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Saison 15Saison 17

Inspecteur Derrick

Saison 16

1. Comment attraper Bodetzki (Wie kriegen wir Bodetzki ?)

2. L'assassin de Kissler (Kisslers Mörder)

3. Le second meurtre (Der zweite Mord)

4. La rose bleue (Blaue Rose)

5. La voix de l'assassin (Die Stimme des Mörders)

6. La vengeance (Rachefeldzug)

7. Cri dans la nuit (Schrei in der Nacht)

8. Les chemins de la vie (Die Kälte des Lebens)

9. Mozart et la mort (Mozart und der Tod)

10. Un tout petit truand (Ein Kleine Gauner)

11. Sursis (Diebachs Frau)

12. Un soir à la campagne (Ein merkwürdiger Tag auf dem Land)

 

1. COMMENT ATTRAPER BODETZKI
(WIE KRIEGEN WIR BODETZKI ?)



Date de diffusion originale : 06 janvier 1989.

Résumé :

Un homme est retrouvé mort empoisonné dans un parking. Derrick demande à l’un de ses anciens collègues de se faire passer pour son père afin de suivre ce qui semble être les auteurs du crime…

Critique :

Cette seizième salve d’épisodes démarre de manière tonitruante avant de se calmer et de tirer vraiment en longueur, c’est un peu dommage mais le visionnage vaut le coup pour l’énergie de Derrick que l’on retrouve avec sa gouaille, son côté espiègle, sa passion jusqu’au boutiste pour son métier. Les dialogues sont ciselés et les situations souvent amusantes.

Je fais le topo : un homme est retrouvé empoisonné par du cyanure dans un parking : deux autres transportaient son corps : la victime était le fils d’un certain Loss, homme cardiaque à qui ils donnent rendez-vous dans un bar le lendemain. Hélas, Loss meurt.

Derrick voulant absolument découvrir ce que veulent les deux individus, décide de demander à Velden, l’un de ses anciens collègues, viré de la police, sans doute pour son alcoolisme (les scènes où Derrick lui demande d’arrêter de boire sont savoureuses, Velden prétextera que jouant son personnage de père endeuillé, boire est normal) : il refuse avant que notre inspecteur lui dise comment le meurtre a été commis, lui rappelant peut-être certains souvenirs.

Dès lors, Valden sera Loss, désirant comprendre dans quelles circonstances et par qui son fils a été assassiné. Le coupable est vite découvert : Bodetzki, surpris d’être suivi, un homme très dangereux donc. Mais pourquoi ? Ce n’est qu’à partir d’un bon moment que nous découvrons les fils : histoire d’espionnage, d’agent secrets, de relations entre les deux Allemagnes.

A ce titre, il s’agit de l’un des rares épisodes à traiter de cela, quelques mois avant alors la chute du Mur de Berlin, comme si Reinecker le scénariste sentait qu’il était temps d’en parler avant que ce ne soit trop tard : il aurait pu le faire en gérant mieux le tempo de son script.

L’interprétation est excellente et par moments, très touchante.

Anecdotes :

  • Il s’agit de l’adaptation du roman éponyme par Reinecker sorti en 1979.

  • C’est le quatrième épisode qu’Horst Tappert réalise.

  • Gert Haucke (Bodetzki) avait joué Ross dans l’épisode « Une mauvaise réussite » (s.2, ép.12).

  • Paul Hoffmann (Loss) et Reinhild Solf (Roska) signent leurs quatrièmes et dernières apparitions dans la série, de même que Claus Ringer (docteur Heimhaus) avec une de moins.

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2. L'ASSASSIN DE KISSLER
(KISSLERS MÖRDER)

Date de diffusion originale : 27 janvier 1989.

