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Saison 2Saison 4

L'Homme qui valait trois milliards

Saison 3

Présentation de la saison 3

1. Le Retour de la femme bionique - 1re partie (The Return of the Bionic Woman - Part 1)

2. Le Retour de la femme bionique - 2e partie (The Return of the Bionic Woman - Part 2)

3. Espionnage en musique (The Song and Dance Spy)

4. Madame le Premier ministre (The Pal-Mir Escort)

5. L'Enfant loup (The Wolf Boy)

6. Essai mortel (The Deadly Test)

7. Cible dans le ciel (Target in the Sky)

8. Passe croisée (One of Our Running Backs is Missing)

9. Super duel (The Bionic Criminal)

10. Trafic radioactif (The Blue Flash)

11. Alcool à brûler (The White Lightning War)

12. L'Évasion (Divided Loyalty)

13. Un homme de confiance (Clark Templeton O'Flaherty)

14. Le Sourire du vainqueur (The Winning Smile)

15. À quoi pensez-vous ? (Hocus-Pocus)

16. L'Empreinte du diable - 1re partie (The Secret of Bigfoot - Part 1)

17. L'Empreinte du diable - 2e partie (The Secret of Bigfoot - Part 2)

18. Le Pharaon (The Golden Pharaoh)

19. Tanya (Love Song for Tanya)

20. La Retraite (The Bionic Badge)

21. Le Grand frère (Big Brother)

 

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 3  

La troisième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC les dimanches soirs à 20H00 à partir du 14 septembre 1975 jusqu’au 7 mars 1976, sauf rares exceptions.

Cette troisième saison a pourtant bien failli ne pas voir le jour. Alors que la première saison avait connu un très bon taux d’audience avec 22.7 sur l’échelle d’audimat de Nielsen pour une 11ème place des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis, la seconde saison a chuté considérablement avec un taux d’audience de 17.1 pour terminer au 51ème rang.

Il faut dire que la concurrence était bien plus féroce lors de cette année télévisuelle 1974-75. Programmées pour le vendredi soir, les aventures de l’homme bionique furent moins populaires que l’humour de la nouvelle sitcom Chico and the Man (inédit en France et au Québec) diffusée sur NBC et qui a terminée l’année télévisuelle en 3ème position des émissions les plus regardées avec un taux d’audience de 28.5. Et après la sitcom, NBC diffusait une nouvelle série policière bien connue: 200 dollars plus les frais, qui a terminé au 12ème rang avec un taux de 23.7. NBC dominait donc largement le créneau télévisuel du vendredi soir.

La série semblait se diriger vers une fin prématurée, mais les producteurs et les diffuseurs ne voulurent pas renoncer sans se battre. Vers la mi-saison et après le congé des Fêtes, elle fut donc déplacée au dimanche soir opposée à Cher, une émission de variété animée par la célèbre chanteuse du même nom sur CBS, et Le Monde Merveilleux de Disney, la célèbre série d’anthologie pour enfants du célèbre producteur sur NBC. Certes, ces deux émissions ont terminé au-dessus du top 30, mais ont représenté une concurrence moindre. Cela dit, si la série remontait un peu au niveau de l’auditoire après ce changement, il n’y avait pas de quoi pavoiser et la rumeur de sa fin prochaine a vite couru dans les couloirs du studio Universal; les exécutifs étant prêts à y mettre la hache définitivement.

Et c’est là qu’on en arrive au 16 mars 1975, date de diffusion de La Femme bionique 1ère partie. Tout comme la suite la semaine suivante, cet épisode a attiré un auditoire record pour la série (elle a été la 4ème émission la plus regardée dans tout le pays au moment de sa diffusion) et contre toute attente, a suscité de très nombreuses réactions de la part des fans et du public. La mort de Jaime Sommers à la fin de ce double-épisode a créé un tel émoi national, au point que les producteurs et les studios ont été littéralement bombardés de lettres critiquant leur manque de sensibilité, ou faisant état de leur incompréhension devant la mort d’un personnage avec lequel le public s’est attaché.

Devant un tel engouement et considérant la faiblesse des pilotes potentiels pour de nouvelles séries à venir, les exécutifs du studio Universal ont donné le feu vert pour une troisième saison, mais avec une condition sine qua none: que Jaime Sommers soit de retour pour l’ouverture afin de profiter d’un démarrage optimal. Bien sûr, Harve Bennett et toute l’équipe de production étaient d’accord, mais comment faire revenir un personnage décédé, surtout quand cette mort fut décidée et imposée par ces mêmes exécutifs du studio pour des raisons de rentabilité?

Heureusement, l’auteur Kenneth Johnson avait un peu prévu le coup. Revenant aux fondements de la première version de son script où Jaime Sommers n’était pas morte, mais sombrait dans le coma, il a décidé d’y intégrer certains éléments tirés d’un ancien script portant sur le domaine de la cryogénie, un nouveau domaine scientifique pour lequel il avait déjà fait des recherches préalables. À partir de là, Kenneth Johnson tenait le point de départ pour un nouveau script réussissant à justifier le retour de Jaime Sommers.

Restait toutefois un autre problème de taille à combler: convaincre l’actrice Lindsay Wagner de reprendre le rôle de Jaime. Or, cette dernière n’était plus sous contrat avec Universal, qui a commis l’erreur de ne pas exercer son option de lui soumettre de nouvelles offres, et elle voulait profiter de cette liberté pour se consacrer davantage vers une carrière au cinéma. À ses yeux, Jaime Sommers n’a représenté qu’un rôle parmi tant d’autres et elle ne voyait aucun intérêt à revenir dans la peau de ce personnage à travers lequel au départ elle ne se reconnaissait pas.

La possibilité d’une actrice remplaçante fut donc envisagée par le réseau ABC, mais cette suggestion n’a jamais été prise en considération par les producteurs. À leurs yeux, c’était Lindsay Wagner ou personne, surtout devant la colère des téléspectateurs dans leurs lettres qui ont fait part de leur affection pour l’actrice dans le rôle de Jaime.

Afin de la convaincre de revenir incarner la femme bionique, la vice-présidente d’Universal de l’époque, Monique James, s’est mis en devoir de contacter l’agent de Lindsay, Ron Samuels. Coïncidemment et ironiquement, ce dernier était le mari de l’actrice Lynda Carter qui allait bientôt devenir la célèbre Wonder Woman dès 1976, soit l’autre super-héroïne de l’époque au petit écran avec Jaime Sommers.

Habile négociateur, Ron Samuels est parvenu à convaincre sa cliente de revenir incarner Jaime dans un autre double-épisode pour 25 000 $ (pour 21 jours de tournage), soit plus que ce qu’elle n’avait jamais gagné en salaire lors des deux dernières années alors qu’elle était sous contrat. Mieux encore, Samuels a vite flairé la probabilité de la création d’une série parallèle mettant en vedette exclusivement les aventures de Jaime Sommers à courte échéance. Lorsque sous la suggestion du producteur Fred Silverman, cette probabilité est devenue réalité, Samuels a alors exigé pour sa cliente un accord de cinq ans pour un salaire annuel de plusieurs milliers de dollars, plus une option pour un téléfilm par an et un pourcentage sur les revenus futurs de la série (incluant les produits dérivés), baptisée Super Jaimie, et qui a débuté dès janvier 1976.

Certes, Lindsay Wagner était toujours aussi réticente à l’idée d’incarner sur une base régulière la femme bionique, jusqu’à ce qu’un proche ami ait réussi à la convaincre qu’elle pouvait faire sienne du personnage en la modelant selon certains attributs qui lui tiennent à cœur. C’est ainsi qu’à la longue, Lindsay en viendra elle aussi à s’attacher à Jaime. Par contre, la possibilité d’une série mettant en vedette le pendant féminin de Steve Austin n’était pas du goût de Lee Majors. Ce dernier craignait de perdre une partie de sa célébrité acquise et que Lindsay lui fasse de l’ombre. Harve Bennett et Kenneth Johnson ont cependant tôt fait de le rassurer car non seulement les deux séries devaient avoir des styles divergents, mais avec assez d’éléments pour les rapprocher lors des épisodes-croisés (crossovers), toujours avec la possibilité de poursuivre la relation Steve-Jaime après le double-épisode sur sa « résurrection ».

Kenneth Johnson fut d’ailleurs en quelque sorte récompensé pour la qualité de son travail. Suite au départ du producteur Joe L. Cramer, désireux de relever d’autres défis, Harve Bennett n’a pas hésité à confier ce poste crucial au créateur de Jaime Sommers. Réticent au départ, étant donné sa volonté de se consacrer plutôt à la réalisation pour accompagner son travail de scénariste, Johnson s’est laissé finalement convaincre par Bennett de devenir producteur de la troisième saison devant l’argument que c’est cette position qui permet un plus grand contrôle du contenu global d’une série télé que celle de réalisateur.

La nomination de Kenneth Johnson aux côtés de Lionel E. Siegel à la production a cependant apporté un changement par rapport aux deux saisons précédentes. Plutôt que de produire tous les épisodes en tandem, les deux hommes se sont séparé la tâche en produisant chacun de leurs côtés un lot d’épisodes. À l’arrivée, Lionel E. Siegel en a produit onze et Kenneth Johnson neuf sur les 21 programmés pour la saison Trois. Largement occupé également par la mise en chantier et la production de Super Jaimie, dont la diffusion était prévue pour janvier 1976, Johnson a confié la production d’un épisode, Tanya, au producteur associé Arnold F. Turner.

Les auspices s’annonçaient donc plus que favorables à l’aube de cette troisième saison. Mais un malheur a frappé toute l’équipe avant la fin de la post-production, lorsque le compositeur de la série Oliver Nelson mourût prématurément d’une crise cardiaque à l’âge de 43 ans, alors qu’il n’avait pas terminé la composition musicale des derniers épisodes. Il a alors fallu en urgence trouver des remplaçants capables de respecter le style unique et la signature musicale qu’il a su implanter depuis ses débuts en 1974. Nous y reviendrons.

Le 31 août et le 7 septembre 1975, les reprises du double-épisode La Femme bionique étaient diffusées sur les ondes d’ABC. Vers la fin de la seconde partie, la voix d’un annonceur prévint les téléspectateurs du retour de Jaime Sommers pour la semaine suivante. Les dés étaient donc jetés pour le lancement de cette troisième saison, tandis que des fans impatients et un nouveau public ayant découvert la série grâce à Jaime allaient enfin voir une partie de leurs vœux exaucés.

 

1. LE RETOUR DE LA FEMME BIONIQUE - 1RE PARTIE
(THE RETURN OF THE BIONIC WOMAN - PART 1)



Résumé :

Sérieusement blessé aux jambes au cours d’une mission, Steve Austin est rapatrié très rapidement vers la clinique spéciale de Rudy Wells afin d’y être soigné. Ses jambes réparées, Steve commence une période de réhabilitation, mais il est également persuadé d’avoir aperçu la femme qu’il aime, Jaime Sommers, toujours en vie dans une des chambres de la clinique. Ne pouvant finalement plus cacher la vérité, Oscar et Rudy avouent à Steve que Jaime est bel et bien vivante, sauvée grâce aux découvertes récentes dans le domaine cryogénique d’un des jeunes adjoints de Rudy Wells, le docteur Michael Marchetti. Steve a été maintenu dans l’ignorance afin de ne pas avoir de faux espoir; Jaime ayant été longtemps dans le coma et ne s’étant réveillée que tout récemment. Pire encore, lorsque Steve va rendre visite à Jaime, cette dernière ne le reconnaît plus, et n’a aucun souvenir de son amour pour lui. Le cœur momentanément brisé, Steve accepte néanmoins d’aider Jaime dans sa réhabilitation et à redécouvrir son existence.

Critique :

Attendue avec impatience, ce Retour de la femme bionique constitue finalement un très bon démarrage alors que la chimie entre Lee Majors et Lindsay Wagner opère à nouveau à l’écran, malgré l’amnésie qui affecte Jaime Sommers. L’auteur Kenneth Johnson a donc réussi à éviter la plupart des écueils qu’incombe l’écriture d’une suite d’un scénario à succès, surtout dans la manière de ramener au petit écran un protagoniste important censément décédé.

La réussite de cette suite repose étrangement sur plusieurs sacrifices au plan du récit qui ont certes la qualité d’imposer davantage la personnalité à la fois forte et fragile de Jaime, en vue de l’éloigner progressivement de Steve. Blessée profondément en son âme et son corps, Jaime cherche à redécouvrir son existence, ce qui ne va pas sans souffrances. Mais elle n’hésite pas à aller de l’avant sans savoir où cela va l’amener, malgré la peur que cela lui procure.

Ce faisant, l’histoire d’amour avec Steve s’avère progressivement mise de côté au profit d’une quête d’identité où Jaime cherche à se retrouver elle-même, tout comme Steve l’avait fait dans le pilote. À la différence que l’amnésie de Jaime complique les choses au point où sa quête risque d’être plus longue et parsemée d’embûches qui contribuent à la rendre encore plus attachante aux yeux du public.

Ces choix scénaristiques de Kenneth Johnson ont aussi l’avantage d’éviter la répétition des recettes qui ont fonctionné dans La Femme bionique. Toutefois, si ces sacrifices pris par l’auteur lui permettent de marquer des points, notamment dans la dimension psychologique apportée au personnage de Jaime, ils en atténuent de beaucoup la puissance émotionnelle par rapport au premier double-épisode.

De plus, la prémisse de base entourant la résurrection de Jaime et sa mise au secret par Oscar Goldman et Rudy Wells afin de ne pas affecter les sentiments de Steve, fourmille de contorsions à la logique et soulève des questions laissées sans réponse: qu’en est-il des funérailles de Jaime qui semblent n’avoir jamais eu lieu puisque personne n’en fait mention? À quoi servent les précautions de mettre Jaime au secret si Steve peut s’apercevoir aussi facilement de sa présence au centre de recherches de Rudy? Et malgré la tension narrative que cet élément apporte, n’est-ce pas un grave manque à la déontologie médicale que le docteur Marchetti encourage indirectement les sentiments de Jaime envers lui alors qu’elle est sa patiente?

Ces défauts n’empêchent pas cette première partie d’être de bonne qualité, mais il n’y a rien de surprenant à ce que l’ensemble soit quelque peu inférieur à La Femme bionique. Ce constat restera le même pour la seconde partie, pour des raisons quelques peu différentes, mais ce n’est pas dénigrer l’ensemble qui est de bonne facture.

Anecdotes :

  • Comme encore une fois, on ne change pas une équipe qui gagne, c’est le réalisateur du double-épisode La Femme bionique Richard Moder, qui est de retour à la mise en scène de cette suite.

  • Ce double-épisode marque l’arrivée dans la série de Martin E. Brooks, qui s’est avéré être le troisième et dernier acteur à incarner le docteur Rudy Wells après Martin Balsam et Alan Oppenheimer. Après avoir joué dans de nombreuses séries diverses durant les années 60 (Mission: Impossible, Les Mystères de l’Ouest, La Nouvelle Équipe), cet acteur né dans le Bronx a enfin obtenu son premier rôle récurrent lors de la seconde saison de McMillan & Wife où il incarnait Chapman, l’adjoint au procureur. En plus du docteur Wells, Martin E. Brooks est également connu pour le rôle d’Edgar Rudolph dans Dallas et de Mike Snow dans Hunter. Il est mort en 2015 à l’âge de 90 ans.

  • La production ne s’est pas véritablement souciée de continuité puisque malgré le changement d’acteur pour incarner Rudy Wells, Alan Oppenheimer apparaît dans la séquence pré-générique qui résume les événements dans La Femme bionique. Martin E. Brooks, son successeur porte d’ailleurs un léger maquillage et de la teinture dans les cheveux afin de ressembler quelque peu à Oppenheimer. Ce maquillage sera toutefois abandonné par la suite, ce qui donnera au personnage un look plus jeune.

  • Il est étrange que la porte de la chambre de Jaime ne soit pas fermée au moment où Steve passe dans le couloir en chaise roulante, étant donné les efforts de Rudy Wells et d’Oscar Goldman pour lui cacher le fait qu’elle est toujours vivante.

  • Les scènes extérieures montrant la clinique de Rudy Wells ont été tournées à l’université Pepperdine, qui est située à Malibu en Californie.

  • Lorsque Steve menace Oscar afin de le forcer à lui révéler la vérité au sujet de Jaime, il prétend l’avoir vu parler pour affirmer qu’elle est bien vivante. Les séquences montrant Steve apercevant Jaime prouve toutefois le contraire puisqu’on ne la voit pas du tout parler ou remuer les lèvres.

  • À la question de Jaime à savoir combien de personnes sont bioniques, le docteur Michael Marchetti répond que Steve est le seul être bionique à part elle. On sait pourtant qu’il en existe un autre: Barney Hiller, qui reviendra un peu plus tard au cours de la troisième saison. Il est cependant possible que Michael ne connaisse pas son existence.

  • L’accident que subit Steve à ses jambes bioniques au début du récit révèle pour la première fois un talon d’Achille important et qui deviendra récurrent dans la série ainsi que dans Super Jaimie. Tout coup asséné avec grande puissance ou lorsqu’une quelconque structure lourde frappe l’arrière des jambes bioniques causent vraisemblablement des dégâts considérables, au point où Steve et Jaime sont complètement mis hors de combat, et se retrouvent même en danger de mort. De plus, après guérison complète, il faut une rééducation et un retour à l’entraînement des jambes bioniques qui dure plusieurs semaines.

  • Un centre de recherches médicales aussi important que celui de Rudy Wells ne devrait pas avoir d’oreillers à plume dans ses chambres pour les patients. On constate pourtant que ce n’est pas le cas lors de la bataille d’oreillers entre Steve et Jaime. Et comme tous les deux usent de leur force bionique au cours de cette « bataille de polochons », il n’est pas vraisemblable qu’ils puissent encaisser sans broncher plusieurs coups à la tête et au corps qui ne sont pas bioniques.

  • On peut réentendre la chanson « Sweet Jaime » lors de la scène où Steve et Jaime s’entraîne ensemble. Chanté par Lee Majors dans La Femme bionique pour souligner leur romance, elle possède cette fois une saveur ironique étant donné la perte de mémoire de Jaime et son attirance pour le docteur Marchetti.

-Steve (en chaise roulante): Tell me something... And I want it straight... will I ever be able to run sixty miles per hour again?

-Rudy: (riant) Sure you will - eventually - but not for a while, and even then, not very far. Listen... I know you, so don't push it, do you hear?

 

-Steve (menaçant Oscar et Rudy au sujet de Jaime): You've got five seconds to tell me what's going on, or I'm gonna start using this Bionic arm you two gave me and throw you both through these walls! 

 

-Jaime (qui résume son sentiment sur son amnésie): Steve, sometimes I feel like I'm just on the edge of remembering, and then it hurts and it's so frustrating cause I... It's driving me crazy, isn't there anything they can do?

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2. LE RETOUR DE LA FEMME BIONIQUE - 2E PARTIE
(THE RETURN OF THE BIONIC WOMAN - PART 2)

Résumé :

Bien que toujours vivante grâce au docteur Marchetti, Jaime Sommers a perdu la mémoire et les seuls flashs de son passé ne riment qu’avec douleur et souffrance. Steve se rend donc avec elle à Ojai, afin d’espérer stimuler positivement sa mémoire. Mais la souffrance ne fait que grandir davantage, même pour Steve qui doit lui cacher son amour pour elle, tout en constatant que Jaime s’amourache de son sauveur, le docteur Marchetti. Toutefois, Jaime demande à Steve et Oscar de lui confier une mission afin de l’aider à aller de l’avant et à consacrer son esprit à autre chose que de chercher à retrouver la mémoire. Malheureusement, la mission échoue alors que les souvenirs de Jaime lui font croire à tort que Steve est en danger. Devant se rendre à l’évidence que sa présence éveille les souvenirs de Jaime et sont les causes de sa douleur, Steve prend la décision drastique de s’éloigner d’elle indéfiniment. Elle sera finalement transférée à l’autre clinique de Rudy Wells dans le Colorado en compagnie du docteur Marchetti.

Critique :

La première partie avait pris le temps de bien établir à travers le diagnostic d’amnésie de Jaime et la quête de ses souvenirs, les contours nuancés de sa personnalité. Dans cette deuxième partie cependant, les événements se précipitent dès le moment où elle arrive dans sa ville natale d’Ojai en compagnie de Steve, au même titre que s’éloigne la probabilité de raviver leur relation amoureuse. Le fait que Steve cache aux yeux de Jaime leur amour gravé sur l’arbre près de la rivière est à cet égard annonciateur de la conclusion à venir.

Ce qui est frappant dans cette seconde partie, c’est le sens de l’initiative de Jaime, qui n’hésite pas à prendre des risques en dépit des souffrances qu’ils peuvent potentiellement lui apporter, notamment au plan des souvenirs qui lui reviennent par bribes et de manière nébuleuse. Cela commence par le fait qu’elle décide par elle-même de s’éloigner du ranch de Steve pour aller à Ojai sans lui, malgré les conseils de prudence de Rudy Wells et Michael Marchetti.

Ce sens de l’initiative se comprend mieux lorsque Jaime déclare à Steve à quel point les souvenirs du passé la font souffrir malgré sa volonté de retrouver la mémoire. Dans une scène poignante, elle lui demande de l’aider à aller de l’avant et de laisser derrière elle son passé. C’est aussi ce qui la motive à demander avec insistance à accomplir une mission pour Oscar, en dépit d’autres dangers auquel elle peut être confrontée.

Tous ces éléments contribuent à rehausser la puissance émotionnelle du récit qui faisait quelque peu défaut dans la première partie. Par contre, le suspense n’est pas aussi bien maintenu en comparaison de La Femme bionique. En effet, l’intrigue apparait vite plus prévisible car on n’a aucun mal à se douter que la présence à Ojai de Jaime va occasionner des problèmes afin de relancer le drame à point nommé, tout comme la mission dans laquelle elle est engagée avec Steve va mal tourner. Il manque en quelque sorte ce souci du détail d’apparence anodine qui prenait plus tard une importance inattendue qu’on retrouvait dans La Femme bionique. Comme quoi le scénariste et producteur Kenneth Johnson n’a pas eu la main aussi heureuse sur ce plan.

La conclusion, bien qu’elle tombe sous le sens si on est le moindrement attentif, rachète cependant pas mal de défauts. En dépit de son amour pour Jaime, Steve accepte justement parce qu’il l’aime, de s’éloigner d’elle, de la laisser vivre sa vie, afin que la souffrance de ses souvenirs ne vienne plus affecter la suite de son existence. En somme, Steve a su écouter aussi bien sa tête que son cœur pour en arriver à cette décision. Cette habile conclusion permet également d’établir les premières fondations de Super Jaimie, et l’on n’a pas manqué de noter que les traits de caractère qui ont épousé le personnage de Jaime dans cette suite, ont servi également à poser les bases du style que cette série a adopté et qui l’a démarqué de l’Homme qui valait trois milliards.

Jaime Sommers, malgré son statut d’agente secrète pour l’OSI, tout comme Steve, se révélera en fait quelqu’un qui se servira de ses pouvoirs bioniques davantage au service du bien commun et des personnes en difficulté que pour combattre des vilains de tout poil au cours de diverses missions. Ce qui ne fut pas pour déplaire à l’actrice Lindsay Wagner qui désirait cette orientation et qui l’a progressivement amené à aimer ce personnage qu’elle détestait initialement. Encore et toujours le côté humain qui prévaut sur celui surhumain!

Anecdotes :

  • Né en 1939, Richard Lenz (le docteur Michael Marchetti) a fait ses débuts au petit écran dans Les Arpents verts à partir de la fin des années 60. Sa route croise déjà celle de Lindsay Wagner dans un épisode de la série Docteur Marcus Welby en 1972, et de Lee Majors dès 1971 dans quelques épisodes d’Owen Marshall. Acteur élégant et de taille filiforme, Lenz a également travaillé dans d’autres séries comme Hec Ramsey, où il a déjà un rôle régulier, ainsi que dans Dynasty, Magnum, Simon & Simon, et Cagney & Lacey. Il est également connu pour avoir incarné le père du héros de la trop brève série pour les jeunes Les Nouvelles aventures de Beans Baxter en 1987.

  • Dennis Patrick (le vilain Carlton Harris) a une longue carrière à son actif à la télévision qui a commencé dès son apparition dans les foyers en 1948. Ayant fait ses débuts sur les planches dès l’âge de 8 ans, cet acteur a interprété pas moins de 1800 rôles différents dans d’innombrables séries, sans compter plusieurs voix de narration dans autant de publicités télévisées. Il devra attendre toutefois au milieu des années 60 pour enfin obtenir son premier rôle important: celui de Paul Stoddard dans Dark Shadows, série inédite en version française. Son passage dans l’Homme qui valait trois milliards n’est toutefois pas passé inaperçu puisqu’il a repris son rôle de Carlton Harris dans le double-épisode Bienvenue Jaimie, qui a aussi servi de nouveau pilote pour Super Jaimie. Par la suite, il s’est signalé dans la comédie avec les sitcoms Mary Hartman, Mary Hartman et Huit, ça suffit, ainsi que dans le drame en incarnant Vaughn Leland pendant cinq ans dans Dallas. Il est mort en 2002 à l’âge de 84 ans.

