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Saison 13Saison 15

Inspecteur Derrick

Saison 14

1. Angoisse (Mädchen in Angst)

2. La dame d'Amsterdam (Die Dame im Amsterdam)

3. Appel de nuit (Anruf in der Nacht)

4. Folie (Absoluter Wahnsinn)

5. Le cadavre du parc (Der Tote auf dem Parkbank)

6. La nuit du jaguar (Die Nacht des Jaguars)

7. Le chemin de la liberté (Ein Weg in die Freiheit)

8. Patrouille de nuit (Nachtstreife)

9. Le dernier voyage (Koldaus letzte Reise)

10. L'homme de Rome (Nur Ärger mit dem Mann aus Rom)

11. L'affaire Goos (Mordfall Goos)

 

 

1. ANGOISSE
(MÄDCHEN IN ANGST)



Date de diffusion originale : 02 janvier 1987.

Résumé :

A la sortie d’un bar, Klein surprend un homme en train de démolir une jeune femme. Il la secourt et découvre qu’elle est une prostituée et que l’homme qui la frappait est son souteneur. Celui-ci est retrouvé mort, Klein est accusé de l’avoir tuer…

Critique :

Le titre français résume parfaitement l’ambiance de cet épisode inaugurant cette quatorzième saison, sans doute l’un des plus désespérés de la série. Ce n’est pas la première fois que Klein joue au héros, à ses risques et périls mais le premier où il morfle physiquement le plus.

Derrick le comprend vite : il est amoureux de cette jeune femme, Anja (Sona MacDonald divine), prostituée et droguée, vivant dans un appartement payé par son souteneur : Belter, un homme très violent. Après avoir passé la nuit chez notre super Klein, elle s’enfuit, retrouvant Belter… qui se fera tuer dans la journée. Tout accusera l’inspecteur : trois témoins (amis de la « victime »), son arme sera retrouvée non loin. Les témoins, d’ailleurs, qui inciteront Derrick à fouiller Klein : une scène assez drôle (nous sentons bien que Fritz Wepper et Horst Tappert sont clairement amusés).

Derrick prend logiquement la suite et emploie son énergie à disculper son fidèle adjoint, alors que la jeune Anja, semble perdue sans son souteneur : sa « locataire » dit que pour elle, et comme tant d’autres, c’est « foutu », plus aucun espoir. Nous pouvons nous dire que c’est vraiment pessimiste, sauf que les inspecteurs eux, malgré leurs années de métier, ayant vu des tas d’horreurs, espèrent encore au fond d’eux : c’est possible de s’en sortir, ce n’est pas totalement fichu, non.

C’est finalement au spectateur de choisir ou non de croire à un avenir pour ces jeunes gens.

Bien entendu, Klein n’y sera pour rien, ce sera le père d’Anja qui a fait le coup (ou pas ? La dernière scène où lui et elle se serrent très fort l’un contre l’autre peut suggérer qu’en vérité, il a avoué alors que c’est elle la coupable).

Anecdotes :

  • Il s’agit du deuxième épisode sur onze qu’Horst Tappert réalise.

  • Musique: « Factory blues » d’Eberhard Shoener.
  • Sona MacDonald (Anja) signe sa première de ses sept apparitions dans la série.

  • Joachim BiBmeier (Johannes), Angela Hillebrecht (Margot), Stefan Behrens (Rotter), Claus Ringer (docteur Krohn) et Henry Van Lyck (Franz Belter) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

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2. LA DAME D'AMSTERDAM
(DIE DAME IM AMSTERDAM)

Date de diffusion originale : 30 janvier 1987.

Résumé :

Derrick reçoit un appel d’Hufland, l’un de ses anciens collègues devenu détective privé, poursuivi par plusieurs hommes. Il se fait abattre au bout du fil. Derrick va enquêter…

Critique :

Un épisode très intriguant partant d’une simple histoire de détective privé surveillant un mari volage pour s’achever au suicide d’un chercheur. Les fils de cette enquête seront très nombreux à démêler : plusieurs meurtres extrêmement brutaux (Hufland se faisant abattre à la mitraillette alors qu’il est au téléphone, plus tard son employée y passera à son tour chez elle).

