Saison 1 1. Danger public (Private Madness, Public Danger) 2. L'Élément féminin (The Female Factor) 3. L'Échéance (Old Dog with New Tricks) 4. Meurtre à longue portée (Killer with a Long Arm) 8. Suzy Carter (Everest Was Also Conquered) 9. Une nuit diablement chaude (When the Heat Cools Off) 10. Les Nerfs en boule (Stake-Out) 12. Annie sous protection (Look After Annie) 1. DANGER PUBLIC Résumé : Un biochimiste, horrifié par l’utilisation militaire potentielle de ses compétences, menace de contaminer le réseau d’eau potable de Londres et organise des petites mais mortelles « démonstrations » pour forcer le gouvernement à cesser ses recherches dans ce domaine. Le CI5 est chargé de le mettre hors d’état de nuire. Critique : Il est étrange que Brian Clemens ait voulu faire diffuser cet épisode en 1er plutôt que le 1er réellement tourné et bien meilleur (« Old Dog for New Tricks » traduit en VF par « L’échéance ») : en effet, cet épisode n’est ni formidable, ni catastrophique, juste moyen avec de nombreuses incohérences et interrogations restant en suspens. Ce sera d’ailleurs un défaut récurrent des Professionnels. Le gros hic de cet épisode tient à son scénario : Nesbitt exige l'arrêt complet des armes biochimiques mais on n’en connaît jamais la raison. La psychologie du personnage est proche de zéro : il passe pour un dérangé alors que sa demande est pourtant assez respectable de prime abord (arrêt de la confection d’armes biochimiques). Est-il motivé par une idéologie de paix et d’écologie ? Assouvit-il une vengeance personnelle ? A-t-il été viré auparavant de World Chemical Products ? Mystère et boule de gomme. Même arrêté, il ne dira rien de spécial et c’est logique, vu qu’on ne lui demande rien. Les « intuitions » des Professionnels sont tout aussi étonnantes : après cette première « démonstration mortelle » via le réservoir d’une machine à café, Cowley soupçonne tout de suite que Nesbitt va poursuivre un objectif d’une autre envergure et viser ensuite un réservoir d'eau potable. Dans la même lignée, malgré un indice très ténu, notre trio déniche très vite le réservoir ciblé par Nesbitt au motif qu’il se situe à proximité du lieu où celui-ci a fait du ski nautique par le passé. C’est extrêmement léger mais dans les deux cas, les Professionnels ont vu juste. Le spectateur avisé ne peut s’empêcher de rester un peu dubitatif sur ce flair digne de Mme Soleil. Leur intuition est parfois bien aidée par les coïncidences. Doyle et Bodie débarquent ainsi chez le seul témoin susceptible de remonter à Nesbitt pile au moment où vient de sortir de chez elle un dealer familier à l’ex-flic qu’est Doyle. Les points positifs de cet épisode initial tiennent principalement dans la présentation des divers personnages. L’épisode demeure assez révélateur : les hommes du CI5 sont des "durs" (interrogatoire) et ont tous les droits (service spécial). Dans cette optique, la méthode d'interrogatoire un peu limite (droguer un fournisseur de came pour le faire parler…) est révélatrice : le CI5 a tous les droits et ne recule devant rien pour arriver à ses fins. On découvre le bluff dont sera souvent capable Cowley. Paradoxalement dans cet épisode, Bodie, réputé dur, se montre assez tendre avec l’employée droguée tandis que Doyle, plutôt idéaliste et humaniste, montre un visage assez sévère lors de ses investigations. Il reste toutefois surpris de la méthode employée par Cowley pour l'interrogatoire et on peut se demander s'il aurait été jusqu'au bout au cas où le suspect n'aurait pas parlé et si Cowley lui avait ordonné de le piquer. Anecdotes :
Données techniques :
Casting de l’épisode :
