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 saison 1 saison 3

Hawaï Police d'État (1968-1980)

SAISON 11


1. UNE GROSSE FATIGUE
(THE SLEEPER)



Début en fanfare pour cette saison 11. La musique est réorchestrée comme à chaque nouvelle saison, mais sans jamais s'écarter du thème de Morton Stevens, comme le fait le remake. Trois acteurs au générique : Jack Lord, James Mac Arthur et Herman Wedemeyer. Le plan où figurait Chin Ho est remplacé par une vue de la statue de Kamehameha, et d'un croiseur militaire en haute mer.

C'est Barry Crane, l'un des spécialistes de "Mannix", qui met en scène l'épisode, où il nous proposera des scènes nocturnes, comme il les affectionne dans la série avec Mike Connors.

L'épisode débute de façon trompeuse. Un cambrioleur pénètre dans une maison. La propriétaire le surprend et l'abat alors qu'il levait les mains pour se rendre.

Peu après, Steve reçoit un coup de fil de Washington. Ce n'est plus Jonathan Kaye mais Arnold Dixon (Harry Williams) qui donne les ordres depuis Washington. Il avertit Mc Garrett qu'un de ses agents vient d'être tué à Honolulu, et qu'il envoie sur place un enquêteur du FBI, Glen Fallon (Steve Kanaly, Ray dans "Dallas").

Le mort n'est autre que le cambrioleur, James Walden (Vic Leon) - et non Vic Walden, IMDB est pris en flagrant délit d'erreur! La "propriétaire" est une scientifique allemande, Sonya Hansen (Maria Perschy). Avant même l'arrivée de Fallon, Steve et Danny enquêtent sur Walden et découvrent qu'il a laissé poste restante, sous le nom de "James Connery" (Clin d'oeil à 007), une liste de noms : Conrad, Abikoff, Kent, Lopaka, Rathman, Hansen et une note "Sleeper" (agent dormant), mentionnant que l'un d'eux est un membre du KGB soviétique.

L'épisode, passionnant, a un peu vieilli. Par exemple, les scientifiques arborent des cassettes vidéos comme dernier cri de la technique, ce qui date la série. De plus, ils diront à Mc Garrett, qui demande s'il y aura une troisième guerre mondiale lancée par les russes, " non pas s'il, mais quand ?".

Arrivé à Hawaii, Glen Fallon conduit Mc Garrett à la fondation March, couverture Hawaiienne d'un grand centre d'entraînement du FBI. Il lui présente le docteur Rathman (Andrew Duggan, héros de "Le ranch L"), directeur du centre.
Et les scientifiques nommés sur la liste du mort, dont Sonya Hansen.

Le centre est tellement surprenant qu'il aurait pu figurer dans "The Avengers", et rappelle parfois l'académie des Midlands dans "Les Envahisseurs" - Le rideau de lierre. Jugez plutôt. Des volontaires de l'armée américaine servent de cobaye à Rathman, tel ce sergent que le savant hypnotise et fait déchirer une photo du drapeau américain. Ailleurs, on voit deux joueurs d'échecs qui s'affrontent depuis des heures. C'est un véritable centre d'entraînement, tel qu'on le voit davantage dans les séries d'espionnage que chez Mc Garrett.

Très vite, Rathman est le suspect de Steve. Il collectionne les armes et c'est un de ses pistolets qui a tué Warren. Le savant prétend qu'on le lui a volé. Peu après, Sonya Hansen suit dans un garage souterrain le docteur Conrad (James Ferrier) et l'écrase contre un mur.

Sa voiture est identifiée et elle accepte de se soumettre au détecteur de mensonge. Steve comprend qu'elle a agi sous l'emprise d'hypnose en tuant Warren puis Conrad.

Coup de théâtre : sur le yacht de Rathman, Danny trouve le cadavre du docteur Kent (John Hunt). Steve balance son "Book'im Danno". Aux arrêts domiciliaires, Rathman hypnotise avec un médaillon son gardien et prend la fuite.

Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Rathman prouve son innocence en se rendant à Mc Garrett qui de plus en plus à des soupçons sur... Glen Fallon.

L'espion dormant du KGB, c'est lui. Il se nichait sagement près du chef Arnold Dixon à Washington. C'est lui qui à distance a télécommandé le premier meurtre. Il s'est trahi lors du test de détecteur de mensonge de Sonya Hansen. Elle a en effet pris peur lorsqu'il s'est approché d'elle.

Ce premier épisode sans faute, suivi de "Horoscope pour un meurtre" (rare épisode de la saison 11 à avoir été souvent rediffusé) permettent à la saison 11 de commencer une nouvelle ère avec un minimum de collaborateurs pour Mc Garrett.

Le titre français est nettement moins approprié que la VO "The sleeper".

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2. HOROSCOPE POUR UN MEURTRE
(HOROSCOPE FOR MURDER)

Seul épisode des ultimes saisons multi-diffusé en France, et donc assez connu, « Horoscope pour un meurtre » part du postulat que l'astrologie est une science exacte. Si l'on dépasse cette invraisemblance du scénario d'Arthur Bernard Lewis, magistralement mis en scène par Ralph Levy, l'épisode permet de goûter à un suspense intense.

L'atout de cet opus, c'est la comédienne Samantha Eggar, dans le rôle de Agnès du Bois. Au sommet de sa carrière, l'actrice anglaise joue ici son rôle de cartomancienne sans jamais tomber dans l'hystérie ou la parodie. Mc Garrett voit donc un jour débarquer dans son bureau Agnès qui lui déclare très calmement qu'elle connaît l'horoscope d'un serial killer et peut prédire la date, l'heure et le lieu de son prochain forfait. Bien entendu, Steve accueille avec un certain sourire cette ravissante inconnue, jusqu'au moment où sa prédiction s'avère exacte.

Il la soupçonne alors du meurtre, mais la femme a un alibi en béton. Mc Garrett se force alors à s'intéresser à l'astrologie à laquelle il ne croit pas.

L'intelligence du scénariste est de nous donner un coupable en pâture assez rapidement. Il s'agit d'un jeune hawaiien, Rick Makulu (Kimo Kahoano), boy friend jaloux de la jolie Cindy Rawlins (Kerry Sherman), cliente de notre Elisabeth Teissier locale. Cindy veut savoir si ses relations avec Rick sont sérieuses, et s'ils ont un avenir ensemble, et lui donne son signe astral. Miss Du Bois va donc travailler sur ce sujet avec le sérieux d'une scientifique. L'épisode fourmille de langage ésotérique.

Rick est jaloux d'un client et ami de l'astrologue, Mel Burgess (Tab Hunter) qui, à l'opposé du jeune homme, symbolise l'américain moyen bien sous tous rapports, en costume cravate, la coiffure impeccable.

Le jeu d'acteurs entre Samantha Eggar et Jack Lord est un régal. On sent une complicité de comédiens confirmés, sans les approximations des actrices locales qu'utilise souvent la production. Samantha Eggar dont a pu admirer le jeu dans « L'obsédé », « La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil » et la série « Anna et le roi » avec Yul Brynner (Une saison, 1972, diffusée en France en mars 1973) est d'un niveau artistique bien supérieur aux guest de « Hawaii police d'état ».

Ainsi, l'expression d'horreur dans le regard que Samantha arbore lorsqu'elle découvre que Mel a échangé sa fiche avec celle de Rick qu'il vient de « suicider » en simulant une pendaison, est un des grands moments de l'épisode. Il n'y a aucune raison à cette série de meurtres tout simplement parce que « le tueur à l'horoscope » est complètement fou. Lorsqu'Agnès lui demande son mobile, il répond : « Ils devaient mourir ».

La scène finale se déroule dans un centre astrologique qui rappelle, par certains côtés, le futuroscope de Poitiers. Avant de lancer son « Book him Danno » à un Mel qui a pris en otage Agnès et a perdu l'esprit, Steve va devoir le persuader, en prenant l'optique d'un astrologue et non d'un flic, que les planètes lui ordonnent de se rendre. Tout cela sans rire.

C'est en fait la prouesse du metteur en scène de nous faire croire à cette histoire qui sur le papier n'a strictement aucun brin de crédibilité. Il faut dire que le comédien Tab Hunter passe du type bien sous tous rapports au criminel halluciné avec un talent rare.

Un épisode que l'on peut voir et revoir toujours avec le même plaisir même en sachant le nom du coupable.

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3. LA LIVRAISON FATALE
(DEADLY COURIER)


Arrivé à la onzième saison, « Hawaii police d'état » réussit à étonner avec cet épisode ultra-violent et réaliste, qui se démarque complètement de tout ce que l'on a vu jusqu'à présent.

Deux thèmes sont abordés ici : Le lavage de cerveau, déjà présent dans « La bête » (02.06) et la torture, évoquée dans le pilote « Le cocon (01.01). La différence consiste ici dans le traitement du sujet, montré de façon réaliste.

Exit Wo Fat et ses équipées dignes de Blofeld et de Rastapopoulos. Les services secrets chinois sont ici sous les ordres d'une ravissante jeune femme, dont nous ne connaîtrons que l'identité d'emprunt, Marla Kahuana (Irène Yah- Ling Sun). Aussi belle que diabolique, elle va soumettre ce pauvre Danny à de telles tortures qu'il ne faut guère s'étonner que l'épisode n'ait plus été diffusé depuis plus de vingt ans en France. C'est tout, sauf un programme familial.

Le rythme ici, réalisme oblige, est plus long, et les péripéties et l'action sont sacrifiées au profit d'une tentative de construire un récit d'espionnage digne de John Le Carré et s'éloignant complètement de Ian Fleming.

Sur quatre actes qui séparent l'épisode, deux sont consacrés au « conditionnement » de Danny pour tuer Mc Garrett et dérober un précieux attaché-case rempli de documents secrets, apporté à Honolulu par un avion de l'US Air Force.

Bien entendu, le téléspectateur est complètement dérouté, un peu comme le furent les afficionados de 007 lors du passage de relais de Pierce Brosnan à Daniel Craig.

Un agent secret, Walter Sherman (John Zenda), porte une malette mortelle à l'un de ses correspondants. Visiblement sous hypnose, l'homme s'arrange pour s'éclipser lorsque la combinaison est faite pour ouvrir la malette qui explose.
Les indices sont maigres : Sherman, emprisonné, ne parle pas. Il ne se souvient que d'une femme avec laquelle il a partagé quelques moments, mais jure qu'elle n'a pas touché à la malette. Malgré l'explosion, Mc Garrett réussit à apprendre un indice. A l'intérieur se trouvent les initiales H K A, qui sont celles d'une société qui vend du matériel électronique, et qui possède un magasin de réparation, Hakima, en plein centre ville.

On constate que l'équipe Five O limitée à trois personnes, Steve, Danny et Che Fong, est un peu maigre par rapport à celle des premières saisons. Notons aussi que l'idée de remplacer Che Fong par une femme a été abandonnée. Ici, c'est un anonyme et terne technicien qui se substitue au personnage.

En se rendant au magasin Hakima, le trio échappe à une explosion mortelle. Le gérant est tué. Danny commet alors l'erreur de se rendre seul au siège social de l'entreprise, dirigé par Marla Kahuana.

Au début, la séquence semble téléphonée. Les bras du fauteuil sur lequel s'assied Danny sont truqués et permettent à une équipe de surveillance d'espions chinois de prendre ses empreintes et de déterminer qui il est. On pense à Steed sur le fauteuil dans l'usine du docteur Armstrong dans « Les cybernautes ».

Mais ensuite, ayant commis l'erreur d'accepter une tasse de thé, Danny est drogué et se retrouve prisonnier. S'ensuivent de longues scènes de tortures à la « gégène » comme on en n'a jamais vu dans la série. Le but est de lui faire un lavage de cerveau pour qu'il oublie l'identité de Marla, censée devenir la maîtresse d'une nuit.

James Mc Arthur révèle ici un potentiel inexploité. Il est parfaitement convaincant en homme perdant tous repères. On comprend que la production a décidé de changer son fusil d'épaule et de donner un sang neuf à la série. Mais cela ne la sauvera pas de l'annulation après une saison supplémentaire.

Happy end oblige, Danny ne tuera pas Steve et Marla sera arrêtée. La scène finale à l'aéroport, où Danny dérobe l'attaché case d'un nouvel agent secret, renoue avec le suspense habituel de la série. Seul bémol, la présence d'un médecin hindou, Rajah Sin (Colin de Silva) au milieu des espions chinois, n'est jamais explicitée et n'apporte rien à l'histoire.
Un épisode d'Hawaii Police d'Etat en déphasage complet avec les dix premières saisons, mais d'une qualité innovante, et qui permet d'orienter la série dans une nouvelle direction inexploitée jusqu'ici.

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4. PHILIP CHRISTIE
(THE CASE AGAINST PHILIP CHRISTIE)

Après avoir innové dans le précédent épisode, l'équipe de production nous désoriente totalement avec cet opus ennuyeux, mollasson et qui relève de l'OFNI (Objet filmé non identifié).

