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Saison 2Présentation

Opération vol

Saison 3



1. SATURDAY NIGHT IN VENICE
INÉDIT EN FRANCE



Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Mundy vole à Venise pour la SIA une carte mémoire aux soviétiques. Il est alors empoisonné par une espionne du KGB et n’a que quarante heures à vivre. Les russes lui demandent de rendre la carte en échange d’un antidote.

Critique :

Episode sans aucun humour mais avec un suspense jusqu’à la dernière minute, tourné entièrement en décors naturels à Venise. Ayant refusé de suivre l’équipe pour le tournage en Europe, Malachi Throne a quitté la série au profit d’un nouveau chef de la SIA, Wally Powers, interprété par Edward Binns qui n’apparaît pas dans cet épisode.

On nous dépeint la SIA et le KGB comme aussi cruels l’un que l’autre. Pour sauver sa peau, Mundy ne pourra compter que sur sa ruse et faire un marché avec l’ambassadeur russe, Nikolaï Palinkin (Severn Darden), qui ne cautionne plus les méthodes de la guerre froide, à la différence du colonel Malkov (Michael Strong).

Le téléspectateur en a pour son argent : on lui fait la visite de Venise dans les moindres recoins, de préférence les plus connus, en montrant bien que l’équipe de comédiens a fait le déplacement. A ce titre, Opération vol en 1969 préfigure Madigan et L’homme de Vienne pour les tournages en Europe de séries us. Delia Boccardo manque un peu de conviction en espionne russe. On différencie l’humanité de l’ambassadeur et la cruauté du militaire. Du côté américain, Mundy fait face à un chef sans pitié, Dover (John Russell) qui refuse toute aide à son agent.

Bien entendu, on se doute que Mundy va s’en sortir, le tout est de savoir comment, car les quarante heures défilent et l’épée de Damoclès est de plus en plus prégnante sur le gentleman espion qui ici ne pense pas à folâtrer. Robert Wagner a totalement modifié son jeu pour le durcir. Il est en ce point totalement convaincant, à des lieues de sa future interprétation de Jonathan Hart de Pour l’amour du risque.

On regrette beaucoup que cet opus soit resté inédit en France. Il augure bien de la suite des aventures d’Al Mundy. Beaucoup de choses ici sont empruntées à James Bond : les scènes de casino, les poursuites et bagarres improbables, le héros qui échappe sans arrêt à la mort malgré tous les dangers.

Une saison 3 qui débute sur les chapeaux de roue.

Anecdotes :

  • Delia Boccardo (1948-) est une actrice italienne que l’on a vu notamment dans  Inspecteur Clouseau  (1968) avec Alan Arkin et Miracle à l’italienne (1971). Elle joue une espionne soviétique comme Daniela Bianchi dans Bons baisers de Russie. Autre similitude avec cette fois le roman de Fleming, l’empoisonnement à Venise par une espionne du KGB (non restitué dans le film de Terence Young).

  • Dans une réplique, Mundy fait une allusion à Joseph Staline : « Je vois… Staline est vivant et vit à Venise ».

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2.  WHO'LL BID 2 MILLION DOLLARS?
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Robert I. Holt. Réalisation : Jeannot Swarc.

Résumé :

Al Mundy, à Porto Ercole, en Italie, est pris pour un certain George, qui vient de voler du plutonium en Espagne. Il est enlevé.

Critique :

Episode à la distribution exceptionnelle, mais où le scénario ne suit pas toujours question qualité.

On se demande pourquoi Peter Sellers s’est dérangé, on le voit deux minutes dans le bureau d’un port maritime. On peut supposer qu’en octobre 1969, sa popularité était suffisante pour lui éviter de cachetonner de cette façon.

Paola Pitagora, à des lieues de son personnage de Lucia dans l’adaptation du classique d’Alessandro Manzoni Les fiancés  datant de 1967 mais diffusé l’après-midi en catimini en France pour les fêtes de fin d’année 1972, n’est pas très convaincante en personnage qui n’a pas froid aux yeux. On ne donnera pas son identité, c’est le spoiler de l’épisode. Disons que du pré-générique au dernier quart de l’opus, on la prend pour Jeanette Martine, une croqueuse de maris (elle en a ruiné trois) et elle incarne la petite amie de Mundy sur place.

Elle a de la concurrence avec une institutrice qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, Varina, interprétée par la regrettée Nicoletta Machiavelli, au mieux de sa forme. Elle donne du tonus à cet épisode, dans lequel nous devons supporter l’horripilante Nike Arrighi en duchesse chef des espions. Pour mémoire, elle est la gitane dans l’épisode du Prisonnier : Many happy returns.

Tout le début est un véritable plagiat de La mort aux trousses. L’histoire se regarde sans ennui, mais le scénariste aurait pu mieux soigner sa copie. Sans les interprètes, en particulier Nicoletta Machiavelli, on s’ennuierait parfois.

Tourné en décors naturels, le téléspectateur n’est pas déçu. L’institutrice est bien aventureuse au détriment de la crédibilité. Mais dans l’ensemble, on passe un excellent moment.

Anecdotes :

  • Peter Sellers (1925-1980) fait une apparition éclair dans cet épisode.

  • Nicoletta Machiavelli (1944-2015) était une authentique descendante de Machiavel. Elle est devenue célèbre en France en 1973 avec le rôle d’Amalia dans le feuilleton  Les aventures extraordinaires du baron Von Der Trenck, série coproduite par la France, l’Italie et l’Allemagne. Connue au cinéma pour Navajo Joe, elle a arrêté sa carrière en 1983. Elle était devenue guide pour touristes à Seattle aux USA.

  • Paola Pitagora (1941-) a connu la célébrité en 1967 avec la saga historique Les fiancés. Elle tourne toujours.

  • Première apparition de Wally Powers, nouveau chef de Mundy, incarné par Edward Binns. Au cours de cette saison, Mundy fera encore allusion à son prédécesseur Noah Bain comme associé de Powers, mais Malachi Throne ne réapparaîtra pas dans la série.

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3.  THE BEAUTIFUL PEOPLE
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jeannot Szwarc.

Résumé :

A Capri, l’agent de la SIA Dumont est chargé de faciliter le passage du transfuge d’un général soviétique. Capturé par les russes, il est remplacé par un agent qui avec un masque prend son apparence et parvient à duper Al Mundy.

Critique :

J’ai failli mettre la note minimale à cet épisode tant il plagie Mission Impossible, utilisant à deux moments cruciaux le recours à des substitutions de visage par masques improbables. Si l’on est vraiment à Capri, Glen A.Larson ne s’est pas creusé les méninges pour nous proposer une intrigue qui tienne la route.

Le général soviétique a l’air très américain sous les traits de John Van Dreelen, mais Larson nous explique qu’il est déjà passé par la chirurgie esthétique pour ne plus être inquiété dans le cadre du programme de protection des transfuges.

En cruche invraisemblable, l’agent de la SIA locale, Maggie Philbin (Terry Garr) brûle la couverture de Mundy en lui criant ses qualités et fonctions lorsqu’elle l’accueille. Ce qui préfigure Rowan Atkinson des années plus tard dans Jamais plus Jamais. Cette « aide » est plus une calamité pour notre héros qu’autre chose. En abusant des déguisements et des duperies sur les identités, Dumont n’étant plus celui qu’il prétend être tout en conservant le même interprète, on se perd un peu.

Aucun comédien n’émerge de la distribution, en dehors de la gaffeuse Terry Garr dont les bourdes du personnage deviennent vite pesantes.

Le suspense final relève le niveau, mais l’épisode est très moyen.

Anecdotes :

  • Terry Garr (1947-) a fait carrière ensuite sous le nom de Teri Garr. Citons Rencontres du troisième type, Tootsie, Dumb and Dumber, Frankenstein Junior.

