. Un rayon en jaillit puis les passe en revue. Teal’c est alors téléporté ailleurs, en compagnie d’O’Neill, qui s’était précipité à son secours. Ils se retrouvent coincés dans un labyrinthe où sont confrontés à un mécanise destiné à tuer les Goa’ulds en épargnant les hôtes. Teal’c a cependant besoin de sons symbiote pour survivre. Les deux amis doivent de plus affronter un monstrueux Unas, dont l’espèce servait d‘hôte avant les humains. Sam et Daniel sympathisent avec la population, et en particulier Kendra, qui leur confirme leur théorie. « Thor » a jadis conduit ici leur peuple, pour le préserver des Goa’ulds. Teal’c parvient à tuer l’Unas grâce aux propriétés mortelles de la sortie labyrinthe, tandis que Daniel détruit le mécanisme de l’extérieur. La sortie devra donc être scellée. Avant de repartir SG-1 laisse un message à destination de Thor, au cas où il se manifesterait. La saison 1 poursuit la progressive et cohérente édification de l’univers en introduisant ici le panthéon nordique annonçant les Asgards. Ce mouvement s’effectue avec l’attention portée aux détails caractéristique de Stargate SG-1. On est véritablement conquis par la finesse et la cohérence entre ce que véhiculent les mythes de Thor et de Mjöllnir et les divers éléments présentés par l’épisode, découverts sur Cimméria ou commentés par Daniel. Tout s'emboîte parfaitement, c’est véritablement de la belle ouvrage. Avec sa robuste simplicité, le Marteau de Thor apparaît par ailleurs comme l’antithèse du système complexe et sujet aux imprécisions installé précédemment par Pélops. L’ensemble fonctionne de manière cohérente et astucieuse, offrant un joli challenge à SG-1, d’autant qu’il est cette fois dynamisé par la présence effective d’un ennemi, l’Unas. Cette réussite formelle s’accompagne d’un efficace travail de production. L’impressionnante des paysages naturels est une nouvelle fois au rendez-vous, d’autant que les forêts et montagnes canadiennes correspondent à peu près aux paysages des épopées germaniques ou scandinaves. Les costumes, notamment celui de Kendra, se révèlent splendides. L’atmosphère et les mentalités de Cimméria s’avèrent à la fois sereines et empreintes d’une fierté tranquille, on éprouve un vrai coup de cœur pour ce monde. Le contraste existant avec les habitants d’Argos, cruellement infantilisés, exprime avec davantage d’éloquence qu’un discours la différence de nature existant entre Goa’ulds et Asgards. Kendra et Gairwyn constituent des rôles de femmes fortes très appréciables, incarnées avec véracité par leurs interprètes. Des alliées de choix pour SG-1. SG-1 elle même participe pleinement au succès de l’épisode. Elle adopte un schéma alors original, en se scindant en deux, les militaires et les scientifiques chacun de leur côté. Cette option, qui n’était pas sans risques, va permettre de tisser des liens captivants entre personnages L’amitié entre O’Neill et Teal’c se voit chaleureusement mise en valeur, non sans humour. Thor’s Hammer demeure cependant avant un portrait sensible de l’attachante personnalité de Daniel, comme de ses multiples dons. Avec sagacité Jack lui laisse le soin (et donc le choix) de détruire l’artefact. Voir Daniel s’y résoudre sans barguigner malgré ce la implique pour Sha’re est poignant mais indique bien la force de l’amitié qui unie désormais SG-1. On partage pleinement l’émotion de Teal’c. Concomitamment, Sam se perçoit cependant comme seule sacrifiée du récit, sa crispation parfois aux confins du désagréable (quoique s’expliquant par l’inquiétude) sert uniquement de contrepoint permettant de souligner l’ouverture d’esprit de Daniel. Pourtant, malgré ces divers atouts, Thor’s Hammer n’est pas totalement concluant. En effet il souffre d’un dommageable ralentissement de rythme dans sa partie centrale. La progression des deux groupes se révèle trop linéaire et paisible, sujette à des dialogues tirant parfois à ligne en exposant des évidences ou faisant même parfois doublon dans l’exposition de la situation. Le labyrinthe, très sommaire, se positionne en dessous des standards de la série en matière de décors et ses diverses salles ne suscitent pas assez de péripéties (on a connu des parties de Donjons et Dragons autrement plus enthousiasmantes). La vraie déception demeure cependant l’Unas, à l’apparence correcte mais dont l’intervention se résume principalement à bavarder et à encaisser des balles. De plus, pour compenser le frein du costume, l’acteur exprime les sentiments du monstre par des postures corporelles en définitive asses grotesques. La version française se révèle également bien inférieure au travail de James Earl Jones. Introduction réussie de l’un des acteurs clés des futurs évènements, Thor’s Hammer aurait cependant gagné à être dynamisé dans son segment intermédiaire. Sa suite Thor’s Chariot, autrement plus nerveux, le démontrera la saison prochaine.
11. LE SUPPLICE DE TANTALE - All right, basic survival training. We know what we have, what do we need? En examinant des films d’archives des premiers travaux menés sur la Porte, en 1945, Daniel s’aperçoit qu’un homme a déjà réussi à l’activer puis à la franchir. Consultée, Catherine Langford s’aperçoit qu’il s’agit de son fiancé, Ernest Littlefield, dont la disparition avait été celée par les militaires. Elle accompagne SG-1 pour une mission de secours. La Porte débouche sur un gigantesque château, bâti sur une falaise surplombant un océan. Ernest, toujours vivant, renoue avec Catherine puis présente les lieux à SG-1. Daniel étudie une salle contenant quatre textes écrits dans des langues différentes. Il parvient à actionner un gigantesque hologramme représentant les divers atomes existant. Daniel établit qu’il s’agissait d’un lien permettant à quatre races extraterrestres, dont celle de Thor, de communiquer entre elles. Une gigantesque tempête éclate et le château menace de s’effondrer dans la mer. Or le DHD local est hors service, empêchant l’évacuation. SG-1 parvient cependant à activer manuellement la Porte, l’alimentant grâce à al foudre. Jack parvient à entraîner in extremis Daniel, rivé à ses études, à travers la Porte. Malheureusement SG-1 ne parvient plus ensuite à retourner sur ce monde, la chute de l’édifice ayant détruit la Porte. Les quatre races demeurent encore mystérieuses. Avec The Torment of Tantalus, cette première saison continue avec brio sa grande oeuvre : mener à bien les perspectives narratives ouvertes par le film de 1994, tout en développant celles propres à la série. Le personnage de Catherine Langford s'était révélé enthousiasmant, de même que sa chaleureuse rencontre avec Daniel. Or le film l'avait brusquement retiré de la scène, sans autre prolongement. Qu'à cela ne tienne, nous la retrouvons ici avec plaisir, d'autant qu'Elizabeth Hoffman se montre aussi convaincante qu'auparavant Viveca Lindfors, malheureusement disparue en 1995. Ses diverses scènes ne relèvent absolument pas du prétexte et s'avèrent écrites avec talent. On apprécie vivement que les retrouvailles avec Daniel puis Ernest ne tombent pas dans le violon sirupeux et que les différentes sources d'acrimonie ne soient pas esquivées; C'est grâce à ce réalisme qu'une véritable émotion peut ensuite naître. Cette belle histoire comporte également quelques à-côtés croustillants, comme l'antique cassette V.H.S. Employée par Daniel, datant de manière amusante l'épisode ou O'Neill se montrant particulièrement amical avec Catherine, à des années lumières de la scène équivalente du film, particulièrement glaciale. Stargate SG-1 ne pouvait souligner plus éloquemment l'évolution du colonel ! On doit également à Ernest une magnifique image, où il traverser la Porte et affronte l'inconnu uniquement protégé par un scaphandre à la Tintin. A la fois dérisoire et héroïque, on peut y discerner une enthousiasmante évocation des ces épopées que constituèrent, entre autres, la conquête du ciel ou de l'espace. Ces expériences de 1945 complètent également avec une grande pertinence l'historique de la Porte ébauché dans un film crédibilisé par une série en comblant les manques. Malgré l'opposition de Daniel, dont le récit trace un portrait pénétrant mais aussi sans concessions à propos de l'égoïsme suscité par sa passion, la résolution de la double crise de la tempête et de la destruction du DHD se résout sur un tempo absolument trépidant. Les compétences de chacun se voient astucieusement sollicitées. Il s'avère d'ailleurs difficile de ne pas percevoir un savoureux clin d'oeil à MacGyver quand Jack indique qu'il n'a aucune connaissance scientifique mais qu'il serait peut être possible d'utiliser la foudre pour activer la Porte, d'où le bricolage d'un paratonnerre improvisé !
