Open menu

 saison 4Présentation

Le Virginien

Saison 1 - Volune 1

 


1. L'ÉXÉCUTION
(THE EXECUTIONNERS)

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

Scénario : Morton S. Fine et David Friedkin, d’après le personnage imaginé par Owen Wister.

Réalisation : David Friedkin.

On procède à la pendaison de Tom Newcomb, accusé d’avoir tué une femme. Son seul alibi est qu’il était avec l’institutrice à l’heure du crime, mais celle-ci a démenti. Très vite, le Virginien a des doutes sur la culpabilité du pendu. Arrive alors en ville un étranger, Paul Taylor, qui sème rapidement le trouble en parlant de cette affaire.

Cet épisode est une véritable claque. On s’attend à un western traditionnel et l’on se retrouve avec une tragédie grecque, où il est question de sexe, d’honneur, de peine de mort. Très audacieux pour son époque (Septembre 1962), on comprend aisément que la prude ORTF ait censuré le film en 1966 lors de sa première diffusion, coupant tellement de passages qu’il ne reste qu’environ 50 sur 75 minutes en français.

Les premières images sont un électrochoc. La pendaison d’un homme. Rarement, on aura filmé avec un tel réalisme une exécution dans une série de distraction des années 60. Dans mon souvenir, la série était un programme visible par les enfants, ce qui n’est pas le cas ici. Le personnage de Celia Ames, l’institutrice, est un esprit torturé et on évoque clairement sa sexualité. Dans une scène, elle demande à l’étranger qui vient d’arriver, Paul Taylor, de l’embrasser pour savoir au moins une fois dans sa vie ce que c’est d’embrasser un homme. Mais elle est surveillée en permanence par le shérif Neil Brady qui lui rappelle la respectabilité qu’elle doit maintenir en raison de son statut d’institutrice, et veut également faire partir Paul Taylor.

Ce pilote nous montre l’importance du Virginien, pourtant simple régisseur du ranch, qui parvient à faire engager Paul à Shiloh contre l’avis de son propriétaire, le juge Henry Garth. En comparaison, le personnage de Trampas, pas assez développé, est ici plutôt transparent : Doug McClure, débutant, cherche encore ses marques. D’ailleurs, il sera absent malheureusement de plusieurs épisodes de cette saison 1. Il prendra sa revanche par la suite en jouant des épisodes dans lequel le virginien sera absent. Ici, il est un juvénile cowboy qui aide le régisseur mais ne prend pas d’initiatives, tout comme son comparse Steve Hill (Gary Clarke) qui sera absent 17 fois de la série alors qu’il quittera le feuilleton au 9e épisode de la saison 3, en 1964. Il apparaîtra seulement dans 46 épisodes sur les 63 que prévoyait son contrat.

Tôt dans le récit, on comprend qu’il ne s’agit pas d’un épisode traditionnel avec bagarres, duels, indiens, et tout le folklore du western. Une réflexion sur la peine de mort commence, et très vite, nous comprenons que le condamné n’était pas coupable. L’attention du téléspectateur est centrée sur la pendaison, on ne sait rien de la victime et l’on ne saura rien de son assassin, dont le réalisateur se désintéresse complètement. L’opus va nous conduire vers une analyse de la petite communauté de Medecine Bow où une mère de famille trouve qu’il est très bien d’assister une pendaison comme si c’était un spectacle en y amenant son enfant. Le shérif Neil Brady (John Larch que l’on reverra dans « Les envahisseurs » et « Hawaii Police d’état ») est loin de donner une image rassurante de celui qui est censé assurer le maintien de l’ordre. En fait, il est jaloux de Tom Newcombe, le pendu, puis de l’étranger Paul Taylor, car ils tournent autour de Celia qu’il convoite lui-même. Une vieille fille déjà bien trop âgée pour Paul, elle le lui dira, et qui est accusée de se livrer à la sorcellerie. Ce sera le premier mystère de la série. Le Virginien est intrigué par cette femme dont on dit qu’elle danse seule le soir dans la forêt sous la lune. En fait, cette piste scénarique va être écartée lorsqu’il sera évident que Celia Ames (Colleen Dewhurst) est simplement titillée par ses hormones mais qu’elle ne peut assumer une sexualité en raison de son statut. Les américains acceptaient ce type de discours dans une série western en 1962, pas les programmateurs français. Toutes les scènes qui évoquent cela sont donc en VOST, mais l’importante coupure dans le métrage nuit à la compréhension.

Comme dans une tragédie grecque, Paul Taylor (Hugh O’Brian) cache une personnalité de vengeur que le Virginien va mettre à jour. Malgré les menaces du shérif, il ne lâche pas prise avec l’institutrice, mais vers le milieu de l’épisode, il devient évident pour tout le monde que Paul est le fils du condamné mis à mort. Colleen Dewhurst et Hugh O’Brian par leurs personnages complexes et leurs compositions réussies en arrivent à éclipser le héros, James Drury ne jouant pas sur le même registre. Drury, c’est le Virginien, et son personnage est destiné à apporter de la pure distraction. Il est là pour assurer le suspense, décrypter les mystères et chevaucher dans les plaines, pas pour faire de la psychologie. Le comédien se montre vite limité dans cette partie et manque cruellement de crédibilité. Tout au plus peut on en déduire, et c’était courageux pour la télévision américaine de 1962, que son personnage n’est pas un farouche partisan de la peine de mort.

Lee J. Cobb, le maître des lieux en la personne du juge Garth, ne peut vraiment s’imposer dans ce pilote car ses scènes sont trop brèves. Mais à chacune de ses apparitions, il laisse transparaître un talent immense et écrase complètement Drury dont les ambitions sont plus modestes. En 1962, le comédien est déjà un vétéran et il ne signera un contrat que pour 120 épisodes, soit quatre saisons, avant de tirer sa révérence. Or sur 120 opus, il sera absent 64 fois. En ne jouant que dans 56 épisodes après avoir signé pour quatre saisons, le comédien ne semble pas s’être vraiment passionné pour son personnage surtout comme ici, dans le pilote, où il ne fait que des apparitions. On comprend vite qu’il ait jeté l’éponge et demandé à être remplacé.

C’est donc le couple Dewhurst-O’Brian qui domine la distribution, reléguant par exemple l’actrice Roberta Shore, qui incarne Betsy, personnage important de fille du juge, à la portion congrue. Dans ce pilote, Roberta ne s’impose pas. Betsy est une adolescente en quête de flirts, mais elle n’a que quinze ans et est encore trop jeune pour prétendre vivre des histoires d’amour. Roberta Shore signe un contrat pour 68 épisodes, et sera assidue car absente seulement 11 fois. Nous allons donc avoir le temps de nous familiariser avec son personnage, mais pas dans ce pilote.

« Le Virginien » d’emblée se montre une série ambitieuse, avec des intrigues fortement charpentées, voulant nous offrir du spectacle mais en évitant la facilité et les scripts clichés. Chaque épisode va se présenter comme un long-métrage, la durée permettant de proposer des intrigues fouillées en prenant son temps, ce qui n’est plus le cas de nos jours avec des séries de 42 minutes où il faut aller très vite. Universal a mis les moyens pour une série télévisée, et le réalisateur n’est jamais obligé de recourir à des artifices pour cacher des économies budgétaires. Le téléspectateur en a pour son argent, la série rivalisant avec les western du grand écran. Nous sommes donc partis pour une belle aventure, et l’on n’est pas étonné qu’elle dura presque dix ans.

  • James Drury est né en 1934 et trouvait avec « Le Virginien » le rôle de sa vie. Il a commencé sa carrière en 1955 et tourne toujours, tout en ayant nettement ralenti ses activités. Au cinéma, on l’a vu dans « Planète interdite » et « Coup de feu dans la Sierra ». A la télévision, il est apparu en vedette invitée dans « Alfred Hitchcock présente », « Opération vol », « L’homme qui tombe à pic », « Walker Texas Ranger », « Kung Fu, la légende continue ». Il a fait un caméo dans une tentative de remake de la série en 2000 qui en est restée au stade d’un téléfilm où Bill Pullman prenait sa succession. Après ses années du Virginien, il a fait du théâtre dans les années 70. Il a joué dans « Don Juan in Hell » donnant la réplique à Patrick MacNee qui lui incarnait le Commandeur. Agé de 80 ans, il ne se considère pas comme retraité et participe activement à des conventions sur les western où il dédicace encore des photos de sa série. Sa voix étant très connue par les américains, il a participé à de nombreux documentaires et livres audio.

  • Doug McClure (1935-1995) a eu une seconde opportunité après la série de trouver une carrière ciné avec « Le sixième continent » (1975), « Centre Terre septième continent » (1976), « Le Continent oublié » (1977). Il a aussi tenu un rôle récurrent dans une série diffusée en France, « Echec et mat » que l’ORTF programma en 1965.

  • Lee J. Cobb (1911-1976) a tourné une centaine de films, dont « L’esclave aux mains d’or », « Sur les quais », « 12 hommes en colère », « Exodus », « La conquête de l’ouest », « Les quatre cavaliers de l’Apocalypse » « Notre homme Flint »,  « L’exorciste ». Il a commencé sa carrière en 1931 et fut victime de la chasse aux sorcières du sénateur Joseph Mc Carthy. Il a fait beaucoup de théâtre, notamment à Broadway. Ses dernières années d’activité l’ont vu beaucoup tourner en Italie.

  • Gary Clarke (1934-) n’a pas fait grand-chose après avoir quitté la série. Des apparitions dans « Cannon », « Les rues de San Francisco », « Dynastie », « L’agence tous risques ». Il tourne toujours.

