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Saison 18Saison 20

Inspecteur Derrick

Saison 19

1. Une journée à Munich (Die Reise nach München)

2. N'est pas tueur qui veut (Ein seltsamer Ehrenmann)

3. Le crime est dans l'escalier (Mord im Treppenhaus)

4. Les festins de Monsieur Borgelt (Die Festmenüs des Herrn Borgelt)

5. Des roses pour Linda (Der stille Mord)

6. Un geste de tendresse (Beatrice und der Tod)

7. Le théâtre de la vie (Eine eiskalte Nummer)

8. Vengeance (Tage des Zorns)

9. La femme d'un meurtrier (Die Frau des Mörders)

10. Le monde de Billie (Billies schöne, neue Welt)

11. Si Dieu était une femme (Ein merkwürdiger Privatdetektiv)

12. Une seconde vie (Kein teurer Toter)

 

1. UNE JOURNÉE À MUNICH
(DIE REISE NACH MÜNCHEN)



Date de diffusion originale : 17 janvier 1992.

Résumé :

Un homme en recherche d’emploi est le témoin indirect d’un meurtre. Il négocie avec le meurtrier son silence contre un travail.

Critique :

D’abord une déclaration d’amour à la ville de Munich dans laquelle se déroule et est tournée la série depuis le premier épisode, puis une intrigue plutôt classique, mais bien rythmée et dotée d’une interprétation de qualité à commencer par Stefan Wigger, tout en nuances dans son personnage d’homme ordinaire, prêt à tout pour trouver un job.

Qu’est-on prêt à faire pour avoir un travail et par le même coup sauver son couple ? Et bien c’est exactement la situation où se retrouve Hugo Sassner, la cinquantaine, ayant perdu son emploi il y a un an et voyant son couple se déliter : sa femme est claire : soit il trouve un travail, soit elle le quitte. Il n’a donc pas le choix. Habitant dans un petit village, se rend dans la grande Munich, tape aux portes des entreprises qui le rejettent car il est trop âgé – à ce titre, il est triste de constater que près de trente ans après le tournage, ce mode de recrutement privilégiant l’âge plutôt que l’expérience s’est renforcée.

Puis Sassner passe la nuit dans une petite pension et sympathise avec Berthold, un autre client qui se tape une prostituée qu’il tue, involontairement, peu après. Découvrant le corps, Sossner va lui acheter son silence contre un travail, ce qui tombe bien puisque sa mère a le bras long.

Ils effacent toutes les traces et on en parle plus mais c’est sans compter sur les réactions imprévisibles et insistantes d’obstinés inspecteurs qui font de Sassner le suspect idéal.

Justement de l’enquête, nous pouvons regretter qu’elle soit un peu trop vite expédiée, Derrick en arrive trop facilement à la vérité, et puis on ne sait pas comment Sassner a pu justifier d’être au courant du meurtre d’une jeune femme alors que cela s’était passé pendant son absence de la pension. Mais bon ce petit défaut ne va pas nous empêcher d’éventuellement passer une journée à Munich, en espérant qu’elle s’achève mieux que celle de Sassner.

Anecdotes :

  • Musique : « Accordeon » de Frank Duval.

  • Dans la version française, le patron de l’entreprise de camions auquel s’adresse Sassner est doublé par Daniel Gall (Klein).

  • Il s’agit du onzième et dernier épisode dans lequel Wolfried Lie (Nissen) a joué.

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2. N'EST PAS TUEUR QUI VEUT
(EIN SELTSAMER EHRENMANN)

Date de diffusion originale : 11 février 1992.

Résumé :

Krowacs est engagé pour tuer un jeune étudiant, mais alors qu’il s’apprête à le faire, il se rétracte mais plus tard, le meurtre est tout de même commis…

Critique :

Claude-Oliver Rudolph porte parfaitement ce très bel épisode en interprétant avec talent le jeune Kowacs, un mélange de douceur et de brutalité, se débattant avec ses pulsions criminelles.