Résumé :

Kissler, le gérant d’un club de plaisir est tué. Le principal suspect est le fils d’une de ses employées, qui s’y était fait remarqué quelques jours avant…

Critique :

Un épisode passionnant et puissant empreint de féminisme. Irene est une très belle femme travaillant dans un club pour adultes en soirée et la nuit, ce qui lui permet de subvenir aux besoins de son fils Ralf, en pleine adolescence. Mais celui-ci n’accepte pas que sa mère se vautre dans les bras d’hommes en public, qui plus est dans un endroit où les femmes sont traitées comme des objets : poupées se déshabillant, engagées et payées pour donner du plaisir aux hommes (à ce titre il y a beaucoup de plans de nudité dans cet opus). Si elle fait ce job : c’est entièrement de la faute de Kissler, un être hautain et manipulateur. Tout ce que veut Ralf, outre que sa mère cesse ses extravagances, c’est de la retrouver : avant l’arrivée de Kissler : ils avaient une relation mère et fils fusionnelle (l’adolescent éprouvant envers sa mère un complexe d’œdipe : elle se promène en tenue très légère devant lui et le surprend plus tard alors qu’il est en train de faire l’amour avec sa petite amie : sur ce dernier fait, on peut penser qu’il veut rendre jaloux sa mère ou / et que le « plaisir » de l’endroit où elle bosse s’est infiltré en lui). Comment s’en débarrasser ?

Outre son grand-père (adorable et génial Hans Caninenberg) qui est dans le même état d’esprit que lui, il peut se confier à sa bande de copains avec qui il fait les quatre cents coups. Ils vont le voir et Kissler saisit Ralf par le cou, faisant réagir ses amis aussi secs qui l’empêche de le frapper.

Lorsque Kissler est tué, c’est Ralf le principal suspect, son grand-père est prêt à porter le crime à sa place, et si toute la famille est dans la merde : c’est entièrement la faute de la mère, Irene : c’est elle qui a entraînée, vautrée tout le monde dans la perversité. Nous spectateurs, ne pouvons que penser la même chose. Derrick également. Mais le final sera très surprenant, mais à y réfléchir pas tant que cela : Katja, la petite amie de Ralf aurait tuée lasse d’insultes misogynes (affirmant que toutes les femmes sont des « salopes » et qu’elle y sera inévitablement un jour) de Kissler. Par ce crime, elle a accompli un acte féministe, rappelant que les femmes sont d’être de chair et d’os et non des objets à plaisir. L’interprétation des jeunes acteurs et actrices est très bien mais le doublage français manque de punch.

Anecdotes :

  • Musiques: « Dance on », « I wish u Heaven », « When two are In Love », « Glam slam » de Prince ; « Face to face » et « I’m Nin’alu » d’Ofra Haza ; « Yeke Yeke » de Mory Kante ; « Careful with the Axe Eugene » et « Astronomy Domine » de Pink Floyd ; « This must be love » de Phil Collins ; « Refraction of Light » et « My Heart » de Dennis Hart et « Loving you » de Millie Jackson.
  • Il s’agit du cinquième et dernier épisode dans lequel joue Hans Caninenberg (Karl). Il a été à chaque fois formidable et a sans doute rehaussé par son interprétation, la qualité de tous les épisodes auxquels il a participé. Il est décédé en 2008 à l’âge de 95 ans.

  • Maximilian Held (Ralf) avait joué Toni dans l’épisode « Une sorte de meurtre » (s.15, ép.12).

  • Christoph Mainusch (Heimeran) signe ici sa première de ses quatre apparitions dans la série.

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3. LE SECOND MEURTRE
(DER ZWEITE MORD)

Date de diffusion originale : 24 février 1989.

Résumé :

Ursula, une jeune femme venant sortir d’un centre de redressement assiste au meurtre d’un dealer. La famille de l’assassin est prête à tout pour qu’elle taise, à commencer par la « séduire »…

Critique :

C’est l’histoire tragique et sans espoir d’une jeune femme vraiment pas gâtée par la vie et tuée par son cœur brisé alors qu’elle avait espérée trouver le prince charmant. L’un des épisodes les plus déchirants de toute la série.

Ursula Kieler, une adulescente, vient de sortir d’un centre de redressement : cherchant à rejoindre Munich, pour trouver refuge chez une assistante sociale, elle fait du stop : Hans, un beau jeune homme (attachant Claude-Oliver Rudolph) accepte de la conduire chez lui, en attendant : ne demandant rien (sexuellement parlant) en échange. Mais dans la soirée, il a rendez-vous pour vendre de la drogue : elle y assistera comme témoin au cas où cela tournerait mal. C’est justement ce qui se passe : il est tué et elle est témoin du crime, faisant plus tard un portrait-robot de l’assassin (un certain Rolf Hauser) à la police.