  • Bien que sa carrière ait été souvent confinée aux très petits rôles, voire de brèves apparitions, l’actrice Virginia Gregg fait ici sa troisième présence dans la série après Population Zéro et Madame le Premier ministre. Décédée en 1986 à l’âge de 70 ans, on se souvient d’elle surtout pour avoir été la voix de la « mère » de Norman Bates (Anthony Perkins) dans le classique d’Alfred Hitchcock, Psycho.

  • Le fait que le beau-père de Steve, Jim Elgin, soit au courant des pouvoirs bioniques de ce dernier ainsi que de Jaime, signifie qu’Helen, la mère de Steve, l’en ait informé depuis que Steve l’ait mise au parfum dans La Femme bionique.

  • Alors que Steve se sert de son œil bionique afin de localiser Jaime, qui a quitté le ranch pour aller à Ojai seule, il y a une erreur de concordance puisqu’on passe d’un plan où on peut voir un rectangle fermé, pour ensuite revenir à l’habituel rectangle aux coins ouverts quelques secondes plus tard.

  • Afin de pouvoir approcher le vilain de cet épisode, Carlton Harris, Jaime cherche à se faire passer pour une séduisante journaliste. Or, elle se présente à lui sans papier ni crayon, et sans appareil photo. La séduction seule suffit cependant puisqu’Harris la croit sur parole alors qu’il tombe sous son charme. C’est d’ailleurs avec cet argument que Jaime parvint à convaincre Steve de la laisser approcher Harris en lui disant : « Now you're cute, but he's not gonna look twice at your legs.»

  • Nous avons droit à un autre pays fictif où Steve et Jaime vont effectuer leur mission. Portant le nom de Mélanique, on en apprend très peu de chose, mais on peut supposer par sa consonance qu’il s’agit probablement d’un pays francophone.

  • Alors que Jaime cherche à fuir, on peut voir Carlton Harris à sa poursuite courir au ralenti, bien qu’il n’ait aucun pouvoir bionique.

  • Durant une scène où des bribes de la mémoire de Jaime refont surface, on peut revoir le plan où elle brise de sa main bionique un verre de jus d’orange dans la première partie de La Femme bionique. Toutefois, ce plan est ici montré dans le sens opposé.

-Steve (voulant aider Jaime alors qu’ils sont à Ojai): Look, I understand. How can I help you?

Jaime: Help me go forward. It just hurts too much to go back - and least for now. I... I think I have to leave Ojai and everything that went with it - just leave it behind. 

-Jaime (gravant un cœur avec ses ongles sur un arbre) : What every woman wants: a bionic fingernail.

 

-Jaime (au moment de quitter Steve vers la fin de l’épisode): I don't know what it is, but sometimes I look at you and I get a feeling like there's something more. Was there?

 

-Steve: I'm your friend, Jaime, always was, always will be.

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3. LE PRIX DE LA LIBERTÉ
(THE PRICE OF LIBERTY)

Résumé :

Un scientifique expert en explosif, Robert Meyer, a réussi avec l’aide de complices à dérober l’un des grands symboles de la révolution américaine: la Liberty Bell, alors que les États-Unis vont bientôt célébrer son bicentenaire. Ayant perdu son emploi au sein du programme spatial à la suite de coupures budgétaires et de problèmes de santé, Meyer exige du gouvernement 5 millions de dollars et un passage libre vers un pays n’ayant aucun accord d’extradition avec les États-Unis, en échange de la restitution de la célèbre cloche, qu’il a pris soin de piéger avec un engin explosif sophistiqué que lui seul peut désamorcer et qui explosera dans quelques heures. Présent sur les lieux au moment du vol qu’il n’a pu empêcher, Steve convainc Oscar de payer les 5 millions à Meyer, mais ce dernier meurt subitement d’une crise cardiaque. Dans une course contre la montre, Steve cherche à obtenir l’aide d’un ancien élève de Meyer qui se trouve en prison, Nils Lindstrom, afin de désamorcer la bombe en échange de sa liberté. Réticent au départ, Lindstrom finit par accepter avec la promesse que Steve l’assistera dans cette tâche colossale.

Critique :

Il est bien connu que les producteurs américains sont friands d’histoires destinées à raviver le patriotisme de leur pays par l’intermédiaire des symboles qui le représentent. Cet épisode portant sur l’enlèvement de la « Liberty Bell », que l’on peut d’ailleurs visiter à Philadelphie, s’inscrit donc dans cette catégorie. Cela ne surprend guère considérant la volonté d’Harve Bennett de façonner Steve Austin comme un héros américain traditionnel à l’ancienne.

On pouvait donc craindre que cet épisode au titre évocateur ne verse dans un symbolisme dégoulinant. Les choses démarrent d’ailleurs mal avec la scène du vol de la précieuse cloche qui s’avère bien trop facile pour les voleurs pour être crédible. Heureusement, l’intrigue grimpe en qualité en multipliant les rebondissements pour déjouer les attentes du spectateur et diminuer de beaucoup le caractère patriotique sous-jacent. Certes, on reste dans l’invraisemblance, mais l’intérêt demeure soutenu par les personnages secondaires qui composent le récit, ainsi que leurs réactions et leurs agissements.

C’est ainsi que l’on passe du vol de la « Liberty Bell », accompagné d’une demande de rançon en échange de sa restitution, vers la mort du chef des voleurs à cause d’une crise cardiaque au moment d’encaisser l’argent (de la fausse monnaie!), sans avoir pu stopper la bombe destinée à faire sauter la cloche. Comme si la tension n’était pas déjà assez forte, Kenneth Johnson, toujours au scénario, a eu l’idée d’imaginer que le seul homme pouvant la désamorcer est un prisonnier du nom de Lindstrom peu disposé à aider les autorités. Cette réticence reste récurrente pendant toute la deuxième moitié de l’épisode où Lindstrom travaille à désamorcer la bombe en dépit de la promesse de Steve de le gracier. Ajoutez à cela le fait que l’engin explosif est habilement piégé, et vous avez un épisode assez solide sur le plan du suspense.

Il ne faut pas passer sous silence la performance de Chuck Connors dans le rôle de Lindstrom. Habitué aux rôles de durs, étant donné ses traits et sa grande taille, dans plusieurs films, majoritairement des westerns, ce dernier donne à son personnage une intensité pertinente et naturelle qui fait que l’on croit à son comportement et à ses actions, autant que son expertise. Et à nouveau, cette intensité fait un joli contraste complémentaire avec la retenue dont Lee Majors nous a habitué dans le rôle de Steve Austin.

En somme, si nous fermons les yeux sur les nombreuses incongruités du récit et son thème à saveur patriotique, il y a matière à trouver de la satisfaction dans cet épisode.

Anecdotes :

  • Avec sa mâchoire proéminente et son imposante stature, Chuck Connors (Nils Lindstrom) est demeuré une figure marquante de la télévision et du cinéma. Pourtant après avoir fait son service militaire, il s’était plutôt dévoué à une carrière sportive, d’abord au basketball où il joué un an pour les Boston Celtics, puis au baseball, où il a surtout évolué dans les ligues mineures. C’est pendant un match qu’un directeur de casting le remarque et l’embauche comme acteur dans le film Mademoiselle Gagne-tout en 1952, qui mettait en vedette le couple Spencer Tracy-Katharine Hepburn. Par la suite, il s’impose comme vedette dans deux séries western très populaires: L’homme à la carabine et Le proscrit au cours des années 60. Il alterna ensuite avec plus ou moins de bonheur plusieurs rôles, héros ou vilains, à la télévision ou dans des séries B cinématographiques aux États-Unis et à l’étranger. Il est mort d’un cancer du poumon en 1992 à l’âge de 71 ans.

  • Après avoir fait ses débuts tardivement comme acteur à l’âge de 44 ans à partir de 1970, Sandy Ward (Doug Witherspoon, le chef de l’escouade anti-bombe) a multiplié les rôles de composition jusqu’à sa mort en 2005. On peut le voir dans des séries comme Dallas, 200 dollars plus les frais, Pour l’amour du risque et Drôle de dames. Il a également retrouvé Lee Majors dans un épisode de L’Homme qui tombe à pic et Lindsay Wagner dans l’épisode Kim de la seconde saison de Super Jaimie.

  • Même s’il n’apparaît que dans le premier tiers de cet épisode, l’acteur canadien Henry Beckman (le chef des voleurs Robert Meyer) a à son actif une panoplie de rôles dans d’innombrables séries (La Quatrième dimension, Le Fugitif, Perry Mason, Sur le pont la marine, Sauve qui peut) dont un rôle récurrent non-crédité au générique de la comédie western Cent filles à marier. Spécialisé dans les rôles dits « ethniques » étant donné sa connaissance des accents et de diverses langues, il a également été écrivain indépendant. Il est décédé en 2008 à l’âge de 86 ans.

  • Ceux et celles qui ont eu l’occasion de visiter la vraie « Liberty Bell » à Philadelphie n’auront aucun mal à remarquer que celle censée la représenter dans cet épisode est fausse, tellement elle ne lui ressemble pas.

  • Au moment du vol de la « Liberty Bell », on peut voir que les voleurs s’échappent à bord d’un camion par un chemin boisé situé derrière l’immeuble « Independence Hall ». Or, ce bâtiment localisé dans « Independence Square » est dans les faits entouré de plusieurs autres maisons historiques et ne comporte pas de chemin boisé à l’arrière.

  • Il est ironique qu’un épisode portant sur les valeurs historiques américaines ait négligé la règle constitutionnelle américaine portant sur l’amnistie. En effet, Steve offre l’amnistie inconditionnelle à Nils Lindstrom pour le convaincre de venir l’aider à désamorcer la bombe de Robert Meyer. Selon l’Article 2 Clause 1 de la Constitution américaine, seul le président des États-Unis peut accorder l’amnistie ou la grâce inconditionnelle à un prisonnier. On peut néanmoins supposer qu’il l’a lui aurait accordé étant donné l’enjeu patriotique et symbolique dans cet épisode.

  • Au moment où l’argent de la rançon est visible à l’écran dans un attaché-case, on peut voir que les liasses sont bien attachées par des élastiques bancaires. Quand Robert Meyer meurt d’une crise cardiaque après l’avoir encaissé, l’argent s’envole de l’attaché-case sans élastiques pour retenir les billets.

  • Oscar prévient les autorités que le camion des voleurs se trouve dans un rayon de 40 kilomètres au sud-est de Philadelphie, selon les informations transmises par Steve. Cela signifierait que les voleurs aient dans les faits franchis la rivière Delaware pour se retrouver dans le sud de l’état du New Jersey. Plus tard, le camion est retrouvé dans une région légèrement montagneuse et boisé, et nulle topographie de ce genre ne se trouve dans le sud-est de la Pennsylvanie ou au sud du New Jersey. Par souci de précision géographique, il aurait mieux valu qu’Oscar précise qu’il s’agit du sud-ouest de Philadelphie.

  • Le chef de l’escouade anti-bombe, Doug Witherspoon, affirme qu’il a perdu un fils au cours de la guerre de Corée au début des années 50. Sauf que l’acteur qui l’incarne apparaît trop jeune pour être le père d’un jeune homme mort en devoir il y a 25 ans. Il est probable que le script original de Kenneth Johnson faisait plutôt référence à la guerre du Vietnam, ce qui aurait été logique, mais qu’un changement de dernière minute ait été fait dans le dialogue à la demande des producteurs ou des studios, étant donné la sensibilité qu’a suscité ce conflit à l’époque.

  • Ce même Doug affirme à Nils Lindstrom qu’un Suédois de Stockholm, Sven Bergman, a refondu la « Liberty Bell » en 1752 après qu’elle se soit fendue au premier coup du battant; ceci afin de le motiver à désamorcer la bombe. Dans les faits, ce sont deux artisans de Philadelphie, John Pass et John Stow, qui ont refondu la célèbre cloche en 1753.

-Meyer (à Steve lors des négociations): The American dream was like a beautiful balloon, Mr. Austin, but balloons have a way of bursting in your face and then there's nothing left but air. 

-Lindstrom: You know, maybe Meyer had the right idea putting America over a barrel. This country's given some people a raw deal.

-Steve: Well, some people have given this country a raw deal. Nothing's perfect, Nils, this country's basically what we make it, nothing better, nothing worse. 

-Lindstrom (après avoir vu en action les pouvoirs bioniques de Steve): I don't understand you. With your strength and speed, you could have just beat it out of here, saved your own tail.

 

Steve: I wouldn't expect you to understand.

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4. ESPIONNAGE EN MUSIQUE
(THE SONG AND DANCE SPY)

Résumé :

Oscar Goldman est persuadé que le chanteur populaire John Perry profite de sa tournée pour vendre des informations classées top-secret à une cellule d’espionnage international. Malgré plusieurs éléments incriminants, Steve Austin se refuse à croire que John Perry, qui fut un ancien camarade de collège, soit un espion. C’est donc avec réticence qu’il accepte la mission d’accompagner le chanteur lors de sa tournée aux Philippines. Après d’heureuses retrouvailles, Steve réussit à convaincre John Perry de faire un détour par l’île de Guam sans lui avouer que c’est dans le but de tendre un piège aux membres de la cellule d’espionnage, et ainsi démasquer le mystérieux « courrier » qui leur vend ces secrets gouvernementaux.

Critique :

Comme dans la plupart des séries télévisées populaires, on retrouve des épisodes ayant des artistes invités issus de différents milieux afin de leur donner une autre visibilité, tout en faisant la promotion de leurs « œuvres ». Après George Foreman, ancien champion du monde poids lourds de boxe qui a fait une apparition dans l’épisode Le Sosie de la deuxième saison, c’est au tour d’un artiste issu de la musique populaire de venir honorer la série de sa présence, en l’occurrence le chanteur Sonny Bono dans le rôle de John Perry.

Dès les premières minutes, on n’a aucun mal à découvrir que la mission de surveillance de Steve pendant la tournée du chanteur, n’est qu’un prétexte scénaristique convenable pour parsemer la narration de passages où Sonny Bono peut interpréter quelques-uns de ses plus grands succès. Tout comme il est aisé de deviner qu’il n’est pas l’espion qu’Oscar Goldman soupçonne d’être.

Mais encore une fois, ce qui empêche de faire sombrer l’épisode dans la médiocrité, c’est son traitement léger et plein d’humour qui démontre bien que les auteurs n’ont pas du tout pris au sérieux cette faible histoire d’espionnage. La complicité amusante entre le chanteur et Lee Majors est présente dès leur premier échange, jusque dans le fait où, étant supposés être camarades de collège, les deux personnages s’amusent à se taquiner d’une façon bien particulière, au point ou parfois cet humour se perd dans la traduction française.

Ce ton léger et aéré va même jusqu’à l’interprétation d’une chanson originale par Sonny Bono en concert, qui affirme qu’elle a été écrite par Steve Austin pendant son adolescence; rare moment de surprise dans cet épisode, mais qui est réussi quand on voit la surprise de Steve. En prime, la bagarre finale comporte un moment assez rigolo, alors que Steve soulève de sa main bionique John Perry afin de l’écarter de ses agresseurs. La scène ayant été présenté « à rebours » pour des raisons de commodités techniques, le visage plein de surprises de Sonny Bono au moment où il est soulevé n’en est que plus comique.

Le plaisir palpable et contagieux entre les deux acteurs permet aux téléspectateurs de passer un agréable moment, d’autant plus que Sonny Bono semble avoir clairement passé du bon temps durant son passage dans la série. Espionnage en musique demeure donc divertissant sans être marquant par son ton de comédie, mais c’est visiblement assumé par les auteurs et toute l’équipe de production.

Anecdotes :

  • Chanteur populaire à partir des années 60 alors qu’il formait un duo avec son épouse de l’époque, Cher (Sonny & Cher), Sonny Bono fait ici une rare apparition comme acteur en tant qu’artiste invité dans une série, et ce, au moment où il a finalisé son divorce avec sa partenaire de longue date, bien qu’ils aient de nouveau performé ensemble par la suite. Dans le même temps, c’est sur le plateau de cet épisode que Sonny Bono a rencontré sa seconde épouse, Susie Coelho, qui incarnait Linda, une des choristes de John Perry et accessoirement la véritable espionne du récit. Ils se sont mariés en 1975 et ont divorcés en 1984.

  • Fils d’immigrés siciliens, Sonny Bono a joué son premier rôle comme acteur dans un épisode Des Agents très spéciaux, et a par la suite fait quelques apparitions dans des séries comme L’Île Fantastique et La Croisière s’amuse. Il a progressivement délaissé le show-business par la suite pour devenir maire de Palm Springs (de 1988 à 1992) et a été élu membre du Congrès pour le 44ème district de Californie en 1995 jusqu’à sa mort en 1998 des suites d’un accident de ski. Il avait alors 62 ans.

  • En activité depuis les années 60, Bruce Glover s’est surtout spécialisé dans les rôles de sinistres vilains au cinéma et à la télévision. En plus d’être visible dans des séries comme La Nouvelle équipe, Bonanza, Mission: Impossible, Le Justicier et Les Rues de San Francisco, on se souvient de lui pour son rôle de l’un des deux tueurs homosexuels à la solde de Blofeld, Mr. Wint, dans Les Diamants sont éternels de la saga James Bond. Son personnage de Monsieur Buckner, le chef du réseau d’espionnage, s’avère la seconde de quatre collaborations dans cette série. Il avait auparavant eu un rôle mineur dans l’épisode de la première saison Compte à rebours.

  • Mine de rien, le réalisateur Richard Moder a réalisé un quatrième épisode consécutif. Il s’agit de la plus longue séquence de ce genre dans la série.

  • Le scénariste Jerry Devine signait ici le premier de deux épisodes pour la série. Il est surtout connu pour avoir écrit plusieurs histoires pour la série d’espionnage La Main dans l’ombre vers la fin des années 50 et qui était inspiré du film de Joseph L. Mankiewicz L’Affaire Cicéron, lui-même inspiré du livre de Ludwig Carl Moyzisch.

  • À l’aéroport de Manille, l’annonceur signale que le vol d’où provient John Perry et sa troupe arrive de la base aérienne Andrews situé à Guam. En réalité, le nom de cette base de l’Air Force est Andersen.

  • Cet épisode marque l’apparition pour la première fois de l’effet sonore soulignant l’impact des coups bioniques portés par Steve. On peut l’entendre au moment où notre homme bionique se bat contre des hommes de main à la sortie d’une cabane sur l’île de Guam.

  • On peut aisément voir le treuil qui soulève la berline familiale dans un stationnement pour simuler la force bionique de Steve qui veut déplacer ladite voiture.

  • L’avion de chasse que pilote Steve pour décoller de l’île de Guam est recouvert de peinture de camouflage et est un F-104 Starfighter. Mais celui qu’il pilote au moment de l’atterrissage à Manille, est peint en gris et est un F-105 Thunderchief avec le logo de l’U.S. Air Force visible sur le fuselage.

  • Lors du combat final avec les espions, Steve fait usage de sa force bionique de manière bien plus prononcée. À son crédit, il donne un puissant coup de poing mettant KO au moins deux de ses adversaires, en expédie un autre droit dans le mur, en projette un dans les airs et assène sur un autre opposant un puissant coup au corps.

  • La chanson chantée par John Perry que Steve Austin aurait écrite à l’adolescence s’intitule The Hippopotamus Song. C’est le producteur Lionel E. Siegel qui en a écrit les paroles, comme pour les deux chansons chantées par Lee Majors dans La Femme bionique.

-John Perry (présentant Steve lors du concert à l’île de Guam): We've got a little surprise for ya, we have a celebrity with us that I'd like to introduce now. He's not a performer, but his eh, TV show thrilled millions of people all over the world. I guess you won't recognize him here on Earth. But on the moon, he is the one and the only, the super astronaut Colonel Steve Austin, how 'bout a hand for him, folks?

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5. L'ENFANT LOUP
(THE WOLF BOY)

Résumé :

Travaillant pour le compte d’un puissant homme d’affaires, Ishikawa, depuis son retour de la jungle, l’ancien soldat japonais Kuroda se voit chargé par son patron de se rendre sur l’île japonaise d’Hoyoko afin de rechercher un enfant qui vivrait parmi les loups, selon certains rapports ayant fait les manchettes. Kuroda accepte et demande à ce que seul Steve Austin l’accompagne dans cette expédition. Ce dernier a toutefois du mal à convaincre Oscar Goldman de partir au Japon, jusqu’à ce que Steve soumette l’hypothèse que cet enfant-loup pourrait bien être le fils disparu de l’ambassadeur Emmerson, tué avec son épouse dans la région il y a plusieurs années. Après le plaisir de leurs retrouvailles, Steve et Kuroda se rendent donc sur Hoyoko et n’ont aucun mal à retrouver l’enfant-loup, qui se trouve bien être le fils d’Emmerson. Mais le fait qu’il ait depuis très longtemps vécu dans les bois remet en question dans l’esprit de Steve et Kuroda son possible retour à la civilisation. De plus, Ishikawa ne semble pas avoir des intentions aussi généreuses à son égard puisqu’il a également chargé des hommes de main de tuer l’enfant-loup.

Critique :

Il est plutôt rare que la suite d’un épisode extraordinaire soit à la hauteur de son prédécesseur. Mais la scénariste Judy Burns est pourtant parvenue à faire aussi bien avec L’Enfant Loup en refusant de sombrer dans la facilité ou en s’abstenant de répéter la formule et les ingrédients qui avaient si bien fonctionnés dans Kamikaze.

Dans les faits, L’Enfant Loup s’avère aussi bien une suite s’inscrivant dans la continuité de ce qui est advenu au personnage de l’ex-soldat japonais perdu dans la jungle Kuroda, qu’une histoire à part entière fondée également sur des événements réels, au sujet de l’existence d’un enfant disparu ayant grandi dans la nature sauvage loin du monde dit civilisé.

La grande habileté de Judy Burns est d’avoir su conjuguer ces deux aspects dans son récit. En effet, Kuroda depuis son retour au Japon, a du mal à s’adapter aux réalités du monde dans lequel il vit et est mal à l’aise dans un emploi de gérant de magasin de chaussures; propriété d’un puissant homme d’affaires, Ishikawa. Lorsque ce dernier lui demande de partir dans l’île d’Hoyoko afin de rechercher l’enfant-loup afin de prouver son existence, Kuroda ne peut que s’enthousiasmer. Et cet enthousiasme se double par la présence à ses côtés de Steve Austin.

À travers cette quête destinée à faire la lumière sur les raisons expliquant la présence de cet enfant-loup sur Hoyoko et qui permet de démasquer la fourberie d’Ishikawa, on se rend également compte à quel point Kuroda est dans son élément lorsqu’il est dans la nature. S’il a pu surmonter mentalement le fait que la guerre est terminée et que le Japon n’est plus cette puissance militaire qu’il a servie bien au-delà sans se sentir déshonorée, sa réinsertion au sein de la société japonaise moderne s’est avérée plus compliquée au point qu’il ne se sent plus chez lui. La rencontre avec l’enfant-loup sera pour Kuroda un révélateur qui confirmera ce qu’il a en fait toujours ressenti, ce qui donne beaucoup de substance à cette intrigue et la sort des sentiers battues des séries B d’aventures.

Après avoir superbement incarné le fanatisme et la paranoïa du soldat japonais hors du temps depuis la fin de la dernière guerre, John Fujioka amène une belle sensibilité quelque peu fragile à son personnage de Kuroda dans cet épisode. Steve Austin, par son amitié développée depuis la fin de Kamikaze, témoigne également d’une belle empathie qui vient admirablement interagir avec la quête intérieure de Kuroda. Lui-même issu d’une petite ville de campagne, Steve est très bien placé pour comprendre son ami, et l’on n’est pas étonné de le voir chercher à convaincre Oscar Goldman de laisser Kuroda parrainer le jeune Emmerson dans la scène finale. D’une part, cela permet à l’ex-soldat de pouvoir vivre au sein d’un environnement familier dans lequel il se sent pleinement lui-même. D’autre part, en adoptant le jeune Emmerson, Kuroda permettra à l’enfant-loup d’apprendre à vivre progressivement dans un autre univers que celui dans lequel il a grandi sans se sentir perdu et privé de ses repères.

Voilà un épisode qui démolit pas mal de belle façon les préjugés binaires sur la vision qu’on peut avoir entre la « nature sauvage » et le « monde civilisé ». L’Enfant loup est à nouveau un exemple que le recours subtil et crédible au thème récurrent qu’est l’humanisme donne à la série ses meilleurs épisodes.

