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 saison 4Présentation

200 dollars plus les frais 

Saison 1


PILOTE « 200 DOLLARS PLUS LES FRAIS »
(BACKLASH FOR THE HUNTER)

Scénario : Stephen J. Cannell, d’après une histoire de John Thomas James (Roy Huggins).

Réalisation : Richard T. Heffron

Résumé :

Le détective privé Jerry Grimes assassine un clochard, Harry Butler. Sa fille, qui est fauchée, veut engager Jim Rockford et lui fait un chèque en bois.

Critique :

Ce qui surprend d’emblée, c’est la présence du père du héros, incarné par Robert Donley, qui ressemble à un clochard. James Garner lui-même n’est pas très glamour. Il n’est ni un antihéros façon Peter Falk et William Conrad, en vogue à l’époque, ni un monsieur muscles. On sent que son personnage n’est pas très courageux.

Il est cependant séducteur, à des lieues d’un George Peppard/Banacek, sans la force virile d’un Mike Connors/Mannix. On ressent la volonté post défaite du Vietnam de montrer un héros pas trop macho. Lorsque Sara Butler (Lindsay Wagner) drogue Jerry, Jim dit qu’il ne tient pas à ce qu’il réveille trop vite car il tient à la vie !

L’histoire est fort bien construite, même si au début, on ne voit pas trop où le scénariste veut en venir. Lindsay Wagner, dans ce pilote, est une aide précieuse, et la multiplicité de leurs scènes communes nous permet de nous familiariser avec le personnage de Jim Rockford.

Les allées et venues incessantes entre Los Angeles (Malibu) et Las Vegas nous déroutent un peu. Pour vaincre ses adversaires, Jim use de ruses comme jeter du savon parterre pour les faire chuter.

En veuve milliardaire, Nita Talbot n’est pas toujours à la hauteur. Elle taxe Jim lorsqu’elle le voit de camionneur dans un costume du dimanche. Son point fort ne sera donc pas les déguisements, puisqu’il voulait se faire passer pour doyen d’université.

William Smith (Jerry) est un adversaire à la hauteur. L’humour n’est pas absent. Lorsque Sara Butler/Lindsay Wagner joue les entraîneuses, afin d’attirer Jerry dans un piège, et reproche à Jim d’avoir manqué de se faire violer, il s’en tire par une pirouette.

Le spectacle se regarde sans déplaisir, on est loin de la violence et du sang des séries réalistes d’aujourd’hui. Le happy end est quasi obligatoire.

Cette série méritait sa chance dans la France des années 70 quelque part en « Mannix », « Cannon » et « Banacek » parmi les séries de détectives.

Lorsque Jim demande à Sara de revêtir une tenue sexy, on aurait aimé quelque chose de plus suggestif, la belle ne s’est pas décarcassée.

Loin du Falconetti redoutable qui tuera les deux frères Jordache dans « Le riche et la pauvre » et sa suite, William Smith n’est pas terrifiant. Son personnage de Jerry est facile à duper et neutraliser.

On ne crie pas au génie, mais c’est une série agréable, sans prétention, et l’on a envie de voir d’autres enquêtes de ce détective pas trop porté sur la violence.

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Anecdotes : 

  • Lindsay Wagner (1949-) est à l’époque une inconnue.  Mais la gloire est proche en 1974. Elle va jouer le personnage de Jaime Sommers dans dix épisodes de « L’homme qui valait trois milliards », avant de connaître la gloire, toujours avec ce personnage, dans sa série, « Super Jaimie ».

  • William Smith (1933-) est lui aussi aux portes de la gloire, qu’il connaîtra en 1976 avec le personnage de Falconetti dans « Le Riche et le Pauvre », l’un des pires méchants de l’histoire de la télé américaine, qui reviendra dans la suite, « Les héritiers ».  Pourtant, en 1979, c’est du côté du bien qu’il revient en remplaçant James Mc Arthur/Danny dans « Hawaii Police d’état » pour la saison 12, dans le rôle de Kimo.

  • Nita Talbot (1930-) fut une invitée régulière de « Alfred Hitchcock présente ». Elle a été ensuite essentiellement une vedette invitée de séries comme « Le Virginien »,  « Les Incorruptibles », « Le fugitif », « Mannix », « Bonanza »,  « Un shérif à New York », « Columbo », « Sergent Anderson », « Hawaii police d’état », « Drôles de dames », « Les deux font la paire », « Remington Steele », « La croisière s’amuse »,  « Matt Houston », « L’île fantastique ». Elle a arrêté sa carrière en 1996.

  • Richard T. Heffron (1930-2007), le réalisateur du pilote, a signé la suite de « Mondwest » de Michael Crichton avec Yul Brynner : « Les rescapés du futur » en 1976.

  • Roy Huggins (1914-2002) est le créateur-producteur de deux grandes séries américaines : « Le Fugitif » et « Match contre la vie » avec Ben Gazzara.

  • Le directeur de la photo est Lamar Boren (1917-1986) qui assurait les prises de vue sous-marines dans le James Bond « On ne vit que deux fois ».

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1. L’AFFAIRE KIRKOFF
(THE KIRKOFF CASE)



 

 

 

 

Scénario : Stephen J. Cannell, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Lou Antonio.

Résumé :

Jim Rockford enquête sur l’assassinat d’un couple, les Kirkoff. La police pense que le tueur est leur fils, Larry, qui a engagé Jim. Ses investigations débutent auprès de Travis, l’amant de Mme Kirkoff.

Critique :

John Garner peaufine son personnage de détective fauché,  maladroit et pas très courageux. Mais il en fait un peu trop. Le ton des enquêtes est très léger, et l’on se croirait parfois dans une production Aaron Spelling comme « Drôles de dames ». L’intrigue est souvent reléguée au second plan au profit de bons mots et de situations cocasses. Ce premier épisode, qualitativement, se situe très en dessous du pilote. Notons que certaines scènes, celles où Jim se fait corriger, sont vite répétitives. Pas moins de trois fois dans ce seul épisode.

L’argent est souvent évoqué dans l’épisode, par exemple, Jim n’a pas les moyens d’inviter Tawnia Baker, une chasseuse de mari millionnaire, au restaurant, et tous deux se retrouvent avec un hamburger dans un fast food. Ses tarifs sont négociables et il les marchande souvent.

Nous sommes donc très loin de séries « sérieuses » et plus violentes comme « Mannix » et « Cannon », le ton rappelant parfois  le futur « Magnum » (production de Donald Bellisario). Si l’on se réfère aux œuvres de Stephen J. Cannell, on peut trouver quelques convergences avec « L’agence tous risques » pour l’aspect humoristique, par contre on est très loin d’autres comme « Rick Hunter, inspecteur choc », « Un flic dans la mafia » et « Têtes brûlées ».

Les vedettes invitées parviennent à exister car John Garner leur laisse de la place. Ici, Julie Sommars a la part belle, comme Lindsay Wagner dans le pilote, en revanche, mais c’est le script qui est en cause, James Woods se contente de faire de régulières apparitions.

« L’affaire Kirkoff » donne envie de voir d’autres épisodes, mais on sait que l’on ne se trouve pas devant un monument télévisuel. Si l’on comprend que l’ambition est juste de distraire avec une série sans prétention, on prend un certain plaisir à suivre « 200 dollars plus les frais ».

Anecdotes : 

  • Julie Sommars (1942-) était Grace, la belle-sœur de David Vincent dans l’épisode des « Envahisseurs » : « Le mur de cristal ».

  • James Woods (1940) a joué au cinéma dans « Videodrome », « Casino », « Il était une fois en Amérique ». Il a repris le rôle de Richard Widmark au petit écran dans « Coma » (2012) d’après le roman de Robin Cook, son personnage restituant le nom du docteur  Howard Stark qui était devenu en 1978 le docteur George A. Harris.

  • Le père du héros, Joseph Rocky Rockford,  joué dans le pilote par Robert Donley, est désormais interprété par Noah Beery Jr (1913-1994).

  • Jim Rockford pêche à la truite… dans l’océan !

  • Sans armes, il sert cette-fois d’une pelle.

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2. LA TERRE QUI BAIGNAIT DANS LE SANG
(THE DARK AND BLOODY GROUND)

Scénario : Juanita Bartlett, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Michael Schultz

Résumé :

Ann et Kevin Calhoun se disputent. Peu après, le mari meurt dans l’incendie du motel où ils séjournaient. Ann a été condamnée pour le meurtre de Kevin. L’avocate Betty Davenport supplie Jim Rockford de rouvrir le dossier.

Critique :

Episode plein de rebondissements : Jim en Arizona est poursuivi par un camion (la séquence est un peu trop longue cependant pour un épisode de 48 minutes), puis il échappe, avec  Betty à une autre tentative d’assassinat : on lui sabote les freins de son véhicule. Nous avons vers la fin droit à une troisième poursuite en voiture.

Plus sérieux que les précédents opus, cet épisode nous propose davantage de suspense que d’humour. Gretchen Corbett en Betty est plus une partenaire détective qu’une avocate. On multiplie ici les décors différents : champ de courses hippique, désert de l’Arizona…

L’intrigue est fouillée et nous propose un vrai mystère. Le scénario parle des droits d’un roman qu’une compagnie cinématographique a perdu. En fait, c’est la personnalité de l’auteur du livre qui est la clef de l’énigme.