L’assistante sociale la recueille (mais froidement), parallèlement : la famille Hauser, plutôt aisée, décide de protéger leur fils cadet : un junkie qui leur fait déjà honte comme cela : quoi faire ?

Tuer la jeune témoin ? Non pendant qu’il y a d’autres options, disons l’amadouer pourquoi pas la séduire : cela tombe bien : Bruno, le fils aîné est plutôt bel homme. Allez une rencontre hasardeuse, quelques jolis mots et Ursula est sous le charme : il se montre si gentil et compréhensif envers elle, refusant de la juger sur son passé. Elle, qui a vécue tant de galères se réjouit enfin d’un peu de bonheur, d’amour : une belle promenade sur un lac en amoureux.

De son côté, Derrick rencontre papa Hauser : faisant entrer avec joie dans leur famille la nouvelle petite amie de leur fils et ce bien qu’elle soit d’un milieu totalement différent du leur. Pour notre inspecteur, cette ouverture d’esprit est vraiment très étrange, trop. Il sent qu’un sale coup est en train de se jouer.

Et ce qui va bousiller le plan de la famille, c’est que Bruno, doit lui avouer qui est son frère et donc qu’il se sert d’elle tout en étant déjà amoureux ! D’être honnête va être le plus destructeur pour elle, qui finira par se suicider.

La toute dernière scène, portée par la chanson « Ich schau ins Licht » d’Esther Ofarim est d’une tristesse infinie, qui vous déchire le cœur instantanément, Derrick (toujours très sensible aux morts de jeunes filles), porte le corps d’Ursula en voyant arriver Bruno lui hurle de foutre le camp (on n’a d’ailleurs sans doute jamais vu Derrick aussi énervé, aussi brisé en vérité), jusqu’à l’ambulance…

L’interprétation puissante d’Esther Hausmann est inoubliable.

Anecdotes :

  • Esther Hausmann (Ursula) et Stefan Wigger (Monsieur Hauser apparaissant pour la première fois dans la série. Ils reviendront à trois et six reprises.  Ursula Dirichs (Madame Hauser) était déjà apparue dans l’épisode « L’intrus » (s.10, ép.4). 

  • Dans la version française, Philipp Moog (Bruno) est doublé par Jean-Philippe Puymartin, surtout connu (entre autres) pour être la voix française de Tom Hanks et de Tom Cruise, dirigeant aussi beaucoup de doublages.

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4. LA ROSE BLEUE
(BLAUE ROSE)

Date de diffusion originale : 17 mars 1989.

Résumé :

Un dealer poursuivi par la police, trouve refuge chez une grand-mère qu’il tue. Son petit-fils étudiant décide de le retrouver…

Critique :

Une nouvelle charge anti-drogue, avec au programme : un junkie meurtrier en manque puis à l’agonie ; une course-poursuite dans les rues de Munich ; une fusillade dans un parking sous-terrain.

Un épisode sacrément mouvementé, avec Derrick et Klein très énervés (comme c’est souvent le cas lors des affaires de drogue). Pour eux, c’est presque plus important d’arrêter un trafic de drogue, qu’un meurtrier : ainsi Derrick se montre très brutal envers le jeune Jürgen qui vient de perdre sa grand-mère qu’il aimait énormément. Mais ce dernier ne veut pas lâcher l’affaire, suivant quelques pistes : une prostituée qui le prend pour un flic et se fait tabasser si fort ensuite qu’il atterrit à l’hôpital, puis se rend voir Rubina : une jeune danseuse liée fraternellement avec le meurtrier.

Dans son foyer, à cette jeune femme : ce n’est pas folichon, son frère accro à la dope et son père (impeccable Karl Renar) démuni.

Derrick va surveiller désormais non-stop Jürgen puis Rubina : ces deux-là débuteront même une histoire d’amour. L’ironie ou la logique par Derrick : c’est que la filière sera remontée avant la découverte de l’assassin qui de toute façon mourra pourri par la drogue.

Un regard très réaliste donc effrayant sur l’impact de la drogue, mais éclairée par les performances hallucinantes (sans jeux de mots) de Sissy Höfferer – au top de sa forme en danseuse qui n’a pas la langue dans sa poche et Jochen Horst, déchaîné en petit fils voulant rendre justice à sa mamie.

