Saison 4 1. Elsa et Anna d'Arendelle (A Tale of Two Sisters) 2. Un mur de glace (White Out) 3. Jeter un froid (Rocky Road) 4. L'Apprenti sorcier (The Apprentice) 5. Le Reflet du miroir (Breaking Glass) 6. Secrets de famille (Family Business) 8. La Sœur parfaite (Smash the Mirror) - 1ère partie 9. La Sœur parfaite (Smash the Mirror) - 2ème partie 11. Ultime Sacrifice (Shattered Sight)
12. Le Point de non-retour (Heroes and Villains) 13. L'Alliance (Darkness On the Edge of Town) 14. Secret maléfique (Unforgiven) 15. Le Retour du dragon (Enter the Dragon) 16. La Voix de la liberté (Poor Unfortunate Soul) 17. La Licorne (Best Laid Plans) 18. Un cœur en or (Heart of Gold) 19. La Veuve noire (Sympathy for the DeVil) 21. Des héros et des méchants (Mother) 1. PRÉSENTATION DE LA SAISON 4 Après le très haut niveau de la saison précédente, on pouvait craindre une baisse et malheureusement elle survient. Si la première partie de la saison est encore de très bonne facture avec une histoire bien intégrée à la mythologie globale et des acteurs récurrents très bons voire excellents, la seconde partie accuse une très nette baisse. L’histoire souffre de longueurs et, surtout, le casting n’a plus la même force que précédemment. Des répétions commencent à se faire jour. Cependant, les acteurs principaux sont toujours aussi bons et la saison offre un lot confortable d’excellents épisodes. 1. ELSA ET ANNA D'ARENDELLE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : A Storybrooke, la ville est attaquée par un monstre de glace. En Arendelle, Elsa et Anna découvrent la vraie raison de la mort de leurs parents. Critique : Joli début de saison avec de multiples arcs narratifs placés comme de traditionnel sous deux axes : l’un à Storybrooke est contemporain, l’autre en Arendelle est situé dans le passé. Jouant à fond la carte du feuilleton, la série reprend là où la saison précédente s’était finie. Storybrooke connaît un moment plutôt frais depuis qu’Emma a ramené Marianne, l’épouse défunte (et qui se porte mieux du coup) de Robin, brisant le couple qu’il formait avec Regina. L’ancien voleur a des accents douloureux pour évoquer le serment qu’il a prêté autrefois et qui le lie toujours. Ce n’est pas dans l’émotion que Sean Maguire est le meilleur mais il se débrouille, bien aidé par une Lana Parilla très touchante en plus d’être magnifiquement élégante dans un ensemble blanc cassé et des talons hauts. Très symboliquement, le réalisateur va alors faire un plan large montrant la solitude de Regina mais, au premier plan, il glisse un panier de pommes rouges. Avec l’aide du Miroir magique opportunément ressuscité, elle veut s’offrir une modification du destin ; c’est déjà annoncer la seconde partie de la saison. La Reine n’est jamais loin de Regina ! Si l’ambiance de la soirée d’ouverture de l’épisode était fraîche, le lendemain est chaud bouillant avec l’attaque d’un monstre de glace ! Attaque qui fait suite à une autre survenue dans la nuit aux Nains – au passage, on a un gloussement incrédule en entendant Dormeur dire qu’il est le capitaine de soirée ! – et qui, le lendemain, alertent la population. Le monstre est très bien fait et il sera vaincu par Regina, qui, du coup, sauve une Marianne incrédule. Christie Laing manque un peu d’expressivité mais ce n’est pas grave. Un des thèmes de l’épisode, c’est l’amour. Si Regina a perdu son amant, Rumpelstilskin, a lui gagné une épouse. Robert Carlyle est très émouvant dans la confession faite par son personnage devant la tombe de son fils et qui veut devenir l’homme pour lequel il s’est sacrifié mais il sera somptueux quand il demandera à Émilie de Ravin de danser avec lui. Seulement, l’ombre n’est jamais loin du magicien. Mais d’où vient ce monstre ? Le spectateur sait, lui, qu’il a été créé par cette belle inconnue blonde en robe bleu (non échancrée, ce qui est rarissime pour les robes qui ne sont pas de notre monde) qui a débarqué d’ailleurs (par la porte temporelle ouverte par Crochet et Emma qui aura donc multiplié les gaffes par la même occasion !) et se trouve complètement perdue. L’image de Georgina Haig au milieu de Storybrooke est un résumé saisissant d’une solitude et d’un désarroi. Très beau travail de Ralph Hemecker qui place l’actrice dans son décor puis se recentre sur elle. Elle a créé ce monstre pour échapper à ses poursuivants. Si les habitants de Storybrooke sont dans le brouillard concernant cette nouvelle menace, le spectateur a un coup d’avance car cette jolie jeune femme s’appelle Elsa et elle vient d’une contrée nordique nommée Arendelle. Elle en est d’ailleurs la souveraine depuis la mort de ses parents qui sont aussi ceux de sa jeune sœur Anna. Belle entrée en matière pour ces deux actrices qui reprenaient des rôles très connus dans le public. Georgina Haig est donc Elsa et elle la pare d’une gravité certaine qui sied à la charge qu’elle exerce mais dont le visage s’ouvre (ou se ferme) quand il s’agit de sa jeune sœur. Elizabeth Lail donne une fraîcheur, une explosivité à Anna qui parle beaucoup, sans arrêt mais dont toute l’attitude respire la bonté. Anna va se marier à Kristoff mais, la veille, les deux sœurs ont retrouvé le journal intime de leur mère (écrit en runique, ce qui lui confère une allure germanique ou scandinave). Si leurs parents sont partis (et on a eu en ouverture une spectaculaire et très réussie scène de naufrage), c’est parce que les pouvoirs d’Elsa leur font peur. Ils allaient au Havre des Brumes, dit un troll, futur beau-père d’Anna ( ! ). Si Elsa se voit comme un monstre, Anna refuse cette situation et décide, seule, de se rendre dans cette contrée mystérieuse. Mystérieuse mais pas inconnue car, le Havre des Brumes, c’est la Forêt enchantée. Anecdotes :
2. UN MUR DE GLACE Scénario : Jane Espenson Réalisation : Ron Underwood Résumé : Storybrooke est ceinturée par un mur de glace. Dans le passé, Anna rencontre David et change sa vie. Critique : La saison est pleinement lancée avec cet épisode qui fait entrer à plein Elsa dans le petit monde de Storybrooke. L’action s’y concentre quand le segment « magique » est plus basé sur l’émotion. Jane Espenson équilibre à merveille les deux plateaux de la balance. Certaine que sa sœur Anna est dans la ville (elle a retrouvé son collier dans la boutique de Gold), Elsa fait se lever un mur de glace pour empêcher quiconque de sortir de la ville. Un sort déjà connu mais une version originale ! En s’y rendant, les sheriffs Charmant et Fille croisent le capitaine Crochet qui a déjà fait un repérage. Le pirate est toujours aussi caustique et il a l’amour amer. On peut comprendre qu’il ait l’impression qu’Emma lui batte froid. Colin O’Donoghue est très juste ; il distille le fiel de Crochet sans en faire trop pour que l’on sente la tristesse, la colère et la frustration du pirate. Jennifer Morrison se montre par contre un peu en dedans mais elle se rattrape quand elle aperçoit et rencontre Elsa. Sauf que celle-ci prend peur devant les deux hommes et déclenche une réaction inattendue ; le mur grandit de matière brutale et emprisonne les deux femmes ! Très bons effets spéciaux (il faut le souligner, ce n’est pas si fréquent !). La prison est aussi bien faite. Ce qui assure le succès de ce passage c’est que tant Jennifer Morrison que Georgina Haig parviennent à rendre crédible le lien qui s’établit entre leurs personnages qui comprennent qu’elles partagent une même malédiction ; être incapable de contrôler leurs pouvoirs. C’est Charmant qui trouvera les mots pour qu’Elsa reprenne son sang-froid et parvienne à les sortir de leur prison qui était sur le point de tuer Emma. Comment le prince de Storybrooke a-t-il su ce qu’il fallait dire ? Parce qu’autrefois un berger avait croisé une princesse. Cette princesse c’était Anna bien sûr qui venait le trouver parce que son fiancé et David se connaissent. Comment ? On ne le saura pas. A l’époque, David est un simple berger (cf. « Le berger », 1-6) mais sa coiffure est atroce et pas vraiment conforme à celle qu’il arborait en saison 1. Sans doute restait-il quelques coiffeurs pour trolls des saisons précédentes. On appréciera par contre la musique champêtre qui précède l’arrivée de la jeune fille. Soudain arrive une dénommée Bo Beep, une « bergère » dotée de pouvoirs magiques et qui rançonne son « troupeau » auquel appartiennent David et sa mère. Robin Weigert incarne à merveille ce despote qui use de la magie pour son profil personnel. Sarcastique et provocante car très sûre d’elle, Bo Beep sait aussi donner de sa personne et on la verra l’épée à la main. L’implication de son interprète en fait un très convainquant « monstre de la semaine ». David se soumet mais Anna qui a assisté à toute la scène est outrée. Jolie composition d’Elizabeth Lail qui donne une force et une crédibilité au discours que tient Anna. Elle lui apprend l’escrime pour qu’il puisse se défendre et elle a un aphorisme définitif prononcé avec une certaine et surprenante sécheresse (preuve que la situation touche la jeune fille) : « Survivre ce n’est pas vivre ». La conviction que met l’actrice empêche le cliché de survenir et l’on pense davantage à Oscar Wilde : « Vivre est la chose la plus difficile à faire. La plupart des gens se contentent d’exister ». Josh Dallas n’est pas en reste et il est très touchant quand David raconte ce qu’on pourrait appeler la parabole de la bataille perdue. Mais David se battra et remportera la victoire, remerciant chaleureusement Anna : « C’était une bataille impossible. C’est pourquoi je devais le faire ». Cette fois, c’est à Winston Churchill qu’il nous fait penser : « Nous ne savions pas que c’était impossible. C’est pour cela que nous l’avons fait ». Anna peut ensuite repartir satisfaite mais le spectateur n’a pas le même sourire enjoué car il sait qui peut la renseigner sur la magie en ce monde. Pour l’anecdote, citons le fait que Mary Margareth est devenue maire ! Regina (quasi absence de Lana Parilla mais sa seule scène est émouvante) a renoncé au pouvoir mais le problème que doit régler la jeune mère c’est de rétablir le courant dans Storybrooke ! C’est totalement grotesque ! Jamais Regina ne serait tombée aussi bas ! Avoir le pouvoir c’est ordonner et visiblement, Blanche-Neige ne sait pas faire. Anecdotes :
3. JETER UN FROID Scénario : David H. Goodman et Jérôme Schwartz Réalisation : Morgan Begg Résumé : A Storybrooke, quelqu’un d’autre partage les mêmes pouvoirs qu’Elsa. Une personne venue du passé de cette dernière. Critique : Les pions sont posément avancés dans cet épisode. A Storybrooke, c’est le dévoilement d’un adversaire qui maîtrise le froid. Un adversaire venu d’Arendelle mais surtout surgit du passé non pas d’une mais de deux personnes. A Storybrooke, l’évidence s’impose à nos héros : quelqu’un dispose des mêmes pouvoirs qu’Elsa. Quelqu’un qui a jeté un sort à Marianne ; un sort qui la condamne à mourir de froid à plus ou moins long terme. Il est touchant de voir que Regina s’emploie à sauver sa rivale. Il est aussi émouvant de constater le désarroi de Robin, qui veut sauver la mère de son fils mais est amoureux d’une autre femme. Sean Maguire fait des progrès dans la voie de l’émotion. La réponse va venir grâce…à un voleur ! Michael Socha fait sa première apparition et il s’en sort honnêtement. Will Scarlett a du bagout, des réflexes aussi et il est loin d’être bête. Il a aussi le sens de l’humour et l’acteur apporte donc une touche de légèreté, un côté primesautier pas désagréable dans un épisode qui durcit la narration générale. Ce qu’il a vu c’est du froid chez un glacier. On imagine le scepticisme des Charmant père et fille ! Mais du froid durant la coupure de courant. La fouille de la boutique confirme les dires du voleur : la marchande de glace manie la magie froide. Une glacière dont on ignore le nom mais qui est incarnée par Elizabeth Mitchell. Elle apporte une certaine classe à celle qui reçoit le surnom de « Reine des glaces » (admirons l’ironie de la chose) et, pour ne rien gâcher, elle est somptueuse dans une robe qui mets ses atours en valeur. Elle affirme connaître Elsa et, froidement, accuse Anna (absente de cet épisode) d’avoir causé l’enfermement et l’amnésie de la jeune femme ! Une autre ombre glacée parcourt aussi ce passage : la certitude d’Emma qu’elle connaît cette femme qui l’a appelé par son prénom. La blonde inconnue vient du passé d’Elsa. En Arendelle autrefois, celle-ci dût faire face à l’attaque d’une armée ennemie menée par douze frères (faute de moyens sans doute, on n’en verra que quatre) et l’un d’eux, Hans – le prototype du bellâtre – a un moyen de réduire Elsa à l’impuissance. Avec l’aide de son futur beau-frère, Elsa essaye de s’emparer d’une urne magique qui aurait un pouvoir néfaste contre « des gens comme elle ». Dans le rôle de Kristoff, Scott Michael Foster se défend très bien. Son personnage est décontracté, y compris en présence d’Elsa, mais il n’en fait jamais trop ; Kristoff a de l’humour mais il ne manque jamais de respect à sa souveraine (et future belle-sœur et on subodore que c’est ce qui compte le plus). Autre chose, la série défend ardemment le droit à la différence. La magie est un paravent pratique. Buffy avait usé pareillement du fantastique mais allait plus loin dans ce domaine. Elsa et Kristoff trouvent l’urne (au passage, signalons qu’Elsa aurait pu se changer pour ce genre d’expédition mais on suppose que Disney n’aurait pas aimé voir son personnage en tenue de ranger) mais Hans les contraint à la lui donner après un beau duel avec Kristoff et quelques effets spéciaux bien maîtrisés pour les pouvoirs d’Elsa. Le principe de l’urne c’est qu’on peut y emprisonner quelqu’un. Hans voulait y mettre Elsa mais il y avait déjà quelqu’un dedans ! Notre belle inconnue blonde aux atours crème qui transforme Hans en homme de glace. Du coup, les relations entre elle et Elsa sont chaleureuses ; en outre, elle avoue être sa tante ! On l’a enfermé à cause de ses pouvoirs. L’épisode a d’autres fils rouges mineurs. D’une part, la nullité politique de Blanche-Neige incapable de tenir son premier conseil municipal. On imagine le désastre si cela avait été un royaume ! Ginnifer Goodwin excelle à nous faire croire que son personnage est totalement dépassé. En outre, la grossesse de l’actrice lui a laissé une silhouette un peu gironde qui ajoute au côté pataud. Un autre fil, c’est le début de « l’opération Mangouste » entre Henry et Regina pour retrouver l’Auteur du livre de contes. Un segment qui sera très riche plus tard. Pour l’instant, on apprécie les liens entre la mère adoptive et le jeune garçon et les interprètes sont vraiment convaincants. On passe même sur la tenue décontractée inusité chez Regina ! Enfin, troisième fil mais glaçant celui-là lorsque la magicienne de l’eau et de la glace croise le magicien noir et qu’ils se connaissent. Anecdotes :
4. L'APPRENTI SORCIER Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Dans le passé, Anna passe un contrat avec Rumpelstilskin. A Storybrooke, celui-ci se venge de son vieil ennemi. Critique : La série continue sur son excellent début de saison avec cet opus mêlant noirceur, innocence, cruauté et romantisme. Le tout avec un soupçon d’humour. Les acteurs sont excellents, Robert Carlyle en tête. La scène d’introduction nous montre un objet que convoite les Ténébreux et que protège l’Apprenti mais cet objet est tout de même ensuite chez Rumpelstilskin à Storybrooke. C’est la première étape de cette conquête qui nous est ici présentée. Dans le passé, Anna est venu le trouver et c’est une scène intéressante qu’on nous montre : la belle et innocente jeune fille venue demander un service à la Bête qui la regarde avec un intérêt sarcastique. Oui, les parents des sœurs d’Arendelle sont bien venus le voir mais il refuse de lui dire pourquoi sauf si elle passe un contrat avec lui. Bien évidemment, elle le passe. Comment aurait-elle pu faire autrement d’autant qu’avec sa gentillesse (comme elle le reconnaîtra) elle ne voit pas le monstre qu’il est ? Mais elle le verra bien assez tôt lorsqu’elle comprend qu’il lui a fait passer un sinistre test et qu’elle a réussi ! Élisabeth Lail restitue avec force et émotion le choc que ressent alors Anna. Elle est profondément ébranlée par la révélation de tant de noirceur. Mais le scénario se montre aussi habile en ne faisant pas de la frêle enfant une oie blanche. Gentille, oui ; idiote, non. Avec une petite aide, Anna s’empare de la dague du Ténébreux et comprend qu’elle le contrôle désormais ! Robert Carlyle est également prodigieux. Il suinte la colère, la rage impuissante et sa voix siffle les réponses qu’elle lui extorque. Elle apprend ainsi la vérité sur le voyage de ses parents. Vérité qui la déstabilise mais pas assez cependant pour qu’elle oublie la Bête féroce devant elle et qui est contrainte d’obéir à trois vœux qu’elle fera. Il sera alors libre d’exprimer sa fureur ! D’autant que, bien qu’Anna soit revenue en Arendelle, rien n’est réglé. Le segment « storybrookien » a bien choisi son héros également : le capitaine Crochet qu’Emma parvient à déconcentrer quand elle l’invite à dîner ! C’est léger et touchant. La suite l’est moins. Crochet demande à - ou plutôt exige de – Rumpelstilskin de lui rendre sa main en lieu et place de son crochet. Deux mains, ce peut être utile pour une soirée romantique. Avec un ton sarcastique, le maître magicien le met en garde contre ce que cette main peut avoir de maléfique et, en vérité, deux incidents dans la soirée semblent lui donner raison. Pourtant, la soirée avec Emma fut d’un grand romantisme et Killian a troqué sa défroque de pirate pour un blouson de cuir noir qui lui va comme un gant. On a même l’impression qu’il n’y a rien de changé dans un premier temps ! Colin O’Donoghue vole la vedette à Jennifer Morrison en jouant sur une gamme tantôt légère tantôt noire avec une indéniable maestria. Le voir ensuite exiger de retrouver son crochet fait mal d’autant que le Crocodile fait montre d’une ironie cruelle. Robert Carlyle est un acteur supérieur quand il incarne le Mal et Colin O’Donoghue lui donne la réplique sans trembler (ou plutôt son personnage tremble pour lui). Ce n’est pas sans répugnance que Crochet rend les armes mais il était au bord du pathétique et c’en était douloureux. Tout autant que fascinant à voir. Avec son valet soumis, le magicien va pouvoir retrouver l’Apprenti et l’emprisonner dans le chapeau magique contenu dans la boîte. Apprenti qui, dans le passé, avait été vaincu par Rumpelstilskin avec l’aide – involontaire – d’Anna. Laquelle s’était rattrapé de son erreur de jugement. Ce que n’a pas fait Crochet qui retrouve ledit crochet mais comprend qu’il a été manipulé ! Le triomphe de Rumpelstilskin en cette fin d’épisode est un grand moment de noirceur. Anecdotes :
5. LE REFLET DU MIROIR Scénario : Kalinda Vazquez et Scott Nimerfro Réalisation : Alrick Riley Résumé : Dans le passé, Emma rencontre Lily qui devient son amie. A Storybrooke, le Miroir magique trahit la Reine pour une autre. Critique : Un épisode sans grand relief, qui additionne des arcs narratifs mais ne construit pas vraiment une trame cohérente. On se doute que tout aura son importance plus tard mais, en attendant, on s’ennuie un peu et on est déçu de ne pas retrouver la plume habituellement habile de Kalinda Vazquez qui, en général, sait trousser des atmosphères. Le segment storybrookien est plein d’aller et venues (on ose le « brassage d’air », frais en l’occurrence) où Emma et Regina sont mises en valeur. C’est l’intérêt de cet épisode que de montrer comment la Reine et son ancienne apprentie magicienne surmontent la grave crise de confiance qui est résultée du retour de Marianne. Au départ un peu empruntée, Jennifer Morrison gagne en intensité et son discours final est très fort. Campée sur la fierté de son personnage, Lana Parrilla joue certes facilement au départ mais, elle aussi, gagne en intensité au fur et à mesure. Son visage devant le discours d’Emma reflète les différents sentiments qui agite la souveraine blessée mais qui choisit la voie la moins facile, accepter qu’elle ne hait pas Emma. Le reste de l’action à Storybrooke n’a que peu d’intérêt, y compris Elsa qui se montre d’une incroyable naïveté et presque d’une grande bêtise en tombant dans le piège que lui avait tendu avec un filet à grosses mailles la « Reine des Glaces ». Laquelle obtient ce qu’elle veut grâce à la trahison de Sydney, emprisonné dans le Miroir magique. Miroir dont elle avait besoin pour un objectif qu’elle nous révèle dans un plan extrêmement bien réalisé avec ce rapprochement progressif sur le visage d’Elizabeth Mitchell. L’actrice est un bel atout pour ces moments faibles du récit. Dans le récit d’Emma à Regina, il est question d’une ancienne amie de la première. Elle s’appelait Lily et était aussi brune qu’Emma est blonde. C’est très cliché comme association d’autant qu’Abby Ross, la jeune Emma, est un peu fade. Le rôle étant plus expansif, Nicole Munoz accroche davantage l’écran et son sourire est très séduisant. Nous sommes à Hopkins, Minnesota, en 1998 et rien que cette mention nous ennuie. Nous avons deux voleuses de supermarché qui ne se connaissaient pas mais font équipe quand la brune sauve la mise de la blonde. Naît une belle amitié avec serment habituel jusqu’à ce que le beau moment se fissure quand il s’avère que Lily a menti. Elle n’est pas orpheline mais a fugué de sa famille adoptive (détail qui aura son importance plus tard). Nuance ? Pas pour la jeune Emma qui lui tourne le dos. D’humeur nostalgique (on le serait à moins), Emma revisite son passé en compagnie de Crochet mais une vidéo les sidère soudain tous les deux et relance l’intrigue en prouvant qu’il y a bel et bien un lien entre la Sauveuse et la Reine des Glaces ! Anecdotes :
6. SECRETS DE FAMILLE Scénario : Kalinda Vazquez et Andrew Chambliss Réalisation : Mario Van Peebles Résumé : Dans le passé, Belle se rend en Arendelle et rencontre Anna. A Storybrooke, Belle comprend ce que la Reine des Glaces a l’intention de faire. Critique : Kalinda Vazquez retrouve sa belle plume en même temps qu’un partenaire d’écriture talentueux pour cet épisode brillant qui se centre sur Belle et parvient à tisser ces liens extraordinaires entre les personnages comme la série sait si bien le faire. Comme le remarque malicieusement Crochet, toutes les personnes vivant à Storybrooke ont des liens entre eux. Colin O’Donoghue a peu de temps de présence mais il a l’art de bien l’employer et le pirate n’a rien perdu de sa verve ! C’est le passé de Belle qui est le moteur de l’action. Désireuse de retrouver la mémoire pour comprendre comment sa mère est morte lors de l’attaque des ogres (nous sommes avant l’épisode « La Belle et la Bête », 1-12), la jeune femme fait le voyage en Arendelle où les trolls pourront l’aider. Là, elle rencontre Anna qui s’y rendait aussi. Celle-ci veut en savoir plus sur sa tante, Ingrid, celle que l’on connaît à Storybrooke sous le vocable de « Reine des Glaces ». Si Elsa est heureuse de la présence de celle-ci, sa sœur se montre nettement plus méfiante. Il est étrange mais intéressant de voir le récit inverser les personnalités des deux sœurs par rapport au début de la saison. Elsa paraissait plus fiable parce que c’était la souveraine alors qu’Anna débordait d’une énergie qu’elle avait le plus grand mal à canaliser. Signalons aussi que les coiffeurs d’Arendelle ont l’air d’aimer les mêmes substances que leurs confrères de la Forêt enchanté ! Maintenant, Elsa semble naïve quand Anna mûrit. Il faut dire qu’Anna voyage, rencontre, parle aux gens parfois (souvent !) un peu trop certes, mais elle écoute et réfléchit. Elsa n’a jamais quitté le palais d’Arendelle. La révélation de Pabbie sur les trois sœurs d’Arendelle (Gerda, Helga et Ingrid) secoue Anna et Élisabeth Lail montre tout le trouble de la jeune fille. Elle qui ne voudrait connaître que la joie et l’amour se retrouve à nouveau face à une noirceur qu’elle ne sait pas appréhender. Ce qui causera sa perte. Abandonnée par Belle, Anna tombe entre les mains d’Ingrid. C’est avec un ton glacé qu’Elizabeth Mitchell (l’actrice n’a aucun mal à donner un maintien royal à son personnage) fait énoncer par Ingrid la condamnation d’Anna (en larmes, c’est émouvant car on sait qu’Anna ne voulait blesser personne mais que c’est pourtant ce qu’elle a fait) et le plan surréaliste qu’elle a échafaudé. Ce plan nous sera révélé en tout fin d’épisode et il implique Emma et Elsa. Mais, le plus important à Storybrooke, c’est la rédemption de Belle. Après avoir nié connaître Anna, elle va chercher à racheter sa faute. Grâce au Ténébreux qu’elle « contrôle », Belle trouve la grotte où réside Ingrid. Curiosité, le précédent épisode nous a montré une porte coulissante or il semble qu’elle n’y soit plus. Par contre, le nouveau Miroir magique est là et il est bien plus redoutable que celui de la Reine. Dans un moment de réalisation superbe (le reste est correct), Mario Van Peebles oppose Belle à son reflet et il filme très bien le jeu tout aussi superbe d’Émilie de Ravin. Belle est douce et attentionné, le reflet est cynique et acide ; l’actrice s’assène à elle-même des « vérités » aussi dures que des coups de couteau. Belle avouera sa faute à Elsa. Émilie de Ravin donne pleine force à l’émotion et aux doutes qui broient le cœur de la pauvre fille. Robert Carlyle réalise lui aussi une grande composition. Jouant toujours double jeu, le maître magicien prend l’avantage sur Ingrid car il possède le chapeau magique. La piste de ce dernier est un vrai dédale d’épisode en épisode mais on reconnaît que les scénaristes ne se perdent pas dans leurs méandres. Entre Robert Carlyle, tenue noire somptueuse et élégante, et Elizabeth Mitchell, magnifique en robe décolletée blanche cristalline, c’est une passe d’armes qui se déroule dans la grotte. Lui s’adresse au miroir et c’est donc son reflet qui parle à Ingrid et le mets en garde. Si Rumpelstilskin est d’une grande dureté avec celle-ci, il est d’une grande tendresse et plein d’affection pour son épouse. Une épouse qui a compris ce qu’Ingrid allait faire et c’est un final bien glaçant que les scénaristes nous ont concocté. Anecdotes :
Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Billy Giehart Résumé : Autrefois en Arendelle, trois sœurs concluent un pacte. Aujourd’hui, à Storybrooke, Ingrid met Emma face à elle-même. Critique : Bel épisode où Elizabeth Mitchell tient la vedette et nous convainc très largement. Notons aussi que le titre français est bien meilleur que le titre original car il met l’accent sur les sœurs d’Arendelle mais, plus largement, sur la famille qui est, on le sait, un des thèmes phare de la série. Autrefois, en Arendelle, trois fillettes jouaient avec un cerf-volant. L’atmosphère est bucolique et la musique légère mais, un accident révèle chez une certaine Ingrid un pouvoir inconnu mêlant neige et glace. Terrorisée, la future reine est rassurée par ses sœurs et, déjà, par Helga. Elles décident d’un pacte : personne ne saura rien des pouvoirs d’Ingrid et elles jurent de l’aider. Le pacte est matérialisé par des rubans de couleur. Mais, Ingrid s’isole et refuse d’apparaître en public. Elle souhaite même quitter le pays car ses pouvoirs lui font vraiment peur. La troisième sœur, Gerda, a entendu parler d’un « puissant magicien ». Rumpelstilskin évidemment ! Il a une solution, et même deux, et l’une d’elle est une urne. Le prix est modique mais symboliquement lourd. Le magicien ne peut que le savoir et n’ignore sans doute pas qu’une catastrophe est dans l’air. En se souvenant du début de la saison, tout s’explique soudain et c’est une atmosphère de tragédie qui clôt l’arc d’Arendelle. Des trois sœurs il n’en reste plus qu’une qui décide d’oublier les autres pour oublier le passé. Solution de facilité. A Storybrooke, Ingrid est libre. Libre de se faire arrêter. Arrêter pour pouvoir parler librement à Emma. La franchise d’Ingrid déstabilise la Sauveuse. Leur conception de la famille n’est pas aussi la même et les mots d’Ingrid ne sont pas de ceux que l’on peut balayer d’un revers de la main. La réalisation est très posée quand la caméra se centre sur Elizabeth Mitchell qui montre une douceur, une compréhension alors qu’en face Jennifer Morrison est une boule de nerfs que la caméra suit dans ses incessants déplacements. La gestuelle des actrices suffit à nous faire comprendre qui mène le bal et dans quel sens coule le fleuve. Fine psychologue – elle a aussi eu beaucoup de temps pour réfléchir – Ingrid flagelle Emma par ses mots et la pousse à bout. Perdant le contrôle de ses nerfs, Emma perd le contrôle de ses pouvoirs. Excellente prestation de Jennifer Morrison qui montre son personnage décomposé, en miettes, en fuite. Blanche-Neige ne le comprendra que trop bien. Avec amertume et inquiétude, elle se demande ce qu’ils ont fait. Storybrooke compte aussi d’autre segments mineurs mais le principal est autour de Robin. Sean Maguire, qui progresse lentement sur le chemin de l’émotion, compose un Robin perdu entre son honneur et ses sentiments. C’est une discussion avec Will Scarlett qui change la donne. Michael Socha n’a pas grand-chose à faire et n’est que peu présent mais, une nouvelle fois, il assure. En deux répliques, l’acteur fait passer son personnage de clown à sage et c’est parfaitement crédible. Plus de sourire, plus de plaisanterie ; quand il faut être sérieux, il est sérieux. Robin fait son choix. Le voleur choisit la Reine. Anecdotes :