12. RETOUR SUR CHULAK
- Let's just say that nobody believes in anyone with glowing eyes and a snake in his head. Janet découvre que les fantastiques capacités immunitaires du symbiote de Teal'c pourraient servir aux terriens. Mais son extraction signifierait la mort pour le Jaffa. Teal'c ressent également de la nostalgie pour Chulak, mais aussi pour sa famille, dont il a jusqu'ici caché l'existence aux autres membres de SG-1. Il lui faut se rendre sur place pour empêcher que son fils reçoive son symbiote durant un rituel. Il convainc Hammond de la nécessité d'une expédition sur Chulak, pout rapporter un symbiote. Une fois sur place il découvre que sa maison a été incendiée, tandis que Rya'c et Drey'auc, son fils et son épouse, sont traités en parias suite à sa défection. Drey'auc éprouve de la rancune vers Teal'c et croit toujours en la divinité d'Apophis. Aidés par Bra'tac, Teal'c et O'Neill parviennent à soustraire Rya'c à la cérémonie, tandis que Sam et Daniel s'emparent d'un symbiote. Cependant Rya'c est atteint par une grave maladie, obligeant Teal'c a finalement lui faire don de sa propre larve Goa'uld. Alors qu'il pensait se sacrifier, il parvient néanmoins à survivre grâce à l'insertion du symbiote capturé. SG-1 subit alors la contre attaque des Jaffas et évacue Chulak sans symbiote, en laissant la famille de Teal'c à la garde de Bra'tak. Bloodlines apparaît trop clairement comme un épisode fonctionnel. Il vise à doter l’univers de la série de nouveaux éléments, mais ceux-ci vont se révéler aussi inégaux dans leur intérêt intrinsèque que dans la qualité de leur exposition. Le meilleur réside bien entendu dans l’entrée en lice de maître Bra’tac, qui agglomère l’intégralité des scènes marquantes de l’épisode. Ce personnage suscite un immédiat coup de cœur, en évitant plusieurs pièges. Par son pittoresque et son humour, Bra’tac échappe, à l’imagerie d’Epinal du paladin. Sa verve truculente (on songe aux chevaliers pandions de David Eddings) nous vaut d’excellentes saillies, saisies au bond par un O’Neill avec lequel le courant passe immédiatement. Stargate SG-1 vient de se doter d’un nouveau duo dynamique. Les auteurs prennent aussi garde à ne pas présenter Bra’tak comme un doublon de Teal’c, ce qui aurait considérablement appauvrie le récit. Leur relation quasi filiale, emprunte de la gravité face aux évènements, évite à Bra’tac de trop dériver vers le comique. On en peut qu’attendre avec impatience le retour de ce héros finement dosé, dynamisé par la malice et la prestance du Tony Amendola. Celui-ci sait impulser la personnalité de Bra’tac dans le moindre de ses mouvements, flirtant subtilement avec le pastiche, sans jamais y tomber un seul instant. Malheureusement les autres pans de Bloodlines convainquent sensiblement moins. Décrire plus en détail la société jaffa ne constituait pas une mauvaise idée en soi. Mais ce que l’on nous révèle n’apporte en fait rien de nouveau. On avait déjà saisi qu’il s’agissait d’une théocratie tyrannique organisée autour d’Apophis. Or le récit ne met en scène que les lieux communs de du genre prêtres et soldats fanatiques, terreur religieuse et autodafés etc. On dirait les futurs adorateurs des Oris, en plus faible, d’autant que cela se traduit à l’écran par des costumes ridicules et quelques faméliques décors, comme ce camp de parias toc au possible. Parallèlement le scénario n’évite pas certaines erreurs ou facilités, comme l’incompréhensible absence d’Apophis, dont la présence aurait considérablement intéressé la partie. On s’étonne aussi qu’avec tous les aléas prévisibles de la recherche médicale, Sam n’ait pas l’idée de s’emparer au moins d’une deuxième larve. C’est un peu dommage de traverser la Galaxie puis de s’aventurer dans un monde périlleux pour ne se contenter que d’une seule prise. Cela aurait évité de renter bredouille (ou brocouille, comme on dit dans le Bouchonnois). Mais on aime bien Daniel massacrant les larves, c’est bien vu. Le récit glisse totalement sur ce qui empêche au juste la famille de Teal’c de franchir la Porte pour trouver refuge sur Terre. Ce sont d’ailleurs ces retrouvailles familiales qui achèvent de grever le succès de l’épisode, parce que, tout de même, on tient là du mélo en gros sabots. Les diverses postures et répliques pèsent de tonnes. On se situe dans un démonstratif complet, constellé de clichés lacrymaux, bien loin de la troublante pertinence de Cold Lazarus. La minimaliste intrigue se limite à accumuler lr maximum de pathos en un minimum de temps, sans retenue aucune. C’est assez affligeant. Pour ne rien arranger, Salli Richardson et Neil Denis ne brillent pas par la finesse de leur jeu. On comprend la volonté d’humaniser Teal’c, mais le recours aux poncifs mélodramatiques n’en représente certainement pas le meilleur moyen.