Car ces deux victimes, sans le vouloir, se sont retrouvé(e)s dans une affaire qui les dépassent : engagée par madame Soest pour surveiller son époux, un éminent chercheur qui pense-t-elle le trompe avec une jeune femme. Sauf que cette dernière est en vérité une call-girl au service de truands pour séduire l’homme, lui faire baisser sa garde et obtenir un traitement contre les insectes, qui pourrait changer le monde. Derrick, Klein et Berger s’approchent tranquillement de la vérité.

Bien entendu, le pauvre docteur, totalement séduit, fou amoureux de sa prétendante, décidant de quitter sa femme pour habiter dans une belle maison, n’était absolument pas au courant que son épouse le faisait pister et encore moins des deux meurtres ! Lui, qui vit une belle histoire d’amour à la sauce hollandaise. Fort heureusement pour lui : les inspecteurs arriveront à le sauver avant que sa trouvaille ne tombe dans de mauvaises mains. Mais qui finalement préféra se tuer plutôt que cela arrive. Son suicide dont la cause est, sans doute plus encore, son cœur brisé.

Anecdotes :

  • Musique: « The lady of Amsterdam » de Martin Böttcher.
  • Ernst Jacobi (docteur Soest), Thomas Astan (docteur Helsing), Wega Jahnke (Madame Hufland) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Raimund Harmstorf (Hufland) signe sa troisième et dernière apparition dans la série après les épisodes « Cavale » (saison 2, épisode 8) et « Tandem » (saison 6, épisode 6). Gustl Halenke (Veronica Soest) elle non plus ne rempilera pas, après cinq apparitions dans la série.

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3. APPEL DE NUIT
(ANRUF IN DER NACHT)

Date de diffusion originale : 20 mars 1987.

Résumé :

Peu avant de mourir, suite à un accident de voiture, un homme se confie à un pasteur. Peu après, ce dernier est assassiné. Quelle était cette terrible confession ?

Critique :

Ce 150ème épisode est un condensé de toute la série : meurtre, prostitution, drogue. Une multitude de personnages se croisent, se connaissent à peu près tous et les vies parallèles de deux familles qui ont des façons très particulières de gérer leurs deuils. Si bien, que cas atypique, la toute dernière minute ne montre pas encore le grand méchant de l’histoire arrêté mais sur le point de l’être !

Il y a une différence, Derrick arrive et lui dit qu’il doit suivre au commissariat pour faire quelques vérifications. Ce grand méchant : c’est Paulista l’un des plus importants truands recherchés dans le monde, venu en Allemagne étendre son territoire déjà immense.

Et dire que cette histoire avait débutée par un simple accident. Cet opus peut faire penser au précédent, partant de quelque chose de très simple et banal pour arriver au final à quelque chose d’immense : cela donne un ensemble sans doute un peu surréaliste, mais les manigances des différents protagonistes, ayant à peu près tous des motivations, sont passionnantes à suivre.
Et Derrick, fin limier remonte le fil, parfois avec pugnacité, toujours avec sa volonté de retrouver les responsables de pertes humaines.

Côté interprétation, nous retrouvons avec bonheur Thomas Fritsch (Erich Bronner), ici à sa sixième apparition dans la série, que nous n’avions pas vu dans un rôle aussi consistant depuis l’épisode « Le diplomate » (saison 2, épisode 3).

Anecdotes :

  • Musiques : « La vie en rose » d’Edith Piaf interprété par Grace Jones ; « Flesh for Fantasy » de Billy Idol.

  • Outre Thomas Fritsch, Till Topf (Walter Bronner), Josef Fröhlich (Martin Bronner), Horst Sachtleben (Anton Gerres), Lotte Ledl (Madame Süskind) sont des habitué(e)s de la série.

