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PrésentationSaison 2

Les Chevaliers du ciel

Saison 1



1. ÉPISODE 1



Scénario : Jean-Michel Charlier,Antoine Tudal, François Villiers. Réalisation : François Villiers.

A noter : En France, les épisodes n’ont pas de titres, mais lors des diffusions dans les pays frontaliers (Luxembourg, Monaco, Belgique…), des titres figuraient : « Faux canadiens » en trois parties, « Le cas Larrafieu », idem, « Canaries », etc

François Villiers est le réalisateur de la plupart des épisodes, mais il est parfois remplacé par Jean Couturier. Dans les épisodes ultérieurs, je ne signalerai que les modifications scénario/réalisation pour éviter les répétitions.

Résumé

Au moment d’être mutés à la base de Dijon pour voler sur des mirages III, les lieutenants Tanguy et  Laverdure sont mis à pied pour avoir  survolé une propriété, défi de Laverdure pour épater une conquête féminine. Ils ignorent qu’ils attirent alors l’attention de deux mystérieux personnages, Max et Monsieur X, qui recrutent des pilotes de chasse pour leur organisation secrète.

La critique

Ce pilote a un peu vieilli, mais donne envie de voir la suite. Les scènes de bizutage (directement tirées des bandes dessinées) rappellent le genre « comique troupier » et Christian Marin en rajoute parfois, suite sans doute à son expérience d’acteur de théâtre. En voyant (jamais de face), le méchant, Monsieur X, les amateurs de James Bond pensent immédiatement à Blofeld. Le rythme est parfois un peu long et l’on sent le manque de moyens pour certaines scènes. La partie la plus passionnante est celle de l’exposition de l’organisation secrète (Max et Monsieur X). A la différence des autres saisons, la première est un feuilleton. Il faut voir les épisodes dans l’ordre.

Marin et Santi établissent d’emblée une complicité. Il est peu crédible que Laverdure veuille quitter la chasse suite à la proposition de recrutement de Tanguy par Max. Laverdure s’affirme comme un farceur, dragueur mais un peu naïf, tandis que son partenaire, plus « sérieux », tombe amoureux de Nicole Laugier, qui a perdu son ami pilote deux ans auparavant.

La distribution nous permet de retrouver des visages familiers des années 60 : Jacques Michel, Roger Pigaut, Nicolas Vogel.

On alterne trois genres dans ce pilote : la comédie (les blagues entre pilotes), le suspense (l’organisation secrète) et un côté documentaire légèrement ennuyeux (scènes sur la base de Dijon joués par des non professionnels et qui s’éternisent parfois, ce qui est un peu typique des productions ORTF).

Les infos supplémentaires

Monsieur X consultant les fiches des pilotes nous révèle les dates de naissance des personnages, différentes de celles des acteurs : Laverdure est né le 19 Octobre 1941 à Alençon, mesure 1.85 m et pèse 85 kg, il est domicilié au 1 square Fontaine à Paris Xe, Tanguy lui est né le 18 juin 1942 à Paris, 1.86 m, 86 kg, réside 1 rue de l’Orme à Paris Xe.

Jean-Claude Michel (1925-1999), le colonel, est la voix française de Sean Connery (sauf dans les six James Bond officiels) et de Clint Eastwood.

La voiture de Tanguy et Laverdure est une Renault 4 « Sinpar », modèle qui rappelle la Méhari de Citroën.

La musique de la saison 1 est de Bernard Kesslair.

Anecdotes de Christian Marin

Christian m’a raconté qu’il y avait deux couples sur le tournage : José-Luis de Villalonga et Michèle Girardon, Jacques Santi et Muriel Baptiste, laquelle n’arrêtait pas de faire des blagues à l’équipe. Le tournage se passait dans la bonne humeur. Le personnage de Nicole Laugier qu’incarne Michèle Girardon meurt opportunément après la saison 1 (on l’apprend dans le premier épisode de la saison 2) en même temps que Max. La passion de Michèle pour l’espagnol se terminera tragiquement. Divorcé, De Villalonga (qui était un grand séducteur) épousa Syliane Stella Morell et de chagrin l’actrice mis fin à ses jours en 1975.

Le comédien m’a dit que le tournage de la saison 2 (il s’était habitué au terme de « saison » qui nous vient des américains) a été fait dans la foulée de la une. Mais il ne se souvenait pas des raisons (entre les saisons 1 et 2) du passage à la couleur, ni du changement de compositeur (François de Roubaix remplaçant Kesslair).

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2. ÉPISODE 2

Résumé

Parce qu’il a refusé d’être recruté, Max tente de faire chasser de l’armée Tanguy avec une fausse reconnaissance de dette. Le capitaine Merlet a un malaise en vol et Tanguy doit choisir entre sauver sa peau et s’éjecter, ou atterrir en catastrophe.

La critique

On sent la rivalité entre Max et Monsieur X, le second n’appréciant pas les initiatives de son subordonné. Les scènes d’entraînement à la base sont un peu longues et guère passionnantes, mais Laverdure, étourdi, nous arrache un sourire lorsque son simulateur de vol indique qu’il est mort. Il faut attendre l’épisode suivant pour que l’intrigue prenne sa vitesse de croisière. Ici, l’acte héroïque de Tanguy est – on s’en doute – de sauver le capitaine Merlet. L’épisode est un peu faible en suspense (que l’on se rassure, c’est provisoire).

Beaucoup de membres du personnel de la base de Dijon participent et cela se sent dans les dialogues. Ils ne mettent pas le ton dramatique des comédiens. Ils ont de la bonne volonté, mais il aurait fallu, en engageant des acteurs pour tous les rôles, non seulement un budget pharaonique mais aussi bien perturber le travail quotidien des militaires.

Les infos supplémentaires

Marlène Jobert fait une apparition dans les dernières minutes. Elle joue Irène, une coiffeuse, qui a demandé une signature au pilote Tanguy (laquelle se retrouve ensuite sur la reconnaissance de dette).

Anecdotes de Christian Marin

Le tournage ne se faisait pas en studio mais sur la véritable base de Dijon où comédiens et militaires fraternisaient.

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3. ÉPISODE 3

Résumé

Deux pilotes canadiens, le lieutenant Steve Lester et  le capitaine Louis Gagnon, qui sont invités à l’escadrille des cigognes, sont kidnappés par Max et sa bande et remplacés par des sosies, des pilotes qui ont subi une opération de chirurgie esthétique. Le capitaine Merlet, qui a vécu à la base de Trenton au Canada en 1950, comprend que ce sont des imposteurs.

La critique

On entre de plein pied dans l’espionnage à la James Bond. L’inspiration du SPECTRE est ici flagrante. Pas un temps mort, les deux espions sont le ver dans le fruit d’une équipe bon enfant (mais sérieuse, on est sur une base militaire) et seul Merlet s’en aperçoit.

Ian Ireland (Lester) et Gabriel Gascon (Gagnon) sont irréprochables. Leur jeu en fait deux ennemis menaçants. Valery Inkijinoff en Monsieur X, lui, fait trembler jusqu’à Max en personne.

L’intrigue prend le pas sur l’aspect trop documentaire (On commence à connaître la base de Dijon). L’idylle de Nicole et Tanguy continue et se conforte, c’est un peu l’aspect fleur bleue du héros.

Merlet se met vite en danger en piégeant les « faux canadiens ». La substitution est crédible (un peu comme celle du frère de Domino dans « Opération Tonnerre ») et l’on ne s’ennuie pas une seconde. Il en sera de même durant la trilogie des faux canadiens (épisodes 3 à 5).

Les infos supplémentaires

Ian Ireland (1938-) comédien canadien est surtout connu pour la version 1972 du « Chien des Baskerville » où Stewart Granger est Holmes. Ireland y joue Sir Henry.

Gabriel Gascon (1927-) a joué dans « Le retour d’Arsène Lupin », « La cloche tibétaine » et deux « Vidocq » avec Claude Brasseur, mais a fait l’essentiel de sa carrière au Canada. Dernière apparition en date en 2012.

L’oncle de Monsieur X lui a légué des mines d’or en Afrique, mais le chef n’apprécie pas que Max le lui rappelle.

Roger Pigaut en Merlet vole un peu la vedette au tandem Tanguy-Laverdure.

Anecdotes de Christian Marin

Christian Marin m’a dit plusieurs fois avoir été vraiment peiné de l’absence ou presque de médias et de la presse aux funérailles de Jacques Santi. Le public par contre n’avait pas oublié.

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4. ÉPISODE 4

Résumé

Gagnon et Lester se rendent compte qu’ils sont démasqués par Merlet et décident de l’éliminer. Apprenant qu’il a eu un malaise en vol, ils en parlent au colonel qui impose une visite médicale au capitaine. Le médecin l’interdit de vol. Merlet croit que c’est Tanguy qui a vendu la mèche.

La critique

Pour meubler un peu et faire durer l’arc scénaristique des faux canadiens, on nous les montre faire leurs essais en vol. Merlet ne s’étant confié qu’à Laverdure, personne n’a de doutes. On alterne les scènes de suspense (tentative de meurtre de Merlet par Lester) et de détente (partie de tennis pour Nicole et Tanguy). Mais cette astuce ne fait pas traîner les choses en longueur, et permet au contraire de ne pas lasser.

Cet opus privilégie les deux espions que l’on voit comploter pour voler un mirage supersonique. Gagnon ne peut téléphoner de la base de Dijon pour contacter Max, il va donc se rendre dans un café, ce qui fera sourire les utilisateurs du téléphone portable de 2015. En ce sens, la série est vraiment un témoin de son époque.

L’apport des décors est considérable pour la qualité de la série, sans cela, on aurait eu du studio et du carton pâte, on peut donc se féliciter de la collaboration de l’aviation française à cette fiction.

Les infos supplémentaires

Merlet subit le test de la centrifugeuse comme James Bond dans « Moonraker ». Ici, le capitaine perd connaissance.

Anecdotes de Christian Marin

Christian Marin m’a dit être resté en contact avec le réalisateur des « Chevaliers du ciel » François Villiers jusqu’à son décès en 2009.

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5. ÉPISODE 5

Résumé

Merlet a été grièvement blessé par Lester qui l’a renversé avec sa voiture en moto. Il est dans le coma. Tanguy commence à avoir des soupçons. Laverdure aux chevets de Merlet recueille un témoignage vital.

La critique

Tanguy et Laverdure comprennent après tout le monde la duperie des canadiens, il est vrai que le téléspectateur était dans la confidence. Gagnon s’apprête à voler l’avion supersonique. Le suspense est donc à son comble.

Laverdure ici se transforme de pilote de chasse en une sorte d’agent secret, poursuivant en voiture Lester et le neutralisant, ce qui n’est pas vraiment dans ses attributions. L’épisode ne comporte quasiment que des scènes d’action, fort bien filmées. Laverdure perd ici complètement son côté étourdi et naïf pour jouer les héros, et il est crédible dans ce registre qui n’est pas le sien. L’épisode se termine par une chasse à l’homme en plein ciel entre deux mirages. On voit surtout de gros plans sur les visages de Jacques Santi et Gabriel Gascon.

Les infos supplémentaires

Roger Pigaut (1919-1989) qui joue Merlet était aussi metteur en scène (« Trois milliards sans ascenseur »). Comme comédien, on l’a vu dans « Indomptable Angélique », « Une histoire simple ».