  • Roberta Shore (1943-) a arrêté sa carrière en 1965 en quittant la série.

  • Hugh O’Brian (1925-) a joué dans, « Les dix petits indiens »,  « Le dernier des géants », « Jumeaux », « Wyatt Earp » avant se retirer vers le milieu des années 90.

  • Collen Dewhurst (1924-1991) a joué dans « Annie Hall », « Dead Zone », « Le bonheur au bout du chemin » et sa suite.

  • John Larch (1914-2005), outre ses apparitions dans des séries télé mentionnées plus haut, a joué dans « Un frisson dans la nuit », « L’inspecteur Harry », « Amityville, la maison du diable ».

  • Le réalisateur David Friedkin (1912-1976) a surtout œuvré à la télévision avec la série « Les espions », mais a aussi mis en scène des épisodes de « L’homme de fer », « Kojak », « Hawaii Police d’état ». Il a été également scénariste et producteur.

Retour à l'index


2. WOMAN FROM WHITE WING
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Burt Kennedy.

Adaptation : Morton Fine et David Friedkin.

Réalisation : Burt Kennedy

En faisant un parcours de reconnaissance loin de Medecine Bow, Le Virginien et Steve Hill découvrent que dans une maison isolée, en construction, que le juge Garth a commencée et jamais terminée en souvenir d’une femme qu’il a aimée, un certain Frank Dawson, flanqué de deux comparses, vient demander des comptes au propriétaire du ranch Shiloh.

Il n’y a pas de secrets : lorsque vous avez un scénario béton, une mise en scène impeccable et des moyens financiers, vous faites un bon film. Ce deuxième épisode, inédit en France, s’aborde plus comme un long-métrage qu’un opus de série. D’abord, les chevauchées se font en décors naturels, et la couleur ajoute beaucoup au plaisir que l’on prend. « Woman from White Wing » est l’histoire d’une vengeance, celle de Frank Dawson (Barry Sullivan) contre le juge Henry Garth. Barry Sullivan et Lee J. Cobb, étant donné l’importance de leurs rôles et la place qu’ils prennent dans cette intrigue, relèguent au second plan le Virginien et Trampas, ainsi que le personnage plus mineur de Steve.

Après le pilote, on oublie le shérif Brady et l’institutrice Celia Ames qui ont laissé pendre un innocent. On suppose qu’ils ont été bannis de Medecine Bow. Il n’y aura plus de shérif récurrent dans cette saison 1, et l’on créera des personnages de représentant de la loi au gré des besoins du scénario. En revanche, Betsy Garth, la fille du juge, devient le personnage central de ce film. Elle maintiendra son importance tout au long de la saison.

Face à Frank Dawson et à sa détermination, le Virginien se sent vite dépassé. Il n’ose rapporter à son patron les menaces de l’homme, et demande à Steve de n’en rien dire. Le juge va nous éclairer sur la relation entre le Virginien, Trampas et Steve Hill : « Vous êtes des amis, presque des frères, comme les trois doigts d’une main ». Confronté à son passé, Garth essaie de se confier, mais la chose n’est pas aisée pour lui. Doit-il révéler à sa fille Betsy, toute fière des bottes qu’il vient de lui offrir, la réelle identité de Frank Dawson ?

Lee J. Cobb se livre à un grand numéro de comédien, sans jamais nous ennuyer. Ce qui aurait pu être un épisode bavard devient grâce à lui un opus passionnant. On pardonnera à Roberta Shore son manque d’expérience. La comédienne n’a que dix-neuf  ans et son manque de maturité, pour incarner une fille de quinze ans, devient presque un atout. On découvre le passé du juge Garth, au fil de séquences comme celle où Betsy lui rappelle qu’il lui racontait chaque soir des histoires avant de s’endormir. Lorsque la jeune fille, à quinze ans, lui dit regretter qu’il ne vienne plus en faire autant, on se dit que la société a bien changé, ou que Betsy est vraiment une adolescente attardée. Dans une scène délicate, toute en nuances, le juge va tenter de révéler la vérité à Betsy en imaginant un conte, celui d’une fontaine de Jouvence.

Tout ceci ne peut fonctionner qu’à partir d’un scénario en or, que Burt Kennedy a lui-même mis en scène. Kennedy étant un scénariste-réalisateur spécialiste du western (mais pas seulement, il a réalisé des séries policières comme « Magnum » et « Simon et Simon »), il en connaît tous les codes. Ici, ce qu’il faut souligner, c’est qu’il évite de tomber dans le déjà vu et nous propose une intrigue intemporelle. Il alterne les scènes d’émotion, toutes en pudeur et retenue, avec les séquences de chevauchée dans les plaines.

Le scénario écartant James Drury, Doug McClure et Gary Clarke, le film repose sur les épaules d’un trio : Barry Sullivan, Lee J. Cobb et Roberta Shore, qui sont pratiquement de toutes les scènes, ce qui n’a sans doute guère tenté les acheteurs de l’ORTF en 1966. C’est fort dommage, car certains épisodes doublés, on le constatera avec « La clôture », le quatrième, au script anémique, sont des désastres.

Barry Sullivan, l’inoubliable Jordan Braddock de la série « L’immortel » avec Christopher George, incarne un Frank Dawson partagé entre deux sentiments forts : se venger, ce dont il rêve depuis quinze ans, mais aussi l’amour profond et réel qu’il éprouve pour son enfant que le destin lui a arraché. Sullivan fait passer sur son visage, dans son regard, les deux sentiments contradictoires. Il est un père venu récupérer son enfant, et l’ancien meilleur ami d’un juge qu’il veut détruire. Les scènes qui mettent face à face Roberta Shore et Barry Sullivan sont réussies au-delà de toute espérance. Le loup qu’il est, qui a passé quinze ans dans un pénitencier, devient un agneau. Il est devant cette jeune femme qui ignore tout de lui, et ne comprend pas l’intérêt qu’il lui porte.

Betsy est née il y a quinze ans, dans des circonstances dramatiques, sa mère Annie est morte trois mois après sa naissance. Elle était partie – enceinte – avec le meilleur ami de son mari, Henry Garth. Un autre personnage est omniprésent, même s’il n’est pas à l’écran, Ben. Car ce dernier est mort. A la 25e minute du film, le juge fait sa confession au Virginien, qui tient là le simple rôle d’auditeur et permet au téléspectateur de comprendre le drame qui se noue. Les notions de bien et de mal volent en éclat, lorsque Garth raconte son passé. Il est juge, représentant de la loi, censé être irréprochable, et pourtant Dawson a de sérieuses et réelles raisons de lui en vouloir. Nous n’en dirons pas plus pour ne pas dévoiler l’intrigue, mais s’il est devenu un modèle de vertu depuis quinze ans, soit son arrivée à Medecine Bow et la création du ranch Shiloh, il n’en demeure pas moins que Dawson, flanqué de deux tueurs évadés du pénitencier, n’est pas un démon. Cela dépasse peut être le virginien, cowboy qui prend la vie comme elle vient sans se poser de questions, mais le juge lui dit que les évènements qui sont arrivés auraient pu le concerner lui, Trampas et Steve.

Après cet opus, on ne verra plus jamais le juge Garth de la même manière. Mais il nous est plus humain, plus proche. Le script est-il trop ambitieux pour une série comme « Le Virginien » ? Vu le plaisir que l’on prend à la vision de l’épisode, on serait tenté de dire non. Il y a du suspense, de l’action, et le dénouement va nous déconcerter, nous prenant complètement par surprise, montrant que rien n’est tout blanc ni tout noir dans l’existence. L’émotion, série western oblige, reste toutefois contenue, et on ne tombe jamais dans des scènes larmoyantes. Sans le métier et le talent de Barry Sullivan et Lee J. Cobb, l’opus aurait pu être un désastre, d’un ennui mortel. Le génie de Burt Kennedy est d’avoir su conjuguer une intrigue forte, sans jamais perdre de vue qu’il est dans un spectacle, un western, et qu’il faut donc distraire le spectateur, pas lui prendre la tête.

Le seul point faible, qui ne m’empêchera pas de mettre la note maximum à l’épisode, est la comédienne Roberta Shore, parfois trop confondante de naïveté, qui surcharge un personnage déjà un peu caricatural. Que les amateurs de western se rassurent, ils auront leur dose de suspense, bagarres, fusillades, règlements de compte, chevauchées dans des paysages naturels enchanteurs, mais tout ceci vient à point dans une histoire digne du « Train sifflera trois fois » ou de « Rio Bravo ».

Afin de détendre l’atmosphère, nous avons droit à une scène assez comique, le juge Garth qui a des ambitions politiques fait venir un sénateur qui fait un long discours. Cela agace le Virginien, qui, bien qu’il ait reçu l’ordre contraire, libère un taureau car il estime que les vaches souffrent au soleil et entassées dans un wagon, doivent être vite débarquées. Outre l’aspect hilarant de la scène, on note l’indiscipline du Virginien capable de désobéir à son patron sans se faire congédier. Il ruinera ici la carrière politique de Garth, le sénateur n’appréciant pas que son discours soit perturbé par les mugissements des vaches.

  • Burt Kennedy (1922-2001) a consacré sa vie au western avec la triple casquette de scénariste, producteur et réalisateur. On lui doit « Le retour des sept », « La caravane de feu », « Ne tirez pas sur le Shérif », « Un colt pour trois salopards », « Les voleurs de train ». Il  a aussi réalisé, avec moins de bonheur, les deux téléfilms de 1979 80 destinés à faire revivre « Les mystères de l’ouest » (Un troisième prévu fut annulé suite au décès de Ross Martin). Il a su aussi se diversifier, réalisant 17 épisodes de « Simon et Simon », « Combat » (une série de guerre), « Magnum », et a même tenté la transposition du western dans les îles avec la série « Big Hawaii » inédite en France. « Woman from white Wing » est son seul épisode du « Virginien ».