Jugez plutôt : Philip Christie (Lou Richards) a une liaison avec Shirley Van Dorn (Madeline Press). Il rejoint son appartement où se trouvent des amis, dont le mari trompé, Vincent (Edward Sheehan). Au milieu de cette assemblée surgit l'épouse, Penny Christie (Nicole Erickson), qui fait un scandale et demande le divorce. Elle se réfugie dans sa chambre et s'enferme à clef. Deux coups de feu résonnent. Philip enfonce la porte et trouve sa femme morte, apparemment suicidée. Malgré cela, il est arrêté et jugé. Le gouverneur demande à Steve d'intervenir dans cette affaire.

Par on ne sait quelle contorsion du scénario, Steve Mc Garrett se retrouve membre du jury. Il devient le douzième juré et va s'obstiner, comme l'homme menacé dans « Procès (05.-24) à refuser de déclarer coupable Philip Christie, bravant ainsi le jury et l'empêchant de faire l'unanimité.

Le scénario est totalement incohérent. Comment Christie peut-il être arrêté et accusé de meurtre alors que manifestement, devant témoins, il n'a pu matériellement commettre le meurtre ? Que viennent faire au procès mené par le juge Kwan Hi Lim (qui porte le même nom que dans la vie à la différence que Hi Lim est un avocat et acteur amateur) Danny Williams et Duke qui semblent s'ennuyer à mourir. Est-ce durant cet épisode que l'idée est venue à James Mc Arthur de ne pas renouveler son contrat pour une saison supplémentaire ?

L'épisode inverse les données habituelles de la série. C'est la jurée Minnie Cahoon (Janis Paige) qui représente ici la volonté de faire justice. Mc Garrett lui cherche à solutionner le mystère de la chambre close, mais Jack Lord ne semble guère convaincu par le script. Pour corser l'affaire, Minnie va ressentir une attirance pour le policier. Le procès commence, et l'on se demande au nom de quel droit Danny et Duke aident l'avocat de la défense !

Si l'on admet toutes ces invraisemblances, on peut suivre l'épisode en se demandant comment une action qui n'a pas progressé d'un pouce pendant les trois premiers actes va trouver un dénouement.

Al Eben, qui fut le médecin légiste attitré de la série, revient dans un rôle de coroner. Danny et Duke interrogent le détective privé qui surveillait Philip Christie pour adultère, lequel détective ne sait pas par qui il a été engagé. Steve, devant les attaques verbales de Minnie et d'une autre jurée, Carol (Carol Honda), perd toute contenance. Il essaie de se raccrocher à des théories fumeuses, au point que Minnie, lors d'une reconstitution qu'il demande, s'adresse au chef de Five O avec malice et impertinence en lui demandant s'il y a un gadget ou une arme secrète dans la chambre pour « suicider » la victime.

On atteint les sommets du ridicule lorsque le détective privé, interrogé par Duke et Danny, se cache derrière un cocotier parce que sa légitime épouse passe en faisant du jogging.

De toute évidence, l'épisode est un hommage à Agatha Christie, d'où le titre. Mais « Dix petits nègres au pays d'Hawaii 5-0 » ne pouvait que donner un désastre. On est cependant rassuré, Steve, s'il perd l'étoffe du chef de la police d'état, va pouvoir se reconvertir en médium. Car il fallait bien cela pour deviner que le mari trompé, Vincent Van Dorn, est entré à la suite de Penny Christie, a fermé la porte, tué la jeune femme, et ce pour faire accuser son rival en amour, tout en ayant compris à l'avance que le groupe se précipiterait près du corps et ne verrait pas qu'il est déjà dans la pièce, en retrait.

Après trois épisodes impeccables, cette onzième saison se voit doter d'un épisode absurde et totalement improbable. On s'y ennuie, on y piétine et le téléspectateur doit lutter ferme pour ne pas s'endormir. On sait que les américains adorent les histoires de procès, mais celui-ci arrive comme un cheveu dans la soupe au mépris de toute crédibilité. La saison 7 avait déjà réuni de beaux ratages, mas « Philip Christie » est un sérieux concurrent pour l'épisode le plus stupide de toute la série.

Le comble, c'est que c'est très mal joué et mal construit dès le départ, comme un édifice bâti sur du sable. La légitime de Philip Christie est bien plus jolie que la maîtresse, qui est plus âgée et fade. Jack Lord, James Mc Arthur et Herman Wedemeyer ont l'air de se demander ce qu'ils font là. Seul Kwan Hi Lim, derrière sa plaque de juge avec son vrai nom, affiche une attitude autosatisfaite, comme s'il narguait une fois de plus ses collègues du barreau qui ne comprenaient pas qu'il fasse le clown dans une série télé.

Enfin, les échanges entre Janis Paige et Jack Lord censés jouer une romance en plus de l'affaire judiciaire nous font parfois croire que l'on est en plein dans un épisode de « La croisière s'amuse ».

Un épisode pitoyable et pathétique.

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5. DES PETITS PROBLÈMES
(SMALL POTATOES)

Après le désastre de l'épisode « Philip Christie », nous revenons à un cadre traditionnel dans lequel Steve Mc Garrett lutte contre la mafia.

Dans l'épisode, Jack Lord revêt un déguisement qu'il réutilisera dans l'épisode final « Mes bons vœux » afin de coffrer Wo Fat. Mais sous ses déguisements, il est moins doué qu'Arsène Lupin et on le reconnaît immédiatement.

Johnny Noah (Richard Romanus) est un flambeur, qui possède un casino, et travaille pour le syndicat du crime en liaison avec un mystérieux personnage, « Le général » (Seth Sakaï). Il est victime, à bord de sa Rolls Royce, d'un accident qui l'oblige à porter une minerve. Ambulanciers et secouristes trouvent sur la banquette arrière une malette remplie de dollars.

L'enquête est confiée au FBI, représentée ici par deux armoires à glaces, Harold Kendriks (William Bryant) et Sullivan (Bob Sevey). Ils vont tenter de faire croire que le plan de Noah et du général consistant à compromettre Steve comme un ripoux a réussi. Il faut dire qu'au début de l'épisode, nous voyons Steve se regarder dans une émission de télévision avec un magnétoscope, en compagnie de Danny, déclarer la guerre au syndicat du crime. Cela ne va pas sans conséquences : le général veut qu'il soit éliminé, et Noah lui tend un piège en attirant le chef de Five O sur un yacht où un photographe prend des clichés qui peuvent paraître équivoques aux yeux des fédéraux.

Absent de cet épisode, Duke laisse le tandem Steve- Danny démêler les écheveaux d'une affaire compliquée. Un certain Monsieur Lee (Danny Kamehona) a tenté par deux fois de remettre de l'argent à Noah pour rembourser (partiellement) sa dette de jeu au syndicat. La seconde fois, voyant que Noah refuse, il se suicide en se jetant dans le vide. Steve découvre que le dernier appel téléphonique de Lee fut pour Noah.

Toutefois, il y a un témoin bien plus gênant de ce meurtre passif, en la personne de Gloria, la petite amie de Johnny Noah (Zohra Lampert). Steve va tenter de se faire une alliée de Gloria pour confondre Johnny et le général.

La tâche n'est pas aisée, car Gloria est amoureuse de Johnny. Mais lorsqu'il tente de la faire étrangler, Steve la fait passer pour morte pour la faire surgir de sa tombe en plein procès, confondant pêle-mêle l'avocat ripoux Sid Cane (Lewis Charles), Johnny Noah, et surtout le général auquel Steve barre le passage tandis qu'il veut quitter précipitamment la salle d'audience.

Réalisé par Reza Badiyi, un spécialiste de « Mannix », l'histoire n'est pas centrée sur l'action mais plus sur la psychologie des personnages et le complot. Ainsi, le téléspectateur n'est pas mis au courant que Kendriks et Sullivan, les fédéraux, sont de mèche avec Steve. Cela nous vaut une scène d'arrestation spectaculaire et un Mc Garrett jeté en prison avec Danny pour seul réconfort. Ce n'est que plus tard que nous saurons que tout cela n'est qu'une mise en scène destinée à tromper l'ennemi, y compris le précieux témoin amoureux, Gloria.

Seth Sakaï est un familier de la série et nous l'avons vu dans nombre de rôles de méchants, dans un épisode, il s'appelait même…Sakaï, comme si acteur et personnage ne faisaient qu'un.

Zohra Lampert jouait déjà dans « Jusqu'à ce que la mort nous sépare » (09-09). Ressemblant vaguement à Tyne Daly de « Cagney et Lacey » mais en plus typée, on la reconnaît immédiatement.

Unique apparition dans la saga de Richard Romanus, acteur qui a le physique de l'emploi. Son rôle le plus connu est celui de Richard La Penna dans « Les Soprano ».

Si l'on excepte la séquence du déguisement peu crédible de Jack Lord, ce dernier fait une prestation impeccable. On se situe ici dans la bonne moyenne de la série. Les histoires de combats contre le syndicat du crime sont parfaitement calibrées pour « Hawaii Police d'état » et sont en général des réussites.

Sans être un sans faute, l'épisode est agréable et mérite largement trois melons.

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6. TONNERRE LOINTAIN
(A DISTANT THUNDER)

Deux ans après « The New avengers », « Hawaii police d'état » tente de reprendre l'idée développée dans « Le repaire de l'aigle », à savoir un complot néo-nazi.

Pourtant, en raison d'une grosse erreur du scénariste Al Martinez, nous ne sommes jamais vraiment intéressés par cet épisode. En effet, après des premières images inquiétantes, où une voix menace au téléphone le candidat au congrès Tamara (Cal Bellini, l'Erik Estrada du pauvre) et le traite de singe, le pseudo successeur d'Hitler vient défiler, avec ses maigres troupes, en uniforme de commandant SS, et avec des pancartes « White power », devant la permanence de campagne du candidat Bobby Tamara, et devant Mc Garrett.

Dès lors, quel suspense attendre? L'équipe de Five O sait tout de l'adversaire, son nom, son adresse, le lieu de ses réunions « secrètes ». Un peu comme si Frank Nitti venait dans un épisode des « Incorruptibles » défier Ness avant de passer à l'action.

Wendell Stoner (James Olson) est un laveur de carreaux. Avec quel argent a-t-il monté une organisation paramilitaire ? De plus, son visage passe à la télévision locale, et il réussit néanmoins à s'infiltrer dans les réunions du candidat hawaiien…pour y lancer des fumigènes et des pétards!

On comprend mal que Steve demande à Danny d'infiltrer le groupe, sous l'identité de Walter, pour les saborder de l'intérieur, alors que Five O pourrait se présenter au domicile de Stoner et arrêter toute la bande.

Après s'être ridiculisé sur la voie publique en uniforme, Stoner est l'objet de quolibets et de violence de la part des indigènes. Si un vieil hawaiien s'en prend au laveur de carreaux de bonnes foi, le second n'est qu'un indicateur de Duke, un noir avec une coupe afro blaxpoitation typiquement seventies. Tandis qu'il prend à partie Stoner, Danny/Walter défend ce dernier et les deux hommes sympathisent. La facilité avec laquelle Danny pénètre dans l'organisation est déconcertante.

Avant de tenter de tuer, dans la scène finale, Tamara, Stoner se contente de plans totalement absurdes tel photographier Tamara dans les bras d'un homme afin de le faire passer pour un homosexuel. C'est Danny qui est chargé de jouer les comparses pour la photo compromettante, qu'il fera échouer. La seule réelle menace sera la tentative d'écraser l'enfant de Tamara, Bobby junior, au début de l'épisode, et qui aboutira à la seule mort de son chien, histoire de persuader le candidat au congrès d'accepter une protection policière 24h sur 24 qu'il avait précédemment refusée.

Le procès de Danny, découvert par un homme de Stoner en train de téléphoner à Mc Garrett, frise le ridicule. Lorsque le policier est conduit au peloton d'exécution, il est suivi par Duke et par une voiture de police, et Danny, bien qu'ayant les bras entravés, réussit à avoir raison de toute la bande !

« Meilleur est le méchant, meilleur est le film » disait Hitchcock. C'est ici que le bât blesse. Stoner est un looser, un illuminé, et lorsque Steve lance le « Book him Danno », et ajoute, « Thanks God, we're still in America », nous n'avons pas l'impression d'avoir échappé à un grave danger. On a le sentiment, dès le départ, que l'adversaire n'est pas à la hauteur de l'équipe de Mc Garrett. Il s'ensuit une absence de suspense et de frissons pour le téléspectateur.

James Olson fait ce qu'il peut pour nous faire croire à son personnage. Cal Bellini n'est pas crédible une seconde en candidat au congrès. On pourrait le prendre à la rigueur pour un chanteur pour adolescentes. Il aurait fallu employer un comédien plus âgé. La réalisation de Dennis Donnelly tourne à vide. Comment nous émouvoir et nous attirer avec une succession de pétards mouillés ? Néanmoins, l'épisode se laisse davantage voir que le calamiteux « Philip Christie ». On lui accordera deux melons malgré les faiblesses du scénario.