Anecdotes :

  • Lors d’une entrevue, la scénariste Judy Burns a révélé qu’Harve Bennett et Lionel E. Siegel l’avait contacté pour écrire une suite à Kamikaze afin de faire revenir le personnage de Kuroda qu’ils avaient adoré. Elle s’est à nouveau inspirée d’une histoire vécue pour ce faire, et qui portait sur un enfant amérindien disparu âgé de 6 ans du nom de Ramu. Surnommé « Lucknow Wolf Boy », il n’a été retrouvé qu’en 1954 et selon ses parents, il se comportait comme un animal sauvage à la maison et était fasciné par les loups.

  • Jerry London succède à Richard Moder, le réalisateur de Kamikaze, derrière la caméra pour cette suite. Il s’agissait du cinquième des six épisodes de la série dont il a assuré la direction.

  • Le jeune adolescent qui incarne l’enfant-loup est nul autre que le frère aîné de l’actrice Jodie Foster. Ayant fait ses débuts dans le métier dès l’âge de 8 ans, Buddy Foster a obtenu des rôles déjà importants dans des séries comme Hondo, Les Arpents verts, et Mayberrry R.F.D. (inédit en français). Sa dernière performance comme acteur remonte à 1980 dans le film Ça plane, les filles, où il joue en compagnie de sa sœur Jodie. Il a plus tard écrit un livre portant sur sa relation avec elle lors de leur enfance, Foster Child en 1997, qu’elle a vertement critiqué lors de sa sortie.

  • Cet épisode marque la toute dernière performance de l’acteur japonais Teru Shimada (Ishikawa, le patron de Kuroda), décédé en 1988 à l’âge de 82 ans. Spécialisé dans les rôles de personnages asiatiques à Hollywood depuis les années 30, on se souvient de lui pour son rôle d’Osato, un des membres du S.P.E.C.T.R.E. dans On ne vit que deux fois, film de la saga James Bond. À la télévision, il est apparu dans plusieurs séries comme Des agents très spéciaux, Hawaï, police d’état, Mannix, et Voyage au fond des mers.

  • Durant leurs recherches sur l’île japonaise d’Hoyoko, Steve et Kuroda découvrent un piège à loups, puis plus tard l’enfant-loup gisant à côté de la dépouille d’un loup mort. Dans les faits, la dernière fois qu’un loup a été aperçu au Japon remonte à 1905 et l’espèce a été déclaré éteinte au pays du soleil levant depuis ce temps.

  • C’est l’une des rares fois où Steve décide lui-même d’une mission auprès de son patron Oscar Goldman, si on fait exception des épisodes portant sur des aventures plus personnelles qui n’ont pas trait directement à l’OSI. Pour convaincre Oscar, Steve expose l’hypothèse que l’enfant-loup puisse être le fils de l’ambassadeur Emmerson. À noter que les premières réticences d’Oscar sont de nature budgétaire, sans doute en lien avec les coûts importants reliés à l’opération bionique et à la rééducation de Jaime Sommers suite à sa résurrection cryogénique.

  • Bien que l’on comprenne les intentions de la scénariste Judy Burns sur les difficultés de Kuroda de s’adapter au Japon moderne, on peut se poser la question à savoir si son patron Ishikawa n’aurait pas pu lui trouver un emploi plus approprié que gérant et vendeur dans un magasin de chaussures.

  • Steve déguste son premier sushi dans cet épisode, mais ne semble pas l’apprécier plus qu’il ne le faut. Cliché de l’Américain amateur de steaks grillés et de patates douces? Difficile à dire.

  • Le premier titre de travail de cet épisode était Way of the Wolf.

-Steve (lors de la scène finale): You know, Kuroda, you've been telling me how hard it is for you to adjust to city life. Imagine how hard it's gonna be for him.

-Kuroda: You mean, Gary and I can go back, life in forest?

 

-Steve: For a few months. Then we'll see how it works out.

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6. ESSAI MORTEL
(THE DEADLY TEST)

Résumé :

Devant remplir son mandat annuel comme officier de réserve de l’armée de l’air, Steve Austin est chargé de remplacer le colonel Joe Gordon à la tête de l’école des pilotes d’essai de la base Edwards. Au cours d’un vol, le pilote israëlien David Levy perd le contrôle de son avion et doit s’éjecter d’urgence. Steve demande l’aide d’Oscar pour enquêter sur les circonstances du crash, car au moment de la perte de contrôle de David Levy, son œil bionique a eu des problèmes de fonctionnement. Selon Oscar, la cause du crash n’est pas accidentelle, mais provoquée par un puissant rayon tracteur paralysant les commandes électroniques de bord et que David Lévy n’était pas le pilote visé, mais plutôt le prince du Kutan, le major Aram Sakari. Ce dernier est effectivement la cible du premier ministre de son pays qui veut prendre le pouvoir, et il a engagé un certain docteur Winslow pour tuer le prince en maquillant sa mort en accident. Afin de pouvoir contrer définitivement les saboteurs, Steve décide de prendre secrètement la place du prince Sakari pour le prochain vol d’essai, au risque d’y laisser la vie.

Critique :

Bénéficiant à nouveau d’un accès privilégié à la base aérienne Edwards et à ses installations, toute l’équipe de production de la série a su en tirer parti pour concocter un épisode divertissant qui mélange aventure aérienne et suspense sur fond de géopolitique. Par son rythme et son contenu, on se croirait même par moment dans une adaptation au petit écran d’un récit des aventures de Buck Danny ou des Chevaliers du Ciel, Tanguy & Laverdure; créations du scénariste de BD Jean-Michel Charlier.

Certains épisodes précédents nous avaient montré par moments Steve Austin aux commandes d’un avion. Mais avec Essai mortel, c’est la première fois que ses qualités d’aviateur sont mises à contribution, si on fait abstraction de l’épisode Reconstitution, où il était de retour aux commandes de la navette HL-10. Fait encore plus rare: c’est également la première fois que nous voyons Steve en position d’autorité en lien avec son grade militaire de colonel, et le fait qu’il ne soit pas au service de l’OSI et d’Oscar Goldman.

Si l’intrigue contient évidemment sa part d’invraisemblances, elle est menée tambour battant en multipliant avec assez de cohérence plusieurs rebondissements. Réalisateur souvent attitré aux épisodes comportant des éléments d’aviation militaire, Christian I. Nyby II sait tirer profit des moyens à sa disposition pour insuffler la vigueur voulue à sa mise en scène qui devrait ravir les amateurs d’action. On a évidemment droit à quelques plans aériens tirés d’images d’archives, mais ils sont très bien intégrés et montés avec d’autres où l’on peut voir des avions en vol en même temps que les acteurs jouant leurs rôles.

L’humour n’a pas non plus été ignoré dans l’écriture, comme en témoigne certains passages où Steve Austin et le commandant de l’école des pilotes d’essai, le colonel Joe Gordon, se livrent à quelques réparties colorées typiques du sud des États-Unis. Steve ne peut d’ailleurs résister à se servir de sa force bionique pour jouer un bon tour aux dépends du colonel Gordon, notamment lors d’une partie de bras-de-fer.

Quant à l’aspect géopolitique, qui n’est pas sans rappeler la situation houleuse à l’époque au Moyen-Orient entre Israël et ses voisins après la guerre du Sinaï, il demeure certes survolé au détriment du mouvement d’ensemble. Ceci dit, l’humanisme qui a toujours prévalu dans la série a permis de faire place à un message pacifique nous rappelant qu’il ne faut pas se fier aux préjugés fondés sur l’historique des conflits. C’est ainsi que le jeune pilote israélien Sol Levy, victime malencontreuse du sabotage destiné au prince Sakari, en vient d’abord à suspecter ce dernier d’en être le responsable pour ensuite découvrir plus tard que c’est le prince qui est bel et bien visé, ce qui l’amène à se réconcilier avec lui.

Essai mortel est un très bon exemple de 50 minutes qui se déroulent sans temps mort au compteur.

Anecdotes :

  • Cet épisode est le tout premier scénario écrit par James D. Parriott qui est devenu par la suite l’un des plus importants auteurs et producteurs de séries télévisées aux États-Unis. Au même titre que Kenneth Johnson, il a su obtenir la confiance du producteur Harve Bennett, qui lui confia la production de Super Jaimie lors de sa dernière saison après avoir écrit plusieurs épisodes pour des séries produites par Bennett, comme L’Homme invisible et sa suite TheGemini Man. Après avoir travaillé avec Kenneth Johnson dans la production de L’Incroyable Hulk, il a volé de ses propres ailes depuis, en créant et en produisant plusieurs séries cultes à partir des années 80 comme Voyages au bout du temps, Superminds: The Misfits of Science, Le Justicier des ténèbres, et Dark Skies-L’impossible vérité. Après avoir été le producteur exécutif pendant 10 ans de Dre Grey, leçons d’anatomie, il remplit actuellement ce rôle pour une nouvelle série du nom de Patriot. C’est lui qui a conçu Max, le chien bionique, pour le double-épisode du même nom ayant débuté la troisième saison de Super Jaimie.

  • Comme le sujet de cet épisode tourne autour de l’aviation militaire, il n’est pas étonnant que ce soit le réalisateur spécialisé en la matière dans la série, Christian I. Nyby II, qui en assure efficacement la direction.

  • Peu de temps après le tournage de cet épisode, l’acteur Erik Estrada (le prince Sakari) avait appris qu’il avait obtenu le rôle de Poncherello, l’un des deux rôles principaux de la série CHiPs, qui devait le rendre célèbre. Né à New-York d’une famille portoricaine, Erik Estrada est effectivement l’une des stars latino-américaines de la télévision les plus connues de cette période, après avoir fait des débuts modestes dans quelques épisodes de séries comme Kojak, Mannix et Barnaby Jones. Son étoile pâlissant à Hollywood depuis CHiPs, elle a connu une seconde vie au Mexique au cours des années 90 alors qu’il a tenu la vedette de la populaire « telenovela » Dos mujeres, un camino, lui qui ne maîtrisait pas la langue espagnole. Il enfile depuis ce temps les rôles dans plusieurs séries et téléfilms sans vraiment s’imposer.

  • Acteur polyvalent et fiable, Tim O’Connor (le colonel Gordon) s’est fait connaître grâce à la sitcom Peyton Place et la série dramatique Les Accusés durant les années 60. Par la suite, il incarna plusieurs figures d’autorités (militaires, policiers, docteurs) ou des notables (avocats etc.) dans autant d’épisodes de séries comme Columbo, Banacek, Cannon, Dynastie et Wonder Woman. Son rôle le plus célèbre demeure celui du docteur Huer dans Buck Rodgers.

  • Après avoir eu un petit rôle dans Un Otage qui vaut de l’or, Leigh Christian a fait son retour dans la série dans la peau d’un personnage plus important dans cet épisode: le lieutenant Jan Simmons, première femme à avoir gradué de l’école des pilotes de l’air de l’US Air Force, d’après le scénario, et qui rêve de devenir astronaute comme Steve. Au cours de sa brève carrière qui s’est terminé en 1987, elle est apparue dans divers épisodes de 200 dollars plus les frais, L’Homme qui tombe à pic et Matt Houston. Elle revint une troisième et dernière fois dans l’épisode de la dernière saison Voyage dans le temps.

  • Le script établit que Steve est toujours officier de réserve dans l’US Air Force et que c’est la seconde fois qu’il dirige temporairement l’école des pilotes de la base Edwards.

  • Pour la seconde fois, il y a une erreur de raccord concernant l’avion que Steve pilote puisqu’on le voit aux commandes d’un F-104, pour ensuite atterrir à bord d’un F-105.

  • On peut très nettement voir les câbles déplaçant dans les airs le missile lancé par le bras bionique de Steve pour détruire l’engin émettant le rayon tracteur du docteur Winslow.

  • Le titre de départ de cet épisode était An Eye for an Eye.

-Prince Sakari (qui ne veut pas que Steve prenne sa place): I will not allow you to take my place in the air. I came here to fly!

-Steve: That's right, but not to die.

 

-Commandant Gordon (à son retour de vacances vers la fin de l’épisode): Doggone it, Cowboy. Year in and year out, all I ever get is routine. Then you come down here for two weeks, I go on a vacation and what happens? Everything! You space cowboys have all the fun. Come on, jump in. No sense wearing out your feet.

-Steve: Did you catch any fish?

 

-Commander Gordon: What do you think, marshmallow arm?

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7. CIBLE DANS LE CIEL
(TARGET IN THE SKY)

Résumé :

Un agent de l’OSI est porté disparu peu de temps après avoir signalé la présence d’une installation clandestine comportant un lance-missiles dans un camp de bûcherons. Steve Austin s’y fait alors embaucher afin de le retrouver et confirmer ces informations. Si la patronne Kelly Wixted semble apprécier Steve, ce n’est pas le cas du contremaître Jeremy Burke qui a vite fait de le prendre en grippe et qui cherche à le faire renvoyer où à se débarrasser de lui. Steve découvre cependant une installation mobile, munie d’un système de lance-missiles, cachée dans une cabane isolée dans la forêt. Cette confirmation pousse Oscar Goldman et Steve à penser que quelqu’un de haut-placé a détourné cette installation dans le but d’abattre l’avion transportant les membres du cabinet présidentiel américain qui doit prochainement survoler la zone aérienne à proximité du camp des bûcherons.

Critique :

À chaque fois que Steve Austin est envoyé en mission par l’OSI et Oscar Goldman, les scénaristes tentent autant que possible de l’expédier dans un milieu différent, en particulier dans des endroits où l’acteur Lee Majors, au même titre que le héros qu’il incarne, puisse se fondre avec assez d’aisance. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver ici en tant que bûcheron au sein d’une entreprise de coupe d’arbres en forêt, lui qui semble très porté sur les travaux manuels et qui aime la campagne davantage que la ville.

Ce qui passe un peu moins, c’est qu’on a bien du mal à croire à cette histoire de camp de bûcherons servant de couverture afin d’abattre l’avion présidentiel grâce à une installation de lance-missiles détournée par un fonctionnaire. Déjà le fait qu’une telle personne puisse détourner ainsi de l’armement militaire répertorié avec autant d’aisance s’avère peu crédible. Lorsqu’il est question de complot au cinéma et à la télévision, on a vu des plans bien moins compliqués et tout aussi habiles pour éliminer des politiciens américains de grande importance.

La couleur locale apporte tout de même quelques rayons de soleil à cette histoire tirée par les cheveux. De voir Steve Austin évoluer dans un milieu qu’on a peu vu au petit écran offre au public une touche de pittoresque. L’humour, encore une fois, vient également relever l’ensemble, en particulier lorsque Steve dispute un « match » d’équilibre sur des rondins flottant sur la rivière avec le contremaître Jeremy Burke.

On notera également que l’entreprise de draveurs pour lequel Steve travaille est dirigée par une femme, Kelly Wixted. Ce qui souligne encore la volonté des auteurs de la série de présenter des personnages féminins dans des postes de pouvoir, malgré le côté quelque peu paternaliste du héros.

Il n’en demeure pas moins que Cible dans le ciel s’avère de qualité moyenne, en reprenant des formules éprouvées dans de meilleurs épisodes tout en usant d’invraisemblances qui ne passent cette fois pas la rampe.

Anecdotes :

  • C’est le sixième et dernier épisode de la série réalisé par Jerry London.

  • L’auteur de cet épisode, Larry Alexander, est celui qui avait écrit le téléfilm Un Otage qui vaut de l’or. En plus de cette seconde et dernière contribution à la série, Larry Alexander a également écrit pour des séries comme Barnaby Jones, L’Homme de l’Atlantide et CHiPs. Il n’a plus rien écrit depuis 1990.

  • Après avoir joué un petit rôle d’homme de main chargé de tuer madame Pal-Mir dans Madame la Première ministre, Denny Miller interprète ici un rôle plus important (le contremaître Jeremy Burke) où son physique imposant ne l’empêche pas de montrer ses qualités d’acteur. C’est quand même grâce à sa puissante stature qu’il a fait ses débuts au grand écran en 1959 dans la peau de Tarzan, succédant ainsi à Johnny Weissmuller dans Tarzan, l’homme-singe. Il dégote un rôle récurrent dans la série western La Grande caravane à partir de 1961. Tout en améliorant son jeu d’acteur avec l’aide du comédien John McIntire comme mentor, Denny Miller multiplie les apparitions dans plusieurs séries jusqu’au milieu des années 90 (200 dollars plus les frais, L’Homme de fer, Magnum, Dallas, L’Incroyable Hulk, Drôle de dames). Il est mort en 2014 à l’âge de 80 ans.

  • Sous contrat avec Universal depuis ses débuts au petit écran vers la fin des années 60, l’actrice rousse Barbara Rhoades (la patronne Kelly Wixted) n’a pas chômée au cours des décennies 70 et 80, alors qu’elle n’a jamais cessée d’obtenir des rôles dans plusieurs séries connues de cette période (L’Homme de fer, Mannix, Oscar et Félix, Arabesque). Elle demeure encore active bien qu’on l’ait peu vu à partir des années 2000.

  • En tant que producteur, Kenneth Johnson a emprunté des images du film de Paul Newman, Le Clan des Irréductibles, sorti en 1971, pour les inclure dans cet épisode. Comme ce film portait sur le métier de bûcheron, ces images ont été employées pour des raisons budgétaires afin de montrer des gens effectuant ce travail dans quelques plans larges ou des inserts entre quelques gros plans avec les acteurs.

  • Les scènes situées en forêt et au camp des bûcherons figurant les personnages de cet épisode ont été tournées au Franklin Canyon Park au sud de la Californie. Ce site resservira pour le tournage du double-épisode L’Empreinte du diable.

  • C’est au lendemain de la diffusion de cet épisode vers la fin octobre 1975 que le compositeur attitré de la série, Oliver Nelson est décédé.

  • Steve adopte le pseudonyme de Steve Parker pour s’infiltrer au sein de la compagnie forestière. On apprend également dans cet épisode que Steve a survolé Cuba en 1962 à l’époque de la fameuse crise des missiles.

  • Au moment où Steve use de ses jambes bioniques pour faire tomber Jeremy Burke dans la rivière au cours de leur duel sur un tronc flottant, on peut voir que le tronc cesse de pivoter lorsque Jeremy tombe à l’eau.

Steve Austin, Lumberjack était le premier titre envisagé pour cet épisode.

-Steve: Could you use another hand?

-Kelly Wixted: Are you kidding? If I had you around full time, I wouldn't need anybody else.

-Oscar: You can have him part of the time, that's all.

-Kelly Wixted: Well that's a whole lot better than nothing.

-Steve (à Oscar): Well Oscar, you sure you don't wanna lumber along with us?

 

-Oscar: You're barking up the wrong tree, pal.

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8. PASSE CROISÉE
(ONE OF OUR RUNNING BACKS IS MISSING)

Résumé :

Steve Austin rend visite à un ancien coéquipier d’une équipe de football collégial américain, Larry Bronco, qui fait actuellement carrière dans ce sport en tant que joueur-étoile d’un club professionnel. Mais un coéquipier aigri et jaloux, Bobby La Port, parvient à le faire kidnapper avec l’aide de quelques fiers-à-bras costauds. Leur intention est de priver l’équipe de la présence de Larry, ce qui aura une influence sur le pointage final. En effet, Bobby et ses complices ont l’intention de parier sur la différence de points au score afin d’amasser un gros pactole. C’est sans compter sur Steve qui retrouve leur trace et qui a bien l’intention de délivrer son ami Larry « en dominant la ligne de mêlée » face à ces mastodontes musclés.

Critique :

Il a déjà été fait mention de la passion de Lee Majors pour le football américain, qu’il a pratiqué au niveau collégial et universitaire au point où il a rêvé et caressé pour un temps d’en faire une carrière professionnelle. C’est dans ce contexte que l’acteur a fait savoir qu’il était intéressé à réaliser un épisode dont le sujet tourne précisément autour de ce sport très populaire aux États-Unis. Passe croisée, sans être un travail de commande, se veut donc une réponse affirmative des producteurs au vœu de la star de la série, qui s’est clairement fait plaisir aussi bien derrière la caméra que devant, sans forcer la note et en s’appuyant sur des bases plutôt réalistes.

En plus de bénéficier de l’apport de vrais joueurs professionnels, Lee Majors a su tirer parti d’une intrigue simple afin de souligner le caractère stratégique particulier et l’importance du collectif dans l’accomplissement de ce sport et à sa manière de le pratiquer. Ce qui débute donc par une banale histoire d’enlèvement d’un joueur vedette se termine en un homérique match entre Steve et Larry Bronco contre Bobby La Port et les fiers-à-bras qui les tiennent prisonniers.

La réalisation de l’acteur ne cherche pas à se casser la tête en multipliant les angles de caméra pour rendre l’épisode plus excitant que nécessaire. Conscient de ses limites, Lee Majors se concentre à bien illustrer son histoire avec clarté et tire parti d’un budget limité en se refusant à montrer des stock-shots de matchs de football. En fait, en se servant des règles du jeu pour planifier l’évasion de Steve et Larry lors du match final, le récit et la mise en scène en disent bien plus sur ce sport que le fait de montrer des images tirées de l’actualité sportive nord-américaine. Le public néophyte peut donc autant apprécier cet épisode à sa juste valeur que les connaisseurs.

Mentionnons au passage les performances honorables des anciens joueurs Larry Csonka et Dick Butkus comme acteurs invités malgré leur faible expérience. Il faut dire qu’ils ne sont pas les premiers à réussir cette transition du football américain vers le jeu dramatique. Jim Brown, ancien joueur pour les Cleveland Browns, et Fred Williamson, qui a joué pour les Los Angeles Raiders et les Kansas City Chiefs, ont tous les deux connus à cette époque une carrière au cinéma et à la télévision plus que respectable en tant que comédiens, et ils sont d’ailleurs toujours actifs.

Passe croisée est une preuve qu’un épisode peut être assez réussi sans pour autant être obligé d’être mémorable.

Anecdotes :

  • Seul et unique épisode de la série réalisé par Lee Majors, il a bien su se débrouiller derrière la caméra sans que cela affecte son jeu d’acteur. Ce sera cependant son unique expérience comme metteur en scène.

  • Kenneth Johnson a conçu cet épisode se déroulant dans le monde du football américain avec la collaboration d’Elroy Schwartz, qui a accepté exceptionnellement de participer à l’écriture d’un script de la série après l’avoir quitté à la fin de la première saison où il avait rédigé quatre excellents scénarios.

  • Au moment de tourner cet épisode, Larry Csonka (Larry Bronco) était un fameux centre-arrière des Miami Dolphins, club de football américain évoluant dans la NFL (National Football League), avec lequel il a remporté deux titres du « Super Bowl » en 1972 et 1973. Il a tenté sa chance brièvement dans une ligue rivale, la World Football League, en 1975, mais est revenu dans la NFL avec les New York Giants suite à la faillite de cette ligue rivale. Depuis sa retraite en 1979, il a animé plusieurs émissions de chasse et pêche sur divers réseaux télévisés aux États-Unis jusqu’en 2013.

  • Dick Butkus (Bobby La Port) fût un des secondeurs les plus redoutables et les plus intimidants de la NFL à l’époque, jusqu’à ce que plusieurs blessures au genou droit mettent fin à sa carrière avec les Chicago Bears en 1974. Il a alors débuté une seconde carrière en jouant des footballeurs au cinéma comme dans le film Plein la gueule, ou quelques rôles à la télévision dans des épisodes de séries comme L’Île Fantastique, Blue Thunder, MacGyver et Matt Houston, jouant sur son image et sa réputation comme joueur professionnel. Il a également été un analyste coloré des matchs de la NFL pour le réseau CBS pendant quatre ans et il a participé à une brève émission de télé-réalité en 2005, Bound for Glory, portant autour d’une équipe collégiale dont il était l’entraîneur.

  • Les amateurs de films d’action pourront aisément reconnaître dans cet épisode Carl Weathers dans le rôle de l’un des fiers-à-bras de Bobby La Port qui kidnappent Larry Bronco. Ayant lui aussi connu une brève carrière comme footballeur dans la NFL et dans la CFL au Canada comme secondeur au début des années 70, on le connaît surtout pour avoir incarné Apollo Creed, le boxeur rival de Rocky Balboa, et le partenaire d’Arnold Schwarzenegger dans Prédateur. Bien que rompu aux personnages musclés, il a élargi son champ d’action à partir des années 2000 en faisant des voix pour des jeux vidéo ou des narrations de documentaires, et en participant à quelques épisodes de diverses sitcoms où il a fait montre d’un certain talent pour la comédie.

  • La propre épouse de Larry Csonka joue également la femme de Larry Bronco dans cet épisode.

  • Le dialogue affirme que Larry Bronco a été le « joueur par excellence » du Super Bowl de 1972. Dans les faits, Larry Csonka a reçu cet honneur au Super Bowl de 1973.

  • Bobby La Port, au même titre que son interprète Dick Butkus, a des problèmes au genou, ce qui le pousse à faire ce kidnapping pour espérer assurer son avenir financier. Dans la réalité, Butkus a poursuivi en justice son club, les Chicago Bears, pour non-paiement de son salaire prévu à son contrat au moment de sa blessure, et pour négligence au sujet de la couverture médicale. La direction du club a finalement accepté de payer le plein salaire dû à Butkus dans son contrat suite à une entente hors-cours.