  • Barry Sullivan (1912-1994) a joué au cinéma dans « La loi du Far West » (1943), « J’ai épousé un hors la loi » (1949), « Les ensorcelés » (1952), « La planète des vampires » (1965), « Pat Garrett et Billy le kid » (1973), « Tremblement de terre » (1974). A partir des années 50 et jusqu’à sa retraite en 1987, il s’est aussi beaucoup consacré à la télévision. En dehors de son personnage dans « L’immortel », on l’a vu dans « Alfred Hitchcock présente », « Match contre la vie », « Mission Impossible », « Bonanza », « Des agents très spéciaux », « Opération vol », « Chaparral », « Un shérif à New York », « Mannix », « Hawaii Police d’état », « Le sixième sens », « Kung Fu », « L’homme de fer », « Cannon », « Super Jaimie »,  cinq épisodes des « Rues de San Francisco », « Police Story », « L’île fantastique »,  « Drôles de dames », « La croisière s’amuse », « La petite maison dans la prairie ». Il aurait pu revenir dans son rôle de père de Betsy dans « Le Virginien » mais choisira d’attendre la saison 8 en 1969 pour incarner un autre personnage dans « The power seekers ». Barry Sullivan a tenté également une carrière de metteur en scène mais après trois tentatives dans les années cinquante à la télévision, il n’a pas poursuivi.

Retour à l'index


3. THROW A LONG ROPE
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Harold Swanton.

Réalisation : Ted Post.

Un ancien militaire, le major  Cass, décide d’éliminer tous les nouveaux colons qui veulent s’implanter dans  le Wyoming. Il considère que ce sont des voleurs de bétail et veut les faire pendre, mettant à mal l’autorité du juge Garth.

Après deux épisodes sans faute, cet opus est un pensum indigeste que la France a bien fait de ne pas acheter. Le script d’Harold Swanton n’a en effet absolument rien de distrayant, et aborde de façon ennuyeuse la justice expéditive, pendaison pour les voleurs de bétail et de chevaux. Pour la première fois, il est fait allusion (en voix of) au passé du Virginien qui nous déclare être originaire du Comté de Fairfax en Virginie. Il se trouvait à Mexico en 1878 où une centaine d’hommes furent tués dans des circonstances analogues à la crise qui survient à Medecine Bow. Puis il évoque, « quelques années après  Mexico», une hécatombe du même tonneau dans le Montana. La guerre entre les possesseurs de gros ranchs envers les petits propriétaires pour les bêtes et les terres. Les grands propriétaires contre les fermiers voulant s’installer et cherchant des terres. Les premiers, qui ont transformé les étendues sauvages en pâturages, n’acceptent pas les colons, qui les privent d’eau et d’herbe. Le Virginien nous précise que parfois, c’est à juste titre que les colons sont taxés d’être des voleurs.

Le problème de cet épisode est qu’au début, tant le juge que son équipe, le Virginien et Trampas, sont du côté du major Cass (John Anderson), pour ensuite retourner leur veste et tenter de réparer les dégâts, Garth dont on a vu dans l’épisode 2 que son passé était loin d’être irréprochable hésitant le plus longtemps possible à prendre parti. Du coup, le téléspectateur est perdu : qui sont les bons, qui sont les méchants ? Jubal Tatum (Jack Warden), avec sa petite famille, soit sa femme Melissa (Jacqueline Scott) et son jeune fils de 13 ans Homer (Roger Mobley), deviennent des symboles. Jubal manque être pendu au début de l’histoire, il échappe à la corde pouvant prouver qu’il n’a pas volé la vache du major Cass, mais il s’avère plus tard qu’il est malgré tout un voleur.

Devenu handicapé, Jubal est récupéré par les vrais voleurs (pratique que lui n’a faite qu’occasionnellement) et deux formes de justice s’opposent. Celle du major, qui a tant massacré d’indiens que le sang lui manque et qu’il ne demande qu’à remettre cela en levant une armée de propriétaires, et la justice officielle, que le Virginien va tenter d’incarner en attendant que le juge Henry Garth se décide à choisir son camp. Le problème est que le magistrat met presque 75 minutes à trancher. Entre les propriétaires inhumains, mais dans leur bon droit, de Cass, et les « petits » dont certains sont honnêtes et d’autres non, nous ne savons que penser. Cela devient un épisode très politique, chose que l’on ne demande pas à une série western. Dès lors, cet opus devient une véritable prise de tête, qui ne propose aucune détente, une réflexion sommaire car le scénario de Swanton n’approfondit jamais les choses.

Drôle de pays et de civilisation où l’on pend un homme parce qu’il a volé une vache. La scène de l’église nous montre toute la bande réunie autour de Jubal occuper une moitié de l’assistance et se mettre  chanter des louanges, tandis que l’autre, celle de Cass,  où Garth et nos héros se trouvent, se fige dans le silence. Ils vont réaliser qu’ils ont choisi le camp du mal et affronter le vieux militaire. L’histoire est bourrée de clichés, les gentils pauvres, les méchants riches. Par exemple, Jubal est handicapé suite à une chute provoquée lors de sa pendaison, alors qu’il allait s’en sortir, car son fils le jeune Homer a pris une carabine et tiré au hasard. Le médecin déclare qu’il est impossible que Jubal se déplace désormais autrement que sur des béquilles. C’est donc le Virginien qui va faire le travail de fermier à sa place.

Ted Post ne fait rien, côté réalisation, pour nous soulager de la pesanteur ambiante. Les longs débats entre le juge Garth et le Virginien sont verbeux et pesants. Toutes les scènes d’action sont manichéistes (lynchages dont on voit la préparation par les hommes de Cass) et l’absence de nuances et surtout de talent du tandem Swanton/Post nous proposent donc un plat indigeste. Les comédiens font ce qu’ils peuvent pour sauver l’entreprise du naufrage, Jack Warden dont le personnage se déclare être un « looser » et un martyr n’a pas beaucoup d’occasions de nuancer son jeu. John Anderson est caricatural en major Cass, il pourrait être aussi bien chef du Ku Klux Klan, et ses discours avec les gros propriétaires, parlant des fermiers colons, pourraient être destinés à des noirs. J’ai vu cet épisode après le 4e, « La clôture » (en VF)  avec Riccardo Montalban, et cela m’a fait revoir à la hausse une histoire qui était loin d’atteindre des sommets. Même les décors ici ne sauvent pas le spectacle, l’action se situant la plupart du temps à la ferme de Jubal, celui par qui le scandale arrive. Série réaliste, le premier plan, extrêmement violent, propose comme le pilote, la pendaison d’un homme en gros plan (sauf que Jubal s’en tire). Ce n’est donc pas, comme dans mes souvenirs, une série pour les enfants ou en tout cas visible par les plus jeunes.

Si les deux premiers épisodes étaient de vrais joyaux, celui-ci est une bien mauvaise surprise. On peut donc le zapper sans regrets à moins de vouloir voir toute la série dans un esprit complétiste. James Drury s’en sort plutôt bien, en « rebelle » Virginien qui ne choisit pas le camp de son chef dans une grande partie du métrage.

  • Jacqueline Scott (1932-) est célèbre pour avoir été Donna,  la sœur de Richard Kimble-Le Fugitif de 1963 à 1967.

  • Jack Warden (1920-2006) a joué dans « Les envahisseurs » (« Le rideau de lierre ») et au cinéma dans « 12 hommes en colère » et « Les hommes du Président ».

  • John Anderson (1922-1999) a tourné près de 240 rôles entre 1950 et 1992. On se souvient de son rôle de Scotty dans la suite du « Riche et le pauvre » : « Les Héritiers ».

Retour à l'index


4. LA CLÔTURE
(THE BIG DEAL)

Histoire de Richard Jessup.

Adaptation : Winston Miller.

Réalisation : Earl Bellamy.

Enrique Cuellar, un richissime colombien, arrive à Medecine Bow où il possède un lopin de terre au milieu de celles du juge Garth. Le père de Cuellar les louait. Il pense le vendre, et en plaisantant propose un prix élevé. Le juge prend la mouche et le colombien, vexé, décide de faire clôturer sa terre, ce qui empêchera la transhumance du bétail. Et à terme ruinera Garth.

Episode qui commence dans le genre comédie et se termine dans le drame, « La clôture » est un opus très moyen qui gagne cependant un galon lors d’une deuxième vision. Enrique Cuellar  est au début de l’intrigue une sorte d’hidalgo sympathique, cultivé, voyageur,  dont les poches sont bourrées de billets verts, et qui est galant avec les dames. Joueur de poker émérite, il a beaucoup de style. Pour accueillir ce visiteur, on a installé une horloge au centre de la ville, la seule qui existe à l’ouest de Saint Louis d’après celui qui l’installe.

Riccardo Montalban est très à l’aise dans son rôle, surtout dans la partie « décontractée » du début avant le litige avec Garth. Les scènes comiques de l’hôtel le premier soir à Medecine Bow sont réussies sans jamais tomber dans le saugrenu. Le réalisateur nous régale ensuite de belles images dignes de cartes postales, puisqu’il s’agit de faire visiter au nouveau venu la propriété. Et au téléspectateur surtout à l’heureux possesseur d’un poste de TV couleur en 1962. Il en a pour son argent.

