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 saison 5 saison 7

Kojak

Saison 4


1. DES OIGNONS POUR PLEURER
(BIRTHDAY PARTY)



La nièce de Kojak est enlevée lors de sa fête d’anniversaire. Les kidnappeurs espèrent ainsi obtenir la libération de l'un des leurs, qui vient de tuer un policier.

Tony Papas est arrêté après avoir abattu un inspecteur de police durant le braquage d’un magasin de spiritueux. Il prévient son jeune frère Geno et sa compagne Lena, qui ont réussi à s’échapper, par l’appel téléphonique autorisé lors de la garde à vue. Les deux complices suivent le plan de leur chef et enlèvent Ellena, la nièce de Kojak, au cours d’un pique-nique d’anniversaire. Ils exigent la libération de Tony en échange de la fillette et ils menacent d'attenter à la vie de l'enfant s’il n'est pas relâché sur le champ. Kojak ne cède pas au chantage et, alors que l’étau se resserre sur le duo de kidnappeurs, Lena décide de jouer sa propre carte.

Cet épisode n’est pas le meilleur choix pour débuter une saison ; ce n’est d’ailleurs pas celui-là qui était prévu initialement. L’histoire est en effet familière et quelconque et elle ne peut servir de moteur pour attirer de nouveaux adeptes à une série alors en déclin dans les audiences américaines. A posteriori, l’attrait reste la présence de Richard Gere. Les détails des investigations s’avèrent souvent tirés par les cheveux (du crâne de Kojak !) et d’autres aspects du scénario sont bancales : comment est-il possible par exemple qu’on ne remarque pas l’absence de l’enfant pendant si longtemps ? Kojak, en chapeau blanc lors de cette enquête,  joue contre la montre n’ayant que trois heures pour retrouver sa nièce et il utilise les dessins de la fillette pour tracer les kidnappeurs. Là encore, les indices sont abracadabrants et les oignons rouges symbolisant un départ aux Bermudes ne passent pas, pas plus que l’ordonnance d’huile solaire pour peaux claires qui met Kojak sur la piste d’une blonde danseuse du ventre !

Les points positifs sont l’atmosphère pesante, la musique grecque, le tournage à New York, la descente de Kojak au night-club et la filature de Geno qui mène à la fusillade, mais le final est décevant. Parmi les seconds rôles, on remarque surtout Donna Mitchell, froide et machiavélique, tandis que Richard Gere, à ses débuts, parait pâlot et emprunté. Une histoire entre bons et méchants grecs et ce n’est pas la première fois que la famille du lieutenant est impliquée et menacée ; l’épisode Cop in a Cage de la première saison était à ce point bien meilleur.

‘I’m a cop, not a disease’.

o Cet épisode a été diffusé le 26 septembre 1976 sur CBS.

o Les origines de Telly Savalas sont soulignées dans l’entame de cette quatrième saison : une musique grecque, la fête d’anniversaire et même la langue maternelle des truands. Dans Cop in a Cage (saison 1), Kojak doit faire face à une vengeance lors des préparatifs du mariage d’une autre de ses nièces.

o Le New York Post Herald est un journal fictif.

o Le titre original fait référence à la fête et l’enlèvement, tandis que le titre français s’appuie sur le dessin final de l’enfant, qui conduit Kojak à l’aéroport.

o Donna Mitchell, Lena Martin, fut une modèle dans les années 60 et elle a fait la couverture du magazine Vogue. Plus récemment, elle  a tourné dans deux épisodes de New York, section criminelle.

o Richard Gere (1949), Geno Papas, faisait pratiquement ses débuts, quelques années avant de devenir une star avec American Gigolo.

o Sigmund Neufeld, Jr. a réalisé dix épisodes de la série (celui-ci est le septième), mais il fut editor sur vingt autres dès les premiers épisodes de la première saison.

o Cette version américaine Shout est un régal pour les yeux, comparé aux films abimés des deux saisons précédentes visionnés sur d’autres éditions.   

o Kojak n’ébruite pas la mort du policier pour ne pas effrayer les kidnappeurs, car la peine de mort était en vigueur à New York en 1976. Bien que cela soit possible depuis 1972, l'État de New York n'a rétabli la peine de mort qu'en 1995 pour une gamme de crimes assez large semblable aux autres États ; une promesse qui avait favorisé l'élection du gouverneur George Pataki alors que les gouverneurs précédents y avaient mis leur veto systématiquement.

o Kojak à Stavros: ‘What’s up Curly? Okay, Fatso’ 

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2. UNE CHALEUR MEURTRIÈRE
(A SUMMER MADNESS)

Un inspecteur tente de cacher sa liaison avec une toxicomane qui est une des victimes d’une tuerie dans un restaurant, mais le policier ne soupçonne pas que sa femme, mentalement dérangée, est responsable du massacre.


Un excellent drame comme la série en produit souvent. 


Un cocktail Molotov a été lancé dans un restaurant de Manhattan faisant de nombreuses victimes dont Gretchen Hodges, une call-girl toxicomane, qui est la maitresse de l’inspecteur Jeff Braddock.
Alors qu’il tente d’effacer les traces de sa liaison (comme l’inspecteur Ferro dans Web of Death), Braddock ne se doute pas que Molly, sa femme dérangée depuis la mort de leur fils, est l’auteur de l’attaque. Le policier, pris dans la spirale, tue accidentellement un pianiste toxico, un des nombreux ‘amis’ de Gretchen, qu’il pensait être le responsable de l’attentat. Finalement, grâce à l’excellente mémoire de Stavros, Kojak retrouve l’identité du nouveau prétendant de Gretchen, qui est aussi le généreux bienfaiteur de la poule. L’inspecteur Braddock, acculé, découvre alors que sa femme, au courant de sa liaison, est coupable du carnage, mais Kojak arrive trop tard pour éviter la tragédie dans un final fort et prenant, magistralement accompagné par une lugubre trompette. Une superbe histoire très bien interprétée et mise en valeur par la chaleur caniculaire qui renforce le mal-être ambiant.


Fionnula Flanagan est excellente et même dérangeante en folle vengeresse lors de plusieurs scènes : la façon dont elle berce le chien comme un enfant, le comportement au cimetière animalier, l’expression figée du visage devant les mimes et le joueur de flûte et le changement d’attitude lorsque Jeff la confronte à la réalité. Molly, épouse délaissée, a cessé de vivre à la mort accidentelle de son enfant et elle a reporté toute son affection sur son chien. Après l’attentat et le décès de sa rivale, elle se fait belle pour son mari dans une séquence irréelle, espérant dans sa folie tout reprendre comme avant.


Joseph Mascolo personnifie également à la perfection le flic poussé à bout et miné par les remords. Désespéré par la mort de son fils et l’état de sa femme, il tente de survivre en se plongeant dans son travail. Le couple se supporte mais l’inspecteur est conscient que la relation est inexistante (‘’The son, the dog ; everything she loves dies’). A noter l’excellent passage lorsque le médecin légiste décrit à Kojak les effets personnels coûteux d’une victime inconnue et Braddock devient livide derrière le lieutenant sachant qu’il s’agit de Gretchen Hodges.  Quant à Telly Savalas, il est toujours au sommet de son art dans ces moments pesants et dramatiques.
La canicule renforce le malaise et la réplique finale incongrue que fait Molly à Kojak permet un grand numéro d’acteurs.

 

‘I guess the heat wave is over!’


o Kojak à Jeff Braddock: "Charity is learning how to forgive others; wisdom is knowing how to forgive yourself."

o C’est le huitième des treize épisodes réalisés par le Français Jeannot Szwarc. Il avait mis en scène les sept précédents lors des deux premières saisons de la série.

o Joseph Mascolo (1929-2016), Jeff Braddock, est connu pour ses participations à des ‘soaps’ : Amour, gloire et beauté (513 épisodes) et Des jours et des vies (436 épisodes)….Vu dans un excellent épisode d’Equalizer, Always a Lady, dans le rôle d’un truand.

o Fionnula Flanagan (1941), Molly Braddock, est née à Dublin et elle ne s'est installée aux USA qu'aux débuts des années 60. Elle a joué dans Bonanza, Mannix, Shaft, Police Story, Le riche et le pauvre, Serpico, Columbo, Star Trek, Arabesque…  Elle est Ellen Simms, la maitresse d’un homme d’église dans l’excellent épisode, récompensé d’un Award Edgar Allan Poe, Requiem for Murder des Rues de San Francisco. Dernièrement, elle joua dans  Nip/Tuck et Lost (sept épisodes).

o Judith Chapman (1951) est Gretchen Hodges, la maitresse de Braddock. Elle était alors au début de sa carrière. On a pu la voir ensuite dans de nombreuses séries comme L’incroyable Hulk, Magnum, L’homme qui tombe à pic, Les enquêtes de Remington Steele, MacGyver, Arabesque, Les dessous de Palm Beach….

o On aperçoit brièvement un micro en haut à gauche de l’écran, lorsque Kojak présente à ses hommes le portrait-robot du soulard évacué du restaurant juste avant l’attentat.

o Alors que Jeff Braddock vole des photos compromettantes dans l’appartement de Gretchen, Kojak cible ses recherches : ‘address book, telephone numbers, dirty pictures, whatever’. 

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3. COUR D'ASSISES
(LAW DANCE)

Kojak tente de faire condamner un tueur, mais il a besoin de temps car les témoins disparaissent les uns après les autres. 

L’intrigue initiale est correcte, mais le déroulement est long et trop bavard. Seize témoins ont assisté à une tuerie, qui a fait trois victimes, dans un restaurant quatre ans auparavant. Crocker, alors nouvelle recrue en uniforme, a gagné ses galons grâce à cette affaire, en poursuivant le tueur. Au tribunal, sa mémoire est questionnée et mise en doute par l’avocat de l’assassin. Les témoins se font rares et Lionel Lessonbee, le propriétaire des lieux, l’unique crédible, est poignardé par Henry Slote, le frère du prévenu. Kojak trouve un dix-septième témoin : la femme de Lessonbee, qui est à son tour en danger. Réticente, elle décide finalement de témoigner lorsqu'elle comprend que les frères Slote ont décidé de la faire taire.

Il y a une alternance de scènes au tribunal et d’enquête avec des personnages farfelus voire inutiles, telle la vieille tricoteuse de chaussettes. Le grotesque de l’après séance de boxe avec Crocker et l’avocat caricaturalement tuméfiés complète le fiasco. L’intention de dénoncer les imperfections de la justice est louable, mais le scénario est mal conçu, sans véritable suspense, ni tension adéquate ; l’épisode oscille entre sérieux et comédie mais ne trouve pas le ton juste. Les personnages ne sont pas inoubliables et Carol, la jeune femme noire, sert un cliché surprenant : the Black American Dream censée avoir préparé la moussaka ! 

Une histoire sans envergure dont le meilleur passage est l’arrestation de Slote au funérarium. Kojak l’enferme dans un cercueil, s’assoit dessus  et déballe une sucette : ‘I want my rights’.

‘Yeah, sure. You rest in peace baby until the truth comes’. 

o Premier des quatre épisodes réalisés par Edward M. Abroms.

o Roxie Roker (1929-1995), Carol Lessonbee, est connue pour le rôle d’Helen Willis dans The Jeffersons (1975-1985, 194 épisodes).

o Bruce Glover (1932), Henry Slote, le tueur, a souvent joué des rôles de vilains depuis les années 60. Il est l’un des deux tueurs gay des Diamants sont éternels (Mr Wint). Il a participé à deux épisodes des Rues de San Francisco : Alien Country et A Good Cop…But, où il est le tueur George Carter, Powder Man.

o Sharon Gless (1943), Nancy Parks, est Maggie Philbin dans la série Switch (1975-1978, 71 épisodes) et Cagney dans Cagney et Lacey (1982-1988, 119 épisodes).

o Troisième des quatre apparitions de Raymond Singer (1948) dans le rôle du médecin légiste Moscowitz. 

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4. LE DOUBLE
(OUT OF THE SHADOWS)

La terreur s’empare de Manhattan après une série de six meurtres sans mobile apparent. Un individu psychotique est arrêté mais sa confession laisse Kojak dubitatif.

Un tueur en série choisit des victimes ordinaires, sans lien apparent. Au lendemain de chaque crime, un message à la peinture rouge est découvert à proximité du drame. Un suspect est interpellé après une étroite surveillance des lieux d’achat. Kojak se rend compte que l’homme appréhendé présente toutes les caractéristiques de frustration requises, mais qu’il n’est pas l’assassin, seulement son faire-valoir. Frustré de la société, l’individu est capable de donner moult détails des meurtres, sauf un. Kojak sait alors que le véritable tueur est toujours en liberté.

‘The Grim Reaper’, la Faucheuse, surnom donné par la presse, assassine les représentants de corps de métiers qu’il juge incompétents (‘It’s the job, not the person. The guy is complaining’). Ainsi, Kojak devine qui est sa prochaine proie : le quincailler qui lui a vendu le couteau ; il s’est brisé dans la cage thoracique d’une prostituée, sa dernière victime, à qui il avait demandé le remboursement.

La canicule, déjà présente dans A Summer Madness, dramatise l‘atmosphère tourmentée sur une musique étonnamment rétro, qui contraste avec celle reposante qu’écoute McNeil dans son bureau. La température ne cesse de grimper et dépasse les cent degrés Fahrenheit, en accord avec la tension de la chasse à l’homme. Un ventilateur est à-propos dans le bureau de McNeil ; Kojak y glisse son gobelet en plastique, soulignant ainsi son impuissance face à la situation. Le lieutenant est frustré par son incapacité à résoudre l’énigme. Lors de la scène dans la chambre de la prostituée, le bourdonnement de la ventilation à l’arrière-plan accompagne aussi la prise de conscience de Roger Villers pendant qu’il se confesse à Kojak.