Notons que cette-fois, Jim ne se fait molester par personne, contrairement aux deux premiers opus.

Parfois, on a le sentiment que les scènes d’action sont un peu collées artificiellement à l’intrigue, mais la série ne se prend pas au sérieux. Malgré des morts violentes et des accidents, le ton reste dans la légereté.

Anecdotes : 

  • Gretchen Corbett (1945-) a joué dans « Columbo », « Banacek », « Kojak », « L’homme de fer », « Hawaii Police d’état » avant de devenir un personnage récurrent de cette série.

  • Linden Chiles (1933-2013) jouait un personnage régulier, celui de l’agent d’assurances d’Henry De Witt dans la saison 2 de « Banacek ». On l’a vu aussi deux fois dans « Les envahisseurs ».

  • Patricia Smith (1930-2011) a joué dans « Alfred Hitchcock présente », « Les envahisseurs », « Cannon ». C’est une familière des séries des années 60-70.

  • Nancy Malone (1935-2014) a notamment été la vedette d’un double épisode de « Hawaii Police d’état » de la saison 1 : « La preuve vivante ».

  • La scène où Jim est poursuivi en voiture par un camion évoque « Duel » de Steven Spielberg.

  • Jim Rockford a été jadis l’amant de Betty Davenport. Nous l’apprenons incidemment lors d’un dialogue en voiture

  • Le père de Jim regrette qu’il ne soit pas devenu camionneur.

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3. AFFAIRE CLASSÉE
(THE CASE IS CLOSED)

Scénario : Stephen J. Cannell, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Bernard Kowalski.

Résumé :

Warner Jameson veut écarter Mark Chalmers, le prétendant de sa fille Susan.  Il envoie Jim à New York enquêter. Sur place, il est confronté à des policiers hostiles et des gangsters. Puis de retour à Los Angeles, le FBI le délivre alors qu’il est kidnappé. Jameson lui retire l’affaire.

Critique :

Au fil des épisodes, l’idée qu’il ne faut pas prendre au sérieux la série se conforte. Rarement, un héros détective s’est montré aussi nonchalant et looser. On se demande même comment il peut continuer à exercer ce métier et à trouver des clients.

A la fin de sa vie, Joseph Cotten jouait dans des séries télé , en dehors de celle-ci, « L’île fantastique » et « La croisière s’amuse » qui sont un peu dans le ton comédie qui est présent ici.

Le scénario ici ne manque pas de rebondissements, mais s’étire en longueur. Pour un épisode de 90 minutes, c’est plutôt gênant. On a vraiment le sentiment que les scénaristes n’ont pas fait beaucoup d’effort pour se creuser les méninges. Du coup, ce sont un peu les mêmes situations qui se répètent.

La fin semble assez bâclée. Quant à Sharon Gless, elle ne parvient jamais à s’imposer dans le rôle de la fille de Jameson.

Anecdotes : 

  • Joseph Cotten (1905-1994) est célèbre pour « L’ombre d’un doute » d’Alfred Hitchcock.

  • Sharon Gless (1943-) est la vedette de la série « Cagney et Lacey ».

  • Le père de Jim lui dit qu’il ferait mieux de laisser tomber ce métier.

  • Lorsque le lieutenant Larry Pierson, de la police de New York, se renseigne sur Jim, on lui dit que c’est une « poisse ».

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4. CIAO, PRENTISS CARR
(EXIT PRENTISS CARR)

 

Scénario : Juanita Bartlett, d’après une histoire de James Thomas James.

Réalisation :  Alex Grasshoff.

Résumé :

Jim Rockford est engagé par Janet Carr, une ex petite amie, qui est inquiète pour son mari Prentiss. Or ce dernier se serait suicidé dans la petite ville de Bay City.

Critique :

On passe du léger au sérieux. C’est à sa cette dernière catégorie qu’appartient cet opus. Cela réussit mieux à la série. On est plus proche cette-fois de « Cannon » que de « Drôles de dames ». Le réalisateur nous propose de très beaux décors (court de tennis, clinique privée, jetée sur la mer). Mais malgré un bon directeur de la photo, le scénario perd un peu d’intérêt vers la fin. Ce qui est dommage car l’épisode était sur la voie d’une réussite.

Corinne Camacho n’a pas de présence à l’écran. Difficile de juger Roberta Collins, la maître-chanteuse Nancy dont les scènes sont trop brèves.

On a l’impression que la production, durant cette saison 1, se cherche entre comédie et policier.

Anecdotes : 

  • Corinne Camacho (1941-2010) a fait beaucoup de séries TV en guest star. Elle fut déjà la partenaire de James Garner au cinéma dans « La valse des truands », une aventure de Philip Marlowe, héros de Raymond Chandler.

  • Stephen McNally (1911-1994) a joué avec James Stewart dans « Winchester 73 », mais il a fait l’essentiel de sa carrière à la télévision.

  • Roberta Collins (1944-2008) est une actrice de cinéma (« La course à la mort de l’an 2000 », « Un justicier dans la ville 2 »).

  • Jim a eu jadis une liaison avec Janet Carr.

  • Le passé judiciaire de Jim est évoqué, ce qui n’était pas le cas depuis plusieurs épisodes.

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5. A LA POURSUITE DE CAROL THORNE
(IN PURSUIT OF CAROL THORNE)

Scénario : Stephen J. Cannell, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Charles S. Dubin.

Résumé :

Carol Thorne sort de prison après avoir purgé une peine de trois ans. Jim Rockford a été engagé par son soi-disant père. En fait, il s’agit de retrouver un magot volé.

Critique :

Soleil californien, jolies filles, style blondes écervelées, rien à voir avec la vision réaliste des femmes dans les séries policières des années 2000. James Garner assume un personnage somme toute assez balourd. Au fil des épisodes se dessine une série de détectives non violente qui ne se prend pas au sérieux.

Au passage, Jim nous donne une belle technique de drague : faire semblant d’avoir perdu son portefeuille lorsqu’une jolie fille déjeune au restaurant, en s’arrangeant pour que la belle le trouve et lui offrir ensuite de lui payer son repas en récompense.

Le gros intérêt de l’épisode, c’est la belle Lynette Mettey, que l’on aurait aimé revoir plus souvent. Le scénario est mince comme une feuille de papier à cigarettes. Les rebondissements sont prévisibles, et le téléspectateur qui les devine n’est jamais déçu. Nous sommes ici dans une série typiquement 70’s, époque insouciante.

James Garner ne semble pas se prendre très au sérieux. Il se fait passer au début pour un bookmaker, mais en détective n’est guère plus convaincant. Son jeu ne montre pas d’efforts particuliers. Stephen J. Cannell n’a pas forcé le trait, côté dramatique, sur le passé judiciaire de son héros.

Le père, que Jim appelle « Rocky », est là pour jouer les utilités et passer les plats, et le personnage manque totalement d’épaisseur. La série reflète son époque de production, 1974 : insouciance, insouciance et insouciante !

Anecdotes : 

  • Lynette Mettey (1943-) est une actrice de télévision qui a arrêté sa carrière en 1989. On l’a vu en invitée dans « Columbo », « L’homme de fer », « Hawaii Police d’état », « Simon et Simon », « Cannon » et « Kojak »

  • Robert Symonds (1926-2007) a joué dans « L’exorciste », « Arrête-moi si tu peux », et a tenu un rôle régulier dans « Dynastie ».

  • Bill Fletcher (1922-) dès qu’on le voit évoque « Les envahisseurs », et il a en fait  joué dans l’épisode «Le condamné. C’est un habitué des séries des années 60-70 « Le Virginien », « Opération vol », « L’homme de fer », « Kung fu », « Cannon », « L’homme qui valait trois milliards », « Super Jaimie », « Drôles de dames », « L’homme qui tombe à pic ».

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6. LE PHOTOGRAPHE AMOUREUX
(SAY GOODBYE TO JENNIFER)

Scénario : Juanita Bartlett et Rudolph Borchert, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Jackie Cooper.

Résumé :

John Micelli, dit « Mitch », photographe,  engage Jim pour retrouver Jennifer Ryber, officiellement morte dans un incendie. Il lui demande pour continuer à la rechercher de se rendre à Seattle. Jennifer avait partie liée avec la mafia. Elle a vu un chef de l’organisation,  Carl Barrell, tuer un certain Ricky Brown.

Critique :

Les relations de Jim avec son père s’avèrent de plus en plus superficielles. Le jeu des comédiens ne  s’y prête à aucun moment. Comme dans toutes les séries de « pure distraction », on fait fi ici de toute crédibilité.

Ce postulat admis, et le critique ne cherchant pas à retrouver des intrigues  dramatiques pareilles à celles de « Hawaii Police d’état » ou « Cannon », trouve un certain plaisir à cette ambiance légère. Face à un Mike Hammer ou un Joe Mannix, Jim Rockford ne fait pas illusion comme « privé ».

La mort du client de Jim par exemple, qui devrait être un moment tragique, est à peine esquissée. « 200 dollars plus les frais » et son ton de comédie s’accommode mal des morts violentes.

Il devient vite évident que la jolie fille de l’épisode, Jennifer (Pamela Hensley) n’aura pas grand-chose à défendre. Dans un épisode de 48 minutes, elle apparaît à la… 36e minute.