Anecdotes de Christian Marin

Dans des interviews, Christian Marin, dans les années 70, déclarait : « Laverdure !  A cause de lui, j’ai perdu dix ans de ma carrière, on ne me proposait plus rien ». En 2006, à 77 ans, il n’a jamais tenu de tels discours avec moi tant par téléphone que par voie épistolaire. Il semblait bien au contraire ravi de parler des « Chevaliers du ciel », alors que ses souvenirs sur un autre film (de cinéma) « Le mois le plus beau » furent toujours vagues.

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6. ÉPISODE 6

Résumé

Laverdure avant de partir pour Salon de Provence rencontre une belle inconnue en panne au bord de la route. De retour à Dijon, Tanguy et lui s’aperçoivent que le commandant Mounier s’acharne contre le lieutenant Larrafieu, nouvellement affecté, qu’il accuse de couardise.

La critique

Muriel Baptiste, compagne alors de Jacques Santi, incarne dans cet épisode la jeune fille en panne d’automobile sur la route. On ne sait trop comment, elle connait Larrafieu (qu’elle se plaira à appeler « Lamartine ») et reste insensible aux avances de Laverdure. Fils d’un héros mort durant la guerre, Larrafieu a jadis causé la mort d’un coéquipier. Mounier pense qu’il n’a pas sa place dans la chasse. Tanguy et Laverdure le prennent sous leur aile pour lui donner du courage.

Les infos supplémentaires

Muriel Baptiste (1943-1995) est censée ici jouer le rôle de Colette, mais par une taquinerie, elle imposa lors du tournage un changement de nom de son personnage, le transformant en « Muriel ». Son rôle le plus connu reste celui de Marguerite de Bourgogne dans « Les Rois maudits ».

Jean Sobieski (1937-), compagnon de Dalida puis mari d’Olga Georges-Picot, deux artistes au même destin, fut d’abord acteur puis peintre.

Anecdotes de Christian Marin

Depuis des années, Christian Marin voulait savoir ce qu’était devenue sa partenaire Muriel Baptiste, compagne en 1966 de Jacques Santi, avec laquelle il avait tourné un autre film en 1968 « Le mois le plus beau ». C’est moi en juillet 2006 qui lui apprit son suicide. Très peiné, Christian Marin me raconta que sur le tournage de la saison 1, où elle demeura en permanence avec son compagnon rencontré sur le tournage de la série « La princesse du rail », elle était « vive, souriante, décontractée, prompte à s’amuser, à plaisanter ».

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7. ÉPISODE 7

Résumé

Larrafieu veut quitter l’armée. Il se sent humilié par l’aide de Tanguy. Mais Nicole, dont le fiancé est mort il y a deux ans lors d’un essai sous ses yeux, intervient en sa faveur. Larrafieu finit par reprendre confiance en lui mais va devoir montrer son courage lorsque son mirage percute un vol d’oiseau et se trouve en panne de réacteur.

La critique

L’épisode alterne les séquences drôles et dramatiques. Larrafieu va se révéler être un véritable héros, refusant de s’éjecter d’un mirage en panne pour épargner les populations civiles. Pour ne pas faire de cet épisode seulement un drame, on découvre que la jeune fille que Laverdure a dépanné sur la route, Muriel, est amoureuse de Larrafieu.

Le commandant Mounier, le plus acharné contre Larrafieu, saura reconnaître qu’il s’est trompé. Si dans l’affaire des « Faux canadiens », nos aviateurs se transformaient en agents secrets, ils retrouvent ici un côté cocardier et héros qui justifie tout à fait le qualificatif de « chevalier du ciel ».

Les infos supplémentaires

Le commandant Mounier est incarné par un acteur fétiche de Claude Sautet, Jacques Richard (1931-2002). On l’a vu dans « Les choses de la vie »,  « Vincent, François, Paul et les autres », « Mado ».

Anecdotes de Christian Marin

Christian Marin m’a confié que Muriel Baptiste resta sur tout le tournage de la saison 1, même si elle n’apparu plus ensuite. Elle fut tenace à faire des plaisanteries aux uns et aux autres, ce qui fut toujours bien pris car il régnait une bonne ambiance dans l’équipe. Elle connaissait de longue date « Max » José-Luis de Villalonga avec lequel elle avait tourné « Plainte contre X » l’année d’avant, et dont elle sera la partenaire à nouveau début 1967 dans la mini série « Le corso des tireurs ».

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8. ÉPISODE 8

Résumé

Max demande à un de ses complices, un pilote, de photographier avec des caméras infrarouges les nouvelles installations atomiques françaises. Philippe Larrafieu et Michel Tanguy sont d’astreinte et vont le prendre en chasse.

La critique

Troisième partie de l’arc « Le cas Larrafieu » avec cette-fois un retour dans le monde de l’espionnage. Dès le début, malgré un scénario solide, on constate un cruel manque de moyens. Ce sont des images d’archives qui sont utilisées pour la poursuite aérienne et la destruction de l’avion espion. François Villiers fait de gros plans sur les visages de Santi et Sobieski dans leur cockpit. Episode essentiellement nocturne, la base de Dijon ne permet pas comme d’habitude, d’aider la réalisation à être flamboyante, même si on la voit avec les avions au sol. Néanmoins, l’histoire est excellente, avec le retour de Max au début plus diabolique que jamais.

Les infos supplémentaires

Cet épisode reprend en partie des éléments de l’album BD « Danger dans le ciel » publié en 1963.

Même s’il n’est pas crédité au générique, le comédien Henri Marteau (1933-2005) apparaît dans le rôle d’un capitaine.

Le nom du comédien pilote complice de Max n’est pas crédité.

Anecdotes de Christian Marin

A Dijon, Christian Marin avait un ami qui le prenait en photo, ce qui lui permettait d’avoir une collection personnelle de clichés du tournage. Il ne possédait plus les pellicules mais seulement les tirages. Il me fit cadeau de ceux qui pouvaient m’intéresser, six au total, aux fins de publication. Outre le fait que cette iconographie n’entraînait pas de droits, les photos étaient inédites. Il s’agit de répétitions des scènes du début de l’épisode 6 avec Muriel Baptiste. Il en retrouva d’abord quatre en 2006, puis deux par la suite.

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9. ÉPISODE 9

Résumé

A Paris, un espion étranger, Mr Franck, veut faire échouer l’achat de soixante mirages III, ce qui gêne un autre pays. Il s’agit d’obtenir un rapport défavorable du pays acheteur. Un pilote, Erik Gunther, est reçu à Dijon. Erik tente de séduire Nicole et de la détourner de Tanguy.

La critique

Les décors naturels de la ville de Dijon servent admirablement la mise en scène. La tension dans cet opus est double : rivalité amoureuse entre Tanguy et Erik Gunther, affaire de la vente des Mirage III. Erik est sceptique vis-à-vis de l’appareil. Il est évident que Franck est un espion soviétique. Mais si réussie soit l’intrigue, si l’armée de l’air n’avait pas mis la base de Dijon à la disposition du tournage, nous aurions une production vieillotte. Au lieu de cela, la série nous propose un véritable spectacle (si l’on excepte le fait évident que les comédiens ne pilotent pas les mirages). Le savant équilibre espionnage/aventure d’aviation militaire est parfait dans cet épisode.

Les infos supplémentaires

Charles Millot (1921-2003) qui incarne Franck sera Stanislav dans le double épisode des « New Avengers » : « Le long sommeil ».

Ivan Desny (1922-2002) incarne Erik Gunther. On l’a vu au cinéma dans « Le mariage de Maria Braun », « Lola, une femme allemande ».

Henri Lambert (1927-2003) interprète le saboteur qui de nuit s’infiltre sur la base.

Une scène est tournée à la cathédrale de Dijon.

La voiture personnelle de Tanguy est une Alpine Renault.

Anecdotes de Christian Marin

Des personnes ont déclaré au comédien avoir eu la vocation de pilote après avoir vu la série.

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10. ÉPISODE 10

Résumé

Max est parvenu à faire saboter le mirage III qu’Erik Gunther essayait et dont il a dû s’éjecter. On recherche le pilote dans le Jura avec un hélicoptère. Laverdure parle trop à une jolie journaliste, Gisèle Martinez. Cela menace sa carrière. Gisèle fait du chantage à Tanguy en lui demandant de renoncer à une démonstration pour réhabiliter la fiabilité des Mirages III.

La critique

Les neuf premières minutes sont consacrées à la récupération du pilote Gunther. Cela nous vaut de splendides décors du Jura vus d’hélicoptère. Ensuite, l’intrigue d’espionnage reprend le dessus. José-Luis de Villalonga se taille la part du lion en volant les scènes à ses partenaires. Max se révèle un véritable diabolic mastermind. Ici, il monte une opération de chantage contre Tanguy afin de saboter la vente des Mirage III. L’aspect feuilleton est prédominant dans cette saison 1, et sera ensuite abandonné au profit d’épisodes indépendants, ou d’arcs scénaristiques plus courts.

L’apparition de la jolie Maria-Rosa Rodriguez (vedette de films avec Louis de Funès) donne un cachet nostalgique sixties au feuilleton. Ivan Desny apparaît moins dans cet épisode en dehors de sa scène de sauvetage dans le Jura. L’esprit de cette saison rappelle les « serial ».

Les infos supplémentaires

Gisèle Martinez est interprétée par Maria-Rosa Rodriguez, qui a joué dans plusieurs films avec Louis de Funès :« Pouic Pouic » (avec Christian Marin), « Le grand restaurant », « Un grand seigneur ». On l’a vue aussi dans « Estouffade à la Caraïbe ».

La chanson du générique est interprétée par Johnny Hallyday, qui dans la saison 2 interprétera un autre titre, « Le ciel nous fait rêver », composé par François de Roubaix.

Anecdotes de Christian Marin

François Villiers demanda au comédien de se teindre en blond pour le rôle.

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11. ÉPISODE 11

Résumé

Pour convaincre les acheteurs étrangers, Tanguy est chargé de faire une démonstration d’interception en vol assez risquée. Nicole n’apprécie pas que son fiancé risque sa vie. Dans une fête foraine, Tanguy dans un stand de tir gagne un ourson, un fétiche, pour Nicole. Chantal, le flirt de Laverdure, est un agent de Max. Elle va mettre un explosif dans l’ourson.

La critique

Grosse faiblesse scénaristique au début de cet opus, comblé par des scènes de fêtes dans Dijon. Heureusement, cela ne dure pas dès la réapparition de José-Luis de Villalonga qui imagine un plan pour faire d’une pierre deux coups : tuer Tanguy et saboter auprès des acheteurs les Mirages. Le héros a un double défi à relever : échapper au fétiche piégé et ensuite réussir la démonstration d’interception.

On est donc en plein suspense. Les gros plans sur Jacques Santi et les scènes aériennes sont fort bien coordonnées.

Les infos supplémentaires

Cet épisode sur les chaînes étrangères s’intitule « Le fétiche piégé ».

Chantal, la petite amie de Laverdure, est interprétée par Catherine Diamant. Son dernier rôle en date est « le diable au corps » de Marco Bellocchio (1986).

Le Quartier Général de Max est situé près de la tour Eiffel.

Anecdotes de Christian Marin

Fidèle aux partenaires avec lesquels il avait tourné, Christian Marin me demanda en 2006 si je pouvais trouver des nouvelles de Geneviève Grad (sa partenaire dans trois « Gendarme »). Je ne pus trouver plus récent qu’un reportage de Télé 7 Jours de 1993 dans lequel il était indiqué qu’elle avait été mariée avec un des frères Bogdanov.