Notons enfin que l'épisode tourne autour de deux comédiens, Bellini et Olson, en dehors du trio de la police d'état. Le reste de la distribution n'a absolument rien à jouer.

James Olson en est à sa quatrième apparition dans la saga et reviendra en saison 12 dans l'épisode « Le labyrinthe infernal ».

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7. LE MASQUE DE LA MORT
(DEATH MASK)

Etrange épisode qui s'annonce sous les meilleurs auspices mais qui au final nous révèle que la montagne accouche d'une souris.

Après le générique de Morton Stevens, et avant de nous donner les noms des scénaristes, producteurs, et du réalisateur, nous avons droit à une musique…égyptienne ! Et à quelques vues du trésor du pharaon Toutânkhamon. Ajoutons à cela la présence de Cyd Charisse en vedette invitée (« Chantons sous la pluie », « Tous en scène », « La belle de Moscou ») et l'on s'attend à voir un épisode grandiose.

Hélas, l'épisode va être très loin de tenir les promesses et sans doute fait-il partie de cette déception qui donna à James Mc Arthur l'envie de ne pas signer pour une saison de plus.

Un musée propose de voir le trésor du pharaon égyptien connu pour porter malheur à ceux qui violèrent sa sépulture en 1922. Mais ici, point de fantastique, c'est une intrigue purement policière qui nous est présentée.

C'est une artiste, sculptrice, Alicia Warren (Cyd Charisse) qui dirige l'exposition. Elle en a confié la sécurité à Edgar Miles (Rory Calhoun, fameuse vedette de western des années 50). Alicia est mariée, en secondes noces, avec un milliardaire alcoolique et mufle, Bart (Robert Ellenstein).

Alicia a convié Steve Mc Garrett à l'ouverture de l'exposition. Soudain, un jeune homme, Mik Chandler (Tim Tomerson) brise la vitrine du masque de mort du pharaon et s'enfuit avec. Il ne tarde pas à être capturé par Mc Garrett. L'homme s'est réfugié dans le local des poubelles du musée.

Steve récupère le précieux masque, mais reste sceptique. Comment Chandler pouvait-il espérer s'en tirer à si bon compte et voler cette merveille ?

Lorsqu'il apprend que Chandler a été libéré sous caution payée en « cash » par une jeune et jolie femme, Jill Baker (Marsha Mercant), Steve comprend qu'il a été dupé. Il se rend au musée et devant les yeux effarés de Miles, il écorche le masque de la mort et prouve…que c'est un faux.

Le véritable masque a été jeté dans les poubelles. Jill et Mik suivent le camionneur qui transporte le précieux fardeau, après avoir reçu des instructions de Miles. Mik tente de récupérer le masque, mais l'éboueur ne veut pas le laisser faire et proteste. Avec un morceau de tuyau qui traînait, Mik le tue, au grand effroi de Jill qui ne voulait pas d'un meurtre.

Dans cette enquête, les suspects ne manquent pas pour Mc Garrett. D'abord Edgar Miles, qui refuse de parler sans la présence de son avocat. Alicia a demandé par téléphone à Steve d'assurer, avec l'équipe Five O, la protection du musée, mais Miles s'y oppose. Il a un contrat avec sa société qui assure la sécurité de l'exposition.

Ensuite, le mari goujat et ivre d'Alicia, Bart Warren. Steve est persuadé qu'il cache quelque chose. Découvrant que la jeune Jill Baker est née à Portland, il envoie sur le continent Duke y poursuivre l'enquête. Duke découvre que Jill est la fille du premier mariage d'Alicia.

Mik Chandler n'a pas volé le masque pour son compte, on s'en doute. Il se rend à un mystérieux rendez vous dans un endroit désert avec le précieux objet, mais est froidement abattu. Jill, désespérée, en état de choc, se rend à la police et est hospitalisée.
Steve se retrouve en présence de la jeune femme, qui affirme que sa mère ne l'a jamais aimée, qu'elle n'aime qu'elle-même. Notons qu'à deux reprises, dans l'épisode, Mc Garrett raccroche au nez d'Alicia qui tente d'user de son charme sur le chef de Five O avec des airs maniérés, comme si elle voulait s'attirer les bonnes grâces du super flic.

Mis en présence d'Alicia, de son mari qui vient de provoquer une esclandre dans l'atelier de sculpture, toujours sous l'emprise de l'alcool, et d'Edgar Miles qui voulait le ceinturer, Steve joue les Columbo. Il a devant lui les principaux protagonistes de l'affaire. Qui a tué Mik Chandler et dérobé le véritable masque de la mort de Toutânkhamon ?

Steve commence à détruire une sculpture d'Alicia et sous la couche d'argile, il découvre le masque.
Book 'm Danno ! lance-t-il.

Si l'épisode est décevant, c'est d'abord pour la présence inexploitée de Cyd Charisse, qui n'a qu'un rôle décoratif. On l'imagine mal en organisatrice du vol et du meurtre du boy friend de sa fille. Ensuite, utiliser le célèbre pharaon à Hawaii, qui recèle des dieux locaux prêtant à des intrigues du genre fantastique (01-24 « Le grand Kahuna », 10-05 « Les torches ») est une idée surprenante. De plus, il n'est nullement question ici de la malédiction de Toutânkhamon, mais « Hawaii police d'état » se veut une série cartésienne.

L'énorme erreur du scénario de Robert Holt est la libération sous caution du voleur, Chandler. Elle facilite trop le travail de la police en la mettant sur la piste de Jill, la fille d'Alicia. Le voyage de Duke à Portland en Orégon était-il bien nécessaire, lorsque Steve peut d'habitude savoir ce dont il a besoin par son ami du FBI Jonathan Kaye ? Tout cela donne un script brouillon, une succession de fausses bonnes idées. Heureusement, la réalisation de Ralph Levy est énergique à souhait, et il sait mettre en lumière le charme de Cyd Charisse.

L'épisode, après un début grandiose, nous laisse une impression mitigée.

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8. LA PAGODE
(THE PAGODA FACTOR)

Episode atypique, et symbole de la perte de vitesse de la série, « La pagode » met en vedette un jeune chinois, Joey Lee (Brian Tochi). Ce dernier purge depuis six mois une peine de prison dans un pénitencier, son frère a été tué. Mc Garrett va, au grand dam du gouverneur, le faire évader !

Dès le départ, le scénario de Irv Pealberg et d'Al Martinez présente deux failles : Tout d'abord, les motifs de la libération de Joey sont totalement invraisemblables, et ensuite, Joey va devenir la vedette de l'épisode, volant la part belle à Mc Garrett et à son équipe.

On imagine mal un policier du rang de Steve Mc Garrett faire évader un petit truand sous prétexte de s'en servir comme « espion » en vue de la menace de constitution d'un nouveau gang, comparable à une cosa nostra chinoise dans le quartier chinois d'Honolulu. Le début rappelle une fameuse scène de « Maigret » : « La tête d'un homme » où le commissaire assistait à l'évasion voulue d'un innocent.

Ici, l'intrigue est cousue de fil blanc d'un bout à l'autre, et Jack Lord, James Mc Arthur et Herman Wedemeyer réduits à ne faire que quelques apparitions pour compter les points. Comme le scénario prévoit la présence d'un sergent de police, Riley (Dane Clark), Steve et ses deux comparses ont leur temps de présence à l'écran réduits d'autant.

Tout cela ne fait pas très sérieux, et Joey va donc mener l'enquête. Il commence par retrouver son ex-bande, et constate que sa petite amie, Julie (Shari Au) l'a oublié et est devenue la maîtresse d'un certain Toy Lis (Roland Nip) qui dirige désormais le gang. Lis a prévu d'éliminer une faction rivale, dirigée par Chen (Tin Hop Pang). Nous assistons à un combat digne d'un film de Bruce Lee entre les deux gangs. Karaté, kung fu, on est bien loin de ce que l'on voit habituellement dans la série. Le sergent Riley sépare les deux gangs. Par son attitude un peu ambigüe, on va un temps le prendre pour un policier véreux, mais c'est une fausse piste du scénario.

Le gang se présente dans un restaurant et refuse de payer l'addition que présente Victor Fong (Dana Lee). En laissant un gros billet discrètement, pour ne pas participer à cet acte d'intimidation, Joey va se sauver la vie. En effet, à force de jouer les espions pour Steve, il va se faire pincer. Julie le surprend en train de fouiller dans les affaires de Lis et le vend à ce dernier.

Le restaurateur surprenant une conversation où il est question de liquider Joey va prévenir Mc Garrett. Joey échappe à la mort tandis qu'il est torturé par Lis qui sera arrêté avec le gang. « Book'em Danno » lance Steve devant un sergent Riley médusé qui voulait aussi arrêter Joey. « Je crois que vous me devez quelques explications » proteste Riley.

Si Steve était au courant d'un projet de création de gang chinois, pourquoi n'a-t-il pas utilisé les moyens légaux à sa disposition, chose qu'il a fait pendant dix saisons ? Comment est-il au courant de la création de ce gang ? Pourquoi n'a-t-il pas consulté le gouverneur Paul Jameson avant de mettre son plan à exécution au lieu de le mettre devant le fait accompli et d'encourir sa colère ?

Et surtout, pourquoi le comédien Brian Tochi a-t-il tant de temps de présence à l'image, réduisant l'équipe Five-O à la portion congrue ?

De plus, Duke est absent une bonne moitié d'épisode, et l'on pense qu'il ne va pas venir du tout se mêler à l'enquête.
Dane Clark est également sous-employé, laissant la vedette à la distribution chinoise. Nous suivons l'équipe de comédiens chinois depuis l'évasion de Joey jusqu'à l'affrontement avec la bande de Chen (que Lis va permettre à Steve d'arrêter – On nage en plein délire), avec les retrouvailles entre Joey et Julie, l'évocation de la mort du frère de Joey. Mc Garrett se contente de recevoir les rapports de Joey qui doit le contacter tous les trois jours.

Ensuite, c'est la descente aux enfers de Joey, sa trahison révélée, son exécution manquée de peu. Brian Tochi est carrément de tous les plans dans l'épisode. Ce n'était ni fait ni à faire. L'épisode dans son genre est aussi déconcertant que « Philip Christie ». « La Pagode » n'aurait jamais eu sa place dans les premières saisons, ne serait-ce que par l'importance de l'équipe (Chin Ho, Kono, Che Fong, le doc ) ici réduite à une minimaliste trio parfaitement passif.

Après avoir vu ce spectacle raté, on a bien envie de revoir un bon épisode de la saison 1 pour retrouver l'authenticité de « Hawaii police d'état ». Et l'on se dit que toutes les bonnes choses ont une fin. La belle époque de la série est derrière nous.

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9. IL Y A BIEN LONGTEMPS
(A LONG TIME AGO)

Nous retrouvons dans cet épisode Burr De Benning (1936-2003) dont le premier rôle fut l'accusé injustement condamné dans le premier épisode de « Match contre la vie » diffusé en France : « Une petite injustice ». Par la suite, il a été guest star dans toutes les séries 60-70 de « Kojak, », « Le Virginien, « Cimarron », « Cannon », « L'homme de fer », « Bonanza », « Sam Cade » jusqu'aux « Rues de San Francisco ».

L'autre vedette de l'épisode sera reconnue par les fans de la courte série « L'homme de Vienne », c'est l'une des deux touristes – avec Skye Aubrey – que sauve Robert Conrad dans « Poursuite dans la ville ». Il s'agit de Kathy Cannon, que l'on retrouve six ans après ses aventures autrichiennes sous le nom de Katherine Cannon.

Remarquons que Jack Lord semble las et fatigué de la série. Depuis l'épisode précédent, il ne fait guère d'efforts vestimentaires. Il passe une partie de l'épisode en chemise bleue. Ni costume cravate, ni chemise hawaïenne. D'habitude distingué dans son interprétation de Mc Garrett, cette négligence choque.

L'épisode commence par un scène très violente. Un minable, Crawford (Burr De Benning) braque une épicière. Estimant le butin trop maigre, il l'abat à bout portant. Dès lors, il est recherché par la police. Danny rencontre dans un couloir du quartier général de Five O Melissa Cole (Katherine Cannon) qui fut un ancien flirt à San Francisco. Ne cherchez pas dans les dix premières saisons, ce flirt a été inventé pour l'épisode, il n'en a jamais été question auparavant.

Melissa a été coffrée pour un petit larcin. Danny la fait libérer et lui permet d'emménager dans un appartement. Il lui trouve également un travail de serveuse. Il note que Melissa porte avec elle la photo d'une petite fille, Beth. Mais elle reste étrangement évasive au sujet de l'enfant. Mc Garrett découvrira le douloureux secret de la jeune femme. L'enfant est mort, et ce à cause de l'ex-compagnon de Melissa, qui n'est autre que Crawford.

