Open menu

Saison 2Téléfilms

Super Jaimie

Saison 3


1-2. LE CHIEN BIONIQUE
(THE BIONIC DOG)


Date de diffusion : 10 et 17 septembre 1977

- Jaime, I should have your head for this. If Rudy didn't think that this dog had a chance, I'd have the state police after you.

Résumé :

Alors qu’elle effectue des tests au laboratoire de Rudy, Jaimie fait la connaissance de Max, chien ayant servi de cobaye aux premières implantations bioniques, après avoir été grièvement brûlé dans un incendie. Max dépérit et Rudy suspecte un rejet des prothèses, mais Jaimie pense qu’il a simplement besoin de retrouver une vie normale et de cesser d’être un animal de laboratoire. Elle s’enfuit avec lui, mais sa tentative est compliquée par la phobie du feu de Max, qui le rend agressif. La situation se complique quand lui et Jaimie, partie se réfugier chez un ancien amoureux, se retrouvent pris au piège d’un incendie de forêt. Max surmonte ses peurs pour sauver Jaimie et retrouve goût à la vie. 

Critique :

Habilement, Kenneth Johnson s’empare du thème imposé du chien bionique pour en revenir à l’humain, en établissant un parallèle entre la situation de Max et celle de Jaimie.  A travers quelques plans silencieux (Jaimie face à la cage de Max), on comprend que l’héroïne partage la même souffrance de l’enfermement dans une vie uniquement dédiée aux menées de l’OSI. Sa volonté farouche de sauver l’animal exprime également son propre besoin de libération, un sentiment qui servira de socle à l’ultime épisode de la série, On the Run.  La sensibilité de Lindsay Wagner crédibilise parfaitement cette progression du récit, même si l’on peut regretter que cela s’accompagne d’un Rudy rendu subitement insensible et bien moins amical qu’à l’accoutumée, heureusement seulement temporairement.

Malheureusement The Bionic Dog manque de matière pour s’étaler ainsi sur un double opus et, de fait, la première partie se voit principalement dédiée à des scènes  assez répétitives entre Jaimie et Max, en forme de bréviaire pour les amis des bêtes au point d’en devenir presque mièvres. D’abord impressionnantes, les scènes montrant la panique de Max causée par le feu et l’incendie initial finissent par fatiguer car par trop ressassées. La seconde partie s’anime toutefois de quelques exploits bioniques, de la part de Jaimie mais aussi de Max, comme toujours efficacement filmés, malgré la grande économie de moyens. Le chien finit d’ailleurs par inspirer une vraie sympathie, propre aux séries animalières à la Daktari. Si le flirt de Jaimie s’avère assez fade, les spectaculaires ou oppressantes scènes de l’incendie en forêt parviennent à créer un authentique suspense.

Anecdotes :

  • La série est dormais diffusée sur NBC. Richard Anderson et Martin E. Brook reprennent toutefois les rôles d'Oscar et de Rudy, devenant les premiers acteurs à jouer les mêmes personnages sur deux networks différents, L'Homme qui valait trois milliards demeurant sur ABC.

  • Steve Austin n’apparaîtra toutefois plus et il n’y aura plus de crossover entre les deux séries bioniques. Steve est seulement cité ici, pour la dernière fois de la série. Le couple bionique poursuivra toutefois sa romance lors de trois téléfilms ultérieurs.

  • Le débardeur jaune porté par Jaimie arbore l'expression I'll try anything once.

  • Jim Elgin, époux de la mère de Steve et ex tuteur de Jaimie, apparaît ici pour la dernière fois

  • Quand Jaimie et Max s’échappent du laboratoire de Rudy, on entend la chanson Friends, de Robert Prince.

  • Le bâtiment représentant le laboratoire de Rudy est en fait le campus du California Institute of the Arts, à Valencia, près  de Los Angeles. Cette école d’arts visuels, littérature, théâtre et musicologie fut fondée en 1961 par Walt Disney et servit dans un premier temps à fournir des animateurs d’images à ses studios.

  • L’auteur James D. Pariott a indiqué que dès ce premier épisode NBC envisageait le lancement d’une série dérivée autour de Max, destinée à la jeunesse. Le projet ne se concrétisa pas. Kenneth Johnson se déclara peu convaincu par l’idée d’un chien bionique, imposée par le diffuseur. Il allait très vite quitter la série. 

Retour à l'index


3-4. LE PRISONNIER DE LAS VEGAS
(FEMBOTS IN LAS VEGAS)

Dates de diffusion : 24 septembre et 01 octobre 1977

- Look, even your father knew when he was beaten. Now you happen to be in the same situation, I...

- Not exactly the same. My father was afraid to die. I'm not. I'm perfectly satisfied taking his three greatest enemies with me.

Résumé :

Oscar emmène Jaimie prendre quelques vacances à Las Vegas, où il mène aussi une négociation avec Rod Kyler. Ce milliardaire propriétaire de la moitié de la ville a également réalisé le prototype d’un canon solaire, que l’OSI souhaite récupérer. Mais Carl, le fils du Dr. Franklin, a reconstitué les Fembots jadis créées par son père et passe à l’attaque. Malgré des combats acharnés contre les gynoïdes, la Femme Bionique ne peut empêcher que Carl ne vole l’arme, puis ne la mette en orbite. Avec Oscar et Rudy, elle donne finalement l’assaut à la base de Carl, dissimulée dans un silo désaffecté de lancement spatial. Carl, qui s’avère lui-même un robot, est détruit avec ses consœurs quand la Femme Bionique parvient à pointer le canon vers le site, ne s’échappant elle-même que de justesse.

Critique :

Fembots in Las Vegas ne parvient pas à reconstituer le charme de l’arc triple de la saison précédente consacré aux Fembots, principalement du fait d’un manque d’ambition scénaristique. Là où l’on trouvait une trame complexe et globalement bien maîtrisée, apportant toute une dimension épique au drame, on ne distingue ici qu’une intrigue prétexte, se bornant à enfiler les clichés pour justifier l’existence de trois grandes bagarres (Le vol de l’engin, sa mise en orbite, le duel final), séparées par des scènes purement mécaniques. Hier, on jouait brillamment des doubles pour instaurer des rebondissements et toute une paranoïa, ici le thème est systématiquement sacrifié à l’action pure, comme le Fembot de Callahan lancé dans un combat sans aucune justification alors qu’elle avait infiltré l’OSI. Hormis un parallèle amusant avec Howard Hawks, Kyler n’apporte pas grand-chose, à part un mélodrame en bois vis-à-vis de sa maladie, très inspirée par The Boy in the Plastic Bubble, diffusé l’année précédente.

 En génie maléfique, Michael Burns montre nettement moins de présence que son prédécesseur et la révélation de la nature robotique de Carl intervient bien trop tardivement pour ne pas devenir autre chose qu’un simple coup d’épée dans l’eau. Mais l’opus se regarde néanmoins sans ennui car les combats, unique justification de l’affaire, ont le bon goût d’apparaitre suffisamment spectaculaires pour cela. Cette réussite tient  à une mise en scène dynamique et des effets spéciaux artisanaux mais astucieux, et surtout à la débauche d’énergies des actrices et de leurs doublures. L’association Lindsay Wagner / Rita Egleston fait encore une fois merveille. La production bénéficie également de belles localisations, comme la base désaffectée de la NASA, ou de l’inépuisablement festive Las Vegas. La balade dans Sin City reste sans doute le meilleur moment de l’opus, les amateurs d’Angel pourront d’ailleurs y trouver des convergences, les moyens en moins, avec les scènes équivalentes de The House Always Wins (4.03).

Anecdotes :

  • On retrouve le Fembot de Nancy Callahan, alors que celui-ci avait été détruit sur l’île du docteur Franklin, durant les événements de Kill Oscar, la saison précédente. Le script prévoyait initialement la présence de celui de Lynda Wilson, ce qui aurait été raccord. Mais Callahan fut finalement retenue, car la secrétaire d’Oscar était beaucoup mieux identifiée par le public que celle de Rudy.

  • L’absence illogique de Steve face à la menace de Fembots n’est jamais expliquée.

  • Dans la crypte contenant les prises de l’OSI, on reconnaît notamment l’une des caméras servant d’œil à ALEX 7000.

  • Les liens se sont à l’évidence resserrés entre Oscar et sa secrétaire, qui la saison précédente lui donnait du M. Goldman et désormais l’appelle « Oscar ».

  • Jaimie se souvient de la scène où le Dr. Franklin présentait les Fembots à son associé, or elle n’y a jamais assisté.

  • Carl Franklin Jr. a installé son repaire dans un complexe spatial désaffecté. Les plans ont été tournés à la base de lancement n°6 de la NASA, située dans le gigantesque complexe de l’US Air force de Vandenberg en Californie. Construit dans les années 60, le site était alors inactif, il est désormais utilisé pour les tirs de fusées Delta.