Il vient de sortir de prison après huit ans et ne veut pas replonger, mais un mystérieux homme lui propose d’assassiner un étudiant pour la somme de dix milles marks. Ce qui a de quoi le faire rêver et pourra enfin se tirer de chez sa sœur qu’il peine (et réciproquement) à supporter. Ce sera un jeu d’enfant, aucun risque : le meurtre sera commis dans l’appartement de l’étudiant, aucun témoin, rien.

S’apprêtant à le faire, il se retrouve pris d’un sentiment étrange : sa future victime est dotée d’une chaleur humaine, d’une intelligence, d’une humanité qu’il n’a peu voire jamais connu dans sa vie. Il ne peut pas tuer – et cette scène, très réussie aussi bien pour son suspense psychologique que pour l’interprétation de deux acteurs (Philipp Moog et Claude-Oliver Rudolph) au diapason – même, ils sympathisent, buvant ensemble un café !

Mais l’étudiant sera quand même assassiné, Kowacs, se sentant affreusement stupide d’avoir même pu penser à l’idée de le tuer, se confie très rapidement à Derrick, mais craint des conséquences : en effet les commanditaires cherchent logiquement à se débarrasser de lui. Il note d’ailleurs l’ironie de devoir s’enfermer chez lui, après avoir été de force en prison pendant des années.

Dans ces épisodes à personnages (celui-ci rappelle beaucoup « L’as de Karo » saison 6, épisode 13), la partie enquête est toujours faible, Derrick étant en second plan et découvre trop facilement le ou les coupable(s). Et alors, que nous sommes habitués aux fins pessimistes, où les tentatives de rédemptions sont vouées à l’échec, contre toute attente, nous avons droit ici à un happy-end où Kovacs tabasse l’homme qu’il l’avait engagé : à travers cet acte, c’est aussi ses pulsions de meurtre qu’il met à mal, définitivement. Voulant être en paix avec lui-même.

Anecdotes :

  • Musique : « And at the end of every street » et « Hey Man » de Frank Duval.

  • C’est le deuxième épisode consécutif où Philipp Moog interprète une victime prénommée Berthold (après « Un génie en danger » saison 18, épisode 12).

  • Claude-Oliver Rudolph signe ici sa sixième et dernière apparition dans la série. Il est doublé dans la version française de cet épisode par Marc François.

  • Peter Pasetti (Kurt Masinger) et Sabi Dorr (Körner) font ici leurs cinquièmes et dernières apparitions dans la série.

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3. LE CRIME EST DANS L'ESCALIER
(MORD IM TREPPENHAUS)

Date de diffusion originale : 20 mars 1992.

Résumé :

Madame Kollwitz est retrouvée morte dans l’escalier de l’immeuble où elle résidait avec son mari. Pendant leur enquête, Derrick et Klein découvrent qu’elle était une hôtesse un peu particulière…

Critique :

Une enquête en apparence très classique sur le meurtre d’une épouse et mère menant une double vie, mais qui a la particularité d’épouser le point de vue de son fils (interprété avec intensité par Holger Handtke, plein de rage contenue) qui l’aimait énormément, devant gérer à la fois le deuil qu’il accable et la nouvelle d’apprendre que sa mère était une prostituée de luxe.

« Comment a-t-elle pu tomber aussi bas ? », s’interloque-t-il. Le fait d’avoir été poussée dans un escalier est bien entendue métaphorique, en se rabaissant au sexe (pour aider financièrement son ménage et sans doute pour plus que cela), le meurtrier l’a incitée à rester à ce bas niveau de déchéance. L’obsession du fils pour traquer le meurtrier le cherchant à travers ses innombrables clients, alors que c’est lui-même, est à la fois une façon de se détacher de son propre crime mais également d’essayer de séparer définitivement les deux êtres qu’étaient sa mère. Comme le dirait son père : « Ce n’est pas sa mère qui l’a poussée dans l’escalier mais la putain. ».