D'emblée, on ne croit pas un instant au couple Melissa-Danny. Elle est à des lieues du policier et de sa droiture. Si la défunte petite amie de Danny dans « Meurtre, amour et poésie » (03-12) était plausible, Melissa est hautement improbable. Le scénariste Arthur Bernard Lewis a voulu toucher la corde sensible du téléspectateur en écrivant un script mélodramatique mais nous n'y adhérons pas une seconde.

Lorsque Steve montre à Danny le casier judiciaire de Melissa, et que Danny se révolte contre son chef, le réalisateur Robert Morrison ne nous aide pas davantage à y croire.

Katherine Cannon, par contre, est convaincante en femme vulgaire et déchue, prête à tout pour se venger de son ex. Elle paie le propriétaire d'une pizzéria, Kimo (Moe Keale) pour avoir l'adresse de Crawford. Ce dernier finira arrêté par Mc Garrett.

L'évocation du passé et la romance entre Melissa et Danny sont pénibles à suivre, tant l'épisode est mal écrit, et les comédiens si opposés. James Mc Arthur tente de sortir de son registre, et il a pu être convaincant certaines fois dans la série, comme lorsqu'il faisait l'animateur sportif et membre du jury d'une compétition de surf (10-17 « Les grosses vagues »). Mais ici, il ne peut réussir l'impossible, et devant un script si peu approprié au personnage de Danny, il joue carrément mal. Jack Lord ne l'aide guère. Heureusement, Burr De Benning et Katherine Cannon dans leurs rôles de « Bonnie and Clyde » assurent le spectacle. Ils sauvent l'épisode du désastre.

Le personnage de Crawford reflète d'ailleurs la nouvelle violence de la fin des années 70, plus réaliste que l'espion Wo Fat, le proxénète Beau Sourire, les grands caïds des premières saisons ou même les détraqués comme le lieutenant Ralston. Il a tué froidement l'épicière hawaiienne non par sadisme, mais parce qu'elle n'avait pas assez d'argent. En dix ans de tournage, « Hawaii Police d'état » montre ici l'évolution sociologique de l'Amérique. Le paradis hawaiien est devenu un enfer, et Robert Morrison privilégie des scènes « de béton » aux scènes de plage. Nous sommes ici dans une violence urbaine qui pourrait constituer le cadre d'une enquête de Théo Kojak ou de Mike Stone, et les palmiers et le décor enchanteur sont complètement occultés.

La scène de l'attaque de la banque par Crawford avec une voiture bélier est d'une étonnante violence. On y voit des traces explicites de sang sur le sol. Des policiers et le complice de l'assassin sont tués, et Morrison filme sans complaisance l'assaut. Melissa a rejoint Crawford et passé la nuit avec lui, pour demander ensuite à Danny lors de la scène d'arrestation d'abattre l'homme.

Si dès le début, on s'attend à un sort tragique pour Melissa, la fin nous surprend. Pas de Book'm Danno, Mc Garrett laisse Duke s'en occuper et se concentre sur Melissa et Danny. Le visage de pierre de Jack Lord éprouve de la compassion pour cette femme meurtrie, au bout du rouleau.

Bien qu'elle n'ait rien tourné de transcendant depuis « L'homme de Vienne » (Une carrière essentiellement de guest star dans les séries télé), Katherine Cannon a appris son métier et nous livre une composition bouleversante. Malheureusement, nos policiers en petite forme ne permettent pas à l'épisode d'être mémorable.

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10. LINDA NE MEURT PAS
(WHY WON'T LINDA DIE?)

Réalisé par Jack Lord, et doté d'une musique insupportable du début à la fin, cet épisode est un ratage total.

Evocation de « Psychose » d'Hitchcock, mais n'est pas le maître du suspense qui veut, tout le monde comprend, dès le début de l'histoire, que la principale protagoniste est dotée d'une double personnalité. Il ne faut pas attendre les dernières images pour cela.

John Cacavas nous a concocté une musique atroce, avec des chœurs larmoyants, que l'on croirait jouée au synthétiseur par Charlie Oleg de « Tournez manège ». Ce n'est pas du Morricone, du Waxman, du Tiomkin ou du Herrmann mais un thème que même que les producteurs des « Feux de l'amour » auraient rejeté !

Pour cet épisode, Jack Lord a choisi la fade Sharon Farrell à laquelle il va confier un rôle permanent dans la saison 12 après le départ de James Mc Arthur. Elle sera la première femme flic de l'équipe Five O à apparaître au générique.

Mais les capacités de comédienne de la dame sont limitées. Elle joue ici Diana Forbes, sœur d'une hôtesse de l'air. Diana avec ses lunettes, sa coiffure sévère et ses vêtements stricts, n'a rien pour attirer les hommes. Elle se montre même hostile et agressive lors de la première visite de Mc Garrett venu l'informer que l'on recherche sa sœur jumelle Linda.

Les apparitions de Linda dans l'épisode, revêtue d'un chapeau qui lui donne des airs de Jackie Kennedy, sont tellement téléphonées que le téléspectateur le plus distrait ne s'y laisse pas prendre. C'est Diana Forbes qui, chaque fois que c'est nécessaire, fait revivre sa sœur. Une sœur qu'elle a évidemment tuée.

L'épisode commence au bord d'une falaise. L'ex-petit ami de Linda, Paul Evans (Geoff Heise) a rendez-vous avec elle. La voiture de location fonce et projette l'homme dans le vide, le tuant net. Notons que la meurtrière a bien calculé son coup pour ne pas tomber dans le vide avec la lourde berline !

L'enquête commence et Steve se rend chez Linda, mais tombe sur sa sœur, Diana, une femme vieillie avant l'âge (il s'agit pourtant de jumelles) et revêche. Cherchant à savoir qui a pu tuer Evans, Steve oriente son enquête vers l'ex flirt, Linda. Il interroge aussi le présent boy friend de la dame, Dave Coleman (James Whay) qui lui avoue trouver Diana bizarre ces derniers temps.

Peu après, Coleman est retrouvé mort dans sa piscine, mais Duke précise que la mort est survenue avant que le corps ne se trouve sous l'eau.

Diana tente de discréditer sa sœur auprès de Mc Garrett, en lui avouant qu'elle a des troubles de la personnalité. Mais lorsque Steve rencontre le psychiatre, le docteur Fleming (Lyle Bedger), ce dernier lui explique qu'il soigne, pour des troubles mentaux Diana et non Linda.

Steve tend alors un piège à Diana en donnant un rendez-vous à l'Arlésienne Linda dans un magasin de fleurs. Il reste caché dans sa voiture, puis suit « Linda » qui se rend sur une tombe. Il démasque alors Diana, la pauvre folle qui avoue avoir tué sa sœur et ses amants, déguisée en Linda car elle ne supporte pas d'avoir commis cet acte et a besoin de faire revivre sa sœur.

Mal construit, l'épisode accumule les clichés. Pour la mémoire de Jack Lord, on zappera cet épisode. Sharon Farrell n'est pas Anthony Perkins, et jouer la double personnalité est visiblement au-delà de ses compétences. Tout au long de la série, la production a proposé des musiques agréables, notamment le thème de « Recherche archéologique » (04-01) qu'il aurait mieux valu réutiliser ici au lieu de nous casser les oreilles avec cette cacophonie atroce.

James Mc Arthur et Herman Wedemeyer ne font ici que des apparitions et n'ont pas leur rôle à défendre. Jack Lord joue plutôt bien, même si le chef de Five O est moins fûté que le téléspectateur et a besoin de cinquante minutes pour découvrir le pot aux roses.

Notons qu'ici, Jack Lord ne respecte pas le cahier des charges de la série. « Hawaii police d'état » est une série collective, comme « Mission Impossible » ou « Les incorruptibles ». Le schéma défini était Mc Garrett, Danny, Chin Ho, Kono (ou Ben Kokua), Duke, Che Fong le spécialiste des indices et le doc. Ici, Duke se contente de rapporter à Mc Garrett que Coleman est mort avant son séjour dans l'eau (Ce qui incombe à Che Fong ou au médecin légiste). Il mène l'enquête comme un homme seul, à la façon de Joe Mannix.

On ressent là l'essoufflement de la série après dix saisons. Tous les thèmes ont été abordés. Celui de la double personnalité était déjà le sujet de « Recherche archéologique » où la fille avait tué sa mère. En coulisses, James Mc Arthur a sans doute déjà pris sa décision de ne pas renouveler son contrat pour une saison de plus : la navire prend l'eau de toutes parts. D'ailleurs, les épisodes des saisons 11 et 12 sont les moins rediffusés.

Enfin, Jack Lord réalisateur nous surprend. Lors de la promenade avec le psychiatre, Fleming, on voit le comédien passer sa main sur son visage pour écarter ses cheveux en raison du vent. Chose peu esthétique à l'image. Soit il ne s'est pas donné la peine de faire une deuxième prise de vue, soit il a trouvé que c'était une bonne idée de mise en scène. Dans les deux cas, c'est raté. Bref, un épisode non oubliable et dispensable.

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11. L'HOMME DES MIRACLES
(THE MIRACLE MAN)

Episode typiquement américain auquel le public hexagonal risque fort de rester complètement hermétique. Le révérend Andy (Keith Baxter, vu dans l'épisode des Avengers « Homicide et vieilles dentelles ») assisté de Sœur Harmony (Jean Marsh, vue dans « Frenzy » et la série « Maîtres et valets ») fait escale à Hawaii dans le cadre d'une croisade des miracles.

Il se livre à un véritable show, et avec sa congrégation engrange des dons qui lui permettent d'avoir une belle fortune, arnaque organisée par un homme d'affaires douteux, Oscar Ross (James Sikking).

Tandis que Steve et le gouverneur regardent ce « phénomène » à la télévision, un homme monte sur scène et tente de tuer le révérend en le traitant de menteur et d'imposteur. Jim Nelson (Pepper Martin) dira à Mc Garrett que l'homme est responsable de la mort de sa femme Mary, dans un accident de voiture à San Diego. Le couple ne pouvait avoir d'enfants et Mary a rejoint la congrégation, car Andy lui disait de croire aux miracles. Mais elle a découvert qu'il était un faussaire et s'est tuée en quittant les lieux.

Steve se rend vite compte que le révérend Andy possède une forte influence : Ross et l'homme des miracles ont rencontré le gouverneur Paul Jameson et fait pression sur lui pour que l'équipe Five O cesse de les importuner.

Mc Garrett envoie Duke à San Diego en Californie (Il s'agit de scènes d'intérieurs et l'on peut penser que Herman Wedemeyer est resté sur place !) pour enquêter sur l'accident de Mary Nelson. Il s'avère que le lieu de l'accident était juste à côté de celui où Andy faisait son show. Steve lui demande ensuite de continuer l'enquête cette-fois sur Oscar Ross à Phoenix, en Arizona. Duke revient vite à Honolulu pour faire son rapport.

C'est le premier épisode de la série sans meurtre, et sans raison valable pour Mc Garrett d'enquêter. Steve fait pression sur Sœur Harmony pour savoir où Andy fait ses retraites. Il obtient un refus poli. Mais en suivant Harmony, il constate que celle-ci, comme Mary Nelson, vient d'échapper à un accident de voiture, bouleversée d'avoir surpris l'homme des miracles avec Sœur Sarah (Jacqueline Campbell), en petite tenue et à laquelle visiblement Andy ne vient pas de chanter des cantiques.

Dès lors, Sœur Sarah collabore avec la police d'état pour mettre à jour les supercheries d'Andy. Elle cache un micro sur elle. Tandis qu'elle feint de rejoindre la veille de son départ d'Hawaii le révérend Andy, elle l'interpelle sur ses frasques. Peu méfiant, Andy ne se rend pas compte que Mc Garrett a branché les haut-parleurs de façon à ce que le micro d'Harmony fasse entendre au public, venu nombreux écouter la bonne parole, les croustillantes révélations que fait le saint homme à Harmony. Dès lors, les gens dégoûtés se détournent de lui, malgré ses pathétiques protestations, et Oscar Ross sent que la poule aux œufs d'or a été tuée.

On ne comprend pas une minute ce qu'il y a à reprocher à Andy, qui dit avoir découvert sa vocation en prison. Qu'Harmony soit une vieille bigote et Sarah une jolie femme consentante ne fait pas de doutes. Andy est certes un escroc, mais les illuminés qui veulent bien le croire viennent chercher ce qu'ils ont envie d'entendre. Andy est-il réprehensible de faire l'amour à une jolie femme ? S'il était question d'abuser de petits enfants, il se rendrait coupable d'un crime, mais il n'en fait rien ici. Il n'est même pas un prêtre ou un homme d'église ayant à rendre des comptes à sa hiérarchie, puisqu'il est un prêcheur showman.