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4.  LE COFFRE DU CASINO
(THE GREAT CASINO CAPER)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

La SIA veut mettre hors d’état de nuire Eric Redman, qui blanchit dans un casino de faux dollars. Pour cette mission, Al demande l’aide de son père Allistair, avec lequel il est brouillé. Les Mundy proposent à Redman de cambrioler un casino et donner le butin en lires italiennes contre des dollars.

Critique :

Première des cinq apparitions du célèbre Fred Astaire en père d’Al Mundy. Cette trouvaille est géniale, tant le personnage d’Allistair est haut en couleurs. De plus, nous retrouvons ici Adolfo Celi, l’ennemi de James Bond, Largo, dans Opération Tonnerre, avec un personnage ayant une certaine prestance, Eric Redman, célèbre faux monnayeur.

Après une réconciliation obligée (Le père reprochant au fils de s’être fait prendre et d’avoir récolté dix ans de prison), l’épisode fait la part belle à la comédie d’espionnage. Allistair négocie avec la SIA un changement de statut pour son fils, qui pourra désormais refuser les missions dangereuses, sera rétribué. Tout cela est prétexte au comédien-danseur à des numéros éblouissants. La fin semble quelque peu bâclée, mais la mise en scène, le talent du duo Astaire-Wagner, l’alchimie qui s’établit immédiatement entre eux, nous ravit et nous fait oublier quelques faiblesses du script, d’autant plus qu’Adolfo Celi se montre un adversaire dangereux et à la hauteur des héros.

Robert Wagner se trouve presque en retrait tant Astaire et Celi se livrent à des joutes verbales de haut vol, et à un affrontement sans pitié. Le ton reste, avec l’arrivée de Fred Astaire, délibérément dirigé vers la comédie. Tout en acceptant la mission pour la SIA, Allistair Mundy soulage Wally Powers de son portefeuille ! D’autre part, Wally découvre dans la villa du père de nombreuses toiles célèbres volées et disparues !

Le cambriolage du coffre par les Mundy reste un morceau d’anthologie dans la série.

Cet épisode constitue un bon divertissement avec des moments de profonde allégresse, ce qui équilibre les choses juste avant le dramatique De la part d’Alexandre où l’on va sortir les mouchoirs.

Anecdotes :

  • Fred Astaire (1899-1987) apparaît au générique de début juste après Wagner.

  • Plusieurs scènes avec Adolfo Celi semblent un clin d’œil à Opération Tonnerre. Au casino devant la roulette, ou avec un fusil en bord de mer.

  • Mundy dit à son père travailler sous les ordres de deux anciens officiers de la police de New York, Noah Bain et Wally Powers et qu’ils l’ont fait sortir du pénitencier de San Jobal où il devait purger dix ans.

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5. DE LA PART D'ALEXANDRE
(FLOWERS FROM ALEXANDER)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Bruce Kessler.

Résumé :

Laurie James, agent de la SIA et amie de Mundy, a trahi par amour pour un agent soviétique, Nicholas, en volant des plans secrets. Dès lors, les services spéciaux américains donnent l’ordre de la tuer. Elle cherche protection auprès de Mundy.

Critique :

Dans le pilote, Senta Berger jouait le rôle de Claire Vickers. Elle devient un alter-égo dans cet opus, Laurie James, puisqu’elle connaît le voleur depuis des années. Al Mundy fait mention de sa première mission pour la SIA, ce qui évoque le personnage de Claire Vickers. Au cours de l’épisode, Mundy et Laurie font allusion à une liaison qu’ils ont eu, ce qui incite à penser que Laurie est en fait Claire Vickers.

Tourné en décors naturels à Rome et dans sa région, bénéficiant d’une distribution exceptionnelle (Venantino Venantini en Nicholas, Nigel Patrick en chef SIA), avec une musique romantique et triste façon Titanic ou Love Story composée tout exprès par  Lyn Murray qui nous laisse deviner le sort de Laurie (le titre anglais est d’ailleurs un spoiler puisque ce sont les fleurs que porte Al Mundy sur sa tombe), De la part d’Alexandre est sans conteste le meilleur épisode de la série.

Il montre aussi, dès octobre 1969, que les gens de la CIA ne sont pas des anges et ne valent guère mieux que leurs rivaux du KGB. Ceci quelques années avant Les trois jours du Condor. A l’époque, à la télévision américaine, Mission Impossible nous présentait encore les services spéciaux US comme « le camp du bien ».

La scène où Laurie et Mundy sont transportés sur un tracteur rempli de paille préfigure Amicalement vôtre de deux ans.

Nous avons affaire ici à une subtilité : Nicholas est certes de la partie adverse (Pays de l’est) mais il a un complice, Peter Sykes (Frank Latimore) au sein des plus hautes instances de la SIA. Pour pousser Laurie à trahir, Nicholas a joué sur la corde sensible. Il serait victime d’un chantage de son chef qui l’accuse de trahison sauf s’il soutire des renseignements à Laurie. Il s’agit du rapport d’une conférence secrète sino-soviétique.

On note que cette course poursuite ne manque pas de temps en temps d’humour, tant la complicité entre Senta Berger et Robert Wagner est évidente. L’épisode se présente comme une longue poursuite jusqu’au dénouement tragique. La fin à l’inverse de l’habitude est d’une immense tristesse. Les héros de séries gagnaient toujours (Mannix, Jim Phelps, etc) tandis que la fin de mission de Mundy se termine dans un cimetière.

Senta Berger, qui n’a pas fait une carrière éblouissante, joue ici de façon bouleversante. Dans le rôle des salauds, Frank Latimore et Venantino Venantini s’en donnent à cœur joie. Sykes a remis une enveloppe vide à Laurie, puis a lancé ses tueurs après elle. Il est le seul véritable traître.

Anecdotes :

  • Nicholas à Laurie : « Je suis marié avec une idéologie » (il s’agit évidemment du communisme). Il dit « le clan anti capitaliste ».

  • Laurie à Mundy : « Chaque être à son prix sur Terre, le mien est un bouquet de fleurs ».

  • Venantino Ventantini (1930-) a joué dans Les tontons flingueurs, Le Corniaud, La folie des grandeurs, Le grand restaurant, Flic ou voyou, L’extase et l’agonie.

  • Nigel Patrick (1912-1981) qui a notamment tourné La bataille d’Angleterre incarne ici M. Charles, l’un des chefs de la SIA.

  • Unique épisode de la série où l’on voit Robert Wagner pleurer.

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6.  THE BLUE BLUE DANUBE
INEDIT EN FRANCE

Scénario : Oscar Brodney. Réalisation : Bruce Kessler.

Résumé :

William Dover, l’un des supérieurs de Mundy à la SIA, est drogué et capturé par un espion hongrois. Mundy doit se rendre à Budapest pour le sauver.

Critique :

Liliane Montevecchi, en 1969, fait beaucoup plus que son âge, et l’on a du mal à la considérer comme la femme fatale qu’elle est censée être en danseuse tzigane et d’opéra, Tanya, séduisant notamment Mundy. Martine Beswick se cache derrière des lunettes affreuses en agent américain infiltré en Hongrie, Maria. Les scènes de torture de Dover sont conventionnelles aux films sur la guerre froide.

Cet épisode, tourné en studios, tranche avec ce qui nous a été proposé jusqu’ici dans cette saison.

Lorsqu’elle quitte son uniforme et ses lunettes de secrétaire de Tanya, Martine Beswick retrouve le charme qu’on lui connaît. La couverture d’Al Mundy est trop vite éventée, ce qui nuit au suspense. A la moitié du métrage, on comprend que cela ne sera pas un grand épisode, sans humour, sans éclats, rappelant les ratages des premières saisons. On devine d’avance que Mundy va faire s’échapper Dover, réduit par la drogue à l’état de légume. Les comédiens incarnant les méchants ont la tête de l’emploi jusqu’à la caricature. L’opus rappelle parfois le film Le rideau déchiré de Sir Alfred.