Éprouvant un amour inconditionnel envers sa mère mais détestant du plus profond de son être, la femme objet de désir – peut-être enviant cela aussi par un complexe œdipien.

C’est toujours extrêmement difficile de faire la part des choses. C’est le tiraillement tout à fait naturel d’un être humain.

Il aurait mieux valu qu’il ne sache jamais que sa mère se vautrait dans les bras d’autres hommes, car ce que l’on ne sait pas, nous rend toujours plus heureux.

Anecdotes :

  • Harald Leipnitz (Albert Strohm) était déjà dans « Quand les oiseaux ne chantent plus » (saison 3, épisode 4).

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4. LES FESTINS DE MONSIEUR BORGELT
(DIE FESTMENÜS DES HERRN BORGELT)

Date de diffusion originale : 24 avril 1992.

Résumé :

Monsieur Borgelt, un sexagénaire en visite à Munich dîne régulièrement à l’hôtel où il réside, au même moment qu’un meurtre est commis…

Critique :

Un épisode très original, passionnant et teinté d’humour noir, où l’histoire d’un homme brisé (Ernst Schröder, impérial) par le suicide de sa fille, qui se régale alors que ses bourreaux se font tuer.

Mais également celle de cette même fille, jolie jeune femme innocente, désirant démarrer une nouvelle vie à Munich et ayant rencontrée pratiquement que des mauvaises personnes, l’ayant poussée à se droguer et à jouer dans des films érotiques, trouvant la force de s’en sortir grâce à des amitiés nées aux drogué(e)s anonymes. Mais en vain, ne lui restant plus qu’une seule issue : se donner la mort.

Monsieur Borgelt est un homme d’habitudes, de routines : buvant toujours les mêmes vins, regardant tous les jours les cassettes vidéo des témoignages de sa fille et dînant le soir.

Dans la journée, il rend visite aux personnes (petit ami, dealer, réalisateur de films pornos), qu’il considère responsable de la mort de sa fille, n’étant évidemment pas très bien accueilli : pour eux, Susanne n’est qu’une fille perdue, une proie, un kleenex que l’on jette après s’en être servie.

Où l’art de détruire à plusieurs, un être pur. Ceux-là se font assassiner le soir alors que Borgelt dîne : un parfait alibi (il invitera même Derrick !).

Une bonne partie de l’épisode est centré sur ce seul personnage, il faut un certain temps pour que l’investigation nous présente d’autres protagonistes, à voir les drogué(e)s anonymes, dirigés par Anneliese, une jeune femme froide qui aimait Susanne. Et à partir de là, pas vraiment de suspens sur l’identité de l’assassin que Derrick sermonnera : « Vous n’aviez pas le droit. » tuer trois personnes qui ont pulvérisés une jeune fille.

Pourtant le spectateur, lui, ne peut s’empêcher d’éprouver de l’empathie pour monsieur Borgelt et Anneliese. La différence entre la morale et la pitié.

Anecdotes :

  • Musique : « Me to you » de Frank Duval.

  • Ernst Schröder (Borgelt) signe sa cinquième et dernière apparition dans la série. Il est décédé en 1994 à l’âge de 79 ans.

  • Ursula Karven (Mariène Schall) signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

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5.  DES ROSES POUR LINDA
(DER STILLE MORD)

Date de diffusion originale : 22 mai 1992.

Résumé :

Une jeune femme a été violée et assassinée pendant une fête. Une mère et ses deux filles mettent la pression sur les trois responsables.

Critique :

Thriller féministe intense, à l’interprétation passionnée montrant les errements de trois femmes décidées à rendre justice à une jeune femme, harcelée, violée et jetée comme un déchet.