Cet épisode nous éclaire sur le puritanisme américain en 1978. Mais à part le fait de voir des comédiens britanniques (Jean Marsh et Keith Baxter), il ne présente absolument aucun intérêt. Il n'y a pas de crime, pas de mobile, et l'escroquerie n'est même pas évidente. La croisade de Mc Garrett contre celle d' Andy n'est pas justifiée. On pourrait même reprocher à Steve de perdre du temps alors qu'il est payé comme chef de la police d'état pour assurer la sécurité des citoyens à Hawaii, ce qu'il ne fait pas dans l'épisode, au nom d'un puritanisme d'un autre âge.

Pourtant, les comédiens semblent convaincus par leurs rôles et le bien fondé d'un script de Robert Janes, ce qui finalement semble le plus inquiétant. On peut aisément penser qu'un tel épisode ne serait plus envisageable aujourd'hui. Ce que l'on voit dans « Les experts » et autres « FBI portés disparus » rend totalement ridicule le pseudo scandale de Sœur Sarah en petite culotte ! Cet épisode, bien qu'arrivant tardivement dans la série, est un témoignage sociologique de la société bien-pensante (et totalement hypocrite) de l'Amérique de la fin des seventies. Tout au plus peut-on s'inquiéter de l'influence des congrégations religieuses auprès du gouverneur lui-même, si le scénariste n'a pas forcé le trait.

La onzième saison aligne les mauvais épisodes avec une inquiétante constance. « Philip Christie » était mortellement ennuyeux, « La pagode » mettait en vedette un bandit chinois, « Linda ne meurt pas » était un grotesque plagiat de « Psychose », à présent cette ode au puritanisme vient encore couler un peu plus le bateau. On se demande si Jack Lord n'a pas fait, avec cette saison, le combat de trop.

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12. NUMÉRO UN À ÉLIMINER [1/2]
(NUMBER ONE WITH A BULLET [1/2])

A la fin de la saison 10, dans l'épisode "Un deuil dans la famille", Mc Garrett avait juré d'avoir la peau du gangster Cappy Pahoa, qui employait le tueur Jimmy Rego, assassin de Chin Ho Kelly.

Mc Garrett retrouve dans cet épisode très daté (Il se situe dans l'univers de la musique disco) l'organisation de Pahoa, « Kumo », et le tueur Billy Swan (Vic Malo), déjà présent dans l'épisode « Un deuil dans la famille ». Mais curieusement, Pahoa a disparu du paysage.

Billy Swan ne va d'ailleurs faire qu'une apparition avant de se fondre dans le néant.

Nous retrouvons dans cet épisode deux vedettes de séries : Ross Martin (« Les mystères de l'ouest ») et James Darren ("Au cœur du temps », « Hooker »). Martin est un gangster, Tony Alika, et il emploie désormais Billy Swan. Darren joue le rôle d'un compositeur de musique, Johnny Munroe, pour une future star de la chanson, Monnie Kanekoha (Yvonne Elliman, éphémère mais authentique chanteuse de l'époque disco).

Le problème de cet épisode est qu'il multiplie les « méchants » : Outre Alika, nous avons Ray Santoro (Anthony Ponzini), omniprésent dans l'épisode. Il travaille pour l'organisation mafieuse Kumo, mais un autre personnage rival de "Kumo" tire les ficelles depuis San Francisco, Allie Francis (Nehemiah Persoff).

Cette multitude de bad guys ajoutée aux nombreux morceaux chantés (L'équipe dispose d'Yvonne Elliman sous la main et veut visiblement en profiter) justifie sans doute que l'intrigue se développe sur deux épisodes.

A noter que nous entendons ici plusieurs chansons des Bee Gees dans leur version originale, « Staying alive », « More than a woman », « Night fever », extrait de la bande originale de « La fièvre du samedi soir », ainsi que « Copacabana » de Barry Manilow, mais repris par une chanteuse locale.

Trop de personnages embrouillent l'intrigue qui met du temps à se mettre en place. Ray Santoro veut acheter la boîte de nuit disco de Bernie Adams (John Barry, aucun rapport avec le compositeur). Le frère de Monnie, un lâche nommé Sonny (Richard Dimitri) dit à son patron qu'il commet une folie. Il n'a pas tort. Devant le refus de Bernie, Santoro fait sauter sa voiture et l'homme avec. Puis il jette son dévolu sur Monnie qu'il veut produire mais se heurte à l'opposition de Munroe, qui sait que l'homme travaille pour l'organisation Kumo. Il finit par le faire rosser et laisser pour mort à la fin de la première partie.

Les apparitions de Mc Garrett et de Danny se font rares. Toutefois, on remarquera qu'ils se font aider d'un personnage que nous venons de découvrir dans la saison 11, l'ex-gangster chinois Joey Lee (Brian Tochi) de l'épisode « La Pagode » (11-08).

La distribution trop importante nous empêche de profiter de Ross Martin, dont les apparitions se font hélas trop rares ici, dans l'un de ses tous derniers rôles.

Un autre personnage (encore !) vient compliquer l'intrigue : il s'agit d'une chanteuse de night club, Sally (Melveen Leed), amie et sorte de grande sœur de Monnie. Mc Garrett la connaît et l'interroge sur Santoro. Mais les soupçons du chef de Five O se dirigent sur Tony Alika qu'il vient traquer jusque dans sa luxueuse demeure, après avoir mis KO son chien de garde, une montagne appelée Eddie (Eddie Verra).

En fait, l'épisode échappe à Jack Lord, la vedette lui étant volée par le couple Yvonne Elliman-James Darren. Outre les numéros chantés, leur conflit éclate à propos de la collaboration que Monnie veut accepter de Santoro.

Dans la première partie, avec toutes les scènes d'exposition, l'histoire ne se met jamais vraiment en route. Le réalisateur Don Weis ne fait qu'effleurer son sujet. Sur fond de musique de disco et de rackett dans la boîte de nuit, on ne fait que passer d'un lieu à un autre, d'une situation à une autre, en permanence, et au détriment de la continuité.

Bref, amener le disco à Hawaii Police d'état est une fausse bonne idée.

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13. NUMÉRO UN À ÉLIMINER [2/2]
(NUMBER ONE WITH A BULLET [2/2])

A peine remis sur pied, le compositeur Johnny Munroe court les studios pour faire produire sa protégée, Monnie Kanekoa, mais il s'entend répondre que si c'est son coup de cœur, des voix comme celle-là n'ont rien d'exceptionnel. Un de ses amis producteur lui montre une pile de cassettes audio où sont enregistrées des candidates au succès.

Puis, il propose ses services à Allie Francis, tout droit venu de San Francisco et désormais présent dans l'action à Hawaii.

Mc Garrett, en tenue négligée (chemise bleue), continue son enquête auprès de Sally et retrouve Monnie dont il recueille les confidences.

Johnny Munroe ne sait pas qu'en se tournant vers Francis, il a échangé un cheval borgne pour un cheval aveugle et nage toujours dans les eaux troubles de la mafia.

Mc Garrett convoque Munroe et tente de le convaincre de cesser sa collaboration avec le caïd californien.

Sonny Santoro se tourne vers Alika pour contrecarrer Munroe. La guerre entre Alika et Francis est déclarée.

En fil rouge, nous continuons de voir les rapports entre Munroe et sa protégée, la chanteuse Monnie Kanekoa. Les tourtereaux s'avouent leur amour.

On a parfois le sentiment que cette histoire de chanteuse disco échappe complètement à l'équipe de « Hawaii Police d'état », tant le développement de l'intrigue se fait sans Mc Garrett.

L'ex délinquant Joey informe Steve à la place de Duke ou de Danny sur l'évolution de la situation. Il est devenu disc jockey dans la boîte de nuit pour le compte de Mc Garrett.

Pour Francis, le disco devient une source de profit au même titre que la prostitution ou le trafic de drogue, mais un soir, dans sa douche, il trouve le cadavre d'un requin avec la signature Kumo.

Après une tentative d'assassinat de Santoro par Francis, Steve se rend chez ce dernier et lui précise qu'il ne compte pas laisser son île devenir le terrain d'affrontement entre gangs.

Pour la première fois dans la série, et il était temps au bout de onze saisons, Mc Garrett évoque son passé. Son père tenait un supermarché et a été tué par un « bâtard » comme Francis. Cela a décidé de sa vocation de policier. Des révélations qui tombent un peu comme un cheveu dans la soupe dans cette histoire malmenée par de la mauvaise musique !

Les numéros chantés de la star Yvonne Elliman deviennent pénibles, car ils cassent le rythme de l'histoire.

Un coup de théâtre survient quand des policiers viennent arrêter pour trafic de drogue Monnie et surtout Joey. Comprenant que la cocaïne retrouvée dans la loge de la chanteuse est une manœuvre de Santoro, Munroe prend son pistolet et semble déterminé à régler ses comptes.Il se rend chez Santoro pour le tuer. Mais Munroe n'est qu'un apprenti et Santoro le tue.

Steve fait libérer son protégé Joey. Santoro se réfugie chez Alika. Pendant ce temps, le frère de Monnie, Sonny Kanekoa, qui a assisté au meurtre de Munroe, est arrêté par Duke à l'aéroport alors qu'il allait prendre un vol pour Los Angeles. Il parle et va en dire long, ce qui mettra un terme aux activités mafieuses de Santoro.

Steve n'arrête ni Alika, ni Francis. Il leur demande de quitter l'île. Puis il se rend chez Monnie, effondrée, et la convainc de continuer la chanson. Le final de l'épisode est constitué par un concert à la mémoire de Johnny Munroe donné par Monnie. Aïe nos oreilles ! Un numéro chanté insupportable de mièvrerie, qui permet un échange entre Mc Garrett et Danny.

- Ainsi, les choses se terminent ? demande Danny.

- Non, pour elle, c'est le commencement, répond Steve.

A l'arrivée, ce double épisode n'apporte pas grand-chose à la saison 11. Ross Martin et Nehemiah Persoff n'ont pas eu le temps de défendre leurs personnages. James Darren tire son épingle du jeu ayant accumulé les séquences dramatiques qu'il a portées. On oubliera vite la chanteuse qui n'est pas passée à la postérité. Les révélations sur l'enfance de Steve Mc Garrett restent cependant le scoop de l'épisode.

On a le sentiment que la création de Leonard Freeman est à bout de souffle. De surprises, nous n'en attendons plus guère. Parfois des séries sont trop vite abrégées comme « Les envahisseurs », « Le prisonnier » ou « Twin Peaks », mais voir une série comme « Hawaii police d'état » se prolonger et s'anémier nous donne à réfléchir. Il faut savoir arrêter à temps pour laisser un bon souvenir au téléspectateur.

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14. MEIGHAN
(THE MEIGHAN CONSPIRACY)


Triple surprise dans cet épisode : nous retrouvons trois visages connus du petit écran des années 60. Tout d'abord, dans un de ses rares rôles connus en dehors de « Daktari », l'anglais Hedley Mattingly (1915-1998), qui jouait le rôle de l'officier de police Hedley dans la série animalière de 1966 à 1969.

Ensuite, pour les fans de « Mannix », le lieutenant Tobias, alias Robert Reed, très différent ici. Il a laissé pousser ses cheveux dans une coupe typiquement 70's, et aussi sa moustache. Il est celui des trois que l'on reconnaît le moins bien, loin de l'air strict qu'il adoptait dans 22 des 194 épisodes de « Mannix ». Il est mort en 1992.

Reed fut l'une des vedettes invitées de la série « L'homme de fer » dans l'épisode multi-diffusé en France « La lumière au bout du voyage ».

Il joua alors avec la belle Barbara Anderson alias le sergent Eve Whitfield de « L'homme de fer ». Et la troisième et plus belle surprise, c'est elle.

Superbe comédienne qui tourna dans le pilote de « Mannix » puis dans« L'homme de fer » de 1967 à 1971 (Quatre saisons soit 105 épisodes), puis interpréta le rôle de Mimi Davis dans « Mission Impossible ». Elle s'est mariée en 1971 avec l'acteur écossais Don Burnett, qui, le vilain, voulut la garder pour lui seul. Après s'être contentée de quelques apparitions dans des séries télé comme « L'homme qui valait trois milliards », elle s'est retirée.

Déjà en 1973, Télé Poche annonçait son retrait de la carrière d'actrice lors de la diffusion française de la troisième saison de « L'homme de fer ». Cette comédienne au charme rare a tourné 34 rôles en tout et pour tout et uniquement pour la télévision. La blonde Miss Memphis 1963 n'a jamais fait de cinéma, et s'est cantonnée dans des rôles bien sages. On aurait aimé la voir dans des rôles de vamps au cinéma. Dans cet épisode d'Hawaii Police d'état, elle a un peu vieilli par rapport à « L'homme de fer », mais est absolument superbe. A la différence de son homonyme Pamela, on sent qu'elle a quelque chose dans la tête. Dommage qu'elle n'ait pas, comme son autre homonyme Gillian, continué à tourner.

