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 saison 4Bonus - Souvenirs de tournage

Les Rues de San Francisco (1972-1977)


Saison 5


1-2. LES ASSASSINS
(THE THRILL KILLERS)



Les douze membres d’un jury sont pris en otages par quatre extrémistes. Ils réclament la libération d’un couple d’assassins lié à leur cause et menacent d’exécuter leurs prisonniers en cas de refus. Steve Keller est grièvement blessé en tentant d’appréhender une jeune femme, membre du commando.

L’ouverture de la cinquième, et ultime, saison a une place bien à part dans la série, et pas seulement pour sa durée, le double d’un épisode ordinaire. Elle marque le départ de Michael Douglas alias l’inspecteur Steve Keller. Douglas avait, en effet, décidé d’orienter sa carrière vers le cinéma en tant qu’acteur et producteur. Dès les premières images, au tribunal, le duo est devenu un trio ; l’inspecteur Dan Robbins, interprété par Richard Hatch, assiste au procès auprès de Stone et Keller vient les rejoindre. Ce dernier a décidé de se tourner vers l’enseignement de la criminologie au grand dam de Mike Stone, son collègue et ami (et également de Karl Malden !). Stone déclare d’ailleurs: Teacher, huh? Schoolteacher—you belong in a classroom as much as I belong in a Ballet Russe.’ [Enseignant ? tu as autant ta place dans une classe que moi dans un ballet russe.]

Pas moins de quatorze acteurs, classés en ordre alphabétique, sont en ‘guest’ (comparé à quatre ou cinq pour un épisode normal) et nous avons le plaisir de revoir, entre autres, Darleen Carr dans le rôle de Jeannie, la fille de Stone. Elle encourage Keller à suivre sa voie sans écouter son père, qui rechigne à le laisser quitter la police. Dès le début, lors d’un diner au restaurant avec Robbins, Steve Keller confie qu’il est las d’avoir à utiliser une arme et qu’il éprouve de plus en plus d’hésitation à s’en servir, ce qui se confirme lorsqu’il est fauché dans une action apparemment anodine par la jolie Barbara Ross (Susan Dey).

La grande amitié entre Stone et Keller est magistralement illustrée dans les séquences qui suivent le drame (le cinquième acte, le début de la seconde partie, est le meilleur du film) ;  le transfert à l’hôpital (Stone essayant de maintenir conscient le jeune inspecteur :Damn it, hold on’) et l’attente pendant l’opération. Mike Stone est complètement déboussolé, déprimé et même en pleurs ; Jeannie parle à sa place à Robbins qu’elle ne connaît pas encore. Celui-ci se remémore la discussion avec Keller sur les armes et il dit à Stone, qui ne peut pas s’imaginer que son partenaire se soit fait piéger de la sorte : It might make sense, she’s so innocent looking’. [Cela a un sens, elle a un air si innocent.]La suite de la séquence fait aussi partie des temps forts de cet épisode : le médecin révèle que Keller avait ‘un trou dans le cœur’ et, après plusieurs heures d’inquiétude, les deux policiers peuvent s’échanger un clin d’œil complice dans la chambre d’hôpital. Keller décide de quitter définitivement la police et confie à Jeannie sur son lit de souffrance :’I almost made that decision a day too late.’[J’ai presque pris cette décision un jour trop tard.]

Le réalisateur, Virgil W. Vogel, le plus prolifique avec 29 épisodes, est un habitué des rouages de la série et il livre ici un travail très intéressant. Le commando, deux hommes et deux femmes, s’empare d’un bus de jurés et les séquestre dans les cales d’un bateau abandonné. Le bus et une cassette spécifiant les exigences du quatuor sont rapidement retrouvés après une brève poursuite. La libération du couple Tannenger et une forte rançon contre la vie des otages sont évidemment des conditions inacceptables pour les autorités. Les quatre terroristes ont procédé à un tirage au sort établissant un ordre des exécutions en cas de refus.

Comme la plupart des épisodes ‘double’ de toutes séries, l’histoire pâtit de quelques longueurs, particulièrement pendant les dialogues et les situations stériles entre otages, malgré de bons acteurs comme Barry Sullivan, Dick Van Patten et Joseph Wiseman. Les scènes du simulacre de vote (sur du papier à fesses) et du tirage au sort sont longues et ennuyeuses par exemple. Par contre, le message de Barber, l’otage condamné, est poignant et son exécution (un des deux membres du jury qui étaient prêts à voter ‘not guilty’ !) choque et sort le spectateur de la torpeur engendrée par les discussions couardes des otages.

De nombreux acteurs qui ont joué dans la série réapparaissent et le psychologue Lenny Murchison est présent dans une scène sordide de psychanalyse. On comprend rapidement que le départ de Keller éclipse l’intrigue et on redoute même quelques minutes qu’une fin tragique soit au rendez-vous ; finalement celle-ci sera reportée au téléfilm de 1992, Back to the Streets of San Francisco. Il y a d’excellents passages liés à l’enquête comme lorsque Keller interroge le couple de tueurs bornés ; Nick Tannenger évoque les droits de l’homme et l’inspecteur se montre violent et donne un coup de pied dans la chaise ce qui provoque la chute de l’individu : I’m sorry about that, Nick !’. L’obstination du couple fait dire à leur avocat: ‘The two of you are the greatest argument for the death penalty I’ve ever seen.’ En plaçant des écoutes à l’hôpital, la police retrouve un membre du commando, la jolie jeune femme au visage angélique, dont la fille de trois ans y est soignée. Elle tire sur Keller sans hésitation.

Sans véritable piste, Stone anticipe le point de chute de la prochaine cassette, au Walden Post, le journal local, mais le lieutenant reconnaîtra finalement le bruit d’une porte en acier (ou d’une écoutille) sur l’enregistrement, ce qui mènera la police au croiseur, lieu de détention. La fin sur le bateau est mouvementée mais conventionnelle ; elle est de toute façon vite oubliée et sans intérêt comparée à l’épilogue où Stone et Keller se souhaitent bonne chance et se serrent la main en guise d’adieu. Keller descend la rue devant le regard triste de Stone ; un passage à mettre en parallèle avec le départ de Mrs Peel dans les Avengers. Stone rejoint alors Robbins, son nouveau partenaire, dans la voiture et lui ordonne de prendre le volant :’Just do your job and keep your mouth shut’.

Le remplacement de Michael Douglas par Richard Hatch sonnera le glas de la série. A l’instar des Avengers (Mrs Peel/Diana Rigg), le départ d’un personnage crucial, interprété par un acteur déterminant, condamnera la série à brève échéance, c'est-à-dire une saison. L’inspecteur Dan Robbins n’est pas inintéressant (c’est lui qui trouve le premier chainon en pensant à relever le kilométrage du bus ce qui délimite la zone de recherches) mais le personnage est, dans l’ensemble, terne et naïf et souffre de la comparaison avec son prédécesseur, exactement comme Tara King avec Mrs Peel.

He will make a fine teacher’ ‘He’s already a fine cop’.

o Le film était initialement prévu pour une diffusion totale, à l’instar de l’ouverture d’Hawaii police d’état, mais il fut scindé en deux au dernier moment, car le programmateur ABC, Fred Silverman, voulait utiliser la seconde partie comme contre programme à Barnaby Jones (ndlr : les deux parties ont néanmoins être rediffusées sous forme de film, car c’est la version que je possède, contrairement au coffret intégral sorti en mai 2017). Quinn Martin pensait que Les Rues ferait une audience bien meilleure, mais il se trompa. Les deux séries eurent pratiquement les mêmes chiffres d’audimat pendant l’automne et l’hiver 76  avant que SOSF ne soit déprogrammé pour cause de mauvaise audience.

o Bien que la version que j’ai visionnée pour la première fois soit en un seul bloc, l’épisode fut initialement diffusé en deux parties : la longue distribution et le ‘Tonight’s episode’ sont présents au début de chaque partie,  et la première partie est légèrement plus longue que la seconde (50’/ 48’). La première partie se termine par un épilogue durant lequel Keller est emmené à l’hôpital ; ce passage est repris et constitue le début de l’acte V à l’entame de la seconde partie, qui est découpée en quatre actes, de cinq à huit. En film, l’épisode a la longueur de 94 minutes, et il comporte huit actes. Il n’y a pas de voix-off disant ‘Tonight’s episode’ mais simplement le titre en incrustation.

o Metteur en scène : Virgil W. Vogel ; scénariste : Cliff Gould.

o Guest Stars: Michael Douglas (Special Guest Star), Patty Duke Astin, Darleen Carr, Tina Chen, Jan Clayton, Susan Dey, Norman Fell, Gary Frank, Paula Kelly, Jim McMullan, Doris Roberts, James Shigeta, Barry Sullivan, Dick Van Patten, Joseph Wiseman.

o Les deux parties furent diffusées les 30 septembre et 7 octobre 1976 sur ABC.

o Le générique est légèrement différent de celui de la première saison. En fait, chaque saison a un générique et une musique qui différent de la précédente.

o Michael Douglas est en ‘special guest star’ au générique de l’épisode, entre Karl Malden et Richard Hatch.

o Neuvième et dixième des douze apparitions de Darleen Carr dans le rôle de Jeannie Stone, la fille du lieutenant.

o Il y a un flash-back au début de l’épisode lors de l’excellente scène au tribunal : la tuerie racontée par le témoin (What went wrong ?). Le procédé est rare dans la série.

o Le scénario est inspiré de deux histoires connues dans les années 70 : le massacre de Sharon Tate et de ses amis par le clan Manson et l’évocation de l’armée de libération symbionaise, mouvement terroriste américain gauchiste, responsable, entre autres, de l’enlèvement de Patricia Hearst.

o Virgil W. Vogel (1919-1996) ne réalisera qu’un seul autre épisode de cette ultime saison, Hot-dog.

o Richard Hatch (1945-2017) est surtout connu pour ses participations à Battlestar Galactica.

Paula Kelly (1943), Miss Chamberlain, fait partie de l’association d'anciennes femmes violées, dans Les hommes mourront.

o Barry Sullivan (1912-1994), Breitbach, a joué dans trois autres épisodes de la série ; dans Dernière heure, il joue un journaliste renommé qui tue accidentellement sa maîtresse dans un excès de jalousie ; dans Le feu dans la ville, il interprète un chef d’entreprise, dont le fils tente de rembourser des dettes de jeu en engageant un incendiaire. Il est le mafieux dont le fils a été assassiné dans Les espèces les plus mortelles.

o Dick Van Patten (1928-2015), Thurman Barber, a participé à deux autres épisodes : il est le membre de la convention qui se fait subtiliser son arme dans Mésaventures, et un des protagonistes du Clown de la mort.

o Joseph Wiseman (1918-2009), Barbado, est surtout connu pour son rôle du Docteur No dans le premier James Bond avec Sean Connery et Ursula Andress.

o Fred Sadoff (1926-1994) est le psychologue Lenny Murchison dans dix épisodes de la série étalés sur les cinq saisons. Il devint célèbre avec un rôle marquant dans L’aventure du Poséidon. Il est décédé du sida.

o Patricia Mattick (1951-2003) est la terroriste Marie Tannenger. Elle a joué dans de nombreuses séries US : Columbo, L’homme de fer, Mannix, Le justicier, Cannon. Elle est décédée d’un cancer.

Hari Rhodes (1932-1992) a joué dans sept épisodes, mais il a plusieurs rôles dans la série. Après avoir été le laborantin (La balle dans l’épaule, Impuissant devant la mort, Une collection d’aigles), il fut un truand assassiné (Liberté sur parole), un chef de gang, son meilleur rôle (Pour le bien ou le mal) et il est du bon côté de la barrière dans ce double épisode. Il a un rôle récurrent dans Daktari et Section contre enquête (Most Wanted) avec Robert Stack.

o Ward Costello (1919-2009) reprend le rôle du capitaine Devitt tenu par Tim O’Connor dans trois épisodes des premières saisons. Il est le juge Amos Abrams que remplace Stone dans Le jour du jugement.

o Tony Geary (1947), un des terroristes, est le complice du braquage du magasin d’alcool dans Un revolver qui voyage, et le drogué Cajun qui tue, apparemment par accident, Maggie, dans La neige empoisonnée.

o Jonathan Lippe (1938), le terroriste Nick Tannenger, est le tueur de Las Vegas dans La licorne, et le joueur de cartes endetté du Revolver qui voyage.

o Irene Tedrow (1907-1995), Mary Alice Kline, est la gouvernante qui s’occupe des enfants en l’absence de leur mère dans Le plongeon de la peur, et Mrs. Costello dans Requiem pour un meurtre.

o Bill Baldwin (1913-1982), le juge, avait le même rôle dans Le fils de Jacob. Il a également joué dans les épisodes Le mort vivant et Profession honorable.

o Kenneth Tobey (1917-2002), le commandant du port, joue le rôle d’un shérif dans Le fils de Jacob et Le procès de la terreur.

o Lieux de tournage : Palais de justice, Drumm Street (adresse du journal fictif The Walden Post).

o Stone confie à sa fille que Keller avait déjà eu une proposition pour enseigner les deux années précédentes. 