2. L'ÉLÉMENT FÉMININ Résumé : Une call-girl se présente à l’ancienne adresse de Doyle pour lui demander de l’aide mais ne tombe que sur le gardien de l’immeuble. Poursuivie par ses deux proxénètes, elle fuit avant que ledit gardien ait pu lui communiquer le numéro de téléphone actuel de Doyle. Constatant que deux hommes semblaient la suivre, il appelle l’agent du CI5. Ce dernier et Bodie se déplacent et découvrent non loin de là le corps de la femme en bord de Tamise… Critique : Un épisode de très bonne facture où l’ensemble tient la route, tant au niveau du scénario que des seconds rôles, souvent très bons. Mention particulière à Felicity Dean, très convaincante en junkie, Barry Justice, excellent en souteneur glauque de bas étage qui tente de paraître respectable et Walter Gotell, odieux en « Uncle Sam » ne reculant devant rien. On découvre qu’en entrant au CI5, Doyle semble avoir changé de statut social puisque parti depuis trois ans pour les quartiers chics, vers Chelsea. Il était chez les stups. On apprend également que Bodie était dans l’armée au même moment. Doyle paraît compatissant et Bodie plutôt dur du fait que Ann Seaford était une call-girl, d’où une blague bien lourde pas du tout du goût de son coéquipier. Quelques réserves toutefois : la photo de la « nouvelle recrue » du proxénète est très étonnamment encadrée comme si c’était un portrait de famille alors que c’est son « mac » qui la possède. Il semble qu’il y ait des kms entre les domiciles de Vince et de Sam puisque Simon et Sara roulent un bon moment pour y arriver. A croire qu’il fallait gagner du temps. Sur le fond, le politique Sir Charles est un peu naïf : à aucun moment, il ne doute de l’âge de la fille qui l’aguiche et ne se méfie jamais… Sur la forme, entre deux scènes, comme dans The New Avengers, petit écran noir “clin d’oeil”. Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 6 janvier 1978 (LWT) et 25 février 1989 (TF1) 3. L'ÉCHÉANCE Résumé : Charles Turkey, figure du milieu londonien, planifie l’évasion de son frère Henry. Après avoir récupéré tout un armement auprès de terroristes irlandais qu’il fait éliminer, il conçoit le plan de prendre en otage le ministre de l’Intérieur en échange de son frère. Critique : Très bon épisode, le tout 1er, tourné en juin 1977. Les seconds rôles sont bien interprétés avec quelques transfuges des New Avengers comme Pamela Stephenson (la jolie blonde vue aux côtés de Caroline Munro dans Les anges de la mort). Le discours de Cowley devant ses troupes du CI5 s’avère à la limite du fascisme comme Bodie le lui fait remarquer. On y apprend que Cowley a reçu sa balle dans le genou en Espagne. Doyle, Bodie et les truands ne connaissent pas le visage du Ministre de l’Intérieur, ce qui est très peu crédible. Processus “clin d’œil” (comme dans The New Avengers) avec un écran noir d’une seconde entre certaines scènes mais qui ne sera pas poursuivi ensuite. Les soucis VO/VF reprennent de plus belle. Ainsi, sur les lieux du crime des Irlandais, Bodie indique « It’s not Valentine’s Day » (« Ce n’est pas la St Valentin ») alors qu’en VF, cela est traduit par « Ce n’est pas la St Barthélémy ». Cette VO se révèle donc plus caustique avec l’allusion à la St Valentin. La traduction en VF n’a pas de sens d’autant que la St Barthélémy est un évènement totalement étranger aux Anglais. Lors d’une vague allusion à l’IRA et à Belfast, on devine que Bodie était présent en Irlande du nord lors des tragiques évènements dont le « Bloody Sunday ». La prise d’otage de l’infirmière est un très bon moment d’action mais la VF prend encore beaucoup de libertés. Au début de la scène, les deux infirmières conviennent en VO d’un rendez-vous au cinéma avec leurs