8. LA SŒUR PARFAITE - 1ERE PARTIE Scénario : David H. Goodman et Jérôme Schwarz Réalisation : Eagle Egilsson Résumé : A Storybrooke, Emma veut se débarrasser de ses pouvoirs. En Arendelle autrefois, Ingrid essaye de monter Elsa contre Anna. Critique : Être normal doit-il être la norme ? C’est la question qui sous-tend cette première partie. Ingrid affirme à Elsa que sa sœur Anna voulait la trahir, utiliser le chapeau magique pour la priver de ses pouvoirs et qu’elle a appelé Ingrid « monstre ». Langue de vipère ne gèle pas et c’est d’un ton navré qu’Ingrid raconte sa vérité. Elizabeth Mitchell est toujours excellente et sa prestation a un bon effet sur Georgina Haig. Autant à Storybrooke, l’actrice n’a pas grand-chose à jouer, autant en Arendelle, c’est sur elle que repose le drame. Elle s’en tire bien. Elle donne à Elsa vraiment une allure ébranlée devant la monstruosité exposée. Plus tard, devant Anna, elle donne libre cours à une colère très démonstrative mais suffisamment glacée pour rester crédible, car c’est un leurre ! Avec dextérité, Georgina Haig passe de la colère royale à l’amour sororale. A ses côtés, Elizabeth Lail est toujours aussi pimpante. Effondrée dans son cachot, Anna se décompose devant la charge de sa sœur avant de la serrer très fort dans ses bras. C’est ensemble que les deux sœurs veulent lutter contre leur tante démoniaque. Le passage par la galerie des portraits est aussi l’occasion de sourire avec la toujours volubile Anna avant qu’un peu de gravité n’imprègne la scène devant le portrait des parents. Ce sont vraiment de beaux moments. Être normal doit-il être la norme ? C’est ce vers quoi veut tendre Emma. Elle veut renoncer à ses pouvoirs. Jennifer Morrison est somptueuse dans son interprétation d’une Sauveuse qui ne sauve plus rien du tout et surtout pas elle-même. Totalement paniquée, incapable de voir clair, elle repousse Ingrid pour aller demander de l’aide à Rumpelstilskin ! On ne sait pas lequel est le plus dangereux quoi qu’on commence à en avoir une petite idée ! Au départ, Ingrid disait à l’Apprenti que son but était de trouver des sœurs parfaites. Elsa était la première. Un montage astucieux permettait de passer du visage d’Ingrid à celui d’Emma. De son côté, Robert Carlyle est plus Méphistophélès que jamais. Il accueille Jennifer Morrison avec une mine grave mais attentive. Puis il est ironique envers Elizabeth Mitchell dont le personnage se retrouve piégé ! Si Emma perd ses pouvoirs, Ingrid perd sa « sœur parfaite ». Avec dextérité, le réalisateur filme Ingrid de haut pour que l’on voie le cercle qui l’emprisonne puis il descend d’un mouvement fluide et tournant pour mieux souligner l’impuissance et la solitude de celle-ci. Pour la première fois, Elizabeth Mitchell peut montrer la peur qui tenaille Ingrid. Storybrooke est aussi le théâtre d’autres histoires. Entre Robin et Regina, c’est très chaud et les acteurs nous convainquent aisément de la passion qui pousse le prince des voleurs et la Reine l’un vers l’autre. Au point que Sa Majesté s’oublie vestimentairement et se voit rappeler à la bienséance par une Blanche-Neige un peu gênée ! S’ils n’ont pas beaucoup de scènes, les autres héros montrent cependant leur amour pour Emma. A cette aune, c’est Colin O’Donoghue qui est le meilleur. Toujours canaille et léger (quand il appelle le portable le « téléphone parlant » !), puis grave et inquiet quand Crochet comprend les intentions d’Emma. Et la quête de l’Auteur se poursuit en mode mineur. Mais, tout puissant magicien qu’il soit, Rumpelstilskin a ses limites et il a sous-estimé la volonté de sa prisonnière. A se demander si l’obsession d’Ingrid envers Emma n’est pas seulement un besoin pathologique de se créer une famille mais cache aussi un réel attachement. Anecdotes :
9. LA SŒUR PARFAITE - 2EME PARTIE Scénario : David H. Goodman et Jérôme Schwarz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : En Arendelle autrefois, à Storybrooke aujourd’hui, Ingrid cherche la sœur parfaite. Mais Rumpelstilskin a d’autres projets. Critique : Doit-on chercher à être normal à tout prix ou s’accepter tel que l’on est ? Voilà la question de cette seconde partie. Emma, plus déboussolée que jamais, va au rendez-vous que lui a fixé Rumpelstilskin pour être débarrassée de ses pouvoirs. Elle ignore que c’est un piège mortel que lui tend cyniquement le magicien noir. Le plus beau, c’est la totale sincérité avec laquelle il lui répond quand la Sauveuse doute de sa décision ! Tel Peter Pan voulant convaincre Henry de donner son cœur pour sauver la magie (saison 3), il dit à Emma « qu’elle ne fera plus de mal à personne » si elle franchit la porte et entre dans la pièce où il a tout préparé. Et c’est complètement exact ! Robert Carlyle est absolument brillant ! Il dégage une assurance, une force qui accroche le spectateur. Une séduction diabolique. Et il a beaucoup d’autres occasions de se montrer à son aise. Face à Crochet réduit à l’impuissance, il montre Rumpelstilskin d’une suave cruauté, d’un cynisme assuré, d’une haine assumée. Plus tard, quand l’acteur est face à Elizabeth Mitchell, il tremble de colère. Sa toute première apparition était éclairante sur la personnalité du magicien : en majesté, lumière tombant d’en haut. Plus que jamais, c’est une face luciférienne que montre Rumpelstilskin ; le Porteur de Lumière ! La noirceur entoure cet épisode ; elle le pénètre et s’insinue partout. Dans le cœur d’Anna, ensorcelée par Ingrid, et qui se montre cinglante envers Elsa. Il est saisissant de voir Elizabeth Lail qui a toujours joué l’enjouée être dure et méchante. L’actrice tient son personnage et elle est plus que convaincante. En face, Georgina Haig ne se rate pas non plus. Blessée par les propos durs d’Anna, Elsa refuse de céder à la colère malgré les conseils pressants d’Ingrid et elle se laisse enfermer dans l’urne, contrariant les projets de la Reine des glaces ! Mais le moment de bravoure, c’est lorsqu’Elsa arrive devant Emma et la convainc de ne pas renoncer à ses pouvoirs. Enfin, Elsa montre de la force et révèle comment elle a réussi à maîtriser ses pouvoirs. Comme elle le conseille à Emma, s’accepter comme elle est. Georgina Haig donne puissance et conviction au discours d’Elsa. Une aura douce et bienveillante. Jennifer Morrison est également impeccable. Emma était sur le point de se décomposer moralement mais sa nouvelle amie, sa sœur de cœur, la sauve d’elle-même. « Mon semblable ! Mon frère ! » disait Baudelaire. Cela marche aussi pour les sœurs ! C’est le discours que la Reine a asséné au couple Charmant, choquée que les parents d’Emma aient pu la laisser renoncer à ses pouvoirs. Belle inversion des rôles, c’est la Reine qui convainc Blanche-Neige de la bonne décision à prendre : accepter Emma avec ses pouvoirs. Une Reine qui tient un premier indice pour avoir sa fin heureuse grâce aux recherches obstinées d’un voleur amoureux. Lana Parrilla est magnifique quand l’émotion étreint Regina, face à l’amour de Robin. Blanche-Neige aussi croit à la possibilité d’une fin heureuse pour celle qui fut son ennemie mortelle. « Il n’y a pas de libre arbitre » disait la souveraine amère ; « Si vous persévérez vous aurez votre fin heureuse » répond la princesse. Aucun temps faible dans cet épisode. La réalisation passe d’un monde à l’autre, d’un moment à l’autre avec fluidité et à propos. S’accepter comme on est, c’est aussi accepter que l’on soit un monstre. Ingrid l’a fait autrefois en Arendelle. Rumpelstilskin n’a jamais cessé de le faire. Pourtant, c’est elle qui rayonne de bonheur en fin d’épisode. Libérée du sortilège qui l’enfermait dans une cage invisible (la caméra suit le chemin inverse qu’elle avait parcouru lorsque le sort en avait été jeté soit de bas en haut…ce qui permet de terminer par une vue plongeante sur le royal décolleté d’Ingrid ! Elizabeth Mitchell est une très belle femme), elle use de rubans magique et jette le « sort des mille éclats ». La noirceur n’encercle plus l’épisode : elle l’envahit tout entier. Anecdotes :
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Mario Van Peebles Résumé : Menacés par le « sort des mille éclats », les habitants de Storybrooke tentent de trouver une solution. Critique : Un épisode sympathique où l’émotion est très présente mais il y a trop peu de véritable action. Les personnages courent beaucoup, s’agitent en tous sens mais ne font pas grand-chose de concret en fin de compte. Storybrooke, ville maudite ! A nouveau, la ville se trouve menacée par un sort ; on notera cependant qu’il est vraiment gentil de la part d’Ingrid de laisser « jusqu’au coucher du soleil » pour que sa magie noire déferle sur la contrée. En parlant chronologie, l’épisode se situe trente ans après qu’Ingrid ait congelé Anna et Kristof en Arendelle. Puisqu’Emma a braisé la première malédiction 28 ans après que la Reine l’ait lancé et que deux ans se sont écoulés, on peut en déduire qu’Ingrid a congelé Arendelle la même année que sa royale collègue. Quel millésime ! Le segment « storybrookien » est le plus confus. Les fées essayent de trouver un « vaccin » contre le sort (on parle traditionnellement d’ « antidote ») mais Rumpelstilskin va ordonner à Crochet de se servir du chapeau magique contre elles (séquence extrêmement dynamique rendu plus intense parce que le spectateur ne voit que ce que voit la mère supérieure). Le magicien noir est vraiment fascinant par la facilité avec laquelle il assume sa mauvaiseté. Robert Carlyle excelle dans ce registre. A ses côtés, Colin O’Donoghue restitue avec force l’impuissance et la frustration du pirate. Mais l’important c’est que le collier d’Anna que détient Elsa pourrait servir à créer ce remède. Le scénario veut nous faire croire que l’alternative est entre retrouver Anna (grâce au sort de localisation, le GPS du monde magique) et sauver Storybrooke. Jane Espenson commet un contre-sens en faisant passer les Charmant dans le camp de ceux qui se disent qu’il vaut mieux sacrifier une vie pour en sauver plusieurs. On n’y croit pas une seconde, pas plus qu’au fait qu’Elsa puisse abandonner le dernier cadeau fait à sa sœur. On peut préférer le segment « arendellien » qui commence avec le dégel des fiancés Anna et Kristof. Lesquels doivent s’enfuir parce que Hans, le bellâtre, a pris le contrôle du pays. Anna a une idée – elle en a toujours !- mais, cette fois, mauvaise pioche, parce qu’elle les conduit tout droit dans les filets de Barbe-Noire. Lequel a été acheté par Hans et les a fait jeter dans un coffre puis à la mer. Le réalisateur passe habilement du fond numérique du port (qui sonne toujours aussi faux) au bateau qui est certes un décor mais plus tangible. Elizabeth Lail tire son épingle son jeu ; d’abord par l’énergie qu’elle déploie, puis par l’humour qu’elle parvient à distiller avec l’incessant babillage d’Anna – elle ne cesse de parler mais ne lasse jamais – et enfin par l’émotion lorsque trop d’épreuves finissent par saper et son espoir et son humour. La leçon des contes de fées n’est pas perdu de vue par Jane Espenson : il faut toujours garder espoir. Parce qu’Elsa a refusé de le perdre, (magnifique discours de Georgina Haig) parce que Kristof refuse d’épouser Anna dans un coffre qui prend l’eau et garde celui de s’en sortir vivants, un miracle va se produire. Pris dans un tourbillon, le coffre s’échoue…sur la plage de Storybrooke ! Après trente ans de séparation, mais sans qu’aucune d’elles n’aient vieilli, les deux sœurs sont enfin réunies. C’est une belle séquence d’émotion et le sourire attendri de Jennifer Morrison (qui sera encore plus émouvante quand Emma se séparera de Crochet) est touchant. Anna, Elsa immunisées contre le « sort des mille éclats », tout l’espoir de deux royaumes et d’une petite ville du Maine repose sur les épaules de la « troisième sœur », Emma, plus que jamais la Sauveuse. Anecdotes :
11. ULTIME SACRIFICE Scénario : Tze Chun et Scott Nimfero Réalisation : Gwyneth Horder-Payton Résumé : Le sort en est jeté. Dans un Storybrooke qui se déchire, Emma et Elsa cherchent une solution. Dans le passé, Emma arrive chez Ingrid. Critique : Magnifique épisode qui clôt en beauté la première partie de la saison. Il ne comporte véritablement qu’un seul segment mais les séquences dans le passé éclairent les actes du présent. Storybrooke est en proie au chaos mais cela se résume à quelques bagarres de rues. Plus intéressant, c’est la guerre de Charmant et de Blanche-Neige qui s’envoient les pires horreurs à la figure devant une Anna atterrée ! Superbe numéro des acteurs tant Josh Dallas que Ginnifer Goodwin. Elizabeth Lail apporte une touche décalée avec sa tentative désespérée de raviver les bons souvenirs entre les époux Charmant. On ne peut que sourire tellement c’est gentil, naïf mais sincère. Mais c’est la colère réveillée chez les habitants qui va offrir à Emma et Elsa une solution contre les rubans que leur a donnés Ingrid et qui les neutralise. Pour cela, elles libèrent la Reine ! Les habilleurs des trolls ont dû jubiler : enfin, ils allaient pouvoir saboter la tenue de Lana Parrilla ! Idem pour les coiffeurs ! Jennifer Morrison se montre à la hauteur d’une Emma qui défie la Reine en se montrant narquoise et provocatrice. Lana Parrilla lui rend la pareille et c’est une séquence dynamique, drôle aussi et brillante. Les effets spéciaux, dès lors qu’ils sont limités (une boule de feu qui détruit les rubans) sont excellents. Les deux amies peuvent dès lors affronter Ingrid. Une Ingrid que l’on ne peut parvenir à haïr et c’est la réussite de l’interprétation d’Elizabeth Mitchell que d’avoir donné à ce « méchant » une réelle profondeur et des motivations originales parfaitement crédibles. Là où un Rumpelstilskin est avide de toujours plus de pouvoirs, Ingrid ne cherche que l’amour entre sœurs ; une acceptation d’elle pleine et entière. De l’amour, elle en a à donner. Elle attend depuis trente ans. Avec habileté et non sans humour, la séquence d’ouverture nous la montre à Boston en 1982 toujours en tenue d’Arendelle ! Le passage dans la boutique de la voyante qu’Ingrid prend pour une puissante magicienne est bref mais hilarant. En 1999, Emma est accueillie dans un nouveau foyer ; celui d’Ingrid qui parvient à se faire aimer mais gâche tout et se retrouve à nouveau seule avant d’arriver à Storybrooke pour y attendre. Abby Ross peine à donner de l’épaisseur à la jeune Emma. Elle manque de force et on ne croit pas du tout qu’Emma soit sur le point de fuguer quand Ingrid lui propose du chocolat chaud. Par contre, le passage à la fête foraine est très tendre et l’émotion d’Ingrid est si bien rendue par Elizabeth Mitchell que nous pouvons le ressentir. Sa peine devant son échec est tout aussi durement ressentie. Emma et Elsa ne peuvent se résoudre à tuer Ingrid, seule solution pour conjurer le sort. Mais Anna surgit avec un manuscrit trouvé dans une bouteille venant de la mer. C’est la lettre écrite par Gerda (séquence d’ouverture du premier épisode) qui regrette tellement tout ce qu’elle a dit et fait tant envers Ingrid qu’envers Elsa. Joli passage entre les deux Elizabeth. La jeune lit son texte avec une application un peu empruntée (l’émotion), l’aînée est bouleversée traversée de sentiments contradictoires. Mais, quand les souvenirs lui reviendront, comprenant le mal qu’elle a fait par une mauvaise utilisation de ses pouvoirs, Ingrid choisit de se sacrifier. Elle va retrouver ses sœurs qui l’aimaient et s’en va en sachant qu’elle a l’affection des trois jeunes femmes devant elle. Une fête en larmes, écrirait Jean d’Ormesson. Impossible de conclure sans citer le passage délirant entre la Reine et Blanche-Neige qui s’affrontent à l’épée (un peu), avec les poings (pas mal) et en s’envoyant des méchancetés réjouissantes. C’est dynamique, plein de verve et d’énergie ; le tout devant un Charmant qui a le sourire comme un gamin voyant passer une parade ! Lorsque le sort est conjuré, lorsque Regina s’aperçoit, ahurie, de ce qu’elle porte, elle a ces mots que l’on ne peut que partager : « Qu’est-ce que c’est que cette tenue ? ». Le tout suivi d’un fou rire général ! Anecdotes :
12. LE POINT DE NON-RETOUR Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Rumpelstilskin est sur le point d’obtenir tout ce qu’il désire. Critique : Les épisodes de transition sont rarement des chefs-d’œuvre mais celui-ci est une belle exception. Il ne parle qu’à la marge d’Arendelle mais ouvre grandes les portes de l’avenir tout en se ménageant un fantastique présent. Faire de Robert Carlyle le pilier de l’épisode était déjà un gage de qualité. Le but de Rumpelstilskin est de se libérer de l’emprise de la dague. Pour cela, il a besoin d’une certaine conjoncture astrale. Il a aussi besoin qu’Anna quitte Storybrooke et il indique via Crochet le moyen de regagner Arendelle. Mais le Ténébreux est aussi un romantique qui veut offrir à sa femme un voyage de noces à New York. Manipulé comme un pantin, Crochet est donc à nouveau la « voix de son maître » tout en sachant qu’il va voir cesser sa longue vie. C’est une merveille de voir bouger le visage de Colin O’Donoghue. Charmeur pour éteindre les soupçons d’Emma qui le trouve bizarre, Crochet est fermé face au Ténébreux. Lorsque celui-ci s’apprête à écraser le cœur de son vieil ennemi, Rumpelstilskin est lui transfiguré par une joie satanique et le choix du réalisateur de faire un gros plan sur le visage de Robert Carlyle est excellent. Sauf que la belle mécanique s’enraye. Elle s’enraye à cause des deux femmes qu’il a manipulées. Anna qui, sur une séquence un peu téléphonée mais qu’Elizabeth Lail fait passer avec sa jovialité, a révélé qu’elle a connu Rumpelstilskin quand « M. Gold » prétendait ne rien savoir d’elle. Belle, grâce à la découverte d’un simple gantelet, a compris que l’amour du pouvoir primait sur tout chez son mari y compris sur elle. Elle s’est saisie de la dague qu’il avait déposé un instant. La caméra a brièvement suivi le mouvement, ce qui n’était pas nécessaire sauf à suggérer au spectateur que ce fait allait avoir une importance. Maîtresse du Ténébreux, en larmes et dévastée (Émilie de Ravin sait communiquer l’immense chagrin de son personnage) Belle le chasse de Storybrooke. Seul, boiteux, sans magie, Rumpelstilskin a tout perdu. Loin de sa grandeur passée, Robert Carlyle joue parfaitement l’effondrement pathétique d’un être tout entier tourné vers lui-même et qui, peu avant, se vantait auprès de la Reine, qu’il aurait sa fin heureuse. Qu’il aurait tout. Une Reine qui n’avait rien ayant dû laisser partir Robin. Mais une Reine à qui un petit prince rend espoir et qu’une Sauveuse a promis d’aider. Rumpelstilskin chassé, Anna et Elsa rentrée chez elles où la première va se marier (Elizabeth Lail est splendide en mariée ; on est moins emballé par sa sœur en Arlequin avec brushing), les héros vivraient heureux et longtemps. Mais, un épisode du passé du Ténébreux nous a appris qu’il savait parfois utiliser d’autres compétences quand il en avait besoin. C’est une alliance de « méchants » contre les « héros » qu’il propose. Anecdotes :
13. L'ALLIANCE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Jon Amiel Résumé : Rumpelstilskin renoue une alliance avec Ursula et Cruella d’Enfer. Critique : La deuxième partie de la saison commence mal. Beaucoup de parlotes et de péripéties sans beaucoup d’intérêts. Storybrooke panse ses plaies et sera dorénavant mieux gérée puisque Regina a retrouvé son bureau. Deux affaires scandent le segment « storybrookien ». Le premier est la libération des fées du chapeau magique. Grâce à l’aide d’un professeur en linguistique d’Oxford, Belle a trouvé une incantation et c’est Regina qui y procède. Il est visible que remercier l’ancienne « méchante » écorche le palais de la Fée bleue mais elle s’y résout. Après Marianne, c’est donc un autre de ses anciens ennemis qui la remercie ! Il y a des satisfactions tout de même ! L’autre « affaire » c’est un démon en forme de gargouille qui est libéré du chapeau et cherche le cœur « le plus attiré par les ténèbres ». Anecdotique ici, cette précision aura une répercussion capitale ultérieurement. Alors qu’avec l’aide d’Emma, Regina n’est pas parvenu à tuer cette créature, elle reçoit un coup de téléphone…d’Ursula ! Après l’habituel échange de politesses, celle-ci confie avoir déjà affronté le démon en compagnie de Cruella. En échange d’infos, elles demandent à entrer dans la ville. Contre l’avis des Charmant, la Reine et la Sauveuse s’accordent à octroyer une seconde chance. Emma aurait pourtant mieux fait d’écouter ses parents. Car les deux affreuses – Cruella est la seule à ne pas changer d’apparence entre les mondes ; il faut dire que Disney l’avait déjà copieusement « chargé » dans le dessin animé ! – ont fait alliance avec le Ténébreux ; le « professeur d’Oxford », c’était lui ! Robert Carlyle domine de son talent ses partenaires. Lorsque Rumpelstilskin est seul, aux limites de Storybrooke qu’il ne peut pas voir, le magicien déchu a les traits tirés et la peur, le désespoir le marquent. Il se rattrape bien après ! Les deux autres, surtout Victoria Smurfit en Cruella manquent d’ampleur. Le but de cette alliance : que les méchants aient leurs fins heureuses. Comment ? En retrouvant l’Auteur eux aussi. La compétition sera sans doute rude avec les héros. Le scénario donne la promesse de faits d’armes mais, à l’instar de Rumpelstilskin ici, il promet beaucoup mais ne donne pas grand-chose. Quant à cette « alliance », elle prête à sourire. Dans le passé, une première avait été nouée (c’est très biblique en fait, avec le Ténébreux dans le rôle de Dieu !) entre les trois mêmes plus Maléfique. Évidemment, c’était une manipulation du Ténébreux parce qu’il était évident qu’il aurait pu (presque) tout faire lui-même. On ose même dire qu’il aurait pu tout faire. Du coup, cette association de malfaiteurs parât être survendue par le scénario. Il semblerait qu’on veuille à tout prix nous rendre cette réunion comme crédible et menaçante pour les héros. Ce trait forcé ne convainc pas. Les pouvoirs d’Ursula et de Cruella sont dérisoires. Rumpelstilskin a déjà une canne ; il n’a pas besoin de béquilles ! Anecdotes :
14. SECRET MALÉFIQUE Scénario : Andrew Chambliss et Kalinda Vazquez Réalisation : Adam Horowitz Résumé : A Storybrooke, les Charmant pensent savoir ce que veulent Ursula et Cruella. Ils s’étaient déjà rencontrés dans le passé. Critique : Le noir est une couleur délicieuse. Il va avec tout et tout le monde en a. Y compris des héros aussi irréprochables que le couple Charmant. C’est parce qu’ils cachent un lourd secret – révélé à la toute fin de l’épisode – qu’ils ne voulaient pas du retour de Cruella et d’Ursula. Un secret qui leur ôte le sommeil et les conduits à mentir de plus en plus à Emma. A Storybrooke, c’est d’abord par une attitude clairement hostile que le shérif Charmant accueille les deux sorcières accusées de vol (concernant Cruella, c’est même une profession !) mais, un détail plus tard, il change brusquement de conduite désarçonnant Emma. Sur cet épisode, Josh Dallas a des choses à défendre et il les défend bien. Visage fermé de méfiance, mine faussement enjouée (la farce de la « randonnée », il faut avoir de l’estomac pour balancer cette énormité à sa propre fille !) mais, par-dessus tout, l’acteur exprime le malaise de son personnage. Le preux chevalier, le héros vit mal un secret épouvantable. Ginnifer Goodwin n’est pas en reste. L’actrice retrouve des couleurs, du temps de jeu et des choses à dire. Elle compose une Blanche-Neige qui, autrefois solaire, semble rongée de l’intérieur. Le passage final sera son morceau de bravoure dans cet épisode. C’est un procédé classique d’énoncer quelque chose d’immense mais il faut pouvoir assumer par derrière et, reconnaissons-le, le duo de scénariste ne s’est pas raté. Le secret des Charmant est effectivement effrayant. Un secret qui les lie aux deux méchantes mais aussi, et plus encore, à la troisième, Maléfique. C’est le segment du passé qui est le plus fort car il nous explique les origines de ce secret. Revenant de lune de miel, les Charmant découvrent un château où tout le monde dort ! Mais, à leur grande surprise, ce n’est pas la Reine qui est derrière ce sort mais Maléfique toujours affublée des autres affreuses. On aura noté que, depuis l’épisode précédent, Maléfique porte la tenue qui lui a été attribuée dans le long-métrage d’animation, La Belle au bois dormant (1959) et non la triste défroque de l’épisode 1-2. Kristin Bauer reprend son rôle avec une autorité qu’on ne soupçonnait pas et donne une allure, une force et une crédibilité à son personnage. Par comparaison, Victoria Smurfit (Cruella) et Merrin Dungey (Ursula) sont très nettement des accessoires. Leurs personnages sont des suiveuses soit de Rumpelstilskin soit de Maléfique mais elles sont incapables d’agir seules. Est-ce pour cela qu’elles manquent d’intérêt ? On commence aussi à percevoir le gros point faible de cette partie de saison : le trop grand nombre de personnages. Pour être fort, le méchant doit être unique. Ici, cette figure essentielle est éclatée en quatre. A l’usage, une hiérarchie s’établit et elle est cruelle pour les échelons du bas. Dans le passé donc, le trio est venu proposer une alliance aux héros contre la Reine (on comprendra pourquoi Maléfique fait cela plus tard ; les motivations des deux autres semblent purement opportunistes). Un arbre magique pourrait donner le moyen de contrer la diabolique souveraine mais l’arbre refuse de répondre ! L’explication que trouve Maléfique est stupéfiante et tout aussi glaçante ! Elle donne la clé du comportement des Charmant et de leur culpabilité. Culpabilité qui en a fait des pantins et permet la résurrection de Maléfique à Storybrooke !! Culpabilité qui les empêche désormais de tout révéler à Emma. Culpabilité qui pousse Blanche-Neige à demander l’aide de Regina dans une confession à la fois pleine de tristesse et de dignité. Anecdotes :
15. LE RETOUR DU DRAGON Scénario : David H. Goodman et Jérôme Schwarz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : A Storybrooke, Maléfique vient chercher Regina. Dans le passé, c’est Regina qui était allée chercher Maléfique Critique : Centré sur Kristin Bauer et Lana Parrilla, cet épisode est une pépite noire qui en dit long sur les personnages et fait peser une lourde menace sur les héros. Suivant le plan défini à l’épisode précédent, Regina est en mode sous-marin avec le trio des magiciennes désespérées, ce qui donne un mélange de scènes amusantes et graves. Maléfique a troqué son costume d’antan pour une tenue très classe qu’on croirait sorti de l’époque de la Prohibition, chapeau de feutre en prime. Mais elle le porte avec une élégance certaine ; ce que ne peuvent pas faire les deux autres qui feront tapisserie pour le reste de l’épisode. Leur meilleur rôle. Le segment « storybrookien » est intéressant, moins par les actions des sorcières que par la tromperie de Rumpelstilskin qui parvient, en se faisant passer pour Crochet (à rajouter à leurs contentieux déjà nombreux !) à récupérer la dague…et à en savoir plus sur le nouvel amoureux de son ex-épouse ! Colin O’Donoghue joue très finement pour que l’on croit que c’est bien le pirate qui parle mais il parsème son jeu de nuances et son visage à certains mouvements qui sont autant d’indices qui se remarquent mieux une seconde fois. A noter un moment étrange : lorsque Belle s’en va, Crochet a un sourire clairement sardonique mais lorsque Rumpelstilskin reprend son apparence, il a le visage fermé. Désormais, il se sent assez fort pour se montrer devant Regina qui a dû enlever Pinocchio en compagnie de Maléfique. Comme le répète celle-ci, les deux femmes sont liées. Liées par un passé commun. Avant que la Reine ne vole le « sort noir », Regina était venue demander à Maléfique d’être son professeur en magie noire, insatisfaite du temps que prenaient les leçons de Rumpelstilskin. Mais elle tombe de haut, en découvrant une véritable loque, défraîchie, décoiffée ou plutôt pas coiffée du tout ! La raison de cette déchéance ? L’ancien dragon a sombré dans la drogue !! Anéantie par sa défaite face au roi Stephan et à la reine Rose (ce qui fait davantage écho au film de 2014 qu’au long-métrage d’animation, sans parler du conte), elle s’est enfoncée dans son amertume et préfère oublier que se venger. Le fait que la princesse Aurore se marie bientôt fournit un levier à Regina pour relever la sorcière tombée à terre. La démonstration inutile d’orgueil de Stefan venu sans doute éliminer définitivement son ancien ennemi pour assurer à sa fille un avenir tranquille, fait le reste. Humiliée de voir la jeune Regina, inexpérimentée, vouloir se battre, Maléfique recouvre sa force et redevient un puissant dragon. Elle a même gagnée en subtilité puisqu’elle ne tuera pas Stephan ni Aurore ; elle a mieux pour se venger : le sommeil. Prestation sans faute des comédiennes. Lana Parrilla parvient à rendre crédible l’amateurisme de Regina (moins sa jeunesse !) mais aussi la puissante volonté qui l’anime, celle de se venger mais aussi d’apprendre et elle apprendra beaucoup de son expérience. Kristin Bauer est parfaite en débris qui préfère se piquer régulièrement pour ne pas laisser son amertume remonter mais qui a suffisamment conscience de sa déchéance pour réagir d’abord avec brusquerie puis à se laisser convaincre de remonter la pente en n’oubliant pas qui elle est. On comprend la gratitude de Maléfique qui, même après ce qui s’est passé, garde une affection visible pour sa sauveuse à Storybrooke. Ce lien qu’ont noué leurs personnages, les deux actrices le rendent concret et palpable. Quelque part, la Reine est la seconde mère du dragon ! Avec la famille, l’identité est le second thème de Once upon a time. Anecdotes :