  • Un autre lien avec la saga de films Rocky: Sylvester Stallone a nommé le chien de Rocky Balboa, Butkus, en hommage au joueur.

  • Selon le script, Steve et Larry ont joué ensemble au football collégial et ont disputé un match de championnat contre Stowe High School, une école située dans l’Ohio. Or, Larry Csonka a joué vraiment pour Stowe High School, ce qui fait qu’on retrouve une erreur dans le dialogue lorsqu’il affirme avoir acheté un ranch dans sa ville natale de l’Ohio. En voulant coller trop près Larry Bronco à la vie de son interprète Larry Csonka, les auteurs ont oublié que s’il a joué avec Steve au collège, sa ville natale serait forcément Ojai, qui est situé en Californie et non dans l’Ohio.

  • Steve n’hésite pas à pousser la plaisanterie aux dépends de Larry au cours d’un match de bowling. Bien que son œil bionique eût été suffisant pour qu’il remporte ce match facilement, Steve use de la force de son bras droit en lançant sa boule pour briser en miettes toutes les quilles dans un « abat » final retentissant.

  • Lors de la séquence teintée d’humour où Steve et Oscar rencontre le preneur au livres George Yokum dans un bar à Pasadena, ce dernier révèle qu’Oscar a autrefois été procureur pour le bureau de Los Angeles et qu’il était surnommé « Goldie ». À noter que cette scène a été tourné au « Doyle’s Den », qui se trouve à être un bar où se croise régulièrement les preneurs aux livres pour prendre les paris sportifs.

  • Autre erreur dans le dialogue. Larry dit à Steve, alors qu’ils sont tous les deux prisonniers: « Hey, Steve, now that these guys can recognize us, I don't think they're going to turn us loose. » Le début de la phrase n’a aucun sens et Larry aurait dû dire: « now that we can recognize them… »

  • Pour la seconde fois depuis l’épisode Alerte nucléaire, on peut voir Steve courir en vitesse accélérée et non au ralenti.

  • Les chorégraphies des scènes de football américain ont été conçues par Terry Donahue. À l’époque, il était un assistant qui allait devenir le plus jeune entraîneur d’une équipe universitaire, alors qu’il avait 34 ans au moment de sa nomination à la tête de l’équipe de l’UCLA (Université de Californie-Los Angeles) en 1976; poste qu’il conserva jusqu’en 1995. Par la suite, il été le directeur sportif des San Francisco 49ers, un prestigieux club de NFL, au début des années 2000.

  • Pour faire une blague à Lee Majors, Dick Butkus et les acteurs jouant les fiers-à-bras ont tous baissé leurs pantalons et montrés leurs fesses à la caméra. La blague a failli tourner au vinaigre puisque le président des studios Universal, Frank Price, était sur les lieux du tournage avec sa famille pour une visite à ce moment-là. Lee a reçu comme de juste un appel téléphonique du président des studios dès le lendemain.

-Larry Bronco (étonné par la « forme physique » de Steve): What are you doing to keep fit?

-Steve: You think I'm looking flabby?

-Larry: I'm not talking about how you look, I'm asking what kind of shape you're in; what's under your skin?

-Steve: You'd be surprised.

 

-Steve (montrant à Larry leur moyen d’évasion): That truck, Larry, is our ticket to freedom.

-Larry Bronco: Might as well be the moon.

 

-Steve: Yeah, well, I've been to the moon. It's not as far as you think, pal.

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9.  SUPER DUEL
(THE BIONIC CRIMINAL)
 

Résumé :

Au grand désarroi de Steve, son alter ego bionique, le pilote automobile Barney Hiller, est réactivé sur ordre d’Oscar par Rudy Wells, afin de vérifier s’il est possible de redonner sans risques à tout être bionique leurs pouvoirs en cas d‘urgence après avoir été ramené à une vie normale. Devant l’incertitude concernant l’état mental de Barney, Steve est chargé de le tenir à l’œil. Mais lors d’un entrainement en vue d’une course automobile, le propriétaire de l’écurie Tom Shatley exprime sa grande déception concernant les médiocres performances de Barney derrière le volant. Dans un accès de colère, Barney frappe Tom avec l’un de ses bras bioniques et croit à tort qu’il l’a tué sur le coup. Pris de panique, Barney s’enfuit et se laisse convaincre par un ancien de l’OSI, Lester Burstyn, d’utiliser ses pouvoirs pour accomplir un vol d’importance. Le pilote bionique espère ainsi que l’argent volé pourra aider la veuve de Tom, mais Steve espère bien le retrouver pour lui dire la vérité avant qu’il ne fasse plus de bêtises. Pendant ce temps, Lester Burtsyn fait kidnapper Carla, l’épouse de Barney, afin d’avoir un moyen de pression sur lui.

Critique :

Alors que le retour de Kuroda s’est avéré une réussite à tous les niveaux grâce à un script de qualité qui a su renouveler avec adresse des éléments soulignés en première instance, on peut aisément dire que ce n’est pas le cas avec cette suite de Cinq cents millions de plus qui marque le retour de Barney (renommé Hiller pour éviter la confusion avec la sitcom Barney Miller), l’Homme de sept millions et alter ego de Steve Austin.

Dès le départ, l’explication d’Oscar Goldman pour justifier aux yeux de Steve la réactivation des pouvoirs bioniques de Barney, apparaît plutôt boiteuse. Même s’il affirme qu’il s’agit d’un test destiné à savoir s’il est possible de réactiver leurs pouvoirs pour tout homme bionique en cas d’urgence, le coût déjà élevé accordé uniquement à la greffe de membres bioniques pour ceux et celles qui pourraient en avoir besoin rend cette explication bancale, du moins à court et à moyen terme. Et comme Barney est le seul candidat pour ce type de test, pourquoi quand même prendre le risque de réactiver ses pouvoirs suite à ses problèmes de comportement dans le récit précédent; problèmes dont on ignore s’ils sont résolus?

Et le pire est encore à venir. Un peu plus tard, le vilain de l’histoire, Lester Burstyn, vient parler à Barney après un entraînement de course automobile. Ce dernier lui rétorque qu’il refuse de le suivre et qu’il a de la chance qu’il ne l’ait pas dénoncé à Oscar Goldman. Quid de la raison pouvant expliquer que Barney ne l’ait pas fait, ce qui lui aurait épargné bien des soucis? L’épisode n’offre aucune explication. De surcroit, cette réponse de Barney à Burstyn laisse sous-entendre qu’il est bien loin des débordements qui affectaient sa personnalité dans Cinq cents millions de plus où il était sur le point de perdre tout contrôle. Pourtant à peine quelques instants plus tard, il frappe presque mortellement son commanditaire dans un accès de colère. C’est à partir de ce moment-là qu’on décroche complètement, alors que le tiers de l’intrigue n’est pas terminé, car un tel décalage dans la personnalité du protagoniste n’est pas crédible.

La suite de l’épisode est à l’avenant, au point ou même le second affrontement bionique entre Steve et Barney se révèle plus affligeant qu’excitant. Pour compléter le tout, les autres personnages secondaires manquent de chair et servent de faire-valoir, en particulier l’épouse de Barney, Carla Peterson, qui n’a pas grand-chose à faire ici à part se faire kidnapper, ce qui la rend moins essentielle que le rôle prépondérant qu’elle avait auparavant dans son rapport avec Barney. Passons également sur la conclusion, où Barney perd à nouveau ses pouvoirs bioniques sans qu’aucune justification claire ne soit donnée aux téléspectateurs.

L’Enfant-loup avait réussi à être une suite de haut niveau grâce en particulier à la manière habile dont le récit permettait au personnage de Kuroda d’évoluer par rapport à Kamikaze. C’est tout le contraire avec Super Duel (au fait, on cherche encore où il y a un super duel dans cet épisode!) alors que le personnage de Barney est très mal conçu et dessiné par les auteurs en comparaison de Cinq cents millions de plus. Avec pour conséquence de rendre cette nouvelle aventure plutôt risible et franchement décevante à plus d’un titre.

Anecdotes :

  • Richard Carr signe ici pour la série son quatrième scénario, et certainement pas son meilleur cru. Quant à Leslie H. Martinson, cet épisode fût sa troisième et dernière réalisation pour la série.

  • Habituellement, la production ne se soucie pas de la continuité lorsqu’il y a un changement d’acteur pour incarner un personnage. Étant donné les images conservées pour la séquence de flashback récapitulant les moments forts de l’épisode Cinq cents millions de plus, Alan Oppenheimer fût rappelé exceptionnellement une dernière fois pour interpréter le docteur Rudy Wells, malgré que le fait que Martin E. Brooks l’ait remplacé au tout début de la troisième saison dans Le Retour de la Femme bionique.

  • Alan Oppenheimer était doublé par Claude Joseph dans la version française. On le connait surtout pour avoir été la voix de Gene Hackman dans la plupart de ses films et celle de Robert Vaughn dans la série Des Agents très spéciaux. Il est mort en 1995. Au Québec, c’est Benoit Marleau qui a assuré le doublage. Il a beaucoup travaillé dans des séries animées populaires comme Les Simpsons et King of the Hill, où il était respectivement la voix de Moe Szyslak et Bill Dauterive. Il a également été la voix de Nick Tate dans Cosmos 1999. Il est mort en 2009.

  • Bien que Carla Peterson soit officiellement mariée à Barney, elle conserve son nom de jeune fille tout du long sans qu’elle se fasse appeler Carla Hiller. De nos jours, il est commun qu’une épouse conserve son nom de famille à la naissance, parfois au point de le jumeler à celui de son mari. Mais à l’époque de la série, c’était un phénomène plutôt rare.

  • Durant la séquence de flashback, au moment où l’on revoit la partie de bras-de-fer entre Steve et Barney, on peut entendre régulièrement l’effet sonore bionique. Cet effet sonore était absent lorsque ce segment a été montré dans l’épisode original Cinq Cents millions de plus, afin de cacher au public jusqu’à la victoire de Barney, le fait qu’il soit lui aussi un homme bionique. Comme quoi le contexte était différent dans cette suite pour expliquer cet ajout.

  • Oliver Nelson avait composé un thème musical spécifique pour Barney dans Cinq Cent millions de plus. Si ce thème a été plusieurs fois réemployé dans d’autres épisodes subséquents, il est inexplicablement absent dans cette suite.

  • Steve conduit à nouveau une Mercedes 450SL, mais cette fois de couleur bleue plutôt que grise. À noter que Steve conduisait une Corvette dans Cinq Cent millions de plus.

  • Il y a visiblement un effort dans cet épisode afin de rendre plus crédible l’emploi de la force bionique en tenant compte des limites du corps humain. Par exemple, lors de l’attaque du fourgon blindé, Barney ne le retourne pas sur le côté avec l’aide de ses bras bioniques uniquement, car son torse et son dos n’auraient pu supporter le poids de la voiture. Il se sert en fait d’un long tuyau de métal comme levier pour faire pivoter le fourgon.

  • Malgré ces efforts, il y a quand même quelques dérapages comme lors de la scène où Steve et Barney luttent l’un contre l’autre et roulent sans raison sur le chemin en pente d’un parking souterrain sur une vingtaine de mètres. Au-delà de son caractère improbable, il apparaît évident que les acteurs Lee Majors et Monte Markham tenaient à s’amuser pendant cette scène de lutte.

  • Le plan établissant le lieu du laboratoire de l’OSI vu de l’extérieur, présenté au début, est recyclé plus tard au cours de l’intrigue sans tenir compte du fait que l’on peut y voir le personnage de Carla Peterson assise à l’intérieur d’une camionnette.

  • C’est la troisième fois au cours des quatre derniers épisodes que les vilains usent d’une grosse fourgonnette ou d’un camion de couleur rouge. Tiennent-ils tant à se faire remarquer?

  • En entrevue, Monte Markham a avoué avoir accepté de revenir incarner Barney sans avoir lu le script, suite au fait qu’il avait aimé sa première expérience.

-Barney (à Steve après sa réactivation bionique): Hey, come on, now Steve, don't rush me. I've only got 48 hours to play Superman again, I wanna enjoy every minute.

 

-Lester Burstyn (qui constate que Barney n’est pas le seul homme bionique): You show amazing strength, Colonel Austin. Anyone who can hold his own with a bionic man.

 

-Steve: Well I keep in shape.

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10. TRAFIC RADIOACTIF
(THE BLUE FLASH)

Résumé :

Un agent de l’OSI est porté disparu peu de temps après avoir signalé un important trafic de microprocesseurs. Muni d’une nouvelle invention de Rudy Wells afin que sa main bionique soit capable de détecter les microprocesseurs en envoyant un flash bleu à son œil bionique, Steve se fait passer pour un débardeur sur les quais du port où l’agent disparu s’était infiltré. En plus de tenter discrètement de retrouver les puces informatiques et d’identifier les trafiquants, Steve doit aussi venir en aide à Ernest, le jeune fils de madame Cook qui l’héberge. Lorsqu’il appert que cette dernière a été témoin de l’enlèvement de l’agent de l’OSI avant sa disparition, les trafiquants n’hésitent pas à la kidnapper pour éviter qu’elle ne parle à la police. Ayant réussi à récupérer les microprocesseurs, Steve espère alors les marchander en échange de sa libération.

Critique :

Soyons beau joueur. Alors que nous en sommes déjà la troisième saison, il faut admettre que les auteurs déploient parfois des efforts inimaginables pour trouver quelques petits trésors d’imagination et des idées de mission pour Steve Austin, en respectant les limites de Lee Majors comme acteur. Rompu déjà, comme on a pu le voir, aux travaux physiques et manuels, voilà que cette fois on retrouve Steve dans la peau d’un débardeur afin de démasquer un réseau de trafiquants de microprocesseurs sur les quais d’un port.

Certes, l’enjeu de cet épisode justifie la présence d’un agent de l’OSI comme Steve Austin, doté d’ailleurs d’un nouveau gadget bionique pour l’occasion (le détecteur de puces informatiques dans sa main et son bras droit bionique). Mais les auteurs étaient sans doute conscients des limites de leur récit pour tenir dans les 50 minutes imparties, car ils ont rajoutés une sous-intrigue impliquant la logeuse de Steve, madame Cook, une mère monoparentale qui semble avoir du mal à joindre les deux bouts, et son fils Ernest, triste devant le manque de moyens dont il dispose pour réparer son vélo brisé.

La série étant devenu populaire auprès des jeunes, enfants inclus, l’inclusion de cette sous-intrigue n’est pas innocente et fait d’ailleurs appel aux bons sentiments lorsque Steve demande à Ernest d’avoir la foi et de croire aux miracles pour que son vélo soit réparé. On retrouve bien là le caractère conservateur à l’ancienne voulu par le producteur Harve Bennett, en même temps qu’un exemple où les jeunes peuvent voir leur héros accomplir un vœu en leur faveur afin d’entretenir une part de rêve et préserver leur innocence face aux misères de la vie courante.

Heureusement, après que Steve se soit servi de son pouvoir bionique pour réparer le vélo d’Ernest à son insu, il informe ce dernier lors de la scène finale que le miracle qui a permis à son vélo de redevenir fonctionnel est dû à la « magie de la science », ce qui procure cette fois une tendresse un petit peu plus sincère qui permet justement au public jeune de se reconnaître en Ernest, aidé par Steve Austin, le « bon samaritain ».

Pour le reste, on retrouve le même dosage tout juste équilibré entre humour et action que la plupart des épisodes de la série; assez pour qu’on le classe dans la catégorie moyennement plaisante. On notera d’ailleurs cette séquence où Steve se sert de son bras bionique pour lancer avec force de grandes boites lourdes au contremaître surpris et méfiant, alors que ce dernier cherchait à le mettre à l’épreuve. Et une autre où les vilains se montrent particulièrement naïfs lorsque Steve vient faire semblant de négocier la libération de madame Cook afin de les mettre en réalité hors d’état de nuire. De quoi nous faire encore sourire en coin.

Anecdotes :

  • Assistant sur la plupart des épisodes de la série, Cliff Bole réalise ici son tout premier, en remplacement du réalisateur initialement prévu. Son travail sera suffisamment apprécié puisqu’il en réalisa dix autres. Fidèle soldat, il a aussi réalisé plusieurs épisodes pour des séries comme Matt Houston, Drôle de dames, L’Île Fantastique, Hooker,X-Files et MacGyver.  Il est mort à 76 ans en 2014.

  • Deux auteurs ont signé cet épisode: Sheridan Gibney, scénariste qui a surtout travaillé dans le cinéma américain des années 30 et qui faisait ici une très rare contribution au petit écran, qui fût d’ailleurs la dernière de sa carrière avant de mourir en 1988 à l’âge de 84 ans. Et Sidney Field, qui a encore moins écrit pour la télévision et le cinéma et dont on ignore exactement quelle fut son œuvre.

  • Elle n’est jamais devenue une star, mais après des débuts remarqués dans des séries comme Sur la piste du crime et Les Règles du jeu, Janet MacLachlan (madame Cook) a connu tout de même une brillante et éminente carrière d’actrice à la télé (Wonder Woman, Quincy, Cagney & Lacey, Arabesque) jusqu’à sa mort en 2010 à l’âge de 77 ans.

  • Connu en France pour avoir joué dans le dernier film de Jean-Pierre Melville Un Flic, Michael Conrad (le contremaître Jimbo) a mis à profit autant sa vigueur physique que dans le jeu dramatique au cours d’une carrière marquée par plusieurs passages dans des séries comme Perry Mason, La Grande caravane, La Quatrième dimension, L’Homme de fer. Mais aussi des rôles récurrents dans Delvecchio, La Conquête de l’Ouest et surtout dans Capitaine Furillo où il interprète le sergent Phil Esterhaus (pour lequel il a remporté deux Emmy en 1981 et 1982) pendant trois ans jusqu’à ce qu’un cancer ne le rattrape et cause son décès en 1983 à l’âge de 58 ans. Il revint dans l’épisode Lutte clandestine lors de la saison suivante.

  • Âgé de six ans au moment du tournage, Rodney Allen Rippy (Ernest Cook) a fait ses débuts devant les caméras dans plusieurs publicités de jouets pour enfants. Outre son rôle dans cet épisode, il n’a pas connu une carrière d’enfant-star à la télévision puisque sa contribution modeste se résume à des rôles dans Médecins d’aujourd’hui, Docteur Marcus Welby, Police Story et Section contre-enquête. Après avoir délaissé sa carrière d’acteur pour travailler dans le marketing, il a tenté de se présenter à la mairie de Compton en Californie en 2013 pour ensuite faire un retour timide au petit écran depuis 2015.

  • Le pseudonyme que Steve emploie pour travailler comme débardeur est Max Stoffer. Il arbore également temporairement pour la première fois une moustache, ainsi qu’une boucle d’oreille qui disparaitra mystérieusement au cours de la séquence de la bagarre finale.

  • Sans doute parce qu’il en prend de plus en plus l’habitude, c’est Steve qui demande à Oscar de participer à cette mission, et non Oscar qui le lui ordonne. Steve va jusqu’à fouiller les dossiers d’Oscar pour se trouver des missions au tout début de l’épisode.

  • Après le générique d’ouverture, le plan extérieur du labo de l’OSI que l’on a vu précédemment dans Super Duel est à nouveau réemployé et l’on peut voir encore le personnage de Carla Peterson assise dans une camionnette, même si elle n’a aucune raison d’être présente dans l’intrigue.

  • Lee Majors se serait-il blessé pendant le tournage? Au cours de la scène où il s’enfuit de l’entrepôt avec la boîte contenant les microprocesseurs, on le voit boiter sans raison pendant un bon moment. Ensuite, lorsqu’il veut effectuer un saut bionique au-dessus d’un wagon, il se penche d’une façon très inhabituelle avant de sauter.

  • Lorsque Steve est de retour à l’entrepôt pour libérer madame Cook des griffes des trafiquants, le dialogue laisse supposer que presque toutes les cannettes d’huile de coco se trouvant dans la boite volée par Steve contiennent des microprocesseurs. Mais lorsque Steve utilise son nouveau détecteur dans sa main bionique, le flash bleu ne s’active que lorsque qu’il la passe au-dessus d’une seule cannette.

-Steve (avant de tenter d’aller sauver Madame Cook): Oscar hold off sending your men onto the docks.

-Oscar: Listen, have you got the chips or haven't you?

-Steve: Well, I do and I don't. You see I may have to use them to bargain with.

-Oscar: What! Are you crazy?!

-Steve: No, just worried. 

-Steve (au chef des trafiquants après avoir mis hors de combat tous ses hommes de main): I don't have time to give you another demonstration, I got a bicycle to fix. 

-Ernest (tout heureux de voir son vélo réparé): It was magic.

 

-Steve: Well, in a way you're right. It was the magic of science. You know, the kind of magic that sends man to the moon and things like that.

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11.  ALCOOL À BRÛLER
(THE WHITE LIGHTNING WAR)

Résumé :

Deux agents de l’OSI sont morts victimes d’une morsure venimeuse d’un crotale dans la région de Morgantown en Georgie. Oscar est persuadé que leurs morts sont reliés à un trafic d’alcool de contrebande dans ce comté où le commerce y est interdit et qu’un fonctionnaire haut-placé de Washington assure la protection des trafiquants menés par un certain Bo Willis qui contrôle toute la région. Se faisant passer pour le représentant d’une faction rivale, Steve menace les hommes à la solde de Bo Willis de leur fermer boutique. Arrêté par le shérif complice des trafiquants, Steve s’évade à son insu, détruit une des distilleries clandestines, et fait capoter une vente d’alcool en laissant croire grâce à ses pouvoirs bioniques qu’un gang rival est venu tout saccager. Ces événements font venir sur place directement de Washington le mystérieux fonctionnaire haut-placé venu s’assurer que Bo Willis a toujours le contrôle de la situation. Pendant ce temps, les trafiquants cherchent à liquider Steve définitivement.

Critique :

Encore une autre mission où Steve Austin s’infiltre au sein d’un milieu rural afin cette fois de mettre fin à un trafic d’alcool frelaté et d‘en démasquer le commanditaire. À la différence des épisodes précédents, la couleur locale typique du sud des États-Unis, et l’équilibre entre l’humour et le sérieux qui épicent les nombreuses situations font de celui-ci l’un des plus truculents de la série.

Pour arriver à cet équilibre, les auteurs ont choisi de faire passer Steve Austin pour un important homme de main d’une bande rivale désirant s’emparer du marché des trafiquants dirigés par Bo Willis. Comme on peut le voir sur la photo de l’épisode, le look de Steve pour se mettre dans la peau d’un gangster « sudiste » est assez réussi. Et même s’il frôle la caricature, le jeu naturel de Lee Majors lui donne un air décontracté fort convaincant qui fait que les trafiquants n’ont pas le choix de le prendre au sérieux sur ses supposées intentions.

À l’inverse, on découvre que l’opposition face à Steve ne doit pas non plus être sous-estimée, surtout au moment où le shérif à la solde de Bo Willis met notre héros en prison sous un habile faux prétexte. Mais Steve sait se servir de cette situation à son avantage comme si cela faisait partie de son plan. À partir de là s’enchaîne une série d’événements où Steve se moque de ses adversaires, voire même les manipule à leur insu, ce qui soutire très souvent le sourire et le rire des spectateurs, le tout souligné d’ailleurs pas une musique aux accents country ironiques.

Alcool à brûler réussit en quelque sorte à user d’une certaine distanciation pour rendre haut en couleurs un récit ayant un enjeu faible en apparence. En effet, le public connaît les pouvoirs bioniques de Steve, mais pas ses adversaires, et il faut voir leur ahurissement devant leur incompréhension sur ce qui leur arrive. Le moment le plus amusant survient lorsque Steve échappe à deux tentatives d’assassinat, dont une où il est censé être empoisonné par la morsure d’un crotale, et qui se sert ensuite de sa main bionique et de quelques morceaux de pierre pour reproduire le son d’un serpent à sonnettes afin de tenir en respect le shérif et son acolyte, alors que ces derniers croyaient s’être débarrassés de lui.

Si on ferme les yeux sur quelques incongruités et surtout si on le regarde en version originale afin d’en savourer davantage le ton, cet épisode s’avère plutôt réjouissant. Ce qui compense largement le schéma répétitif de ce type de mission à laquelle Steve est impliqué.

Anecdotes :

  • Cinquième des six épisodes de la série écrit par Wilton Denmark, qui s’est inspiré selon ses dires de certaines anecdotes vécues pendant sa jeunesse dans l’État de Georgie. C’est également le second des huit épisodes réalisés par Phil Bondelli.

  • Après un rôle mineur dans Le Robot (celui de la seconde saison), l’acteur polyvalent Ben Hammer revient dans la série dans la peau du chef de gang Bo Willis. Il est davantage connu pour avoir été le juge Herman Mooney pendant onze ans dans la série New York, police judiciaire. Il est décédé en 2017 à 92 ans.

  • Parmi les hommes de main de Bo Willis, on retrouve Robert Donner (Kermit, comme la célèbre grenouille des Muppets), qu’on avait déjà vu à l’œuvre dans la peau d’un intolérant dans l’épisode Étranger à Broken Fort, qui fait montre cette fois de son talent pour le comique.