copains respectifs. En VF, cela se transforme en un dialogue où la seconde répond à la première qu’elle a dégagé son petit copain et qu’elle ne le regrette pas ! « Oh, I think you might see me there. – Yeah, I hope so. – Oh, really. I think I Might ask Peter. – Well, if you could come along about four” devient ainsi “Tu sors toujours avec Peter ? – Non et je ne le regrette pas. – On pourrait sortir au cinéma un soir ensemble ? – Oui d’accord. » Idem pour d’autres dialogues où la VF en rajoute mais sans que cela porte à confusion : « Bodie, this is Doyle…Where is he ? » en VO devient “Moi, c’est Bodie, lui c’est Doyle…et nous sommes très sympathiques” en VF. En fin d’épisode, Doyle s’étonne que Cowley n’ait pas demandé à Bodie de rendre le costume loué pour l’occasion. En VO, Bodie répond « He did…that’s where we going » (« Il l’a fait…c’est là où nous allons ! »). En VF, sa réponse devient : « Il l’a fait…mais je ne peux pas, j’ai fait craquer le pantalon ». No comment. Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 13 janvier 1978 (LWT) et 4 mars 1989 (TF1). 4. MEURTRE À LONGUE PORTÉE Résumé : L’assassinat d’un policier motorisé conduit Cowley, Doyle et Bodie sur la trace du tueur, qui a ensuite abandonné sa voiture (volée à Athènes). Dans le plancher de celle-ci, est en effet découvert un compartiment servant à convoyer une arme exceptionnelle, qui laisse augurer une opération criminelle de grande envergure. Critique : Un très bon épisode avec quelques bonnes scènes d’action, notamment à la fin. Le scénario tient la route, c’est bien filmé et on a droit à quelques images du tournoi de tennis de Wimbledon 1977. On peut toutefois déplorer quelques incohérences. On est par exemple surpris que le tueur international puisse faire mouche à 3 kms mais soit incapable d’éliminer un témoin gênant à 100 mètres. Avant la scène finale, il est également délicat que Cowley soit capable de voir que Giorgi (situé à l’intérieur de l’appartement au 7e ou 8e étage) sort son pistolet alors que lui-même se trouve au rez de chaussée et caché derrière une jardinière. C’est donc rigoureusement impossible. Ultime point faible mais 100% français celui-là : la VF modifie totalement la VO et cela est ici déplacé. Dans le pré-générique, un motard arrête la Jaguar de Giorgi, qui roulait trop vite. Son complice l’abat sans sommation. Le dialogue tendu entre les deux hommes en VO (« - You’re fool ! –The car is stolen ! – I’ve got all papers, passport…Amateurs ! » (« - Imbécile ! – C’est une voiture volée ! – J’ai les papiers, le passeport…vous êtes vraiment un amateur !) ) devient un échange presque aimable en VF : « - C’est pas grave ! – Vous rouliez trop vite ! – Un flic de moins, ce n’est pas une affaire ! ». Un véritable contre-sens. Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 20 janvier 1978 (LWT) et 11 mars 1989 (TF1) Résumé : Un politicien américain est abattu alors qu’il allait quitter le pays. Plusieurs témoins ont vu le crime, l’un d’eux démasquant même un des tueurs, et se rebellent contre eux, parvenant à les faire fuir. Le CI5 compte sur ces témoignages pour retrouver le gang mais la presse publie noms et adresses desdits témoins. Une course contre la montre s’engage afin de les protéger avant que les tueurs ne les éliminent. Critique : Le scénario est plutôt bon mais il est gâché par trop de scènes et détails irréalistes. Ainsi, le film fait par un des témoins lors du braquage s’avère un peu exagéré car un des plans montre l’intervention d’un témoin comme si c’était filmé par un des malfrats. Durant cette intervention des malfaiteurs, personne ne passe sur l’autre voie de l’autoroute, en sens inverse. Autres scènes peu crédibles :
Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 27 janvier 1978 (LWT) et 18 mars 1989 (TF1) 6. LE RAT DE LA JUNGLE Résumé : Un commando armé de cinq hommes dévalise une banque avant de prendre la fuite par avion. Bodie y reconnaît la façon de faire de mercenaires qu’il a bien connus par le passé, qui opèrent sous les ordres d’un certain Krivas… Critique : Un épisode médiocre dont le seul intérêt est de nous apprendre ce que fut le passé récent de Bodie avant d’intégrer le CI5 : celui d’un militaire souvent en mission en Afrique. Pour le reste, on frise le néant. Il y a de nombreuses incohérences (une fois encore) et on s’ennuie ferme. Le commando est secondé dans sa mission par un « conducteur fantôme » du camion qu’on ne voit jamais mais qui existe bel et bien. Krivas offre ses services à un homme d’affaires anglais louche mais comment connaît-il ses affaires et pourquoi ne pas faire des « affaires » plutôt en Afrique, plus lucrative a priori ? Sinclair ne connaît Krivas que pas son nom d’emprunt (Smith) mais lorsque Bodie l’interroge à propos de Krivas, il finit par admettre qu’il le connaît. En outre, Benny se laisse piéger bêtement en se rendant chez sa femme pour voir son gosse qu’il n’a pas vu depuis trois ans alors que dans les bras de l’épouse, on voit un bébé qui n’a même pas deux ans. On ne comprend pas pourquoi le gang de Krivas revient sur ses pas en fin d’épisode si ce n’est pour permettre l’affrontement avec le trio du CI5, Cowley venant lui aussi sur le terrain. Il reçoit d’ailleurs un couteau au-dessus du cœur mais à la fin de l’épisode, il marche comme si de rien n’était. La bagarre finale entre Krivas et Bodie est ridicule et pas du tout crédible. Son seul intérêt est qu’elle rend importable pour la suite l’ignoble chemise rouge au col « pelle à tarte » que Bodie arbore durant les 2/3 de l’épisode. Si voir Bodie dans cette allure fait rire Cowley, il n’en va pas de même pour Doyle. L’acteur Martin Shaw semble presque gêné de cette fin risible. Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 3 février 1978 (LWT) et 25 mars 1989 (TF1). 7. LES TERRORISTES Résumé : Blessé à la main, Bodie se retrouve en congé forcé. Alors qu’il se balade avec sa dernière conquête à la campagne, il croise et reconnaît Helmut Myer, un dangereux terroriste lors d’une promenade en barque. Il le fait prisonnier mais se retrouve poursuivi par ses complices. Avec sa compagne, Bodie trouve refuge dans la demeure d’un vicaire, que le trio de terroristes commence à assiéger afin de libérer leur leader. Critique : Les scénaristes se sont clairement inspirés de la bande à Baader et du couple Baader-Meinhof pour cet épisode mettant en scène le groupe Myer-Helmut. Comme souvent, il y a de nombreuses incohérences : les deux terroristes tuent un homme en plein aéroport d’Heathrow sans être inquiétés. Puis, Bodie oublie son talkie-walkie dans sa Ford Capri (tout sauf professionnel). Ensuite, plutôt que de prendre trente secondes à informer Cowley et Doyle qu’il a surpris Myer, il préfère appréhender seul et diminué ce dangereux terroriste. Là aussi, cela laisse rêveur. Enfin, même très bon tireur, il faut une veine incroyable pour que Bodie puisse viser juste à 800 mètres de distance pour alerter ses deux collègues. Le thème de l’épisode est intéressant avec un huis-clos oppressant même si cela a les défauts de ses qualités. On tourne rapidement en rond avec une action cantonnée à la demeure du vicaire. Quelques points forts : les terroristes sont très crédibles, notamment celui pris en otage, excellemment interprété par un acteur à l’air vraiment inquiétant. Sa complice féminine n’est pas en reste. Vu dans The New Avengers, la délicieuse Gabrielle Drake joue la compagne à la fois solidaire et offusquée de Bodie. La gouvernante du vicaire joue juste. Le vicaire paraît par contre incroyablement naïf et semble vivre chez les Bisounours. Il paraît tomber des nues lorsque Bodie déboule dans la maison et ne réalise pas le danger de sortir à découvert au-devant des terroristes. Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 10 février 1978 (LWT) et 1er avril 1989 (TF1) 8. SUZY CARTER Résumé : En 1952, une femme est poussée dans le vide par la fenêtre du Star Hotel sous les yeux d’une jeune policière, impassible. 25 ans plus tard, Sir Harden French déclare avant de mourir « J’ai tué Suzy Carter » devant quelques témoins dont Lord Peter Errington. Celui-ci, ami de Cowley, charge ce dernier de faire toute la vérité sur cette affaire. Critique : Les Professionnels version policier. Une histoire solide bien qu’assez classique. Cowley y tient le rôle principal, guidant ses troupes, regrettant l’envoi du jeune Tony Miller auprès d’un ancien témoin plutôt qu’’un agent plus expérimenté et se révèle sans pitié pour son ami Errington. Seule question mais de taille : pourquoi Errington, impliqué dans l’affaire, la relance-t-il par l’intermédiaire de Cowley dont il connaît l’intransigeance et la ténacité ? C’est se jeter dans la gueule du loup. Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 17 février 1978 (LWT) et 8 avril 1989 (TF1) 9. UNE NUIT DIABLEMENT CHAUDE Résumé : Été 1971. Alors, jeune inspecteur de police, Doyle arrête en pleine nuit le dénommé Haydon, qu’il accuse du meurtre de son coéquipier et d’un informateur, intervenu dans la pénombre. Reconnu coupable, Haydon est incarcéré pour un minimum de trente ans. En 1977, sa fille vient voir Doyle et tente de le convaincre qu’il s’est trompé et que son père a été piégé. D’abord réticent, l’agent du CI5 accepte de tout revérifier d’autant que de nombreux éléments troublants se font jour. Critique : A l’instar de l’épisode « Suzy Carter », il s’agit là d’une histoire principalement policière et assez solide. On y voit Doyle six ans plus tôt à son poste précédent de flic ordinaire. On y découvre qu’il aimait les motos et que cela demeure toujours d’actualité puisqu’il en répare une ancienne dans son garage six ans plus tard. Tout paraît logique dans cet épisode mais on est surpris que Doyle soit si aisément influençable. Certes, la fille de Haydon a du charme mais de là à ce qu’elle lui fasse totalement tourner la tête…Cowley demeure heureusement circonspect et c’est principalement grâce à lui que le pot aux roses est découvert. Anecdotes :
Casting:
Diffusion : 24 février 1978 (LWT) et 15 avril 1989 (TF1) 10. LES NERFS EN BOULE Résumé : Fraser, agent du CI5, appelle Cowley en lui indiquant qu’il a découvert un « gros coup » et lui donne rendez-vous quinze minutes plus tard. Mais, découvert, il est poignardé et a juste la force d’aller à l’endroit prévu pour mourir dans les bras de Cowley. Dans la poche de son blouson est trouvée une carte de score d’un bowling. Doyle et Bodie s’y rendent pour monter une souricière et dénicher des indices. Critique : Malgré une bonne idée de base, l’histoire ne parvient jamais réellement à décoller. L’unité de lieu (le bowling) confirme que Les Professionnels est une série d’action où ça doit bouger. Sans cela, on s’ennuie rapidement et cet épisode en demeure un flagrant exemple. Comme Bodie et Doyle, on se met à regarder la pendule, seulement réveillé par la présence de la toujours délicieuse Pamela Stephenson même si elle joue très mal son rôle de junkie, semblant aussi perdue que son personnage. Le