16. LA VOIX DE LA LIBERTÉ Scénario : Dana Horgan et Andrew Chambliss Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Crochet prétend qu’il peut offrir à Ursula ce qu’elle désire. Il le peut puisqu’il est la cause de ses malheurs. Critique : Un épisode sans beaucoup d’intérêt et qui sert uniquement à remplir le contingent demandé par le diffuseur. Faux épisode catalogue, il se centre sur Ursula mais le souci c’est, qu’outre le fait que ce personnage est totalement falot et que son sort ne nous importe guère, les passages les plus forts ne sont pas à mettre au crédit de Merrin Dungey mais de Tiffany Boone, qui l’incarne jeune. Ajoutons de nombreux remplissages et la coupe est pleine. Le melon unique est évité parce que, le personnage principal, du fait de ce parti pris contestable d’écriture, c’est Crochet et Colin O’Donoghue n’a jamais failli, lui. Classiquement, l’épisode se scinde en deux segments. Dans le passé, Ursula, fille de Poséidon, refuse de laisser s’échouer le navire du capitaine Crochet. Elle est une sirène. Premier souci : les sirènes n’ont jamais été les filles de Poséidon. Second souci, plus grave : le costume porté par Ernie Hudson. L’acteur a du talent et il essaye de compenser le fardeau du costume échappé d’un péplum et qui ressemble bien plus à une tenue de général romain qu’à celle d’un Dieu grec. En outre, le trident est un accessoire bien dérisoire et, surtout, bien trop léger pour être crédible. La jeune fille s’enfuit et elle retrouve par hasard Crochet qui lui propose de l’emmener où elle veut parce que son chant l’a apaisé un instant. C’est tout le charme de Colin O’Donoghue : l’acteur sait donner de l’ambigüité à son personnage mais aussi une gravité contrebalancée par un sourire enjôleur et tristement joyeux. Quant à Tiffany Boone, elle se débrouille honorablement. Poséidon mettra un marché dans les mains du pirate après un enlèvement d’un ridicule achevé. Un Dieu enlevant un mortel pour l’amener devant lui ! Le marché est simple : la voix de sa fille contre le moyen de vaincre le Ténébreux. A Storybrooke, notre bande de Pieds Nickelés veut obtenir des informations d’August qui a repris taille adulte. Rumpelstilskin finira par avoir recours à la magie pour contraindre ce dernier à révéler ce qu’il sait de l’Auteur. Remercions Robert Carlyle et Eion Bailey de nous intéresser parce qu’il aura fallu beaucoup de temps pour, au final, n’obtenir que peu de choses. C’est que l’essentiel est ailleurs ! Crochet a contacté Ursula et lui affirme qu’il peut lui donner sa fin heureuse. Merrin Dungey a enfin quelque chose à défendre et l’actrice nous fait regretter que les scénaristes l’aient cantonné aux utilités depuis sa survenue. Elle donne réellement corps à la peine et à la colère d’Ursula face au pirate. Quant à l’impeccable Colin O’Donoghue, l’acteur joue comme si Crochet était face à un fauve qu’il fallait constamment surveiller tout en lui parlant. Dommage qu’il faille des péripéties oiseuses (mais qui permettent de profiter l’espace d’une scène de la plastique de Joanna Garcia). Alors que, d’habitude, les deux segments d’un épisode se complètent et se répondent ; ici, l’impression est celui d’un remplissage parce qu’aucun des deux n’est suffisamment fort. On a donc deux histoires courtes plutôt qu’une histoire à deux volets. Crochet pouvait promettre rendre sa fin heureuse à Ursula puisque, dans le passé, il avait été la cause de la déchéance de la sirène qui, par dépit, s’était mué en monstre. Mais ce n’est pas lui qui pourra le faire. On reste tout de même consterné par la manière dont le duo de scénaristes s’y prend. Grotesque est le mot juste. Le final est toutefois de meilleures qualités puisqu’il ouvre de fait le chapitre final de cette saison et qu’il sera noir. Anecdotes :
17. LA LICORNE Scénario : Kalinda Vazquez et Jane Espenson Réalisation : Ron Underwood Résumé : Dans le passé, Blanche-Neige et Charmant veulent préserver leur enfant du Mal. A Storybrooke, la lutte s’intensifie autour d’une page du livre de conte. Critique : Avec deux des meilleures plumes de la série, on ne pouvait avoir qu’un maître épisode et c’est bien ce que les auteurs nous offrent. Dépourvu d’humour, il est d’une noirceur glacée, d’autant plus pénétrante qu’elle se niche sous les oripeaux du Bien et se drape de « bonnes intentions ». Celles dont on pave l’Enfer justement. L’ouverture est dynamique, avec une musique enlevée ; dans le passé, le couple Charmant cherche une licorne : toucher sa corne permet de voir l’avenir. Sauf que si Charmant voit une petite fille radieuse, la mère voit-elle une jeune fille pleine de noirceur ! Un camelot qu’ils ont aidé leur indique la chaumière d’un vieil homme qui pourrait les aider aussi. Il s’agit de l’Apprenti. Si le libre-arbitre explique que les deux avenirs soient également possibles, la magie pourrait permettre d’extirper les Ténèbres. Pour cela, il faut un réceptacle. Il est stupéfiant de voir le couple le plus héroïque de l’histoire s’engager dans une voie n’ayant rien d’honorable. Le réceptacle, ce sera l’œuf pondu par Maléfique ! Pourquoi celle-ci prend-elle l’apparence d’un dragon pour devenir mère au lieu de le faire sous sa forme humaine ? Mystère mais, si l’on parvient à faire abstraction du hideux décor censé être la grotte où elle a fait son nid, c’est un moment dramatique qui se joue et les acteurs parviennent à lui donner assez de tension. Mention spéciale à Kristin Bauer qui montre avec sobriété le désespoir d’une mère que l’on prive de son enfant et, par contraste, elle fait ressortir la cruauté du geste des « Charmant ». Lesquels en ont bien conscience mais espèrent encore pouvoir exaucer leur souhait sans blesser davantage la dragonne. Hélas ! C’était bien prétentieux de leur part ! La magie a un prix et il est proportionnel à la hauteur de l’acte. Le sort réussit mais l’œuf du dragon est expédié dans un autre monde ! La culpabilité va assommer un temps ce couple charmant avant, justement qu’ils se disent qu’il leur appartient, pour espérer trouver lune rédemption, de se montrer véritablement héroïques. Rude tâche dont ils se montrent longtemps incapables à Storybrooke. Enfermés dans leurs secrets, ils mentent à Emma, à Henry et sont bien prêts d’aller trop loin. Le remord fera finalement reculer Blanche-Neige mais des aveux suffiront-ils ? Quand on connaît le plan de Rumpelstilskin, rappelé par Crochet en début d’épisode justement, on ne peut s’empêcher de se dire que les prétendus « héros » jouent très bien le jeu du Magicien. Un jeu qui tourne autour de la page du livre de conte. Beaucoup de mouvements pour pas grand-chose mais le réalisateur ne donne jamais la sensation de tourner des scènes gratuitement. Lana Parrilla se montre à son avantage et Jared S. Gilmore se débrouille plutôt bien. Il donne de la malice à Henry, le montre courageux et intelligent. Robert Carlyle est égal à lui-même, Victoria Smurfit ne sert à rien mais Kristin Bauer est remarquable à nouveau. Avec un jeu mesuré, sans pathos, elle montre qu’à travers les univers et le temps, Maléfique n’a jamais oublié son enfant et exige d’en savoir quelque chose auprès de Rumpelstilskin. Le noir enchanteur a-t-il un cœur ? En tout cas, il accède à sa requête et nous assène une révélation stupéfiante ! Cet épisode relance l’histoire : Maléfique et son enfant tiendront un rôle important dans ce qui va suivre. Un final qui comprendra l’Auteur dont on découvre qu’il s’agit d’une fonction et non d’une personne et pourquoi le dernier en date avait été enfermé dans le livre par l’Apprenti. Il n’avait pas été à la hauteur de sa tâche et, au vu de sa réaction, on comprend immédiatement que ce n’est pas un homme de confiance. Or, il a le pouvoir d’écrire des histoires donc de déterminer l’avenir ! Ce pouvoir considérable, que va-t-il en faire ? Et au profil de qui ? Le final de cette seconde partie s’annonce prometteur ! Anecdotes :
18. UN CŒUR EN OR Scénario : Tze Chun et Scott Nimerfro Réalisation : Billy Giehart Résumé : Autrefois, Robin de Locksley passe un accord avec Rumpelstilskin. A New York, Robin essaye de s’habituer à sa nouvelle vie. Critique : Un épisode plutôt quelconque. La vie et les basses œuvres de Robin des Bois ne nous intéresseraient pas du tout si le « prince des voleurs » ne croisait la route de deux puissants magiciens et si, finalement, il apparaissait comme un pion important sur l’échiquier. Dommage que ces bonnes idées ne se perdent cependant dans des moments plutôt ennuyeux. Chose rare dans les séries : passées les premières minutes, la quasi-totalité du casting disparaît ! Lana Parrilla aura deux scènes seulement mais deux avec Robert Carlyle donc des moments importants. Rumpelstilskin demande à Regina de passer un coup de fil à Robin à New York. La réponse à ce coup de fil arrivera en toute fin et provoquera un sacré coup de froid. Entre les deux, Robin doit voler. Les deux segments sont identiques : Robin veut changer de vie mais un événement (la menace de saisie du shérif dans l’une, la crise cardiaque de Rumpelstilskin à New York dans l’autre) le contraint à faire ce qu’il sait faire de mieux. Sean Maguire n’est pas le meilleur acteur qui soit mais il se débrouille et l’acteur dégage assez de sympathie pour nous embarquer dans ces aventures. Lesquelles sont schématiques, faute de temps mais, du coup, assez dynamiques. Au moins, c’est déjà ça. Dans les deux cas, il faut voler la même potion. La première fois, elle se trouve à Oz. La seconde, dans une boutique à New York. La première fois permet la rencontre du voleur avec la « méchante sorcière de l’ouest » (et avec Will Scarlett, histoire de donner un peu de temps de jeu à Michael Socha. Acteur sympathique certes, personnage sympathique certes, mais des scènes bavardes). C’est un plaisir, certes bref mais intense, de retrouver Zéléna. La seconde fois permet les retrouvailles de Rumpelstilskin avec…Zéléna ! On imagine la surprise du magicien de voir celle qu’il a poignardée se trouver bien vivante devant lui, alors qu’il se trouve dans un lit d’hôpital en très mauvais point. En une scène, Rebecca Mader nous rappelle combien elle est douée et, à elle seule, gagne le second melon. Le regard étincelant (Mon Dieu ! ses yeux !), l’actrice donne corps au triomphe de Zéléna. Elle raconte à son ancien maître comment elle l’a possédé. C’est un mélange de joie enfantine et de cruauté. Elle sourit et savoure chacune de ses paroles avec un ton enjôleur et des manières câlines. Il faut la voir caresser la chevelure grise de Rumpelstilskin pour comprendre combien il est diminué pour se laisser humilier de la sorte ! Le regard de Robert Carlyle trahit toute l’impuissance mais aussi la peur de son personnage. Pour la seconde fois, et encore à New York, l’immortel frôle la fin de vie. Que veut Zéléna ? Mais ce que veulent tout ceux qui croisent Rumpelstilskin : passé un accord ! Sauf que cette fois, il n’a pas le choix. Le choix, Robin l’a eu et il a fait les siens, choisir Marianne notamment, avec le sens de l’honneur. C’est très louable, vraiment noble mais, malheureusement pour lui, si les voleurs peuvent avoir de l’honneur, les magiciens, eux, n’en ont pas. Anecdotes :
19. LA VEUVE NOIRE Scénario : David H. Goodman et Jérôme Schwartz Réalisation : Romeo Tirone Résumé : Dans le passé, l’Auteur rencontre Cruella. A Storybrooke, celle-ci veut que ce dernier meure. Critique : Si l’épisode est bien réalisé et contient de bonnes idées, il souffre de mettre au premier plan le personnage le plus inutile de la saison, Cruella. Victoria Smurfit a, cette fois, quelque chose à défendre mais, outre que le personnage n’a jamais présenté la moindre utilité et que, donc, on s’en soucie fort peu, l’actrice ne dégage pas grand-chose et varie trop peu son expressivité. Commençons par dire que des parents qui appellent leur fille « Cruella » méritent un peu ce qui leur arrive ! Faute de nos auteurs du jour que de n’avoir pas su inventer une histoire qui aurait donné une explication plausible à ce nom atroce quoiqu’amplement mérité. Romeo Tirone nous intéresse d’emblée, par contre, par cette ouverture au ralenti d’une fillette poursuivie par un dalmatien suivie par ces retrouvailles très dures entre la mère et la fille. La première porte une tenue qui l’apparente à la marâtre de Vipère au poing. Habilement, elle nous sera présentée comme une mère indigne séquestrant son enfant. Jusqu’au jour où un « journaliste » nommé Isaac vient frapper à leur porte. Isaac, le spectateur le sait, c’est le nom de l’Auteur, et il fait évader la blonde Cruella pour l’emmener dans un club où ils parlent, boivent et dansent. L’ambiance est très Gatsby le Magnifique. Pour le coup, le décor est réussi. Patrick Fischler se glisse dans la peau de l’Auteur avec une aisance crapuleuse passant du sourire enjôleur à la veulerie ; quelque part, il ressemble à Rumpelstilskin : sans leurs pouvoirs, ils ne sont rien. Le sien tient dans une plume et une encre magique et, pour complaire à la demoiselle qui boit ses paroles et le regarde comme Dieu le Père, il lui confère le pouvoir de commander aux animaux (ce qui s’est avéré bien pratique en début d’épisode). Et là, qu’apprends-t-on ? Ce n’est pas la mère la méchante, c’est Cruella. Si le réalisateur a su tenir le rythme, le problème c’est que l’histoire n’a aucun suspense. Qui a cru que Cruella était une gentille fille ? Reconnaissons tout de même que l’explication de sa « cruauté » est crédible. En fait, tout l’intérêt de l’épisode tient en deux lignes écrites par l’Auteur et elles concernent, évidemment, Emma. Tout le reste est du remplissage. Le segment « storybrookien » est à mourir d’ennui. Emma boude envers ses parents (excellente composition de Jennifer Morrison), ce que lui reprochent Crochet et Regina. C’est vrai que cette fâcherie, certes fondée à la base, fait passer la Sauveuse pour une gamine. A la longue, c’est lassant et cela n’a d’intérêt que pour nous préparer à un final qu’on nous annonce à très gros sabots. L’idée était bonne mais la magie n’opère plus car les ficelles narratives commencent à se voir. L’épisode ne prend une réelle densité que dans l’enchaînement entre la révélation de l’Auteur sur Cruella, la recherche d’Henry kidnappé par celle-ci et qui lui échappe bien trop facilement et l’affrontement entre la Sauveuse et la Pécheresse – deux blondes, soulignons ce fait rare – qui tourne au crime. Le réalisateur conclue l’épisode avec brio avec ce gros plan très inquiétant sur Emma. Ursula et Cruella sorties du décor, on peut espérer retrouver des épisodes de qualité. Anecdotes :
Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Dans le passé, Lily retrouve Emma. Dans le présent, Emma retrouve Lily. Critique : Dans quelle mesure sommes-nous maîtres de nous-mêmes ? A nouveau, la série questionne la notion de liberté, de libre-arbitre et de destin et la réponse est bien douloureuse. Maléfique demande à Emma de retrouver sa fille, Lilith, qu’Emma a connu sous le surnom de « Lily » ! On comprend l’ébranlement d’Emma : la seule amie qu’elle ait eu dans le passé était déjà liée à elle suite à la terrible erreur de Charmant et de Blanche-Neige (qui prennent encore cher dans cet épisode). A ses côtés, Regina s’efforce de la réconforter. Après tout, elle-même a adopté le fils de la Sauveuse ! Les deux actrices livrent un numéro sans faille et elles seront impeccables tout du long. Le plan de Rumpelstilskin est de noircir le cœur d’Emma or nous voyons celle-ci se montrer plus dure, moins patiente et le regard inquiet de la Reine est aussi celui du spectateur. La machine infernale semble bien partie pour exploser. Il s’en faudra d’un rien pour qu’elle le fasse. Ironiquement, c’est Regina qui sauve Emma. Les temps ont bien changé ! Une part substantielle de l’épisode tient dans la recherche de Lily. Le Destin semble s’en mêler et, curieusement, c’est Emma qui semble vouloir y croire quand la souveraine n’y voit que coïncidence. C’est un peu forcer le trait que de montrer Regina en sceptique mais ne perdons pas de vue qu’elle vient d’un monde où la magie créait des signes et que le « monde réel » lui est plus indéchiffrable. Ancienne recouvreuse de caution, Emma a appris à « lire » ce monde et à faire confiance à son instinct. C’est ça, et un peu le hasard (ou la nécessité, éternel débat philosophique) qui permet les retrouvailles des deux femmes. Des retrouvailles violentes. Violente comme l’a été la séparation autrefois. Lily avait retrouvé Emma dans sa nouvelle famille où tout semble bien se passer (bien que ce soit un peu flippant) et, invitée à rester dîner, elle ment, elle ne cesse de mentir et cela agace et, en fait, terrifie Emma. L’aide qu’elle acceptera d’apporter à Lily conduira Emma à rompre avec cette nouvelle famille. Une phrase malheureuse a décidé de la rupture, une seule phrase mais qui fait terriblement mal. Abby Ross est parfois empruntée mais, sur cette scène, elle restitue la violence du choc éprouvé par Emma. Un de ces chocs qui ruineront pour longtemps sa capacité à faire confiance, qui la détermineront beaucoup et profondément. Rien d’étonnant à ce qu’ensuite Emma rejette avec brutalité celle qui fut son amie. Nicole Munoz a sans doute plus de talent qu’Abby Ross car elle donne véritablement à voir le désarroi d’une jeune fille – une adolescente, ce qui compte aussi et on peut faire une lecture psychologique de la scène : combien d’ados ont la sensation d’être « maudits » ? Incompris ? - qui a le sentiment que sa vie ne lui appartient pas et qu’elle est « destinée » à mal tourner. Le spectateur connaît la vérité et adhère au discours de Lily tout en ne pouvant que comprendre l’incrédulité et la méfiance d’Emma. Il faut croire cependant que c’est l’ironie qui préside aux destinées. Dans le monde réel, Lily, à la différence d’Emma autrefois, savait tout de Storybrooke et de la Sauveuse et elle avait l’intention de tout détruire. Emma ne lui en donnera pas l’occasion mais, cette fois, elle ne l’abandonne pas. Un peu monolithique au départ, Agnès Bruckner gagne en épaisseur quand, au terme d’une belle poursuite en voiture comme la série ne nous en a jamais offerte - belle réalisation dynamique, tendue et soulignée par une musique alerte - d’une langue de vipère (rien d’anormal quand on est la fille d’un dragon !), Lily se montre acerbe, acide et cruelle envers Emma. Ironie toujours quand le brelan de dames retrouvent Robin à New York et que Regina lui révèle la vérité sur la fausse Marianne. L’ironie est une seconde nature chez Zéléna mais ce qu’avoue Robin est un sacré coup du sort ! Anecdotes :
21. DES HÉROS ET DES MÉCHANTS Scénario : Jane Espenson Réalisation : Ron Underwood Résumé : Dans le passé, Cora cherche à faire le bonheur de sa fille. A Storybrooke, Lilith veut se venger des Charmant Critique : Un épisode aux multiples arcs narratifs intéressants et fort bien réalisés mais qui se disperse trop pour être pleinement convainquant. On retrouve la structure classique : un segment dans le passé et un autre à Storybrooke (après un bref mais intéressant passage par New York). Dans le premier, Cora, revenue du Pays des Merveilles – grâce à un lapin blanc ! – prétend vouloir faire le bonheur de sa fille et avoir appris de ses erreurs. Si le spectateur a un doute sur la pureté des intentions de Cora, Lana Parrilla montre avec facilité que ce n’est rien à côté de ceux de Regina ! Il faut voir le regard noir profond que la fille jette à la mère ! Mais, passant outre, Cora affirme un soir qu’elle a retrouvé « l’âme sœur » de Regina (dont elle a eu la description par la fée Clochette – la série s’est toujours ingéniée, souvent avec bonheur, à créer ces liens étonnants entre personnages de contes variés) mais, nous, nous savons que c’est un leurre. Leurre dont Regina n’est pas dupe longtemps. Sa colère aura des répercussions phénoménales, à commencer sur elle-même ! Lana Parrilla touche au sublime par la diversité des émotions qu’elle sait donner à son personnage. Son duo avec Barbara Hershey provoque des étincelles. Le plus intéressant se passe pourtant à Storybrooke. D’abord, il y a le cas Lilith qui n’a pas digéré ce que les Charmant lui ont fait mais ne comprend pas la modération de Maléfique qui ne songe qu’à un avenir à deux. Si Kristin Bauer est resplendissante et très convaincante, Agnès Bruckner est plus limitée. L’actrice n’a pas beaucoup d’expressions en magasin et elle ne parvient pas à créer une connexion avec sa partenaire. Elle va cependant s’améliorer un peu grâce à un duo avec Lana Parrilla car la Reine a besoin de noirceur. De la noirceur pour une encre, rien de plus logique ! Elle veut renverser le plan de Rumpelstilskin à son profil et laisser mourir le magicien, faisant fi de la menace comme quoi si Rumpelstilskin meurt, le Ténébreux sera seul aux commandes. Manière de dire qu’on est maître de notre part de Mal ? En tout cas, la confrontation entre le bébé dragon et la souveraine provoque une crise d’angoisse et Lilith se métamorphose en dragon incontrôlable ! Remercions Kristin Bauer qui donne une pleine crédibilité à la scène de retrouvailles avec une Lilith désorientée. Jouer avec de bons acteurs fait progresser et même si Agnès Bruckner ne décrochera pas un Oscar, elle parvient à donner un peu de douceur aux retrouvailles enfin apaisées. Retrouvailles apaisées comme le sont celles d’Emma et de ses parents (grâce à l’intermédiaire de Crochet, dire que Charmant n’en voulait pas pour gendre !). C’est un des passages les plus émouvants. Ensuite, il y a l’Auteur. Lequel ne sait pas tenir sa langue dans la manière où il dit tranquillement à la Reine qu’elle est son personnage préféré. Sauf que les raisons qu’il invoque l’aurait conduit au bûcher dans un passé pas si lointain ! Patrick Fischler excelle à rendre les petitesses et la sensation de pouvoir qui grisent son personnage. Dans un jeu d’échecs, il serait le Fou : la seule pièce qui se déplace en biais et bouscule le jeu. Le plan de Regina était une merveille de cruauté dont elle s’est repaît face à Zéléna. D’abord ironique, la sorcière de l’Ouest perd son sourire mais pas sa langue et la colère, ou plutôt le dépit, et le chagrin lui font sortir une vérité cinglante dont on mesure l’importance par l’ellipse que le réalisateur impose au récit ! Il le coupe un bref instant avant d’en tirer les conséquences. La scène s’était arrêtée sur un gros plan de Lana Parrilla. Il reprend au même endroit mais, cette fois, Regina renonce à ce que la Reine n’aurait pas hésité à faire. Sauf que cela ne convient pas à la petite crapule à la plume empoisonnée ! Anecdotes :
22. OPÉRATION MANGOUSTE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Romeo Tirone Résumé : L’Auteur écrit une histoire où les méchants ont les fins heureuses. Henry cherche à rompre le sort. Critique : Le final de la saison est amorcé brillamment avec cet opus qui a le tort de commencer laborieusement et perd un précieux quart d’heure. Il eut été plus pertinent de condenser. On a tout de même appris la motivation d’Isaac : il est rongé par l’insatisfaction. Dès qu’il écrit le mot « fin », Storybrooke se vide de ses habitants, à l’exception d’Henry ! Jared S. Gilmore est épatant dans cet épisode où le grand « méchant » est plus que jamais Patrick Fischler plus savoureux d’épisodes en épisodes ! Il faut entendre l’échange lorsque le jeune garçon retrouve celui qui l’a privé de sa famille (lui est resté car il n’est pas né dans un monde magique) : c’est un discours de filou, d’un cynisme crapuleux ! Isaac manque de classe mais il le sait et il s’en moque ! C’est le tour de force de Patrick Fischler : faire d’un antihéros (plus que d’un « vilain ») un héros, au sens de « personnage principal ». Grâce à sa plume, il s’est donné le beau rôle dont il rêvait sans en être capable. La petite frappe qui devient le caïd. Mais Henry contrecarre ses plans et il les propulse tout deux dans le livre écrit par Isaac, Heroes and Vilains ! Cet univers parallèle est un festival ! C’est un monde miroir où la Reine c’est Blanche-Neige, vêtue de noir (mais coiffée comme Tintin ce qui amoindrit la majesté. Tous les anciens coiffeurs n’ont pas été jetés aux ogres) ! Visiblement, Ginnifer Goodwin s’éclate à son tour à jouer la méchante et l’actrice est diablement convaincante ! Surtout quand elle veut tuer Regina, le hors-la-loi (même une tenue de Davy Crockett n’enlaidit pas Lana Parrilla, toujours plus classe quand dans les mains des modistes de la Cour des miracles), qui lui a gâché la vie. L’inversion de la réalité crée un déphasage troublant et vraiment passionnant (le passage des retrouvailles d’Henry et de Regina est très beau, et fort émotionnellement). On sait que ce n’est pas la vérité mais comment ne pas se heurter à ce mur invisible qu’est la réalité ? On aura aussi une pensée pour Rumpelstilskin en caricature du chevalier en quête d’aventures incessantes ! C’est fabuleux et Robert Carlyle a ce petit sourire qui montre que l’acteur n’est pas dupe et qu’il en fait trop délibérément. Juste pour que l’on sache que tout cela a l’air vrai mais ne l’est pas. Isaac a lui-même livré le point final, le moment où vérité et réalité ne feront plus qu’une. Pour rompre le sort, Henry pense que Regina doit embrasser Robin des Bois. Or, lorsque ces deux-là se rencontrent, les scénaristes décident de tremper leurs propres plumes dans l’encre noire. En effet, à peine se dit-on que la conversation révèle qu’un attachement pourrait se nouer que Robin révèle qu’il est sur le point de se marier…avec Zéléna ! On touche au grandiose ! Champagne aux auteurs ! Mais, perspicace, Henry devine que Regina a ressenti quelque chose et, plus encore, il comprend qu’Isaac lui a menti. La Sauveuse existe bel et bien dans ce monde ! Anecdotes :
23. DU CÔTÉ OBSCUR Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Henry veut détruire le monde construit par Isaac mais les conséquences en seront très lourdes. Critique : Un final de très bonne facture entre une écriture dense, des acteurs impliqués et une réalisation efficace et agréable. Certes, ce n’est pas sans quelques petites facilités que les auteurs permettent à Henry de détruire la réalité alternative bâtie par Isaac. Il se débarrasse ainsi très facilement de Barbe-Noire (le véritable capitaine du Jolly Rodgers dans ce monde, comment a-t-il pu ne pas penser à cela ?) tout comme il pénètre dans la forteresse « imprenable » avec la même facilité déconcertante. Pourtant, ce ne sont que peccadilles car l’important est bien ailleurs ; il est dans la reconstruction des êtres de cette réalité en ce qu’ils sont dans l’autre réalité. De même, c’est intéressant qu’Emma se souvienne de tout sans pouvoir rien faire et ait été ainsi condamnée à souffrir. C’est faire écho, mais inversé, à la souffrance du Chapelier fou (1-19). Et puis, l’attaque du dragon et la manière de s’en débarrasser nous permette de voir ce que donne un réalisateur qui sait quoi faire des effets spéciaux. L’action est bien menée, la musique adéquate et la caméra donne l’illusion du mouvement, de la profondeur avec une efficacité qu’on aurait bien aimé avoir eu tout au long de la série ! L’émotion n’est ensuite pas sacrifiée à l’action. Le discours d’Emma à Regina pour convaincre celle-ci d’aller empêcher le mariage de Robin est vraiment bouleversant à l’image d’une Jennifer Morrison transcendante. Crédible dans l’émotion, elle le sera tout autant dans l’action face à Rumpelstilskin « le Lumineux » (il fallait l’oser celle-là !) mais il n’appartenait pas à Emma d’être ici la Sauveuse. Ce sera le rôle de Regina. C’est une idée magistrale de notre tandem d’auteurs que d’envoyer valdinguer une sortie trop facile, trop attendue. Alors qu’on pourrait croire qu’Isaac a gagné, le sacrifice de Regina et l’astuce d’Henry qui récupère la plume et devient pour un temps l’Auteur – le vrai héros de cet épisode et Jared S. Gilmore, qui a bien grandi, a porté ce rôle sans faillir – renversent l’histoire et détruisent cette fantasy de pacotille. Une fois encore Storybrooke survit ! Survivre, voilà ce à quoi est réduit Rumpelstilskin. Abandonné par Isaac – un peu en retrait sur cet épisode, Patrick Fischler ne rate cependant pas sa sortie avec la tirade qu’il déverse sur le couple Charmant avec un mélange de fiel et d’aigreur s’attirant en retour une somptueuse réplique de Blanche-Neige – le maître magicien peut au moins, dans une séquence très touchante grâce au talent de Robert Carlyle, se réconcilier avec Belle. Celle-ci appelle à l’aide, brisant l’atmosphère de liesse dans laquelle baignait la ville (jamais en repos très longtemps !) mais le remède va se révéler non moins pire que le mal. Les Ténèbres peuvent bien avoir été extirpées du cœur de Rumpelstilskin, elles ne restent pas sagement là où les héros le voulaient et ceci à cause de la manière dont elles ont été vaincues à l’origine par le Sorcier dont on apprend le nom. Pas vraiment une surprise vu la forme du chapeau mais Timothy Webber parvient à donner une certaine gravité et, partant, de la crédibilité à cette annonce. Les Ténèbres sont liées à une âme humaine. Rassembler pour mieux contrôler. Au terme d’une séquence absolument maîtrisée (plongée vers Regina puis horizontalité), mêlant effets spéciaux de qualité, émotion, tonus, la Sauveuse, assumant son rôle pour le bien des autres – ce qui fait d’Emma une figure quasi christique – attire le Mal sur elle et se sacrifie. Anecdotes :
|
Saison 5 1. La Ténébreuse (The Dark Swan) 3. La Couronne pourpre (Siege Perilous) 4. Le Royaume brisé (The Broken Kingdom) 5. L'Attrape-rêves (Dreamcatcher) 6. La Quête de Merida (The Bear and the Bow) 8. La Flamme de Prométhée (Birth) 9. Le Casque de DunBroch (The Bear King) 11. La Marque de Charon (Swan Song)