13. LE FEU ET L'EAU - Daniel Jackson made this place, happen. As a member of SG-1, he was our voice, our conscience. He was a very courageous man. He was a good man. For those of us lucky enough to know him, he was also a friend. De retour de mission, les trois membres survivants de SG-1 annoncent une terrible nouvelle : Daniel est mort. Sur un rivage inhospitalier, il n'a pu éviter de tomger dans un brasier soudain surgi, tandis qu'eux parvenaient à évacuer. Un hommage militaire est organisé au SGC, tandis que Daniel, bien vivant, se réveille dans une pièce située sous la mer. Nem, créature marine humanoïde, exige de lui qu'il traduise des glyphes apparemment babyloniens. Très agité, il exige de connaître la destinée d'une certaine Omoroca. Daniel parvient à installer une communication malaisée. Nem avoue qu'il a hypnotisé les amis de Daniel pour leur faire croire à sa mort. Celui-ci convainc Nem d'utiliser cette technique sur lu, pour fouiller efficacement dans ses connaissances. Ils établissent qu'Omoroca, compagne de Nem, s'est jadis rendue dans l'antique Babylone pour combattre le Goa'uld Belus. Elle fut tuée puis découpée en morceaux par Belus. Sur Terre les membres de SG-1 découvrent que quelque chose cloche dans leurs souvenirs implantés. Sam, hypnotisée une nouvelle fois, revit l'enlèvement de Daniel par Nem. SG-1 retraverse la Porte pour secourir Daniel, celui-ci est libéré par Nem, qui reconnaît en eux d'autres ennemis des Goa'ulds. Les auteurs ont visiblement recherché l'originalité lors de l'élaboration du scénario, Cette histoire d'Alien en quête durant des milliers d'années du devenir de sa compagne partie sur Terre pour affronter un Goa'uld, et tombant précisément sur le seul homme dans tout l'univers éventuellement capable d'y porter réponse, pousse tout de même dans ses retranchements le concept de la série. Une fois surmontée l'incrédulité initiale, on remarque que l'intrigue développe un effet miroir réussi. En effet elle se structure en deux segments systémiques et entrelacés, pareillement bâtis sur le thème d'une énigme dont la résolution réside dans les brumes du passé. Le scénario optimise le déroulement des évènements, les passages de l'un à l'autre des deux récits autorise d'ailleurs des sauts temporels centrant le récit sur des scènes fortes. Toutefois les deux pans de l'histoire ne relèvent pas du même intérêt. Malgré le recours au poncif de la séance d'hypnose dissipant les illusions, la séquence du SGC se révèle en tous points passionnantes. Les scènes bouleversantes de la dramatique arrivée de SG-1, des hommages militaires dédiés à Daniel ou de la visite à son appartement touchent juste. Les dialogues se montrent empreints d'une vraie humanité et portés par une magnifique interprétation, notamment de la part de l'excellente Amanda Tapping. L'humour proverbial de O'Neill, notamment lors du mémorable passage de la voiture du général, contribue puissamment à basculer dans le pathos. L'intensité des liens unissant les membres SG-1 (formidable Janet), ressortent avec force, tandis que le décryptage de l'énigme du faux souvenir suscite un joli suspense. Les échanges entre Nem et Daniel suscitent davantage de réserves. Celles-ci proviennent tout d'abord du vaste flou entourant cette intervention passée d'un ennemi des Goa'ulds. Le scénario botte en touche beaucoup trop facilement en renvoyant à d'éventuelles futures découvertes de Daniel. Il reste d'ailleurs patent que l'affaire était mal embarquée et bâtie sur le sable, puisque la série se gardera bien par la suite de revenir sur le sujet. L'intrigue apparaît également peu claire sur la mémoire inconsciente de Daniel, on se demande s'il s'agit simplement de souvenirs oubliés en surface ou du recours à une mémoire globale de l'humanité, à l'imitation des Goa'ulds. Malgré ces limitations l'ensemble se laisse voir, grâce à la performance des deux acteurs et à l'écriture habile de la convergence de deux protagonistes que tout opposait initialement. Rendre aussi humain un Alien aussi dissemblable que Nem demeure une belle réussite. Fire and Water bénéficie de quelques à-côtés amusants, comme ce coup de projecteur éminemment sympathique sur le petit monde SGC, la formidable Janet au caractère bien trempé, le général Hammond toujours prêt à se laisser convaincre par ses subordonnés (Janet ici après Teal'c et Daniel précédemment) et même Walter, dont l'épisode laisse entrevoir qu'il ne se contente pas de pianoter sur les claviers de la salle d'embarquement. Quelques décors se montrent tout à fait réussis, comme la salle sous-marine de Nem, délicieusement étrange, l’éloquent appartement de Daniel ou le panorama très esthétique de ce rivage d'un autre monde. Sur un mode inverse certains costumes divertiront franchement, comme le look très Star Trek de Nem, le canotier à la de Teal'c ou le robe en papier peint de Sam. Un opus somme toute fort plaisant.
- We are Hathor. You would be wise to unbind us and kneel before your Goddess. - We are the mother of all Pharaohs. Hathor, grande génitrice des Goa'ulds, a jadis été plongée dans le sommeil par Râ, désireux de régner seul. Elle est réveillée par des archéologues qui actionnent malencontreusement son sarcophage. Après les avoir massacré, Hathor, en quête de la Porte et de Râ, parvient au SGC, où son sarcophage a été envoyé pour étude. Grâce à une toxine émise par sa bouche sous forme d'un nuage rose, elle assujettit à sa séduction toute la partie mâle du personnel de la base, y compris Hammond et les hommes de SG-1. Teal'c est cependant protégé par son symbiote. Hathor s'apprête à utiliser les soldats comme hôtes des larves Goa'ulds qu'elle a généré. Les femmes de la base sont emprisonnées, ainsi que Teal'c . Hathor choisit O'Neill comme Primat, pour avoir tué Râ (Daniel devient lui le consort servant à la… fécondation). Elle incise l'abdomen de jack et ce dernier dans une baignoire remplie de larves, pour que la transformation en Jaffa s'accomplisse. Mais les femmes, menées par Sam et Janet, s'échappent, libèrent Teal'c et mettent progressivement les hommes hors de combat. Jack est secouru in extremis et les larves détruites par le feu. Jack est guéri grâce aux propriétés curatives du sarcophage. Vaincue, Hathor parvient néanmoins à atteindre la Porte puis à se réfugier sur Chulak. Parce qu'elle le vaut bien. Hathor, indubitablement l’une des grandes figures de cette première saison, va nous valoir un épisode à la fois drôle animé et… torride. On s’amuse effectivement beaucoup tout au long du récit, en premier lieu grâce à un véritable festival de dialogues irrésistibles ; O’Neill apparaît bien entendu en vedette, tandis que son duo avec Daniel se met décidément en place. Mais Hathor elle même, par son ton proclamatrice quelque peu décalé et son pluriel de majesté énoncé avec un total aplomb apporte aussi une efficace contribution. Les hommes soumis au charme hathorique divertissent également par les scènes absurdes qu’ils suscitent. Cela s’avère particulièrement vrai pour Crane de Marbre, enfin, pour le général Hammond, d’autant que Don S. Davis se montre brillant à ce jeu, visiblement ravi de varier son personnage. L’épisode doit d’ailleurs être visionné en version originale, les expressions s’y avèrent davantage savoureuses qu’en version français. Les hommes viennent de Chulak, les femmes viennent de Cimméria. Hathor séduit également par la version légère et enlevée qu’elle présente de l’éternelle querelle entre les sexes. Cette mise en avant des dames au sein de l’univers par ailleurs très viril de Stargate SG-1 s’effectue sans pesanteur et demeure avant tout divertissante. Il semblera certes improbable, étant donné la faible proportion du personnel féminin au sein de la base, que la libération de celle-ci s’effectue de manière aussi aisée. La présence de Teal’c y pallie légèrement et le côté entraînant de la situation suscite l’indulgence. Surtout la contre attaque des Amazones du SGC permet de définitivement installer la complicité entre Sam et une Janet élargissant son répertoire, ce qui demeurera un axe fort de la série. Sam bénéficie enfin du coup de projecteur qu’elle mérite après plusieurs épisodes la maintenant au second plan et son sourire constitue une conclusion des plus chaleureuses pour l’épisode. Hathor se caractérise également par une intrigue imposant un tempo élevé, multipliant rebondissements et coups de théâtre, tout en insérant quelques scènes d’action efficaces et en s’aventurant avec succès aux confins de l’horrifique. Certains passages (l’incision de l’abdomen de jack, la baignoire grouillante de larves, les hommes devenus de vrai zombies…) frappent assez fort en ce domaine, le succès de l’épisode consistant à rendre fluide leur coexistence avec les dialogues humoristiques. L’ensemble se montre cohérent, tout en suscitant des situations originales et en dramatisant en définitive les évènements, Hathor demeurant sans doute l’une des Goa’ulds ayant avoisiné le plus la victoire sur SGC. L’on reprochera à Hathor plusieurs facilités scénaristiques (survenue peu claire d’Hathor au SGC, évacuation quasi miraculeuse de celle-ci hors de la baignoire enflammée, présence sans raison du (superbe) sarcophage dans la salle d’embarquement, Jack et les autres envisageant pas tout de suite qu’Hathor puisse être une Goa’uld etc. Qu’importe, le côté légèrement décalé de cet opus autorise une telle liberté, tandis qu’on lui saura gré de développer l’univers de la série, en exposant le moyen de reproduction des Goa’ulds et de création des Jaffas (rien de très ragoûtant). L’épisode bénéficie par ailleurs d’une magnifique musique, très évocatrice des mystères hathoriques. L’épisode se caractérise également par le casting absolument génial de la sublime Suanne Braun, à l’incroyable présence à l’écran. Sexiest Goa'uld ever s’exclamerait notre ami collectionneur des Simpson, tant l’actrice apporte une sensualité brute au personnage, ainsi qu’un authentique charisme. Sans cette remarquable performance, affolant le thermomètre et rivant l’œil à l’écran, l’épisode passerait à côté d’une dimension essentielle. De son succès. Il demeure sans doute l’opus le plus sexué de Stargate SG-1, tandis que l’on se réjouit que les producteurs n’aient pas craint d’avoir recours à une vraie femme plutôt qu’à un de ces mannequins squelettiques peuplant les magazines. Outre l’arme sexuelle, le récit développe une autre situation originale avec les premiers vrais dialogues de la série entre Goa’uld et humains. La flamboyante personnalité d’Hathor permet d’optimiser cette situation. Autant dire que, dès l’instant où elle franchit la Porte, on espère avec impatience le retour de cette adversaire aussi troublante que létale !