Un excellent épisode dans la lignée d’autres histoires de tueurs en série tels Girl in the River, Therapy in Dynamite (deux enquêtes de la première saison). Cette fois-ci, le déroulement rappelle aussi le thème soulevé par le film Chute libre avec Michael Douglas, tourné près de vingt ans plus tard. Villers symbolise la frustration poussée à l’extrême.  Après l’infidélité de sa femme, il rejette la société, comme l’atteste l’altercation avec la serveuse au rendez-vous avec son épouse (excellent passage) et sa voisine est la seule personne auprès de laquelle il trouve un peu de réconfort. La société est dépeinte comme individualiste et indifférente, ce que démontre l’assassinat du prêteur sur gages dans la scène d’introduction. La séquence suivante d’interrogatoire des deux racoleurs au precinct plonge l’audience dans le vif du sujet car la police est déjà à la recherche de témoins sur un meurtre ultérieur ; celui de l’usurier étant le sixième en deux semaines. La chaleur, soulignée par le policier distribuant des gobelets d’eau, est un facteur concomitant et incontournable. D’ailleurs, la plupart des protagonistes ont de larges auréoles sous les aisselles pour nous le rappeler, à croire que le déo n’existait pas dans les années 70 !

L’indice du couteau à cran d’arrêt démontre au lieutenant que l’homme n’est pas le tueur. Il y a un magnifique plan du réalisateur avec la superposition des visages des deux personnages. L’interprétation de Ken Sylk, peu connu, est phénoménale et rend le véritable tueur bien pâlot dans la dernière partie.  Ce dernier n’a pas de nom car il pourrait être n’importe qui, comme constate Kojak dans l’ultime réplique. Deux scènes cruciales sont à noter: l’arrestation avec le sourire ravi de Roger Villers alors que les policiers se congratulent dans son dos et la longue séquence de l’interrogatoire, une des meilleures de la série.

Une superbe histoire réaliste et dépressive du routinier Kearney excellemment réalisée par le Français Szwarc. Un must de la série.

‘I suppose it could be a lot of us’.

o Cet épisode devait servir d’ouverture à la saison. Finalement, c’est Birthday Party qui fut programmé le 26 septembre 1976, car considéré comme plus attractif en terme d’audience. The Grim Reaper aurait peut-être projeté une image trop sombre et violente de la série.

o De nombreuses scènes furent tournées à Los Angeles et non à New York. Par exemple, lorsque Villers peint l’entrée de l’immeuble, qu’il achète le couteau à la quincaillerie ou le rendez-vous au restaurant avec son épouse. Ainsi, Villers est surpris en train de peindre un mur d’entrée dans l’hôtel Leonide. L’hôtel, ouvert en 1905, est un centre pour nécessiteux depuis 1984.

o Gene Kearney (1930-1979), le scénariste de cette histoire, a participé à 72 épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou ‘story editor’ !

o Lara Parker (1938), Jenny Villers, a commencé sa carrière dans Dark Shadows (269 épisodes de  1967 à 1971), puis elle apparut dans diverses séries à succès. Elle joue Maria, la petite amie d’un tueur, dans Dark Sunday de la première saison.

o Salome Jens (1935), Olga Nurell, a participé à deux excellents épisodes des Incorruptibles : Arsenal et L'homme à la chambre froide.

o Borah Silver (1927) est le docteur Prince dans dix épisodes ; cinq de la première saison, un de la seconde, deux de la troisième. Après avoir joué dans  Law Dance, sa participation à Out of the Shadows semble être la dernière, mais il apparaît parfois brièvement sans être crédité, comme dans The Forgotten Room.

o Dernière apparition dans la série de Bruce Kirby (1928) dans le rôle du sergent Al Vine. Il est présent dans six épisodes dont trois de la première saison.  Kirby est aussi un sergent dans le pilote, The Marcus-Nelson Murders. Il est aussi le…sergent George Kramer dans six épisodes de Columbo.

o A noter que la femme qui découvre Roger Villers dans l’entrée de l’hôtel a déjà de la peinture rouge sur ses vêtements, ce qui laisse supposer que la scène a nécessité plusieurs prises.

o La prostituée au client (le tueur) qui lui demande le remboursement : ‘Next time for your ten bucks, why don’t you call Sophia Loren ?’ 

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5. DÉRAISON D’ÉTAT
(A NEED TO KNOW)

Kojak cherche à coincer un pédophile qui jouit de l'immunité diplomatique en tant que chauffeur d’une ambassade européenne. Il s’avère qu’il est également couvert par des agents fédéraux.

Carl Dettrow, un agresseur d’enfants récidiviste, est arrêté dans un parc par Kojak et ses hommes. Malheureusement, ils reçoivent des Fédéraux l'ordre de le relâcher. Dettrow travaille pour une ambassade étrangère –vraisemblablement celle de RDA - et bénéficie donc de l'immunité diplomatique. Obligé d'obéir, Kojak s'exécute, écœuré, tandis que Crocker refuse de se soumettre et file l’individu. Le rapport de son inspecteur attise la curiosité de Kojak, qui a besoin de savoir (d’où le titre VO). Le lieutenant cherche à découvrir pourquoi ce dangereux malade est protégé par des agents fédéraux. Le F.B.I. couvre Dettrow, car il doit permettre de confondre des criminels en remettant à l’agent Donald Moshiah un film compromettant contre de l’argent et une nouvelle identité, mais Kojak ne lâche pas sa proie, persuadé que le pervers va récidiver. Dettrow joue un double jeu et l’issue sera tragique pour Moshiah. Le pédophile, qui a fait une autre victime, un garçonnet de six ans, n’a tué personne et pense s’en sortir comme d’habitude, mais il est finalement livré aux autorités de son pays.


Une histoire très particulière et marquée par l’interprétation remarquable et dérangeante d’Hector Elizondo dans le rôle du chauffeur pédophile cultivé et à l’allure distinguée. Le thème délicat de la pédophilie est bien traité mais certains propos sont dépassés – la psy déclare qu’on peut ‘aider’ la plupart des violeurs d’enfants et les compare à des alcooliques - et quelques situations s’avèrent impensables de nos jours : Kojak donne une sucette à un enfant qui vient d’être abusé  pour que celui-ci retrouve le sourire ! Par contre, l’idée que les services secrets laissent des criminels en liberté est pertinente et toujours d’actualité. Le F.B.I. travaille sur un ‘gros coup’ qui a, à leurs yeux, plus d’importance que la sureté des enfants de New York. Avant la mort de J. Edgar Hoover (en 1972), il était très difficile de dépeindre un agent du F.B.I. autrement que dans la peau d’un héros. Quatre ans plus tard, les langues commencent à se délier et la réplique du supérieur de Moshiah est significative de l’état d’esprit lorsqu’il précise qu’une bombe fait aussi des victimes parmi les enfants. A noter que Crocker se ‘rebelle’ en raccrochant au nez de Kojak qui lui demande de suivre les ordres reçus ; l’inspecteur propose même qu’on casse une jambe à Dettrow pour qu’il reste en cage !


Les meilleures scènes sont le piège pour coincer le pédophile dans le parc (ouverture avec Saperstein en balayeur et Stavros en marchand de glaces), l’entretien de Kojak avec Dettrow avant sa libération du commissariat et le final, dont le meurtre de Moshiah au parc est la véritable séquence forte, plus que l’arrestation du pervers après une poursuite en voitures. L’épisode entretient le mystère jusqu’à la fin ; l’interprétation, des passages intéressants et un suspense indéniable font de cette enquête un drame convaincant sur un thème glauque.


‘I’ve got a compulsion on my own: it’s called ‘need to know’.


o Sixième des neuf épisodes réalisés par Russ Mayberry.


o Chester Krumholz a travaillé sur la série pour les deux dernières saisons en tant que scénariste, consultant et producteur pour 37 épisodes.


o Hector Elizondo (1936), Carl Dettrow, est né à New York et il fut élevé à Manhattan. Il est le détective Nick Ferro dans l’excellent Web of Death (Dans les griffes de la mort) de la première saison. Il a joué dans le téléfilm Ariana en 1989. 


o Battery Park
est un parc situé dans le Financial District et voisin de Battery Park City, sur la pointe sud de l'île de Manhattan. Le parc est un lieu chargé d'histoire et un espace de détente apprécié des New-Yorkais et des touristes.


o Lors de la partie d’échecs avec Diaz, les initiés reconnaitront le coup du berger, attaque très connue, qui permet à Dettrow de gagner rapidement la partie.

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6. UNE SALE AFFAIRE
(AN UNFAIR TRADE)

Un policier abat un voyou portoricain en légitime défense, mais il se retrouve au banc des accusés, victime de la vindicte de la communauté hispanique.

Dans un quartier portoricain, deux policiers, un blanc et un noir, déguisés en alcooliques, surprennent deux voleurs de batterie de voiture. Lors de l’arrestation, un des voyous se saisit de l’arme du policier noir, et son collègue l’abat en légitime défense. La parole du sergent James O’Connor (excellent David Selby) est mise en doute par le faux témoignage de la sœur de la victime, témoin du drame. Incrédule et sûr de son fait, O’Connor voit sa vie bouleversée injustement. Kojak a des obstacles devant lui pour l’aider à se déculpabiliser : le compte-rendu mensonger de la sœur, mais aussi le représentant démagogue et influent de la communauté portoricaine et sa liste de faux témoins, et, surtout, le capitaine de police prêt à sacrifier un homme pour sauvegarder la paix sociale et éviter des pressions politiques. La succession d’interrogatoires – la sœur menteuse en pleurs, le complice (une parfaite racaille vindicative) et le policier dépité – montre les difficultés quotidiennes que les forces de l’ordre rencontrent dans les quartiers appelés benoitement ‘difficiles’ ; près de quarante ans plus tard, on a l’identique en France. Il faut la présence dans le scénario d’un juriste portoricain pour faire comprendre à son compatriote qu’il n’y a qu’une seule vérité, quelle que soit l’origine des accusés et des victimes.

Plus un documentaire qu’une fiction. Cet épisode date de 1976 mais il est en effet terriblement d’actualité en France ; on dit bien que les évènements américains arrivent tôt ou tard dans l’hexagone. Il suffit de remplacer les Portoricains par ce qu’on a dans nos banlieues et cette histoire n’est plus de la fiction. Le policier injustement vilipendé est blanc et doit faire face au communautarisme et à un racisme qu’on n’évoque toujours que du bout des lèvres. Ce film déroule tous les clichés qu’une telle situation engendre dans les pays régis par les soi-disant droits de l’homme.

Lorsque l’autre racaille du vol agresse la sœur de la victime qui hésite à revenir sur son témoignage, Kojak saisit l’occasion pour faire comprendre à la jeune femme que le harcèlement va se répéter. Blanchi au grand jury, O’Connor  a néanmoins vu sa vie basculer – son épouse a fait une fausse couche - comme le montre son dernier geste ; il souligne justement à Kojak plus tôt qu’il serait devenu un héros s'il avait abattu le voyou après que celui-ci ait tiré sur son collègue.

L’enquête est succincte et Kojak découvre rapidement que les témoins sont manipulés, comme le confirme la visite à la vieille dame où le lieutenant prend une bière avec la mamie dans une scène cocasse. Peu d’action, mais une histoire politiquement incorrecte aux relents très contemporains. A rediffuser en prime-time! 

‘A list? The shooting took place in the Yankee Stadium?’

o Sixième des neuf histoires de la série écrites par Burton Armus. Le scénariste a passé vingt années dans la police new yorkaise et sa seconde carrière très inattendue a débuté lorsqu’il fut recruté comme conseiller technique.  Son plus long emploi dans cette fonction fut pour la série Kojak. Il établit sa réputation d’écrivain de talent avec ses scripts compliqués et d’une authenticité remarquable. L’interview de Burton Armus sur le site.

o Jaime Sanchez (1938), Thomas Serio, a joué dans A Souvenir from Atlantic City, seconde saison. Il a participé également aux séries Le fugitif, Equalizer.

o Tito Goya (1951-1985), Chino, joue le rôle d’une racaille dans cette histoire et il n’a pas eu beaucoup à se forcer. Depuis 1966, il était connu de la police pour divers vols et trafics. Il est arrêté en 1985 pour un meurtre commis en 1978 (deux ans après le tournage de cet épisode). Il mourut moins d’un an après son arrestation d’une maladie du foie. Son frère, co-inculpé, fut condamné à vingt ans de prison.

o Une réplique politiquement incorrect d’O’Connor qui espère que les voleurs de batterie ont plus de seize ans, car c’est une perte de temps dans le cas contraire au vu de la justice rendue. 

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7. LA NEIGE SALE
(A HAIR-TRIGGER AWAY)


 

En proie déjà à de sérieux problèmes personnels, un policier tue malencontreusement son coéquipier lors d’une fusillade avec un trafiquant. Malgré une opposition unanime, Kojak lui fait confiance pour mener l’enquête à terme.


Le détective Len Gittings abat accidentellement son collègue alors que les deux policiers poursuivaient un trafiquant d’héroïne maléfique et cupide, qui venait d’exécuter Mallick, un acheteur potentiel. Malgré les critiques de Crocker, bien en-dessous pourtant du professionnalisme de Gittings, et de son supérieur McNeil, Kojak fait confiance à son inspecteur, qui connaît l’affaire mieux que quiconque. Gittings a un problème connu uniquement du lieutenant, ce qui les unit profondément : il s’est épris de Claire, une junkie qu’il tente de sevrer. Les deux hommes font équipe pour remonter la filière et coincer le tueur. 


Une bonne histoire policière dans laquelle Len Gittings est un flic préoccupé, mais également entêté, efficace et dur : il ne se soucie pas que son indic, une prostituée, se soit faite tabasser. Opiniâtre, il identifie la femme – ex-actrice et ex-modèle - qu’il a vue en compagnie de l’infortuné Mallick, peu avant son assassinat. C’est un chaînon crucial de l’enquête car l’ex-mannequin devenue hôtesse de l’air – la ravissante Morgan Fairchild - est la maîtresse du tueur. Le final sur les toits et l’attitude de Gittings lors de la fusillade sont prévisibles, mais l’ultime séquence est optimiste et très inhabituelle pour ce genre d’histoires. Kojak propose à Gittings de prendre des vacances avec Claire avant de faire le point, ce qui est en contraste total avec la destinée tragique du couple de  A Summer Madness.