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12. ÉPISODE 12

Résumé

Nicole Laugier est une mission à bord d’un DC3 pour convoyer une personnalité étrangère menacée qui doit rencontrer le premier ministre français. Un message de détresse annonce la perte de l’avion. Mais Nicole téléphone plus tard à Laverdure que le DC3 n’a pas encore décollé.

La critique

Nous sommes ici en plein espionnage. Un DC3 qui ne décolle pas suite à une alerte de sécurité, un autre qui se fait abattre par erreur. Max et Monsieur X sont une fois de plus dans le coup.

C’est l’avant-dernier affrontement entre Tanguy et Max. Le scénario traîne en longueur et l’on peut regretter que pour cet opus, la production se soit reposée sur ses acquis. Il ne se passe pas grand-chose, on se prépare pour le final, et l’épisode est très bavard.

Les infos supplémentaires

José-Luis de Villalonga (1920-2007) joua avec Audrey Hepburn dans « Diamants sur canapé ». Il a aussi fait partie de « Mélodie en sous-sol », mais ses rôles de méchants à la télévision française l’ont rendu populaire (« Sébastien parmi les hommes »).

Valéry Inkijinoff (1895-1973) joua dans « Tempête sur l’Asie », « Le tigre du Bengale », « Le tombeau  hindou », « Les tribulations d’un chinois en Chine », et fut la vedette de la série TV « Tang » en 1971. Si Monsieur X s’échappe à la fin de la saison 1, le comédien revient dans un autre rôle de méchant dans la saison 2 dans les épisodes à Tahiti.

Retour d’Henri Lambert vu dans l’épisode 9.

L’attentat contre le DC3 a lieu le 17 juillet. (Année non précisée).

Anecdotes de Christian Marin

En dehors de photos prises pour sa collection personnelle, le comédien garda comme souvenir la montre de Laverdure.

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13. ÉPISODE 13

Résumé

Un piège est tendu par Tanguy à bord d’un DC3 que Max va essayer de descendre. D’autres chasseurs le protègent pour intercepter l’avion espion. Obligé de sauter en parachute, Tanguy prend la place d’un motard ennemi et suit les complices à la ferme repaire de Max.

La critique

Il faut saluer le talent de François Villiers qui nous donne le change lors de l’attaque aérienne avec des gros plans sur les acteurs, et des images de vols de mirages mis à disposition par l’armée.

Ensuite, Tanguy quitte son personnage d’aviateur pour celui de héros genre agent secret. Jacques Santi s’en tire avec les honneurs, toujours crédible.

L’attaque de la ferme bénéficie d’une belle mise en scène. L’affrontement final entre Max et Tanguy se termine évidemment par la mort du premier. C’est aussi la fin d’une époque, le trio Nicole-Tanguy-Laverdure, symbolisé par la joie à bord de la Renault 4 Sinpar sur les routes autour de Dijon. José-Luis de Villalonga aura fait une belle composition en méchant, et dans les saisons suivantes, il sera difficile de lui trouver un alter-égo. Tourné immédiatement après, l’épisode 1 de la saison 2 nous fixera sur le sort de Nicole.

Les infos supplémentaires

Marius Laurey (1920-1991), non crédité au générique, incarne le copilote Bernier. On l’a vu dans « Les risques du métier », « Les 400 coups », « Borsalino », « Mourir d’aimer », et à la TV « Les cinq dernières minutes », « Maigret »).

Monsieur X part pour les Bermudes, ce qui entretiendra la confusion chez les téléspectateurs. Lorsque Valéry Inkijinoff revient dans la saison 2, en chef des pembalas à Tahiti, il interprète un autre personnage. Beaucoup pensèrent que c’était toujours Monsieur X.

Anecdotes de Christian Marin

Après cet épisode, Christian Marin m’a confié n’avoir plus revu Michèle Girardon et Muriel Baptiste.

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Images capturées par Patrick Sansano.

 

Saison 1Saison 3

Les Chevaliers du ciel

Saison 2



1. ÉPISODE 1



Résumé

A la suite de la mort tragique de Nicole Laugier dans un accident automobile, Michel Tanguy se fait muter à l’EPNER, à Istres, une école pour tester les nouveaux types d’avion.

La critique

On passe du feuilleton à la série. Désormais, chaque histoire, ou presque, constitue une entité indépendante. Avec le passage à la couleur (trois mois seulement après le début du tournage à Dijon du premier épisode de la saison 1) et l’arrivée du compositeur François de Roubaix, la série gagne deux atouts de taille. Mais le scénario de ce premier opus est assez creux. Toute l’équipe de Dijon (Le colonel, Merlet, Mounier, Mercier) passe à la trappe. Il nous est expliqué dans une scène émouvante que Nicole s’est tuée un matin accidentellement en voiture en tombant dans le canal de Bourgogne, une heure seulement après avoir vu Tanguy. Un pneu éclaté, un virage non contourné. Anne (Edith Garnier) est vite amoureuse de l’aviateur, mais ce dernier n’est pas près à s’engager à nouveau. Il n’a pas fait son deuil.

Laverdure, lui, s’évertue à séduire une suédoise. Jean-Michel Charlier, Antoine Tudal et François Villiers, pour ce premier épisode, ont oublié le scénario, et la seule scène palpitante consiste à voir nos deux héros à bord d’un appareil en perdition, alors qu’il manque deux parachutes.

Les infos supplémentaires

Gérard Darrieu (1925-2004) incarne Lurot, le mécanicien de Tanguy. C’est du moins le nom de son personnage au générique, car Santi l’appelle « Bonnard ».

Jean-François Calvé (1925-2014) fut le héros de la série « Les habits noirs ». Il est l’ingénieur commandant Robert Leroux.

Clotilde Joano (1932-1974) a joué notamment dans « Les noces rouges ». Elle incarne l’épouse de Leroux, Micheline.

Edith Garnier, dont la carrière ne dépassa pas 1976, est ici la jolie Anne.

Johnny Hallyday chante désormais au générique « Le ciel nous fait rêver », composé par François de Roubaix.

Anecdotes de Christian Marin

Le comédien me confirma que les tournages avaient lieu dans les lieux indiqués, ici à Istres.

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2. ÉPISODE 2

Résumé

A Istres, Michel Tanguy est chargé d’essayer le « Voltaire », un prototype d’avion à décollage vertical mis au point par Robert Leroux. Mais Tanguy étant en vacances avec Anne, l’ingénieur est sollicité pour  piloter au risque de sa vie l’appareil.

La critique

L’excellente comédienne Clotilde Joano, fauchée à 42 ans par le cancer, apporte un plus incontestable par son métier à la série. Le contraste avec Edith Garnier, moins expérimentée, est évident. Jean-François Calvé est parfait en ingénieur Leroux, tourmenté que son prototype ne soit pas un échec, et devant supporter l’anxiété permanente de son épouse enceinte.

Nous sommes ici dans une histoire très adulte, loin de l’insouciance des intrigues d’espionnage ou des bandes dessinées.

Par rapport à l’épisode précédent, la tension dramatique est flagrante. Tanguy, alerté, remplace Leroux au dernier moment. La démonstration de décollage vertical est tirée d’images d’archives mais impressionnante. On est par contre moins captivé par le suspense de l’avion pris par les rafales de vent. Les gros plans sur le visage de Jacques Santi ne sont pas suffisants. Et ici, la base d’Istres est moins télégénique que celle de Dijon. Les raccords entre la caméra de François Villiers et les stock shot sont également moins réussis.

Les infos supplémentaires

Nouvelle évocation dans cet épisode de la mort de Nicole Laugier.

L’épisode a été tourné à la base aérienne 125 d’Istres.

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin m’aidait dans le cadre d’un travail de biographie et il aurait été intéressant de joindre Jean-François Calvé. Mais il s’était alors retiré du métier et il ne parvint pas à le contacter.

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3. ÉPISODE 3

Résumé

A Papetee, Tanguy et Laverdure sont venus faire des essais atomiques. Ils retrouvent un ancien de l’armée de l’air, Lantier, qui a ouvert une compagnie de transport par hydravion. Le képala, chef des pembalas, veut saboter les expériences nucléaires.

La critique

Le début de l’épisode est surtout consacré à l’insouciance, la caméra de François Villiers se faisant paresseuse. Christian Marin et Jacques Santi font les pitres au milieu des vahinés. Il faut attendre la cérémonie secrète des Pembalas pour que le suspense s’installe. La réalisation reste impeccable, excepté une scène visiblement faite en studio, très kitsch, de Santi avec une vahiné sur une plage.

Valéry Inkijinoff joue son rôle de façon sobre, sans en rajouter. Il est d’autant plus efficace et propose un « méchant » bien plus réaliste que Monsieur X. Un DC6 ayant été saboté, l’hydravion se porte à son secours. On trouve parfois que l’imagerie carte postale est trop présente au détriment du suspense. La fin, à la différence des deux premiers opus de la saison, se termine sur un cliffhanger.

Les infos supplémentaires

Victor Lanoux (1936-) incarne Lantier.

Valéry Inkijinoff, après Monsieur X, revient à visage découvert dans le rôle du Képala.

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin m’a confié qu’il adorait imiter Michel Simon, ce qui faisait beaucoup rire ses amis.

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4. ÉPISODE 4

Résumé

Tanguy et Laverdure ont rejoint Mururoa. Un avion espion des Pembalas survole les installations ultra-secrètes de l’atoll d’Hao pour faire des photos. Les pilotes français  le prennent en chasse mais le perdent de vue. Lors d’un vol de routine à Papeete, Laverdure surprend un avion espion. Son appareil est abattu et il est fait prisonnier.

La critique

Armés jusqu’aux dents, les pembalas ne plaisantent pas. La série quitte la fantaisie pour jouer tous azimuts la carte du suspense. Laverdure, assoiffé, emprisonné, n’a plus envie de rire. Nous retrouvons les meilleurs moments de la saison 1, ce qui ne sera pas le cas toujours dans la suite de la série.

On passe du décor paradisiaque à l’enfer. Mais comme il s’agit d’une série d’aventures tout public, Laverdure s’évade vite. La marine fournissant tout un arsenal plus vrai que nature, François Villiers joue sur du velours et nous propose du grand spectacle. On feuillette un bel album d’images. On retrouvera avec moins de bonheur dans l’autre série de Jean-Michel Charlier en 1973 « La mer est grande » cette mise en place de moyens, mais l’aspect fiction fera alors cruellement défaut.

Les infos supplémentaires

Dans les épisodes exotiques, beaucoup d’acteurs amateurs furent recrutés sur place.

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin ne se souvenait pas de l’époque du tournage de la saison 3 dont la diffusion commença le dimanche 7 décembre 1969. Mais c’était selon lui très longtemps avant, l’ORTF ayant beaucoup tardé à la programmer.

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5. ÉPISODE 5

Résumé

L’hydravion de Lantier nécessite de grosses réparations. Le Képala l’apprend et se fait passer pour un producteur de films sous marins. Il lui propose la remise en état de l’avion et de l’employer. En réalité, il compte se servir de lui pour attaquer la base française et faire sauter la bombe. Lantier est froidement abattu.

La critique

Grande mise en scène, tant du côté de l’armée française que des « pembalas ». On note que le chef sacrifie ses hommes et tente de fuir isolément, ce qui évoque une fois de plus Blofeld comme Monsieur X dans la saison 1. Mais Tanguy lui règle son compte. Lantier, à la différence  du pesonnage de la bande dessinée « Menace sur Mururoa » faite à postériori, s’en tire vivant. Notons que les deux BD « Destination Pacifique » et « Menace sur Mururoa » disposeront d’une intrigue plus longue et construite que la version tv, avec notamment la trahison de la compagne de Lantier, ce qui n’est pas le cas ici où elle tient un rôle mineur.