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3. MORT OU VIF
(DEAD OR ALIVE)

Une racaille récidiviste viole et tue une jeune fille de bonne famille. Le père richissime fait apposer dans toute la ville des avis de recherche et promet une récompense d’un million de dollars pour la capture de l’individu, mort ou vif.  

Donald Wilton bat, viole et étrangle une jeune fille à la sortie d’un court de tennis (la jolie Lisa Eilbacher). La police identifie rapidement l’individu sans pouvoir mettre la main dessus (il a garé sa camionnette de livraison de pains ‘parisiens’ dans la zone des bus !). Le père de la victime, Larry Dobbs (Howard Duff), offre un million de dollars à quiconque lui livrera l’assassin de sa fille.

L’intrigue est surtout braquée sur les répercussions d’une telle initiative sur la population d’une grande ville. Certes, la folie et le chaos règnent alors à San Francisco et l’appât du gain est parfaitement retranscrit par diverses scènes (le passage à tabac du marin) et personnages : le pote rencontré par hasard, la serveuse - petite amie du tueur, prête à partager le magot avec son patron -, le chauffeur de taxi,  le garde de l’entrepôt, le ‘bon samaritain’ qui participe à l’arrestation sous les applaudissements de la foule, et surtout l’inspecteur Clark, proche de la retraite et fonctionnaire jusqu’alors impeccable. Néanmoins, le ton moralisateur est outrancier et caricatural, lorsque Dobbs est tenu pour responsable de toutes les victimes engendrées par la situation ; l’épilogue est même ‘indigeste’, car le père de la jeune fille violée et assassinée est pratiquement plus mal considéré que l’assassin : l’épisode est à voir pour le suspense en zappant la leçon de morale.

La meilleure scène de l’épisode est lorsque Don Wilton, poursuivi, se réfugie dans l’encadrement d’une porte. Il se tourne alors, les griffures au cou bien visibles, vers l’affichette puis il l’arrache, mais en chaussant ses lunettes, il s’aperçoit qu’un couple contemple une affiche similaire de l’autre côté de la rue.

‘She’s really dead and that bag of garbage who did it is still alive.’

o Metteur en scène : Michael Caffey ; scénariste : Burton Armus.

o Guest Stars: Howard Duff, Max Gail, Arlene Golonka, Paul Stevens, Alex Henteloff, Tom Bosley (Special Guest Star).

o Cet épisode a été diffusé le 21 octobre 1976 sur ABC.

o C’est la seule histoire de la série écrite par Burton Armus. Le scénariste a passé vingt années dans la police new-yorkaise et sa seconde carrière très inattendue a débuté lorsqu’il fut recruté comme conseiller technique.  Son plus long emploi dans cette fonction fut pour la série Kojak. Il établit sa réputation d’écrivain de talent avec ses scripts compliqués et d’une authenticité remarquable pour la série. L’interview de Burton Armus sur le site.

o Tom Bosley (1927-2010), l’inspecteur Clark, a commencé sa carrière en 1955. Il a joué dans le pilote - il est Saretti, le concierge de l’immeuble où habite la victime - et l’excellent épisode Ma maison est une prison dans lequel il était un petit truand pourchassé qui se réfugie dans sa cellule de la prison d’Alcatraz. 

o Max Gail (1943), Don Wilton, a débuté sa carrière au début des années 70 et un de ses premiers rôles est celui d’un voyou dans L’inspecteur Harry. Il est toujours actif en 2018.

Arlene Golonka (1936), la serveuse, fait une apparition remarquée en bikini dans L’air mortel, où elle interprète la fille d’un magnat des médias courtisée par un arriviste animateur de radio (Larry Hagman).

o Alex Henteloff (1942), le chauffeur de taxi, est l’otologiste dans L’albatros, qui traite d’un criminel sourd, et l’indic de La fuite désespérée, dernier épisode de la quatrième saison.

o Claudia Bryar (1918–2011), la mère de l’assassin, est l’employée qui enregistre les travailleurs immigrés au début d'En pays étranger.

o John Zaremba (1908–1986), le type au fusil dans l’appartement, est le psychiatre de l’acteur à double personnalité dans Masque de mort, et le directeur de la maison de retraite de Profession honorable

o Robert DoQui (1934–2008), le chauffeur de bus, est un des quatre vigilantes d’Expédition punitive.

o Ben Frank (1934-1990), le vieil ami de l’inspecteur Clark, est un des truands qui font un casse raté avec l’inspecteur Keller infiltré dans Liberté sur parole, et le tueur liquidé pour avoir refusé d’abattre l’indic dans La cachette impossible.

o Howard Kunin remporta un ‘American Cinema Editors’ dans la catégorie Meilleur Montage d’Episode pour une série TV pour son travail sur cet épisode.

o Il y a cinq actes dans les épisodes de cette ultime saison, une pause publicitaire supplémentaire par conséquent. Le premier est très court, moins de trois minutes, et sert d’accroche.

o Ford est le fournisseur de la série et, évidemment, c’est la Porsche 911 qui ne démarre pas…

o Le regard de Stone tombe sur la photo de sa fille, Jeannie, et on suppose qu’il fait le rapprochement avec la victime, même si son discours sur Dobbs est désapprobateur.

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4. LA LIVRAISON
(THE DROP)


 

Trois truands enlèvent le fils d’un milliardaire et tuent sa petite amie. Le cerveau de la bande exige que Mike Stone remette la rançon, mais le policier est persuadé que c’est dans l’intention de le tuer.

Une intrigue classique mais efficace, portée surtout par l’interprétation de Karl Malden et d’Eugene Roche, qui est parfait en salopard revanchard. Ce dernier est Charley Springer, un truand que Stone a fait condamner, et pour prouver sa crédibilité, il tue de sang-froid la petite amie du fils du milliardaire lors de l’enlèvement.

Grâce aux écoutes et à une reconnaissance de voix (‘voice print’), Stone démasque Springer, avant que le policier ne soit baladé dans toute la ville, de cabine téléphonique en cabine téléphonique, pour la remise de la rançon. Le lieutenant, au bord de l’épuisement par manque de sommeil, est finalement livré à lui-même, ce qui vaut peut-être mieux vu l’incompétence flagrante de Robbins. Un scénario convenu (rançon, vidéo) mais plausible avec la sirène du train sur l’enregistrement comme piste. Tant que les histoires tiennent la route, le remplaçant de Keller peut rester transparent…

‘Daniel, if I don’t find out who tries to get me, I could be resting for a long, long time.’

 

o Metteur en scène: Harry Falk; scénaristes: Norman Lessing & Robert Malcolm Young; musique : John Peter Smalley.

 

o Guest Stars: Eugene Roche, Dabney Coleman, Joseph Hindy, Parker Stevenson.

 

o Cet épisode a été diffusé le 28 octobre 1976 sur ABC.

 

o Eugene Roche (1928-2004), Charley Springer, était connu pour ses nombreux rôles dans des comédies et il joue un détective dans plusieurs épisodes de la série Magnum. Il a joué aussi dans deux excellents épisodes de Kojak: Acts of Desperate Men et Out of the Frying Pan

o Joseph Hindy (1938), Eddie, a participé, entre autres, à trois épisodes de Kojak (Knockover, A Wind from Corsica, Monkey on a String) ainsi que deux d'Equalizer (le poignant Christmas Present et Heart of Justice)…avec ou sans barbe !

o Dabney Coleman (1932), Horvath, le père, a joué dans un autre épisode (l’insipide Fils de Jacob, où il interprète un homme d'affaires qui néglige son fils) mais il est connu pour son rôle récurent dans Boardwalk Empire.

 

o Connie Sawyer (1912-2018), la femme dont la voiture est réquisitionnée par Stone, a joué dans Requiem pour un meurtre (elle apprend à Keller qu’une femme était au presbytère). Elle a participé à deux épisodes de Kojak, mais elle est surtout connue pour Quand Harry rencontre Sally…. A 102 ans, elle tournait toujours !

 

o Lola Mason (1940), la femme en négligé interrogée par Robbins, a participé aux épisodes Un meurtre à dix dollars et La vedette.

 

o James Griffith (1916–1993), le père clochard de Springer,  est le clochard qui a reconnu Willis et le fait chanter au début du Fils de Jacob, et le propriétaire à l'haleine alcoolisée (décidemment !)  de l’appartement de Rudy à San Francisco d’En pays étranger.

 

o Le journal San Francisco Dispatch est fictif.

o L’épisode fut diffusé sur un créneau horaire de 55 minutes afin d’y glisser un bref message politique. 1976  était en effet une année électorale aux Etats-Unis. 

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5. AUCUN VICE MINEUR
(NO MINOR VICES)


 

Un père assassine tous les clients de sa fille, qui est étudiante, mannequin, mais surtout call-girl.


Certains critiques américains vantent cet ultime opus des SOSF pour la qualité des scénarii. Sceptique, je dois avouer que, pour l’instant, le départ de Douglas est compensé par des histoires solides, policières à part entière, bien plus intéressantes que les dernières de la saison précédente.

 

Cindy Lawson (Maureen McCormick) est une jeune étudiante engagée dans le mannequinat, mais elle est en fait surtout une call-girl très demandée au grand dam de son père (excellent James Olson) ; celui-ci trucide tous les rebuts (‘scum’) qui ‘souillent’ sa fille, sans que celle-ci, admirative de son ‘daddy’, ne se doute de quelque chose. La balistique met Stone et Robbins sur l’affaire car ils cherchent un lien qui unirait deux victimes - en fait, une partie de poker -, mais c’est une troisième qui leur permet d’approcher Cindy Lawson, la délurée qui embrasse tous les hommes sur la bouche, y compris son père et Robbins ! La première rencontre des policiers avec Cindy est intrigante, avant qu’ils ne découvrent plus tard dans une scène choc au bureau de Stone que la jeune femme se prostitue allègrement.

Un excellent épisode, très bien interprété avec quelques autres passages intéressants – l’arrivée de l'espiègle Cindy à la chambre d’Harry, la surprenante relation père/fille, le final dans l’entreprise de Delman et la dernière réplique incroyable de Cindy répondant au ton paternel de Stone (‘Why ?) ! Après tout, Cindy a l'âge de Jeannie. Un peu plus et Stone perdait son coéquipier après quatre aventures lorsque Robbins est confondu avec un client; du coup, il ne fait pas la fin et personne ne s'en rend compte... Il décrit néanmoins à Stone le tireur et le lieutenant peut (enfin) mettre un nom sur le tueur !

‘I guess I’m not here to talk about my sex life’. ‘I think we are’.

 

o Metteur en scène : William Wiard ; scénariste : Arthur Bernard Lewis.

 

o Guest Stars : Maureen McCormick, Lou Frizzell, James Olson (Special Guest Star).

 

o Cet épisode a été diffusé le 4 novembre 1976 sur ABC.

 

o Lou Frizzell (1920-1979), Harry, le client de la call-girl dont la vie est menacée, avait deux premiers rôles assez mineurs dans la série : il est le réceptionniste de l’hôtel où la victime a séjourné dans le pilote, et le témoin récalcitrant dans Les victimes . Ensuite, il est au centre de Transparence, où il interprète un sniper qui tire au hasard sur les occupants d'une tour récemment construite et exige un million de dollars. 

 

o James Olson (1930), Lawson, a joué dans deux autres épisodes : paradoxalement, il est un tueur fanatique de prostituées dans Le premier jour de l’éternité, et le directeur de la clinique de L’asile. Habitué des séries, il a disparu des écrans au début des années 90.