Anecdotes :

  • Nous pouvons apercevoir le producteur Helmut Ringelmann furtivement dans le parking souterrain.

  • Le précédent épisode se termine et celui-ci s’ouvre par une scène montrant une ambulance.

  • Musiques : « Natural high » de Sting et « Why don’t you answer » d’Hazel O’Connor.
  • Brigitte Mira (Madame Hassler) jouait Madame Tobbe dans « L’ange de la mort » (s.6, ép.12).

  • Werner Krindl (Arthur) signe ici sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • En version française : Jochen Horst (Jürgen) est doublé par Jean-Philippe Puymartin ; Sissy Höfferer (Rubina) par Hélène Chanson ; Werner Krindl (Arthur) par Jacques Deschamps.

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5.  LA VOIX DE L'ASSASSIN
(DIE STIMME DES MÖRDERS)

Date de diffusion originale : 14 avril 1989.

Résumé :

Un braqueur de banque assassine une mère et sa fille qu’il prend en otage dans une voiture, mais cette dernière survit et peut l’identifier grâce à sa voix…

Critique :

Se déroulant presque dans l’enceinte d’un restaurant, cet épisode se base sur un procédé original mais fragile. La scène d’introduction montrant le braqueur de banque monter à bord de Gudrun et Tilde Riemann est teintée d’un humour presque burlesque, en effet la mère lui fait la morale tandis que la fille semble amusée voire pas vraiment touchée ni impliquée par la situation.

Mais cela devient bien plus sombre peu après.

La seule témoin : c’est Tilde, ne pouvant reconnaître que la voix de son assaillant : les recherches des inspecteurs les mènent vers une auberge où Gudrun avait l’habitude d’aller, appréciée par les employés (tout particulièrement un pianiste avec qui elle vivait une histoire platonique) et par les clients réguliers. Dès qu’elle peut se rétablir, Tilde décide de s’y rendre pour identifier l’éventuelle voix parmi tous ces personnages, soutenue par Derrick : nous aurons droit à une longue séquence où chacun – qui réagit différemment à cette demande – dit quelques mots, mais rien du tout… enfin, presque, puisque la jeune femme, sans en informer notre inspecteur a réussie l’identification et coincera l’assassin en l’emmenant chez elle. Cachant son envie de rendre justice à sa mère derrière une apparence de bien-être.

L’ensemble est quand même un peu tiré par les cheveux : coincer un meurtrier en se fiant à une voix entendue lors d’une prise d’otage et arriver à s’en souvenir bien des jours plus tard mais après tout pourquoi pas. Et puis Lena Stolze est très bien et les dialogues sont plutôt inspirés.

Anecdotes :

  • Dans la version française, la fameuse « voix de l’assassin » est celle d’Yves-Marie Maurin.

  • Ernst Hannawald (Oswald) reviendra dans l’épisode « Tendresse fugitive » (saison 18, épisode 4).

  • Lena Stolze (Tilde) était déjà apparue dans l’épisode « L’aveu » (saison 13, épisode 10).

  • Uwe Friedrichsen (Erich) fait ici sa première de ses trois apparitions dans la série.

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6. LA VENGEANCE
(RACHEFELDZUG)

Date de diffusion originale : 05 mai 1989.

Résumé :

Derrick est victime d’une tentative de meurtre alors qu’il sort de chez lui. Il est persuadé qu’Arnold Renzi dont le fils vient de se suicider après s’être fait arrêter pour trafic de drogue y est pour quelque chose…

Critique :

Il s’en passe des choses dans cet épisode cauchemardesque pour Derrick. En effet celui-ci se fait d’abord tirer dessus en sortant de chez lui puis est à pas grand-chose de se faire tuer par l’explosion de sa voiture et se fait encore canarder après avoir été voir la veuve.

Le principal suspect : Arnold Renzi (Günther Ungeheuer en grande forme), endeuillé par la perte de son fils suicidé en prison après que notre inspecteur l’ait envoyé pour trafic de drogue. Renzi le pousse vraiment à bout, cherchant absolument à le faire culpabiliser tout en le faisant devenir paranoïaque (peut-il sortir de chez lui sans de nouveau se faire tirer dessus ? Peut-il démarrer sa voiture sans le risque qu’elle explose ?). Il peut, quoi qu’il en soit, toujours compter sur ses fidèles Klein et Berger qui ont l’occasion de lui prouver leur attachement.