Il faut dire que si je parle beaucoup des guest-stars, c'est qu'en dehors d'eux, l'épisode ne brille guère si ce n'est par l'un des scripts les plus improbables de la série. Que Lester Seeleg ait été payé pour écrire çà relève presque de l'escroquerie, et on a envie de dire à Mc Garrett, à son endroit, « Book'm Danno ».

A Honolulu, une banque est dévalisée. Elle est dirigée par Doheni (Hedley Mattingly) qui ne comprend pas comment ses coffres-forts ont pu être tranquillement défoncés et vidés. Il fait donc appel à l'équipe Five O.

Pendant ce temps, le gouverneur Paul Jameson félicite le promotteur immobilier Matthew Meighan (Robert Reed) qui va inaugurer un immense centre commercial dans le quartier St Paul, et offrir aux enfants handicapés d'Hawaii un don conséquent.

Steve, qui ne prend plus la peine de s'habiller même pendant ces heures de travail, se promenant avec une chemise bleue au col même pas fermé, fait la connaissance de Meighan, que lui présente le gouverneur.

Peu après, le FBI le prévient qu'il mène une enquête au sujet de Meighan qui a ouvert deux centres commerciaux dernier cri à Chicago et San Francisco, sans le moindre sou. Le FBI pense qu'il recycle de l'argent sale.

L'enquête commence auprès de l'agent immobilier Woodrow (Jay Aubrey). Mais Steve découvre bien vite que Meighan a fait construire ses deux autres centres commerciaux près de banques qui ont été cambriolées. Dès lors, il pense que c'est avec cet argent que Meighan fait sa fortune.

L'épouse de Meighan, Dorothy alias « DD » (Barbara Anderson) s'occupe d'un magasin d'appareils musicaux (radios, électrophones) situé juste à côté de la banque de Doheni et du futur centre commercial.

Dès lors, Steve joue au chat et à la souris avec le couple, acceptant une invitation à dîner, une première dans la série. C'est également la première fois en onze saisons qu'il pleut sur Honolulu et que nous voyons les essuie-glaces de la Ford de Mc Garrett fonctionner.

Steve pense que la banque de Doheni a été détroussée, et il convie des ouvriers avec des marteaux piqueurs à venir forer dans le sous-sol. « Pourquoi gâcher ce beau marbre ? » s'insurge Doheni. De fait, après avoir foré à plusieurs endroits sous le regard laconique de Matthew Meighan, les ouvriers ne trouvent rien.

Steve fait un briefing avec Danny et Duke et découvre (un peu tard !) que près des deux banques cambriolées sur le continent, il y avait aussi un magasin de musique.

Il se rend donc au dîner, et convie le couple Meighan à une petite promenade. Ils les conduit au magasin de musique, appuie sur le bouton d'une radio fixée au mur, ce qui ouvre un passage secret. Nous découvrons alors des escaliers, des fausses trappes, et autres installations futuristes qui nous font nous demander si nous ne sommes pas dans le repaire de « Fantômas » !

Scénario abracadabrant, aucune violence, une sorte de jeu de passe passe entre Mc Garrett et le couple qui rappelle les joutes avec le fameux Lewis Avery Filer. Même pas de book'em Danno lorsque ce dernier passe les menottes à Matthew Meighan et son épouse qui décrète que Matthew est un meilleur mari qu'un truand.

Deux melons pour tout ce qui n'est pas le scènario. On apprécie, le temps de cette pause, ce Jack Lord décontracté qui a fini de prendre ses mémorables colères. Et revoir ce cher Hedley Mattingly, qui tournait encore un an avant qu'un cancer le fauche le film « Riot » en 1997. Quant à Barbara Anderson, qui s'est mise sur son 31 (Une scène en robe de soirée, une en mini-short), elle est totalement sous employée.

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15. WILLY
(THE SPIRIT IS WILLIE )

Episode résolument assommant, au rythme lent comme on l'a rarement vu dans la série. Le déclin est là.

Jugez plutôt : La romancière et vieille dame excentrique Millicent Shand (Mildred Natwick), flirt de jeunesse du gouverneur Paul Jameson, qu'elle appelle ironiquement par son petit nom de « Sonny », est de retour après l'épisode « Coup de froid » (10-21).

Alors qu'il fait une plongée au large d'Hawaii, Jeremy Walker (Ross Borden) ne remonte pas. Les seuls témoins sont sa femme Carole (Diana Scarwid) et le capitaine du bateau. Le spirite Sebastian Rolande (Robert Vaughn, « Des agents très spéciaux ») prétend pouvoir retrouver le corps. Et il le localise avec certitude en haute mer !

Rolande travaille avec l'énigmatique Fitzwilliam (Fred Ball), en fait un illusionniste connu sous le nom de Willy. Rolande prétend parler aux esprits, mais Mc Garrett trouvera chez lui tout un système sophistiqué permettant de projeter, comme une diapositive sur un mur, des photos de « chers disparus », et un appareil vocal permettant de faire entendre des « voix de l'au-delà ».

Jamais en peine d'idées pour ses romans, Millicent Shand, parente du défunt Jeremy, explique au gouverneur et à Mc Garrett qu'il y a eu une conspiration. Le professeur Mac Kinnon (Eduard Franz), autre membre de la famille, se prête aux expériences spirites de Rolande. Il a ainsi la surprise de voir jaillir du passé la photo d'une femme qu'il n'a pas épousé et qui est morte il y a 25 ans. Steve lui démontre que Rolande s'est servi des correspondances et photos que Mac Kinnon garde chez lui de la défunte, une certaine Ruth, pour monter une mise en scène.

Fini les poursuites en voitures et les interpellations musclées, les bandits réfugiés sur des montagnes que l'on cerne en hélicoptère, l'équipe Five O à présent donne dans ce qui s'apparente plus à un travail de détective privé. On imagine bien les héros de «Remington Steele » ou mieux de « Pour l'amour du risque » dans cette histoire à dormir debout, faisant tourner les tables, invoquant les esprits.

L'épisode est interminable, nous présentant tantôt Rolande comme un usurpateur, tantôt comme un spirite capable d'entrer en contact avec le défunt Jeremy.

Cette-fois, Millicent ne nous fait plus sourire, les gags de la femme écrivain embarrassant le gouverneur et le chef de la police d'état sont éventés. Pour asseoir sa réputation, Rolande a en fait tué Jeremy (ce qui lui a permis de localiser le corps d'autant plus facilement). Robert Vaughn ne semble pas s'ennuyer en jouant ce personnage ridicule, qui passe son temps à fermer les rideaux et à s'éclairer à la bougie. Mildred Natwick est agaçante, et les comédiens interprétant les membres de Five O assez inexistants. Le scénario de Seeleg Lester est d'une rare médiocrité.

Les capacités de « médium » de Rolande sont parfois mises en avant de façon déconcertante : ainsi, il devine par ses seuls talents que Millicent est cachée dans un placard lorsqu'il reçoit le professeur Mac Kinnon. Pourtant, de pouvoirs occultes, il n'en a pas, puisque il est obligé de recourir à son comparse Willy pour mettre en scène les apparitions des morts. Le bien vivant Mc Garrett ayant mis hors d'état de nuire Willy apparaît en fantôme hologramme dans la dernière scène pour confondre Rolande.

Si le titre anglais révèle d'emblée la solution, « L'esprit c'est Willie », TF1 lors de l'achat de l'épisode en 1989 ne semble pas avoir vu l'épisode. L'intituler « Willie », personnage secondaire et à peine vu durant l'épisode, est un non sens. Le mobile de Nolande est également tiré par les cheveux.

Après le désastre de la saison 7, la saison 11 accumule les mauvais épisodes. Il semble que l'on ait fait le tour du sujet et que la série perde tous ses ressorts dramatiques. S'éloigner comme ici du concept de départ est une erreur car la série devient ennuyeuse. Elle chasse sur les terres de Jonathan et Jennifer Hart au lieu de celles de Mike Stone et Steve Keller.

L'épisode n'est pas sauvé par l'interprétation. Diana Scarwid n'a aucune personnalité, aucun charisme. Mildred Natwick cabotine. Robert Vaughn lui semble s'être isolé dans son fort intérieur et jouer comme s'il n'avait aucun partenaires. Ses mimiques de spirite, les yeux fermés, la face cachée par une bougie se dressant entre lui et la caméra, font illusion une fois, mais ici, elles sont répétées pendant cinquante minutes. Jack Lord par contre n'a pas l'air de s'ennuyer et mène l'enquête de Steve Mc Garrett avec un grand sérieux. Même si ici, il ne risque pas de faire un infarctus en courant ou en sortant son révolver.

Ne pas s'endormir devant son petit écran au bout de cinquante minutes est le défi que l'épisode lance au téléspectateur.

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16. À GRANDS COUPS
(THE BARK AND THE BITE)

J'avoue que je craignais le pire avant de revoir cet épisode, les critiques indiquant "épisode complètement idiot et ayant valu à la production un courrier de protestation des téléspectateurs".

Il est certain que l'épisode n'est pas habituel, et joue d'une certaine façon la carte de l'humour, mais il ne manque pas d'atouts face à des épisodes de comique involontaire comme « Willy » avec Robert Vaughn et son rôle de spirite improbable.

Il est même agréable à regarder au sein de cette saison 11 qui comporte plusieurs ratages.

Notons tout d'abord que Duke est absent de l'épisode, ce qui permet à Mc Garrett et Danny de mener seuls l'enquête la plus insolite qu'ils aient sans doute jamais faite.

Tout commence à l'aéroport d'Honolulu. La ravissante Dilys Conover (Tricia O'Neil) se fait pincer avec un petit chien dans son sac. Il est immédiatement mis en quarantaine.

Un mot sur Tricia O'Neil. A une époque (1977) où la télévision américaine était encore bien prude, elle fut l'une des premières à jouer nue (de dos) dans « Charlie Cobb détective », avec Clu Culager. Depuis, elle a mené une carrière de guest star dans les séries télé, plutôt dans les mauvaises que dans les bonnes (« Rick Hunter », « Dynastie », « La loi est la loi », « Supercopter », « JAG »).

Avec surprise, nous retrouvons (déjà !) James Olson en vedette invitée alors que nous venons de le quitter en néo-nazi dans l'épisode 11-06 « Tonnerre lointain ». Il est ici un voleur de bijoux venu de San Francisco, Harry Crane, qui a pris le nom de Harry Clive.

Un comparse de Crane, le juvénile Armitage (Cooper Huckabee) arrive aussi à Hawaii. Le comédien est beaucoup trop jeune pour le rôle et c'est une erreur de casting.

Steve découvre que Crane a lui aussi un chien en quarantaine et qu'il se sert de cette situation commune pour faire une cour assidue à Dilys, mais celle-ci ne veut pas écouter le chef de Five O lorsqu'il la met en garde.

Il s'adresse alors à la sœur de Dilys, Laura Conover (Lynne Ellen Hollinger), qui vit elle aussi à San Francisco, comme le suspect Crane, et dirige une association de sauvegarde des animaux. Mais elle ne s'entend pas avec sa sœur et Mc Garrett n'insiste pas.

Au centre de quarantaine, Eudora Finch (Nita Talbot), ici particulièrement drôle en défenseur acharné de la cause canine, se rend compte des va et vient de Armitage qui finit par la menacer d'un pistolet et l'oblige à relâcher le chien de son complice Crane. Mais le chien s'enfuit.

Si les agents de la police d'état sont sceptiques devant l'enquête que mène leur chef, notamment lorsqu'il leur demande de prendre au sérieux la plainte d'Eudora Finch, le policier sait très bien qu'il ne se bat pas en vain mais va démanteler un habile trafic de bijoux.

Tandis que Dilys se laisse faire la cour par Crane/Clive, le couple est attaqué par Armitage qui dérobe à la jeune femme un rubis d'une inestimable valeur et les ficelle sur leurs chaises. Une fois libérés, Crane s'étonne du calme de Dilys qui lui révèle qu'en fait, elle portait une copie. Le vrai bijou est caché dans l'interrupteur d'éclairage de la chambre d'hôtel. Crane l'attaque alors avec un chiffon imbibé de chloroforme et lui dérobe le rubis.

Steve comprend pourquoi Crane s'embarrasse d'un chien mis en quarantaine. Il se sert du collier de l'animal pour à sa guise tromper la police et la douane et pratiquer son trafic. Le chien en présence de Mc Garrett se laisse défaire son collier où Steve retrouve notamment le rubis. Il porte une fortune autour du cou à la vue de tous sans que personne ne le sache.

Nita Talbot, née en 1930 et vue dans « Les incorruptibles », « Le fugitif » et « Alfred Hitchcock présente », compose ici un personnage savoureux. Elle va narguer Mc Garrett lorsqu'il lui remet une récompense pour sa collaboration à l'arrestation de Crane et d'Armitage. Elle lui remet un blâme qui fait conclure Steve « Book me Danno ».

James Olson est ici bien plus convaincant qu'en néo-nazi. La réalisation alerte de Don Weis nous permet de goûter un épisode humoristique mais dans lequel Jack Lord et James Mc Arthur ne sortent pas ridicules.