 

o Terrence O’Connor est Maggie Ames, la jeune femme assassinée par son amant (Barry Sullivan) dans la première scène de Dernière heure, et Sylvia, la belle-sœur d’Eddie, le petit truand traqué, dans Ma maison est une prison. Elle apparaît ici dans une seule scène ; Miss Frazier, la directrice de l’agence de modèles, interrogée par Robbins, et le policier, un peu nigaud, tente vainement de la draguer…Keller s'y serait pris autrement.

o Royce D. Applegate (1939-2003), le détective, engagé par la femme d’une victime, qui fournit le calepin aux policiers, est l’armurier qui accepte, contre une forte somme d’argent, de vendre une arme au père de l’enfant assassiné dans L’albatros, Joe, le plus jeune des deux convoyeurs du chargement radioactif, dans L’or mortel, et le fils du viticulteur d’En pays étranger. L’acteur est décédé le premier janvier 2003 dans l’incendie de sa maison.

o Comment interpréter la dernière image de l’épilogue : Cindy s’éloigne avec un gros plan sur son roulement de popotin, puis lorsqu'elle disparaît du cadre, la caméra se fixe sur un panneau de signalisation à l’arrière-plan: ‘Do not enter – Wrong way’….

 

o Lieux de tournage: George Washington High School, Connecticut Street (la maison des Lawson). 

 

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6. CAS DE DÉMENCE
(IN CASE OF MADNESS)

Un chanteur-compositeur est suspecté d’avoir assassiné son producteur.

Après une séance de répétition, les membres d’un groupe musical quittent les studios. Peu après, le manager est retrouvé assassiné. Le chanteur B.J. Palmer, qui avait eu une violente altercation avec le producteur, est suspecté mais introuvable. 

Un épisode bien ennuyeux et l’interprétation médiocre ne relève pas le niveau (sauf Karl Malden bien entendu). Stone et Robbins doivent trouver le membre du groupe qui est revenu dans le bâtiment, surtout qu’une deuxième victime semble accréditer la thèse que l’assassin a été vu. B.J. Palmer n’est pas le coupable, on le pressent, et la jolie brune Lois Flynn, son impresario, est bien la tueuse pour des motivations aussi plates que le scénario. B.J. rend visite à son médecin pensant avoir agi en crise de démence congénitale (sa vision troublée est bien rendue à l'écran), mais ces séquences ne sont que du remplissage, comme les longues partitions musicales non créditées au générique. 

 

‘Doctor, is B.J. capable of killing?’

 

o Metteur en scène : Barry Shear ; scénariste : John W. Bloch.

 

o Guest Stars: Desi Arnaz Jr., Jess Walton, Conrad Janis, Lazaro Perez, Betsy Slade.

 

o Cet épisode a été diffusé le 11 novembre 1976 sur ABC.

 

o Jess Walton (1949), Lois Flynn, a joué dans quelques séries comme Le sixième sens, L'homme de fer, Cannon, Starsky & Hutch, et surtout dans l’épisode Die Before They Wake de la première saison de Kojak. Elle sombra ensuite dans 1446 épisodes des Feux de l'amour (série en cours). A noter que le rôle d'ex-junkie dans Kojak est prémonitoire car elle a subi une cure pour l'alcool et la drogue en 1980.

 

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7. JUSQU’A CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE
(TILL DEATH DO US PART)

Stone doit protéger la femme d’un comptable influent du crime organisé apparemment assassiné.

 

Cette histoire est un peu particulière pour plusieurs raisons ; l’action se passe dans le New Jersey et à Chicago – premier acte - avant d’échouer à Frisco et elle n’est pas une enquête traditionnelle. Mike Stone se retrouve mêlé, grâce à son honnêteté reconnue, à la protection d’un témoin, capable de livrer des documents sur des pontes du crime organisé et des huiles impliquées. Persuadée que son mari a été liquidé, Maggie Jarris s’est enfuie précipitamment et elle est prête à tout déballer. Progressivement, une complicité s’instaure avec le lieutenant alors qu’elle est pourchassée par les tueurs de la mafia, qui ont brûlé sa demeure et assassiné son beau-frère et sa femme.

 

L’intérêt de l’épisode réside principalement dans l’interprétation de Jessica Walter et quelques scènes d’action dans la seconde partie, en particulier la fusillade à l’appartement et le rendez-vous final. Sinon, Stone/Malden est le vieux renard qui trouve une solution à tout problème (les appels téléphoniques, l’appartement), même à ses erreurs (‘Then, I came straight here. That was my mistake’). Il y a quelques bavardages qui ralentissent le récit (Maggie et Robbins sur la jetée) et on regrette qu’Harry Guardino, ‘special guest star’, ne soit présent que dans seulement deux séquences, mais l’épisode est bien joué et palpitant jusqu’au bout, car la mafia semble avoir des pions partout, y compris dans le garage de la police !

 

‘Daniel, if you ever find a girl like Maggie, marry her! Good lady.’

 

o Metteur en scène : William Wiard; scénariste : John D.F. Black.

 

o Guest Stars: Jessica Walter, Michael Baseleon, John Milford, Harry Guardino (Special Guest Star).

 

o Cet épisode a été diffusé le 18 novembre 1976 sur ABC.

o Troisième et dernière histoire écrite par John D.F. Black après Le harem et Coup monté, saison 2. 

o Jessica Walter (1941), Maggie Jarris, a participé à un autre épisode des SOSF : Le timbre de la mort de la seconde saison. Elle y incarne la femme de l’assureur, qui a tout manigancé, malgré les apparences. Elle a fait du théâtre et quelques films dont Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me) en 1971.Elle est Evelyn, la femme qui persécute Eastwood dans son premier film en tant que réalisateur. Le rôle de cet épisode lui valut d'être nominée pour un Emmy. Elle a joué dans de nombreuses séries américaines à partir des années 60. 

o Harry Guardino (1925-1995), Ben Jarris, est le lieutenant Bressler, le supérieur de Dirty Harry, et le détective Bonaro, l'adjoint de Madigan (Richard Widmark). Il a joué dans de nombreux films et séries policiers : Les Incorruptibles (dans trois excellents épisodes), Un shérif à New York, Police Story, Hawaii, police d'état et un superbe épisode de Kojak, où il est le détective Benny Fiore dans Dead on His Feet ...

 

o Stephen Oliver (1941-2008), Shandy, un policier de l’escorte, le premier abattu par le laitier, est l’assassin de Jo Ann Harris dans Mésaventures de la première saison, et Mark Dillon, le petit ami vers lequel les soupçons se portent, dans La chapelle des damnés.

 

 o Maggie Jarris passe la nuit dans la chambre de Jeannie, la fille de Stone : ‘That was my daughter’s room’. 

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8. L’ENFANT DE LA COLÈRE
(CHILD OF ANGER)

Une adolescente s’accuse d’un crime auquel elle a été témoin dans le but de nuire à sa mère.

 

Melanie Desmond est présente, cachée, quand l’amant de sa mère est tué accidentellement sur un parking par les deux hommes de main d’un caïd à qui il devait une grosse somme d’argent. Julia Desmond, créatrice de vêtements, est stupéfaite lorsque sa fille s’accuse du meurtre. Rapidement, Stone et Robbins pensent que Melanie veut protéger sa mère (passage des gants brûlés dans la cheminée), alors que la jeune fille, déconsidérée et dénigrée, désire se venger d’elle (la ‘pauvre’ est surnommée par sa mère : ‘dumpling’, boulette). C’est sans compter avec le gangster qui charge ses tueurs de liquider ce témoin potentiellement gênant.

 

Un petit épisode sans prétention, ni réel suspense. Même Karl Malden ‘déroule’ sans conviction dans cette histoire inintéressante, où Richard Hatch démontre une fois de plus qu’il n’arrive pas à la cheville de Michael Douglas. Ni l’intrigue, ni les personnages ne sont mémorables et même le meilleur passage, le final, lorsque Ethan pénètre dans la maison pour tuer Melanie, est quelconque. Suivant.

 

‘They can’t do anything to me anyway. I’m a juvenile’.

 

o Metteur en scène : David Whorf; scénariste: Charles Larson.

 

o Guest Stars: Dorothy Malone, Leslie Ackerman, Jerry Douglas, Guy Stockwell, Tom Drake, Steve Sandor.

 

o Cet épisode a été diffusé le 2 décembre 1976 sur ABC. 

 

o David Whorf  n’a réalisé que cet épisode, mais il fut ‘assistant director’ sur quatorze autres.

 

o Dorothy Malone (1924-2018), Julia Desmond, a commencé sa carrière en 1943 et elle se retira en 1992 (dernier rôle dans Basic Instinct) après 50 ans dans l’industrie du cinéma. Notons ses participations aux séries Peyton Place (342 épisodes !), mais aussi Les Incorruptibles, L’homme de fer, Sergent Anderson.

 

o Jerry Douglas (1932), le tueur Ethan Prince, a deux autres participations à la série : il est l’officier Murphy qui décrit la scène du crime à Stone dans  Expédition punitive, et l’inspecteur Benson d’Un meurtre à dix dollars.

 

o Steve Sandor (1937-2017), le tueur Manning, a joué également dans deux autres épisodes: il est le tueur qui abat le témoin dans les locaux de la police lors de la séquence d’ouverture d’Information mortelle, et le mafieux Charley Albanese, descendu par la tueuse Sydney dans le final des Espèces les plus mortelles.

 

o Pat Renella (1929-2012), Jerry Stillman, tué dans la première séquence sur le parking, est le gangster Canetti qui fait assassiner l’indicateur Benjy dans Pas d’insigne pour Benjy.

 

o Lieux de tournage : Vallejo Street (l’appartement des Desmond), Washington Square (Mélanie retrouve son père). 

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9. HOT-DOG
(HOT DOG)

Sur fond d’enquête policière, Jeannie Stone s’éprend d’un motard de la police, au grand dam de son père.

 

J’aime bien cet épisode car il marque la fin d’une époque. Pour la dernière fois, Virgil W. Vogel est derrière la caméra et Darleen Carr/Jeannie Stone, la sympathique fille du lieutenant, participe à sa pénultième aventure. Tous deux ont débuté dans l‘excellent épisode Au-delà de la haine de la première saison.

 

L’intrigue par elle-même est quelconque et l’enquête sommaire : un trio de truands, motards confirmés, dévalise un fourgon et la graisse spéciale qu’un malfrat a laissée sur la pédale de frein de la camionnette causera leur perte. Alors que Stone et Robbins consultent les trois garages dépositaires de ce produit, le motard de la police Larry Wilson possède une longueur d’avance sur le duo grâce à son expérience des deux-roues.

 

Le récit est centré sur Larry Wilson et sa relation avec Jeannie, qui cause beaucoup de soucis au lieutenant. Ce dernier considère en effet que Wilson est un ‘hot dog’, un policier qui fonce sans se soucier des conséquences, et il voit d’un très mauvais œil que sa fille s’amourache d’un type pareil. Les relations père/fille Stone ont toujours été source d’humour et c’est le cas encore une fois. Parmi les nombreuses scènes intéressantes, notons le télescopage de la moto de Wilson avec la nouvelle voiture de Stone et Robbins pendant la poursuite, la première rencontre Jeannie/Wilson, lorsque le motard verbalise la jeune femme avant de l’inviter à diner et la préparation de Jeannie pour son ‘date’. Le jeu de Malden/Stone est superbe par son changement d’attitude lorsqu’il ouvre la porte d’entrée à Wilson ('We've already met!') et qu’il attend le retour de Jeannie (‘I’ve thought I heard something’), sans oublier les sermons de père attentionné et réaliste dont le meilleur est lors de la visite de Jeannie dans le bureau du lieutenant. Du grand Malden. 

 

Jeannie est sur le point de se marier avec Wilson (Don Johnson, huit années avant Miami Vice, porte la moustache !) mais elle se rend compte qu’elle ne supporterait pas la perte du motard alors qu’il vient d’être blessé. Elle préférerait qu’il travaille en sécurité derrière un bureau et elle repart finalement finir ses études d’archéologie dans l’Arizona.