  • Hugh Gillin (le shérif corrompu Weems) est un acteur dont la carrière a démarré tardivement et qui ressemble beaucoup par sa corpulence et son faciès au comédien Charles Durning. À l’aise dans tous les registres, on a pu le voir à la télévision dans M.A.S.H., Drôle de vie, Lou Grant, Quincy et K2000. Il est mort en 2004 à l’âge de 78 ans.

  • Venue du théâtre, Katherine Helmond (Middy, la femme qui vient en aide à Steve) a dû attendre la quarantaine avant d’être embauchée régulièrement sur les plateaux de télévision. Par la suite, elle ne cesse d’obtenir des rôles de plus en plus importants, notamment dans La Croisière s’amuse, Soap, Madame est servie, Coach et Tout le monde aime Raymond. Elle a aussi joué le docteur Harkens dans le double-épisode Sosie bionique de la seconde saison de Super Jaimie.

  • Austin Stoker (le haut-fonctionnaire Charles Quinten) fait la première de ses deux apparitions dans la série. Originaire de Trinidad, il a débuté très jeune sur scène comme chanteur, danseur et percussionniste dans son pays natal, ce qui l’amène à New York et plus particulièrement à Broadway. Suivent ensuite des rôles à la télévision (La Nouvelle équipe, Kojak, McCloud, un Shérif à New York, Racines) mais surtout au cinéma où il obtient un statut de vedette dans le genre « blaxploitation » après s’être fait connaître dans La Bataille de la Planète des Singes. On le voit alors aux côtés des vedettes afro-américaines de l’époque dans des films comme Abby, Sheba Baby, et surtout un premier rôle dans Quand la Ville tremble et le film culte de John Carpenter Assaut. Il est toujours actif à ce jour, bien qu’il préfère la scène au septième art et le petit écran.

  • Après la moustache, Steve porte cette fois la barbe et des lunettes Ray-Ban pour jouer son rôle d’homme de main d’une supposée organisation criminelle. Et comme dans le précédent épisode, c’est lui qui a choisi cette mission et non Oscar, cette fois dans un but personnel puisque l’agent de l’OSI tué au début du récit était un ami proche de lui.

  • Une rare occasion où l’on peut constater visuellement la vitesse bionique de Steve de façon crédible et réaliste. Alors que le shérif cherche à l’attirer à l’extérieur pour qu’un tireur isolé puisse l’abattre, Steve identifie vite le tireur grâce à son œil bionique. D’un geste prompt et naturel, il s’empare de l’arme du shérif et se place derrière lui pour forcer le tireur à lâcher la sienne. La vitesse d’exécution de Steve pour désarmer le shérif est diablement efficace, sans effets de ralenti ou d’accéléré. Il n’empêche qu’on y retrouve deux failles techniques: l’emploi par trop visible de la « nuit américaine » pour une scène censée se dérouler la nuit, mais tournée en plein jour, et l’absence du filtre infrarouge lors de l’emploi de l’œil bionique pour identifier le tireur dans le noir.

  • Red West, garde du corps d’Elvis Presley qui a travaillé parfois comme cascadeur, fait un caméo dans cet épisode comme collecteur d’alcool trafiqué.

  • À proximité du magasin de Middy, on peut voir derrière elle un sac d’aliments identifié à la compagnie Universal au moment où elle assiste à l’arrestation de Steve.

  • Si Morgantown est une ville fictive de la Georgie, l’auteur Wilton Denmark s’est inspiré d’une petite ville rurale du nom de Morganton, situé à deux heures de route au nord d’Atlanta.

  • Durant son opération de sabotage, Steve se sert de son bras bionique pour crever le réservoir afin de mélanger l’essence avec l’alcool camouflé dans un camion-citerne. Malgré le fait que du liquide en jaillit et mouille la manche droite de sa chemise au point de laisser une forte odeur, le shérif ne détecte pas la présence d’alcool ou d’essence sur Steve une fois revenu en prison. De plus, la manche droite de la chemise de Steve est déjà étonnamment redevenue sèche.

  • Afin de se rendre sur place, le haut-fonctionnaire de Washington Charles Quinten se sert d’un avion privé. Toutefois, l’avion montré en vol n’est pas le même que celui montré à l’atterrissage quelques instants plus tard.

  • Le premier titre de cet épisode était The Moonshine Wars.

-Steve (qui a décelé le piège du shérif pour l’abattre): Better not try it. Willis might not like his number one boy getting blown up.

-Shérif Weems: How did you know?

-Steve: I saw it in a movie once.

-Shérif Weems: But it's dark.

-Steve: Yeah, it was dark in the movie, too.

 

-Steve (se faisant toujours passé pour un gangster): Well, I'm sure you heard what happened to the still and car and the tanker truck while I was in jail.

-Charles Quinten: Yes. Sounds like you have an army behind you.

 

-Steve: Well, let's just say I got a strong right arm.

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12. L'ÉVASION
(DIVIDED LOYALTY)

Résumé :

Par amour pour une femme, le scientifique Leon Jackson a fait défection pour la Russie il y a plusieurs années. Depuis la mort de cette dernière, Leon Jackson veut maintenant revenir aux États-Unis avec son fils adolescent Alex. Ce dernier a cependant pris l’habitude de grandir sous le régime communiste et s’est lié d’amitié avec Boris, l’un de ses gardiens. Si bien que lorsque Steve Austin arrive pour faire évader son père, Alex montre beaucoup de réticence à obéir et à les suivre. Lorsque le chemin principal prévu pour franchir la frontière n’est plus envisageable car anticipé par les soldats ennemis, Steve doit trouver une autre voie de sortie.  Comme si les choses n’étaient pas assez compliquées, Steve doit également s’assurer qu’Alex ne commette aucun acte pouvant indiquer aux Russes leur emplacement, après que l’adolescent ait déjà commis un impair ayant rendu son père momentanément aveugle.

Critique :

Alors que des épisodes précédents avaient clairement illustrés l’esprit de « détente » des relations entre Steve et la Russie communiste, voilà que L’Évasion vient saborder tout cela en ramenant certains clichés des films d’espionnage situés dans le contexte de la Guerre Froide, alors que l’homme bionique doit aider un savant et son fils à passer à l’Ouest. Avec un point de départ sentant autant le déjà-vu, les chances que la suite soit tout aussi décevante sont élevées, et on peut hélas constater que c’est tristement le cas.

D’entrée de jeu, on se demande comment Steve a pu entrer aussi facilement en Russie et atteindre la maison des Jackson sans être inquiété. Ensuite, le conflit opposant le scientifique et son fils ne convainc pas et manque de tension dramatique, en plus de rendre la suite de l’intrigue totalement prévisible, alors que Steve cherche à les aider à quitter la Russie pendant que Boris et ses hommes les pourchassent.

Ce conflit père-fils aurait pu apporter la touche d’humanisme chère à la série, mais là aussi, les clichés abondent à cause d’un sentimentalisme artificiel. Comme en témoigne ce moment où le fils Alex se blâme d’être responsable de la cécité temporaire de son père après une attaque des hommes de Boris, où lorsque Steve donne des leçons de morale à Alex; un ton auquel le public et les fans ne sont pas habitués.

En fait, tout sonne faux dans cet épisode. Les décors naturels ne ressemblent en rien à la Russie, tout comme Boris et ses hommes de main qui n’ont rien de Russes jusque dans leur accent. L’absence de suspense et une finale bâclée auquel on ne croit pas. Il est difficile de comprendre comment un tel script aussi pauvre ait pu passer la rampe des critères de sélection et d’acceptation des producteurs, tellement il ne reflète en rien la série jusqu’au point de dénaturer ce qui avait été bâti depuis les tout débuts. Hautement dispensable.

Anecdotes :

  • Premier des quatre épisodes réalisés par Alan Crosland Jr., il fût autrefois monteur avant de passer derrière la caméra au milieu des années 50 et en grande partie pour des séries westerns comme Maverick et Rawhide. Il diversifie son travail dès les années 60, en réalisant des épisodes dans tous les genres: Alfred Hitchcock présente (suspense), Peter Gunn (policier), La Quatrième dimension (fantastique) et Les Mystères de l’Ouest (western et science-fiction). Assez bon technicien, il a également réalisé pas moins de onze épisodes de Super Jaimie, incluant le double-épisode Bienvenue Jaimie qui a lancé pour la première fois la femme bionique en solo. Retraité depuis le milieu des années 80, il a rendu l’âme en 2001 à l’âge de 83 ans.

  • Jim Carlson et Terrence McDonnell ont commencé à former un tandem de scénaristes prolifique à partir de cet épisode. Ils en ont d’ailleurs écrit trois autres pour la série, plus deux pour Super Jaimie, et Terrence McDonnell a par ailleurs contribué à l’écriture du téléfilm-pilote de 1973 sans en avoir été crédité au générique. Une bonne partie de leur travail à quatre mains consiste en des récits pour enfants conçus pour une émission baptisé ABC Weekend Specials qui est resté en ondes pendant quinze ans. Jim Carlson est mort en 2007 à l’âge de 74 ans alors que son compère a pris sa retraite en 2011.

  • Michael McGuire (Leon Jackson) s’est d’abord fait connaître au petit écran grâce à la série Dark Shadows. Il alterne par la suite rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision en connaissant une carrière modeste, mais pas du tout médiocre. Les séries policières semblent lui aller comme un gant puisqu’il a été vu dans Kojak, Les Rues de San Francisco, 200 dollars plus les frais, Mannix et Cannon. Il s’est retiré des écrans depuis 2005.

  • Ayant débuté à huit ans, Radames Pera (Alex Jackson) fut l’une des stars adolescentes à la télévision les plus connues des années 70 grâce à ses rôles récurrents dans les séries Kung Fu (il interprète Caine, le personnage de David Carradine plus jeune) et La petite maison dans la prairie (le fiancé de Mary Ingalls). Il a délaissé toutefois cette carrière à partir des années 80 pour se lancer dans l’installation de cinémas-maison et de systèmes sonores résidentiels, comptant parmi ses clients des stars d’Hollywood. Il vit en France depuis 2010 où il aurait entrepris d’écrire ses mémoires.

  • Acteur aux racines amérindiennes, Ned Romero (Boris) semble peut-être dépaysé en officier russe de la sécurité dans cet épisode, bien qu’il se décrive lui-même comme étant d’origine hispanique. Lui qui se croyait destiné à une carrière de baryton comme chanteur d’opéra, Ned Romero en est venu à jouer les Autochtones dans plusieurs westerns télévisés (Le Virginien, Bonanza, Chaparral, Shane, Laredo, Walker Texas Ranger), et les hispanophones dans d’autres séries (L’Homme de fer, Harry O, Dan August, Sur la piste du crime, Sergent Anderson). Parlant couramment trois langues, il n’a eu aucun mal à trouver du travail, bien que souvent catalogué comme acteur de type « American Express ». Il est mort en 2017 à l’âge de 90 ans.

  • On savait que Lee Majors était confortable du moment qu’il n’avait pas une quantité industrielle de dialogues à prononcer. Il faudra attendre pas moins de 12 minutes dans cet épisode avant que Steve ne place un premier mot.

  • La corde que Steve a prise au refuge pour s’en servir afin de traverser le canyon est visiblement bien trop courte.

  • Lorsque Steve pousse la Jeep dans un ravin afin de s’en débarrasser, il se sert de son bras gauche non bionique à deux reprises pour effectuer la dernière poussée.

  • Tous les personnages censés incarner les Russes dans cet épisode, incluant Boris l’hispanique, s’expriment tous avec l’accent américain.

  • Pendant un court instant, au moment où Steve aide Leon Jackson blessé à traverser le canyon avec la corde, on peut voir sur la droite de l’écran une portion d’un building, alors que l’action est censée se dérouler en pleine nature.

  • Malgré ses nombreuses faiblesses, le scénario de cet épisode a été recyclé au cours la troisième saison de Super Jaimie sous le titre Quand l’amour s’en mêle.

-Steve (qui donne une rare leçon de morale à Leon Jackson et son fils Alex): Look, I don't know what's going on between you two, but if we're going to get out of here alive, we're all going to have to work together. You know Leon, you treat your son here like he's some kind of scientific wonder you've created, that you just order around, but you don't really talk to him, explain what you're doing, what you're feeling. He is your son. Do you know what a wonderful thing that is to have a son? And you Alex, you treat your father like he's the enemy. I don't know where your mother is, but you both sure could use her. 

-Steve (qui examine les yeux de Leon Jackson devenu temporairement aveugle): It looks like they're dilating like they're supposed to.

-Leon: Colonel, you're no physician.

 

-Steve: No, but I've seen enough concussion-induced blindness to know what I'm talking about.

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13. UN HOMME DE CONFIANCE
(CLARK TEMPLETON O'FLAHERTY)

Résumé :

Le concierge de l’immeuble de l’OSI, Clark Templeton O’Flaherty, profite de son emploi pour vendre clandestinement à un réseau d’espionnage des documents classés « top-secret » qu’il a réussi à récupérer avant leur destruction. Grâce à un procédé inventé par Rudy Wells que seul l’œil bionique de Steve peut identifier, ce dernier n’a aucun mal à découvrir les malversations du concierge. Mais lorsque Steve le confronte à l’intérieur d’un appartement trop luxueux pour son salaire, O’Flaherty lui explique qu’il est en fait un agent de l’OGA, une organisation de contre-espionnage ultra-secrète qui a pour mission de démasquer les chefs du réseau à qui il vend les documents de l’OSI. Steve ne croit tout d’abord pas à l’histoire d’O’Flaherty, mais lui donne la chance de prouver sa loyauté en l’accompagnant dans la suite de sa « mission », en attendant qu’Oscar Goldman vérifie ses dires. Sauf que dans cette affaire d’espionnage, le mensonge et les faux-semblants font que les choses ne sont jamais ce qu’elles semblent être.

Critique :

Voilà une histoire classique d’espionnage si on peut dire, où Steve Austin y passe la majeure partie du temps à chercher à découvrir si O’Flaherty est un espion à la solde d’une puissance étrangère ou bien un agent travaillant pour une organisation américaine si opaque au point où l’OSI en ignore l’existence. Le début de récit a de quoi faire froncer les sourcils, car on se demande dans quelles circonstances Steve a pu devenir ami avec le concierge O’Flaherty avant de le soupçonner d’être un espion, et surtout la trop grande facilité avec laquelle O’Flaherty parvient à dérober des informations top secret au sein de l’OSI.

La suite de l’intrigue se révèle inutilement nébuleuse à force de chercher à trop compliquer les situations pour maintenir le mystère entourant le personnage d’O’Flaherty. On a l’impression que les auteurs ont voulu imiter quelque peu le style de la série Mission: Impossible où les romans de l’auteur John Le Carré. En vain. Le suspense manque de tonus malgré la chute finale, et le récit est trop controuvé pour qu’on puisse pleinement y adhérer.

En revanche, l’un des points forts de cet épisode se trouve dans la qualité de l’interprétation, en particulier celle de Louis Gossett Jr. dans le rôle d’O’Flaherty. En dépit de l’opacité de son personnage, il a su trouver le ton juste en lui conférant une allure décontractée qui ne manque parfois pas d’humour. Sans même forcer la note, l’acteur invité parvient même à effacer Lee Majors, au point où on a l’impression qu’il n’y a que lui à l’écran, ce qui est un phénomène assez rare dans la série. Mention honorable également à Louise Latham, qui incarne la cheffe du réseau d’espionnage ennemi qui a su très bien cacher son jeu, sans faire de jeu de mots.

Somme toute, Un homme de confiance demeure un épisode moyen malgré qu’on y sent un potentiel qui aurait pu le hisser parmi les très bons de la série. La fin ouvre d’ailleurs la porte à la possibilité de faire revenir le personnage dans un épisode ultérieur, mais le scénario de ce « pilote » n’était finalement pas assez abouti pour convaincre les producteurs de poursuivre l’aventure avec l’agent O’Flaherty, en dépit de l’excellent travail de son interprète.

Anecdotes :

  • Troisième des huit épisodes de la série sous la houlette de Phil Bondelli.

  • Anciennement excellent photographe et reporter pour plusieurs magazines au cours des années 60, Frank Dandridge a connu une seconde carrière de scénariste à partir des années 70. Il a débuté dans Kung Fu, puis il a écrit pour des séries comme L’Île fantastique, Baretta, L’Incroyable Hulk, Clair de lune et Rick Hunter. Un homme de confiance représente sa seule contribution à la série.

  • Acteur solide et toujours en activité, Louis Gossett Jr a fait des débuts remarqués au début des années 60 en côtoyant nul autre que Sidney Poitier dans le film Un Raisin au soleil. Il est passé ensuite à la télévision où il se signale dans Daktari, Les Envahisseurs, et surtout La Nouvelle Équipe, ce qui attire l’attention du producteur Harve Bennett qui a tenu par la suite à l’engager comme artiste invité dans L’Homme qui valait trois milliards.

  • Malgré le fait qu’il soit reconnu comme un vrai professionnel, Louis Gossett Jr. trouve la consécration en 1982 en remportant l’Oscar du meilleur acteur de soutien dans le film Officier et Gentleman. Deuxième acteur afro-américain à remporter un trophée d’interprète depuis Sidney Poitier, il n’est pas parvenu à en tirer parti puisqu’il enchaîne des rôles dans quelques navets (Jaws 3-D, Le Temple d’or, Punisher). Sa carrière ne semble pourtant pas ralentir puisqu’il apparait en vedette ou en co-vedette, voire comme artiste invité dans plusieurs productions diverses pour la télévision et le cinéma avec le même professionnalisme, sans qu’il ne se soucie de son statut en tant que star.

  • Née au Texas dans une famille de ranchers, Louise Latham (Madame Hallaway, la cheffe des espions) a abandonné la vocation familiale pour embrasser la profession d’actrice. Après une solide expérience au théâtre, elle fait ses débuts au grand écran dans le film d’Hitchcock Pas de printemps pour Marnie, où elle incarne la mère de Tippi Hedren. Sa performance lui permet d’obtenir des offres pour jouer dans des séries comme Les Envahisseurs, Perry Mason, Ben Casey, Sur la Piste du crime et Le Fugitif, où elle se signale comme une remarquable actrice de composition. Jusqu’à sa retraite en 2000, Louise Latham n’a cessé d’être très présente au petit écran (Gunsmoke, Bonanza, Hawaï, police d’état, Quincy, Arabesque). Elle est décédée en 2018 à 95 ans.

  • Dans le téléfilm-pilote, on se souvient qu’une partie de la peau artificielle du bras droit bionique de Steve s’est brisée au point de rendre visible les fils et les circuits. Dans cet épisode, un technicien fait subir un test à Steve afin de vérifier si la nouvelle peau synthétique recouvrant ses membres bioniques demeure intacte après divers chocs. Le test s’avère concluant après que Steve ait frappé un mur de ciment avec son bras droit sans que la peau ne soit abimée.

  • Pour démasquer la taupe au sein de l’OSI qui permet la fuite des documents secrets, Rudy Wells a inventé une substance chimique pouvant devenir phosphorescente uniquement à la vision infrarouge de l’œil bionique de Steve.

  • Steve adopte un nouveau pseudonyme lorsqu’il rencontre un des « partenaires » d’O’Flaherty: Bob Towers.

  • L’organisation pour laquelle travaille O’Flaherty s’appelle l’OGA. La signification de cet acronyme n’est cependant jamais dévoilée. Comme la probabilité d’une suite était sans doute dans les cartons, voire même la possibilité que le personnage d’O’Flaherty ait sa propre série, cela explique sans doute l’opacité de cette organisation dans cet épisode. Ce sera malheureusement la seule fois qu’O’Flaherty aura existé et le public ne saura rien de plus sur lui et son employeur.

  • Steve semble avoir récupéré sa Mercedes 450SL grise de la deuxième saison puisqu’on peut la voir dans le stationnement du gymnase où lui et O’Flaherty vont jouer à la balle au mur. Plus tard, afin de ne pas donner l’éveil à O’Flaherty qu’il soupçonne, Steve le suit à bord d’une Pontiac GTO de couleur rouge.

  • Harve Bennett aimait tellement Louis Gossett Jr. qu’il le considérait comme un talisman, selon ses propres mots. Au début des années 80, Bennett l’a embauché pour incarner le mentor et gardien du jeune comédien Peter Barton dans la série de science-fiction Matthew Star. Bien qu’elle n’ait pas été un succès au moment de sa diffusion, elle a gagné depuis un statut de culte avec les années.

-O'Flaherty (pointant son arme sur Steve lorsque démasqué): Well, old buddy, looks like I'm gonna have to find me a new handball partner. 

-Steve (juste avant de rencontrer les espions): You know, one mistake and we play handball again, and you're the ball.

 

-O'Flaherty: If it wasn't so dark you could see me shaking.

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14. LE SOURIRE DU VAINQUEUR
(THE WINNING SMILE)

Résumé :

Alors qu’il croyait se livrer à une mission de routine en allant chercher un savant spécialiste de la fusion à l’hydrogène, le docteur Losey, Steve Austin découvre que des agents ennemis tentent de le kidnapper chez lui. Après avoir sauvé le docteur Losey, Steve fait son rapport à Oscar qui est convaincu que des mouchards ont été installés dans son bureau, mais aucun micro n’est détecté après inspection. Comme seule la secrétaire d’Oscar, Peggy Callahan, était au courant de la mission de Steve, elle devient dès lors la principale suspecte. Lorsqu’elle surprend Steve en train de fouiller son appartement, elle ne supporte pas que sa loyauté soit remise en question et exige de passer au détecteur de mensonge. Elle réussit le test, mais les agents ennemis parviennent quand même à kidnapper le docteur Losey malgré que son lieu de travail était gardé secret. Steve se demande alors si la taupe au sein de l’OSI n’aurait pas un lien avec le nouveau petit-ami de Callahan, un dentiste du nom de Gene Finney.

Critique :

C’est avec un plaisir non dissimulé qu’on retrouve dans cet épisode la secrétaire d’Oscar Goldman, Peggy Callahan, et son excellente interprète, Jennifer Darling. La spontanéité parfois naïve du personnage jumelée avec le talent d’improvisation de l’actrice constitue à nouveau l’essentiel de son charme contagieux qui rend cet épisode fort divertissant, voire très savoureux.

Bien sûr, le script nous offre encore une histoire prenant à nouveau l’idée de la fuite inexplicable d’informations au sein de l’OSI comme point de départ. Mais cette fois, l’intrigue se montre un peu plus crédible et fertile en surprises bien ménagées par la mise en scène, magnifiées par la présence de Peggy Callahan dont le comportement et les réactions nous donnent droit à quelques situations comiques à la fois inattendues et réjouissantes.

On se rappellera notamment que dans Vengeance, Callahan venait en aide à Steve, recherché pour meurtre. Cette fois-ci les rôles sont inversés quelque peu, alors que Callahan devient suspect no. 1. Ce n’est donc pas un hasard si cette inversion s’opère dans la scène où Callahan ne comprend pas que Steve fouille son logement et la suspecte, soit au même endroit où elle avait précédemment dans Vengeance accepté de venir en aide à Steve, blessé et pourchassé, cherchant un refuge.

Même aigrie devant le fait que Steve et Oscar la suspecte, Callahan ne cesse de nous amuser. Au moment où elle passe un test de détecteur de mensonges à sa demande, elle n’hésite pas à livrer une réponse cinglante et directe à leur égard (voir Anecdotes), dont le ton jumelé à la voix particulière de l’actrice est propre à faire rire le spectateur. Qui plus est, les surprises dans l’intrigue sont propres à susciter auprès de Callahan des réactions assez drôles sans que le personnage ne verse dans le clownesque.

Alors que la mise en scène détourne notre attention en nous laissant croire que le pendentif de Callahan donné en cadeau par son petit ami dissimule le micro permettant aux espions d’obtenir les informations voulues, voilà qu’on apprend par un détecteur de l’OSI qu’il s’agissait d’une fausse piste. Par intuition, Steve fait alors le rapprochement entre le fait que le petit ami en question est un dentiste et qu’il ait pu alors trafiquer un des plombages de Callahan. Malgré le refus de cette dernière de desserrer les lèvres pour être examinée, l’expression du visage de l’actrice Jennifer Darling, mélangeant à la fois la colère et la surprise de son personnage au moment où le détecteur décèle le micro caché au fond de sa bouche, vaut à elle seule tous les trophées.

Cette naïveté de Callahan, trompée par son amoureux, ne la rabaisse pas au niveau d’une simple femme ingénue, bien au contraire. Sa capacité à réagir au moment présent et d’aller droit au but, même au risque d’apparaître casse-gueule, témoigne au contraire d’un certain courage et d’une intelligence vive qui en font plus qu’une simple secrétaire. Lorsqu’elle confronte son petit ami Finney, elle n’y va pas par quatre chemins pour lui dire sa façon de penser sans lever le ton. Elle se compromet donc volontairement et lorsque les hommes de Finney l’emmène dans leur repaire, elle s’arrange pour donner des indications routières dans la conversation avec ses ravisseurs afin que Steve et Oscar, captant dorénavant la longueur d’ondes du micro dans le plombage de Callahan, puisse la retracer à leur insu. Quelle belle façon de retourner leurs armes contre eux!