En revanche, on se demande pourquoi avoir ajouté au personnage d'Eudora Finch celui de Miss Hugues (Pat Herman), une vieille fille du centre de quarantaine. Le personnage fait double emploi avec celui d'Eudora. Miss Hugues vient faire scandale au bureau de Steve pour récupérer le chien de Crane et faire appliquer la quarantaine.

Malgré le contexte un peu léger, Crane reste un dangereux malfaiteur auquel Steve lancera un « You'r under arrest, book him Danno » vengeur. Les contrebandiers du bijou ici sont prompts à vite sortir leur révolver et n'ont rien d'innofensif.

On ne comprend pas la critique sévère de cet épisode qui certes n'est pas un chef d'œuvre, mais reste l'une des rares réussites du mariage humour/enquête dans « Hawaii police d'état ».

Et puis ce n'est pas tous les jours que l'on voit Jack Lord rire de bon coeur.

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17. LES COULISSES DE L'AFFAIRE
(STRINGER)

Enfin un bon épisode qui retrouve la veine des premiers. Quelques lenteurs l'empêchent cependant d'atteindre les quatre melons.

Le chanteur-acteur Paul Williams, qui n'a jamais percé en France mais est célèbre aux Etats Unis, a également écrit le scénario de cet épisode, qui parle d'un informateur de presse, « Stringer » en langage familier. Le titre français laisse penser que TF1, qui l'a doublé en 1989 ne l'a pas vu.

Tim Powers dit « Stringer » est un photographe de talent. Il est un peu complexé par sa petite taille et son allure peu engageante. Il essaie toutefois de mettre les rieurs de son côté en se promenant dans un triporteur et en gagnant sa vie en vendant des clichés à la presse. Sa passion étant la photo, il propose à son amie Maren Wilson (Sandra Kerns), une serveuse, de faire quelques photos en maillot de bain (bien chastes !). Mais ce faisant, les deux jeunes gens assistent à une rencontre entre deux maffieux : Tony Alika (Ross Martin) que Mc Garrett avait dû laisser libre faute de preuves à la fin de « Numéro un à éliminer » (11-12 et 11-13) et l'homme d'affaires véreux Howard Kramer (Robert Clarke). Il les crible de clichés tandis qu'ils échangent une malette pleine d'argent.

A ce moment-là, un coup de feu d'un des sbires d'Alika atteint les pneus de la voiture de Duke. Celle-ci tombe dans un ravin et brûle, mais Duke, éjecté, en ressort sans trop de dommages.

Stringer a reconnu Alika et Kramer et veut les faire chanter. Il manque se faire abattre à plusieurs reprises par les tueurs avant d'être appréhendé une première fois par Mc Garrett. En effet, non content de faire du chantage, Stringer a vendu à un quotidien la photo de la voiture de Duke en flammes.

Mais Stringer, inconscient, et voulant faire fortune, n'écoute pas les avertissements de Mc Garrett. Pourtant, Danny l'a repêché avec son triporteur dans une rivière et lui a sauvé la vie alors que les tueurs d'Alika étaient à ses trousses.

Si Sandra Kerns manque vraiment d'affirmation de soi, Paul Williams est parfaitement crédible en maître chanteur inconscient. Ross Martin (qui reviendra encore malgré la fin de l'épisode dans le rôle du truand Tony Alika) nous fait oublier Artémus Gordon et devient l'un des bad boys récurrents de cette fin de saga Hawaii. Ecoeuré de voir que Kramer est un faible et accepte de payer Stringer, il fait défenestrer son associé par ses gorilles. Il laisse en vie Stringer avec l'argent. Ainsi, selon lui, l'informateur de presse, déjà coupable de chantage, est complice du crime. C'est sans compter avec l'ingéniosité du petit homme dont la maison est truffé de caméras automatiques qui ont pris sous tous les angles le meurtre de Kramer.

Danny se sert d'un ami, Yoshi (Michael Hasegawa) pour obtenir des informations sur Maren Wilson. L'équipe de la police d'état se fait une alliée de la jeune femme et tend un piège à Stringer. Ce dernier dit à Mc Garrett que les photos du meurtre sont sa garantie. « Votre seule garantie est de dire la vérité » répond Steve.

La scène finale est savoureuse. Steve se rend chez Alika pour l'arrêter. Ce dernier le nargue avant de rire jaune en voyant les photos de la défenestration de Kramer. « Book'em Danno », dit Mc Garrett, à l'intention des comparses, mais il tient à se garder le plaisir de boucler lui-même Tony Alika.

Tony Alika/Ross Martin reviendra dans….plusieurs épisodes de la douzième saison, mais pour le moment, il est à l'ombre.

Si l'on passe sur quelques invraisemblances du scénario (que le caïd Alika laisse Stringer comme témoin vivant est un peu improbable), l'épisode est agréable. Ainsi, Stringer est un personnage sympathique qui par exemple neutralise la voiture des gorilles qui le suivent, prend un bus et les nargue en leur montrant qu'il détient une pièce de leur moteur. Un épisode bien dans la tradition des enquêtes de Steve Mc Garrett.

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18. EXÉCUTION
(THE EXECUTION FILE)

Enfin un très bon épisode.

Jadis, le policier Russ Hendrix (Robert Loggia), perturbé par la mort de sa fille Nancy en pleine adolescence, a tué un proxénète qui mettait sur les trottoirs des adolescentes. Il a quitté la police et est devenu détective privé, tout en gardant de bonnes relations avec Steve Mc Garrett.

Aujourd'hui, un homme tue les uns après les autres tous les proxénètes de l'île qui utilisent des gamines. Maggers (John Larch, le terrifiant Joseph Trinian de « Demain ne naîtra jamais » (01-12) ose se plaindre à Mc Garrett et réclamer une protection. Steve devine bien vite que son ami Hendrix est parti en croisade contre les proxénètes et qu'il sauve des jeunes filles qu'il confie à un pensionnat afin de leur donner une nouvelle chance.

Parmi les proxénètes de l'île, trois décident de faire venir un tueur du continent : Maggers, Teo (le chanteur Jimmy Borges dont la notoriété ne semble guère avoir dépassé Hawaii) et Lopeka (Nephi Hannemann, qui fut Aku, le tueur écologiste dans le meilleur épisode toutes saisons confondues, « Kailimoku » (04-13). L'homme arrive mais ignore que Hendrix est sous la surveillance de la police d'état. Il réussira à blesser Hendrix avant d'être tué par l'équipe Five O.

L'épisode est une réflexion sur la justice rendue par soi-même, mais aussi une belle histoire d'amour paternel entre Hendrix et la jeune Lureen (Kaki Hunter). Il fait construire une maison pour elle, veut l'envoyer au collège. Elle est amoureuse de lui, mais le détective veut en faire le substitut de sa fille morte Nancy.

S'il n'y a guère de mystère sur l'identité du tueur de proxénètes, la tension est présente. Avec une habileté déconcertante, Hendrix refroidit un nombre non négligeable de « protecteurs » de jeunes prostituées. Mais le tueur venu de l'île aura eu raison de lui, car, blessé gravement, il se rend chez Maggers pour l'abattre. Avec la force de la persuasion et de la négociation, Steve parvient à désarmer Hendrix qui s'effondre mort.

Pour la première fois, Mc Garrett semble être complètement du côté du tueur. Il se permet au début d'envoyer promener le gouverneur qui ne pense qu'à maintenir le calme dans l'île pour les touristes. Dans la bibliothèque de son bureau, Hendrix dispose d'un passage secret que trouvera Danny car le fugitif a laissé des traces de sang contre les reliures des livres.

Le seul bémol que l'on peut émettre est cette insupportable musique disco qui accompagne les trajets d'Hendrix dans son cabriolet rouge, recherchant soit des filles à sauver, soit des proxénètes à liquider.

Robert Loggia, né en 1930, a joué dans « Les incorruptibles », « Alfred Hitchcock présente », la série western « La grande caravane » mais a connu un rôle marquant dans la série « Tarzan » avec Ron Ely où il était « Le roi des dwassaris ». en 1966 – vu en France en 1971 et maintes fois rediffusé - et plus près de nous il fut l'un des personnages principaux de la série « Wild Palms » avec Kim Catrall. On se souvient aussi qu'il fut le héros de la série « Nick Mancuso ».

La jolie Kaki Hunter a fait une courte carrière, jouant au cinéma Wendy dans les trois films de la série « Porky ».

Un épisode vraiment passionnant, plein d'humanité, ménageant des scènes d'action spectaculaires. On est heureux de voir qu'en saison 11, la création de Leonard Freeman en est encore capable.

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19. UN PROBLÈME PERSONNEL
(A VERY PERSONAL MATTER)

Jusqu'à présent, « Hawaii Police d'état » a exploré tous les s alauds possibles, du proxénète au mafieux, du policier ripoux au détraqué sexuel, mais jusqu'ici, aucun scénariste n'avait pensé à un médecin ripoux, qui prescrirait de la drogue (Héroïne, Cocaïne) à des toxicomanes pour se faire de l'argent.

C'est l'idée géniale de l'épisode, avec la performance du comédien Fritz Weaver en médecin méprisable, le docteur Harvey Danworth. Weather a souvent joué les agents soviétiques dans les séries 60's, son physique ingrat ici en fait le méchant que le téléspectateur aimerait haïr, d'autant plus qu'il se retranche derrière sa corporation intouchable.

Un ami de Mc Garrett du temps de la navy, Tom Riordan (Cameron Mitchell, qu'il arrive de confondre avec un acteur moins connu, Paul Burke) appelle le chef de Five O. Son fils Tommy Junior a fait une overdose. Le jeune homme mourra, et malgré l'évidence (Une ordonnance de stupéfiants faite par Danworth), la cour, présidée cette-fois par Tommy Fujiwara, un habitué qui passe son temps à rôder dans les studios CBS vu son nombre impressionnant de participations, acquitte le docteur.

Bien entendu, tandis que Steve mène son enquête pour piéger Danworth, Riordan prépare une vengeance personnelle en kidnappant dans la dernière scène celui que l'on croit coupable pour le forcer à s'injecter une dose mortelle d'héroïne.

De fait, Fritz Weaver donne à Danworth un air dédaigneux, méprisant et triomphateur qui le désigne comme le coupable idéal, du genre que l'on n'a pas envie de voir dans une cour d'assise mais plutôt, tellement il est odieux, se faire régler son compte par le père d'une victime.

Steve dépêche auprès de Danworth, la belle Gerry Colby (Simone Griffeth) qui joue les junkies en manque et tente de corrompre sur son yacht le médecin. Ce dernier l'envoie à sa clinique pesonnelle, Westside Clinic, où elle rencontre un beau mais dangereux jeune homme, Kona Emery (Alan Austin).

Danworth, se conduisant toujours comme coupable, accuse Mc Garrett de le harceler et fait intervenir l'ordre des médecins pour qu'il cesse son enquête.

La ravissante Gerry tend un piège à Emery qui se fait prendre en flagrant délit. Et là, le scénariste nous désappointe complètement. Le vrai coupable s'avère le docteur Savio, un personnage secondaire (Don Pomes) qui a dérobé une ordonnance à Danworth. On se demande pourquoi Danworth s'est donné la peine d'être aussi antipathique pendant tout l'épisode alors qu'il est lui-même une victime, sa fille étant morte d'une overdose due à Savio ?

Robert Janes a raté la fin d'un scénario pourtant fort bien construit (Nous ne verrons même pas l'arrestation de Savio). L'épisode se termine par le suspense prévisible de Mc Garrett prouvant à son ami sur le point de tuer Danworth l'innocence de ce dernier.

Dommage, car l'affrontement Jack Lord-Fritz Weaver avait belle allure, le tout puissant médecin narguant notre policier qui n'aime pas qu'on lui marche sur les pieds. La réalisation de Harry Hogan III est parfaite, mais ne nous donne pas les images que l'on aimerait voir.

Et la grosse déception, en revoyant l'épisode une seconde fois pour cette chronique, est le manque de charisme du véritable méchant, Savio, que l'on entr'aperçoit à peine. Voilà un épisode qui rate les quatre melons pour cette petite contorsion du scénario qui n'était pas indispensable.

James Mc Arthur et Herman Wedemeyer ne sont pas en reste, mais l'on sent que l'équipe est trop réduite, car un policier inconnu vient prêter main forte lors de l'arrestation de Kona Emery.

Les rapports entre Steve et Gerry ne sont jamais explicités, elle n'appartient pas à la police, et l'on peut difficilement vu la différence d'âge deviner quelle peut être la relation entre la jeune femme et le policier qui pourrait être son père.

Cameron Mitchell fait ce que l'on attend de lui : le père fou de douleur et prêt à faire justice lui-même.

Allez, on aurait quand même préféré que Danworth soit coupable et que Steve lance son Book him Danno !