  • Les scènes de Las Vegas furent tournées au Dunes Hotel. En activité de 1955 à 1993, ce palace-casino fut l’un des établissements les plus prestigieux du Strip, la grande rue de Las Vegas. Des artistes tels Dean Martin ou Frank Sinatra s’y produisirent régulièrement

  • Des chutes représentant la base d’ALEX 7000 sont également employées pour figurer les lieux.

  • Lindsay Wagner dut réenregistrer ses dialogues de la scène d’hélicoptère, le bruit était tel que l’on n’entendait pas l’actrice durant le tournage.

  • Le tournage fut perturbé par l’incendie d’un hôtel, une partie de l’équipe technique et des comédiens dut être évacuée.

  • Il s’agit de l’ultime double épisode de la série. 

Retour à l'index


5. RODÉO
(RODEO)


Date de diffusion : 15 octobre 1977

- Well, then I guess I'll just have to figure out some way to get close to him.

- There won't be any problem there, babe. I've seen you in a cowgirl outfit before.

Résumé :

Le Dr. Billy Cole, brillant informaticien de l’OSI, est aussi un compétiteur passionné de rodéos, ce qui lui a valut plusieurs blessures par le passé. Alors qu’il s’apprête à mener à bien plusieurs projets importants, y compris concernant Max, il part participer à une compétition très risquée. Oscar demande à Jaimie de veiller au grain et celle-ci devient l’associé de Billy durant le tournoi, tout en lui dissimulant ses pouvoirs bioniques. Outre les dangers propres du rodéo, Jaimie doit également avoir à l’œil deux concurrents prêts à tout pour gagner et deux agents de l’opposition désireux de capturer Billy. Elle triomphe de ces obstacles, tandis qu’un flirt s’installe avec Billy.

Critique :

Tout comme Road to Nashville la saison précédente, Rodéo nous immerge plaisamment dans l’univers Country. Le scénario a derechef la bonne idée de se structurer autour d’une thématique, le rodéo succédant à la musique.  Cette carte se voit jouée pleinement, avec un récit prenant souvent la forme d’un quasi documentaire et s‘appuyant sur de spectaculaires images d’archives, aussi bien que sur des séquences tournées pour la série. Cette approche s’avère particulièrement passionnante pour un spectateur européen, qui découvre tout un sport bien plus articulé et complexe qu’on ne l’imaginait, de par les systèmes de compétition et par les rôles échus à chacun : compétiteur proprement dit, ou hazer lui prêtant assistance, comme ici Jaimie avec Billy. On apprend réellement beaucoup de choses tout en se divertissant, ces éléments  n’alourdissant pas un récit riche en péripéties galopantes et autres chutes brutales !

Le reste de l’intrigue convainc nettement moins. On sent bien que les ennemis ne sont là que comme prétexte, tous sont également lisses et réduits à quelques clichés, De plus, jamais ils n’exercent une menace véritable, tant la Femme bionique les domine aisément. On touche là une faiblesse récurrente de la grande période Kenneth Johnson  sur le point de s’achever. A l’inverse des séries d’aventures classiques, ce dernier se sera toujours bien moins intéressé aux vilains qu’à  la psychologie de son héroïne et au message social de la série. Celui-ci ayant pratiquement disparu lors du changement de diffuseur, reste Jaimie elle-même,  une nouvelle fois incarnée avec vitalité et humour par Lindsay Wagner. Le flirt avec Billy, certes naïf, se montre charmant et rejoint in fine la si romantique Country.

Anecdotes :

  • Scooter Dolly, le cheval de Lindsay Wagner durant le tournage, fut ensuite acheté par l’actrice.

  • Jaimie appelle « Sarah » la laborantine de Rudy, alors que le prénom de celle-ci n’est pas crédité. Elle se nommera ainsi dans les deux épisodes ultérieurs où elle apparaîtra, The Antidote et On the Run.

  • Jaimie aide un Billy éméché à monter dans son véhicule en utilisant la main gauche, alors que c’est la droite qui est bionique.

  • A partir de cet épisode, Henry Kingi, futur troisième mari de Lindsay Wagner, devint le coordonateur des cascades de la série.

  • Linday Wagner fit savoir que l’histoire ne lui convenait pas car trop orientée sur l’action. Après qu’elle eut temporairement quitté le tournage, le script fut modifié, incorporant une histoire d’amour.

  • Le titre de l’épisode était initialement Jaime, Queen of the Rodeo.

Retour à l'index


6. LA FILIÈRE AFRICAINE
(AFRICAN CONNECTION)


Date de diffusion : 29 octobre 1977

- Old war trucks never die.

Résumé :

Des élections imposées par les Nations Unies vont se dérouler dans un pays africain. Le dirigeant militaire en place à prévu de truquer les résultats grâce à un composant électronique qu’on doit lui livrer en provenance de Suisse. L’OSI envoie Jaimie intervertir le mécanisme avec un autre assurant l’honnêteté du suffrage. Elle va devoir s’associer avec Walker un mercenaire pittoresque et alcoolique, voyageant à bord d’un antique véhicule de la seconde guerre mondiale. Outre l’infiltration proprement dite, Jaimie doit faire face à l’opposition armée, qui la prend pour l’émissaire suisse. Mais Leona Mumbassa, une ancienne amie de la faculté, dirigeante des rebelles, rétablit la vérité. Jaimie peut remplir sa mission après avoir sympathisé avec Walker.

Critique :

African Connection présente comme faiblesse de développer une intrigue quasi en doublon avec celle d’Angel of Mercy (1.03), avec une  simplification supplémentaire de l’intrigue. Celle-ci se résume essentiellement à une succession linéaire d’affrontements et péripéties divers, infailliblement solutionnés par la puissance bionique de Jaimie, sans que Walker ne se doute de rien (quitte à accumuler les justifications les moins crédibles qui se puissent imaginer). Le duo, bien entendu, s’avère antagoniste avant de devenir amical. Il bénéficie de la complicité entre ses interprètes et d’une Lindsay Wagner très tonique, ce qui ne pallie que partiellement au manque de vraisemblance de Warner et de son providentiel son véhicule à chenilles. La réalisation doit également composer avec de faibles moyens matériels et des paysages décidément toujours aussi californiens, quelles que soient les contrées visitées par Jaimie.

La présence des militaires en treillis n’est pas non plus sans évoquer les Nanars de l’époque. Mais l’épisode vaut pour ce que Kenneth Johnson parvient à y insuffler au détour de quelques scènes, alors qu’il s’agit de son ultime scénario écrit en tant que showrunner de la série. Evoquant le passé de tenniswoman de Jaimie (une rareté), son parcours personnel ou encore sa phobie des serpents, le récit revêt la forme d’adieux au personnage sous forme de bilan.  Surtout Johnson se montre plus ardent que jamais lorsqu’il dénonce l’interventionnisme occidental en Afrique, ou se montre explicitement amer  quant au happy ending de l’historie, décrivant les traumatismes profonds qu’une guerre civile fait endurer à la population. Autant de prises de position étonnantes pour l’époque et apportant une inattendue authenticité à cet ultime apport de Kenneth Johnson, à rebours de son sujet principal.

Anecdotes :

  • Jamie manifeste une nouvelle fois sa peur panique des serpents.

  • Jaimie reconnaît une camarade de faculté, alors qu’il n’a pas été indiqué que sa mémoire se soit améliorée et qu’elle ne se souvient toujours pas avoir été amoureuse de Steve.

  • Lassé de la série et d’un relationnel devenu très difficile avec Lindsay Wagner, le showrunner Kenneth Johnson quitta la série après le tournage de cet épisode et un nouvel accrochage avec l’actrice. Il indique que celle-ci avait fait savoir qu’elle ne quitterait pas sa caravane tant qu’il serait en charge de la série, après qu’il eut licencié quelqu’un dont elle s’était entiché. Par la suite ses responsabilités allaient être occupées par Jim Parriott et Lionel Siegel. De son côté Johnson allait devenir le showrunner de L’incroyable Hulk (1977-1980), puis de V (1984-1985).

Retour à l'index


7. LA LIBERTÉ EST À L'OUEST
(MOTORCYCLE BOOGIE)

Date de diffusion : 05 novembre 1977

- How often do you do this?

- Only when I'm not teaching school.

Résumé :

Alors que le motard cascadeur Evel Knievel séjourne en Allemagne de l’Ouest pour une importante exhibition, lui et sa moto se voient emportés dans un voyage inattendu, par nulle autre que Jaimie Sommers. Lancée à la poursuite d’un agent du KGB ayant dérobé un important microfilm, elle entraine Evel de l’autre côté du Rideau de Fer. Cet aller-retour express entre la frontière et le quartier général du KGB va exiger de nombreuses prouesses motorisées, mais Knievel va finir par sympathiser avec une Jaimie demeurée jusqu’au bout incrédule quant à son identité !