Il y a peu de baratins inutiles dans la succession d’évènements et de situations fortes, comme lorsque Gittings menotte Claire sur le lit pour la sevrer pendant qu’il travaille. L’épisode débute et se termine par de bonnes scènes d’action et l’interprétation du couple Gittings/Claire est excellente ; le jeu de
Walter McGinn et Lynn Redgrave est en effet particulièrement convaincant. Ce n’est pas le cas des autres seconds rôles : les frères Mallick n’ont pas l’envergure de truands qu’ils sont censés être ; le premier est vite liquidé et le second disparaît abruptement, renversé par une voiture. Quant au tueur raffiné au béret, il n’est pas très crédible et plutôt ridicule, mais cela ne fait que renforcer l’importance de la relation du policier et de la junkie car, voulu ou non, les péripéties du trafiquant roublard sont bien anecdotiques comparées à la liaison du flic et de la droguée, qui constitue l’originalité du scénario.


‘Just keep looking, okay. You might discover America!’


o Lieux de tournage : Queensbridge Park (appel téléphonique de la première scène), Greenwich Village (Kojak interroge le serveur).


o Kojak arrive sur les lieux du crime en empruntant deux ponts :
Queensboro Bridge et Brooklyn Bridge.


o Lorsque Gittings retrouve Claire sous les ponts au milieu de junkies, on aperçoit le World Trade Center en arrière plan, ce qui produit un contraste saisissant.


o Une petite erreur de continuité lorsque Kojak et Gittings interrogent Andy, l’informateur. La scène est filmée à Peck Slip Station Post Office ;  au premier plan, le drapeau américain est hissé, mais au plan suivant, un préposé est en train de le préparer puis il est de nouveau au vent à la dernière réplique.


o Kojak à George Mallick : 'Georgie Porgie…’.
Une référence à la célèbre comptine.


o Un Kojak-ism: "Hey, that's life, baby―if you don't laugh about it, you're gonna go bananas."


o Walter McGinn (1936-1977), Len Gittings, est décédé à l'âge de 40 ans dans un accident de voiture. Il a joué dans A cause d'un assassinat, Adieu ma jolie et Les trois jours du Condor. Il a également participé à un autre épisode de la série, l’excellent  The Best Judge Money Can Buy de la seconde saison.


o Lynn Redgrave (1943-2010), Claire, fut décorée Officier de l'Ordre de l'Empire britannique en 2002. Elle est décédée d’un cancer du sein. Ses dernières apparitions furent dans Desperate Housewives, New York, section criminelle et Ugly Betty. C’est la sœur de Vanessa Redgrave.


o Morgan Fairchild (1950), Allison, débuta pratiquement dans cet épisode. Elle est connue pour ses participations au soap C’est déjà demain puis Flamingo Road, Falcon Crest, Fashion House...


o Dan Hedaya (1940), Hudson, a obtenu un de ses premiers rôles dans cet épisode. Il est le détective Molinari, collègue de Clint Eastwood, dans La corde raide. C’est une figure connue du cinéma et des séries (Equalizer entre autres).


o Irene Cara (1959)
, Amy la prostituée, est une actrice, chanteuse, et compositrice, surtout connue pour avoir été Coco dans le film Fame d'Alan Parker (1980).

 

o Le titre français perd beaucoup de la subtilité de l’original. 

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8. SUR LES QUAIS
(BY SILENCE BETRAYED)

Deux dockers sont assassinés et le lieutenant Kojak se heurte à l’omerta de leurs collègues.

Personne n’ose défier le gangster qui dérobe de la marchandise sur un quai d’arrivage. Seul Hank, l’indic du lieutenant, fait face, mais il tombe dans un piège, fomenté par Gino, son fidèle ami simple d’esprit. Le caïd l’a mis dans sa poche en le flattant grâce à des parties de cartes truquées ; pourtant, Kojak resserre son étau et Gino est pris entre le désir de vengeance des dockers et l’intérêt malsain qu’il porte aux truands. Les dockers sont l'objet de pressions continuelles de la part de Dagger, mais c'est un monde lié par la loi du silence et leurs volontés de laver leur linge sale en famille prédominent.

Une histoire sans grande originalité, qui a néanmoins deux atouts mémorables : la remarquable interprétation de Gino (excellent Cliff Osmond), un simple d’esprit avide de reconnaissance et pris de remords pour son ami Hank, et le final tragique et inattendu, dans lequel Kojak exprime sa colère et promet de trouver le coupable, car la police a aussi ses codes.

L’épisode est sinon moyen avec un méchant très mal choisi ; Chuck Bergansky, qui a pourtant participé à deux autres épisodes, n’est pas crédible et il est même éclipsé par Paul Mantee, parfait en docker rebelle malgré un quart d’heure de présence. A noter une succession de descentes policières parsemée de quelques scènes intéressantes : la visite de Kojak aux joueurs de cartes (‘Is that a threat ?’), l’incursion au bar pour approcher l’indic et le réveil de Clara, la jolie amie de Hank, portée habillée par le lieutenant  sous la douche.

‘These guys kill people; the Hudson River is filled with bodies’

o Cliff Osmond (1937-2012), Gino, commença sa carrière en 1962 (un épisode de L’homme à la carabine). Il joua ensuite dans deux épisodes des Incorruptibles (Le débarcadère de la mort, Le globe de la mort). Il a été producteur, scénariste et réalisateur et il fut nominé pour un Writer's Guild Award pour un épisode des Rues de San Francisco : The House on Hyde Street. Il enseigna l’art dramatique et fut maitre de conférences. 

o Paul Mantee (1931-2013), Hank Yankowski, a joué dans de nombreuses séries des années 60 et 70, surtout des westerns : L'homme à la carabine, Cimarron, Le virginien, Bonanza, Les bannis mais aussi Le fugitif, L'homme de fer, Les envahisseurs… Il a participé à deux excellents épisodes des Rues de San Francisco : Going Home et Endgame.  

o Sally Kirkland (1941), Clara, a joué dans deux autres épisodes de la série : Cop in a Cage (saison 1) et May the Horse Be with You (saison 5). Elle tourne depuis 1960 ; parmi ses nombreux films, notons L’arnaque, Le solitaire de Fort Humboldt, JFK.

o A noter le gros plan inséré lors de la visite de Kojak aux joueurs de cartes ; on s’en rend compte car la boule de billard mise dans le verre de Dagger a propulsé de la mousse sur le chapeau de Kojak, avant et après le gros plan.

o Kojak raconte un épisode de son engagement pendant la guerre lorsqu’il a cassé la mâchoire d’un officier nazi.

o Lorsque Kojak arrive chez Clara, le plan est repiqué d’un autre épisode (23’08).

o Le titre français est similaire à celui d’un célèbre film (en VO : On the Waterfront). Pour une fois, le choix est judicieux, car le film raconte l’histoire d’un gang mafieux qui gangrène le syndicat des dockers sur le port de New York (film d’Elia Kazan de 1954  avec Marlon Brando, Karl Malden, Eva Marie Saint et Rod Steiger). 

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9-10. UN NOUNOURS TOUT POILU
(A SHIELD FOR MURDER)

Suite à une tentative de meurtre sur l’assistant du procureur, Kojak rouvre un dossier et il est confronté à une richissime ‘grande dame’ démoniaque et terriblement influente.

Ce double épisode est une véritable enquête de détective privé que livre le lieutenant Kojak. Ses inspecteurs sont beaucoup moins présents qu’à l’accoutumée, concentrés sur les docks et un arrivage de drogues. Pourquoi Daniel Shaw a-t-il tenté d’assassiner le juge qui condamna sa petite amie, Karen Foster, pour matricide deux ans auparavant ? Apparemment, rien d’anormal dans l’enquête, car la jeune femme avait signé une confession. Petit à petit, le lieutenant Kojak doit dérouler une pelote de laine, tirer le bon fil pour reconstituer le puzzle dans le monde de la haute société où la vie d’une serveuse de pizzeria, fervente de patinage, a peu d’importance. Kojak rend visite à Karen dans une unité spéciale de la prison et il est convaincu que quelque chose cloche lorsqu’il subit des pressions du juge Greg Burton. Celui-ci n’est pourtant pas la pièce maitresse de l’édifice où tous les pions se tiennent par un chantage tacite, de l’assistant du procureur à la gardienne de prison. La richissime Edna Morrison a décidé de faire de son juge un candidat au poste de District Attorney et compte sur un lieutenant corrompu pour la basse besogne. Lorsque Kojak s’approche de la vérité, il est piégé ‘comme une dinde de Noël’ et il doit répondre à une enquête interne.

Cette histoire est superbe et elle aurait dû servir d’ouverture, à l’instar des deux saisons précédentes, qui débutent par un épisode double. L’action est centrée sur l’enquête minutieuse du lieutenant qui entame ses investigations par la visite de la chambre spartiate de Daniel Shaw, abattu par un officier de police sur les marches du palais de justice. Que savait ce jeune homme sans histoire, qui ‘allait à la messe’ ? Kojak continue par l’interrogatoire d’une serveuse, ancienne collègue de Karen, qui apprend au policier qu’un vieil homme à l’accent étranger avait effectué une commande groupée de pizzas pour l’université la nuit du meurtre.

La première visite de Kojak à Karen dans l’hôpital-prison est un des moments forts (mais le film en regorge), car le détective se rend compte que la jeune femme, certes fragile, est la seule piste qui peut le mener à la vérité. Dès la première scène, on sait qu’elle n’a pas tué sa mère par sa réponse à Shaw qui lui demande pourquoi elle a agi ainsi : ‘I didn’t’. La visite de Kojak à ses collègues de Manhattan Uptown, où travaille le corrompu lieutenant Decker, est un préambule à la rencontre du policier avec la veuve Edna Morrison, superbement interprétée par Geraldine Page. La verdure de la propriété cossue de la femme aisée contraste avec la grisaille des bâtiments new yorkais.

La séquence introductive de Madame Morrison nous révèle qu’un complot est ourdi et la froideur calculée de cette femme manipulatrice est sublime. L’assistant Burton et le lieutenant Decker se font petits devant cette patronne raffinée au tempérament direct : ‘Is Lieutenant Kojak to be a problem or is he not ?’. On attend l’entrevue des deux personnages centraux avec délectation et la rencontre Page/Savalas– la seule confrontation excepté l’ultime scène – s’avère en effet grandiose. Les autres joutes verbales, avec l’assistant Burton et le ripou Decker, deux protagonistes qui ont profité des largesses de Madame Morrison, sont également riches. Les dialogues de l’intrigue sont époustouflants de cynisme et de réalisme et ils servent à merveille cette histoire sordide. Barré dans son enquête par les services juridiques de Burton, Kojak a recours à son propre circuit (superbe scène du partage de la choucroute avec Angus).

En appuyant sur tous les joints, Kojak obtient finalement des résultats : l’ermite de l’université craque et confie une partie de la vérité par téléphone au lieutenant (le viol de Karen) avant de le payer de sa vie; le policier Decker ne supporte plus la pression, car son rôle dans l’affaire est gravissime : il a bloqué le témoignage du chauffeur de taxi, qui a reçu de l’argent pour ouvrir un magasin de fleurs peu après l’assassinat, puis il a liquidé le témoin. Il avoue post mortem toute la vérité en laissant une lettre à Kojak. La séquence finale sur les lieux du meurtre lève les derniers doutes et, même si sa construction est discutable, elle permet d’avoir un déroulement précis des faits. 

Comme tout film (ici 99 minutes), il y a quelques longueurs qu’on ne retrouve pas dans un épisode normal - rien que la première scène de patinage avec le générique en incrustation est inhabituelle - mais l’histoire est superbement bien construite et tous les personnages sont excellents, et le qualificatif n’est pas usurpé. Les différentes rencontres de Kojak, qui le font progresser vers la vérité, sont superbes. Ne lisez pas les trois lignes qui suivent si vous voulez garder le suspense : on découvre progressivement les détails d’une subtile machination d’une grand-mère aux pouvoirs démesurés qui a fait condamner pour matricide une jeune serveuse perturbée afin de protéger ses deux petits-fils adorés, coupables du viol de Karen et du meurtre de sa mère violente, car elle voulait les faire chanter.   

Une histoire de viol, de meurtre et d’implication politique qui renvoie à l’attitude cynique de l’Amérique de l’après Watergate. Un des meilleurs épisodes de la série, tout simplement, avec une qualité similaire à celle d’un film.

‘You answered a lot of questions from me except the big one: what the hell are you so scared about?’

o L’épisode fut diffusé d’un seul bloc le 21 novembre 1976. Il est présenté sous cette forme dans la collection DVD Shout !

o Sol Negrin (1929-2017), directeur de photographie,  fut nominé pour un Emmy en 1977  pour la seconde partie de l’épisode dans la catégorie ‘Outstanding Cinematography in Entertainment Programming for a Series’.

o Geraldine Page (1924-1987), Edna Morrison, a débuté sa carrière en 1952. Considérée comme une des meilleures actrices de sa génération, elle est connue pour avoir joué dans Hondo, L'homme du désert aux côtés de John Wayne, puis Doux oiseau de jeunesse avec Paul Newman. Vue aussi dans Les proies (avec Clint Eastwood) et Mémoires du Texas.

o Mary Beth Hurt (1948), Karen Foster, était aux débuts de sa carrière. Elle a joué dans Le monde selon Garp.

o Lester Rawlins (1924-1988), l’assistant D.A. Angus Moore, reviendra dans le même rôle dans deux autres histoires. Son dernier rôle est dans un épisode d’Equalizer : Reign of Terror (saison 1).

o  William P. McGivern (1918-1982), scénariste, a participé à deux autres épisodes: Loser Takes All, A Summer Madness. En tant que soldat puis reporter de la police, il apporta du réalisme aux récits de mystère. En 1980, il fut élu Président de Mystery Writers of America.

o Robert Malcolm Young (1924), scénariste, participa à deux autres histoires : Dark Sunday et Deliver Us Some Evil et à dix épisodes des Rues de San Francisco.

o Bedford Hills Correctional Facility for Women est la plus importante prison pour femmes de l’état de New-York.  

o Le kiosque à journaux de Charlie (début et fin) se trouve à l’angle de l’avenue Madison et de la 25ème rue.

o Les policiers attendent un bateau chargé de drogues en provenance de Marseille, en pleine French Connection !

o Le titre français très étrange est en fait une réplique que Karen adresse à Kojak lors d’une sortie à la patinoire : ‘You are a great woolly teddy bear’.

o Kojak: ‘I suck lollipops six days a week but never on Sunday being Greek!’