  • Stefan Reck (Manfred Gerres) signe sa première de ses cinq apparitions dans la série.

  • Ilse Neubauer (Madame Gerres), Heike Goosman (Anna Gerres), Ingeborg Lapsien (Madame Bronner) ne reviendront pas dans la série.

  • Paul Muller (Paulista) jouait Witte dans l’épisode « Lena » (saison 6, épisode 7).

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4. FOLIE
(ABSOLUTER WAHNSINN)

Date de diffusion originale : 24 avril 1987.

Résumé :

Dagmar Engler appelle son frère en prétendant que son mari Heinz veut la tuer. Peu après, elle est assassinée mais Heinz ni les faits…

Critique :

Variante assumée de l’épisode « La morte du lac » (saison 8, épisode 10) avec de nouveau Robert Atztorn incarnant un homme tuant sa femme et pensant avoir commis le crime parfait. En effet, dans ce « Folie », son alibi en béton armée est confirmé par sa maîtresse : Susi, une jeune femme ayant un caractère très particulier.

Elle nous offrira l’une des scènes les plus drôles de toute la série : sa franchise, face à notre inspecteur et son amant, est absolument hilarante : peu de témoins voire de suspects auront eu autant de répondant à Derrick qu’elle ! Rien que lorsqu’il lui demande combien de temps Engler est resté en sa présence, elle répond : « Il n’y a aucune horloge ici ! ».

Vraiment peu coopérative, son comportement sera un peu plus ambigu, lorsque plus tard, elle soutiendra la famille de Mertens employé de la société des Engler, s’accusant du meurtre.

Derrick est persuadé qu’Heinz est le meurtrier et non Mertens mais comment le prouver ? Comment casser cet alibi ? La vérité sera finalement assez tragique : Mertens condamné, n’ayant plus que six mois à vivre, a accepté d’endosser le crime, afin qu’Heinz continue à donner de l’argent à son épouse, après son décès. Au fond, c’est la culpabilité de Susi : cette maîtresse bien plus fragile et sensible que l’on aurait pu le penser, son humanité qui lui fera trahir Heinz Engler.

L’interprétation est excellente, Robert Atzorn, impeccable (doublé en français, comme dans « La morte du lac », très bien par Bernard Tiphaine), Ingrid Steeger en Susi est déchaînée.

Anecdotes :

  • Note : l’auteur de ces lignes a visionné cet épisode dans une version amputée de dix-huit minutes.

  • C’est le troisième épisode réalisé par Horst Tappert.

  • Robert Atzorn (Heinz Engler), Horst Bollmann (Mertens), Eva Kotthaus (Madame Mertens), Jutta Kammann (Helga Schönhauser) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Reinhard Glemnitz (Rudolf Schönhauser) signe sa première de ses cinq apparitions dans la série.

  • Ingrid Steeger (Susi) avait jouée Anneliese, la victime dans « La tentation » (saison 2, épisode 7).

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5.  LE CADAVRE DU PARC
(DER TOTE AUF DEM PARKBANK)

Date de diffusion originale : 05 juin 1987.

Résumé :

Georg Lindemann, le directeur d’une agence de pub est retrouvé mort dans le parc. Les inspecteurs découvrent vite qu’il était un être absolument détestable : le nombre de suspects est considérable…

Critique :

Cet épisode fait beaucoup penser à « Une forte personnalité » (saison 7, épisode 10) où la victime était un homme imposant à la tête d’une société, ayant un caractère épouvantable le faisant détester de tous. D’ailleurs, certaines de ses répliques prononcées par ses proches sont très similaires entre les deux épisodes. Et en plus, à chaque fois, le fils est un être en apparence très réservé, qui n’hésite pas, malgré son manque de compétence, à prendre la place de son père à la tête de la société.

Sauf que dans ce « Le cadavre dans le parc », le scénario est plus poussé. Ainsi Lindemann avait une liaison avec une certaine Patricia dont il payait les frais médicaux de la mère malade.