On atteint là le zénith de la série. Comme on le verra, la qualité va ensuite un peu décliner, progressivement.

Valéry Inkijinoff, tant en Monsieur X qu’en Képala, et plus tard dans « Tang », restera l’un des comédiens ayant marqué l’histoire des grands méchants de la fiction française.

Les infos supplémentaires

Yves Barsacq (1931-) qui fut Wilson dans « Arsène Lupin » (saison 2, succédant à Marc Dudicourt), incarne un ingénieur de Mururoa. Les autres sont des non professionnels (militaires et habitants de l’endroit).

Les anecdotes de Christian Marin

Sans être brouillés, Christian Marin perdit de vue Jacques Santi à la moitié des années 70, pour déjeuner avec lui trois semaines avant son décès.

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6. ÉPISODE 6

Résumé

Tanguy et Laverdure veulent ramener l’hydravion de Lantier resté dans un lagon. Ils tombent en panne sur une île perdue où un japonais se cache depuis 1945, ne sachant pas que la guerre est finie.

La critique

Ce quatrième épisode tahitien est celui de trop. Le scénario est minimaliste. Il aurait mieux valu faire durer et fouiller l’intrigue des Pembalas, ce qui sera fait en 1969 par les albums de BD. On a le sentiment que cet opus a été écrit à la va vite pour profiter du séjour tahitien. Au bout de 15 minutes, il ne s’est toujours rien passé. Nos héros jouent les robinsons et sont bien trop seuls. Ils trouvent un trésor en lingots d’or.

Bref, un épisode que j’ai toujours trouvé raté.

Les infos supplémentaires

Victor Lanoux, contrairement à ce qui est indiqué au générique, ne participe pas à l’épisode.

Les anecdotes de Christian Marin

L’une des premières choses que m’ait dites le comédien en 2006 est que son meilleur ami dans le métier était l’acteur André Falcon.

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7. ÉPISODE 7

Résumé

A Istres, des mesures exceptionnelles sont prises pour transporter une ogive ultra-secrète de téléguidage jusqu’à la base d’expérimentation des Landes.

La critique

Un cycle de sept épisodes (soit jusqu’à la fin de la saison 2) commence avec cet épisode 7 sur le thème des espions étrangers et de leur station de brouillage. On sent que la production tente de renouer avec la saison 1 (organisation secrète, chef que l’on démasque dans le dernier épisode). Il est cependant moins réussi que l’affaire Max/Monsieur X. Si les décors sont moins spectaculaires qu’à Dijon et Tahiti, on est heureux de renouer avec les intrigues d’espionnage.

L’intrigue va nous transporter dans trois épisodes au Sahara et trois aux Canaries.

Les infos supplémentaires

Pascale Roberts (1933-) fut longtemps cantonnée dans les rôles de vamps (« Les femmes s’en balancent », « Ces dames préfèrent le mambo ») mais elle changea son image en 1973 avec la série « Le temps de vivre, le temps d’aimer », dans laquelle elle jouait la directrice d’une entreprise. Ici, en espionne, c’est à la Pascale Roberts première manière que nous avons affaire.

Les anecdotes de Christian Marin

Nous avons brièvement évoqué Pascale Roberts un jour avec Christian Marin. Il ne disait que du bien de ses partenaires et semblait connaître  tout le monde (à mes yeux). Nous parlions d’une autre actrice dont je disais qu’elle aurait été mieux inspirée de tourner la série « Le temps de vivre, le temps d’aimer » (avec Pascale Roberts et Jean-Claude Pascal) qu’une autre série du même auteur Alain Quercy mais moins réussie, « Le Premier juré », dont les producteurs étaient les mêmes. Il a relevé au passage le nom de Pascale Roberts : « Je la connais ».  Et effectivement, ils ont tourné ensemble « Compartiments tueurs » au cinéma et cet épisode des « Chevaliers du ciel ».

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8. ÉPISODE 8

Episode réalisé par Jean Couturier.

Résumé

L’ogive est détournée par une station de brouillage. Tanguy et Laverdure envoyés en mission en Afrique du Nord à Bousfer pour ramener deux avions défectueux. Ils sont aussitôt réquisitionnés pour retrouver l’ogive.

La critique

En 1966, quatre ans après « James Bond contre Dr No », on retrouve une intrigue de station de brouillage radar de fusées. On apprécie énormément dans cette saison 2 la musique de François de Roubaix, qui, après coup, souligne la minceur des thèmes musicaux de la saison 1. Le style inimitable et moderne de De Roubaix s’allie à merveille avec les scènes de suspense. On regrette dans ce cycle le manque de charisme des « méchants » dont les protagonistes changent souvent. Même le colonel de la base de Bousfer, incarné par Jacques Berthier, est moins convaincant que Jean-Claude Michel.

Les infos supplémentaires

Plusieurs albums de BD de Tanguy et Laverdure se dérouleront ensuite dans le sahara (« Lieutenant double bang », « Baroud sur le désert »), mais reprenant seulement le décor du Sahara.

Les anecdotes de Christian Marin

A propos de la réussite dans le métier de comédien, Christian Marin m’a un jour dit : « De mon temps, c’était plus facile qu’aujourd’hui, mais déjà dur. Mais pas autant que maintenant ». Il ne parlait pas que de son métier, mais aussi des difficultés à faire publier un ouvrage auquel il avait grandement participé.

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9. ÉPISODE 9

Réalisation reprise par François Villiers.

Résumé

Tanguy et Laverdure, en plein désert rocailleux, sont cernés par les espions étrangers avec l’ogive. Laverdure a été blessé.

La critique

Si en soit refaire un arc sur l’histoire de l’ogive et des espions de la station de brouillage radar n’était pas une mauvaise idée, on trouve en revanche que cet épisode est là pour tirer à la ligne. C’est moins spectaculaire, pas de prouesses en avion, unité de temps et de lieu. Christian Marin s’essaie aux effets comiques en imitant une conversation à deux pour duper les espions, pendant que Tanguy part donner l’alerte. Il faut reconnaître que les scènes nocturnes en plein sahara ne sont pas spécialement télégéniques. Le long périple de Tanguy dans le désert est un peu lassant.

Les infos supplémentaires

Jacques Berthier (1916-2008), le colonel, a tourné de 1942 à 1996. On l’a beaucoup vu à la télévision « Aux frontières du possible », « Les brigades du tigre », « Commissaire Moulin » mais aussi au cinéma : « Mayerling », « Coup de force à Berlin », « Les trois mousquetaires » version 1961.

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin n’était pas optimiste sur la durée d’une carrière de comédien, citant Pierre Fresnay « Le comédien est un sculpteur de neige ». Il ne faisait pas allusion à son cas mais à des partenaires de comédie tombés dans l’oubli.

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10. ÉPISODE 10

Tant que les épisodes sont réalisés par François Villiers, je ne signale pas le nom du metteur en scène.

Résumé

Tanguy est capturé par des nomades, lié par des cordes et traîné derrière un chameau. Laverdure n’a pas un meilleur sort : il est battu et laissé ligoté dans le désert par les espions parachutistes ennemis. Tanguy tente de convaincre une jolie bédouine de le libérer.

La critique

On a l’impression que les choses traînent en longueur. Le Sahara est réellement utilisé là où d’autres séries auraient été filmées en studio.

Les tractations entre les espions et les touaregs n’en finissent pas, ces derniers demandent une rançon énorme : un fusil mitrailleur, des balles, de l’argent. Pendant ce temps, Maria, la bédouine, libère Tanguy qui s’enfuit en chameau mais tombe dans une tempête de sable. Il faut attendre la vingtième minute pour que Tanguy puisse déclencher un feu qui est repéré par l’armée de l’air.

Un épisode moyen, où l’ennui nous gagne parfois, les scènes privilégiant les décors et le réalisme au détriment du rythme.

Les infos supplémentaires

Alain Mottet (1928-) incarne ici le chef des espions étrangers. Il fut Flambart en 1967 dans la première série de « Vidocq » avec Bernard Noel, et joua également dans « Dernier domicile connu », « L’armée des ombres », « Ripoux contre ripoux » au cinéma.

Les anecdotes de Christian Marin

Outre les conversations téléphoniques, l’amitié avec le comédien laisse aussi des témoignages écrits : le 5 janvier 2009, il dit « Les années passent et si le flot emporte le flot, il reste la merveilleuse émotion des premiers jours où l’artiste s’imprime dans votre esprit, dans votre cœur, pour y faire fleurir plus tard la fleur de nostalgie de ces deux compagnons disparus trop tôt et que les médias ont si injustement négligés, oubliés » (Référence à Jacques Santi et Muriel Baptiste).

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11. ÉPISODE 11

Résumé

La station de brouillage radar semble se situer dans les Canaries. Tanguy et Laverdure sont envoyés à Ténérife. Ils rencontrent Goya, un agent secret espagnol. Et retrouvent leur ancien instructeur de Dijon, le commandant Gassin, devenu aviateur civil, qui est menacé de mort.

La critique

Avec cet épisode, le suspense et l’action reviennent et rendent la trame du dernier cycle de la saison 2 plus passionnante qu’au début. Jean-Pierre Aumont  en commandant Gassin ne fait qu’une apparition (cet opus) et se fait très vite tuer. A noter que s’il est question de son personnage comme instructeur à Dijon de nos héros, nous ne l’avions pas vu dans la saison 1. Cette-fois, on ne se contente pas des décors certes superbes, le trio Charlier-Tudal-Villiers a tissé une intrigue d’espionnage ingénieuse avec poursuites en voiture, plusieurs morts (inhabituel dans la série) et l’on retrouve la verve feuilletonnesque de la saison 1. Les pitreries de Laverdure sont certes toujours présentes mais secondaires, et ne servent que de lien entre deux scènes d’action. On ne s’ennuie pas une seconde. L’ambiance espionnage réussit mieux à la série que les épisodes réalistes trop documentaires.

Les infos supplémentaires

Une grande figure du cinéma dans cet opus : Jean-Pierre Aumont (1911-2001) dans le rôle du commandant Gassin, ancien instructeur de Tanguy et Laverdure à Dijon. Parmi ses films citons « Le lac aux dames » (1934), « Hôtel du nord » (1938), « Lili » (1953), « La nuit américaine » (1973). Avec François Villiers qui met en scène cet épisode, il a fait des films « Hans le Marin » (1949), « Le puits aux trois vérités » (1959), des documentaires : « Croix de Lorraine en Italie » (1944), « Hollywood sur Seine » (1951) et les dialogues de « La verte moisson » (1959).

Goya est incarné par Milo Quesada (1930-2012) qui tourna de 1954 à 1976, dans entre autres « La fille qui en savait trop », « La dixième victime », « Tires encore si tu peux ».

Claudia Gravy (1945-) tourne toujours, avec plus de 125 rôles à son actif. Vedette de cinéma et de télévision espagnole, on a pu la voir dans « Les deux beautés » (1969), « Du plomb sur Dallas » (1970), ou encore la série TV « Les chevaux du soleil » (1980). Elle interprète le rôle d’Inès.

Inès a fait la connaissance de Tanguy et Laverdure aux sports d’hiver dans une aventure passée que nous n’avons pas vue dans la série.