L’ambiance est donc au début très détendue, Betsy faisant quelques gaffes sans conséquences, le sud -américain lui faisant une cour gentille et sans arrière pensées. La première demi-heure est particulièrement tranquille, paisible, et l’on se demande où le scénariste va nous entraîner.

Le drame vient du fait que Betsy parle trop, et révèle l’importance cruciale de la situation de la terre. A force de trop de plaisanter, demandant 100 000 dollars pour le lot, Enrique Cuellar vexe Garth et réciproquement le magistrat se met à dos son invité. Dès lors, les choses s’enveniment. C’est le postulat de départ qui rend l’épisode bancal. La longue introduction n’était pas destinée à nous proposer un drame. On a donc du mal à faire alors la transition. D’autant que le Virginien et Trampas ont des rôles minorés, excepté lors des scènes comiques à l’hôtel où plus aucune chambre n’est libre. Le reste du temps, le duo ne sert que de faire valoir à l’invité vedette.

Il n’y en a que pour l’étranger. On le trouve sympathique, parfois un peu farfelu, mais il n’a rien d’un « méchant ». Ce séducteur et beau parleur n’a pas mauvais fond, et Riccardo Montalban lui a donné une connotation positive qui a séduit le téléspectateur. Par exemple, il se montre beau joueur après avoir gagné au poker et désamorce avec sa bonne éducation une tension débutante.

D’ailleurs, s’il ne prend pas au sérieux la gamine du juge, Cuellar a l’intention de conclure avec la journaliste Molly. Il est bel homme, et l’autre n’est pas trop réticente.

Le réalisateur continue de nous gratifier de fort belles images, notamment la traversée de la rivière par le troupeau. Le complot monté par Cuellar avec son argent contre le juge prend cependant un tour sérieux et plus personne n’a envie de rire. Richard Jessup, le scénariste, à trop nous faire languir, nous déroute puisque le mélange comédie drame s’agence mal.

Riccardo Montalban domine la distribution d’un bout à l’autre de l’épisode. Il sait se montrer gentleman, mais aussi sévère en affaires. Le téléspectateur, une fois gavé des belles images, trouve le temps un peu long. C’est nettement meilleur que le trop sérieux « Throw a long rope », mais pas du tout à la hauteur des deux premiers opus de la saison 1.

Quelques scènes sont anachroniques : pour 1898, il est assez impensable que Cuellar puisse deux fois en public embrasser sur la bouche une dame respectable (Molly). De même, on doute que les convenances de l’époque permettent à un père, juge de surcroît, de laisser sa fille faire une escapade à cheval seule avec un inconnu.

Sans révéler la fin, le réalisateur parvient à atténuer les choses et à souligner l’absurdité de la situation. L’un des personnages récurrents de la série a bien failli nous quitter, et le scénariste qui avait tenté de noircir Cuellar en chemin redonne son capital de sympathie au voyageur.

  • Ricardo Montalban (1920-2009) a connu la gloire avec la série « L’ile fantastique » et le personnage de Khan dans la saga Star Trek. On l’a vu aussi beaucoup à la télévision, notamment dans « Hawaii Police d’état ».

  • Pippa Scott (1935-) tient le rôle de la journaliste Molly Wood déjà présente dans le pilote. Son personnage apparaît en tout six fois dans la saison 1. Elle est connue pour « La prisonnière du désert » (1956).

  • Le réalisateur Earl Bellamy (1917-2003) a signé 130 titres entre 1954 et 1991, abordant tous les genres. Il s’est surtout spécialisé dans la télévision (Citons « Rintintin », « La grande caravane », « Lassie », huit épisodes du « Virginien », « Max la menace », « L’homme qui valait trois milliards », « Starsky et Hutch », « L’ile fantastique », « La croisière s’amuse », « Pour l’amour du risque », terminant sa carrière avec un épisode de la série de SF « V ».

  • Le scénariste Richard Jessup (1925-1982) est l’auteur du « Kid de Cincinnati ».

  • Une remarque savoureuse nous ont dit long sur l’hygiène de Trampas, parlant de Cuellar, s’adressant au Virginien  : « Un homme qui prend un bain par jour, ce n’est pas normal, non ? »

  • Tandis qu’on lui offre du Champagne, Trampas ne veut pas de verre et boit à la bouteille.

  • Le juge Garth lisant l’article de Molly s’insurge que Cuellar parle des habitants comme les « natifs », réaction à Trampas : « Il nous prend pour des aborigènes ? »

  • Betsy précise qu’elle vient juste de fêter ses quinze ans.

  • On apprend que Shiloh (nom du ranch) vient d’une bataille de la guerre de sécession.

Retour à l'index


5. THE BRAZEN BELL
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Roland Kirbee.

Réalisation : James Sheldon.

Un couple, Sarah et Arthur Lilley, arrive à Medecine Bow qui n’a plus d’instituteur. Or Lilley l’est mais il a fui une école en feu par lâcheté, à Crichton Hall. A peine prend-il ses fonctions que Lilley est en proie à un élève insolent et violent, une petite frappe du nom de Luke. Onze bagnards se sont évadés d’un pénitencier, dont Molder, qui devait être pendu sous trois jours pour le meurtre de sa femme et n’a plus rien à perdre. Meurtrier cultivé et intelligent, Molder a choisi pour l’aider dans sa fuite un demeuré, Dog. Le destin du couple Lilley et des deux tueurs en fuite vont se croiser.

Au bout de trois visions, « The Brazen bell » se révèle un sérieux candidat pour le titre de « meilleur épisode de la saison 1 ». Après une entrée en scène classique, le virginien, le juge Garth, Trampas et Steve laissent la place à un affrontement entre un tueur en fuite, incarné avec justesse par l’inquiétant Royal Dano, et un instituteur lâche qui n’a pensé qu’à sauver sa vie lors de l’incendie d’une école, laissant ses élèves mourir, Arthur Lilley, formidablement interprété par un grand comédien de cinéma, George C. Scott. Mais avant d’aller plus loin, il faut souligner notre étonnement devant l’intemporalité de cet opus, avec le personnage de Luke (Rick Murray), lequel n’a rien à envier aux pires racailles des banlieues des années 2000 qui insultent les professeurs, et la prise d’otage, d’une violence inouïe, qui évoque sans ambigüité les terroristes qui sévissent de nos jours. La présence du personnage de Luke, qui menace de frapper le professeur, et provoque sa brûlure à la main contre un poêle à charbon, m’a énormément étonné, d’une part pour l’époque du récit (1898) mais surtout pour la date de diffusion (Octobre 1962).

« Le Virginien » est vraiment une série collégiale, car ni James Drury, ni Doug McClure ne tiennent ici des rôles importants. En dehors du trio George C. Scott, Royal Dano et Rick Murray, seul, dans les personnages habituels, Lee J. Cobb garde son importance en juge Garth. La scène, vers le début, où il calme la classe d’un regard, et notamment le teigneux Luke, est un grand moment de la série. On se dit en la voyant, alors que le malheureux Lilley est ridiculisé par le voyou Luke avec un serpent (l’instituteur ne sait pas qu’il s’agit d’une couleuvre sans danger), que des types comme le juge Garth auraient toute leur place dans certaines écoles de zones de non droit.

Dans un rôle d’abruti complet, mais cruel et vicieux, John Davis Chandler, « Dog », en fait parfois un peu trop. Mais si l’on le prend pour un idiot complet au début, il ne tarde pas, en tuant froidement l’épouse de Liley, Sarah (Anne Meacham), à devenir une bête féroce que l’on a envie, tout comme son comparse Molder, de voir six pieds sous terre. En tout cas, « The Brazen bell » permet d’affirmer définitivement que « Le Virginien », série violente, n’est absolument pas faite pour le jeune public.

James Drury le Virginien n’a ici qu’un rôle de shérif provisoire, le vrai, Mark Abbott (Ross Elliott) ayant dû partir à la chasse aux bagnards. Le Virginien nomme Trampas et Steve Hill shérifs adjoints, mais ils ne servent ici qu’à nous faire sourire dans des scènes secondaires, comme Trampas courtisant la journaliste Molly, ou croyant faire une blague (bien méchante) aux nouveaux arrivants les Lilley en leur disant que le ranch Shiloh est une pension de famille, ce que Garth va modérément apprécier, en ponctionnant leur séjour sur le salaire de Trampas (5 dollars).

L’épisode montre la lutte féroce entre deux hommes instruits et intelligents, Molder (Royal Dano), qui cite Kipling et les ravages de la prison, et sera sensible aux citations d’Oscar Wilde, et l’instituteur lâche Arthur Lilley, qui a dans ses mains le sort des enfants, dont la fille du juge, Betsy. Encore que l’on n’aurait pas pleuré s’il était arrivé quelque chose à Luke. Lilley doit surmonter le chagrin de la mort de sa femme, qui arrive assez vite lors de la prise d’otage, abattue par « Dog », ainsi que sa peur. Après l’incendie de Crichton Hall, il sait qu’il doit se reprendre quitte à sacrifier sa vie et se faire passer après ses élèves. Mais de sa vie, il n’a jamais voulu tenir une arme. Lors d’une scène où il part chercher des provisions laissant les enfants en otage aux deux bagnards, Steve, sur l’ordre de Garth, tente bien de lui montrer le maniement d’une carabine. Hélas, il se révèle peu doué.

