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PrésentationSaison 2

Night Gallery

Saison 1


L'ENVERS DU TABLEAU - PILOTE
(NIGHT GALLERY - PILOT)

Date de diffusion : 8 novembre 1969

La présentation des divers tableaux par Rod Serling bénéficie d’un texte suggestif en diable, concocté avec soin par l’auteur, ainsi que, bien entendu, de toute l’expérience narrative acquise durant son long séjour au sein de La Quatrième Dimension. Le décor apparaît bien plus sommaire qu’il ne le deviendra lors de la série, mais les cadres voilés s’avèrent parfaitement mis en valeur par l’obscurité environnante et suscitent déjà une étrangeté bienvenue. On peut toutefois regretter que la révélation des peintures survienne immédiatement après la conclusion choc de leur histoire, du coup elles passent relativement inaperçues (elles sont aussi déjà aperçues en cours de récit). La série procédera plus efficacement en les montrant en prologue du récit, telles des portes ouvrant sur l’Ailleurs. 

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PILOTE : A) THE CEMETERY 

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Scénario : Rod Serling

Mise en scène : Boris Sagal

Résumé :

Un peintre richissime est mourant, une agonie d’ailleurs accélérée par son neveu, le cynique cupide et Jeremy. Le défunt est enterré dans le cimetière familial, à proximité de la somptueuse demeure désormais habitée par un Jeremy entendant bien profiter de son forfait. Mais une peinture située dans le hall d’entrée et représentant le cimetière semble évoluer sans aucune explication. Sous les yeux d’un Jeremy sombrant dans la folie, son oncle défunt est peint comme se rapprochant progressivement de la maison ! Soudain, on frappe à la porte.  

Critique :

La remarquablement sinistre histoire de Rod Serling impressionne par sa noirceur absolue. Avant même tout phénomène paranormal, ou supposé tel, elle nous entraine dans un drame psychologique cruel et oppressant, avec ce huis clos où s’épanouit l’âme veule de Jeremy. Celui-ci se révèle un être absolument répugnant, remarquablement  interprété par un Roddy McDowall parfaitement dans son emploi. La cruauté des dialogues et des individus s’insère judicieusement au sein d’une parfaite reconstitution d’un environnement gothique, entre cimetière archétypal et sinistre grande demeure. La mise en scène du vétéran Boris Sagal prolonge cet effet, avec d’oppressantes contreplongées et une photographie finement travaillée. La brièveté de cette première partie empêche la montée de l’angoisse de devenir suffisamment progressive, mais apporte un indéniable impact à la chute finale. Elle évite aussi de rendre trop visible la faiblesse scénaristique d’un Jeremy continuant à résider inexplicablement dans cette maison maudite, alors que rien ne l’y contraint.

Anecdotes :

  • L’enregistrement de la phrase What in God's name is happening ?, prononcée par Jeremy devant la tombe s’avéra défectueux, du fait du bruit causé par les machines simulant le vent. Roddy McDowall n’étant plus disponible, ce fut le coproducteur John Badham qui réenregistra la réplique.

  • En 2008, le film Hellboy II - Les légions d'or maudites montrera le passage culminant de l’opus, car passant à la télévision dans l’appartement du héros.

  • Roddy McDowall (Jeremy Evans) débuta dans quelques films de son Angleterre natale, avant de se faire connaître à Hollywood pour son personnage dans Qu'elle était verte, ma vallée (1941). Il s'y lie d'amitié avec Elizabeth Taylor, aux côtés de laquelle il connaîtra plusieurs rôles marquants (Octave dans Cléopâtre, 1963). Sa longue carrière au cinéma fut également marquée par les quatre films de la Planète des Singes. Outre la série en découlant (1974), il apparut également à la télévision dans La Quatrième Dimension, Les Envahisseurs, Columbo, L'Île Fantastique, Wonder Woman, Code Quantum

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PILOTE : B) THE EYES 

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Scénario : Rod Serling

Mise en scène : Steven Spielberg

Résumé :

 La richissime Claudia Menlo est aveugle de naissance, ce qu’elle vit comme une profonde injustice. Elle apprend qu’un médecin parvient à opérer des greffes de nerf optique chez des animaux, mais, si le donneur perd définitivement la vue, le bénéficiaire ne regagne la sienne que pour quelques heures. Décidée à tirer partie de ce délai, elle s’entoure de merveilleux objets d’arts, tout en faisant chanter le scientifique pour qu’il prélève le nerf optique d’un malheureux ayant des dettes de jeu auprès d’un truand menaçant de l’assassiner. L’opération est menée à bien, mais le destin va réserver une cruelle déconvenue à l’impérieuse et égoïste Claudia Menlo.

Critique :

Là où The Cemetery développait une épouvante gothique particulièrement affutée et imaginative, annonçant ainsi l’anthologie à venir, The Eyes évoque davantage La Quatrième Dimension,  pour son récit à chute, au tempo rapide menant à une renversante conclusion. Le discours moral se montre également au rendez-vous : à l’ironie cinglante venant châtier l’égoïsme de l’héroïne, vient s’ajouter une critique acerbe de la commercialisation à outrance de la société, jusqu’à réduire le corps humain à l’état de marchandise. La thématique du récit évoque d’ailleurs celle de l’épisode The Trade-Ins de La Quatrième Dimension, Claudia Menlo prenant le parti pris exactement opposé à celui du sympathique couple de personnes âgées, avant d’en payer le prix. De point de vue du trafic de greffons, l’opus se montre de plus tristement prémonitoire quant à ce que le progrès technologique autorise aujourd’hui. Les dialogues ne sont pas parfois avoisiner une certaine emphase, mais la personnalité et la l’aura naturelle de Joan Crawford font accepter la théâtralité de son personnage. Tom Bosley se montre de plus très émouvant dans on incarnation du malheureux contraint au sacrifice. La mise en scène dynamique et inventive du déjà supérieurement doué Steven Spielberg aère également le récit, tout en quelques étonnantes prouesses, comme l’opération évoquée de manière quasi onirique ou le panorama de Claudia se débattant dans sa nuit, suscitant presque la pitié.

Anecdotes :

  • Le rôle de Claudia fut d’abord proposé à Bette Davis, qui déclina la proposition.

  • Joan Crawford déambula longuement dans son appartement avec un bandeau sur les yeux, afin de reconstituer le mouvement d’une aveugle.

  • On apprend que l’appartement de Claudia se situe sur le Cinquième Avenue, artère très huppée de Manhattan, mais la vue extérieur montre en fait Park Avenue, autre rue cotée de l’île.

  • Après une première rencontre malaisée, la star s’inquiétant de l’inexpérience du jeune réalisateur, Joan Crawford et Steven Spielberg finirent par sympathiser. Après le tournage, ils entamèrent une correspondance qui perdura jusqu’au décès de l’actrice.

  • The Eyes représente le premier travail authentiquement professionnel réalisé par Spielberg pour Hollywood. Sa mise en scène remarquée par MGM et grand succès rencontré par le téléfilm assurèrent le lancement de sa carrière.
  • La gigantesque panne d’électricité à laquelle fait allusion le récit s’est déroulée dans la nuit du neuf novembre 1965. A la suite d’une vaste disjonction, tout le nord est des Etats-Unis, représentant  plus de 30 millions de personnes, est plongée dans l’obscurité. Le réseau ne pourra être remis en fonctionnement que treize heures plus tard. Passé dans la culture populaire, l’évènement est référencé dans de nombreuses séries télévisées, notamment dans Ma Sorcière bien-aimée (The Short Happy Circuit of Aunt Clara) et Code Quantum (Double Identity - November 8, 1965). Des légendes urbaines veulent que des vols d’OVNI aient été repérés durant l’évènement, mais aussi que le nombre de naissances connaisse un pic neuf mois plus tard.