 

Cet épisode à part, sans véritable enquête, est sympathique malgré quelques scènes niaiseuses longuettes (Wilson/Jeannie au restau et devant le feu) et le sourire benêt habituel de Robbins/Hatch, mais les passages de comédie, une fois n’est pas coutume, compensent largement.

 

‘He thinks he’s going to solve the case all by himself. He’s a real hot dog’.

 

Metteur en scène : Virgil W. Vogel ; scénariste : Guerdon Trueblood ; musique : Richard Markowitz.

 

o Guest Stars: Don Johnson, Mario Roccuzzo, Gerald McRaney, Darleen Carr (Special Guest Star).

 

o Cet épisode a été diffusé le 9 décembre 1976 sur ABC.

 

o Virgil W. Vogel (1919-1996) réalisait là son vingt-neuvième et dernier épisode de la série. Il est le metteur en scène le plus fécond de la série et il participa à toutes les saisons : deux épisodes de la première saison, six de la seconde, six de la troisième, douze de la quatrième et trois de la cinquième. Il débuta sa carrière en 1956 et d’autres séries portent sa griffe : La grande caravane (58 épisodes), La grande vallée (48), Mission impossible (5), Sur la piste du crime (37), Police story (9)…

o Onzième et avant-dernière apparition de Darleen Carr (1950) dans le rôle de Jeannie Stone, la fille du lieutenant. Elle est ici en ‘special guest star’.

o Don Johnson (1949), Larry Wilson, est surtout connu pour les rôles du détective James Crockett dans 111 épisodes de Deux flics à Miami et Nash Bridges, également policier à San Francisco, dans 122 épisodes de la série homonyme.

o Mario Roccuzzo (1940), Marty, un des truands, débuta sa carrière dans l’épisode Nicky de la seconde saison des Incorruptibles en 1960.

 

o Gerald McRaney (1947), Buck, un des truands, est le mari de Jodi, abattu lors du hold-up de la première séquence de Silence mortel, ce qui déclenche l’esprit de vengeance de la jeune femme envers Mike Stone.

 

o Lester Fletcher (1922–1989), le bijoutier, est l’éditeur maitre-chanteur abattu en rentrant chez lui dans La mort et les élus .

 

o Sam Edwards (1915–2004), Roger, l’employé du garage, est un des clochards dans La légion des épaves, le dernier épisode de la première saison, et le déguenillé aviné témoin du meurtre de Liberté sur parole

 

o Le titre français est identique à l’original, ce qui a évité des bévues comme Police Buff (autre terme spécifiquement policier) traduit par Le coup de bluff…

 

o L’accrochage entre la moto de Wilson et la voiture banalisée de Stone et Robbins a lieu à Leavenworth Street.

 

o Sur le PV, on peut lire que l’action se situe le jeudi 7 octobre 1976 et l’adresse de Mike Stone est 762 Maryvale. La date de naissance de Jeannie est le 16 août 1954…et l’actrice Darleen Carr a été rajeunie de quatre années !

 

o Robbins boit du jus de carotte. Une spécificité du personnage de cette cinquième saison…'Stop drinking so much coffee. It makes you nervous. How about trying some nice fresh carrot juice?'.

 

o Lors du dernier épisode de la seconde saison, La mort et les élus, Stone reçoit une montre de valeur avec l'inscription : 'To Mike Stone, in appreciation of 23 years of faithful service.' Trois saisons plus tard, Mike Stone fait état de 24 ans dans les forces de police…

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10. LE CHATEAU DE LA PEUR
(CASTLE OF FEAR)

La paranoïa conduit un homme à transformer sa maison en forteresse et à commettre l’irréparable en abattant un policier qu’il avait pris pour un rôdeur.

 

Parce qu'il était membre d'un jury trois ans auparavant et qu’il a fait condamner plusieurs personnes, Alfred Mossman croit que quelqu'un le suit nuit et jour. Il reçoit également des appels anonymes et il n’envoie plus sa fille à l’école avant de décider de ne plus aller travailler. Lorsqu’il tue un policier, pensant avoir affaire à un assaillant, Mossman cache l’arme et oriente l’enquête de Stone et Robbins vers un homme qu’il a fait condamner, mais la description ne correspond pas.

 

Cet épisode conte le drame de la famille Mossman barricadée chez elle, car le père, paranoïaque, ressent un sentiment de persécution qui le conduit jusqu’à un point d'irrationalité et de délire (le piquenique dans le salon). Pat Hingle est extrêmement convaincant dans ce rôle délicat, particulièrement lors des crises colériques, et on ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec Tissu de mensonges de la saison précédente, où l’acteur était un représentant de commerce affabulateur, qui fournissait un portrait-robot d'un individu cagoulé . L’intrigue s’avère néanmoins mince pour la durée d’un épisode, et la sauce est rallongée avec la tentative d’Herrick, le truand incriminé, pour revoir sa femme.

 

Les meilleures scènes sont le premier acte ‘Help me, please !’ (rétrospectivement !), Robbins et la ravissante E.J. Peaker au lavomatique, l’appel anonyme auquel répond Stone chez Mossman, ce qui entretient le peu de suspense de l’épisode, et le final.

 

‘Psycho enough to kill a cop?’

 

Metteur en scène : Allen Reisner; scénariste : James Menzies.

 

o Guest Stars: Pat Hingle, Edward Walsh, E. J. Peaker, Dawn Lyn, Pat Crowley (Special Guest Star).

 

o Cet épisode a été diffusé le 23 décembre 1976 sur ABC.

 

o Allen Reisner (1924-2004) a réalisé deux épisodes de la série (celui-ci et Qui a tué Helen French ?), trois des Incorruptibles (dernière saison), deux épisodes de Kojak et 13 d’Hawai, police d’état, entre autres.

 

o Pat Hingle (1924-2009), Alfred C. 'Al' Mossman, a souvent été vu dans des séries télévisées américaines de 1951 à 2001 ! Il a joué, entre autres, dans deux épisodes des Incorruptibles et deux des SOSF, l’autre rôle étant celui d'un menteur mythomane dans Tissu de mensonges.

 

Edward Walsh (1928-1997), Herrick, le repris de justice, est le truand qui veut venger son frère dans La fuite désespérée.

 

o Al Nalbandian (1921-2017), le patron de Mossman, a joué dans trois autres épisodes (pas toujours crédité au générique) : La légion des épaves, Coup monté et Le procès de la terreur.

 

o Lieux de tournage : Wisconsin Street (les deux jeunes à la cabine téléphonique), Burlingame, à environ 20 kilomètres au sud de San Francisco (la maison des Mossman).

 

o Stone appelle Sekulovich pour boucler Herrick. C'est un clin d'œil personnel, car Sekulovich est le nom serbe de Karl Malden : Mladen Sekulovich.

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11. UN DERNIER TOUR
(ONE LAST TRICK)

Une ancienne prostituée reprend du service pour aider la police à coincer le meurtrier d’une amie, qui était toujours en activité.

 

L’intrigue, conventionnelle sur certains aspects, fonctionne néanmoins très bien et intéresse par ses rebondissements jusqu’au final, même si celui-ci, en deux temps, est le point faible.

 

Un officier de police est victime d’un attentat à l’explosif (pourquoi compliquer ?) sur la Marina, alors qu’il prenait des photographies d’une réception mondaine en dehors de ses services.  Stone et Robbins découvrent rapidement que le policier était en ménage avec Joy Adams (la ravissante Sherry Jackson), une poule de luxe qu’il essayait de sortir du business. Joy est à son tour liquidée (quelle idée de s’enfuir dans une ruelle en cul-de-sac !) et sa meilleure amie, Carol Revson, une ancienne prostituée devenue fleuriste, décide, malgré les objections de Stone, d’infiltrer le réseau du souteneur Malone, lui-même sous la coupe de l’impitoyable Halsey, l’organisateur de réceptions tarifées ; Phillip Pine est excellent en salopard (scène des gifles), sûrement des réminiscences de ses nombreux passages aux Incorruptibles.

 

Les acteurs sont bons ou excellents, et la jolie Lee Purcell crève l’écran, dans le rôle de Carol Revson, par ses moues déconcertantes : le premier interrogatoire à la cafétéria avec Stone sarcastique et Robbins neuneu est excellent. L’inspecteur tombe sous le charme de la jeune femme et fait même le planton devant sa boutique, mais on regrette dans ce genre de scène que Michael Douglas ne soit plus là, car l’épisode aurait gagné en crédibilité et le râteau de Dan dans l’épilogue est bien savoureux.

 

‘We can’t stop her, so maybe we can use her’.

 

o Metteur en scène : Kenneth Gilbert ; scénaristes : Chris Kazan, Gloria Goldsmith & Jack B. Sowards.

 

o Guest Stars: Lee Purcell, Michael Bell, Peter Brown, Sherry Jackson, Richard Lenz.

 

o Cet épisode a été diffusé le 6 janvier 1977 sur ABC. 

 

o Lee Purcell (1947), Carol Revson, a commencé sa carrière en 1969 et on a le plaisir de la voir dans Bonanza, Cannon, Hawaii, police d’état, Magnum, MacGyver, La loi est la loi, Arabesque, Persons Unknown

 

o Phillip Pine (1920-2006), l’ignoble Carl Halsey, est le commercial que la prostituée essaie de racoler dans la première scène du Premier jour de l’éternité et Dave, le policier qui enquête à l’hôtel d’Eddie, lorsque celui-ci, traqué, était attendu par deux tueurs à sa chambre dans Ma maison est une prison. Il est également le sergent Woody Foster, qui s’entretient avec Stone et Keller sur un meurtre similaire non résolu dans le même hôtel (la première scène des policiers dans Masque de mort).

 

o Michael Bell (1938), Nick Malone, est le prisonnier O’Brien, dont la femme est assassinée, dans l’épisode La cachette impossible.

 

o Lieux de tournage : Marina, Hyde Street (le magasin de Carol).

 

o Lorsque Carol est attaquée dans son appartement, Halsey manie un revolver puis un pistolet semi-automatique dans la scène suivante (Source : TV.com).

 

o Le beeper utilisé fait dater l'épisode au temps du portable, comme dans Profession honorable.

 

o Une réplique croustillante de Carol à une p’tite jeune nouvelle dans le métier : ‘Lot of energy and no technique !’. Et, évidemment, la répartie à Robbins, alors qu’elle vient d’être ramassée et ramenée au poste en tenue rouge sexy moulante : ‘I don’t have time for you now, honey. But you come back when your girlfriend’s asleep.’

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12. NE FAIS PAS LE SINGE
(MONKEY IS BACK)

Un individu tue méthodiquement plusieurs anciens élèves d’une High School, de la classe 1956.

 

Charley Belasco, un être acariâtre, vient de purger vingt ans de prison pour meurtre et il est dorénavant en probation dans une usine de découpe de viande. Néanmoins, il est plus préoccupé par l’élimination systématique des membres des Saints de la classe 1956 de Fairmont, un gang auquel il n'avait jamais pu appartenir. Belasco a tué un épicier pour le rite initiatique du cercle de voyous, ce qui lui a valu ces années de réclusion, et il se lance dans une croisade vengeresse.

 

Une enquête intéressante, et Mike Stone pourrait, encore une fois, se passer de son jeune inspecteur superflu qui rentre juste de vacances ; Robbins a le don de poser des questions stupides. Le lieutenant fait le rapprochement entre trois meurtres grâce au graffiti ‘Monkey’ inscrit à proximité des corps. Cette inscription permet la fausse piste longue mais nécessaire, avant que le dénominateur commun ne dirige les investigations vers Fairmont High et la liste alphabétique des Saints. Une vengeance ressassée pendant vingt ans, bien démontrée dans la scène de la tombe du membre décédé que Belasco a taguée ‘Monkey’. Le final allie justement sérieux et humour - la réunion des anciens élèves et la surveillance de la prochaine victime - et constitue un dénouement intéressant.

 

L'ensemble a quelques longueurs (scènes à l’usine de viande, fausse piste, élaboration du croquis), mais l'épisode est solide. La meilleure séquence, pourtant anodine, est l’arrestation de Pellegrino au salon de massage et son alibi : un film confisqué dans un cinéma porno! Quant à l’interprétation de Gary Lockwood (Charley Belasco), elle est convaincante, mais d’autres tueurs en série ont marqué SOSF d’une empreinte plus conséquente, comme le tueur à l'harmonica (Joe Don Baker, Au-delà de la haine) et l’assassin de prêtres (Peter Strauss, Pour l'amour de Dieu).