L’épisode est plombé à certains moments par les longs monologues de Renzi, pessimistes et déprimants, sur la mort notamment – ayant des sous-entendus sur ses actes envers Derrick - mais bien rythmé par les multiples rebondissements et découvertes de notre inspecteur lui faisant rencontrer entre autres une bande de jeunes gens poivrots qui ne semblent pas l’avoir dans son cœur. Le final où Derrick appelle Renzi pour lui signifier, que contre toute attente après une énième tentative de meurtre il est toujours en vie et que celui-ci se suicide, montre qu’il ne vaut mieux pas tenter de se venger de l’inspecteur, car nous y sommes toujours perdants.

Anecdotes :

  • Il s’agit du premier épisode où Derrick a une femme de ménage. Il habite dans une maison plus grande que dans le précédent épisode où nous l’avions vu chez lui.

  • Musiques : « Schöne Maid » de Tony Marshall et « Spiel mir das Lied vom Tod » d’Ennio Morricone.

  • En version française, le comédien Philippe Vincent prête sa voix à plusieurs personnages dans cet épisode : le défunt (à travers un enregistrement audio) ; le personnage interprété par Robinson Reichel et d’autres rôles de figuration.

  • Günther Ungeheuer (Arnold Renzi) signe ici sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Inge Birkmann (Madame Renzi) signe ici sa septième et dernière apparition dans la série.

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7. CRI DANS LA NUIT
(SCHREI IN DER NACHT)

Date de diffusion originale : 02 juin 1989.

Résumé :

Une prostituée a été trouvée étranglée dans le parc. Un chapeau a été trouvé sur les lieux, les chiens policiers font remonter la piste à un petit immeuble où résident plusieurs hommes…

Critique :

Cet épisode m’a beaucoup fait penser à « Pension de famille » (saison 5, épisode 7) se déroulant dans un petit immeuble où une habitante y avait été tuée dont la colocataire était la proie de plusieurs habitants.

C’est pratiquement le même concept ici : un concierge accro à la pornographie ; un écrivain plongé dans ses romans (Udo Vioff, bien barré) ; un jeune homme séducteur et un autre homme pas vraiment remis que sa femme se soit tirée. C’est une policière qui va s’infiltrer dans l’immeuble afin d’observer ces individus : qui peut bien être l’assassin ?

Mais avant cela : un passage hilarant d’essais du chapeau sur la tête de ces suspects, chacun réagissant d’une manière différente : Derrick soupçonne tout particulièrement le jeune Hessler, se montrant incisif, hautain : un suspect idéal.

L’enquête mène notre inspecteur à Mimi : une collègue (Roswitha Schreiner sexy) de la victime, cible idéale de l’assassin qui pourrait très bien recommencer.

Le dénouement sera particulièrement surprenant – traitant pour la première fois de la série du Sida – où une femme, comme pour venger du décès de son mari, compte tuer toutes les prostituées, être potentiellement contaminables.

Au fond, un très bon épisode, étude des comportements humains puis finalement histoire de vengeance, de deuil, de maladie.

Anecdotes :

  • En version française, c’est Jean-Philippe Puymartin qui double Horst-Günter Marx (Hessler).

  • Musique : « A cry in the night » de Bonnie Bianco.

  • Svenja Pages (Sylvia) fait sa première de ses sept apparitions dans la série.

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8. LES CHEMINS DE LA VIE
(DIE KÄLTE DES LEBENS)

Date de diffusion originale : 30 juin 1989.

Résumé :

Derrick prend en charge Libeta, une jeune prostituée ayant découvert le corps de son souteneur assassiné dans un club.

Critique :

Plongée intense au plus près de la réalité, dans le quotidien des prostituées. Les souteneurs, leurs humeurs, leurs règles ; la routine des clients en voiture ou en camion : les coups et l’argent.