  • Joan Crawford (Miss Claudia Menlo) fut l’une des plus grandes stars de l’âge d’or d’Hollywood, et l’une des rares à avoir franchi avec le succès le cap de l’avènement du parlant. Sa carrière s’étend des années 20 au début des 70 et elle fut successivement l’une des grandes étoiles de la MGM, puis de la Warner Bros, où une célèbre rivalité l’opposa à Bette Davis. Bisexuelle, elle défraya également la chronique d’Hollywood, où l’on évoqua notamment une liaison avec Marilyn Monroe. Elle fut également la veuve du propriétaire de Pepsi Cola, qui lui légua la société à sa mot, en 1959. Ce monstre sacré, qui a inspiré la Méchante Reine de Blanche Neige à Walt Disney, fit paraître deux recueils de souvenirs, A portrait of Joan (1962) et My way of life (1971).

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PILOTE : C) THE ESCAPE ROUTE

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Scénario : Rod Serling

Mise en scène : Barry Shear

Résumé :

Josef Strobe, ancien officier nazi ayant sévi à Auschwitz, est désormais réfugié en Amérique latine sous une fausse identité.  Il est hanté par les fantômes de son passé et trouve comme unique réconfort la contemplation d’une des peintures du musée local. Celle-ci représente un paisible scène de pêche en forêt, dans laquelle il lui semble pouvoir pénétrer. Reconnu par un ancien déporté venu contempler un autre tableau, représentant l’horreur des camps de concentration, Stobe est désormais traqué par les chasseurs de Nazis. Il essaie de se réfugier dans son tableau, mais une cruelle déconvenue l’attend. 

Critique :

On retrouve ici les qualités et les défauts de La Quatrième Dimension  quand elle traite du Nazisme et de la solution finale, comme lors de Deaths-Head Revisited. Le récit se voit porté par la sincérité et la conviction communicative d’un Rod Serling condamnant avec véhémence cette horreur. Mais le scénario sacrifie la narration d’une histoire à cette recherche de démonstrabilité. Ce troisième volet résulte comme le plus étendu du téléfilm et toute une longue première partie se résume aux allées et venues répétitives de Strobe devant son tableau d’addiction  et à des rencontres avec le rescapé des camps. On comprend que Serling ait voulu exprimer que Stobe était autant, sinon davantage,  poursuivi par le souvenir de ses actes que par les personnes le traquant, mais cette itération devient fatalement fastidieuse. Par ailleurs les dialogues avec la prostituée semblent trop théâtralisés pour demeurer crédibles.  De plus, si l’opus peut compter sur le talent de Richard Kiley, la mise en scène apparait longtemps moins imaginative que lors des deux premiers volets, avant de recourir à quelques clichés faciles, comme les images figées. En définitive le scenario mise trop sur l’effet final, certes absolument terrifiant. Mais camper l’action au sein d’une galerie de tableaux permet de boucler astucieusement la boucle en fin de téléfilm.

Anecdotes :

  • La chanson traditionnelle mexicaine entendue dans la taverne sud-américaine est Cielito lindo (1882), un standard des orchestres de mariachi, inspiré par la Copla espagnole. Elle est devenue un symbole de Mexico.

  • Richard Kiley (Josef Strobe) fut avant tout un acteur de scène et une grande figure de Broadway, pour le théâtre comme pour les comédies musicales. Sa superbe voix de baryton lui valut de grand succès, comme lors de la version musicale de Don Quichotte, en 1965 il fut également un grand acteur de voix, réalisant de nombreux commentaires et autres interventions  hors champ. Il apparaît néanmoins régulièrement à la télévision, au cours d’une carrière lui apportant trois  Emmy Awards et deux Golden Globe Awards.

  • Le téléfilm fut diffusé en France indépendamment de l’anthologie lui succédant. Il demeure l’unique partie de Rod Serling’s Night Gallery a avoir bénéficié d’une version française, l’anthologie étant quasi inédite chez nous jusqu’à la publication récente des DVD.

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1-A. THE DEAD MAN 


Date de diffusion : 16 décembre 1970

Scénario : Douglas Heyes, d’après une nouvelle de Fritz Leiber

Mise en scène : Douglas Heyes

Durée : 29’55’’

Résumé :

Le docteur Talmadge répond à l’invitation de son collègue et ami Max Redford, qui le reçoit dans sa clinique. Redford lui révèle l’existence de Michael Fearing, un homme ayant la faculté de somatiser aussi bien les maladies les plus diverses que la bonne santé.  Redford étudie cette faculté dans le but de découvrir une panacée, mais aussi d’explorer ce qui s’étend après la mort, le pouvoir de Fearing pouvant culminer jusqu’à la résurrection. Afin de convaincre ce dernier de se prêter à ses expériences Redford, n’hésite pas à laisser se développer une idylle entre Feraing et sa propre épouse. Une expérience tourne mal et Fearing décède. Talmadge va mettre à jour une atroce vérité.  

Critique :

Night Gallery réalise une fracassante entrée en matière, avec ce grand classique de l’épouvante télévisuelle. De fait l’anthologie débute en mobilisant la grande signature de Fritz Leiber,  écrivain de Science–fiction et de Fantasy comptant parmi les plus talentueux et imaginatifs. L’opus ne fait pas appel à la verve picaresque de son célèbre Cycle des Epées, mais bien davantage à la veine horrifique de celui qui fut également l’un des proches de Lovecraft, avec lequel il entretint toute une correspondance passionnée durant les années 30. Le grand mérite de l’épisode est laisser transparaître toute l’influence du Maître de Providence sur son disciple le plus doué, grâce à plusieurs thèmes et figures de style caractéristiques : grande demeure recélant de ténébreux secrets, condamnation de l’orgueil scientifique de l’homme face aux insondables mystères de l’Inconscient et de la Mort, rôle clef du narrateur rescapé comme lien entre nous et l’Indicible (rôle ici clairement imparti à Talmadge), chute brutale et horrible (l’amateur de Lovecraft imaginera l’écriture en italiques lors de la révélation finale de l’abomination). La conclusion demeure l’une des plus effrayantes et macabres de toute l’anthologie.

Douglas Heyes s’avère un adaptateur intelligent de Leiber, sachant exposer de manière ludique un présupposé relativement complexe, puis faisant savamment monter la pression jusqu’au choc dernier. Il a la grande habileté de laisser le spectateur libre d’anticiper toutes les options possibles. En outre l’opus indique d’ailleurs que Rod Serling ne sera pas l’unique scénariste talentueux à œuvrer dans la Galerie de Nuit. Douglas Heyes, qui fut l’un des grands réalisateurs de La Quatrième Dimension (avec neuf épisodes à son actif, dont The After Hours et Eye of the Beholder) excelle pareillement derrière la caméra. Il accompagne idéalement le crescendo du récit, filmant ainsi de prime abord la clinique de manière froide, avant de progressivement insérer toute une tonalité gothique à la Hammer. La distribution, Jeff Corey en tête, sait surjouer intelligemment les différents rôles. C’est notamment le cas de la jeune Louise Sorel, future figure régulière des soap-operas, qui étonne ici par une composition en roue libre, évoquant là  aussi les personnages féminins si emblématiques de la Hammer. La musique de Robert prince participe puissamment à l’ambiance, en recourant notamment à l’orgue.