12. Une chance de rédemption (Souls of the Departed) 14. Pacte avec le diable (Devil's Due) 15. L'Œil de la tempête (The Brothers Jones) 16. Jamais sans ma fille (Our Decay) 17. La Rivière des âmes perdues (Her Handsome Hero) 18. Le Baiser d'amour véritable (Ruby Slippers) 19. Le Temps des adieux (Sisters) 20. L'Oiseau de feu (Firebird) 21. Le Cristal de l'Olympe (Last Rites) 1. PRÉSENTATION DE LA SAISON 5 Cette saison montre le déclin de la série à tout point de vue avec une absence complète de renouvellement tant sur la forme (réutilisation de structures narratives) que sur le fond (multiples reprises de thèmes antérieurs). Plus grave, si la plupart des acteurs restent extrêmement bons, il y a plus d’instants de moins bonne qualité et la production donne parfois la sensation de ne plus savoir quoi faire des personnages. Concernant les « méchants » qui ont toujours constitué le point fort, c’est ambivalent et paradoxal. Celui qui est le plus mauvais bénéficie de la meilleure trame et le meilleur a une histoire plus pauvre. Il demeure des instants de grâce mais le meilleur de la série est désormais derrière elle. 1. LA TENÉBREUSE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ron Underwood Résumé Emma entame une lutte contre les Ténèbres pendant que ses amis cherchent à la retrouver. Critique Dans la foulée du 4-23, cet épisode ne convainc pas tout à fait, la faute à beaucoup de verbiage et de mouvements pour meubler et, aussi, à un final qui sent le réchauffé et le procédé. La scène d’ouverture, quand on la regarde une deuxième fois, outre une nouvelle révérence à Disney, contient en germe toute la problématique de la première partie de la saison. Les enjeux sont posés mais c’est bien sentencieux plutôt que dramatique. L’épisode va se diviser ensuite en deux axes ; ce qui illustre aussi l’absence de renouvellement au niveau de la forme. D’un côté, Emma dans la Forêt enchantée, luttant contre les Ténèbres qui la rongent comme un cancer. De l’autre, ses proches à Storybrooke, essayant de la retrouver. Dans les deux cas, les péripéties meublent un récit qui tarde à s’emballer. En fait, c’est le final qui justifie tout ce qui précède. Ce qui sauve l’épisode de l’ennui, ce sont, une nouvelle fois, ses interprètes. Jennifer Morrison est très douée et elle restitue pleinement la lutte intérieure que livre Emma contre les Ténèbres très justement présentées comme insidieuses. Il ne suffit pas de dire non, encore faut-il en être capable ! Et les « bonnes raison », les « C’est pour la bonne cause » sont si doux à l’oreille. L’actrice forme un duo épatant avec un Robert Carlyle qui joue une sorte de « Jiminy Criquet » noir. Les « conseils » qu’il murmure font froid dans le dos parce que l’on voit qu’ils trouvent un écho – certes faible mais bien présent – chez la jeune femme. Les regards tantôt hagards tantôt sournois qu’elle jette témoignent du délabrement en cours dans l’âme d’Emma. On retrouve avec plaisir une Zéléna que Rebecca Mader se délecte de jouer, une suavité dans la méchanceté absolument jubilatoire. En revanche, Josh Dallas ne sert à rien et n’a pas dix mots de texte. Il est appréciable par contre que l’essentiel de l’épisode soit tourné en extérieur ; nous pouvons ainsi profiter de paysages superbes. Anecdotes :
Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Romeo Tirone Résumé A six semaines d’écart, Camelot et Storybrooke cherchent la même chose : une Sauveuse ! Critique Nonobstant l’impression de déjà-vu, cet épisode est excellent surtout par les personnages miroirs que sont Regina et Emma. La première a connu les ténèbres ; l’autre y a succombé. Les enjeux sont semblables dans les deux mondes et, alors qu’à Camelot, la Reine s’est présentée comme la Sauveuse ; à Storybrooke, elle est bien obligée de se saisir du rôle. Jennifer Morrison et Lana Parrilla assurent l’essentiel de l’épisode. L’alternance entre les époques est désormais un classique de la série mais le changement d’enjeu (rappelé par la Ténébreuse qui proclame qu’elle a créée « une malédiction sans Sauveur ») rabat les cartes et, pour le coup, donne quelque chose d’original. Puisque l’on sait désormais qu’Emma succombera – et l’usage de la magie noire aide beaucoup même (et surtout) pour une bonne cause – ce qui doit survenir, c’est l’ultime métamorphose de la Reine : devenir la Sauveuse ! La rédemption suprême ! Tous les événements qui surviennent dans l’épisode le martèlent : ce qui doit advenir n’est ni simple ni acquis. Face à une telle incandescence, les autres acteurs font pâle figure et s’en tirent différemment. Laissé de côté l’épisode précédent, Josh Dallas tire cette fois son épingle du jeu et la scène où Charmant apprend à danser à son ancienne ennemie mortelle est à la fois drôle et touchante. Sean Maguire et Liam Garrigan (Arthur) font les beaux mais n’agissent pas directement, tout en pesant sur le cours des événements. Par contre, Colin O’Donoghue est à nouveau un régal à voir. La douleur de Crochet à Storybrooke, son désarroi quand la Ténébreuse ne réagit pas à son baiser d’amour véritable ; tout cela est fort et très bien rendu et partagé par l’acteur. Ombre et lumière, c’est la dichotomie susurrée par la « conscience » de la Ténébreuse qui rappelle sa mission à celle-ci mais, et pour une fois le titre français n’a rien dévoilé, quand on a recours à la magie, il y a toujours un prix à payer. Et il est d’autant plus lourd quand il s’agit de magie noire. Anecdotes :
3. LA COURONNE POURPRE Scénario : Jane Espenson Réalisation : Ralph Hemecker Résumé A Camelot, Charmant recherche un champignon magique. A Storybrooke, il doit élucider un vol. Critique C’est l’épisode de Josh Dallas et il s’en tire avec les honneurs. Après un début de saison qui l’a vu minoré, le prince Charmant retrouve des couleurs. On touche cependant aux limites du genre choral. Pour qu’il soit le héros, il faut que les autres aient moins de temps de jeu et la gestion de ce dernier laisse à désirer. Le cas de Rebecca Mader est éclairant. L’intérêt de cet épisode vient de la symétrie opérée par Jane Espenson entre la quête héroïque de Charmant à Camelot (la recherche du champignon appelé « couronne pourpre ») et l’enquête policière du shérif Charmant à Storybrooke (qui a volé le reliquaire d’Arthur ?). Dans les deux cas, le résultat est semblable et les aventures agréables à suivre. Dans les deux cas, Josh Dallas, souriant ou grave, en désarroi ou combatif ; toujours le jeu approprié et le bon tempo, fait équipe avec Liam Garrigan, qui incarne le roi Arthur. Un roi qui manque singulièrement de charisme. Ce qui obère quelque peu l’ambigüité que l’acteur est censé apporter au personnage. Pendant ce temps, histoire d’occuper la moitié de l’épisode, la Ténébreuse poursuit un but connu d’elle seule et qui ne nous est que chichement présenté. Jennifer Morrison est charismatique dans sa tenue de vampire mais elle est encore plus jolie « au naturel ». La scène (coupée en deux au montage pour la faire durer plus longtemps ; on voit ça au « déjeuner » auquel personne n’a touché alors que les personnages sont censés parler depuis un moment) entre Emma et Crochet ne manque pas d’intérêt. En effet, on voit que la Ténébreuse est toujours amoureuse et qu’elle se préoccupe beaucoup de son ancien amant. Qu’il y ait manipulation est attendu mais le jeu sensible de Jennifer Morrison laisse penser que ce n’est pas fini entre eux. Anecdotes :
4. LE ROYAUME BRISÉ Scénario : David H. Goodman et Jérôme Schwartz Réalisation : Alrick Riley Résumé Dans le passé, Arthur est obsédé par la quête de la pointe d’Excalibur. Dans le présent, Charmant et Blanche ne savent pas s’ils peuvent lui faire confiance. Critique Épisode de bonne qualité mais en partie déséquilibré car son segment dans le passé est bien plus intéressant que celui dans le « présent » (qui est aussi dans le passé par rapport à Storybrooke) qui se résume à un jeu assez simple de qui manipule qui ? Le maître mot de l’épisode c’est « illusion ». Tous les actes d’Arthur en porte la marque. Même la façon dont le couple Charmant cherche à savoir si le roi est digne de confiance ou pas ressorte de l’illusion. C’est encore sous ces auspices que s’annonce le final à Camelot. Cependant, il y a un second mot d’importance : amour. C’est l’amour de Crochet qui procure un répit à Emma. C’est aussi par amour qu’agissent la plupart des personnages de cet épisode, à commencer par Guenièvre à qui Joanna Metrass donne enfin une profondeur, une subtilité (belles séquences d’émotion) et un jeu intéressant à suivre. L’actrice domine l’épisode qui lui est largement consacré et elle s’en tire très honorablement. Liam Garrigan est aussi meilleur que précédemment. Enfin, l’amour, c’est avec le substantif « premier » un élément puissant et Henry n’est pas du tout insensible à Violet. Une scène qui nous vaut une brève mais hilarante composition de Colin O’Donoghue ! Anecdotes :
5. L'ATTRAPE-RÊVES Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Alrick Riley Résumé A Storybrooke, Regina et les autres comprennent ce que veut la Ténébreuse. A Camelot, elle comprend comment libérer Merlin. Critique Avec cet épisode, l’histoire avance enfin et s’enrichit. A Storybrooke, l’action se déroule sur plusieurs plans. La Ténébreuse a besoin d’un héros et elle charge Merida de faire d’un Rumpelstilskin dépourvu de magie ce héros-là ! Autant demander à un rat de sentir la rose mais la rouquine a de l’astuce ! L’objectif de la Ténébreuse nous est également révélé mais le comportement de cette dernière, et le fait que « tout est manipulation » chez eux, autorise cependant à penser qu’il y a autre chose derrière. D’autant que l’objectif final est révélé par les adversaires de la Ténébreuse et non par la Ténébreuse elle-même. Il est donc crédible mais est-il vrai pour autant ? Storybrooke est aussi le cadre d’une fête et d’une sacrée révélation pour Henry. Henry qui joue un rôle capital à Camelot. Rôle qui implique la jeune Violet dont il est amoureux. Jared S. Gilmore se montre doué tantôt enjoué tantôt sérieux, pataud ou fier et aussi brisé. Cet arc du « premier amour » est riche, plein d’émotion et très sensible. Olivia Steele Falconer est certes un peu empruntée mais elle se débrouille assez bien. Ce qui relie Storybrooke et Camelot, ce sont les attrape-rêves. La série nous en a déjà parlé (notamment saison 3) mais ils prennent ici une autre dimension. Leur rôle est absolument déterminant. Portes oniriques, ce sont aussi des instruments magiques partant des instruments de pouvoir. Porteurs de souvenirs, ils sont aussi dépositaires de sentiments et de beaucoup de larmes. Anecdotes :
6. LA QUÊTE DE MERIDA Scénario : Andrew Chambliss et Tze Chun Réalisation : Ralph Hemecker Résumé A Storybrooke, Merida poursuit Rumpelstilskin qui s’est échappé. Dans le passé, Merida a eu besoin de Belle. Critique Voilà un bel et bon épisode ! Centré sur Merida, il est passionnant à suivre, enlevé et non dépourvu d’humour. Amy Manson assure et prouve qu’elle est, et de loin, la meilleure recrue de la saison. Seul bémol, c’est un « loner ». Autrefois, Merida, fille du roi Fergus, aurait dû régner sur un royaume non nommé mais qui ressemble furieusement à l’Écosse. Mais les clans l’ont refusé et tiennent ses frères. Pour reprendre ce qui lui revient de droit, elle veut user de la magie et c’est là qu’intervient Belle car celle-ci est un puits de science. Certes, Belle va l’aider mais pas de la manière escomptée. Splendide prestation d’Amy Manson. Sa Merida est fière mais en proie au doute, prête à user de la magie comme d’une béquille. Et la brillante idée des scénaristes c’est de n’avoir pas oublié que c’est ainsi que Rumpelstilskin conçoit l’usage de la magie. Qui mieux que Belle pouvait le comprendre ? L’épisode délivre aussi un beau message féministe à travers ce double portrait de femmes courageuses, indépendantes, qui ont des rêves et se donnent les moyens de les concrétiser. Cette partie de l’épisode se déroule en outre de jour et dans des paysages magnifiques. Les passages où Merida utilise son arc sont très dynamiques et donnent de l’allant, de la tension. A Storybrooke, Merida est sous l’emprise de la Ténébreuse mais elle joue un rôle déterminant en réussissant la mission que lui avait assigné Emma. Cette partie jouit non seulement de la prestation d’Amy Manson touchante dans le désespoir d’un personnage qui n’a plus la maîtrise de sa vie, mais aussi là aussi de celle d’Émilie de Ravin, tour à tour femme amoureuse et femme de tête et, également, du toujours brillant Robert Carlyle. Son Rumpelstilskin réduit à l’état larvaire est génial de nullité, irradiant de lâcheté mais qui, grâce à Belle, se métamorphose (c’est l’effet que produit la Belle sur la Bête). Quelles conséquences ? Impossible de le dire mais, au moins, la série redevient passionnante à suivre. L’épisode comporte aussi le fil rouge Camelot/Storybrooke mais, entre les manigances d’un Arthur fadasse et les sentences de Merlin dont le charisme est sujet à caution, ce n’est pas le segment le plus intéressant. Anecdotes :
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Romeo Tirone Résumé A Camelot, Merlin essaye de sauver Emma des ténèbres. Pour cela, elle doit affronter le premier de la lignée des Ténébreux. Critique Sortie de route et droit dans le mur pour cet épisode qui aligne des erreurs factuelles, des hérésies et une palanquée de sottises. Dès la scène d’ouverture, on sait que l’on va droit au désastre. Les cinq premières minutes alignent une telle série d’absurdités et d’invraisemblances que l’on doit se pincer et regarder à deux fois le nom du scénariste pour y croire. La série avait déjà montré qu’elle ne se souciait guère des soubassements des mythologies et des croyances pour ne garder que les belles images. Ici, le christianisme, qui sous-tend plus que largement le cycle du Graal est oublié purement et simplement, ce qui autorise n’importe quoi. Ainsi, l’immortalité que conférerait le Graal ! Rien n’est plus éloigné du christianisme que cette idée ! Déjà pas aidé par son interprète, le roi Arthur achève à son tour de sombrer. Quant à Elliot Knight, son Merlin est très fade mais champion pour débiter des platitudes avec l’air sentencieux. Qui est Nimué ? Le grand amour de Merlin. Mais d’où sort-elle ? Les récits du Graal sont assez bien connus pour avoir été plusieurs fois adaptées en séries ou en films. Répétons-le : d’ou vient Nimué ? Merlin a eu deux femmes dans sa vie : son élève, Morgane et son grand amour, Viviane. Nimué est un des noms originaux de Viviane avant sa francisation médiévale mais elle n’a aucune des caractéristiques de la Dame du Lac. Où sont-elles ici ? On aurait pu penser que, pour densifier Guenièvre, le personnage aurait fusionné avec celui de Morgane mais la production réduit Joanna Metrass à faire de la figuration. Elle ne sert plus à rien. Et Nimué, est-elle au moins utile ? Certes oui mais tout le passage dans le passé de Merlin est sirupeux et très largement prévisible. Tout en réussissant à ajouter deux énormités au dossier déjà passablement lourd. Caroline Ford se débrouille plutôt bien jusqu’au moment où les maquilleurs fous s’occupent d’elle pour en faire un avatar de crocodile. C’est moche comme c’est pas permis mais ça doit briller dans le noir. Sympa. Mais idiot. Seule Jennifer Morrison surnage dans ce potage indigeste. Que ce soit en Emma luttant contre une nouvelle et violente offensive des ténèbres ou en Ténébreuse triomphante, l’actrice est une satisfaction. Malheureusement, la seule. C’est bien mais c’est trop peu. Anecdotes :
8. LA FLAMME DE PROMÉTHÉE Scénario : David H. Goodman et Jérôme Schwartz Réalisation : Eagle Egilsson Résumé Le secret de la Ténébreuse est révélé. Critique Un épisode qui met en avant Colin O’Donoghue est un bon épisode et l’acteur irlandais est tout simplement impeccable, impliqué dans toutes les parties de cette histoire, il donne sa cohérence à l’ensemble. Une histoire qui vire à la tragédie. Le point d’orgue c’est la relation entre Emma/La Ténébreuse et le capitaine Crochet. A plusieurs occasions, dans plusieurs lieux, ils se répètent qu’ils s’aiment et envisagent un avenir ensemble. Crochet a toujours prétendu qu’Emma existait toujours sous le masque de la Ténébreuse et celle-ci ne l’a jamais caché en fin de compte. C’est l’amour qui a déterminé les actes d’Emma/La Ténébreuse. Filtre puissant pour lier les êtres, c’est aussi un poison violent. L’épisode bénéficie aussi de la prestation allumée de Rebecca Mader. Enfin, Zéléna, la sorcière aux plus beaux yeux du monde, retrouve du temps de jeu. Elle est un pion dans le jeu de la Ténébreuse mais on ne joue pas aussi facilement avec la Méchante Sorcière de l’Ouest et la Ténébreuse l’apprendra à ses dépens. Autant Zéléna avait été facilement battu par Emma à Camelot (montrant une nouvelle fois la nullité du roi Arthur auquel Liam Garrigan ne confère aucune grandeur), autant à Storybrooke elle prend sa revanche et de quelle manière ! C’est noir et quel coup de théâtre ! Anecdotes :
9. LE CASQUE DE DUNBROCH Scénario : Andrew Chambliss Réalisation : Geofrey Hildrew Résumé Dans le passé, le roi Fergus est confronté à des envahisseurs. Dans le présent, sa fille Merida est en proie au doute. Critique Épisode solide, il est d’une construction rare puisqu’il se centre à nouveau sur un personnage secondaire, en l’occurrence Merida, pour le fouiller davantage. Mieux encore, il est relié à la trame générale de manière intéressante. Porté par une Amy Manson plus forte et émouvante que jamais, appuyé par des seconds rôles convaincants et avec Rebecca Mader en opposition, c’est un des sommets de cette première partie de saison. Sa valeur n’en fait d’ailleurs que plus ressortir la faiblesse de cette même première partie. Classiquement, l’épisode fait des allers-retours entre le passé (deux ans auparavant) quand le roi Fergus est en proie à des doutes alors que des envahisseurs menacent son royaume et sollicite une sorcière et le présent quand Merida se voit interdite de couronnement par cette même sorcière venant exiger paiement d’un casque enchanté. Pour devenir ce qu’elle doit être de droit, la princesse va partir à nouveau à l’aventure. Durant son périple, elle va retrouver son ancien professeur d’escrime, Mulan (Jamie Chung est toujours convaincante et meilleure dans son jeu), faire équipe avec un loup-garou (retour réussi pour Meghan Ory) et déjouer les plans du pathétique roi Arthur qui fait équipe avec Zéléna. Rebecca Mader, dans sa tenue d’Oz, étincelle de cruauté et de joie maléfique. L’actrice domine outrageusement un Liam Garrigan qui n’arrive décidément pas à étoffer son personnage. Il se débrouille cependant bien à l’épée. Derrière un épisode plein d’aventures, à la tonalité résolument épique, il y a la question du consentement en politique, de la légitimité du roi (du dirigeant plus largement). Merida renouvelle le geste du prince Charmant à Storybrooke (saison 2) : gagner par ses actes la couronne qui lui revient de droit. Pour être digne de diriger, il faut inspirer le respect et donner l’exemple. Vaste problème ! Mais la réussite vient aussi de la part d’émotion qu’à leur tour chacune des actrices va savoir insuffler à leurs personnages. C’est particulièrement remarquable pour Meghan Ory dont le discours à Storybrooke sonne très juste. Aventure, émotion, héroïsme, sorcières et chevaliers, des rois et des princesses : les ingrédients d’un conte de fée réussi ! Anecdotes :
Scénario : Dana Horgan et Tze Chun Réalisation : Romeo Tirone Résumé : A Camelot comme à Storybrooke, Emma cherche à sauver Crochet. Critique : Bien qu’il mette largement Colin O’Donoghue à contribution, cet épisode peine à masquer sa vacuité. Il rabâche ce que l’on sait déjà, fait durer les scènes intermédiaires et opère finalement le raccord avec l’épisode 1 sans apporter une vraie plus-value. Titre original et titre français sont pareillement inspirés mais ils ne mettent pas l’accent sur la même chose. Le titre français est meilleur car il se réfère à un plus grand nombre de situations. « Duel » peut ainsi s’entendre comme celui, littéral, entre Rumpelstilskin et Crochet (Robert Carlyle joue sur du velours entre nouveau héros et sa réplique assassine qui rappelle l’ancien Magicien) ou bien comme celui, métaphorique, entre Emma et Crochet. Celui-ci est plus intéressant car marqué par l’incommunicabilité et par la perversion du doute. La manipulation est véritablement la marque des Ténébreux. Emma n’est cependant pas comme les autres. Le jeu de Jennifer Morrison laisse planer l’ambigüité à tout moment. Est-ce parce qu’elle fut, ou est-ce par ce qu’elle demeure la Sauveuse ? Le final de ce bouillon permet au moins de se poser la question et son ouverture est autant une promesse qu’un espoir. Anecdotes :
11. LA MARQUE DE CHARON Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Gwyneth Horder-Payton Résumé : Appelé par Crochet, les Ténébreux investissent Storybrooke avec pour but d’échanger leurs places aux Enfers contre celles des habitants de la ville ! Critique : Voilà le bon épisode attendu et qui se trouve relié à la trame principale. Autour de Crochet, action et émotion forment un cocktail savoureux. La composition de Colin O’Donoghue est une de ses meilleures. L’enjeu est posé d’emblée : les Ténébreux veulent envoyer les vivants dans le monde des morts. Emma – parce que l’on peut oublier de l’appeler « Ténébreuse », ce qu’elle n’a jamais vraiment été en fait – pense avoir trouvé une faille mais quelqu’un devra mourir. Dans ces circonstances, chacun gère différemment le temps qu’il lui reste. Ce sont des séquences chargées d’émotion mais aussi d’humour avec la « séparation » de Regina et de Zéléna ! Entre ces séquences à Storybrooke, il y a le classique segment dans le passé et c’est celui de Crochet qui est exposé. Un moment avant qu’il n’essaye de tuer Cora (saison 1). Une épreuve particulièrement cruelle infligée par la Reine qui voulait « tester » son champion. A chaque moment de ce passé revient une phrase : quel genre d’homme veut être Killian Jones ? La réponse est donnée à la fin. Mais l’astuce des scénaristes est de réussir à relancer la saison, qui en avait bien besoin car si le final de cette première partie est brillant, il ne fait pas oublier les longueurs et les errances qui l’ont précédé. L’avenir commence dès maintenant et il est fait de noirceur et d’espoir. Anecdotes :
12. UNE CHANCE DE RÉDEMPTION Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Les héros se rendent aux Enfers pour retrouver Crochet. Dans le passé, la Reine veut le cœur de Blanche-Neige comme cadeau d’anniversaire. Critique : Un épisode décevant où de vrais moments d’émotions autour de Regina sont gâchés par beaucoup de bavardages et un segment dans le passé dénué d’un réel intérêt. Seule la révélation finale du Grand méchant est faite avec originalité et intérêt. Retrouvailles. Voilà le mot approprié pour les héros qui viennent aux Enfers. Des Enfers qui ressemblent à Storybrooke mais sous filtre rouge ! Une ville en ruines mais où les morts semblent bien vivants. Le décor est original et a un côté sarcastique bienvenu. Dommage qu’il ne s’y passe rien. Hormis ces retrouvailles justement mais une seule est intéressante : Cora, toujours aussi élégante en tailleur-pantalon (la classe est une donnée de famille quand elle n’est pas gâchée par les modistes déchaînés) est la maire de Storybrooke-aux-Enfers ! Une maire qui veut le meilleur pour sa fille, dit-elle : que Regina quitte cet endroit. Le segment dans le passé de la Reine est complètement redondant avec ce que l’on sait déjà. Il ne sert qu’à appuyer encore sur la mésentente des parents de Sa Majesté au point que l’on se demande comment ils sont pu se marier et avoir un enfant ! Comme en saison 1 (décidément, cette saison, la série se répète beaucoup), Henry Sr s’oppose à Cora. Les scènes entre Tony Pérez et Lana Parrilla sont de loin les meilleures de cet épisode par l’émotion dont ils sont faits. Bien entendu que Regina ne partira pas mais elle a, par ses actes, montré qu’elle était belle et bien devenue une héroïne. Anecdotes :
Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Billy Gierhart Résumé : Aux Enfers, Blanche-Neige retrouve un ami d’enfance, Hercule. Dans le passé, celui-ci aide la jeune princesse à défendre son royaume. Critique : Une fois n’est pas coutume ; l’adjonction de la mythologie dans l’univers de la série fonctionne remarquablement bien. Si Jonathan Whitesell est trop jeune pour être parfaitement crédible en Hercule, il joue très bien le coup tant dans le passé que dans le présent. Les auteurs arrivent à trouver quelque chose de nouveau à dire sur le passé de Blanche-Neige (on retrouve Baillee Madison qui a grandi et tient bien son rôle) et, surtout, quelque chose d’intéressant et qui a un impact sur l’action. Mise en avant, Ginnifer Goodwin se comporte en actrice principale et marque toute le segment d’ « Enferbrooke » (heureuse formule de Regina !). L’intérêt de l’épisode est de montrer que l’on devient un héros, que ce n’est pas quelque chose d’innée ni de facile. Autrefois, mais c’est une figure récurrente, Blanche-Neige s’est rendue digne de la Couronne par ses actes. Aux Enfers, scène inouïe et tellement révélatrice, c’est la Reine qui remet son ancienne rivale en selle. L’hérédité joue certes un rôle dans Once upon a time mais il est loin de faire tout. Les auteurs ont aussi bien lu leur mythologie : les Enfers sont gardés (et donc Enferbrooke n’est qu’une antichambre). A la manière du Chien des Baskerville, Cerbère apparaît très peu et n’est présent que par ses yeux et ses aboiements. C’est bien plus intéressant et moins coûteux aussi ! C’est néanmoins une des créations numériques les mieux réussies. Les Enfers ont aussi un maître, Hadès et Greg Germann est absolument délicieux dans le rôle. Élégant, subtil, il manifeste sa puissance par sa maîtrise de soi et une suavité délectable. Face à Colin O’Donoghue, dont le Crochet est bien diminué mais encore combatif, il fait montre d’une qualité indispensable à un Méchant digne de ce nom : la cruauté. Dommage que l’épisode sacrifie à quelques facilités dommageables. Blanche-Neige devient ainsi une pro du tir à l’arc et une guerrière en une journée. Le pompon c’est la rencontre entre Henry et Cruella dans le bureau du Maire. Il paraît qu’il est protégé par un charme de protection. Comment est-elle entrée dans ce cas ? La rencontre devait avoir lieu pour la suite de l’histoire mais là, la crédibilité est atteinte. Anecdotes :
14. PACTE AVEC LE DIABLE Scénario : Jane Espenson Réalisation : Alrick Riley Résumé : Aux Enfers, Rumpelstilskin trouve un moyen de sauver Crochet. Dans le passé, il cherche un moyen de sauver son fils Baelfire. Critique : Dans leurs rôles respectifs, Greg Germann et Robert Carlyle hissent la cruauté au rang d’un des Beaux-arts. Les dialogues sont bien écrits. C’est ciselé, tranchant comme des lames. C’est un régal. On en mangerait. Pour sauver Crochet, il faut descendre au niveau inférieur des Enfers. Par la cave ! Jane Espenson est au meilleur de sa forme. Ça crépite et on rit aussi beaucoup. Pour descendre, il faut l’aide d’un mort « de bonne volonté » et le maître magicien l’a trouvé : Milah, son ex-femme ! Retour gagnant pour Rachel Shelley dont les dialogues avec Robert Carlyle s’apparentent davantage à des matches de boxe ! L’architecture de l’épisode est classique mais d’une solidité à toute épreuve : le passé de Rumpelstilskin le rattrape finalement. Robert Carlyle étincelle entre le cruel magicien et le lâche d’antan mais qui fut un père aimant trop prêt à tout. Également de la fête, Colin O’Donoghue fait le lien entre les époques puisque Crochet séduisit Milah avant de devenir l’amant…de la belle-fille de celle-ci ! En outre, l’épisode n’élude pas les sentiments. Quand Crochet rencontre Milah, le clair-obscur de la scène (très bon travail de photographie) l’apparente aux scènes de genre de la peinture hollandaise. Il y a de la poésie dans ces instants et c’est simplement beau. Malheureusement, le maître-mot ici est « cruauté » et le marché que propose Hadès à Rumpelstilskin (scène extraordinaire avec billard et Cognac !) ressemble à un contrat léonin. Avec subtilité, le réalisateur fait bouger sa caméra autour de Robert Carlyle soulignant l’enfermement de Rumpelstilskin alors que Greg Germann/Hadès est mobile, libre de ses mouvements et maître du jeu. Se rajoute le fait qu’il a piégé les héros en faisant lui-même ce que Crochet avait refusé de faire. Anecdotes :
15. L'ŒIL DE LA TEMPÊTE Scénario : Jérôme Schwartz et David H. Goodman Réalisation : Eagle Egilsson Résumé : Aux Enfers, Crochet retrouve son frère Liam. Autrefois, les frères Jones étaient en servitude aux ordres d’un capitaine cupide et cruel. Critique : L’épisode a le mérite d’enrichir le passé du capitaine Crochet (Colin O’Donoghue devient l’acteur principal de cette seconde partie de saison) mais ne développe pas grand-chose en dehors des platitudes attendues sur le nécessaire pardon que l’on doit se donner à soi-même. Il souffre aussi de facilités scénaristiques (comment Henry échappe-t-il à Cruella et retrouve-t-il sa famille sans que personne n’ait remarqué son absence ? Comment les marins de Silver trouvent-ils la mer de flammes au cœur du domaine d’Hadès ? etc.). Dans le passé, nous sommes avant les événements relatés dans « La naissance d’un pirate » (3-5) mais bien après l’abandon des frères Jones (5-14). Humour des scénaristes : leur geôlier s’appelle le capitaine John Silver : celui de L’île au trésor ! Il sera bien question d’un trésor, « l’œil de la tempête » mais il n’est vraiment pas au cœur de l’histoire. Le seul intérêt de cet épisode, c’est la relation de Liam et Killian Jones. Il faut le talent de Colin O’Donoghue pour la faire exister car Bernard Curry qui incarne Liam est plus fade. C’est bien fait. On rajoute une pointe de drame avec le dégoût de soi qu’éprouve Crochet et la tension qui en résulte avec Emma mais tout cela est convenu, attendu et sans relief particulier. Heureusement que Greg Germann vient distiller tout son fiel pour qu’un peu d’ironie rehausse le scénario. Par contre, les scènes de tempêtes sont pour une fois bien faites même si la mise en scène est globalement statique. Anecdotes :