 

‘I’m looking for one common denominator, Daniel, that’s all we need’.

 

o Metteur en scène : Richard Lang ; scénariste : Sean Baine.

 

o Guest Stars: Gary Lockwood, Fred Sadoff, Art Metrano (Special Guest Star).

 

o Cet épisode a été diffusé le 13 janvier 1977 sur ABC.

 

o Troisième et dernier épisode écrit par Sean Baine, après Transparence et Le monde interdit, saison 4.

 

o Dernière des dix apparitions, étalées sur les cinq saisons, de Fred Sadoff (1926-1994) qui est le psychologue Lenny Murchison. Il dit dans l’épilogue qu’il va écrire un livre : "Support Your Local Police ... Steal." Stone répond:  "You know, you've got taste, just like this hot dog," et lui donne son hot-dog… Sadoff devint célèbre avec un rôle marquant dans L’aventure du Poséidon. Il est décédé du sida.

 

o Francine York  (1936-2017), Betty Johnson la danseuse, qui met le grappin sur Mike Stone, qui prétend être un prof, a joué dans deux autres épisodes : Les oiseaux de proie et Le monde interdit : ‘I always go for older, more mature type of man.’ 

 

o Lieu de tournage : Washington Tower Apartments (l’appartement de Rossiter).

 

o Sûrement le titre français le plus ridicule de la série. En tout cas, il n’a rien à voir avec l’histoire.

 

o Fairmont est le nom d’un hôtel, et pas d’une école, de San Francisco. La construction débuta en 1902.

 

o Les commentaires de Stone démontrent que les murs de la ville étaient déjà considérablement souillés de graffitis en 1976 : ‘There is so much graffiti around these days, nobody pays much attention to it’. 

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13. LES CANNIBALES
(THE CANNIBALS)

Le fils d’un puissant gangster du syndicat abat un collecteur de fonds et un policier, et subtilise ainsi un quart de million de dollars de paris illégaux à son père. Traqué, il décide de témoigner contre son paternel au Grand Jury pour bénéficier de la protection de la police fédérale.

 

Ron Maguire, le fils exclu, est le personnage central de cette histoire prenante, au concept simple : Stone et Robbins veulent coincer le rejeton du gangster pour meurtres, alors que son père engage un tueur de Cincinnati afin de le réduire au silence définitivement !

 

Après les deux meurtres de la première scène, l’enquête de Stone consiste à se renseigner auprès d’un laveur de voiture (scène comique où Robbins est mis sur la touche). La demande de compromis de Maguire fils avec les Fédéraux résume le reste de l’intrigue à un changement régulier de cachettes et à la tentative de la police d’avoir son mot à dire, mais Stone doit attendre son tour. Entre-temps, le lieutenant cherche les preuves incriminant Ron dans le double meurtre, et c’est chose faite en retrouvant l’arme dans un …pot de fleurs ! En se servant de Ron comme appât, le traquenard de Bradley, l’agent fédéral en charge pour coincer le tueur (et l’abattre), profite au fils Maguire qui s’échappe et donne rendez-vous à son père pour négocier. Les deux Maguire sont alors ramassés par Stone à l’affut, après une bonne poursuite en voiture. 

 

Un excellent épisode au rythme soutenu et aux dialogues percutants (‘only steal from strangers’) avec de superbes plans de Walter Grauman de retour derrière la caméra, après une trop longue absence. Même l’épilogue – chose rare - fait partie intégrante de l’intrigue, qui ressemble à celle de Jusqu’à ce que la mort nous sépare où Stone doit protéger l’épouse d’un gangster de la mafia. A noter la réplique de Robbins qui, une fois n’est pas coutume, a raison de critiquer la dureté de Stone envers Bradley.

 

‘He's a cannibal! Tell them he's my son when he's dead. As long as he's alive, he's my enemy.’

 

o Metteur en scène : Walter Grauman ; scénaristes : Glen Olson & Rod Baker.

o Guest Stars: Tim O’Connor, Andrew Robinson, Len Birman, Mark Goddard, Michael Strong.

o Cet épisode a été diffusé le 20 janvier 1977 sur ABC.

o Walter Grauman (1922-2015) a réalisé douze épisodes de la série : dix de la première saison et deux de la cinquième ; celui-ci et Faisons comme si nous ne nous connaissions pas .

o Tim O'Connor (1927-2018), Frank Maguire, joua trois fois le rôle du lieutenant de la police de San Francisco Roy Devitt lors des saisons précédentes. Ses apparitions sont espacées car les deux premières remontent à la première saison : Trente ans de service (épisode 1) et La piste du Serpent (épisode 21), tandis que l’autre se trouve dans la troisième saison (La fin). Ici, il est de l’autre côté de la loi !

o Andrew Robinson (1942), Ron Maguire, est surtout connu pour son rôle de tueur infâme dans Dirty Harry en 1971. Il a joué dans un autre épisode de la série, En plein délire, où  il est Archie, un ancien collègue de Keller, qui, pris de remords, permettra de tendre un piège au 'méchant' (Charles Cioffi). Un rôle et un épisode beaucoup moins passionnants que Les cannibales.

o Michael Strong (1918-1980), Stockwood, le District Attorney, a joué dans trois autres épisodes de la série : il est un des truands de Chambre d’en face, Al, le chef de la sécurité de l’hôtel et ancien flic, dans Le labyrinthe et le clown Red du Clown de la mort. C’était un ami de Karl Malden.

o Johnny Weissmuller Jr (1940-2006), Duke Barrett, l’homme de main abattu dans la première scène, est le fils de l’interprète de Tarzan. Il a joué dans deux autres épisodes de la série : Coup monté, où il est le policier infiltré aux faux airs de Serpico abattu pour compromettre Stone, et Les espèces les plus mortelles.

o Lieux de tournage : Baker Street (maison de refuge), Ellis Street (Senator Hotel, où l’US Marshal est tué), Hyde Street (Ben-Hur Apartments, l’appartement de Ron Maguire), Battery Godfrey (Maguire père rencontre son fils). 

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14. QUI A TUÉ HELEN FRENCH ?
(WHO KILLED HELEN FRENCH?)

Un homme est accusé d’avoir tué sa femme au cours d’une dispute alors qu’il était ivre, mais il ne se rappelle de rien.

 

Doug French, un ivrogne violent et irascible, frappe sa femme Helen après une soirée arrosée entre amis. Une relation de la victime prévient la police et affirme que l'homme a tué son épouse. Mais le meurtrier présumé ne se souvient plus de rien et, malgré les taches de sang retrouvées dans l’appartement, Stone ne parvient pas à confondre le suspect sans le corps. Le mari incrédule prétend que sa femme va revenir, alors qu’un bout de chemisier récupéré dans la cheminée et la présence de son sac à main laissent supposer le contraire.

 

La nuit de la disparition, la voiture de Doug French a embouti un autre véhicule, et des mégots avec du rouge à lèvres trouvés dans le cendrier orientent les investigations vers une fumeuse, ce que n’était pas Helen French. Les policiers enquêtent auprès des proches, dont les noms figurent sur le carnet d’adresses d’Helen. Ainsi, les deux rencontres pleines de sous-entendus de Stone avec Angela Somes, une call-girl raffinée et entreprenante avec le lieutenant ('Interior decorating is not my department'), sont particulièrement intéressantes, car la première entrevue permet de retrouver la trace de la ‘fumeuse’ – the mystery woman-, Susan Ross (la jolie Trish Stewart), la maitresse de Doug ; elle affirme que celui-ci est venu la voir le soir de la disparition et elle essaie d’en profiter pour lui extorquer de l’argent. Les policiers vont également faire progresser le puzzle qui passe par un hôpital et une troupe théâtrale. 

 

Cet épisode fait partie de ceux pour lesquels il faut en écrire le moins possible afin de préserver le suspense. Ce drame psychologique est un bijou et le final, à glacer le sang, n’est surtout pas à divulguer (à ce propos, ne lisez pas la distribution sur les sites avant de visionner l’épisode…). L’interprétation des deux acteurs principaux, Alan Fudge et Marlyn Mason, est impeccable. Le suspense est entretenu magistralement avec, entre autres, les délires alcooliques de Doug French, qui le convainquent qu’il est vraisemblablement l’assassin de sa femme. Une excellente enquête policière à rebondissements et au twist final inoubliable sur fond de problème sociétal toujours d’actualité.

 

‘She hid the body for you. Take a good look at the woman you killed!’

 

o Metteur en scène : Allen Reisner ; scénariste : Robert W. Lenski.

 

o Guest Stars: Marlyn Mason, Alan Fudge, John Kerr, Trish Stewart (Special Guest Star).

 

o Cet épisode a été diffusé le 3 février 1977 sur ABC. 

 

Alan Fudge (1944-2011), Doug French, a débuté dans un groupe de musique folk, Ash Alley Singers, avant de se tourner vers le métier d'acteur. Il commença sa carrière dans Gunsmoke en 1972. Il a tourné ensuite dans un grand nombre de séries de renom,  dont Kojak, où il est Gus, le tueur Excalibur, dans le somptueux épisode, Girl in the River. Il a joué aussi dans un autre épisode de la série : La neige empoisonnée, le premier de la quatrième saison, dans lequel il interprète le collègue du policier aveuglé par la vengeance. 

 

o  John Kerr (1931-2013) est apparu huit autres fois dans le rôle de l'Attorney Gerald O'Brien lors des trois premières saisons (ici, il est barbu). Kerr était réellement un avocat en exercice, à Encino, en Californie à partir de 1970 jusqu'à sa retraite en 2000.

 

o Jay Jacobus (1921), le juge Farley Baker, est le manager de l’hôtel d’Au milieu des étrangers, également le juge de L’albatros et du Coup de bluff, le père richissime de la conquête du meurtrier de Trahie et le directeur de l’école dans Les déserteurs.

 

o Dan Ferrone (1937-1999), l’ancien collègue de Doug, interrogé par Robbins, qui fournit le nom de l’hôpital, est le témoin du meurtre, interrogé par Keller, dans Liberté conditionnelle et le mari de la femme agressée des Victimes.

 

o  Cet épisode permit à la série de revenir en prime-time sur ABC après avoir été brièvement précédée par le lancement de Roots (Racines).

 

o  La fameuse phrase : ‘Sekulovich, book her’ est présente après l’interrogatoire de Susan Ross.


o  Lors de la discussion Susan/Doug, on aperçoit le restaurant italien de fruits de mer Alioto’s. Il est toujours là au 8 Fishermans Wharf. 

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15. UN BON POLICIER, MAIS…
(A GOOD COP… BUT)

Un inspecteur de police est témoin du meurtre d’un collègue, et le gangster incriminé, un gros bonnet de la drogue, tente de faire chanter le fonctionnaire sur son homosexualité.

 

Pour faire condamner un assassin, un inspecteur des narcotiques Dave Lambert, qui a assisté à la fusillade mortelle lors d’une descente de police dans un entrepôt, doit révéler au tribunal son homosexualité, un secret jamais divulgué à son entourage. Lambert essaie de coincer Birmingham depuis des années, et le second témoin, un indic, est en fuite après qu’une bombe ait fait exploser son appartement. Par conséquent, le policier préfère devancer le truand en prévenant lui-même ses supérieurs, mais retrouver Moonshine, l’indic, est néanmoins nécessaire…  

 

Un épisode délicat pour les années 70, qui n’a pas dû être diffusé sur toutes les chaines locales américaines. Barry Primus joue juste ce flic homo, qui n’est pas une folle, bien mieux en tout cas que Robert Drivas, policier très maniéré, dans Le monde interdit. Comment cette histoire fut ressentie à l’époque ? Le politiquement correct n’était pas le critère de pensée et le scénario fait seulement part de clichés et des a priori de collègues qui demandent leur mutation (son coéquipier revient sur sa décision dans l’épilogue) ; le tout reste sensé, sans les revendications ubuesques et ridicules contemporaines. Les meilleurs passages sont le premier acte (planque et fusillade) et l’arrestation de l’indic déguisé en clown dans le musée de cire. Quant à l’intrigue policière, elle est plate comme un encéphalogramme –simplement la recherche du second témoin-, et c’est surtout sur cela que je juge les épisodes. 