Anecdotes :

  • Nous découvrons ici le décor central de la Galerie de Nuit, composé de toutes les toiles de la première saison, apparaissant comme suspendues dans l’obscurité. Le plateau s’agrémente également de quelques sculptures abstraites et Rod Serling passe d’un tableau à l’autre en effectuant ses présentations.

  • L’épisode est basé sur la nouvelle du même titre, écrite par Fritz Leiber et publiée dans Weird Tales en novembre 1950. L’épisode préfigure ainsi la suite de Night Gallery, qui va souvent s’inspirer de l’esthétique des Pulps fantastiques.

  • Jeff Corey (Dr. Miles Talmadge) connut un brillant début de carrière dans le Hollywood des années 40, avant d’être inscrit sur la liste noire du Maccarthysme, après avoir refusé de dénoncer des comédiens communistes. Connaissant une traversée du désert durant les années 50, il devint un professeur dramatique parmi les plus influents d’Hollywood. Il vint à la télévision durant les années 60, participant à de très nombreuses séries (Star trek, The Outer Limits, Super Jaimie...).

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1-B. THE HOUSEKEEPER 


Date de diffusion : 16 décembre 1970

Scénario : Matthew Howard (pseudonyme de Douglas Heyes)

Mise en scène : John Meredyth Lucas

Durée : 19’18’’

Résumé :

Cédric Acton embauche Miss Wattle comme gouvernante, une vielle dame privée de toutes ressources, mais ayant un cœur d’or. Il envisage d’utiliser la magie pour échanger la personnalité de Miss Wattle avec celle de son épouse Carlotta, richissime mais acariâtre et désirant le quitter. Le sortilège fonctionne et Cédric élimine alors son épouse. Mais ses difficultés ne sont pas terminées.

Critique :

Cette brève histoire aura le mérite d’évoquer une situation similaire à celle de Whos Who ? aux amateurs des Avengers, d’autant que l’humour apparaît également au rendez-vous. The Housekeeper apparaît en effet comme le tout premier épisode de l’anthologie à s’aventurer dans le domaine comique, là-même où The Twilight Zone connut quelques déconvenues (comme le calamiteux Cavender is coming). L’essai est transformé, grâce à une durée autorisant malgré tout l’installation d’un vrai scénario, contrairement aux pastilles qui suivront, mais aussi par le choix de l’humour noir (y compris lors de la chute très astucieuse), en phase avec la tonalité de Night Gallery.  

La distribution présente aussi un vif intérêt, avec un Larry Hagman barbu et méphistophélique en diable, s’extirpant de son rôle gentillet de Jeannie de mes rêves pour roder celui de J. R., cynique, vénal et amateur de coups tordus, il y excelle déjà. Suzy Parker lui procure une opposition de charme et d’énergie, tout en faisant retrouver un visage connu de La Quatrième Dimension (Number Twelve Looks Just Like You). La mise en scène demeure simplement fonctionnelle, mais peut s’appuyer sur de forts jolis décors. Avec sa féroce drôlerie aux antipodes du macabre The Dead Man, The Housekeeper valide l’original pari de l’anthologie de proposer des épisodes composés d’histoires très diverses.

Anecdotes :

  • Matthew Howard est un pseudonyme de Douglas Heyes. Celui-ci aimait à l’utiliser quand il intervenait uniquement en tant que scénariste et non comme réalisateur.

  • Douglas Heyes a indiqué que la réplique concluant l’épisode lui fut suggérée par Larry Hagman.

  • Le décor du laboratoire où Cédric met au point son enchantement a été récupéré parmi ceux de The Munsters (1964-1966), série de CBS rivale de La Famille Addams, sur ABC. Le laboratoire est celui du grand-père de la famille Munster, Vampire de son état.

  • Larry Hagman (Cédric Acton) reste bien entendu l’interprète de l’un des méchants les plus célèbres des séries télé, l’ignoble J.R. Ewing de Dallas et de Côte Ouest. Outre plusieurs apparitions sur petit et grand écran, au moment du tournage de l’époque il est connu pour avoir incarné le protagoniste masculin de Jeannie de mes rêves, (1965-1970), la série rivale de Ma sorcière bien aimée.

  • Suzy Parker (Carlotta) tint quelques rôles au cinéma (Kiss them for me, 1957), mais fut avant tout un célèbre top model, de 1947 à 1964. Ambassadrice de Revlon puis d'Estée Lauder, amie de Coco Chanel, elle fut l'un des premiers mannequins a dépasser les 100 000 dollars d'alors de gain annuel et à devenir une vraie vedette médiatique. Les Beatles lui dédièrent une chanson, portant son nom. Elle interpréta la mère de l’épisode Number Twelve Looks Just Like you de La Quatrième Dimension et tient ici son dernier rôle référencé.

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2-A. ROOM WITH A VIEW


Date de diffusion : 23 décembre 1970

Scénario : Hal Dresner, d’après l’une de ses nouvelles

Mise en scène : Jerrold Freedman

Durée : 11’03’’

Résumé :

Le très riche Jacob Bauman est cloué au lit par la maladie. Son seul passe-temps est d’épier ses proches par la fenêtre, grâce à des jumelles. Il découvre ainsi que son épouse le trompe avec le chauffeur. En discutant avec sa jeune infirmière, Frances, il apprend que celle-ci est fiancée à son rival, mais aussi qu’elle est d’une jalousie maladive. Dès lors un plan diabolique lui vient à l’idée.

Critique :

L’astucieuse idée du scénario consiste clairement à retourner celle de Fenêtre sur cour (1954), célèbre film d’Alfred Hitchcock, en transformant l’observateur immobile en esprit diabolique. Le court espace imparti au développement de l’intrigue ne permet toutefois pas à celle-ci de réellement s’épanouir. Le plan élaboré par Bauman demeure sommaire et doit reposer sur un profil psychologique de l’infirmière bien trop pratique, idem pour le concours de circonstances. De même la mise en scène ne parvient que partiellement à animer ce huis-clos, consistant pour l’essentiel en une unique discussion entre Frances et son patient alité.

Toutefois l’auteur Hal Dresner se montre habile en distillant des dialogues affutés et pétillants d’humour cynique, illustrant à la fois la malice de Bauman, mais aussi rendant très sympathique Frances, ce qui apporte encore plus d’impact au monstrueux dénouement. Le casting s’avère également parfait, avec un Joseph Wiseman très classieux et vieille école, en opposition avec une juvénile Diane Keaton, chez qui on trouve déjà la fraicheur et la vivacité d’Annie Hall. De fait l’entrain du dialogue et le contraste entre les personnages forment l’un de ces duos composant souvent le socle de plaisantes comédies hollywoodiennes… Hormis dans la Galerie de Nuit.

Anecdotes :

  • Le plateau où est servi le petit déjeuner de Bauman disparaît puis réapparait inexplicablement.

  • Le segment de développe aucun aspect relevant du Fantastique ou de la Science-fiction.

  • Joseph Wiseman (Jacob Bauman) reste célèbre pour avoir incarné le Dr. No, premier adversaire de James Bond au cinéma (1962). Outre une belle carrière au théâtre, il apparut  dans plusieurs séries : La Quatrième Dimension, Les Incorruptibles, Les Rues de San Francisco, Law & Order

  • Diane Keaton (Frances) est alors en provenance du théâtre, où elle a déjà rencontré Woody Allen durant les Sixties. Sa carrière à l’écran se limite à quelques participations à des séries télévisées, mais elle va percer au cinéma dès 1972, en obtenant le rôle de Key dans Le Parrain. Elle devient la partenaire et la muse de Woody Allen lors de films particulièrement mémorables : Guerre et amour, Manhattan, Interiors, ou encore Annie Hall, qui lui vaut l’Oscar et le Golden Globe en 1978. Elle mène par la suite une belle carrière d’actrice et de réalisatrice.