Bien ficelé et farci d’un humour décapant de par la présence d’une Jennifer Darling en grande forme, Le Sourire du vainqueur est un épisode qui nous régale avec un certain bonheur.

Anecdotes :

  • Second des trois épisodes de la série réalisé par Arnold Laven.

  • Après avoir manqué son coup dans l’écriture d’une suite avec Super Duel, Richard Carr se reprend avec Le Sourire du vainqueur avec l’aide de Gustave Field. On se rappelle que leur précédente collaboration au cours de la seconde saison avec Le Sosie n’avait pas été convaincante.

  • Stewart Moss (le docteur Gene Finney, le petit ami de Callahan) a connu une carrière de 30 ans à la télévision et au cinéma, passant par diverses séries comme Cannon, Pour l’amour du risque, Perry Mason, Bonanza, Cannon et Hooker. Il a eu également un petit rôle dans l’épisode ayant débuté la seconde saison Alerte nucléaire. Il est mort en 2017 à 79 ans.

  • Milton Selzer (le docteur Losey) a promené son faciès timoré, pathétique et morose pendant plus de cinq décennies au grand comme au petit écran, surtout dans des séries policières ou de suspense comme Mission: Impossible, Les Incorruptibles, Mannix, Sur la piste du crime, Kojak, Capitaine Furillo et Hawaï, police d’état. Spécialisé dans les rôles de truands et de personnages étrangers (Allemands, Balkaniques, etc.), il est à ce jour considéré comme un des acteurs les plus prolifiques et reconnaissables de son époque. Il est décédé en 2006 à 87 ans.

  • Cet épisode devait être diffusé le 21 décembre 1975, mais fut repoussé au 11 janvier 1976 pour combler le vide laissé par la première partie de l’épisode Bienvenue, Jaimie destiné à débuter la première saison de Super Jaimie. En effet, pour assurer un démarrage optimal, les producteurs avaient prévu de présenter cette première partie dans la case horaire prévue généralement pour L’Homme qui valait trois milliards et d’en présenter la seconde partie trois jours plus tard. Ils se sont finalement ravisés pour que Super Jaimie puisse demeurer autonome de son alter ego masculin après les deux doubles-épisodes ayant déjà introduit Jaime Sommers au public.

  • Steve a délaissé sa Mercedes 450SL pour une Datsun 280Z bleue. Trois jours plus tard dans Bienvenue, Jaimie, on peut voir Jaime Sommers au volant de la même voiture.

  • Certaines scènes ont été tournées dans un restaurant-bar baptisé Alfonse’s. Ce restaurant n’était pas fictif à l’époque et était situé au 10057 Riverside Drive, Toluca Lake, Los Angeles. Il a changé plusieurs fois de noms depuis et existe actuellement sous le nom de Red Door.

  • Lorsque Steve court sur les toits d’un garage à un moment donné, on peut voir en arrière-plan le décor d’un pont qui s’effondre; attraction qu’on peut visiter lors du tour guidé des studios Universal.

  • L’idée de voir Callahan trompée, ou plutôt dupée par son petit ami du moment, au point où c’est elle qui est soupçonnée d’espionnage sera reprise dans l’épisode Lavage de cerveau au cours de la troisième saison de Super Jaimie. Et ce ne sera pas la seule malchance avec les hommes qu’aura Callahan.

  • Steve et Oscar suivent à distance les espions, guidés par les indications habiles que leur transmet Callahan. Deux erreurs se produisent toutefois au cours de cette filature: 1-Il n’y a aucune rue Rampart à Washington. 2-On peut voir des palmiers le long de la route, prouvant que la scène a été tournée en Californie, et non à Washington.

  • On connait pour l’avoir vu dans Vengeance, l’obsession maniaque de la sécurité de Callahan qui avait installé plusieurs serrures à sa porte d’appartement. Quand dans cet épisode, Steve tente encore une fois d’y pénétrer par la fenêtre pour vérifier si Callahan est une espionne, il a la surprise momentanée d’y voir un chien aboyant à son endroit et qui vient mordre une de ses jambes bioniques. Évidemment, le pauvre chien reçoit une petite décharge électrique sur le coup et va se réfugier dans son panier en gémissant honteusement. Steve regarde alors le chien avec un petit sourire et lui dit : « You did your best. » À noter que cette scène comique est souvent coupée lors des rediffusions étant donné le temps plus grand alloué à la publicité.

  • Durant une scène de bagarre, Steve neutralise un des espions avec des pneus de voiture. L’un des pneus s’ouvre toutefois (il est « réparé » peu de temps après) laissant clairement apparaître qu’il est fait en mousse.

-Oscar: The country that develops hydrogen fusion, would be the world's greatest power.

-Steve: I know, Oscar, I just didn't want to step on your lines, you get such a pleasure delivering them. (Callahan rigole)

-Oscar: So, what's so funny about this? Wait a minute, this is a very serious matter.

-Steve: I'm sorry, Oscar, it's you just take such a wordy way to get to the point.

 

-Oscar: You know Steve, I didn't think that I created a six million dollar man so that he could check apartment bugs.

-Steve: It's that part of me that you didn't create that makes me want to handle it myself.

 

-Callahan (branchée sur le détecteur de mensonge et d’un ton direct): Why don’t you ask me straight off, colonel Austin: Am I a traitor?

-Steve: Callahan, no one thinks you are a traitor! (Callahan grimace).

-Steve (alors que Callahan passe toujours au détecteur): For who do you working for?

-Callahan (d’un ton appuyé): A very suspicious man named Oscar Goldman.

-Steve (après une légère pause): Do you like your work?

-Callahan (sarcastique): Well, I did up until about half an hour ago.

-Steve: Open your mouth, Callahan.

-Callahan: I will not!

-Steve: Look, if you wanna prove that your fiancé is innocent, open your mouth. 

-Callahan: My mother is the only person in the whole world who loves me completely. And she'll be broken-hearted when she learns about you.

-Gene Finney: Learns what about me?

 

-Callahan: That you're a cad. Perhaps the caddiest cad I have ever met.

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15. À QUOI PENSEZ-VOUS ?
(HOCUS-POCUS)

Résumé :

Mark Wharton dirige une puissante organisation criminelle qui a réussi à voler 100 000 $ et le livre de code de la Marine américaine au cours de l’attaque d’un fourgon blindé. Pour le récupérer avant sa mise aux enchères sur le marché international, Steve fait de nouveau équipe avec Audrey Moss, la jeune adolescente dotée de pouvoirs extra-sensoriels, pour former un duo de magiciens afin de gagner la confiance de Wharton qui est friand de magie. Après avoir réussi leur audition, Steve et Audrey sont invités par Wharton dans sa propriété. Grâce aux pouvoirs d’Audrey, Steve connait l’emplacement où le livre de code est caché, mais est pris sur le fait au moment de s’en emparer. Alors que Steve est emprisonné dans un lieu réfrigéré où ses pouvoirs bioniques sont paralysés, Audrey cherche à convaincre Will Collins, un des hommes de Wharton qui travaille en fait pour l’OSI, de l’aider à le libérer avant que Wharton ne les démasque à leur tour tous les deux.

Critique :

Après Callahan, c’est au tour de la jeune adolescente doté du pouvoir de P.E.S. Audrey Moss, toujours incarnée par la pétillante Robbie Lee, de faire son retour dans la série. Et là aussi ce retour s’avère réussi, grâce au fait que le personnage est passé d’une jeune fille se sentant isolée à cause de son pouvoir, dans L’Espion et la télépathie, à une jeune adulte précoce ayant gagné en maturité dans cet épisode.

De plus, l’emploi du P.E.S. dans le cadre d’un numéro de magie afin d’approcher un dangereux criminel est loin d’être mauvaise idée, mais les auteurs heureusement ne se sont pas assis dessus. Car en donnant un caractère méfiant proche de la paranoïa au vilain Mark Wharton, ils ont réussi à créer un certain suspense, qui monte crescendo à mi-parcours lorsque Steve se fait prendre par ce dernier et ses hommes de main en train de récupérer le livre de code volé.

C’est aussi à partir de là qu’Audrey doit agir et prendre des risques, alors qu’elle sait que Wharton peut à tout moment découvrir ses intentions. Sachant grâce à son pouvoir que Steve est enfermé dans un endroit frigorifié affectant ses pouvoirs bioniques, elle ose contacter directement Will Collins, son seul allié risquant lui aussi d’être démasqué par Wharton, pour qu’il donne l’ordre aux hommes de Wharton de changer l’endroit où Steve est enfermé. Ce faisant, l’homme bionique peut ainsi retrouver l’usage de sa force pour se libérer et passer à l’action avant qu’il ne soit trop tard.

Cette prise d’initiative intelligente de la part d’Audrey dénote sa plus grande maturité depuis sa première apparition. Elle n’a cependant rien perdu de cette belle candeur malicieuse qui faisait son charme et son humour, qu’on retrouve avec une certaine joie, principalement lors des scènes d’introduction et de conclusion, alors que Steve cherche à lui apprendre comment mieux dissimuler son pouvoir aux yeux de ses camarades de classe, incluant son petit copain d’école.

Dommage qu’À quoi pensez-vous? ait marqué la dernière apparition d’Audrey (et de Robbie Lee) dans la série, car elle et Steve forment véritablement un beau duo complémentaire; ce que le dialogue souligne d’ailleurs à merveille :

-Audrey: We really make a super pair, don't we?

-Steve: We do sure do.

Anecdotes :

  • Cette suite marque la première des quatre réalisations pour la série de Barry Crane. Après des débuts comme assistant, il devint producteur associé sur deux séries conçues par Bruce Geller: Mission: Impossible et Mannix, pour lesquelles il réalise plusieurs épisodes. Il est alors appelé à travailler derrière la caméra pour d’autres séries comme L’Incroyable Hulk, Hawaï, police d’état, CHiPs et bien évidemment Super Jaimie avec huit épisodes à son crédit. Il est assassiné mystérieusement en 1985 alors qu’il avait 57 ans, sans que l’affaire n’ait pu être résolue. 

  • Rare fois où une suite n’est pas écrite par le même scénariste. Si Lionel E. Siegel était l’auteur de L’Espion et la télépathie, c’est Richard Carr qui a assumé la tâche d’écrire À quoi pensez-vous?, travail pour lequel il semble à l’aise après l’avoir fait précédemment pour le personnage de Callahan. Carr a ici été aidé par James Schmerer, auteur plus connu pour avoir écrit plusieurs épisodes de MacGyver et de CHiPs, et pour avoir été le plus jeune producteur d’une série à l’époque: Chapparal

  • En plus du retour de Robbie Lee dans le rôle d’Audrey, l’acteur Jack Colvin est également présent pour la seconde fois dans la série, cette fois dans un rôle différent: celui de Will Collins, un des hommes de confiance de Mark Wharton qui travaille pourtant avec l’OSI. 

  • Devenu populaire grâce à son interprétation d’Adam Cartwright pendant six ans dans la série western Bonanza, Pernell Roberts a alterné aussi bien les rôles à la télévision que sur scène dans plusieurs comédies musicales où il fait montre d’un talent vocal surprenant. Reconnu pour son côté rebelle, son caractère exigeant et son soutien indéfectible pour la défense des droits civiques au cours des années 60, il s’est montré une valeur sûre en tant qu’artiste invité sur plusieurs séries comme Mission: Impossible, L’Homme de fer, Les Mystères de l’Ouest, et la Croisière s’amuse. Il a également été la vedette de Trapper John, M.D.; démarquage dramatique libéral de M.A.S.H. où il a repris brillamment le rôle incarné par Elliott Gould pendant sept ans. Il est mort d’un cancer en 2010 à 81 ans. 

  • C’est la seconde fois que Steve adopte la moustache comme déguisement, cette fois dans son rôle de magicien. 

  • Pour la première fois depuis le tout premier épisode Population Zéro, le script fait allusion aux limites des pouvoirs bioniques lorsque Steve est enfermé dans une pièce à très basse température.

  •  

  • Le générique de fin de cet épisode comporte une erreur: les noms de Lowell Chambers et Phil Bowles ont été inversés dans leur désignation puisque Chambers est crédité comme assistant-réalisateur tandis Bowles est crédité comme décorateur de plateau. Dans les faits, c’est Chambers le décorateur et Bowles l’assistant.

  • C’est le dernier épisode dont la musique a été entièrement composée par Oliver Nelson avant son décès prématuré.

  • Audrey répète dans cet épisode le mantra que lui a fait apprendre Steve à la fin de leur première mission: « There's no one like me in the whole world. I like myself. I'm a worthwhile person. »

  •  

  • Steve fait un tour de cartes devant Oscar pour lui montrer qu’il a bien retenu ses leçons de magicien. On peut cependant voir des fils dans ses manches pendant sa démonstration.

-Steve (conseillant Audrey de ne pas utiliser son pouvoir en permanence): Audrey, you don't have to use that gift of yours all the time. Like I don't have to use bionics. Now if I wanna get to the second floor of a department building, I don't leap up, I can take an elevator.

 

-Steve: (voyant Audrey qui rigole au sujet de son costume de magicien) What's so funny?

-Audrey: You look like Clark Gable.

-Steve: That's enough, Scarlett.

 

-Steve (faisant référence à Cendrillon en amenant Audrey à son école): Here you are, my lady, the pumpkin ride is over.

-Audrey: Oh, gee and I didn't even get to keep my glass slippers. Oh well, thanks for the ride.

-Steve: I just wanted to make sure you didn't run away for a wicked life on the stage. Make sure you got back on the groove.

 

-Audrey (un peu déçue): Yeah, back in the groove...

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16. L'EMPREINTE DU DIABLE - 1RE PARTIE
(THE SECRET OF BIGFOOT - PART 1)

Résumé :

Un couple de géologues disparait pendant l’installation de détecteurs sismiques le long de la faille de San Madrian au nord de la Californie. Quelque temps plus tard, le camp de base de l’OSI, qui travaille de concert avec les géologues disparus, est attaqué et une partie du matériel détruit par une mystérieuse créature. Dans les deux cas, des traces d’empreintes de pas gigantesques sont découvertes sur les lieux, ce qui laisse croire qu’un être de légende baptisé le Bigfoot, où le Scalpeur tel que le nomment les Autochtones, existerait bel et bien. En suivant les traces du Bigfoot, Steve Austin retrouve un des géologues disparus, mais il ne se souvient de rien depuis son enlèvement. Toujours sur la piste, Steve finit par tomber face-à-face avec le fameux Bigfoot et le combat s’engage. Steve ignore cependant que des êtres inconnus, cachés dans la montagne, observent à distance ce duel de titans. C’est alors que Steve découvre pendant la bataille que le Bigfoot possède des membres cybernétiques.

Critique :

En incorporant à la série une créature mythique issue des légendes américaines, le scénariste Kenneth Johnson a encore une fois fait flèche de tout bois avec ce double-épisode; le plus populaire après La Femme bionique en matière d’audience, surtout grâce à un incroyable score de près de 45% de parts de marché au moment de sa première diffusion, écrasant toute concurrence. Avec L’Empreinte du diable, la série avait enfin atteint son apogée et la stabilité.

L’une des richesses de cette première partie, c’est que Kenneth Johnson a de nouveau su user habilement du souci du détail qu’il avait si bien maîtrisé dans La Femme Bionique. Certains éléments qui semblent de moindre importance prennent une dimension plus accrue dans la seconde partie; le tout sans accuser de chutes de rythme. Notre attention est constamment sollicitée par le climat de mystère entourant l’existence du fameux « Bigfoot ». Qui est-il vraiment? De quoi a-t-il l’air? Qui sont ces gens, dont on ne voit que fugitivement leurs silhouettes, qui semblent le contrôler? Les réponses à ces questions sont superbement entretenues dans l’intrigue.

La mise en scène sait aussi jouer de ce canevas en alternant avec assez de flair le décor naturel de la forêt et des montagnes du nord de la Californie avec d’autres conçus en studio, tout en sachant multiplier les angles de caméra et les contrastes dans les éclairages pour que le téléspectateur n’obtienne les informations qu’il désire que par bribes. On commence d’abord par ne voir que les jambes du « Bigfoot », puis un peu plus tard son corps sans son visage, et finalement en entier au moment où il est sur le point d’affronter Steve Austin en combat singulier.

Cette scène de combat, point d’orgue de cette première partie, est sans doute la plus aboutie et la plus réussie depuis celle opposant Steve avec le double-robot de Sloan dans l’épisode Le Robot de la première saison. Il faut dire que le « Bigfoot », incarné par le catcheur français André Roussimoff dit le Géant Ferré, se révèle un adversaire de taille pour Steve et sa force bionique. Pas étonnant que le duel entre les deux s’avère musclé et robuste à plus d’un titre pendant qu’on visionne cette scène accroché à notre fauteuil.

Surprise pendant l’affrontement! Steve arrache le bras du « Bigfoot » pour découvrir avec stupeur qu’il n’est en réalité qu’un être cybernétique ou un androïde (tout comme avec le double-robot de Sloan, bien que les spectateurs connaissaient sa nature dans ce cas-ci). Le monstre récupère toutefois rapidement son bras arraché et s’enfuit. Steve se lance à sa poursuite et découvre alors dans la montagne un étrange repaire avec un tunnel entouré d’un grand arc rotatif, qui se met alors à tourner, étourdissant Steve jusqu’à le mettre KO.

Cette superbe première partie s’achève en suscitant clairement l’envie du public, jusqu’à le faire saliver après une bonne dégustation, pour l’inciter à revenir devant son poste de télé afin de regarder la suite. Et celle-ci ne le décevra point.

Anecdotes :

  • Ce double-épisode est un bon exemple de la plus grande importance que possède l’auteur et producteur d’une série télévisée que les réalisateurs, comme l’a révélé Harve Bennett dans les bonus DVD. Car malgré la très bonne réalisation d’Alan Crosland Jr., on sent tout du long l’empreinte de Kenneth Johnson, tellement qu’on retrouvera des similitudes entre ce double-épisode et le pilote de L’Incroyable Hulk, notamment sur la manière de présenter un « monstre » sympathique. En entrevue, Kenneth Johnson n’a jamais caché son envie de réaliser ce double-épisode afin d’en avoir le contrôle complet, et seul le fait d’avoir été également très occupé à la préparation de Super Jaimie, en même temps que l’écriture et la production de plusieurs épisodes de cette troisième saison, l’ont empêché d’être derrière la caméra.

  • André Roussimoff fut un catcheur professionnel né à Grenoble en France dont la très grande taille (2 mètre 24) était due à un problème hormonal au niveau de la glande pituitaire. Plus succinctement, il était atteint d’acromégalie. Après avoir débuté modestement dans les arènes à travers l’Europe et l’Afrique, il émigre en Amérique du Nord sous le nom de Jean Ferré et commence à connaître une certaine popularité au Canada. Sa rencontre avec Vince McMahon Jr, organisateur de lutte professionnelle aux États-Unis avant qu’il ne fonde l’empire de la WWE (World Wrestling Entertainment), fut un point tournant dans sa carrière. Rebaptisé « André the Giant », il a atteint une notoriété sans précédent, qui l’a amené à être choisi pour incarner le « Bigfoot » dans ce double-épisode, pour son tout premier rôle de fiction au petit écran. Tout en poursuivant sa carrière de catcheur jusqu’en 1990, il a continué de faire quelques apparitions au cinéma et à la télévision, surtout pour des rôles misant sur sa taille imposante. Il a d’ailleurs retrouvé Lee Majors pour un épisode de L’Homme qui tombe à pic. Revenu en France pour assister aux funérailles de son père, André Roussimoff allait hélas le rejoindre suite à un arrêt du cœur en 1993.

  • Donn Whyte (Tom Raintree, le géologue d’origine amérindienne qui connait la légende du Bigfoot) n’a connu qu’une brève carrière à la télévision et ce double-épisode fut d’ailleurs sa toute première apparition. Par la suite, il a joué dans Buck Rogers, Police Story et Columbo. Il est mort en 2008 alors qu’il avait 69 ans.

  • L’Empreinte du diable fut le double-épisode le plus populaire de la série après celui de La Femme bionique de la saison deux. La réponse des fans fut telle que Kenneth Johnson, malgré le fait qu’il ait à ce moment quitté la série pour se consacrer à Super Jaimie, en a conçu une suite pour démarrer la quatrième saison.

  • Le Bigfoot est parfois nommé Sasquatch en version originale, ou Scalpeur dans la version française et québécoise. 

  • C’est la seconde fois depuis l’épisode Acte de piraterie que l’OSI est impliqué dans l’installation de détecteurs sismiques. La raison étant que certaines composantes du matériel de détection est classé « top secret ». 

  • La faille de San Madrian qui est évoqué dans ce double-épisode concernant les risques de séismes sur la côte ouest californienne, fait évidemment référence à la fameuse faille de San Andreas, localisé au même endroit.

  • La plupart des scènes extérieures furent tournés au Franklin Canyon Park, et plus particulièrement au réservoir situé en aval du parc en question. Longtemps ouvert au public à l’époque du tournage, il a cessé de l’être depuis 2011 suite à son réaménagement qui en a fait disparaître tout son caractère naturel. Le réservoir en amont est cependant resté intact et est toujours accessible; la vie sauvage et naturelle y ayant été préservé.

  • Un moule fait de plâtre et de céramique du pied d’André Roussimoff a été fait pour créer l’empreinte du Bigfoot vu dans cette première partie. La taille fait plus de 40 centimètres et le talon a été légèrement élargi. Kenneth Johnson a conservé une des deux copies de ce moule et l’a réutilisé dans le pilote de L’Incroyable Hulk pour simuler l’empreinte du géant vert. 

  • Lindsay Wagner a fait une apparition non-crédité au générique de cette première partie en tant que Jaime Sommers. On peut la voir dans sa salle de classe au téléphone demandant à Oscar des nouvelles de Steve, porté disparu. Cette scène fut une des premières tournées par l’actrice suite à son accident de voiture qui lui a laissé cette fameuse cicatrice sur la lèvre supérieure. 

  • Cette première partie nous dévoile une nouvelle propriété de l’œil bionique. Steve pénètre dans la caverne sur les traces du Bigfoot en fuite après s’être fait arraché le bras droit lors de l’homérique bagarre. La caverne semble sans issue à l’intérieur jusqu’à ce que Steve se serve de son œil bionique pour déceler une porte secrète, uniquement en regardant la muraille rocheuse. On peut alors entendre un effet sonore électronique tandis que les contours de la porte apparaissent sous un faisceau de petites lumières. Jusqu’alors, l’œil bionique ne permettait à Steve que de voir à grande distance ou clairement dans le noir grâce à la vision infrarouge. 

  • Un décor unique en son genre peut être vu vers la fin de la première partie, soit un tunnel de glace rotatif. Ce décor n’a pas été construit à coups de dollars uniquement pour les besoins de ce double-épisode. Il faisait en fait partie des attractions pour les visiteurs des studios Universal sous le nom « The Glacier Avalanche », et fut inspiré du film d’action montagnard de Clint Eastwood La Sanction, sorti en 1975. Cette attraction a duré jusqu’en 1997, pour ensuite devenir un volcan d’après le film Le Pic de Dante, et finalement un tombeau égyptien d’après les films de la franchise La Momie à partir de 2001. Kenneth Johnson connaissait bien cette attraction et cela lui a inspiré la scène où Steve est mis KO par étourdissement, suite à la rotation du tunnel de glace par les extra-terrestres. Le fait de l’avoir tournée à cet endroit a permis de sauver pas mal d’argent sur le budget de production prévu tout en créant l’illusion d’un décor coûteux.

  • Les extra-terrestres observent sur un écran la bagarre entre Steve et le Bigfoot afin d’analyser et de comprendre les pouvoirs de Steve. Il est quelque peu surprenant que l’action sur leur écran soit présentée au ralenti et non en vitesse réelle, d’autant plus qu’il n’y a pas d’explications justifiant le calibrage des images à cette vitesse. Bien entendu, on apprendra plus tard qu’ils savent maîtriser le temps, mais sans aucun lien qui justifie ce ralenti sur leur écran.

  • La revue américaine Entertainment Weekly a classé la scène d’affrontement entre Steve Austin et le Bigfoot parmi les 100 meilleurs moments de l’histoire de la télévision américaine. Lee Majors a également affirmé en entrevue qu’il s’agissait de la séquence dont les fans et le public lui parlaient le plus.

  • Quelques erreurs se produisent lors de la séquence où les extra-terrestres examinent Steve Austin dans leur repaire après l’avoir capturé. 1-Steve est d’abord filmé torse nu sur la table d’examen, puis avec sa chemise kaki, et ensuite de nouveau torse nu. 2-Alors que la mémoire de Steve est « numérisée » pour être présentée sur écran, certaines images vues par les extra-terrestres sont tirées d’épisodes antérieurs et montrent Steve comme s’il se voyait à la troisième personne, ce qui est impossible. 3-Ces mêmes images montrent Jaime Sommers avec Steve, prouvant aux extra-terrestres qu’il existe d’autres être bioniques, mais sans montrer aucune image de Barney Hiller, le seul autre être bionique existant.