I know - the Stargate is a secret and I was born in a place called...Toronto ? SG-1, précédée par SG-7, arrive sur la planète Hanka, pour étudier un trou noir. Or elle découvre que non seulement SG-7, mais aussi tous les villageois locaux, sont soudainement morts., Sam et Teal'c découvrent une petite fille ayant survécu à la mystérieuse catastrophe. Janet constate que son sang contient des traces du matériau constitutif des Portes, le Naquadah. Sam accompagne la petite fille sur Terre, pour de analyses plus poussées. Toutes les deux sympathisent et l'enfant lui révèle se nommer Cassandra. Janet découvre qu'un objet d'apparence organique est apparu dans son organisme. Sam découvre que le Naquadah provoque une intense explosion au contact du potassium. La poche contenue dans le corps de Cassandra contient du Naquadah et commence à se dissoudre, risquant d'entraîner une colossale explosion atomique. Demeurés sur Hanka, Jack et Teal'c aperçoivent un vaisseau appartenant à la Goa'uld Nirrti. Ils évacuent les lieux durant une attaque. Daniel établit que Cassandra est un Cheval de Troie involontaire de cette rivale d'Apophis. Il ne reste plus que deux heures avant la catastrophe et Hammond décide le confinement de Cassandra dans un silo nucléaire. Sam, bouleversée, l'y conduit mais il ne se passe rien, l'éloignement de la Porte désactivant le mécanisme. Janet va désormais s'occuper de Cassandra mais Sam en demeure très proche. Singularity constitue un nouvel épisode particulièrement solide, représentatif de l'étonnante qualité démontrée par Stargate SG-1 dès cette première saison. Le scénario autorise plusieurs scènes intenses ou nerveuses, d'autant plus efficaces qu'elles relèvent de genres variés (attaque du Chasseur de la Mort, alertes médicales, suspense final). Le récit évite ainsi de paraître trop bavard et larmoyant. Le recours au Cheval de Troie, outre l'une de ses insertions mythologiques souvent pertinentes caractérisant la série, apport un effet de bascule bienvenu. On passe brusquement d'une exploration planétaire lointaine et assez classique à un récit comportant un enjeu direct pour le SGC et même la Terre, d'où un effet de dramatisation présentant un réel impact. L'installation de l'observatoire souligne agréablement la variété des missions imparties aux différentes équipes SG, tout en autorisant une jolie page d'astronomie. L'atroce machination ourdie par Nirrti constitue une éloquente et prometteuse introduction du personnage, l'aimable brune se révélera d'ailleurs par la suite un personnage passablement abominable, y compris à l'échelle Goa'uld ! Alors que l'on aborde le dernier tiers de la saison, l'apparition du Ha'Tak introduit la puissance spatiale des Goa'ulds mais surtout annonce astucieusement le grand final et l'attaque d'Apophis; de seulement évoquée, cette menace devient soudainement terriblement concrète. Outre ces éléments narratifs réussis, l'intrigue s'attache avec finesse à la psychologie des héros; c'est ainsi le cas pour Jack O'Neill, plus sensible aux mystères de l'univers qu'il ne veut bien couramment l'exprimer. On perçoit la réalité du personnage derrière la carapace dont il veut bien se doter, ce qui s'avère encore plus vrai pour Samantha Carter. Celle-ci échappe-ci à l'icône féministe sans réelle profondeur qui délimitait par trop son intérêt, même si souvent entraînante, comme lors du récent combat contre Hathor. Sam s'humanise, par son amitié envers Janet mais surtout, ici, son attachement à la jeune Cassandra, ce qui nous vaut de nombreuses scènes authentiquement poignantes. Cela se ressent d'autant plus fortement qu'Amanda Tapping délivre une superbe prestation, accompagnant idéalement cet important et judicieux tournant du personnage. Le duo fonctionne à merveille avec la jeune Katie Stuart, dont le talent évite à Cassandra d'appartenir aux enfant souvent irritants à force de mièvrerie ou d'idiotie apparaissant dans les sériés télévisées. La réussite de Singularity doit immensément à l'authenticité des scènes entre Sam et Cassandra. Le dessin de celle-ci s'avère d'ailleurs bouleversant dans sa terrible simplicité. La solidarité existant entre les membres de SG-1 s'exprime par ailleurs avec force lors des scènes dramatiques du silo. Malheureusement ce cocktail réussi entre émotion et tension dramatique va se dérégler sur la fin. Le happy end apparaît ainsi bien trop expédié et miraculeux. La ficelle de l'inactivation par éloignement de la Porte semble décidément bien grosse, de même que l'intuition providentielle de Sam. Que les terriens éloignent une bombe aisément repérable de la Porte reste largement prévisible par Nirrti. En fait la conclusion normalement inéluctable, la mort de Cassandra, a certainement été perçue comme intolérable pour le public familial de la série, d'où ses contorsions scénaristiques privant l'épisode d'une partie de sa crédibilité, et donc de sa force. Aussi dures s'avèrent-elles, les morts de personnages introduisent une incertitude profitable au récit. Stargate SG-1 décide ici de s'en tenir ici au classicisme, sans rejoindre l'audace d'un 24h Chrono. Après toute cette émotion, la séquence de fin paraît inutilement en rajouter une couche, notamment avec le passage sirupeux du chien, on se rapproche plutôt de Lassie , chien fidèle, là. L'intrigue se rachète partiellement avec le réalisme avec lequel Sam choisit en définitive de ne pas adopter Cassandra, effectivement une gageure compte tenue de sa vie aventureuse. Malgré ce défaut d'ambition, Cassandra demeure un épisode remarquablement écrit et interprété, continuant à enrichir l'univers de la série tout comme le profil de ses héros.