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2-B. THE LITTLE BLACK BAG 


Date de diffusion : 23 décembre 1970

Scénario : Rod Serling, d’après une nouvelle de C.M. Kornbluth

Mise en scène : Jeannot Szwarc

Durée : 29’35’’

Résumé :

En 2098, lors d’une expérience sur les voyages dans le temps, une mallette médicale contenant de prodigieux remèdes est malencontreusement envoyée en 1971. Elle y est découverte par l’ancien médecin William Fall, que l’alcoolisme a réduit à l’état de clochard. Celui-ci entreprend de réaliser des miracles, tout en espérant retrouver son rang social passé. Mais son associé cupide ne l’entend pas de cette oreille.

Critique :

Grande signature des Pulps, Kornbluth fut un auteur hautement excentrique et imaginatif, ébouriffant la Science-fiction américaine des années 40 et 50, avant d’hélas décéder prématurément à l’âge de 34 ans. Rod Serling adapte intelligemment la nouvelle de Kornbluth, conservant sa fantaisie autour du thème inépuisable du déplacement temporel, ainsi que son humour grinçant, mais aussi en l’élargissant à des thématiques plus personnelles.

Dans la droite lignée de La Quatrième Dimension, il élargit ainsi le texte à une considération en définitives très pessimiste sur la faculté humaine a gâcher toute don du Destin du fait de son avidité ou de son appétit de gloire. Sans même parler de son associé vénal, Fall lui même apparaît ainsi avant guide par une soif de revanche sociale que par une sincère volonté de sauver son prochain. Avec la sécheresse d’un couperet, la chute indique qu’il ne restera que cendres des œuvres humaines si nous ne parvenons pas à nous sublimer. Le segment reste aussi l’occasion d’un nouveau récital de ce caméléon surdoué de Burgess Meredith, impayable de bout en bout en clochard érudit et malicieux. Serling veille d’ailleurs judicieusement à accorder le plus d’espace possible à son complice régulier de La Quatrième Dimension, de belles retrouvailles.

Anecdotes :

  • Jeannot Szwarc dirige ici le premier des 19 segments dont il assurera la mise en scène pour Night Gallery. Toujours actif, ce grand réalisateur de la télévision américaine tourne encore en 2016 pour Castle.

  • Le calendrier aperçu dans le laboratoire du futur indique que le 17 septembre 2098 est un jeudi, alors qu’il s’agit en fait d’un mercredi.

  • Publiée en 1950 dans Analog (alors intitulé Astounding Science Fiction), Pulp magazine de Science-fiction au long cours (lancé en 1930 et toujours actif), la nouvelle initiale constitue l’un des textes les plus remémorés de Kornbluth. En 2001, elle fut couronnée par un Prix Hugo rétrospectif. Cas rare, elle a été adaptée dans deux autres anthologies en plus de Night Gallery : Tales of Tomorrow (1952, ABC) et Out of the Unknown (1969, BBC).

  • La première contribution de Serling à l’anthologie fut aussi l’occasion d’un premier accrochage avec le producteur Jack Laird. Celui-ci récrivit le script, préférant supprimer les scènes dans le futur et laisser totalement inexpliquée l’apparition de la mallette miracle. Cela lui valut un retour enflammé de la part de Serling et il préféra renoncer de suite à ses modifications, pour cette fois.

  • Burgess Meredith (Dr. William Fall) connaît un début de carrière prometteur au théâtre et au cinéma (Des souris et des hommes, 1939), avant d'être inscrit sur la liste noire du Maccarthysme. Revenu à la fin de cette triste période, il apparaît dans de très nombreux films, dont la série des Rocky où il interprète le vieil entraîneur de Balboa. À la télévision il incarna le Pingouin, l'un des pires ennemis de Batman (1966-1968). Il apparaît également dans Les Mystères de l'Ouest, Bonanza, Mannix, L'Homme de Fer… Avec quatre rôles, il détient le record de participations à La Quatrième Dimension, à égalité avec Jack Klugman. En 1983 il se substitue d'ailleurs à Rod Serling, décédé, pour devenir le narrateur du film. 

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2-C. THE NATURE OF THE ENEMY


Date de diffusion : 23 décembre 1970

Scénario : Rod Serling

Mise en scène : Allen Reisner

Durée : 8’28’’

Résumé :

A Houston, la NASA suit le déroulement d’une mission portant secours à des colons  ne donnant plus signe de vie après leur alunissage. L’équipe constate qu’avant de périr,  leurs prédécesseurs ont eu le temps  construire une arme contre un ennemi inconnu. Le dispositif a la forme d’un immense piège à souris.

Critique :

The Nature of the Enemy constitue la première de ces très brèves vignettes humoristiques auxquelles le producteur Jack Laird accordera un grande prix. Censées être expérimentales elles devaient apporter une vraie singularité à l’anthologie par leu absurdité, mais elles révéleront le plus souvent représenter autant de pétards mouillés au sujet très mince, de plus brouillant l’image du programme auprès du public. Ici même Rod Serling apparaît singulièrement peu inspiré, contraint de délayer son argument minimaliste par des dialogues creux. Accumuler autant de trous béants dans le scénario sur une durée aussi brève relève de l’exploit.  De plus l’ultime image vient concrétiser ce qui aurait dû demeurer suggéré, avec en sus l’emploi d’un effet spécial de mauvaise qualité. Le segment veut faire du neuf mais rejoint en fait l’un des poncifs des séries de Science-fiction des années 50, les animaux devenus d’une taille monstrueuse.

Anecdotes :

 

  • James Sikking (le reporter) est avant tout connu pour le rôle du Lieutenant Hunter, chef de l’équipe d’intervention du commissariat décrit dans la célèbre série policière Capitaine Furillo (Hill Street Blues), de 1981 à 1987. Il participa à plusieurs autres séries de Steven Bochco et apparaît également dans Honey West Perry Mason, Rawhide, Bonanza, The Outer Limits, General Hospital... 

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3-A. THE HOUSE 


Date de diffusion : 30 décembre 1970

Scénario : Rod Serling, d’après une nouvelle d’André Maurois

Mise en scène : John Astin

Durée : 25’30’’

Résumé :

Elaine Latimer séjourne ans une maison de repos, car elle est préoccupée par un rêve récurrent. Elle s’y voit rouler sur une route ensoleillée, atteindre une super maison y frapper à la porte et repartir sans que personne n’ait répondu. A sa sortie, elle a la surprise de découvrir la route, puis la maison de son rêve. Un agent immobilier lui apprend qu’elle est en vente, mais aussi qu’elle a la réputation d’être hantée. Elaine l’achète immédiatement et s’y installe. Elle entrevoit qu’elle pourrait être le fantôme et entend alors quelqu’un frapper à la porte.

Critique :

On oublie parfois que le très respect et prolifique écrivain André Maurois, de l’Académie française, s’acoquina parfois avec le Fantastique et le Science-fiction au cours des Années trente, écrivant notamment toute une histoire du Futur où il fustigeait le culte voué à la Science. Sa nouvelle donne lieu à l’un des épisodes les plus troublants et esthétiquement aboutis de Night Gallery. Rod Serling y exploite avec maestria l’étrange et l’ambigu, afin de déstabiliser totalement le spectateur quant à ce qu’il est en train de regarder. Serling renouvelle totalement le thème archi rebattu de la maison hantée en le détournant vers un questionnement de la notion même de réalité. On ressent avec acuité qu’un piège se referme sur Elaine, sans pour autant pouvoir jamais le définir tout à fait, qu’il soit onirique, surréaliste ou psychologique.

