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 saison 5 saison 7

Cannon

Saison 1


1. PILOTE
(CANNON)



Si l’on retrouve avec plaisir l’Amérique et les comédiens de 1971, on peut déplorer que l’image du DVD non restaurée ressemble à un simple transfert de VHS.

Frank Cannon (William Conrad), détective privé, reçoit une lettre de la veuve d’un de ses amis de la guerre de Corée. Ken Langston a été assassiné et son épouse Diana (Vera Miles), soupçonnée du meurtre, a écrit au détective pour l’engager. A peine arrivé en ville, Gallitin au Texas, il doit subir un contrôle de police. Pour ce pilote, nous sommes gâtés côté distribution : J D Cannon, Barry Sullivan, Earl Holliman, Keenan Wynn, Murray Hamilton, et côtés dames en plus de Vera Miles une Lynda Day George qui n’a jamais été aussi sexy (en bikini !). Ce sont des comédiens typiques de l’époque, Barry Sullivan le milliardaire Jordan Braddock assoiffé du sang de « L’immortel », J D Cannon le lieutenant Holman du pilote des envahisseurs, Earl Holliman, le partenaire d’Angie Dickinson dans « Sergent Anderson ». Vera Miles passe ici de l’univers d’Hitchcock à celui des séries télévisées.  William Conrad se démarque des héros de l’époque par son poids. Il est le premier héros détective gros.

Très vite, Cannon se rend compte de l’hostilité envers la veuve Langston qui reçoit des appels anonymes à la grande indifférence de la police locale qui n’a pas l’air très catholique. Comme son confrère Mannix, Cannon défend la veuve et l’orphelin (ici Diana ne peut pas le payer !). Il donne une image rassurante et débonnaire du chevalier sans peur et sans reproches.

Avec « Cannon », on aborde les séries qui comme « Opération vol » et « Mannix » n’ont pas atteint le statut de séries culte. C’est du bon spectacle, sans prétention. Cannon se fond dans la population car il ressemble à l’américain lambda et non au héros.

Cannon ici dérange les habitants de la petite ville qui ont décidé que Diana Langston était la coupable. On croit rêver en voyant que la course en taxi coûtait …1.70 dollars en 1971, et que donner un billet de 5 dollars était un acte de grande générosité de la part du détective. Si Cannon se déplace en taxi, c’est qu’un accident a été provoqué par un indigène sous l’œil complaisant du shérif Calhoun (Barry Sullivan). Nous sommes dans un Texas arriéré (cela n’a pas dû trop changer depuis 1971) dans le genre de petites villes où David Vincent, héros d’une autre production Quinn Martin, allait enquêter.

En buvant de la bière, Cannon ne choisit pas la meilleure façon de perdre du poids. Ah, les vieilles cabines téléphoniques à cadran, quel témoignage préhistorique à l’heure du portable ! Cannon cherche et trouve le bar d’où viennent les appels anonymes à Diana. Même s’il n’est pas Mike Hammer, Cannon est capable de se débrouiller et de trouver la vérité. En se promenant dans les bars, il attise la curiosité et l’hostilité envers lui. Le motel que tient Diana est l’objet d’une attaque à l’acide. Le lieutenant Kelly Redfield (J D Cannon), censé de déplacer après l’attentat, envoie un adjoint, Magruder (Earl Holliman). Notons que Redfield est l’heureux mari de la belle Christie (Lynda Day George). Il se montre hostile envers le détective et veut qu’il quitte la ville.

Cannon poursuit son enquête auprès du barman Eddie (Keenan Wynn). Il cherche à découvrir qui est l’auteur de l’appel anonyme. Il en reçoit alors un d’une femme qui lui parle de l’acide qui a été volé d’un camion. La femme prétend savoir où se trouve le reste. Elle lui donne rendez vous dans une maison en ruines où l’on tente de le tuer. Cannon est blessé au bras. Nous apprenons alors que le détective est un ancien lieutenant de police qui a démissionné.

En se rendant chez Redfield, Cannon rencontre sa sculpturale femme, Christie. Diana lui apprend qu’elle a la cousine de Virgin Holley (Murray Hamilton), un type excentrique que le détective a rencontré dans un bar. Kelly est très jaloux. Sa femme est native de Warren Springs. Cannon s’y rend avec sa cliente car il est persuadé que Christie est mêlée au crime. Diana découvre que le premier mari de la jolie suspecte est mort électrocuté dans sa baignoire il y a trois ans. En revenant de Warren Springs, un camion tente de provoquer un accident pour tuer Cannon et Diana.

Christie est aussi belle que dangereuse, mais Cannon fera triompher le bon droit dans cet endroit paumé du Texas.

A l’issue de ce pilote, on se prend à regretter que « Les envahisseurs » n’ait pas continué au-delà de deux saisons. Cette production Quinn Martin avec beaucoup d’endroits isolés, de décors naturels sensationnels, de comédiens vus dans les deux séries, rappelle beaucoup au niveau de la production (et pour cause, même auteur) les investigations de David Vincent. Les histoires de détective de Frank Cannon ont pris un coup de vieux (comme celles des autres privés Mannix, Matt Helm ou Thomas Banacek), mais ce pilote reste un modèle du genre. Pas sûr par contre que les cinq saisons qui le suivent maintiennent cette qualité.

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2. LE RODÉO DE LA MORT
(SALINAS JACKPOT)

Durant un rodéo, des hommes déguisés en clown braquent une banque, volent 100 000 dollars et tuent quatre guichetiers qui les ont reconnu. Une compagnie d’assurance engage Cannon qui commence son enquête auprès d’une jeune veuve, Glenda Donaldson (Sharon Acker) et de son fils. Le détective se fait passer pour un producteur à la recherche de clowns pour rodéos.

Après le pilote avec Vera Miles qui proposait des décors somptueux (La petite ville, son casino, ses motels, ses espaces naturels), nous sommes surpris par le manque de moyens ici. Beaucoup de séquences semblent tournées en studio, et le chef opérateur nous propose des couleurs criardes et des décors hideux et kitsch. Cannon soupçonne très vite un certain Bud (Tom Skerritt, futur héros de « Picket fences » diffusé chez nous sous les titres de « Un drôle de Shérif » puis « La ville du grand secret », alors à l’aube de sa carrière). Ainsi que Howdy Briscoe, l’homme qui a été reconnu par ses victimes lors du hold up. Cannon assume sa corpulence et lorsqu’ on l’appelle « fat man », il ne se vexe pas. La série est datée lorsque Glenda parle de son mari qui vient d’être tué au Vietnam.

La chasse à l’homme dure bien trop longtemps. Côté musique, on lorgne vers le jazzman Lalo Schifrin mais John Parker est vraiment un cran au dessous. La musique aux thèmes pompiers nous casse les oreilles. Sharon Acker, sans charme ni charisme, finira sa carrière dans… « Les feux de l’amour ». Son fils, Shawn Donaldson (Vincent Van Patten) joue nettement mieux qu’elle.

Avec son découpage en quatre actes, on reconnaît la patte de Quinn Martin. Mais cette production restera la plus modeste de sa carrière si l’on considère que les autres sont « Les Envahisseurs, « Les incorruptibles », « Le Fugitif » et « Les rues de San Francisco », toutes largement mieux réussies que « Cannon ».

Le scénario du « Rodéo de la mort » est très linéaire à compter du moment où Cannon recherche les deux tueurs. On s’ennuie parfois. On note aussi un manque d’humour. Bref, il ne faut pas attendre des miracles de cette série qui n’atteindra jamais les sommets du genre. Les fans des envahisseurs reconnaîtront toute l’équipe des producteurs : Adrian Samish, Arthur Fellow, Alan A. Armer. Elle reste surtout valable pour ses guest-stars (pas dans cet opus) et pour la nostalgie.

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3. UN BON CONSEIL
(DEATH CHAIN)

Harry Kendrix, un banquier, a une liaison avec sa secrétaire Donna. Elle est enlevée sous ses yeux par un homme qui l’emmène en voiture, puis l’écrase.

Dès le pré-générique, on sait que l’épisode va être palpitant. Nous retrouvons  dans le rôle du client de Cannon, Kendrix, un comédien phare des années 60, William Window. Il fut le frère de David Vincent  et sur le tard le docteur Hazlitt dans « Arabesque ». Très vite, Kendrix parle d’un certain Leon (Sorrel Brooke, Greendberg dans « le riche et le pauvre 2 : les héritiers ») qui était l’amant de Donna avant lui. Mais il n’est pas celui qui a enlevé Donna. Kendrix dirige une banque dont la clientèle est très conservatrice et sa femme consacre sa vie aux œuvres de charité. S’il n’est guère étonnant qu’il ait été voir ailleurs, sa situation sociale est menacée. L’assassin est une petite frappe du nom de Joe (Don Gordon). Cannon fouille l’appartement de Donna. Il y découvre des choses intéressantes sur la mort suspecte d’un certain Vermillon mais se fait surprendre par le sergent de police Rissmiller. C’est le troisième épisode et nous commençons à en apprendre plus sur notre héros : il est resté dix ans dans la police. A l’enterrement de Donna, Cannon aborde le frère de la défunte, Woodward (Stewart Moss) à qui il apprend que ce n’est pas un accident. Joe les espionne. Cela semble irréel mais en 1971, pour faire un appel longue distance, il fallait passer par une opératrice. Ce que fait le frère. On est surpris par la ressemblance entre Stewart Moss et un acteur plus connu de cette période, Bradford Dillman. Cannon apprend que Vermillon est mort lors d’un accident de plongée. Il y a beaucoup d’accidents suspects autour de lui apparemment. Après la sœur, Joe tue le frère en le défenestrant. Donna et Vermillion n’étaient pas blancs comme neige, elle travaillant déjà dans une banque à San Francisco, l’homme électricien de génie, ils ont participé il y a sept mois à un gros coup avec Joe.

Il suffit de voir la femme de Kendrix pour comprendre qu’il l’ait trompée. Tandis que Leon fait chanter le banquier, Cannon se rend à San Francisco,  l’appel  longue distance qu’ayant fait Woodward étant pour un certain Frank Eccles. Ce dernier n’est autre que…Joe. Le détective est bien imprudent de s’approcher de l’homme qui a un chalumeau en main. On devine la suite. Davantage qu’une affaire pour  roman de Mickey Spillane, on a l’impression d’être dans une enquête de Mc Garrett. Ici, en se faisant payer par un banquier, Cannon fait un job que Kojak aurait fait pour un salaire mensuel. C’est donc plus du « police procedural » que du travail de privé. Le sergent Rissmiller ne semble pas très ravi que le gros détective le précède toujours d’une longueur d’avance. Pas de temps mort, une intrigue solide, du suspense, que demander de plus. 51 minutes de pur plaisir.

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4. PIÈGES
(CALL UNICORN)

Dans une entreprise de transport  ont lieu des vols de marchandises qui proviennent  de routiers de la maison. L’un d’eux, découvrant les faits, est assassiné. Le patron et la veuve du chauffeur engagent Cannon pour élucider l’affaire après que trois détectives  privés aient été tués.

Voilà un épisode très original, et qui fut tardivement diffusé en France, on se demande bien pourquoi. On y retrouve Charles Cioffi (le chef de « L’homme de Vienne »), Wayne Rogers ici gangster qui sera plus tard le héros de « Los Angeles années 30 », potentielle série à présenter un jour dans ce hors série, Patricia Smith (« Les envahisseurs : l’innocent). La grosse surprise est de retrouver Cannon en routier, une couverture pas évidente car nous voyons notre héros  faire une marche-arrière, un demi-tour avec un semi remorque comme s’il avait fait cela toute sa vie. On comprend très vite que l’affaire est grave après le meurtre du mari de Lyn ( Patricia Smith). Cannon qui a pris l’identité de Frank Pulaski reçoit un message « Appelez Unicorn ». En composant le numéro à partir des lettres d’un vieux cadran, il a au bout du fil un interlocuteur qui lui promet 500 dollars  s’il se rend à un rendez vous dans un relais et laisse voler la marchandise.

Cette-fois, on s’éloigne du policier classique. Cannon a davantage la mission d’un espion genre Jim Phelps ou John Drake. Cannon  se rend au relais mais le camion est vide. Il est rapidement enlevé sur l’ordre de Marty (Charles Cioffi). Dans le garage souterrain, l’ambiance rappelle celle des « Incorruptibles ». Notons que depuis le pilote, Frank Cannon lors des bagarres utilise une figure de Karaté, toujours la même, qui provoque le coup du lapin chez son adversaire. L’image aux couleurs non remasterisées donne aux yeux bleus du comédien un reflet étrange. Si Patricia Smith a toujours été laide, sa sœur Sharon  ici est jouée par la ravissante Jenny Sullivan qui tenait un rôle récurrent dans la série « V ». Sharon cependant  s’étonne  que Lyn se soit remariée si vite après avoir perdu son mari. Marty confie ses craintes sur Pulaski, mais Steve (Wayne Rogers) promet de s’occuper de lui.  Sharon s’étant invitée sans prévenir, Il faut la loger. Lyn  suggère au détective de venir dormir avec elle, mais il décline l’offre. Le lendemain, Steve arrive et rencontre Sharon qu’il connaît depuis le lycée.

S’incrustant chez sa sœur, découvrant des éléments qui mettent en doute l’identité de Frank Pulaski-Cannon, et flirtant avec Steve, elle met en danger la couverture du héros. Le gang réussit à voler le chargement et à enlever Cannon. Il va être tué sur l’ordre de Marty mais Steve pense que l’on peut en tirer quelque chose jusqu’au moment où cette cruche de Sharon, qui sort avec lui, révèle que sa sœur porte toujours l’alliance de Sam, son défunt mari. Nous avons droit à une cascade époustouflante à bord d’un poids lourd sur une route de montagne lorsque Cannon conduit et que Steve veut le tuer. Du grand spectacle.

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5. TRAFIC AÉRIEN
(COUNTRY BLUES)

Woody Long, un rocker, trouve la mort dans un accident d’avion. Cannon est engagé par la compagnie d’assurance  pour déterminer les circonstances de l’accident.

Cet épisode évoque évidemment la tragique destinée de Buddy Holly, Ritchie Valens et le moins connu Big Bopper qui tous trois trouvèrent la mort à bord d’un avion le 3 février 1959. En Amérique, on appelle ce jour maudit « The day the music died ». Buddy Holly n’avait que 22 ans et tant « Peggy Sue » que de son confrère d’infortune Ritchie Valens « La bamba » sont des chansons qui leur ont survécu. « Trafic aérien » a été diffusé une première fois en mai 1973 sur la naissante 3e chaîne ORTF, mais deux ans plus tard, comme l’épisode « Le Meurtre sur la plage », cet épisode fut à la fois diffusé dans « Samedi est à vous » sur TF1 mais aussi le dimanche soir sur FR3. Et ce à la même période (juin-juillet 1975).

On y retrouve une pléiade de vedettes : Clu Culager ( guest star familier de l’époque), Joan Van Ark (Valene Ewing dans « Côte Ouest »), tandis que le jeune Mark Hamill, inconnu lors des premières diffusions, est devenu Luke Skywalker dans « La guerre des étoiles ». Il est le jeune fils de fermier qui assiste au crash de l’avion.

Bien entendu, Cannon, venant enquêter pour l’assurance, est accueilli comme un cheveu sur la soupe tant par le frère du défunt chanteur B J Long (Clu Culager) que de la veuve Jo Anne (jouée par Diane Varsi).

Typiquement américain, le lieu du crash devient… payant. C’est 2 dollars pour visiter l’endroit. Le fermier est joué par une « gueule » des années 60, Ford Rainey.

Très vite, Cannon trouve des preuves du sabotage. A partir de là, on s’éloigne de l’histoire de ce pauvre Buddy Holly victime lui des conditions climatiques lors du crash de son avion.

Pete, grièvement blessé, se trouvait à bord de l’avion. Il peut juste répondre à Cannon qu’il ne sait pas pourquoi il n’y avait qu’un parachute à bord. Francine Dexter, sa petite amie (Joan Van Ark) est habillée comme un membre du groupe Abba, terribles années 70 avec les vêtements qui nous semblent aujourd’hui kitsch.

Le bassiste de Woody Long, Harm, se met à suivre partout Cannon. Il a des airs patibulaires. Le problème dans les séries américaines (ce sera le cas dans « Code Quantum : « Concert hard rock »), c’est que les chanteurs imaginaires interprètent des morceaux spécialement écrits pour un épisode de 50 minutes, et que c’est évidemment très mauvais. En particulier dans les œuvres qui relèvent du genre policier fiction. S’il s’agit d’une série musicale, il en va tout autrement, et les morceaux originaux sortent même en cd  (« Cop Rock », « Fame », ou  l’épisode chanté de « Buffy contre les vampires »).

Cannon découvre que Francine était la maîtresse de Woody. Harm meurt empoisonné. Selon le détective, c’est lui qui a saboté l’avion et on l’a fait taire, car il avait un complice. Le chanteur au final n’était pas visé, c’est Pete, trafiquant de cocaïne qui était la cible.

Cannon résoudra cette intrigue tout en restant très humain, en comprenant qu’un enchaînement de circonstances a entraîné le drame, et il empêchera de faire couler le sang. L’harmonica de « Woody Long » accompagne toute l’histoire. Comme pour « Mannix », 40 ans après, on se rappelle quelques scènes choc, mais pas les intrigues. Cela n’empêche pas cet épisode d’être un excellent divertissement.

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6. L'APPEL SILENCIEUX
(SCREAM OF SILENCE)

Edgar Lassiter, riche homme d’affaires aux ambitions politiques (il veut devenir gouverneur), demande à Cannon d’aller verser la rançon pour son fils kidnappé et de le ramener vivant.

On retrouve dans cet épisode resté curieusement très longtemps inédit Jason Evers (« Les envahisseurs : Alerte au rouge » et souvent guest star chez « Mannix ») et Tim O’Connor que les français ont découvert en 1975 dans « Peyton Place » qui incarne ici Edgar Lassiter. L’enfant réussit à s’évader mais de peur, il est devenu muet.

Pour ceux qui regardent la série en VF, il est facile de distinguer les épisodes rapidement diffusés dès 1973 de ceux qui seront doublés tardivement.  Tout simplement parce que l’acteur qui double William Conrad était la voix française de Roger Moore, Claude Bertrand, mort  le 14 décembre 1986, son dernier doublage fut « Dangereusement vôtre ». C’est l’inconvénient de la VF avec cette voix qui change pour une partie des épisodes.

Très vite, on est tenté de soupçonner l’homme de confiance de Lassiter, Art Miller (Jason Evers). Une chose étrange se produit : l’enfant a peur de… Cannon ! Pas de jolie actrice dans l’épisode qui est une histoire d’hommes. La seule comédienne joue le rôle d’une psychiatre et n’a aucun charisme. Le petit Charles est en danger car les ravisseurs pensent qu’il va retrouver la parole et qu’il faudra le faire taire.

William Conrad cherche ses marques (nous n’en sommes qu’au sixième épisode). Nous français avons vu les épisodes dans le désordre, mais dès la saison 1, l’acteur deviendra souriant et plein d’humour, alors que dans les premiers épisodes dans l’ordre de production, il manque d’humour, semble tendu, parfois maladroit. Il essaie de se donner une contenance en prenant des airs parfois un peu hautains ou froids.

Dans la scène où il essaie d’apprivoiser l’enfant, on commence à découvrir cette dimension humaine et paternaliste de Cannon. Le suspense est peu éventé car les malfaiteurs ne cessent d’être informés par des coups de fils venant de l’immense propriété de Lassiter.

Cannon comprend que l’un des ravisseurs a reçu un coup de cisailles de l’enfant, et demande au policier qui enquête, Manny Figueroa, la liste des docteurs des environs. Les ravisseurs ont dû faire appel à un médecin.

Après un début assez palpitant, l’épisode perd son rythme. On assiste à une scène où Frank Cannon se différencie de ses confrères télévisés : il peut être assez brutal. On n’imagine pas Mike Connors « Mannix » dans cette séquence. Le final lors du match de football américain est un peu « téléphoné ».

On a soupçonné à tort ce pauvre Jason Evers. Rappelons une fois de plus que sur les DVD, l’image fait tellement VHS délavée qu’il est difficile de faire des captures  correctes : un véritable scandale pour les consommateurs.

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7. DES MORTS DANS UNE VILLE FANTÔME
(FOOL'S GOLD)


 

Un règlement de comptes a lieu entre truands à propos d’un butin que Cannon est chargé de retrouver. 900 000 dollars ont été volés dans un fourgon à Albukerque par un certain Alexander Roper, mais il serait décédé.

Episode diffusé en 1973 chez nous, donc avec la voix française de Claude Bertrand.  Jean Berger est aussi du lot. Il double ici Andrew Duggan, le héros de la série « Le Ranch L », qui incarne le médecin local.

L Q Jones est la seule autre vedette connue de l’épisode. On l’a vu dans « Cimarron », « Le Proscrit », « La grande vallée », « Sam Cade », « Drôles de dames », etc. Il retrouve ici son emploi habituel : le méchant.

Comme dans un western, Cannon, dès son arrivée dans la petite ville quasi fantôme, se heurte à l’hostilité générale. Le présumé coupable du hold up est au cimetière local. Cet épisode reprend le thème de la différence de culture entre les grandes cités comme Los Angeles (d’où vient Cannon) et les petites bourgades de province américaines où la loi de la jungle est de mise.

Le seul allié de Cannon est le médecin qui a prodigué des soins à Roper avant qu’il meure. Mais le détective doute de la mort du bandit.