Une fois de plus, on se croit au cinéma et non devant une série télé. La tension est à son maximum, et la mise en scène de James Sheldon une merveille de suspense. Si le script est très bon, c’est le metteur en scène que nous avons envie de saluer, dirigeant d’une façon magistrale Royal Dano et George C. Scott. Il y a moins d’extérieurs que d’habitude, en dehors des scènes des bagnards au début, tout se passe à huis clos dans l’école. Durant 75 minutes malgré cette unité de lieu et de temps, nous sommes littéralement scotchés à l’écran. « The Brazen bell » pourrait être autre chose qu’un western, on peut imaginer la même histoire un peu n’importe où en 2015. Les faits, les sentiments, les éléments du scénario mis en avant sont  tellement actuels que l’on pourrait en faire un remake sous forme de polar urbain.

L’épisode ne tombe jamais dans la mièvrerie ni la sensiblerie. La seule arme de Lilley, c’est un poème d’Oscar Wilde qu’il lit à un homme qui reproche à la société l’existence des prisons. Les thèses que développe Molder sont bien sûr insupportables, car il oublie de dire qu’avant de passer par la case prison, il a tué sa femme. C’est un fauve d’autant plus dangereux qu’il est incroyablement intelligent, allant jusqu’à éventer la tentative du juge Garth de l’empoisonner avec du café. Cet homme, rebelle, agit à chaque instant comme un terroriste, il en est l’équivalent des contemporains, plus dangereux encore car il n’est aveuglé par aucune idéologie ou religion. Lilley va tenter de le flatter en le comparant à Oscar Wilde, qui a écrit le poème qu’il récite en sortant de prison.

  • Cet épisode permet de savoir que nous sommes en 1898, car l’instituteur cite un livre d’Oscar Wilde qui vient juste d’être publié, « La ballade de la geôle de Reading », publié par le poète à sa sortie de prison.

  • On apprend que le ranch Shiloh est situé à 25 kilomètres du centre de Medecine Bow.

  • Dans cet épisode, le journal local nous informe que nous sommes le samedi 4 octobre. Par ailleurs, la chose est confirmée au début lorsque le juge Garth déplore, ce qui n’est pas le cas de Betsy, qu’aucun enseignant n’a pu être trouvé alors que nous sommes en octobre.

  • George C. Scott (1927-1999) a joué avec Diana Rigg dans « L’hôpital », mais aussi dans « Docteur Folamour », « L’Arnaqueur »,  « Patton », « Le jour du dauphin ».

  • Royal Dano (1922-1994) est connu pour son rôle dans l’épisode de « Cimarron » : « Le monstre de la vallée ». Il ne faut pas oublier son importance au cinéma (« Josey Wales hors la loi », « Mais qui a tué Harry ? », « L’étoffe des héros »), et de grands rôles en vedette invitée dans des séries comme « Hawaii Police d’Etat » ou « Twin Peaks ». Il a un physique inoubliable.

  • John Davis Chandler (1935-2010), qui a lui aussi un physique immédiatement reconnaissable, a fait à la fois une belle carrière à la télévision (dans « Cannon », « Le Fugitif », « Match contre la vie », « Columbo, édition tragique » où il joue aussi les simplets comme ici) et au cinéma (« Pat Garrett et Billy le kid », « Josey Wales hors la loi », « Le triomphe d’un homme nommé cheval »).

  • Malgré sa prestation remarquable en petite frappe fils à papa Luke, le comédien Rick Murray n’a pas fait carrière, une dizaine de rôles souvent sans être crédité au générique.

  • Anne Meacham (1925-2006) qui incarne l’épouse de l’instituteur, est surtout une actrice de théâtre, spécialisée dans les pièces de Tennessee Williams. Elle a très peu tourné et rien d’inoubliable.

  • James Sheldon est un réalisateur de télévision qui a surtout œuvré pour « La quatrième dimension », « Le Fugitif », « L’homme de fer ». Il a signé huit épisodes du « Virginien ».

  • Le scénariste Roland Kibbee (1914-1984) est célèbre pour avoir imaginé la série « Opération vol » avec Robert Wagner.

Retour à l'index


6. LE DERNIER COMBAT
(BIG DAY, GREAT DAY)

Scénario : Charles Larson.

Réalisation : Harmon Jones

Le juge Garth a acheté à prix d’or un lit à baldaquin qu’il a fait venir d’Italie, mais il a été livré à Casper, autre ville du Wyoming. Il s’y rend pour le récupérer avec Trampas et Steve, mais un incendie l’a détruit. Au moment de repartir, il retrouve un mauvais garçon que pendant ses années d’activité comme juge, il a remis sur le droit chemin, en faisant le champion du monde de catch, Frank Krause. Ce dernier insiste pour qu’il reste, car c’est non seulement le 4 juillet fête de l’indépendance, mais il va se marier après un ultime combat.



Après le terrible drame des enfants pris en otage dans l’opus précédent, cet épisode – du genre comédie – nous prouve que la série (qui se prive ici de son héros !) est presque une anthologie, abordant tous les styles. Aldo Ray en catcheur Frank Krause et Lee J. Cobb, juge à la retraite, ici loin de Shiloh, se disputent la scène, chacun voulant voler la vedette à l’autre. On se régale car les deux comédiens jouent à merveille. On sera plus indulgent avec Doug McClure/Trampas et Gary Clarke/Steve qui, visiblement « en manque, n’arrêtent pas de courtiser les filles, une « Maxine » en particulier, mais cabotinent parfois, manquant de métier. Dans les saisons suivantes, Doug McClure prendra une importance qu’on lui imagine mal ici, même si le Virginien est absent (c’est en fait le juge Garth qui est le représentant de Medecine Bow et des héros de la série qui se colle à la tâche de « premier rôle »).

Aucune faute dans la distribution. Mieux dirigé que McClure et Clarke, Aldo Ray, et c’est heureux, ne tombe jamais dans le cabotinage. C’est un comédien du cinéma de série B qui a ses fervents admirateurs (Je me souviens avoir eu entre les mains un « fanzine » dédié à sa longue carrière). Il y aurait pu avoir un drame dans cet épisode sans morts – une prouesse dans une série western – mais il est évité par un stratagème que je ne révélerai pas et qui constitue le spoiler de l’épisode. Le manager véreux de Frank, Cappy, a voulu droguer son poulain, qui au début de l’histoire, situé à Boston a refusé une magouille, se coucher devant l’adversaire, le challenger Muldoon (seule ombre au tableau de ce film, car Mickey Shaugnessy rend ridicule le personnage). C’est d’ailleurs ce qui coûte sa quatrième étoile à cet opus.

La partie « fleur bleue » de la romance entre Maxine et Steve est une seconde intrigue qui se greffe à la principale, le sacre de Frank Krause qui le soir de son mariage dispute le match de catch qui le rendra champion du monde. Un mariage de pur forme puisqu’il vit depuis quinze ans avec sa chérie, la truculente Pearl (Rosemary Murphy) qui est la patronne de « l’oriental Palace », le saloon. Le juge en retraite Henry Garth est ami avec le couple, et donne ici une image de l’Amérique rassurante. Ceux qui n’ont pas vu l’épisode 2 de la saison, « Woman from White Wing » lui donneraient le bon Dieu sans confession tant on a l’impression que sa vie a été guidée par le justice et l’intégrité, alors qu’il a volé la femme et l’enfant d’un autre mais cela n’est semble-t-il plus évoqué.

Ici, les bagarres sont un passe temps de cowboy, et jamais violentes. Trampas nous fait un caprice pour faire partie du voyage initialement destiné au seul juge et à Steve. En Maxine, faisant beaucoup moins que son âge, Carolyn Kearney hésite entre les rôles de midinettes et d’entraîneuse de saloon destinée à prendre la succession de Pearl après son mariage. Le début de l’opus et les magouilles de Cappy, et la fameuse scène plus tard que je ne révèlerai pas qui permet une grande surprise à la fin, laissaient présager un épisode dramatique. Il n’en est rien. Les décors extérieurs ici sont sacrifiés puisque nous ne voyons que le centre de la ville de Casper, et que tout se déroule ensuite dans le saloon de Pearl, combat de catch compris.

Connaissant déjà Aldo Ray depuis « La guerre des cerveaux », il n’a pas été pour moi une révélation, mais cet épisode me renforce dans la bonne opinion que j’ai de Lee J. Cobb, comédien qui dispose d’un talent nettement supérieur à celui de James Drury habituellement là pour la partie « action », mais moins doué pour la psychologie. Il y a aussi beaucoup d’humour dans l’épisode, tant dans les réparties entre le juge et le couple Pearl-Frank que dans les rivalités amoureuses entre Trampas et Steve à propos de Maxine.

  • James Drury ne fait qu’une apparition d’une minute au début de cet épisode. C’est donc un épisode du « Virginien » sans le Virginien !

  • On apprend que le pourtant jeune Steve Hill a aimé et perdu la fille de son cœur, Louella, décédée. Il garde sa photo en permanence sur lui, et fait une fixation sur Maxine, qui la lui rappelle.

  • De nombreux mois sont passés depuis l’épisode précédent, puisque nous sommes le 4 juillet, jour de la fête de l’indépendance. Le cinquième épisode se déroulait en octobre.

  • Aldo Ray (1926-1991) était Bruce dans « La guerre des cerveaux » en 1967, film à suspense de Byron Haskin. Il a fait très peu de télévision, un épisode de « Match contre la vie », « L’homme à la Rolls », « Bonanza », « Sur la piste des cheyennes », « Chips » et « Falcon Crest ». Il a préféré se consacrer au cinéma, jouant souvent des seconds rôles comme « Les bérets verts » avec John Wayne, « La course du lièvre à travers les champs ». Un cancer l’a emporté en 1991.