L’épisode débute comme un huis-clos où les violeurs et meurtriers sont très vites identifiés : Hahne (Gerd Baltus, nounours qui est forcément le moins méchant des trois), Weber (Dirk Galuba, dans son registre habituel de personnages que l’on adore détester) et Dowald (Robert Jarczyk, glacial) : les inspecteurs tentent de les faire avouer (Klein, nerveux rappelle bien les faits à Hahne, Derrick écoute Dowald et Weber) mais sans succès. Et ils n’ont aucune preuve.

Puis nous voyons une mère (Sonja Sutter en très grande forme) et ses deux filles adultes, percutées par ce meurtre et décident de se renseigner le plus possible à la fois sur la famille de la victime et surtout sur les responsables, désirant, au fond, leur faire peur. Mais pourquoi ?

Certes le viol et le meurtre d’une jeune fille ne peut pas laisser indifférent mais ces trois semblent parties dans une espèce de vengeance. Au nom du respect envers les femmes, à moins qu’il y ai une autre raison, personnelle et au final, égoïste. L’une des trois, Susanne, s’est faite violée un an auparavant et son agresseur n’avait jamais été identifié.

A l’instar de Paul Kersey dans « Un justicier dans la ville » qui se venge sur des pourritures n’ayant pu le faire sur celles qui ont violées et tuées sa femme, Greta, Susanne et Reni trouvent le moyen parfait de se venger sur des êtres monstrueux similaires à celui qui a violée Susanne.

Mais après tout, elles ne commettent aucun crime, poussant les bourreaux à perdre leur contrôle (ce qui réussit tout particulièrement à Weber qui étrangle son épouse (incarnée par la divine Sona McDonald)), à révéler leurs violences et donc leurs actes. A avouer.

La reconstitution finale où Derrick s’emporte, comme rarement à cette période de la série, nous montre le trio de femmes menacer de tuer le trio d’hommes. Victimes d’être des femmes, devenues pratiquement des bourreaux.

Anecdotes :

  • Dans la version française, Dirk Galuba est doublé par Pierre Fromont, Robert Jarczyk par Yves-Marie Maurin, Sonja Sutter par Laure Santana, Robinson Reichel par Alexandre Gillet.

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6. UN GESTE DE TENDRESSE
(BEATRICE UND DER TOD)

Date de diffusion originale : 19 juin 1992.

Résumé :

Derrick doit se coltiner la présence de Beatrice, une journaliste d’investigation fascinée par les meurtres.

Critique :

Un épisode vraiment trop bavard avec une personnage de journaliste qui finit par taper sur le système. Les longues scènes où Derrick et Beatrice discutent entre deux meurtres (car il faut saluer au moins l’originalité de la structure de cet épisode, à savoir un meurtre sans enquête puisque le meurtrier revient sur les lieux et plus tard un second, avec une enquête, tous deux n’ayant aucun lien), philosophiques sur le meurtre, sur la mort, etc. pourraient être passionnantes et réflexives, mais il y en a trop : comme il n’y a pas d’enquête, les deux personnages prétextent n’importe quoi pour se voir et revoir et là on se dirait, comme le pense Klein qu’ils pourraient former un couple, pourquoi pas mais comme plusieurs épisodes récents : si ce personnage se montre passionnée, fascinée envers le premier meurtre, ce sera beaucoup moins le cas pour le second : mais pourquoi alors qu’elle affirmait que tous les meurtres sont intéressants, et bien parce qu’elle est liée intimement au crime, à la victime.

Mais néanmoins, Beatrice aura noté quelque chose de notable chez Derrick : un geste qu’il a eu envers le premier meurtrier, de tendresse, alors pourtant persuadé de sa culpabilité. Trouvant cela étonnant. Mais Derrick agit toujours comme cela, machinalement, avec un tact et une douceur naturelle. Beatrice demandera à son tour ce geste de tendresse, que Derrick lui accordera.

Anecdotes :

  • Axel Milberg (Arthur Bellman) était déjà apparu dans « Froideur » (saison 13, épisode 08).