On a le sentiment que Stephen J. Cannell nous offre ici le minimum syndical. Peu de beaux décors, une intrigue minimaliste, des ressorts dramatiques peu fouillés. Vers la fin, le réalisateur tente de donner un peu de véracité et de tragédie, mais c’est bien trop tard. Et puis le mélange entre une histoire superficielle et des sentiments profonds datant de la guerre de Corée est un pari impossible.

Anecdotes : 

  • Pamela Hensley (1950-) a trouvé la gloire avec la série « Matt Houston » qui fut en même temps le chant du cygne de sa carrière. Elle s’est mariée avec le producteur télé E. Duke Vincent et a quitté le métier.

  • Hector Helizondo (1936-) qui tourne toujours a joué dans « Pretty Woman », « Just married ou presque ».

  • Katherine Woodville (1938-2013) qui incarne le personnage de Marilyn Ray fut l’épouse de Patrick Macnee.

  • Il a fait allusion ici au passé de Jim de vétéran de la guerre de Corée. Il faisait partie du 5e régiment de combat.

  • L’épisode se passe durant les fêtes de Noël.

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7. RIEN NE VA PLUS, LES JEUX SONT FAUX
(THE DEXTER CRISIS)

Scénario : Gloryette Clark.

Réalisation : Alex Grasshoff.

Résumé :

Susan Parsons a disparu et la police s’en désintéresse. Le client de Jim, Charles Dexter, lui demande de la retrouver. C’est sa maîtresse.

Critique :

Deux filles mignonnes dans cet opus. Louise, meilleure amie de Susan, veut mener l’enquête avec Jim. Elle commence d’ailleurs l’aventure toute seule.

On passe très vite de Malibu à Las Vegas. Cependant, on a le sentiment que tout est tourné aux studios Universal et que pour les séquences d’extérieurs, nous avons droit à des stock-shots. Mais le téléspectateur de 1974 était plus naïf qu’aujourd’hui pour ce genre de choses.

On retrouve trop vite la piste de Susan, qu’il semble séduire très vite, mais il se trompe. L’intrigue cette-fois tient la route. Pour un « privé », mais on commence à s’y faire, Jim fait vraiment amateur.

Notons que la musique est exaspérante (harmonica et cordes)  dans cette série, ce qui est de plus en plus évident au fil des épisodes, car elle sert de fond sonore inutilement dans des scènes qui ne le requièrent pas. Lee Purcell  dans le rôle de Susan joue fort bien en plus d’être jolie. L’enquête à rebondissements est savamment mise ne place.

En employeur de Jim, Tim O’Connor s’en sort très bien. Son personnage de Dexter est tout en demi-teinte, et l’on ne sait jamais s’il est sincère ou non. L’épisode aurait mérité quatre étoiles si une petite baisse de forme ne se fait ressentir en fin d’épisode au niveau du scénario. On passe quand même un bon moment.

Anecdotes : 

  • Lee Purcell (1947-) a joué deux fois le même rôle dans « Hawaii Police d’état », participé à des séries comme « Cannon » (3 épisodes) et tourne toujours. Elle a fait beaucoup de cinéma (« Mister Majestyk »).

  • Linda Kelsey (1946-) ne tourne plus depuis 2010. Plutôt actrice de télévision, on l’a vue dans « Starsky et Hutch », « Les rues de San Francisco », « Urgences », « Arabesques ».

  • Tim O’ Connor (1927-) fut l’une des vedettes de la série « Peyton Place ».

  • Ron Soble (1932-2002) est un habitué des western (« 100 dollars pour un shérif », « Joe Kidd »), on l’a vu aussi dans « Le kid de Cincinnati » et « Papillon ».

  • Le père de Jim n’apparaît pas dans l’épisode.

  • Jim est un expert en jeu de roulette.

  • Jim se fait mal lorsqu’il donne un coup de poing !

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8. L’ALIBI DE CHARLIE
(CHARLIE HARRIS AT LARGE)

Scénario : Zekial Marko, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Russ Mayberry.

Résumé :

Charlie Harris, ami de Jim, est accusé d’avoir tué son épouse Pauline, un peu plus âgée que lui et … riche. Son alibi est une femme, Cassandra. Charlie, qui se dit innocent, est en fuite. 

Critique : 

Au bout de huit épisodes plus le pilote, on connaît maintenant bien l’univers familier de Jim Rockford. Il travaille d’habitude sur les affaires classées, mais agit ici par amitié envers un ancien codétenu. Mais pour accepter l’affaire, il demande… 30 000 dollars.

L’épisode commence de façon très dramatique, on est loin de la légèreté de certains scripts. En avocat Betty Davenport, Gretchen Corbett prend ses marques dans la série.

Cassandra, c’est Diana Muldaur, qui joue une femme de la haute bourgeoisie maîtresse de Charlie. Elle est son seul alibi. Elle s’appelle Linda Bannister et est une femme mariée. Avec un homme qui connaît ses infidélités et les accepte tant qu’il n’y a pas de scandale. Diana Muldaur, au look trop sage et trop mûr avant l’âge, n’est pas crédible en maîtresse sulfureuse.

Pour la première fois depuis le pilote, Jim Rockford se comporte en voyou : jouant double jeu, il travaille à la fois pour la police, pour son ami Dennis Becker (Joe Santos) qui est dans tous les épisodes bien qu’il ait accepté l’enquête dans la perspective de récolter une grosse récompense de Charlie.

L’épisode est en rupture de ton totale avec les précédents épisodes : on passe en gros de l’univers de « Drôles de dames » à celui de « Mike Hammer ». Si cela avait été le cas dès le premier épisode, on aurait admis le changement. Le téléspectateur est donc totalement dérouté et a le sentiment d’être dans une autre série.

Anecdotes : 

  • Tony Musante (1936-2013) est célèbre pour avoir été avec Florinda Bolkan le héros de « L’adieu à Venise » (1970) d’Enrico Maria Salerno.

  • Seconde apparition de Gretchen Corbett après « La terre qui baignait dans le sang ».

  • Diana Muldaur (1938-) fut la vedette avec Gary Collins de la série « Vivre libre ». Elle a joué dans deux des épisodes les plus connus de « Hawaii police d’état » : « Souvenirs au présent » et « Course contre la mort », ainsi que dans celui des « Envahisseurs » : « Mission de vie ». Elle fut la partenaire de John Wayne dans « Un silencieux au bout du canon » et Marg dans l’étonnant téléfilm de science-fiction « Planète Terre » (1974) vu en France en 1976 dans lequel, au 22e siècle, les femmes dominaient le monde et les hommes étaient des esclaves.

  • David Spielberg (1939-) est surtout connu pour « Christine » de John Carpenter (1983).

  • Ce fut le dernier rôle de Warren Anderson (1911-1976), mort prématurément à 65 ans. On le connaît pour « Ouragan sur le Caine ».

  • Le ton de l’épisode est plus dramatique que d’habitude, sans humour.

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9. LA COMTESSE
(THE COUNTESS)

Scénario : Stephen J. Cannell, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Russ Mayberry.

Résumé :

Une comtesse, Deborah Ryder, victime du chantage de la part d’un certain Carl Brego, fait appel à Jim Rockford. Elle a été la maîtresse d’un gangster de Chicago. Libérée sur parole, elle s’est enfuie en Europe et a changé d’identité, a épousé un comte. Mais un jour, Carl la retrouve par hasard.

Critique :

Jim Rockford est présenté comme quelqu’un de toujours aussi paumé et minable pour un détective. Le fait qu’il est fait de la prison, même s’il a été innocenté, le poursuit, et il est ici piégé et arrêté pour meurtre. Notons que l’on reste dans la tonalité dramatique de l’opus précédent. Mais cette-fois ci, le scénario est mieux écrit. Tom Atkins est brillant en policier obtus, Diel, et ajoute une crédibilité qui fait du script un socle solide.

Stephen J. Cannell semble avoir changé son fusil d’épaule en voulant faire une série plus sérieuse. Sans doute, les effets trop comiques ajoutés au personnage de privé « faible » chargeaient la mule. En mettant un peu de drame dans la série, on arrive à un équilibre. Même s’il n’a pas la force physique d’un Mannix, on commence à prendre Jim Rockford plus au sérieux.

La regrettée Susan Strasberg est l’atout de l’épisode, jouant un personnage énigmatique de comtesse victime d’un passé trouble et d’un chantage. Dennis Becker (Joe Santos) est un faux ami de Jim et travaille pour le lieutenant Diel, voulant le piéger, persuadé qu’il a commis un meurtre. Mais Jim s’en rend compte à temps.

Les décors sont moins beaux que lors des premiers opus. Le réalisateur mise ici davantage sur l’histoire et les personnages plutôt que sur l’aspect jolies filles et soleil.

Bien parti, l’épisode traîne un peu en longueur. En VF, Harold J. Stone est doté d’un accent ridicule. Cela fait perdre tous ses effets au personnage.

Art Lund en mari de la comtesse n’est pas très crédible et nuit à l’intrigue. Quelques belles séquences de cascade permettent de faire passer le temps, mais l’opus, auquel on aurait donné quatre étoiles au départ en perd deux en route. On regrette que l’épisode se termine par de la philosophie et psychanalyse de comptoir. Dommage.