Phil Mackey (L Q Jones) dirige d’une main de fer la ville entière. Il contrôle le shérif. Très vite, nous découvrons que Roper n’est que blessé et que Mackey le protège.

Voilà une enquête pleine de suspense mais classique, qui aurait pu être menée par n’importe quel détective, de Matt Helm à Mannix. C’est le genre d’affaires auxquelles ne sont pas confrontées les flics des grandes métropoles comme Mike Stone, Mc Garrett ou Kojak.

La fille de l’épisode, Ginger (Pamela Payton Wright), n’est pas mémorable. L’épisode peut séduire les nouvelles générations car c’est le genre de séries que l’on ne voit plus aujourd’hui. Les anciens téléspectateurs, sans être déçus, auront leur compte de suspense, même si l’on peut deviner d’avance toutes les péripéties que devra affronter Cannon.

C’est la conspiration du silence dans la petite communauté dans laquelle l’étranger n’est pas le bienvenue. Le gêneur va être blessé par une balle au bras. Ginger lui vient en aide. Il y a un côté « Le village de la mort » de « Chapeau melon et bottes de cuir » dans cet opus, mais sans le génie de la série britannique.

Andrew Duggan retrouve les personnages torturés qu’il incarne souvent, à mi-chemin entre le bien et le mal. Cette saison fut proposé dans « La Une est à vous », et les téléspectateurs ne la choisissaient jamais,  preuve que le public français n’a jamais fait grand cas de la série.

L’intrigue est simple mais efficace : avec son butin volé, Roper a acheté toute la ville. La morale de ce genre de scripts est que le citadin malin et rusé réussit face à la force des indigènes. C’est l’Amérique du XXe siècle contre celles des pionniers. Il y a des relents de far west dans cet opus.

Cannon sème le doute dans l’esprit de Mackey. Les numéros des billets sont connus. Au lieu de rouvrir la mine, qui faisait vivre la petite ville, Roper s’enfuiera.

On peut douter à la différence des USA que la France édite l’intégrale de la série. D’ailleurs, même sur les chaînes du câble, « Cannon » n’attirerait pas d’audience. On y rediffuse « Columbo » et même « Walker Texas Ranger », mais plus les séries relatant les exploits des privés des années 70.

Bien entendu, le bien triomphe du mal. Nous avons droit à une belle cascade entre la jeep du privé et l’avion du bandit en fin d’épisode.

L’effet nostalgie, en tout cas, est garanti.

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8. LE CERCUEIL ÉLECTRIQUE
(THE GIRL IN THE ELECTRIC COFFIN)

Cannon refuse une affaire et conseille l’un de ses amis, Harry Sommers. Il s’agit de retrouver une fille qui a fait une fugue. Mais Sommers est assassiné. Sa veuve, Liz, lui demande de trouver qui a tué son mari.

Cannon avait refusé l’affaire car il s’agissait d’une banale fugue. Mais il se sent responsable d’avoir envoyé son ami à la mort. Episode tardivement diffusé en France. L’enquête, retrouver une certaine Nicole Alexandre, ne présentait pas apparemment de danger, mais à peine l’a-t-il reprise qu’un certain Paul Whitney (Andrew Prine) tente de le tuer après avoir fouillé dans les dossiers du détective tué.

Liz tente d’aider Cannon. La fameuse Nicole est recherchée aussi par une bande de tueurs. Notre héros découvre que Nicole se déplace à travers le pays en suivant un groupe de rock appelé « Les bons à tout bon à rien  » (sic) et il rencontre leur manager, Austin. Il apprend de la part d’un musicien que deux membres du groupe (qui s’est séparé) en ont  fondé un autre, « Le cercueil électrique ». Il y a une « Nicki » dans ce nouveau groupe, qui pourrait bien être la Nicole recherchée. Liz a peur que Cannon se fasse tuer.

Le scénario est tellement tiré par les cheveux que l’on comprend pourquoi l’épisode n’a pas été acheté avec la fournée de 13 en 1973. Quand il va à Reyno, Cannon découvre que Nicky a été remplacée par une certaine Julie (Lynne Marta). Peu après, Julie est questionnée par Paul Whitney.

Au bout de 27 minutes, on s’ennuie ferme. L’épisode est raté. Nicole est comme l’arlésienne, on ne la voit jamais. Inutile de dire que la musique est parfaitement  insupportable. Bricolée en vitesse pour l’épisode, elle ruine le peu de crédibilité du scénario. Quant à la fameuse Nicole, on la recherche parce qu’elle a été témoin d’un meurtre.

Julie avoue être Nicky au tueur Paul Whitney qui fait passer Cannon pour un criminel recherché. Le scénariste n’explique pas pourquoi Julie/Nicky fait confiance à l’un et pas à l’autre, Cannon a tout de même présenté son insigne et pas l’autre ! Notons qu’en VF, Julie devient… Judy ! Et Paul Whitney Carl Whitney. On se demande bien pourquoi.

Plus on avance dans les révélations, plus l’intrigue est tortueuse. La mère de Nicky pense qu’elle est amoureuse de Jess Whitney, le frère de Paul, alors que Nicky a vu Jess tuer la vraie Mrs Alexandre que sa mère a remplacé.

Voilà un script qui aurait dû rester au fond d’un cercueil. C’est mal fagoté, ni fait ni à faire. Ce n’est d’ailleurs pas représentatif du niveau de la série qui est meilleur que cet opus raté.

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9. UNE LONGUE JOURNÉE
(DEAD PIGEON)

L’inspecteur de police Sean Loomis est accusé de meurtre. Il engage Cannon pour le sortir de là, mais le détective doit composer  avec le sergent Artman persuadé de la culpabilité de Loomis.

« Cannon » a du mal à faire ressurgir chez nous la nostalgie des années 70 comme peuvent le faire « Baretta », « Matt Helm » et « Serpico », car en son temps, c’était déjà une série assez banale. Si l’on part du postulat que « Cannon » n’est pas une grande série, on peut prendre plaisir en sachant les limites de ce programme. Pour ceux qui regardent en VF, la voix de Claude Bertrand nous renvoie sans arrêt à Roger Moore et c’est un peu gênant. Dans cet épisode, aucune des vedettes invitées n’est connue. Il faut donc attendre du scénario et de l’interprétation de William Conrad quelques moments de bonne distraction. Ici, le détective d’emblée se heurte à l’hostilité des confrères policiers de l’accusé qui n’aiment pas qu’il ait fait appel à un « privé ». L’humour commence à se développer dans la saison, avec Cannon disant à un suspect qu’il « prend du ventre » et « se laisse aller ». La musique en dehors du générique pompier se laisse écouter. A la 17e minute, une scène d’une violence inouïe pour la série (un homme noyé dans une baignoire) nous fait froid dans le dos. Les airs débonnaires du héros ne signifient pas que nous sommes chez des enfants de cœur.

Bonne nouvelle : le scénario de James D. Buchanan tient la route. Par contre, il ne faut pas attendre des miracles de la mise en scène. Elle n’est ni meilleure ni pire que dans « Mannix ». Même s’ils ne sont pas connus, les guest-stars jouent juste. Si l’on excepte la particularité du détective rondouillard, les scripts sont interchangeables avec n’importe quelle série de détectives de l’époque. On peut tenir plusieurs saisons comme cela. Les deux tueurs qui ont noyé l’indic ont l’air de robots comme les envahisseurs d’une autre production Quinn Martin. La fille de l’épisode, Brooke Bundye, n’a qu’un charme gentillet, de toute façon notre héros a une attitude « paternaliste » vis-à-vis des jeunes invitées vedettes, il n’a pas un physique de séducteur et son poids ne le rajeunit pas. La particularité de cet épisode est la violence avec laquelle les deux « robots » dessoudent les témoins gênants devant un détective assez impuissant, mais qui se démène pourtant.

Brooke Bundy joue aussi mal que Cheryl Miller lorsqu’elle cabotine dans « Daktari ». Les autres comédiens loin de faire de morceaux de bravoure se situent dans le registre du minimum syndical. C’est moyen mais pas médiocre comme « Le cercueil électrique ». La scène de l’ambulance avec les infirmiers semble sortie toute droit de l’épisode des « Envahisseurs » : « Les Spores ». C’est bien la griffe des productions QM, aucun doute. On parfois même le sentiment que l’on réutilise les décors des aventures de David Vincent. On peut difficilement reprocher aux chaînes d’aujourd’hui de ne pas rediffuser la série. Très ancrée dans son temps, « Cannon » a pris un coup de vieux. Le happy end ne surprend personne, il est toujours de rigueur. Les plaisanteries sur le poids du héros ne font que commencer.

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10. MEURTRE SUR LA PLAGE
(A LONELY PLACE TO DIE)

Un vieil ivrogne assiste à un triple meurtre sur la plage. Cannon est en congé mais une femme vient le démarcher pour qu’il enquête sur la disparition de son frère.

Quand je dis que « Cannon » ressemble aux « Envahisseurs », on en a ici la preuve. L’histoire du vieil ivrogne qui voit quelque chose sur une plage est le début de l’épisode des invaders « L’astronaute ». Cet épisode a été multi-diffusé. FR3 a programmé la rediffusion le dimanche 22 juin 1975 à 19h00 tandis que Bernard Golay le proposait dans « Samedi est à vous » quelques semaines auparavant en ouverture. Il s’agissait d’un épisode déjà vu en 1973 sur la 3. Donc trois fois en deux ans, et deux rediffusions rapprochées en 1975 !

On retrouve la « gueule » de R G Armstrong, qui a traversé toutes les séries américaines des années 60-70, et Harold Gould, l’un des pires adversaires de Mc Garrett en la personne de Honoré Vashon (4 épisodes de « Hawaii police d’état » relatent leur affrontement).

Sur la plage, le détective fait la connaissance du témoin ivrogne, Nealy Johnson (Eric Christmas). Comme dans les envahisseurs, le témoin a changé d’avis (c’est du plagiat !). L’homme a été menacé et blessé, alors que le shérif (R G Armstrong) n’ajoutait pas foi à son récit.

L’épisode ne nous laisse pas respirer un instant : Cannon entre dans la propriété interdite de la plage, puis est suivi par un quidam, Joseph Antonio, homme de main de Nicholas Troas (majestueux Harold Gould).

Cannon et Troas sont censés être de vieux ennemis, mais dans des épisodes fantômes car il s’agit de la saison 1. A l’époque, nous, pauvres téléspectateurs français, pensions que c’était la suite d’un épisode pas vu.

Donc, dès le premier quart d’heure, on sait qui est le méchant. Il est dommage que l’on ait fait appel pour le premier rôle féminin à la fade Carol Rossen (« Les envahisseurs :  la genèse »). Cannon est attiré dans un piège (cela tous les téléspectateurs le comprennent tellement c’est téléphoné) par l’ivrogne menacé par la bande à Troas. Le décor, un cimetière de voitures, est pittoresque. Tant le script de Jack Turley que la réalisation de William Hale sont calibrés au millimètre. Les scènes de cascade dans le cimetière de voitures sont à couper le souffle. Un épisode tellement bon qu’il aurait pu servir de pilote !

L’histoire fait allusion à un affrontement passé entre Troas et Cannon à l’époque où il était dans la police et n’avait pu le coffrer. Cette-fois, c’est le temps de la revanche. Pas de bavardage ici, nous n’en avons pas le temps. L’action prime sur tout mais soudée par un scénario bien écrit. Les décors naturels désertiques et angoissants sont exploités à merveille. « Cannon » est une série capable du pire (« Le cercueil électrique ») comme du meilleur et c’est le cas ici.

Harold Gould (1923-2010) était vraiment un comédien de talent. Il a le charme vénéneux d’un Christopher Lee. Les personnages qui se présentent à Cannon arrivent de façon bien agencée et naturelle. C’est le tour de Johnny Becker (John Calvin) et de son épouse Terry (Michele Nichols, bien plus jolie que Carol Rossen !) qui ont vu le meurtre sur la plage.

Si tous les épisodes de « Cannon » avaient été de cette qualité, la série serait encore programmée aujourd’hui, car « Meurtre sur la plage » n’a pas vieilli.

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11. ADIEU ET BONNE CHANCE
(NO POCKETS IN A SHROUD)

Une jeune femme dans la dèche, Eve Nolan, vient demander à Cannon de l’aider gratuitement à retrouver son frère Black Nolan. Cannon accepte car cela lui permettra peut-être de résoudre le mystère de Guthrie Haskell, milliardaire qui vit en ermite et que personne n’a vu depuis des années.

Ceux qui lisent mes chroniques se rappelleront de Linda Marsh qui a arrêté sa carrière en 1979 et a joué dans « Hawaii Police d’état » son dernier rôle. Celle qui reste connue pour le film « La tour des monstres » (Homebodies, 1974, de  Larry Yust), faisait souvent des apparitions dans des séries comme « Les Rues de San Francisco », « Mannix », « Opération vol », « L’homme de fer » ou « Hawaii Police d’état », mais un an pile avant le tournage de ce « Cannon », elle avait été très coquine en jouant dans un film…pornographique, « Stop » de  Bill Gunn qui non seulement n’est jamais sorti, mais est en plus (vous pouvez me croire) introuvable !

Linda n’a évidemment pas fait cela pour l’argent mais parce que « je ne peux séparer mon corps de mon esprit » disait-elle.

Roy Scheider, que l’on ne présente plus, est aussi l’invitée vedette de cet épisode dans le rôle du méchant Dan Bowen. Très connu au cinéma avec « Les dents de la mer », il a été ne l’oublions pas le premier Jake Webster l’homme de Vienne avant Robert Conrad dans « Un dangereux rendez-vous », pilote de la série tourné à Munich. Il s’est fourvoyé par la suite dans « Seaquest DSV », le « Voyage au fond des mers » raté des années 90.

Comme Mannix donc, Cannon accepte de travailler pour rien, la belle ne possedant que 26 dollars ! (Ce qui représente » dix minutes  de son temps à quelques secondes près »). Bon, Cannon n’est pas le style non plus à se faire payer en nature ! Il préfère la bonne nourriture. Le début de l’épisode ressemble à un film d’épouvante. Le pré-générique se déroule la nuit, en plein vent.

Roy Scheider est ici doublé par Roger Rudel (Artémus Gordon). La visite d’Eve et Cannon dans la dernière chambre d’hôtel du frère disparu rappelle Steed et Tara recherchant l’agent Grant au début de  l’épisode de chapeau melon : « L’invasion des terriens ».

On passe avec la série Cannon sur des montagnes russes, après l’affreuse Carol Rossen de l’épisode « Meurtre sur la plage », nous avons Linda Marsh. Une fois de plus, les décors naturels  sont mis avantageusement à contribution, nous réservant de magnifiques scènes. A quand une image remasterisée de la série ?

Très (trop ?) habillée après « Stop », Linda Mash ne tourne pas en hiver vu le ciel bleu que l’on nous montre. Mais certes, il y a du vent, qui s’engouffre dans ses cheveux.  Il est question ici d’un mystérieux milliardaire, Guthrie Haskell, copié collé sur Howard Hughes et Blofeld/Willard Whyte dans « Les diamants sont éternels » tourné l’année de cet épisode. Bowen/Scheider est l’homme qui protège le milliardaire.

Le  vieux juge Garvey à la retraite a emprunté de l’argent à Haskell et Bowen le fait chanter.  Lorsqu’il s’avère qu’Eve est la petite fille de Haskell, nous avons droit à une attaque de la voiture de Cannon par un hélicoptère anté l’espion qui m’aimait. Toutefois, ici la scène est plus longue et plus réaliste que dans James Bond. Avec les palles de l’hélicoptère si proches de William Conrad (ou de sa doublure), on songe à l’accident fatal de Vic Morrow sur le tournage de « La Quatrième dimension ».

Notons certains détails qui datent la série. La fausse voix de Guthrie Haskell est enregistrée sur une cartouche K8, les grandes bandes magnétiques d’avant la musicassette.

L’histoire est excellente même si l’intrigue style Howard Hughes a été utilisée dans nombre de séries (« Amicalement vôtre : la danseuse », « Mannix : Sauvez le mort » saison 5).

A la seconde moitié de l’acte 4 de l’épisode, Cannon (un poil plus lourd que Sean Connery !) se décide à percer, de nuit, le mystère du milliardaire caché. Diffusé le 23 novembre 1971, on ne sait qui de Cannon ou 007 a copié l’autre, « Les diamants sont éternels » étant sorti le 17 décembre.

La fin est digne de « Psychose », et cet épisode mériterait cinq étoiles. On ne s’attendait pas à de tels joyaux avec « Cannon ».

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12. PANIQUE
(STONE COLD DEAD)

Bryan Gibson invite une fille à bord de son yacht et veut la violer. Il la tue accidentellement et la jette à la mer. Un vétéran du Vietnam, David Pearson, est accusé sa place. Son frère engage Cannon pour l’innocenter.

Dack Rambo (héros de la série « Le signe de justice », et mort du sida en 1994) nous prive de la jolie fille de l’épisode dans le pré-générique. On retrouve le chef de l’homme qui valait trois milliards, Richard Anderson dans le rôle du père du criminel, Bryan.

David, revenu du Vietnam, découvre que sa fiancée Terry Sandler le trompe avec plusieurs hommes et l’a giflé. Il est donc accusé du crime.

Tommy Crawford (Lou Antonio) a vu le crime et fait chanter Bryan. L’enquête de Cannon n’est pas facile.

Episode diffusé tardivement en France avec le successeur de Claude Bertrand à la synchro, Roger Lumont.

Dack Rambo surjoue le gosse de riche cynique. On a souvent l’impression que Jean Richard en Maigret va apparaître tellement le rythme est long et l’épisode bavard. « Cannon » est vraiment une série inégale, des épisodes excellents sont suivis de ratages.

Le réalisateur Seymour Robbie s’attarde sur de longues scènes de bateau inutiles. Cannon en plongeur est tout à fait ridicule et improbable. D’ailleurs ensuite, les scènes de plongée sont interminables. On peut envoyer le gros détective chercher une aiguille dans une botte de foin, il la trouvera. Puisque la bicyclette de Terry que Bryan a jeté par-dessus bord avec le cadavre est découverte par Cannon ! On nage, si j’ose dire, en pleine invraisemblance. Que le détective attaqué sous l’eau au harpon par Bryan en homme grenouille s’en sorte relève de l’impossible.

On voit peu Richard Anderson, par rapport à Lou Antonio et Dack Rambo. Le problème de cet épisode, par rapport au précédent, est qu’il n’y a aucun mystère, on nous a tout montré dans le pré-générique, mais « Cannon » n’est pas « Columbo » et la mayonnaise ne prend pas. La bataille dans la glacière aux glaçons géants ne remplace pas les décors naturels. La cascade où William Conrad accroché tel Superman au prototype de canot à moteur de l’assassin est ridicule.

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13. TRAQUENARDS
(DEATH IS A DOUBLE CROSS)


Episode réalisé par Richard Donner (« Superman »)

Cannon doit retrouver la fille d’un certain London, Cynthia Swanson.  L’homme s’est fâché avec elle au sujet d’un mariage qu’il a désapprouvé.

Beaucoup de comédiens connus au générique : la belle Marianne Mc Andrew qui jouait dans « Hawaii Police d’état : 03-09 Témoin à charge » ; Ed Nelson, le beau docteur de « Peyton Place », Roger E. Mosley (TC dans « Magnum »),

Cannon prend donc le train qui ramène Cynthia. On ne comprend pas trop l’intérêt d’utiliser un détective privé dans une affaire familiale, mais London l’a prévenu, le précédent détective engagé a été assassiné (ce que nous avons vu dans le prégénérique).

Cannon « apprivoise » les deux enfants de Cynthia. Cet aspect « parternel » alors qu’il n’a pas d’enfants reviendra souvent dans la série. Pour compenser le manque de « glamour » du héros, on trouve ici encore plus de jolies comédiennes que dans « Mannix ». Sans faire de mauvais jeu de mot, les filles sont souvent canon.

Les plans de la gare d’Albuquerque sont superbes. On se demande ce que la belle Cynthia a pu trouver à son mari Carl (Ken Scott) qui est franchement laid. Alors que l’on commençait à s’interroger sur la direction sirupeuse dans laquelle partait l’histoire, Cannon est sauvagement attaqué au couteau dans la gare. Du coup, le détective rate le train et le rejoint en avion à Flagstaff. En 1971 déjà, les américains étaient beaucoup plus familiers que les français pour ce mode de transport.

On s’étonne que jamais Cynthia ne soit prise de soupçon devant les attentions de Frank Cannon, soit qu’il lui fasse la cour, soit qu’il ait quelque idée d’enquêteur derrière la tête. Nous savons en effet qu’elle veut divorcer de Carl.

« Traquenards » accorde beaucoup d’importance à la psychologie, là où « le meurtre sur la plage » et « Adieu et bonne chance » étaient des films d’action non stop. Au bout de 22 minutes, il ne s’est pas passé grand-chose à part l’agression au couteau. C’est alors qu’il est congédié par Andy Carver (Ed Nelson), l’homme de confiance de London. Cannon n’entend pas en rester là, surtout qu’un des hommes à la solde du mari a voulu le tuer.

C’est un épisode qui prend son temps de raconter l’histoire, et ce n’est pas un tâcheron qui dirige la caméra. En cette mi-saison, on en apprend plus sur Frank Cannon. Nous le voyons pleurer, lui, ce gros nounours prêt à dégainer son flingue, lorsqu’à la 25e minute, il se retrouve devant le cadavre de Cynthia.