Critique :

Le scénario se contente hélas de tirer mécaniquement parti de la présence d’Evel Knievel, en l’insérant dans une formule déjà plusieurs fois vue au cours de la série, celle du duo (toujours mixte) d’abord antagoniste, puis finalement sympathisant au fil d’une mission se résumant à un voyage émaillé de péripéties résolues par un Femme Bionique s’efforçant également de préserver son secret. L’impression de déjà-vu se ressent d’autant plus fortement qu’il s’agissait déjà de l’intrigue de l’opus précédent, invité pittoresque et véhicule mécanique se substituant l’un à l’autre, tandis que les paysages californiens évoquent à peu près aussi efficacement l’Afrique que l’Allemagne. Les deux auteurs ont cependant la bonne idée de dynamiser cet ensemble très prévisible en recourant massivement à l’humour.

Knievel joue son propre rôle, ce qui lui permet de dérouler joyeusement sur son image redneck, ses exploits mais aussi ses mémorables catastrophes. Le personnage se montre irrésistiblement 70’s et, malgré un tournage par ailleurs difficile, fonctionne bien avec Lindsay Wagner. Les running jokes de Jaimie ne le reconnaissant pas et lui pestant de se retrouver embrigadé dans cet aventure se prolongent un tantinet, mais permettent aux acteurs d’en faire joyeusement des tonnes. La Harley-Davidson Sportster assure bien davantage le spectacle que le véhicule à chenilles de l’épisode précédent et plaira sans nul doute aux amateurs de belles cylindrées (une pensée pour les valeureux cascadeurs !). Alors que Super Jaimie demeure fidèle à son code de non violence et à la personnalité hors normes de son héroïne, le récit évoque comme une plaisante parodie des séries d’espionnage des Sixties. Les porte-flingues du KGB s’y avèrent aussi risibles que ceux de KAOS, tandis que l’Aventure survient à Knievel par une charmante rencontre inattendue n’étant pas sans évoquer celles vécues par le célèbre Simon Templar.

Anecdotes :

  • Oscar n’apparaît pas dans l’épisode, son rôle habituel de contact de Jaimie est ici tenu par Rudy.

  • Evel Knievel joue ici son propre rôle, il fut un célèbre cascadeur à moto, très populaire durant les années 70 comme cascadeur à Hollywood, mais aussi pour ses spectaculaires exhibitions : sauts à moto au-dessus d’un bassin contenant des requins, ou survolant plusieurs bus rangés côte à côte. Blessé à plusieurs reprises, il milita pour le port du casque obligatoire en moto, indiquant que cet objet lui avait souvent sauvé la vie. Knievel figure au Guiness Book comme l’homme s’étant le plus souvent brisé les os et à avoir survécu.

  • Jaimie ne reconnaît pas Knievel, alors au faîte de sa gloire et lui ne la reconnaît pas non plus, alors qu’elle est censée avoir été une vedette du tennis.

  • Alors très célèbre, Knievel fut rémunéré à hauteur de 50 000 dollars pour sa participation, ce qui était hors norms pour ce type de prestation, à l’époque.

  • Lindsay Wagner a indiqué que le tournage fut difficile du fait d’un relationnel houleux avec Knievel, qu’elle considère comme machiste. L’épisode prit 14 jours à être tourné, selon elle du fait des caprices et bouderies de Knievel. Elle ajoute en rire maintenant mais avoir été vraiment furieuse à l’époque.

  • L’épisode fut coécrit par Kenneth Johnson et Jim Parriott, qui assurèrent ainsi le passage de témoin, en bonne entente.

  • La moto de Knievel est une Harley-Davidson Sportster, l’une des gammes phares de la marque. Elle produite dès 1957 et connaît de très nombreuses variantes. 

Retour à l'index


8. LAVAGE DE CERVEAU
(BRAIN WASH)

deuxflics 1 8


Date de diffusion : 12 novembre 1977

- What's it made of?

- Soap, only it's laced with a molecule that resembles sodium pentathol, and it penetrates deep into the pores of the skin.

Résumé :

Plusieurs tentatives de rencontre entre Oscar et un important informateur se voient contrecarrées par des tentatives d’assassinat. En fait, Callahan, la fidèle secrétaire d’Oscar, s’est fiancée à un coiffeur en vogue appartenant secrètement à l’opposition. Grace à des micros installés dans des sèche-cheveux et à un shampoing similaire à du Pentothal, il soutire à leur insu des secrets à ses clientes, épouses ou collaboratrices des dirigeants de Washington. Même Jaimie révèle ainsi son identité bionique. Mais elle comprend l’arnaque et, aidée par Callahan, parvient à confondre le vil séducteur. In extremis, elle réussit ensuite à stopper une dernière attaque contre Oscar, au Kennedy Memorial Stadium.

Critique :

On apprécie vivement l’excentricité du shampoing sérum de vérité et du dispositif d’enregistrement situé dans le salon le plus huppé de la capitale américaine, d’autant que cette fantaisie n’est pas sans évoquer certains scénarios des Avengers. On y retrouve pareillement le détournement de dignes  établissement dissimulant des nids d’espions et une certaine ironie envers le snobisme de la haute société. Malheureusement cette excellente idée de départ se voit fort médiocrement exploitée. Elle donne ainsi lieu à un long et fastidieux exposé (doublé, puisque Jaimie visite deux fois la pièce !), suivi d’une résolution ridicule de facilité, Jaimie comprenant toute l’affaire grâce à un rêve !

Pour doper le terne développement de son sujet, James D. Parriott tente de recourir à l’humour, avec des résultats médiocres, voire navrants comme cette caricature d’homosexuel aux clichés évoquant pauvrement la cage aux folles. Le récit reprend toutefois quelques couleurs avec son côté plaisamment daté autour des coiffures de ces dames (à commencer par Jaimie !) et par son focus bienvenu sur la sympathique Callahan. Par ailleurs il s’ouvre et se conclue par deux scènes d’action dynamiques, encore rehaussées par les spectaculaires localisations de l’Exposition Park Rose Garden et du Los Angeles Memorial Coliseum,

Anecdotes :

  • L’intrigue ressemble beaucoup à celle de The Winning Smile, épisode de la saison 3 de L’homme qui valait trois milliards où Callahan se fait soutirer des informations à son insu par son dentiste.

  • Parriott a indiqué que le scénario s’inspirait d’une anecdote réelle de la Seconde guerre mondiale, où des espions allemands avaient installé des micros dans le salon de coiffure où des épouses d’officier avaient coutume de se rendre.

  • La scène d’action ouvrant l’épisode a été tournée à l’Exposition Park Rose Garden de Los Angeles. Inauguré en 1927, il héberge plus de 200 variétés de roses, réparties sur 20 000 plants, ainsi que de superbes statues en marbre, des serres et divers bâtiments d’exposition. Classé en 1991, le site apparaît dans diverses productions. Il représente ainsi l’extérieur du Jeffersonian Institute, où exerce l’équipe de Bones, enfin, du Dr. Temperance Brennan.

  • L’histoire est censée se conclure au Robert F. Kennedy Memorial Stadium (1961), à Washington, mais la scène est en fait tournée au Los Angeles Memorial Coliseum, grand stade olympique inauguré en 1923. Il fut le point central des Jeux Olympiques de Los Angeles, en 1932 puis en 1984. Il apparaît souvent à l’écran, c’est ainsi là que se déroule l’affrontement final de la saison 2 de 24h Chrono

Retour à l'index


9. QUAND L'AMOUR S'EN MÊLE
(ESCAPE TO LOVE)

deuxflics 1 9

Date de diffusion : 26 novembre 1977

- You walk into my house and in three minutes, you turn my entire social life into a disaster and I say "thank you"? What - am I crazy ?

Résumé :

Le Dr. Kelso est exfiltré hors d’un pays de l’Est par l’OSI, mais son jeune fils Sandor, timide et peu sûr de lui, est capturé lors de l’action. Les autorités veulent se servir de lui pour exiger de son père qu’il revienne. Oscar envoie Jaimie à la rescousse de Sandor, mais, si l’évasion se déroule bien, le voyage de retour vers la frontière s’avère malaisé. Sandor n’est guère taillé pour l’aventure et une difficulté supplémentaire survient quand il tombe amoureux de Jaimie.

Critique :

Escape to Love (grands dieux, ce titre résonne déjà comme une condamnation) confirme l’orientation prise par la série depuis le départ de Kenneth Johnson. Les ambitions de message social disparaissent au profit de récits d’espionnage classiques, pimentés par des scènes d’action mettant en scène les pouvoirs bioniques de Jaimie. On se rapproche donc de L’homme qui valait trois milliards, mais sur un mode peu convaincant. En effet les scénarios se montrent terriblement répétitifs, avec encore ici une intrigue consistant essentiellement en un voyage linéaire semé d’embuches, avec Jaimie associée à un allié masculin.