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11. LA PRINCESSE
(THE PRIDE AND THE PRINCESS)

Une princesse émigrée tente de recouvrer des bijoux dérobés par la mafia durant la Seconde Guerre mondiale.

Une ‘nonne’ est légèrement blessée par balle dans le cloitre d’une église, lieu de prières de la mère du parrain local, qui prétend n’avoir rien vu. Kojak soupçonne une vendetta et met à jour une vengeance sicilienne qui s’est transportée à New York. La princesse Dushan, d'origine yougoslave, est persuadée que les joyaux de sa famille ont été volés à la fin de la Seconde Guerre mondiale suite à une trahison dans son village natal. Selon la jeune femme, ces bijoux anciens auraient été reconnus lors d’un mariage dans l’église du parrain. C’est justement à ce lieu que se déroule la séquence finale, rarement aussi longue et bavarde avec la tirade explicative de Mama Coletti. 

Une histoire de bijoux de famille inintéressante, bavarde (à l’accent pénible) qui aurait dû se régler en Europe et pas à New York, comme le souligne le lieutenant lors de la dernière scène. Cela fait perdre du temps à Kojak et aux téléspectateurs ! L’interprétation et les situations ne relèvent pas la platitude d’un scénario léger d’un épisode à oublier. Kojak mène l'enquête sur cette mystérieuse affaire étrangère sans conviction, et le seul passage intéressant est celui avec l’indic Marlow. Quel contraste avec l’épisode précédent !

‘I see a bunch of fools who don’t know that is New York City, USA, the Big Apple, baby, not some European village’.

o Maria Schell (1926-2005),  Princess Dushan, a reçu une éducation religieuse à Colmar, puis une formation d’actrice dramatique à Zurich. Elle débuta sa carrière en 1942 dans des productions germaniques. Vue dans Derrick et Tatort en Allemagne.

o Herb Edelman (1933-1996), Toza Stefanovic, a joué dans un autre épisode de la série : The Captain's Brother's Wife de la cinquième saison. Il a commencé sa carrière en 1964 et on a pu le voir dans Annie, agent très spécial, Mission impossible, L’homme de fer, Les rues de San Francisco (Mask of Death et The Twenty-Four Karat Plague). Il tourna dans de nombreuses autres séries dont, peu avant son décès, dix épisodes d'Arabesque dans le rôle du lieutenant Gelber.

o Cinquième et dernier scénario de James M. Miller pour la série. On s’en réjouit car quatre histoires sur cinq sont notées à une botte (et la cinquième à deux !).

o Kojak évoque une série de 1967, The Flying Nun, lors de la fuite de la ‘nonne’ de l’hôpital.

o Kojak en quittant Marlow : ‘Enchanté, whatever it means’.

o Lieu de tournage : Washington Square Park ; on aperçoit The Elmer Holmes Bobst Library, ouverte en 1973,  lorsque le van jaune démarre (début de l’épisode). 

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12. SOUS UNE MAUVAISE ÉTOILE
(BLACK THORN)

Le chasseur de primes Salathiel Harms revient à New York, à la poursuite d’un tueur, qui est également recherché par Kojak.

Le retour d’Harms est le prétexte à un épisode très léger, souvent humoristique mais, contrairement à la première apparition du détective dans une aventure de la troisième saison, l’ensemble ne sombre pas dans le ridicule.

Dès les premières images, la musique folklorique laisse présager des tribulations distrayantes mais sans prétention. L’arrivée de l’hurluberlu au chapeau à plume rouge nous renvoie au catastrophique Bad Dude.  Après quelle proie Harms a-t-il jeté son dévolu pour revenir à New York ? Le tueur Tony Muira, en cavale depuis San Francisco, entre dans un bar afin de contacter le patron de l'organisation mafieuse qui a déjà cherché à le faire éliminer. Harms ne se doute pas que cet endroit est surveillé par la police et le FBI car soupçonné d’être une plaque tournante d'un important trafic de drogues. Stavros y fait le barman et le lieutenant découvre ensuite la forte prime placée sur Muira, ce qui explique la présence de Harms. Le tueur en rachat a une nouvelle cible à exécuter pour son patron, ‘Mister C’ le trafiquant de drogues: le chef des narcotiques.

Si l’aventure a un ton moins grave que d’habitude, cela n’empêche pas le meurtre de la jolie astrologue, qui conservait une photo de sa liaison avec le tueur. Comme lors de sa précédente apparition, cet épisode aurait pu servir de parfait lancement pour une série à ce ‘bounty hunter’ opiniâtre et  imprévisible, qui monopolise l’écran et ridiculise les hommes de Kojak (ici Rizzo et Saperstein).

Quelques passages cocasses émaillent cette histoire moyenne : Stavros alias Charlie le barman interrogé par Kojak, l’entrée d’Harms à son hôtel, l’indice laissé par Julie, l’astrologue, avant de mourir, l’échange Stavros/Harms (‘I thought you lean over to kiss me hello, Stavros’) et le lieutenant raillant Harms dans sa voiture piégée. Cinq scènes qui sauvent l’épisode de la catastrophe, car la longue poursuite finale voiture de police/cab et l’altercation opportune dans la chambre froide sont d’une banalité affligeante et servent surtout à meubler.

What’d you do? Forgot your key, coochi coo?’

o A noter de nombreuses vues du World Trade Center, dont l’indice laissé par Julie avant de mourir : les deux tours et le signe astrologique du lion, qui mène Harms à l’hôtel Lyon.

o Cet épisode est un ‘sequel’ de Bad Dude de la saison précédente. 

o Rosey Grier (1932), Salathiel Harms, est un ancien joueur de football américain à la carrure impressionnante. Il fit des apparitions remarquées dans des séries telles que Des agents très spéciaux et Les mystères de l’Ouest. A noter qu’il aida à la capture de l’assassin de Robert Kennedy le 6 juin 1968.

o Leonardo Cimino (1917-2012), Mr. C, a souvent joué des rôles de mafioso. Il a participé à l’ouverture de la seconde saison, le double épisode The Chinatown Murders, et à trois épisodes d'Equalizer.

o Harms à Kojak, en piquant au lieutenant sa célèbre réplique : ’Who loves ya, baby?’

o Lieu de tournage : l’hôtel Lyon est au 127 Chambers Street.  

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13. LA FUREUR DE PERDRE
(WHERE DO YOU GO WHEN YOU HAVE NO PLACE TO GO?)

Un Indien désespéré et impulsif tue accidentellement un magnat des chantiers de construction  et s’empare d’une fortune en diamants.

Joseph Arrow est un Indien irascible et orgueilleux à la recherche d’un emploi, mais ses anciens contacts le laissent tomber. Travailleur sur échafaudages, Joe rend facilement visite à Albert T. Beck dans son appartement au sommet d’un gratte-ciel et le tue accidentellement, alors qu’il venait lui quémander du travail. Il s’empare fortuitement des diamants que l’entrepreneur détenait secrètement, mais les lettres de relance qu’il a écrites mettent rapidement Kojak sur sa piste. Dès leur première rencontre (la meilleure scène), le lieutenant décrit à Joe ce qui a dû se passer, ce qui correspond exactement à la réalité ; pourtant, Kojak n’a pas de preuve, seulement de fortes présomptions. Laissé en liberté sous caution après une altercation, Arrow a besoin d’argent et le lieutenant attend qu’il revende les diamants pour le coincer. Conscient de la situation, l’Indien erre…. 

Joe n’accepte pas la vie de sa sœur et de sa mère qui vont se retrouver dans une réserve. Il travaille en tant qu'ouvrier du bâtiment - un emploi souvent occupé par les Indiens -,  mais il perd soudainement son job. Les diamants sont l’occasion pour lui de le sortir, ainsi que sa famille, de la misère. Il ne veut pas se contenter des miettes que la société lui donne comme le démontre l’altercation au bar avec ses semblables. On se demande ce que fait Stella accrochée à ses basques ; pourtant, elle brisera la situation intenable en revendant un diamant pour l’achat de billets d’avion. Joe manque de l’étrangler, car il sait qu’il est dorénavant piégé. Cet épisode nous plonge dans la réalité dramatique du devenir des Indiens d’Amérique. Joseph Arrow est un Indien comme tant d'autres que le pays a parqué dans une réserve. Mais la famille Arrow préfère être autonome et vivre en ville, malgré les difficultés à surmonter.

Le scénario s’appuie plus sur la condition indienne que sur l’intrigue par elle-même. Kojak résout rapidement le crime, mais il n’a aucune preuve. S’ensuit un jeu de patience, du chat et de la souris, où le lieutenant attend le faux pas de l’Indien : qu’il essaye de négocier les diamants qu’il a dérobés.  Il le harcèle psychologiquement et Arrow en fait des cauchemars épouvantables, ce qui émeut Stella et va précipiter sa perte inéluctable. Stephen Macht est convaincant et produit une performance crédible en interprétant cet Indien Mohawk tiraillé entre deux cultures. Néanmoins, l’épisode ne fait pas partie des meilleurs de la série, avec l’entame usée du crime accidentel. Un début d’enquête très intéressant mais la suite est émaillée de nombreux bavardages (Arrow avec sa mère et Stella). Les meilleurs passages sont l’arrivée de Kojak sur les lieux (avec la découverte du diamant, du caillou, similaire à ceux du toit, et de l’interrogatoire de la secrétaire), la première rencontre du lieutenant avec Arrow évoquée plus haut et le final pathétique. Pour Kojak, la victoire est amère, comme il le souligne à McNeil (‘smart but far from good’),  car Arrow est plus une victime qu’un criminel.

‘You know something, we don’t have a clue who did it. But I have a very strong hunch you did.’

o Stephen Macht (1942), Joseph Arrow, a joué dans l’épisode Deadly Innocence de la troisième saison.

o Blair Brown (1946), Stella, a débuté sa carrière en 1971. Elle est Nina Sharp dans Fringe. Elle vécut douze ans avec Richard Jordan (Harley Gage dans Equalizer).

o Maureen Anderman (1946), Assistant D.A. Lockman, est Pete O’Phelan dans huit épisodes d’Equalizer.

o Lors des premières images (puis lorsque Kojak repère les lieux), on aperçoit une affichette de campagne électorale. 1976 était en effet une année électorale aux USA : ‘Democratic National. Join the demonstrations at the Democratic National Convention, NYC. July 11-16’.

o Une petite scène amusante comme la série en regorge. Kojak au sujet de la secrétaire : ‘Nice lady.’ Saperstein s’empresse ensuite lorsque le lieutenant lui demande de s’enquérir si elle accepterait une fouille corporelle, mais Kojak coupe l’élan de son inspecteur : ‘If she says yes, get a lady cop’.

o Kojak au chef de la sécurité de l’immeuble : ‘He carried a piece ?’; la réponse laconique ‘Of what ?’ ne peut être traduite en français. ‘To carry a piece’ signifie porter une arme en argot et non pas un morceau de quelque chose comme le pense candidement l’agent de sécurité.

o Arrow lit la presse de la ville, mais le journal New York Post Herald est fictif. D’ailleurs, il coûte dix cents…mais il n’a pas de date !

o Lieux de tournage: Gowanus Canal à Brooklyn, Central Park (Joe rencontre Ben).

o A noter que ‘arrow’ signifie ‘flèche’, approprié pour un nom d’Indien !

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14. LES  MORTS NE TUENT PAS
(DEAD AGAIN)

Kojak se sent responsable du meurtre d’une jeune femme qu’il n’a pas crue.

Le lieutenant et ses inspecteurs sont circonspects lorsque Julie Winston leur fait part qu’elle vient d’être suivie à une exposition au Village par un homme décédé depuis un an ; celui-ci était son voisin  lorsqu’elle habitait l’Ohio. Kojak ne prête pas attention aux affirmations de la jeune femme qui semble pourtant terrorisée, et pense à un sosie, mais il la raccompagne et se lie d’amitié avec elle. On a droit à une réplique digne de la série quand Kojak propose à Julie de passer la nuit : ‘Is that a proposition ?’ et le lieutenant aguerri répond : ‘Once upon a time, it would have been’.

Le désarroi du policier est total lorsque la jeune femme est retrouvée morte, quelques heures plus tard, après une chute du toit! Sur une superbe musique mélancolique au piano, Kojak parcourt l’appartement des yeux avec la voix de Julie en off (meilleure scène de l’épisode), et il boit pensif le verre de vin qu’il avait refusé auparavant. A ses inspecteurs perplexes, le lieutenant ordonne de donner ‘a full treatment’ à cette enquête. Telly Savalas est excellent dans ces moments de gravité, qui démontrent l’étendue du talent de l’acteur.

Cet excellent début s’imbrique sur une histoire de chantage à la bombe plus commune. L’homme aperçu est en effet Frank Keltern, un spécialiste en explosif réputé, qui a simulé son décès lors d’un incendie, mais Kojak pousse son enquête jusque dans l’état d’Ohio, où la sœur de Keltern a ouvert un bar juste après la ‘disparition’. L’artificier a entre-temps commencé son plan d’extorsion en plaçant en guise d’avertissement une bombe dissimulée à l’intérieur d’un paquet de cigarettes dans un grand magasin. Pour éviter toute mauvaise publicité, Donnelly, le chef de la sécurité, reçoit l’ordre de ne pas divulguer le chantage aux autorités et de payer la rançon exigée. Bien que Donnelly berne le jeunot Crocker, Kojak se base sur la déclaration des pompiers et fait pression sur l’ancien policier. Le lieutenant est alors persuadé que l’assassin de Julie et le maitre chanteur ne sont qu’une seule et même personne. Rhodes, le complice de Keltern, est le collègue de Donnelly. Arrêté, il balance le poseur de bombes qui se fait arrêter relativement facilement.