On peut songer à un enfermement dans les cycles successifs d’un rêve sans fin. Mais, là où La Quatrième Dimension avait dépeint d’inquiétants ou macabres univers oniriques (La poursuite du rêve, Peine capitale), la Galerie de Nuit pousse l’habileté, ou la perversité, jusqu’à montrer celui-ci sous des atours souriants et ensoleillés, avec une maison des plus accueillantes. Notre effroi résulte d’autant plus profond qu’il demeure diffus, sans menace immédiate sur laquelle se focaliser. Mais une lecture classiquement fantastique reste tout à fait possible, de même qu’une approche psychanalytique, selon laquelle l’être humain se hanterait lui-même, par ses obsessions et ses névroses.

Au contraire d’un André Maurois concluant sa nouvelle par une explication rationnelle claire (et quelque peu emberlificotée), Rod Serling porte au paroxysme l’énigme du récit par une issue soudaine et totalement ouverte. De la sorte, à une banale histoire de maison hantée, il en privilégie une hantant longuement le spectateur lui-même. L’étonnante mise en scène de John Astin accompagne à merveille cette narration éthérée, recourant à d’habiles ralentis, un somptueuse photographie et une caméra des plus fluides. On comprend que Fellini  se soit intéressé à son travail, tant on songe ici, toute proportion gradée, à Huit et demi, au protagoniste dérivant pareillement entre réel, illusion et réminiscences. L’ultime atout de l’opus réside dans l’inoubliable Joanna Pettet, évanescente et sublime, radieuse et émouvante, comme déjà hors monde.

Anecdotes :

  • La nouvelle d’André Maurois fut initialement publiée en juin 1931, dans la revue new-yorkaise Harper’s Magazine.

  • La version initiale du script de Rod Serling situait l’action et, comme c’est souvent le cas dans ce type de situation, comportait de nombreuses références à notre pays (monnaie, décors, voitures, lieux célèbres…). L’héroïne se nommait Chambrun, en hommage au comte de Chambrun, descendant de Lafayette qui traduisit l’œuvre d’André Maurois en anglais. Pour des raisons budgétaires le cadre demeura finalement américain (le décor intérieur de la maison reprend celui de The Cementery). Reste le nom français de l’agent immobilier, Peugeot, assez logique dans cette histoire où une voiture tient une place centrale !

  • Le metteur en scène est John Astin, acteur notamment connu pou le rôle de Gomez Addams ans la série La Famille Addams (1963-1966), ainsi que pour de nombreux rôles d’Excentriques. Il ralisera deux autres épisodes pour Night Gallery, où il officiera également comme comédien.  Au début des années 70 il évolue vers la mise en scène, The House est sa deuxième réalisation après Prelude (1968), téléfilm très remarqué lui valant les encouragements de Fellini.

  • La superbe maison est en fait Mandeville Canyon Estate, située à Brentwood, dans la périphérie de Los Angeles. Cœur d’une vaste propriété, elle fut construite dans les années 40 pour le célèbre baryton John Charles Thomas. Elle est depuis devenue la résidence de plusieurs vedettes hollywoodiennes, dont June Allyson et Dick Powell. La maison figure également celle de Jonathan et Jennifer Hart le couple de justiciers milliardaires de la série Pour l'amour du risque (1979-1984). Lors d’une vente effectuée en 2013, elle fut valorisée à 40 millions de dollars.

  • Les tenues ondoyantes et quasi oniriques (et si 70’s) d’Elaine Latimer proviennent de la garde-robe personnelle de Joanna Pettet. Elle les proposa au réalisateur John Astin, qui les accepta d’enthousiasme.

  • Joanna Pettet (Elaine Latimer) se fit connaître dans le cinéma de son Angleterre natale au cours des années 60, ainsi qu’à Broadway. Elle est ainsi la Mata Bond de Casino Royale (1967). A partir des années 70 elle apparaît davantage dans les séries télévisées américaines (Banacek, Mannix, L’Île fantastique, La croisière s’amuse, Arabesque...). Elle va également participer quatre fois à Night Gallery. Elle se retire au début des années 90, après la mort de son unique enfant suite à une overdose. 

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3-B. CERTAIN SHADOWS ON THE WALL 


Date de diffusion : 30 décembre 1970

Scénario : Rod Serling, d’après une nouvelle de Mary E. Wilkins-Freeman (The Shadows on the Wall

Mise en scène : Jeff Corey

Durée : 23’34’’

Résumé :

Depuis des années le Dr. Mitchell dédie sa vie à soigner sa sœur Emma, victime d’une longue maladie. Emma a été la seule héritière de la demeure et de la fortune familiales, ce qui rend Mitchell captif, ainsi que deux autres sœurs. Alors que Mitchell ne supporte plus la situation, Emma décède brusquement. Mais, après les obsèques, l’ombre d’Emma s’incruste inexplicablement sur le mur du salon. Un doute s’éveille chez les deux sœurs survivantes quant à la véritable cause du décès d’Emma.

Critique :

Après The House, Certain Shadows on the Wall propose une nouvelle histoire de maison hantée, ce qui vaut à leur épisode commun de bénéficier d’une véritable thématique. Toutefois, là où The House brillait par son étrangeté et son originalité, le présent segment rejoint des chemins plus balisés. L’ombre de la défunte n’apporte en définitive qu’ne variation simplement graphique au marronnier du fantôme accusateur. Si elle surprend lors de sa découverte, l’image totalement figée, ne réussit pas réellement à inquiéter et finit même par lasser tant la caméra y revient encore et toujours en guise de moteur de la mise en scène. C’est d’autant plus dommageable que le rythme du récit demeure lent.

Toutefois, si le volet fantastique du segment ne convainc que modérément, il en va tout autrement du portait psychologique des personnages et de leur confrontation froide et empoisonnée. Porté par un huis clos évoquant, toutes proportions gardées, celui de Jean-Paul Sartre et par un excellente interprétation, ce déchirement d’une famille du fait  de l’argent mais aussi d’une haine recuite se montre particulièrement intense. La caractérisation des personnages s’effectue avec tranchant et véracité, exprimant une théâtralité dépourvue d’emphase. Si son apparition reste brève, la prestation d’Agnès Moorehead en agonisante se montre remarquable, aux antipodes de la tonique Endora. La conclusion vaut par son ironie glaçante, apportant in fine une véritable justification à une ombre devenue suggestive.

Anecdotes :

  • La nouvelle de Mary Eleanor Wilkins Freeman fut publiée en juillet 1902, dans Everybody's Magazine.

  • Agnès Moorehead (Emma Brigham) reste bien entendu dans les mémoires pour la terrible Endora de Ma Sorcière Bien-Aimée (1964-1972). Précédemment elle connut une très belle carrière à Broadway et Hollywood. À l'écran comme sur les planches, elle travailla souvent avec Orson Welles (Citizen Kane, La Splendeur des Anderson…). Elle fut sélectionnée quatre fois à l'Oscar du second rôle féminin mais ne parvint jamais à le remporter. Elle accomplit également une mémorable apparition dans Les Mystères de l'Ouest en tant qu'Emma Valentine, une arrangeuse de mariages mortels pour époux fortunés, un rôle très proche du Mr Lovejoy des Avengers ! (The Night of The Vicious Valentine, 1967).