16. JAMAIS SANS MA FILLE Scénario : Tze Chun et Dana Horgan Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Tombée aux Enfers par accident, Zéléna retrouve Hadès qu’elle avait rencontré en Oz bien longtemps auparavant. Critique : Pour son retour, Rebecca Mader ne se rate pas et hérite d’un épisode dont elle est le centre. Cependant, si l’actrice est toujours épatante dans le segment ozien, elle est moins convaincante en mère, plus mièvre en fait dans le segment infernal. En outre, les décors d’Oz sont hideux, grotesques ou banals. Aux Enfers, Hadès a obligé Rumpelstilskin à lui ouvrir une porte vers…Storybrooke « évidemment » mais, au lieu d’une personne comme attendue, ce sont trois qui tombent : outre Zéléna, Belle (les retrouvailles avec Rumpelstilskin sont marquées par toutes une gamme d’émotions : joie, consternation, colère, dégoût, sincérité) et la fille de Robin des Bois qui n’a pas encore de nom. Un bébé innocent mais qui peut devenir un ingrédient d’une redoutable potion magique. La précarité de son statut donne du piquant aux scènes où l’enfant apparaît. Enfant venu ou enfant à venir, comme celui de Belle. Ces deux situations posent une question lancinante : qu’est-on prêt à faire pour ses enfants ? Le thème central de Once upon a time, c’est la famille. Celle que l’on a et celle que l’on se crée. Le second pilier de l’épisode, c’est la vengeance et, dans l’incarnation de ce sentiment, Rebecca Mader est brillante. Vengeance contre Dorothy à qui Teri Reeves prête une mine décidée mais revêche et aucun charme. Elle perpétue cette « tradition » idiote du héros qui affronte un magicien avec une arme ordinaire. C’est toujours aussi inefficace mais ça doit donner un genre. La vengeance est aussi au menu d’Hadès et la nouveauté introduite par cet opus, c’est la romance entre la Méchante Sorcière de l’Ouest et le souverain des Enfers. Greg Germann est absolument divin et plus convaincant que sa partenaire. Mais peut-il y avoir amour véritable entre deux êtres qui ne conçoivent pas d’autres relations sociales que la manipulation et le pouvoir ? Deux solitudes égoïstes et fières. Petit bonus inutile mais plaisant : la sorcière aveugle, à qui Emma Caulfield prête toujours une mine extatique comme si elle était perpétuellement sous stupéfiants, révèle aux Charmant comment hanter les vivants. C’est très original et tellement évident qu’on en sourit largement ! Anecdotes :
17. LA RIVIÈRE DES ÂMES PERDUES Scénario : Jérôme Schwartz Réalisation : Romeo Tirone Résumé : Dans le passé, Belle fait la rencontre d’un séduisant jeune homme nommé Gaston. Elle retrouve celui-ci aux Enfers. Critique : Voici l’exemple-type de l’épisode catalogue qui sert à remplir le quota demandé par le diffuseur. Ce passage dans le passé de Belle, situé avant qu’elle ne rencontre Rumpelstilskin (1-19) n’a strictement aucun intérêt car il ne développe rien que nous ne sachions déjà. Tout le passage dans le passé de Belle nous montre une jeune fille idéaliste mais nullement naïve et déjà dotée d’un certain tempérament. Le jeu d’Émilie de Ravin est très juste et elle est l’atout majeur de cet épisode. Mais tout cela n’apporte rien et les scènes où elles reprochent à Rumpelstilskin d’user de la magie noire et où elle le supplie de vouloir faire le bien font clairement redites avec d’autres précédemment vues. De même, Wes Brown dans le rôle de Gaston est très correct mais que nous montre-t-il d’autre que ce à quoi nous pouvions nous attendre d’un scénario qui pastiche dans le segment du passé les romans de chevalerie ? La morale serait-elle que d’un mal peut sortir un bien ? C’est un peu court tout de même. Les personnages marchent beaucoup ou font du cheval mais le réalisateur peine à emballer un récit bavard et insipide. Et les autres héros ? Ils se cachent d’un « monstre » invisible (on ne le découvre qu’à la toute fin) à cause d’un rêve d’Emma ! C’est consternant de simplisme et totalement en contradiction avec les caractères des personnages ! Un moment ferait presque office d’aveu freudien de la part du scénariste. Quand la Reine trouve Emma, Crochet et Blanche-Neige dans son caveau et qu’elle apprend pourquoi ils s’y trouvent (sans que l’on sache bien ce qu’elle vient y faire elle-même exactement), elle laisse tomber un « Et vous vous cachez ? » incrédule ! Josh Dallas et Jared S. Gilmore n’ont qu’une scène et rien à dire. Quant à Zéléna, elle est mise sur la touche et ressasse son amertume (énième scène de discussion entre sœurs) devenant lassante, un comble pour la plus grande sorcière qui soit ! Anecdotes :
18. LE BAISER D'AMOUR VÉRITABLE Scénario : Bill Wolkoff et Andrew Chambliss Réalisation : Eriq LaSalle Résumé : Dans le passé, Scarlett arrive au pays d’Oz et y rencontre Dorothy. Dans le présent, elle est aux Enfers pour chercher Zéléna. Critique : Un épisode très prévisible, inutile et bavard. Trop peu d’émotions et tellement peu d’action. On s’y ennuie ferme. Tout le segment aux Enfers tourne en rond car on sait d’évidence qu’il ne s’y passera rien. On reste étonné par la facilité avec laquelle Scarlett y est arrivée, en vie naturellement. Elle veut retrouver Zéléna qu’elle juge responsable de la disparition de son amie Dorothy. Ce que la sorcière avouera dans une des rares scènes où Rebecca Mader, clairement mise en retrait, retrouve le fiel joyeux de son personnage. C’est la partie la plus bavarde et même le montage n’arrive pas à dynamiser l’épisode en alternant passé/présent. Le procédé est connu certes, mais surtout il n’y a rien à raconter. Tout ce qui important se déroule en Oz avec la rencontre de Mulan (qui passe son temps à sortir et rentrer son épée du fourreau comme d’autre jouait avec leurs lunettes de soleil), Scarlett et Dorothy. Entre elles deux, il s’installe immédiatement une tension que Meghan Ory restitue beaucoup mieux que Teri Reeves trop peu expressive. Le peu d’émotion que recèle l’épisode, c’est le loup-garou qui le donne. Jamie Chung n’est venue que pour que Mulan serve à convaincre Scarlett de ce que ressent celle-ci pour la fille du Kansas. C’est mignon mais c’est tellement prévisible qu’on a vu le coup venir d’aussi loin qu’une moissonneuse-batteuse dans un champ de blé dudit Kansas. En outre, le scénario manque cruellement d’imagination avec le discours sur la « différence ». Il y a quelques années, c’eut peut-être suffi mais, depuis Buffy, ce n’est plus le cas. Plus gênant, c’est la gratuité de tout cela. Dans la trame générale, les amours de Scarlett ne pèsent rien et l’épisode ne sert à rien. On a donc davantage l’impression que les producteurs ont voulu jouer avec l’homosexualité - ça fait « moderne » - plutôt que de l’intégrer dans la narration. Impression renforcée par le choix du personnage. Scarlett est un personnage secondaire dont le choix du cœur ne change pas l’histoire. C’eut été bien autre chose que de faire des « deux mères » de Henry, Emma et Regina, des amantes ! Nous sommes dans un conte de fées donc la fin est connue elle aussi. Anecdotes :
19. LE TEMPS DES ADIEUX Scénario : Brigitte Hales et David H. Goodman Réalisation : Romeo Tirone Résumé : Pour tenter de faire changer d’avis Zéléna, Regina demande l’aide de Cora. Critique : La série retrouve sa base : la famille et celle formée par Cora et ses filles est la plus dysfonctionnelle, partant la plus intéressante car c’est celle qui a le plus évoluée. Mais ce n’est pas la seule famille à régler ses problèmes. Charmant retrouve également James et le contentieux est lourd. Le passage dans le passé n’a pas beaucoup d’intérêt mais il montre les bases du déséquilibre qui marque la famille de Cora. Barbara Hershey fait un festival à elle seule tantôt cruelle tantôt amicale ; la manipulation et l’ambition élevées bien haut. Mais l’actrice parvient à rendre réelle et visuelle la révolution copernicienne opérée par la Sorcière devenue mère aimante désireuse de réconcilier ses filles. Du coup, Rebecca Mader et Lana Parilla doivent montrer leurs meilleurs atours et elles y parviennent très bien. Enfin, on donne du réel temps de jeu à Rebecca Mader et quelque chose de concret à défendre. La Méchante Sorcière de l’Ouest a toujours été rongée par l’envie et la colère, incapable de se sortir du cercle pervers dans lequel elle s’est elle-même enfermée, incapable d’évoluer comme Regina car la peur l’a toujours dominée. Tous ces tourments et ces espoirs, mais aussi la colère (car on sait se méfier chez les filles de la famille !) sont très bien exposés. Lana Parrilla a moins de choses à défendre mais elle restitue bien l’affection que Regina éprouve tout de même pour sa demi-sœur. A côté de ces passages magistraux, ceux avec les manigances de feu le prince James acoquiné avec Cruella passent pour de la roupie de sansonnet. Heureusement, Josh Dallas ne rate pas l’occasion de jouer contre lui-même ! Lui aussi a parfois manqué de temps de jeu alors l’acteur s’éclate et se fait plaisir ! Romeo Tirone est un des bons réalisateurs et il donne une vraie dynamique et donc une réelle crédibilité au combat mortel entre James et Charmant. Enfin, le final de l’épisode marque le retour dans le jeu du Ténébreux. Anecdotes :
20. L'OISEAU DE FEU Scénario : Jane Espenson Réalisation : Ron Underwood Résumé : Hadès propose un marché aux héros : leur aide contre la possibilité pour eux de repartir des Enfers. Dans le passé, Emma cherche des réponses sur son abandon. Critique : Un épisode passionnant à suivre avec des coups de théâtre et des coups fourrés comme s’il en pleuvait. Pas mal d’émotion également. Le segment des Enfers est extrêmement riche car plusieurs acteurs jouent sur plusieurs tableaux. La part de sincérité de chacun est ainsi constamment interrogée sans compter les manipulateurs en chefs que sont certains d’entre eux. Impossible donc de prévoir le dénouement surtout quand des seconds couteaux comme Cruella et la sorcière aveugle s’invitent au bal ! Cette partie est également très dense en émotion : Emma est ainsi confrontée à deux épreuves qui questionnent son amour pour Crochet. Est-il véritable et que dois-t-on faire par amour ? Souvent cette saison, les segments dans le passé ont servi à meubler des intrigues plutôt faibles. On pourrait le croire avec cette histoire d’Emma qui cherche à savoir ce qui lui est arrivée mais qui se fait serrer par une recouvreuse de caution, Cléo Fox. Rya Kihlstedt apporte beaucoup à ce passage, évitant tout pathos. Cléo est simplement humaine mais la cavale d’Emma fait écho à sa propre histoire. Jane Espenson est habile pour ne pas rendre évident et prévisible ce qui constituent les fondements de la personnalité d’Emma Swann. La scénariste réussit un joli coup qui apporte un sourire (elle a manqué de nous faire pleurer peu avant) avec le passage dans la boutique de Boston. Les deux segments se rejoignent dans la même conclusion : Emma est prête à passer à l’action. Sûre d’elle-même, elle envisage l’avenir. Anecdotes :
21. LE CRISTAL DE L'OLYMPE Scénario : Jérôme Schwartz Réalisation : Craig Powell Résumé : A Storybrooke, Hadès et Zéléna se confrontent aux héros. Aux Enfers, Crochet découvre le moyen de vaincre le Dieu de la mort. Critique : La confrontation finale entre Hadès et les héros illustre la confrontation permanente d’Éros et de Thanatos. Malgré qu’il soit un Dieu et dispose de pouvoirs formidables, ainsi que d’une arme à nulle autre pareille, Hadès sera finalement vaincu. C’est rassurant pour les hommes (il y a un petit côté « Chevaliers du Zodiaque » là-dedans ainsi que dans le décor antiquisant où se trouve Crochet à la toute fin) où on peut voir aussi une victoire du monothéisme sur le paganisme (« Le Grand Pan est mort » disait la légende). Il y a plusieurs lectures possibles évidemment, la plus simple étant celle du Bien sur le Mal. Le scénariste est bien attentif à ne pas trop centrer son propos sur cette confrontation pour ne pas la galvauder. Aussi met-il l’accent sur les sentiments des héros, sur leurs émotions (il y a une scène d’enterrement qui est vraiment très belle, sans paroles et juste une musique triste) et donne t-il du temps à Rebecca Mader pour travailler la nouvelle Zéléna que souhaiterait devenir l’ancienne Sorcière de l’Ouest et marteler son souhait le plus profond. Éros et Thanatos toujours : c’est aux Enfers même que Crochet, aidé par Arthur, trouve le moyen de vaincre Hadès. C’est l’espoir né d’un amour véritable qui va permettre au pirate et au roi déchu de transcender la mort pour porter secours aux vivants. c’est comme une prière mais à l’envers cette fois ! Remis à l’échelle de la série, c’est parce que Crochet a foi en Emma qu’il peut l’aider. N’est-elle pas la Sauveuse ? Le passage aux Enfers permet aussi à Liam Garrigan, qui avait très mal commencé et qui a débuté l’épisode de manière pathétique, de se rattraper et de donner un peu d’ampleur à Arthur et d’en faire un roi. C’est modeste mais c’est mieux que rien. L’histoire aurait pu en rester là mais, puisque « au fil des siècles peut mourir même la mort » (Lovecraft), il fallait un joli coup de théâtre pour conclure cet épisode. Anecdotes :
22. DR JEKYLL ET MR HYDE Scénario : David H. Goodman et Andrew Chambliss Réalisation : Romeo Tirone Résumé : Alors qu’Emma et Regina partent à la recherche d’Henry qui a quitté Storybrooke, les autres héros se retrouvent entraînés dans un monde étrange. Critique : Cet épisode a un double objectif : lancer la saison suivante avec les projets du sinistre Directeur et occuper la fin de cette laborieuse saison avec une « minisérie » centrée sur le projet effarant et logique d’Henry. C’est ce segment qui est le plus intéressant. Il donne du temps de jeu et des choses à dire à Jared S. Gilmore qui a souvent fait tapisserie. Quand il expose son projet à son amie Violet, Henry a une grande amertume dans la voix. Jared S. Gilmore la restitue avec force tout comme la détermination de son personnage. L’épisode se passe dans la continuité du précédent. Il y est donc question de deuil mais aussi de confiance, de souffrance. A ce titre, l’explication entre Regina et Emma est d’une grande franchise. Lana Parrilla est très douée pour faire ressentir la douleur et la culpabilité de son personnage. Jennifer Morrison est un peu en dedans sur cette scène mais c’est pas mal quand même. Cette scène se passe à New York car, à l’instar du Prisonnier, c’est hors du Village alias Storybrooke que l’action s’accomplit. Cela renouvelle un peu les décors mais ce n’est pas non plus original puisque la série s’y était déjà rendu (saison 2 ; c’est dans cette saison qu’Henry se plaint aussi des effets néfastes de la magie). Dans cette ville, le jeune garçon, tendrement accompagné de Violet, ne veut rien de moins que détruire la magie ! Un projet, déjà ancien qu’il est sur le point de concrétiser grâce à ce que les deux adolescents découvrent dans une vieille salle de la bibliothèque. L’architecture et les livres font penser à la Bibliothèque Miskatonic d’Arkham. C’est également hors de Storybrooke que se retrouvent Blanche, Charmant, Zéléna et Crochet. Une porte, ouverte pour une bonne cause (mais l’Enfer n’est-il pas pavé de bonnes intentions ? Et, encore une fois, la série manque cruellement d’imagination puisque c’est ce qui est arrivé à Emma et Blanche-Neige au tout début de la saison 2), les entraîne soudain dans un monde étrange – dont la vision finale fait halluciner tellement c’est chargé et invraisemblable – où ils se retrouvent prisonniers d’un étrange Directeur à qui Sam Witwer confère une élégance sinistre glaçante et menaçante. Les héros recevront de l’aide du jardinier. Hank Harris qui l’incarne lui donne une allure absolument contraire au Directeur puisqu’il est terne et porte une tenue de travail. Cela pourrait être une histoire sans lendemain mais, et cela ouvre la suite, le Directeur connaît Rumpelstilskin et a un compte à régler avec lui. C’est ce qui fait le lien final de cet épisode tout de même bien confus. Anecdotes :
23. DES HISTOIRES SECRÈTES Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Dean White Résumé : Pour sauver les héros perdus au « royaume des histoires secrètes », Henry doit faire le choix de croire en la magie. Critique : Suite et fin de l’arc « Henry contre la magie » et les auteurs vont même plus loin : le convertir à la nécessité de la magie parce que, et c’est un point faible de l’épisode que de nous assommer de psychologie de comptoir, ce n’est pas la magie elle-même qui est mauvaise, c’est l’usage que l’on en fait. Ce n’est pas dit comme ça mais plus joliment avec le « Il suffit d’y croire » mais c’est tout comme. Ajoutons le pseudo-débat entre Rumpelstilskin et Regina (et on remercie les acteurs d’être si bons sinon on se serait mort d’ennui) sur l’acceptation des ténèbres en soi. Lana Parrilla a plusieurs occasions d’exprimer la souffrance intérieure de Regina et l’actrice est magnifique quand elle montre l’abnégation et le courage du personnage. Sauf que le scénario introduit un biais conceptuel, passant de « l’acceptation » des ténèbres à la « délivrance » des ténèbres. On passe presque insensiblement de la résilience à la dénégation ; le chemin inverse du processus pour sortir du traumatisme. Or, les Ténèbres ne disparaissent pas aussi aisément. C’est un peu facile comme sujet mais ce sera visiblement celui de la saison à venir. Dans l’optique de la lutte interne du Bien et du Mal, la présence de Jekyll et Hyde est une bonne illustration et les interprètes se livrent à un beau duel (la séparation est une scène très spectaculaire) quoique sans surprises. Évidemment que Hyde a plus de force que Jekyll puisqu’il est dépourvu de sens moral. Curieusement, il a aussi plus d’élégance. Le costume trois-pièce cravate, très victorien, va à ravir à Sam Witwer. Le duel d’élégance se poursuit avec la confrontation entre Hyde et Rumpelstilskin. Duel assorti de l’habituelle dose de cruauté et de passons un marché. Duel qui devient combat mais à Storybrooke cette fois. C’est une bonne idée parce que le « royaume des histoires secrètes », qui nous est très brièvement présenté en début d’épisode, est d’une laideur visuelle impossible. Le numérique est absolument partout et si visible qu’il en devient écœurant. Quand les effets spéciaux sont plus sobres, comme à la fontaine, c’est nettement plus intéressant. Comme de coutume, tout est bien qui finit bien mais, en fait, non. Anecdotes :
|
Saison 7 1. La pantoufle de verre (Hyperion Heights) 2. Double vie (A Pirate's Life) 3. Anastasie (The Garden of Forking Paths) 4. Aux confins des royaumes (Beauty) 5. Le rubis luciole (Greenbacks) 6. Réveil forcé (Wake Up Call) 7. Eloise Gardener (Eloise Gardener) 8. Au pays des merveilles (Pretty in Blue) 9. Rien qu'une petite larme (One Little Tear) 10. Le Sabbat des huit (The Eight Witch) 11. L'orchidée sacrée (Secret Garden)
12. Le médaillon de la discorde (A Taste of the Heights) 13. Le talisman magique (Knightfall) 14. La fille de la tour (The Girl in the Tower) 15. Le cercle des sœurs (Sisterhood) 16. Le grand tourbillon (Breadcrumbs) 18. La gardienne (The Guardian) 19. La clé du bosquet (Flower Child) 20. L'autre moi (Is This Henry Mills?) En renouvelant la série pour une septième saison, ABC lui a fait un cadeau empoisonné. Certes, on y verra encore de belles choses et la qualité est bien meilleure que la saison précédente. Les acteurs sont excellents et les nouveaux trouvent leur place à quelques exceptions près. Le problème vient de la volonté de « renouveler » la série ; de la recommencer pour la relancer. Sauf que les choix faits seront calamiteux entre quasi-remake de la saison 1, réécriture de morceaux de la série, réalisme assumé des décors et des situations qui ôtent toute magie. Tout cela donne la sensation de ne plus tout à fait regarder Once upon a time et c’est gênant. L’impression donnée est celle de vouloir oublier le passé (six saisons quand même) pour repartir d’une feuille blanche mais les séries ne fonctionnent pas comme ça. La relance ne prendra pas et la série sera annulée. Heureusement, les fans auront droit à une fin de toute beauté. 1. LA PANTOUFLE DE VERRE
Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Henry Mills, écrivain en panne d’inspiration et chauffeur VTC pour gagner sa vie, rencontre la jeune Lucy qui lui affirme qu’elle est sa fille, que sa mère est Cendrillon et que les personnages de contes vivent pour le moment dans le quartier d’Hypérion Heights dont veut les chasser Victoria Belfrey, belle-mère de Jacinda alias Cendrillon. Critique : Un démarrage de saison qui pose parfaitement les fondations de ce que sera cette saison 7 avec ses forces et ses défauts. Question « forces », le renouvellement du casting a porté ses fruits. Andrew J. West est excellent dans le rôle d’un homme perdu et qui se raccroche à de pauvres certitudes matérielles. Dania Ramirez voulait jouer une version plus « badasse » de Cendrillon et c’est amplement réussi ; d’entrée de jeu, elle fait oublier la précédente interprète. Jacinda dans le monde non magique est une femme écrasée par le sort mais qui a gardé sa fierté qui est toute prête à ressurgir. Alison Fernandez est très attachante et la conviction de l’existence de la magie de Lucy est touchante sans encore pouvoir être séparée du rêve enfantin. Entrée en scène toute aussi réussie pour Gabrielle Anwar dont la Victoria Belfrey est d’une hauteur qui asphyxie l’air autour d’elle, dominatrice et manipulatrice. Pourtant, elle va rencontrer ses premières résistances. Quand Roni rejette son offre, il est curieux de voir une légère expression angoissée sur les traits de Victoria ; comme si elle craignait que ce moment n’arrive. Plus anecdotique, Rose Reynolds est Alice qui ne cesse de se retrouver sur le chemin d’Henry. Le scénario ne manque pas d’humour (Cendrillon a moto, il fallait y penser !) et on retrouve quelques aphorismes comme dans la première saison tels que « La magie n’est pas le vrai pouvoir car la magie peut être retirée » ou, plus poétique : « Aucune histoire n’est parfaite. Il faut juste se lancer ». Au-delà du côté bien tourné, ces phrases donnent le ton de la saison et les axes de son histoire. A la différence de la saison précédente, celle-ci a des bases et sait où elle veut aller. Néanmoins, il y a des faiblesses. Certaines sont anecdotiques comme le rabaissement de Regina en Roni, gérante de bar coiffée à la diable même si on ne peut pas retirer sa classe à Lana Parilla. Avoir fait de Crochet et de Rumpelstilskin des policiers est amusant mais c’est surtout un signe de facilité puisque le genre policier permet à peu près tout sauf que Once upon a time traite des contes de fées. Le genre policier lui est étranger. Plus gênant, les décors d’Hypérion Heights sont très laids et, surtout, trop réalistes. On ne croit pas une seconde que des personnages de contes puissent vivre ici alors que le côté hors du temps de Storybrooke le permettait aisément. A l’instar de Supernatural, Once upon a time ne peut s’épanouir en milieu urbain. Dans les bonus de la saison, Colin O’Donoghue dira très justement que « Storybrooke est le cœur de Once upon a time. Le pire est encore l’aspect de déjà-vu de l’épisode. Vendue comme un « reboot » de la série, la saison 7 débute par un quasi-remake de la saison 1 ! L’enfant qui vient retrouver un adulte lui disant qu’il est son fils/sa fille ; l’adulte ramenant l’enfant chez lui à Storybrooke/Hypérion Heights ; la méchante classieuse et hautaine qui prétend être la parente de l’enfant (Regina/Victoria ; deux prénoms royaux d’ailleurs) ; l’adulte qui veut mais ne peut repartir etc. Trop peu d’originalité alors qu’il y avait les interprètes pour une relance plus audacieuse. Anecdotes :
2. DOUBLE VIE Scénario : Jane Espenson et Jérôme Schwartz Réalisation : Tara Nicole Wayr Résumé : Autrefois, dans un autre royaume, Henry est menacé par un sbire engagé par lady Tremayne. Il appelle Emma, Regina et Crochet à l’aide. A Hypérion Heights, Jacinda cherche un moyen pour assister au spectacle de danse de Lucy. Critique : Parfois lent et avec peu de matière, cet épisode contient pourtant pas mal de germes qui pousseront dans les suivants. Il clôt l’introduction de la saison en soldant la présence d’Emma (qui trouve là une belle porte de sortie) tout en trouvant un moyen de conserver Crochet et Regina dans le jeu. En revanche, toutes les scènes à Hypérion Heights sont grandement pénibles par leur réalisme sauvé de la banalité par les acteurs. Clairement, la série installe lady Tremayne/Victoria Belfrey dans le rôle de l’antagoniste. Pour l’instant, ses motivations restent floues mais la détermination qu’elle met dans ses actions ainsi que cette étrange angoisse qui semble la tenailler en font un adversaire redoutable que Gabrielle Anwar campe avec brio et éloigne du « modèle » de Regina façon saison 1. Robert Carlyle a plus de temps de jeu ici et il joue le lieutenant Weaver comme il a joué Rumpelstilskin, mettant en exergue l’ambigüité chez un personnage qu’on pourrait trop vite qualifier. Reste qu’un policier aux méthodes « limites », ce n’est pas ce qu’on peut appeler un personnage original. Son association avec Colin O’Donoghue, qui joue parfaitement l’enquêteur débutant, peu sûr de lui mais plus fort intérieurement qu’il ne le paraît, est amusante pour qui connaît la série mais, sinon, ce n’est qu’un énième tandem mentor/élève. Colin O’Donoghue est le personnage central ici car il joue trois rôles en fait. Le capitaine Crochet, qui vient secourir Henry (pris comme cible par Tremayne), le lieutenant Rogers qui sauve Henry (pris pour cible par Victoria) et le capitaine Crochet alternatif du Royaume des Vœux ! L’acteur irlandais s’amuse à jouer cette version mal dégrossie de son personnage mais aussi réussit à lui insuffler une épaisseur morale qu’on n’aurait pas cru. Si les deux segments se distinguent par une classique opposition jour/nuit, ils se concluent de la même façon. Anecdotes :
3. ANASTASIE Scénario : Brigitte Hales et David H. Goodman Réalisation : Ron Underwood Résumé : Autrefois, Cendrillon rencontre la princesse Tania qui lutte contre Tremayne mais celle-ci dispose de quelque chose qui effraye Cendrillon. A Hypérion Heights, Victoria veut détruire un jardin partagé. Lucy est certaine qu’elle veut déterrer quelque chose. Critique : Avec cet épisode, on entre dans le vif du sujet avec le plan de Tremayne/Victoria ; quel que soit le monde dans lequel elle se trouve, elle poursuit le même sinistre plan. Gabrielle Anwar montre une nouvelle et effrayante facette de son personnage : une folle meurtrière prête à tout pour accomplir une besogne impossible, un véritable blasphème. Dans les deux mondes, cette révélation s’accomplit dans les mêmes couleurs : l’ocre et l’obscur. On découvre également l’origine de la haine inexpiable de lady Tremayne envers Cendrillon ainsi que la cause de la culpabilité qui ronge celle-ci et la rend impuissante. Ces scènes entre Gabrielle Anwar (une des meilleures antagonistes depuis longtemps) et Dania Ramirez sont les meilleures de l’épisode et le rehaussent fortement. A la froideur hautaine de la première répond l’émouvante fragilité de la seconde. On appréciera aussi le regard que lance Cendrillon à Henry : Twilight à côté, c’est polaire ! Les scènes qui sauvent ensuite l’épisode sont celles entre Cendrillon et Regina parce que l’expérience de la seconde sauve la première. Avec netteté mais sans aigreur ni dolorisme, la Reine, à la lumière de ce qu’elle a vécu, comprend ce que vit l’ancienne souillon et sa perspicacité renverse la situation et restaure l’espoir en Cendrillon. Il n’est pas sans humour que de remarquer que ce qui a maintenu en vie Blanche-Neige quand elle luttait contre la Reine sert aujourd’hui à cette même Reine pour lutter contre un autre despote ! Le reste de l’épisode est nettement plus quelconque. Tout ce qui se passe à Hypérion Heights sert à meubler, hormis les troublantes scènes finales. La symétrie des scènes entre les mondes ne surprend pas puisque c’est là-dessus que s’est bâtie la série mais, là, on frise le systématisme. Les trois conspirateurs ressemblent plus à une bande de guérilleros d’opérette qu’à une résistance organisée. La preuve est également faite que le côté policier lasse plutôt qu’il anime. Anecdotes :