Anecdotes : 

  • Susan Strasberg (1938-1999) est la fille de Lee Strasberg, le créateur de l’actor’s studio. On l’a vue dans « Les envahisseurs : équation danger », mais aussi comme l’une des premières partenaires de Michael Douglas dans le téléfilm de la série CBS Playhouse « The Experiment » (1969) de Robert Butler.

  • 3e apparition de Gretchen Corbett en avocate Betty Davenport.

  • Harold J. Stone (1913-2005) est célèbre pour un film de et avec Jerry Lewis : « Jerry la grande gueule » (« The big mouth ») de 1967.

  • Tom Atkins (1935-) était le policier Sullivan dans la série « Serpico » avec David Birney en 1977. On l’a vu dans « Fog » de John Carpenter (1980).

  • Dick Gauthier (1931-) a joué au cinéma dans « Touche pas à mon gazon » (1977) et « Get Smart, again » (1989).

  • Le père de Jim est absent de l’épisode.

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10. CHERCHEZ, VOUS TROUVEREZ
(FIND ME IF YOU CAN)

 

 

Scénario : Juanita Bartlett, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Lawrence Doheny

Résumé :

Florence Baker vient trouver Jim Rockford afin de savoir s’il est capable de la retrouver. Elle va disparaître et veut savoir si l’on parvient à la trouver !

Critique :

Avec le policier Dennis Becker, Jim pratique l’amitié vache. Parfois complices, parfois ennemis, on cerne mal ce lien, où l’un est parfois prêt à trahir l’autre au profit de son chef. On retrouve ici la belle Joan Van Ark, dont le vrai nom dans l’histoire est Barbara Kelbaker, après s’être présentée comme Florence Baker, dans le rôle d’un personnage assez complexe.

L’histoire nous entraîne à Denver, au Colorado (mais tout est en fait tourné aux studios Universal). D’ailleurs, Jim se contente d’y faire deux allers et retours.

Cannell et Huggins continuent une évolution (définitive ?) vers une série « sérieuse » conservant seulement le fait que Rockford soit un homme trop faible pour être détective privé. A chaque épisode, il se prend une rossée. Le fait de ne pas détenir d’arme, et de savoir se battre modérément, ne l’avantage pas. Cette évolution vers un ton plus dramatique s’avère une réussite.

Paul Michael Glaser ici du mauvais côté de la barrière est convaincant, un an avant le tournage de « Starsky et Hutch ». Curieusement, mais cela tient de sa coiffure, il est assez différent physiquement que lorsqu’on le voit dans sa série. Il est de loin le comédien qui joue le mieux ici. James Garner doit interpréter un personnage trop superficiel, et cela se ressent. Quant à la belle de l’épisode, Joan Van Ark, on doit constater malheureusement qu’elle joue les plantes vertes. Elle a l’air parfois de se demander ce qu’elle fait là, et c’est bien dommage car elle est très jolie.

Ce qui est vraiment peu plausible, dans une intrigue parlant de la mafia, est que la belle fugitive, témoin du meurtre croit sérieusement trouver un protecteur en la personne de Jim Rockford, très loin de faire le poids. Si l’on passe sur cette invraisemblance, on prend du plaisir à regarder l’épisode. La réalisation est assez soignée. Les créateurs ont  voulu faire preuve d’originalité avec un privé antihéros lâche et peu costaud. A l’époque, les privés étaient légion à la télévision américaine, on ne va donc pas leur en vouloir d’avoir cherché un peu d’ambition artistique et d’innovation. Les histoires sont cependant sitôt vues sitôt oubliées. Il manque ce petit quelque chose qui les rendraient plus attachantes et inoubliables. Quiconque est habitué à « Kojak » ou aux « Rues de San Francisco » et même « Cannon » a le sentiment de voir un produit de qualité inférieure. Il faut voir cette série comme un pur moment de détente sans aucune prétention. On constate qu’au bout de dix épisodes, « 200 dollars plus les frais » se cherche encore et que les repères ne sont pas tout à fait établis.

Le cahier des charges met à chaque fois au tableau une cascade en voiture, une situation désespérée dont Jim va se tirer de façon improbable, et encore un peu d’humour mais bien moins qu’au début de la saison.

Les échanges entre Jim et Ralph Correll le mafieux (Paul Michael Glaser) ont ceci de curieux que les deux protagonistes se parlent comme s’ils se connaissaient depuis longtemps, bien que le gangster soit à juste titre peu impressionné par le privé. Correll semble se mettre au niveau de son interlocuteur, alors qu’il est bien plus malin que le héros. Mais bien entendu, comme toujours dans ce genre de séries, le bien triomphe du mal.

Trois étoiles quand même car on passe un bon moment, ce qui ne fut pas le cas à chaque fois jusqu’ici.

Anecdotes : 

  • Joan Van Ark (1943-) est la vedette de la série « Côte Ouest ».

  • Paul Michael Glaser est l’inoubliable Dave Starsky de « Starsky et Hutch ».

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11. ADIEU AURA LEE
(AURA LEE, FAREWELL)

  

Scénario : Edward J. Lasko, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Jackie Cooper.

Résumé :

Le sénateur Evan Murdock prend une autostoppeuse, Aura Lee Benton. En chemin, il a un accident et renverse un piéton. Il laisse sur le bord de la route Aura Lee que l’on retrouve morte chez elle d’une overdose. Sara Butler, qui fut la première cliente de Jim, l’engage pour trouver le responsable de sa mort, car la défunte travaillait pour elle. Sara met en doute la thèse officielle.

Critique :

Quel plaisir de retrouver Lindsay Wagner ! Toutefois, par rapport au pilote, elle intervient ici dans un contexte plus dramatique emprunté par la série. Cela permet de mesurer l’évolution de la saison 1. Il est ici question d’un sénateur, du meurtre d’une jeune femme, de chantage. Un univers très noir sans plus aucun humour.

Lindsay Wagner est d’ailleurs plus à l’aise dans ce registre dramatique. On sent qu’elle a un vrai rôle à défendre. James Garner prend ses marques d’épisodes en épisodes peaufinant son personnage de privé un peu amateur devenant cette-fois féroce. Les touches d’humour se font de plus en plus discrètes alors qu’elles étaient légion dans le pilote. Le scénario qui évoque un complot politique et un chantage mortel ne s’y prête pas.

Même les scènes d’action sont devenues plus réalistes, avec  le tueur à moto. La violence est moins feutrée. Pour la première fois depuis le début, James Garner/Jim joue une scène où il provoque la mort d’un homme (ou pas loin), faisant chuter un motocycliste d’une falaise. Il le fait avec un sérieux impeccable.

Tragique du début à la fin, cet épisode est une réussite totale.  On le doit à un bon scénario bien servi par les interprètes, Lindsay Wagner, Robert Webber en politicien acculé et  Greg Mullavey en tueur. L’enquête aurait pu être menée par Mike Stone, Théo Kojak ou Mc Garrett. On est effectivement plus dans le police procedural que dans l’histoire de détective.

L e téléspectateur ne voit pas le temps passer et se trouve surpris d’être déjà à la fin, ce qui est bon signe.  Jackie Cooper qui avait raté l’épisode 6 « Le photographe amoureux » se rattrape ici. Tous les seconds rôles sont bien tenus, personne ne tire la couverture à soi et cela permet au film de fonctionner à plein régime en nous livrant un opus excellent.

« 200 dollars plus les frais » évoque avec des pincettes l’aspect scandale politique. Robert Webber qui joue le sénateur meurt bien vite et l’intrigue n’est pas fouillée dans cette direction, au profit du pur suspense policier. Une réussite totale.

Anecdotes : 

  • Retour de Lindsay Wagner dans le même rôle après l’épisode pilote.

  • Le père de Jim est absent de l’épisode.

  • Robert Webber (1924-1989) a joué dans « Les séducteurs » avec Lino Ventura (1980), « Les 12 salopards » et plusieurs fois dans « Alfred Hitchcock présente ».

  • Greg Mullavey (1939-) est connu pour le film « Bob, Carole, Ted et Alice » (1969).

  • Melissa Greene (1951-) joue avec Aura Lee Benton,  un rôle prémonitoire, car ce fut le dernier de sa courte carrière.

  • Linda Dano (1943-) est une spécialiste des soap opéra, avec deux à son actif : « Hôpital central » et « On ne vit qu’une fois ».

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12. LA CHASSE AU TRÉSOR
(CALEDONIA, IT’S WORTH A FORTUNE)

Scénario : Juanita Bartlett, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Stuart Margolin.

Résumé :

Le mari de Jolene, Jerry Hyland, a caché des timbres rares volés et purge une peine de prison. Jerry au parloir de la prison dit à sa femme où la fortune est cachée. Le complice de Jerry, Len, amant de Jolene, est sorti de prison et est lui aussi sur la piste des timbres.

Critique :

Double bonne surprise. Cette histoire de chasse au trésor tient la route, et Shelley Fabares est une révélation, elle joue bien et est belle et sexy. On regrette qu’elle ait fait une carrière trop discrète. Physiquement, elle rappelle beaucoup Belinda J. Montgomery de « L’homme de l’Atlantide ».

Cet épisode nous montre Jim renouer avec une affaire douteuse.  Il est aux limites de la loi ici. On pense à son temps de détention avant le début de la série. Il doit retrouver un magot volé en partageant avec Jolene. Sur le papier, la recherche de timbres volés n’a rien de passionnant, mais une réalisation dynamique, un humour restreint et une interprétation tonique y remédient.