scénario accumule les invraisemblances : pour faire reconnaître une « Afrique blanche » par le gouvernement britannique, un petit groupe d’illuminés veut carrément faire exploser une bombe atomique en plein Londres, celle-ci ressemblant à une boule de bowling cachée dans un sac de sport. C’est assez risible et on n’y croit pas une seconde. Les trois héros non plus puisque aucun ne tremble malgré cette situation explosive. Par ailleurs, plus les épisodes avancent, plus les agents du CI5 paraissent faiblards en dehors du duo Bodie-Doyle. Les autres se font assez aisément tués ou se montrent d’une incroyable naïveté (Tony Miller dans l’épisode « Suzy Carter », Fraser dans celui-ci, bientôt un autre dans l’épisode « Annie sous Protection »). C’est un peu gênant pour une unité réputée d’élite de n’avoir que deux réels as dans ses rangs. L’épisode est sauvé par quelques dialogues humoristiques, notamment entre Doyle et Bodie mais l’ensemble reste assez médiocre tout de même. Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 3 mars 1978 (LWT) et 22 avril 1989 (TF1) Résumé : Ramos, un tueur international, arrive en Grande-Bretagne, pour éliminer une « cible » lors d’une conférence sur le terrorisme se déroulant sous la surveillance du CI5. Notre trio doit contrecarrer ce plan machiavélique et tenter de le neutraliser. Critique : Un très bon épisode avec un tueur inquiétant présentant des similitudes évidentes avec le terroriste Carlos (pseudonyme sud-américain mais résidant au Moyen-Orient comme le montre le pré-générique). Sa crédibilité est toutefois mise à mal par le fait qu’il n’est guidé ni par l’argent, ni par un quelconque « contrat ». Il se lance en fait un défi à lui-même, ce qui doit être unique dans le domaine du crime international où les terroristes sont généralement guidés par des intérêts financiers et/ou politiques. De plus, il se fait trop facilement berner en fin d’épisode et on ne comprend pas pourquoi il n’est pas retenu par le CI5 alors qu’il leur indique ce qu’ils veulent savoir avant d’embarquer dans l’avion qui doit lui permettre de fuir l’Angleterre. De même, Doyle et Bodie le laissent repartir sans avoir le temps de vérifier ses dires. Bref, c’est un peu cafouilleux. Idem en début d’épisode où Ramos visionne des films portant sur Cowley issus d’épisodes précédents. Toutes ces incohérences empêchent de donner une 4e botte à cet épisode dont les scènes d’action sont nombreuses et plutôt bien menées. On note une fois encore à la fin toute la roublardise de Cowley. Laquelle est également bien connue de ses hommes comme en témoigne la question posée par Doyle qui clôt l’épisode. Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 10 mars 1978 (LWT) et 29 avril 1989 (TF1) 12. ANNIE SOUS PROTECTION Résumé : Évangéliste célèbre ayant échappé à la mort deux ans plus tôt, Annie Irvine vient à Londres afin d’y donner une conférence exceptionnelle. Ex-amour de Cowley, ce dernier décide de la placer sous la protection exclusive du CI5 au grand dam de Doyle et Bodie, qui n’y voient aucun intérêt. Critique : Pas désagréable, cet épisode n’en demeure pas moins terriblement ennuyeux. Il vaut surtout pour l’éclairage qu’il donne sur le passé de Cowley : on y apprend qu’il fît la guerre jeune et qu’il retourna ensuite à l’université où il fît la connaissance d’Annie Irvine, son seul véritable amour et il ne s’est jamais remis sentimentalement de leur rupture. Elle aussi est restée éprise mais aucun des deux ne parvient à dire clairement ce qu’il ressent pour l’autre. C’est le seul intérêt de cet épisode avec également le plaisir de revoir certaines figures connues de séries TV comme Clifton Jones (Cosmos 1999), Keith Buckley (New Avengers) ou Nick Brimble (Mission Casse-Cou). Le reste n’est guère emballant, l’action étant surtout assurée par des extraits du film « All Coppers Are » sorti en 1971 et montrant des manifestations réprimées par la police. Doyle échange bien quelques coups avec des voyous en fin d’épisode mais cela ne dure guère. Par ailleurs, si on comprend que Cowley ait pu s’amouracher d’Annie Irving jeune, on a du mal à comprendre son manque de clairvoyance en la revoyant, vu qu’elle semble plus ou moins porte-parole de ce qui ressemble fort à une secte, la Workers Christian Alliance. Anecdotes :
Casting :
Diffusion : 17 mars 1978 (LWT) et 6 mai 1989 (TF1) 13. QUESTION DE COULEUR Résumé : Des habitants de couleur noire d’un quartier de Londres sont régulièrement menacés et malmenés par des militants d’extrême-droite encagoulés et tous vêtus de blanc. Écœuré, Cowley décide d’envoyer Bodie et Doyle sur le terrain pour qu’ils mènent l’enquête. Alors qu’il tient une piste, Bodie se fait poignarder et c’est seul et malgré les réticences de Cowley que Doyle tente d’éclaircir cette sombre affaire en tentant d’infiltrer un groupuscule fasciste. Critique : Un épisode très fort. On y découvre un Bodie raciste, au grand dam de Cowley et Doyle. Blessé grièvement, Bodie ne doit son salut qu’à un médecin noir et à la veille d’une infirmière, de couleur noire également. Cette double sollicitude fait revoir son jugement initial à Bodie. Doyle intègre un groupuscule d’extrême-droite et la philosophie du chef de celui-ci est assez bien cernée puisque pour lui, il faut mener des actions nauséabondes mais jamais jusqu’à l’inéluctable afin de ne pas se discréditer aux yeux de l’opinion publique. Un calcul très politique donc et assez réaliste. Les méchants le sont vraiment (surtout Anthony Booth) et Judd s’avère excellent en fin calculateur chef de l’ « Empire Society ». On peut cependant regretter que les figurants choisis pour interpréter les membres du groupuscule aient tous l’air paumés et masculins. Des membres de toutes classes et des deux sexes auraient été bienvenus pour la crédibilité du propos. Ces quelques points faibles sont très mineurs et cet épisode demeure un des meilleurs de la série, n’en déplaise aux décisionnaires de London Weekend Television qui ont jugé cet épisode trop spécial alors que, comme l’indique Cowley dans de nombreux épisodes, le CI5 a toute autorité pour s’immiscer dans n’importe quelle affaire. Anecdotes :
Casting:
Diffusion : Jamais diffusé en Grande-Bretagne (mais disponible en DVD) et 13 mai 1989 en France (TF1). |
Présentation En février 1977, Brian Tesler directeur général de LWT (London Weekend Television) souhaite avoir sur sa chaîne une série équivalente à The Sweeney qui cartonne depuis 1974 sur Thames Television, une chaîne rivale. Brian Clemens, qui termine The New Avengers, lui propose deux projets : le premier concerne des flics secrets (évoluant en sous-marin), le second une équipe anti-terroriste. Le second projet est retenu et Clemens se met au travail. Il a du temps car le co-financement des New Avengers par des producteurs canadiens et français imposent le tournage dans les pays concernés. Clemens décroche alors de la fin de la série et Patrick Macnee en conservera d'ailleurs une petite amertume, considérant que le créateur légendaire de Chapeau Melon et Bottes de Cuir les a lâchés au profit des Professionnels. C'est en effet le titre choisi pour cette nouvelle série après avoir suggéré The A Squad (le Groupe A). En effet, cette équipe est constituée des meilleurs agents de la police, de l'armée et des autres services. C'est ce qui ressort de