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4-A. MAKE ME LAUGH

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Date de diffusion : 06 janvier 1971

Scénario : Rod Serling

Mise en scène : Steven Spielberg

Durée : 25’57’’

Résumé :

Depuis 16 ans la carrière de comique de Jackie Slatter est au point mort, se composant d’apparitions dans des cabarets de troisième zone, devant des publics qu’il laisse de marbre. Dans un bar il croise un étrange individu enturbanné, prétendant être un thaumaturge capable de réaliser des miracles. Jackie lui demande le don de faire rire et devient bientôt une vedette. Mais il va bientôt souhaiter davantage. 

Critique :

Outre qu’il ne constitue qu’une une version supplémentaire du thème bien connu selon lequel il faut se méfier des souhaits qui pourraient se réaliser, l’épisode souffre d’être une réécriture évidente d’un épisode de La Quatrième Dimension, Je sais ce qu’il vous faut. Qui plus est la copie s’avère moins grinçant et originale que l’original (avec un énième génie remplaçant les le jeu original des artefacts, en supprimant tout mystère) et des personnages bien moins marquants. L’interprétation s’avère également moins relevée : même si Godfrey Cambridge insuffle beaucoup de sincérité à son personnage, son talent naturel réside davantage dans le stand-up. La tonalité de Série noire se voit remplacée par une tragi-comédie trop démonstrative.

Demeurent quelques dialogues amusants (notamment durant la scène du bar) et l’intéressante comparaison de l’évolution du mode de vie entre la fin des années 50 et les années 70, d’autant que l’opus se montre beaucoup plus contemporain que nombre d’épisodes gothiques de l’anthologie De fait Make Me laugh résulte comme quasiment hors sujet au sein de Night Gallery. Surtout Spielberg, certes moins inspiré que lors de l’Envers du tableau, réalise des plans imaginatifs mettant en valeur le protagoniste et son rapport au public, auquel se substitue le spectateur. Le metteur en scène sait également préserver tout l’impact de la cinglante conclusion, malheureusement là aussi très similaire à celle de la première version de l’histoire.

Anecdotes :

  • Outre le segment Eyes du pilote, il s’agit de l’unique épisode réalisé par Steven Spielberg pour l’anthologie.

  • Les responsables des studios trouvèrent la réalisation de Spielberg trop ambitieuse et alambiquée, susceptible de trouble le public. Ils exigèrent que fussent retournées les deux scènes de dialogues entre le protagoniste et son agent, devenues totalement insipides  à l’écran. Déçu par l’expérience, Spielberg s’éloigna en 1971 de l’anthologie mais aussi du monde des séries télé, où il se sentait par trop bridé. Le téléfilm Duel allait lui permettre de relancer sa carrière, en évoluant vers le cinéma.

  • Godfrey Cambridge (Jackie Slatter) fut un comique de stand-up très populaire. Il perça à Broadway après avoir exercé de nombreux métiers et effectua des nombreuses apparitions dans les comédies des années 60 et 70, jouant souvent des personnages new-yorkais. Cambridge décéda prématurément d’un infarctus en 1976, à l’âge de 43 ans. 

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4-B. CLEAN KILLS AND OTHER TROPHIES 

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Date de diffusion : 06 janvier 1971

Scénario : Rod Serling

Mise en scène : Walter Doniger

Durée : 23’15’’

Résumé :

Le Colonel Dittman a dédié sa vie à la chasse en Afrique. Ecœuré par la non violence, il fait venir chez lui un avoué afin de placer le jeune homme devant un choix : ou il parvient à tuer un animal, ou alors il sera déshérité. Dittman, raciste et méprisent, traite également en domestique Tom, fils d’un chef de tribu. Ce dernier va rendre conduire les évènements jusqu’à une conclusion inattendue.

Critique :

Le scénario de Clean Kills and Other Trophies s’avère malheureusement de ceux où Rod Serling laisse la part trop belle aux bons sentiments, sa sincérité laissant un ton prêcheur l’emporter sur son sens habituel de la narration.  L’essentiel du récit se voit ainsi consacré au portrait sans nuances du Colonel, où l’auteur à la main lourde, le personnage se révélant tour à tour sanguinaire, raciste, machiste, réactionnaire, égocentrique, etc. La barque se remplit trop pour demeurer à flot, d’autant que les dialogues virent à l’emphatique. On comprend qu’a travers la chasse, Serling condamne l’addiction américaine à l’arme à feu, encore tristement d’actualité aujourd’hui, mais le réquisitoire demeure indigeste. La situation se résout ensuite quasi immédiatement, donnant au moins lieu à une image finale choc, mais largement anticipée par le spectateur. De plus la conclusion semble justifier paradoxalement la violence, voire la peine de mort. L’interprétation reste toutefois de grande qualité et les décors du salon des trophées démontrent une nouvelle fois le savoir faire des artistes de l’anthologie.

Anecdotes :

 

  • Raymond Massey (Colonel Archie Dittman), acteur canadien se fait connaître au West End, ayant découvert la Grande-Bretagne durant la première guerre mondiale. Il devint une figure du Film noir en vogue dans les années 30, puis se spécialisa dans la recréation de figures historiques américaines. Durant les années 50 et 60 il travailla pour la télévision, où son rôle le plus connu demeure celui du Dr. Gillespie, dans la série médicale Dr. Kildare (1961-1965). Sa double participation à l’anthologie compte parmi ses derniers rôles. 

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5-A. PAMELA’S VOICE 


Date de diffusion : 13 janvier 1971

Scénario : Rod Serling

Mise en scène : Richard Benedict

Durée : 9’13’’

Résumé :

Pamela l’épouse acariâtre de Jonathan l’a sans cesse persécuté de ses critiques, assénées d’une voix criarde. Il finit par l’assassiner, mais, alors qu’il médite devant son cercueil, le fantôme de Pamela lui apparaît. Sa femme est plus vindicative que jamais, mais d’autres mauvaises surprises attendent Jonathan.

Critique :

Cette nouvelle pastille de l’anthologie se construit inévitablement sur un sujet bien mince, mais se montre nettement plus aboutie que la plupart. Rod Serling sait dévoiler progressivement la situation de Jonathan, ménagement un crescendo et un rebondissement inattendu. Les dialogues se montrent joliment féroces tout au long de cette scène de ménage très particulière. Avec peu de moyens, Richard Benedict parvient à filmer l’ensemble comme un véritable cauchemar éveillé, grâce à une photographie finement travaillée et des couleurs saturées. Ce bref segment sert également de parfait véhicule à ses interprètes. Phyllis Diller brille de son entrain et de sa voix haut perchée, justifiant avec humour le choix du titre, tandis que John Astin trouve le ton juste, loin de ses personnages excentriques coutumiers. On pourra également s’amuser d’un rôle aux antipodes de son Gomez Addams : proie du surnaturel et malheureux en ménage.

Anecdotes :

  • Le showrunner Jack Laird laissait une grande liberté à ses metteurs en scène mais posait comme obligation stricte que leur travail soit achevé dans les temps. Pour avoir conclu le segment en retard, le metteur en scène en scène Richard Benedict ne fut plus jamais convié dans la Galerie de Nuit.