< - That's interesting. I wonder if everyone's coming from some religious event. SG-1 explore une planète nommée Cartago. Teal'c leur explique que les Goa'ulds s'y livrent à des raids réguliers. L'un des habitants, Hanno reconnaît Teal'c, celui-ci, en tant que Primat d'Apophis, ayant jadis tué son père. Il est emprisonné et Hanno réclame un jugement, le Cor-ai, aux anciens de son village. Même s'il risque la peine de mort, Teal'c refuse l'intervention de SG-1, assumant sa responsabilité. Il a toutefois tué cet homme car il était de toutes manières condamné et qu'il ralentissait la fuite des siens lors d'une attaque des Jaffas. Le procès débute, Jack servant de défenseur à son ami. Parallèlement, respectant la loi locale, le Président des Etats-Unis interdit une action militaire. Les diverses stratégies de défense de Jack puis Daniel semblent sur le point d'échouer. Les Jaffas envahissent alors Cartago mais sont détruits grâce à SG-1, y compris Teal'c. Hanno et ses concitoyens sont alors enfin convaincus que Teal'c a abandonné sont ancienne allégeance et décident de l'épargner. Teal'c est bouleversé et une alliance est scellée entre les deux mondes. Réunir 22 histoires convaincantes constitue un solide défi, y compris pour une première saison. Tenir un budget exige aussi le tournage d’un épisode moins onéreux que d’autre. Le clip show existe pour cela, mais celui de cette saison a déjà été programmé, il arrive prochainement, en commettre un second relèverait du déraisonnable. On peut donc imaginer qu’un beau matin les producteurs de Stargate SG-1 se soient réunis en conclave pour trouver une solution conjointe au double assèchement narratif et pécuniaire. Et c’est alors qu’une main s’est levée en fond de salle et qu’une voix gourmande a susurré « Et si on leur faisait le coup du procès ? ». Contorsionner le concept de la série pour le rendre soluble dans les poncifs de la série judiciaire, voici où débute et s’achève l’ambition de Cor-ai. L’objectif économique parait à l’évidence atteint, l’épisode se résumant effectivement à des discussions de prétoire au sein de décors visiblement bon marché et d’extérieurs guère relevés non plus. L’histoire se contente de recycler les grosses ficelles du genre, de plus assez maladroitement car on baigne dans l’artificialité. On ne croit pas du tout au vertueux rejet d’une intervention directe (au moins diplomatique) alors que Teal’c constitue un élément clé pour lutte à outrance contre les Goa’ulds. Le blason est doré à bon compte. Les évènements se déroulent avec une grande prédictibilité tandis que le seul réel enjeu, la possibilité d’une rédemption, se voit oblitérée par la survenue des jaffas, tellement providentielle qu’elle en avoisine le comique. Du médiocre théâtre. La conclusion cousue de fil blanc s’enclenche automatiquement, le scénario préférant visiblement botter en bouche. A côté du grand talent de Christopher Judge, sachant humaniser avec brio son marmoréen personnage, les seconds rôles ne brillent pas par la finesse de leur jeu. On regrattera aussi que Cor-ai n’apporte aucun élément nouveau dans la passionnante mise en place de l’univers Stargate orchestrée par cette première saison, alors que quasiment tous les opus précédents avaient su apporteur leur pierre à l’édifice. On n’apprend rien de véritablement sur Teal’c, ni sur son passé, ni sur ses motivations actuelles. Au total un opus éminemment dispensable, ce qui n’empêchera pas les producteurs zélés ne nous resservir le « coup du procès » en saison 9, avec une Vala nettement moins résignée que Teal’c !
- Temperature :ground 1700 degrees Fahrenheit, Air seems to be in pockets, ranging from 1500 degrees down to 200. Sur un monde détruit par de éruptions volcaniques, SG-1 parvient à secourir des personnes ayant perdu connaissance et les ramène au SGC. Le groupe, dirigé par Omoc, est composé de Tollans, peuple à la technologie avancée. Son leader, Omoc, affirme vouloir repartir, sans collaborer avec les terriens, qu’il juge inférieurs. Il affirme qu’ils étaient sur le point d’être secourus par d’autres Tollans. Sam établit cependant un contact avec le Tollan Narim, non insensible à ses charmes et désireux de découvrir la Terre. La Porte étant devenue inaccessible sur leur monde, les Tollans sont coupés des leurs. SG-1 leur cherche un monde d’accueil, mais ils exigent que celui-ci soit d’un niveau technologique suffisant. Ils expliquent qu’ils ont jadis déjà partagé leur science avec un autre monde et qu’un désastre en a découlé, d’où leur refus actuel. Le Pentagone envoie néanmoins le Colonel Maybourne, pour qu’ils soient transférés en vue d’interrogatoires. Révolté, Daniel réussit à vaincre la méfiance d’Omoc et ils parviennent ensemble à envoyer un message aux Nox. Narim fait ses dieux à Sam et les Tollans franchissent la Porte vers le monde des Nox, malgré l’opposition de Maybourne. Les Nox félicitent Daniel pour son élévation morale. Cet épisode volontiers ambitieux va développer toute une intrigue, à la fois politique et éthique, autours des thèmes de la communication et du partage. Son idée géniale consiste, via les Tollans, à créer un peuple s’émancipant de la dichotomie traditionnelle entre les héros terriens et leurs maléfiques adversaires. Ce peuple (très) humain se situe dans la zone ombrée s’étendant entre ombre et lumière, orgueilleux et désagréables sans pour autant basculer dans l’hostilité. Le récit délimite subtilement les convergences et divergences existant entre leur isolationnisme bâti sur le malheur et l’arrogance et celui des Nox, bien davantage porteur d’espérance. Cette situation originale force SG-1, et par suite le spectateur, à adopter une nouvelle posture, bien plus malaisée. Il reste d’ailleurs amusant de voir O’Neill et Hammond osciller entre exaspération, crispation et volonté de préserver leurs principes moraux. Les Tollans eux mêmes se questionnent à propos de l’ouverture à l’autre face à la tentation du repli identitaire, parfais compréhensible mais aussi parfois odieux (notamment lors de la pénible scène avec Tuplo). La survenue de Maybourne élargit encore l’éventail, plaçant SG-1 dans une situation relative et non plus absolue. Ce positionnement incertain et évolutif des différentes parties en présence rend l’intrigue passionnante et originale, d’autant qu’elle sait s’articuler autour de rebondissement maintenant l’intérêt. Enigma demeure certes un épisode très volubile, mais parvient néanmoins à suscite plusieurs scènes spectaculaires, comme la superbe et terrible vision de ce monde en feu lors du prologue, ou l’arrivée de Lya (quel dommage, vraiment, que les Nox n’aient pas été davantage présents dans la série). L’apparition de Lya et Tuplo se montre d’ailleurs des plus appréciables, affirmant la cohérence de l’univers Stargate et établissant comme un bilan des rencontres occasionnées par cette saison approchant de son arc final. Le procédé apparaît bien plus fluide et subtil que lors du clip show prochain de Politics. Cet épisode, basé sur le dialogue comme voie de compréhension entre les cultures, met fort logiquement Daniel à l’honneur. Celui-ci se positionne plus que jamais comme la conscience du groupe, avec à la clé une superbe composition de Michael Shanks. L’approbation par Lya fait chaud au cœur, tandis que l’Ascension se profile déjà pour Daniel. Enigma parachève son succès grâce à trois formidables prestations d’acteurs. La romance entre Sam et Narim souffre de demeurer trop nettement exogène à l’intrigue principale, devenant ainsi secondaire. Mais il s'agit néanmoins d’une très belle rencontre, marquée par des dialogues pertinents et dont l’émotion palpable exclut tout mélodrame. Elle doit beaucoup à la sensibilité exprimée par un Garwin Sanford s’entendant à merveille avec Amanda Tapping. Sam poursuit sa carrière de séductrice galactique involontaire, elle et Daniel attireront comme l’aimant la limaille de fer. Certes Enigma n’y va pas de main morte avec Maybourne, qui ressort davantage de la caricature que les autres personnages mais cela nous vaut un pittoresque numéro de Tom McBeath, réjouissant en crapule intégrale. La détestation apparaît immédiate entre lui et O’Neill et Hammond, ce qui promet de piquantes confrontations à venir. SG-1 s’est gagnée un ennemi supplémentaire, de qualité. Mais celui qui marque définitivement l’épisode demeure le fabuleux Tobin Bell. Il confère à Omoc, l’abord détestable et méprisant qui convient, impulsant ainsi toute la confrontation sous-tendant l’épisode. Son retournement final n’en devient que plus goûteux. Visiblement l’acteur se régale, nous aussi. On ne peut que regretter son absence future. Promouvant une science fiction intelligente, subtile bien au-delà des standards du Space-opéra, Enigma demeure l’une des plus enthousiasmantes démonstrations de la qualité d’écriture de Stargate SG-1.