L’espion Jan Karolescu (Robert Elleinstein), l’homme qui a kidnappé Dover, possède une bague dangereuse qui lui permet d’une poignée de main d’empoisonner un adversaire. Mundy avec une coupe de champagne trouve le moyen d’esquiver la bague.

Afin qu’il ne parle pas, Mundy doit le cas échéant tuer Dover, il le fera s’évader après lui avoir procuré un antidote.

La fin de l’épisode, avec des ficelles plutôt grosses, les déguisements de Mundy, préfigure Arsène Lupin avec Georges Descrières dont la diffusion commencera deux ans plus tard.

Un épisode très moyen.

Anecdotes :

  • Dans le bureau de Dover, l’emblême de la fictive SIA est un condor, comme celui de la CIA.

  • 3e des cinq apparitions de John Russell en Dover dans cette saison.

  • Martine Beswick (1941-) est célèbre pour ses rôles de James Bond girl dans Bons baisers de Russie et Opération Tonnerre.

  • Cette-fois, pour des raisons évidentes, le tournage n’a pas lieu sur place, à la différence des épisodes italiens.

  • Liliane Montevecchi (1933-), danseuse, chanteuse, actrice française. On l’a vue au cinéma dans Bagarres au King-Créole et Le bal des maudits. Elle incarne la danseuse Tanya Varhos.

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7.  LES TROIS VIERGES DE ROME
(THE THREE VIRGINS OF ROME)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Al Mundy doit protéger, pour le compte de la SIA, trois tableaux offerts par l’Italie aux Nations Unies. Il découvre que son père, aidé d’un certain Olivier Kent, veut les voler.

Critique :

Véritable dépliant touristique de Rome (gros plan sur Robert Wagner filmé au Colisée), cet épisode a le tort de tout miser sur la réalisation à partir d’un scénario embrouillé. Il m’a fallu revoir plusieurs fois l’opus pour le comprendre.

On s’étonne, dans une distribution essentiellement italienne, que l’on fasse un tel cas de la comédienne Cecilia Todeschini qui incarne la vulgaire et peu attirante Carla. Karin Dor, en Angela, agent local de la SIA, est infiniment plus séduisante, quoique revêche et froide comme un glaçon avec notre héros.

On regrette vraiment ce script embrouillé écrit à la va-vite car Victor Buono campe le méchant, Kent. Le voleur traqué qui se dissimule sous le pseudonyme de « la panthère », n’est autre que le père d’Al, Allistair.

Malgré la présence de Fred Astaire, on s’ennuie très vite. La production nous présente en permanence la facture des décors et même le plus naïf des téléspectateurs comprend que l’on tourne en décors naturels mais cela ne suffit pas à faire un bon film.

Les retrouvailles de Mundy père avec d’anciens complices qu’il n’a pas revu depuis vingt ans (soit 1949) constituent le seul moment où notre intérêt est capté. La police italienne est montrée sous son jour le plus ridicule (je ne suis pas certain que le pays en été conscient à l’époque).

Tout le reste est une succession de scènes souvent laborieuses (Mundy père est arrêté à deux reprises). Malgré Astaire, un épisode que l’on peut zapper. Il est certain qu’un tel opus n’a pas plaidé pour la mise en chantier d’une saison 4.

Lors de la première diffusion, Télé Poche mettait quatre étoiles à l’épisode, on se demande si ce n’est pas seulement pour la présence de Fred Astaire. Cela a considérablement vieilli et n’incite sans doute pas les programmateurs à rediffuser la série

Anecdotes :

  • Karin Dor (1938-) est surtout connue pour On ne vit que deux fois et L’étau.

  • Victor Buono (1938-1982) reste dans les mémoires pour son personnage de comte Manzeppi dans Les mystères de l’ouest et de Schubert dans L’homme de l’Atlantide.

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8.  PAYOFF IN THE PIAZZA
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Oscar Brodney. Réalisation : Gerd Oswald.

Résumé :

En Italie, Al Mundy qui a retrouvé Charlie, son alter-égo cambrioleuse, est pourchassé par le général Feng et ses sbires qui veulent mettre la main sur une américaine en fuite qui fut l’épouse du monarque de l’état d’où vient Feng.

Critique :

On retrouve ici un personnage de la saison 1, Charlie (Susan Saint-James), curieusement absente de la saison 2. Cette-fois, le scénario est bâti sur des bases solides, mais le tournage (censé avoir lieu en Italie et à Paris) a été entièrement fait aux studios Universal (on se croirait dans L’homme de fer). L’œil exercé du téléspectateur d’aujourd’hui (et une consultation sur Internet Movie Data Base qui le confirme) ne nous trompe plus. Les images d’archive d’Italie sont mal raccordées à ceux filmés en studio

C’est dommage car l’intrigue ne manque pas de piquant. Une américaine, veuve du roi assassiné d’un pays asiatique imaginaire, est en fuite, accusée par un militaire communiste décidé à prendre le pouvoir. Carla Borelli, qui revient après son rôle de Laura dans La famille (saison 2) est convaincante à souhait en reine en exil.

L’épisode hésite entre la comédie (les retrouvailles avec Charlie) et la violence (Mundy et son contact américain soumis à une torture avec des lanières de cuir qui les étrangle). Finalement, c’est la partie « violence » qui l’emporte.

David Opatoshu en général Cheng s’en tire avec les honneurs. Le royaume imaginaire de Khongar évoque la Birmanie. Al Mundy est ici un pur agent secret qui n’est jamais sollicité pour ses talents de cambrioleurs. Un épisode moyen.

Anecdotes :

  • Susan Saint-James reviendra dans son rôle de Charlie Brown dans l’épisode 21 de cette saison.

  • Carla Borelli (1942-) a arrêté sa carrière à la fin des années 80.

  • David Opatoshu (1918-1996) a joué au cinéma dans Exodus et Le rideau déchiré.

  • Soon-Tek-Oh (1943-) incarne l’un des gardes du général. On l’a vu dans le James Bond L’homme au pistolet d’or et la série Hawaii Police d’état.

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9.  LE ROI DES VOLEURS
(THE KING OF THIEVES)

Scénario : Glen A.Larson. Réalisation : Bruce Kessler.

Résumé :

Amnésique après une agression où son amie Deborah est enlevée, Al Mundy rejoint le roi des voleurs, un certain Max, en plein cœur de Rome.

Critique :

Rencontre avant l’heure entre Robert Wagner et Lionel Stander, une décennie avant Pour l’amour du risque. A noter, est-ce prémonitoire, que Stander s’appelle ici comme Max comme dans les aventures de la famille Hart.

Le ton de l’épisode est résolument dramatique. Privé de sa mémoire, Mundy redevient le voleur qu’il était et propose ses services à Max pour voler un bijou de grande valeur, l’épée de Saint Ange.

Deborah est la fille d’un candidat au sénat qui veut s’en prendre à la SIA. Cet aspect de l’intrigue devient vite ennuyeux, et l’épisode complet s’en ressent, dès que l’on quitte le contexte du vol de l’épée qui ramène Al Mundy à ses premières amours. Lionel Stander est à l’aise dans son rôle et parfaitement crédible.

On regrette beaucoup la fin de l’intrigue, qui recourent à des raccourcis qui désamorcent tout le suspense. Tout est bâclé, trop facile. L’épisode fut diffusé en France durant l’été 1973. Il a très mal vieilli. Ce qui nous passionnait jadis a pris du plomb dans l’aile.