4. AUX CONFINS DES ROYAUMES Scénario : Leah Fong et Dana Horgan Réalisation : Mick Garris Résumé : Autrefois, Rumpelstilskin cherche à se débarrasser de la dague. A Hypérion Heights, Weaver est chargé par Victoria d’en finir avec une sauvageonne nommée Tilly. Critique : « Les choses changent » proclame Tilly et, effectivement, il y a quelques variations dans l’air mais c’est vraiment mené de façon plan-plan. A l’instar de la saison 1, la saison 7 s’est dotée de son « voyant », un être qui a des visions de la vérité. Mais, là, où le Chapelier fou était réellement éveillé, Tilly alias Alice est à moitié folle car le réalisme obère cette saison qui joue avec le pied sur le frein. Rose Reynolds profite de son temps de jeu pour tenter de densifier son personnage mais les énigmes de Tilly finissent par lasser. Pas de surprise qu’elle ne puisse aller jusqu’au bout car la malédiction fonctionne toujours. Quoique le final laisse penser que quelqu’un s’est réveillé à Hypérion Heights. Ce n’est pas pour cela qu’il s’y passera quelque chose. Autre personnage qui s’affine, Ivy, à qui Adelaïde Kane donne une allure branchée très sexy tout en étant garce avec Jacinda (superbes échanges cinglants et c’est Cendrillon qui gagne) et plutôt douce avec Henry. L’autre segment met en scène Rumpelstilskin mais un Rumpelstilskin domestiqué ! Foin de la Bête, le maître magicien a visage humain et n’aspire qu’à une vie auprès de Belle. Le maquillage pour vieillir Émilie de Ravin est appliqué avec délicatesse et on la voit vraiment vieillir. Il ne se passe rien dans ce « confins des Royaumes » mais c’est magnifique, plein de douceur et délicatesse ; beaucoup d’émotion aussi quand Belle achève son parcours. Robert Carlyle est époustouflant de justesse. En revanche, il faut interdire d’ordinateur ceux qui ont conçu les effets spéciaux de ce « confins » car on atteint le nadir de la nullité en la matière. C’est hideux, c’est épouvantable mais, heureusement, c’est bref. En revenant dans son monde, Rumpelstilskin croise Alice pour la première fois. C’est le lien qui explique la connivence Weaver/Tilly mais cela montre que le personnage d’Alice/Tilly est bien plus central qu’on ne l’aurait pensé. Anecdotes :
5. LE RUBIS LUCIOLE Scénario : Adam Karp et Christopher Hollier Réalisation : Geofrey Hildrew Résumé : Autrefois, la princesse Tiana rencontre l’étrange Docteur Facilier. A Hypérion Heights, Sabine convainc Jacinda de se lancer dans la fabrication de beignets. Critique : Quasiment dénué d’intérêt, cet épisode lasse par la faiblesse de l’avancée de l’intrigue et son inquiétant surplace. Le segment « magique » est consacré à raconter l’histoire de Tiana, personnage pratiquement créé par Disney pour son film La Princesse et la Grenouille. La production de la série tente ici de séduire un public jeune plus familier des longs métrages de la firme de Burbank que des contes de fées. Mekia Cox hérite de ce rôle et se débrouille plutôt bien mais son histoire n’intéresse que fort peu. La dimension vaudou est réduite soit au charlatanisme soit à la magie la plus banale. Daniel Francis la joue mystérieux et veut avoir un sourire carnassier. Soit mais le personnage est trop peu développé pour être intéressant. Symétriquement, Mekia Cox hérite du temps de présence le plus important pour Sabine à Hypérion Heights. Le problème, c’est qu’on s’en moque de ses histoires de beignets ! On se croirait n’importe où mais pas dans Once upon a time !! C’est d’un banal que de voir les héros se débattre avec l’adversité ; on en a tellement vu avant et de bien mieux. Le plus intéressant, c’est de voir le jeu d’intrigues croisées entre Victoria et sa prisonnière d’un côté et entre Ivy, pardon Javotte (ce qui signale qu’elle est éveillée), et la même prisonnière. Gabrielle Anwar, Adelaïde Kane et Emma Booth composent un trio qui apporte les meilleures scènes et les jeux de manipulation et de tromperies réciproques entre leurs personnages sont très intéressants à suivre et potentiellement palpitants. Le souci, ici, est que ces mêmes éléments peuvent se lire d’une manière très prosaïque et qu’on attend autre chose de la série. Anecdotes :
6. RÉVEIL FORCÉ Scénario : Jérôme Schwartz et Jane Espenson Réalisation : Sharat Raju Résumé : Dans le monde magique, Regina apprend la magie à Javotte. A Hypérion Heights, Henry se rapproche de Jacinda. Critique : Plus près, si loin. Dans cet épisode, les personnages jouent volontairement ou à leur corps défendant le jeu délicat du rapprochement et de l’éloignement. A tout jeu, il faut un maître et, pour celui-ci, c’est Javotte qui tient le rôle et d’une main aussi ferme que bien manucurée (et les fans de séries télé savent combien sont dangereux les personnages aux mains bien manucurées). Le rôle grandissant de Javotte avait été bien accompagné par une Adelaïde Kane qui monte en puissance et a réussi à passer de souffre-douleur soumis à Maman à diablesse. Du coup, on se demande si l’antagoniste, ce ne serait pas plutôt elle ! Que ce soit à Hypérion Heights ou dans le monde magique, elle mène son monde, non pas à la baguette mais en jouant sur son image de fille sage et attentive. Il faut voir la savante et effroyable manœuvre qu’elle mène pour noircir son cœur et battre sa mère. Sur cette scène, Adelaïde Kane en remonte à Gabrielle Anwar qui rend parfaitement combien Tremayne est sur la défensive. Symétriquement, Victoria est en retrait à Seattle et sa fille mène ses affaires dans son dos. La symétrie entre les mondes apporte enfin le dynamisme et la profondeur qui manquaient aux intrigues. Le maître mot autour de Javotte, c’est cruauté. Son discours haineux et qui fait froid dans le dos par sa froideur montre le gouffre creusé entre elle et sa mère. Alors que Regina avait esquissé un rapprochement professeur/élève avec elle (montrant qu’elle est douée pour transmettre mais Javotte n’est pas Emma), la voilà brusquement rejetée. Alors qu’Henry et Jacinda amorcent le rapprochement qui doit conduire à renouveler les vœux d’Henry et Cendrillon, la diabolique jeune fille réveille Regina et la charge d’y mettre fin. La cruauté qu’elle distille dans son discours n’a d’égal que le plaisir qu’elle prend à faire souffrir son ennemie ; n’a d’égal que la souffrance éprouvée par une Regina qui n’a pas le choix. Et qui n’a d’égal que le désarroi violent du spectateur éprouvé par la symétrie des scènes finales dans les deux mondes qui appelaient tant d’amour. Un amour désormais mortifère ! Anecdotes :
7. ELOISE GARDENER Scénario : Brigitte Hales et David H. Goodman Réalisation : Alex Kalymnios Résumé : L’obstination du lieutenant Rogers à retrouver Éloïse Gardener provoque la colère de Victoria Belfrey. Dans le monde des vœux, le capitaine Crochet « alternatif » se lance à l’assaut d’une Tour enchantée. Critique : Trahison. Voilà le maître mot de l’épisode. Dans tous les mondes on trouve soit des « bonnes poires » soit des êtres à trahir. Et il y a l’embarras du choix pour les motifs. Colin O’Donoghue est à l’honneur dans les deux segments de cet épisode. Comme il s’agit du « monde des vœux », il interprète donc le capitaine Crochet qui n’a pas connu la malédiction. Voici donc son histoire et elle est touchante car, sous la défroque du pirate, l’acteur rend palpable la sincérité et la profonde noblesse de son personnage. Mais sa naïveté lui jouera des tours (en fait, une seule !) face à la sorcière nommée Gothel. A Hypérion Heights, le lieutenant Rogers va réussir à aller malgré tous jusqu’au bout et à retrouver « Eloïse Gardener ». Or, c’est la même personne que Gothel ! Et une sorcière qui effraye Victoria Belfrey n’est clairement pas à prendre à la légère. Après avoir tant manipulé autrui, c’est au tour de l’altière Victoria d’éprouver le goût amer de la trahison. Et l’on n’est jamais mieux trahi que par les siens. Il y a un autre genre de trahison, celle que l’on commet avec de bonnes intentions. Voir Regina savonner la planche de la relation naissante entre Henry et Jacinda fend le cœur et l’actrice restitue avec force le déchirement qu’éprouve Regina. Dernière trahison, celle que l’on commet contraint et forcé : Tilly trahit Rogers qui la punit par son dédain. Sobre mais violent. L’épisode, très bien réalisé et aux très beaux décors (la Tour notamment), recèle pourtant un vice problématique. En effet, c’est à partir de là que s’opère franchement la réécriture du passé de la série. La Tour, que gravit d’ailleurs avec une facilité invraisemblable Crochet, est celle qui retient prisonnière Raiponce. Ici, c’est une demoiselle blonde, coiffée à l’allemande du temps des frères Grimm. Or, le personnage est déjà apparu dans la série (épisode 3-14) et il était joué par Alexandra Metz qui est métisse ! Rien de dramatique pour le moment mais c’est un indice déjà inquiétant. Anecdotes :
8. AU PAYS DES MERVEILLES Scénario : Leah Fong et Dana Horgan Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Autrefois, dans le monde magique, Cendrillon se rend au Pays des Merveilles pour avoir des réponses sur un élément de son passé. A Hypérion Heights, Jacinda fait appel à son ex pour récupérer sa fille. Critique : Beaucoup de choses dans cet épisode d’où une impression de brouillon. On retrouve la « résistance » mais qui n’a pas l’air d’avancer beaucoup. Quant à la situation dans le « monde réel », elle se rapproche dangereusement de la zone du soap et ce n’est clairement pas ce que l’on attend. Chronologiquement, le segment magique se déroule après les évènements survenus dans l’épisode précédent mais on ajoute l’élément du « cœur empoisonné » qui sépare les êtres qui s’aiment mieux que la mort puisqu’en sus, cette magie les fait cruellement souffrir. Et quand on dit « cruauté », on entend « Javotte ». Elle est très à son aise dans le Pays des Merveilles – qui a plus une allure à la Tim Burton qu’à la Disney - sans qu’on sache trop comment elle y est venue (Henry non plus d’ailleurs). Par contre, la manière dont elle en sort est bien trop facile pour être crédible. Tout ce passage n’a pour but que de densifier Cendrillon à qui Dania Ramirez confère beaucoup de dignité et donne de la véracité à sa tristesse et à son amertume. Mais tomber amoureuse du petit-fils de Blanche-Neige présente le risque de se laisser contaminer par le virus familial : l’espoir, et son corollaire, le risque. C’est très beau et Andrew J. West donne aussi parfaitement la réplique, jouant un Henry, qui se retrouve à prendre lui aussi des risques. Héros, c’est un métier mais, dans sa famille, Sauveur est un sacerdoce ! En revanche, deuxième réécriture fâcheuse de la série quand nous présente « Jack », qui combattit les Géants. Sauf que le personnage est déjà apparu là aussi et qu’il s’agissait d’une femme, Jack étant le diminutif de Jacqueline (2-13) ! La réécriture du passé n’est clairement pas un accident ; c’est un choix scénaristique. Le segment à Hypérion Heights est très lent et très haché. Si Adelaïde Kane est toujours très bien (et elle a la meilleure réplique quand elle ironise sur « le méchant qui dit tout dans un monologue » et s’en va !) mais, si son but est désormais clair (à défaut d’être très moral), ça n’avance pas vite. Le seul véritable intérêt est de faire survenir Nick, l’ex de Jacinda et dont la vraie fonction est de rendre Henry jaloux pour qu’il saisisse qu’il est amoureux de la jeune femme. L’entendre et le voir raisonnable est douloureux. On dirait Castle donnant le feu vert à Demming pour courtiser Beckett. Évidemment, on nous serine que Jacinda aurait « encore » des sentiments pour son ex ; ce dont elle se défend bien sûr. Quelqu’un connaît un exorcisme contre les telenovelas ? Anecdotes :
9. RIEN QU'UNE PETITE LARME Scénario : Adam Karp et Christophe Hollier Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Autrefois, Raiponce est emprisonnée dans une Tour par Gothel parce qu’elle était prête à tout pour sa famille. A Hypérion Heights, Victoria Belfrey est sur le point d’obtenir ce qu’elle voulait. Critique : Splendide épisode dont les deux parties sont aussi structurées et intéressantes l’une que l’autre. Le procédé de réécriture du passé est contestable en soi mais il faut reconnaître qu’ici, il permet la création d’un personnage de grande qualité, Raiponce, en renouant avec les pratiques d’antan qui consistaient à mêler des éléments de différents contes pour créer un personnage. Ainsi Rumpelstilskin était-il un mélange du lutin du conte avec la Bête et le Crocodile. Ici la Raiponce de Once upon a time mêle le personnage des frères Grimm à lady Tremaine créant Victoria Belfrey ! Meegan Warner reprend le rôle de Raiponce dans le monde magique. L’actrice y met une belle énergie, sachant être dans l’émotion sans tomber dans la mièvrerie mais montrant aussi comment la pure jeune femme a glissé dans la noirceur. Comme le dira Victoria, elle n’a fait que dire ce que disent toujours les héros ; qu’ils sont prêts à tout. Ce que les contes ne disent pas, c’est la réponse cinglante et cruelle de Gothel : « Ce sera suffisant ». Emma Booth se hisse encore plus haut et compose un personnage dont les motifs sont encore flous mais la dangerosité certaine. Du coup, entre une Victoria que l’amour maternelle a rendu folle (splendide dialogue entre elle et Rumpelstilskin autour du chagrin d’avoir perdu un être cher, sur la difficulté nécessaire d’essayer de se réconcilier avec les vivants : quelque part, c’est le débat sur le rapport entre les morts et les vivants), Javotte folle de jalousie et d’aigreur et maintenant Gothel, qui paraît pour le coup, plutôt lucide et froidement rationnelle, le spectateur voit un trio d’antagonistes pour les héros de la plus belle eau. On est loin du quatuor de méchantes sans envergure que la saison 4 nous avait offerte : ici, ce trio est magistral. L’épisode explique pourquoi Raiponce voue un amour insensé à Anastasie et le sort tragique de celle-ci ; pourquoi entre Javotte et sa mère un gouffre a commencé à se creuser jusqu’à devenir démentiel et comment est née l’inexpiable haine de Raiponce envers Cendrillon. Pour le coup, cette Raiponce s’éloigne radicalement du personnage de Disney et c’est pleinement appréciable. Ajoutons des décors variés aussi plaisant que le jardin de Gothel (souvenons-nous que son personnage à Seattle s’appelle « Gardener » soit « Jardinier »), la Tour, la maison de Raiponce…Soulignons que Victoria accomplit ce geste emblématique de la série : elle embrasse sur le front. Anecdotes :
10. LE SABBAT DES HUIT Scénario : Jane Espenson et Jérôme Schwartz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Autrefois, Javotte et Gothel s’apprêtent à lancer le sort noir. A Hypérion Heights, Anastasie est un objet de convoitise pour les sorcières. Critique : Si cet épisode est sans temps mort, il ne mène pas très loin. En effet, toute sa partie dans le passé sert à nous montrer comment a été – encore une fois, c’est la cinquième depuis le début de la série – lancé le sort noir. Il pose les enjeux (au 10ème épisode, il est temps) et explique (enfin) les difficultés dans lesquelles se débattent les personnages. Pour une fois, c’est la partie à Hypérion Heights qui est la plus intéressante. Le réveil d’Anastasie a symétriquement plongé Lucy dans le coma. Ses convictions brisées par Victoria, elle est désormais inaccessible à la médecine moderne comme à la magie traditionnelle. On a donc un fort enjeu émotionnel tout comme un élément rapprochant Henry et Jacinda. Javotte et Gothel ont eu recours au « sabbat des Huit », une réunion de sorcières dont c’est la première fois que la série nous parle alors que tout le monde à l’air au courant. La scène sur le plateau ressemble à celle au tout début de la saison 1 quand la Reine avait échoué à lancer sa malédiction. Le décor est sublimé par les jeux de lumière et une très belle photographie. Les deux sorcières vont réussir parce qu’elles ont prévu une riposte à la contre-attaque des héros. Avouons que c’est intelligent et cruel. Cela le devient encore plus quand le spectateur comprend que les héros sont coincés : soit ils abdiquent soit l’un d’entre eux meurt et, mieux encore, la malédiction maintiendra ce héros en vie ! Les héros n’ont donc aucun intérêt à la rompre, quand bien même ils seraient réveillés ! C’est une des leçons du totalitarisme : on ne contrôle vraiment quelqu’un qu’avec son consentement. Parmi les points positifs de l’épisode, il y a l’émotion toujours présente. Il y a Yael Yurman qui rend bien la déstabilisation d’Anastasie, perdue dans un monde inconnu et incapable de contrôler ses pouvoirs. Il y a le coup fourré final qui fait à la fois plaisir et froid dans le dos. Il y a le retour de Rebecca Mader, la sorcière aux beaux yeux, même si elle est à peu près inutile. Il y a enfin la présence de l’histoire d’amour entre Alice et Robyn, la fille de Zéléna. Contrairement à l’histoire entre Scarlett et Dorothy qui sonnait faux et se montrait sans intérêt, on a ici un vrai couple lesbien. Tant Rose Reynolds que Tiera Skovbye réussissent à faire passer de l’émotion, à rendre crédible et palpable la tendresse entre leurs personnages. Ici, c’est le moment où elles sont séparées qui est montré. Il y a donc à venir la naissance de leur amour puis leurs retrouvailles. Cette fois, les scénaristes ont une vraie histoire à raconter et non un prétexte. Et puis, c’est plus rigolo de voir la liaison entre la fille du capitaine Crochet et la fille de la Méchante Sorcière de l’Ouest ! Sacré pedigree ! Anecdotes :
11. L'ORCHIDÉE SACRÉE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Mick Garris Résumé : Autrefois, la relation entre Zéléna et Robyn est tendue à se rompre. A Hypérion Heights, Zéléna et Regina cherchent le moyen de sauver Lucy mais elles se font contrer par Victoria. Critique : Un épisode un peu bancal car son segment « réaliste » est trop rempli qu’il en devient confus (et justement trop réaliste pour être captivant) quand son segment « magique » concentre son attention sur un seul sujet. En fait, dans les deux mondes, c’est le même thème qui est traité : l’amour d’une mère pour son enfant. Jacinda est désespérée de voir Lucy dans le coma. Zéléna vacille face à l’hostilité de Robyn avant de se reprendre. Victoria commet sa dernière erreur (superbe prestation de Gabrielle Anwar) mais se rachète en admettant son amour pour Javotte. En antagoniste principale, Emma Booth se pose avec talent. Elle rend perceptible par son sourire ambigu et quelque peu sinistre qu’elle cache quelque chose et quelque chose qui ne peut être qu’effroyable puisqu’elle a besoin de procéder à un sacrifice humain ! Zéléna apporte un élément d’explication quand elle rappelle que Gothel était autrefois appelée « Mère Nature ». La Nature, en tant qu’entité, n’a que faire des sentiments qui sont l’apanage des humains, avec ou sans pouvoirs magiques. Sa cruauté ne s’en explique que mieux ; ce qui n’est pas rassurant pour autant ! Face à ce monument de dureté, on apprécie l’innocence d’Anastasie (parfois appelée « Anastasia ») ou les différentes formes que prend l’amour maternel quand il n’est pas dévoyé. L’épisode est clair quand il affirme avec force que le rôle des parents est aussi de prendre en compte les désirs des enfants, de les accepter et de les aimer tels qu’ils sont. Anecdotes :
12. LE MÉDAILLON DE LA DISCORDE Scénario : David H. Goodman et Brigitte Hales Réalisation : Nina Lopez-Corrado Résumé : Autrefois, Facilier a mis Tiana au défi. A Hypérion Heights, Sabine se lance dans la production de beignets. Critique : Épisode résolument mineur. Beaucoup trop réaliste dans sa partie « humaine », il manque d’intérêt également dans sa partie « magique ». Mekia Cox est certes douée mais son personnage peine à intéresser. La question du podcast d’Henry – on est résolument « moderne » à Hypérion Height ! – qui est « Que va-t-il se passer maintenant ? » est effectivement la bonne. Sans Victoria, Javotte et Gothel absentes, que reste-t-il comme antagoniste ? Facilier alias Baron Samdi dont le costume apparaît trop grand pour Daniel Francis. Vêtu en rouge et noir, il se donne de grands airs copiés sur Dracula mais n’en a ni le charme ni l’élégance. Toute sa posture est grotesque. En fait, c’est un phraseur et un poseur. Nullement un méchant sinon d’opérette. Comprendre que cet individu fut l’amant de Regina manque en outre de faire s’étrangler le spectateur ! Le nouveau venu dans la personne de Jeff Pierce ne passionne pas non plus. Très fade, celui qui se prend pour un héros est donc destiné à être le cavalier de Mekia Cox. On en est ravi pour eux et on s’en moque pas mal aussi. Une nouvelle fois, on se moque des beignets de Sabine et l’enquête policière de Weaver (qui se fait connaître comme Rumpelstilskin par Regina et Zéléna) ferait très bien dans n’importe quelle série policière sauf qu’on ne regarde pas une série policière et que ça commence à bien faire ! Le seul fait réellement intéressant à Hypérion Heights, c’est Lucy comprenant (un peu aidée) qu’elle ne peut pas laisser se briser la malédiction maintenant ! Et c’était moins une ! Là, on sourit un peu après avoir tremblé un peu tout en se disant que les autres héros parlent beaucoup de « protéger » Henry sans faire le moindre progrès sur cette voie. Anecdotes :
13. LE TALISMAN MAGIQUE Scénario : Miguel Ian Raya et Jérôme Schwartz Réalisation : Steve Miner Résumé : Dans le passé, le capitaine Crochet cherche un moyen de sauver Alice mais va, en fait, tomber dans le piège tendu par Gothel. A Hypérion Heights, Weaver et Rodgers cherchent le tueur de sorcières. Critique : Un des épisodes les plus ennuyeux de la saison avec du bavardage incessant et des péripéties en guise d’action. Si Colin O’Donoghue est toujours aussi bon, il rame quand même pour nous intéresser à la quête d’un hameçon qui pourrait l’aider à briser le charme qui retient Alice dans la Tour. L’ajout du capitaine Achab laisse froid d’autant qu’on a confié le rôle à un blanc-bec sans envergure et beaucoup trop jeune pour le personnage. Sera-t-il un obstacle ? A peine ! On apprécie de revoir le Ténébreux en plein délire extatique mais c’est trop peu et c’est surtout du déjà-vu. Tout juste a-t-on de la peine pour ce Crochet car nous comprenons que c’est de ce moment que date sa déchéance. A Seattle, ce n’est plus de l’ennui ; c’est du coma. Éloïse Gardener vient tailler une bavette avec Rodgers. Emma Booth donne toujours de l’allure et une aura menaçante à son personnage mais ça ne mène nulle part. Toute l’enquête, tout le décorum policier ; tout cela ennuie par son manque d’originalité ; son manque de décalage avec le strict réalisme. On apprécie le curieux rapprochement d’Ivy et d’Henry en se demandant ce que la fille de Raiponce a en tête. Ces scènes entre Andrew J. West et Adelaïde Kane sont agréables par la douceur et la gentillesse qu’elles dégagent. Vérité ou faux-semblant ? Rose Reynolds s’agite mais le réalisme balourd de cette saison fait passer l’agitation de la « voyante » pour l’hystérie d’une folle. On peine à croire à la magie ! Voilà le crime de cette saison ! Anecdotes :
14. LA FILLE DE LA TOUR Scénario : Leah Fong et Dana Horgan Réalisation : Antonio Negret Résumé : Autrefois, Alice s’est échappée de la Tour grâce à un Troll qu’elle doit maintenant protéger de villageois furieux et d’une archère nommée Robyn. A Hypérion Heights, Tilly est recherchée pour meurtres et la jeune fille se sent invisible. Critique : Episode ambivalent. Son segment « réaliste » est assez oiseux et, si Rose Reynolds, bouge beaucoup et parle tout autant, il s’en faut de beaucoup que l’intrigue avance. Personne ne doute de son innocence mais ça manque de fantaisie. En revanche, le moyen de l’innocenter est assez bien vu et fait le pont avec le segment « magique » beaucoup plus intéressant. Classiquement, l’épisode joue sur deux teintes. Grise de jour à Hypérion Heights, bleu de nuit dans le monde magique. C’est dans ce segment où Rose Reynolds joue pleinement Alice que l’actrice est la meilleure. Elle fait ressentir la solitude de son personnage (avec cet aphorisme : « A quoi bon être libre si l’on est seul ? »), la haine qu’elle éprouve envers la Tour où elle doit revenir, la colère et l’amertume d’être séparée de son père qu’elle chérit mais aussi le bien-être qu’elle ressent quand Alice est avec Robyn. Comme prévue, la série nous conte la rencontre de celles qui vont s’aimer et c’est écrit avec finesse et tendresse. Leurs chamailleries d’entrée amuse et fait comme un écho à la rencontre de Blanche-Neige et de Charmant. Un beau moment, c’est lorsqu’elles se racontent leurs vies antérieures et constatent, qu’à leur façon, elles ont été seules chacune de leur côté et que cette solitude pesante peut disparaître pour autant qu’elles veulent être libres. Et si les personnes les plus intéressantes sont les plus folles, dit la fille de Robin des Bois, alors elles ont bien fait de se trouver ! Anecdotes :
15. LE CERCLE DES SŒURS Scénario : Adam Karp et Christopher Hollier Réalisation : Ellen S. Pressman Résumé : Autrefois, comme aujourd’hui, Javotte cherche une sœur et craint une sorcière. Critique : Centré sur Adelaïde Kane, qui quitte la série à cette occasion, cet épisode relance la saison et lui redonne de l’intérêt après un sévère passage à vide. Dans les épisodes les plus intéressants de la série, il y a un point commun : les deux segments se répondent en présentant une même histoire sous deux angles différents. L’ouverture de l’épisode donne même la lecture des deux segments : dans un cas, Javotte conclue un accord avec Gothel ; dans l’autre, elle le refuse. Mais la présence de Facilier complique la donne. Voilà enfin un épisode qui donne un peu de consistance au « chaman » (appellation grotesque puisque les vrais chamans ne sont pas des sorciers vaudous mais des prêtres des cultes indigènes) et le pose sinon en antagoniste, au moins en élément perturbateur. De son côté, Emma Booth est toujours aussi intéressante en Mère Gothel, manipulatrice de bonne facture dans une série qui en a compté quelques-uns ! Sa cruauté est toujours aussi réjouissante. On sera plus dubitatif sur le personnage d’Henry. Même si Andrew J. West est toujours aussi sympathique, il ne se passe pas grand-chose de nouveau pour lui. On a quelque peu l’impression que les scénaristes ne savent pas trop quoi en faire. Au moins, ils ont trouvé quelques scènes agréables et le petit coup de jouer avec le destin est amusant. Le plus beau et les meilleurs moments sont cependant ceux que l’on passe avec Adelaïde Kane qui nous régale. En jouant sur les temporalités, le scénario permet à l’actrice de jouer diverses facettes du personnage et au spectateur de mesurer la distance qui sépare la Javotte du sabbat des sorcières de celle d’Hypérion Heights. Elle n’a jamais été vraiment libre autrefois et sa haine, sa colère ; tout a été motivé par un cuisant sentiment de solitude. C’est ce que prouve son attitude avec Gretel tout comme son comportement avec Anastasie. Elle a les meilleures répliques, de superbes discours sur l’amour sororal. C’est sur un parcours réussi qu’elle quitte la série. Anecdotes :
16. LE GRAND TOURBILLON Scénario : Jane Espenson et Jérôme Schwartz Réalisation : Ron Underwood Résumé : Autrefois, Henry cherche son histoire en compagnie de Crochet. A Hypérion Heights, il aide Weaver et Rogers à identifier le tueur de sorcières. Et le trouve. Critique : Très riche, cet épisode se disperse un peu mais a le mérite de faire d’Henry son héros. Il était temps ! Que ce soit dans le monde magique ou dans celui qui ne l’est pas, son but est le même : trouver sa place. Autrefois, il cherchait une aventure (superbe scène de tempête ; pour une fois qu’on a des effets spéciaux de qualité !), écrasé par la figure héroïque de ses grands-parents (un bon point pour les scénaristes qui ont osé relever que descendre d’une lignée de héros n’est pas quelque chose de simple). A Hypérion Heights, il a une opportunité de boulot…à New York, soit loin de Jacinda. Finalement, il ne partira pas (ça, on s’en serait douté) mais ce ne sera pas de son fait. On commence tout doucement à quitter la piste strictement réaliste concernant le « tueur au chocolat » qui assassine les sorcières, pardon les membres d’une secte. C’est encore timide mais on avance. Sauf que le personnage de conte qui est derrière tous ces meurtres est une complète réécriture d’un personnage déjà vu dans la série et c’est gênant. Tout comme le fait qu’il apprécie d’entendre son « vrai nom » ; cela rappelle le Chapelier Fou de la saison 1. La volonté homicide en plus. Jane Espenson et Jérôme Schwartz sont aussi des cœurs tendres. Ils ne se résolvent pas à brouiller Zéléna…pardon Kelly et Margot (avec un « T » à la fin) et ajoutent une pointe de poésie et de tendresse en faisant de Tilly la confidente de Margot qui lui donne le bon conseil. On ne peut que sourire à cette scène. Anecdotes :
Scénario : Paul Karp et Brian Ridings Résumé : Autrefois, Zéléna eut une rencontre houleuse avec la famille d’Hansel. Aujourd’hui, ce dernier veut tuer la sorcière. Critique : Pour son avant-dernière apparition dans la série, Rebecca Mader a droit à une belle et forte histoire que Lana Parrilla met plutôt bien en boîte à quelques longueurs près et une fin qui se traîne un peu. On aurait aimé que l’avant-dernière scène permute avec la dernière pour plus d’impact émotionnel. Mais l’un dans l’autre, c’est un des meilleurs épisodes depuis longtemps et, à ce stade, on prend. Si on ne saisit pas bien pourquoi Nick s’obstine à garder Henry (même s’il n’est pas pensable de se passer d’Andrew J. West et c’est sûrement la raison cachée), reconnaissons à Nathan Parsons qu’il est très juste dans son rôle à multiples facettes. Il montre bien le déséquilibre psychologique de Jack/Hansel mais aussi rend visible le besoin qu’il aurait qu’Henry comprenne et surtout que le « vrai » Henry sache tout et comprenne tout. Mais, obstiné comme sa mère, le podcasteur refuse d’admettre la vérité et a même un monologue d’une rare virulence envoyant valser le monde des contes ! Un discours que l’Emma de la saison 1 n’aurait pas renié ! Si Jack est si déséquilibré, c’est qu’Hansel a vécu un cauchemar étant enfant. Le petit plus de la série, une idée brillante comme la série en a désormais peu mais dont elle fut prodigue autrefois, c’est d’y ajouter Zéléna. Certes, on tique sur la défaite expresse et beaucoup trop facile de la méchante sorcière de l’Ouest face à la sorcière au pain d’épices mais Rebecca Mader emporte sans encombre notre conviction par son jeu nuancé tantôt forte et cruelle tantôt faible et sensible ; mais surtout elle rend palpable le désir de changement de Zéléna. La maîtresse du pays d’Oz est fatiguée. La méchanceté est une boisson enivrante mais elle ne soutient qu’un temps. Tout le passage avec le bûcheron aveugle est traité avec beaucoup de sensibilité. Il est dommage que la série « oublie » que le rôle du père d’Hansel et Gretel avait été déjà tenu avec talent par Nicholas Lea (1-9) tout comme celui de Jack (par Cassidy Freeman) ; ce qui gâche le personnage. Dommage certes mais les bons côtés l’emportent aisément sur les mauvais dans cet opus qui a su dire au revoir (même si elle fera une apparition dans le final) à la meilleure des sorcières et à son excellente interprète. Anecdotes :