Avec ses lunettes, le bel Ed Nelson a pris un coup de vieux depuis « Peyton Place » annulé en plein cliffhanger en 1969. L’intrigue prend une nouvelle tournure avec l’apparition de faux bons du trésor au sein de l’entreprise de London, un scandale que ce dernier a étouffé en compensant les pertes mais sans connaître les coupables.

London a refait sa vie avec la belle et bien trop jeune pour lui Alicia (Charlene Polite) qui a ignoré le détective lorsqu’il entrait dans la propriété. Le téléspectateur est en pleine expectative, sachant qu’il tient des pièces du puzzle.

Nous sommes gâtés puisque la caméra nous montre Cannon surprendre Alicia en plein bronzage, dos nu. Furieuse, elle remet le haut de son bikini en hâte. Il fait savoir à la belle qu’il a compris qu’elle était la maîtresse d’Andy.

Comme il fallait s’y attendre, Andy a tué Cynthia et plus tard simulé le suicide par défenestration du mari qui était son complice. Cannon a été trop bon dans son enquête, révélant par la même à Andy que Carl le doublait dans le trafic de bons du trésor.

La fin de l’épisode concerne les enfants qu’Alicia doit tuer pour le compte d’Andy. Cet épisode nous en appris beaucoup plus sur Frank Cannon que les 12 premiers opus. La construction du personnage continue et se peaufine. Mais l’épisode accuse beaucoup de lenteurs qui l’empêchent d’atteindre les quatre étoiles.

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14. CAUCHEMARS
(THE NOWHERE MAN)

Un comptable, Leo Kern,  se rend compte que son entreprise de fertilisants  fabrique des armes chimiques et il s’enfuit avec. Charlie, le client qui engage Cannon, le dupe,  car il veut soit-disant retrouver le comptable qui aurait volé 16 000 dollars. Cannon comprend très vite que Leo détient une arme chimique

Aïe, aucune guest-star connue à part Robert Webber que l’on a vu avec Lino Ventura dans « Les séducteurs ». Et les premières images nous montrent Cannon interroger la concierge de Léo qui lui apprend qu’il réveillait tout le monde la nuit en faisant des cauchemars. Léo vient d’Europe Centrale et a été traumatisé par les armes des nazis.

Bon côté filles, on a droit à des femmes mûres et à des moches. Pas de Lynda Day-George, Linda Marsh ou autre beauté plantureuse  à l’horizon. Cannon se fait passer pour un agent d’assurances et enquête pour retrouver Leo.

Quand je parle d’actrices moches, elles le sont vraiment : la femme de Leo est jouée par Lynn Carlin (1938-) qui par sa coiffure ressemble à Rosa Klebb de « Bons baisers de Russie », la concierge, Mrs Barbiero n’est autre que la Jeanne Cooper (1928-2013) du calamiteux « Les feux de l’amour », on ne la reconnaît pas, elle est plus jeune mais pas plus avenante. En 1971, Jeanne Cooper faisait déjà vieille.

Leo fait chanter son patron Mc Millan (Robert Webber) et veut 250 000 dollars pour restituer l’arme chimique, du gaz neurotoxique.

Pourquoi Mc Millan fait appel à un privé au lieu d’un agent secret fédéral ? Parce qu’il est de mèche avec le voleur, ce sont de méchants « pacifistes » rouges qui veulent que le gouvernement arrête la fabrication des armes chimiques. Grosse erreur de scénario donc, car cette mission n’est pas pour Cannon.

Mc Millan double son employé qui reprend l’arme toxique. Voilà maintenant Cannon collaborant avec les services secrets de l’armée américaine. Le scénariste Michael Gleason s’est trompé de série.

Le pauvre Fritz Weaver – Leo, qui jouait déjà un diplomate soviétique dans le médiocre épisode des envahisseurs « La capture », est condamné aux rôles de rouges subversifs. C’est une mission pour John Drake, Al Mundy d’Opération vol, Napoléon Solo ou 007, mais pas pour notre gros Cannon.

De plus, il y a une idéologie abjecte derrière ce scénario de 1971 en pleine guerre du Vietnam : quiconque est contre les armes toxiques us est un vilain coco terroriste. William Conrad joue faux, pour la première fois. Rendez-lui ses enquêtes policières où il rencontre de jolies suspectes.

Episode à fuir.

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15. PLAN DE VOL
(FLIGHT PLAN)

Episode réalisé par Richard Donner

Frank Cannon est engagé par un dissident révolutionnaire cubain afin d’assurer sa protection. Mais à peine engagé, le client manque de peu le tuer.

Cet épisode a été diffusé dès février 1973. Si l’on se réjouit de voir la superbe et sexy Barbara Luna, on déchante vite devant cette nouvelle intrigue politique. C’est le genre de mission dans laquelle se débrouille bien Steve Mc Garrett mais ni Mannix ni Cannon.

Cesare Danova (1926-1992) en révolutionnaire hispanique Sandoval a autant l’air d’un réfugié politique  que Mimie Mathy en ange gardien. Tenir cinquante minutes pour voir Barbara Luna (Craquante dans « Hawaii Police d’état » et « Les envahisseurs ») est léger.

On baille très vite devant cet opus. Nous avons droit au vieux truc du héros bloqué avec sa voiture dans un garage les gaz d’échappements menaçant de le tuer. C’est Sandoval qui joue ce mauvais tour à notre détective.

Barbara, avec de grandes lunettes cerclées et habillée comme un homme ne dégage aucun sex appeal.

Voilà, maintenant que celui qui a sauvé Cannon dans le garage, Mada (Joaquin Martinez), nous assène qu’avant Battista et Castro, il y avait la démocratie à Cuba.

Ce plan de vol devient vite une accumulation de clichés sur les révolutionnaires cubains. On comprend que tout est tourné en studios à Los Angeles.

Je ne me rappelle pas m’être autant ennuyé lors des premières diffusions. Il s’agit là du dvd américain mais il existe en VF avec la voix de Claude Bertrand. La série doit tenir sa mauvaise réputation chez nous en raison d’opus comme « Plan de vol ». On est loin de la qualité de « Kojak » par exemple.

La suite fait carton-pâte et est aussi mauvaise que ces épisodes du Saint censés se dérouler en Amérique du Sud. A Mexico, on accumule les enseignes espagnoles pour que le téléspectateur soit bien persuadé d’être dans cette ville. Les « Muchachos », « Amigo » parsèment le dialogue anglais jusqu’à l’overdose. On est censé rire quand en poursuivant Sandoval, la corpulence de Cannon fait qu’il reste coincé entre deux véhicules à l’arrêt, ou bien lorsqu’il se coiffe d’un ridicule chapeau mexicain. Un épisode pour des prunes, et dans lequel on n’aura  pas beaucoup vu la belle Barbara Luna.

Nul.

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16. REGARDE TOUJOURS DEVANT TOI
(DEVIL'S PLAYGROUND)

Un motard qui a pris en chasse un criminel du nom de Doyle Hoffner assiste à l’incendie du véhicule, sans savoir qu’il y avait un cadavre à bord. Il a cependant bien vu le fuyard sain et sauf au-delà des flammes.

Episode avec Martin Sheen, futur héros de « Apocalypse now », et Collin Wilcox Horne (1935-2009) que j’avais découverte précisément dans « Cannon » série dans laquelle elle a joué dans des épisodes proposés très tôt aux français, dont le présent. Son physique n’était pas à son avantage, malheureusement pour elle.

Ce qui paraît étrange, c’est que le motard Jerry Warton (Martin Sheen) fait une petite chute de rien du tout. Il rate son virage et dérape. Or, cela lui vaut huit mois d’hôpital et il devient un ex-policier en invalidité. Il boîte quand il marche .Avec son collègue, il a vu dans un bar de nuit un criminel s’enfuir. On aurait bien aimé que la très jolie serveuse du bar fasse partie de l’épisode. Le fuyard a bien pris soin de se montrer devant les policiers, de s’enfuir et de simuler sa mort. Alors pourquoi ensuite, telle tante Sarah/Ellen Corby dans le pilote des envahisseurs, a-t-il cru malin de se montrer à son poursuivant par-dessus les flammes ? Notons au passage que l’on reconnaît avec cette mise en scène la griffe des productions Quinn Martin.

Cannon ne veut pas croire son client. Il pense qu’il était choqué et n’avait pas toute sa raison. Mais sur une photo d’un journal, Jerry Warton pense avoir reconnu l’homme supposé mort.

Le détective veut bien mener l’enquête à condition que Jerry ne se laisse pas abattre et accepte de remonter la pente.

On se croit ensuite en plein « Easy rider », avec des motards hostiles genre « hell’s angels ». Hoffner est caché et protégé par une bande organisée qui n’entend pas laisser Cannon et Jerry enquêter.

Le décor naturel du désert du Nouveau Mexique sied à merveille à l’action.

Nous découvrons alors Phyllis Langley (Colin Wilcox Horne) patronne du Cold Spring café. Un physique rude mais une bonne comédienne. Elle est la petite amie de Lucky Ferris, un biker. L’action se poursuit près d’une mine abandonnée. On se croirait dans « Les envahisseurs ».

Les rebondissements deviennent passionnants. Ainsi Lucky Ferris attire Jerry dans une cabane piégée par des explosifs. Heureusement que Cannon veille au grain. Par la suite, une poursuite entre Cannon en jeep tout terrain et le motard rappelle des images vues jadis dans « Mannix » pilotant un buggy.

L’épisode se termine en véritable western. Martin Sheen fait ici preuve de qualités qui font que nous ne sommes pas étonnés qu’il soit entré par la grande porte dans le monde du cinéma.

Un excellent épisode.

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17. LA TRÉSOR DE SAINT IGNACE
(TREASURE OF SAN IGNACIO)

Trois bandits américains déguisés à des masques d’animaux attaquent une église au Mexique à Los Posos et dérobent un trésor constitué de reliques qui n’était pas assuré. Cannon décide d’aider le père Joseph, qu’il connait, et qui a été attaqué.

Aucune vedette invitée connue dans cet épisode.  Les acteurs prennent trop chers ? Quinn Martin est à court ou quoi ? Il n’y autour de William Conrad que des seconds couteaux et des illustres inconnus.

Or , c’est l’un des charmes de « Cannon », retrouver les Andrew Duggan, Stephanie Powers et autres Jessica Walter, ces guest des années 70 qui ont couru toutes les séries.

Comme le père Joseph n’a pas le moindre sou vaillant, Cannon (rejoignant ici Mannix) enquête par gentillesse. C’est fou comme ces deux privés peuvent se permettre si souvent de ne pas faire payer leur client. A croire que comme Jonathan et Jennifer Hart, ils sont riches et jouent les justiciers pour leur plaisir.

L’enquête de Frank Cannon le conduit à soupçonner un pilote de course automobile amputé d’un bras, Bob Neal (Tab Hunter), et sa petite amie Rina (Victoria Racimo) dont il dit au père Joseph que c’est une beauté. Très typée mais franchement n’ayant rien qui sorte de l’ordinaire, on se demande si Cannon, outre un nutritionniste, n’aurait pas besoin de consulter un ophtalmo. La Jennifer Garner de « Alias » est une reine de beauté à côté de Rina.

Pourquoi les voleurs se sont-ils embarrassés de reliques au lieu de braquer une banque ? Ils vont avoir du mal à écouler leur butin. Vetter (Val Avery), qui possède une boutique où l’on vend des électrophones, des 33t et des objets religieux pourrait être le receleur selon Cannon qui le met en garde.

Bill S Ballinger a écrit un scénario médiocre où Cannon avance au petit bonheur la chance. L’intrigue est décousue. Rina est partie de Los Posos pour devenir la maîtresse de Neal avant son accident. Elle ne se faisait pas d’illusions sur la durée de leur liaison, mais depuis qu’il est infirme, il a besoin d’elle.

En 1971, la libération sexuelle n’a pas atteint les studios QM. Le prêtre remarque que Rina et Bob vivent ensemble sans être mariés.

Dans une ville comme Los Angeles, les voleurs auraient pu se fondre dans l’anonymat, mais Cannon tombe tout de suite sur la bonne piste et le bon receleur.

Le prêtre aurait mieux fait de rester au Mexique. La bande décide de le kidnapper tandis qu’il fourre son nez dans leurs affaires, afin de faire pression sur Cannon.

On se consolera avec quelques beaux plans tournés dans une usine d’incinération en démolition. QM semble encore et toujours réutiliser les décors des envahisseurs.

Un opus raté.

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18. L'IMPOSTEUR
(BLOOD ON THE VINE)

Un vigneron, Mike Tapa, est victime de trois mystérieux accidents. Sa secrétaire, Meg Warren, qui se trouvait à bord de la voiture aux freins sabotés lors du dernier accident, engage Cannon.

Voilà un épisode qui fera sourire les français, Mike Tapa prétendant faire le meilleur Cabernet Sauvignon du monde ( !), même si les français ne veulent pas le reconnaître. Bonne surprise : Nous retrouvons la jolie Katherine Justice (« Les Envahisseurs : l’innocent », plusieurs « Mannix », « Hawaii police d’état : «Le refoulé », « Columbo : inculpé de meurtre »). Theodore Bikell est un comédien familier des séries des années 60. Enfin, le vétéran Ivor Francis (1918-1986), homme de radio venu sur le tard à la TV, a été vu dans « Kojak », « Pour l’amour du risque », « Bonanza », « Hawaii police d’état », et reste un visage familier.

Cannon est intrigué par la réapparition de Johnny, le fils de Tapa, 26 ans, qui va hériter des vignobles.

Il pense que le jeune homme est un imposteur. Le détective l’interroge et tente de le prendre en défaut.

La jolie Katherine Justice en jupe courte et bottes est sacrément sexy avec ses airs de Sainte Nitouche. Elle est la maîtresse de Johnny. On regrettera qu’elle adopte le jean dans la suite de l’épisode. A l’épilogue, elle remet ses bottes mais avec une longue jupe !

QM productions joue la carte de l’économie. Ainsi, une scène censée se dérouler à San Francisco nous montre le Golden Gate, puis nous avons droit à un tournage en studios en intérieurs.

Trop vite, nous avons la confirmation que Johnny est bien un imposteur dirigé par deux gangsters pour s’emparer de la fortune. Cela ruine le suspense.

Heureusement, vers la minute 23, on réveille le téléspectateur lorsque Cannon en voiture est attaqué par le chef des gangsters en camion. Entre les deux véhicules s’instaure une véritable corrida. Le camion a été loué par un certain Oren Burk, détective marron.

A la 31e minute, Mike Tapa apprend que son fils n’est pas Johnny. Ce dernier est mort il y a trois ans d’une pneumonie. On se demande ce qui va se passer durant les vingt prochaines minutes. Il apparaît que le père n’était pas dupe mais voulait absolument l’amour d’un fils. Il décide de retirer l’affaire à Cannon mais ce dernier en fait une question personnelle puisqu’on a tenté de le tuer. Une fois de plus, dans le monde de cette série, l’argent n’est pas le moteur du héros.

Les décors désertiques et angoissants auraient fait merveille pour une saison 3 des envahisseurs.

La fin de l’épisode marque un net ralentissement de l’intérêt du spectateur. Trop de bons sentiments viennent se mêler à l’intrigue la rendant obsolète. Dommage !

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19. LE COBAYE
(TO KILL A GUINEA PIG)

Le docteur  Zena Adams, une scientifique, est menacée par une bande de gangsters qui veulent qu’elle tue un détenu lors d’expériences qu’elle mène contre une maladie, l’hépatite.

Pourquoi encore Vera Miles ? Elle était déjà présente dans cette saison, dans le pilote. Elle est la seule invitée vedette connue de cet opus tardivement diffusé en France. Elle n’y reprend pas le rôle de Diana Langston du pilote, mais celui de la scientifique Zena Adams.

Une fois de plus, Frank Cannon, qui ne doit pas avoir d’impôts à payer, travaille gratis, puisque la fondation pour laquelle travaille Zena ne peut s’offrir ses services.

Les prisonniers qui se portent volontaires pour être cobayes de l’expérience de Zena n’ont aucune promesse de libération anticipée ou de droit de parloir élargi. Le médecin veut trouver un remède contre l’hépatite, mais les traitements peuvent être dangereux.

L’épisode est très violent, ce qui explique sans doute que l’ORTF ne l’ait pas retenu en 1973. Le pré-générique dans le garage, où les gangsters  font tanguer la voiture du médecin à l’arrêt et brisent la vitre. Puis l’enlèvement de Lee, le fils (Zena a confié à Cannon avoir déjà perdu son mari et un fils). Zena doit provoquer la mort de Steven Carr, qui a trahi l’équipe des gangsters menée par Les Brooks (Michael Strong). Cannon, tentant de sauver Lee, défend ici comme on dit la veuve et l’orphelin au sens propre.

En 1971, Vera Miles avait 42 ans, mais son personnage Zena confie à Cannon que ce n’est certainement pas un détraqué qui l’a menace au téléphone car elle n’est plus séduisante. Plus tard, elle révèle à Cannon que son premier fils est mort d’une hépatite et qu’elle veut mener à bout son projet.

Le vieux chimpanzé menacé par les gangsters, que Zena utilisait pour ses recherches, et à laquelle elle  avait donné une paisible retraite, est retrouvé pendu par l’enfant, Lee.

En voyant ce genre d’épisodes, on comprend que de façon définitive, « Cannon » restera la série la plus mineure des productions QM face aux qualités des « Rues de San Francisco », « Les incorruptibles », « Le Fugitif » et « Les Envahisseurs ».

1 dollar quinze cents le plein, voilà qui marque bien la série dans son époque, avant la fin des trente glorieuses.

Michael Strong compose un méchant caricatural, et la réalisation ne nous propose pas de décors naturels originaux. Il n’y a rien pour sauver l’épisode du désastre.

De plus, le scénario reste hermétique aux téléspectateurs français, puisqu’il s’agit ici d’un syndicat de travailleurs du pétrole qui est tenu par Brooks, lequel a envoyé Carr en prison. Il faut bien connaître certains aspects de la société américaine pour comprendre le script.

Episode à zapper.

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20. LE CANARD LAQUÉ
(THE ISLAND CAPER)

Des gangsters veulent obliger Matt Dixon, un ex repris de justice que Cannon a jadis fait coffrer, à participer à un braquage. Le détective est engagé par un assureur, Mr Henderson, qui lui confie de veiller au transfert d’argent qui doit avoir lieu par avion depuis une petite île au continent.

Enfin un épisode dont je me souviens, qui doit être celui où j’ai découvert l’acteur Keenan Wynn (1916-1986) dans le rôle de Dixon. Cet épisode est l’un des premiers à avoir été diffusés en France. Si l’on y retrouve aussi James Olson dans le rôle du gangster Jim Relco, souvent invité vedette dans « Les Rues de San Francisco » et « Hawaii Police d’état », la production a eu la mauvaise idée d’aller chercher Jacqueline Scott (1932-), Donna,  la sœur de Richard Kimble « Le Fugitif », et vedette de l’épisode de « L’immortel » : « Drogue ou poison », qui en 1971, à 39 ans, faisait déjà femme mûre. Donc on repassera pour voir une jolie fille dans l’épisode.

Les décors naturels, atout de la série, sont magnifiques. Ainsi se vieil hôtel où loge Cannon. On notera que, bien que résident à Los Angeles, Cannon enquête souvent en province, à la différence de Kojak, Baretta, Mannix ou Columbo. C’est donc une particularité de la série. Cette Amérique profonde déjà vue dans « Les Envahisseurs », est télégénique.

L’épisode a été intitulé à la va-vite par l’ORTF en raison d’un plat que se prépare Cannon, mais le titre original est plus pertinent, faisant référence à une île et à sa particularité.

Jacqueline Scott jouant Sally, l’épouse de Keenan Wynn alors âgé de 55 ans, on comprend son choix pour la distribution. Mais après son personnage de Donna dans « Le Fugitif » de 1963 à 1967, elle avait sans doute aussi ses entrées chez QM productions.

Personne ne connaît le passé de Matt Dixon dans la petite île où il a monté son restaurant et épousé il y a un an et demi Sally.

La série nous propose là ce qu’elle a de meilleur à offrir : un bon petit polar de cinquante minutes avec de beaux décors nous changeant des sempiternels studios. Certes, les raccords et les scènes nocturnes y sont faits de toute évidence.

Quelques bémols cependant : des longueurs lors de la scène de l’attaque de l’avion en panne par le bateau, et surtout, pourquoi avoir fait de Relco, au lieu d’un criminel parfait, un hystérique ? Il  veut empêcher  Dixon de prendre la parole lorsque ce dernier veut lui révéler la présence de Cannon dans l’île et va jusqu’à lui jeter le contenu de son verre au visage, puis est pris de panique car son canapé est tâché. Cela force James Olson a jouer davantage la folie que l’aspect criminel.

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21. LE GOUROU
(A DEADLY QUIET TOWN)

Cannon est chargé par des parents, les Glen,  d’enquêter sur une s ecte dirigée par un gourou nommé Larry Bollinger, qui a entraîné leur jeune fille  Susan dans ses délires.

Cet épisode est une allusion à l’affaire Charles Manson. Aujourd’hui, le drame Sharon Tate nous semble bien loin, et cet opus est à replacer dans le contexte de l’époque (deux ans après la tragédie). Néanmoins, cela ne suffit pas à nous passionner au début. C’est le script diabolique de Robert W Lenski qui y parvient.

Tous les jeunes membres de la s ecte sont des fils de bonne famille (sauf le gourou), ce qui complique l’enquête du détective. Bollinger est suspecté d’avoir tué son prof de chimie, Renfred, qui lui mettait de mauvaises notes, d’avoir molesté un clochard. Chose qui nous renvoie à « Orange mécanique ».