Outre le pénible effet de répétition (on retrouve également les sempiternels paysages californiens hors sujets), les véhicules et les péripéties rencontrés apparaissent considérablement plus fades que lors d’African Connection, puis de Motorcycle Boogie. Surtout, le partenaire du jour de Jaimie achève de couler l’ensemble par sa mièvrerie horripilante et l’outrancier mauvais jeu de son interprète. Le plus grave reste que Sandor déteint sur Jaimie, muée tout au long du récit en conseillère du cœur, désarmante à force de sucré. Malgré quelques scènes avec le toujours sympathique Max ou avec un colonel hostile interprété avec saveur par Peter Mark Richman, on s’ennuie massivement et sans espoir durant tout l’épisode.

Anecdotes :

  • Sandor indique à Jaimie être blessé à la cheville droit, le bandage est ensuite aperçu sur la gauche.

  • Jaimie est censée cuisiner en écoutant Oscar, mais l’on peut brièvement voir qu’il n’y a rien dans le plat.

  • Jaimie utilise sa main gauche pour lancer le fusil à travers la fenêtre, or c’est sa main droite qui est bionique.

  • L’épisode est un clair remake d’un de ceux de L’homme qui valait trois milliards : Divided loyalty (3.12).

  • L’épisode fut initialement intitulé A Matter of Love and Death, puis First Love.

  • Rita Egleston, la fidèle doublure de Lindsay Wagner, n’avait pas la force physique de monter à la corde lors de la scène du franchissement de la muraille. Elle fut donc filmée en train de la descendre et la séquence fut montée à l’envers. 

Retour à l'index


10. MAX
(MAX)

Date de diffusion : 03 décembre 1977

- Max, you big chicken, get out here and face it like a dog !

Résumé :

Jaimie est temporairement immobilisée à l’hôpital de l’OSI, Rudy devant effectuer des contrôles. Max, le chien bionique, est alors confié à Valérie, scientifique de l’OSI lui ayant installé des fonctionnalités supplémentaires.  Elle vit avec jeune neveu Bobby, leur famille ayant été décimée par un accident d’avion. Bobby et Max deviennent les meilleurs amis du monde. Mais des agents de l’opposition enlèvent Max et Valérie, afin d’acquérir la technologie bionique. Grâce à son courage et à son astuce, Max parvient à s’échapper et à rejoindre Bobby. Ensemble ils vont également libérer Valérie.

Critique :

Episode très original au sein de la série, par la quasi absence de l’héroïne, Max s’avère clairement calibré pour mettre en orbite une série dérivée, tout comme ultérieurement le téléfilm Bionic Showdown pour la Bionic Girl. L’opération apparaît globalement réussie, car le récit renoue pleinement avec la fraicheur et la charmante naïveté des séries animalières destinées à la jeunesse. Dans le sillon de Lassie et de Daktari, celles-ci demeurent encore présentes en nombre à cette époque d’avant les robinets à médiocres dessins animés noyant les écrans contemporains. Comme par le passé, Max emporte la sympathie du public, tandis que le scénario met astucieusement à profit ses capacités bioniques pour pimenter le récit de quelques scènettes d’action. Le valeureux et loyal Max devient le héros d’un bel hommage au meilleur ami de l’homme, mais aussi aux valeurs familiales chères à l’Amérique.

Le duo formé avec Bobby fonctionne parfaitement, d’autant que Christopher Knight, le futur Peter des The Brady Bunch, rend le jeune homme autrement plus expressif et tonique que le morne Sandor. Les évènements ont la bonne idée de se dérouler en Californie, et non dans les pays en toc des opus précédents. Max devient dès lors une fenêtre ouverte sur l’American Way of Life californien des 70s’s : maison, voitures, vêtements… Evidemment, le scénario demeure minimaliste, à base de vas et viens entre la résidence de Bobby et le repaire de bandits (une nouvelle fois transparents), quelque peu délayés par les commentaires de Jaimie et d’Oscar. On pourra aussi s’étonner de voir un prototype bionique aussi faiblement gardé et des adversaires aussi mal organisés, mais ces faiblesses présentent évidemment moins d’impact dans le cadre d’une histoire destinée à la jeunesse.

Anecdotes :

  • Jaimie n’apparaît quasiment pas au cours de l’épisode, qui servit en fait à tester l’éventualité d’une série animalière dérivée, centrée sur le chien bionique.

  • Christopher Knight (Bobby) est surtout connu pour le rôle de Peter dans The Brady Bunch (1969-1974), sitcom familiale très populaire aux USA. Passionné d’informatique, il se reconvertit avec succès dans cette industrie grand public alors naissante, participant notamment au développement des représentations en 3D.

  • Neile Adams (Valérie) réalisa la plus grande partie de sa carrière à Broadway, mais apparut dans quelques séries des années 60 et 70 (The Alfred Hitchcock Hour, Sergent Anderson, L’Île Fantastique…). Elle fut l’épouse de Steve McQueen de 1956 à 1972.

Retour à l'index


11. L'ESPION FAIT CAVALIER SEUL
(OVER THE HILL SPY)

Date de diffusion : 17 décembre 1977

- Well, so far, he has chloroformed me, he's tied me up, and he doesn't even know my name yet !

Résumé :

Boris Slotsky, agent soviétique vétéran, dérobe un codeur top secret de l’OSI. Oscar apprend que le microfilm doit être remis à un complice lors d’une convention de mode se déroulant dans l’un des palaces de los Angeles. Il demande à Terrence Quinn, vieil agent désormais à la retraite et expert en déguisements, de faire équipe avec Jaimie, car il est le seul à pouvoir reconnaître Slotsky. Le tandem fonctionne mal, Quinn refusant d’admettre qu’il a changé d’époque et que sa vue n’est désormais plus ce qu’elle était. Jaimie parvient malgré tout à remplir la mission, avant de laisser repartir les deux anciens rivaux désormais réconciliés.

Critique :

L’intrigue à la consistance d’une bulle de savon, mais parvient néanmoins à distraire par sa bonne humeur constante et ses gags volontiers cartoonesques. Cette dimension se voit d’ailleurs soulignée par quelques effets sonores et vidéo, ainsi que par le défilé de déguisements tout à fait improbables de Quinn, lointain disciple d’Artemus Gordon. Le rythme sans temps morts fait que l’on s’amuse franchement, mais l’humour repose trop sur la myopie et la fierté d’un Quinn niant le problème, comme un étrange hybride de Max la Menace et de Mister Magoo. On peut regretter que d’autres pistes ne se voient qu’à peine abordées, comme le pittoresque monde de la mode ou la confrontation entre un agent des temps héroïques de la Guerre froide et un autre des années 70.

 Mais cet aspect se voit partiellement rattrapé par l’émouvant final très à la Jaimie Sommers, célébrant la fin des guerres et la paix des braves, on pense notamment au Concerto des Avengers. Par ailleurs l’épisode bénéficie de très jolis plans des ensoleillés Jardins d’Arcadia et d’une belle distribution. Richard Erdman apporte la fantaisie et le tonus nécessaire à Quinn, bien avant qu’il ne devienne le Léonard de Community. L’association avec Lindsay Wagner fonctionne du tonnerre. Whit Bissell, le général Kirk d’Au cœur du Temps, apporte enfin de la présence à l’un des adversaires de Jaimie. La présence de la top model Alana Stewart (future épouse de Rod Stewart, en 1979) apporte une once de véracité à l’ensemble, tout en situant agréablement l’action dans les années 70.

Anecdotes :

  • Lorsque Jaimie dénombre les gauchers présents (tenant leur verre dans la main gauche), on voit clairement qu’elle en omet plusieurs.

  • Quand Jaimie entame son saut bionique, elle porte des talons, durant l’action on voit que ce n’est plus le cas.

  • Une partie de l’épisode fut tournée dans les Jardins d’Arcadia, au sud de Los Angeles. Créé en 1947, le site contient un grand arboretum et plusieurs jardins botaniques regroupant des espèces végétales venues du monde entier. De nombreux tournages s’y sont déroulés, dont celui de la série L’île fantastique (1978-1984), ou du clip Roar de Katy Perry, en 2013. C’est également là que furent réalisées les scènes représentant Paradise Island (Themyscira), dans la série Wonder Woman (1975-1979).

Retour à l'index


12. LA MENACE
(ALL FOR ONE)

Date de diffusion : 03 janvier 1978

- You know, you don't hardly look like the electronics type.

- Oh, I don't do I? Well, you'll be surprised what's under this skin of mine.