  • Phyllis Diller (Pamela) fut une humoriste, chanteuse et imitatrice très populaire aux Etats-Unis, réputée pour sa voix perçante et son excentricité. Elle participe à plumeurs séries, mais fit surtout carrière à Broadway et dans les cabarets de stand up, ainsi que dans plsuieurs shows télévisés. Elle est considérée comme avoir été pionnière pour les femmes humoristes américaines contemporaines.

  • John Astin (Jonathan) reste célèbre pour son interprétation de Gomez Addams dans La Famille Addams (1964-1966) et du Professeur Wikwire dans Les Aventures de Brisco County Jr (1993-1994). Tout au long de sa carrière il se spécialisa dans les rôles d'excentriques, souvent humoristiques, parfois menaçants. Il joua dans La Quatrième Dimension Les Mystères de l'Ouest, Bonanza, Le Virginien, Police Woman, L'Île Fantastique, Love Boat, Arabesques, Killer Tomatoes... Menant également une carrière de metteur en scène, il fit ses premières armes avec Night Gallery, en réalisant trois segments d’épisode. 

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5-B. LONE SURVIVOR 


Date de diffusion : 13 janvier 1971

Scénario : Rod Serling

Mise en scène : Gene Levitt

Durée : 20’07’’

Résumé :

En 1915, l’équipage du Lusitania recueille un naufragé se trouvant à bord d’un esquif. Une énigme l’accompagne, car ce canot de sauvetage est l’un de ceux du Titanic, coulé trois ans plus tôt. Tout indique que l’homme aurait inexplicablement dérivé durant ces trois années. L’homme révèle que le Lusitania va bientôt sombrer lui aussi, touché par une torpille allemande.  Mais une vérité encore plus sinistre se fait jour.

Critique :

Tout comme précédemment Make Me Laugh,Lone Survivor ne constitue qu’une réécriture d’un épisode de La Quatrième Dimension, en l’occurrence La Nuit du Jugement. Toutefois, au lieu d’apporter des nouveautés peu convaincantes, il demeure cette fois extrêmement fidèle à l’original, autour d’une approche similaire du mythe du Hollandais volant. La seule variation réelle apportée à la damnation du protagoniste consiste à modifier sa nature répétitive. Au lieu d’aborder sans cesse le même navire fantôme, il passe d’un bateau à l’autre, à chaque fois historiquement victime d’un naufrage. Au total cela ne change rien, ni à son devenir, ni à la conclusion du récit. Sobrement efficace, la mise en scène de Gene Levitt doit composer avec des moyens à l’évidence très faibles : décors sommaires, fumée d’ambiance réduite au strict minimum. On n’échappe pas à une impression de théâtre filmé

 Impossible à filmer, l’opération de récupération du canot est ainsi entièrement reconstituée par les ordres donnés par le capitaine, ce qui, pour les amateurs de marine, se transforme cependant en un intéressant documentaire sur le fonctionnement d’une passerelle de l’époque. Une nouvelle fois la musique d’ambiance de Robert Prince se montre précieuse. Tout comme La Nuit du Jugement avec le formidable Nehemiah Persoff, Lone Survivor bénéficie avec John Colcios d’un comédien suffisamment talentueux pour restituer les tourments du malheureux et insuffler une dimension réellement horrifique  à l’histoire. Les quelques minutes de moins de la nouvelle version sont habilement mises à profit pour accélérer la mise en place de la situation, initialement trop longue. Mais l’impression perdure d’un doublon globalement inutile, quoique correctement réalisé.

Anecdotes :

  • Après le Titanic et le Lusitania, le récit évoque l’Andrea Doria, autre paquebot à connaître un désastre. Mis en service en 1953, cet orgueil de la marine italienne sombre le 25 juillet 1956 près de la côte nord est des Etats-Unis, après avoir heurté un autre navire. Vis-à-vis des deux autres catastrophes, le progrès technique limita toutefois singulièrement les pertes humaines, avec l’arrivée rapide de navires venus à la rescousse. L’intervention déterminante de l’Île-de-France (construit à Saint-Nazaire en 1926), suite à un demi-tour hardi, est une manœuvre demeurée fameuse.

  • John Colicos (le survivant) fut avant tout un grand acteur de théâtre, mais joua dans un grand nombre de séries où il tint souvent des rôles d’antagonistes de Science-fiction. Il fut ainsi le Commandeur Kor, tout premier Klingon à apparaître dans Star Trek Classic, ou le félon Comte Baltar de Battlestar Galactica (1978-1979).

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5-C. THE DOLL 


Date de diffusion : 13 janvier 1971

Scénario : Rod Serling, d’après une nouvelle d’Algernon Blackwood

Mise en scène : Rudi Dorn

Durée : 19’48’’

Résumé :

A l’époque victorienne, le Colonel Hymber Masters retourne à Londres après un .long service accompli aux Indes. Il a la surprise de constater qu’une hideuse poupée a été expédiée à son domicile depuis Hyderabad. La gouvernante à cru qu’il s’agissait d’un cadeau envoyé par le Colonel a sa jeune nièce et pupille. Mais Marsters comprend qu’il s’agit d’un objet maudit, destiné à accomplir une vengeance, après l’exécution d’un rebelle. Sa nièce étant dangereusement subjuguée par la poupée maléfique, le Colonel se sacrifie pour la sauver, mais il réserve une surprise à l’expéditeur.

Critique :

Après plusieurs réécritures d’épisodes de La Quatrième Dimension, on pouvait craindre qu’il n’en aille de la sorte pour cet opus, avec le grand souvenir de Living Doll. Mais il n’en est fort heureusement rien, car ici, si Rod Serling conserve le thème de la poupée vivante et maléfique, il tourne résolument le dos au Fantastique contemporain. Il nous fait au contraire replonger dans l’époque édouardienne, où les lointaines contrées de l’Empire étaient perçues comme abritant d’obscures magies, sous la plume des auteurs du temps. Cet effroi né de l’opposition entre le rationalisme occidental et les mystères d’antiques civilisations est fidèlement reconstitué par Serling, à travers une adaptation fidèle et intelligente d’Algernon Blackwood. Cet auteur anglais, passionné par les sciences occultes, écrivit au début du XXème siècle plusieurs nouvelles dont la puissance d’évocation du Surnaturel impressionna jusqu’à Lovecraft lui-même.

L’épisode renoue avec ce souffle et ce sens exacerbé de l’atmosphère, lors d’une longue et passionnante première partie. Le mystère de la poupée et de son origine se montre palpitant, et l’effroi nait par l’ombre s’étendant sur l’enfant et par une narration à travers l’œil du digne Colonel anglais, impeccablement interprété par un John Williams parfaitement dans on emploi. Le soufflé retombe légèrement quand les ressorts de l’intrigue sont dévoilés, mais l’histoire est alors presqu’achevée et sait rebondir par une chute aussi ironique qu’horrifique, l’une des images les plus effrayantes de l’anthologie. Si le manque de moyens limite la reconstitution historique, décors d’un gothique très Edouardien) et costumes s’avèrent de qualité, agrémentés par quelques inserts, il est vrai minimalistes. La poupée illustre le savoir-faire des studios, car littéralement épouvantable et suscitant immédiatement le malaise, à rebours là aussi de celle de La Quatrième Dimension.

Anecdotes :

  • La nouvelle d’Algernon Blackwood parut en 1946 dans un recueil intitulé The Doll and One Other. L’ouvrage fut publié par Arkham House, maison d’édition fondée en 1934 par August Derleth, disciple et continuateur de Lovecraft. Derleth diffusa les écrits du Maître, mais aussi d’autres écrivains situés dans la même mouvance, comme Clark Ashton Smith, Robert E. Howard, Sheridan Le Fanu ou encore lui-même.