Savalas est toujours excellent en flic mélancolique, comme il l’était déjà à la mort de la call-girl (Elegy in an Asphalt Graveyard). Les attentions de Kojak (il organise les funérailles et récupère les effets personnels de Julie sur fond de cette superbe musique de circonstance) et l’interprétation impeccable de Simon Oakland (le chef de la sécurité) compensent la fin banale et sans originalité, qui nous laisse sur notre faim. La série dépeint admirablement encore une fois le dévouement du lieutenant pour les victimes et le sérieux avec lequel il pratique son métier. Les dialogues ciselés et l’apparition de Brooke Adams - malheureusement trop courte – complètent une histoire solide écrite par Burton Armus, un maitre du genre. Seuls, la fin et les personnages de Keltern et Rhodes, à l’interprétation bien transparente, détonnent quelque peu.

‘It’s a lousy way to say I’m sorry but it’s the only way I’ve got’. 

o C’est le dernier des dix épisodes réalisés par Sigmund Neufeld, Jr. (celui-ci est le quatrième de la saison), mais il fut editor sur une vingtaine d’autres dès les premiers épisodes de la première saison.

o Simon Oakland (1915-1983), Tom Donnelly, a joué dans trois très bons épisodes des Incorruptibles : Le généreux bienfaiteur, La déchéance et Le contrebassiste. Il a débuté comme violoniste et il devint acteur dans les années 40. Il a participé à de nombreux séries et films des années 60 à 80. Il est décédé d'un cancer le lendemain de son 68ème anniversaire.

o Brooke Adams (1949), Julie Winston, a refusé de faire partie des Drôles de dames originales. Elle est l’épouse de Tony Shalhoub, ce qui explique ses nombreuses apparitions dans Monk.

o Alan Manson (1918-2002) a joué dans le pilote et quatre autres épisodes. Il a également ce même rôle, le lieutenant Steve Nicola, dans My Brother, My Enemy (saison 3) et When You Hear the Beep, Drop Dead (saison 4).

o Roy Jenson (1927-2007), Frank Keltern, a joué au cinéma dans Chinatown, Soleil vert et Juge et hors-la-loi.

o Helen Page Camp (1930-1991), Mrs Chester, a joué dans le pilote The Marcus-Nelson Murders et I Want to Report a Dream, dernier épisode de la seconde saison.

o Une petite bizarrerie du scénario : il est rare qu’un vendeur d’un stand vienne livrer gratuitement à domicile un tableau acheté. Il le faut ici pour que le vendeur cupide fournisse l’adresse de Julie à Keltern…

o Stavros, décidemment pas bon à grand-chose, est sermonné par Crocker, qui a remarqué que son nom est mal orthographié dans un rapport.

o Comme déjà vu, Savalas/Kojak démarre sa Buick et roule avant de fermer sa portière.

o Au restaurant chinois, Kojak explique à Crocker l’attitude de Donnelly: ‘When you get old, you get nervous about tomorrow’.

o Kevin Dobson/Crocker est doublé dans la scène de bagarre finale avec Keltern à la gare routière. 

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15. LE FILLEUL
(THE GODSON)

Kojak essaie de remettre son filleul, influencé par le caïd local, dans le droit chemin.

Le lieutenant Kojak a deux cadavres sur les bras : un gardien et un truand découverts dans un entrepôt. Entre-temps, Theo Kojak Moore, le filleul de 17 ans du policier, s’est fait arrêter pour racket sur un vieux commerçant du quartier. Les deux affaires se confondent, lorsqu’Eddie Gordon, le truand local, influence Moore pour participer à son prochain coup, le vol de deux millions de dollars de diamants; le jeune garçon serait une sorte de garantie contre le lieutenant.

Cette histoire dramatique comporte des clichés et elle se termine par un dénouement prévisible. Kojak semble seulement se rappeler de son filleul quand celui-ci se fait ramasser, ce qui ne ressemble pas au personnage. Les efforts futiles de Kojak pour réinsérer une pauvre famille noire, avec laquelle il avait sympathisée lorsqu’il était encore en uniforme, sont peu crédibles. Il aida à un accouchement et, en signe de reconnaissance, la maman avait demandé au policier de devenir le parrain du petit Theo Kojak Moore. Lorsque son filleul s’acoquine avec le truand local, Kojak tente de rattraper le temps perdu et de s’occuper de Moore pour qu’il ne tombe pas dans la délinquance, mais il est trop tard.  Il a basculé du mauvais côté de la loi et le final tragique s’avère être un cuisant échec pour le lieutenant.   

La délinquance new-yorkaise des années 70 est soulignée par le commentaire de Kojak au jeune voyou décrivant le chapardage comme ‘a neighborhood disease’ et par la réplique de la mère lors de la dernière scène : ‘This time, the street won’. Cet épisode est bien ancré dans sa décennie et il serait estampillé politiquement incorrect de nos jours : les trois agresseurs du pauvre commerçant sont deux noirs et un hispanique et l’échange de Kojak avec son filleul (voir anecdotes) ne passerait pas la censure. Le trio de ‘bad boys’ s’exprime aussi dans un langage racaille bien marqué.

Un déroulement classique et distrayant mais sans surprise, aux clichés usés, et la seule originalité réside dans le vol du butin par l’ascenseur pour camions. A noter que Stavros se permet des initiatives pour une fois, à mauvais escient, et le passage intéressant avec la jolie brune au café, conquête du lieutenant, avant l’arrivée de Moore. Le jeune homme joue les durs et tombe du mauvais côté, même s’il a essayé de prévenir Kojak. Ce n’est pas, et de loin, un des meilleurs épisodes de la saison – a fortiori – de la série, comme j’ai pu le lire sur une critique américaine de DVD Talk, mais il réserve de bons moments.

 ‘That wasn’t a killing. That was a party!’

o Lorsque Crocker apprend à Kojak que sans le gardien décédé, le vol aurait été plus important, le lieutenant, sarcastique, s’exclame : ‘We’ll send the widow a certificate of merit !’.

o Kojak à Gordon: ‘One slip, one mistake and you’re mine.’

o Cet épisode marque les débuts de Brian Dennehy (1938), qui se fit connaître en 1982 avec Rambo. Parmi ses nombreux films, notons Gorky Park, Cocoon, le superbe Pacte avec un tueur, Présumé innocent.

o F. Murray Abraham (1939), Eddie Gordon, a débuté sa carrière en 1971 avec quelques apparitions dans Serpico et Les hommes du président. Il a un rôle plus conséquent dans Scarface (avec Pacino) en 1983. Il a remporté l'Oscar du meilleur acteur pour Amadeus (1984) dans le rôle d'Antonio Salieri. Dans Le nom de la rose, il incarne l'inquisiteur Bernardo Gui. Il enseigne l'art dramatique à l'Off-Theater de Broadway depuis de nombreuses années. Il a joué dans l’ouverture de la troisième saison, A Question of Answers.

o Rosalind Cash (1938-1995), Mrs Moore, a débuté sa carrière en 1971 dans Klute. On se rappelle d’elle pour son rôle dans Le survivant, aux cotés de Charlton Heston. Vue aussi dans un excellent rôle dans Les flics ne dorment pas la nuit.

o Todd Davis (1951-2013), Theo Kojak Moore, a participé, pour son avant-dernier rôle, à Boardwalk Empire.

o L’échange suivant entre le lieutenant et Bobby, le jeune frère du filleul, serait dérangeant de nos jours. Lorsque sa mère lui demande s’il se rappelle de Kojak, Bobby lui répond : ‘The honky cop?’ et le policier rétorque : ‘The honky friend, Sambo.’ ‘Honky’ est une insulte raciste vis-à-vis des blancs, surtout employée aux USA. ‘Sambo’ est un terme usité pour une personne avec une descendance africaine. En anglais moderne, le terme Sambo’ est considéré comme offensant. Auparavant, il avait le sens technique d'une personne ayant un mélange d'ascendance noir et blanc, plus noir que blanc. 

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16. PSYCHOSE DE MEURTRE
(THE CONDEMNED)

Un petit truand accusé de meurtre prend des otages dans une église avec un complice pendant que Kojak mène l’enquête sur l’homicide.  

Après avoir découvert le corps de Rita, sa femme, Willie Daniels s’enfuit à l’arrivée de la police et prend trois otages dans une église, avec l’aide de son ami toxicomane Jake Riley. Kojak tente de le raisonner en lui demandant les noms des clients de Rita, car c’était une prostituée même si Willie fermait les yeux. Le policier fait sortir de prison son fils Louis, mais cela envenime les choses. Riley est mortellement blessé pendant que Kojak retrouve le meurtrier de Rita, le basketteur D.J. Smith, un de ses habitués. Willie est tué à son tour dans un final navrant car le lieutenant avait tout le loisir de le maitriser dans l’église, surtout lorsqu’il lui tournait le dos.

Un épisode mineur pour une histoire qui a bien du mal à tenir la distance, dans laquelle même Savalas/Kojak n’a pas sa verve habituelle, semblant s’ennuyer ferme. Heureusement, Paul Benjamin est épatant en loser, particulièrement lorsqu’il hurle à la découverte du cadavre de sa Rita. La poursuite en voitures se clôt par une prise d’otages – le prêtre et deux paroissiennes - qui va durer jusqu’au final. Pendant ce temps, Kojak résout le meurtre de la call-girl relativement facilement (le nom d’un client sur le calepin du maquereau) et Saperstein, sur ordre du lieutenant, pousse D. J. à la faute en passant un coup de téléphone. Les acteurs sont transparents, à l’exception de Benjamin qui soutient le face-à-face avec le lieutenant dans de nombreux passages : lorsqu’il constate que Kojak lui fait un sermon, Willie déclare au prêtre : ‘Father, he’s taking your job !’. Le truand ne veut aucun apitoiement et il demande de dire à son fils qu’il était ‘bad’. Il a raté sa vie et il a décidé de ne plus essuyer d’échecs (‘I’m taking no more falls, you get the meaning ?’ à deux reprises, en référence à son passé de boxeur). Le final est par conséquent suicidaire et cette séquestration n’a pas la même envergure que celle du premier épisode de la série, Siege of Terror.

‘We get a woman on the way to the morgue. We don’t know yet who arranged the trip’.

o Lieu de tournage : l’église catholique Our Lady of Loreto au 303 Elizabeth Street à Manhattan. On aperçoit le World Trade Center dans les premières images de l’épisode, comme très souvent. 

o Paul Benjamin (1938), Willie Daniels, a débuté sa carrière en 1969 dans Macadam cowboy. Il est apparu dans de nombreuses séries vers le milieu des années 70 tels que Starsky & Hutch, Sergent Anderson, Police Story, Serpico, mais c’est son rôle du bibliothécaire English dans L’évadé d’Alcatraz (1979, de Don Siegel avec Clint Eastwood), qui m’a le plus marqué. Il a joué dans le téléfilm Retour dans les rues de San Francisco en 1992.

o C’est le seul épisode dirigé par Noel Black. 

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17. UN MESSAGE DE TROP
(WHEN YOU HEAR THE BEEP, DROP DEAD)

La ravissante épouse d’un écologiste richissime a planifié de se débarrasser de son mari en imaginant une maitresse vengeresse. Kojak doit empêcher le meurtre d’être commis.

Pour se débarrasser de son mari, une femme machiavélique a fomenté un plan qui semble absolument parfait. Kenneth Krug, un écologiste fortuné, est comblé d’avoir épousé Carol, une superbe blonde aux yeux bleus. Ces sentiments ne sont pas partagés par la froide et démoniaque épouse, qui n’éprouve aucune attirance pour son conjoint, et elle a élaboré un stratagème complexe avec un comparse afin d’éliminer cet obstacle à une fortune colossale, qui lui permettrait de profiter de la vie comme elle l’entend. La blonde Carol Krug a créé le personnage de la brune Linda Harper, censée être la maitresse de Kenneth, désireuse de se venger de son amant qui refuserait qu’elle garde un enfant illégitime. Barry, le coiffeur complice, doit abattre Kenneth, et Carol, affublée d’une perruque brune, quitter les lieux, ce qui collaborerait avec les témoignages recueillis à son appartement et à la laverie.

Le cambriolage fortuit de l’appartement de Linda/Carol met Kojak sur la piste et l'exécution du crime devient compromise. Le lieutenant enquête sur Linda Harper et utilise les précieux messages du répondeur téléphonique, supposés façonner ce personnage imaginaire, qui vont néanmoins conduire le policier à la solution. Il rate Carol de cinq minutes (excellente image de l’arrivée de Kojak et du départ de la femme) lorsqu’il rencontre Swampgas, qui a fourni l’arme, et ce sont les détails que ‘Linda’ a fournis à Julie, une serveuse de coffee-shop, afin de bâtir une histoire plausible, qui vont faire capoter le plan diabolique.

Cette histoire est une grande réussite aussi bien par son interprétation que par son déroulement hitchcockien. Il est en effet impossible de ne pas penser au maitre du suspense dès la première scène de l’épisode, lorsque les deux cambrioleurs espionnent d’un balcon le couple en train de se disputer. Ce duo de voleurs est également surveillé par Kojak et ses hommes. Une superbe séquence à trois registres, dans laquelle l’altercation du couple n’est qu’un leurre pour attirer l’attention sur les motivations de ‘Linda’. Ainsi, Kojak recueille le témoignage de la logeuse, ce qui était prévu mais a-posteriori, et d’un voleur, ce qui l’intrigue et le pousse à lancer des investigations (‘The poor lady is buying a gun to kill her boyfriend’).