L’humour, qui tardivement tente une approche dans l’épisode, tombe à plat.

Anecdotes :

  • L’épisode a été diffusé aux USA le 20 novembre 1969. Max montre un journal à Al Mundy en précisant que l’on est le 21 avril, mais l’année n’est pas précisée.

  • Lionel Stander (1908-1994) était Max dans Pour l’amour du risque.

  • Lex Barker (1919-1973)  fut le successeur de Johnny Weissmuller dans le rôle de Tarzan.

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10.  A FRIEND IN DEED
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : B.W. Sandefur. Réalisation : Bruce Kessler.

Résumé :

Guido, chassé des USA, a voulu voler à Rome au clan mafieux Botirelli une cassette contenant des secrets. Mais s’étant fait prendre, il appelle à son secours Al Mundy.

Critique :

Voilà un épisode indiffusable aujourd’hui : l’action y est molle, le rythme lent, en témoignent le prologue et la fin où des scènes d’un cabaret de jazz meublent les lacunes de l’intrigue.

Si Henry Silva s’en sort plutôt bien en maffioso, le chanteur Frankie Avalon (interprète notamment de la chanson du film « Le sous marin de l’apocalypse qui inspira la série Voyage au fond des mers) aurait été mieux inspiré de rester derrière son micro, en idole de son temps. Il n’est pas crédible une seconde en Guido, jeune italien.

Il faut préciser que si l’épisode est censé se dérouler de Naples à Rome, tout est filmé dans les studios Universal, ce qui est une belle déception après les épisodes italiens en décors naturels sur place. L’intrigue est bavarde, et Mundy n’a pas de mission de la SIA.

La Peugeot 403 cabriolet utilisée par les malfrats ne peut être un hasard, c’est sans doute celle qui servira à partir de 1971 dans Columbo.

Je me suis ennuyé durant 49 minutes au point que j’ai à la fois compris le refus de l’ORTF d’acheter l’épisode, mais aussi l’annulation en fin de saison. On sent le scénario écrit à la va vite, sans cohérence. Robert Wagner se caricature lui-même et ce ne sont pas les allusions de la mafia à son père (Fred Astaire est absent) qui viennent sauver l’entreprise du naufrage.

Anecdotes :

  • Henry Silva (1928-) spécialiste des rôles de méchants, est connu pour La revanche du sicilien. On l’a vu aussi dans Match contre la vie (Mort d’un chef de bande). Il a fait carrière en Europe, surtout en Italie, dans des rôles de gangsters de la Mafia.

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11. UN MUR EN OR
(THE SECOND TIME AROUND)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Gerd Oswald.

Résumé :

Eric Redman, cornaqué par le KGB, a une revanche à prendre sur Mundy père et fils. Il reçoit pour mission de les tuer.

Critique :

On se demande pourquoi cet épisode apparaît en onzième position alors qu’il est la suite directe du Coffre du casino. Le téléspectateur a oublié l’intrigue du premier volet et se sent floué.

Tout d’abord, Glen A. Larson, sachant qu’il a au générique Fred Astaire et Adolfo Celi a tout simplement oublié décrire une histoire. Il a cru drôle de mettre en vedette Miss Prio, une vieille fille peu attirante (Alice Ghostley), comme personnage principal féminin. Alice est une comique inconnue dans nos contrées.

Cet épisode m’a particulièrement rappelé les plus calamiteux Arsène Lupin tournés en Europe (version Georges Descrières), qui se sont visiblement plus inspirés d’Opération vol que des romans de Maurice Leblanc.

Lors de la première diffusion sur la chaîne Une de l’ORTF, en juillet 1973, les téléspectateurs ont sans doute apprécié ce programme. Aujourd’hui, il a pris un coup de vieux atroce. On compte sur la seule présence de Fred Astaire pour captiver l’attention du spectateur pendant cinquante minutes.

Entièrement tourné en studios, l’opus montre vite ses limites. Le mur en or est constitué de lingots d’une valeur de deux milliards de dollars de l’époque. Tout le talent d’Al Mundy, pendant que son père Allistair joue au casino avec Eric Redman, va être, tel un David Copperfield de son temps, de le faire « disparaître ».

Bill Fletcher, un ersatz de James Coburn, incarne le tueur garde du corps de Redman, on suggère ici une sorte d’alliance entre aryens et soviétiques. Mais le ton délibérément dirigé vers la comédie fait naufrager l’entreprise.

A vouloir jouer sur la comédie et le suspense, l’épisode perd sur tous les tableaux. Les réparties de Fred Astaire/Allistair tombent à l’eau, alors qu’elles sont censées être du plus haut comique. Adolfo Celi joue une fois de plus Emilio Largo d’Opération tonnerre. Mais lorsque l’intrigue est aussi mince, il n’y a pas de miracle possible. C’est très mauvais, souvent saugrenu. La comique Alice Ghostley en rajoute en Miss Prio, qui traque le célèbre voleur « la panthère », rendant tous les personnages ridicules. Un épisode à fuir car si vous le regardez en premier, vous ne serez pas tenté (ou n’aurez pas le courage) d’en voir un seul autre de la série.

Anecdotes :

  • Cet épisode constitue la suite directe de l’épisode 4 de cette saison, Le coffre du casino.

  • Bill Fletcher (1922-) a la tête de l’emploi. Dès qu’on le voit, on pense à la série Les envahisseurs, et il en a tourné un épisode, La trahison.

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12.  THE OLD WHO CAME IN FROM THE SPY
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Sy Salkowitz et Jeannot Szwarc. Adaptation : Sy Salkowitz. Réalisation : Gerd Oswald.

Résumé :

La Chine a passé un accord avec la République Arabe Unie. L’Intelligence Service britannique dispose de cet accord sur une micro puce cachée dans un musée de Berlin Est qu’Al Mundy doit récupérer, après la mort d’un agent en mission.

Critique :

Cette intrigue typique de la guerre froide possède un titre qui fait référence à The Spy who came in from the cold (L’espion qui venait du froid). Al Mundy est visiblement déçu qu’on lui attribue une vieille dame anglaise comme partenaire au lieu d’une jolie fille. Deuxième épisode consécutif avec une old lady.

Cet épisode est trop politique pour passionner. On y parle de la situation au Moyen Orient, ce qui passe au-dessus de la tête du téléspectateur. L’association entre la lady anglaise, Mollie Taylor, et Mundy, est censée être drôle mais l’on s’ennuie très vite.

Violemment anticommuniste, avec portraits de Lénine et Brejnev chez l’attaché culturel du musée, personne ne s’étonne que l’intrigue se situe à Berlin Est alors qu’il est question de la Chine.

Elsa Lanchester en Mollie Taylor en fait des tonnes, et on se lasse très vite. L’intrigue est laborieuse et l’on regarde sa montre toutes les cinq minutes. Tout le glamour de la série semble s’être évaporé.

Entièrement filmé en studio, cet opus est un ratage. Le mélange humour guerre froide n’est pas réussi et tous les effets sont attendus. C’est une partie de cache-cache dans le musée entre les soviétiques et Mollie et Al. Berlin Est est visiblement filmé entièrement aux studios Universal ce qui nuit à toute crédibilité. Quand on pense que Malachi Throne a quitté la série refusant les tournages en Europe, on se dit qu’il a fait une belle erreur.

Mundy réussit à voler la micro puce, mais Mollie reste prisonnière. L’Intelligence Service s’y résigne, notre héros non.

La fin est sérieuse et pesante, sans aucune once d’originalité. Mollie va passer devant « le tribunal du peuple » avant d’être exécuté. Al Mundy en free-lance joue les Zorro pour la sauver.

Tout ceci est daté, ennuyeux. Personne ne regrettera que l’épisode soit resté inédit en France, il a un intérêt « historique » pour une guerre froide aujourd’hui bien lointaine.