Rosa assume être, de ses propres mots, être une « putain » : cela fait bien longtemps qu’elle fait ce job, sachant que ce n’est pas la tarte, elle est l’aînée de Libeta (Tushka Bergen très bien), vingt-deux ans, abandonnée par ses parents vivant en Australie. Toutes deux « appartiennent » à Arthur, un type protecteur et hâbleur. Ce dernier veut absolument les faire rentrer dans un club privé où les clients sont très riches mais ce n’est pas du goût de tout le monde : il se fera tuer et Libeta sera témoin.

Libeta, du genre timide, réservée, préférant regarder la télé que de se prostituer, n’est pas fait pour être une « putain », non ce n’est pas son truc, pas son milieu, c’est trop dur pour elle, trop glauque. Et alors qu’elle semble vivre en plein cauchemar, Derrick qui lui parle au club : plein de gentillesse, de douceur la fait rayonner, l’extirpe de cet enfer. Nous pouvons penser qu’elle en est tombée amoureuse : Derrick l’Ange qui la sauvera. Et après réflexion, elle se met à l’aider dans son enquête en faisant deux portraits robots, lui l’héberge dans un hôtel discret et lui informe qu’elle ne peut pas en bouger, n’en parler à personne. Nous avons rarement vu une relation aussi tendre entre Derrick et un(e) témoin : il la sermonnera un peu après qu’elle ait oublié de fermer sa chambre et puis passeront un dîner rêveur : de bons plats, la voix et le regard apaisant de Derrick.

Lorsqu’il nous arrive quelque chose de super bien, super beau : nous n’avons qu’une envie, en parler à quelqu’un, partager cela : ce que fait Libeta logiquement à Rosa, mais cette dernière est poursuivie par les assassins et lui dira où elle est.
La chute sera très amère : Derrick comprendra que ce n’est pas Libeta qui a vu les assassins : nous aurions aimés un peu de reconnaissance de sa part envers elle.

Et honnêtement, j’aurais bien mis la note de 4 si la fin avait été plus heureuse.

Anecdotes :

  • Musiques : « Mysterious Girl », « Galaxis Zena » de Frank Duval et « Feel me » de Frank Duval et d’Ingrid Kup.

  • Lotte Ledl (Madame Leberecht) signe sa sixième et dernière apparition dans la série.

  • Winfried Glatzeder (Bareck) fait sa première de ses trois apparitions dans la série.

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9.  MOZART ET LA MORT
(MOZART UND DER TOD)

Date de diffusion originale : 29 septembre 1989.

Résumé :

Marion, une jeune violoniste est violée devant Justus, son professeur et ami. Tous deux refusent d’identifier les violeurs.

Critique :

Sur le thème du viol (très rarement exploité), outre une scène certes suggestive de fellation et de pénétration pénible à regarder, des trognes de violeurs bien méchants et sadiques (c’est là que l’on voit que les acteurs sont choisis pour leurs physiques), un regard parfois juste – passant par l’interprétation remarquable d’Heike Faber mais aussi maladroit (par les répliques de Klein et de Derrick), sur l’impact d’un viol.

Ici, c’est plus la passion de la victime qui a été agressée, plus qu’elle-même : elle vit pour la musique et que ses assaillants avant le viol lui aient demandés de jouer est une pire humiliation que l’agression sexuelle. En s’en prenant directement à ce qui la fait vibrer, résonner : Vivre, ils se sont attaqués à son identité. Elle ne fait plus qu’un, avec son violon.

Plus tard, lorsque ces crétins de violeurs agresseront physiquement Justus dans son appartement et menaceront de détruire son piano : il suppliera de ne pas le faire, préférant ne pas les identifier plutôt que l’on détruise son instrument.

Mais après leurs agressions, quelque chose s’est brisé en eux : Marion ne peut plus jouer comme avant, bien que Klein – qui est touché par cette affaire, nous le voyons rarement autant énervé – lui encourage à reprendre sa vie, à rejouer comme avant, car elle est vraiment douée pour cela. Même si c’est maladroit de sa part, dans l’utilisation de ses mots, le fond n’est pas stupide : rejouer pour elle, c’est revivre, reprendre son existence. Mais il y a ces démons intérieurs donc extérieurs, ces pourritures qui peuvent lui retomber dessus d’un moment à l’autre.