Le spectateur devine déjà à ce point l’intrigue, mais cela n’entame en rien le suspense et la tension. La majeure partie de cette somptueuse enquête pousse le lieutenant à retrouver la brune Harper, originaire du Texas, à travers des enregistrements qui sont provoqués (le rendez-vous chez le médecin) mais aussi instructifs (le revendeur d’armes à l’accent créole, la ‘copine’ du coffee-shop). Carol est actrice, ce qui lui permet d’avoir un enregistrement compromettant de son mari, très naïf, il faut le dire ! Ces communications audio et les chaussettes aux initiales de Kenneth sont des touches du scénario qu’on pourrait retrouver dans un Hitchcock. Parmi les meilleures scènes, difficiles à extirper d’un contenu aussi riche, notons celle où Kojak décroche le combiné au message enregistré du mari, ce qui est totalement imprévu et tourmente Barry, que Carol, sûre d’elle, doit réconforter pour qu’il accomplisse sa ‘mission’. Les deux feraient n’importe quoi pour de l’argent et le tempérament et la détermination de Carol sont alors dévoilés ; elle qui a couché avec un tas d’hommes pour arriver à ses fins. Et cet acte est une sorte de vengeance sur son existence passée. L’autre grand moment est la confrontation de Kojak avec les époux Krug qu’on pense définitive mais la façon avec laquelle Carol reprend le dessus dès que le lieutenant a quitté les lieux est prodigieuse de cynisme. Pour la stopper, Kojak devra la blesser.

La superbe Susan Sullivan interprète magistralement une des plus grandes garces de la série. La froideur du personnage transparait dans chaque scène et réplique (coup de fil à Barry en présence de son mari, passage chez le coiffeur pour l’enterrement de l’époux) et le reste de la distribution est en retrait, même si le mari écologiste et l’amant coiffeur sont convaincants. Un excellent épisode inoubliable qui constitue un sommet de la saison.

‘Hey, Crocker, how many women do you know who still use garter belts?’

o Kojak, lorsqu’un cambrioleur a abattu son complice malencontreusement: ‘He’s a good New-Yorker, it’s very convenient for the taxpayer’.

o La voix sur le répondeur: ‘When you hear the beep, you know what to do’ et le lieutenant Steve Nicola ajoute: ‘Yeah, drop dead’. Le titre français est beaucoup moins recherché.

o Lieu de tournage : The Langham Apartments à Los Angeles.

o C’est le treizième et dernier des épisodes mis en scène par le réalisateur français Jeannot Szwarc (1939). Il débuta sur L'homme de fer et, après une brève apparition au cinéma, il est toujours très actif sur les séries : JAG, FBI, portés disparus, Heroes, Cold case, Smallville…Il n’a réalisé que de bons épisodes de la série Kojak : saison 1 : Conspiracy of Fear, Dead on His Feet, Mojo ; saison 2 : The Chinatown Murders (deux parties), Acts of Desperate Men, Queen of the Gypsies (seul ratage), rien sur la troisième saison et un grand retour pour la quatrième avec A Summer Madness, Out of the Shadows, A Shield for Murder (deux parties), Where Do You Go When You Have No Place To Go ?

o Un des 26 épisodes écrits par Gene R. Kearney (1930-1979), mais il a participé à 72  épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou ‘story editor’ !

o Susan Sullivan (1942), Carol Krug, a commencé sa carrière en 1964 et elle tournait en 2009 dans Castle. Au début de sa carrière, elle fut une ‘Bunny’ du magazine Playboy et elle apparut dans de nombreuses séries comme L’homme de fer,  Barnaby Jones, puis dans des soaps. Elle a tourné dans un autre épisode de Kojak: Both Sides of the Law (saison 3). Elle est Kelly McCall, amie de Kojak et responsable d’une exposition de peintures.

o Eric Braeden (1941), Kenneth Krug, est un acteur allemand qui a participé à de nombreuses séries dans les années 60 à 80, avant de sombrer dans plus de 2 000 épisodes des Feux de l’amour

o Dale Robinette (1943), Barry, a une trentaine de rôles à son actif mais il travaille dans le domaine de la photographie dans le cinéma depuis la fin des années 80. Ancien mannequin, il eut une grande relation avec Kim Basinger dans les années 70.

o Alan Manson (1918-2002) a joué dans le pilote et quatre autres épisodes. Il a également ce même rôle, le lieutenant Steve Nicola, dans My Brother, My Enemy (saison 3) et Dead Again (saison 4).

o Joe Turkel (1927), Swampgas, a joué dans cinq épisodes des Incorruptibles. Il est connu pour ses rôles dans les films de Kubrik, particulièrement Shining.

o Lorsque Kojak arrive à l’appartement (première séquence), c’est une doublure de Telly Savalas qui sort de la Buick et monte les escaliers.

o Le capitaine Frank McNeil ne fait pas partie de cet épisode. Sûrement des vacances pour Dan Frazer.

o Eric Braeden (Kenneth) plisse les yeux et penche légèrement la tête avant de recevoir le coup !

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18. ALLER SANS RETOUR
(I WAS HAPPY WHERE I WAS)

Un policier portoricain est envoyé par Kojak dans son quartier d’enfance pour enquêter sous couverture sur des règlements de comptes.

Enrique Alvarez, policier de Staten Island, retourne à contrecœur dans le quartier qu’il a fui une dizaine d’années plus tôt. Cinq meurtres en deux semaines ont été commis dans le milieu barrio du district de Manhattan Sud et cela laisse présager qu’une guerre des gangs fait rage. Alvarez, intégré à la population, découvre que les assassinats sont en fait l’œuvre d’un trio qui a décidé de purifier leur quartier des racketeurs, revendeurs de drogues, maquereaux et autres criminels. Il se prend de sympathie pour Paco Rodriguez, un commerçant racketté par les hommes du puissant Gregorio, et il conseille au vieil homme de se rendre à la police. Rodriguez est assassiné peu après son témoignage et Alvarez, pris de remords, change de stratégie et se lie au trio dirigé par Carlos pour supprimer Gregorio, l’instigateur du mal dans le quartier.

Tel An Unfair Trade, cet épisode véhicule un message qui serait bien mal vu de nos jours. Alvarez revient dans un quartier qu’il a délaissé pour une vie meilleure; à son retour, il retrouve Teresa, jeune veuve avec un bébé, dont le mari fut une victime du trafic de drogues. Ce sont les seuls moments d’espoir et de douceur dans ce quartier ravagé par le fléau de la violence (‘This is no law here, only the street’). Progressivement, Alvarez se comporte non pas comme le policier envoyé pour enquêter, mais comme l’habitant qu’il était une décennie plus tôt. Ses confrontations verbales avec Kojak sont les temps forts de l’intrigue, car elles démontrent les limites de la loi et de la capacité de la police à protéger les citoyens. McNeil reproche à Alvarez de mener un travail de missionnaire (scène à Central Park) et Kojak se rend compte qu’il ne joue plus un rôle d’infiltré mais qu’il est redevenu un barrio (excellent échange sur le trottoir de la boutique après le meurtre de Paco). L’assassinat de ce boutiquier explique le basculement d’Alvarez (très bien interprété par Tony Diaz) : la mort du commerçant n’a pu être empêchée et le policier se joint aux vigilantes pour éradiquer le problème, que la police semble incapable de gérer.

La fin dramatique est prévisible, car on ne voit pas comment un policier pourrait s’en sortir après un tel revirement, à l’époque et à plus forte raison de nos jours. On ne peut qu’avoir de la sympathie pour le personnage d’Alvarez. Cet épisode conte une triste vérité, pleine d’amertume.

‘You’d better hurry up; you may be mailing them (the cheesecakes) from the city morgue. Ciao, baby’.

o Lieux de tournage : Central Park à Naumburg Bandshell et The Mall  (rencontre d’Alvarez avec Kojak et McNeil), Coney Island à Brooklyn (fusillade finale).

o Spanish Harlem (également connu sous le nom de El Barrio) est un quartier de l’île de Manhattan à New York, voisin de Harlem, de Central Park et de l’East River. Le quartier s’étend de la 96e à la 125e rue, à l’est de Harlem. Il a été prisé par les immigrants Italiens, puis à partir des années 1930, par les Portoricains. À cette époque, la figure emblématique en était Fiorello LaGuardia, un réformateur qui fut élu maire de New York après avoir combattu la corruption et lutté contre les quotas d’immigration. Aujourd'hui, on dénombre environ 120 000 Portoricains dans ce qui est le plus grand barrio ("district" en espagnol) de la côte est des États-Unis (Source : wikipedia).


o Aux gants que porte Kojak dès la première scène, on se rend compte qu’on plonge dans les épisodes hivernaux de la saison.


o Dernière réplique de Kojak: ‘Some of us can’.


o Troisième et dernière histoire de Sean Baine, qui écrivit pour Police Story et Sergent Anderson.


o C’est le seul rôle de Tony Diaz d’après sa fiche imdb.


o Noberto Kerner (1922-1999), Paco Rodriguez, est le témoin assassiné dans le double épisode, A Shield for Murder. Il joue également dans le téléfilm L’affaire Belarus (1985). Il participa à deux épisodes d’Equalizer.


o Alberto Vazquez (1955), Carlos, est originaire du quartier où l’action de cet épisode se déroule. Il joua dans Short Eyes (lire l’info sur Pinero), Equalizer, New York section criminelle

o Miguel Pinero (1946-1988), Rudy, un membre du trio de vigilantes, a débuté sa courte carrière avec cet épisode. Vu dans Baretta, Deux flics à Miami et son dernier rôle dans Equalizer. Au cinéma, il a joué dans Short Eyes, A bout de souffle Made in USA (avec Richard Gere) et Le policeman (avec Paul Newman). Il écrivit la pièce Short Eyes (adapté au cinéma) lorsqu’il fut incarcéré à la prison de Sing Sing pour attaque à main armée. Il était pote avec Tito Goya, également une crapule, qui joua pratiquement son propre rôle dans An Unfair Trade. Comme Goya, Pinero mourut d’une maladie du foie. En tout cas, la série a de la crédibilité avec ses truands…

o Clarence Felder (1938), Dr Bagley, a une autre courte apparition dans The Godson

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19. EN ATTENDANT KOJAK : PREMIÈRE PARTIE
(KOJAK'S DAYS : PART 1)

Kojak doit résoudre le mystère d’un cadavre dans le coffre d’une Rolls Royce blanche et retrouver une femme désespérée qui a assassiné son mari.

Cette fois-ci, l’épisode est présenté en deux parties et non pas sous forme d’un film comme A Shield for Murder, respectant ainsi, dans les deux cas, la diffusion aux USA. Ce premier volet décrit le quotidien du lieutenant qui a plusieurs affaires sur les bras et délaisse sa petite amie du moment, Elenor Martinson, interprétée par la superbe Maud Adams. Il n’y a pas à dire : les chauves ont du goût….

Alors que le lieutenant circule avec la belle dans la Buick (peu ont connu ce privilège), une femme assomme mortellement son époux lors d’une dispute et confie son enfant à la police. Kojak contacte l’amant, un médecin réputé, pour convaincre la femme de ne pas commettre l’irréparable. Pendant ce temps, un corps est retrouvé dans le coffre d’une Rolls volée en pleine rue et le lieutenant doit identifier le cadavre et évaluer le degré d’implication de la propriétaire du véhicule, Janice Maclay (jouée par Louise Sorel). Les policiers découvrent que Janice et la victime, un vieux chef mafieux, sont passées le jour du meurtre à l’hôtel restaurant The Alphonse. A cela, s’ajoutent d’autres affaires comme le vendeur soi-disant dépossédé par une cliente entreprenante, un indic renseigné sur le truand local, qui veut liquider un délinquant juvénile qui l’a floué, et un jeune garçon armé dont la mère est une droguée. Pour finir, la conversation énigmatique de truands sur un contrat rempli sans macchabée laisse le spectateur dans l’expectative.

Cet épisode a un ton léger dominant – malgré l’abandon de son enfant par la mère désemparée – et on n’a jamais l’impression, dans cette première partie, que les évènements vont évoluer dramatiquement. Les diverses décorations de Noël situent l’histoire en décembre, ce qui peut justifier ce jugement. Egalement, dans un registre similaire, les regards ébahis et admiratifs – et même puérils – de Stavros et Crocker à la vue de Janice et les quatre roues dérobées de la Buick de Kojak. On est embarqué pour une journée avec le lieutenant qui rencontre tous ses contacts et connaissances de la rue dès qu’il se rend quelque part, à la cafétéria ou chez le tailleur par exemple. Flic au grand cœur, il ramène la petite fille au precinct et la confie à une femme interrogée par Rizzo.

A la fin du premier volet, Kojak fait le bilan de sa journée à Elenor et l’histoire pourrait s’arrêter là, sans seconde partie, car le quotidien du lieutenant prime sur les enquêtes en cours. Fort heureusement, ce n’est pas le cas.

 ‘Mr Magid, what the hell of a way to start a day for both of us’.

o Lieu de tournage : E 51st St & 1st Ave à Manhattan (appel téléphonique de Janice à la police).

o Kojak doit retourner chez Simon’s Suits, le tailleur, pour passer un coup de fil ; une séquence qui donne un coup de vieux  au temps des téléphones portables.

o Lorsque Kojak achète un bretzel à la petite fille devant le precinct, on aperçoit une plaque en mémoire de Rocco Laurie et Gregory Foster, deux policiers abattus le 27 janvier 1972 par trois membres des Black Panthers. Personne ne fut inquiété pour ces deux meurtres. Un article du New York Post de 2012 pour les 40 ans de la tragédie : http://nypost.com/2012/01/27/40-years-of-pain/

o Kitty Winn (1944), Carla Magid, est connue pour Panique à Needle Park (meilleure actrice à Cannes en 1971), puis L’exorciste et L’exorciste II : l’hérétique. Elle est aussi excellente dans un épisode des Rues de San Francisco : Most Feared in the Jungle. Elle ne tourne pratiquement plus depuis son mariage en 1978.

o Louise Sorel (1940), Janice Maclay, a surtout participé à des soaps durant les deux dernières décennies mais elle a débuté au théâtre et à la télévision, dont un autre épisode de Kojak (l’excellent Before the Devil Knows de la première saison). Elle a étudié le français à Villefranche-sur-Mer.

o Maud Adams (1945), Elenor Martinson, fut James Bond girl à deux reprises : L’homme au pistolet d’or et Octopussy. Puis elle fut figurante dans Dangereusement vôtre alors qu’elle visitait le plateau. Vue aussi dans Hawaii police d’état et au cinéma dans Rollerball.

o Sully Boyar (1923-2001), Louie Rindone, est un juge dans deux épisodes d’Equalizer. Il décéda d’une crise cardiaque en attendant le bus à New York.

o Ken Kercheval (1935), Teddy Maclay, a joué dans quatre épisodes de la série et il est Cliff Barnes dans 332 de Dallas !

o Cet épisode marque les débuts de William Hurt (1950) dans le rôle de Jake. Au cinéma, il a joué dans Gorky Park, Le baiser de la femme araignée, A History of Violence, L’incroyable Hulk

o Les répliques de Kojak sont toujours distillées comme des flèches ; à son amie Elenor, qui ne veut pas prendre trop de calories : ‘Don’t tell me about your figure, I know all about your figure, remember.’