Mais Udo, le fils aussi en pince pour Patricia, ce qui le faisait rire. Justement pourquoi Udo affirme qu’il n’ira « jamais dans la chambre » de son père ? Pourquoi a-t-il si peur de s’y rendre ?

Pour Derrick, ce n’est pas la seule question, c’est celle qu’il se pose à chaque fois, confronté à une armée de suspect(e)s : qui a la force psychologique et physique pour assassiner un homme ? Il ne faut pas forcément se fier aux apparences et ce pourquoi notre inspecteur aime passer du temps auprès de ceux et celles qu’il soupçonne. Parfois ça l’aide, d’autres fois non.

Celui qui fait un meurtrier idéal, c’est Huberti, employé de la société, faisant des recherches sur le « mieux être », la conclusion sera terrifiante : ainsi selon l’analyse de Derrick : avec ses recherches, il aura poussé madame Lindemann à tuer son mari en la persuadant de son inutilité. Qu’elle vivrait mieux sans lui. Sans doute que c’est le cas pour tout le monde mais par cela, finalement Huberti a commis un geste égoïste : car lui aussi vit mieux sans Lindemann qui l’humiliait quotidiennement.

Anecdotes :

  • Musique : « Modulation » de Frank Duval.

  • Gisela Peltzer (Madame Lindemann) avait jouée Agnès dans l’épisode « Facteur L » (s.6, ép.1).

  • Ursula Karven (Patricia) et Renate Grosser (Madame Lomer) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

  • Ulrich Matthes (Huberti) et Ricci Holt (Helga) font ici leurs premières apparitions dans la série.

  • Alwy Becker (Madame Huberti) signe ici sa quatrième et dernière apparition dans la série.

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6. LA NUIT DU JAGUAR
(DIE NACHT DES JAGUARS)

Date de diffusion originale : 19 juin 1987.

Résumé :

Gisela Trabuhr est assassinée tout près d’une cabine téléphonique. Marié à un homme très aisé qu’elle n’hésitait pas à tromper, s’aliénant logiquement sa belle-famille…

Critique :

Une galerie de personnages très étranges dans cet épisode, regard percutant contre la haute-bourgeoisie. Si la victime était une jeune femme plutôt extravertie, magnifique physiquement et n’hésitant pas à séduire juste avant sa mort son beau-père (!) : elle ne semble pas être la plus bizarre des protagonistes de cette histoire. Son mari : un homme faible, passif, victime presque semble même se ficher de l’enquête. Les beaux-parents eux sont tout l’opposé : lui (Hans Korte dans une belle performance d’acteur comme nous n’en avions pas vus depuis un certain temps), un médecin n’ayant pas la langue dans sa poche, parlant généralement à la place de son fils ; elle, une femme cassante, très froide, recevant quotidiennement la visite d’un masseur : très beau garçon, d’ailleurs.

Gisela avait une amie : Inge, très jolie (c’est Christiane Krüger, dont la première scène nous la montrant sous la douche sur fond d’une musique rendant la scène très lascive) qui parle à nos inspecteurs de sa vie sexuellement active. Dans cette scène : nous pouvons noter deux choses : qu’Inge mange un fruit de façon sensuelle tout en parlant, créant le trouble chez Derrick et Klein juge la victime en demandant sèchement : « Vous trouvez ça normal de tromper son mari sans arrêt ? » (un jugement qui est aussi clairement celui de Reinecker, le scénariste de la série).

Bien que des citations mayas servent ponctuellement l’épisode en philosophie, ce que nous retenons c’est la condamnation terrible d’une famille qui pense être noble, parfaite refusant la « débauche » d’une femme, mariée à un de ses membres. La victime en multipliant les amants avait une vie dangereuse mais se montrait, à sa manière honnête en voulant essayer peut-être de briser les règles établis dans un univers cloîtré dont elle se sentait prisonnière. Bien plus honnête que la haute-bourgeoisie qui l’a tuée.