18. PORTÉS DISPARUS - If we don't make it, I won't have any regrets. You? SG-1 doit évacuer d’urgence une planète hostile. Or, durant le voyage de retour, une surcharge énergétique perturbe le fonctionnement de la Porte : seuls Daniel et Teal’c parviennent au SGC. Sam et Jack se retrouvent coincés dans une salle glacée, sur un monde polaire. Le DHD de la Porte locale est enterré sous la glace. O’Neill est blessé mais lui et Carter parviennent à dégager l’engin (non sans découvrir un Jaffa figé dans la glace). Hélas le code de la Terre n’active pas la Porte. Pendant ce temps Daniel et Hammond coordonnent en vain des recherches s’étendant à plusieurs mondes. Le général doit se résoudre à abandonner quand Daniel trouve la clé de l’énigme : il y a une deuxième Porte sur Terre et le choc énergétique y a dévié Sam et Jack. L’étude de l’impact sismique de l’ouverture de cette Porte indique qu’elle se trouve dans l’Antarctique. Les secours parviennent à temps pour sauver les disparus, qui jusqu’au bout se seront soutenus l’un l’autre. Solitudes constitue un nouvel apport à l’univers Stargate, dont cette première saison aura décidément constitué l’inlassable architecte. Outre la rencontre avec Siler (le Scotty local) et un rôle plus développé bienvenu pour Walter, cette découverte d’une deuxième Porte achève d’affranchir la série du film de 1994, dont elle diverge désormais en bien des domaines. Bien qu’encore seulement esquissées, ses répercussions parlent à l’imagination et promettent déjà de passionnants développements. Sa révélation s’effectue ici de manière particulièrement spectaculaire et dramatique, ce qui convient parfaitement à l’ampleur de l’évènement. Le suspense et la révélation finale de la vraie destination de Jack et Samantha se montrent brillants, à défaut d’originaux. En effet les amateurs de La Quatrième Dimension y reconnaîtront un remake transparent de I Shot an Arrow into the Air (1-15), où le crash d’une fusée se substitue au dysfonctionnement de la Porte, avec une révélation identique en fin de parcours. Malheureusement le développement de l’intrigue au-delà de ce décor initial va se montrer bien trop inconsistant. Solitudes, épisode éminemment shipper, s’appuie excessivement sur l’indéniable talent de Richard Dean Anderson et d’Amanda Tapping, ainsi que sur l’alchimie de leur duo à l’écran. Les scènes entre Sam et Jack apparaissent tour à tour amusantes, émouvantes ou tragiques, mais toujours désespérément statiques, avec une action en huis clos répétitive au possible. Le récit n’évite pas non plus certains clichés, comme le héros se sacrifiant avec courage. Il en va de même pour la quête infructueuse de Teal’c et Daniel. L’intrigue meuble visiblement par moments, il est évident qu’il lui manque un moteur supplémentaire à mi parcours. C’est d’autant plus rageant qu’une solution évidente existait via le réveil du symbiote du Jaffa enserré dans la glace (option Hibernatus). Quand on écrit de la Science-fiction il reste toujours frustrant de brider son imagination. On suit néanmoins sans déplaisir le duel d’intelligence opposant en quelque sorte Daniel à Sam dans cette course contre la montre. Même si elle a bien d’autres soucis en tète, on reste tout de même confondu de constater que pas un instant la brillantissime Samantha n’a l’idée de taper la combinaison d’une planète amie, juste pour voir, puisque la terrienne ne fonctionne pas. La ficelle paraît un peu grosse. On apprécie néanmoins que cela soit en définitive Daniel qui sauve la situation, par une compréhension globale du réseau galactique des Portes et en ne se limitant pas à une vision strictement technique du phénomène, comme l'a fait Sam. L’esprit domine la matière. Décidément notre Daniel connaît une mise en avant en cette fin de saison, et ce n’est pas terminé !
19. LES DOUBLES ROBOTIQUES - And don't even think about trying to send a bomb to make sure. SG-1 se rend sur le monde d’Altair, où la Porte donne sur un immense entrepôt rempli de machines paraissant vétustes. Soudain, touchés par un rayon, les différents membres de l’équipe perdent conscience. A leur réveil ils rencontrent Harlan, le maître des lieux. Celui-ci leur affirme les avoir rendu meilleurs. Excédé parle flou et la volubilité du personnage, Jack ordonne le retour sur Terre. Au SGC Janet découvre que nos héros sont en fait des robots ! Carter estime qu’Harlan a transféré leur conscience dans des corps mécaniques. Ce dernier le leur confirme à leur retour sur Altair. Ils leur précisent qu’ils y doivent y demeurer, sa base souterraine contenant la source de leur énergie. Ultime survivant d’une planète rendue inhabitable par des radiations, il a lui même subi cette transformation il y a 11 000 ans. Désormais immortel, il doit cependant faire face à l’usure du matériel et compte sur l’aide de SG-1. Teal’c devient agressif et doit être détruit, son « transfert » ayant échoué à cause du symbiote. SG-1 découvre alors l’ultime vérité : elle n’est qu’une simple copie de l’originale, la vraie est restée endormie en attardant qu’Halan la renvoie sur Terre. Les robots acceptent leur destin et la vraie SG-1 repart avec une étonnante rencontre avec son double. Après deux épisodes empreints de gravité et juste avant que ne débute l’arc final de la saison Stargate SG-1 insère idéalement l’agréable respiration que représente cet épisode décalé enlevé et divertissant, non dépourvu de subtilité. Certes, son sujet apparaît peu original en soit : on y discerne clairement l’influence des récits mécaniques d’Asimov et les répliques androïdes ont déjà été abordées dans de nombreuses séries, comme La Quatrième Dimension (Les robots du docteur Lauren), Doctor Who (The Rebel Flesh) ou Chapeau Melon (Interférences), pour ne citer qu’elles. Néanmoins Tin Man se distingue par son ton de comédie, tout à fait original en la circonstance. Tout en évacuant les clichés des machines hostiles ou des doubles désireux de ses substituer aux originaux, cela permet de disserter avec finesse et légèreté sur la définition de l’existence ou la notion d’immortalité et de ce qu’elle implique. Alors que la situation pourrait sembler horrifique, l’épisode parvient en effet à instiller un humour permanent, notamment grâce à une véritable stand up d’O’neill, dont l’ire nous vaut des éclats aussi mordants que divertissants. Ses crises de nerfs face au bagout maladroit de ce pauvre Harlan sont vraiment irrésistibles. Harlan lui même se montre hilarant par ses dénégations obtuses précédant les piteux aveux. Jay Brazeau se montre excellent à ce jeu en tout nous montrant son personnage sous su jour sympathique, condition sine qua non de l’instauration d’une comédie. Malgré ses complots de pacotille, les auteurs ont ainsi l’habileté de le rendre sincère d’un accord gagnant-gagnant, quoique forcé les « Contraya ! » finissent cependant par nous lasser). Tin Man ne rate pas non plus le passage crucial de la rencontre entre originaux et copies, avec des situations et propos une nouvelle savoureux, mais aussi émouvants, ainsi qu’une parfaite mantisse des effets spéciaux. Outre sa réussite l’art malaisé de la comédie, l’épisode se distingue par sa mécanique scénaristique des plus efficaces et quelques à-côtés réussis. En effet le double twist survenant se montre d’autant plus percutant que la situation de crise semble à chaque fois diablement convaincante. On pense avoir touché le fond puis on commence à creuser. La magistrale révélation du véritable SG-1 survient tout de suite après la découverte du pot aux roses, empêchant le récit de verser à cintre courant dans le drame. L’humour ne se montre pas excessif, évitant de noyer d’autres effets, comme de jolis moments de suspense (l’analyse médicale, le combat contre le faux Teal’c…) et surtout la perspective vertigineuse de l’immutabilité via le mécanique. L’habile mise en scène tire le meilleur parti de ces couleurs étranges segmentant le décor de la base souterraine, évitant ainsi le développement d’un huis clos anxiogène. Les quelques références au Magicien d’Oz (titre, personnalité d’Harlan) ou à Planète Interdite (Altair, le robot sympathique) pimentent agréablement l’histoire. On avouera un plaisir coupable devant cet enfermement souterrain au sein d’un environnement de plus en plus délabré, ces messages déjantés par hauts parleurs, ce rôle segmentant imparti aux couleurs et ce démiurge mécanique passablement dérangé. En effet, pour l’amateur de Jeux de Rôles cela se perçoit comme un lointain écho de ce chef d’œuvre hilarant et fou que fut Paranoïa, au cœur des sauvages années 80. Souvenir, souvenir…