En pur espion, Robert Wagner perd son humour et est infiniment moins talentueux qu’en cambrioleur. Les 49 minutes sont interminables, et l’on a quelque difficulté à imaginer que la même saison propose le meilleur (« De la part d’Alexandre », « Le scorpion ») comme le pire ici.

Toute la partie finale est prévisible et sans saveur. Scénaristes et réalisateur ont perdu tout leur brio ! On tente bien de revenir à l’humour à l’épilogue, Mollie disant aux agents soviétiques : « J’espère que nos échanges culturels ne pâtiront pas de ce petit épisode ». Mais devant cet épisode soporifique, le téléspectateur a changé de chaîne ou s'est endormi depuis longtemps.

Anecdotes :

  • Al Mundy, pour la première fois dans la série, fait allusion à sa mère.

  • Elsa Lanchester (1902-1986) a tourné dans « La fiancée de Frankenstein » et « Mary Poppins ».

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13.  THE LURE A MAN
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Barry Shear

Résumé :

De retour de sa mission en RDA (voir précédent épisode), Al Mundy est menacé par un certain Technicov pour kidnapper le chef de la SIA, Mr Jack afin de l’échanger contre un colonel soviétique prisonnier.

Critique :

Suite directe du précédent et calamiteux épisode, To Lure a man se déroule aux USA. Technikov pense que Mundy a volé en RDA les plans d’annexion de Berlin Ouest par l’URSS qui doit avoir lieu le mois prochain lors d’une attaque surprise (soit en janvier 1970).

Trop british, Wilfrid Hyde White est peu crédible en chef russe. Une belle erreur de distribution. Tina Sinatra n’a pas grand-chose à jouer à part la beauté de service. Le téléspectateur est désorienté de découvrir un chef de la SIA apparemment familier de Mundy, Mr Jack (Joseph Cotten), dont il n’a jamais été question. Cotten, qui avait joué dans un double épisode de la saison 2 Opération Centaure un général est allemand incarne ce Jack dans le premier épisode d’une trilogie dont seul l’opus La chanson du tueur (diffusé en septembre 1973 sur la première chaîne ORTF et rediffusé en mai 1975 sur Antenne 2) sera doublé. Il est plus crédible en chef des services spéciaux américains qu’en est allemand.

Néanmoins, jusqu’à présent, les supérieurs d’Al Mundy ont été Noah Bain, Wally Powers (saison 3) et un intermédiaire, William Dover. Cotten a plus l’air d’un bad boy que d’un chef de la SIA.

Peu d’action, une ambiance huis clos de théâtre filmé dans une chambre d’hôtel, beaucoup de bavardages, on atteint à peine les deux étoiles. C’était certainement passionnant à la fin des années soixante. Mais aujourd’hui, c’est difficilement regardable.

Anecdotes :

  • Wilfrid Hyde White (1903-1991) a joué dans Le troisième homme et Columbo : SOS Scotland Yard

  • Retour de Joseph Cotten dans un nouveau personnage, Mr Jack, qui reviendra deux fois : La chanson du tueur et Beyond a treasonable doubt.

  • Christina Sinatra, alias Tina Sinatra (1948-) est la fille de Frank et la sœur de Nancy du même nom.

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14. LE SCORPION
(THE SCORPIO DROP)

Scénario : William Bast. Réalisation : Robert Gist.

Résumé :

Un groupe d’astrologues pratiquant l’occultisme, la Casa Tarot, serait responsable du vol d’un micro-module du département de la défense, et du meurtre d’un agent de la SIA, Edward Carter. Sous l’identité d’un certain Adrien Mason, Al Mundy est invité à la cérémonie du solstice d’hiver.

Critique :

Incursion de l’espionnage dans le fantastique et l’épouvante, cet épisode, diffusé par l’ORTF en 1971 et Antenne 2 en 1975, a marqué les esprits par son aspect macabre, décelable dès le début par une musique digne d’un film d’horreur (signée Oliver Nelson), ses personnages hallucinés, mélange de la culture hippie et de l’occultisme le plus dangereux.

Olga Millard dite Mère Kali, qui dirige l’organisation occulte « l’ordre de la clé d’or », a une maison infestée de scorpions qui se trouvent dans un vivarium. Elle est complètement folle, bonne à enfermer, et se prête à des cérémonies occultes avec des envoûtements, des sacrifices humains. Son neveu qui veut hériter se garde bien de l’envoyer à l’asile, d’autant plus qu’il vole les micro-modules du département de la défense américaine pour les revendre.

Ce qui déconcerte dans cet épisode, où foisonnent les adeptes camouflés de cagoules digne du Ku Klux Klan, c’est le fait qu’Al Mundy s’échappe mais que les cinglés de la Casa Tarot continuent à sévir. Fait particulièrement singulier qui va de pair avec l’aspect inhabituel de la mission d’Al Mundy.

La tante Olga (Gale Sondergaard) est toujours accompagnée d’un cerbère peu amène nommé Bruno (William Chiles). Une fille qui veut se venger du vrai Mason, dont Mundy a pris l’identité, Angela (Brenda Benet). Elle va menacer la vie de notre héros avant de se rendre compte de son erreur.

L’épisode qui date de décembre 1969 surfe sur la vague de films d’épouvante parlant des s ectes comme « Rosemary’s Baby ». C’est sans doute la mission la plus hors norme de Mundy, plongé dans le folklore qui sera repris quelques années plus tard dans le James Bond Vivre et laisser mourir, même si ici, il n’est jamais question de cérémonies vaudou.

Aujourd’hui, le cinéma et la télévision nous ont offert tant de films d’horreur que ce scorpion nous paraît bien anodin. Lors de sa première diffusion française, il constituait ce que la télévision américaine aux heures de grande écoute pouvait proposer de plus effrayant.

Anecdotes :

  • Brenda Benet (1945-1982), qui fut l’épouse de Bill Bixby (Le magicien, L’incroyable Hulk) s’est donnée la  mort après le décès lors d’un accident de ski de leur unique fils Christopher.

  • Le taxi jaune conduit par une adepte de la Casa Tarot à la fin de l’épisode semble indiquer que l’on se trouve à New York.

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15.  HAUTE COUTURE
(NICE GIRLS MARRY STOCK BROKERS)

Histoire de Byron Twiggs. Adaptation : Norman Huddis. Réalisation : Barry Shear.

Résumé :

A Paris, dans un salon de haute couture, une jeune femme modèle, Yvonne, agent de la SIA, est retrouvée assassinée. Le salon de couture Trion sert de couverture à des agents russes. Al fait la cour à la colotaire de la défunte, Sharon, une photographe.

Critique :

Dernier épisode présenté en France en septembre 1973 (l’ORTF semble avoir eu bon goût dans le choix des épisodes de cette troisième saison inégale), Haute couture a été tourné à Paris.

Doté d’une bonne distribution et d’un scénario bien structuré, l’épisode est tout à fait ce que l’on attend dans le cadre de cette série.

Sans être exceptionnel, l’épisode marque longtemps après l’avoir vu, notamment la crise d’hystérie du couturier Paul Trion (Geoffrey Holder qu’en 1973 les français allaient découvrir au cinéma dans le premier James Bond avec Roger Moore) envers un modèle qui ne lui semble pas digne de figurer dans sa maison.

Après To lure a man, on retrouve George Murdock en Devon (ne pas confondre avec Dover), en chef de la SIA, un subalterne de Mr Jack.

Michele Carey correspond aux personnages de belles créatures sans cervelle qui ne choquait pas à l’époque. Holder est parfait en méchant, crédible et menaçant à souhait. Son rôle est bien plus développé que dans le Bond et il nous permet de nous montrer l’étendue de son talent. Il a le même rire qu’en baron Samedi.