Résumé :

Des pirates informatiques subtilisent des milliers de dollars dans des comptes bancaires d’institutions gouvernementales, y compris l’OSI. Oscar craint que des documents secrets ne soient également dérobés et envoie Jaimie résoudre l’affaire au sein d’une université que Rudy a identifié comme origine des vols. Jaime découvre que les pirates sont en fait de jeunes idéalistes désireux de financer les études de ceux n’en ayant pas les moyens. Elle s’assure de leur amnistie, tout en empêchant un professeur stipendié par l’opposition de s’emparer de leur programme informatique.

Critique :

Super Jaimie débute ici l’année 1978, qui va voir l’apparition du Commodore et de l’Apple II, tandis qu’Atari s’apprête à sortir sa première console de jeu grand public, l’Atari 2600, et que Disney a commencé à développer TRON. Le véritable intérêt de l’épisode réside dans l’évocation de cette époque où la micro-informatique s’installe dans le quotidien et où les différents réseaux pré-Internet procèdent progressivement à leur fusion. L’action s’insère judicieusement au sein de l’une de ces universités californiennes jouant un rôle moteur dans ce mouvement allant définitivement émerger durant les années 80. A notre époque contemporaine, où les hackers des séries télés accomplissent prodiges sur prodiges d’un clic de souris, le panorama s’avère rafraichissant. Nous découvrons des bibliothèques encore uniquement peuplées de livres en papier (ces artefacts étranges à l’autonomie électrique infinie et ne tombant jamais en panne), ou des administrations encore en cours d’informatisation.

Des opérations devenue communes aujourd’hui (la banque sur Internet) apparaissent encore nimbées d’une aura de Science-fiction, sans parler des ordinateurs et des softwares délicieusement archaïques. Les Robins des Bois modernes résultent bien peu crédibles, mais démontrent que le folklore de l'informaticien génial révolutionnant le monde depuis un food-truck, sinon un garage, est déjà en place. La critique sociale du coût des études aux USA se montre également bien vue, quand on sait qu’aujourd’hui le volume des prêts étudiants y est pointé comme un risque bancaire systémique. Certes les péripéties sont passe-partout au possible et l’opposition souffre d’une caractérisation insuffisante, comme souvent dans cette série, mais les jeunes acteurs s’en sortent plutôt bien, avec là encore une sympathique touche 70’s. Malgré une intrigue légère, l’épisode reste bien l’occasion d’un agréable voyage dans le temps, suscitant toute une nostalgie chez le spectateur ayant connu les premiers jeux d’arcades.

Anecdotes :

  • Mango est interprété par Henry Kingi, qui va devenir le mari de Lindsay Wagner de 1981 à 1984. Ils se rencontrent sur le tournage de la série, pour laquelle Kingi va participer comme acteur à deux autres épisodes. Cet acteur d’origine Cherokee est également un cascadeur réputé.

  • Quand Oscar liste les différents personnages bioniques existants, il cite Jaimie et Max, mais pas Steve ! Les deux séries sont décidément bien désormais diffusées sur des networks différents.

Retour à l'index


13. LA PYRAMIDE
(THE PYRAMID)

Date de diffusion : 14 janvier 1978

- Gentlemen, if you will excuse me, I have a date with a very attractive young lady.

- Is she a willowy blond about this tall, teaches school, a lady who I lost my heart to years ago ?

Résumé :

Alors qu’une fusée de la NASA vient de répandre dans l’atmosphère une substance renforçant la couche d’ozone, un mystérieux signal atteint la Terre, en provenance de l’extérieur du système solaire. Jaimie et son fiancé Chris, agent de l’OSI, se rendent au point d’arrivée, le Fort Mac-Arthur. Ils découvrent que le sous-sol du bâtiment débouche sur une antique pyramide aztèque souterraine. Ils y trouvent Ky, un extraterrestre âgé de 5000 ans, Il leur apprend que le siens reviennent sur Terre, où ils ont jadis enseigné les rudiments de la science à l’Humanité. Or, l’entrée du vaisseau dans l’atmosphère désormais modifiée susciterait une explosion apocalyptique !

Critique :

Tout comme auparavant pour Au Cœur du Temps, la dernière partie de Super Jaimie va se voir ensevelie sous bon nombre d’épisodes mettant en scènes une Science-fiction archaïque et des extraterrestres ridicules, façon Irwin Allen des mauvais jours. The Pyramid aura le douteux privilège de débuter ce mouvement, avec un scénario abracadabrant évoquant les récits pour la jeunesse des années 30, narré avec un premier degré aussi absolu que navrant. Tout en accumulant les absurdités, l’intrigue se cantonne à des allées et venues dans des couloirs en carton pate et à des dialogues déclamatoires au possible. Si Ky échappe partiellement au grotesque, son guerrier aztèque muet relève franchement du Nanard.

La faiblesse des moyens de la série se fait cruellement sentir, l’unique plateau quelque peu relevé demeure celui de Ky, ce qui fait que l’action s’y enkyste tandis que les personnages y dégoisent à loisir. L’opus rate également l’entrée en scène de Chris, bombardé fiancé de Jaimie sans que leur histoire en commun ne soit nullement contée. Outre la fadeur extrême du personnage (quel contraste avec Steve Austin !), le récit y va à la truelle pour lui faire découvrir le secret bionique de Jaimie dès les premières minutes de l’épisode. Ecrasée par la pesanteur des dialogues et postures, Lindsay Wagner a moins l’occasion de pétiller qu’à l’ordinaire. On appréciera quelques jolis plans du littoral californien et la visite expresse de Fort Mac-Arthur.

Anecdotes :

  • La saison va désormais régulièrement contenir des histoires d’extra-terrestres, un choix décidé sous l’impulsion du succès de La guerre des Étoiles, en 1977.

  • L’épisode marque l’apparition de Chris Williams, interprété par Christopher Stone. Cet agent de terrain de l’OSI va devenir un personnage régulier de la dernière période de la série, alors qu’une romance l’unit à Jaimie. Toutefois il sera rejeté par un public demeuré nostalgique de Steve Austin. Il ne sera qu’évoqué lors des retrouvailles entre Jaimie et Steve, survenant lors du téléfilm Mission bionique, en 1987. On y apprend qu’il a été tué lors d’une mission menée en commun avec Jaimie et Steve .

  • Une partie de l’épisode est tournée au Fort Mac-Arthur. Construit en 1916, celui-ci contenait une importante batterie d’artillerie, destinée à protéger Los Angeles d’une éventuelle incursion de la flotte japonaise. Elle fut remplacée par des défenses anti-aériennes durant la Guerre froide. Aujourd’hui désaffectée, la base a été classée monument historique, du fait de son intérêt historique concernant l’architecture militaire. Le fort a été nommé en hommage au Lieutenant General Arthur MacArthur, qui s’illustra dans de nombreux conflits de la seconde moitié du XIXème siècle. Il est le père de Douglas Mac-Arthur, le commandant des forces américaines du Pacifique durant la Seconde guerre mondiale.

Retour à l'index


14. L'ANTIDOTE
(THE ANTIDOTE)

Date de diffusion : 21 janvier 1978

- This is the most important mission I have ever sent you on, Jaime. My life depends on it.

Résumé :

Jaimie est la seule à savoir où se situe une conférence internationale ultra secrète présidée par Oscar. Elle est victime d’un empoisonnement lent, ourdi par une faction adverse et a 20 heures pour révéler l’endroit, en échange de l’antidote. Elle refuse le marché avant de perdre conscience. Chris, Callahan et Max vont tout mettre en œuvre pour retrouver Rudy, le seul capable de sauver Jaimie, mais celui-ci est en camping dans un endroit inaccessible.

Critique :

Après la Science-fiction de pacotille de l’opus précédent, celui-ci signifie un retour bienvenu à l’espionnage, un domaine ayant davantage réussi à la série jusqu’ici. On remarque toutefois qu’en cette troisième saison, l’OSI achène de perdre sa caractéristique d’organisation dédiée à l’espionnage scientifique, pour devenir un grand fourre-tout disponible pour tout type de d’intrigue relevant de ce genre, d’où une vraie déperdition d’identité. Avec le retrait de Jaimie, l’occasion était belle de mettre en avant les personnages secondaires de la série, mais le scénario gâche en grande partie cette opportunité en les utilisant uniquement pour aller chercher un autre personnage principal menant à bien l’action principale !

Par ailleurs le récit repose uniquement sur la difficulté de trouver Rudy, qui, afin de tenir la durée, est accentuée jusqu’au ridicule (à l’autre bout du pays, dans terrain de camping isolé par des barbelés, un champ de mines, des tirs de lasers…). L’opus constitue néanmoins un sympathique hommage à Rudy et à son amitié envers Jaimie, ainsi qu’au valeureux et loyal Max, triomphant de tous les obstacles et volant régulièrement la vedette à ses partenaires humains. L’absence du dynamisme inébranlable de Jaimie se fait ressentir, mais sa faiblesse nous vaut l’un des rares moments réellement inquiétants de la série, quand l’infirmière agent-double rode auprès d’elle, prête à frapper.