Derrick lui est aidé par Eckler, un ivrogne veuf, ancien taulard parfaitement réinséré, qui lui apprend vite l’identité des ordures : peu après s’être confié à son amie Wanda (une prostituée interprétée avec passion par Monika Baumgartner, par ailleurs cela fait le troisième épisode consécutif où au moins un personnage de prostituée est mis en scène), se fait tuer volontairement comme une sorte de suicide par ceux-là. Ne reste plus qu’à Wanda à convaincre Marion et Justus d’identifier, de se libérer.

Anecdotes :

  • Heike Faber (Marion) et Hermann Lause (Eckler) signent leurs premières de leurs trois apparitions dans la série. Hans Zander (Luders), lui, signe sa septième et dernière apparition dans la série.

  • Dans la version française, Christoph Eichhorn (Justus) est doublé par Eric Legrand.

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10. UN TOUT PETIT TRUAND
(EIN KLEINE GAUNER)

Date de diffusion originale : 20 octobre 1989.

Résumé :

Ali, un jeune pickpocket surprend une conversation à propos d’un meurtre, lors du cambriolage d’une maison. Le lendemain, il tente d’avertir la future victime, mais trop tard…

Critique :

Porté par l’interprétation intense d’Oliver Rorhbeck (impeccablement doublé dans la version française par Jean-Philippe Puymartin), cet excellent épisode nous offre le portrait touchant d’un jeune pickpocket, rejeté de tous et pas très futé, pris sous l’aile de Derrick croyant sincèrement à son histoire qui paraît pour tout le monde, bien farfelue. En effet : entrant dans une maison pour cambrioler, il surprend une conversation à propos de l’assassinat d’un docteur, qu’il tentera, sans succès, de prévenir ! Cette même maison était absente par son couple de propriétaires, parti en Bruxelles revenu que le lendemain. Si le mari paraît cassant puis finalement compréhensif envers le jeune homme, l’épouse c’est autre chose : cherchant à le charger mais pourquoi ?

Dès lors, il est la cible de l’assassin mais s’étant lié avec Marion (touchante Christiane Krüger), la fille de la victime, dînant dans un beau restaurant, prémisse peut être à une histoire d’amour, il devra le faire attendre. Derrick et Klein le sauveront de justesse et de tout petit truand, jeune homme bien paumé, s’est hissé en héros presque malgré lui. Car au fond, il en a marre de ses petites combines minables, désirant devenir Quelqu’un.

Les dialogues sont vraiment ciselés, amusants par moments : c’est toujours fort appréciable d’avoir un personnage qui n’a pas la langue dans sa poche.

Anecdotes :

  • Il s’agit de la huitième et dernière apparition d’Hans Quest (professeur Siebach) dans la série.

  • Hans-Maria Darnov (Soest) reviendra dans l’épisode « Une seconde vie » (saison 19, épisode 12).

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11.  SURSIS
(DIEBACHS FRAU)

Date de diffusion originale : 17 novembre 1989.

Résumé :

Maria Diebach trompe son mari qui le sait. Un soir, il se rend chez l’amant et le menace. Le lendemain, il est assassiné…

Critique :

Aucune pitié pour les tromperies ! Ici, l’amant est tué et la femme volage n’a plus de quelques mois à vivre. Karl Diebach, mari et père de famille, ne peut plus supporter que sa femme le trompe, il se confie au pasteur Bohl (subtilement interprété par Werner Schnitzer) et à son fils Hermann (très bon Stefan Reck) et se rendent chez Haffner, pour exprimer sa colère et ramener son épouse à la maison. Lorsqu’Haffner est assassiné, c’est fortement Karl le coupable : c’est lui… mais Bohl et son fils vont absolument chercher à le couvrir : cet homme si bon et perdu ne doit absolument pas aller en prison. Hermann va donc s’accuser du meurtre, prétextant avoir reconnu en Haffner, un être similaire à celui qui a séduit sa mère la considérant comme « objet de sexe » (rappelant à ce sujet l’épisode « L’assassin de Kissler », épisode 2 de cette saison) avant de l’abandonner et qu’elle se suicide. Derrick veut bien le croire (nous voyons d’ailleurs la scène en flash-back), mais hélas pour lui, deux personnes ont vu Karl sur les lieux du crime.