l'imagination de Clemens, lequel imagine une réunion en novembre 1971 des plus hauts chefs de l'Administration, laquelle débouche sur la création du CI5 (Criminal Intelligence 5), un service tout-terrain qui peut enquêter sur tout et n'a pas de pouvoir limité. Le chef du MI-5 est George Cowley. Il devient chef du CI5. Ses deux meilleurs agents sont Ray Doyle et Bodie. Ils font équipe à partir de début 1975 (dans l'épisode "Les terroristes" daté de mi-1977, on apprend en effet qu'ils sont ensemble depuis deux ans et demi). Ray(mond) Doyle est un ancien flic patrouilleur de Londres passé ensuite par la brigade des stupéfiants durant trois ans. William Andrew Philip Bodie a passé des années dans l'armée, notamment en Afrique et en Irlande du Nord. Casting : Pour interpréter le rôle de George Cowley, Brian Clemens et Albert Fennell pensent à l'acteur néo-zélandais Clive Revill, remarquable dans l'épisode "Méfiez-vous des Morts" des New Avengers. L'acteur semble prêt à accepter mais file au dernier moment aux États-Unis où des rôles lui ouvrent la porte d'une carrière plus alléchante. Le duo pense alors à Gordon Jackson, acteur écossais vu au grand écran ("La Grande Évasion" en 1963) et qui sort de cinq saisons dans la populaire série Maîtres et Valets ("Downstairs and Upstairs"). Contacté, l'acteur se montre très vite intéressé et donne son accord. Le 10 mai 1977, le directeur de production Nicholas Gillott organise plusieurs tests afin de trouver les acteurs qui vont interpréter Doyle et Bodie. Le premier test est composé d'un duo Martin Shaw-Simon Oates (interprète du traître Spelman dans l'épisode "Otage" des New Avengers). C'est toutefois Jon Finch qui a la préférence de Clemens et Fennell. Lui aussi a joué dans un épisode des New Avengers ("Steed et la voyante") ainsi que dans le Frenzy d'Alfred Hitchcock en 1972. D'abord d'accord, Finch se rétracte au motif qu'"il ne peut pas jouer un policier". Les producteurs repartent de zéro, ayant également auditionné Peter Findlay, Ken Hutchinson et Oliver Tobias (futur premier rôle de la série Les Contrebandiers) pour le rôle de Bodie mais sans succès. Le mercredi 25 mai se tournent des scènes de l'épisode Obsession des New Avengers dont les seconds rôles sont notamment tenus par Martin Shaw et Lewis Collins. Impressionnés par la performance de Shaw, Clemens et Fennell revisionnent son test passé pour le personnage de Doyle et le choisissent définitivement. De nouveaux tests sont alors organisés le lundi 30 mai avec Martin Shaw dans le rôle de Doyle et pas moins de six acteurs différents pour celui de Bodie, le tout sous la direction de Sydney Hayers. Visionnant ces tests le lendemain, le duo Clemens-Fennell choisit Anthony Andrews pour interpréter Bodie. Le 13 juin 1977, le premier tour de manivelle débute pour Les Professionnels avec l'épisode Old Dog with New Tricks ("L'échéance"). Après quatre jours de tournage, la production stoppe tout car quelque chose ne tourne pas rond. En effet, le duo Doyle-Bodie ne fonctionne pas, jugé "fade et ennuyeux" par Fennell qui ajoute qu'il n'y a "aucune alchimie". Les deux acteurs se ressemblent trop et sont trop copains alors que Clemens et Fennell désire une relation plus "abrasive" entre les deux personnages. Ils décident de garder Shaw jugé excellent et de remercier Andrews. En recherchant l'acteur susceptible de le remplacer, les producteurs se souviennent alors de Lewis Collins, qui joua avec Shaw dans l'épisode des New Avengers et avec lequel l’alchimie recherchée s'était faite. Ils font passer un test à Collins et le choisissent aussitôt, leur intuition se trouvant confirmée. Le trio est donc définitivement constitué. |