Anecdotes :

  • Les tirs de laser visant Max reprennent exactement le même trucage que ceux survenus lors de Doomsday Is Tomorrow, la saison précédente.

  • L’immeuble figurant l’hôpital de Jaimie est à l’évidence une maquette.

  • La romance avec Chris Williams se poursuit, Lindsay Wagner a indiqué avoir insisté pour cela, elle tenait à ce que Jaimie soit une femme comme les autres. 


15. VOILÀ LES MARTIENS
(THE MARTIANS ARE COMING, THE MARTIANS ARE COMING)

Date de diffusion : 28 janvier 1978

- You know, in some parts of the world, we'd have to get married after this.

- God bless America, huh ?

Résumé :

Alors qu’il est parti pêcher à Paradise Cove Beach avec un ami, Rudy et ce dernier sont enlevés par une soucoupe volante soudainement apparue. Oscar envoie Jaimie poursuivre l’appareil, ce qu’elle parvient à accomplir malgré la présence gênante d’un journaliste persuadé que tout ceci est une machination du gouvernement. En fait la soucoupe est réellement un leurre (un simple hélicoptère dissimulé par u hologramme). Mais le complot est ourdi par l’ami de Rudy, qui projette de le vendre à une puissance étrangère, ainsi que de précieuses connaissances de l’OSI.

Critique :

Les premières scènes de l’épisode, notamment l’apparition du supposé vaisseau et l’enlèvement de Rudy, font croire un bref moment que l’on va assister à une transposition 70’s des croquignolettes et fauchées séries B de Science-fiction des années 50. Ce projet n’aurait pas manqué d’intérêt pour l’amateur du genre : après tout un semblable glissement, sur ton très pince sans rire, de l’environnement américain à l’anglais nous avait déjà valu un épisode des Avengers particulièrement intéressant à suivre, avec La mangeuse d’hommes du Surrey. Hélas il nous faut vite déchanter, car l’exercice de style se transforme promptement en une interminable course poursuite uniquement destinée à exploiter sous tous les angles le trucage vidéo de la fausse soucoupe. Certaines facultés de l’appareil, comme la téléportation, ne sont jamais explicitées.

L’épisode se résume à des vues tournées par hélicoptère sur lesquelles l’image du vaisseau est incrustée. Le même trucage réitéré encore et encore (très proche des scènes équivalentes de V), tient lieu de scénario, hormis pour un affrontement final en soi très quelconque. Les quelques artifices destinés à meubler (le journaliste et les agents de l’OSI ne servant à rien) ne font guère illusion et ne modifient en rien la donne. Jaimie se voit quasiment réduite à ses pouvoirs bioniques et tient un rôle de faire-valoir, la vedette étant bien la soucoupe. Demeurent quelques éléments d’intérêt secondaire, comme les panoramas de Paradise Cove Beach ou l’évocation d’un conspirationnisme gouvernemental pré X-Files autour des Aliens, mais uniquement destiné à servir d’objet de risées, tant le journaliste se montre imbuvable et ridicule.

Anecdotes :

  • Jaimie paraît abasourdie quand Oscar lui révèle l’existence d’un vaisseau extraterrestre, alors qu’elle a déjà rencontré des Aliens dans The Return of Bigfoot et récemment dans The Pyramid.

  • Une bonne partie de l’épisode se déroule à Paradise Cove Beach. Située à Malibu, à proximité de Los Angeles, cette plage héberge de nombreuses activités destinées aux familles : nage, surf, pêche, loisirs nautiques, restaurants, promenades… Cette longue plage de sable fin apparaît également dans de nombreuses productions hollywoodiennes. Le mobile home des Rockford Files y est ainsi stationné.

Retour à l'index


16. LA PRINCESSE AURA
(SANCTUARY EARTH)

Date de diffusion : 11 février 1978

- Hi Oscar, what's up?

- I'm calling about what's down, pal.

Résumé :

A l’autre bout de la galaxie, une guerre fait rage ente deux planètes. Par sécurité, la Princesse Aura est envoyée vers un monde sanctuaire, mais une tempête solaire la force à se réfugier dans un satellite terrien, qui s’écrase ensuite en Californie, à deux pas de la maison de Jaimie. Celle-ci protège la jeune fille de deux jumeaux aliens venus la tuer.  Avec l’aide de Chris et de Max, elle les vainc. Il s’enfuient, tandis qu’Aura se téléporte sur sa planète, qui vient de gagner tout d’un coup une guerre très mal partie.

Critique :

Simili prequel de L’Extraterrestre, le film Titanic des Inconnus auquel il ressemble tant par le scénario que par la qualité globale, l’épisode demeure sans doute le plus remarquablement creux de toute la série. Après avoir laborieusement installé l’improbable postulat de départ (encore de la très mauvaise Science-fiction), le récit se contente de le ressasser ad nauseam à travers les discussions entre Rudy et Chris d’une part, Jaimie et Aura de l’autre. Jaimie dispense également tout un précieux enseignement à Aura : comment préparer une salade, comment se servir d’un téléphone, etc. Tout ceci s’avère captivant au dernier degré. Lindsay Wagner semble se soucier de tout ceci comme d’une guigne, tandis que le talent de la très jeune Helen Hunt reste visiblement encore en devenir (en même temps, il n’est pas facile de créer une sensation en jouant un boulet intégral).

Durant tous ces fiévreux débats, l’action se résume à la progression des deux tueurs muets brandissant encore et encore le même bitoniau en plastique faisant « bip », accompagnés de quelques trucages risibles. Leur défaite, assez vite expédiée, coïncide à la seconde près avec l’annonce de la victoire du peuple d’Aura, ce qui constitue la marque d’un grand scénariste. Lors de la dernière scène, Aura se montre capable de se téléporter instannément sur son monde, ce qui rend passablement caduque toute l’histoire de vaisseaux spatiaux et de tempête solaire rabâchée jusque-là. On n’appréciera que le nouveau dévouement de Max et quelques jolis plans du désert californien. Un chef d’œuvre.

Anecdotes :

  • Helen Hunt (Princesse Aura) tient ici un rôle de jeunesse, étant alors âgée de 14 ans. Elle accède à la célébrité grâce à la sitcom new-yorkaise Dingue de toi (1992-1999), qui lui vaudra 4 Emmy Awards et 3 Golden Globes. Elle mène depuis une très belle carrière au cinéma, évoluant désormais vers la réalisation. 

  • Dans le Late Show de Bob Costas, sur NBC, Helen Hunt a indiqué que, si elle devait brûler la pellicule de l’un de ses rôles, ce serait celle de cet épisode. 

Retour à l'index


17. MORTELLEMENT VÔTRE
(DEADLY MUSIC)

deuxflics 1 17

Date de diffusion : 18 février 1978

- There's only one little problem... she doesn't look much like a diver to me.

- Well, just because she's prettier than you guys, don't be misled. She's had a lot of diving experience.

Résumé :

L’OSI et l’US Navy procèdent à des essais sous-marins d’un nouveau modèle de sonar. Mais l’opposition entreprend de saboter les tests, en multipliant les sabotages. Oscar envoie Jaimie veiller au grain, mais les agents ennemis mettent dans sa tenue de plongée un mini émetteur attirant les requins et les rendant enragés. La Femme bionique parvient toutefois à vaincre les prédateurs, puis à démasquer les traitres.

Critique :

Avec ses requins agressifs, l’intrigue du jour surfe bien évidement avec opportunisme sur le succès de Les Dents de la Mer, dont le premier opus est sorti en 1975 et le deuxième sera à l’affiche quelques mois plus tard, en juin 1978. Il n’en demeure pas moins que les différentes scènes sous-marines apportent une nouveauté bienvenue au sein de la série et s’avèrent efficacement tournées, compte tenu des moyens limités de la série. Les apparitions des requins rendus agressifs produit également son effet, les affrontements avec Jaimie font réellement frémir. De par les tenues et les masques de plongée, mais aussi ses évidents inserts au sein d’une action mettant les cascadeurs en vedette, Lindsay Wagner à moins l’occasion de briller qu’à l’ordinaire.

Toutefois elle pétille lors des scènes humoristiques ou avec son flirt du jour. Décidément notre héroïne ne cesse de croiser d’anciens flirts au fil de ses aventures ! Certes classique, l’intrigue reste menée avec efficacité, d’autant que l’OSI retrouve enfin sa nature scientifique et que l’opposition se voit rehaussée par la présence d’Henry Darrow, toujours aussi classieux et suave. On regrettera cependant que le rythme de l’ensemble se voie ralenti par une trop grande profusion de détails techniques, tant sur la plongée profonde que sur les divers dispositifs employés par les deux parties. Les inserts autour du fonctionnement de la cloche à plongée se montrent par contre très intéressants.