Anecdotes:

  • Musique: « I’Il Wait for you » d’Eberhard Schoener.
  • A l’excepté d’Ursula Buchfellner (Gisela) dont c’est ici la première apparition dans la série, tous les membres du casting de cet épisode étaient déjà apparu(e)s et reviendront dans la série.

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7. LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ
(EIN WEG IN DIE FREIHEIT)

Date de diffusion originale : 03 juillet 1987.

Résumé :

Wilke est assassiné à son bureau, un peu plus tard son patron Ewald Potter est victime d’une tentative de meurtre. Derrick et Klein enquêtent…

Critique :

Soutenu par une belle musique de Günther Ress, cet épisode palpitant offrant une scène d’attaque à travers la baie vitrée d’une maison impressionnante et nous fait rencontrer une bande de musiciens amateurs dont Hans, le fils de Potter est un ami proche.

Pour sa famille, ils ne semblent être que des paumés, vivants de petits boulots, indignes de le fréquenter, « en dessous » de leur milieu. Pourtant, lui n’est vraiment pas à l’aise avec le sien : il trouve son réconfort, son échappatoire avec eux : se montrant extrêmement susceptible lorsqu’ils sont moqués (par Klein) ou sous-estimés (par sa mère).

Justement, cette bande a été viré par Ewald, le père quelques temps avant, n’appréciant guère leur style quelque peu expérimental : mobile parfait de meurtre. Pour Derrick : l’un d’entre eux a commis le crime et couvre les autres. Leur alibi : avoir joué dans une cave-studio toute la soirée, mais notre inspecteur après leur avoir demandé – dans une scène ciselée portée par un Volker Lechtenbrink très en forme – de jouer (ce qu’ils refusent, considérant cela visiblement comme une humiliation) avant de lancer un enregistrement de leurs compositions, prouvant qu’ils pouvaient faire croire qu’ils jouaient en leur absence. Pas si bête.

Mais la résolution sera tout autre bien plus classique et en même temps profonde : c’était bien Wilke qui était visée et sa sœur s’étant éprise d’un des musiciens, voulant se marier avec, mais se confrontant à son refus. Au final cet épisode aurait été une affaire de confrontations, entre plusieurs milieux et un regard sur une jeunesse qui tente de trouver une place dans ce monde. Touchant.

Anecdotes :

  • Michael Degen (Potter) fait ici sa quatrième et dernière apparition dans la série.

  • Christoph Eicchorn (Hans), Volker Lechtenbrink (Harro) et Henry van Lyck (Habecker) sont des acteurs familiers de la série.

  • Ulli Philipp (Eva) reviendra dans l’épisode « Une sorte de meurtre » (saison 15, épisode 12).

  • Claus-Peter Seifert (Ingo) était déjà apparu dans l’épisode « Appel de nuit » (épisode 3 de cette saison). Jessica Kosmalla (Hilo) reviendra, elle, dans trois autres épisodes.

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8. PATROUILLE DE NUIT
(NACHTSTREIFE)

Date de diffusion originale : 18 septembre 1987.

Résumé :

Un jeune policier se fait tuer alors qu’il devait surveiller la voiture de truands. Son coéquipier : un homme d’expérience culpabilise beaucoup et cherche absolument à coincer les responsables…

Critique :

Hans Brenner interprète très bien Hans Marx, un policier, pris entre culpabilité et devoir de justice, oscillant entre la nervosité voire la pugnacité, l’euphorie et la confusion. Un personnage complètement perdu, inconscient semble-t-il (ce que pense Klein mais Derrick refuse tout jugement), d’avoir laissé son jeune collègue à peine sorti de l’académie de police surveiller la voiture de truands. Et puis comment a-t-il pu reconnaître l’assassin au volant d’une voiture, en pleine nuit et roulant à une vive allure ? Improbable selon Derrick et le procureur.

D’autant qu’il colle notre inspecteur provoque en toute logique son agacement mais l’alibi du meurtrier : un certain de Mohl faisant preuve d’une certaine prétention couverte par son frère, sa belle-sœur et son père ayant soi-disant fêtés l’anniversaire de ce dernier, ce que Derrick ne croit pas une seconde. Finalement, notre inspecteur ne croit personne : en menant son investigation, il va devoir se fier à sa propre intuition : doit-il finalement croire son collègue ou les truands ?