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7. LE THÉÂTRE DE LA VIE
(EINE EISKALTE NUMMER)

Date de diffusion originale : 17 juillet 1992.

Résumé :

Deux hommes braquent la maison de Robert Rudger qui les surprends et négocie vingt-milles marks en échange de leur départ. Peu après, l’associé de Rudger arrive et se fait tuer…

Critique :

Je suis assez partagé concernant cet épisode : il est vraiment bien interprété et très original mais le dénouement est complètement surréaliste : à savoir une petite pièce de théâtre mettant en scène le meurtre devant les yeux du meurtrier qui s’enfuit et se fait arrêter.

Mais revenons au début, les frères Kussner décident de cambrioler une maison dont le propriétaire, Rudger, un homme d’affaires est parti au travail jusqu’au soir. Parfait. Sauf qu’il revient, alors qu’ils sont en train de fouiller la demeure. Les surprends mais, contre toute attente, ne semble pas éprouver la moindre peur alors qu’un pistolet est braqué sur lui ! Leur propose vingt-milles marks venus de la banque en échange de leur départ et d’oublier totalement cette histoire : ok, bon, les hommes sont payés et s’en vont, mais l’un des deux a oublié son arme, songeant à la récupérer alors que Rudger reçoit son associé qui l’accuse de détournements. Rudger, nerveux, saisit l’arme et le tue, faisant porter le chapeau logiquement à ses cambrioleurs qui ont vu toute la scène.

Mais bien entendu : ils ne diront rien à la police sachant parfaitement ce que Rudger à bien pu raconter. Pour Katrin la fille de la victime, c’est évident : Rudger est l’assassin, mais son instinct n’est pas une preuve, il faut plus que cela pour le faire arrêter. Derrick a alors l’idée d’engager un acteur de la troupe de Katrin, se faisant passer pour la victime afin qu’il craque. Idée farfelue et qui ne fonctionne pas, alors allons plus loin : jouant la scène du meurtre devant lui, le mettant devant son propre acte afin de créer un semblant de sentiment (puisqu’il affirme ne pas en éprouver) chez lui. Et ça marche, la fuite comme preuve de culpabilité. Mais c’est trop facile, trop surjoué, trop exagéré.

Anecdotes :

  • Bien que diffusé comme le 213 ème épisode de la série, c’est seulement le 193 ème tourné et ce deux ans avant sa diffusion (soit en 1990).

  • Dans la version française, Peter Fricke (Rudger) est doublé par Michel Paulin.

  • Rolf Becker (Kussner) et Alexander Kerst (Reimann) signent leurs quatrièmes et dernières apparitions dans la série.

  • Ullrich Haupt (Hohner) signe ici sa huitième et dernière apparition dans la série. Il est décédé huit mois avant la diffusion de l’épisode à l’âge de 76 ans.

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8. VENGEANCE
(TAGE DES ZORNS)

Date de diffusion originale : 21 août 1992.

Résumé :

Agnes Heckel, la femme d’un policier le quitte pour se mettre avec Ingo Donath, un mafieux qu’il a fait emprisonner trois ans auparavant…

Critique :

Un épisode plein de suspense mais manichéen (flic vs truand) soutenu par l’interprétation efficace d’un Jürgen Schmidt, hâbleur et espiègle et d’un Klaus Grünberg intense mais à la limite du surjeu.

Être la jeune épouse d’un policier n’est pas une chose facile : l’inquiétude, les retours à la maison rarissimes… finalement l’ennui : cela tombe bien pour Agnes, il y a peu, elle vient de rencontrer Ingo Donath un petit truand venant de sortir de prison : assez vite, elle tombe sous son charme, lui permettant de changer radicalement de milieu et de mener peut-être une vie plus palpitante.

Refusant d’affronter son mari Alfred qui la cherche, la harcèle et entre deux Donath, à la fois protecteur et manipulateur. Pour le policier, le truand cherche absolument à se venger de lui en se servant de son épouse qu’il finira par faire d’elle sa chose : prostitution au terminus, et pour éviter que cela arrive, compte ne pas les lâcher, demandant, par ailleurs, l’aide de Derrick.