Ces jeunes qui pratiquent le satanisme nous font bien plus peur que les gangsters habituels. Le fils du chef de la police joué par le vétéran John Larch fait partie de la bande. Le chef Horn refuse de croire que son fils John est mêlé à l’affaire.

Louise Latham (la mère de « Marnie » d’Hitchcock)  joue la mère de Larry, une veuve alcoolique. Elle a des relations quasi-incestueuses avec son démon de fils.

On se doute que la prude ORTF en 1973 n’a pas acheté cet épisode vénéneux.

L’épisode prend une tournure tragique avec l’assassinat du clochard, retrouvé un poignard dans le dos. Les jeunes l’avaient obligé à construire sa propre tombe.

John Rubistein en Bollinger est assez effrayant. Il serait une véritable tête à claques s’il n’était si dangereux. Susan, la fille des Glen, est complètement endoctriné par Bollinger.  Au début de l’épisode, ses parents ont manqué être égorgés par le groupe avec sa complicité.

Lorsque Cannon comprend que Bollinger veut épouser Susan pour s’emparer de la fortune de ses parents, l’épisode devient assez rationnel. On passe des poupées de vaudou, des cérémonies, à une pure affaire criminelle.

Tabby (Anne Lockart) qui est une des plus sauvages de la bande rappelle la sinistre Susan Atkins. La scène cruciale de l’épisode où Cannon et les parents Glen vont être « sacrifiés » un à un rappelle une fois de plus le massacre dans la villa de Sharon Tate.

Un épisode atypique pour la série, mais diablement effrayant.

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22. ATTAQUE AÉRIENNE
(A FLIGHT OF HAWKS)

Martin Sheen reprend le rôle de Jerry Warton qu’il tenait dans « Regarde toujours devant toi ».

Des mercenaires mêlés à une révolution en Afrique sont les responsables de la mort du mari d’une amie infirmière qui soigna jadis Cannon d’une blessure. Mais le détective travaille pour une compagnie d’assurances qui doit prouver que le mari s’est suicidé pour ne pas verser la prime.

Un aviateur mitraille sur une route déserte Pete Macklin, un ex-pilote qui s’enfuit en Jaguar et trouve la mort dans un accident mortel. L’assureur refuse de payer la police pensant qu’il s’agit d’un suicide (la voiture est tombée d’une falaise). Cannon a le rôle ingrat de prouver qu’il s’agit d’un suicide et non d’un accident.

La veuve, Kate, que Cannon a connu comme infirmière, vient le voir. Le fils est en dialyse et son traitement coûte une fortune. La mari travaillait pour une petite compagnie aérienne.

Kate est jouée par Joyce Van Patten (1934-) qui est loin d’être une pin-up. Pas de jolie fille donc. Percy Rodriguez vu dans deux épisodes de « Daktari » incarne ici l’énigmatique Robert Dalmont.

Avec l’aide de son ami Jerry Warton, Cannon mène l’enquête dans l’aéroclub que fréquentait Pete Macklin. Puis le détective interroge la patronne du bar, dernier lieu qu’a fréquenté la victime. Un client lui apprend qu’il était en compagnie d’un inconnu, un noir. L’homme est Robert Dalmont, vice-consul du pays (imaginaire) de Malareve. Il menace Cannon à la sortie du bar. Le détective le met KO, mais la police vu son statut diplomatique le relâche.

« Attaque aérienne » se révèle une déception. Nous avons droit à l’histoire sans cesse rebattue de mercenaires voulant attaquer un petit pays africain. De plus, Martin Sheen est bien moins présent que dans « Regarde toujours devant toi » où il était mu par une vengeance. Les histoires de complots politiques  que ce soit dans les séries anglaises ITC ou les séries us des années 70 reprennent toujours les mêmes trames et cela donne des scripts artificiels et convenus.

On sauvera quelques scènes comme Martin Sheen tentant de faire parler la jolie Anita Alberts (1944-2002) dans le bar, le pré-générique, mais toute la partie concernant les mercenaires est verbeuse et ennuyeuse. Lorsque Cannon est accepté parmi les mercenaires, on n’y croit pas une seconde. William Conrad, contrairement à ses habitudes, semble trop à l’aise. Martin Sheen – on le déplore- est confiné à un rôle de faire valoir. Tout cela a mal vieilli comme les épisodes couleur du « Saint ».

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23. L'INCENDIAIRE
(THE TORCH)

Annie, une jeune femme, engage Cannon pour prouver que son père n’a rien à voir dans le meurtre de sa seconde femme Elaine, qui accumulait les liaisons et s’apprêtait à le quitter.

Retour aux intrigues de « privés » et aux jolies filles. Elaine Mc Mahon (Luanne Roberts, vedette de « Le livre érotique de la jungle ») est la maîtresse d’un agent d’assurances,  Phil Dobson (Larry Blyden) et dirige une société de confection de vêtements. Elle collectionne les aventures et vient de rencontrer un homme riche. Furieux, l’amant la gifle et la tue accidentellement. Il décide de mettre le feu à distance grâce à un dispositif qui se déclenchera par une sonnerie de téléphone et qu’a mis au point pour lui un paumé, Doc « The torch ». Mais le mari trompé, Owen (Richard Carlson) se trouve soupçonné et sa fille, Annie (Sheilah Wells) engage Cannon. Ce dernier a remarqué qu’un Renoir se trouvait dans l’atelier de confection et a disparu.

Sheilah Wells est surtout connue pour « Les blue brothers » (1980). Elle était la meilleure amie de Sharon Tate, la femme assassinée de Roman Polanski.

On retrouve aussi dans cet épisode Anthony Zerbe (« Mannix », « Permis de tuer »).

Dobson, le meurtrier d’Elaine,  feint d’aider dans son enquête Cannon et dirige les soupçons sur un certain Ruby Teague, incendiaire notoire.  Nous voyons de vertigineuses images lorsque Cannon et Dobson se rendent sur un chantier en altitude. Ils y  trouvent Ruby (Ron Feinberg 1932-2005, le tueur demeuré de l’épisode d’Hawaii police d’état « Qui a tué Mira Baï ?). C’est ce Ruby qui met Cannon sur la piste de  Hermann « Doc » Immelman dit « The torch » (Anthony Zerbe), autre incendiaire notoire. Le fait que Phil Dobson n’ait pas spontanément indiqué cette piste fait naître des soupçons à Cannon sur l’assureur. Il trouve l’homme dans un tripot de jeu clandestin.

On se régale car on est dans l’élément de « Cannon », bien davantage que dans « Attaque aérienne ». Nous sommes là dans un « Mannix » en forme ou un « Matt Helm ».

Jolies filles, méchants, fausses et vraies pistes, stock shot de San Francisco pour éviter les coûts (et l’on tourne ensuite en studios), cet épisode est le spectacle que l’on est en droit d’attendre de la série.

Zerbe, avec beaucoup de talent, joue ici un lâche, tandis que Larry Blyden n’a pas l’air assez malin pour être l’instigateur du complot.

Cinquante minutes de suspense, que demander de mieux ? Un des meilleurs opus de la série.

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24. AMOUR FRATERNEL
(CAIN'S MARK)

Mrs Alexander, fauchée, vient demander à Cannon de l’aider gratuitement à retrouver son fils Terry, qui après avoir volé son frère Richard, est en fuite alors qu’il est en liberté conditionnelle.

On saura qui aller voir si on veut un privé gratuit ! Mrs Alexander, veuve depuis vingt ans, est jouée par Carmen Matthews (1914-1995). Ses fils sont Bradford Dillman- Richard, le méchant dans « Gold » de Peter Hunt avec Roger Moore, et David Birney « Serpico » Terry.

Pas de jolie fille à l’horizon.  On ne sait pas trop quoi penser de cet épisode. Cannon gratuitement recherche Terry et le sauve des hommes de main de son frère Dick. Il découvre que ce dernier est un trafiquant d’armes, mais l’homme, malin, se plaint à la police que Cannon ait voulu le faire chanter. Malgré tout, Cannon continue d’essayer de mettre hors d’état de nuire Dick Alexander.

Dana Eclar (1927-2005) qui chronologiquement a été le complice policier de Baretta, puis colonel dans « Les têtes brûlées » et le fidèle ami de Mc Gyver, est ici Sam Avakian, lieutenant de police bien embêté de devoir se prononcer entre son ami Cannon et Dick qui se plaint de chantage.

Non seulement, le privé travaille pour la gloire dans cette enquête, mais il risque sa licence de détective. Si un policier peut filer une femme infidèle ou un maître chanteur, s’occuper de trafic d’armes n’est-il pas davantage du ressort de Kojak ou de Mc Garrett ?

Cannon, à jouer les gros malins, tombe dans un piège qui l’entraîne en prison. C’est Terry qui va tenter de l’en sortir. Anticipant de quelques années son rôle de Frank Serpico, David Birney mène l’enquête contre son frère et pour sauver notre héros de la prison.

S’il n’est pas un ratage, cet épisode n’est pas non plus passionnant. C’est un peu le cas chaque fois que Frank Cannon sort de son domaine de privé.

A quoi rime un épisode de la série dont l’enquête est menée par une vedette invitée ? C’est à croire que William Conrad avait besoin de vacances.

Eh non, malgré dix ans de réclusion qu’il risque, Cannon a payé sa caution et il vient voir Mrs Alexander qui finit par lui dire où se trouve Terry avec comme preuve contre son frère  un camion chargé d’armes.

Le happy end est of course de rigueur, mais l’épisode nous laisse une impression mitigée.

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25. MEURTRE AU CLAIR DE LUNE
(MURDER BY MOONLIGHT)

Pour cet ultime épisode de la saison 1, changement de l’orchestration de la musique du générique.

Michael Par est en prison mais continue des études à l’extérieur. Un caïd veut qu’il profite de ses sorties pour qu’il serve de « courrier ». Il le fait passer à tabac. Son père contacte Cannon.

Soupir : il y avait une fort jolie fille dans le bus que vient de prendre Michael Par, mais elle n’est que figurante. Qu’importe, Stéphanie Powers, Susan Oliver, Marj Dusay, Katherine Justice again et Jessica Walter, pour ne citer qu’elles, nous attendent dans la saison 2.

On retrouve ici deux comédiens vus chacun plusieurs fois dans « les envahisseurs » : Lin Mc Carthy et Frank Marth. L’étudiant est habitué aux injustices puisque c’est Burr DeBenning (1936-2003), l’accusé innocent du premier épisode montré en France de « Match contre la vie » avec Ben Gazzara : « Une petite injustice ». Lin Mc Carthy (1918-2002) fait « jeune » et il aurait fallu choisir un comédien plus âgé pour jouer le père de Michael, Henry Anders. Il nous est expliqué que le fils ne porte pas le nom du père lors d’un dialogue entre Cannon et Anders.

Tenaillé entre un père qu’il ne veut plus voir depuis le divorce d’avec sa défunte mère et le caïd des jeux clandestins  John J Flatel (Mitch Ryan), Mike Par est pris dans un étau dont seul Cannon peut le tirer.

Mike a une petite amie, Marylin Trent (Julie Gregg), qui a fait deux ans de prison et travaille pour Flatel. Si le jeune homme a été en prison pour un simple vol de voiture, elle fait partie de l’organisation.

Le père tente de faire un marché sans passer par Cannon avec John J. Flatel et y laisse sa vie. Mais sur les lieux du crime, tout accuse le fils.

Deux autres personnages enrichissent le casting : tout d’abord le directeur de la prison, Warden (Llyod Gough) qui plaide pour la réinsertion par l’étude des délinquants, et le policier Art Digs (Frank Marth, 1922-2014) qui enquête sur le meurtre du père.

Julie Gregg se révèle une actrice attendrissante dans son personnage, jolie mais pas craquante. Le couple ressemble à Roméo et Juliette au pays de la mafia. On a le sentiment que la saison va se terminer par une issue tragique pour le dernier épisode. Ce ne sera pas le cas, heureusement pour nos tourtereaux.

Ah, les ordinateurs de ce début 1972, grands comme des armoires avec des bandes magnétiques, voilà qui date la série.

L’épisode s’avère grandiose et conclut une saison inégale, mais comportant tout de même de bons épisodes.

A noter que Charlie Picerni (1935) est crédité au générique mais j’avoue ne pas l’avoir reconnu tant le rôle est modeste. Il est le frère de Paul, l'incorruptible. Il est le coordinateur des cascades sur une soixantaine d'épisodes de la série. Il joue aussi quelques rôles comme celui du cambrioleur Lewis Kowalski, abattu par Crocker après une poursuite en voitures, dans Le corrupteur, saison 1 de « Kojak ». Il est également la doublure de Paul Michael Glaser dans la série « Starsky & Hutch » et il a coordonné les cascades sur de nombreuses séries cultes comme « Les Incorruptibles », « The Time Tunnel » (doublure de James Darren), « Mannix » (doublure de Mike Connors sur 25 épisodes), » Les rues de San Francisco », « Drôles de dames »…et il continuait toujours en 2011 sur « Torchwood ».

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)

 saison 1 saison 3

Cannon

Saison 2


1. GARDEZ-MOI DE MES AMIS
(BAD CATS AND SUDDEN DEATH)



Michael Tolan, district attorney, est accusé du meurtre de sa femme Alice, une peintre. Il fait appel à Cannon pour le sortir de là. Il vivait au-dessus de ses moyens, mais Alice donnait des informations à un réseau de trafiquants de voitures volées.

Quelques changements avec cette saison 2. Plus de pré-générique, on attaque directement avec la présentation et la musique. Bonne nouvelle, Marj Dusay est de l’épisode. Je l’ai découverte en 1974 dans « Les mystères de l’ouest » dans « La Une est à vous », puis la même année dans ce « Cannon »,  et dans « Cimarron » (« Huit ans après ») et retrouvée en janvier 1976 en agent secret  de la CIA , Andréa Dupres, venant de l’extrême orient aider Mc Garrett dans l’épisode de « Hawaii Police d’état » : « Trafic d’or ». Je lui avais trouvé alors quelques ressemblances avec Diana Rigg.

Malheureusement, elle a ensuite poursuivi sa carrière dans les soap opéras. C’est dommage car Marj n’est pas une beauté genre nunuche et a tout de la femme d’action genre Emma Peel. Mc Garrett dans l’épisode « SOS Singapour » tombe amoureux d’elle en tant que Nicole Fleming témoin contre la mafia jouant les bodyguard Kevin Costner avant l’heure,  et elle est la belle-sœur de Christopher George/Ben Richards dans le tout dernier épisode de « L’immortel », rediffusé dans « Samedi est à vous » en février 1976. Hors ces rôles, elle a joué un épisode des « Rues de San Francisco » (pas vu), sinon « Haine et passion », « Dallas » et « Santa Barbara ». Brian Clemens aurait dû songer à cette américaine pour prendre la suite de Diana Rigg.

Pas d’autres invités vedettes connus dans l’épisode.

Entre deux saisons, Cannon n’a pas maigri, mais sachant qu’il mange des tacos, des hamburgers et boit de la bière rien d'étonnant, cependant personne n’attendait que William Conrad maigrisse.

Pour la première fois, Cannon est réticent à défendre son client. Il connaissait la victime, Alice, et Michael Tolan vivait bien au-dessus de ses moyens.

Cannon agit donc avant tout pour venger Alice plus que pour sauver son client. Dès qu’il commence son enquête, une femme le met en joue avec une arme :  Zunie Mitchell (Marj Dusay, quand je disais que c’était une femme d’action). En fait, elle est l’alter-égo de Frank Cannon puisqu’elle aussi détective. Ils sympathisent. Dans toute autre série, ils auraient eu un flirt, mais le gros détective fera juste la loi dans sa cuisine en lui interdisant de lui donner des ordres pendant qu’il prépare une omelette.

L’enquête dirige Frank Cannon vers Sascha Dorn qui achetait les toiles peintes pas Alice. Dorn est mêlé à un trafic de voitures volées. Il était l’amant d’Alice, et le meilleur ami de Michael.  « Avec des amis comme vous, il n’avait pas besoin d’ennemis », tranche le détective.

Autre ami de Michael : Sonny Birns. Il fait voler des voitures dont les épaves sont dans sa casse et les immatricule au numéro d’épaves. Pour construire son affaire, il s’est fait financer par Dorn.

Regardez cet épisode, le premier dans lequel deux privés agissent ensemble : cela ne joue pas en faveur de William Conrad. En Ford décapotable rouge, non seulement Marj Dusay lui vole toutes ses scènes, mais elle vous fera regretter amèrement de ne pas avoir été choisie pour incarner Tara King, le sergent Anderson ou Super Jaimie. C’est d’ailleurs son personnage bien plus que Cannon qui élucide l’affaire.

Nous avons droit à notre lot de cascades, poursuites, épave qui tombe sur Cannon depuis une grue d’une casse de voitures, action non stop sur fond d’une intrigue solide.

Mais bon, on aurait aimé que cet épisode donne lieu à un spin off avec les enquêtes de Zunie Mitchell/Marj Dusay qui si elle avait existé serait certainement une série culte.

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2. OBJECTEUR DE CONSCIENCE
(SKY ABOVE, DEATH BELOW)

Le chef d’un syndicat qui a refusé de s’allier à la mafia est tué par celle-ci qui maquille le crime en accident. Le seul témoin du meurtre est un objecteur de conscience en fuite.

Sacré Cannon ! Il vient de voir une pièce de théâtre où les acteurs jouaient nus, accompagné d’une jolie journaliste, et au lieu de lui proposer d’aller boire un dernier verre comme on dit, il veut l’inviter manger une salade niçoise à l’ail ! Il est alors entouré de deux jolies filles, la journaliste Irene Plevin (Elaine Devry, vue dans « Le jour du dauphin ») et une cliente, Kate Matchen, dont il a refusé de s’occuper et qui pour attirer son attention lui a dégonflé un pneu,  Leslie Charleson (qui n’a joué dans rien d’intéressant, et on le regrette).

Je me suis souvenu de cet épisode avec les télésièges, et le tueur au lance-pierre qui provoque la chute du père de Kate. Les décors (Les forêts du Colorado) sont superbes, et encore une fois la série vaut beaucoup pour cette façon systématique de filmer en décors naturels plutôt qu’en studios.

De nouveau, il est question de collusion entre les syndicats et la mafia. Il semble que pour compenser le manque de glamour de William Conrad, on nous abreuve de filles plus jolies les unes que les autres. Mais Conrad avait en 1972 déjà 52 ans, et nous montrer des aventures avec des filles comme Leslie Charleson (27 ans) si cela pouvait être admis dans les derniers James Bond avec Roger Moore ne serait pas du tout passé à l’époque à la télévision américaine. Il se contente donc de les aider dans les enquêtes. On l’admettrait peut-être aujourd’hui, les mœurs ayant évolué.

Le jeune témoin, Lyle Barry,  est joué par l’insupportable Richard Hatch de « Galactica », fade remplaçant de Michael Douglas dans « Les rues de San Francisco ». Il a l’air de toujours se demander ce qu’il fait là et son aspect juvénile qui va de pair avec un manque de maturité  qui affiche un sourire niais au possible.

Le mafioso Ron Flagg veut engager Cannon afin d’étouffer la version du meurtre de Matchen, et nous avons une savoureuse réplique : « Je vous engage », « J’ai déjà une cliente », « Elle ne peut vous offrir autant que moi », « Si, elle aime ma cuisine ! ». L’humour n’est pas absent. Au détour d’un dialogue, on comprend que l’on est à la fin de la guerre du Vietnam et que Lyle est l’un des derniers déserteurs.

Après un acte 1 sur les chapeaux de roues, l’épisode accuse malheureusement quelques longueurs. Avec son bronzage et son sourire, Richard Hatch n’a rien d’un objecteur de conscience, on dirait Erik Estrada de « Chips » ou un chanteur latino.

Surprenant que l’on ait des leçons de morale dans « Cannon » en 1972 du style : « C’est mal d’être objecteur de conscience mon petit Lyle, prends cette carabine pour sauver ta vie contre les maffiosi, puis va vite servir ton pays », ou encore la belle fille de riche Kate Matchen qui assure qu’elle a eu un flirt avec Lyle mais qu’ils n’ont pas couché ! Elle se rajeunit (déclare avoir 23 au lieu de 27 ans) et un sous-entendu lors d’un échange avec Cannon laisse penser qu’elle n’a jamais vu le loup (mais bien sûr !).  Quinn Martin devait aller à la messe tous les dimanches. « Cannon » est vraiment une série prude, heureusement « Baretta » trois ans plus tard donnera un coup de pied dans la fourmillière.

Notons que les actes 1 et 2 ont été assez longs, puisque l’acte 3 ne dure que de la 37e à la 43e minute, soit un découpage inégal pour 51 minutes de métrage.

Un bon épisode qui aurait eu quatre étoiles sans les quelques longueurs.

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3. LE MAGICIEN
(BITTER LEGION)

Cannon doit retrouver Doug Rowan, l’époux américain d’une jeune vietnamienne, Le Vahn (Yvonne dans la VF), or ce dernier s’est laissé enrôler à son retour de la guerre dans une bande de mercenaires dirigée par  un certain Ambrose et qui prépare un gros coup.

Episode diffusé dès 1974. Très daté aujourd’hui par le contexte de la guerre du Vietnam, et du mauvais accueil qu’ils ont reçu au retour au pays, étant notamment au chômage. Rambo n’est-il pas basé sur ce sujet ?