La moralité n’est pas le point fort de l’épisode : Jolene maîtresse du complice de son mari emprisonné, embarqué avec Jim Rockford à la recherche d’un magot tandis qu’un shérif, des co-détenus et Len Blair (Richard Schaal), amant de Jolene sont dans la course.

L’épisode se regarde sans ennui, au fil de nombreux rebondissements, sans que cela soit cependant une immense réussite, le scénario étant trop linéaire. Jim semble se montrer plus rusé, plus malin, prendre moins de coups, que dans les premiers épisodes. Mais ici, il assume plus un rôle de petit truand que de détective privé.

Les décors ne sont pas fameux. Beaucoup de scènes dans des champs et des endroits déserts, sentant le studio.  La fin est un sacré pied de nez au trio. Toutefois, on ne tombe pas dans l’humour facile. On ne s’est pas ennuyés une seconde.

Un bon opus.

Anecdotes : 

  • Shelley Fabares (1945-) après une carrière chez Disney a surtout tourné en guest star dans des séries télé : « La quatrième dimension », « Mannix », « L’homme de fer », « Matt Helm », « L’île fantastique », « La croisière s’amuse », « Arabesque ». Elle a quitté le métier à la fin des années 90 après avoir été la vedette de la série « Coach », inédite en France.

  • Richard Schaal (1928-2014) est connu pour son rôle dans  « Les russes arrivent, les russes arrivent » (1966) de Norman Jewison.

  • Ramon Bieri (1929-2001) a joué dans « Le mystère Andromède ».

  • Le père de Jim est absent de l’épisode.

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13. LA DAME DANS L’AUTO ROUGE
(TALL WOMAN IN RED WAGON)

Scénario : Stephen J. Cannell, d’après une histoire de John Thomas James. 

Réalisation : Jerry London.

Résumé :

Sandra, jeune journaliste, engage Jim Rockford pour retrouver une amie disparue, Charlotte Duskey, rédactrice. Supposée morte, elle est peut être en vie.

Critique :

La cliente de Jim n’a pas pour atout son physique, et affiche un air de gamine agaçante. Sandra est incarnée par la fade Sian Barbara Allen. L’épisode comporte une scène surprenante, Jim faisant exhumer clandestinement un cercueil de nuit avec l’aide de complices. Des hommes surviennent, assomment Jim qui se retrouve dans la tombe après avoir vu le cercueil vide.

L’épisode commence doucement. Le téléspectateur met du temps à s’intéresser à l’intrigue. On ne comprend pas surtout pourquoi Jim a accepté l’affaire. Il y a un déphasage entre James Garner mûr et la gamine actrice du jour. L’osmose ne se fait pas.

Jim et Sandra courent après un cercueil. Le scénario est très léger  et aux manettes de metteur en scène, Jerry London, ne peut faire de miracles. Lorsque le FBI (en fait un faux agent) et la mafia s’en mêlent, Charlotte n’étant pas celle qu’elle prétend être, notre intérêt s’éveille un peu plus.

Jim, à partir de fausses cartes, se fait tour à tour passer pour entrepreneur de pompes funèbres puis médecin psychiatre. James Garner joue les scènes sans tomber dans le ridicule. La scène du train s’éternise un peu et devient bavarde.

Vers le milieu de l’opus, on comprend que nous sommes face à un ratage total. Cannell n’a pas assez travaillé le scénario, et il n’y a aucun piquant pour stimuler l’intérêt du téléspectateur. Susan Damante en 1974 faisait plus que son âge, tandis que Sian Barbara Allen, censée jouer sa « petite sœur », est de quatre ans son ainée.

On s’ennuie ferme et même les comédiens n’ont pas l’air d’y croire. Ils cachetonnent. De plus, la scène de cascade rituelle est tristounette. Trop de scènes d’intérieurs, de dialogues destinés à meubler les 48 minutes, viennent encore alourdir le manque d’inspiration du script. Blessé après la scène du cimetière, on assiste à la convalescence de Jim. Le téléspectateur quant à lui s’est endormi ou a zappé.

Anecdotes : 

  • Sian Barbara Allen (1946-) a fait une petite carrière, essentiellement en vedette invitée de « Columbo », « Kojak », « L’homme de fer », « Police story », « Hawaii Police d’état », « Baretta », « L’incroyable Hulk ». Elle ne tourne plus depuis 1990.

  • Une fois de plus, absence du père de Jim.

  • Susan Damante (1950-) a joué dans « Banacek », « L’homme de fer » et au cinéma dans « La liberté sauvage » (1975).

  • George Dicenzo (1940-2010) a joué dans « Rencontres du troisième type » et « Retour vers le futur ». Il est ici le faux agent du FBI Harry Stoner.

  • Angus Duncan (1936-2007), qui incarne le gangster Joe Baron, fut la vedette de soap comme « Hôpital central » et « Des jours et des vies ».

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14. UNE BELLE ESCROQUERIE
(THE BIG RIPOFF)

Scénario : Robert Hamner, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Vincent Mc Eveety.

Résumé :

Une femme, Nancy Frazer, engage Jim pour retrouver un certain Steve Nelson. Il fut son amant et elle pense que son épouse légitime l’a tué. Mécontente des résultats de l’enquête, elle congédie le détective qui continue de s’intéresser à l’affaire cette fois pour le compte de l’assureur Moss.

Critique :

On retrouve ici Jill Clayburg peu de temps avant sa carrière cinéma (« La femme libre »). Elle incarne ici un modèle qui pose habillée pour 20 dollars et nue pour 23 ! Le rôle est celui d’une fille un peu fofolle. Son personnage, Marilyn Polonski,  arrive par hasard dans l’histoire. Sa bonne humeur et son entrain sont irresistibles.

Très vite, Jim tombe sur un shérif obtus, Neal (Kelly Thordsen) dont les hommesi le menacent  et veulent l’obliger  à quitter la ville. Notre héros a trouvé un ange gardien avec Marilyn. Et heureusement pour lui, comme il ne sait pas se battre, il prend une raclée. Il a bien besoin d’une infirmière. En fait, le shérif n’y est pour rien, c’est un propriétaire de galerie d’art, Carl Lemay (Bruce Kirby) qui est leur chef. Lemay qui travaille pour l’ex-cliente de Jim, Nancy Frazer (Nedra Deen). L’affaire a été reprise par l’assureur Moss (Norman Burton) qui compte retrouver le disparu.

Les rebondissements sont fréquents, avec un scénario fouillé. Il y a de nombreux personnages, tous justifiés. On passe d’une disparition à une escroquerie à l’assurance. Le père de Jim arrive pour l’épilogue. On passe un bon moment malgré une intrigue compliquée. Le script égratine au passage le snobisme qui fait acheter 2000 dollars des tableaux d’art primitif. Les comédiens sont tous excellents et bien dans leurs personnages. La conclusion montre que l’intrigue a été bien huilée et a respecté une parfaite logique.

Un bon épisode.

Anecdotes : 

  • Jill Clayburg (1944-2010) fut au cinéma la vedette de « La femme libre » (1978) de Paul Mazursky  et « Le sourire aux larmes » avec Peter Falk (1976) exploité en salles en Europe mais qui est un téléfilm aux USA sous le titre « Griffin and Phoenix ».

  • Dernier rôle de la jolie Nedra Deen (1937-1975) foudroyée jeune par une hémorragie cérébrale et qui incarne ici la cliente de Jim,  Nancy Frazer.

  • Suzanne Sommers (1946-) est la vedette de la série « Notre belle famille ». Elle ne tourne plus depuis 1999. Elle incarne ici Ginny Nelson.

  • Dans le rôle de Moss, on retrouve Norman Burton, le Félix Leiter du James Bond « Les diamants sont éternels ».

  • On a vu Kelly Thordsen dans « Quatre bassets pour un danois » (1966) et « Le fantôme de Barbe Noire » (1968).

  • Bruce Kirby (1928-) est le sergent Kramer dans de nombreux épisodes de « Columbo » première période.

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15. PERTES ET PROFITS 1ERE PARTIE
(PROFIT AND LOSS, PART 1 : PROFIT)

Scénario : Stephen J. Cannell, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Lawrence Doheny.

Résumé :

Un programmateur informatique, Alec Morris,  vient engager Jim mais à peine a-t-il franchi  le seuil de la caravane que deux hommes arrivent, kidnappent le client et assomment le privé. Son épouse Helen vient le trouver. Jim dépose plainte à la police, mais le couple Morris dément le connaître et il est inculpé de fausse déclaration.

Critique :

Très bon scénario, mais pas adapté à la série et à son héros. On regrette d’emblée que Gretchen Corbett en avocate Betty ne fasse que des passages éclair. Jim est cette-fois confronté à une grande société, Fiscal dynamics Incorporated (FDI),  et à une affaire qui le dépasse. Après avoir eu un premier client, terrifié, Alec Morris (John Carter), qui se désiste, la veuve d’un homme qui pense que la société a tué son mari, Doris Parker (Sharon Spelman) engage Jim.

Depuis le début de la série, Jim affronte son adversaire le plus dangereux avec cette société de courtage. Le seul accroc est que le privé n’ayant pas l’envergure nécessaire, on se demande bien pourquoi il est mêlé à une affaire qui nécessiterait carrément James Bond.