Pure logique qu’entre policiers, ils se soutiennent – et c’en est presque trop évident, rendant à ce titre la conclusion trop facile – et donc, finit par le soutenir.

Ce qui fera tomber l’assassin : c’est Marianne, sa belle-sœur terrifiée par cette famille de substitution.

Nous notons, par ailleurs, deux jolies scènes : celle où Berger joue avec la petite fille de Marianne en marchant par terre jouant à cache-cache et un peu plus tard, Derrick et Marianne jouent à leur tour avec l’enfant en lui faisant un toboggan avec leurs bras : il est assez rare de voir de genre de scènes très tendres dans la série pour les signaler.

Anecdotes :

  • Musiques : « La vie en rose » d’Edith Piaf, interprété par Grace Jones et « Complicated Ladies » d’Esther Ofarim.

  • Herbert Bötticher (Walter de Mohl) jouait Dackmann dans l’épisode « Le chemin à travers bois » (premier de la série). Anton Diffring (Monsieur de Mohl) signe ici sa troisième et dernière apparition dans la série, de même qu’Hans Brenner (Hans Marx).

  • Bernd Herberger (procureur Roland) signe sa troisième (sur cinq) apparition dans la série.

  • Peter WeiB (Le jeune policier) jouera Bertram dans « Rendez-moi mon père » (saison 25, ép. 1).

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9.  LE DERNIER VOYAGE
(KOLDAUS LETZTE REISE)

Date de diffusion originale : 02 octobre 1987.

Résumé :

Martin Koldau vient de sortir de prison après y avoir passé vingt ans. Il retrouve son ancienne compagne, Franziska, qui s’est remariée entre temps. Cette dernière refuse de le voir avant d’accepter de renouer avec lui. Le lendemain, Koldau est tué…

Critique :

Peut-on renouer avec son passé et recommencer une ancienne vie, comme si les années perdues n’avaient jamais eu lieues ? C’est à ce questionnement qu’est confronté Franziska dans cet épisode au final vraiment déchirant.

Elle est serveuse, mariée depuis quinze ans avec Emil, un homme alcoolique et violent, qui passe ses journées à regarder la télé en enchaînant les cuites : subissant cette vie routinière, lorsqu’elle croise de nouveau la route de Martin, son ex-mari, sorti tout droit de prison après deux décennies pour avoir tué un homme. Elle le fuit au début : ne lui pardonnant pas de l’avoir abandonnée et dont l’impact est l’existence misérable à laquelle elle est réduite.

Mais accepte finalement de le revoir, ils discutent et s’enfuient mais Martin a repris ses vieilles habitudes : être payer pour tuer, mais elle ne veut pas le perdre une nouvelle fois : prête à recommencer leur vie, et le dissuade de refuser ce contrat. Il finit par céder, après l’avoir vue en larmes. Décidant de se rendre au rendez-vous et refusant l’argent, hélas : il se fait buter pratiquement devant les yeux de sa bien-aimée.

Pour elle, c’est une catastrophe : l’homme qu’elle a, au fond, toujours aimée, qui aurait pu de nouveau la rendre libre, est assassiné. Que faire ? Rentrer chez elle et subir les coups de son mari – à qui elle fait part dès lors d’une franchise inédite comme si avoir perdu son être aimé l’avait rendue plus forte. Perdue, elle a appelé la police sans s’identifier, avant de l’aider : elle est la seule témoin du crime et veut absolument rendre justice, à la vie qu’elle aurait pu avoir, quitte à prendre des risques (appeler la presse) et attirer l’assassin sur elle : Derrick, contrairement à Klein, refuse de la juger, comprenant presque son choix.

La dernière scène est vraiment tragique, après avoir identifié l’assassin, elle se rend sur un pont pour se suicider… avant de renoncer et visiblement de retourner à sa vie pénible.