Anecdotes :

  • L’épisode montre que la lumière diurne est encore visible en immersion à 250 pieds, ce qui est impossible.

  • La caméra sous-marine est statique mais parvient inexplicablement à varier ses angles et perspectives.

  • Le scénario ressemble beaucoup à celui de Sharks, le double épisode ouvrant la cinquième saison de L’Homme qui valait trois milliards.

  • On remarque une copie du Guernica de Picasso dans le bureau d’Oscar.

  • Lindsay Wagner n’avait aucune expérience de la plongée. Les scènes sous-marines sont toutes réalisées avec une doublure, hormis pour les gros plans sur le visage. 

Retour à l'index


18. QUI EST LA VRAIE JAIMIE ?
(WHICH ONE IS JAIME?)

deuxflics 1 18

Date de diffusion : 25 février 1978

- Oh, this is fantastic. This is great. A simple pair of handcuffs and your bionics are useless.

Résumé :

Un groupe hostile fait appel à des professionnels du kidnapping, afin de s’emparer de Jaimie et du secret de sa force surhumaine. Alertée, l’OSI abrite la Femme bionique dans un endroit sécurisé. Mais Callahan, la secrétaire d’Oscar, se rend chez Jaimie pour s’occuper de Max. Elle est alors enlevée à sa place. Se rendant compte de leur erreur, les bandits vont se servir de Callahan comme appât, afin de tendre un piège à Jaimie. L’affrontement final se déroule dans un parc d’attractions fermé au public et Max y joue un rôle décisif.

Critique :

L’intrigue se voit plombée d’entrée par son idée première : des spécialistes de l’enlèvement ayant accumulé toute une masse d’informations sur Jaimie… Hormis son apparence physique. C’est d’autant plus dommageable que le scénario n’accomplit aucun effort pour rendre cela crédible, les méchants se disant simplement que, oui, ils auraient dû y penser. En cette période où la série se caractérise par des scénarios plus faibles, la figure de Jaimie devient son argument principal, or ici l’héroïne reste totalement exclue du jeu durant toute une première moitié de l’opus, se voyant confinée dans une pièce où elle se demande littéralement ce qu’il se passe. L’argument demeurant très mince, les auteurs ont trop massivement recours à la grosse ficelle voyant Oscar et son assistant commenter encore et encore l’action en cours, un classique du remplissage.

L’épisode vaut toutefois pour la nouvelle prestation très réussie de l’attachant Max, décidément l’autre vedette de cette troisième et ultime saison. Que cela soit par l’affection exprimée envers ses maîtres, son courage ou ses exploits bioniques, il anime les meilleures scènes de l’épisode. Le décorum du parc d’attractions désert apporte occasionnellement une certaine singularité à l’action, d’autant que la mise en scène sait en tirer un bon parti, même si l’on reste loin de L’heure perdue des Avengers. Ce décorum de ville fantôme apporte également une légère saveur de Western à l’affrontement final s’y déroulant. On remarque aussi que la Femme bionique n’a pas besoin de l’œil électronique de Steve pour réaliser des tirs d’une précision extraordinaire !

Anecdotes :

  • Callahan, la dévouée secrétaire d’Oscar, apparaît ici pour la dernière fois. Elle ne participera pas aux téléfilms ultérieurs, où son devenir ne sera pas non plus évoqué.

  • Le parc d’attraction où se déroule l’action est en fait Six Flags Magic Mountain. Inauguré en 1971 dans la banlieue nord de Los Angeles, ce parc est réputé pour ses nombreuses et spectaculaires montagnes russes. Celles-ci apparaissent dans de nombreuses productions, c’est ainsi là que fut tournée la scène inaugurale de Destination finale 3 (2006).

Retour à l'index


19. VOYAGE ASTRAL
(OUT OF BODY)

Date de diffusion : 04 mars 1978

-You and doctor Jennings first white-eyes to help Indian. No speak with forked tongue.

Résumé :

Le Dr. Philip Jennings, haut scientifique de l’OSI, dérobe une bombe révolutionnaire qu’il avait conçue, mais qu’Oscar avait finalement refusée, car trop instable. Durant l’opération, il électrocute son assistant, le jeune amérindien Tommy, par ailleurs très proche de Jaimie. Celui-ci demeure dans le coma, mais son esprit quitte son corps à volonté. Il va aider Jaimie tout au long de l’enquête, entrant en contact avec elle grâce à une amulette mystique qu’il lui avait offert. Jennings est finalement démasqué, tandis que Tommy parvient à sortir du coma.

Critique :

L’épisode démontre une nouvelle fois que les bons sentiments ne fondent pas forcément les bons épisodes. La cause amérindienne tient visiblement à cœur à Lindsay Wagner et à Tommy, ce qui apporte une touchante sincérité à l’ensemble. Mais la naïveté de la narration reste confondante, d’autant qu’elle se voit renforcée par le mauvais jeu de Charlie Hill, peu sûr de lui et terriblement figé d’un bout à l’autre de l’épisode. Le trucage mettant en scène l’esprit de Tommy reste minimaliste et sature littéralement le récit tant il se répète. L’évocation du monde des esprits du chamanisme amérindien se montre également terriblement simpliste. Les interventions de l’esprit se montrent répétitives en elles-mêmes, mais contribuent aussi à saucissonner l’action en sketchs réitérant toujours le même schéma : les méchants tendent un piège à Jaimie, qui y échappe grâce à ses pouvoirs bioniques, mais surtout grâce à l’avertissement envoyé par Tommy.

Jaimie devient de fait une simple marionnette obéissant à Tommy (bien davantage qu’à un Oscar réduit aux utilités), tandis que Lindsay Wagner se cale sur le ton déclamatoire de l’ensemble. L’héroïne ne récupère son autonomie que lors du combat final, très vite expédié. Le happy-end forcé (Tommy inexplicablement sorti d’affaire) souligne encore la fadeur de l’opus. Passage obligé de nombre de séries américaines, ce nouvel épisode de Super Jaimie dédié à la culture indienne subit la baisse globale de qualité d’écriture caractérisant la seconde moitié de saison, ainsi qu’un manque évident de moyens matériels. C’est d’autant plus dommage que l’épisode bénéficiait de deux excellents guests, avec Nehemiah Persoff (Jennings), secondé par Richard Lynch interprétant l’inévitable homme de main. Ces deux grands spécialistes des rôles de vilains parviennent malgré tout à sauver quelques scènes.

Anecdotes :

  • Le Dr. Philip Jennings cite Hamlet (Acte 1 scène 5) : there are more things in Heaven and Earth, Horatio, then are dreamed of in your philosophy.

  • Nehemiah Persoff (Dr. Jennings) débuta sa carrière dans l'immédiat après-guerre, après avoir été formé à l'Actor's Studio. Il apparaît dans de nombreux films (Certains l'aiment chaud, 1959, Comancheros, 1961…) mais participa surtout à un très grand nombre de séries (La Quatrième Dimension, La Grande Vallée, Les Mystères de l'Ouest, Hawaï Police d'État, Mission Impossible, Columbo, Star Trek, etc.). Ayant pris sa retraite de comédien dans les années 80, il se consacre désormais à la peinture. 


20. POUR QUE VIVE LE ROI
(LONG LIVE THE KING)

Date de diffusion : 25 mars 1978

- Oh come on, Jaime, how many ways do I have to say I'm sorry ?

- I give up, how many ?

Résumé :

Alors que le Roi Kusari, allié des Etats-Unis, est en voyage à new York, l’OSI découvre que des conspirateurs vont tenter de l’assassiner. Afin de ne pas froisser la susceptibilité du monarque, Oscar introduit incognito Jaimie dans son entourage en tant que secrétaire, avec mission de veiller sur lui. Jaimie pare à plusieurs tentatives de meurtre, mais les choses se compliquent quand un flirt l’unit à Sam Sloan, chef du protocole charmant mais dissolu. Tous deux parviennent néanmoins à vaincre les conjurés, avant de se dire adieu.

Critique :

Certes, de prime abord, le scénario semble manquer cruellement d’originalité. En cette troisième saison la série vire souvent au Formula Show et l’épisode ne déroge pas à la règle, voyant Jaimie contrer imperturbablement les tentatives d’assassinat grâce à ses pouvoirs bioniques et à son astuce. Ce type d’histoire très linéaire apparaît désormais avec trop de fréquence, mais cette indolence se voit ici fort heureusement contrebalancée par quelques distrayants à côtés. Le déplacement de l’action de la Californie à New York renouvelle ainsi agréablement la tonalité de l’ensemble. Même si cela se base essentiellement sur la garde-robe de Jaimie et sur de nombreux inserts, ces divers éléments s’insèrent harmonieusement au récit. La mise en scène caméra sur l’épaule apporte plusieurs plans originaux au sein de la série.