Leon Fielder (Ned Beatty) à la tête de l’entreprise est un méchant qui rappelle en effet Goldfinger. Très vite, deux morts étranges semblent être associées à ses activités. Notre détective proche de l’amateurisme n’est pas crédible une seconde dans cette grande machinerie. On ne comprend pas pourquoi Fielder ne le fait pas abattre par ses hommes. Ces incohérences font que cette première partie est assez bancale, et surtout peu aidée par une distribution loin d’être brillante. Seul Nead Beatty en émerge. Les jolies filles de Californie par contre sont au rayon des abonnés absents. Sharon Spelman n’a aucun charme, aucune grâce, en femme- pilote de course, Doris. Dans cet opus, Jim ne fait qu’aller et venir sans vraiment donner un sens à sa démarche, son enquête piétine, et il n’est jamais à la hauteur de la tâche. On a le sentiment que ce script a été écrit pour une autre série et ensuite artificiellement collé à « 200 dollars plus les frais ». Un épisode à passer presque en « pertes et profits ».

Anecdotes : 

  • 4e apparition de Gretchen Corbett.

  • Sharon Spelman (1942-) a joué dans « Le blob » (1988). On l’a vue dans « Quincy », « Les deux font la paire », « La loi de Los Angeles » et « Lou Grant ». Elle ne tourne plus depuis 1996.

  • Ned Beatty (1937-) qui incarne le chef de la Fiscal Dynamics Incorporated, est surtout connu pour le « Superman » de Richard Donner (1978).

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16. PERTES ET PROFITS, 2EME PARTIE
(PROFIT AND LOSS, PART 2 : LOSS)

Scénario : Stephen J. Cannell, d’après une histoire de John Thomas James.

Réalisation : Lawrence Doheny

Résumé :

Devant l’insistance de sa cliente Doris Parker, Jim cambriole le siège de la FDI à la recherche de preuves. Mais l’alarme se déclenche et avec Doris, il doit prendre la fuite.

Critique :

On perd six précieuses minutes sur 48 en extraits de la première partie. Les scénaristes tirent à la ligne au lieu d’avoir tout condensé en un épisode. Toutefois, le fait que Doris soit pilote de course nous vaut une belle scène de poursuite spectaculaire. Jim pense être sur la piste de faux certificats de bourse, car un petit imprimeur a été assassiné. Les scènes déjà présentes dans la première partie du broyeur en panne dans la caravane deviennent lassantes. Si c’est censé être de l’humour, c’est pesant. Lorsque Jim se rend dans la société pour y rencontrer un agent boursier, on trouve la série très datée avec les énormes ordinateurs de l’époque.

FDI s’avère être une immense escroquerie. Les histoires de bourse et de spéculations deviennent vite ennuyeuses. A force de lâcheté, Jim devient un héros un peu lassant. L’abus de scènes nocturnes par le réalisateur ne ranime pas l’intérêt. Même James Garner a l’air de s’ennuyer. C’est l’arrivée du tueur Kurt (Albert Paulsen) qui nous tire de notre torpeur. On ne demande pourtant pas la lune, du soleil, quelques jolies filles, des poursuites en voiture, des enquêtes pas compliquées. Notons l’absurdité de situations comme Jim drogué et pris au piège par Kurt qui se contente une nouvelle fois de simples menaces au lieu de le liquider, tout cela pour meubler et faire durer l’intrigue. Pendant ce temps, Rocky, le père de Jim, s’acharne à réparer le broyeur de la caravane. Bref, cette idée de double épisode est mauvaise. Les choses prennent une tournure grotesque quand Rockford s’attaque à Leon Fielder chez lui, un peu comme si Max la menace allait prendre en otage Wo Fat ou Al Capone.

On a connu  Stephen J. Cannell plus inspiré. Noah Beery ne fait que passer les plats et en père du héros n’a pas grand-chose à jouer. En dehors de la présence de Doris dans la scène de fuite du début, c’est une histoire d’hommes sans aucune actrice venant pointer le bout de sa jolie frimousse. Autre énormité : le chef Fielder agit tout seul, où est passée son armée de gardes du corps ? Le téléspectateur s’ennuie et n’en a pas pour son argent. Pour tenter de nous consoler, nous avons droit à une minute de Gretchen Corbett à la fin. Elle est belle, mais ce n’est pas suffisant.

Anecdotes : 

  • On retrouve avec plaisir le spécialiste des rôles de gangsters Albert Paulsen (1925-2004), un habitué de « Hawaii police d’état » qui a aussi joué au cinéma dans « Le flic ricanant ».

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17. SOUFFLER N’EST PAS JOUER
(COUNTER GAMBIT)

Scénario : Juanita Bartlett et Howard Berk.

Réalisation : Jackie Cooper.

Résumé :

Jim Rockford est engagé par un prisonnier, Moss Williams, qui veut retrouver sa petite amie subitement disparue. L’avocat du détenu insiste pour que le détective accepte l’affaire. Jim n’en a pas envie car jadis, Moss a failli le tuer. Il finit par dire oui à condition de traiter avec l’avocat.

Critique :

Cette-fois, notre détective a affaire à un client dangereux. L’homme, Moss (Eddie Fontaine) ne respecte pas sa parole et à peine sorti de prison braque un pistolet  sur Jim. Il recherche sa petite amie Maria Heller qui est désormais avec son copain Harry Crown (Burr DeBenning). En fait, Jim comprend que Moss recherche un bijou volé par Maria, un collier de perles assuré pour un quart de million de dollars.

En plus de Moss, Rockford est engagé par l’assureur du collier ! Soit deux clients pour la même enquête. Ce ne sont pas les scrupules qui étouffent notre héros. Maria a pris l’identité de Valérie Thomas et fait des portraits. Eddie Fontaine et Burr DeBenning ont les têtes de l’emploi en truands. La moralité du détective est ici à la fois de « doubler » les deux clients en empochant une double récompense, mais aussi en devenant l’amant de la belle Maria/Valérie (Mary Frann). On est très loin des « purs » privés comme Matt Helm, Joe Mannix et Frank Cannon !

Avec un magnétophone à cassette qu’il dissimulera dans le coffre de sa bien aimée, Jim espère décrypter la combinaison et ramener le collier à l’assureur. Tout au long de la série, le privé poursuit sa relation amitié/rivalité avec le policier Dennis Becker (Joe Santos, comédien assez fade).

A vouloir courir trop de lièvres à la fois (bandits, assureurs), Jim va avoir une bien mauvaise surprise. Il se retrouve accusé de vol et risque bien retourner en prison. Ce retour de bâton a été bien cherché cependant. L’assureur Burch (Emmet Walsh) est de mêche avec les truands et fait porter le chapeau à Jim.

Mary Frann n’est jamais crédible dans son rôle qu’elle semble ne pas prendre au sérieux. Stuart Margolin incarne un joallier expert, Angel Martin, ami de Jim, qui va tenter de le tirer d’affaire. Pour une fois qu’il veut transgresser la loi, Rockford est bien puni. Cela ne l’empêche pas de servir de son ami Angel qui risque sa peau dans l’affaire sans le savoir. Nous ne sommes vraiment pas fier de notre héros pour une fois pas « looser » mais passé du côté obscur de la force, ou du moins ayant manigancé de gagner le collier de perles au détriment de tout le monde. Le réalisateur ne laisse pas une seconde de répit au téléspectateur. Sans bagarres ni poursuites en voitures, nous avons une intrigue non stop. Un Jim Rockford amoral et cynique nous change de sa malchance habituelle et de sa maladresse. L’opus est une réussite totale, sans doute en raison des audaces du scénario.

Anecdotes : 

  • Stuart Margolin (1940-) a joué dans « Un justicier dans la ville », « Les moissons du ciel », « De l’or pour les braves ».

  • Mary Frann (1943-1998) est une actrice de télévision : on l’a vue dans « Max la menace », « Les mystères de l’ouest », « Bonanza », « Hawaii Police d’état », « Cannon », « L’incroyable Hulk », « Mike Hammer ». Elle est morte d’une crise cardiaque le 23 septembre 1998.

  • Eddie Fontaine (1927-1992) est apparu dans les séries  « Les mystères de l’ouest », « L’homme de fer », « Kojak », « La planète des singes », « Baretta », « Sergent Anderson », « L’homme qui valait trois milliards », « Police story », « Starsky et Hutch », « Les jours heureux ».

  • Emmet Walsh (1935-) est un acteur de cinéma : « Blade Runner », « Le mariage de mon meilleur ami », « Sang pour sang », « Wild Wild West » avec Will Smith.

  • Burr DeBenning (1936-2003) a commencé sa carrière dans le premier épisode que nous ayons vu en France de « Match contre la vie » : « Une petite injustice ».  On l’a vu ensuite dans « Cimarron », « Les bannis », « Les règles du jeu », « Le virginien », « Bonanza », « Un shérif à New York », « Sam Cade », « L’homme de fer », « Cannon », « Kojak », « Columbo », « Le justicier » avec Ken Howard, « Les rues de San Francisco », « Matt Helm », « Police story », « Switch », « Starsky et Hutch », « L’homme de l’Atlantide », « Wonder Woman », « La petite maison dans la prairie », « Hawaii Police d’état », « Pour l’amour du risque », « Chips », « Magnum », « Simon et Simon », « Côte Ouest », « Quincy », « L’homme qui tombe à pic », « Mike Hammer ». Il fait partie de ces visages familiers sur lesquels les français ne mettent pas un nom mais reconnaissent immédiatement.