  • Carolyn Kearney (1930-2005), la jolie Maxine, avait 32 ans lors de cet épisode où elle fait beaucoup plus jeune, puisqu’elle incarne la jeune femme que Steve veut épouser. Elle n’a fait qu’une courte carrière, qui s’arrêta en 1965, et son seul autre rôle dans une série importante fut dans « La Quatrième dimension ».

  • Mickey Shaughnessy (1920-1985) qui incarne ici le champion de catch rival d’Aldo Ray, a tourné au cinéma « Tant qu’il y aura des hommes », « Le rock du bagne » avec Elvis Presley, « Le Salaire de la violence ». Il a fait très peu de télévision à part « Les Incorruptibles » et « Match contre la vie » en guest star.

  • Rosemary Murphy (1925-1989) est surtout connue pour « La force du destin » au cinéma en 1970. A noter que seulement cinq ans la séparent de Carolyn Kearney, elle est la femme, déjà mûre, qu’épouse Aldo Ray dans cet épisode, et l’autre une minette.

  • Richard Shannon (1920-1989), ici le shérif de la ville de Casper, a tourné des western tant au cinéma (« Du sang dans le désert » en 1957) qu’à la télévision (« La grande caravane », « Laramie » », « Gunsmoke », « Rawhide » avec Clint Eastwood).

  • Dennis Patrick (1918-2002) qui incarne le manageur véreux d’Aldo Ray, Cappy, est surtout connu aux USA pour une série culte inédite en France, « Dark Shadows ».

  • Le rêve de Steve Hill est de partir s’établir comme fermier dans un ranch au Texas.

  • Maxine répond à la demande de Steve en mariage qu’il est le premier homme à le faire en état de sobriété.

Retour à l'index


7. LES HÉROS
(RIFF RAFF)

Scénario : John Booth.

Réalisation : Bernard Girard

Molly Wood, la journaliste, parle à Trampas de la guerre qui sévit entre l’Espagne et les Etats-Unis suite au fait que l’Espagne ait coulé le bateau de guerre « Le Maine ». Steve et Trampas, par goût de l’aventure, se laissent prendre et s’engagent dans l’armée pour aller combattre. Le Virginien est chargé par le juge de les ramener. 

Assez tôt dans la vision de cet épisode, j’ai senti le désastre. C’est un épisode écrit à la va-vite, histoire de mettre une intrigue de guerre dans la série. Tout le début (le prestige de l’uniforme selon Molly pour Steve et Trampas), tient de la pure comédie. Le Virginien leur tient un discours assez dur. Pour nourrir les soldats, il faut du bétail, donc le ranch Shiloh. On reste d’ailleurs assez longtemps dans la comédie avec la fuite de Trampas. « Il est fait pour être soldat comme moi pour être évêque » dit le Virginien. Mais il envoie Steve le ramener, qui se laisse enrôler. On assiste alors aux manœuvres, avec un Trampas incapable d’obéir aux ordres, et qui passe pour un débile. La rencontre de Steve avec les deux trappeurs n’augurait rien de bon. La suite est à l’avenant, sur une musique pompière. Une succession de scènes comiques, montrant notamment Trampas hermétique aux ordres. Il n’y a aucune atmosphère dramatique, et Doug McClure et Gary Clarke semble livrés à eux-mêmes, sans aucune direction d’acteur.

L’absence de Lee J. Cobb se fait cruellement sentir. Nous entrons ensuite dans un discours ennuyeux entre le lieutenant Hamilton (Ray Danton) et le capitaine Larry Langhborne (Don Durant), le premier voulant convaincre le second que les fermiers de l’ouest peuvent faire de bonnes recrues. En Colonel Theodore Roosevelt, Karl Swenson est ridicule et caricatural. McClure et Clarke semblent se demander ce qu’ils font là, pas du tout concernés par l’intrigue. L’épisode devient bavard, voire carrément loufoque lors de la partie de polo entre le Virginien et les gens de Shiloh opposés aux militaires.

Venu demander la libération de Trampas et Steve, le Virginien va se prendre au jeu. Militaires et fermiers rivalisent sur ceux qui montent le mieux à cheval. On se dit que l’opus est perdu quand au bout d’une demi-heure, la partie de polo commence. James Drury, comme je le craignais en fait depuis le début de la série, révèle un jeu très limité dès qu’il est mal dirigé et n’a pas un script solide et dramatique à interpréter. Notons que si le juge Garth est souvent cité, l’acteur qui tient son rôle brille cruellement par son absence totale.

La partie de polo tourne à la bouffonnerie, sur des airs de cavalcade. Comment peut-on être dans la même série qui a proposé « The Brazen bell » ? « La viande de bœuf, c’est très important » plaide le Virginien auprès du Colonel Roosevelt. Il se laisse flatter par le militaire comme étant un chef, un homme combatif.

Pendant ce temps, à Medecine Bow, Betsy et Molly apprennent par un télégramme que nos trois comparses sont à Cuba pour combattre les espagnols. A la cinquantième minute, se prépare la bataille finale. A partir de ce moment là, on oublie l’humour pour tomber dans le film de guerre. Le gros déséquilibre entre les différents segments de l’histoire reflète un manque total de cohérence. Il s’agit pour les américains de monter à l’assaut d’une colline pour prendre un canon aux ennemis. On passe donc du comique au sérieux sans transition, sans références aux premiers épisodes. Le Virginien est devenu caporal dans l’armée. On s’ennuie ferme, ayant l’impression de s’être trompé de série. Les moyens manquent cruellement pour la bataille finale à laquelle on ne croit pas une seconde. A la deuxième vision, j’ai trouvé l’épisode encore plus mauvais qu’à la première. Entre les scènes de bataille, nous avons droit à des bavardages destinés à meubler et atteindre les 75 minutes. J’ai défendu jusqu’ici la série, et sais que des épisodes de saisons ultérieures sont excellents, mais là il est impossible de sauver quoi que ce soit de ce naufrage. Toute la partie finale est teintée d’héroïsme mais la violence des images nous déroute après les farces lors du recrutement de Trampas. Le visage noirci comme celui d’un ramoneur, James Drury est tout fier de lui. La morale de l’histoire est que les « cavaliers » fermiers (en fait ils ont mené l’attaque sous forme d’infanterie) sont complémentaires des militaires.

On parle encore du juge Garth à l’épilogue, mais Lee J. Cobb se garde bien de montrer le bout de son nez.

  • Ray Danton (1931-1992) malgré quelques rôles au cinéma (« La chute d’un caïd ») s’est surtout consacré à la télévision dès les années 50. Il a participé un peu à  toutes les séries, citons « Hawaii Police d’état », « Cannon », « Les rues de San Francisco », « La grande vallée », « La grande caravane », arrêtant sa carrière en 1977. Il incarne le lieutenant Hamilton.

  • Karl Swanson (1908-1978) a joué dans « Les oiseaux », « Jugement à Nuremberg », puis tenu un rôle récurrent dans « La petite maison dans la prairie ».

  • Don Durant (1932-2005) tenait là un de ses derniers rôles, quittant le métier en se lançant dans la finance. Il était déçu par la tournure que prenait sa carrière. On l’a vu dans « La quatrième dimension », « Alfred Hitchcock présente », « La grande caravane ».

  • l est clairement dit si l’on se base sur les faits historiques (l’attaque de la colline de San Juan)  que nous sommes en 1898.

  • A la fin de l’épisode, au retour à Medecine Bow, le Virginien indique que cinq mois se sont écoulés depuis leur départ.

Retour à l'index


8. IMPASSE
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Bernard Girard.

Adaptation : Donn Mullally.

Réalisation : Maury Geraghty.

Loin de Shiloh, le Virginien, Trampas, Steve et quelques hommes rencontrent cent chevaux sauvages, des mustangs. Pour honorer une commande de l’armée, ces bêtes tombent à point nommé. Mais c’est compter sans le vieux Cal Kroeger, père tyrannique de quatre fils et d’une fille. Kroeger étant arrivé depuis quinze ans, soit selon lui avant le juge Garth, il estime que tout cheval sauvage est à lui. La situation étant bloquée, Kroeger accepte de partager le cheptel et de le ramener avant l’hiver, avec un plan tordu dans la tête, tandis que le Virginien tente de retourner les enfants contre que le père et que la fille tombe amoureuse de Trampas.

Depuis le début de la série, voilà le premier western pur et dur, ce que l’on est en droit d’attendre de cette série. Dans l’action classique, et il n’y a que cela ici, ce qui convient à James Drury qui y fait merveille. On ne s’ennuie pas une seconde. Un futur bon comédien est au rendez-vous, Tom Skerritt (« Alien » et la série « Un drôle de Shérif/High secret city »), tandis que Robert Colbert sera l’un des deux héros de « Au cœur du temps ». Denise Alexander en fille Kroeger fait une apparition prometteuse, et la scène où Trampas la séduit nous rappelle celle de Sean Connery et Honor Blackman dans « Goldfinger ». Malheureusement, malgré la promesse qui est faite en fin d’épisode, le personnage de l’actrice ne reviendra jamais dans la série, et la comédienne qui tourne toujours résumera sa carrière à plusieurs soap-opera : « Des jours et des vies », « Hôpital central », « Sunset Beach », tournant des milliers d’épisodes et consacrant son talent à ce seul genre. Eddie Albert (« Switch » avec Robert Wagner, vu aussi dans « Columbo ») est un adversaire à la hauteur pour le Virginien en chef de clan Kroeger.