  • L’une des extra-terrestres, Shalon (voir Anecdotes dans la seconde partie de cet épisode), a une légère réaction de jalousie au moment où les images tirées de la mémoire de Steve, le montre en train de courir avec Jaime Sommers.

  • Steve cherche à mentir en vain à Shalon en voulant lui faire croire qu’il existe une armée d’êtres bioniques. Elle révèlera plus tard à Steve par contre être la scientifique qui a modifié le Bigfoot grâce à la « nyosynthèse » en affirmant qu’il est « son bébé » (voir Anecdotes de la seconde partie).

  • Tous les personnages extra-terrestres parlent en anglais, mais utilisent parfois des mots originaux tirés de leur jargon scientifique censé établir leur grande avancée technologique par rapport aux humains. Par exemple, ils emploient le terme « nyosynthétique » ou « nyosyhthèse » pour désigner la technologie avancée qui leur a permis de modifier le Bigfoot, qui serait selon leurs dires, issu d’une forme de vie inférieure sur leur planète. En somme, il s’agit de l’équivalent de la bionique sur Terre, à la différence que la « nyosynthèse » tire sa puissance du « mergeron », une substance d’anti-matière, tandis que la bionique est animée par l’énergie nucléaire.

-Tom Raintree: There's only one thing in the mountains that leaves a track like this. The creature of legend that roams the Timberline. My people named him Sasquatch. You call him... Bigfoot.

 

-Jaime (au téléphone dans sa classe): Your office told me that you and Steve were in the California Mountains. Eh, what are you doing, fishing?

Oscar:  I wish we were fishing.

 

-Shalon: You're really very special, Colonel Austin. Are there many more of you?

Steve (après une courte hésitation): ...Yes, there's a whole army of us.

 

Shalon (alors que son senseur émet un signal): Now Colonel, you and I both know that's not true, don't we?

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17. L'EMPREINTE DU DIABLE - 2E PARTIE
(THE SECRET OF BIGFOOT - PART 2)

Résumé :

En se lançant à la poursuite du Bigfoot, Steve découvre un repaire secret dans les montagnes où se cachent des extra-terrestres qui parviennent à le capturer et qui s’intéressent grandement à ses pouvoirs bioniques. En se liant avec Shalon, la responsable scientifique de ce groupe d’extra-terrestres, Steve découvre un peuple pacifique venu étudier la Terre et ses habitants et qui possède un savoir médical et technologique avancé, notamment en ce qui concerne le Temps. Ce sont eux qui contrôlent le Bigfoot afin de protéger leur repaire et garder secrète leur existence. Pendant ce temps, afin d’éviter un futur tremblement de terre cataclysmique sur la côte californienne, Oscar a décidé de faire exploser une bombe nucléaire à un endroit précis de la faille San Madrian pour provoquer une secousse préliminaire destinée à empêcher cette catastrophe. La bombe devant exploser près du repaire des extra-terrestres, ces derniers cherchent alors à en empêcher l’explosion. Mais Steve, qui a compris que des milliers de vies humaines sont en jeu, intervient à son tour pour permettre à cette bombe d’exploser.

Critique :

Alors que la première partie se concentrait sur le mystère entourant l’existence de la créature mythique nommée « Bigfoot », la seconde porte sur les personnes qui l’ont conçu, qui s’avèrent être des extra-terrestres pacifiques venus étudier notre planète tout en cherchant à garder leur existence secrète. Pour ce faire, ils se sont inspirés de la légende du « Bigfoot » pour en concevoir un androïde à leur image afin de protéger leur repaire, mais sans jamais faire du mal aux humains.

La capture de Steve Austin par ces mêmes extra-terrestres permet donc aux spectateurs de connaître enfin le secret du « Bigfoot », comme l’indique le titre original. Mais aussi de découvrir ces visiteurs pacifiques de l’espace par l’intermédiaire de l’homme bionique et leurs avancées scientifiques, notamment sur leur façon de contrôler le temps ainsi que leur savoir médical qui leur permet d’être protégés de toutes les maladies. Cette découverte se veut réciproque puisque ces visiteurs sont à la fois intrigués et fascinés par les pouvoirs bioniques de Steve, qu’ils avaient pu observer lors du combat entre ce dernier et le « Bigfoot » dans la première partie, au point de vouloir en savoir plus sur lui.

D’une certaine manière, cette civilisation pourrait très bien ressembler à une version utopique futuriste de l’humanité sur Terre, ce qui ne manque pas de créer un lien fort avec le public, à la fois sur le plan émotionnel et de la raison. L’intrigue ne manque d’ailleurs pas de rapprochements entre ces extra-terrestres et nous, et pas juste par leur apparence. Shalon, celle qui a créé le « Bigfoot » et qui est également la scientifique en chef, montre un béguin et une attirance croissante envers Steve. Nous avions d’ailleurs un bon indice de cette attirance dans la première partie par la réaction de jalousie de Shalon lorsqu’elle apprend l’existence de Jaime Sommers dans la vie de Steve.

Comme pour boucler admirablement la boucle, le scénariste Kenneth Johnson nous rappelle les premières raisons de la présence de l’OSI au début de l’aventure, soit l’étude sismique de la faille de San Madrian à proximité de la base des extra-terrestres. Lorsqu’on apprend qu’un tremblement de terre est imminent et risque de détruire toute la côte californienne, Oscar Goldman abandonne les recherches pour retrouver Steve et donne l’ordre de faire exploser une bombe nucléaire destinée à provoquer une secousse préalable qui pourrait empêcher cette catastrophe. La bombe risquant d’anéantir leur repaire, les extra-terrestres préfèrent alors la saboter pour préserver leur existence sans se soucier des nombreuses victimes humaines potentielles que leur action va causer. Steve se charge alors de leur rappeler les limites de leurs intentions pacifiques et leur insouciance face à l’importance de la vie humaine en dépit de leurs avancées scientifiques et de toutes leurs études terrestres. Passant de la parole aux actes, Steve démontre son humanisme en empêchant Shalon de saboter la bombe, pour ensuite l’aider à sauver son peuple durement touché par le séisme qui s’en est suivi.

Comme quoi en dépit de certains clichés propres aux films catastrophe à la mode à l’époque de la série, cette seconde partie nous illustre la valeur de l’existence où la vie de chaque être compte, sans distinction. Ce n’est donc pas un fait fortuit si, au moment où Steve est libre de retourner parmi les siens après que les extra-terrestres lui ait fait perdre la mémoire sur ce qui s’est passé, Shalon ne peut s’empêcher, aussi bien par amour que par prise de conscience, de lui remettre discrètement un flacon de leur remède pouvant guérir ou protéger quiconque de toutes les maladies. Car c’est lorsque qu’elle a du cœur que la science aide au progrès de l’humanité.

Je ne vous apprendrais rien en vous disant que l’extraordinaire succès de ce double-épisode a entraîné deux suites, dont une destinée à démarrer la quatrième saison.

Anecdotes :

  • Stefanie Powers (Shalon) est sans nulle doute l’une des plus populaires actrices de télévision des années 60 à 80. Ayant fait ses débuts dans le métier dès l’âge de 15 ans, elle a notamment été la vedette de la série Annie, agent très spécial et la co-vedette de la série Pour l’amour du risque aux côtés de Robert Wagner, sans compter des rôles d’importance dans plusieurs mini-séries comme L’amour en héritage et plus de 200 apparitions dans d’autres séries. Toujours active, elle dirige également une fondation axée sur la conservation de la faune et de la flore crée par son ex-compagnon, l’acteur William Holden, qu’elle a fréquenté jusqu’à la mort de ce dernier en 1981. Elle a été envisagée à l’époque pour incarner Jaime Sommers, lorsque Lindsay Wagner avait tout d’abord refusé de jouer à nouveau le personnage.

  • Spécialisé sur la scène et au théâtre dans l’humour intellectuel et décalé, Severn Dardern (Apploy, le chef des extra-terrestres) a commencé à élargir sa palette d’acteur à partir des années 60 en acceptant de jouer quelques rôles de composition au cinéma et à la télévision. Son talent pour la comédie a finalement pu ressortir dans le film La folle mission du docteur Schaeffer où il incarne un bien drôle d’espion soviétique. Mais c’est son rôle du vilain gouverneur Kolp dans les deux derniers films de la saga La Planète des Singes qui lui ont ouvert davantage de portes pour des rôles plus importants à la télévision (Dossiers brûlants, Cannon, Wonder Woman, Starsky & Hutch, La Belle et la Bête) et au cinéma (Profession: génie, Jeux d’espions). Il est mort en 1995 à l’âge de 65 ans.

  • Excellent acteur de soutien, Charles Cyphers a vu sa présence à la télévision augmentée suite à son rôle de l’extra-terrestre Faler dans ce double-épisode (Barnaby Jones, Wonder Woman, Drôles de dames, Starksy & Hutch, Shérif, fais-moi peur!, Capitaine Furillo). Il a aussi souvent joué dans les films réalisés par John Carpenter (Halloween, Le Brouillard, New York 1997).

  • Kenneth Johnson a révélé que le nom du personnage de Shalon lui a été inspiré par une route baptisée Shalon Drive qui traverse Sepulveda Pass dans la vallée de San Fernando en Californie. La route a cependant été rebaptisée Getty Center Drive en hommage au musée Getty située dans la région.

  • Le père du réalisateur Alan Crosland Jr. est surtout connu pour avoir réalisé en 1926 le premier film parlant de l’histoire du cinéma: Le Chanteur de jazz.

  • Cette seconde partie a été exceptionnellement présentée un mercredi soir à la place de Super Jaimie, plutôt que le dimanche au créneau horaire habituel prévu pour la série, soit trois jours après la diffusion de la première partie. La raison étant que suite l’accident de voiture de Lindsay Wagner, qui a été hospitalisée et sous chirurgie, il a fallu retarder d’une semaine la diffusion de l’épisode prévu pour Super Jaimie afin de pouvoir en terminer le tournage et le montage.

  • Toutes les personnes ayant travaillé au montage sonore de ce double-épisode ont été nominés aux prestigieux Emmy Awards, qui récompensent annuellement les artisans de la télévision américaine.

  • En remplacement d’Oliver Nelson, la production a embauché de toute urgence un autre compositeur, Luchi De Jesus, pour assurer la trame musicale de ce double-épisode. Ce dernier s’est fait connaître vers la fin des années 60 comme directeur musical et compositeur sur la populaire sitcom That Girl. Il se taille ensuite une niche dans les films du genre « blaxploitation » comme le cultissime Detroit 9000 et La Ceinture noire, tout en continuant à composer des musiques pour des séries comme McMillan, Banacek, Dossiers brûlants et CHiPs. L’Empreinte du diable représente son unique contribution à la série, bien que plusieurs segments de sa musique aient été réutilisés dans des épisodes subséquents. Il a également composé la musique pour deux épisodes de Super Jaimie. Il est mort hélas prématurément en 1984.

  • En Amérique du Sud, dans certains pays d’Europe et au Mexique, ce double-épisode a été présenté au grand écran sous la forme d’un long-métrage.

  • S’il était un antagoniste dans la première partie, le Bigfoot ne l’est plus dans la seconde, confirmant l’affection de l’auteur Kenneth Johnson pour les monstres sympathiques qui anima son adaptation en série télévisée de L’Incroyable Hulk, mais également son flair pour avoir suscité un tel attachement du public envers cette créature.

  • Pour dix jours de tournage, André Roussimoff devait subir un minimum de trois heures de maquillage sur mesure à chaque jour pour jouer la fameux Bigfoot. Le costume s’avérait également peu confortable à cause de l’intense chaleur. N’oublions pas non plus que le catcheur français, étant donné sa taille immense, n’a jamais été doublé dans les scènes où il apparaît, et il a effectué lui-même toutes ses cascades.

  • On peut à nouveau découvrir une autre fonction inédite de l’œil bionique de Steve. Les extra-terrestres se servent d’un convertisseur temporel qui leur permet de voyager rapidement d’un point à l’autre sans qu’un œil humain normal puisse les voir. Toutefois, l’œil bionique est capable de capter leurs déplacements à travers un filtre de couleurs et un ralentissement de son signal sonore.

  • Lorsque Steve tente de s’échapper une première fois du repaire des extra-terrestres, le Bigfoot l’attend au bout du tunnel de glace rotatif. Pour créer l’illusion d’une profondeur de champ dans cette scène, une miniature a été placée au bout du tunnel selon la technique visuelle de la perspective forcée, mais que la présence du Bigfoot rend trop apparente.

  • L’idée de déclencher une explosion nucléaire le long de la faille San Andreas (San Madrian dans le script) a été reprise dans le film Superman sorti en 1978. La différence étant que l’explosion nucléaire dans cet épisode était destinée à empêcher la faille de provoquer un séisme pouvant anéantir la côte ouest californienne, tandis que le vilain Lex Luthor dans le film de Richard Donner voulait faire exploser un missile nucléaire à cet endroit dans un but contraire.

  • L’engin nucléaire demandé par Oscar Goldman, destinée à provoquer un tremblement de terre mineur pour stopper celle majeure anticipée, est manifestement bien trop puissante et inutilement dangereuse. Selon le script, la bombe en question est de 50 mégatonnes, soit presque l’équivalent de la Tsar Bomba, une bombe à hydrogène soviétique considérée comme la plus puissante à l’époque. Il est absurde qu’Oscar Goldman ait pu demander une telle bombe pouvant générer une boule de feu couvrant un rayon de 10 kilomètres et causer un séisme d’une magnitude de 8.35 à l’échelle Richter si elle explose sous terre. Au cours d’un test d’explosion nucléaire souterraine aux États-Unis, une bombe de 5 mégatonnes seulement a suffi à secouer le sol terrestre sur un rayon de plus de 1 500 mètres. Considérant que Shalon et Steve n’avaient approximativement que 150 mètres à parcourir entre le repaire des extra-terrestres dans la montagne et l’endroit où la bombe a été placée, il est impossible qu’ils aient pu survivre à l’explosion d’un engin dix fois plus puissant.

  • Un autre exemple où la force bionique ne tient pas compte des limites de la structure biologique humaine. Dans le repaire des extra-terrestres, alors que Steve leur vient aide suite au tremblement de terre provoqué par la bombe nucléaire d’Oscar Goldman, il stoppe avec son bras bionique un gros bloc rocheux, qu’il maintient fixé au sommet de la caverne, pour l’empêcher de s’effondrer et d’écraser sous son poids un groupe de personnes. Un bloc de cette taille pèse au moins plus de 1 000 livres, et la force bionique du bras droit de Steve n’aurait normalement pas pu la soutenir puisque jamais sa colonne vertébrale ne pouvait humainement supporter un tel poids.

-Steve: You know doctor, when I first met you, your bedside manner did surprise me a little bit. You treat all your patients that way?

-Shalon (en riant): Of course not, but I've been stuck here with those stuffy scientists for two years. You were like a breath of fresh air. Not only attractive and witty, but also bionic. My specialty.

 

-Steve Austin (en montrant le Bigfoot): Have you made others like him?

-Shalon: No, he's my baby.

 

-Shalon (d’un ton émouvant alors qu’elle va effacer la mémoire de Steve): You will not be forgotten.

 

-Steve: I wish I could say the same.

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18. LE PHARAON
(THE GOLDEN PHARAOH)

Résumé :

Oscar charge Steve d’escorter une collection inestimable d’objets d’art historique, qui a été présentée au cours d’une prestigieuse tournée dans plusieurs musées nord-américains, afin d’assurer son retour au pays du Levant. Il est effectivement essentiel qu’aucun item de cette collection ne soit porté manquant aux risques de provoquer une grave rupture diplomatique entre le Levant et les États-Unis étant donné les tensions au Moyen-Orient. Hélas, Steve découvre que la statue du Pharaon doré a été remplacée par un faux, et il doit retrouver l’original en 48 heures avant qu’un égyptologue ne vienne examiner la collection. Les indices pointant en direction de l’ambassade de la République de Kalny, Steve demande à une ancienne flamme, Trish Hollander, de collaborer avec lui à la récupération de la statue, étant donné ses relations privilégiées avec le vice-consul Gustav Tokar, en échange du remboursement de ses dettes de jeu. Mais tentée par l’appât du gain, Trish songe à dérober la précieuse statue à son seul profit.

Critique :

Pour la troisième fois, la grande vedette de la série Lee Majors retrouve son épouse de l’époque, Farrah Fawcett, comme artiste invitée; cette fois au sein d’un épisode qui allie romance, culture pop et « realpolitik ».

Diffusé en février 1976, Le Pharaon a devancé de quelques mois la présence aux États-Unis (à partir de novembre 1976) de la grande tournée mondiale de l’exposition « Les Trésors de Toutankhamon » présentant plusieurs objets rares datant de l’Antiquité égyptienne. Lors de cette tournée mondiale, qui a duré presque toute une décennie (de 1972 à 1981), elle a initié une « Tutmania » d’une ampleur telle qu’elle a marqué la culture populaire de l’époque à travers le monde.

Plus qu’une publicité entourant cette exposition, cet épisode est parvenu à tirer parti du contexte géopolitique dans lequel cet événement s’est inscrit (voir Anecdotes pour plus de détails). Bien que les noms des pays mentionnés y soient fictifs, on n’a aucun mal à tisser le parallèle entre le « Levant » et l’Égypte, ne serait-ce que par les allusions historiques et géographique tandis que la république de Kalny, qui est derrière le vol du Pharaon doré dans l’intrigue, peut être difficilement associé à un pays existant, afin d’éviter tout incident ou malentendu diplomatique.

À l’intérieur de ce double arrière-plan, et étant donné la présence de Farrah Fawcett, le récit place Steve Austin dans une relation ouvertement romantique avec une femme après Jaime Sommers et Shalon au cours de cette troisième saison. Sans doute que les producteurs avaient retenu la leçon de la précédente, les auteurs avaient évité de faire replonger trop vite Steve Austin dans des rapports de séduction avec d’autres femmes, au point de se contenter de quelques évocations plutôt sages ou d’ellipses de convenance. L’idée que la protagoniste soit une voleuse et joueuse compulsive a également permis à ce que cette relation ne dépasse pas le cadre de cet épisode, toujours dans l’optique de préserver la « liberté » de l’homme bionique dans ses relations affectives.

Pour le reste, Le Pharaon comporte la dose attendue de suspense, d’humour et de retournements de situations, en dépit d’une mise en scène un peu trop discrète pour ce genre d’histoire et de quelques erreurs un peu grossières au plan de la continuité et de la logique. Mais ne serait-ce que pour son contexte et la qualité globale du dialogue, il n’est pas injustifié de classer cet épisode au-dessus de la moyenne.

Anecdotes :

  • Troisième des quatre participations de Farrah Fawcett (Trish Hollander), deuxième réalisation de Cliff Bole et dernier des trois scénarios du couple formé de Margaret et Paul Schneider pour la série.

  • Décédé en 2009 à l’âge de 86 ans, Joe Maross (le vice-consul Gustav Tokar) a connu une impressionnante carrière à la télévision et à Broadway après avoir servi dans l’armée pendant la Seconde Guerre Mondiale. Reconnu pour ses interprétations intenses de personnages insécures ou légèrement paranoïaques, il s’est montré à l’aise dans tous les genres et était très apprécié sur les plateaux. À son crédit, sa feuille de route en matière de participations à des séries télévisées jusqu’à sa retraite en 1986 est assez exhaustive et étendue (Peyton Place, Mission: Impossible, Mannix, Dallas, Le Magicien). Détail ironique: il a eu un rôle dans le film Le Clan des irréductibles en 1971 dont certaines images ont été utilisées dans l’épisode Cible dans le ciel.

  • Petit sous-entendu humoristique concernant le couple Lee Majors-Farrah Fawcett: Lorsque Trish accueille Steve à son appartement, elle tient un livre dont le titre est Any Woman Can Enjoy Football.

  • Steve emploie un autre faux nom, Vaughn Austin, alors qu’il se fait passer pour un représentant d’une compagnie spécialisé dans les alarmes à l’ambassade de la République de Kalny.

  • Toujours afin d’éviter des malentendus diplomatiques, aucun pays réel ou existant n’est mentionné, pas même l’Égypte, au moment où il est question du Pharaon doré et des autres objets faisant partie de l’exposition portant sur la période antique égyptienne. En lieu et place, l’Égypte est ici remplacé par le pays du Levant, dont le nom fait référence géographiquement à la zone orientale méditerranéenne comprise entre l’Égypte et l’Anatolie. Il faut savoir qu’à l’époque de la véritable tournée de l’exposition sur « Les Trésors de Toutankhamon » (1972-1981), l’Égypte avait une plus grande relation de proximité avec l’URSS qu’avec les États-Unis, étant donné les suites de la guerre du Kippour et l’appui de la nation américaine envers Israël face à ses voisins arabes au Moyen-Orient en 1973. C’est pour cette raison en particulier que la tournée mondiale de cette exposition a bien failli ne pas se rendre en sol américain, et qu’elle s’est d’abord arrêté pendant deux ans en URSS (1973-1975).

  • Deux mois avant sa démission à cause du scandale du Watergate, le président américain Richard Nixon s’est rendu en Égypte pour rencontrer le président égyptien Anouar el-Sadate afin qu’un accord soit conclu pour que l’exposition soit présentée à travers les États-Unis. Ce qui fut fait et la tournée américaine des « Trésors de Toutankhamon » put finalement débuter en novembre 1976 avec des objets et des éléments inédits. Elle dura jusqu’en 1979.

  • Difficile cette fois en revanche de savoir à quel pays la République de Kalny fait référence, mais à la consonance des noms à l’ambassade, on peut raisonnablement présumer qu’il s’agit d’un pays fictif du bloc de l’Est.

  • Malgré le sérieux de l’enjeu évoqué dans cet épisode au plan géopolitique, on y retrouve quelques écarts de légèreté humoristique quelque peu déconcertants. Par exemple, lorsque Steve fait tomber une pile de briques sur deux hommes de main, on peut entendre comme effet sonore le gazouillis des petits oiseaux, comme pour souligner un KO dans les dessins animés comiques. Et il est encore plus déconcertant que ces deux hommes n’aient pas été mortellement écrasés sur le coup, voire sérieusement blessés.

  • Après Luchi De Jesus, c’est J.J. Johnson qui a remplacé Oliver Nelson pour la composition musicale de cet épisode. Convaincus par la qualité de son travail, les producteurs l’ont embauché pour la quatrième saison. Musicien spécialisé dans le jazz comme joueur de trombone, J.J. Johnson a composé la musique pour 41 épisodes de L’Homme qui valait trois milliards. Il a également travaillé sur des séries comme CHiP’s, Mike Hammer, Buck Rogers et Starsky & Hutch, en plus d’avoir signé la trame musicale de quelques films de type « blaxploitation » comme Meurtre sur la 110eme Rue, Cleopatra Jones et Willie Dynamite. Il est mort d’un cancer en 2001 à l’âge de 77 ans.

  • Les auteurs ont perdu le fil chronologique au niveau temporel dans les dernières scènes. Suite à un coup de téléphone d’Oscar, Steve apprend qu’il n’a que trois heures pour retrouver et ramener le Pharaon dorée puisque l’égyptologue devant examiner les objets de l’exposition arrivera vers 7 heures du soir. Cela veut donc dire à ce moment-là qu’il est 16 heures. Trish suit alors le plan de diversion établi par Steve pour que ce dernier pénètre dans l’ambassade et met tout en place pour la seconde partie du plan qui permettra de récupérer le Pharaon. Steve retourne alors à l’appartement de Trish, qui a eu le temps de se changer, et lui demande de distraire l’ambassadeur entre 15h et 15h30, une plage de temps qui précède pourtant l’heure à laquelle Steve a reçu l’appel d’Oscar.

-Steve (regardant le Pharaon dorée): Wow, this thing must be worth a fortune.

-Oscar: More than a fortune. Solid gold, precious gems--you can't put a price tag on a historic art treasure like this. That's why I want you personally to escort him back to Levanta in case something should, well, happen along the way. If something should happen to a national treasure like this, we'd have more trouble than we could take care of.

-Steve (regardant le Pharaon de plus près): Looks like we've got trouble already, Oscar.

-Oscar (voyant Steve toucher le Pharaon): Hey, wait, wait a minute--don't touch that; you might damage it!

-Steve: This gold is painted lead. (enlevant le diamant de la statue et l’écrasant) The gems are made of paste. (Oscar a les yeux écarquillés) Oscar, this statue is a FAKE!

 

-Trish (ouvrant la porte à Steve): Well as I live and breathe!

-Steve: No-one does it prettier than you Trish.

-Trish: Thank you Captain Austin, or is it General by now?

-Steve: Just Mister.

 

-Trish: Steve, do you really think I'll have to go to jail?