  • Pour les jeunes générations, cette série permet de voir des technologies disparues comme les cassettes audio, fréquentes pour les enregistrements que fait Jim à partir de lecteurs/enregistreurs portables.

  • Moment très insolite : Jim donne rendez vous à Maria dans une salle de cinéma porno !

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18. ROCKY RÈGLE SES COMPTES
(THE FOUR POUND BRICK)

Scénario : Leigh Brackett et Juanita Bartlett, d’après une histoire de Leigh Brackett.

Réalisation : Lawrence Doheny.

Résumé :

Le fils de Kate Banning, amie du père de Jim, policier, est tué. Dave Banning est mort dans un accident qui maquille un crime. Jim refusant de travailler pour rien, son père l’engage en le payant. Mais Dave aurait été un ripou.

Critique :

On continue dans le Jim Rockford cynique qui refuse de travailler pour rien, même pour une amie de son père. Le père se trouve dans l’obligation d’engager le fils car la mère de la victime ne peut pas payer. On voit très peu la jolie fiancée du défunt, Laura, mais vu son statut de permanente sur TF1 dans « Les feux de l’amour », on n’est pas plus intéressé. Laura dit que cela ne sert à rien de pleurer et veut oublier Dave. On se demande franchement si elle a aimé son fiancé. Ce qui est un peu anachronique, c’est que Dave Banning venait de s’engager dans la police à 30 ans après avoir été un militaire des « Marine Corps ».

C’est l’épisode de Rocky, qui tient un rôle majeur ici. Kate Banning est un peu un béguin de jeunesse pour lui-même s’il était un ami de son mari. Bien entendu, on comprend très vite que Dave Banning n’est pas mort d’un accident. Jim est obligé de mentir à cause de son père et de se faire passer pour un camionneur qui a pris la suite de l’affaire familiale devant Kate. Toutefois, les choses sérieuses commencent et le paternel est mis à l’abri. L’équipier du mort, le sergent Wilson (Paul Carr), semble avoir été de mèche avec des truands.

On apprécie le retour de Stuart Margolin en Angel, qui ici est chargé par Jim de l’aider dans l’enquête délicate sur les arcanes de la police et de ses planches pourries. Le comédien est sympathique et le rôle drôle (voir la scène où il se fait prendre dans un restaurant en train de voler les couverts). A la différence d’autres épisodes, on devine un peu trop vite la solution de l’énigme.

Les poursuites en voiture nocturnes ne sont pas une bonne idée car on ne voit pas grand-chose. L’introduction de l’opus a pris trop de temps, et il n’en reste pas assez en 48 minutes pour développer une intrigue fouillée. Edith Atwater en Kate Banning en fait trop, et son jeu tombe dans la sensiblerie. Tom Atkins revient dans le rôle de Niel, supérieur de Becker. Il est toujours aussi hostile et méchant envers Jim, et n’accepte pas que ce dernier veuille mettre à jour une corruption dans son service et salir la réputation d’un policier mort. L’affaire implique beaucoup de rendez vous de nuit entre truands et policiers véreux, chose qui à l’écran devient à la longue un peu désagréable. Les climats nocturnes peuvent être mis en valeur par un réalisateur, mais ce n’est pas le cas de Lawrence Doheny ici qui rate à peu près tous les plans. Lorsque l’affaire s’avère être un trafic de drogue, nous en sommes à huit minutes de la fin, et il aurait fallu creuser bien avant le script. On se sent frustrés. L’épilogue se veut comique, mais les effets tombent à plat. Tout est téléphoné et le téléspectateur devine les (mauvaises) surprises de Jim d’avance quant au paiement de ses 200 dollars plus les frais. Un épisode mineur, plombé par une trop longue mise en route.

Anecdotes : 

  • Jess Walton (1949-), la jolie fille de l’épisode, a malheureusement gâché son talent en tournant depuis des années et encore à ce jour dans « Les feux de l’amour ».

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19. CLAIRE
(CLAIRE)

Scénario : Edward J. Lasko et Stephen J. Cannell.  

Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Il y a trois ans, Jim a failli se marier avec Claire Prescott. Elle l’a quitté. Elle a des ennuis aujourd’hui, on veut la tuer. Elle engage Jim mais il se montre assez froid et veut la traiter comme une cliente habituelle.

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Critique :

Linda Evans était à tomber à la renverse à l’époque, loin de son personnage caricatural de « Dynastie » ou de gamine dans « La grande vallée ». En Claire Prescott, elle est sexy et glamour, et l’on comprend mal que Rockford la reçoive presque avec dégoût, sentiment qui cache de la rancœur. Pourtant, lorsqu’elle lui demande s’il est toujours fâché, il répond par la négative. Mais n’a guère envie de se charger de son cas alors que sa vie est en jeu. Cela révèle un aspect de Jim Rockford peu attirant. Il sait être antipathique et dur, par rapport à ses collègues privés de la télé américaine de l’époque. Claire aurait dû aller voir Mannix. Mais pire que Jim, Dennis Becker, le policier « ami » qui vend notre héros à peine celui-ci lui a-t-il demandé de l’aide. Avec de tels copains, on n’a pas besoin d’ennemis. Ici, Tom Atkins est remplacé par Jackie Cooper en capitaine Highland, aussi hostile.

Jim doit retrouver un certain Charles Manning pour le compte de Claire. Il s’agit d’un policier en mission délicate. Il sera vite tué sans qu’un acteur ait eu le temps de l’incarner.

Lance LeGault semble faire toujours le même numéro (le tueur qui poursuit Geneviève Bujold dans la morgue dans « Coma ») et a les expressions que l’on connaît par cœur quand on l’a vu une fois, soit un air vicieux et sadique.  On reprochera à l’épisode d’avoir Linda Evans à son générique et de nous la montrer fort peu de temps. Elle prend trop cher de la minute ? Ne faisant que des apparitions au début, puis de temps en temps au fil de l’intrigue, c’est un véritable gâchis. Le personnage de Claire, au lieu d’évoluer dans l’histoire, ne sert qu’à être un objet de rancœur pour Jim qui ressasse sans arrêt son flirt avec elle.

L’intrigue actuelle et le passé se rejoignent lors d’une confession de Claire qui explique pourquoi elle a rompu. La ficelle est un peu grosse et l’on tombe dans la mièvrerie. C’est bien dommage. Vers la quarantième minute, on ne donne pas cher du sort de Claire et cela sent le mélodrame. On se gardera de révéler la fin, surtout que la série a des spectateurs potentiels faciles avec la sortie du DVD en France contrairement à beaucoup de séries anciennes rares chroniquées ici.

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Anecdotes : 

  • Linda Evans (1942-) a joué dans les séries « La grande vallée », « Hunter » avec James Franciscus (Ne pas confondre avec la série « Rick Hunter »), « Dynastie » et a été vedette invitée dans les années 70 de nombreuses séries dont « Banacek », « La croisière s’amuse » et « Mannix ».

  • Lance Le Gault  (1935-2012) fut le tueur Vince d’Ambrosio qui persécute Geneviève Bujold dans « Morts suspectes » (1978). Il est crédité au générique de cet épisode comme « W. L. LeGault ».

  • Jackie Cooper (1922-2011) fut un enfant star dans « Le champion » en 1931 avec Wallace Beery.  Il est aussi connu pour quatre Superman avec Christopher Reeve dans le rôle de Perry White. Il est un des réalisateurs de la présente série.

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20. CAUCHEMAR D’UNE NUIT D’ÉTÉ
(SLEIGHT OF HAND)

Scénario : Stephen J. Cannell et Jo Swerling Jr, d’après le roman « Thin air » d’Howard Browne.

Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Jim revient d’un week end enchanteur à San Francisco avec Karen Mills, jeune divorcée et sa petite fille. Il est amoureux et ils se fréquentent depuis six mois. Mais à deux heures du matin, Karen disparaît.

Critique :

Episode atypique. James Garner a un jeu très différent de d’habitude. Nous avons ici un thriller palpitant, dans lequel la petite amie de Jim disparaît. Il ne faut pas perdre une minute pour comprendre l’intrigue. L’épisode repose sur les trous de mémoire et les effets qu’ils peuvent avoir sur le cours des choses. Le téléspectateur est totalement perdu car Jim se souvient d’une ancienne affaire où il a trouvé le cadavre d’une jolie fille sur la plage, et le passé et le présent semblent se conjuguer.

Rentrant d’un week end à San Francisco, Jim raccompagne la femme divorcée qu’il fréquente depuis six mois, Karen Mills (Pat Delany) et la fille de cette dernière, Julie. Mais à peine a-t-il couché Julie que Jim constate la disparition de Karen, qui a laissé son sac et ses clefs de voiture. Une autre femme, ressemblant vaguement à Karen, Diana Lewis (superbe Lara Parker), a quitté en bus la maison et Jim pense que c’est la bonne piste, d’autant plus que la petite fille, Julie, affirme que sa mère n’était pas eux quand ils sont rentrés, après avoir fait une étape dans un motel, le Buena Vista. Pour compliquer les choses, il y a le cadavre d’un voisin devant la maison de Karen et le supérieur de Dennis Becker, Diel, a lancé un mandat d’arrêt contre notre héros.