18. LA GARDIENNE Scénario : David H. Goodman et Brigitte Hales Réalisation : Geofrey Hildrew Résumé : Dans le passé, Rumpelstilskin soumet Alice à une épreuve pour savoir si elle est la Gardienne qu’il espère. A Hypérion Heights, Tilly entend des bourdonnements qui la perturbe. Critique : Comme souvent, l’épisode est ambivalent avec une partie « magique » infiniment plus intéressante que la partie « réaliste » dont on ne sait pas où elle va. Un des rares enjeux clairs de cette saison, c’est la possibilité pour Rumpelstilskin de déposer la dague entre les mains d’un « Gardien » (une Gardienne en fait) renonçant à être le Ténébreux (et donc à l’immortalité). Depuis l’épisode 7-4, on sait que l’objectif du maître magicien est de retrouver Belle. Le parallèle peut être fait avec Zéléna à l’épisode précédent ; de même que la méchante sorcière de l’Ouest s’était lassée de sa méchanceté, le Ténébreux (rongé par le Mal qui lui fait perdre l’aspect humain qu’il avait en début de saison) commence à flancher sous le poids des siècles et en l’absence de toute raison de vivre. Comme il le dit très bien, l’immortalité est une « autre Tour », une prison. Autrement dit, une malédiction. L’épisode offre trois tandems inégaux. On assiste à l’approfondissement des sentiments entre Tilly et Margot à Hypérion Heights. Il suffirait de peu de choses pour qu’Alice et Robyn percent les carapaces dont elles sont affublées. Cela prouve que la malédiction lancée par Gothel fonctionne toujours mais que les choses bougent jusqu’au point de rupture. Mineur mais touchant. Résolument déséquilibré est le tandem Facilier/Rumpelstilskin. Faire passer le charlatan vaudou (et au passage, le vaudou est une véritable religion. Le placer au même rang que la magie est un manque de respect complet et le signe d’une méconnaissance certaine) pour un rival du maître magicien est risible. Dans le monde magique, il ne fait pas le poids et, dans le monde sans magie, il n’est qu’un beau parleur qui s’en tire avec des phrases creuses et des sourires prétendument menaçant. Le troisième tandem est le plus fort car il est l’arc-boutant de cet épisode, c’est celui de Rumpelstilskin et d’Alice. Robert Carlyle, toujours impeccable, retrouve ici les accents fous de son personnage et c’est glaçant et inquiétant de l’entendre parler comme la Bête d’autrefois alors qu’Alice est à ses côtés ! Son duo avec Rose Reynolds fonctionne parfaitement et nous offre de beaux moments. Quant au final de l’épisode, il souffle brusquement le chaud et le froid. Anecdotes :
19. LA CLÉ DU BOSQUET Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Tessa Blake Résumé : Autrefois, Gothel était fascinée par les Humains. Devenue Mère Gothel, elle veut les éradiquer. Critique : Enfin il se passe quelque chose à Hypérion Heights ! Le très lent puzzle commence à se mettre en place avec la révélation du plan de Gothel, le grand méchant de cette saison, même si par intermittence et dont on avait du mal à tout suivre. C’est désormais plus clair. Le puzzle s’agence aussi pour Henry et Jacinda, Tilly et Rogers mais il manque les maîtres magiciens du monde des contes, la Reine et Rumpelstilskin. Et ils manquent vraiment. L’essentiel de l’épisode tient en un laborieux exercice de présentation des origines de Gothel et du pourquoi de son plan. Emma Booth profite à plein du temps de jeu qu’on lui donne et elle est excellente, montrant notamment le désarroi de Gothel lorsqu’elle comprend qu’elle a été trahie et quelles horribles conséquences ont eu ses actes. Par contre, la naïveté ne lui sied pas. Elle est plus convaincante en Mère vengeresse et en génie du Mal. Sans être mal fait, c’est un récit fort peu original sur le fond. Sans compter le maquillage atroce et les robes épouvantables des nymphes du bosquet. La constitution du sabbat des sorcières met en branle le final mais la malédiction exerce encore son emprise malgré les efforts de Lucy alliée à Facilier (pourquoi n’est-on pas surpris que le sorcier échoue ?) et l’aboutissement du rapprochement de Jacinda et Henry. La vérité commence pourtant à se faire mais sous forme d’affirmations et non de souvenirs. En fait, Gothel et Facilier ont raison sur un point, et ce pourrait être le résumé de cette saison : il y a trop peu de magie. Anecdotes :
20. L'AUTRE MOI Scénario : Dana Horgan et Leah Fong Réalisation : Ron Underwood Résumé : Le sort de Gothel est sur le point d’être lancé. Lucy et Regina échouent à réveiller Henry mais un évènement inattendu fait tout basculer. Critique : Quelque part, la nécessité pour Henry de croire en la magie pour que les héros puissent vaincre Mère Gothel fait en creux et implicitement la critique de cette septième et ultime saison : la rationalisation à outrance et le réalisme à tout crin ont retiré sa magie à la série et les spectateurs ont cessé d’y croire. C’est une histoire solide qui nous est proposé ici. Le cynisme tranquille de Gothel s’appuie sur un fait indéniable : les adultes n’ont plus la même capacité d’y croire que les enfants. Voilà pourquoi ce sont des enfants, Henry tout d’abord puis Lucy qui impulsent le processus menant au réveil de ceux qui se sont endormis. Lovecraft, dans ses récits sur le monde du rêve, parlait déjà de rêves qui sont plus vrais que la situation censée être la réalité. Le scénario pose également les questions sur l’identité : qui suis-je ? se demande Henry et cette question lancinante, qui lançait la saison, trouve ici sa réponse. Le dyptique de scènes entre Hypérion Heights et Storybrooke est une idée géniale. Andrew James West réalise ici sa meilleure prestation ; son monologue déchirant face à Regina, l’aveu qu’il voudrait croire pour que sa souffrance cesse mais ne le peut, désarçonné psychologiquement comme il l’est, sonne juste et donne à voir un homme brisé par le chagrin et rongé par l’amertume. C’est par le geste des héros d’Once upon a time qu’il parviendra finalement à rompre la malédiction comme un retour des choses puisque, c’est en l’embrassant lui qu’Emma avait brisé la première. Bel hommage. Rose Reynolds est également superbe, inquiétante lorsqu’elle est envoûtée, radieuse quand Alice reconnaît son grand amour Robyn, déterminée lorsqu’elle affronte Gothel. L’union fait la force et l’amour est un ciment puissant et la plus puissante des magies. Toute la série le proclame. Véritable conclusion de la saison, cet épisode se prolonge d’un appendice qui solde le sort de Facilier dont on se débarrasse d’autant plus aisément qu’il n’a jamais servi à rien, et lance le grand final de la série. Anecdotes :
21. LA PLUME DE LA SAGESSE Scénario : David H. Goodman Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Venu du monde des vœux, le Ténébreux défie Rumpelstilskin et, à travers lui, tous les héros. En allant le combattre chez lui, ils tombent dans un piège des plus noirs. Critique : Quand on se donne la peine d’écrire de bonnes histoires avec de la magie dedans, elles fonctionnent ! En laissant Hypérion Heights derrière eux, les héros (Regina, Henry, Crochet et Rumpelstilskin ; on notera que cette liste eût été incroyable autrefois) redeviennent ce qu’ils étaient, des héros justement. Mais c’est une tâche noble mais très compliqué surtout quand on affronte un magicien dont l’arme la plus atroce est le désespoir qu’il cultive avec l’art d’un herboriste et qu’il récolte avec la méticulosité d’un vigneron. L’histoire est à plusieurs détente. L’élément qui lance l’aventure se retrouve remplacé par un tout autre à la fin ; donnant ainsi sa cohérence aux différents tableaux que l’on a parcourus. C’est glaçant, absolument terrifiant et très bien agencé. Difficile de trouver une faille dans l’écheveau tressé par ce lutin qui sait jouer du rouet. Côté décor, on appréciera le château du Ténébreux, encore plus macabre que celui de l’original avec cette décoration sombre et ces nombreuses vanités. L’épisode fonctionne aussi à coups de doubles. La vision des deux Henry, l’un aveuglé par son désespoir immédiat et l’autre rongé par une vie d’impuissance, est sidérante de violence psychologique. Superbe composition d’Andrew J. West et Jared S. Gilmore qui joue très bien une version ennoircie d’Henry. Mais le clou du clou, c’est bien entendu le duo/duel des deux Ténébreux ; celui qui ne veut plus l’être et celui qui ne veut que le rester. Robert Carlyle est souverain et joue à la perfection ces deux facettes de son personnage. Si c’est avec un certain plaisir que l’on a retrouvé le Ténébreux de jadis avec ses persiflages, sa folie qui lui illumine le regard et sa gestuelle de Commedia dell’arte, on se souvient brusquement que c’était alors un méchant redoutable, le maître magicien et que peu de choses pouvaient l’atteindre et moins encore le vaincre. Quand l’épisode se termine, on tremble pour nos héros. Anecdotes :
22. LA RÉUNION DES MONDES Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Le terrible plan du Ténébreux est sur le point de s’accomplir mais, heureusement, Robyn et Alice sont parvenues à ramener de l’aide. Rien de moins que Blanche-Neige et le Prince Charmant ! Critique : Magistral épisode qui clôt de la plus belle des manières une série souvent brillante mais qui s’est parfois perdue. Les auteurs connaissent on ne peut mieux leur œuvre. Ils jouent avec maestria de différentes harmonies. Comédie quand les deux jeunes femmes débarquent à Storybrooke de manière un peu cavalière et délivrent un récit on ne peut plus décousu. Drame quand le Henry du monde des vœux défie Regina à l’épée après l’avoir humilié dans l’ancienne salle du trône. Épopée quand Blanche-Neige et Charmant (plaisir de revoir Josh Dallas et Ginnifer Goodwin qui s’amusent et jouent à fond les rôles qu’ils ont l’air de n’avoir jamais quitté) réunissent le conseil de guerre pour lever une nouvelle fois l’étendard de l’espoir contre le Mal. Terreur quand le Ténébreux lance le sort qui doit envoyer chacun des héros dans une histoire où il sera seul (superbe idée des livres de contes noirs). Émotion quand Rumpelstilskin accomplit son dernier tour de magie, son plus grand acte de courage (splendide autocritique sans concession) qui lave à jamais la tache de lâcheté qui donna naissance au Ténébreux, et qu’il reçoit l’oraison funèbre prononcée par Regina. Cette scène est une des plus belles de toute la série ; une des plus émouvantes et qui serre la gorge et embue les yeux. C’est juste magnifique. Si tous les acteurs sont bons, si l’on constate que les nouveaux acteurs de cette saison sont plus ou moins mis sous le boisseau, on relèvera les grands numéros de trois d’entre eux. Colin O’Donoghue campe avec panache le Crochet alternatif à qui il a su apporter les nuances qui le différencie de son double de Storybrooke. Lana Parrilla bien sûr qui sait apporter de l’émotion sans sacrifier la noblesse de Regina. Saluons enfin l’ultime performance de Robert Carlyle qui joue deux personnages ou plus exactement deux versions de son personnage mais de manière si différente, si convaincante qu’on peine à croire qu’il n’y ait pas deux acteurs face à face ! En se recentrant in extremis sur ses héros, la série accomplit le miracle de se ressourcer et de briller de mille feux. Les décors sont variés et les fans apprécieront cette revue opérée : la grande salle et le cachot du Ténébreux, la salle du conseil, le balcon de la Reine et, bien évidemment, la salle du Trône où se tient le dernier acte : la réunion des mondes pour que plus jamais personne ne soit séparé. Certes, avec un peu de mauvais esprit, et sachant que Disney est le diffuseur et le producteur, cette image finale des royaumes unis ressemble un peu à un parc d’attraction. Mais foin de médisances lorsque l’on assiste au couronnement de Regina. Mieux que jamais elle mérite pleinement son titre de Reine. Longue vie à la Reine ! Ainsi s’achève Once upon a time. Anecdotes :
|
Saison 6 1. Le Temple de Morphée (The Savior) 2. Les Vipères d'Agrabah (A Bitter Draught) 3. Le Soulier de verre (The Other Shoe) 4. Le Vrai Méchant (Strange Case) 5. Jasmine et Aladdin (Street Rats) 6. En eaux troubles (Dark Waters) 7. La Pousse magique (Heartless) 8. Le Rocher de Sisyphe (I'll Be Your Mirror) 10. Trois Vœux (Wish You Were Here) 11. L'Autre Robin (Tougher Than the Rest)
12. Le Vrai Meurtrier (Murder Most Foul) 13. La Guerre des ogres (Ill-Boding Patterns) 14. La Flèche de Cupidon (Page 23) 15. L'Exil du cœur (A Wondrous Place) 16. Les Remords d'un lâche (Mother's Little Helper) 17. L'Effet d'une fleur (Awake) 18. Plus jamais seule (Where Bluebirds Fly) 19. Le Livre des prophéties (The Black Fairy)) 20. Mélodie d'amour (The Song in Your Heart) 21. La Bataille finale, première partie (The Final Battle: Part One) 22. La Bataille finale, deuxième partie (The Final Battle: Part Two) Bis repetita que cette saison par rapport à la précédente : un net épuisement narratif notamment visible avec un départ complètement raté et de multiples épisodes fort peu intéressants. Il y a notamment une absence grave de régularité ; des épisodes corrects voire bons sont suivis d’autres plus médiocres. Si le final est éblouissant, il a été précédé d’une très longue attente ; comme si la série ne cessait de différer ledit final donnant surtout l’impression de ne plus avoir grand-chose à dire. Concernant le casting, certains personnages sont clairement mis de côté et les autres n’évoluent plus beaucoup. Au moins, les acteurs restent bons et la deuxième partie de saison bénéficie d’un excellent méchant. C’est bien mais c’est peu. 1. LE TEMPLE DE MORPHÉE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Eagle Egilsson Résumé : Hyde a fait venir à Storybrooke les personnages du pays des histoires secrètes. Emma souffre de troubles soudains et il prétend savoir ce dont il s’agit. Critique : Un lancement mitigé où de bonnes idées voisinent avec d’autres qui le sont moins. En fait, on ne sait pas dans quelle direction veut aller l’épisode. Tout le segment concernant Hyde est marqué par la confusion et l’obscurité. A quoi rime cette venue de personnages ? Sa menace sur les histoires qu’on ne veut pas voir raconter sent plus l’épisode catalogue à venir que l’épée de Damoclès. Pourquoi Hyde se laisse-t-il si facilement vaincre ? Plus intéressantes sont les scènes entre Jennifer Morrison et Sam Witwer car le second est excellent dans le rôle élégant et menaçant de Hyde. L’acteur rend visible le charme dangereux du personnage même lorsque celui-ci est neutralisé. Il y a chantage et bascule entre Emma et Hyde ; chacun cherche à prendre l’ascendant sur l’autre. En bonne forme, et la réalisation se montrant dynamique, les acteurs rendent le match intéressant à suivre. Ce qui l’est moins, c’est en partie le traitement scénaristique appliqué à Emma. Qu’elle cache à son entourage, et surtout à Crochet, ses tremblements et ses cauchemars va à rebours de toute l’évolution du personnage depuis la saison 1. L’analyse d’Archie est la bonne mais le rendu est contestable. On appréciera cependant la relation entre la scène d’ouverture et la suite : cette histoire de sauveurs (au pluriel) et de leurs destins funestes constitue une trame qui paraît intéressante à suivre. Une troisième trame existe en parallèle des deux autres (ce qui fait beaucoup sur un épisode de 41 minutes) ; celle de l’histoire contrariée entre Belle et Rumpelstilskin et cette révélation fracassante au temple de Morphée (encore une adjonction un peu téléphonée de la mythologie grecque dans la série avec un temple en effets spéciaux fort peu convaincant). On a cependant une des plus belles scènes lorsque la Bête demande à la Belle de lui « réapprendre » à danser. C’est un moment plein de douceur et de bonheur. Robert Carlyle est magistral quand il montre les efforts de son personnage pour être galant. Quatrième et dernière trame, la sororité contrariée de Regina et Zéléna. Encore heureux que les deux actrices soient excellentes parce que les crises existentielles entre elles commencent vraiment à être lassantes. On a par contre et un final surprenant et le plus beau monologue de Lana Parrilla de toute l’histoire de la série concernant la Reine. Un épisode plein de potentiels donc mais trop plein justement pour ne pas inquiéter. Anecdotes :
2. LES VIPÈRES D'AGRABAH Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Ron Underwood Résumé : Autrefois, la Reine a engagé le comte de Monte-Cristo pour qu’il tue Blanche-Neige et le prince Charmant. Or, il fait partie des personnes venus du pays des histoires secrètes. Critique : Après les contes de fées, Once upon a time reprend un personnage de roman bien connu, Edmond Dantès mais la version qui en est donnée, et l’histoire qui lui est prêtée, sont hautement fantaisistes pour ne pas dire que c’est n’importe quoi. Les scénaristes n’ont gardé du personnage d’Alexandre Dumas que sa soif de vengeance pour n’en faire qu’un vulgaire spadassin. Il est heureux que Craig Horner ait récupéré le rôle car, au moins, il donne du panache au comte. Les scènes de duel sont parmi les meilleurs de l’épisode ; ce qui n’a rien de surprenant quand on a manié « l’épée de vérité » ! Plus intéressant est l’entrée réelle en scène du double maléfique de Regina qui semble bien être le deus ex machina d’une machination visant à détruire de l’intérieur la société de Storybrooke. Incarnée par une Lana Parilla des grands jours, qui joue contre elle-même deux versions différentes du même personnage, la Reine noire ne livre que des brides de son plan mais, au moins, le spectateur a l’impression qu’il peut se passer quelque chose. Par contre, on ne comprend toujours pas ce que Hyde – absent de l’épisode – peut avoir à faire dans cette galère. Les scènes avec Rumpelstilskin – on tient également un Robert Carlyle du feu du Diable ! – sont également intéressantes. Une trame se dessine malgré un rendu plutôt brouillon. En retrait sur cet épisode, Jennifer Morrison se contente de brèves scènes qui doivent nous convaincre du malaise de la Sauveuse qui se refuse à considérer ces visions comme une question existentielle. On peut comprendre le raisonnement mais toujours pas la conclusion. Anecdotes :
3. LE SOULIER DE VERRE Scénario : Jane Espenson et Jérôme Schwartz Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Dans le passé, Cendrillon vit des moments difficiles mais parvient à se rendre au bal royal. A Storybrooke, elle connaît quelqu’un parmi les nouveaux arrivants. Critique : Épisode-catalogue suite ! Et celui-ci est encore plus mal relié à un quelconque semblant d’histoire commune qui ferait le lien. L’histoire de Cendrillon n’est pas telle qu’on la raconte ? La belle affaire ! Il y a certes un vague propos sur l’impuissance des Sauveurs condamnés à trouver de nouvelles victimes à sauver sans connaître de fin heureuse eux-mêmes. Mais ce n’est qu’une ligne de texte chez une Blanche-Neige qui avoue franchement sa lassitude. L’impression générale est celle d’un sur-place. Les méchants parlent beaucoup. Regina et Zéléna se querellent encore. Les héros courent ou se téléportent. Steve Pealman anime comme il le peut un propos sans énergie et qui ne passionne guère. Jessy Schram retrouve pour la dernière fois le rôle de Cendrillon et, au moins, elle nous offre une prestation convaincante. Lisa Banes surjoue la marâtre mais parvient à lui donner assez de cruauté. Jennifer Morrison a quelques couleurs dans cet épisode ; elle donne de la consistance à l’angoisse qui ronge son personnage. Par contre, il est rageant de voir que le scénario ne donne rien à Rebecca Mader. Réduite à l’inutilité, confinée dans un rôle de mère surprotectrice et de sœur à nouveau aigrie, Zéléna n’est plus que l’ombre d’elle-même. Seul le talent de son interprète permet de donner un peu de relief à son peu de temps de présence. Les héros et les méchants sont fatigués. Anecdotes :
4. LE VRAI MÉCHANT Scénario : Nelson Soler et David H. Goodman Réalisation : Alrick Riley Résumé : Jekyll tente d’élaborer un sérum qui détruira Hyde. Dans le passé, Rumpelstilskin vient donner un coup de main à ce même docteur Jekyll. Critique : Arrivé au quatrième épisode de cette saison, le spectateur ne sait toujours pas où va cette dernière. Il faut beaucoup de temps pour avancer sur la question de comment vaincre le double maléfique de Regina et la réponse arrive vers la 35ème minute. Au moins, le final est surprenant. Par contre, devoir relancer la saison dès son quatrième épisode montre que le choix narratif de départ n’était pas le bon. L’essentiel de l’épisode nous raconte la « vraie version » de l’histoire du docteur Jekyll et de mister Hyde. Sam Witwer et Hank Harris livrent de très bonnes prestations et avoir Robert Carlyle comme partenaire, puisque Rumpelstilskin joue les mentors du bon docteur, ne peut que tirer les acteurs vers le haut. Il n’y a donc aucun ennui à suivre les manigances du maître magicien (même si un peu d’agacement de revoir ce mélange incongru de magie et de science qui avait si lamentablement échoué en saison 2 avec Frankenstein), les errements de Jekyll et de Hyde. Le plus remarquable, c’est que Sam Witwer parvient à créer une version plus sensible de Hyde, presque touchante et vraiment intéressante. Les costumes victoriens sont chatoyants mais les décors convenus. A part ça, les héros font du surplace (l’inutilité de Jennifer Morrison force l’admiration) et on s’intéresse fort peu au retour de Blanche-Neige à l’enseignement. Sauf qu’elle a une assistante venue du pays des histoires secrètes. Le scénario veut nous faire languir sur son identité mais celle-ci est transparente. Anecdotes :
5. JASMINE ET ALADDIN Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Norman Buckley Résumé : Autrefois à Agrabah, la princesse Jasmine engage Aladin pour lutter contre Jafar. A Storybrooke, tous cherchent ce dernier. Critique : Un épisode ambivalent. Autant, toute la partie « catalogue » à Agrabah est plutôt intéressante, autant les choses tournent en rond à Storybrooke. Visiblement, le plan du double maléfique de la Reine consiste à jeter le trouble dans la famille de la Sauveuse et à faire croire à celle-ci que son destin funeste est inéluctable. Soit, mais quand a-t-on vu un génie du Mal prendre une heure pour aller se faire une manucure ? Dans le lot des scènes inutiles, celle-ci tient le pavé mais elle justifie la présence de Zéléna. Pauvre sorcière. Le segment « Agrabah » est nettement plus intéressant, non pas tant pour l’aspect convenu de la rencontre de Jasmine et d’Aladin (un prétexte original d’ailleurs) ou par certains clichés du conte d’aventure (et un trait d’humour décoché aux Mille et une nuits assez cocasse) mais surtout par le dialogue entre Aladin et Jafar, somptueusement incarné par un Odeh Fehr des grands jours. Être un Sauveur est une charge, non un honneur. C’est aussi une condamnation à mort à plus ou moins long terme. On songe à l’épigramme du poète latin Juvénal : « Qui gardera les gardiens ? ». Le Sauveur sauve les autres mais qui peut l’aider, lui ? La présence d’un second Sauveur – ce qui pose moins de problème que plusieurs Tueuses – permet de mettre le rôle d’Emma en perspective et de réfléchir en général à ce qu’implique la charge et, en particulier, à ce qu’elle représente pour son titulaire. Karen David et Deniz Akdeniz sont chacun en qui les concerne parfait dans leurs rôles. Il y a de l’humour entre leurs personnages et pas mal de choses à se dire, y compris des rudes. Mais, n’est-ce-pas le signe de deux personnes qui ne sont pas indifférentes l’une à l’autre ? La relation était attendu et la situation convenue mais, pour cette fois, le scénario se montre habile. On a enfin envie de voir ce qui va suivre. Anecdotes :
6. EN EAUX TROUBLES Scénario : Brigitte Hales et Andrew Chambliss Réalisation : Robert Duncan Résumé : Autrefois, le capitaine Crochet est amené à bord du Nautilus du capitaine Nemo. A Storybrooke, le même Nautilus fait soudain surface ! Critique : Après Alexandre Dumas, Jules Verne ! Les romanciers français du XIXème siècle inspirent les scénaristes américains du XXIème ! Centré sur Crochet, cet épisode, plus fidèle à Verne que ne l’était le précédent sur Monte-Cristo, est aussi plus intéressant parce qu’il concerne le « cœur du réacteur » de la série, la notion de famille et celles de vengeance et de rédemption. Dommage que d’autres segments soient nettement plus fades. A la base, il y a la volonté de la Reine noire de diviser la famille Charmant. Pour cela, elle jette la suspicion sur la « pièce rapportée » que constitue Crochet. C’est cousu de fil blanc mais Colin O’Donoghue et Jared S. Gilmore vont livrer un bel exercice où leurs personnages passent par la colère, le remords, le regret et l’aveu libérateur. Cet exercice rejoint le discours que tient Nemo dans le passé : une famille, ce n’est pas seulement le sang qui la donne, c’est aussi quelque chose qui se construit. Faran Tahir a belle allure dans son uniforme et le Nautilus est un beau décor. L’acteur campe avec résolution et conviction un homme qui sait que la vengeance est une maîtresse avide mais vaine et qui cherche à tout prix à convaincre. Ce discours, bien inséré dans la trame narrative, permet de dépasser « l’effet catalogue » si préjudiciable à l’intérêt. Ici, au moins, l’histoire particulière rejoint l’histoire générale et a un impact sur elle. Que le passé du capitaine Crochet le rattrape justement au moment qu’il faut est une facilité scénaristique qu’on pardonnera. On a en plus, une fois n’est pas coutume, de bons CGI ; tant le Nautilus en extérieur que le kraken. Soulignons également, dans un autre registre, un numéro divin de Lana Parilla dans son rôle maléfique. Elle est tour à tour cruelle ; elle minaude, charme, menace. Bref, elle varie son jeu à la perfection ! Ce qui, par contraste, montre le rôle franchement mineur dans lequel Jennifer Morrison, et Rebecca Mader plus encore, sont confinées. Anecdotes :
7. LA POUSSE MAGIQUE Scénario : Jane Espenson Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : A Storybrooke, la Reine maléfique somme Blanche-Neige et Charmant de se rendre où elle tuera les habitants de la ville. Dans le passé, deux êtres malheureux voient leurs destins changer. Critique : Classique dans sa structure, cet épisode renoue en fait avec celle qui a fait les beaux jours de la série en s’appuyant sur ses points forts : ses acteurs ; à commencer par Ginnifer Goodwin et Josh Dallas. Mis sur le devant de la scène avec des vrais enjeux narratifs, ils livrent une belle prestation. Le scénario, bien écrit, est parfaitement équilibré entre ses segments l’un passé, l’autre présent. Enfin, la saison 6 livre un maître-épisode ! Il était temps ! Le segment dans le passé se déroule avant la rencontre réelle entre Charmant (qui ne l’était pas encore) et Blanche-Neige qui n’était pas encore une hors-la-loi et c’est justement aux prémices de cette relation que l’on assiste ; comment cette future rencontre, qui débouchera bien plus tard sur la naissance d’Emma (« l’enfant d’un véritable amour » selon le mot de Crochet dans une des plus belles tirades que le pirate ait tenu à sa belle), a été rendu possible. Le destin n’est jamais écrit que par ceux qui le vivent. C’est une première réponse à la menace d’inéluctabilité qui semble peser sur Emma. Par contre, renouer avec le passé, oblige à revoir la tenue délirante de la Fée bleue. On préfèrera Keegan Conor Tracy en habit de religieuse ! Outre la lutte contre l’ennemi – qui donne déjà de l’intérêt à l’épisode puisque ce sont directement nos héros qui sont concernés – le scénario se régale avec ses méchants. Dans le passé, on rencontre le Bûcheron, féal de la Reine dans le conte et qui est ici plus efficace. Lana Parilla s’éclate à jouer ses deux versions de son personnage mais on sent la jubilation de l’actrice dans son rôle maléfique. Non seulement, cette version de la Reine est aussi rusée et cruelle que la première (et le sort – dans tous les sens du terme – qu’elle réserve à ses vieux ennemis est vraiment d’une cruauté savoureuse) mais il y a aussi une extase à être le Mal qui ferait presque plaisir à voir ! En somme, l’actrice donne à voir un être malfaisant heureux de l’être et qui prend un pied d’enfer à semer la mort et le chaos ! Anecdotes :