Parallèlement, celui-ci a retrouvé le bonheur avec son épouse et leur fille : famille réunie, mais un bonheur qui sera de courte durée, en effet Maria est très malade : elle n’a plus que trois mois à vivre, dès lors Derrick se retrouve face à un cruel dilemme : arrêter logiquement au nom de la loi Karl et ainsi laisser son épouse mourante seule avec leur fille ou le laisser en liberté afin qu’il puisse être avec elle, jusqu’au bout : continuer à la faire vivre jusqu’à la fin ?

C’est la deuxième solution bien que contestable au niveau légal, mais plus humaine que notre inspecteur choisira.

Anecdotes :

  • La fin de l’épisode rappelle celle de l’épisode « La femme oubliée » de la série « Columbo » où le lieutenant n’arrête pas l’assassin car elle n’a plus que quelques mois à vivre.

  • C’est le premier épisode diffusé (mais pas le premier tourné) après la chute du Mur de Berlin.

  • Musiques: « Closer to heaven », « Touch my soul » et « Visions of paradise » de Frank Duval.
  • Il s’agit de la première des quatre apparitions dans la série d’Hanns Zishler (Haffner).

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12. UN SOIR À LA CAMPAGNE
(EIN MERKWÜRDIGER TAG AUF DEM LAND)

Date de diffusion originale : 15 décembre 1989.

Résumé :

Arno Huber trouve refuge dans une auberge à la campagne, après avoir braquer une banque d’où il a tiré cent vingt milles marks. Peu après avoir appelé son frère, il disparaît…

Critique :

Derrick est en très très très grande forme dans cet épisode savoureux et original, se déroulant en grande partie dans une auberge. Qu’est-il arrivé à Arno après s’être réfugier dans une auberge dans la campagne ? Il avait cents vingt milles marks issus de son braquage, dans un sac mis dans une sacoche de sa moto. Son épouse Michaela et son frère Jobst partent à sa recherche et retrouvent son casque chez un forgeron mais le lendemain lorsqu’ils reviennent avec Derrick : le casque a disparu !

Le forgeron prétexte que le disparu lui a vendu et l’a ensuite donné à son fils qui veut une moto.

Mais pourquoi aurait-il vendu un casque pour quatre-vingts marks après en avoir obtenu cent-vingt-milles ? Et puis l’aubergiste qui veut refaire la décoration : où a-t-il eu son argent ?

Et combien sont-ils à être responsable de la disparition d’Arno ? Il est extrêmement rare dans la série que plusieurs personnes soient responsables d’un crime. L’ont-ils tué ? Qu’ont-ils fait du corps ? Chaque personnage – tous des hommes, va finir par raconter, sous la pression d’un Derrick au top se moquant, avec Klein, ouvertement d’eux, l’histoire.

Le bonheur d’avoir autant d’argent, les tournées qui s’enchaînent, l’alcool pendant des heures et puis contre-attente… un accident ! Non pas le meurtre, mais prendre l’argent et cacher un corps ce sont des crimes, et là Derrick ne rigole plus : il se montrera intraitable envers eux. Erich tentera d’extraire d’eux un peu de compréhension : leur vie ennuyeuse, triste et pauvre à la cambrousse, pas de véritable d’avenir, jamais de joie possible et là tout d’un coup : tant d’argent, tant de projets, tant de Vie. Mais est-ce une raison pour ne pas signaler l’accident à la police, pour cacher son corps, pour mentir ? Non. Certes, Arno n’était pas un ange, il aurait sans doute fini en prison et d’une certaine manière, cette bande de copains à voulu rendre la justice… dans leurs propres intérêts.

Pathétique. L’interprétation est excellente.

Anecdotes :

  • Musiques : « Another brick in the wall (Part 1) ; « Hey you », « Outside the wall », « Run like hell » de Pink Floyd ; « Castillian Drums » de Dave Brubeck ; « Savor » de Santana et « Silence » de Dennis Hart.
  • En version française, Wolfgang Fierek (Jobst) est doublé par Philippe Vincent et Michael Fitz (Arno) est doublé par Julien Thomast.

  • Martin Semmelrogge (Arthur) signe ici sa quatrième et dernière apparition dans la série. On note qu’il y croise Gerd Baltus (Erich) après avoir participés tous les deux à l’épisode « Pourcentages » (saison 8, épisode 8) où ils n’avaient toutefois aucune scène commune.

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