 Le réalisateur semble avoir privilégié les scènes d’intérieur pour nous mettre plein la vue avec le salon de couture.

Le ton juste est trouvé entre suspense et comédie. Cela fait plaisir de retrouver Al Mundy au mieux de sa forme et un Robert Wagner parfaitement à l’aise dans le rôle en voleur. En faire un espion de la guerre froide n’est pas une réussite, lorsque les scripts sont trop sérieux.

Autre scène marquante : lorsque Sharon et Al sont prisonniers dans la chambre froide.

La scène du défilé final aux lumières psychédéliques distille un parfum typiquement sixties.

Anecdotes :

  • Geoffrey Holder (1930-2014) était le baron Samedi dans Vivre et laisser mourir.

  • Michele Carey (1943-) a joué dans Les mystères de l’ouest, Mission Impossible, L’homme qui tombe à pic, Des agents très spéciaux, L’homme de l’Atlantide, Starsky et Hutch.

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16. LE GRAND TOURBILLON
(THE STEAL-DRIVING MAN)

Scénario et réalisation : Glen A. Larson.

Résumé :

Al Mundy lors d’une course automobile doit récupérer des documents secrets sur un missile nucléaire. Pour cela, il doit prendre part en qualité de coureur  à la compétition pour pouvoir voler les documents.

Critique :

Dans cet épisode italien, mais situé par le scénario dans la principauté imaginaire de Cordona, diffusé en plein mois d’août 1973 en France, Al Mundy est contraint de jouer les coureurs automobiles pour infiltrer un réseau d’espionnage.

Fernando Lamas (connu notamment pour Match contre la vie où il tenait un rôle récurrent  après une carrière au cinéma dans des films comme La veuve joyeuse ou Le monde perdu)  rappelle assez Riccardo Montalban, au point que je les confonds parfois.

Le clou de cet opus est la scène de course automobile sous la pluie, ou bien évidemment, Robert Wagner (que l’on voit dans des plans rapprochés) n’est pas au volant. C’est un épisode qu’il faut voir avec un peu d’indulgence, étant donné qu’il s’agit de la télévision telle qu’on la concevait en 1970. L’ensemble rappelle parfois un peu Le Saint avec Roger Moore.

Bien entendu, Mario Andretti, véritable coureur, gagne l’épreuve. Dès que les scènes d’action (en l’occurrence de course de formule 1) s’arrêtent, notre intérêt faiblit. L’histoire n’est pas suffisamment bien écrite.

Fernando Lamas, beau garçon mais comédien limité, peine à nous faire croire à son personnage de Paolo Monteggo, qui n’est jamais menaçant. La deuxième partie de l’épisode semble avoir abusé des scènes de studio. Cette-fois, le raccord images d’archives/scènes de studio est évident. L’opus perd alors énormément en qualité. Cette partie lui permet d’atteindre tout juste les trois étoiles.

Mario Andretti vole la vedette à Robert Wagner, étant par la force des choses plus crédible, et pour cause, en champion de formule 1. Renzo Censana, qui incarne le président de Cordona, est encore moins convaincant que Lamas. Opération vol fut le dernier tournage de ce comédien italien décédé en 1970, l’année de diffusion aux USA.

La fin faisait illusion autrefois, mais a un peu vieilli. La réalisation de Glen A. Larson marque le pas.

Anecdotes :

  • Le champion automobile Mario Andretti joue son propre rôle. En revanche, l’autre coureur vedette, Jackie Taylor, est interprété par le comédien Greg Mullavey.

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17.  LES DOIGTS DE FÉE
(TOUCH OF MAGIC)

Scénario : Oscar Brodney. Réalisation : Gerd Oswald.

Résumé :

Al Mundy vient en aide à Bessie Grindel qui croupit dans un hospice de personnes âgées. Il lui demande de l’aider pour un de ses nouveaux coups : le vol d’une collection de diamants à Majorque.

Critique :

Victime de la programmation anarchique de l’ORTF, Les doigts de fée fut diffusé en octobre 1971 parmi des épisodes de la saison 2.

Après Fred Astaire, Wagner côtoie une autre grande gloire d’Hollywood, Bette Davis. Le script est un prétexte pour nous permettre d’assister à de magnifiques joutes verbales entre les comédiens. Malgré la différence d’âge, Mundy n’apparaît jamais comme une sorte de gigolo flatteur. La sincérité de notre héros n’est jamais prise en défaut.

Malgré un début qui aurait pu inciter à penser à un opus dramatique, le ton est vite à la comédie. La réussite de cet épisode montre à quel point la saison 3 est inégale.

Le scénario, après tant d’épisodes où le sujet de la série a été détourné vers une banale avalanche d’histoires d’espionnage de la guerre froide, revient au gentleman cambrioleur. Pour éviter tout scrupule au spectateur, le volé est un ancien nazi.

 Bette Davis ne peut s’empêcher de voler la vedette à son partenaire. Elle joue vraiment très bien.

Mundy pensait avoir retrouvé son passé et sa liberté d’action, mais Wally Powers et la SIA se mêlent de la partie. On ne s’ennuie pas une minute. On aurait préféré assister à un vol en duo avec Bessie, mais Powers lui attribue une mission contre les intérêts des pays de l’Est, une fois de plus, qui ont de sombres projets pour s’implanter à Majorque.

Bessie réussit à voler le célèbre bijou « Le roi de Kimberley » à Carlo Rubano qui fut son galant. Elle a retrouvé la forme. Même si elle met Al Mundy dans une situation délicate, le ton reste à la détente et à l’humour. La fin tourne à la grande farce.

On regrette que tous les opus de cette saison ne soient pas de cette qualité.

Anecdotes :

  • Bette Davis (1908-1989) est célèbre pour  L’insoumise, Une femme cherche son destin, Eve, Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?

  • Al Mundy avoue avoir été amoureux de Bessie.

  • L’épisode se déroule durant le nouvel an. Il a été tourné aux studios Universal et non à Majorque.

  • Maurice Marsac (1915-2007), acteur français ayant fait carrière à Hollywood, a joué dans les trois épisodes français de The New Avengers. Il incarne Carlo Rubano, ancien flirt de Bessie.

  • Le personnage de Carlo Rubano est parfois appelé Carlos dans la VF.

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18.  LA CITÉ DE LA FORTUNE
(FORTUNE CITY)

Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Barry Shear.

Résumé :

Après un accident automobile, Al Mundy perd conscience dans une petite ville appelée Fortune City. Sa passagère, Mona, a disparu, et aucun témoin ne l’a vue. Tout le monde prétend que Mundy était seul.

Critique :

Je ne connaissais pas cet épisode à la tonalité dramatique (par rapport au précédent), même s’il a été doublé. Il vaut surtout pour la présence des guest-stars, Stephanie Powers et Broderick Crawford. On se croit dans un western, avec des décors typiques du genre, faits évidemment aux studios Universal.

La tension s’installe avec la mystérieuse disparition de Mona (Stéphanie Powers). Malgré cela, on s’ennuie quelque peu. Le script aurait pu être utilisé pour n’importe quelle série policière de l’époque.

Mundy finit par retrouver Mona qui est retenue prisonnière pour avoir vu ce qu’elle n’aurait pas dû voir : trois hommes se préparent à détourner un essai atomique pour provoquer une catastrophe.

Neuf ans avant le début de Pour l’amour du risque, le couple Powers-Wagner est à l’œuvre, avec une Stéphanie qui joue sérieusement et pas comme l’idiote Jennifer Hart.

Deux gros bémols à cet épisode : les méchants ne sont pas crédibles une seconde, et nous évoluons dans un décor claustrophobe, à l’image bien trop obscure.