Si beaucoup d’épisodes de « Cannon » peuvent aujourd’hui être vus comme de bons polars pour passer un agréable moment, avec les décors naturels en prime, celui-ci, comme certains opus de « Hawaii police d’état », collant trop à l’actualité de ce début 1972, risque fort de paraître désuet.

Irène Tsu jouait l’une des filles de Chin Ho dans « Hawaii Police d’état dans l’épisode  05.22 « Dernier avertissement ». Elle incarne Le Vahn.

L’équipe d’Ambrose cambriole l’armurerie d’une caserne. En regardant un témoin à la télé, évoquant l’un de ses agresseurs, un black, Cannon découvre qu’il s’agit de Buddy Loomis, meilleur ami de Doug Rowan, et qui lui a dit ce dernier est mort d’une overdose.

Cannon se fait passer auprès d’Ambrose, qu’il retrouve dans un bar en cherchant Loomis, comme un privé fauché, recherchant un travail de mercenaire, il dit avoir été chassé de la police pour avoir dit la vérité dans une affaire impliquant des ripoux. Ambrose se révèle bien naïf pour tout gober, et engager Cannon.

On retrouve donc un canevas archi connu, dont un exemple est l’épisode du « Saint » : « Les Mercenaires ». Cannon est engagé mais doit prouver sa loyauté en tuant Loomis qui parle trop.

Episode très prévisible, dont le téléspectateur devine d’avance la suite.  Doug, mal reçu par son pays à son retour, s’est vu refuser par toutes les banques un prêt pour monter son affaire. Il va donc chercher l’argent lors du casse prévu par Ambrose : braquer la billetterie d’un stade, où  100 000 dollars sont l’enjeu du butin, et que doivent venir récupérer des convoyeurs de fonds.

On passera sur plusieurs invraisemblances : la facilité avec laquelle Cannon trompe la vigilance d’Ambrose pour entrer dans le gang, ou encore La façon de Le Vahn échappe aux balles alors qu’elle est une cible immanquable dans les gradins du stade géant désert.

« Cannon » se révèle une série tout à fait regardable aujourd’hui. Moins bon que « Kojak », « Hawaii Police d’état », « Baretta », « Serpico » et «Matt Helm », mais bien meilleur que « L’homme de fer » ou que « Mannix » qui a pris un terrible coup de vieux, la série ne se prétend pas culte et propose des divertissements agréables. Les enquêtes ne nous prennent pas la tête, les actrices sont jolies et le héros sympathique. Que demander de plus ?

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4. LES DROITS DE LA DÉFENSE
(THAT WAS NO LADY)

L’avocate Jane Butler qui défend deux minables qui ont volé une œuvre de charité est menacée de mort. Elle demande à Cannon de la protéger.

Cet épisode nous permet de voir l’une des plus jolies actrices des années 70, et ce n’est pas Clint Eastwood qui me démentira, il en fit la vedette de sa première réalisation « Un frisson dans la nuit » : Jessica Walter. Très belle et sexy, mais intelligente, Jessica joue ici la cliente de Cannon, Jane Butler.

William Conrad est franchement gâté : dans le pilote, Lynda Day-George en maillot de bain, dans « L’imposteur » 01.18, Katherine Justice très suggestive  en bottes et mini-jupe, dans « Traquenards » (01-13), la regrettée Charlene Polite en bronzant a enlevé le haut (rare à l’époque dans les prudes séries us),  maintenant Jessica Walter.

Jessica, à la différence de tant de starlettes en blue jean, sait s’habiller et être féminine. On retrouve ici Robert Webber qui jouait dans la saison 1 épisode 14 « Cauchemars ». Il est cette-fois  Clay Spencer, le dirigeant de l’œuvre de charité qui a été volée.

L’intrigue multiplie les rebondissements : alerte à la bombe et meurtre en plein procès,  explosion de la voiture dans laquelle aurait dû prendre place Jane et qui tue son assistant, accusation de corruption contre Jane et Cannon. Très vite, le propre dirigeant de l’institution de charité, Spencer, devient le suspect du détective qui aurait manipulé les deux voleurs, dont l’un a été tué en plein tribunal.

Il n’existe vraiment qu’un seul privé au monde, se trouvant seul avec l’une de ses plus jolies clientes, pour lui susurrer : « Vous pensez certainement à manger quelque chose ? » et à l’entraîner dans un restaurant.

Il nous vient une sérieuse envie de tordre le coup au scénariste Dick Nelson. Il a gribouillé une histoire ennuyeuse à mourir. Pas de décors naturels comme la forêt du Colorado ou de vieilles usines abandonnées, une intrigue compliquée et alambiquée.

Le seul intérêt de cet épisode, c’est de voir les genoux de Jessica Walter et ses jupes printanières. Bon, pas suffisant pour dépasser une étoile, et si l’on veut voir la dame sous toutes les coutures, il y a « Play Mitsy for me » de Clint Eastwood. Un crime : avoir Jessica Walter sur le plateau et nous pondre un épisode aussi poussif. Quelle tristesse ! D’autant plus que c’est sa seule et unique participation à la série.

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5. FAUX TÉMOIGNAGE
(STAKEOUT)

Cannon surprend une fille de bonne famille, Anne Hemming, en train de participer à un hold-up d’un restaurant qu’il surveille, et où deux braquages ont déjà eu lieu en un mois.

On retrouve dans cet épisode Patrick O’Neal (vu deux fois dans « Columbo ») et Belinda J Montgomery (« L’homme de l’Atlantide »). Le père d’Anne, Arlo Hemming (O ‘Neal), ex policier devenu riche homme d’affaires veut innocenter sa fille (Belinda). Plutôt à l’aise dans les rôles de saintes nitouches, Belinda J Montgomery n’est pas très crédible en complice de hold-up par rébellion envers son père.

Lequel père s’avère vite une ordure de la pire espèce, achetant tout avec son argent, jusqu’à la liberté de sa fille, faisant pression sur les témoins, les intimidant, engageant un tueur à gages pour liquider l’encombrant détective. Frank Cannon lui dit vite qu’il se doute  quelle sorte de policier il était. Un violent, un corrompu.

Nous ne comprenons pas trop le jeu du chat et de la souris auquel se livre Cannon, s’approchant de la suspecte (Anne), prenant avec elle un cours de planeur (qui nous vaut de belles images de décors sauvages et fabuleux). Cet artifice du scénario devient vite le point faible de l’épisode, avec la mauvaise interprétation de Belinda J Montgomery qui n’est pas l’actrice de la situation.

Comment comprendre que Cannon, seul témoin à charge, et qui vient de trouver l’identité du boy friend gangster d’Anne, Ron, se conduise ainsi ?

En s alaud, Patrick O’Neal est parfait. Son talent nous fait croire à ce père dont les motivations pour sauver sa fille sont plus à chercher du côté de la rentabilité et l’honorabilité de ses affaires que de l’amour paternel.

C’est l’acteur d’origine irlandaise qui non seulement sauve un épisode qui était mal parti, mais en fait un chef d’œuvre. Roméo et Juliette ne comptent pas ici, Anne l’apprendra à ses dépends lorsque son père tuera froidement le boyfriend Ron qui a refusé de se laisser acheter et de filer en Afrique avec un magot. Certes, nous sommes à la télévision, dans la fiction, et on doute qu’un honnête détective puisse dans la réalité triompher d’un despote qui dispose de tous les moyens pour établir sa vérité basée sur des mensonges, des cadavres et des pots de vin. L’intrigue n’a plus rien d’une enquête de privé (Cannon n’a plus de client dès lors que la patronne du restaurant se laisse intimider), et l’on se dit que cette histoire aurait mieux convenu à Mike Stone, voire à Kojak ou Mc Garrett, avec le flic honnête qui parvient à tout surmonter et à faire coffrer le magnat.

Les décors urbains sont exploités à satiété, avec cette usine d’épuration de l’eau cadre de poursuites en voiture démentes dans des canaux vides. Ne vous laissez pas décourager par les premières images, c’est là un des meilleurs épisodes de la série.

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6. LES PRÉDATEURS
(THE PREDATORS)

Un homme est retrouvé mort, tué par un piège explosif à coyottes au cyanure, sur la propriété de Rita Mc Bain. Elle fait appel à Cannon.

En voyant le générique, je me suis dit qu’il n’y avait déjà aucune guest star intéressante, mais dès les premières images, mon impression a été mauvaise et la suite des cinquante minutes l’a confortée.

Cette histoire de Cannon au pays des éleveurs de brebis et où transitent des immigrants mexicains illégaux est d’un ennui à mourir. Sur place, Cannon retrouve une vieille connaissance, un malfrat qu’il a connu quand il était policier. L’homme est venu se recycler dans le trafic d’immigrants. Il fait aussi de la spéculation pour vendre des terrains.

Côté distribution, c’est la catastrophe.  Phyllis Thaxter en propriétaire terrienne évoque davantage la plus miséreuse des campagnardes au lieu de nous faire penser à Barbara Stanwyck dans « La Grande vallée ». Sa fille est jouée par Pamela Franklin, inexpressive et fade, avec de grands yeux qui la font ressembler à un personnage de manga. Maffioso venu se refaire une virginité à la terre, policier corrompu, mexicains méfiants et peureux face à Cannon, toute cette cour sert de toile de fond à une intrigue totalement décousue et mal construite, au point que « Le cercueil électrique » (01-08) à côté fait figure de chef d’œuvre, c’est dire. Or c’était le plus mauvais épisode jusqu’ici, largement battu par « Les prédateurs ».

Même les scènes d’action sont mollassonnes et mal fagotées, Cannon joue à stopper un tracteur conduit par un vieux fou. Il n’y a vraiment rien à sauver ici, pas une prise de vue, pas un décor, pas un comédien. En fait supporter ces cinquante minutes et ne pas zapper relève de l’exploit. Les intrigues se multiplient (trafic d’immigrants clandestins, vague flirt entre Cindy- Pamela Franklin et un camarade de collège mexicain qui a voulu jouer les fortes têtes, corps déposé sur le mauvais terrain et donc provocant des ennuis à la mauvaise personne). Pourquoi faire des saisons de 24 opus si c’est pour avoir des épisodes comme celui-là ?

Même William Conrad a l’air de s’ennuyer, c’est dire ! Notons qu’une scène de poursuite en voiture révèle un mauvais raccord qui n’a pas été corrigé au montage (Une image part en accéléré). Arthur Heinemann a pondu là un script d’une rare indigence.  Si vous voulez dégoûter quelqu’un de la série, dites-lui de commencer par cet épisode : il n’en regardera pas un second.

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7. STUPÉFIANTS
(A LONG WAY DOWN)


 

Un jeune médecin black, le docteur Grant, est accusé de faire du trafic de narcotiques dans l’hôpital où il exerce et d’avoir feint une agression. Le directeur de l’hôpital, Walter Ryan, engage Cannon afin de savoir la vérité.

Episode diffusé très tôt en France (mars 1974) qui commence très bien mais tourne vite en rond. Pas de vedettes connues à part Dana Eclar (l’adjoint de Mc Gyver) dans le rôle du directeur.  Entièrement tourné en studios, l’intrigue ne permet pas à Cannon de sortir de l’hôpital ce qui exclut toutes cascades ou beaux décors naturels. Daté par son époque (1972), « Stupéfiants » présente le médecin noir comme un héros de Blaxploitation, coupe afro, air chic, l’alter-égo de Shaft. Face à lui, le racisme, mais en 1972, les américains blancs se comportent ici comme si l’on était en pleine ségrégation des années 40. Ce manichéisme fait perdre beaucoup en crédibilité. Ainsi, le flic ami de Cannon révèle qu’à seize ans, Grant fréquentait les dealers, chose qui s’avère vraie, et l’on se demande comment il a réussi ensuite à devenir médecin et un modèle de réussite pour sa communauté. Une patiente refuse de se laisser soigner par un noir. Mais chez Grant perce un racisme anti-blanc qui évoque le docteur Kananga/Yaphet Kotto dans « Vivre et laisser mourir ».

L’enquête est une suite de conspirations contre ce pauvre Grant tant pour le rendre coupable que pour ensuite l’occire. Une infirmière méchante (et âgée), Miss Marsh (Rosemary Murphy) est au centre du complot. Pas de beauté comme dans tant d’épisodes de « Cannon », une Tracy Reed (qui n’a rien à voir avec son homonyme anglaise qui était en concurrence avec Linda Thorson pour jouer Tara King). Tracy interprète Bonnie Davis, mais c’est un personnage secondaire, une infirmière black, dont on comprend qu’elle est la petite amie du docteur Grant.

L’ennui s’installe assez vite après un bon départ. Pourtant les épisodes diffusés tôt en France étaient souvent une bonne sélection, ce qui n’est pas le cas ici. En raison du début prometteur, je mettrai deux étoiles, mais on est loin d’une réussite.

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8. CHANTAGE EN DIVORCE
(THE RIP-OFF)

Cannon trouve son appartement entièrement dévalisé. Il fait le lien entre ce cambriolage et son enquête sur le caïd Paul Stubber qui organise des vols à partir d’ordinateurs. En tentant de retrouver ses affaires, le détective découvre que l’ex-femme de Stubber, Renee, fait l’objet de pressions pour qu’elle cède la garde de son fils Justin.

Diffusé en France en avril 1974, cet épisode est sans doute celui dont les amateurs de la série se souviennent le plus. Tout d’abord en raison de la présence de Stéphanie Powers, auréolée chez nous du succès de « Annie, agent très spécial ». A ce titre, l’épisode sert de preuve nous montrant une Stéphanie jouant bien, ce que cinq saisons de « Pour l’amour du risque » où elle incarne avec une inquiétante conviction une insondable cruche avait fini par nous avait faire oublier. Ensuite, la présence d’ordinateurs, chose innovatrice lors de la première diffusion. Les ordinateurs semblent sortir des entreprises d’Edgar Scoville  et de son groupe les défenseurs  dans « Les  Envahisseurs » ou de « Chapeau melon et bottes de cuir », voire de la saison 1 de « Mannix ».

Paul Stubber, le méchant, est joué par George Maharis, qui a bien failli être l’un de nos héros détectives des années 70. En 1969, il jouait Gus Monk dans un pilote, « The Monk », qui n’a jamais eu de suite. Nous avons vu ce téléfilm en France le 4 juillet 1972 sous le titre « Aide-toi, le ciel t’aidera ». Maharis a bien davantage le look d’un héros que William Conrad. A noter que « The monk », cela ne peut être une coincidence, était réalisé par George Mc Cowan qui signe cet épisode.

Pour planifier ses cambriolages, Stubber se sert de l’informatique. Il peut ainsi à distance détourner un wagon de marchandises sur une voie ferrée et dérober tout ce qu’il contient. Mais Stéphanie Powers, côté interprétation, est l’atout de l’épisode. Elle joue bien, est très jolie, et nous attendrit en mère apeurée.

Il est dommage que quelques détails comme la fameuse moto gadget que Stubber offre à son fils aient mal vieilli. A trop jouer sur les modernités technologiques de l’époque, la réalisation s’en ressent, ce qui nous rend imbuvable aujourd’hui la vision de la saison 1 de « Mannix » où le détective travaille pour l’agence Intertect et reçoit ses missions sur cartes perforées.

Le trio Stephanie Powers-William Conrad-George Maharis brille par une interprétation qui elle n’a pas pris une ride. Cannon ici ne fait pas d’exploits particuliers, cascades ou autre, mais l’enquête ne connaît aucun temps mort, ajoutant même une dose d’humour avec le frisbee boomerang qui permet à William Conrad une belle scène fine et drôle. Le début n’est pas en reste montrant la colère du détective cambriolé face à son assureur. Fin gourmet, Cannon dispose d’ustensiles de cuisine uniques et donc irremplaçables. Un bémol cependant concernant le script de Douglas Day Stewart : pourquoi Paul Stubber fait-il dévaliser l’appartement de son ennemi, s’aliénant ainsi davantage un ex-policier qui n’avait pas de preuves contre lui, et qui désormais en fera une affaire personnelle ? Constante de la série, Frank Cannon (qui ici n’a pas de clients) travaille pour la gloire et non pour vivre.

En dehors de ces quelques défauts évoqués, « Chantage au divorce » permet de passer un excellent moment. 

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9. L'EXCÈS EN TOUT EST UN DÉFAUT
(CHILD OF FEAR)

Un couple de citadins de Los Angeles pour fuir la ville a acheté un ranch près de la frontière du Mexique. Pour se défendre contre des hippies et des voleurs, ils ont engagé une milice privée. Mais le mari disparaît et sa femme fait appel à Cannon.

Diffusé dès 1974 en France, cet épisode est le meilleur opus que j’ai eu à chroniquer depuis le pilote. Nous avons un scénario en or signé Robert W Lenski, une réalisation alerte de David Lowell Rich, et le méchant le plus effrayant que l’on ait vu dans la série, Burdick, joué par Clu Culager.

Cet épisode n’a pas pris une ride et pourrait être tourné en 2014. Il mélange un suspense hitchockien et une action menée tambour battant. Il nous invite surtout à méditer sur ce que deviendrait la société si à la place de la police, si souvent critiquée, les milices privées, n’ayant de comptes à rendre à personne, tenaient les rennes du pouvoir.

Meg Lucas (Julie Adams 1926-) qui en 1972 lors du tournage faisait déjà vieille et tue l’amour, appelle Frank Cannon car son mari Dale a disparu depuis six jours. Le ranch Lucas est pourtant ultra-protégé, d’où le titre français, à l’excès. Alors on comprend dès l’arrivée de Cannon que le disparu, c'est-à-dire le mari, n’a pas été conter fleurette à une Jessica Walter ou une Lynda Day-George pour trouver quelque espoir de réanimer sa libido. Car Emmett Burdick, engagé par les Lucas, inspire la peur, et disons le même, la terreur. Il dispose d’une telle armée privée que même le shérif ou Cannon doivent prendre des gants pour enquêter. Le téléspectateur sait que Dale Lucas est prisonnier (de Burdick). Mais il sait aussi de quoi la milice est capable, lors du passage à tabac des hippies qui ont violé la propriété privée.

On ne regardera plus Clu Culager avec l’œil bienveillant qu’on jetait sur lui en Trampas, le co-héros de la série « Le Virginien ». Ici, il fait une création de méchant absolument diabolique. Le remède devient pire que le mal. Meg Lucas elle-même en a peur, et lorsque Cannon arrive, ils n’arrivent pas à parler tant l’équipe de Burdick s’entraîne un peu partout au tir.

Nous sommes au pays du billet vert et Burdick n’a pas d’états d’âme idéologiques : ce qui l’intéresse, c’est de posséder la propriété des Lucas, endroit idéal pour que des trafiquants de drogue venant en avion s’en servent pour passer leur marchandise au Mexique (et vice versa).

Burdick fait même peur au shérif qui avoue à Cannon que dans cette contrée pourtant champêtre et bucolique, il y a un policier pour dix gardes privés. On imagine vite la suite. Dès qu’il fait un faux pas, Cannon manque de peu se faire tuer. Burdick lui jure pourtant que c’est une méprise, et qu’il est lui-même un ancien policier, mais notre gros héros lui répond qu’ils n’ont pas été à la même école.

Pendant cinquante minutes, les séquences d’action sont non stop, avec un côté far west : Frank Cannon contre toute une armée privée. Le seul de la bande à Burdick qui ait gardé deux sous de raison, un jeunot du nom de Jeff, tente de parler à Mrs Lucas. Il ne tarde pas à trouver la mort, avec une mise en scène montée par son patron pour faire brûler vif Cannon dans une caravane bouclée à double tour.

C’est bien joué, bien ficelé, et le téléspectateur se laisse prendre à l’intrigue. Burdick a créé autour de lui un univers cauchemardesque dans lequel tout inspire la peur. Les hippies sans gêne du début ne sont pas sans évoquer certains groupes et peuplades qui occupent illégalement la propriété privée voire l’espace public chez nous aujourd’hui, ces hippies nous exaspèrent, mais le remède Burdick est pire que le mal. La morale de cet épisode est que force doit rester à la loi et à la police officielle.

Bien sûr, nous sommes dans « Cannon » et le happy end est obligatoire mais le malaise que l’on ressent à la fin est tenace : autant le personnage de William Conrad, seul contre une armée, relève de la pure fiction, autant les Burdick sont tout à fait concevables. Malgré quelques pitreries culinaires en épilogue, l’angoisse ne quitte pas le téléspectateur. Je ne pensais pas que Clu Culager était aussi doué. On apprécie les pauses souriantes que William Conrad nous permet de faire : ainsi lorsque Meg Lucas dit « Nous n’aurions jamais dû quitter la ville », il lui sourit et lui dit « Chut, les vaches pourraient vous entendre ».

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10. L'OMBRE
(THE SHADOW MAN)

Roger Dean, promoteur immobilier dans l’hôtellerie, emmène sa jeune femme Linda dans un endroit désert où il compte faire construire un complexe touristique. Il lui demande de la laisser seul une minute et elle l’entend crier. Il est tombé d’une falaise et s’est écrasé sur les rochers. Lorsqu’elle revient avec des secours, le corps a disparu.

Cet épisode est une première dans la série : Frank Cannon accepte de travailler pour une cliente qu’il croit coupable et il n’arrête pas de la critiquer et même de la mettre en difficulté (elle fera un court séjour en prison). Or, nous, téléspectateurs, savons qu’elle est innocente. Tant lors de la chute de son mari de la falaise que plus tard lorsqu’elle est attirée dans un piège par un rival de Roger, Kehoe. On ne comprend pas dès lors pourquoi elle garde Cannon comme détective, ou inversement pourquoi ce dernier continue l’enquête.