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20. L'ASSASSIN DU CIEL
(THE SKYLINE KILLER)

La jolie Erin Black (Spray Rosso) est la huitième victime d'un serial killer qui attaque par les airs, ses victimes se trouvant aux derniers étages d'immeubles.

Steve commence son enquête sur le reporter Norman Klane (Charles Cioffi) qui a passé une annonce pour obtenir les confessions du tueur en exclusivité.

Le réalisateur nous montre sur un chantier un ouvrier habitué à faire de la « voltige » suspendu à un crochet. Cette séquence n'est pas fortuite, on s'en doute.

Bien entendu, la scène d'ouverture (meurtre sous la douche) est un hommage appuyé à « Psychose ».

Le tueur contacte Klane. Sans scrupules, Klane est prêt à payer pour une interview exclusive.

Le thème du serial killer est récurrent dans la série (« Meurtre amour et poésie », « Les clefs de l'énigme », « Le lieutenant Ralston »). Cet épisode peut il apporter un nouvel angle d'approche ?

Klane joue un étrange jeu. Il donne à Mc Garrett le courrier qu'il reçoit suite à son annonce dans le journal. Mais il se ménage aussi de bonnes relations avec l'assassin.

Le reporter a dit au tueur qu'il pourrait devenir une vedette de livres et de films consacrés à ses méfaits. De fait, le tueur achète dans un magasin les confessions d'un célèbre tueur et se voit déjà en haut de l'affiche de l'histoire du crime. Peu après, Klane est contacté par sa fille Mary Ellen (Rita Wilson). Tandis qu'ils déjeunent au restaurant, le reporter est appelé au téléphone par le tueur.

Pour faire un « papier », Klane est prêt à pactiser avec le diable. Il veut une « preuve » que l'homme est bien le tueur. Ce dernier lui indique un numéro de chambre d'hötel où Klane trouve la neuvième victime. Inutile de dire que Mc Garrett lui passe un savon en règle.
Steve continue son enquête auprès d'une de ses indicatrices, la serveuse de bar Sally (Melveen Leed). Mais elle ne sait hélas rien.

L'épisode ici aborde la liberté de la presse. Mais Klane tient plus du papparazzi à l'affût de la photo la plus sordide. On se souvient de ce photographe déguisé en infirmier prenant en photo le cadavre du fils de Romy Schneider.

La police tend un piège en surveillant Klane qui échoue, le tueur ayant donné de l'argent à un quidam pour aborder le reporter surveillé. L'homme va-t-il reconnaître celui qui l'a payé ? Hélas non, l'homme n'est pas fiché, et il a beau regarder de nombreux portraits de criminels que lui montre Duke Lukela, il ne peut rien dire à l'équipe Five O.

Pensant qu'il est de mêche avec la police, le tueur promet à Klane une dixième victime : sa fille Mary Ellen.

Du tueur, nous ne saurons pas le nom. C'est le comédien Walt Davis qui l'incarne. Le tueur réussit à échapper à Steve dans la chambre de Mary Ellen et se sauve sur son chantier après avoir tel un singe dévalé les murs qu'il vient de grimper. Les scènes de combats sur la grue du chantier manquent de crédibilité car le cascadeur qui remplace Jack Lord ne lui ressemble pas. L'arrestation sera peu spectaculaire, l'homme étant cueilli par Danny, Duke et une foule de policiers tandis que du haut de la grue du chantier, Steve lance depuis un talkie walkie : « Book him Danno, Book him Danno » avec rage. « Very well Steve ». Mais l'on sent que l'homme que Mc Garrett aimerait coffrer est ce reporter qui fait honte à sa corporation.

Avant dernier épisode de la saison 11 avant une ultime opus (mais de 90 minutes), « L'assassin du ciel » renouvelle le thème du serial killer dont la personnalité compte peu ici. C'est au fond une critique de la presse à sensation qui est l'objet de l'épisode. Klane mérite-t-il la chance de serrer sa fille dans ses bras, lui qui a causé une victime inutile ?

Si l'on voit peu Walt Davis, Charles Cioffi ne démérite pas en reporter sans scrupules odieux à souhait. Par comparaison, Rita Wilson qui joue sa fille est assez fade et peu concernée par le rôle. Quant à Jack Lord, il n'a jamais été aussi bon. On regrette presque que la série se termine.

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21. L'ANNÉE DU CHEVAL
(THE YEAR OF THE HORSE)

Ah, TF1 et l'anglais. Il n'y a aucun cheval dans l'épisode: la "horse, c'est l'héroïne ».

Pour la fin de la saison 11, on a mis les petits plats dans les grands. L'histoire se passe en partie à Singapour, et les vedettes invitées sont Victoria Principal (« Dallas »), Barry Bostwick et l'éphémère James Bond George Lazenby.

Ce sont les adieux de James Mc Arthur à la série, puisqu'il ne renouvellera pas son contrat pour l'ultime saison.

A la différence de « SOS Singapour » tourné en studios avec des vues prises de la ville (02-09), ici on a payé le voyage à toute l'équipe. Sauf à ce pauvre Duke!

George Lazenby est difficile à reconnaître, sauf pour ceux qui l'ont vu dans le film « L'homme de Hong Kong » (1976) avec Jimmy Wang Yu. Il est ici moustachu.

Une jeune femme en provenance de Singapour meurt d'une overdose dans un avion. Elle faisait partie d'une filière de drogue et sa mort étant tenue secrète, Mc Garrett est envoyé à Singapour pour démanteler le réseau. Son contact est un maître de ballet très éphéminé auquel Steve sauve la vie menacée par un tueur masqué façon Jason Vorrhees. Danny est également du voyage, pour sa dernière enquête.

Sous l'identité de Terry Riley, Mc Garrett continue d'infiltrer le gang et rencontre le général Oban (Lawrence Dobkin), un personnage enturbanné et menaçant.

Dérangé par un coup de téléphone, Steve est attiré dans un piège où il tombe sur le tueur au nunchaku avec le masque à la « Vendredi 13 » version orientale. Steve le désarme et le laisse filer.

Le général Oban rejoint Riley/Mc Garrett dans sa chambre pour poursuivre les négociations. Le général lui apprend qu'il est le père de la fille qui a trouvé la mort dans l'avion arrivant à Hawaii.

Lucas Sandover (Barry Bostwick, vu en guest dans de nombreuses séries us) est complice de John Cossett (George Lazenby). Cossett reproche à Sandover de l'avoir contacté car ils doivent éviter d'être vus ensemble. Peu après, Cossett rejoint le maître de ballet qu'il a fait torturer, car on l'a vu avec « Terry Riley, l'américain », alias Steve.

A la police locale, Danny est informé du casier judiciaire chargé de Sandover.

Au milieu des beautés locales, apparaît Victoria Principal, connue comme Pamela Ewing par les français, et qui interprète ici le rôle de Dolores.

En haute mer, les trafiquants purifient l'héroïne dans un laboratoire flottant.

Dolores aborde Terry Riley sous son vrai nom ! Il feint de ne pas comprendre. Dolores est la femme de Sandover. Son père vit à Hawaii et elle connaît Mc Garrett et le département Five O. Steve lui apprend que s'il trouve son mari, il finira ses jours dans une prison à Hawaii ! Mais elle le dit « innocent ».

Très vite, Dolores Sandover met à mal la couverture de Steve en n'arrêtant pas de le solliciter.

A ce stade de l'épisode, regrettons que les comédiens censés jouer la police locale de Singapour fassent vraiment « amateurs recrutés sur place ». Face à James Mc Arthur et Jack Lord, ils manquent d'affirmation.

Don Weis, le réalisateur, pour prolonger l'épisode, utilise les décors locaux parfois au détriment du rythme. Par exemple, une scène de téléphérique inutile nous distrait un peu du scénario. Puis c'est un charmeur de serpent qui fait son numéro devant Steve assis devant une vue d'ensemble de Singapour. On a le sentiment que l'on veut montrer au téléspectateur que l'épisode a coûté cher.

Tandis que Sandover et Cossett se retrouvent dans un village isolé, le réalisateur s'attarde à nous montrer le paysage. Bon, on saura que l'épisode n'a pas été tourné en studios. Va-t-on aussi nous montrer la facture du tournage en extérieurs ?

Dolores rejoint son mari et comprend qu'il est loin d'être innocent. Si les scènes de Victoria Principal et Barry Bostwick tournent à vide, nous nous délectons des derniers dialogues entre Jack Lord et James Mc Arthur dans ce décor exotique.

Steve poursuit son enquête déguisé en moine malais. Il semble défiler au milieu d'un dépliant touristique. Jamais la production n'a disposé de tels moyens, mais le scénario ne suit pas. L'action s'arrête pour nous montrer une fête locale avec ces sortes de dragons chinois, ici à la mode locale0 Autant de scènes bouche-trou qui démontrent que le scénariste Richard Delong Adams n'a pas travaillé son sujet.

Un exemple : lors du briefing avec la police locale, quel besoin Mc Garrett a-t-il de garder son déguisement de moine ? On trouve le temps long.

Coup de théâte : le général Oban passe à l'action et veut venger sa fille. Il tente d'écraser Cossett. Lazenby en pleutre nous fait bien oublier James Bond. Il rejette la responsabilité sur Sandover.

Pendant ce temps, Danny arrête Mr Ho (Thomas Lee), un aveugle, qui se trouvait sur le laboratoire flottant. Pour localiser Sandover, Steve lui demande des précisions et tente de calculer la distance que Ho a parcourue

Cossett rejoint Sandover à bord du laboratoire flottant. Les acheteurs viennent prendre possession de la poudre blanche tueuse. La morale n'est pas sauve car ces acheteurs repartiront vendre leur mort en poudre sans être inquiétés. Mais bon, Steve et Danny ne sont pas Batman et Robin!

Puis Cossett, un pistolet dissimulé dans la poche de son complet blanc menace Sandover et le kidnappe. Mal lui en prend, Sandover le fait tomber et le poignarde. Il jette son corps à la mer.

Grâce aux renseignements de Ho, Steve, Danny et la police malaise retrouvent Sandover et le prennent en chasse. Sandover espère échapper au châtiment en gagnant les eaux internationales.

Il y parvient, et Mc Garrett qui aurait bien violé lesdites eaux a une sérieuse prise de bec avec la police malaise.

Mais en haute mer, Sandover se voit barrer le passage par un cargo dirigé par le général Oban (qui a depuis longtemps perdu son turban). Pour venger sa fille, il a fait avaler à Dolorès une dose mortelle d'héroîne en petits paquets. Ses hommes sont armés jusqu'aux dents. Il veut la peau de Sandover (lequel est prêt à sacrifier sa femme). Il faut une intervention chirurgicale imminente pour sauver Dolores de la mort.

La scène finale, loin des fioritures touristiques, permet de vivre un grand moment de télévision. Mc Garrett se lance au secours de Dolores, le télespectateur est raide sur son fauteuil, tout peut arriver, c'est le dernier épisode, Mc Garrett peut mourir. Danny aussi.

Steve dit au général en lui jetant des paquets d'héroïne qu'il est autant responsable de la mort de son enfant que Sandover, jouant là une partie de poker avec sa vie. Il prend dans ses bras Dolores pour l'emporter. Le général va tirer0 Sandover feint de se rendre en s'approchant avec le couteau qui lui a permis de tuer Cossett.

Mc Garrett n'est pas pour la loi du talion, et il veut sauver la vie de Dolores, tandis que Sandover et le général s'entretuent.

Ouf ! On l'a échappé belle. Si Dolores s'en sort et embrasse même Mc Garrett une fois remise, avouons que l'on s'en fiche un peu. Cette fin de saison aurait pu signifier la mort de Danny ou de Steve. Malgré un très long épisode parfois ennuyeux, les dernières minutes palpitantes, permettent de vivre un grand moment de télévision. James Mc Arthur quitte la série, mais « Danno » est en vie (pas comme Chin Ho).

Maintenant , parlons un peu des acteurs : Barry Bostwick, un peu jeune pour le rôle, s'en tire très bien. Il est avec Lawrence Dobkin (le général) le meilleur acteur de l'épisode. Victoria Principal est jolie, fait ce qu'on lui demande, mais se perd souvent dans les méandres touristico-scénaristiques d'un dépliant pour voyageurs. George Lazenby est convaincant, mais son rôle ne demande pas de sortir de la Royal Shakespeare Company. Il est cependant plus à sa place ici qu'en 007.

Les comédiens malais font ce qu'ils peuvent, mais sont moins doués (moins habitués) que la main d'œuvre locale Hawaienne, les Kwan Hi Lim, Jimmy Borges et Tommy Fujiwara.

La production n'a pas lésiné sur les coûts. Il est donc dommage de ne pas avoir eu un script à la hauteur des ambitions de ce feu d'artifice final.

Malgré la fin remarquable, deux melons car l'ennui s'est installé une bonne partie de l'épisode.

Au revoir, Danno !

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Crédits photo: Paramount.

Images capturées par Patrick Sansano.