L’épisode sombre dans une certaine banalité avec une fin prévisible, et l’on a le sentiment que le scénariste ne s’est pas creusé la tête pour nous offrir une bonne intrigue digne de la série.

Anecdotes :

  • Broderick Crawford (1911-1986) a joué dans Il bidone de Fellini.

  • Stephanie Powers (1942-) est célèbre pour Annie, agent très spécial, Pour l’amour du risque, L’amour en héritage.

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19. SITUATION RED
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Joseph Sargent.

Résumé :

Un officier de l’armée américaine a une réaction paranoïaque après avoir  été drogué et risque provoquer la 3e guerre mondiale.

Critique :

Voici un épisode que la France a bien fait de ne pas acheter. Dès les premières images, on comprend qu’il s’agit d’une intrigue conventionnelle d’espionnage vue mille fois ailleurs, et que l’on va s’ennuyer.

Le gros problème de cet opus est qu’il se prend terriblement au sérieux. Oublié la décontraction des cambriolages d’Al Mundy. On évolue dans le milieu militaire. Les scènes où apparaît Robert Wagner face à un Earl Holliman dément collent très mal ensemble. L’épisode évoque parfois la crise des missiles de Cuba de 1962.

Le spectateur décroche très vite. L’aspect « documentaire » de nombreuses scènes est rébarbatif. La réalisation en studios s’avère une catastrophe car le budget n’est pas à la hauteur de ce que l’on veut nous montrer.

Perdu dans ce fatras, Robert Wagner a bien du mal à tirer son épingle du jeu. Les images noir et blanc de l’écran de contrôle rendent l’esthétique de l’ensemble navrant.

L’abus d’images d’archives (stock shot) est évident. Wagner est contraint de jouer les James Bond improbables face à un officier dément.

L’absence totale d’humour surprend vraiment dans le cadre de cette série. Les scènes montrant les pilotes rappellent Les chevaliers du ciel.

Un des plus gros ratages de la série, et l’on ne comprend pas que la même saison nous offre parallèlement des épisodes haut de gamme. C’est assez anachronique.

On s’ennuie ferme là où le suspense est censé nous captiver. Une saison inégale qui explique l’annulation de la série.

Anecdotes :

  • Earl Holliman (1928-) était le partenaire d’Angie Dickinson dans Sergent Anderson.

  • Barry Sullivan (1912-1994) était le milliardaire Jordan Bradock dans L’immortel.

  • La musique stressante de l’épisode Le scorpion est réutilisée ici.

  • Dans la bande son, on entend une chanson de Gilbert Bécaud, Je t’appartiens, dans sa version américaine Let it be me.

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20.  LA CHANSON DU TUEUR
(TO SING A SONG OF MURDER)

Scénario : Norman Huddis. Réalisation : Barry Shear.

A noter : le coffret DVD propose la version originale sous-titrée, alors que cet épisode a été doublé et diffusé deux fois en France (1973 et 1975)

Résumé :

Al Mundy est bouleversé par la mort dans un accident d’avion de la chanteuse noire Marilyn Lee qui était mêlée à une affaire d’espionnage. Mr Jack a demandé à Mundy de protéger la vie du président de la Rugarie qui veut conclure un accord de paix avec les USA.

Critique :

Episode qui avait déconcerté les téléspectateurs français lors de la première diffusion dans la mesure où il nécessite une grande attention, disposant d’une intrigue complexe aux frontières du fantastique.

Marilyn Lee la chanteuse-guitariste est-elle vivante ou morte ? Les premières images sous la pluie (une scène d’enterrement) ne sont pas habituelles dans la série. L’atmosphère est glauque.

Le groupe pop dont il est question s’appelle la cinquième dimension, et bénéficie d’une grosse promotion. Les chansons sont omniprésentes (et même un peu trop) dans l’épisode. Entre les passages chantés, les flash back souvenirs de Mundy, on est un peu perdus. Marilyn Lee était mêlée à l’affaire en cours, victime d’un chantage pour aider à tuer un président d’un pays de l’est favorable à l’Amérique. Rugarie Bulgarie ?

Malgré la « mort » de Marilyn, nous la voyons interpréter avec son groupe plusieurs morceaux, dans les souvenirs d’Al Mundy, qui prennent une bonne partie du temps imparti à l’épisode.

Robert Wagner nous surprend par ses silences. Un passage involontairement comique lors des « retrouvailles » entre la morte et le héros est dans la réplique de Marilyn : « Al, je suis désolée, après ma mort, je n’ai trouvé aucun endroit pour vivre ». Elle s’est cachée dans l’appartement de Mundy.

A vouloir faire trop compliqué, La chanson du tueur perd le spectateur en chemin. On s’ennuie vraiment à la fin de l’épisode. Les dernières minutes tentent de renouer avec le suspense.

Comme lors de ses deux diffusions françaises, la vision en DVD de cet opus m’a laissé un peu sceptique.

Enfin, pour 49 minutes, les passages chantés sont bien trop nombreux. Deux étoiles, cela ne mérite pas davantage.

Anecdotes :

  • 2e des trois épisodes où Joseph Cotten incarne Mr Jack.

  • Marilyn McCoo (1943-) fut chanteuse dans le groupe The 5th dimension et actrice dans le soap Des jours et des vies.

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21. THE SUZIE SIMONE CAPER
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de William Bast. Adaptation : William Bast et Oscar Brodney. Réalisation : Don Taylor.

Résumé :

Wally Powers demande à Mundy de retrouver un tableau de Matisse au dos duquel sont écrits, au rayon X, les noms de douze nazis recherchés. Le tableau appartient à une amie de Wally, Suzie Caper, qui fut sa coéquipière pendant la seconde guerre mondiale et est devenue chanteuse à succès.

Critique :

Finis les tournages en Europe, les fonds doivent manquer ! Les décors sont facilement reconnaissables : les studios Universal, on se croirait dans L’homme de fer. Nous sommes censés être en Italie, Saint Paul de Vence et à deux pas de Monaco.

On voit davantage Wally Powers/Edward Binns qu’à l’habitude.

Un faux lord, Harry Fulham (Murray Matheson), veut voler le tableau que convoite la SIA. Le comédien est brillant comme d’habitude, avec beaucoup de classe. Il aurait pu aisément jouer le père de Mundy si Fred Astaire n’avait pas eu le rôle.

Les retrouvailles entre Charlie Brown et Al Mundy sont verbeuses et on se surprend à s’ennuyer. Mais le pire est la tentative de renouer une romance entre Wally et Suzie. On se met à regarder sa montre. D’autant que Jane Weintraub qui incarne Suzie n’est pas une véritable comédienne (4 rôles) mais une chanteuse.

Trop de bavardage au détriment de l’action, une intrigue mal construite, font de cet épisode un naufrage. On le déplore pour Susan Saint-James dans son personnage fétiche de Charlie Brown. Le filon Opération vol montre des signes d’épuisement.

Voilà une série dont il vaut mieux garder le souvenir avec nostalgie que la revoir en 2016. Lorsque Mundy et Wally se déguisent en bonne sœur, dans ce scénario ni fait ni à faire, on tombe dans le grotesque.

J’aurais préféré dire le plus grand bien de cette série, mais le temps est parfois cruel. Par comparaison, les épisodes noir et blanc du Saint ont bien mieux vieilli.

Anecdotes :

  • Susan Saint-James fait sa quatrième et dernière apparition en voleuse Charlie Brown, et cinquième avec le pilote où elle tenait un autre rôle.

  • Réutilisation de la musique effrayante de l’épisode Le scorpion dans le pré-générique et à la 39e minute de celui de De la part d’Alexandre.

  • Murray Matheson (1912-1985) était Felix, le bibliothécaire informateur de Banacek.