Lois Nettleton (1927-2008) n’a aucun charme et c’est une erreur de casting. Elle est la pauvre et jeune épouse d’un homme riche dont elle était la secrétaire et qu’elle ne connaissait que depuis un an. Veuve, elle se retrouve à la tête d’une fortune et a tout d’une suspecte. Ethan Kehoe, qui devait faire une transaction avec le défunt Roger, fait tout pour charger la suspecte. Il est incarné par Simon Scott (1920-1991) cinq fois guest star dans la série, une par saison. Le personnage le plus inquiétant est celui de Spear (Scott Walker), un employé de Kehoe. Nous avons notre dose de scènes époustouflantes comme Cannon échappant à un éboulement de pierres sur les lieux de la chute fatale, provoqué par Spear. L’épisode multiplie les faux semblants et les intrigues secondaires, réussissant (sans atteindre les sommets du précédent opus) à nous passionner.

Après Burdick, nous revenons aux méchants à dimension « humaine », et Kehoe n’est pas un adversaire trop coriace pour Cannon. Jared Martin (qui sera Dusty Farlow dans « Dallas ») joue un jeune médecin légiste improbable fils du lieutenant Asher, chargé de l’enquête. Incarné par Bert Freed, Asher a plus le look d’un gangster que d’un flic. Le principe que le détective défende une personne qu’il croit coupable montre que la production est soucieuse de défricher de nouvelles terres. On passe cinquante minutes agréables, sans temps mort. Jusqu’à la fin, les soupçons de Cannon envers Linda Dean sont présents, ce qui installe un climat assez particulier entre les deux personnages. L’épisode fut tardivement acheté par la France.

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11. LES MURS ONT DES OREILLES
(HEAR NO EVIL)

Ex-policier, condamné pour des écoutes illégales, et libéré sur parole, Dale Corey, un ami de Cannon, est menacé par deux hommes qui veulent l'obliger à faire ce qu’ils veulent sous peine de se voir renvoyer en prison pour fausses accusations. Il engage Cannon pour le tirer de ce mauvais pas.

Si « Cannon » se traîne une mauvaise réputation auprès des amateurs de séries policières, il le doit à des épisodes comme celui-là. Intrigue minimaliste mais compliquée, spoiler révélé en plein milieu de l’histoire, absence de suspense, l’équipe nous a proposé là le minimum syndical. On est au niveau de séries comme « Brigade criminelle » et « Sam Cade », c'est-à-dire banales et sans saveur.

Larry Manning (Linden Chiles, essentiellement connu pour avoir été le frère de David Vincent dans une autre production QM) est marié à une femme riche… et moche. Eh oui, on ne peut pas tout avoir. Il engage donc un tueur pour s’en débarrasser. Ce qu’il ne savait pas, c’est que les écoutes illégales surprendraient ses conversations compromettantes.

« Les murs ont des oreilles », qui ne fut pas sélectionné en 74 par l’ORTF, ne se situe pas au niveau des épisodes infâmes dont « Les prédateurs » (02-06) est le triste exemple. Mais il n’y a rien ici pour nous captiver. Les deux actrices sont laides (la femme elle aussi ex-flic de Dale Corey et la femme de Manning), les décors sont ternes et principalement faits en studios, l’intrigue est inutilement alambiquée sans surprise  (Il aurait fallu laisser le mobile de Manning  pour le final). Cannon passe son temps à défendre cet ex-policier  que joue sans conviction William Daniels. Le scénario n’était déjà pas terrible, mais la mauvaise interprétation de Daniels le coule. Il ne semble pas du tout concerné par l’histoire. Louise Troy (1933-1994) qui incarne la riche Mrs Manning joue bien, ce qui compense son physique ingrat. Bref un épisode très moyen et dispensable.

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12. LA PARTIE DE CHASSE
(THE ENDANGERED SPECIES)

Bill Coates, un constructeur de bateaux ami de Cannon, est accusé du meurtre de son fils dont il a pris la petite amie et fait sa compagne. Or l’avocat de Coates, Ralph Bellamy, est le meurtrier.

Cet épisode pourrait être une immense réussite si les différents spoilers n’étaient pas révélés en plein milieu de l’enquête. Katherine Justice fait sa seconde apparition dans la série. Elle incarne ici la jeune Liza Carter, qui était la petite amie du fils, Doug. Le père en fait sa copine et a menacé de mort le fils s’il tentait de la lui reprendre. Katherine Justice est malheureusement le plus souvent mal habillée, à la différence de sa tenue sexy, mini-jupe et bottes dans la saison 1. (« L’imposteur », épisode 18). Tout au plus la trouve-t-on charmante avec un polo blanc moulant sa très féminine poitrine lors d’une scène en mer.  Pour nous faire fantasmer, il lui reste un épisode de la saison 5, « Scandale à la une ».

Cela dit, on comprend qu’elle puisse être, comme son personnage le dit à Frank Cannon, « le mobile » car on tuerait bien pour se l’arracher. Voilà la situation de départ de « La partie de chasse » dans laquelle le héros de la série « Le Ranch L », Andrew Duggan, en Coates père, a sans scrupules piqué à son fils ce trésor. Pour maintenir le suspense, il aurait fallu que le scénariste Del Reisman évite de nous désigner très vite le coupable, l’avocat marron Ralph Bellamy (Carl Betz). Quant on sait que Bellamy il y a un an était menacé de voir sa carrière s’écrouler par les accusations de parjure d’un juge, Roy Spain, lequel magistrat a eu le bon goût de disparaître tout de suite après,  l’identité du meurtrier ne fait plus de doute. Très vite, Bellamy est le méchant, et nous sommes dans une situation à la « Columbo » : comment Cannon va-t-il le coincer et non pourquoi ? La série « Cannon » n’est pas faite pour cela.

Maladroitement, le scénariste tente de nous égarer sur une fausse piste : le mobile du crime serait le fait que Doug Coates aurait découvert les parties de chasse sur des animaux protégés organisées par Bellamy, au lieu des safaris-photos autorisés. Pour cela, un comparse de Bellamy, le moustachu Finney qui ne semble pas être une lumière, va tenter de convaincre le détective d’un faux mobile en tentant sans grande habileté de le tuer. Lorsque Cannon découvre au trois quarts de l’épisode le squelette du juge Roy Spain avec bien en évidence des preuves assez naïves de la culpabilité de Bellamy, on sait ce que le fiston ex de Liza/Katherine Justice n’aurait pas dû voir. L’attitude placide de l’avocat gangster alors qu’il est confondu de toutes parts est également incohérente. Alors que tout l’accable, il semble certain de s’en tirer sauf. L’interprétation est excellente : Andrew Duggan en tête, mais aussi  Carl Betz et Katherine Justice, ainsi que la juge Eleanor Cable interprétée par  Neva Patterson. Seule ombre au tableau,  Billy Green Bush en Finney qui en comparse de Bellamy n’est guère convaincant. Un bon épisode dont il n’aurait pas fallu dévoiler les habiles ficelles si tôt.

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13. LE PIGEON
(NOBODY BEATS THE HOUSE)


Joueur compulsif, Toby Hauser doit 200 000 dollars à un maffioso, Ben Logan. Ce dernier décide de se venger et met en péril la vie de la femme de Toby, Cathy, qui engage Cannon.

Dès le début, on comprend que cela va être cinquante minutes de torture et de mauvaise télévision. Aucun invité vedette connue (« Paul » Glaser, crédité au générique de fin n’était pas encore Paul Michael Glaser alias Starsky), une histoire à la morale douteuse (Cannon venant un secours d’un joueur de poker qui veut toujours se refaire et ment comme un arracheur de dents) et une actrice principale même pas belle ! Bref, voilà un sérieux concurrent au prix de pire épisode de la série avec « Les prédateurs ». Celui-là nous laisse un goût amer tant le script est fondé sur des absurdités.

Avec quel argent l’épouse, Cathy, engage-t-elle Cannon ? Pourquoi ce dernier au lieu de sauver des clients innocents perd il son temps et le nôtre à tenir la tête hors de l’eau à un looser qui n’arrête pas de se mettre dans les ennuis et est à sa façon un voleur ? Toby Hauser non content d’aligner les dettes chez le père, Ben (John Marley) continue avec le fils (notre futur Starsky). Malgré cela, Frank Cannon, au nom de la justice ( ?) le défend et monte une machination pour le sauver. Toby est joué par Tom Skerritt (« Alien » mais surtout la série « Un drôle de Shérif »). C’est une vraie tête à claques qui ne mérite pas le moindre coup de main. Ce scénario de Meyer Dolinsky a dû être écrit après un repas sur la serviette de table, ou bien sur un timbre poste. A sa façon, Dolinsky a aussi volé son argent. Inutile de dire que cet opus ni fait ni à faire est à fuir, sous peine de passer pour un dangereux pervers aimant la télévision la plus exécrable.

L’histoire nous apprend long sur la civilisation américaine et les joueurs qui se mettent dans des situations impossibles, puisque Cannon ira jusqu’à proposer un « deal » à Ben Logan pour arrêter les frais : lui donner 10% de la somme (20  000 dollars que prête un ami de Toby) et la promesse de ce flambeur de « rembourser ». Comment la série a-t-elle pu durer cinq saisons avec des épisodes comme celui-là ? Cela restera un mystère insondable. Notons que le détective manque perdre la vie dans un accident provoqué par la bande à Logan, et nous avons droit à des images d’un William Conrad le visage plein de poussière et mal en point comme on l’a rarement vu jusqu’ici se battant pour de justes causes, alors que sa nouvelle affaire n’en est pas une. La mise en scène comporte son lot de poursuites et de bagarre mais l’on a vraiment le sentiment que la machine tourne à vide et c’est désolant.

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14. UN HOMME DANS LE PARC
(HARD ROCK ROLLER COASTER)

Un contrebandier de diamants,  Ross Mc Clintok, est drogué afin qu’il révèle l’endroit où il a caché la marchandise rapportée de Hong Kong. Cannon, à son insu, est engagé par le commanditaire, Raymond Durstin,  qui prétend agir pour des raisons humanitaires envers l’inconnu devenu amnésique.

Cet OFNI (Objet Filmé Non Identifié), sans doute écrit par le scénariste Bill S. Ballinger après avoir fumé quelque champignon hallucinogène, est à ce stade de la série le plus déroutant des opus. Nous voyons deux hommes, Lee et Carl, attaquer sauvagement un troisième qu’ils appellent Ross, lequel a été drogué. Pour le faire parler, ils vont lui injecter tellement de drogue que l’homme deviendra amnésique et à moitié fou. Après cette introduction plus que bizarre, l’épisode commence.

On retrouve Fritz Weaver (l’ambassadeur soviétique dans « Les Envahisseurs : la capture », et guest star dans la saison 1 de Cannon , épisode « Cauchemars ») en client du détective. Le collectionneur d’art Raymond Durstin et sa nièce Dawn (Charlotte Stewart) constituent donc les personnages socles de cet épisode tellement idiot que même Internet Movie Data Base (IMDB) a renoncé à en résumer l’intrigue. Dawn est riche mais simplette, pour ne pas dire demeurée, et son interprète, pas gâtée par la nature, semble vouloir par une interprétation outrancière enfoncer le clou. Heureusement, quelques bonnes surprises de casting vont nous redonner le sourire. Ainsi, Frank Cannon pour identifier l’inconnu, le fameux amnésique Ross, collabore avec une bien jolie femme policier, Rea Eller (superbe Kathryn Reynolds). Puis, au cours de la suite de l’enquête avec  une hôtesse de l’air, Miss Hanson,  qui effectuait le voyage depuis Honk Kong  en qualité de chef stewart. Miss Hanson révèle à Cannon qu’un homme qui se faisait passer pour le frère de ce Ross lui a téléphoné pour l’interroger. L’hôtesse a noté que le passager Ross « qui avait une tête de pirate de l’air » était accompagné d’une chanteuse de rock, Ariel.

Cannon devra donc démêler les écheveaux de l’intrigue pour confondre les divers trafiquants (dont son client !) qui recherchent les diamants. De toute évidence, cet épisode OVNI a voulu surfer sur la mode pop rock hippie, nous assenant à plusieurs reprises des chansons de Crosby, Still et Nash, et à trop vouloir « faire moderne », au lieu de se limiter à une pure intrigue de détective, nous déroute totalement. Nous avons droit au groupe rock branché avec visage peint à la Kiss. Tout cela est très daté et même avarié. Témoin de cette désinvolture, l’un des personnages principaux verra sont sort final inconnu à l’épilogue.

John Vernon 1932-2005 (vu dans « L’inspecteur Harry » et « Josey Wales hors la loi », deux Clint Eastwood) incarne avec finesse le personnage le plus curieux, Ross Mc Clintok. La très belle Anita Alberts (1944-2002) est la chef stewart Hanson qu’interroge Cannon tandis qu’elle se prélasse en bikini sur une chaise longue au bord d’une piscine au point que l’on se croit un instant dans « Amicalement vôtre ». On sera moins enthousiaste envers l’insupportable Charlotte Stewart qui cabotine en nièce demeurée amoureuse de Ross (car dans l’état où il est, le malheureux ne peut protester). On termine sur une bonne nouvelle, le lieutenant Rea Eller va revenir deux fois, toujours sous les traits de la plantureuse Kathryn Reynolds, dans les épisodes 2-24 (« Le testament de la mort », multidiffusé en France dès 1974) et 03-16 « Portrait dédicacé ».

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15. DETTES DE JEU
(THE DEAD SAMARITAN)

Dan Seldon, homme d’affaires d’âge mûr et  cardiaque se trouve avec  son associée Ruth Gardner. Cette dernière s’éclipse pour aller chercher un papier et une blonde se jette au cou de Seldon, puis feint d’avoir été agressée et se débat. Un quidam, Gordon Bell, arrive et en voulant porter secours à la fille donne un coup de poing à Seldon qui s’écroule mort. Bell se voit accuser de meurtre.

Enfin un bon épisode. David Hedison (« Voyage au fond des mers », « La Mouche noire » et deux fois Felix Leiter dans la saga Bond) incarne Gordon Bell, l’homme qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Car c’est un autre qui était chargé de corriger Seldon, tombé dans un piège, un certain Alvin Bo Gorman (Michael Witney), complice de Ruth Gardner (Barbara Babcock). Le hasard faisant mal les choses, la blonde (qui porte une perruque) s’est sauvée et Bell avait un mobile pour tuer le cardiaque. Cet homme richissime est un playboy (malgré ses problèmes cardiaques !) et a été l’amant de la femme de Bell, Rita (Beverlee Mc  Kinsey).

Cannon, qui a accepté de défendre des causes limite comme un joueur de poker perdant se montre ici odieux, refusant d’abord de travailler pour le couple Bell. Sur le coup, on ne comprend pas notre héros. L’enquête se dirige très vite sur Melissa B J Franklin (Arlene Golonka), fausse blonde mais vraie idiote, au grand cœur, qui sauvera d’ailleurs la vie de Cannon dans l’épisode. B J fait partie de ces millions de filles qui partent pour Hollywood en voulant devenir actrice et s’accrochent à la moindre chance pour arriver à leur but. Son petit ami, Bo Gorman, lui a dit être cascadeur et pouvoir l’aider à percer dans le métier d’actrice ou de mannequin.

Dans une scène assez gênante, dans un motel, elle propose même à Frank Cannon de devenir sa maîtresse (elle le prend alors pour un certain « Fred ») et il feint une mine assez dégoûtée, l’hypocrite, mais il est vrai qu’il pourrait être son père et préfère de toute façon la grande cuisine aux jolies filles. On remarque vite que David Hedison, en tête de distribution pourtant, se fait voler la vedette par Arlene Golonka. L’actrice joue bien, tout en étant c’est une erreur de casting malgré tout car elle est loin d’avoir le look d’une starlette à tomber raide. Barbara Babcock en tueuse froide et cynique est plus à sa place. Mais l’épisode fait tout de même une place de choix à Miss Golonka, introduisant même des scènes d’humour au milieu de ce monde de brutes. Un aspect de Frank Cannon est ici développé, son sens humain, voulant préserver la vie même d’une crapule comme Bo Gorman. Il se rapproche ainsi beaucoup de Mike Stone/Karl Malden dans « Les Rues de San Francisco ». Cet opus nous fait remonter « Cannon » à un bon niveau, après les désastreux « Un homme dans le parc » et « Les prédateurs » qui décourageraient les amateurs les plus indulgents.

Toutefois, notons quelques incohérences dans le présent épisode : Bo a le QI d’un moineau, et il est l’amant de Ruth Gardner, femme puissante qui va s’emparer d’une fortune, celle de son associé, qu’elle gérera. Bo n’est même pas un gigolo style playboy. Ensuite, on voit mal Dan Seldon, cardiaque au point de mourir d’une pichenette, folâtrer avec le harem de blondes et fausses blondes que découvre Cannon au cours de l’épisode. Cela ne lui suffisait pas puisqu’il avait fait de la femme de Bell sa maîtresse. Il a une fortune mais il faut aussi avoir la santé pour mener ce genre de vie ! Ces réserves émises, on passe un bon moment, avec du suspense, une intrigue solide, et nous ne demandons rien de plus à la série.

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16. OPÉRATION ALBÂTRE
(DEATH OF A STONE SEAHORSE)

Le docteur Paul Bridges, un biologiste marin, découvre qu’un trafic de drogue est organisé sur une plage par Sean Cadder. Bien qu’il veuille épouser sa sœur Trish, il décide de le dénoncer. Sean le tue et laisse accuser sa sœur, qui a passé deux ans dans un asile suite à une tentative de viol.

Pour la première fois, toutes les guest stars sont des vedettes connues : Sondra Locke, ex-compagne de Clint Eastwood et actrice-réalisatrice est Trish Cadder, qui a tué il y a deux ans un homme qui voulait la violer alors qu’elle était en panne sur l’autoroute. Son frère Sean, l’assassin, est incarné par David Soul, ici avec de fines moustaches, le futur Hutch de « Starsky et Hutch ». Malachi Throne, le chef de Robert Wagner dans « Opération vol » est  le lieutenant Norris qui mène l’enquête, parallèlement à celle de Cannon engagé par le dirigeant de la fondation de recherches, Peter Collister que joue Tim O’ Connor de « Peyton Place ». Collister pense qu’il doit bien cela au père de Trish et Sean, le docteur Cadd, qui avec ses deniers créa la fondation de recherches marine biologique.

Si l’identité du coupable est connue, ce dernier tente de jeter les soupçons sur sa sœur, puis sur Collister qui venait de terminer un travail de dix ans de recherches sur les molécules cancéreuses que la victime, Paul Bridges, a publié en son nom. Le capitaine Bart Weller (Don Eitner) est aussi un suspect puisqu’il savait où se trouvait le poignard qui a servi à tuer Bridges.

Une bonne distribution ne fait pas une bonne histoire. On va ici chercher un coupable de remplacement à celui que le téléspectateur a vu, mais le script d’Anthony Lawrence manque de conviction. Une fois de plus, vouloir faire du « Columbo » chez « Cannon » n’est pas une bonne idée. La mise en scène de William Wiard nous réserve quelques séquences chocs : ainsi vers le début de l’épisode, pour protéger sa sœur, Sean harponne Cannon au bras (on souffre pour lui), il y a également une bagarre mémorable entre le capitaine Bart Weller et notre héros qui le met KO avec une prise de judo et du karaté. C’est la sculpture d’un hippocampe en albâtre fait par Sean Cadder qui met Cannon sur la piste.

Il est dommage que des longueurs réduisent l’efficacité de l’épisode pourtant doté de bons comédiens. Si l’on avait conservé secrète l’identité du coupable  jusqu’à la fin, l’épisode aurait eu une autre allure. Sinon, l’interprétation est brillante, Sondra Locke en tête.

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17. LA CIBLE MOUVANTE
(MOVING TARGET)

Cannon doit protéger Philip Trask, un auteur qui a publié une fausse biographie du milliardaire A.R. Benning, et qui est désormais menacé de mort.

Voilà un épisode que j’avais aimé lors de sa première diffusion en 1974, et qui aujourd’hui a mal vieilli. Cannon regarde la télévision où, en direct, l’auteur Philip Trask accompagné d’un témoin, Fred Gander, qui travaille pour Benning, fait des révélations fracassantes. Soudain, Gander s’écroule mort. Il a pris une capsule d’insuline au lieu de son médicament pour le cœur, substitution qui a été faite au sein de l’entreprise de Benning. Pour protéger Trask, et lui permettre d’écrire un second livre, l’authentique biographie du milliardaire, il sera protégé par Cannon à bord d’une sorte de camping car, devenant ainsi une « cible mouvante ».

La délicieuse Susan Oliver (1932-1990) incarne ici la photographe Jill Thorson, petite amie de Trask. C’est elle qui intercède auprès du détective pour qu’il accepte l’enquête. Pour le téléspectateur des années 70, Susan Oliver n’était pas une inconnue. On l’a vue en décembre 1971 dans la fausse saison 2 des « envahisseurs » qui mixait des épisodes des deux saisons jouer à la fois Stacey, la femme infidèle du héros du « Rideau de lierre » (01-10), puis deux mois plus tard apparaître dans « Inquisition » (02-26, soit l’ultime opus) jouant la journaliste Joan Seeley qui perd la vie en se tuant en auto parce-que son fiancé procureur, joué par March Richman, menait une fronde contre David Vincent et Scoville. Susan Oliver, fort jolie brin de fille que l’on voit sous la douche dans « le rideau de lierre » (images rares en 1971 en France, courantes aujourd’hui) a aussi montré son joli minois dans de nombreuses séries comme « Les mystères de l’ouest : la nuit de la mort du Dr Loveless », « Le Magicien » avec Bill Bixby et « Les rues de San Francisco ». Elle joue le premier rôle ici, bien devant ses partenaires Gordon Pinsent (1930-) qui incarne Trask et Keith Andes (1920-2005) qui joue Benning.