20. UNE DIMENSION TROP RÉELLE - They’re coming ! They’re coming ! SG-1 découvre un laboratoire rempli d’artefacts anciens, amis Teal’c s’aperçoit que l’endroit à été sciemment contaminé par les Goa’ulds. Jack ordonne l’évacuation mais Daniel s’attarde un peu. Il découvre alors un étrange Miroir, qui soudain le propulse dans un univers parallèle. Là il découvre une réalité alternative, où son alter ego a refusé de se joindre au Programme Stargate, remplacé tant bien que mal par Catherine. Jack est devenu général et commande le SGC, Hammond étant colonel. Sam est une scientifique civile (d’ailleurs fiancée au général o’Neill !). Privé de Daniel, le SGC a été nettement moins performant et aucun contact n’a pu être établi avec Chulak et Teal’c. Horrifié, Daniel découvre également qu’Apophis est en train d’envahir la terre et d’exterminer l’humanité, Teal’c étant demeuré son primat. Il donne les coordonnées de Chulak à O’Neill mais celui-ci les utilise pour y envoyer une ogive nucléaire. Daniel découvre néanmoins une partie des coordonnées de l’arsenal central d’Apophis. Comprenant que tout est perdu il parvient à convaincre O’Neill de le laisser repartir chez lui pour transmettre ces informations et ainsi donner une chance à sa propre Terre, sur qui l’équivalent ne devrait pas tarder à survenir.. Le SGC est investi par Teal’c et O’Neill et les siens se sacrifient pour permettre à Daniel de repasser la Porte, puis le Miroir. Blessé, Daniel parvient néanmoins à rejoindre son SG-1 et à transmettre l’alerte. Les univers parallèles constituent à la fois un passage obligé et un périlleux rendez-vous pour les séries de Science-fiction car ce sujet a été tant rebattu qu’il en devient difficile de s’y singulariser. Stargate SG-1 va pourtant s’en sortir par le haut, grâce à cet excellent épisode entremêlant action, émotion et utilisation permanente du thème. Intelligemment le récit ne perd pas un temps précieux à se répandre en démonstrations pseudo scientifiques, ayant bien intégré que l’important ici ne réside pas dans le prétexte, mais bien dans le résultat. Le talent bien connu des concepteurs des décors de la série trouve pourtant à s’employer avec cette étrange caverne d’Ali Baba initiale et ses superbes artefacts, dont le terrifiant masque Goa’uld ou le Miroir Quantique lui même, absolument superbe. Par la suite l’on pourra regretter que l’action se cantonne à l’environnement connu et confiné de SG-1 mais les auteurs parviennent néanmoins à insérer des dissonances astucieuses, indiquant que nons nous trouvons dans l’Ailleurs : SGA remplaçant SGC, l’inversion des grades entre O’Neill et Hammond, l’amusante queue de cheval très à la guerrier barbare de Teal’c etc. Les amateurs de grandes scènes de combat pourront également se sentir floués d’assister essentiellement à l’invasion Goa’uld par ouï-dire. Mais, outre que cela parle en définitive davantage à l’imagination, l’épisode ménage tout de même de percutantes scènes de combat lors de l’inexorable avancée des Jaffas. La révélation des dimensions de l’Ha’Tak produit également son effet, alors que l’on ne l’avait jusqu’ici aperçu que de loin. Par ailleurs, le récit fait intelligemment le pari gagnant de se centrer sur les personnages, dont les différences entre univers vont en définitive révéler la vérité profonde, intangible au-delà des aléas présents. Certes la douleur et la soif de vengeance entrainent l’aval par Sam et Catherine (retrouvée avec plaisir) du plan désespéré et assassin de la bombe atomique placée sur Chulak, mais à l’heure ultime tous, y compris un Jack demeuré celui du film, opteront pour la générosité et le sacrifice en faveur des leurs frères de l’autre côté du Miroir. Porté par des acteurs une nouvelle fois magnifiques dans cette nouvelle version de leurs personnages, l’ensemble exprime une indéniable émotion. D’une manière plus secondaire nos amis shippers se réjouiront des fiançailles de Sam et Jack, qui indique déjà clairement de quoi il en retourne sur notre Terre. On apprécie le courage physique d’Hammond et Walter, mais également la version ténébreuse de Teal’c. On pourra également s’interroger sur ce que son hésitation à tirer sur Daniel signifie sur d’éventuels doutes intérieurs. La mort successive des héros de la série se montre également terriblement percutante. Surtout, le scénario développe avec une grande habileté la découverte progressive de la dystopie que représente cet univers miroir, en descendant palier par palier dans l’horreur. Ce mouvement identifie efficacement le spectateur à Daniel et à son impression de cauchemar éveillé. L’équilibre subtil entre différences et similitudes entre les deux versants du Miroir, ainsi que la véracité des récits et de ses personnages, dramatisent avec force ce début d’arc de conclusion de saison. A l’issue de There But For the Grace of God, Il ne fait aucun doute que l’arrivée de la flotte d’Apophis est imminente et que l’unique espoir de la Terre réside dans les quelques chiffres hâtivement griffonnés que rapportent Daniel. S’il avait été l’avant dernier épisode de la série cet épisode de haut vol aurait idéalement introduit, comme il se doit le final de saison. Malheureusement il va nous falloir d’ici là subir le pensum de Politics.
21. DÉCISION POLITIQUE - Daniel it's not that we don't believe you. Alors que Daniel s’évertue à tenter de convaincre ses camarades de la réalité des ses tribulations de There But For the Grace of God, ainsi que de la gravité extrême de la situation, le Sénateur Kinsey arrive au SGC. Cet éminent personnage, dirigeant la commission sénatoriale traitant des finances, est habilité par le Président à déterminer si les résultats du SGC justifient ou non son coût, très important. En cas de réponse négative, ils sera mis un terme au Projet Stargate. Un débat oppose alors le Sénateur à SG-1 et à Hammond. Ensemble, ils passent en revue les diverses explorations réalisées depuis le début du programme. Le Sénateur, ayant un à-priori très négatif sur la question, relativise ou nie chacun des résultats obtenus, y compris la menace d’invasion découverte par Daniel. Il tranche en faveur de la fermeture du SGC, un choix immédiatement en vigueur. Kinsey voyant avant tout la Porte comme une Boite de Pandore, celle-ci sera enterrée. On n’épiloguera pas inutilement. Politics constitue simple un clip show, sans autre ambition que de compenser les fortes sommes imparties au spectaculaire final de saison. Cet effort budgétaire apparaît assez extrême vu l’importance prise par les rediffusions par rapport à durée totale de l’épisode. D’autres part, alors que d’autres séries ont su réaliser des épisodes récapitulatifs ambitieux et dynamiques, il devient vite évident ici qu’il est hors de question de sortir des décors usuels de la série. Ce choix marqué du moindre frais fige l’action dans une discussion confinée. En fait, sous des dehors différents, on nous refait ni plus ni moins que le « coup du procès » de Cor-ai, l’accusé étant cette fois le SGC. Cette posture, outre un ennui croissant, suscite diverses invraisemblances, comme le Président laissant tout pouvoir à un Sénateur sur un sujet aussi stratégique ou l’absence dans l’argumentaire de Hammond des résultats obtenus les autres équipes SG. On a du mal à croire qu’elles se soient tourné les pouces en villégiature. D’autre part Politics aurait pu tenter de s’en sortir par le haut en dressant une synthèse pénétrante de l’évolution représentée par les évènements de la saison, mais l’on en reste à l’album de photos divisé en chapitres. Par ailleurs le cliffhanger suscité est en bois, puisque strictement personne ne peut croire un seul instant à la fermeture du SGC. A la décharge de l’épisode on reconnaitra qu’il a su jouer sur la seule carte demeurant à sa disposition : la qualité d’interprétation des comédiens. Daniel, ulcéré que l’on ne le prenne pas au sérieux, vaut le coup d’œil. Mais la révélation de Politics demeure le Sénateur Kinsey, interprété avec un indéniable panache par cet acteur toujours épatant qu’est Ronny Cox (avec Samules en visqueux assistant). Le Sénateur, obtus et imbu de lui même, se pose instantanément en méchant que l’on aime détester et ses croisées de fer avec un O’Neill en verve constituent le meilleur de l’épisode. Mais quelques dialogues en chambre, aussi percutants soient-ils ne peuvent bâtir un véritable épisode. L’aspect le plus calamiteux de Politics demeure toutefois son positionnement au sein de la saison, son babil venant interrompre le l’élan qu’avait représenté les révélations de There But For the Grace of God. Ce trou d’air pénalise l’ensemble de l’arc conclusif. Toutefois l’on peut compter sur SG-1 pour, envers et contre tout nous concocter un digne final de cette excellente première saison.