-Steve: I don't think so. Of course a lot depends on how the trial comes out.

-Trish: Oh the trial. How do you think I should wear my hair? And maybe I should wear it up, proud and brave. Or how about hanging down, kind of pathetic and vulnerable. I mean when I'm on the witness stand. Maybe I should wear it in a little cloud of innocent rain that's all over my head, what do you think?

-Steve: I think this is one trial I'm not gonna miss.!

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19. TANYA
(LOVE SONG FOR TANYA)

Résumé :

Steve est le gardien d’une jeune gymnaste russe surdouée, Tanya Brevski, lors de sa tournée aux États-Unis. La mission est loin d’être aisée car l’assistant et protecteur de Tanya, Alexis Branovich, ne veut pas que Steve l’emmène dans des lieux pouvant lui donner des idées subversives. De plus, un groupe composé de Russes non-favorables à la « détente », espère pouvoir faire disparaître Tanya afin que les relations entre l’URSS et les États-Unis se détériorent. Les choses se compliquent après que Steve ait sauvé la vie de Tanya, puisque la gymnaste en vient à se déclarer amoureuse de lui et se dit prête à passer à l’Ouest. Informés de ce nouveau fait, les agresseurs de Tanya la kidnappent en laissant croire qu’elle a fugué à cause de ce béguin d’adolescente. Bien que n’ayant plus le droit d’intervenir, Steve décide de suivre Alexis, convaincu que ce dernier connait l’identité des ravisseurs de Tanya et qu’il veut les confronter lui-même par amour pour elle. 

Critique :

Il semblerait que le bloc de L’Est ait pardonné à Steve Austin son rôle dans le passage à l’Ouest du savant Leon Jackson et de son fils dans l’épisode L’Évasion puisque la Russie, du moins ses représentants dans cet épisode, lui fait confiance afin d’assurer la sécurité de leur plus prestigieuse gymnaste en tournée aux États-Unis: Tanya Brevski. Nous voici donc de retour dans l’esprit de la « détente » comme la série nous avait habitué.

Au même titre que le célèbre boxeur George Foreman dans l’épisode de la deuxième saison Le Sosie, Tanya a été d’abord conçu pour tirer parti du talent de gymnaste de l’américaine Cathy Rigby, extrêmement populaire aux États-Unis à cette époque (voir Anecdotes). Si Le Sosie n’y est pas parvenu dans le cas de l’ex-champion du monde des poids lourds où le prétexte justifiant sa présence s’est avéré trop arbitraire, on ne peut en dire autant avec Tanya, puisque les aptitudes de Cathy Rigby s’y expriment sans que l’intrigue n’en pâlisse.

Ce qui rend le récit intéressant, ce n’est pas tant la menace entourant la jeune gymnaste dont Steve doit la protéger, au point de faire d’elle le symbole de la possible réussite ou de l’échec des relations plus harmonieuses entre l’URSS et les États-Unis. C’est davantage dans la tendresse qui y baigne, devant la naïveté adolescente de Tanya, qui a un béguin pour Steve après qu’il lui y ait sauvé la vie, au point même de vouloir faire défection sur un coup de tête. Déjà qu’il a 20 ans de plus que Tanya, Steve doit donc apprendre à user de psychologie pour éviter un incident diplomatique où ses pouvoirs bioniques ne lui sont pas vraiment utiles. L’humanisme et L’intelligence du personnage ressortent à nouveau dans cet épisode davantage que son côté super-héroïque.

Cette tendresse ne fait pas non plus sombrer l’histoire dans la mièvrerie. Lorsque Steve se rend compte qu’Alexis, le protecteur de Tanya, cache derrière son côté autoritaire et pointilleux, son amour pour la gymnaste au point de risquer sa vie pour la libérer des griffes de ses ravisseurs, il en informe cette dernière dans la scène finale avec délicatesse. De sorte que les sentiments qu’elle ressent alors pour Alexis se révèlent à la fois plus authentiques et matures qu’un simple béguin soudain, comme si la jeune fille s’était enfin ouvert les yeux afin de mieux comprendre ce qu’elle ressent.

On notera que les auteurs ont pensé à rendre complémentaires les qualités athlétiques de Tanya avec celles bioniques de Steve lors de la séquence où ce dernier vient à sa rescousse pour la libérer après avoir suivi Alexis. Si on enlève l’apparition inutile de Jaime Sommers au tout début, Tanya se veut un épisode qui se suit agréablement sans être dépourvu d’un certain charme un peu retro.

Anecdotes :

  • Première femme américaine à avoir remporté une médaille dans une compétition mondiale de gymnastique, Cathy Rigby (Tania Brevski) a largement contribué à l’accroissement de la popularité de cette discipline en Amérique du Nord à partir des Jeux Olympiques de 1968. Championne nationale en 1970, elle a remporté une médaille d’argent aux Championnats du monde la même année en Yougoslavie grâce à sa performance sur la poutre. À nouveau championne nationale en 1972, elle se blesse avant d’aller aux Jeux olympiques de Munich ou elle ne put remporter de médailles. Elle se retire après les Jeux pour commencer une carrière d’actrice et deux ans plus tard, elle obtient déjà un succès sur scène en incarnant Peter Pan, où ses dons de gymnaste sont mis à contribution. Le public l’aima tellement qu’elle incarna Peter Pan sur scène jusqu’en 2015.

  • Parallèlement, Cathy Rigby fit ses débuts à la télé, d’abord dans des publicités, puis dans un premier rôle dans un épisode de Sergent Anderson. Tany Brevski, le personnage au cœur de l’intrigue de cet épisode, fut son second. Soulignons que des photos d’elle en train de pratiquer des épreuves de gymnastiques ont été mises à bord de la sonde spatiale Voyager. Ces photos, ainsi que des milliers d’autres sont censées représenter des témoignages de la vie sur Terre pour le cas où la sonde rencontrerait d’autres peuples ou espèces dans l’espace.

  • Issu de l’Actors Studio, Terry Kiser (Alexis Branovitch) s’est d’abord spécialisé dans des rôles à caractère sordide ou de détestables salauds. Mais il a su tout de même élargir sa palette et n’a jamais cessé de travailler à la télévision depuis le début des années 70 dans des séries en tout genre (Baretta, Les Craquantes, Tribunal de nuit, K2000, Les Deux font la paire, Arnold et Willy, Capitaine Furillo, Vivre à trois). Largement sollicité, il a joué dans pas moins de six épisodes de L’Homme qui tombe à pic avec Lee Majors, en plus d’avoir participé à un épisode de Super Jaimie: Double identité.

  • Troisième des huit épisodes réalisés par Phil Bondelli.

  • Au scénario, on retrouve un jeune auteur qui faisait ses débuts à la télévision, David H. Balkan, et qui a d’abord fait équipe avec Alan Lynn Folsom pour cet épisode, ainsi que pour deux autres dans les séries À plume et à sang et McCloud, un shérif à New York. À partir des années 80, il devint un auteur et producteur établi de séries nettement orientées vers le policier et l’action (The Sentinel, La Loi du fugitif, Rick Hunter, Heart of the city).

  • Lindsay Wagner fait une seconde apparition dans le rôle de Jaime Sommers au tout début de l’épisode, alors qu’elle et Steve regardent performer Tanya Brevski. On ne saura cependant jamais pourquoi Oscar Goldman l’a convoqué.

  • Le temps d’un gag, Steve Austin fait usage de sa force bionique à vitesse « normale » et sans effets sonores. Dans une salle d’entraînement, un athlète soviétique laisse tomber les haltères tout en raillant Steve à propos des Jeux Olympiques de Montréal à venir et de la rivalité sportive entre l’URSS et les États-Unis. Sans dire un mot, Steve se sert de son bras droit bionique pour soulever sans efforts les haltères et les ranger sur leur support. Le visage ébahi de l’athlète soviétique aux vues de ce que Steve vient de faire, en dit plus long que tout commentaire.

  • Deux plans d’inserts viennent gâcher la continuité de la scène où Ivan, l’un des vilains, tente d’écraser Tanya avec sa voiture. Le premier est un zoom montrant Ivan dans sa voiture assis sur un siège arrière en cuir et non sur le siège du conducteur, tel que supposé. Le second est un gros plan d’un crissement de pneu de la voiture d’Ivan, où l’on voit qu’elle est de couleur bleue-grise alors qu’au moment où Ivan a raté Tanya en voulant l’écraser, la voiture a subitement changé de couleur pour être maintenant brune rouille.

  • Oscar retire ses lunettes quand il voit Steve et Jaime pour la première fois. Il les porte toutefois quelques secondes plus tard dans le plan suivant pour les retirer à nouveau.

-Jaime: Why do you suppose Oscar wanted us to meet him here?

-Steve: I dunno. It was nice spending the afternoon with you, though.

-Jaime: I was just gonna say that.

-Steve: You can still say it.

 

-Oscar: Steve, I want you to meet Tanya.

-Steve: Sure.

-Oscar: You're going to be her official escort while she's in the United States.

-Steve: Escort? Why?

-Jaime: Hm. Why me indeed? I mean, you just happen to be handsome, eh, famous, and terribly charming when you wanna be.

 

-Steve: Now wait a minute.

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20. LA RETRAITE
(THE BIONIC BADGE)

Résumé :

À la suite d’une série de vols de pièces atomiques, un policier proche de la retraite, Greg Banner, devient un suspect étant donné qu’il n’a semblé faire aucun effort pour arrêter les voleurs alors qu’il était en service près des lieux des crimes. Steve se fait alors passer pour un officier de police et devient le nouveau partenaire de Greg Banner lors de ses patrouilles. L’étrange comportement de Greg au cours de certaines situations fait accroître d’abord les suspicions de Steve à son égard, jusqu’à ce qu’il s’effondre complètement au cours d’un cambriolage et que Steve soit faussement accusé de l’avoir agressé. Notre homme bionique est maintenant convaincu que Greg a des problèmes de santé, et que quelqu’un au sein de la police cherche à en tirer parti pour permettre le vol en toute tranquillité des composantes atomiques par des agents d’une puissance étrangère afin d’assembler une bombe nucléaire. Bien qu’il soit recherché et en fuite, Steve se met en devoir de les retrouver avant qu’il ne soit trop tard.

Critique :

Si on fait fi de la prémisse peu plausible voulant que Steve Austin se fasse passer pour un agent de police, alors qu’il est une personnalité publique relativement connue en tant qu’astronaute, La Retraite se révèle être un assez bon épisode dans l’ensemble. L’intrigue joue avec assez de justesse sur les apparences afin que le public reste alerte, tandis que Noah Berry livre une lumineuse et sincère performance dans le rôle du policier Greg Banner.

Encore une fois davantage que l’action, le scénario de Wilton Denmark, qui connaît bien les règles de la série et ses ficelles, privilégie les relations humaines en cherchant à développer un lien entre Steve et Greg au cours de leurs patrouilles. Officier vétéran proche de la retraite, Greg ne peut s’empêcher de raconter plusieurs anecdotes de métier à Steve, ce qui le rend tout de suite sympathique à ses yeux, et aux nôtres de surcroît. Si bien que lorsque Greg se comporte étrangement lors de diverses interventions policières où il est impliqué avec Steve, ce dernier, tout comme nous, se pose des questions à son sujet, mais sans aucune preuve que Greg soit complice de criminels.

Le récit, tout comme la mise en scène parvient à entretenir ce doute au maximum jusqu’à l’ultime moment où lors d’un cambriolage, Greg pointe son arme sur Steve, puis s’écroule contre toute attente. La vérité éclate alors: Greg souffre d’une maladie affectant sa vision et qui le terrasse momentanément, le rendant totalement inapte. Le vétéran officier a caché son mauvais état de santé afin d’éviter de perdre son emploi de patrouilleur et sa future retraite. Dans le même temps, la personne au sein de la police qui a su tirer parti des problèmes de santé de Banner est informée de la situation, et elle réussit à convaincre les autres patrouilleurs que Steve a agressé Banner, afin de donner toute latitude aux voleurs de pièces atomiques pour qu’ils assemblent la bombe. Ce qui relance le suspense à point nommé pour une course contre la montre finale où Steve, laissé à lui-même, doit trouver le repaire des voleurs afin de contrer leur plan.

Le mal dont souffre Greg n’est pas sans rappeler quelque peu celui dont souffrait le sénateur Hill dans Erreur de pilotage. La différence étant que Greg en connaissait déjà l’existence et en partie les conséquences, mais a choisi de ne rien révéler pour des raisons personnelles. En somme, Greg est fragile mais a bon cœur, et même s’il aurait plutôt dû se faire traiter par un médecin au lieu de ne rien dire, il conserve toute notre sympathie. Cela étant, La Retraite est un épisode qui vient nous rappeler qu’il ne faut pas toujours croire tout ce que l’on voit de prime abord afin de ne pas sauter trop vite aux conclusions.

Anecdotes :

  • Nous avons droit dans cet épisode à non pas un, mais deux acteurs qui font un retour dans la série après y avoir participé une première fois au cours de la première saison. D’abord Noah Berry Jr. (Greg Banner), qu’on avait pu voir dans la peau de Tom Molson dans Vacances Forcées. Et finalement Susan Gay Powell, dont le tout premier rôle au petit écran était celui de Sœur Thérèse dans Opération Afrique, mais qui interprète cette fois un personnage attachant de préposé aux communications policières, du moins en apparence. En dehors de la série, on a pu également la voir dans Hooker, Quincy, Supercopter, et Star Trek: La Nouvelle Génération.

  • Déjà une troisième réalisation dans la manche pour Cliff Bole qui gagne de plus en plus en confiance ainsi que celle des producteurs et de Lee Majors.

  • C’est le dernier scénario écrit pour la série par Wilton Denmark, qui avait imaginé, comme idée de départ, Steve en policier qui n’utilise jamais son arme.

  • La production a tellement adoré le script de Denmark qu’un autre scénariste, James D. Parriott en a écrit une version prolongée dans un format double-épisode pour Super Jaimie: Rinja Gabrin. Même certains décors ont été recyclés, comme certaines pièces du poste de police et surtout l’entrepôt où se cachent ceux qui ont volé les pièces atomiques.

  • Steve adopte un nouveau pseudonyme, Steve Armory, pour donner le change en tant qu’agent de police. On s’étonne tout de même que personne ne reconnait sa véritable identité étant donné sa notoriété comme astronaute qui a fait de lui un héros national.

  • Afin de ne pas être identifié, Steve utilise un mouchoir pour déguiser sa voix au téléphone. Pourtant, il n’y a aucune altération vocale lorsqu’il parle.

  • À la fin, Steve court pour tenter de trouver la bombe atomique et on peut entendre un effet sonore de pulsation qui accompagne le ralenti. C’est la première fois que l’on peut entendre ce genre d’effet sonore depuis Population Zéro.

-Steve: You sick or something?

-Greg Banner: What makes you think that?

-Steve: Well, we've been on the street for nearly an hour and I haven't heard one war story.

 

-Steve: What if Banner had a disorder he wanted kept secret?

-Oscar: No good, Steve. I've checked his health records personally. There's nothing that indicates or hints of any disorder.

 

-Steve: Records don't always tell it like it is, Oscar. You should know that better than anybody.

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21. LE GRAND FRÈRE
(BIG BROTHER)

Résumé :

Pendant un congé, Steve Austin en profite pour venir aider l’organisme bénévole des Grands Frères durant leur campagne de promotion. Étant le témoin du comportement d’un adolescent rétif à être aidé par l’organisme, Carlos Delgado, Steve décide quand même de devenir son « grand frère » et de le prendre sous son aile. Le jeune homme, qui vit dans un quartier mal famé et qui a tendance à mépriser la loi, ne se montre pas très coopératif dans sa relation avec Steve. Patient et résilient, Steve persévère et finit par découvrir que Carlos possède un intérêt réel pour l’aviation. Après un vol à bord d’un avion de chasse, un lien de confiance entre Steve et Carlos semble enfin se tisser, mais le jeune homme subit les pressions d’un chef de gang qui menace sa famille s’il ne rembourse pas rapidement une importante dette de jeu. Alors que Carlos risque de replonger dans l’illégalité, Steve prend le risque d’intervenir directement pour le ramener dans le droit chemin.

Critique :

Les deux précédentes saisons s’étaient terminées avec des épisodes au ton léger parsemé d’humour où Steve était opposé à des adversaires récurrents. Le Grand Frère représente donc un changement de cap avec une histoire portant sur un enjeu social, soit le parrainage de jeunes dans le besoin afin de les aider à s’intégrer harmonieusement à la société. Ce type de parrainage est chapeauté par un organisme qui existe encore de nos jours en Amérique du Nord: « Les Grands Frères et les Grandes Sœurs. »

Il faut dire que Steve Austin a eu sa large part de missions de toutes sortes au cours de cette troisième saison. Cela fait donc du bien de le voir ici dans le rôle de mentor d’un jeune adolescent, Carlos Delgado, dont les actes illégaux, étant donné sa compulsion pour le jeu et la pauvreté de sa mère monoparentale, risquent de gâcher son avenir.  Toutefois, le rôle de « parrain » s’avère loin d’être facile pour l’homme bionique étant donné la réticence de Carlos. C’est seulement grâce à sa patience, son sens de l’observation et sa foi envers le jeune homme que Steve parvient à créer un lien de confiance avec lui et à l’aider à sortir du cercle vicieux de l’univers sombre et négatif dans lequel il était coincé, au point même de s’y enfoncer davantage par moments, telle une pulsion.

Le scénario de Kenneth Johnson fait tout pour illustrer le caractère héroïque de Steve au service d’une noble cause sans trop appuyer sur le mélodrame. On est cependant un peu perplexe devant le caractère parfois peu éthique ou questionnable de certaines actions de Steve pour venir en aide à Carlos (voir Anecdotes), malgré qu’elles témoignent d’une admirable générosité. Comme c’est également le dernier épisode de la saison, certaines scènes témoignent trop du budget restreint qui lui a été alloué, notamment par l’emploi d’images tirés d’épisodes précédents. Sans parler du décor de studio censé représenter le quartier où habite Carlos, mais qu’on a souvent vu dans d’autres séries au point où les costumes et les voitures sont datés d’une autre époque.

Ces défauts viennent quelque peu amoindrir la qualité globale de l’épisode et l’empêchent d’être classé de la plus hausse note. Mais l’on ne peut que s’incliner devant la franchise du propos dans la cause qu’il défend et de l’espoir qu’il apporte, considérant le public de jeunes à qui il s’adresse. Et puis pourquoi bouder son plaisir de voir Steve user de ses pouvoirs bioniques dans une situation inédite? Lors de la scène finale du match de basket-ball dans une ruelle où Steve met en jeu la dette que Carlos doit au chef du gang, il délaisse pour une rare fois son sens du fair-play afin de lui donner une leçon sportive devant sa volonté à ne pas vouloir jouer proprement. Voilà une belle manière de conclure avec une satisfaction doublée d’un certain pincement au cœur cette troisième saison.

Anecdotes :

  • Jeune talent prometteur au début des années 70 qui a commencé par quelques apparitions dans M.A.S.H., Barnaby Jones et Police Story, Michael Salcido (Carlos Delgado) s’est signalé dans le rôle de l’officier Paul Sanchez dans la série inédite en France David Cassidy – Man Undercover vers la fin des années 70. Il n’a pas eu le temps hélas de confirmer ses aptitudes au cours des années 80 et il est décédé à 39 ans en 1990, vraisemblablement d’une infection au foie.

  • Cliff Bole réalise avec Le Grand Frère un second épisode consécutif, signe évident qu’il fait partie des hommes de confiance de la troupe à Harve Bennett.

  • En entrevue, Kenneth Johnson a avoué avoir écrit cet épisode pour sortir Steve Austin du lot habituel des missions de l’OSI, et de s’être inspiré de la mission de l’organisme des Grands Frères pour rejoindre plus directement le public de jeunes qui adoraient la série. En faisant de Steve le mentor d’un jeune en difficulté, Kenneth Johnson désirait que les jeunes se sentent proches de l’homme bionique sur le plan humain. C’est aussi dans cette optique de proximité qu’il a fait de Jaime Sommers une professeure qui enseigne à de jeunes enfants dans Super Jaimie.

  • L’organisme des « Grands Frères et Grandes Sœurs » existe encore de nos jours au Canada et aux États-Unis. Son objectif et sa mission sont de venir en aide aux familles dans le besoin en permettant à des bénévoles triés sur le volet de devenir les mentors de leurs jeunes enfants et adolescents. Uniquement nommé « Grands Frères » à l’époque du tournage de cet épisode, l’organisme a introduit son pendant féminin pour devenir les « Grandes Frères et Grandes Sœurs » à partir de 1977.

  • On peut voir sur le mur du bureau d’Oscar Goldman des photos des essais en orbite de la première navette spatiale américaine Columbia, près d’un modèle réduit de ladite navette que Carlos cherche à voler. La navette spatiale Columbia a connu son premier vol officiel le 12 avril 1981.

  • C’est la troisième et dernière fois que Lindsay Wagner fait une apparition dans la série dans le rôle de Jaime Sommers, du moins pour cette troisième saison.

  • Le quartier dans lequel habite Carlos est en fait le décor extérieur de Brownstone Street que l’on peut voir dans plusieurs épisodes de séries télés produites par Universal, puisque ce décor fait partie intégrante des studios.

  • En plus du décor de Browstone Street, l’épisode cherche également à établir au plan visuel le quartier de Carlos à partir de plusieurs images d’archives. Le problème est que les voitures et les costumes que l’on peut voir dans ces images datent clairement d’une période antérieure aux années 70.

  • Pour économiser sur le budget, étant donné qu’il s’agissait de la fin de la saison, on peut voir Steve avoir une conversation avec Oscar à partir d’images tirés d’épisodes précédents dans la scène d’ouverture. Steve avait la bouche couverte par son masque à oxygène alors qu’il est à bord de l’avion, et Oscar également par le récepteur téléphonique. Il a alors suffi d’enregistrer leurs voix en post-synchronisation et le tour était joué.

  • Quand Steve emmène Carlos en vol à bord d’un jet, il y a à nouveau une erreur de continuité puisque l’avion montré au décollage est un F-4 tandis que celui en vol et à l’atterrissage est le bon vieux F-104.

  • Dans la toute dernière scène, on voit aisément que l’image de Steve a été inversée à partir de la position de sa coupe de cheveux. Il est à noter que les cheveux de Steve sont plus courts depuis quelques épisodes et cela est encore plus évident dans Le Grand Frère. C’est tout simplement parce que Lee Majors jouait également dans un téléfilm intitulé The Francis Gary Powers Story, tourné en même temps à l’époque, et qu’il avait besoin de se couper les cheveux pour les besoins du personnage.

  • Faisant mentir l’adage américain que les White Men Can’t Jump (Les Blancs ne savent pas sauter), Steve Austin conclût la partie de basketball avec l’aide de ses jambes bioniques pour réaliser un puissant « slam-dunk ». Pendant ce match, qui est censé se dérouler dans une ruelle pauvre de Washington, on peut apercevoir en arrière-plan Hollywood Hills, quartier bien connu de Los Angeles situé dans les monts Santa

  • Monica.

  • Le fait de venir en aide à Carlos part certainement de bonnes intentions chez Steve, surtout quand on connait bien le personnage. Sauf que certaines de ses décisions afin de protéger Carlos des conséquences de ses actes illégaux, semblent questionnables sur le plan éthique. Pour ne citer qu’un exemple, il y a cette scène où Carlos tente un vol pour se sortir de l’impasse de l’ultimatum du chef de gang à qui il doit de l’argent pour ses dettes de jeu. Pour sauver Carlos au moment où il commet son délit, Steve n’hésite pas à briser le bien d’autrui, à entrer par effraction et à assommer un gardien avec une chaise, alors qu’il ne faisait que son travail, sans parler du fait que Steve aide également Carlos à fuir la scène du crime. Considérant que Steve n’est pas en mission officielle pour l’OSI, il apparait plus difficile d’accepter ce genre de geste, mais vu sous l’angle de la franchise et de la générosité de l’engagement de Steve à aider Carlos à surmonter ses problèmes coûte que coûte, cette façon d’agir de notre homme bionique demeure admirable et héroïque.

-Carlos: Forget it man, I gotta move. I got places to go. You know what I mean?

-Steve: Yeah, like into my car or back into detention. Now you call it.

 

-Oscar: I asked Carlos how you two got acquainted. And his answer was just unrepeatable.

-Steve: Yeah, I can imagine.

 

-Steve (qui a vu Carlos dérober le modèle réduit de la navette dans le bureau d’Oscar): Light fingers Delgado strikes again, huh?

-Carlos: I'm a collector.

-Steve: Yeah, so was Al Capone.

-Oscar (qui ne comprend pas ce qui se passe): Steve, would you please tell me what's going on here?

-Steve: Same old story, Oscar. Dog bites man, man bites dog, you know.

 

-Carlos: Hey, what's with you, man? You gonna ride through the slum on a white horse, hand out silver bullets to all the drunks, try to save everybody?

 

-Steve: Well, it seemed to work for the Lone Ranger.

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