Jim Rockford réussit à retrouver dans un hôtel Diana Lewis, qui lui fait une offre que peu de mâles refuseraient, mais trop amoureux de Karen, il la décline. Un homme arrive sur ces entrefaites, un tueur à gages, Michael Cordeen (Allan Miller) que Jim prend pour le petit ami jaloux de Diana.

Coïncidence étrange, Cordeen travaille au motel Buena Vista et lui révèle que c’est Diana et non Karen qui est rentrée avec lui à Malibu, Karen ayant malheureusement été au mauvais endroit et au mauvais moment. Les pièces du puzzle se mettent progressivement en place, mais on reste dans l’ignorance jusqu’aux dernières secondes sur le sort de Karen. Quant au voisin, il est oublié en route, personne ne nous explique pourquoi il a été tué. L’Amérique entière recherchait ce jour-là un caïd de la mafia, Vince Minette (Howard Curtis), en partance pour l’étranger. Le loup qu’un agneau ne devait surtout pas apercevoir.

C’est une histoire bouleversante, permettant à Garner de nous montrer une facette de son talent jusque là absente dans la série. La révélation du jour est la belle Lara Parker, belle à damner un saint, et qui joue fort bien. Il n’y a pas comme d’habitude le client, les problèmes de paiement des 200 dollars, mais cet intermède est un joyau télévisuel, où des questions restent sans réponses. C’est incontestablement le meilleur épisode de la saison à cette étape avancée de l’étude (il reste deux opus). A découvrir de toute urgence et ce même s’il n’est pas du tout représentatif de la série.

Anecdotes : 

  • Lara Parker (1938-) qui tourne toujours, a commencé sa carrière en 1967. Elle joue d’abord dans une célèbre série inédite en France, « Dark Shadows » (269 épisodes de 1967 à 1971). On la voit ensuite dans « Kung Fu », « L’homme qui valait trois milliards », « Sergent Anderson », le téléfilm « Terreur sur le Queen Mary » avec Robert Stack. On la retrouve ensuite dans « Los Angeles, années 30 », « Kojak », « L’incroyable Hulk », « Switch » avec Robert Wagner, « Baretta », « Quincy », deux épisodes des dernières vagues de « Hawaii Police d’état », « Mme Columbo », « L’homme qui tombe à pic », « Manimal », « Remington Steele » avant de faire une longue pause dans sa carrière, arrêtant de tourner en 1990. Depuis 2012, elle a repris le chemin des studios. Au cinéma, elle est une hôtesse dans « 747 en péril ». Elle fait beaucoup plus jeune que sa partenaire de cet épisode, Pat Delany.

  • Pat Delany (1957-) également connue comme Pat Delaney a arrêté sa carrière en 2004. Parmi ses rôles, « La grande vallée », « L’homme de fer », « Le sixième sens » avec Gary Collins, « Mannix », « Les rues de San Francisco », « Les Robinson suisses », « Drôles de dames », « Falcon Crest », « Simon et Simon », « Supercopter », « Arabesque » et « Beverly Hills ».

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21. UN SIMPLE ACCIDENT
(JUST BY ACCIDENT)

Scénario : Charles Sailor et Eric Kaldor.

Réalisation : Jerry London.

Résumé :

Le fils d’une amie de Jim, champion de stock-car, est tué dans un accident de la route provoqué. Il venait de prendre une assurance vie de 200 000 dollars.

Critique :

Il est fait allusion à des vacances que Jim vient de prendre avec Rocky son père, comme à la fin de « Cauchemar d’une nuit d’été ». Mais Jim partant souvent avec son père, c’est peut être un hasard. On ne comprend pas comment Jim, qui appartient à un milieu modeste (camionneurs) peut être un ami personnel d’une femme de la grande bourgeoisie, Louise Hartmann (Neva Patterson), mère de la victime Billy Jo. Au point qu’au début, lui qui est toujours fauché, ne veut pas la faire payer ! Billy Jo avait plusieurs identités, d’après des cartes d’identité que Jim a trouvé. Sans le savoir, Rockford mène une enquête plus dangereuse qu’il le croit.

C’est  l’assureur véreux Matthew Springfield (Fred Sadoff) qui commandite les « accidents », et en fait arriver un au détective par l’intermédiaire d’un de ses hommes, Duane (Steven Keats). Il a aussi une secrétaire redoutable, Vivian (Susan Keller), qui feint d’aider pour mieux trahir. Comme Jim Rockford  a d’autres épisodes et saisons à tourner, on se doute qu’il réchappe par miracle d’une chute dans un ravin. Le suspense est constant. L’investigation avait commencé de façon plus paisible auprès de la belle Jeannie (E. J. Peaker), la petite amie de la victime.

C’est une bonne histoire, palpitante, mystérieuse, et bien interprétée. Le téléspectateur se demande pourquoi Jim se passionne pour les actes d’état civil de personnes mortes dans les années 40. En fait, il met à jour de fausses identités. Un grand moment de comique involontaire est la visite du détective à l’état civil où une « fonctionnaire » ou assimilée travaille avec un enthousiasme à faire frémir. Mais l’humour reste tout de même au second plan. Trafic d’identités, courses de stock car, cet opus palpitant nous tient en haleine jusqu’à la dernière scène.

Anecdotes : 

  • Neva Patterson (1920-2010) a joué au cinéma dans « Les hommes du président » et à la télévision dans « V ».

  • Steven Keats (1945-1994) a tourné dans « La force du destin », « Un justicier dans la ville » et « Black Sunday ».

  • On a vu Fred Sadoff (1926-1994) dans « L’aventure du Poseïdon » et « Papillon ».

  • E.J. Peaker (1944-) a débuté en 1964. On l’a vu dans « Hello Dolly » (1969), « Sam Cade », « Sergent Anderson », « Les rues de San Francisco », « L’homme qui valait trois milliards », « Quincy », « Wonder Woman », « Drôles de dames », « Rick Hunter inspecteur choc ». Elle a  arrêté de tourné en 1993.

  • Susan Keller ( ?) est essentiellement connue pour son rôle dans « Dallas » ancienne version, celui de News Anchor.

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22. LA PRIME
(ROUNDABOUT)

Scénario : Mitch Lindemann et Edward J. Lasko, d’après une histoire de Mitch Lindemann.

Réalisation : Lou Antonio.

Résumé :

Jim est engagé par un assureur pour retrouver la bénéficiaire d’une prime d’assurance vie. C’est une apprentie chanteuse qui est concernée, mais elle est sous la coupe d'un gang qui blanchit de l'argent. Jim se fait voler la somme.

Critique :

La saison 1 se termine sans éclat avec un opus mineur. Une banale histoire de blanchissement d’argent sale, d’escroquerie à l’assurance. Ron Rifkin, jeune et difficile à reconnaître, y est le méchant, mais sans avoir l’envergure qu’il avait dans « Alias ». Cependant, il est aussi cruel, les cheveux déjà clairsemés mais dans une coupe typiquement 70’s. Il se fait passer pour l’imprésario de l’héritière, pseudo chanteuse.

La réalisation de Lou Antonio, à Las Vegas, est un tournage à l’économie, sans doute fait en studios, les plans ne nous laissent pas d’illusions, et sans aucun effet. Beaucoup de scènes d’intérieurs.

On comprend dès le début que l’histoire ne va nous scotcher devant le petit écran. D’ailleurs, on note que Jim se démène peu par rapport à d’habitude. On remarque que le père de Jim est absent de nombreux épisodes, ce qui est encore le cas ici. On regrette beaucoup que l’avocate Betty Davenport n’intervienne plus (elle reviendra dans les autres saisons). Peu d’action et beaucoup de parlottes dans cet opus qui évite de justesse la note minimale. Trop de scènes d’intérieurs aussi. Le client du jour est tatillon sur les notes de frais et Jim a intérêt à garder ses justificatifs.

La sœur de la défunte est furieuse que la prime soit versée à sa nièce et exige 10 000 dollars pour indiquer à Jim où la jeune fille vit, elle qui est partie à quinze ans sans jamais revoir sa mère.

La protagoniste féminine a peu d’envergure, et la fin (que je ne révèlerai pas) est hautement improbable. Elle roule (à Las Vegas) dans une Coccinelle verte. Il faut supporter les numéros chantés pas crédibles une seconde (Nancy est censée être une chanteuse), ce qui sert surtout à « meubler ». Puis, le kidnapping s’éternise. Nous avons droit à une belle poursuite en voiture sur un chantier qui rehausse le niveau.

« 200 dollars plus les frais » se sera montré une série sans prise de tête et méritait tout à fait d’être renouvelée pour une deuxième saison (chronique à venir). L’épisode se termine sur un fou rire.

 Anecdotes : 

  • Jesse Welles, qui incarne Nancy, n’est pas très connue. A la télé : « Un shérif à New York », « Kojak », « Switch », « Serpico », « Hooker »,  la série « Fame », « Rick Hunter inspecteur choc ». Plus de nouvelles depuis 1988.

  • Ron Rifkin (1939-) est célèbre pour avoir été Arvin Sloane dans « Alias ».

  • Mills Watson (1940-) a joué dans « Papillon » et « Cujo » d’après Stephen King.

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Anecdotes :