22. DANS LE NID DU SERPENT - If the coordinates are for a Goa'uld world which is not on the Abydos cartouche, the Goa'uld will most likely not expect us. I believe a medical attack could be successful. SG-1, convaincue du péril par Daniel décide de passer outre la fermeture du SGC. L’équipe se rend sur le monde correspond aux coordonnées rapportées par Daniel, mais celui-ci se révèle rapidement être en fait l’un des deux Ha’Taks d’Apophis en route en vitesse supra luminique vers la terre. SG-1 s’infiltre et explore les différentes salles du navire, découvrant qu’il est en fait dirigé par Skaara, devenu l’hôte du fils d’Apophis, ce dernier commandant l’autre navire. Jack et Teal’c tentent de capturer Skaara mais tombent à leur tour aux mains des Goa’ulds. Contacté, Apophis ordonne leur mise à mort, mais Skaara parvient à influencer son Goa’uld, qui diffère l’exécution. Il prend un malin plaisir à montrer à jack que son vaisseau à déjà atteint Saturne. Mais ce délai permet à Sam et Daniel d’intervenir. Après avoir installé des explosifs aux points sensibles du vaisseau, ils libèrent leurs amis, mais Jack est contrat d’abattre Skaara pour sauver Daniel. Effarés nos amis découvrent alors que la flotte d’Apophis à attient la Terre. A suivre ! Le prologue d’avant générique représente l’occasion de solder le passif de Politics, Hormis le plaisant pantomime entre Jack et Hammond puis la discussion entre membres de Sg-1 on se rend compte que l’épisode précédent ne sert décidément à rien, puisque dès la Porte franchie tout se déroule comme si de rien n’était, Demeure un émouvant moment quand SG-1 décide de brûler ses vaisseaux et un joli clin d’œil montrant la Porte recouvert d’un voile, soit exactement l’image avec laquelle avait débuté la série. Mais l’aventure débute réellement une fois la Porte franchie. Et là le véritable apport de Politics s’impose à nos yeux tnat les différents décors traversés vont se révéler magnifiques. Avec un impact encore accru par le fait qu’il s’agit de la toute première excursion de SG-1 au sein d’un Ha’Tak, on s’extasie devant la splendeur de cette décoration d’inspiration égyptienne, aussi étrange qu’esthétique. Les réalisateurs des décors ont intelligemment évacué tout référence aux contraintes du vol spatial, pour concevoir le vaisseau comme un immense temple dédié à la puissance Goa’uld. Quelques nouveaux artefacts pimentent encore la visite, comme les redoutables Zat'nik'tels, les Chasseurs de la Mort, ou cette imposante sphère de communication permutant à Apophis, ici au zénith de son pouvoir, d’apparaître plus que jamais comme un Dieu. Les très belles images du vol supra luminique, alors une innovation au sein de la série, rendent palpables cette dimension d’odyssée spatiale. Mais Within the Serpent’s Grasp ne se limite pas à l magnificence des ses décors, bien au contraire. Cette infiltration désespérée, dont les buts se ne se dessinent qu’au fur et à mesure de la progression, conduit à un récit nerveux, sans aucun temps mort et multipliant les péripéties diverses. Le spectateur suit avec le plus grand intérêt ce voyage terrifiant au cœur du domaine ennemi, où les périls se dressent sans cesse sur le chemin de SG-1, en même temps que les merveilles dévoyées par les Goa’ulds. L’épisode sait se distinguer des poncifs spatiaux du Space opera pour développer une ambiance d’exploration relevant de la meilleure Fantasy. Rarement la fusion originale des deux genres caractérisant Stargate SG-1 ne se sera révélée aussi aboutie qu’au cours de cet épisode. La mise en scène très tonique, soutenue par une musique très évocatrice, nous permet de participer pleinement à l’aventure. On éprouve réellement la sensation de se trouver aux côtés de SG-1 au fil de cette mission de la dernière chance. Par la suite ces excursions deviendront un peu moins crédibles (jamais les Goa’ulds ne construiront d’équivalent de l’Iris) mais l’effet de surprise se justifie pleinement ici. L’odyssée de SG-1 se lit également comme une belle aventure humaine. Bien davantage que le récapitulatif appliqué de Politics, Within the Serpent’s Grasp nous permet de mesurer tout le chemin intérieur parcouru au cours de cette épique première saison par les différents membres de l’équipe. Celle-ci, d’un ensemble disparate, est devenue un tout uni, dont la solidarité fait plaisir à voir, de même que la prise en commun des décisions importantes. Les personnes ne se résument pas à des figures de jeu vidéo de type FPS, mais a au contraire l’occasion d’exprimer ses sentiments lors de scènes émotionnellement fortes, sans pénaliser le tempo de l’action. Le retour de Skaara établit un pont habile avec Children of the Gods, tout en permettant à O’neill d’exprimer sa souffrance intime, Richard Dean Anderson se montre d’ailleurs parfaitement éloquent sjr ce registre inhabituel. Teal’c, aussi marmoréen soit-il, brille du feu de sa révolte contre les Faux Dieux, tandis que Sam tempère l’ardeur guerrière de ses compagnon masculins tout en s’efforçant de conserver un point de vue analytique dela situation. Judicieusement l’épisode me met pas en scène Sha’re, ce qui aurait signifié trop d’éléments à gérer, mais Daniel se montre aussi très présent. Un intense cliffhanger couronne le succès de l’épisode, voyant les vaisseaux d’Apophis sur le point d’attaquer la Terre, mais surtout une SG-1 frappée de stupeur devant l’ampleur du péril, comme désarçonnée. Nos héros trouveront-ils la force de répondre à un tel défi et quelle solution vont-ils pouvoir trouver face à une situation aussi désespérée ? C’est sur cette haletante question que nous quitte cette épique première saison. Tout en abondant en épisodes relevés, elle aura su bâtir les fondements de l’un des plus vastes univers de Science-fiction à l’écran et tracer des voies prometteuses pour la suite des évènements. On devine que l’on ne se tient qu’au seuil de la découverte. La Porte des Etoiles n’a rien perdu de la fascination qu’elle exerce en passant au format télévisé et nous appelle de nouveau à l’aventure !
2) Le Supplice de Tantale : Un épisode particulièrement riche, développant une Science-fiction de vol, mai aussi une très belle histoire d'amour. L'univers de la série connaît une extension majeure lors de cette histoire centrée sur cet enthousiasmant personnage que sera toujours Daniel. 3) Hathor : Hathor ! La plus troublante des Goa'ulds nous vaut une inoubliable confrontation, entremêlant, avec une totale réussite, humour, sensualité et horreur. Rarement le SGC aura été aussi près de la défaite, mais Sam et Janet veillent au grain ! 4) Dans le nid du Serpent : Cette première saison débouche sur l'impressionnante découverte des vaisseaux goa'ulds, où SG-1 mène une haletante infiltration. Le constant suspens connaît un paroxysme lors d'un cliffhanger particulièrement réussi. 5) Les Nox : La sublime forêt canadienne sert d'écrin à une belle rencontre entre SG-1 et les fascinants Nox. Une fable à la morale subtile, mais non dépourvue d'action. Les auteurs ne se refusent aucune audace, comme la mort des protagonistes ou un semi échec de SG-1. Crédits photo: MGM. Images capturées par Estuaire44. |