Episode tourné à Puerto della Cruz et dans les environs.

Les anecdotes de Christian Marin

Jean-Pierre Aumont et Christian Marin partageaient la même passion pour le comédien Michel Simon.

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12. ÉPISODE 12

Résumé

Tanguy et Laverdure enquêtent sur la compagnie privée « Vulcan Airlines » et leur chef Banco qu’ils soupçonnent de ravitailler la station de brouillage des espions. Lors d’un survol d’une montagne, Laverdure repère l’antenne de brouillage mais les espions la démontent aussitôt.

La critique

Suite de l’épisode précédent, parfois un peu décousue, mais pleine de séquences spectaculaires. Christian Marin est un peu sollicité pour alimenter en humour un épisode qui sans cela se prendrait trop au sérieux. La scène de la découverte de l’antenne de brouillage radar est impressionnante, les moyens sont là. « Les chevaliers du ciel » est une série qui mérite vraiment d’être vue par les nouvelles générations comme signe d’une qualité française télévisuelle perdue depuis. Les comédiens (Henri Gilabert, Cesar Torres, Gisèle Grimm) valorisent cet opus et font oublier un scénario qui comporte quelques lacunes vite effacées. Nos héros sont sur le point de terminer en pleine forme cette seconde saison. Il manque seulement un devil mastermind à la hauteur. On passe un très bon moment, et l’on note au passage de nouveaux thèmes composés par François de Roubaix pour les scènes d’action.

Les infos supplémentaires

Henri Gilabert (qui incarne Banco) est devenu célèbre avec un spot télévisé en 1974 : «En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ».

Cet épisode sur les chaînes étrangères s’appelle « Canaries » (1, 2 et 3).

Attitude inhabituelle de Tanguy avec une espionne qu’il gifle et brutalise.

Gisèle Grimm qui interprète Juanita, que Laverdure tente d’éblouir dans cet épisode, a tourné des années 50 à la fin des 90 (« Léon Morin prêtre »,  « OSS 117 se déchaîne », « Les galettes de Pont Aven » et est apparue dans de nombreuses séries télévisées (« Les cinq dernières minutes », « Maigret » version Jean Richard, « Julie Lescaut »).

Cesar Torres, qui incarne Nono, pilote radio navigateur de Banco, a joué à la TV dans « La Brigade des maléfices » (épisode « Les dents d’Alexis »), « Les compagnons de Baal », « Gorri le diable », et au cinéma  dans «Estouffade à la Caraïbe », « Sous le signe de Monte Cristo ».

Les anecdotes de Christian Marin

Au début de cet épisode, dans un cabaret, Christian Marin chante. Il a sorti sept 45 tours comme chanteur fantaisiste de 1962 à 1973.

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13. ÉPISODE 13

Résumé

Banco dispose d’une seconde antenne dans les Canaries. Avec l’aide de Goya, Tanguy et Laverdure continuent leur enquête au sein de la « Vulcan Airlines ». Deux pilotes de la compagnie, Dixon et Vanderling, sont soupçonnés d’être ceux qui ravitaillent les espions.

La critique

Henri Gilabert n’est pas José-Luis de Villalonga ni Valéry Inkijinoff, et pas vraiment à la hauteur du chef des espions étrangers. Nono/Cesar Torres est à peine plus convaincant. En revanche, mention très bien aux deux « agents secrets » espagnols Inès et Goya, parfaitement à l’aise, et qui évidemment permettent le démantèlement de la seconde antenne de brouillage, intrigue qui durait depuis l’épisode 7 et dont le téléspectateur, à moins d’être très attentif, ou de revoir la série plusieurs fois, oublie des péripéties en cours de route.

Les volcans survolés par Nono et Tanguy où se trouve la station de brouillage rappellent un peu le James Bond « On ne vit que deux fois » et cet opus a le charme suranné des années soixante. Personne ne croit à l’idylle « définitive » entre Inès et Tanguy, et une fois nos héros rentrés en France, on les dirige sur Istres pour tester des avions à géométrie variable.

Cette fin est presqu’aussi réussie que celle de la saison 1. On a eu notre lot de dangers, de parties de rires, de jolies filles et de suspense avec les chevaliers du ciel. Encore une fois, les décors naturels ajoutent un plus indéniable à la série.

Les infos supplémentaires

Russ Moro (qui incarne Dixon) a joué dans « Magnum Force » avec Clint Eastwood (1973), mais aussi « Le couteau dans la plaie », « Paris brûle-t-il ? », et la série « Cécilia Médecin de campagne ».

Marc Laurent (Vanderling) a très peu tourné : « Trois enfants dans le désordre » (1966), « L’étranger » (1967).

Episode tourné à Fuerte de Ventura.

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin regrettait les droits des photos au coût prohibitif qui empêchent d’écrire des ouvrages sur les séries françaises. Dans sa lettre du 6 janvier 2012, il écrit : « Je comprends combien on peut être découragé au sujet des droits photos que l’INA impose à qui veut faire revivre des artistes disparus et qui de leur temps alimentaient par leur talent et leur succès, sans le savoir, les granges de la banque de l’INA . C’est triste, oh oui ! »

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Images capturées par Patrick Sansano.

 

Saison 8L'Homme de fer - Saison 1

Les Chevaliers du ciel

Présentation 


 

NOUVEAU - Les guides des épisodes des saisons 2 et 3 des Chevaliers du ciel par Patrick Sansano sont en ligne sur Le Monde des Avengers: http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/les-chevaliers-du-ciel-1967-1969Rejoignez la discussion autour des Chevaliers du Ciel sur notre forum: http://avengers.easyforumpro.com/t309p60-serie-les-chevaliers-du-ciel

Posted by Le Monde des Avengers on Saturday, May 30, 2015

A l’origine, « Les aventures de Tanguy et  Laverdure » est une bande dessinée créée par Jean Michel Charlier et Albert Uderzo pour le journal « Pilote ». La publication commence en 1959 et sous forme d’albums en 1961.

Après seulement cinq albums, l’ORTF souhaita adapter sous forme de feuilleton télévisé, sous le titre « Les chevaliers du ciel », la bande dessinée, comme elle le fera avec moins de succès en 1967 pour « Michel Vaillant » de Jean Graton. Pour la télévision, Charlier écrit des histoires originales avec Antoine Tudal et François Villiers, reprenant seulement quelques péripéties des BD publiées, notamment des scènes des albums « L’école des aigles », « Pour l’honneur des cocardes » et « Escadrille des cigognes ». A noter qu’après la fin de la série, Charlier réutilisera certaines histoires pour servir de base à ses bandes dessinées. Les deux albums « Destination Pacifique » et « Menace sur Mururoa », notamment.

Le rôle de Michel Tanguy est donné à Jacques Santi (1939-1988) qui enchaîna ce tournage juste après la série « La Princesse du rail ». Le metteur en scène François Villiers (1920-2009) choisit le populaire Christian Marin (1929-2012), adopté par le public pour le rôle de Merlot dans la série des « Gendarme » avec Louis de Funès pour incarner l’autre héros, Ernest Laverdure.

Après treize épisodes tournés en noir et blanc, qui constituent plus un feuilleton qu’une série, et tournés dès l’été 1966 à la base de Dijon, la série passe à la couleur. Ils sont tournés dans la foulée ce qui permet de fidéliser le téléspectateur. Quelques mois séparent seulement la diffusion des deux saisons sur la chaîne 1 de l’ORTF (septembre-décembre 1967 pour la saison 1, retour dès avril 1968 pour la 2). Une saison 3 est tournée dont la diffusion commencera en décembre 1969, programmée le dimanche à 19h30 sur la Une. Le public est content et les taux d’audience sont satisfaisants. Une saison 4 est donc envisagée, ce qui dépassera le cap des 40 épisodes, chose peu fréquente à l’époque (« Thierry la Fronde » avec 4 saisons et 52 épisodes notamment). Mais les comédiens sont identifiés à leurs personnages et ne trouvent pas d’autres rôles. Christian Marin, habitué au théâtre, y retourne, moins sollicité pour les tournages. Pour Jacques Santi, en revanche, c’est la catastrophe. L’identification à Michel Tanguy lui coûte sa carrière d’acteur, et il deviendra assistant réalisateur de Claude Sautet, fuyant le vedettariat. Pour comble de malchance, un grave accident de la route le défigure et la saison 4 ne se tournera jamais. Il commençait une seconde carrière de metteur en scène au cinéma avec « Flag » lorsqu’une tumeur au cerveau l’emporta.

Les saisons 2 et 3 seront rediffusées au printemps 1972 sur la 2 après « Aujourd’hui Madame », et la saison 3 proposée dans « Samedi est à vous » sans grand succès vers mars 1975. Il faudra attendre l’été 1979 pour une rediffusion de l’intégrale sur FR3 chaque soir, la saison 1 ayant été « colorisée ».

Des tentatives pour refaire la série avec de nouveaux comédiens seront entreprises à partir de 1988, Thierry Redler succédant à Christian Marin,  Christian Vadim puis Marc Maury à Santi, mais sans succès. Au point qu’après une programmation à une heure de grande écoute, les derniers épisodes seront diffusés l’après-midi en semaine !

Le cinéma en 2005 voudra adapter la série avec Benoît Magimel et Clovis Cornillac, trahissant comme souvent l’œuvre d’origine, les personnages de Tanguy et Laverdure y étant remplacés par deux nouveaux pilotes.

En 1972, Jean-Michel Charlier écrivit une autre série, utilisant cette fois la marine nationale, avec deux héros alter-égo des chevaliers du ciel, « La mer est grande », espérant retrouver le même succès. Mais après une saison de six épisodes diffusée en 1973 qui passa inaperçu, les choses en restèrent là.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)

Saison 2Présentation

Les Chevaliers du ciel

Saison 3



1. ÉPISODE 1



Scénario : Jean-Michel Charlier, Antoine Tudal, François Villiers. Réalisation : Jean Couturier.

Résumé

Tanguy et Laverdure sont envoyés en Belgique pour étudier les problèmes opérationnels des Mirages V achetés par les forces aériennes belges. Laverdure, victime d’un canular, se fait affecter à Lonzay, tandis que Tanguy va à Bourchain. Ils ne sont donc pas ensemble.

La critique

Les téléspectateurs avaient quitté Tanguy et Laverdure le samedi 27 juillet 1968 aux Canaries, après avoir vu 26 épisodes depuis le 16 septembre 1967. Aussi, lorsqu’ils retrouvent, sans rediffusions entre temps, leurs héros le dimanche 7 décembre 1969, sur la première chaîne en noir et blanc (pour une série en couleurs), ils les ont un peu oubliés. Mai 68 a un influencé les jeunes vers l’antimilitarisme, nous sommes en plein conflit au Vietnam, et deux héros militaires sont passés de mode. Mais surtout, l’incroyable médiocrité de ce pilote de la saison 3 n’arrange pas les choses. Ici, Christian Marin et Jacques Santi, le temps d’un opus, ne jouent pas ensemble. On se demande pourquoi on a pondu un script aussi médiocre. Premier signe du manque de nouveauté : on reprend la chanson de la saison 1.

Laverdure est quasi absent de l’épisode, confiné dans un trou où un « copain » lui a vendu un carnet d’adresses de filles dont les numéros son tous imaginaires. Tanguy se laisse prendre à un défi avec un aviateur belge, Roger Terwaegne (Nicolas Takach), en voulant ravir la petite amie de ce dernier, Nathalie (Aude Olivier, qui n’a quasiment rien fait à part cet épisode en dehors de « Dernier domicile connu »). Et voilà, les deux pilotes vont faire un pari stupide et mettre leurs vies en danger pour cette Nathalie. Le scénario est aussi mince que du papier à cigarettes.