‘You're a good cop, but you're gay.’

o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste : Charles Larson.

o Guest Stars: Barry Primus, Mills Watson, Frank Maxwell, Robert Walden (Special Guest Star).

o Cet épisode a été diffusé le 10 février 1977 sur ABC.

o Robert Walden (1943), le détective Ernie Bell, a joué dans deux autres épisodes de la série : il est Gimp, un des deux clochards qui volent l’argent d’un autre démuni maitre-chanteur, dans Le fils de Jacob, et Frankie, le truand le plus dangereux du gang de musiciens, dans Tissu de mensonges. Il est aussi Joe Rossi dans la série Lou Grant (1977-1982).

o  Don Calfa (1939-2016), l’indic 'Moonshine' Fisher, a joué dans deux autres épisodes de la série : il est un truand interrogé par Keller lors de l’enquête dans Monsieur Personne, et Sparrow, le dealer véhément dans les locaux de la police, de La neige empoisonnée. Il est surtout connu pour le rôle de Kaltenbrunner dans Le retour des morts vivants. Il a joué aussi dans La nuit des juges (avec Michael Douglas) et Le facteur sonne toujours deux fois (avec Jack Nicholson), entre autres.

o  Bruce Glover (1932), George Carter, Powder Man, a souvent joué des rôles de vilains depuis les années 60. Il a participé à l’épisode En pays étranger, où il interprète un habitant de la petite ville qui veut se débarrasser d’un passeur de migrants. Il est aussi un des deux tueurs gay des Diamants sont éternels (Mr Wint).

o Regis Cordic (1926-1999), l’avocat du truand Birmingham, est le docteur qui rechigne à laisser Stone quitter l’hôpital dans Silence mortel .   

o Jordan Rhodes (1939) est Jerry Billings, qui instruit l’affaire contre Birmingham. Le personnage reviendra dans trois autres épisodes de cette fin de série. On lui doit la phrase de l’épisode.

o Ivor Barry (1919-2006), le juge Cramer, est le chauffeur du comédien travesti du Masque de mort, qui comprend ‘tout’ avant les policiers.

o Amy Levitt, la sœur d’Ernie, qui connaît l’homosexualité de Dave Lambert, est la prostituée qui renseigne D’Angelo dans La vedette

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16. ACCROCHEZ-VOUS
(HANG TOUGH)

A quatre mois de la retraite, un policier des narcotiques se met en difficulté lorsqu’il tabasse un suspect, qui est en fait un indicateur fiable du département antidrogue.

 

Une jeune fille d’une quinzaine d’années est retrouvée morte d'une overdose d’héroïne. Sur les lieux, les inspecteurs Stan Michaels et Eddie Boggs interpellent "Spider" Gonzales. Boggs le tabasse et lui met un couteau dans la main pour pouvoir prôner la légitime défense. Mais Emma Doyle, une dame âgée, a tout vu de sa fenêtre. Gonzales, un indic indispensable, est relâché, et Boggs, en voulant se racheter, envenime la situation en le menaçant. Lorsque ‘’Spider’’ est tué par un trafiquant (le méchant de l’intrigue), le policier pense que ses soucis sont derrière lui, mais Mme Doyle a recours au chantage !

 

Une belle histoire de flics dans laquelle Ned Beatty interprète judicieusement cet inspecteur rustre et brut que des agissements inconsidérés entrainent dans une spirale de violence. Après vingt ans dans les forces de l’ordre, une seule action peut mettre en péril sa pension de retraite et il est prêt à tout pour réparer son erreur. En disgrâce auprès de ses supérieurs, Boggs soulève le traitement des policiers, moins considérés que les voyous, un sujet d’actualité !  

 

Stone doit enquêter à contrecœur sur Boggs, suspendu, et l’investigation de voisinage oriente les recherches vers un trafiquant au chapeau de cow-boy, un personnage pâlot qui plombe un peu le scénario. Son arrestation sur un aérodrome (car il se déplace en avion privé !) est la scène d’action de l’épisode, mais elle est terne en comparaison du final et même de l’épilogue dramatiques.  L’histoire du trafic de drogue, la Tucson Connection, est bien secondaire, comparé au destin de Boggs, un flic qui a tout gâché sur un geste irréfléchi.

 

‘All he had to do was tell the truth, instead he lied. Twenty years down the drain’.

 

o Metteur en scène : William Hale ; scénariste : Norman Lessing.

 

o Guest Stars: Ned Beatty, Susan Oliver, Paul Cavonis, Edward Power, Rafael Campos. 

 

o  Cet épisode, diffusé le 17 février 1977 sur ABC, fut rediffusé le 23 juin de la même année, comme dernier épisode de la série.

 

o  C’est le dernier des onze épisodes réalisés par William Hale (trois histoires de la seconde saison, trois de la troisième, quatre de la quatrième et une de la dernière). Il est le troisième réalisateur de la série (avec Harry Falk) derrière Virgil W. Vogel (29 épisodes) et Walter Grauman (12). Il a réalisé également trois excellents épisodes de Kojak, au début de la première saison. 

 

o  Ned Beatty (1937), l’inspecteur Eddie Boggs, est le détective Corrigan dans le téléfilm The Marcus-Nelson Murders. On peut supposer que la scène des couinements de cochon est une référence à Délivrance, tourné cinq ans plus tôt. 

 

o  Susan Oliver (1932-1990), Gracie Boggs,  était une pilote d'avion confirmée. Elle tourna dans des séries où elle se fit remarquer, dont l’épisode des Incorruptibles, Le grand réseau (saison 2).  Elle réalisa aussi quelques épisodes de la série MASH.

 

o Paul Cavonis (1937), l’inspecteur Stan Michaels, a joué dans deux autres épisodes, où il est un District Attorney : Avant de mourir et Une chance de vivre.

 

o Rafael Campos (1936-1985), ‘Spider’ Gonzales, l’indic de la police, a joué dans deux autres épisodes : un voyou particulièrement haïssable dans Expédition punitive et Chico, un junkie, dans Faux témoins.

 

o  Ward Costello (1919-2009) reprend le rôle du capitaine Devitt pour la cinquième saison (trois épisodes), tenu par Tim O’Connor dans trois épisodes des premières saisons.

o  Virginia Gregg (1916-1986), Emma Doyle, la femme témoin derrière sa fenêtre, est la femme du gardien de prison dans La mort donne des nouvelles, et Martha Travis, la vieille dame, dans Profession honorable. Elle est la voix de la mère dans Psychose d'Hitchcock et de ses suites en 1983 et 1986.

o Jodean Lawrence (1932-2010), la prostituée qui croise le cow-boy trafiquant en rentrant chez elle : ‘Hi honey, looking for a little action’, est la maitresse du témoin abattu qui est interrogée par Keller et Drea McCormick au début d’Information mortelle, et une des deux prostituées ramassées par Stone dans La fin. Elle est également Kay, qui avertit Dan que son frère est au champ de courses, au début du Monde interdit.

o Lieux de tournage : Kearny (l’arrestation de Spider, première scène), Angel Island State Park (le cimetière, dernière scène). 

o  Le titre français est encore une fois ridicule. Boggs emploie le terme ‘Hang Tough’ pour signifier à son coéquipier Michaels qu’il faut se serrer les coudes. 

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17. FIN DE L’INNOCENCE
(INNOCENT NO MORE)

Malgré les pressions, le lieutenant Mike Stone réclame que les membres d’un gang de jeunes voyous soient jugés aussi sévèrement que des adultes au vu de la gravité des faits qui leur sont reprochés.

 

Une bande de voyous de bonnes familles pille les habitations d’un quartier huppé de San Francisco et une retraitée décède d’une crise cardiaque lors de l’attaque de sa maison. Deux individus sont arrêtés immédiatement, dont Billy, le fils de 16 ans du notable Bob Wilson, un ami de Mike Stone. Le groupe est responsable de 42 actes de violence et le lieutenant va s’employer à démontrer la culpabilité du fils malgré les tentatives du père de faire plier les juges. Par une habile manœuvre, Billy mène la police au reste de la bande et Mme Wilson soulage sa conscience au procès.

 

Plus que l’intrigue, c’est le message véhiculé par l’épisode qui est intéressant, particulièrement dans le climat de bisounours que notre pays connaît actuellement. Stone est épouvanté par le sentiment d’impunité que des jeunes de 16 ans bénéficient par la loi de l’état californien, qui les considère comme des ‘enfants’. Le lieutenant se heurte aux médias (excellente scène) et aux pressions politiques, mais le policier aura gain de cause. A cela, s’ajoute le mari de la femme décédée, qui symbolise ce que le citoyen fera si la police faillit. 

 

L’intrigue est bien interprétée : les voyous, Bill Quinn (le mari de la victime) et, bien entendu, Karl Malden, particulièrement lors du passage tendu de l’appartement vandalisé du lieutenant. Les quelques longueurs entament à peine le plaisir de cette aventure sans réel suspense mais à la savoureuse teneur idéaliste, dont les dialogues politiquement incorrects feront pousser des cris d’effroi aux ramollos.

 

‘It’s about time the victims have some friends in court too, don’t you think?’

 

o Metteur en scène : Kenneth Gilbert; scénariste : William Robert Yates.

 

o Guest Stars: Darleen Carr, John Lehne, Roy Poole, Jordan Rhodes, Frank Marth, Mark Hamill (Special Guest Star).

 

o Cet épisode a été diffusé le 24 février 1977 sur ABC. 

 

o William Robert Yates a participé à 72 épisodes de la série comme ‘executive story consultant’, ‘associate producer’ puis ‘producer’. C’est le seul épisode où il est scénariste.

 

o  Dernière des douze apparitions de Darleen Carr (1950) dans le rôle de Jeannie Stone. Elle a participé à toutes les saisons : un épisode de la première saison, deux de la seconde, un de la troisième, quatre de la quatrième et quatre de la cinquième. L’actrice débuta sa carrière en 1964 et elle joua dans diverses séries, dont Ah ! Quelle famille (39 épisodes), Le justicier, Thriller entre autres. Au cinéma, elle joue dans Les proies avec Clint Eastwood.

o Mark Hamill (1951), Billy Wilson, est le fils de l’inspecteur Turner dans La neige empoisonnée, le premier épisode de la quatrième saison.

o John Lehne (1925-2007), le reporter de la chaine TV, et Don Stark (1954), le chef du gang, étaient présents dans le même épisode : L’école de la peur. Ils étaient respectivement le principal du collège et un des étudiants bagarreurs.

 

o Roy Poole (1924-1986), l’avocat du jeune Billy, est le shérif d’En pays étranger.

 

Frank Marth (1922-2014), le père de Billy, fait partie des invités mondains de la richissime Etta Morris Randolph dans La mort et les élus, dernier épisode de la seconde saison.

 

o June Dayton (1923-1994), la mère de Billy, dont le rôle est crucial dans la dernière scène, est la sœur du professeur tué sur le campus dans Préméditation, et la juge Lela Matthews assassinée dans la première séquence du Jour du jugement.

 

o Bill Quinn (1912-1994), le mari vengeur, a participé au pilote et à l’épisode Le solitaire.

 

o Winifred Mann (1918-2007), la juge Byrnes, a fait quelques autres brèves apparitions dans la série : Trente ans de service, Liberté conditionnelle (elle fait passer le test de vitesse à la machine à écrire) et également L’école de la peur (la mère de l’étudiant enlevé).

 

o  On apprend toujours beaucoup de choses sur la vie de Stone quand sa fille Jeannie est présente, lors de passages de comédie, le plus souvent irrésistibles. Dans cet épisode, il y a trois scènes avec ces deux personnages : le repas d’anniversaire avec l'invité surprise (début), le jogging à la plage et le restaurant. Lors de la seconde, Stone déclare à sa fille qu’il a 56 ans et qu’il envisage de démissionner (il dément heureusement un peu plus tard). En fait, Karl Malden a 64 ans en 1976, au moment de ce tournage !

o  Lors du saccage de l’appartement, le cadre de la photo de la femme de Stone est brisé et le lieutenant révèle qu’il l’a encadrée vingt ans auparavant. 