L’épisode est intéressant car il nous montre la construction de l’Amérique, le début de l’instinct de propriété, donc de la société capitaliste. Garth marque ses chevaux, Kroeger non. Le vent de l’histoire va aller dans le sens du premier. Le spectacle prime ici sur les discours, et c’est du western grand spectacle, excepté les scènes de feu de camp qui sentent les décors carton pâte des studios Universal. J’avoue avoir eu quelques craintes en voyant le nom de Bernard Girard, metteur en scène du calamiteux précédent opus, comme coscénariste. Peur non fondée, puisque l’épisode est un spectacle de pure distraction qui offre 75 minutes de plaisir au téléspectateur. On regrettera l’absence de Lee J. Cobb (il est en vacances ?) dont le personnage est maintes fois cité mais qui n’est pas là. Le chef de Shiloh devient donc le Virginien et il doit se montrer plus rusé que Cal Kroeger. Il a un atout pour cela, l’âge du patriarche. Il tyrannise ses cinq enfants qui estiment tout haut qu’il a fait son temps.

On voit que la production ne lésine pas sur les moyens, la chaîne disposant de neuf lieux de tournage, certains en studios CBS et Universal, mais aussi en Californie de décors naturels : Lone Pine, Bronson Canyon, Iverson Ranch. Les plaines, collines, montagnes ne sont pas ici des décors factices qui auraient tué dans l’œuf la série.

L’épisode ne comporte aucun temps mort, et présente une intrigue linéaire, sans prologue ni épilogue. La mise en scène doit donc être irréprochable, c’est le cas, car il ne faut pas compter sur un changement d’unité de lieu et de temps pour les rebondissements. Ceux-ci, prévisibles, ne sont pas amenés de façon brutale, et en 75 minutes, le metteur en scène dispose de tout le temps qu’il lui faut pour nous conter son histoire. On assiste à la fois à la défection de quatre membres du ranch Shiloh, des lâches, qui laissent le Virginien avec seulement trois comparses dont bien sûr Trampas et Steve, mais aussi au doute qui s’installe chez les fils Kroeger, lequel va surestimer les liens du sang. La fille, Mildred, est considérée comme une bonne à tout faire, et dans une scène elle regrette même de ne pas être un garçon. Elle va chercher son émancipation pour vivre en ville et devenir une demoiselle que l’on courtise, ce que la vie avec son père interdit. Kroeger ne se rend pas compte d’ailleurs qu’il commet l’erreur de briser les ambitions de ses quatre fils, et il va le payer au prix fort. Ils sont loin d’être bêtes, et le Virginien, par quelques paroles bien placées, va ébranler leur certitude d’un sort figé par un patriarche dépassé. Eddie Albert ici est un salaud intégral, loin des rôles bon enfants qu’il interprétera ensuite  dans des séries comme « Les Arpents verts » et  « Switch » ou en guest « La Croisière s’amuse », « L’homme qui tombe à pic » voire le général meurtrier victime d’un chantage dans « Columbo ». Il excelle dans son rôle de vieil homme imperméable au progrès et fier de ses prérogatives, qui ne comprend jamais qu’il court à sa perte.

On ne trompe pas le téléspectateur et il y a bien une centaine de chevaux à l’image, ce qui signifie du grand spectacle. Lorsque l’un s’échappe, ou que Mildred en libère un, voulant éviter un carnage entre sa famille et un Trampas dont elle est tombée amoureuse, il faut les rattraper au lasso, ce qui nous vaut des morceaux de bravoure. A certains moments, et c’est dire la qualité du film, on se demande si John Wayne ne va pas débouler d’une colline pour prêter main forte aux comédiens. Le Virginien en l’absence du juge affirme une autorité que personne ne lui conteste, et se montre un adversaire à la hauteur du vieux Kroeger. James Drury, depuis le début de la série, n’a jamais joué si juste, il est dans son registre, on lui demande ici d’être un homme d’action. L’humour est moins présent et l’on nous épargne les plaisanteries de potaches qui ont torpillé l’épisode 7 « Les héros », par contre, on ne tombe jamais dans la tragédie façon « The Brazen bell ». Les protagonistes se battent d’égal à égal, sans otages, sans dramatisation à outrance. C’est la loi du Far West qui règne ici, mais pas la loi du plus fort tout à fait, même Kroeger reconnaît l’autorité du juge Garth qu’il craint, une autorité qu’il combat, mais dont au fond il sait que la bataille qu’il livre est perdue d’avance. Ainsi, il dit à ses garçons de ne pas tuer les hommes de Shiloh, car il sait que la potence l’attendra s’il fait cela. Il voudrait encore ne pas marquer les chevaux sauvages et dire qu’ils lui appartiennent car il était là avant, mais dans le même temps, reconnaissant la loi, il sait que la propriété qui passe par le marquage et les années à venir vont marquer la fin de son règne.

On passe donc un très bon moment, se régalant des décors, trouvant bien belle une Mildred qui s’estime « moche », et surtout on se distrait sans se prendre la tête.

  • Cal Kroeger prétend être là depuis quinze ans, et avoir un droit d’antériorité par rapport au juge Garth, ce que le Virginien admet. C’est une erreur de continuité par rapport à l’épisode 2, « Woman from White Wing » où il est bien expliqué que le juge Garth a construit le ranch Shiloh il y a quinze ans. Et rien dans l’opus n’indique que des années ont passé depuis l’épisode 2.

  • Eddie Albert (1906-2005) a été la vedette de deux séries : « Les Arpents verts » (1965-1971, 170 épisodes) et « Switch » avec Robert Wagner. Il a commencé à tourner en 1938. Au cinéma, ses rôles les plus connus sont la comédie musicale « Oklahoma » (1955), « Vacances romaines » (1955),  « Les racines du ciel » (1958), « Un silencieux au bout du canon » (1974), « Plein la gueule » (1974 où il incarne un sadique gardien de prison),  « La cité des dangers » avec Burt Reynolds (1975), « Airport 80 Concorde » (1979). Après le « Virginien », il fut guest-star dans « La grande caravane », « Voyage au fond des mers », « Au-delà du réel », « Rawhide », « Haute Tension », « L’homme à la Rolls », « Des agents très spéciaux », « Columbo », « Un shérif à New York », « Kung Fu », « L’homme qui tombe à pic », « Simon et Simon », « La Croisière s’amuse », « Les routes du Paradis », « Falcon Crest », « Arabesque ». Il fut un actif défenseur de l’environnement avec sa femme Margo, une actrice mexicaine, avec laquelle il resta marié jusqu’à sa mort en 1985. Atteint de la maladie d’Alzheimer, il mit un terme à sa carrière en 1997 et mourut à 99 ans.

  • Tom Skerritt (1933-) est la vedette de la série « Picket fences » qui a eu deux titres en France, d’abord « Un drôle de Shérif », puis « High secret city, la ville du grand secret » (87 épisodes). On l’a vu au cinéma dans « Alien » , « Dead Zone », « Et au milieu coule une rivière », et à la télévision en vedette invitée dans « La grande caravane », « Voyage au fond des mers », « Le Fugitif », « Au cœur du temps », « Mannix », « Cimarron », « Match contre la vie », « Hawaii Police d’état », « Bonanza »,  « Dossiers brûlants », « Le justicier » avec Ken Howard, « Cannon », « Baretta », « New York Unité Spéciale », « LA Enquêtes prioritaires », « The Good Wife ».

  • Robert Colbert (1931-) sera le docteur Doug Phillips dans la série « Au cœur du temps » (1966-67), sans jamais ensuite retrouver un rôle majeur.

Retour à l'index


9. IT TOLLS FOR THEE
 INÉDIT EN FRANCE

Scénario et Réalisation : Samuel Fuller.

Un homme que le juge Garth a condamné en 1871, Martin Kalig, et qui s’est évadé, a juré de se venger. Son but, kidnapper le juge, promettre de le rendre contre une rançon de 100 000 dollars, pour le tuer finalement. Afin de réaliser son coup, Kalig tue un chef de bande, Sharkey, et enrôle ses hommes, mais il a commis une erreur terrible : Sharkey n’est pas mort.

Pendant 75 minutes, avec l’immense, le génial Samuel Fuller aux commandes tant à la mise en scène qu’à l’écriture, et Lee Marvin en vedette, incarnant le diabolique Kalig, je me suis vraiment cru au cinéma, tant les moyens mis en œuvre ici dépassent ceux de la télévision. Le seul petit bémol est qu’Universal ait eu la mauvaise idée d’utiliser des décors en carton très visibles  pour les gros plans nocturnes devant le ranch Shiloh ou lorsque des bandits sont accolés à un rocher lors de la fuite, des économies de bout de chandelle facilement repérables de nos jours. Mais ne boudons pas notre plaisir : Lee Marvin en grand manteau, l’acteur de « Cat Balou » et « L’homme qui tua Liberty Valance » devant nos yeux incrédules, dans une série télé, incarne ici un salaud intégral : Kalig. Il veut se venger du juge Henry Garth. Ayant semé les morts derrière lui, il ignore que Sharkey (Warren J. Kemmerling) est à ses trousses.