Malheureusement, le camion home de Cannon, qui lors de la première diffusion évoquait beaucoup le « camion stop », jeu télévisuel  de Jacques Solness, et les qualités de Susan Oliver ne suffisent pas à faire un épisode. Ce qui était novateur en 74 (les cassettes vidéos) est devenu obsolète. Lorsque l’on regarde l’épisode, trois scènes se déroulent dans la même boutique de photographe, ce quid date terriblement l’épisode. L’intrigue en soit n’est pas originale, et la montagne accouche d’une souris, spoiler que l’on se gardera de révéler. Les secrets du milliardaire Benning ont une odeur de pétard mouillé, et le côté odieux du client de Cannon, Philip Trask, qui ne fait confiance à personne (Il a dû être un Mulder de son époque, mais surtout un égoïste insupportable), font se demander comment le détective a pu accepter l’enquête.

Le mystère de la « mort naturelle » de Gander nous vaut des images bien ennuyeuses de Cannon en régie demandant à un technicien de la TV d’avancer et de reculer à l’infini une bande vidéo. Les plaisanteries de Cannon envers  Jill/Susan Oliver à qui il fait de la cuisine japonaise qu’il rate tentent de nous arracher un sourire. On mettra deux étoiles pour la nostalgie, pour toutes ces images de la société 70’s révolue, qui en font une sorte de documentaire sur l’époque.

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18. ŒIL POUR ŒIL
(MURDER FOR MURDER)

Il y a sept mois, Peggy Abel, fille d’un professeur d’ébenisterie, est morte en tombant, droguée, d’une fenêtre lors d’une surprise party chez les frères Edgar et Norman Bruce, rois de la cosmétique. La sœur de Peggy, Janice Rogers, qui sait que son père se met en danger en menant une enquête personnelle, fait appel à Cannon.

Cet épisode part d’un postulat totalement idiot : le fait qu’un homme riche qui veuille s’offrir une fille pour une partie fine aille chercher une étudiante innocente et se mettre dans le pétrin au lieu de faire appel à quelque call-girl consentante. Ici, ce sont de riches frères qui ont reçu lors d’une party des étudiants qui se sont encombrés d’un cadavre. Déjà, pour leur image de marque, c’est de la mauvaise publicité. Mais cela donne aussi un épisode de « Cannon » poussif et moralisateur difficile à supporter jusqu’au bout.  Jason Evers, figure bien connue des amateurs de séries des années 60-70, incarne l’un des frères Bruce, Edgar. L’actrice qui joue Janice, la sœur de la victime, Mary Frann, mourut en 1998 et on pensa à une overdose. Ce n’est qu’après une autopsie que l’on décela une rare maladie du cœur qui l’emporta durant son sommeil. A ce titre, cet épisode de 1973 était prémonitoire.

On s’ennuie ferme d’un bout à l’autre de cette enquête où rien n’est crédible. Tant Janice que son père ne sont pas riches, et on les imagine mal se payer les services d’un privé. Nous n’arrêtons pas de voir la grille de la propriété des frères Bruce s’ouvrir et se fermer, avec ou sans leur accord. En effet, non contents de s’être fourvoyés dans une histoire scabreuse, ils ont engagé un ex-détective , Charlie Owens, qui a perdu sa licence pour s’être compromis dans des chantages. Les coupables sont riches, mais très bêtes aussi. Tel le petit poucet, ils sèment les indices accablants comme des cailloux. Il y avait des étudiants à la réception qui a mal tourné, et chacun s’est vu offrir l’un un voyage à Hawaii, l’autre des études dans une université au Canada pile au moment où Cannon se met à enquêter. Le scénario gruyère d’Arthur Heinemann est consternant de platitude. Bref, un épisode où il n’y a rien à sauver.

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19. L'AVOCAT SANS DÉFENSE
(TO RIDE A TIGER)

L’avocate Anne Grainger, amoureuse d’un repris de justice qui  plaide non coupable du meurtre du policier  Luke Stocker et œuvre au sein d’un groupe de réinsertion « Halwfay house », demande à Cannon de retrouver l’avocat de son amant, David Rackham qui a été kidnappé.

En janvier 1974, les téléspectateurs français faisaient connaissance avec Banacek, incarné par George Peppard, héros d’une série de détective dans laquelle foisonnaient les jolies femmes. Parmi elles, l’actrice Christine Belford avait l’avantage d’être un personnage récurrent, Carlie Kirkland. Véritable bombe, cette comédienne n’a malheureusement pas eu ensuite la carrière qu’elle méritait. Lorsqu’elle tourne ce « Cannon », elle est déjà connue des américains comme la rivale de Banacek, l’enquêtrice des compagnies d’assurance qui vise à récupérer les objets perdus et empêcher le détective de toucher 10% de leur valeur. Ici, elle est Anne Grainger, avocate, dont Cannon remarque qu’appartenant à une certaine bourgeoisie, il s’étonne qu’elle soit la compagne d’un ex taulard accusé de meurtre et qui milite pour la réinsertion des anciens délinquants.

Poppy Harris est ce repris de justice, incarné par Scott Marlowe (1932-2001) aux faux airs de Richard Bohringer jeune. L’homme agace la police et notamment le sergent Nelson (John Larch), qui n’est pas spécialement progressiste, on le voit notamment lors d’une scène d’arrestation arbitraire de Cannon typiquement « ricaine ».  L’épisode a le mérite de proposer des personnages consistants, et l’inconvénient d’en montrer trop : L’avocat David Rackham (Stewart Moss,  1937-dont on croit au premier coup d’œil qu’il s’agit de Bradford Dillman) est la brebis sacrifiée, détenue quelque part en manque d’insuline et qui risque mourir à tout moment. Son crime ? Aux yeux des gens comme Nelson, défendre  Poppy Harris. Il y aussi le policier intègre, dit « le chef », incarné par Ramon Bieri, policier qui veut atteindre la retraite sans faire de vagues mais en gardant son intégrité. Et puis le partenaire de l’infortuné Luke Stocker, Orville Britton (Michael Pataki), policier coriace et obtus qui n’a peut-être pas la conscience tranquille mais qui veut la peau de Poppy. C’est le seul problème de l’épisode : trop de personnages avec chacun ses motivations, ses alliances. Au bout d’un moment, on ne sait plus qui est qui.

On retrouve quasiment à l’identique l’usine abandonnée d’une autre production QM, celle de l’épisode « Le mur de cristal » de la série « Les Envahisseurs ». John Larch est une « gueule » de l’époque, il fut le sinistre Joseph Trinian de « Hawaii police d’état : Demain ne naîtra jamais » et se fait poignarder façon Norman Bates par Jessica Walter dans « Un frisson dans la nuit », le premier film signé Clint Eastwood. « L’avocat sans défense » n’est cependant pas un des meilleurs Cannon, en raison d’une intrigue qui multiplie les fausses pistes et les retournements de situation au détriment de la crédibilité. Notre héros ne sait trop quoi penser tiraillé entre la « vigilante » de Nelson et au trop poli pour être honnête bon samaritain repenti Poppy.  Quinn Martin ne milite pas ici pour un camp ou l’autre, il s’agit de pur spectacle de fiction destiné à captiver le spectateur. On aurait donc tort de voir un quelconque message.

D’ailleurs l’épisode est riche en coup d’éclats, et pour une fois Frank Cannon asphyxié dans un incendie criminel ira aux portes de la mort. On passe un bon moment, mais ce n’est pas un chef d’œuvre. On regrette aussi  qu’avec l’affluence de personnages, Christine Belford  soit absente de l’acte 4, ne revenant qu’à l’épilogue.

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20. LE PRISONNIER
(THE PRISONERS)

Un jeune américain, Tim Jardine, condamné à dix ans de prison en Turquie pour possession de drogue, peut être libéré par l’intermédiaire d’un fonctionnaire turc corrompu, Alexandre Korfezy, qui demande 50 000 dollars aux parents.

On s’attend à un épisode « exotique » mais le budget de la série ne le permet pas. Cet épisode est un pur copié collé d’un script de la saison 1 de « Hawaii police d’état : le piège » (écrit par Sy Salkowitz). Robert Lewin, le scénariste, ne s’est donc pas trop cassé la tête avec ce faux enlèvement d’un fils à papa manigancé par ce dernier et un copain pauvre, si ce n’est qu’il fait bien sûr allusion à la véritable histoire de Bill Hayes, le héros de « Midnight Express ». Lors des diffusions américaines et françaises, Bill Hayes était en prison en Turquie, dont il ne s’évadera par miracle qu’en 1975.

Mais ici, jamais Tim Jardine n’a été prisonnier en Turquie, il veut extorquer à son père 50 000 dollars. Lorsque ce dernier refuse, et que Claude, le co-instigateur, veut rançonner la mère, le fils n’est plus d’accord et devient alors un vrai otage en danger. Les scènes dans le bar turc de Los Angeles sentent le studio à plein nez, comme les faux tours du monde du Saint aux studios d’Elstree. Après « Meurtre sur la plage » (01-10), Harold Gould revient dans  « Cannon » en « gentil ». Il est un père ruiné, spoiler que l’épisode nous révèle bien trop tôt, voulant sauver son fils. Lorsque l’on sait que l’ex-femme et mère de Tim, Nina (excellente et regrettée Geraldine Brooks) n’a pas le moindre sou et pense vendre ses bijoux, on constate qu’une fois de plus, et au mépris de toute crédibilité, Frank Cannon travaille pour la gloire. Si les comédiens jouent bien, avec la fiancée Amy (Julie Cobb), le vilain Claude (Jim Mc Mullan), l’intrigue est sans surprises.

Voilà un opus où le scénariste aurait gagné à faire durer le mystère, car dès lors qu’il nous a tout révélé, le suspense perd en efficacité. On ressent même quelques longueurs vers la fin. Richard Angarola (1920-2008) se débrouille bien en intermédiaire turc Alexandre Korfezy qui fait porter des prisonniers imaginaires sur les listes des américains retenus dans son pays. A l’arrivée, un épisode moyen malgré une très juste interprétation d’Harold Gould. Quelques moments d’humour relèvent l’ensemble, comme cet échange dans le bar turc entre le serveur et Cannon : Le serveur : « Vous connaissez la Turquie », Cannon « Non », Le serveur « Mais vous connaissez la bonne nourriture », ou aussi les échanges plein de sous-entendus avec la gérante de location de voitures, une femme mûre, qui se souvient de Claude parce-que « c’est son type d’homme » et fait dire à Cannon que la jeune Amy est son type de femme. Pour le reste, rien d’autre qu’une intrigue très convenue.

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21. DU PAIN SUR LA PLANCHE
(THE SEVENTH GRAVE)

Episode réalisé par John Badham, qui a signé au cinéma  « La fièvre du samedi soir », « Wargames »,  « Tonnerre de feu », « Dracula » entre autres. Notons également la présence d’une comédienne alors inconnue, Shelley Duvall, qui trouva la gloire au grand écran avec « Shining », « Annie Hall », « Trois femmes ».

Six jeunes femmes ont été enlevées, violées et tuées, et leur cadavre brûlé. Le rédacteur en chef d’un journal engage Cannon pour prouver la culpabilité d’un notable local.

Si  Sean Connery a été le premier James Bond au cinéma dans « James Bond contre le docteur No » en 1962, un américain l’a précédé à la télévision en 1954 dans une version peu connue de « Casino Royale ». Il s’agit de Barry Nelson (1917-2007) qui est ici le client de Cannon, Quigley. Rédacteur en chef d’un journal, il veut prouver la culpabilité d’Henry Rawdon, propriétaire fermier et pétrolier. Ce dernier est incarné par Jim Davis (1909-1981), le Jock Ewing de « Dallas ». Malheureusement, son jeu outrancier nous le rend difficile à supporter.

Et puis, si l’on veut maintenir le suspense, pourquoi dès les premières images nous révéler que Lou Shain (Lou Frizzel), le médecin légiste, est corrompu et dissimule les dentitions des victimes en les intervertissant ? Shelley Duvall ne fait que passer : on la voit monter dans une voiture et on la retrouve en cadavre ! L’épisode manque tuer notre héros à deux reprises : il loue une chambre dans un motel de Rawdon et manque mourir asphyxié, puis un peu plus tard commet l’imprudence de toucher une ligne de barbelés qui est en fait alimentée par l’électricité à haut voltage.

Toujours chez le même Rawdon. Le moins que l’on puisse dire est que le scénariste E. Arthur Kean a commis quelques erreurs qui nous privent de suspense et de mystère. Dans nombre de scènes, Lou Shain fait preuve d’une telle culpabilité évidente que l’on se demande bien ce qu’attend la police pour l’inculper, et surtout  pourquoi Cannon a recours à un spécialiste du microscope pour le confondre. La mise sous les verrous du client de Cannon, Quigley, accusé avec des preuves fabriquées (on retrouve avec le cadavre de Liz Christie/Shelley Duvall le stylo en or du journaliste), n’est qu’un pis aller pour atteindre les cinquante minutes.

Lou Shain, nonchalant, mâchant des bonbons (il finira par en offrir un à Cannon), semble tranquillement attendre qu’on l’arrête. Il ne prend aucune précaution pour se rendre chez Rawdon. A partir de ce script mal écrit, John Badham ne fait pas de miracles et signe un épisode qui atteint tout juste les deux étoiles. A voir pour la curiosité d’une mise en scène de Badham avant la gloire, ou pour les inconditionnels de Shelley Duvall.

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22. À CACHE-CACHE
(CATCH ME IF YOU CAN)

Un tueur fou, Morris Talbot, demande à Cannon de l’arrêter avant qu’il ne continue à sévir. La police, pour l’aider, lui adjoint une psychiatre, mais le privé se sent vite dépassé par l’étrange situation.

Deuxième participation d’Anthony Zerbe après « L’incendiaire » (01-23).

Voilà une enquête parfaite pour Kojak ou Mc Garrett, mais pas du tout appropriée pour Frank Cannon. Le schizophrène qui défie la ville, et ne donne pour cela que 200 dollars à un détective, est un artifice de scénario difficile à concevoir. William Conrad n’est pas aidé par la distribution, en particulier William Sargent en lieutenant Driscoll qui compose un flic stéréotypé. Anthony Zerbe lui semble se régaler dans le costume d’un personnage taillé sur mesures pour lui. Il faut le voir passer les barrages de police, ses journaux à la main annonçant le prochain meurtre, savourant avec jubilation sa victoire sur les autorités, déguisé en employé. Dana Wynter en psychiatre dessert plus qu’autre chose l’intrigue.

Lorsque Talbot appelle en pleine nuit Cannon en pleurnichant parce que personne ne lui a parlé depuis six mois, on demande un peu trop de psychologie à une série de pure distraction qui n’est pas conçue pour cela. Le fait que le fou demande sans arrêt une aide médicale à Cannon devient assez redondant. C’est bien la première fois que quelqu’un prend le gros privé pour une nounou. Les intuitions de notre héros (dès le début, il a compris que cette affaire avait trait à une histoire de compagnies d’assurance) semblent quelque peu tirées par les cheveux.

L’épisode finit par vraiment nous ennuyer, ce qui est un comble pour cette partie de cache-cache mortelle. Lorsque l’on voit cette loque s’en prendre à une femme, le docteur Pace (Dana Wynter), un sursaut d’indignation nous réveille. Le téléspectateur se dit que quelquefois, Harry Callahan et une balle en plein front valent mieux que des discours à l’infini, et que vraiment, notre ami Cannon n’est pas du tout à la hauteur. D’ailleurs, les plaisanteries culinaires de fin d’épisode nous restent un peu sur l’estomac.

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23. SECRET PROFESSIONNEL
(PRESS PASS TO THE SLAMMER)

Une amie de Cannon, Molly Stoner, détient un scoop pour le meurtre d’un certain Benje Canto, syndicaliste au passé douteux, mort dans un soi-disant accident de la circulation à son arrivée à Los Angeles. Mais elle refuse de donner ses sources au juge Holcomb. Cannon, qu’elle n’a pas engagée, découvre une filière permettant d’entrer illégalement aux Etats-Unis depuis le Mexique.

Cannon une fois de plus ( !) n’agit pas ici pour un client. Dans cette aventure, notre détective désintéressé est simplement un ami de la journaliste Molly Stoner (jouée par la fade Marlyn Mason) qui veut le prix Pulitzer et se retrouve en prison pour avoir refusé de révéler ses sources, en l’occurrence le propre fils de la victime, Benje Canto Junior, qui a assisté au meurtre de son père. Toutefois, loin d’être une enquête de plus sur les syndicats douteux et la mafia, «Secret professionnel », grâce à une mise en scène enjouée de Léo Penn et à une bonne histoire de Meyer Dolinsky, est une véritable aventure pleine d’action et de rebondissements.

On est tout à fait ancré dans les productions QM avec le désert (si habituel à une autre série QM « Les envahisseurs »). Le méchant ici est incarné par Ron Hayes que l’on a vu dans « Daktari ». Ce n’est pas un plaidoyer pour la justice contre la mafia, puisque le meurtre de Benje Canto est bêtement l’objet du non paiement du (dernier) voyage du syndicaliste exilé. Pour Harry Gibbons (Ron Hayes), le meurtre de Canto va servir d’exemple aux candidats à l’entrée clandestine sur le territoire us qui n’en ont pas les moyens. Si les décors mexicains sont d’un exotisme de pacotille, William Conrad s’en donne à cœur joie. Il prend ici l’identité d’un riche étranger qui vient se payer une agence de voyages un peu spéciale. Elle propose à la fois des séjours enchanteurs dans les îles grecques ou des safaris en Afrique mais aussi de faux papiers, une fausse identité à des gens qui pour 1000 dollars veulent s’offrir le rêve américain. Cela nous vaut un moment de pure comédie, riche en humour et qui permet à l’acteur de faire un rôle de composition, éloigné des marques du détective habituel.

 En 1973, la seconde guerre mondiale datait de moins de trente ans, et le personnage de la juive russe Natasha Mosoroff, rescapée d’Auschwitz, qui se trouvait aux côtés de Benje Canto Senior lors du meurtre déguisé en accident, provoque un certain malaise. Elle disparaît et nous ne savons rien de son sort à la fin de l’épisode, alors qu’elle était venue en Amérique pour fuir les nazis. Marlyn Mason cabotine en femme de tête qui vient de divorcer et jure qu’on ne l’y reprendra plus.  Mais même si la dame est loin d’être laide, on doute qu’avec son attitude amère et agressive, elle attire les candidats au mariage. Cet opus permet de passer un bon moment sans prise de tête, avec une histoire originale, et l’on ne demande rien d’autre à la série « Cannon ».

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24. LE TESTAMENT DE LA MORT
(DEADLY HERITAGE)

Cecilia Thatcher a jadis refusé que le fils naturel de son mari, un certain Martin Newcomb, soit accueilli dans la famille. A présent, le jeune homme a 25 ans et veut se venger. Cecilia fait appel à son ami Frank Cannon.

Episode bien connu, diffusé deux fois de suite, 1974 et après « Aujourd’hui madame » 1975, « Le testament de la mort » marque la fin des épisodes diffusés tôt en France. On retrouve avec un grand plaisir la comédienne Kathryn Reynolds dans le rôle du lieutenant Rea Eller (02-14 « Un homme dans le parc », dont elle était le seul atout). Toutefois, elle passe comme un éclair. Cecilia licencie vite Cannon lorsqu’il lui dit que son « fils » veut la tuer mais ce dernier se trouve un client (gratuit) de remplacement, Jamal, un musicien que veut produire le major (John Anderson, le syndicaliste père de Ramona dans « Les héritiers »). Martin Newcomb (David Macklin), brave garçon mais mal entouré, dont la femme Lorna (Lynne Marta) est la maîtresse de Jess, homme de main du major, est pris dans une toile d’araignée, mais il n’est lui-même qu’un des pions du major qui n’en est pas à son premier meurtre pour s’approprier un héritage.

L’épisode, sans temps morts, et avec des moments d’humour (Jamal demande à Cannon si la cuisine est un bonus offert aux clients), nous balade de la haute société (la villa de Cecilia, le paquebot « Queen Mary ») aux endroits les plus miteux (Le van de Jamal, la maison du major). Cannon ne reste pas inactif et doit sauver contre son gré une ex-cliente mais toujours amie menacée non par un beau-fils dont elle fait son légataire universel mais par la clique du major.

Côté interprétation, pas de fausses notes.  Beverly Garland (1926-2008) nous fait croire à cette Cecilia bien naïve, très riche et à côté des réalités. John Anderson est bon comme d’habitude, quel que soit le rôle, tandis que la bonne surprise vient de Glynn Turman, acteur musicien, qui eut son heure de gloire pendant la blaxploitation et a a su se recycler depuis. Ex-mari d’Aretha Franklin, il est ici drôle et son jeu est juste. David Macklin quitte vite l’habit de voyou pour le jeune homme bien sous tous rapports, tandis que Lynne Marta incarne une Cosette qui  aurait mal tourné. Le final a bord du paquebot reste un des grands moments de la série. On aurait aimé que la série maintienne ce niveau de qualité tout le temps.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)

 saison 2 saison 4

Cannon

Saison 4


1. UNE FEMME DE BONNE VOLONTÉ
(KELLY'S SONG)



Scénario : S.S.Schweitzer. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Dans un hôpital, et déguisé en médecin, Fred Ellis abat un policier. Le capitaine Sam Royce demande à Cannon de retrouver l’ex-petite amie du tueur, Kelly, afin qu’elle serve d’appât pour le capturer.