  • Née Florence Currier, Jane Weintraub (1924-) est une chanteuse pour laquelle Charles Trénet composa des titres. Elle a fait carrière de 1948 à 1973, chantant devant divers présidents : De Gaulle, et pour cinq présidents américains de Kennedy à Jimmy Carter. Choisissant comme nom de scène Jane Morgan, elle est souvent confondue avec une chanteuse homonyme.

  • On entend dans la scène finale L’hymne à l’amour d’Edith Piaf à l’accordéon.

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22.  LA PETITE PRINCESSE
(AN EVENING WITH ALISTER MUNDY)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Alistair Mundy veut enlever une jeune princesse de onze ans et pour cela utiliser un cirque. Un général veut faire un coup d’état dans un petit royaume et le père veut que sa fille soit mise à l’abri.

Critique :

Lors de la première diffusion française (quatrième de la troisième sélection ORTF le vendredi soir août 1973), cet épisode avait obtenu une mauvaise critique dans Télé Poche : une étoile (sur trois). La présence de Fred Astaire au générique ne dissimulant pas un script anémique.

Dès le début, cette histoire qui se déroule dans le monde du cirque et plus précisément des clowns semble ennuyeuse. Ce n’est pas une mission de la SIA. Glen A. Larson a dû se dire que la seule présence de Fred Astaire suffirait à captiver le public. Grosse erreur. L’intrigue est caricaturale, se déroulant dans une principauté d’opérette, avec en méchant un général, un Gavin McLeod barbu pré-La croisière s’amuse rappelant le sinistre Beau Sourire dans les premiers Hawaii Police d’état.

Tout sent l’improvisation. Alistair se substitue à la SIA qui se raccroche en cours de route, par le biais de Wally Powers, à la mission.

Ce qui est pénible dans cet épisode, c’est la gamine, Cindy Eilbacher qui incarne la princesse Carlotta, reprenant presque à l’identique sa prestation de la petite Charlotte dans le magnifique épisode de la saion 2 La famille.

Nos héros déguisés en clowns sont ridicules. Le reste de l’opus est laborieux et on se demande ce que Fred Astaire est venu faire dans cette galère.

La fuite de la princesse doit avoir lieu durant sa fête d’anniversaire, où le cirque Funello. Cela ressemble davantage à une série pour enfants qu’à une série d’espionnage.

Ce qui était médiocre lors de la première diffusion française de 1973 ne s’est pas amélioré. Les numéros de clowns multipliés à l’infini lassent. On ne peut donc pas ici évoquer un mauvais vieillissement de la série.

Anecdotes :

  • Gavin McLeod (1931-) était le capitaine Stubing dans La croisière s’amuse.

  • Dernière apparition de Fred Astaire dans la série.

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23.  A TREASONABLE DOUBT
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Norman Hudis. Réalisation : Barry Shear.

Résumé :

Al Mundy est accusé de trahison par la SIA au profit d’un agent de l’est, Nico Cranodj. Interrogé par une commission spéciale, il s’évade. Mr Jack donne l’ordre de tirer à vue.

Critique :

On retrouve dans cet épisode Mr Jack/Joseph Cotten. Le procès de Mundy semble assez réaliste (Il est passé à tabac). Nous sommes dans l’espionnage « sérieux » façon John Le Carré et très loin de l’atmosphère du pilote de la saison 1 qui lorgnait vers F comme Flint ou James Bond.

Marcia Narden (Ahna Capri) travaillant pour la SIA ne veut pas aider notre héros, mais changera d’attitude vers la fin.. L’atmosphère est sombre. Nous sommes à l’opposé de l’opus précédent avec le cirque.

L’intrigue est classique et vue mille fois ailleurs. Espionnage et suspense. On apprécie les scènes à l’ambassade de Karénia, pays imaginaire derrière le rideau de fer. Al Mundy redevient cambrioleur et la réalisation secoue le spectateur qui ne risque pas tomber dans la léthargie. L’épisode montre à quel point la série est inégale d’un numéro à l’autre.

Joseph Cotten se montre particulièrement féroce et réaliste en Mr Jack, impitoyable. Robert Wagner joue fort bien un Mundy vulnérable, diminué et blessé. On a introduit des scènes oniriques de juges qui n’auraient pas dépareillé dans Le prisonnier.

Mal en point pour son avant dernière aventure, Mundy évolue dans des scènes la plupart du temps nocturnes. Il finira par démasquer celui qui l’a fait accuser à tort. Mais pour cela, il faudra attendre la 45e minute (spoiler).

Notons que l’épisode est d’une violence nettement supérieure à la moyenne de la série.

Anecdotes :

  • Ahna Capri (1944-2010) était la fiancée de Roy Thinnes/David Vincent dans Les envahisseurs : contre attaque.

  • Dernière apparition de Mr Jack.

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24.  PROJECT X
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Lors d’un vol aérien, Al Mundy doit assurer la protection d’un scientifique américain qui se rend à une conférence ultra secrète.

Critique :

Un épisode en huis clos, dans un avion de grande ligne quasi vide. Trop de bavardages, on comprend d’emblée que l’on ne va pas être passionné. Le tandem Glen A. Larson/Jack Arnold devait savoir que la série serait annulée, car il ne s’est pas creusé la tête.

Le vol aérien se révèle un piège pour les savants. Le méchant est un certain « The man » (L’homme) joué par John Colicos, un familier des séries de l’époque. Il apparaît comme un diable surgi d’une boîte par le biais d’un film projeté aux passagers. Il les menace car les juge responsable des famines à venir d’ici 1975 (cinq ans plus tard).

Il n’y a que deux hôtesses de l’air : Ellen Peters, de retour (Tina Sinatra) et Laurie MacGuire (Katherine Woodville). Les savants sont censés représenter un peu toutes les grandes puissances. La mort de l’un d’eux, d’une crise cardiaque suite au deuxième passage du film qui se met en route on ne sait comment provoque la panique.

Le script se prend bien trop au sérieux, nous assommant de thèses sur les menaces écologiques (famines, destructions). Les assassinats se suivent chez les savants à chaque projection du film, dont le mécanisme de mise en route est  impossible à déconnecter.

 On aurait pu espérer mieux pour le chant du cygne d’Al Mundy. L’intrigue devient vite répétitive. Il se révèle que l’avion est téléguidé. Les morts de savants se suivent, ainsi que de Laurie. Tina Sinatra elle joue affreusement mal. Elle semble se demander ce qu’elle fait là.

Cet opus évoque un peu les films d’horreur, avec la succession des victimes que Mundy ne peut sauver, et les apparitions de « l’homme », l’écologiste fou, dans son film sur un écran.

L’épilogue est inhabituellement bavard, Edward Binns s’adressant aux téléspectateurs par le procédé du « quatrième mur », et les personnages se livrant à de laborieuses déclarations sur l’écologie.

On ne saura jamais qui était l’homme du film, et il est regrettable de terminer l’aventure d’Al Mundy sur un opus aussi moyen.

Comme L’homme de fer, Opération vol fut un succès de son époque mais a beaucoup perdu de son attrait aujourd’hui par rapport à d’autres séries demeurées cultes. Au terme de ce dossier, j’avoue une légère déception car j’avais gardé un souvenir enchanteur des diffusions ORTF et des rares rediffusions (Antenne 2 en 1975, La Une est à vous et Samedi est à vous en 1974-75). Plusieurs épisodes restés inédits se révèlent décevants. Néanmoins, on préfèrera Wagner en Al Mundy plutôt qu’en Jonathan Hart.

Anecdotes :

  • Tina Sinatra reprend son personnage de l’épisode « To lure a man », Ellen Peters.

  • Katherine Woodville (1938-2003) fut l’épouse de Patrick Macnee.

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OPÉRATION CENTAURE - 1RE PARTIE (HANS ACROSS THE BORDER - PART 1)