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20. EN ATTENDANT KOJAK : SECONDE PARTIE
(KOJAK'S DAYS : PART 2)

Kojak continue son enquête pour retrouver la femme qui a tué son mari et menace de se suicider. Le lieutenant doit résoudre également d’autres affaires, dont celle concernant le mafieux trucidé dans le coffre d’une Rolls.

Si les deux enquêtes évoquées dans le résumé constituent la trame essentielle de l’épisode, il ne faut pas oublier les autres problèmes quotidiens du lieutenant qui vont également trouver leur solution dans cette seconde partie, légèrement plus courte que la première. Une minute de moins, mais un contenu beaucoup plus riche et captivant, avec toujours la somptueuse Elenor Martinson, qui attend que le policier puisse lui accorder son attention (d’où le titre français). Une sorte de repos du guerrier que Kojak aura bien mérité !

Il n’y a pas de résumé, simplement la scène du bilan que fait Kojak par téléphone à Elenor à la fin de la première partie pour expliquer son désistement. Le second volet est plus noir que le premier, et offre des conclusions d’enquêtes bien plus originales que prévues. Les affaires s’enchainent et s’entrecroisent à un rythme infernal.

Frankie, l’indic, organise un rendez-vous au lieutenant avec le parrain Falish et la rencontre est un échange de répliques explosives ; la dernière de Kojak fait mouche : ‘Do me a favor : hold your breath !’. Le policier veut que le mafieux laisse en paix le fils du restaurateur Rindone. Il sera néanmoins rossé, mais le lieutenant trouvera, sur les directives du truand, une liasse de billets dans la poche du jeune homme ambitieux et manipulateur.

Le jeune garçon repéré avec une arme a la ferme intention de liquider Jake the dandy, le pourvoyeur de drogues, qui détruit la vie de sa mère. Il le blesse et Kojak exhorte Mrs Foster à suivre une cure.

On a droit à une longue séance de rasage de crâne, lorsque Kojak s’entretient avec McNeil et Crocker au sujet de la découverte du corps de la Rolls, qui doit rester secrète afin de perturber les commanditaires. Cela fonctionne car Rizzo est pris dans une fusillade avec les deux tueurs à l’intérieur du dépôt de voitures.

Le préposé au parking de l’hôtel The Alphonse propose de vendre ‘quelque chose’ aux truands qui recherchent la Rolls - l’identité de la propriétaire du véhicule - mais cela coûtera la vie à l’imprudent, assassiné dans la neige, qui fait son apparition dans la saison. La souricière est prête et le duo de tueurs est accueilli par Kojak et ses hommes lors d’une fusillade nourrie, mais c’est la révélation de Janice Maclay qui est intéressante. Elle a déclaré sa voiture volée dans la rue, et non pas dans le parking de The Alphonse, car elle voulait cacher son escapade amoureuse à son mari en chaise roulante : ‘Basic needs prevail’.

Le lieutenant a confié la petite fille à sa grand-mère et cherche toujours à localiser Carla qui peut se suicider d’un moment à l’autre. Entre-temps, Kojak surprend le docteur dans l’appartement du couple et découvre le pot aux roses inattendu : une relation homosexuelle du médecin avec le mari de Carla débutée bien avant le mariage. Le policier décide de jouer sur les croyances catholiques de la femme et contacte un prêtre pour la raisonner. Grâce à un long appel téléphonique avec celui-ci, Kojak localise la désespérée et la stoppe à temps (‘I loved him. Why couldn’t he love me ?’). 

En remerciement pour l’action envers son fils, Rindone a préparé au precinct un dîner en grande pompe en l’honneur du lieutenant et d’Elenor, un tête-à-tête cocasse dans un lieu bien improbable (scène finale).

Pour clore l’évocation de cet épisode particulier et intéressant, Kojak résout l’énigme de l’étrange vendeur et de la racoleuse,  une affaire annexe, dans ce qui constitue la meilleure séquence. Dans la salle d’interrogatoire, le lieutenant retire sa veste nonchalamment, ferme la porte et se lance dans une grosse séance de drague lourdingue pour décontenancer la jeune femme, qui finit par avouer se prostituer pour améliorer les revenus du couple. 

‘You wipe some of that grease off your face, a little soap in the water; you and I can make beautiful music together!’  

o Lieu de tournage : Chelsea Hotel à Manhattan, lorsque Kojak localise Carla. Il existe toujours : http://www.hotelchelsea.com/

o Les deux parties furent diffusées les 1er et 8 février 1977. 

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21. LA GRANDE VIE
(MONKEY ON A STRING)

Un inspecteur endetté est soudoyé par un truand et entrainé dans une spirale sans retour.

Vince Palmerance, dans les forces de l’ordre depuis neuf années, accumule les dettes de jeux et, lors d’une descente, il laisse filer le bras droit du truand Briscoe et empoche l’argent de l’organisation. Le gangster lui propose bientôt une grosse somme pour modifier son témoignage, puis cinquante mille dollars s’il participe à l’élimination de Danziger, un témoin clé au procès du Grand jury qui va s’ouvrir. Kojak commence à avoir des soupçons à son égard et l’achat d’un manteau de vison pour sa femme ‘Tish’ – et un mensonge sur sa date d’anniversaire - mettra définitivement le lieutenant au courant des actions de Vince Palmerance. Ce dernier est chargé de simuler une panne du corbillard blindé (!) et de le quitter pendant que les tueurs liquident le témoin. Il est abattu alors qu'il décidait finalement de contrecarrer l'assassinat de Danziger.

Une histoire classique de policier corrompu, qui ne présente pas de surprise, mais qui a le mérite de ne pas décevoir. L’interprétation est solide, aussi bien de la part du couple Palmerance que pour le truand Briscoe (joué par Albert Paulsen), et compense le conformisme du scénario. Dès la partie de poker de la séquence d’ouverture, le spectateur se doute que Vince Palmerance est au centre de l’intrigue. L’action se passe à son domicile avec Kojak décontracté et McNeil fumant le cigare. Palmerance est le seul participant crispé par l’enjeu et on apprend à mieux comprendre le personnage dans le monologue qu’il énonce à son épouse, la jolie ‘Tish’ (Judith Light). Il peste contre son manque de chance et il saisit l’occasion de se refaire pécuniairement en laissant s’échapper un truand. Il commet l’erreur d’acheter un manteau coûteux à sa femme, qui ferme les yeux sur cette chance qui semble avoir tourné. Tish se confie finalement à Kojak lorsque celui-ci a tout compris, mais il est trop tard.

L’intrigue est néanmoins trop simple pour tenir la distance, et l’intervention de Crocker et Palmerance pour maitriser un forcené permet de ‘rallonger la sauce’ et de tisser des liens entre les deux policiers,  nécessaire au final dans lequel Palmerance change le plan et se sacrifie pratiquement pour son collègue. La dernière séquence est excessivement tragique et prenante, et Kojak ferme les yeux de son inspecteur (‘Why ?’ ‘I wanted to buy her a coat’). Le scénario est aussi un peu ‘bancal’ – le changement de plan de Briscoe, le cadeau de Kojak à retardement – mais l’épisode reste un bon divertissement sans être classé parmi les grandes réussites de la saison. 

‘ Are you kidding ? At these prices, you can eat the tablecloth!’

o C’est la dernière des quatorze histoires écrites par Jack Laird (1923-1991), dont six lors de la première saison. Il est aussi 'Supervising Producer' pour 72 épisodes.

o Savalas/Kojak ne passe pas inaperçu dans le manteau de fourrure qu’il porte en sortant de chez les Palmerance. On croirait qu’il l’a emprunté à une ‘poule’ !

o En sortant du tribunal, Kojak démarre sa Buick et commence à rouler avant d’avoir fermé la portière. Ce n’est pas la première fois (voir Dead Again).

o Joseph Hindy (1939), Vince Palmerance, a participé à deux autres épisodes de Kojak : Knockover (saison 1), A Wind from Corsica (saison 3), ainsi que deux d'Equalizer (le poignant Christmas Present et Heart of Justice)…avec ou sans barbe ! Vu aussi dans L’homme fer, Mannix, Les rues de San Francisco, New York police judiciaire…

o Judith Light (1949), Laetitia ‘Tish’ Palmerance, a commencé sa carrière avec cet épisode. Elle est connue pour le rôle de Angela Bower dans 196 épisodes de Madame est servie de 1984 à 1992. Elle est aussi Claire Meade dans Ugly Betty et le juge Donnelly dans New York unité spéciale.

o David Margulies (1937-2016), Midge Piper, a débuté sa carrière en 1972. Il a joué dans deux épisodes d’Equalizer et 8 des Soprano, et au cinéma dans Pulsions, S.O.S. fantômes, 9 semaines 1/2. Il a également participé à un téléfilm Kojak, Ariana en 1989.

o Mark Margolis (1939), un des deux tueurs, est Jimmy dans seize épisodes, répartis sur les quatre saisons d’Equalizer.

o Lieu de tournage: New York State Supreme Court Appellate Division.

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22. UNE BALLE PERDUE
(KISS IT ALL GOODBYE)

Crocker blesse grièvement une passante pendant une fusillade alors qu’il intervenait sur un vol de fourrures. Il se prend d’affection pour la jeune femme paralysée, mais l’enquête démontre qu’elle est impliquée.

Stavros reçoit un appel signalant le cambriolage en cours d’un entrepôt de fourrures et deux détectives se rendent sur les lieux. Saperstein abat un truand en légitime défense, tandis que Crocker poursuit un fugitif. Lors de la fusillade, Polly Ames, une passante, est blessée et reste paralysée des jambes, au désespoir de Crocker, qui culpabilise et la prend en charge en délaissant son travail. L’enquête du lieutenant Kojak et de son équipe de détectives (à l’exception de Crocker occupé au bien-être de Polly) va mettre à jour les exactions d’un trio de Cleveland spécialisé dans le vol de fourrures onéreuses. Saperstein, actif pour une fois car il pallie à l’absence de Crocker, découvre que la jeune femme habite un appartement luxueux sans travailler. 

Le sixième casse est fatal à la bande, car leurs rendez-vous à un bar les démasquent et il s'avère que Polly Ames est l’associée et la maitresse du voleur Ben Wiley. Ce dernier a sacrifié leur complice Jamie Webb en bloquant la porte, mais c’est au nom de la jeune femme, un mannequin, qu’un compte a été ouvert et les fruits de la revente y sont versés trois jours après chaque pillage, dès que le receleur Michaels paye. Tiraillée entre Crocker, sa nouvelle vie, et Ben Wiley, son petit ami casseur, Polly tergiverse en essayant de faire tomber Ben dans un piège, en vain. Crocker s’évertuait à trouver un chirurgien pour extraire la balle et sauver les jambes de la paraplégique mais, confronté à la réalité, il se rend à l’appartement de Polly et provoque l’arrestation du couple de voleurs. 

Un épisode très original, qu’il plaise ou non. Il bénéficie de la participation de deux acteurs toujours renommés près de quarante ans plus tard : Christopher Walken n’a pas l’occasion d’étaler pleinement ses talents de ‘méchant’ comme il le fera dans sa carrière, tandis que Carol Lynley est resplendissante (surtout en négligé noir) et monopolise l’écran, éblouissant Crocker mais aussi le téléspectateur. Quand on sait que Telly Savalas a réalisé l’épisode, cela complète l’originalité de l’aventure, dans laquelle Crocker a un rôle inhabituel. Il est, en effet, assez rare dans la série qu’un personnage secondaire ait un ‘moment de gloire’. Comme lors de l’épisode Unwanted Partners (un ami d’enfance de Crocker est impliqué dans un racket de boites de nuit et la mort d'un homme), le jeune détective montre son côté sensible et responsable en s’apitoyant sur le sort de Polly. Sans être un mélo, la voleuse et le policier éprouvent des sentiments l’un envers l’autre après la rancœur des premières rencontres (passage du briquet qui ne fonctionne pas : ‘Sure, it’s. You’ve touched it !’), et la dernière scène, très particulière (Crocker embrasse Polly à la salle d’interrogatoire), laisse la porte ouverte : ‘The next time you see him, tell him’. Les quelques ratés du script - la barmaid dénichée par Stavros - sont largement éclipsés par l’histoire et le jeu des acteurs.

‘And where is detective third grade Robert Crocker anyway lately?’

o Telly Savalas a réalisé quatre autres épisodes: The Betrayal, I Want to Report a Dream (saison 2), Over the Water (saison 3) et In Full Command (saison 5). A noter l’excellent gros plan de la trogne de Sammy the Wino: ‘The guy in the middle’ ‘You are a buddy, Sammy’.

o Robert W. Lenski (1926-2002) a écrit deux autres histoires de la série : Die Before They Wake (saison 1) et Hush Now, Don’t You Die (saison 2). Il a signé également les scénarios de deux excellents épisodes des Rues de San Francisco : The First Day of Forever, Who Killed Helen French ? Il a participé aussi à Mannix (8 épisodes) et Cannon (6) entre autres.

o Carol Lynley (1942), Polly Ames, a commencé sa carrière très tôt, à 14 ans. C’est le film L’aventure du Poséidon qui l’a fait connaître du grand public. Elle a tourné dans de nombreuses séries, où sa présence est toujours remarquée : Match contre la vie, Des agents très spéciaux, Les envahisseurs, Opération vol, L’immortel, Mannix, Le sixième sens, Thriller, Sergent Anderson, Hawaii, police d’état

o Christopher Walken (1943), Ben Wiley, joua dans cet épisode peu de temps avant d’obtenir un Oscar pour Voyage au bout de l’enfer. Plus précoce encore que sa partenaire de l’épisode, il débuta à 10  ans ! Vu à la TV dans Hawaï, police d’état, mais c’est au cinéma qu’il explosa dans Les chiens de guerre, Dangereusement vôtre, Man on Fire…

o Lester Rawlins (1924-1988), l’assistant D.A. Angus Moore, a le même rôle dans deux autres histoires : A Shield for Murder, Sister Maria. Son dernier rôle est dans un épisode d’Equalizer : Reign of Terror (saison 1).

o Lieu de tournage : Madison Square Park à Manhattan (Crocker pousse Polly en chaise roulante dans le parc enneigé). 