On a mis les petits plats dans les grands avec des décors fabuleux : entrée du chemin de fer destiné à accueillir des musiciens de Chicago (un orchestre de musique de chambre) en l’honneur du retour de la journaliste Molly Wood. L’épisode débute par la préparation de la fête, et nous avons notre saoul d’images absolument fabuleuses. La ville de Medecine Bow n’a jamais paru aussi réelle et éclatante de réalisme devant nos yeux. Chaque détail est minutieusement étudié pour le plaisir du spectateur. Nous avons donc une première partie festive, où nos héros rivalisent tous pour être le plus beau cavalier pour Molly. C’est à qui se disputera la meilleure eau de Cologne, la meilleure eau chaude dans la baignoire. Cette débauche de luxe se déroule tandis que Kalig pense avoir liquidé le chef de bande Sharkey.  Molly a interviewé le grand Joseph Pullitzer, qui lui a fait cadeau d’une montre en or gravée au nom du juge Henry Garth, sur lequel il veut écrire un article de presse.

Bien entendu, tout bascule lorsqu’un cowboy ivrogne que le Virginien a renvoyé vient gâcher la fête. Furieux, ce dernier se bat avec lui et manque le tuer en continuant de le frapper à terre, obligeant le juge à lui filer un coup de poing. Rancunier, le Virginien boude jusqu’au moment du rapt de son patron. A cette occasion, nous découvrons un élément important de la série, désormais, le shérif de Medecine Bow est Mark Abbott (Ross Elliott), que l’on a vu dans les épisodes 4 et 5, et qui restera jusqu’à la neuvième saison en 1971 ! Après Neil Brady/John Larch dans le pilote, seul Ross Elliott s’était collé à la tâche et il semble avoir été convaincant pour la production.

Commence alors la fuite de Kalig avec le juge en otage, poursuivi à la fois par le Virginien, Trampas et Steve, mais aussi par la bande de Sharkey (d’anciens complices lui étant restés fidèles), un chef de bande revenu d’entre les morts. Kalig a commis l’erreur de lui tirer une seule balle dans le dos, et l’autre a feint la mort. C’est d’ailleurs cette cohorte de différents poursuivants qui causera la défaite de Kalig.

Que dire sinon que Lee Marvin est absolument fabuleux de réalisme. Loin de la brute sans cervelle, il incarne ici un malfrat pervers, intelligent, ayant dès son enfance mis son destin au service du mal en volant les économies de son grand-père. Il est capable, de mémoire, de réciter le réquisitoire que prononça le juge lors de sa condamnation à mort. Bien sûr, le personnage est répugnant, mais le talent du comédien est immense. C’était l’époque où la télévision pouvait se l’offrir, il jouera trois fois dans « Les Incorruptibles », deux dans « La Quatrième dimension » et dans un double épisode de « Haute Tension ». Notons que Fuller lui ne boudera pas la télévision en tournant six « Cheval de fer ». Mais les deux hommes sont des géants du septième art, et cela nous fait tout de même une sacrée bonne surprise de les retrouver dans un épisode de série télé.

On mesure l’étendue du talent de Lee Marvin en voyant le médiocre Warren Kemmerling qui rate complètement sa prestation en Sharkey, personnage haut en couleurs qui est le rival de Kalig. Il ne nous convainc jamais en chef de bande, alors que d’un regard, Marvin s’impose.

Les dames sont aussi à l’honneur, c'est-à-dire Pippa Scott en journaliste Molly dans son avant-dernière apparition dans la série, et Roberta Shore en Betsy. Elles ont mis leurs plus belles robes pour la cérémonie du début qui va virer au drame.

En dehors des bagarres, fusillades et scènes d’action, les dialogues entre Marvin et Lee J. Cobb, enfin de leurs personnages respectifs,  sur la violence et la justice, ne sont jamais ennuyeux, preuve de l’extrême haut niveau de la série, il est vrai cette-fois écrite par Samuel Fuller. On se demande comment un tel joyau a pu rester inédit en France (Je ne doute pas que les fans de Marvin et Fuller se soient procurés le dvd américain zone 1 avant cette édition française). Limité aux scènes d’action, James Drury ne fait pas honte à la distribution magistralement dominée par Marvin et Cobb. Tout au plus aurait on pu éviter cette ridicule scène de bouderie entre le Virginien et le juge, qui l’a simplement empêché de tuer le cowboy renvoyé pour ivresse et groggy à terre.

Lee Marvin exerce sur le spectateur la fascination du mal. Bien entendu, ce n’est « que du cinéma », mais l’on ne peut s’empêcher d’admirer l’autorité, la prestance de l’acteur, qui grand par le talent et par la taille, domine ici tout le monde. C’était un comédien magistral, et cette composition toute en finesse de Martin Kalig annonce tant de grands rôles au cinéma à venir. Nous sommes subjugués par son talent. Et pas une seconde étonnés qu’il soit devenu une star de cinéma quand on voit l’envergure qu’il avait dans une production télévisée. Il est l’incarnation du méchant de western type, dans toute sa splendeur.

Cet épisode est d’un bout à l’autre une pure merveille.

  • Lee Marvin (1924-1987) a commencé à tourner en 1950. Fritz Lang le repère en 1953 dans un film noir,  « Règlement de comptes ». La gloire arrivera avec « L’homme qui tua Liberty Valance » (1962). Il tournera ensuite des chefs d’œuvre dans autant de genre différents que possible (policier, western, guerre). « A bout portant » (1964), « Cat Balou » (1965), « La nef des fous » (1965), « Les 12 salopards » (1967) qui fait de lui une star mondiale, « Le point de non retour » (1967), « Duel dans le pacifique » (1968), « La kermesse de l’ouest » (1969), « Au-delà de la gloire » (1980). On regrettera que son talent ait été gâché vers la fin de sa vie dans des films indignes de lui comme « Canicule », d’Yves Boisset (1984).

  • Samuel Fuller (1912-1997) est célèbre pour « Le port de la drogue » (1953), « La maison de bambou » (1955), « Quarante tueurs » (1957), « Les maraudeurs attaquent » (1962), « Shock Corridor » avec Peter Breck (1963) auquel « Vol au-dessus d’un nid de coucou » doit beaucoup, « Au-delà de la gloire (1980) avec Lee Marvin. Il n’a pas boudé la télévision tournant des épisodes du « Cheval de fer », série western. En 1973, la série allemande « Tatort » a pu s’enorgueillir de sa présence comme réalisateur d’un épisode, resté semble-t-il confidentiel dans son œuvre. On s’étonnera que, à ses heures perdues, il ait trouvé utile de jouer comme acteur dans le calamiteux « David Lansky », série avec Johnny Hallyday.

  • Compte tenu de la personnalité de Fuller et Lee Marvin, aucun autre nom de la distribution ne mérite d’être mentionné à la suite.

  • Un repère chronologique dans cet épisode, 1871, date où le juge Garth condamne Kalig.

Retour à l'index


10. UN JOYEUX LURON
(WEST)

 

 

Histoire : Irwin R. Blacker.

Adaptation : Douglas Heyes.

Réalisation : Douglas Heyes.

Trampas se laisse entraîner par Jamie Dobbs, un vieil ami, et deux comparses, dans une chasse à une bande de brigands qui sévissent dans l’impunité, la bande du loup des collines, dirigés par un certain Jack Scratch. Mais agissant en marge de la loi, et ayant quitté Shiloh, Trampas va aller de déboires en déboires.

Un opus qui constitue un moment de détente surtout au début, et dans lequel le Virginien ne fait que de brèves apparitions. Trampas est le seul héros récurrent présent (Le juge Garth et Steve sont absents). L’histoire est une succession de situations plus ou moins cocasses qui arrivent aux quatre larrons, sans réel enjeu dramatique. Jamie Dobbs (Steve Cochran) a connu le Wyoming vingt ans auparavant et est resté dans l’illusion d’un monde qui n’existe plus. Dobbs et ses amis veulent capturer la bande du loup des collines dirigée par Jack Scratch (Leo Gordon) à la place du shérif qui refuse d’intervenir car les méfaits des truands ne sont pas de sa compétence territoriale. On a en permanence le sentiment que Dobbs ne prend aucune situation au sérieux. Cela devient vite répétitif. Le Virginien n’est là que pour payer les dégâts occasionnés par Trampas et Dobbs au début de l’histoire.

En fait, Dobbs, Lump et le troisième larron Lucky vivent dans une époque révolue et sont des irresponsables, se prenant pour des héros alors que leurs méthodes peu orthodoxes en font des hors la loi. La plaisanterie tourne vite au vinaigre.

Cela se laisse regarder sans déplaisir, mais c’est loin d’être un chef d’œuvre. Les compères sont ici bien naïfs. On passe du rire aux larmes, ce qui est assez inhabituel dans la série.

Doug McClure donne une épaisseur à Trampas qu’il n’a pas eu jusqu’ici, ce qui préfigure ses épisodes en solitaire dans les saisons futures. On est un peu étonnés quand même de voir son personnage pleurer. Le Virginien n’aura fait que des apparitions, revenant pour l’épilogue. On trouve quand même que Trampas est un peu jeune pour avoir autant de nostalgie pour un passé datant de vingt ans qu’il semble avoir vécu de façon intense. On aurait tort de voir dans cet opus simplement une pochade qui tourne mal, c’est une histoire sur le temps qui passe et le fait que l’on ne peut jamais revenir en arrière niant l’évolution de la société sans y laisser des plumes, voire plus.

Après beaucoup de rires, c’est le registre de l’émotion qui est au rendez vous.

  • l est précisé au début que nous en sommes en 1897.

  • Claude Akins (1926-1994) qui incarne Lump fut le héros de la série «L’aventure est au bout de la route » diffusée par Antenne 2 en 1976.

  • Steve Cochran (1917-1965) faisait là un de ses derniers tournages. Il a joué aussi dans deux épisodes des « Incorruptibles ». On l’a retrouvé mort seul à bord de son yacht en pleine océan Pacifique le 15 juin 1965 à la dérive.

Retour à l'index