Aucun espoir pour elle, cela aurait été trop facile, mais l’espace d’une nuit : elle a pue de nouveau vivre, un bonheur, un amour auquel elle n’avait plus eue droit depuis si longtemps. Une parenthèse de liberté, de Vie.

L’interprétation toute en nuances de Liane Hielscher et pleine de douceur de Peter Ehrlich, aux diapasons nous rend leur couple de fiction, éphémèrement retrouvé, immédiatement attachant.

Anecdotes :

  • Dans une scène, Franziska demande à Derrick s’il fume : il répond qu’il essaye vraiment d’arrêter depuis quelques années. En effet, nous avons pu remarquer que depuis plusieurs saisons, il ne fume pratiquement plus, de même que Klein et Berger, c’est du à une politique anti-tabac, afin que les jeunes téléspectateurs n’imitent pas les personnages en se mettant à fumer.

  • Dans une autre scène, Emil, le mari de Franziska regarde un dessin animé à la télé, dans la version française nous pouvons entendre que l’un des personnages est doublé par Michel Gatineau (qui prête alors déjà sa voix à Derrick) qui a modifié sa voix.

  • L’enquête ne débute qu’au bout de 26 minutes d’épisode.

  • Musique: « Black is the colour of my true love's hair » d’Esther Ofarim.
  • Cet épisode ne comporte pratiquement au casting que des visages familiers (Peter Ehrlich, Liane Hielscher, Klaus Herm, etc.), mais seul Thomas Piper ne reviendra pas dans des épisodes ultérieurs.

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10. L'HOMME DE ROME
(NUR ÄRGER MIT DEM MANN AUS ROM)

Date de diffusion originale : 30 octobre 1987.

Résumé :

Dans un restaurant, Klein pense reconnaître Dribald, le meurtrier d’un certain Wiegand, qu’il n’avait pas pu coincer quelques années auparavant.

Critique :

Un épisode mené à un rythme effréné quitte à être confus parfois. Nous y suivons l’arrivée d’un certain Dribald à l’aéroport : il est engagé pour une mystérieuse mission (visiblement un cambriolage) après des années d’exil à Rome. C’est un homme séducteur frisant l’obsession sexuelle (il trimbale dans sa mallette des magazines érotiques ce qui lui attire des regards songeurs des officiers fouillant ses sacoches à l’aéroport et de son associé Scholler ; plus tard il regardera en boucle la séquence où Rita Jakobs se fait éclater le chemisier) pensant mener paisiblement son affaire, sauf que son passé le rattrape : Klein dans une de ces séquences humoristiques avec Derrick que nous apprécions voir, persuadé qu’il est l’assassin d’un certain Wiegand, n’ayant pu le coincer des années plus tôt. Il le fait arrêter mais Dribald parvient à s’échapper de prison après avoir fait kidnapper la femme d’un gardien : un certain Jakobs.

Pour le coincer et cette fois définitivement, Derrick a une idée : le pister et le conduira, espère-t-il aux commanditaires de cette affaire, Dribald n’étant qu’un pion dans l’échiquier.

L’écriture des personnages de cet épisode est très étrange, ainsi Rita Jakobs, lorsqu’elle raconte son enlèvement et le fait qui paraît si important (car il ajoute une touche sexy à l’épisode) qu’on lui ai éclater son chemisier : elle est presque à la limite de l’euphorie, à l’opposée d’un important choc psychologique dont elle serait logiquement victime ; quant à son mari, le fameux gardien de prison, il a un rôle pivot mais bizarrement effacé. Ce qui offre un décalage quelque peu déstabilisant à l’ensemble.

Anecdotes :

  • Sieghardt Rupp (Scholler), Siegfried Rauch (Zoller) et Ursula Buchfellner (Rita) signent leurs dernières apparitions dans la série, contrairement à Hans Georg Panczak (Raimund Jakobs) et Ute Christensen (Dora).