Qui servira de médiateur mais ne voit aucun crime commis et la jeune Agnes semble être parfaitement consciente de sa situation, folle amoureuse, déesse sexuelle de son bel amant.

Mais comment la sortir d’ici ? Tiens pourquoi pas l’aide de Simone, une serveuse marquée par la vie, surtout par Ingo, qui lui aussi l’avait « aimée » avant de la balancer à la rue, qui pourrait prévenir la jeune femme : les scènes successives entre elle, Klein puis Derrick sont très jolies et douces.

Évidemment à la fin, après l’avoir poussé à bout et confirmant que son mari avait raison, l’épouse volage retourne vers lui. Femme manipulée, jamais sincèrement aimée.

Anecdotes :

  • Il n’y a aucun mort dans cet épisode.

  • Musique: « A groovy kind of love » de Phil Collins.
  • Dans la version française, Jürgen Schmidt est doublé par Francis Lax et Klaus Grünberg par Michel Paulin.

  • Jessica Kosmalla (Agnes) fait sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Krista Posch (Simon) fait sa première de ses quatre apparitions dans la série.

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9.  LA FEMME D'UN MEURTRIER
(DIE FRAU DES MÖRDERS)

Date de diffusion originale : 18 septembre 1992.

Résumé :

Alex Sierich, condamné pour meurtre demande à son frère de faire porter le chapeau à un serveur du nom d’Abel, mourant. Ce dernier accepte à condition qu’une rente de trois cents milles marks soit versée à sa famille.

Critique :

Scénario pyramidal, très malin et tordu, fort bien incarné notamment par Gerd Baltus, touchant en mourant encore conscient quand cela l’arrange.

Lorsque nous sommes condamnés pour un meurtre que l’on a commis – sans avoir fait d’aveux – et que le témoin indirect est sur le point de mourir, il est facile de penser à l’idée de mettre le crime sur le dos de ce dernier, puisque de toute façon personne ne le contredira.

C’est ce qui a justement germé dans la tête d’Alex Sierich qui demande à son frère d’arranger le coup, mettant l’avocat et la femme également dans la confidence. Abel témoigne de son lit, expliquant avoir tué parce que la victime piquait ses pourboires et cela passe comme une lettre à la poste. Abel meurt, sa femme deviendra riche et Sierich est libéré : tout le monde y gagne… mais perd aussi sa dignité.

Lorsque Derrick s’en mêle, il lui faut trouver un angle d’attaque : tiens la femme d’Abel, une certaine Ruth, qui fait des folies, elle et son fils avec tout cet argent gagné : étant épouse et enfant d’un meurtrier : qu’est ce que l’on éprouve après avoir vécu des années auprès d’un assassin ?

Derrick, très en forme, prétextant aussi servir un ami journaliste, décide de la pousser à bout, afin qu’elle et son fils soient humiliés et disent la vérité, qui plus est notre inspecteur est sensible à l’épouse de Sierich, terrifiée à l’idée que son mari sorte de prison, ayant tué son amant.

Entre une épouse complice de faux aveux et une épouse victime : Derrick a choisi son camp.

Vivre sur l’argent corrompu, c’est devoir aussi vivre avec une culpabilité, une honte : condamné le restant de ses jours avec cela. La dernière scène est très jolie, après avoir avouée, Ruth apparaît rayonnante devant l’inspecteur qui lui dit qu’elle est « en beauté aujourd’hui », belle car libérée.

Anecdotes :

  • Il y a un mort dans cet épisode mais aucun meurtre.

  • Musiques: « Another one bites the dust » de Queen et « On the wing » de Frank Duval.
  • Thekla Carola Wied (Ruth) était déjà apparue dans « Courrier de nuit » (saison 10, épisode 3).