  • Le réalisateur Rudi Dorn a indiqué conserver un souvenir épouvantable de ce tournage, ponctué de nombreuses difficultés (départ imprévu d’une actrice, John Williams ne connaissant pas son texte, pressions constantes des studios…), alors qu’il ne disposait que de deux jours pour le mener à bien. Eprouvé par l’expérience,  il quitta Hollywood et se consacra par la suite essentiellement à des retransmissions télévisées.

  • John Williams (Colonel Hymber Masters), acteur d’origine anglaise, fut une figure de Broadway, où sa classe toute britannique lui valut de nombreux succès. Il tint quelques rôles marquants au cinéma, dont celui de l’inspecteur chef Hubbard dans Le crime était presque parfait, d’Alfred Hitchcock (1954). Il participa d’ailleurs à sept épisodes d’Alfred Hitchcock présente, dont trois réalisés par le Maître du Suspense lui-même. Il reste également remémoré pour sa participation à la publicité d’un disque de musique classique édité par Columbia House, 120 Music Masterpieces, soit le spot demeuré le plus longtemps en diffusion, de 1971 à 1984.

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6-A. THEY’RE TEARING DOWN TIM RILEY’S BAR 


Date de diffusion : 20 janvier 1971

Scénario : Rod Serling

Mise en scène : Don Taylor

Durée : 40’10’’

Résumé :

Alors qu’il a désormais atteint l’âge mûr, Randy Lane part à la dérive. Miné par son veuvage, il sombre dans l’alcoolisme et néglige son travail de cadre commercial, tout en s’enfermant toujours plus dans la nostalgie ses vertes années. Alors qu’il passe devant le bar où il vécu ses meilleures années, en cours de construction, il se retrouve soudainement dans les années 40, à l’époque de sa jeunesse. Dès lors il ne cesse d’osciller entre son triste présent et son heureux passé. Sa dévouée secrétaire, secrètement amoureuse de lui, parviendra-t-elle à lui faire reprendre pied dans la réalité ?

Critique :

L’épisode apparaît  de nouveau cette saison comme une réécriture partielle d’un épisode de La Quatrième Dimension, Arrêt à Willoughby. On y trouve en effet cette fuite du protagoniste dans un univers de nostalgie, face au sinistre monde contemporain. Mais Rod Serling sait ici en partie renouveler sa thématique. A la dénonciation de l’hyper compétitivité et du matérialisme de notre société  vient s’ajouter une peinture plus intimiste, celle d’un homme à l’heure des bilans, s’apercevant que les promesses de sa jeunesse n’ont pas été tenues par s a destinée (Il est vrai que l’on se rapproche alors de Souvenir d’enfance). Cette conscience cruelle du temps qui passe sans retour, bien plus présente ici, rejoint sans doute celle du propre Rod Serling, en cette nouvelle décennie, plus aspre que la précédente. Si le récit frôle parfois un certain pathos, il parvient à éviter ce piège grâce à la bouleversante composition de William Windom, qui réalise sans doute ici la performance d’acteur la plus marquante de la saison. Il suscite une véritable empathie entre le héros malheureux et le spectateur (qui sera évidemment ressentie plus fortement encore par les personnes du même âge que Randy).

La relation entre ce dernier et sa touchante secrétaire, magnifique de courage et de refus d’abandonner son combat pour le sauver, apporte une émotion supplémentaire. Diana Baker lui apporte une précieuse crédibilité, sans excès préjudiciable. Cet attachement porté aux personnages permet de faire accepter le choix d’un happy ending, même si quelque peu forcé et moins audacieux que la conclusion sonore retenue dans La Quatrième Dimension. On apprécie également que l’opus évite d’employer un ton prêcheur envers l’alcoolisme, comme trop souvent dans les séries américaines, celui-ci se voyant décrit comme le symptôme d’un mal être profond et non comme un vice. Le basculement opéré entre les années 60 et 70 en passant d’un épisode à l’autre permet de comparer de manière amusante l’évolution du style de vie, tout en soulignant certaines permanences. Ainsi tous les cadres de la société sont exclusivement masculins et les secrétaires, féminines : rien n’a changé ! Vivement les années 80.

Anecdotes :

  • C’est au titre de cet épisode que Night Gallery fut proposée aux Emmy Awards de 1971. Ce fut finalement The Andersonville Trial qui remporta le prix.

  • William Windom (Randy Lane) est un vétéran des séries américaines, dont le demi-siècle de carrière s'étend des années 50 aux 2000. Il participe ainsi à : La Quatrième Dimension, Les Envahisseurs, Les Mystères de l'Ouest, Le Fugitif, Star Trek, Columbo, Gunsmoke, Banacek, Mission Impossible, Les Rues de San Francisco, Super Jaimie, Kojak, Magnum, JAG, etc. 

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6-B. THE LAST LAUREL


Date de diffusion : 20 janvier 1971

Scénario : Rod Serling, d’après une nouvelle de Davis Grubb

Mise en scène : Daryl Duke

Durée : 8’56’’

Résumé :

Marius Davis, ancien athlète de haut niveau, est devenu paraplégique à la suite d’un accident de voiture. Cloué sur son lit, il est obnubilé par l’idée (erronée) que sa femme Susan le trompe avec son médecin. Il développe la faculté de libérer son esprit de son corps, Il décide alors d’assassiner celui qu’il estime être son rival, tout en faisant porter le chapeau à son épouse. Mais rien ne va se passer comme prévu.

Critique :

Cette première saison s’achève malheureusement par une pastille minimaliste, à l’indigent argument. La chute se veut effrayante et cruellement ironique, elle s’avère surtout ridicule tant les ficelles sont grosses.  La mise en scène s’appuie principalement sur des effets spéciaux déjà de second ordre à l’époque, accusant terriblement leur âge aujourd’hui. Si Jack Cassidy cabotine sans génie particulier, les seconds rôles se montrent davantage intéressants, avec la présence toujours sensuelle de Martine Beswick et une apparition fugace du regretté Martin E. Brooks en médecin. Le futur Rudy Wells des séries bioniques ne porte pas encore moustache mais se montre déjà talentueux. Le segment demeure néanmoins très dispensable, sur un thème similaire on lui préférera  largement l’épisode Corps Astral des X-Files.

Anecdotes :

  • Jack Cassidy (Marius Davis) connut une très belle carrière à Broadway (nombreuses nominations aux Tony Awards, qu'il remporta une fois), comme au cinéma, où il fut récompensé par deux Emmy Awards, en 1968 et 1971. Très présent à la télévision, Cassidy fut également un adversaire régulier de l'Inspecteur Columbo, participant à pas moins de trois épisodes de la série. La fin de sa vie fut obscurcie par des désordres psychologiques et l'alcoolisme. Il décède en 1976, une cigarette ayant mis le feu à son matelas alors qu'il était en état d'ivresse.

  • Martine Beswick (Susan Davis) est remémorée pour une double apparition dans les films de James Bond, étant Zora, l’une des deux gitanes de Bons Baisers de Russie (1963), puis la Paula Caplan d’Opération Tonnerre (1965). Durant les années 60 elle effectue plusieurs apparitions de charme dans des Westerns spaghettis ou des productions de la Hammer. Elle est notamment la Sister Hyde Dr. Jekyll and Sister Hyde (1971), écrit et produit par Brian Clemens pour la Hammer.  Durant les années 70 elle s’installe à Hollywood et se concentre sur la télévision (Mannix, L’homme qui valait trois milliards, Falcon Crest...).