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11.  L'AFFAIRE GOOS
(MORDFALL GOOS)

Date de diffusion originale : 27 novembre 1987.

Résumé :

Ingrid Roos, la jeune épouse de Thomas faisant partie d’une famille très aisée est victime d’une tentative de meurtre. Derrick et Klein occupés, délèguent l’affaire à leur jeune assistant…

Critique :

Un nouveau regard sur la confrontation entre deux mondes : ici, le monde aisé et celui du cirque, nettement plus humble. Pour la haute-bourgeoisie, qu’un des leurs se lie, se marie avec une femme d’un milieu inférieur au leur est une horreur : Ingrid, anciennement dresseuse de chiens est victimes de moqueries et de critiques de la famille de Thomas, qui lui, a beau la défendre corps et âme : rien n’y fait. Lorsqu’il demande à son père un financement pour créer une attraction, celui-ci répond « A quoi ça sert ? » : et bien à s’amuser ce que ne font visiblement jamais les personnes vivantes dans la haute.

Qu’Ingrid soit victime d’une tentative de meurtre pour Thomas, ce sont les membres de sa famille les responsables, eux lui renvoient la balle, son frère d’ailleurs lui dit : « C’est de ta faute ! ». Car les mondes riches et pauvres ne doivent en aucun cas être mélangés, chaque membre doit rester à sa place et ne doit pas fricoter avec un membre d’un autre monde, au risque d’être condamné.

Cette thématique est traitée assez régulièrement dans la série et aussi explicitement mais avec plus de bonheur dans le remarquable « La jeune fille en jeans » (saison 11, épisode 01), mais dans cette « affaire Goos » : c’est un engrenage : le choix de Thomas de se lier avec Ingrid entraînera beaucoup de conséquences à commencer par l’assassinat de cette dernière. Thomas, pour se venger, fera équipe avec l’ex de la jeune femme pour abattre le frère de Thomas… qui était innocent.

La dernière réplique, pleine de morale de Derrick fait écho à ses derniers mots de l’épisode « L’heure du crime » (saison 8, épisode 11) : « Vous vouliez seulement, selon votre justice, ne tirer qu’une vengeance, rien d’autre. Mais dans tout ceci : vous n’avez oublié qu’une chose, c’est que la justice : c’est la loi et aujourd’hui, aucun d’entre nous ne peut rien y faire. ».

L’interprétation menée par Martin Benrath (déjà excellent dans « Paix intérieure » saison 10, épisode 7) est de très grande qualité.

Anecdotes :

  • Le meurtre n’a lieu qu’à la vingt-cinquième minute de l’épisode.

  • Pendant la première partie de l’épisode, ce n’est ni Derrick, ni Klein qui mènent l’enquête mais leur assistant : un jeune policier dynamique mais un peu tête en l’air. Le manque d’intérêt des inspecteurs pour la tentative de meurtre aura de lourds impacts.

  • Lorsque Derrick est appelé sur les lieux du meurtre, il est pleinement concentré dans le visionnage d’un match de foot. C’est la première fois de la série qu’il semble s’intéresser à ce sport. Un peu plus tard, sur les lieux du crime, alors qu’il croise des officiers écoutant le match à la radio, il leur demande comment le match avance.

  • Il s’agit de l’adaptation par Reinecker de son propre roman sorti en 1978 : « Die Wahrheit im Mordfall Goos ». 

  • Musique : « Symphonie Nr. 17G-Dur 1. Satz Allegro » de Mozart interprété par le Philharmonique de Berlin. 

  • Will Danin (Bruno Viebach) et Philippe Moog (l’assistant de Derrick) font leurs premières apparitions dans la série. Ils reviendront respectivement à neuf et quinze reprises.

  • Irene Clarin (Ingrid Goos), Martin Benrath (Thomas Goos), Robert Atzorn (Gregor Goos), Liane Hielscher (Elena), Béatrice Richter (Linda), Wega Jahnke (Madame Messner) ont déjà joué(e)s et reviendront dans la série.

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