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18. L'EX-DÉTENU
(ONCE A CON)

Une jeune femme est sauvagement assassinée aux abords d’un campus. Trois repris de justice en cours de réinsertion sont suspects et une bague retirée de force à un doigt de la victime intrigue les enquêteurs.

 

Mary Wilson, une jolie étudiante, a été poignardée à la descente d’un bus, et Stone et Robbins rendent visite aux connaissances de la jeune femme. En l’absence de Tina Harrington, sa meilleure amie, ils obtiennent des renseignements auprès de Jackie Collins, la colocataire. Progressivement, Walter Young, un protégé de Stone, devient le principal suspect ; prisonnier le soir, il est étudiant le jour dans le cadre d’un programme de réinsertion, et il se trouvait à proximité du lieu du crime avec sa copine. Cette dernière plaide en sa faveur, mais Walter avoue, avant que le lieutenant ne trouve l’indice déterminant. Entre les repris de justice, l’ex-petit ami vendeur de cachetons et une brochette de jolies filles, dont un couple de lesbiennes (de celles qu’on tente de convertir), Stone trouvera ce qu’il cherche. 

 

Cette ultime saison tire son intérêt des scénarii purement policiers qu’elle propose. Pas, ou peu, de problèmes sociétaux comme lors des saisons précédentes. L’enquête de Once a Con est un modèle du genre, avec une foison de suspects, des fausses pistes et des alibis qui s’entrecroisent pour aboutir finalement à une conclusion inattendue - ayant la jalousie comme mobile -, même si, a posteriori, on se dit qu’on aurait pu entrevoir la vérité. Personnellement, l’autre type en probation, Vasquez, était mon coupable. Deux poursuites (en voiture dans le parking et à pied au campus) agrémentent une enquête classique bien interprétée au dénouement intéressant.

 

‘We believe that Mary died because somebody was jealous of her. Someone who loves you very much’.

 

o Metteur en scène: Richard Lang; scénaristes: Robert Dellinger & Michael Seims.

 

o Guest Stars: John Rubinstein, Devon Ericson, Joanne Nail, Linda Marsh.

 

o C’est le dernier épisode de la série diffusé en prime-time sur ABC, le 3 mars 1977, avant une longue pause. Westside Medical prenait la place dès la semaine suivante…

o  John Rubinstein (1946), Walter J. Young, est acteur, chanteur, compositeur et metteur en scène. On lui doit par exemple les bandes des films Votez McKay et Jeremiah Johnson. Il a joué dans le pilote des Rues de San Francisco (le batteur du groupe de rock qui renseigne Farr (Robert Wagner).

o  Linda Marsh (1939), Julie Hart, la jolie femme de prof ‘cougar’, est l’ex-femme du sergent déserteur prêt à tout pour récupérer son fils adopté dans Une adoption illégale, et, également, l’ex-femme du tueur (Bill Bixby) de La cible. On a pu la voir aussi dans Les mystères de l’Ouest, Des agents très spéciaux, L’homme de fer, Mannix, Cannon et Hawaii, police d’état (qui marqua sa dernière apparition sur un tournage avec un hiatus de dix années entre ses deux rôles pour cette série).

o  Devon Ericson (1952), Jackie Collins, est Vicky Kincaid, la sœur du suspect, dans Succès assuré.

o Todd Martin (1927), le gardien de prison Nelson, est seulement présent dans une scène, mais son charisme est, comme toujours, remarquable. Il est un des deux tueurs qui pourchassent Eddie dans tout San Francisco dans Ma maison est une prison, l’usurier Lou Damico d’Un revolver qui voyage, et le cynique chef de gang Carl Metzger dans La cachette impossible.

o Mischa Schwartzmann (1919-2004), Arthur, le chauffeur du bus, est le gardien de nuit qui décède d’une crise cardiaque suite à un cambriolage dans En plein délire

o Lieu de tournage : the  San Francisco   State   University  campus, où furent tournés Préméditation et le final du Jour du Jugement. 

o  La photo de recherche de la bague de la victime situe le meurtre au 10 octobre 1976. 

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19. INTERLUDE
(INTERLUDE)

Une femme adultère est témoin d’un meurtre en quittant sa chambre d’hôtel. L’assassin, échappé d’un institut psychiatrique, la traque.

 

De la chambre d'hôtel qu'elle a prise avec son amant, Carolyn Blake, épouse délaissée par son mari procureur, est témoin du meurtre d’un homme : Callaway, qui s’est échappé d’un asile, vient d’étrangler un détective lancé à ses trousses. L’assassin, que Carolyn n'a pas vu, piste la jeune femme et tue Dawes, son amant, en maquillant l’homicide en suicide, puis il fait la connaissance de Carolyn dans un parc. Callaway l’identifie à son épouse adorée qu’il a pourtant tuée. Acculée par Stone, Mrs Blake doit révéler la vérité et son infidélité pour échapper au tueur.

 

L’idée de départ est très bonne mais l’intrigue sombre assez rapidement dans des bavardages et des approximations peu crédibles (l’indice de la pochette d’allumettes par exemple), malgré la pertinence du jeu de la ravissante Lois Nettleton – elle ne fait pas ses 50 ans -  en épouse tiraillée. ‘Cherchez la femme’ est le but de l’enquête de Stone et Robbins après la découverte du corps de l’amant. Les longues rencontres Carolyn/Callaway au parc, dans la rue et au restaurant ne semblent pas plausibles, le procureur Jerry Blake est exaspérant (on comprend son épouse !) et les théories de Robbins s’avèrent complètement foireuses. Les meilleures séquences sont les deux visites des policiers à l’hôtel (avant et après la découverte du corps), la tentative de meurtre sur Jerry Blake,  le moment où Stone comprend tout derrière la porte de la chambre d’hôpital et surtout la confrontation du policier avec Mrs Blake, mais le final est un peu plombé par le piège improbable et cousu de fil blanc dans lequel tombe le lieutenant.

 

‘Sometimes, an investigation’s going to take you to places you don’t want to go’.

o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste : Larry Alexander ; musique : Robert Drasnin.  

o Guest Stars: Lois Nettleton, Linden Chiles, Jed Allan, Arthur Roberts, Alan Feinstein (Special Guest Star).

 

o Après une déprogrammation de plus d’un mois et demi, la série revient le 28 avril 1977 sur ABC pour les six derniers épisodes.

 

o Linden Chiles (1933-2013), le procureur Jerry Blake, est le fils du retraité, qui a posé des bombes dans un bâtiment d’entreprise dans Le troisième âge se rebiffe, et le fils cupide de la vieille dame de Profession honorable. Il est décédé d’une chute accidentelle d’un toit.

 

o Stephen Bradley est crédité de quatorze apparitions dans le rôle de Bernie par le site imdb. C’est plus car Interlude n’est pas mentionné. 

 

o  Une aventure qui a un goût de déjà-vu, car c’est également à l’hôtel Mark Hopkins qu’un boxeur traqué par la mafia se réfugie dans la chambre d’un couple adultère ; l’épisode Le labyrinthe de la troisième saison !

 

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20. LA RANDONNÉE DANGEREUSE
(DEAD LIFT)

Un adepte du bodybuilding, au tempérament violent, se montre incontrôlable lorsque son physique très particulier est brocardé.  

 

Josef Schmidt, un culturiste, tue accidentellement Irene, une étudiante en sociologie, qui s'était moquée de son corps. Un peu plus tard, après s'être fait virer de la brasserie où il travaille, il pose pour des dessinateurs et il se lie d'amitié avec l'une d'entre eux, Judith Winters, qui l'incite à participer à un concours de culturisme. Il ne remporte que le second prix et Schmidt veut se venger sur Judith qui avait amené des amis qui se sont moqués de lui. Entretemps, la police découvre qu’il a déjà passé six mois en prison pour avoir brutalisé une prostituée qui l’avait critiqué.

 

Cette aventure est célèbre pour être celle avec Arnold Schwarzenegger, alors à ses débuts. C’est un véritable flop et promouvoir la saison avec un nom et un tel épisode est une arnaque pour les fans de la série. L’histoire est ridicule et l’interprétation à hurler de rire. Il faut le voir pour le croire ! Ce gros balaise niais, hyper susceptible et colérique à la démarche saugrenue fait penser à Hulk et dépeint la mode du culturisme dans les années 70 avant qu’on ne parle de stéroïdes anabolisants. Un spectacle affligeant, seulement pour les amateurs de gonflette !

 

‘That word really triggered him off: freak’.

 

o Metteur en scène : Michael Preece ; scénariste : Larry Brody.

 

o Guest Stars: Arnold Schwarzenegger, Larry Mahan, Bert Freed, Diana Muldaur (Special Guest Star).

 

o Cet épisode a été diffusé le 5 mai 1977 sur ABC.

 

o Le concours de bodybuilding fut filmé à California Hall sur Polk Street. Arnold Schwarzenegger tournait avec son ami Franco Columbo, qui participera à quelques-uns de ses succès au cinéma.

o Autres lieux de tournage : Stow Lake au Golden Gate Park (première scène, Josef rencontre Irene), San Francisco Art Institute (Josef rencontre Judith Winters), Broadway Street (la demeure de Judith). 

o Lors de la première scène, Schmidt révèle à Irene ses origines autrichiennes, qui sont identiques à celles de Schwarzenegger.

 

o Diana Muldaur (1938), Judith Winters, était une habituée des séries dès 1966 (Hawk). On l’a vue dans Match contre la vie, Les envahisseurs, Les bannis, Le virginien, L’homme de fer, Hawaii police d’état, Mannix, Cannon, Un shérif à New York (15 épisodes)…Elle déclara aussi que sa participation à Star Trek fut une erreur.

 

o Bert Freed (1919-1994),  Jenks, soucieux de l’image du bodybuilding, est le patron de la boutique de décoration dans laquelle travaille Doyle/ Bixby, le justicier habillé en policier dans Le coup de bluff.

o Brendan Burns, l’ami d’Irene qui a découvert le corps, est le badaud qui renseigne Eddie après l’assassinat du propriétaire du magasin dans Ma maison est une prison, et le jeune témoin qui intervient au début des Oiseaux de proie.

o Barry Cahill (1921-2012), le colonel qui renseigne Stone sur le passé de Schmidt, est l‘inspecteur qui démontre que les lettres de La mort donne des nouvelles  sont des fausses.

o  Art Passarella (1909-1981) a interprété plusieurs fois le rôle du policier Sekulovich, personnage qui porte le nom serbe de Karl Malden !

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21. L’ÉVASION
(BREAKUP)

Alors qu’un avocat est menacé par un ex-détenu, un homme d’affaires est en proie à de terribles difficultés financières lors d’une procédure de divorce.

 

Larry Drake, l'avocat qui s'occupe du divorce de Charley et d'Ethel Finn, est traqué par Betts, un ex-condamné. Charley Finn, au bord de la faillite, ne peut payer la pension de sa femme, et il envoie accidentellement Drake à l'hôpital où Betts, revanchard, l’étouffe. Finn pense alors avoir tué le magistrat et tente de se suicider pour faire profiter ses enfants de son assurance-vie.

 

On comprend la déprogrammation des six derniers épisodes, car L'évasion, même s’il est meilleur que le précédent, ne laisse pas un souvenir impérissable. Les deux histoires distinctes sont appelées à converger, ce qui permet à Stone et Robbins d’appréhender Betts et de raisonner Finn. L’épisode est correct mais bien loin des sommets de la série. Néanmoins, quelques scènes sont intéressantes (la tentative de meurtre du début, l’agression de Finn sur Drake alors que Betts est en embuscade, l’assassinat à l’hôpital) et Pernell Roberts est très bon en homme d’affaires submergé par les difficultés de la vie. A noter que Robbins a une idée décisive : il était temps, car il ne restait que trois aventures…

 

‘I don’t want anything assumed. I want a post-mortem and I want it as soon as possible’.

 

o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste: Anthony Lawrence.

 

o Guest Stars: Pernell Roberts, Sharon Acker, George Murdock, Lawrence Pressman.

 

o Cet épisode a été diffusé le 12 mai 1977 sur ABC. 

 

o  Pernell Roberts (1928-2010), Charley Finn, est Adam Cartwright dans Bonanza de 1959 à 1965 et il a joué dans de nombreuses séries cultes des années 60 et 70.