  • Bernhard Baier (Robert Sierich) reviendra dans l’épisode « Un papa modèle » (saison 20, épisode 5)

  • Andy VoB (Benny) fait sa cinquième et dernière apparition dans la série.

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10. LE MONDE DE BILLIE
(BILLIES SCHÖNE, NEUE WELT)

Date de diffusion originale : 16 octobre 1992.

Résumé :

Une jeune droguée a été tuée dans une discothèque par un des serveurs. Ses patrons le couvrent et demandent à deux employés de se débarrasser du corps…

Critique :

Épisode très intéressant et profond qui prend le point de vue d’une jeune femme : Billie s’est enfermée dans son petit monde de rêves pour se protéger des choses dont elle est témoin, dont elle préférait ne rien savoir. Comme une enfant pour échapper au monde adulte.

Faisant des monologues existentiels, planants, fascinée par tout, jamais totalement présente dans ce monde-là, trop terrible et fou pour elle, rêvant d’une vie dans une belle maison à la campagne avec son petit ami qui la cerne à peine plus que les autres.

Devoir emmener le corps d’une jeune fille tuée d’une dose injectée de force, dans la forêt : c’est complètement dingue pour elle, préférant la laisser auprès d’un arbre, afin de ne pas donner l’impression d’avoir été jetée comme une ordure. Mais le retour à la réalité sera très brutal.

Derrick et Klein sont toujours très durs dans leurs confrontations avec le monde de la drogue et ils en seront cassants, secs, énervés jusqu’à être détestables. Et une de leurs témoins est une jeune femme vivant dans sa petite bulle : comment réagira-t-elle lorsqu’on lui brisera le mur qui sépare son monde du monde réel ? Par une crise hystérique, foudroyante. Une fin tragique pour elle qui n’aurait jamais pue de toute façon vivre éternellement dans ses rêves.

Rempli de visages familiers (Thomas Schüke, Will Danin, Bernd Herzsprung, Sona McDonald tous et toute impeccables), c’est bien entendu Muriel Baumeister, Billie, qui tire son épingle du jeu. Hyper-expressive et impressionnante.

Anecdotes :

  • Musique : « O sole Mio ».

  • En version française, Thomas Schüke est doublé par Philippe Vincent, Will Danin par Jean Roche et Bernd Herzprung par Yves-Marie Maurin.

  • Nikolaus Gröbe (Christian) signe sa première de ses six apparitions dans la série.

  • Bernd Herzsprung (Bernhard Troyda) signe sa septième et dernière apparition dans la série.

  • Elizabeth Endriss (Madame Troyda) était déjà apparue dans « La minute de vérité » (saison 17, épisode 10).

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11.  SI DIEU ÉTAIT UNE FEMME
(EIN MERKWÜRDIGER PRIVATDETEKTIV)

Date de diffusion originale : 13 novembre 1992.

Résumé :

Monsieur Raude a engagé un détective privé pour surveiller sa femme la soupçonnant, à raison, d’avoir un amant. Mais le détective privé s’attache à ce couple volage. Et Raude est assassiné…

Critique :

Un plaidoyer contre la violence conjugale et une déclaration d’amour envers les femmes.

Sandra est mariée avec Johann (interprété par Peter Fricke, spécialiste dans ce registre), un homme à tendance « control freak », qui s’évade avec un amant : Ingo. Depuis peu, son mari la faite surveiller par Lipper, un détective privé. Pendant une énième escapade, Ingo, lasse, affronte Lipper (Richy Müller subtil et touchant), qui contre toute attente lui avoue sa fascination pour eux, refusant de les dénoncer à Johann.

Parallèlement, à son travail, un de ses collègues lui raconte avoir croiser Sandra à un cours de tennis, le soir il la bats et fait venir Lipper qui casse son contrat et voit le visage morcelé de la jeune femme. Le lendemain matin, Johann est abattu.