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23. UNE NOUVELLE MAL VENUE
(LADY IN THE SQUAD ROOM)

Suite à une série d’agressions sur des infirmières, l’inspectrice Jo Long est transférée à Manhattan Sud, au grand dam du lieutenant Kojak.

L’infirmière Lesley Smith –premier rôle d’Ellen Bry - est sauvagement battue en rentrant chez elle au petit matin et laissée pour morte. Kojak doit supporter l'inspectrice Joanne Long, imposée par McNeil dans son équipe, le temps d'élucider les viols, dont ont été victimes six jeunes et jolies infirmières à proximité de l’hôpital. Mais la dernière agression se transforme en homicide lorsque la jeune femme décède de ses blessures. Les deux policiers doivent surmonter leurs différends et leur conflit de personnalité, et Long n’est pas bien accueillie au ‘precinct’, mais elle veut rester sur l’enquête même si la dernière victime n’a pas été violée. Quand le pharmacien Flarrety est assassiné, la police découvre l’ampleur du trafic de drogue à l’intérieur de l'hôpital. Smith piochait dans la réserve de l’établissement et fournissait Ringer, son petit ami, que Kojak avait identifié sur une photo du couple trouvée dans l’appartement de l’infirmière. Malgré leur hostilité réciproque, Kojak et Joanne mèneront à bien leur mission et mettront hors d’état de nuire le trafiquant de drogue meurtrier. L'arrestation de DeBrieno, un acheteur, permet de tendre un piège au dealer au cours duquel la détective Long est blessée.

Encore une histoire qui ferait grincer des dents près de quarante ans après le tournage : celles, au moins, des féministes de tout poil. On a droit à la palette complète du flic machiste étalée avec délectation pour notre grand plaisir par le lieutenant ‘Department number one macho cop Theo Kojak’. A cette époque, on pouvait rire et sourire de pratiquement tout et la vision d’un tel épisode fait l’effet d’un bon bol d’air frais – surtout que le tournage a eu lieu dans la neige - alors qu’on nous rabat les oreilles à longueur de temps avec la parité forcée et autre théorie du genre imbécile. Dès la première rencontre, Kojak s’exclame : ‘Do you mind if I smoke ?’ et allume son cigarillo sans attendre une réponse puis souffle à l’inspectrice la fumée dans le nez (‘Some of the leading degenerates are right here in the squad, including me’). Evidemment, il y a quelques exagérations (mais si peu) et surtout le lieutenant remet fermement à sa place la détective lorsque celle-ci croit qu’elle peut ‘prouver quelque chose’. Ne ratez pas la scène, quand Kojak se rase et se débarbouille, torse nu, dans son ‘boudoir’ et que Jo lui passe la serviette avant de se prendre un bon savon (‘I want you to use your lovely body and keep a low profile’) : un grand moment !

La série d’agressions est le prétexte à cette confrontation cocasse aux réparties souvent subtiles, rarement lourdingues. L’intrigue mélange habilement violence (l’attaque de l’infirmière Smith est une des scènes les plus violentes de la série) et humour omniprésent, comme lorsque Crocker et Stavros, tels deux gamins, raillent leur patron sur sa façon de conduire et la propreté de la voiture (‘the comedy routine’ qui choque la détective). Aussi, la jolie rousse, collègue de Smith, émoustille Crocker devant Long puis demande si les deux policiers croient aux rumeurs de relations sexuelles entre flics, mais elle donne le bon tuyau du restaurant. La tentative d’arrestation de Crocker est plan-plan et la fusillade finale prévisible, mais ce n’est pas là que l’épisode se juge.

Malgré des aprioris machos, Jo Long gagnera le respect de ses collègues hommes, qui lui offriront un casque, mais c’est Kojak qui la portera dans ses bras lorsqu’elle sera blessée….C’était le bon temps où les catins hystériques n’excitaient pas !

‘Cops and nurses are easy pairs; they go together like cops and robbers’.

o Lieux de tournage : Riverside (Kojak rencontre le Dr Bernard), Bethesda Fountain à Central Park (le final dans un paysage enneigé).

o Huitième des neuf épisodes écrits par Burton Armus.

o Joan Van Ark (1943), Detective  Jo Long, a débuté sa carrière en 1965 et elle est surtout connue pour Côte Ouest avec le rôle de Valene Ewing, également joué dans huit épisodes de Dallas. Elle a repris ce rôle dans la version 2013 !

o George Maharis (1928), Ringer, est connu pour avoir tourné dans Route 66 mais il enregistra aussi de nombreux albums pop au temps de sa gloire. Il fut arrêté dans les années 70 car il s’envoyait en l’air avec un coiffeur dans les toilettes d’une station service de Los Angeles !

o Louis Zorich (1924-2018), Mike DeBrieno, est le chauffeur de taxi qui essaie de gruger Clint Eastwood dans Un shérif à New York. Il a participé à de nombreuses séries : Karl dans l’épisode Les gladiateurs des New Avengers (la même année que cet épisode) mais aussi Equalizer, Columbo. ..

o Lisa Pelikan (1954), Jennifer Campbell, est née à Paris et elle a tourné dans diverses productions. Au cinéma, elle a joué dans L’homme en colère (avec Lino Ventura), Retour au lagon bleu, Full Contact et Julia.  Elle participa à diverses séries, dont un épisode d’Equalizer, Counterfire (avec Vincent D’Onofrio).

o Comme souvent, l’épisode débute par un accord de trompette sur des vues de ‘la ville qui ne dort jamais’.

o Kojak à Stavros: ‘Don’t say a word, you chauvinist pig, because you and I, we aren’t equals’

o Quelques répliques machos de Kojak; A McNeil: ‘She makes a lousy housewife; she apparently doesn’t want to be a hooker. I don’t think she knows what she wants.’ A Jo: ‘There’ll be no hanky-panky’ (jeu de mots car ‘hanky-panky’ signifie entourloupe mais aussi galipettes).

o Jetez un coup d’œil sur les chaussures de Kojak lorsqu’il se penche sur Jo assommée : des après-skis ! Il les porte aussi dans le final. 

o L'infirmière assassinée s'appelle Lesley Smith, mais elle est prénommée Laura dans le générique final.

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24. PLUS PRÈS DE TOI MA SŒUR
(SISTER MARIA)

Une nonne veut se venger d’un responsable d’une compagnie aérienne, impliqué dans un trafic de drogue, qui a ordonné l’exécution de sa sœur.

Inquiété dans un procès pour trafic de drogue, Harry Harmon commandite l'exécution d’un témoin, l’hôtesse Val Day. Cette dernière est abattue ainsi que Bayliss, qui est pilote, et leur agent de protection. Deux témoins ont aperçu une Plymouth bleue et Harmon est immédiatement suspecté par l’équipe de Kojak. Maria, la sœur de Val Day, est une religieuse, et elle décide de rester à New York pour venger sa sœur, ce qui intrigue le lieutenant Kojak, qui la fait suivre. Les cartes postales envoyées par l’hôtesse avec dates, lieux et noms sont de véritables pièces à charge pour le truand, mais le lieutenant détient la vérité sur l’identité des deux sœurs, après avoir téléphoné au couvent de Dayton, dans l’Ohio d’où est originaire la nonne. Attention, spoiler : la religieuse est en fait la sœur assassinée, qui était habillée en civil au moment de la tuerie, et Val Day a tout simplement endossé l’habit de religieuse trouvé dans la penderie pour harceler Harmon. Les meilleurs passages sont Sister Maria qui abat le tueur Rubicoff venu la liquider et le dénouement.

Après un début confus et longuet, l’intérêt va crescendo pour aboutir à un excellent final dans un cimetière enneigé. L’hiver 76-77 a dû être particulièrement rigoureux car c’est le cinquième épisode d’affilée qui se déroule dans un décor neigeux. Question prestations des acteurs, le duo de tueurs sort tout droit d’une maison de retraite, et heureusement que la fausse nonne, jouée par Season Hubley, est ravissante et qu’elle donne merveilleusement le change à Murray Hamilton, plus inspiré lors de ses participations aux Incorruptibles. Un épisode de fin de saison : intéressant mais pas transcendant.

‘It doesn’t give me any satisfaction picking up guys after they have killed pretty girls’.

o Lieux de tournage : South Street Seaport (triple assassinat), Battery Park (rencontre de Harmon et du tueur Zeif).

o Season Hubley (1951), Sister Maria, commença à tourner en 1972. Au cinéma, ses principaux rôles furent dans La force du destin, New York 1997, Hardcore. Elle ne tourne plus depuis 1998. Elle chante dans l’épisode Dreams, What is Real, What is a Dream.

o Murray Hamilton (1923-1986), Harry Harmon, a débuté sa carrière en 1944. Il a joué dans de nombreuses séries, dont quatre épisodes des Incorruptibles. Il est Barney, l’ancien flic devenu détective et justicier, ami de Stone, dans l’excellent License to Kill (saison 3 des Rues de San Francisco).

o John Kellogg (1916-2000), Marvin Rubicoff, a commencé sa carrière en 1940. Il a joué dans de nombreuses séries, dont trois épisodes des Incorruptibles.

o Lester Rawlins (1924-1988), l’assistant D.A. Angus Moore, et Frederick Coffin (1943-2003), Lieutenant Lee, ont tous les deux le même rôle respectif dans l’épisode double: A Shield for Murder. Le personnage de l’assistant D.A. Moore est aussi présent dans  Kiss It All Goodbye.

o Gloria Grahame (1923-1981), qui fait une courte apparition dans le rôle d’Helen, était une actrice renommée qui avait débuté en 1944. Elle reçut l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1953  pour Les ensorcelés.

o Denyce Liston, la femme témoin que Kojak interroge juste après le triple assassinat, est la call-girl Azure Dee dans le superbe Elegy in an Asphalt Graveyard de la seconde saison. Elle jouera aussi dans un épisode de la cinquième saison. A part ces trois apparitions, elle n’a joué que dans deux autres séries : Starsky & Hutch, Rosetti and Ryan.

o Crocker à la vue du lieutenant Lee : ‘Ah, Lieutenant Lee, son of a gun !’.

o McNeil, alors qu’Elizabeth, femme distinguée d’âge mûr, a beaucoup de mal à donner le nom du tueur Zeif : ‘Like milking a dry cow !’.

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25. LA TZIGANE ET LES FOURRURES
(ANOTHER GYPSY QUEEN)

Une femme déclare avoir été agressée par l’assassin qui choisit des victimes portant des manteaux de fourrure. Elle fournit en fait à la police le signalement d’un homme que la communauté tzigane recherche. De son côté, elle essaie de retrouver le meurtrier pour aider la police.

La lecture du résumé suffit pour constater que la saison se termine malheureusement par un boulet. Rien qu’au titre original, je le pressentais, car il fait référence à une autre histoire de tzigane, Queen of the Gypsies, de la seconde saison.  C’est à zapper, car l’épisode est bourré d’incohérences, de longueurs et il suscite l’ennui avec un ‘e’ majuscule. On se demande comment Gene R. Kearney, auteur de somptueux scénarios, a pu se fourvoyer dans un truc pareil.

Sonia, une gitane, veut aider sa communauté à retrouver un homme qui fut soi-disant responsable d’un massacre de la famille tzigane alors qu’elle franchissait la frontière est-allemande. Encore un problème européen qui voyage à New York, à l’instar du calamiteux The Pride and the Princess.  En tout cas, Sonia monte un stratagème incohérent pour faire participer la police à la recherche, et, dans des passages ridicules, elle se lance à la chasse de ‘l’assassin aux manteaux de fourrure’ afin de compenser dans une sorte de donnant-donnant. Ce meurtrier est un gardien de zoo, qui voue une admiration pour les bêtes, et il ne supporte pas la vision de peaux d’animaux portées par les femmes. A chaque mort d’animal, il ‘compense’….Cette saison aurait due s’arrêter à 24 !

Si vous avez l’occasion de tomber sur l’épisode, regardez une scène (à la 7ème minute), c’est la seule valable ; dans le precinct, Crocker et Stavros croient vanner un collègue travesti en poule pour choper ‘le tueur des manteaux de fourrure’ et Kojak leur prie de s’excuser car ils sont en train de s’adresser à sa dernière conquête (pourtant…). Les deux ballots s’exécutent et demandent le nom de la dame qui répond par une voix caverneuse car c’est effectivement un flic travesti ; tout cela sous l’observation de Kojak, amusé. J’ai mis plus de temps à décrire la scène que sa durée effective à l’écran – une cinquantaine de secondes -, mais elle vaut le coup d’œil !

‘Do me another favor, would you see the way out?’

o Lieux de tournage : Central Park Zoo, Central Park West (l’extérieur de l’appartement d’E.G. Roberts). 

o Lorsque Kojak comprend qu’il a perdu son temps, il conseille Sonia pour qu’elle trompe son ennui : ‘Try Roseland’. Le Roseland Ballroom, initialement fondé en 1917 à Philadelphie, fut déplacé à Broadway deux ans plus tard. En 1922, l'intérieur du nouveau Roseland Ballroom est « décoré comme une tente avec du violet et du rouge cerise laissant l'impression d'être dans un harem ». On tente d'ailleurs de ne conserver que le bal dans les lieux, car « c'est le lieu idéal pour danser joue contre joue » (source : wikipedia).

o Une dernière réplique particulière : alors que Sonia dit avoir monté un ‘legitimate business’, Kojak, pas dupe, lui demande : ‘On your dead mother’s body ?’

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)