 

o Sharon Acker (1935), Ethel Finn, est  la femme du psychiatre coureur de jupons, assassinée par un patient au passé trouble et au psychisme fragile dans La programmation. Son principal rôle est dans Le point de non-retour où elle est victime de Lee Marvin.

 

o George Murdock (1930-2012), Harlan Betts, l’ex-détenu revanchard, est le propriétaire du bar louche dans Expédition punitive, et le bookmaker Dempsey de Monsieur personne. Il a joué dans deux épisodes des Incorruptibles, mais aussi dans Les mystères de l’Ouest, Opération vol (5 épisodes), Banacek (5), L’homme de fer (7).

 

o Janis Hansen (1940), Julia Drake, la femme de l’avouée, est Maggie, la femme flic tuée au début de La neige empoisonnée. Elle était une 'Playboy bunny'…

 

o Quatrième et dernière apparition de Jordan Rhodes dans le rôle de Jerry Billings.

 

o  Comme lors de l’épisode précédent, Art Passarella (1909-1981) est l’officier Sekulovich. Il n’est pas toujours au générique. 

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22. FAISONS COMME SI NOUS NE NOUS CONNAISSIONS PAS
(LET’S PRETEND WE’RE STRANGERS)

L’inspecteur Robbins tombe sous le charme d’une avocate qui défend une dangereuse crapule. Heureusement, le lieutenant Stone a les idées claires et mène l’enquête.

 

Billy Martin cambriole l’appartement de Valérie Foster, et la tue. Rapidement interpelé, Martin est défendu par Susan Harper, une avocate idéaliste qui se lie d’amitié avec l’inspecteur Dan Robbins. Malgré les charges, Martin est relâché et il assassine le témoin du drame en faisant croire à un incendie. Alors que les tourtereaux roucoulent au vert, Stone démontre que le feu a été déclenché et la salopette, les gants et le masque du tueur, retrouvés sur un clochard, fournissent les dernières preuves nécessaires pour coincer le machiavélique manipulateur. Harper se retrouve directement menacée après s’être enfin rendu compte de la dangerosité de son client.

 

Cet épisode au titre ridicule ne sombre pas mais il s’en est fallu d’un rien. Il y a peu de suspense car le coupable est tout de suite connu et l’histoire est partagée entre l’enquête pour confondre l’infâme racaille et le mélo niaiseux Robbins/Harper, qui démontre une nouvelle fois les piètres qualités d’acteur de Richard Hatch. Si on zappe ces six minutes (dont surtout la scène d’où le titre est tiré), on obtient une investigation solide et rondement menée par le lieutenant Stone. L’interprétation est honnête -  mais la série a connu des tueurs psychopathes plus convaincants que celui-ci au visage juvénile - et l’intrigue n’a pas de temps mort. C’est également jubilatoire de voir une magistrate naïve et sûre d’elle faire totalement fausse route et être contredit par les résultats implacables de l’enquête de Stone. Machiste ? Pas le moins du monde…

 

 ‘I told you I couldn’t prove it. But if it’s true, you’ve got a psychopathic killer on your hand’.

 

o Metteur en scène : Walter Grauman ; scénariste : Carol Saraceno.

 

o Guest Stars: Linda Kelsey, Mark Wheeler.

 

o Cet épisode a été diffusé le 19 mai 1977 sur ABC.

 

o C’est le dernier des douze épisodes réalisés par Walter Grauman (1922-2015) : dix de la première saison et deux de la cinquième ;  celui-ci et Les cannibales.

 

o  Mark Wheeler (1947), Billy Martin, est le voyou Bobby Elliott dans l’épisode de la troisième saison, Un meurtre à dix dollars

 

o Beverly Washburn (1943), Miss Rhodes, l’amie de la victime, est la jeune mère célibataire qui renseigne Stone après la mort de la directrice du foyer dans La vie est une jungle, et la guide touristique de la première scène sur Alcatraz dans La mort donne des nouvelles.

 

o Nolan Leary (1889-1987), Mr. Swafford, le vieil homme qui raconte une hilarante agression sexuelle dans une maison de retraite, a participé aux épisodes La tragédie de la tour et Meurtre par procuration. Dans le premier nommé, il est également au cœur d’une scène cocasse lorsque Keller interroge un suspect d'une maison de retraite qui a gagné le second lot d'une tombola : être accompagné d'une escort girl à un diner. Le premier prix était d'avoir la télécommande de la télévision pendant toute la soirée!

 

o Robert Brubaker (1916-2010), le capitaine Smith, est le juge Gilbert dans Faux témoins

 

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23. TEMPS MORT
(TIME OUT)

Lors d’une permission à un colloque universitaire, quatre détenus s’évadent en prenant un gardien en otage.

 

Telson, Washington, Kimberly et le dangereux Kraft échappent à la surveillance de leurs gardes et s’éclipsent d’un amphithéâtre de l’université avec le sergent Earl Mack comme otage. Le quatuor libère Mack et se sépare peu après, mais le gardien de San Quentin met un point d’honneur à reprendre les fuyards, car sa crédibilité est en jeuLa connaissance des quatre hommes permet à Mack d’avoir un coup d’avance sur la police, ce qui n’est pas du goût de Stone qui considère que le sergent entrave son travail. Telson retourne chez sa femme (la jolie Christina Hart), qui a un amant, Washington cherche à se procurer de la drogue, tandis que Kimberly et Kraft veulent se venger d'un mouchard, qui les a dénoncés.

 

Il y a beaucoup trop de personnages à suivre pour que la cohérence du scénario soit satisfaisante sur une durée de cinquante minutes. Les pérégrinations des quatre truands, la quête du sergent des détentions pour se racheter et les investigations de Stone et Robbins s’entrecroisent dans un ensemble confus. La dangerosité de Kraft est sacrifiée, et c’est finalement le personnage du gardien responsable et meurtri par la trahison des ‘prisonniers modèles’ qui est mis en avant. Pour le coup, il vole la vedette à Stone, trop coincé dans ses certitudes ; la réplique de l’épisode n’est donc pas pour le lieutenant cette fois-ci. Ça sent bien la fin de série.

‘The ugly things that happen inside (in prison) are the things they do to each other, which are exactly the things they'd be doing to innocent people if they were out on the streets.’

o Metteur en scène: Kenneth Gilbert; scénariste: Robert Heverly.

o Guest Stars: Cliff Gorman, Herbert Jefferson Jr., George McCallister, Christina Hart, Richard Lynch (Special Guest Star).

o Cet épisode a été diffusé le 2 juin 1977 sur ABC.

o De nombreuses scènes ont été tournées sur le campus USF, au Cowell Hall à la Nursing School. L’intérieur est une des salles de classe.

 

o  Troisième et dernier épisode réalisé par Kenneth Gilbert. Il avait mis en scène Un dernier tour et Fin de l'innocence, également de la cinquième saison.

 

o Herbert Jefferson Jr. (1946), Washington, le prisonnier toxicomane, est Jimbo, un truand d’un gang qui a mauvaise influence sur son frère dans Pour le bien ou le mal.

 

o Richard Lynch (1940-2012), Harry Kraft, a débuté dans L’épouvantail en 1973. Il a souvent joué des rôles de méchants, dont celui de Moon dans Police puissance 7, le second film de sa carrière.

o Davey Davison (1943), Susan Mack, la femme du gardien de prison, est la junkie qui a ‘vendu’ le flic infiltré, un ami d’enfance, dans Coup monté, et Jean Loring, la petite amie de Graham du Revolver qui voyage.

o Kenneth O’Brien (1935-1985), Wes, un des deux anciens prisonniers qui jouent aux billards, est le docteur Gary d’Au milieu des étrangers, et le maquereau qui renseigne D’Angelo dans La vedette.

 

o Plusieurs scènes de voitures sont des images recyclées des saisons avec Michael Douglas !

 

Time Out traduit par Temps mort est une aberration, une fois de plus. Le sergent Mack considère le quatuor comme des prisonniers modèles et il les emmène en sortie, d’où le titre original. 

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24. LE COLLIER
(THE CANINE COLLAR)

Un Français, impliqué dans un vol de diamants, est retrouvé poignardé sur un bateau de croisière.

 

Un commissionnaire sur un bateau assassine un escroc français pour lui voler son chien, qui porte un collier serti de diamants. Confié à un vétérinaire le temps de l’escale, le caniche est rendu peu après, mais le collier a été malencontreusement échangé. Thor Olafson, le meurtrier, piste la trace du collier inestimable en éliminant au passage toute personne gênante.

 

Une triste fin de série avec cette histoire qui fait penser par certains côtés au Déjeuner trop lourd des Avengers (le cimetière pour animaux domestiques). La recherche de ce collier de chien est inintéressante, mais on retiendra la présence de Kaz Garas, déjà vu dans la série dans de meilleures circonstances. Le personnage de Paul Weber est complètement inutile ; renversé accidentellement avec son chien, il est inconsolable de la mort de son compagnon, comparant sa perte à celle de sa femme décédée d’un cancer ! De telles répliques couplées au final du concours pour chiens donnent une idée de la médiocrité de l’ultime épisode dont le scénario n’est pas digne de la série. A voir pour Karl Malden, irréprochable comme toujours, et la présence d’un basset lors de l’exhibition aurait permis un excellent cross-over avec Columbo !

 

‘What nothing ? A motive ! The Frenchman was killed for what was in here!’

 

o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste : Robert Malcolm Young.

 

o Guest Stars: George Dzundza, Kaz Garas, Dennis Patrick, Alexander Courtney, Claire Brennen.

 

o Cet épisode a été diffusé le 9 juin 1977.

 

o  Robert Malcolm Young (1924)  a écrit dix histoires pour la série, sur les cinq saisons.

 

o  Harry Falk (1933-2016)  a réalisé onze épisodes de la série, à partir de la troisième saison.

 

o Kaz Garas (1940), Thor Olafson, est l'assassin d'un enfant dans L’albatros, le pyromane dans Le feu dans la ville, et le deuxième colonel suspecté des Oiseaux de proie.

 

o Dennis Patrick (1918-2002), Dr Thompson, a participé aux épisodes Les espèces les plus mortelles et L’air mortel

 

o Claire Brennen (1934-1977), Betty Richley, la voisine attentionnée, a joué dans un épisode de chaque saison. Elle est la femme témoin qui consulte les trognes des suspects en draguant Keller sous l’œil amusé de Stone dans L’albatros et la ravissante serveuse interrogée par Keller dans Les fugitifs. Elle est également la femme divorcée du boxeur, vue dans une seule scène, dans Le labyrinthe, et  la mère de Chris, la jeune fille fugueuse de La fuite désespérée (présence dans l’épilogue). Elle décéda d’un cancer la même année du tournage de ce dernier épisode de la série, à l’âge de 43 ans.

 

o Jack Stauffer (1945), Conrad, l’employé qui vient chercher le chien sur le bateau, a un rôle plus important dans Les déserteurs, où il est un insoumis de la guerre du Vietnam, assassiné à son retour incognito à San Francisco.  

 

o Reuben Collins a été l’inspecteur Bill Tanner, à partir de la seconde saison. Son personnage a plus d’ampleur dans l’ultime saison. Il est crédité de 32 épisodes. 

 

o Le concours de chiens a été tourné au Cow Palace. Le cimetière Pet’s Rest se trouve à Colma, en banlieue de San Francisco.

 

o  Témoignage d’un extra sur le tournage sur le site TV.com : ‘Le metteur en scène avait beaucoup de mal à me placer hors du champ de la caméra. J’avais 14 ans à l’époque et la prise a duré toute la journée. Je pensais que je devais bien en profiter. Karl Malden était un vrai professionnel, sympathique et divertissant. Richard Hatch était à l’époque un acteur qui ne savait pas jouer. Ce fut une expérience enrichissante car j’ai vu comment travaillait une équipe de production. Les extérieurs et le travail de caméra étaient superbes.’

 

o  Une allusion au ‘casse du siècle’ de Spaggiari de juillet 76, lorsque Tanner évoque un fricfrac dans le sud de la France et Robbins surenchérit en disant : ‘They tunneled through the sewer’. [Ils sont passés par les égouts.]

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Crédits photo : Paramount Home Entertainment.

Images capturées par Denis Chauvet.

Les assassins [1/2] (The Thrill Killers [1/2])