8. LE ROCHER DE SISYPHE Scénario : Leah Fong et Jérôme Schwartz Réalisation : Jennifer Lynch Résumé : En voulant tendre un piège à la Reine maléfique, Emma et Regina sont envoyées de l’autre côté du miroir. Critique : Un nouvel épisode ambivalent. Si le segment principal est intéressant, il est parasité par de nombreux segments secondaires qui montrent qu’il n’était pas fort pour assurer tout un épisode. Nouvelles Alice, Emma et Regina passent donc l’essentiel de l’épisode dans le « monde derrière le miroir » mais on est loin du Pays des Merveilles ! C’est un endroit cauchemardesque et le décor est vraiment réussi, notamment chromatiquement avec ces couleurs froides que sont le noir et le bleu. Par contre, grosse erreur de scénario quand un dragon asiatique crache du feu sur nos héroïnes. Cette prérogative est réservée aux dragons d’Occident qui sont des monstres quand leurs cousins d’Asie sont davantage des guides, même s’ils restent dangereux. Ce segment permet aussi à Jared S. Gilmore de montrer le mûrissement d’Henry, même confronté aux affres de l’angoisse devant cette épreuve terrible qu’est le bal ! On a aussi de très beaux monologues, tant de la part d’Henry que de la Reine alternative qui donnent de très bonnes indications sur les personnages. Psychologiquement, les portraits sont réussis. Dommage que ce segment soit encombré par celui sur les Charmant qui s’organisent pour maintenir une « vie normale » (sur fond de musique country ! Une idée originale qui désamorce ce que la situation pourrait avoir à la fois de dramatique et d’ennuyeux) malgré le sort qui les frappe. Une question ressort cependant et fait écho au sort des vilains. Si ceux-ci ne peuvent avoir de fin heureuse, est-ce que les héros peuvent avoir une vie normale ? N’est-ce pas antinomique ? Le segment entre Belle et Zéléna est intéressant sans développer grand-chose mais il donne l’occasion à Rebecca Mader de faire montre de la cruauté suave de son personnage face au maître magicien qu’elle a joué. C’est le troisième segment qui est le plus anecdotique, celui où Aladin (re)joue les voleurs. Deniz Akdeniz fait ressortir la malice et la gentillesse de son personnage quand Karen David se montre plus lisse. On a des promesses, trop sans doute, mais, si le probable est éventuel, il se fait attendre. Anecdotes :
Scénario : Brian Ridings et David H. Goodman Réalisation : Mairzee Almas Résumé : Dans le passé, Rumpelstilskin invoque la Fée noire. A Storybrooke, la rupture est consommée avec Belle. Critique : En se recentrant sur ses personnages phares et en oubliant ses fariboles du Pays des histoires secrètes, la série prouve qu’elle a encore des choses à dire. Structuré par une opposition entre la Belle et la Bête, l’épisode réussit en outre à s’insérer dans la problématique générale concernant le sort des Sauveurs, et celui d’Emma en particulier, et à introduire un méchant de qualité. Quelques scènes secondaires en diminuent l’intérêt mais elles restent justement assez périphériques pour ne pas peser sur le sujet central. Il est symptomatique que les deux scènes fortes de l’épisode se déroulent dans des conditions opposées. Quand Rumpelstilskin est mis échec et mat par Belle, il fait grand jour. Quand il invoque la Fée noire, il fait nuit noire. Or, ces deux femmes sont les pendants de l’existence du Ténébreux. La Fée noire lui a donné le jour mais l’a abandonné. Belle est son grand amour mais, par amour justement pour son fils, elle l’abandonne pour le protéger de son père. Le Ténébreux est rejeté des deux côtés ! Robert Carlyle montre son talent dans cet épisode en renouant avec la verve sarcastique et malsaine du Ténébreux de jadis, en montrant sa froideur menaçante envers la Reine noire avec qui l’alliance est rompue, mais surtout, lorsqu’il montre le désarroi profond de Rumpelstilskin devant Belle. Il se laisse dire ses quatre vérités par une frêle jeune femme qu’il pourrait réduire en cendres d’un claquement de doigt ! Émilie de Ravin est brillante dans ses scènes de confrontation. Elle donne à voir la fragilité de Belle mais une fragilité de cristal : un matériau assez dur finalement et qu’il faut vouloir briser. Elle réussit une magnifique scène d’émotion à la maternité…qui est aussi le couvent des fées ! Côté fée justement, l’entrée en scène de la Fée noire démonétise largement Sa Majesté démoniaque battue (mais pas abattue). En une scène, Jaimie Murray – même avec une tenue à faire vomir un rat – impose son personnage qui rayonne de malfaisance et en répond à Rumpelstilskin en matière de cruauté froide. Prometteur. Anecdotes :
10. TROIS VŒUX Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ron Underwood Résumé : La Reine maléfique utilise le génie de la lampe pour qu’Emma n’ait jamais été la Sauveuse. Critique : Épisode décevant qui, entre une excellente scène d’ouverture et un double coup de théâtre retentissant pour conclure, raconte une histoire « alternative » sans aucun intérêt puisque nous savons qu’elle n’est pas réelle et que Regina sauvera finalement Emma. Lana Parrilla sauve ce segment central ; pour qu’Emma redevienne la Sauveuse, elle va jouer son propre rôle d’adversaire ! Avec la tenue qui sied bien sûr et que Rumpelstilskin qualifie très justement de « effrayante ». Confrontée à l’hostilité de ceux qui sont ses proches à Storybrooke, Regina doit s’employer à faire le mal sans le vouloir. En face, Jennifer Morrison réalise une jolie performance avec sa pathétique Emma totalement incapable de se battre. Un segment secondaire existe depuis l’épisode précédent et se poursuit : le devenir du fils de Belle et du Ténébreux. L’inquiétude ronge les traits de Robert Carlyle et Émilie de Ravin qui donnent corps à ce sentiment face à l’inconnu dans lequel sont plongés leurs personnages. Cet épisode marque aussi le crépuscule de la Reine maléfique, de plus en plus impuissante malgré ses menaces et ses manigances. Un ennemi bien plus redoutable est en lisière de Storybrooke. Son règne s’achève. Anecdotes :
11. L'AUTRE ROBIN Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Billy Giehart Résumé : Dans le monde alternatif, Regina rencontre un autre Robin. A Storybrooke, le fils de Belle et Rumpelstilskin est venu tuer la Sauveuse. Critique : Un épisode extrêmement décevant puisqu’il ne fait absolument rien avancer. Il singe les codes du récit d’aventure mais les segments successifs ne servent qu’à masquer le complet surplace de l’intrigue. S’il est plaisant à regarder au départ, il finit par lasser. D’autant que pour l’originalité, on repassera puisqu’Emma et Regina dans un autre monde, c’était déjà le début de la saison 2 ! Que ce soit les créateurs de la série qui commettent cette bourde montre le tarissement de l’inspiration des auteurs. A Storybrooke, on a l’identité de l’homme à la capuche : c’est Gideon, le fils de Belle et de Rumpelstilskin. Il veut tuer Emma afin de s’approprier ses pouvoirs de Sauveuse et vaincre la Fée noire qui l’a élevé à la dure. Bel objectif qui s’avèrerait menaçant si Giles Matthey ne donnait pas plutôt à Gideon l’allure d’un gamin présomptueux et capricieux façon « Moi, je veux ça » plutôt que d’un adversaire redoutable. Que l’on parle de la Fée noire ne fait que rendre son absence plus regrettable car un méchant d’envergure manque. Au moins les scènes entre Robert Carlyle et Émilie de Ravin sont-elles réussies avec l’émotion que ces acteurs savent transmettre. Dans le monde créé par un vœu, les péripéties s’enchaînent mais le spectateur se contente d’attendre plus ou moins impatiemment de savoir où l’on va. La réponse tient en une phrase prononcée par Pinocchio (retour réussi pour Eion Bailey) et qui tient à l’idée que, si on y croit suffisamment fort, on peut changer son destin. Intéressant, avec ce petit bonus qu’est la révélation d’où Emma tire son nom de famille (puisqu’en réalité, elle n’en avait pas). C’est la seconde réponse à la fatalité qui menaçait la Sauveuse. Le duel final est une belle scène mais c’est quand même bien peu. Anecdotes :
12. LE VRAI MEURTRIER Scénario : Jérôme Schwartz et Jane Espenson Réalisation : Morgan Beggs Résumé : A Storybrooke, Charmant voit le fantôme de son père. Dans le passé, ce dernier cherche à se racheter pour devenir un homme meilleur. Critique : La série comble les trous de sa narration avec ce bel épisode sur la relation père-fils et la construction/reconstruction de la famille. Les changements chromatiques et les décors choisis avec soin participent de la réussite de l’histoire. En s’appuyant à nouveau sur Josh Dallas, le scénario lui offre un beau moment et son duo avec Colin O’Donoghue est une vraie réussite. L’ouverture et la clôture de l’épisode sont très distinctes mais se répondent. Toutes deux sont de style pathétique mais la première baigne dans une lumière ocre et chaude qui lui donne des allures de scène de genre de la peinture hollandaise avec aussi un clair-obscur caravagesque de bel effet. La seconde est sous une lumière argentée et froide ; c’est déjà une nature morte même si les personnages ne le savent pas encore. La modeste chaumière d’entrée est plus rassurante que la forêt « enchantée ». Entre les deux, le passage par la sinistre « île des Plaisirs » est un clin d’œil à Pinocchio ; lequel joue d’ailleurs un rôle modeste mais capital que ce soit là-bas ou à Storybrooke. Le décor de cette île infernale avec sa joie exagérée et inquiétante a quelques échos burtoniens ; le parc d’attraction fait penser à celui dans Miss Peregrine. Décors et ambiances n’auraient été que cela sans les acteurs. Si l’on met de côté l’intrigue secondaire autour de Robin (mineure mais prometteuse), l’essentiel se passe entre Charmant et Crochet. Il est parfaitement crédible que le premier ait encore des réserves et parfois des accès d’hostilité envers le second ; d’autant plus quand ce dernier est l’amant de la fille du premier ! Le comportement désordonné et cyclothymique de Charmant envers Crochet (il le repousse puis lui demande de l’aide tout en lui assenant des répliques acerbes qui ne peuvent que blesser) est très juste et Josh Dallas rend très bien tout cela. Le « prince Charmant » a son côté obscur et c’est très vrai : les héros sont aussi (et d’abord) des êtres humains. En face, l’ancien pirate souffre d’être ramené à son état antérieur (visage très expressif de Colin O’Donoghue) mais il s’accroche et fait face à son beau-père quand bien même ce dernier est injuste. Le capitaine Crochet l’aurait embroché mais Killian encaisse et répond présent. Oui, il a fait le plus dur : il a changé. Le coup de théâtre final nous ramène aux belles heures de la série quand elle savait surprendre et nous faire croire qu’on allait avoir une fin heureuse ! Anecdotes :
13. LA GUERRE DES OGRES Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Ron Underwood Résumé : Dans le passé, Rumpelstilskin remporte la guerre des ogres grâce à sa magie ; ce que Beowulf ne lui pardonne pas. A Storybrooke, Gideon obtient l’aide de son père. Critique : Bien que centré sur Rumpelstilskin, c’est un épisode pour rien, histoire de passer le temps en remplissant le quota d’épisodes à livrer au diffuseur. S’il n’y a rien de mauvais, il n’y surtout rien de neuf ; ce qui aggrave l’impression que la série fait du surplace. Ce qui manque d’abord, c’est un méchant. La Reine noire est toujours « empêchée » et la Fée noire, si elle occupe beaucoup d’espace dans les mots, reste absente. A la façon d’un trou noir, cette absence ne la rend que plus présente. Elle fait aussi ressortir l’absurdité du projet de Gideon. L’obstination de ce dernier dans son projet, aussi grandiose que trop simple, est bien rendue par Giles Matthey. Le dialogue de sourd entre le père et le fils se lit sur les visages des acteurs, entre celui, fermé, de Giles Matthey (même s’il n’est pas très expressif et agace rapidement par son rabâchage qui donne l’impression que le personnage n’a rien d’autre à dire) et celui, mobile, de Robert Carlyle. Le grand acteur sauve le segment storybrookien qui, sans lui, se résumerait à quelques escarmouches entre personnages secondaires. Robert Carlyle fait encore plus fort avec le segment dans la Forêt enchantée. Malgré le masque du maquillage, il restitue pleinement les différentes émotions que traverse Rumpelstilskin qui, malgré sa magie, n’est pas encore pleinement le Ténébreux grâce à la présence de son fils. Le thé qu’il prépare est un élément commun aux deux temporalités et on ne peut que partager l’émotion de Rumpelstilskin la seconde fois qu’il le prépare. Le scénario a l’intelligence de ne pas trop insister sur la dépendance du futur maître magicien envers la magie pour se focaliser sur son rôle de père. L’épisode insiste dans ses discours sur la liberté du choix, sur le côté irrémédiable de celui consistant à suivre la voie des ténèbres. C’est la limite de Giles Matthey de ne pas faire assez ressortir le dilemme moral qui doit être celui de Gideon. C’est la force de Robert Carlyle, certes plus expérimenté, de montrer l’importance du choix. Et on tient sans doute là le thème essentiel de cette saison brouillonne. Anecdotes :
14. LA FLÈCHE DE CUPIDON Scénario : Brigitte Hales et David H. Goodman Réalisation : Kate Woods Résumé : Dans le passé, le père de Regina prétend vouloir l’aider. A Storybrooke, les deux moitiés de Regina décident d’en finir. Critique : Le baroud d’honneur de la Reine maléfique ! Centré sur Regina, cet épisode ne manque pas de panache et d’allant. Il assume aussi une belle part d’émotion tant avec elle qu’avec le couple Emma/Crochet. Le début faisait pourtant peur en paraissant rabâcher des éléments du passé de la Reine (haine de Blanche-Neige, traque de celle-ci, plan machiavélique pour la vaincre qui échoue etc.) sauf qu’il prend une tournure surprenante pour un final surprenant et pourtant évident à comprendre. Ce passage dans le passé sert de soubassement efficace au duel final entre la Reine noire et Regina et qu’elles s’affrontent à l’épée a autrement plus d’allure que de manier un revolver comme on l’a vu ou de se lancer de banales boules de feu. L’épée est l’arme noble ! Et Lana Parrilla est proprement magistrale à jouer toutes ses facettes de son personnage. Elle trouve le ton juste à chaque scène et s’affronter soi-même n’est pas si courant ! Là encore, le final est à la hauteur des enjeux et le règne de Sa Majesté prend fin avec beauté. Les auteurs ont su lui écrire une sortie de scène digne d’elle. Secondaire en termes de minutage, le segment autour du passé de Crochet qui ne se le pardonne pas est aussi fort en termes d’émotion. Face à face, Colin O’Donoghue et Jennifer Morrisson font passer un frisson dans une scène très forte et décisive. C’est Crochet qui a les honneurs de la fin avec un coup de théâtre qui fait passer le spectateur par plusieurs émotions et crier de frustration ! Anecdotes :
15. L'EXIL DU CŒUR Scénario : Jane Espenson et Jérôme Schwartz Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Envoyé dans un autre monde, Crochet retrouve Jasmine et Aladin qui cherchent la cité perdue d’Agrabah Critique : « L’exil du cœur ou comment faire passer agréablement le temps » ; voilà quel pourrait être le résumé synthétique de cet épisode. C’est une aimable distraction sans incidence sur l’intrigue principale (hormis le final bien sûr). Qu’il s’appuie sur des personnages secondaires (Jasmine et Aladin) ou tertiaire (Ariel) ; cela prouve son inutilité foncière. Reste un récit d’aventure plaisant et des séquences d’émotion bien faites. Évacuons tout d’abord les quelques scènes à Storybrooke où le grotesque côtoie l’inutile et restons auprès de Crochet de ses amis. Le rôle de « héros » est dispersé entre les personnages car tous jouent un rôle important à un moment donné : Crochet sert de confident à Jasmine et Aladin qui ont des difficultés à communiquer et les échanges qu’ils sont entre eux (intéressantes même si elles rendent l’épisode bavard) les font évoluer ; Jasmine pousse Ariel à se déclarer et, en retour, la sirène aide la princesse à redevenir ce qu’elle était censée être : une princesse justement ; Ariel donne enfin un coup de main à Crochet pour communiquer avec Emma. Karen David est parfois un peu lisse et pas pleinement convaincante mais elle forme un beau duo avec Deniz Akdeniz qui dissimule l’amour d’Aladin derrière son humour. Plein contraste entre ce couple si mignon (ne pas manquer le sourire fugace mais révélateur de Joanna Garcia – toujours pimpante et adorable - sur le balcon du palais) et le sinistre Jafar. Oded Fehr se régale à jouer ce manipulateur cruel et ses échanges avec Karen David montrent l’asymétrie entre le magicien sans scrupules et la princesse naïve. A travers l’évolution de Jasmine se dessine un portrait du héros : on ne naît pas comme tel, on le devient. Différence de taille avec un Sauveur qui est « destiné » à l’être. Si la séquence d’ouverture jouit de beaux effets spéciaux et se montre réalisé avec nervosité et maîtrise, on retrouve à Agrabah le péché mignon de la série avec ses décors numériques épouvantables de fausseté. La séquence du tapis volant partage le spectateur entre le rire et la consternation. C’est néanmoins dynamique et cela équilibre les scènes de discussions. Anecdotes :
16. LES REMORDS D'UN LÂCHE Scénario : Paul Karp, d’après une histoire d’Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Billy Giehbart Résumé : A Storybrooke, Gideon propose une alliance à Emma contre la Fée noire. Dans le passé, cette dernière a une surprise pour le vingt-huitième anniversaire de ce dernier. Critique : Cette fois, on avance ! Le double segment traditionnel de la série permet d’explorer le passé de Gideon, de le comprendre un peu mieux et de le voir à l’œuvre. Tel père, tel fils pense-t-ton tout d’abord. C’est par sa lâcheté que Gideon entre dans la vie et le remord ne va cesser de le ronger. Giles Matthey a amélioré son jeu. Il donne davantage de subtilité à son personnage et fait mieux ressortir ses émotions. L’essentiel de la partie storybrookienne raconte l’alliance contrainte de la Sauveuse et de « Ténébreux junior » (splendide formule vacharde !) et comment celle-ci tourne court et ce à quoi elle aboutit. Des scènes très dynamiques, filmées avec énergie dans le décor stylé du manoir du Sorcier. Pour la partie dans le passé, on saluera les tons ocres du cachot et le noir argenté de la salle de la Fée noire (dont on ignore le nom soit dit en passant mais c’est mieux comme cela ; à l’instar de la Reine, c’est son titre qui la définit). Dans cette partie, c’est un plaisir de revoir Jaimie Murray qui nous a manqué. L’actrice anglaise nous régale par la perversité de son personnage, par le plaisir fielleux qui émane de celui-ci. Le machiavélisme de la Fée noire prend la forme de ce « cadeau » qu’elle fait à son fils adoptif. Telle mère, tel fils finalement. Si Colin O’Donoghue se tire plutôt bien des péripéties cocasses ou dramatiques infligées à Crochet et qui servent à lui donner du temps de jeu, on trouvera plus intéressantes les scènes où l’on ressort Isaac du formol pour tenter de comprendre ce qui arrive à Henry. Patrick Fischler est toujours aussi bon. En deux scènes, il retrouve le côté cauteleux et veule du précédent Auteur mais il lui donne une figure de pierre pour parler du « dernier chapitre ». Grâce à ses méchants, cet épisode se suit non seulement sans déplaisir mais avec intérêt même ! Anecdotes :
17. L'EFFET D'UNE FLEUR Scénario : Leah Fong et Andrew Chambliss Réalisation : Sharah Raju Résumé : Pour sauver Blanche et Charmant du sort du sommeil, il faut une fleur de fée. Autrefois, l’une de ces fleurs avait poussé à Storybrooke Critique : Et encore un épisode pour pratiquement rien ! Cette saison aligne ses épisodes façon « un pas en avant, un pas en arrière ». Toute la partie dans le passé, si elle est émouvante, n’apporte pas grand-chose sinon marquer l’absolue confiance des parents d’Emma envers elle et leur sens élevé du sacrifice. C’est magnifique certes mais, ça, on le savait déjà. La révélation d’Isaac à l’épisode précédent a frappé de stupeur toute la famille royale qui doit faire face à l’absence de Crochet (quelques péripéties sans importance menées avec allant par Colin O’Donoghue) et à l’aggravation de la situation de Blanche et Charmant. Pas réellement de surprises mais de la bonne émotion. C’est au moins ce que préserve le scénario. Si la rencontre entre la Fée noire et la Sauveuse est quelque peu décevante (la première se contente de narguer la seconde, ce qui est un peu court quand même pour un génie du Mal), la scène met en place le mécanisme qui pourrait permettre de faire échec à la Fée noire. Si le destin d’un Sauveur est inéluctable, il n’est pourtant pas entièrement écrit. C’est le sens des pages blanches dans le livre de contes et cela signifie surtout que les personnages restent libres. Anecdotes :
18. PLUS JAMAIS SEULE Scénario : Brigitte Hales et David H. Goodman Réalisation : Michael Schultz Résumé : Autrefois, au Pays d’Oz, Zéléna accepte d’aider un vieil ami. A Storybrooke, elle veut défier la Fée noire. Critique : Un épisode ambivalent certes porté par le talent de Rebecca Mader odieusement sous-exploitée en cette saison mais, au final, la série fait du surplace. Le segment au Pays d’Oz est anecdotique même si on y retrouve les origines des personnages que croisera Dorothy dans le roman (sauf que Zéléna affirme qu’elle est déjà venue, ce qui est contradictoire). Il illustre un thème d’un classicisme convenu ; la solitude du pouvoir et l’isolement que cause la magie à ses possesseurs. Comme ce n’est pas la première fois que l’on entend ça, comme une identification qui ne dirait pas son nom entre la magie et la drogue, le côté moralisateur du discours lasse un peu. Toute la partie storybrookienne rabâche encore une fois les rancœurs entre les sœurs fâchées mais, cette fois, Zéléna vide son sac. Rebecca Mader rend compte de la frustration qui ronge son personnage. Mais aussi de son immense orgueil qui manquera causer sa perte et plus encore. Le choix final de la sorcière est émouvant parce que, malgré tout, elle a trouvé sa place et elle a l’intelligence de le comprendre. Sans excès de pathos, Rebecca Mader donne un sens au sacrifice de Zéléna et surtout, elle fait mieux encore : elle lui rend sa dignité. Anecdotes :
19. LE LIVRE DES PROPHÉTIES Scénario : Jérôme Schwartz et Dana Horgan Réalisation : Alrick Riley Résumé : Pour trouver un moyen de vaincre la Fée noire, Rumpelstilskin va devoir plonger dans ses plus douloureux souvenirs. Critique : Encore une « histoire des origines » mais, vu qu’il s’agit de celle de la Fée noire et que cela fait avancer l’intrigue (un peu), c’est toujours mieux. Jaimie Murray ne rate pas l’occasion de jouer d’autres sentiments mais, par-dessus tout, ce qu’elle rend le mieux, c’est l’amour total d’une mère pour son enfant. Un amour si grand qu’il la conduira aux plus noirs desseins. Il faudra un jour demander aux concepteurs de la série quelles idées ils avaient en tête pour les fées parce que, non seulement, leurs costumes (ou la coiffure de la Fée bleue) sont une abomination mais « le caveau des fées » ressemble à la vision d’un esprit malade pris de boisson ! La partie intéressante concerne celle où Emma, Rumpelstilskin et Gideon se retrouvent dans le monde des rêves (dont le décor naturel ressemble beaucoup à la forêt de Storybrooke !) et, plus précisément, dans le rêve du Ténébreux qui va devoir accepter quelque chose de déplaisant pour trouver ce qu’il cherche. La double discussion entre Robert Carlyle et Jennifer Morrison est une réussite ; d’abord dominé par un monstre froid, Emma parvient à dire une vérité bien sentie à Rumpelstilskin. Une vérité essentielle. Robert Carlyle parvient à jouer avec le même bonheur l’homme glacial et l’homme ému et il crée une connexion avec un Giles Mathey moins emprunté ; certainement parce que le costume est désormais mieux taillé. De même avec Jaimie Murray, la scène dégage une force, une chaleur. Celle qui joue avec suavité la Fée noire parvient à glisser une douceur sincère dans son « Je t’aime » à son fils. C’est beau l’amour. C’est terrifiant également ! Anecdotes :
20. MÉLODIE D'AMOUR Scénario : David H. Goodman et Andrew Chambliss Chansons de Alan Zachary et Michael Weiner Réalisation : Ron Underwood Résumé : Dans le passé, Blanche-Neige et le prince Charmant se réveillent un matin en chantant et comprennent que ce pourrait être une arme contre la Reine. A Storybrooke, Emma songe à capituler devant la Fée noire. Critique : Un épisode enchanté qui parvient à concilier le côté chanté avec la narration générale. L’idée de génie est d’avoir fait de la chanson d’amour (une marque de fabrique de Disney, producteur et diffuseur de la série) une arme de guerre ; le pilier de l’épisode. Ainsi chaque personnage est doté de sa chanson, à l’exception d’un seul. Chaque chanson a un sens et chaque personnage a la chanson qui lui correspond. Saluons par exemple le côté rock de celle attribuée à Lana Parrilla particulièrement en forme quand la Reine chante. Une scène de qualité la voit affronter les Charmant au cours d’une véritable battle ! Josh Dallas avait aussi fait une entrée en scène vraiment enthousiaste en début d’épisode. Il est visible que l’acteur s’amuse et c’est communicatif. L’énergie, la fougue des acteurs appuyés par une réalisation inspirée, fluide et très dynamique ne peuvent qu’entraîner le spectateur. Si le côté chanté est réservé au monde enchanté (ce qui rejoint le côté irréaliste des comédies musicales), il a un impact crucial dans le monde réel de Storybrooke. Passons sur l’agacement fugace de voir Emma vouloir faire cavalier seul pour se régaler et de la suavité cruelle de la Fée noire, qui se berçait du « chant » des orphelins malheureux et de la manière à la fois belle et forte avec laquelle la Sauveuse parvient à se relever et à contraindre sa rivale à la retraite. Le mariage qui suit est un moment très beau, très émouvant, qui réussit à allier la poésie et l’énergie, et réconcilie dans la danse et le chant les deux segments du jour (voir Lana Parrilla et Rebecca Mader danser de concert est un régal pour les yeux). Évidemment, un conte de fée ne serait pas un conte de fée s’il n’y avait pas un loup quelque part ! Anecdotes :
21. LA BATAILLE FINALE, PREMIÈRE PARTIE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Henry se réveille dans un Storybrooke où la magie a disparu et où Emma est enfermée dans un asile. La Fée noire veut qu’elle cesse de croire à la réalité des contes de fées pour que les mondes imaginaires s’écroulent ! Critique : La « bataille finale » avait été survendu dans les épisodes précédents au point de cannibaliser toute l’action. Il fallait qu’elle soit à la hauteur des attentes crées et c’est le cas. D’entrée de jeu, le spectateur est replongé dans le Storybrooke de la saison 1 mais sans les personnages de contes que sont les Charmant, Crochet et la Reine. La situation est donc à la fois connue et inconnue ; ce qui génère en même temps intérêt et angoisse car ce qui paraît semblable ne l’est pas. Ainsi le maire de Storybrooke est aussi la mère adoptive d’Henry mais c’est la Fée noire qui tient les deux rôles ! Jaimie Murray étincelle. Outre qu’elle porte magnifiquement bien le tailleur-pantalon noir, elle rayonne de cruauté. Lorsque la Fée noire dit « C’est tellement triste » à Emma, elle a un sourire fugace qui en dit long ! Idem quand elle dit « la vérité » à Gold. Rarement un personnage aura autant aussi bien représenté la méchanceté. La malveillance à l’état pur ! Le plan de la Fée noire est vraiment un chef-d’œuvre de noirceur d’autant qu’avec Henry « réveillé », le spectateur dispose d’un double puisqu’il sait que c’est lui qui, à nouveau, dit la vérité. En outre, il nous fait partager ses espoirs et ses craintes. Excellente composition de Jared S. Gilmore qui a mûri et nuance agréablement son jeu. Si les mondes magiques ont un espace limité, c’est là que les scénaristes ont placé les scènes d’action ainsi qu’une très belle scène d’émotion quand Crochet raconte son histoire d’amour avec Emma à Charmant. Du coup, avec un montage équilibré, aucun temps mort et une scène finale glaçante. Anecdotes :
22. LA BATAILLE FINALE, DEUXIÈME PARTIE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Grâce à Henry, Emma reprend confiance en elle. Mais la Fée noire a prévu le piège parfait. Critique : Remarquable final dense, plein d’action et d’émotions. Le scénario, habile, poursuit sur la lancée de l’épisode précédent mais sait parfaitement se relancer et réussit une conclusion pleine de poésie. La manière dont Henry parvient à ramener Emma dans le bon chemin est présentée de manière intelligente sans pathos ni superpouvoirs. Comme souvent dans les contes de fées, c’est l’amour qui permet de vaincre. Jared S. Gilmore et Jennifer Morrison sont brillants, très justes et savent nous toucher. La réponse que fait la Sauveuse a son sauveur est magnifique d’humilité et d’espoir. C’est la principale force de la famille royale de la Forêt enchantée ; jusqu’au bout, l’espoir demeure ! Et d’espoir, les héros en ont bien besoin ! La destruction des mondes, ainsi que l’effondrement du haricot, figurent parmi les bons effets spéciaux de toute la série qui en a connu des hideux donc savourons notamment cet effet dynamique et réussi (c’est moins convaincant dans les scènes finales). Sauf que c’est la Fée noire qui est derrière tout cela et elle a prévu un dernier coup des plus noirs bien digne de cet esprit diabolique et parfaitement cohérent avec les contes de fées ! Ne dit-on pas que les ténèbres ne peuvent jamais gagner ? Elle le sait parfaitement et elle a prévu une parade magistrale et terrible ! Un piège parfait noir et glaçant. Jaimie Murray quitte la scène sur un sans-faute. Pour surmonter le désespoir qui revient, les scénaristes ont l’idée fabuleuse que ce soit la Reine, l’ancienne ennemie mortelle de la Sauveuse, qui délivre le conseil. La saison se termine sur un commencement qui appelle une suite. Anecdotes :
|