Pour le spectateur et Derrick : c’est soit l’amant, soit le détective privé qui ont fait le coup, se donnant mutuellement un alibi car persuadés l’un et l’autre avoir commis le crime.

Lipper est un être extrêmement sensible envers la gente féminine, très proche de sa mère qui lui a probablement inculquée des valeurs de respect envers la femme, il ne supporte donc pas que l’on puisse les détruire et songe, avec sa mère, à l’idée que si Dieu serait une femme « elle aurait les mains ouvertes ».  Le monde serait sans doute bien meilleur, faisant subir les châtiments aux hommes violents. Par cela sa mère, mine de rien, avoue ses actes, elle et la secrétairesse chargent en effet de punir les êtres ignobles osant détruire les femmes : se prenant donc pour Dieu.

Les hommes respectueux et aimants sont si rares et pour Lipper, voir Sandra et Ingo heureux ensemble, surtout la jeune femme rayonnante, fascinante, cela lui donne un peu d’espoir envers les hommes en attendant que les femmes dominent le Monde.

Anecdotes :

  • Le titre français de l’épisode n’a rien avoir avec le titre allemand, le premier fait référence à une réplique de la mère du détective tandis que le deuxième, au comportement du détective.

  • Le meurtre n’arrive qu’à la 22 ème minute de l’épisode.

  • Dans la version française, Richy Müller (Lipper) est doublé par Philippe Vincent et Peter Fricke (Raude) par Michel Paulin.

  • Heike Faber (Sandra) signe sa troisième et dernière apparition dans la série.

  • Anaid Iplicjian (Madame Sorge) signe sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Eva Maria Meineke (Hanna Lipper) reviendra dans l’épisode « Séance de nuit » (saison 20, épisode 9).

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12. UNE SECONDE VIE
(KEIN TEURER TOTER)

Date de diffusion originale : 11 décembre 1992.

Résumé :

Johannes Berger, un homme qui aime être détester est victime de menaces de mort, son avocat demande de l’aide à Derrick pour le convaincre de faire surveiller la ligne, mais en vain. Berger est tué peu après…

Critique :

L’énergique Will Danin est au cœur de cet épisode : il compose avec élégance et pugnacité Locht, l’avocat de Johannes Berger, un être aimant se servir des autres comme punching-ball et finit logiquement mort. D’ailleurs, le meurtre est parmi les plus atroces de la série : abattu par balle puis déchiqueté dans une scie circulaire. Sans doute bien mérité.

Locht sera montrera ambivalent, extrêmement protecteur envers Martha et surtout Hanna, la mère et la fille de Berger, envers qui, pour cette dernière, il éprouve des sentiments amoureux guidant ses actes. Il est le meurtrier, c’est un fait et le reconnaîtra dans un long récit en conclusion de l’épisode. Mais pour qu’il avoue, face à lui : Derrick, qui nous fait inévitablement penser à Columbo (jusqu’à la réplique « Encore un petit détail » prononcé à la fin d’une scène) par son obstination. Non, notre inspecteur n’est pas obsédé vraiment par Locht en tant qu’assassin mais suspect, dont le comportement devient de plus en plus emporté lors de ses insistances pour discuter avec la jeune Hanna. Obstiné certes mais Derrick reste particulièrement zen, patient, tout en bouillant intérieurement s’interrogeant sur les raisons du comportement de Locht.

L’affrontement est crescendo, les échanges de plus en plus à couteaux tirés jusqu’au final, puissant et libérateur, peut être aussi un peu manichéen tout de même.

Anecdotes :

  • Dans la version française, Johannes Berger, la victime de cet épisode est doublée par Pierre Fromont qui double habituellement Berger, le fidèle second de Derrick et Klein. Berger, pour le peu de répliques qu’il a dans cet épisode n’est, de ce fait, pas doublé par Pierre Fromont.

  • Par ailleurs, Will Danin (Locht) est doublé par Jean Roche.

  • Musique : « Kein Teurer Toter » d’Eberhard Schoener.

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