C’est de plus mal réalisé par Jean Couturier, qui nous inflige des scènes de mess des officiers, de fête de Carnaval. On est très loin du suspense des deux premières saisons. Cela augure mal de la suite.

Cette saison 3 renouera avec un cycle suspense au Pérou pour les épisodes 10 à 13, qui retrouvent la veine de ceux des Canaries. L’épisode 8, un stage de réoxygénation à La Plagne, inspirera un album BD, « Mission Spéciale ». Le reste nous entraînera à Salon de Provence, Orange, Cap Canaveral. Mais en regardant cette saison, on comprend rétroactivement qu’il n’y en a pas eu de quatrième. Il y aura un méchant, Fergusson, qui pratique plus l’espionnage industriel que celui de Monsieur X, et fera un bien piètre adversaire sous les traits de Jean Dalmain.

Ce fade pilote de la saison 3 nous met mal à l’aise car on a le sentiment que la magie de la série s’est enfuie.

Les infos supplémentaires

Cet épisode a été proposé et diffusé dans « Samedi est à vous » en 3e diffusion en mars ou avril 1975, et la série ne fut plus choisie ensuite.

A la fin du 13e épisode, on se demandera si le budget n’est pas épuisé. Lorsque Tanguy et Laverdure arrivent à la base de Dijon, ce sont des scènes de la saison 1 de 1966 qui sont utilisées, avec les voix des comédiens et un nouveau texte dessus.

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin ne se souvenait absolument pas des dates de tournage, mais par contre de sa rencontre avec un serpent dans un épisode au Pérou.

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2. ÉPISODE 2

Réalisation : Jean Couturier.

Résumé

Roger Terwagne se marie avec Nathalie. Laverdure tombe en panne en se rendant à la noce. Il est arrêté par les gendarmes ayant perdu ses papiers. Un avion transportant des produits toxiques s’écrase et Laverdure se retrouve en danger de mort.

La critique

Deuxième épisode belge aussi soporifique que le premier. Aucune vedette invitée intéressante. A la différence du précédent, on voit beaucoup Christian Marin. Mais tout est académique et documentaire. Il faut bombarder l’avion contenant des bonbonnes toxiques. Or, Laverdure, voulant rejoindre la noce a vélo, s’est effondré auprès de l’appareil en raison des vapeurs bactériologiques. Même François de Roubaix pour ses nouveaux thèmes n’est pas inspiré, c’est dire ! On comprend que Tanguy va sauver son partenaire en se rendant en hélicoptère juste avant que les bombardiers n’attaquent.

Les infos supplémentaires

L’un des comédiens belges est doublé par Jean Berger.

Episode tourné sur la base aérienne de Florennes.

Anne Lauriaut, qui incarne Suzy, meilleure amie de Nathalie, a tourné un film érotique ou plus  exactement une satire des films érotiques en 1970 au Canada, « Un succès commercial », de Jean-Pierre Lefebvre. On l’a vu dans les séries « Thibault ou les croisades » (1969), « L’éloignement » avec Catherine Sola et Henri Piegay (1973), « Les cavaliers de la route » (1968), « Les oiseaux rares » avec Claude Jade (1969)

Les anecdotes de Christian Marin

Très fidèle en amitié, Christian m’écrit lors du décès d’André Falcon : « J’ai perdu comme vous le savez mon grand ami André Falcon. Grande peine, grande douleur. Il était presqu’un frère pour moi, lui-même le proclamait ».

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3. ÉPISODE 3

Réalisation : Jean Couturier.

Résumé

Laverdure retrouve Mounier (devenu commandant) à Salon de Provence, tandis que Tanguy essaie à Istres les Mirage G dont les ailes sont à géométrie variable. Il retrouve une amie, Monica, qui travaille pour l’industriel scandinave Fergusson qui lui aussi veut mettre au point un Mirage semblable mais civil.

La critique

Monica (Jacqueline Laurent) est à la fois une amie de Tanguy et Laverdure, mais aussi un ingénieur aéronautique proche de l’espionne industrielle. Séparés dans cet épisode, Christian Marin retrouve avec un plaisir évident Jacques Richard en Mounier, tandis que Jacques Santi est en bonne compagnie. Il faut avouer que Jean Dalmain n’a pas l’envergure de José-Luis de Villalonga. Jacqueline Laurent est formidable en espionne. Mais cela ne suffit pas à faire un épisode quatre étoiles. Tanguy n’apprécie guère qu’on le trahisse, surtout s’il s’agit de sa petite amie. Le ton revient un peu à celui des deux premières saisons.

Fergusson, à l’inverse de Max ou Monsieur X, est plus un « looser » qu’un diabolic mastermind. Il ne génère pas la peur et est aussi limpide qu’Henri Gilabert en chef des espions aux Canaries. En regardant cet épisode, on a l’impression que « Les chevaliers du ciel » ne sont plus ce qu’ils étaient, qu’une page est tournée, et que l’on est tombé dans les redites, en moins bien.

Les infos supplémentaires

Jean Berger depuis le début de la série juste après le générique résume ou présente l’intrigue.

Retour de Jacques Richard dans le rôle du capitaine – devenu commandant -  Mounier muté à Salon de Provence.

Sans parler de destin tragique, la belle canadienne Jacqueline Laurent (1941-), dont  Monica fut le premier rôle, ne perça pas et se tourna vers le cinéma érotique (« Le journal intime d’une nymphomane » de Jésus Franco, 1973, « La bonzesse », « Quand les filles se déchaînent », « L’emprise des caresses » etc). En 2014, alors qu’elle est enseignante d’art dramatique au Canada, un de ses élèves la reconnaît dans un ancien film érotique. Elle est aussitôt renvoyée !

Jean Dalmain (1915-2010) est Fergusson, le « méchant ». On l’a vu dans « Violette Nozière ». Sa diction et son style rappelent un peu Grégoire Aslan.

Lorsque Monica épluche le dossier du Mirage G, on voit sur le dossier que c’est un avion Marcel Dassault.

Le colonel est incarné par Dominique Rozan (1929-). Sociétaire de la Comédie Française, on la vu au cinéma dans « La guerre est finie », « Mon oncle d’Amérique », « On connaît la chanson », « Harry, un ami qui vous veut du bien ».

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin ne se souvenait pas de Jacqueline Laurent.

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4. ÉPISODE 4

Réalisation : Jean Couturier.

Résumé

Chassée par Fergusson, Monica devient monitrice dans un aéroclub et rompt avec Tanguy. Le conseil d’administration de la société de Fergusson l’oblige à kidnapper Tanguy pour obtenir le dossier du Mirage G.

La critique

Tandis que Laverdure et Mounier brillent à la patrouille de France à Salon, Tanguy tombe dans un piège. Monica ne veut plus le voir, mais ce pleutre de Fergusson se voit dépasser par ses hommes. Mais où sont les méchants du style Max qui avaient du panache et de la classe tout en étant menaçants ? Le ton est celui de la farce de carabins, relevé quand même par de nouveaux thèmes de François de Roubaix.

Visiblement ici, on veut renouer complètement avec le suspense. Mais le monde de l’espionnage industriel est ennuyeux. Jacques Santi semble parfois se demander ce qu’il fait là.

Les décors n’ont rien d’extraordinaire, Tanguy est prisonnier dans un mas de pierre en Provence sous le champ des criquets. Ajoutons que le rythme est très lent (que de temps perdu dans la prison avec de gros plans sur Jacques Santi). Toutes les scènes dans les garrigues sont vite lassantes. Le sauvetage du héros par la patrouille de France est un peu tiré par les cheveux. Encore un épisode plutôt faible, qui ne retrouve pas la fougue des deux premières saisons.

Les infos supplémentaires

La patrouille de France est mise à contribution dans cet épisode.

Pierre Forget (1929-1993), qui incarne le mécanicien  Fouquet, tournait là son premier rôle comme Jacqueline Laurent. Il tourna au cinéma « Que la fête commence », « Trois couleurs bleu », « Les galettes de Pont Aven », « Le professionnel », « Marche à l’ombre », « L’emmerdeur », « L’aile ou la cuisse ».

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin jusqu’à sa mort rédigeait son courrier avec une plume sergent major, des pleins et des déliés. Il écrivit ainsi la préface d’un livre pour moi, mais s’aperçut une fois publié d’une faute d’orthographe faite par inattention. Comme il fut impossible de refaire le tirage, il me demanda de corriger un maximum d’exemplaires à la main, ce que je fis volontiers.

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5. ÉPISODE 5

Réalisation : Jean Couturier.

Résumé

Alors que Mounier et Laverdure font un exercice avec la patrouille de France, un avion leur coupe la route. Mounier, furieux, veut le retrouver. Le pilote étant mis à pied, on demande à Tanguy de le remplacer.

La critique

L’aspect fiction disparaît de plus en plus pour celui de pur documentaire. Des militaires récitent leurs dialogues de façon peu naturelle, ce ne sont pas des comédiens. En 1992, une série tombera dans cet écueil : « Van Loc, un grand flic de Marseille », où le véritable commissaire George N’Guyen Van Loc jouait son propre rôle, mais de façon désastreuse.

Heureusement, quatre comédiens sont présents : Christian Marin, Jacques Richard, Jacques Santi et Jacqueline Laurent. Dans cet opus, c’est la première dispute grave entre Laverdure et Tanguy. Ce dernier devait partir aux Baléares avec Monica, et refuse à Laverdure de remplacer un pilote dans la patrouille de France, mais la jeune femme ne lui demande pas ce sacrifice. On comprend mal, en voyant ces épisodes, que Jacqueline n’ait trouvé à tourner que du cinéma érotique. Quel gâchis.

Nous voyons plusieurs démonstrations de la patrouille, mais ce n’est pas ce que l’on demande à la série, qui perd ici toute idée scénaristique. On s’ennuie ferme. Cette saison 3 accumule les épisodes mineurs. Ici, il est question de rivalités entre pilotes, d’un brésilien qui accidentellement se trouvait là où il ne fallait pas et manque ruiner la carrière d’un membre de la patrouille. Ceci sans ressort dramatique. Bref, cet épisode avec de flamboyantes images de la patrouille de France est plus un documentaire qu’autre chose. On a l’impression que la production présente la facture des décors aux téléspectateurs.

Les infos supplémentaires

Sur les chaînes étrangères, cet épisode s’appelle « Patrouille de France ».

Lors de la démonstration de la patrouille, c’est la voix de Jean Berger qui s’adresse aux spectateurs.

Christian Kerville, un comédien de l’époque, tournait là son dernier rôle. Plus de nouvelles ensuite. Il incarne le pilote Le Gall. On le vit dans « Mission spéciale à Caracas » (1965), « Coplan FX 18 casse tout » (1965), « Le vicomte règle ses comptes » (1967), « Happening » (1967),  « Un jeune couple » (1969), « Quatre hommes aux poings nus » (1970), « Alyse et Chloé » (1970).

Michel Herval, qui est Vigon, le pilote accusé à la place du brésilien, avait joué avec Christian Marin dans « Le gendarme en balade ». On l’a vu à la télé dans « Madame êtes-vous libre ? » série avec Denise Fabre (1971), un « Maigret » avec Jean Richard, et dans quelques films au cinéma (« Bel ordure » dont le titre est orthographié ainsi au lieu de « Belle », « Les petits enfants d’Attila », « Les raisins de la mort »). Sa carrière cesse en 1978

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin m’a confié qu’il fut invité à des fêtes militaires aériennes. On le fit même, longtemps après la série, monter dans un mirage.