Par ailleurs, si les méchants résultent, comme souvent, tout à fait convenus et interchangeables, leurs tentatives de meurtres s’appuient le plus souvent sur des gadgets assez amusants et fleurant bon l’espionnite des années 60. On peut évidemment évoquer là aussi un Formula Show, puisque cette saison Jaimie aura flirté, à des degrés divers, avec à peu près tous ses partenaires masculins, mais le relationnel avec Sam, plus pimenté qu’à l’ordinaire, nous vaut plusieurs jolies scènes de charme et d’humour. Le duo antagoniste puis complice formé entre eux paraît lui-aussi très new-yorkais, fort judicieusement. John Reilly et Lindsay Wagner, cette fois très impliquée, fonctionnent très bien ensembles. La découverte d’un jeune et moustachu Carmen Argenziano plaira bien entendu aux Gaters, tandis que les dialogues entre son royal personnage et Jaimie permettent de réintroduire un peu du féminisme des premières saisons.

Anecdotes :

  • Carmen Argenziano (Kusari) est un acteur de théâtre reconnu, membre à vie de l’Actor’s Studio. Il est apparu de nombreuses fois à la télévision, mais demeure avant tout connu pour le rôle de Jacob Carter dans Stargate SG-1.

  • L’extérieur de la cafétéria où se rendent Jaimie et Sam représente également le Monk’s Coffee Shop dans la série Seinfield.

Retour à l'index


21. EN DANSANT LE FLAMENCO
(RANCHO OUTCAST)

Date de diffusion : 06 mai 1978

- Ladies and gentlemen, we have a rare treat in store for us today: this charming young lady is going to dance for us. And immediately following that, we may have a surprise encore: the execution of a police spy.

Résumé :

Oscar envoie Jaimie dans un petit pays d’Amérique centrale servant de sanctuaire à de nombreux criminels. Elle doit retrouver le voleur de plaques officielles de billets et l’empêcher de les vendre à une puissance hostile. Jaimie est accompagnée de Weasel Regan, petit voyou étant le seul à pouvoir reconnaître le bandit. Elle va se faire passer pour une criminelle de haut vol, mais aussi pour une danseuse de flamenco. La mission est remplie après que Jaimie et Weasel aient fini par sympathiser.

Critique :

Le seul intérêt de cet très faible épisode consiste à témoigner de l’épuisement narratif prononcé de la série. Le scénario manque en effet cruellement de substance. Son argument ne fait que répliquer des situations déjà vues et revues auparavant et ne met en place que des péripéties très fades. On assiste ainsi à un remake d’Over the Hill Spy cette saison, l’humour et la bonne interprétation en moins. Les acteurs invités surjouent sans génie des personnages réduits à des clichés et Lindsay Wagner elle-même apparaît déjà bien loin du tournage.

Le courant ne passe que médiocrement avec Don Calfa, dont le Weasel compose sans doute le partenaire masculin (infailliblement masculin) de Jaimie le plus faible cette saison. Le plus pénible réside dans les efforts désespérés déployés par l’auteur pour justifier l’intégration d’une scène  de Flamenco, unique réelle justification de toute l’entreprise. Le numéro apparaît d’ailleurs plutôt efficacement réalisé mais demeure fort bref. Hormis la curiosité de découvrir une Jaimie brune, tout ceci résulte fort inconsistant, à l’instar de décors très passe-partout.

Anecdotes :

  • Le torrent emportant les bandits est en fait l’une des attractions vedettes (1968) de la fameuse visite touristique des Studios Universal

  • I hope I can remember how Carmen Miranda did it déclare Jaimie avant de danser. Cette actrice et danseuse d’origine portugaise fut très populaire dans le Hollywood des années 30 et 40, où elle joua des personnages brésiliens ou hispaniques dans plusieurs comédies musicales exotiques à succès (Une nuit à Rio, 1941). En 1941, elle devint l’une des toutes premières artistes latino-américaines à obtenir son étoile sur le Walk of Fame.  Carmen Miranda demeure aujourd’hui l’une des figures de la chanson brésilienne mais ses films sont contestés pour leurs clichés et leur condescendance envers l’Amérique latine.
  • Lindsay Wagner n’a disposé que de deux jours de répétitions pour donner l’impression qu’elle maîtrisait la danse. Dans la scène de Flamenco les mouvements sont doublés par le même danseuse que lors de Jaime and the King (2.17), pour la danse orientale.

  • Diane Cary (Madeline Boylin) est alors l’épouse de James D. Parriott, alors showrunner de la série. Elle participa également au double épisode Rinja Gabrin, en deuxième saison. Elle figure dans de nombreuses autres séries (Misfits of Science, Tales from the Crypt...), dont V, autre production de Kenneth Johnson, où elle joue Harmony, l’humaine tombant amoureuse d’un extra-terrestre. 

Retour à l'index


22. ADIEU LA LIBERTÉ
(ON THE RUN)

Date de diffusion : 13 mai 1978

- I'm tired of answering the bugle. I'm tired of being called a winner just because Rudy's genius made it impossible for me to lose. And I'm tired of looking in the mirror and seeing an OSI agent instead of a woman. I'm just tired.

Résumé :

Jaimie souffre de dépression face aux missions accomplies pour le compte de l’OSI, car elles l’empêchent de vivre une vie normale tout la faisant exister avant tout à travers ses prothèses et pouvoirs bioniques. Quand une petite fille qu’elle vient de sauver prend peur en découvrant l’une de ces prothèses, une crise éclate : Jaimie doute d’être toujours pleinement humaine et démissionne de l’OSI pour tenter de se raccrocher à une existence normale. Malgré l’opposition d’Oscar, elle est alors traquée par les forces de sécurité, pour qui elle représente une menace. Après avoir fait la paix avec elle-même, Jaimie accepte toutefois de réintégrer l’OSI, mais désormais elle ne sera plus mobilisée que lors de cas exceptionnels. 

Critique :

Le succès et l’impact d’On the Run frappent d’autant plus fort que cet épisode se voyait précédé d’autres médiocrement écrits, tant la série paraissait descendre la pente d’un irrémédiable déclin. Et pourtant, si l’on peut regretter qu’elle survienne aussi brusquement, sans quasiment aucun signe annonciateur, la crise existentielle vécue par Jaimie permet à The Bionic Woman de s’achever par un épisode final idéalement conçu sous forme de bilan des trois années vécues par l’héroïne. Le scénario place également judicieusement au centre du débat ce qui demeure au final le principal atout du programme : la profonde singularité de sa protagoniste, refusant encore et toujours de devenir une super agente secrète ou une figure de récit d’aventures, pour au contraire s’accrocher à son humanité, aussi quelconque et fragile puisse-t-elle être.

Aussi rapide que puisse résulter le happy end, il n’en consacre pas moins avec chaleur et émotion cette primauté, grâce à la sensibilité de Lindsay Wagner, mais aussi à celle de Richard Anderson effectuant ici l’une de ses prestations les plus marquantes. L’épisode se montre également audacieux dans le cadre d’un network américain de l’époque, par sa description d’un appareil d’Etat terriblement invasif envers la vie privée et prêt à tous les mensonges pour parvenir à ses fins. Au sein de ce qui constituait jusqu’alors une série californienne ensoleillée, cette irruption d’un conspirationnisme véritablement pré X-Files résulte tout à fait glaçante. D’ailleurs le charmant lieu d’enfermement prévu pour Jaimie, doté de tous les loisirs envisageables, n’est pas sans quelque peu évoquer le Village du Prisonnier.

Anecdotes :

  • I love you, déclare Oscar à Jaimie, pour la seule et unique fois.
  • La photo de Jaimie dans le journal est la même que celle figurant sur le faux avis de recherche lui servant de couverture lors de l’épisode précédent, Rancho Outcast.

  • L’épisode s’intitulait initialement Together Again, puis the Last Mission.

  • L’épisode est conçu comme une véritable conclusion de la série, ce qui arrivait alors rarement. Cela ne sera ainsi pas le cas pour L’Homme qui valait trois milliards.

  • Mariel Aragon (Reiko) participa également à un épisode de la deuxième saison, Kim. Sa carrière ne s’est pas poursuivie au-delà, hormis une participation à M.A.S.H.

  • La dernière action bionique réalisée par Jaimie est de détruire une balle de tennis, cela avait été également sa toute première dans la série.

  • Jaime et Steve, et leurs amis de l’OSI, seront de retour lors de trois téléfilms réalisés durant les années 80 et 90.

Retour à l'index