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6. ÉPISODE 6

Réalisation : Jean Couturier.

Résumé

A la base d’Orange, Tanguy et Laverdure mettent au point un équipement radar destiné aux Mirages. Une alerte est déclenchée car un porte-avions se trouve dans la zône à surveiller, dans le cadre d’un exercice.

La critique

Cette saison 3 anticipe ce que sera en 1973 la série « La mer est grande » : une série réaliste qui ressemble à un simple documentaire. Le suspense ici est censé être un exercice qui tourne mal, Laverdure devant s’éjecter de son mirage et étant sauvé in-extremis par Tanguy dans la mer, transis de froid. Cela ne pourrait même pas donner lieu à une BD de la série, tellement les péripéties d’un exercice militaire constituent un sommet d’ennui, sans aucun élément scénaristique.

Est-ce un hasard ? L’épisode ne dure que 23 minutes, et on a l’impression que le temps ne s’écoule pas. Bref, on peut facilement zapper cet opus qui n’apporte rien à la série.

Les infos supplémentaires

Pierre Rousseau interprète le lieutenant Guillou. On a vu ce comédien à la TV dans « L’homme du Picardie », « Maigret : Signé Picpus » avec Jean Richard, « Les cinq dernières minutes », et au cinéma dans « Trois milliards sans ascenseur », « Le crabe tambour », « Les égouts du Paradis », « La légion saute sur Kolwezi », « Neuf mois ».

Yves Massard (1923-1996) fait une apparition dans l’épisode en officier. On l’a vu notamment dans « Le passager de la pluie » avec Charles Bronson.

Les anecdotes de Christian Marin

Le comédien m’informa un jour de ce qu’était l’ADAMI, où je pourrais faire mille trouvailles pour mes recherches. Il me donna les coordonnées mais je fus éconduit car il s’agit d’un organisme uniquement destiné aux artistes et pas au public. L’ADAMI gère les droits de propriété intellectuelle des artistes interprètes. Informé, il se mit en rapport avec André Falcon, lequel fit les recherches à ma place ! Il était difficile de trouver quelqu’un d’aussi serviable et disponible que le regretté Christian Marin envers le public fan de séries.

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7. ÉPISODE 7

Réalisation : Jean Couturier.

Résumé

Tanguy et Laverdure, dans le cadre d’un exercice, sont « prisonniers » à bord du porte-avion Foch. Un avion sans autorisation de vol s’introduit dans la zône interdite.

La critique

Les moyens mis à disposition de la production par la marine militaire sont colossaux. Il est dommage que l’absence de scénario, et les dialogues déclamés de façon peu naturelle par les militaires gâchent l’ensemble. C’est le lieutenant Guillou, à bord de son mirage, qui vole la vedette au tandem de héros.

Jean Couturier n’a pas le talent de François Villiers. Il filme la série sans imagination. On a parfois l’impression d’être dans un film promoteur commandé par la Marine pour d’éventuelles futures recrues.

Christian Marin et Jacques Santi semblent s’ennuyer autant que le téléspectateur. La plupart des scènes tournées à l’intérieur du porte-avion souffrent de trop d’obscurité. A la 19e minute, la fiction revient enfin avec un inconnu qui menace Tanguy qui en homme grenouille a découvert une épave pleine de lingots d’or.

Les infos supplémentaires

Jean Berger est mis à contribution pour doubler ici un officier du porte- avion Foch.

Le nom du comédien qui joue le chef du gang n’est pas crédité au générique.

Les anecdotes de Christian Marin

J’eus la surprise de recevoir avec les courriers de Christian Marin divers objets dérivés de la série « Les chevaliers du ciel » : timbre à l’effigie des deux comédiens dans leurs personnages, cartes de correspondance avec l’image d’un mirage.

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8. ÉPISODE 8

Réalisation : Jean Couturier.

Résumé

A la station de La Plagne, Tanguy et Laverdure font un stage annuel de ré oxygénation. Laverdure, éternel Don Juan, s’amourache d’une monitrice de ski, Mika. Or elle fait partie d’un gang qui prépare un hold-up.

La critique

Nous retrouvons enfin l’univers de la fiction. C’est un épisode qui se veut un peu humoristique, et pour l’occasion François de Roubaix a composé une partition sautillante. L’épisode commence dans la comédie pour se terminer dans le genre policier. Tout cela n’est guère convaincant.

Lorsque l’opus bascule dans le drame, le chef de gang en venant au meurtre, on n’y croit pas. La scène de l’avalanche, réussie, ne parvient pas à sauver l’ensemble de la torpeur. Les comédiens qui entourent Mika (Keiko Fishi) jouent comme des amateurs. Ermanno Casanova tout particulièrement n’est pas crédible un instant en organisateur du hold-up et tueur.

Les infos supplémentaires

Cet épisode a été repris mais avec un scénario plus long dans l’album de BD « Mission Spéciale ».

Keiko Fishi (1932-), comédienne japonaise, qui fut l’épouse du metteur en scène Yves Ciampi, est la partenaire d’un épisode des chevaliers.

Ermanno Casanova, qui incarne le chef du gang, a joué dans « César et Rosalie », « Le chat », « La décade prodigieuse », « Les noces rouges ».

L’épisode a bénéficié du concours des chasseurs alpins.

Les anecdotes de Christian Marin

Des années après le tournage, Christian Marin fut contacté par la patrouille de France. Une amie à lui, décoratrice, avait imprimé des T Shirt à l’effigie de Tanguy et Laverdure, ce qui permit au comédien de rencontrer le général de la patrouille de France.

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9. ÉPISODE 9

Réalisation : Jean Couturier.

Résumé

Laverdure a rendez-vous à Cap Kennedy avec un ami astronaute, John Kelly. Mais sur place, il ne trouve nulle trace de son ami. Il se fait refouler. En fait, l’astronaute est un vendeur de souvenirs !

La critique

La production avait les moyens de se déplacer en décors naturels, ici rien de moins que Cap Kennedy. Le ton est à la comédie pure, et l’on ne s’ennuie pas un seul instant. Malgré l’absence de Santi, Christian Marin s’en donne à cœur joie. C’est un autre scénario qui devait être tourné, mais (voir l’anecdote), l’équipe dût changer son fusil d’épaule. A la 14e minute, nous sommes à Pointe à Pitre. Jean Couturier en profite pour tourner les scènes du carnaval local. Puis, une seconde aventure se greffe à la 18e minute : Laverdure doit servir de pilote pour rapatrier un blessé, un grand brûlé, dans une île isolée de Guadeloupe. Au final, l’épisode est assez réussi. La mission à Cap Canaveral se transforme en sauvetage humanitaire.

Les infos supplémentaires

Episode tourné aux Etats Unis avec Christian Marin seul.

Amarande (1939-) fait une apparition au début de l’épisode.

Jacques Santi apparaît pour la scène finale à bord du boeing (quelques secondes).

François Patrice (1924-) qui tournait encore en 2010, interprète le docteur qui demande à Laverdure de sauver le brûlé. Il jouait un petit rôle aux côtés d’Alain Mottet dans la saison 2, partie Sahara (le chef des parachutistes).

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin se souvenait très bien de cet épisode, car la production n’obtint pas l’autorisation de tourner à Cap Kennedy.

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10. ÉPISODE 10

Réalisation : Laurent Grousset.

Résumé

Tanguy et Laverdure se rendent à Lima, au Pérou, qui vient d’acheter des mirages. Ils doivent les tester. Ils retrouvent Merlet devenu conseiller technique de l’armée de l’air péruvienne. Tanguy tombe amoureux de Maria, que son oncle surveille.

La critique

Avec cet épisode, commence le cycle final (quatre épisodes) de la série. On y retrouve l’ambiance des Canaries dans la saison 2. Le retour de Roger Pigaut en Merlet, qui a du quitter l’armée suite au complot des faux canadiens dans la saison 1, est apprécié. Merlet a mis au point un viseur.

Tanguy, qui trouve que le viseur déséquilibre l’appareil, est sceptique. C’est un peu tard mais on retrouve l’ambiance de la saison 1 et des meilleurs épisodes de la 2. C’est une façon de terminer en beauté.

L’épisode introduit le personnage de Maria (Claudia Olaechea), qui deviendra la dernière conquête de Tanguy, et aura le suprême honneur d’épouser le héros. A l’époque, une saison 4 était prévue sans Maria. Les scénaristes n’eurent pas à se creuser la tête pour se débarrasser du personnage.

La tension revient dans la série, Merlet chassé de l’armée de l’air pour  raisons de santé, a failli se faire tuer à Dijon pour sauver nos héros.

Roger Pigaut est excellent en Merlet. Lorsque son personnage disparaît lors d’un vol en Amazonie, on retrouve l’atmosphère des débuts, après une grande partie de la saison 3 décevante.

Les infos supplémentaires

L’affaire de Dijon est évoquée et remonte à quatre ans selon Tanguy.

La future Madame Michel Tanguy de l’épilogue, Claudia Olaechea, ne semble avoir tourné que ce seul rôle.

Les quatre épisodes qui concluent la saison 3 ont été réalisés avec le concours de la Force Aérienne Péruvienne.

Les anecdotes de Christian Marin

Dans sa toute dernière lettre du 21 mars 2012, Christian Marin, sollicité à propos de comédiens ayant joué dans la pièce « Les quatre vérités », semble un peu oublié et isolé. « Il me serait agréable de vous renseigner, mais les comédiens et comédiennes  sont éparpillés dans le temps et dans Paris. Je n’ai hélas plus de nouvelles, bien que certains furent mes partenaires. Comment les joindre ? Le temps passe si vite portant dans sa vitesse oubli et indifférence ».

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11. ÉPISODE 11

Réalisation : François Villiers.

Résumé

L’ancien instructeur de Tanguy et Laverdure, Jacques Merlet, se perd lors d’un vol dans la jungle amazonienne. Laverdure et le capitaine Larco partent à son secours.

La critique

Second épisode après Cap Canaveral sans Tanguy. On se demande pourquoi Tanguy ne participe pas aux recherches. Le capitaine Larco (Cesar Faura) aide Laverdure. A la neuvième minute, c’est le drame. Une poutre de bois qui flotte renverse l’embarcation que les deux hommes avec un guide indien, Chico, ont prise sur le fleuve. Le guide sera dévoré par un crocodile. C’est le passage le plus trash de toute la série. L’eau du fleuve devient rouge à la surface.

Le tournage a vraiment lieu dans la jungle et cela se voit. Chez les jivaros, réducteurs de tête, nos héros n’ont, pour se défendre, que des lances fusées. L’épisode se termine par un cliffhanger.

Les infos supplémentaires

C’est la première fois que le prénom de Merlet, Jacques, est mentionné.

Les anecdotes de Christian Marin

Une anecdote que racontait en tout premier Christian Marin au sujet du tournage des « Chevaliers du ciel » : la scène avec le serpent n’est pas truquée.

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12. ÉPISODE 12

Réalisation : Laurent Grousset.

Résumé

Merlet est toujours vivant. Dolorès, sa femme, reproche à Tanguy de ne pas lui avoir fait confiance pour le viseur. Aussi notre héros décide de s’occuper de cette invention. C’est l’amour fou entre Maria et Tanguy.

La critique

A la onzième minute, Merlet est retrouvé et la joie règne. Auparavant, nous avons eu de superbes vues des alentours de Puno où les amoureux, Maria et Tanguy, font des balades romantiques. La famille de la jeune péruvienne n’est pas favorable à leur union. Tanguy réussit à faire la preuve, lors d’un essai de tir, que le viseur de Merlet fonctionne. A la 15e minute, une scène mémorable, que beaucoup de téléspectateurs n’ont pas oublié : le combat de coqs lors d’une fête. Laverdure trouve cela inhumain et s’interpose pour l’empêcher en pansant le coq blessé. Quant à l’oncle de Maria (Orlando Sacha), il sert de chaperon à la jeune fille et veut l’écarter du français.

La propriété du père de Maria, Manuel, est un décor superbe. L’oncle veut qu’elle épouse le riche Sebastian car il lui a promis la direction de ses affaires. La romance prend le pas sur les intrigues d’aviation.

Les infos supplémentaires

Episode tourné sur la base de Puno, au Pérou.

Rotraud Girard incarne la jeune épouse de Merlet, Dolorès.

Il est précisé lors d’une scène que Tanguy et Laverdure sont toujours lieutenants.

Laverdure joue les toréros dans l’hacienda de Manuel.

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin m’a téléphoné un jour de la gare d’Avignon, sortant d’une représentation de la pièce de théâtre « Un amour de vache », pour s’enquérir du résultat de mes recherches. Un cas unique de gentillesse envers le public !

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13. ÉPISODE 13

Réalisation : Laurent Grousset.

Résumé

L’oncle de Maria Tuma, la fiancée de Tanguy, paie des hommes pour semer le pilote dans le désert. Ils attaquent la base militaire de Talara et volent le viseur de Merlet. L’oncle veut passer la frontière avec la précieuse invention et faire accuser Tanguy de trahison. Merlet et Laverdure interviennent.

La critique

Si cet opus clôture en beauté la série, on regrettera le manque de charisme de l’oncle en « méchant ». On est loin, malgré son plan machiavélique qui a failli marcher, de Max et de Monsieur X. Pour la dernière scène, il semble que la série, en réutilisant des séquences du premier épisode de la saison 1, et en faisant doubler par Santi et Marin de vieilles images, ait utilisé tout son budget. Cela sent l’économie de bout de chandelle, après les décors splendides vus tout au long de la série souvent mis à disposition par l’armée.

On retrouve ainsi nos deux héros avec leur apparence de 1966, ainsi que Nicolas Vogel, dans une scène qui a été colorisée à une époque où la saison 1 était en noir et blanc. Maria épouse en France Tanguy, mais on ne l’y voit pas, on n’a pas payé à l’actrice le voyage ! Toutefois, dans la séquence suivante, on a droit à de l’inédit, avec deux « bleus » qui viennent d’arriver et qu’une remplaçante de Nicole Laugier précipite dans le bureau de Tanguy ! Cela nous vaut un flash back voulu celui là qui rappelle au héros leur bizutage. Le dernier plan montre Jacques Santi et Christian Marin dans leur nouveau poste, dans le bureau jadis occupé par le colonel. Puis ce sont quelques scènes de mirages en vol extraites du générique, sur la musique de Bernard Kesslair (et non plus celle de De Roubaix) de la saison 1.

Ainsi s’achève la saga des « Chevaliers du ciel » après trois saisons et 39 épisodes. Le dernier est diffusé le dimanche 3 mars 1970. On constate que l’ultime saison diffusée longtemps après les autres est plus faible. Une page se tourne. On peut facilement penser qu’une saison 4 (prévue avant l’accident de voiture qui défigura Santi) n’aurait pas vu le retour de Maria. Tanguy est par essence un célibataire, et il serait devenu divorcé ou veuf. Les scénaristes n’auront pas eu à se pencher sur le problème. La première saison reste la plus réussie, la seconde avec les trois premiers épisodes à Tahiti, et certains du cycle des espions brouilleurs de guidage de l’ogive, surtout la partie aux Canaries. Dans la 3, il faut voir les épisodes 10 à 13, soit le cycle Pérou qui constitue un ensemble homogène hautement qualitatif.

Les infos supplémentaires

Lorsque Laverdure reçoit un télégramme pour la promotion de Tanguy, il s’adresse à lui comme à un capitaine. Les deux lieutenants viennent d’être élevés à ce grade. Mais la seconde suivante, le père de Maria lit que le capitaine Tanguy est nommé Commandant de la base aérienne 102 de Dijon !

Les anecdotes de Christian Marin

Christian Marin m’a dit : « Jacques Santi était comme un petit frère, il avait dix ans de moins que moi. Quand je l’ai connu, il vivait en couple avec Muriel Baptiste, un couple comme tous les couples, quelques disputes de temps en temps mais rien de grave. Moi j’étais marié et père de famille. Ensuite, je n’ai plus vu Muriel, et Jacques menait une vie nocturne de célibataire, donc très différente de la mienne. Ainsi la vie nous a séparés. Muriel n’est pas venue à ses obsèques ».

Je voudrais dédier ce dossier en hommage à Christian Marin qui est l’artiste le plus gentil et le plus disponible que j’ai connu.

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Images capturées par Patrick Sansano.

Saison 3Présentation

Les Chevaliers du ciel (2005)

Film


1. LES CHEVALIERS DU CIEL

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Film de Gérard Pirès (2005). Scénario original : Gilles Malençon. Musique : Chris Cornell.

Résumé :

Deux pilotes de l’armée de l’air, les capitaines Antoine Marchelli et Sébastien Vallois, sont chargés de retrouver un Mirage 2000 disparu lors d’une démonstration. Mais Marchelli ayant désobéi, il est chassé de l’armée et son copain Vallois le suit. Entrant dans un groupe de mercenaires, ils vont poursuivre pour leur compte la recherche du Mirage.

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Critique :

La question que je me pose est la suivante : pourquoi payer des droits d’auteur aux créateurs de Tanguy et Laverdure, ou à leurs ayant-droits, quand on fait un film qui n’a aucun rapport ni avec les albums de bande dessinée, ni avec la série télévisée ?

Le film nous propose deux nouveaux aviateurs, modernes, interprétés par des comédiens en vogue en 2005, Benoit Magimel et Clovis Cornillac. Il n’est jamais fait allusion dans le métrage à Tanguy et Laverdure, et le style post 11 septembre 2001, évoquant des terroristes, n’a rien de l’insouciance des héros de Jean-Michel Charlier.

On découvre donc un nouvel univers, avec une distribution qui ne se limite pas aux deux héros : Géraldine Pailhas, Alice Taglioni, Philippe Torreton y tiennent des rôles importants. Si les images proposées sont belles, et il faut l’avouer nettement plus réussies au point de vue technique que tout ce que l’on a vu dans la série des années 60, la magie a disparu. Le film évoque d’ailleurs bien plus « Top gun » que « Les chevaliers du ciel ».

La séquence d’ouverture nous met d’emblée dans une action trépidante. Un mirage est dérobé durant un salon aéronautique et l’on peut dire que l’on n’a pas lésiné sur les moyens. Ce sera le problème tout le long du film, une œuvre techniquement parfaite mais sans âme.

Comme pour « Belphégor », « Vidocq », « Les brigades du tigre », on a utilisé une série culte française comme alibi à un film qui n’a strictement rien à voir avec. Les nouveaux spectateurs s’en fichent, mais ceux qui sont venus alléchés par le titre sont frustrés.

Au début du film, qui se déroule au Royaume Uni, on a l’impression d’être dans un blockbuster américain, tant les dialogues anglais renvoient souvent aux sous-titres. Très vite, Magimel et Cornillac prennent leurs marques dans un film extrêmement sombre, sans jamais établir la complicité bon enfant et insouciante de Jacques Santi et Christian Marin.

Les nouveaux héros ne sont pas attachants. Grosse erreur de casting, Cornillac n’a pas du tout l’image d’un pilote de chasse. On comprend qu’il est là pour sa côte au box-office du moment, et est aussi peu convaincant en chevalier du ciel qu’en commissaire Valentin l’année suivante.

Magimel s’en sort à peine mieux : on le trouve assez froid et pas à l’aise.

Les scènes qui suivent tiennent du pur film d’action, elles sont certes spectaculaires, mais l’on retient davantage les prouesses de la prise de vue des avions que l’interprétation. On détient là la grosse différence avec la série, où les moyens financiers de l’ORTF limités laissaient place à beaucoup d’imagination. L’interprétation du tandem Santi-Marin suppléait à un manque de moyens évident, tandis que Pirès dans son film nous livre des images éblouissantes mais l’aspect humain passe au second plan.

Le film donne le tournis et l’on se croit parfois dans un jeu vidéo. Le sexe et la violence surviennent et l’on s’éloigne définitivement de tout espoir d’adaptation de la série.

Toutefois, le balai des mirages, les séquences de poursuites aériennes, offrent un spectacle digne d’un « Top gun ».

Après le Royaume-Uni, retour à la base d’Orange. Déguisé en blonde, Cornillac ne nous arrache pas un sourire. Le film, malgré les apparences, se prend terriblement au sérieux. Tout ce qui pourrait relever du comique sombre dans la vulgarité.

Philippe Torreton est statique durant tout le film. L’émotion est toujours absente, même lorsque Vallois/Cornillac décide de quitter l’armée en solidarité avec Marchelli/Magimel. Presqu’une heure de film (alors qu’il ne dure qu’une heure trente six minutes) s’est écoulé. Il faut donc en une demi-heure expédier les scènes dans le désert avec les mercenaires, la réhabilitation, la péripétie finale qui consiste à déjouer un attentat terroriste avec le mirage disparu.

A force de nous abreuver d’images spectaculaires en vol, Gérard Pirès perd le spectateur en chemin. Nous sommes dans l’imitation d’un film américain. Malgré le charme de Géraldine Pailhas et d’Alice Taglioni, ce film nous laisse de marbre. Il est à la fois trop court pour le développement de l’intrigue, après une exposition qui a pris trop de place, mais en même temps, tout cela est terriblement long.

Si l’on espérait faire une franchise à partir de cette adaptation, « Les chevaliers du ciel » ont suivi le chemin des « Brigades du tigre », du « Saint » avec Val Kilmer, du « Chapeau melon et bottes de cuir » avec Ralph Fiennes ou de la version de Jean-Pierre Salomé d’ « Arsène Lupin ».

Bien que les critiques aient salué un film proposant de belles scènes aériennes sans le recours aux effets spéciaux, l’unanimité s’est à peu près faite sur le peu d’intérêt des personnages, le manque de crédibilité de Magimel et de Cornillac et un scénario assez commun.

Les téléspectateurs continuent de se souvenir avec nostalgie de la série avec Christian Marin, tandis que l’adaptation de Pirès n’a pas fait date. Le film fait partie d’un effet de mode visant à voir au grand écran toutes les séries cultes, avec à l’arrivée un résultat bien mitigé.

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Anecdotes :

  • Pilote pour son plaisir, Gérard Pirès pensait au départ adapter la série fidèlement. Mais en 2005, le monde avait changé par rapport à 1967. A tout point de vue, géopolitique, place réservée aux femmes… Il décida donc de s’écarter à la fois des bandes dessinées et de la série.

  • Par soucis de réalisme, Pirès obtint que les acteurs (Magimel, Cornillac, Alice Taglioni) d’avoir accès à des choses relevant du secret défense.

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