Critique : 

On se demande ce que le détective privé Frank Cannon vient faire dans une intrigue qui concerne uniquement la police. Il n’est ici engagé par personne, n’a pas de client.

Kelly Prentice (adorable Stephanie Powers au sommet de sa beauté) est devenue institutrice, a changé de vie, et l’on imagine mal qu’elle fut une call girl, petite amie d’un assassin sans envergure, Fred Ellis (James Sloyan).

Même si elle évolue en petite tenue (quoique restant dans le domaine de la décence) dans un palace rempli de truands, Stephanie est trop pure, trop « oie blanche » pour nous faire croire une seconde à son personnage. Elle nous donnait des frissons dans  Bons baisers d’Athènes  au cinéma, mais ici, on n’y croit pas.

Ce n’est pas qu’elle joue mal, mais ce n’est pas son emploi, une fois qu’on l’a vue en institutrice dans un jardin d’enfants.

Bien plus convaincante est Janice Heiden qui incarne Jessica, qui a remplacé Kelly auprès de Fred Ellis. Bien moins jolie que Stephanie, elle est cependant tout à fait le personnage de la call girl Jessica.

Notons quelques moments d’humour, comme lorsque Cannon précipite d’un coup de ventre ( !)  un gorille qui importune Kelly dans une piscine.

Frank Marth, plus habitué au rôle des méchants ( Les envahisseurs ) est ici le capitaine Sam Royce. Sa façon de convaincre Cannon d’aller chercher dans sa « nouvelle vie » Kelly n’est pas très morale.

Kelly accepte et n’aurait pas dû. Elle est bien mal protégée. Après que Kelly se soit révélée complice de la police, la petite frappe Fred Ellis tente de la tuer, puis la retrouve sur un bateau où le gros détective a eu la mauvaise idée de la faire cacher par le pleutre Carl Kingston (Fred Beir) qui se fait avoir comme un débutant. Kelly d’appât devient kidnappée.

Stephanie Powers vampirise la caméra pendant la première moitié de l’épisode, pour se faire moins présente ensuite, en raison du nombre de personnages.

La seconde partie est moins intéressante, tout en restant d’un haut niveau qui permet à l’épisode d’obtenir trois étoiles. On devine que Kelly est bien plus à sa place au milieu de ses élèves enfants, avec une blouse sage, en bonne fille honnête, que lorsqu’elle explique à divers truands son absence du milieu depuis quelques années.

Malgré la situation de départ incongrue (Cannon qui n’est plus vraiment un « privé »), j’ai passé un excellent moment.

Bigrement sadique en tueur de flics, James Sloyan est l’acteur le plus convaincant, même s’il ne s’attire évidemment pas la sympathie du public.

Anecdotes :

  • Stéphanie Powers revient dans Cannon après Chantage au divorce (Saison 2)

  • James Sloyan (1940-) est surtout connu  au cinéma pour L’arnaque et Xanadu.

  • Janice Heiden n’a pas fait carrière malgré une trentaine de rôles, faisant de mauvais choix comme Santa Barbara. Invitée vedette de beaucoup de séries des années 70-80, débutant par un Kojak, enchaînant ensuite des petits rôles dans les séries de l’époque sans jamais marquer les esprits.

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2. LE TUEUR
(THE HIT MAN)

Scénario : Robert Heverly. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Un mafioso vient se livrer en confession auprès d’un évêque qui découvre par la même l’identité du pêcheur et devient la cible du syndicat du crime.

Critique : 

Beaucoup d’invraisemblances dans cet épisode : le tueur à gages recruté par Alex Brennan (Ray Dayton) pour le compte de son chef Lester Cain (Paul Stewart), est un presque sosie de Frank Cannon. Ce dernier va devoir protéger l’évêque Michael Harrigan (Richard Kiley) tout en jouant, aux yeux du syndicat, le rôle du tueur.

Si Ray Danton est tout à fait crédible en Brennan cruel et sadique, on s’étonne que son personnage soit aussi crédule et ne perce pas à jour plus tôt l’identité du détective.

Le suspense s’installe cependant, Cannon manquant à chaque instant se trahir. Il se sort d’une situation improbable lorsqu’il abat un mafieux qui l’a percé à jour et réussit encore à berner Brennan.

Le fait que le tueur à gages et Cannon se ressemblent (c’est le cas effectivement) est une ficelle un peu grosse. L’équilibre de l’opus repose sur le fait que l’on accepte ces incohérences.

Christopher Connelly, dans le rôle du père Joseph Grant, qui sera grièvement blessé par Brennan, est sans doute l’acteur le mieux distribué. En effet, d’un bout à l’autre, Ray Danton est prévisible et caricatural dans son emploi habituel.

Cela reste malgré tout regardable, comparé à des séries contemporaines comme L’homme de fer. Tout au plus trouvera-t-on ici que le gros privé dispose de beaucoup de chance. Il ira même, si j’ose dire, jusqu’à sonner les cloches de Brennan. (spoiler)

Un épisode dans la moyenne de la série, mais pas génial.

Anecdotes :

  • L’épisode a été tourné à l’église Saint Finbar, à Burbanks, en Californie.

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3. AFFAIRE EN SUSPENS
(VOICE FROM THE GRAVE)

Scénario : Robert Hammer. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Raymond Wheelock, ami de Cannon, est un policier à la retraite. Quelqu’un tente de le tuer et il se retrouve à l’hôpital. Sa fille Susan demande à Cannon de reprendre l’enquête, concernant un homicide dans une boîte de nuit, il y a de cela quatorze ans.

Critique : 

Course non-stop de cinquante minutes, en décors naturels, qui en donne au téléspectateur pour son argent, le scotchant à son fauteuil. Cannon a fort à faire avec un tueur à gages dont nous ne connaîtrons jamais le nom (Robert Webber), agissant pour le compte d’un avocat marron, Hollinger (Jason Evans). D’un chantier en construction à un monastère, d’un hôpital à l’appartement où un mur cache des preuves compromettantes, Cannon ne prend pas une pause. La piste mène à Owen Kendall (Dennis Patrick) auprès duquel il est très difficile d’obtenir un rendez-vous. Ainsi qu’à Andy Norlan (Richard Bakalyan) et surtout à sa sœur Gloria (incarnée par la regrettée Madlyn Rhue, partie trop tôt).

Cannon peut compter sur l’aide du lieutenant Gus Mancuso (Michael Baseleon), de son ami Raymond (Ford Rainey, qui passe tout l’épisode à l’hôpital) et sa fille Susan (Patricia Steach).

Kendall aimerait bien oublier un passé qui ressort quatorze ans après, et laisse les basses besognes à son partenaire avocat Hollinger. Il faut avouer que le tueur n’est pas doué, ratant ses cibles. Même lorsqu’avec sa voiture, après avoir négligemment laissé échapper Gloria, et qu’il écrase une cabine téléphonique, il trouve le moyen de rater sa proie qui parlera, couverte de bandages.

On ne s’ennuie pas une seconde, toutefois on peut trouver Cannon trop chanceux, échappant à tous les pièges. La série n’a pas pris une ride. Robert Webber semble se régaler avec son personnage de tueur sadique qui n’a pas froid aux yeux et n’hésite pas, à deux reprises, à s’aventurer, malgré la présence de la police, à l’hôpital.

William Conrad serait étonné de voir que sa série n’a pas pris une ride, tout juste a-t-elle un délicieux parfait seventies assez discret. On pourrait la reprogrammer et faire de l’audience avec, ce qui est loin d’être le cas avec d’autres séries de l’époque.

Anecdotes :

  • Madlyn Rhue (1935-2003) fauchée par le cancer, a participé à toutes les séries importantes des années 60-70. Citons Les Incorruptibles, Le fugitif, Star Trek, Les mystères de l’ouest, Des agents très spéciaux, Mission Impossible, Hawaii police d’état, Les rues de San Francisco.

  • Patricia Stich ( ?-) a tourné de 1966 à 1980. Elle a notamment joué dans Mannix et Galactica.

  • Richard Bakalyan (1931-2015) a joué au cinéma dans L’express du Colonel Von Ryan et Chinatown.

  • Michael Baseleon (1925-1986) reviendra dans un autre rôle dans la saison 5. Au cinéma, on l’a vu dans Un homme nommé cheval.

  • Dennis Patrick (1918-2002)  a tenu un rôle récurrent dans Dallas. On l’a vu au cinéma dans Joe, Le ciel s’est trompé, Un joueur à la hauteur.

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4. LA DAME EN ROUGE
(LADY IN RED)

Scénario : Max Hodge. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Cannon est engagé par Arthur Rogers pour qu’il suive sa femme qu’il soupçonne de faire des trafics de bons au porteur. Mais la femme, Evelyn, dont Cannon perd la trace lors de la filature, rejoint son mari dans un train et il l’abat avec un silencieux.

Critique : 

Cet épisode est un jeu perpétuel avec les fausses identités. Ainsi, la brune, que Cannon suit, et qui réussit à lui échapper, est en fait une blonde. Le mari vient reconnaître le corps. Cannon commence à avoir des doutes après avoir fait la connaissance d’Udo Giesen (David Soul qui n’était pas encore Hutch). Ce dernier est amoureux d’une Susanne Williams (Claudia Jennings). A sa grande stupeur, notre gros détective découvrira que le mari l’a dupé. Il a l’intention de fuir à Mexico avec sa femme légitime bien vivante, Evelyn (Laraine Stephens). Le privé doit aussi composer avec les menaces d’un homme d’affaires douteux, l’inquiétant Nagenson (Robert Emhardt), lequel l’invite à dîner (les deux hommes ont la passion de la bonne cuisine) pour mieux le menacer et ordonner à un de ses hommes de le liquider.

En dire plus serait révéler tous les spoilers de l’épisode. Loin de son rôle de héros de la série Le Baron, Steve Forrest s’avère bien cruel en mari (Arthur Rogers) et client de Cannon.

David Soul tire son épingle du jeu avec brio dans un rôle en demi-teinte plutôt sympathique malgré les apparences.

Il y a plus d’intrigue que d’action par rapport à l’épisode précédent. On se noie parfois dans les détails. Notons que pour les obligations du script, certains messages téléphoniques sont... en français !

Un épisode qui nécessite plusieurs visions pour vraiment accrocher le spectateur.

Anecdotes :

  • Laraine Stephens (1941-) était Claire Kronski, la compagne de Tony Franciosa dans la série Matt Helm.

  • Robert Emhardt (1911-1994) est un spécialiste des rôles diaboliques : Mr Ames dans Les envahisseurs : cauchemar, et l’un des plus traumatisants personnages de la série Alfred Hitchcock présente : Crackpot.».

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5. DOUBLE IMPOSTURE
(THE DEADLY TRAIL)

Scénario : Calvin Clements. Réalisation : George McCowan.

Résumé :

Cannon est engagé par le général Nielson afin de retrouver sa fille Cherry qu’il n’a pas vu depuis vingt ans.

Critique : 

Au départ, on ne comprend pas trop pourquoi Cannon accepte l’affaire, le général Nielson (Kevin Mc Carthy) faisant convoquer le détective sans lui donner le choix, lui envoyer ses hommes avec des armes.

Cannon découvre que Nielson est entouré d’un adjoint, Cade (William Smithers), lequel le fait suivre par deux tueurs. S’il finit par retrouver la fille, sous le nom de Cheryl Blythe (délicieuse Katherine Cannon), il a des doutes. Tout s’est passé trop facilement. L’ex-femme de Nielson, remariée, Donna Roberts (Whitney Cade), complice de Cade, reconnaît Cheryl comme sa fille. Le manque d’affection lors de ses retrouvailles met la puce à l’oreille au détective. Donna a été payée par Cade, qui veut profiter de la fortune de Nielson, réputé pour être un trafiquant d’armes. De même, Cheryl Blythe est une pseudo actrice qui devait partir se produire à Las Vegas.

Cannon est sans arrêt suivi par un des hommes de Cade et en fait part à Nielson qui est sceptique. Il fait appel à un ami, un réalisateur (nous ne connaîtrons pas son nom, mais il s’agit de ce bon vieux John Milford). Le film qu’il lui montre met le doute dans l’esprit de Cannon.

Ce dernier recherche Phil, le petit ami de Cheryl, et rencontre son meilleur ami George Peters (Dennis Dugan). Or, Phil fait une chute mortelle du haut d’un long escalier en plein air avant que Cannon ait pu lui parler. Peters met le privé sur la piste de la véritable Cheryl, qui se fait appeler Sanders (Ronne Troupe). Elle possède la croix égyptienne qui atteste qu’elle est bien la vraie fille du général. L’autre Cheryl avait une croix égyptienne, mais différente. Dès lors, Cade et ses hommes décident d’éliminer le détective et la fille.

Episode sans temps mort, avec une Katherine Cannon qui joue fort bien les ingénues (on lui donnerait le bon Dieu sans confession), cet opus est une grande réussite. Ronne Troupe est moins jolie que Katherine, mais le spectateur apprécie le spectacle. Le final avec l’attaque de Cade en hélicoptère, sans oublier une scène digne de La mort aux trousses ou Cannon est lancé inconscient au volant de sa voiture au bord d’une côte, font de cet opus un grand cru.

Anecdotes :

  • Katherine Cannon, également connu comme Kathy Cannon (1953-) a joué dans L’homme de Vienne : poursuite dans la ville, et dans deux épisodes des séries Hawaii Police d’état et L’homme de fer dans des rôles différents.

  • Kevin Mc Carthy (1914-2010) est célèbre pour L’invasion des profanateurs de sépulture.

  • John Milford (1927-2000), habitué des productions Quinn Martin, a joué trois fois dans Les envahisseurs (Première preuve, Contre-attaque, Inquisition). Il était le shérif Carver dans Première preuve, puis un membre de l’équipe de Scoville.

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6. L'OTAGE
(THE EXCHANGE)

Scénario : Jackson Gillis. Réalisation : George McCowan

Résumé :

A sa sortie de prison, Luis Guitierrez a juré de venger son frère cadet, tué lors d’un hold-up en tuant deux policiers qu’il juge responsable de sa mort. Après avoir froidement abattu l’un d’eux, il kidnappe le jeune équipier de l’autre et le rendra en échange de la vie de l’autre policier.

Critique : 

On se demande de quoi vit Frank Cannon. Personne ne lui demande rien dans cette enquête où il se mêle, de façon héroïque, d’une affaire de police, alors que personne ne l’a engagé comme « privé ».

Luis Guttierez (Robert Loggia) est tout à fait dans son rôle de truand féroce. Face à lui, deux policiers. Il tue froidement dans sa voiture José Martinez, le premier. Reste le second, le lieutenant Lyle Stacy (Edward Binns). Pour le piéger, Guttierez enlève son jeune « poulain », Davey King (George Mc Callister). En fait, il compte tuer les deux, attirant Stacy dans le désert, dans une propriété dont la clôture est électrifiée, ce qu’ignore King.

On se croirait dans un western. Tourné en décors naturels, le désert, l’épisode permet à Cannon de briller en gagnant par un tunnel au prix de mille péripéties la propriété de Guttierez. Il a compris que Stacy a décidé de se sacrifier.

Robert Loggia prend un visible plaisir à jouer ce personnage cruel et un peu fou, ivre de vengeance. Binns est plus dans la sobriété. Le téléspectateur n’a pas envie de quitter l’image de son téléviseur une seconde tant le suspense est dense.

La fin à des allures de Règlement de comptes à OK Corral plus que de Mannix.

Anecdotes :

  • Robert Loggia (1930-2015) a joué dans Les deux missionnaires, Officier et gentleman, Scarface, Independance Day.

  • Edward Binns (1916-1990) est essentiellement connu pour son rôle de Wally Powers, le chef d’Al Mundy-Robert Wagner dans la saison 3 de Opération vol.

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7. LE VENGEUR
(THE AVENGER)

Scénario : Robert Sherman. Réalisation : Corey Allen.

Résumé :

Deux policiers, les lieutenants Galloway et Anschluss, surveillent dans une fête foraine un jeune peintre acheteur de drogue, Del Foxworth. Anschluss le suit et se fait tuer par un dealer, mais tout accuse le jeune d’être le coupable. Le frère de la victime jure de le venger.

Critique : 

Un des meilleurs épisodes de la série toutes saisons confondues. Nous assistons au meurtre de Ted Anschluss (David Dukes) par le dealer Chuck Yamagata (Pat Morita). Mais ce dernier prend la poudre d’escampette et sur le pont où a eu lieu le drame, deux témoins identifient le jeune peintre, Del Foxworth (Robert Walker Jr). Ce dernier agit par amour de Sally (merveilleuse Kay Lenz, belle sœur et maîtresse de Peter Strauss dans Le riche et le pauvre : les héritiers) qui est droguée et en manque.

Ivre de vengeance, Arthur Anschluss (Dane Clark, ici littéralement enragé) décide de tuer séance tenante Del, pourtant non coupable.

Le comble, c’est que le coupable est tué par Cannon en état de légitime défense à la 25e minute dans le train fantôme de la foire. Et que l’affaire devrait en rester là. Arthur est présent, et l’on s’étonne que la police soit négligente au point de ne pas comparer l’arme du tueur et la balle qui a tué Ted.

Cette-fois, Cannon travaille pour les parents de Del, les Foxworth (Diana Douglas et George Gaynes). Le coéquipier de Ted, le lieutenant George Calloway (Greg Mullavey) croit Del coupable et ferme les yeux sur la vengeance ourdie par Arthur, qui malgré une claudication, se révèle redoutable. Ne parvenant pas à lui faire entendre raison, et pour l’empêcher de tuer le jeune peintre, Cannon sera obligé de le tuer.

Kay Lenz et Dane Clark brillent dans leurs rôles, pour lesquels ils se donnent à fond. 49 minutes de suspense et une fin que l’on peut trouver un peu bâclée. Ironie du sort, Arthur mourra sans savoir qui a tué son frère.

Un véritable joyau écrit avec précision, réalisé sans temps mort.

Anecdotes :

  • Kay Lenz (1953-) était Kate Jordache dans Le riche et le pauvre et sa suite Les héritiers.

  • Dane Clark (1912-1998), qui présente une petite ressemblance avec Charles Aznavour, est surtout connue pour ses apparitions dans les séries policières comme Mannix, Mission Impossible, L’homme de fer, Les incorruptibles, Arabesque. Il n’a pas eu la carrière qu’il méritait au cinéma.

  • Moment de comique involontaire et morbide lorsque le cadavre de Chuck sort du train fantôme sur un rail en fonctionnement.

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8. AFFAIRE DE FAMILLE
(A KILLING IN THE FAMILY)

Scénario : Larry Alexander. Réalisation : George Mc Cowan.

Résumé :

Deux hommes, Al et Ace kidnappent une jeune noire, Gail Haggarty, l’endorment et la jettent dans un ravin avec la voiture. Elle était l’épouse de Dave Nordoff, fils du publicitaire et très riche Mark du même nom. Cannon soupçonne le père d’être le commanditaire du meurtre.

Critique : 

Cet épisode nous en dit beaucoup trop, et trop vite, pour que le suspense puisse subsister. On l’agrémente des haines raciales entre noirs et blancs, ce qui est évident lors de la visite de Cannon auprès de la mère de la victime, Mrs Haggarty (Adrian Ricard) et du frère Wilson (Car Franklin).

En nous montrant l’identité des meurtriers, Al (Robert Mandan) qui travaille pour le père, et Ace (Paul Koslo), le scénariste commet une grosse erreur. Même si par des astuces de scénario, Frank Cannon va explorer diverses pistes, on comprend que Mark Nordoff (Simon Scott) est le cerveau de l’affaire et veut se débarrasser de Al, qui travaille pour lui, mais en sait trop.

On a l’impression que Cannon fait durer son enquête, entre la compagnie d’assurance et ses relations orageuses avec le veuf (admirablement joué par le futur Rudy Jordache Peter Strauss), alors que le téléspectateur a tout compris depuis belle lurette.

L’épisode a parfois des allures de tragédie grecque (combat à mort entre père criminel et cardiaque et fils). Cannon finira par gagner la confiance de la communauté noire de l’épisode qui lui était hostile, soit Wilson.

Anecdotes :

  • Peter Strauss (1947-) deux ans après le tournage de cet épisode devenait Rudy Jordache, héros de la série Le Riche et le pauvre.

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9. LA MINUTE DE VÉRITÉ
(FLASHPOINT)

Scénario : Robert Heverly. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Danny Botner tombe en panne la nuit avec sa petite amie Dolores West. Elle croit qu’il lui fait le coup de la panne mais il n’a plus d’essence et part en chercher avec un jerrican. Un garde s’approche et la jeune femme ouvre sans méfiance. Il s’agit en fait de trois hommes masqués qui la violent et la tuent. Danny est accusé d’être l’auteur de ce crime et d’une série de viols suivis de meurtres.

Critique : 

Il faut avouer que Danny Botner (Robert Random) apparaît comme le coupable idéal. Il voulait faire l’amour avec Dolores qui l’a repoussé, lui disant qu’elle était uniquement sortie avec lui pour aller au drive in (cinéma en plein air).

Cannon rencontre l’hostilité dans la petite ville où il mène l’enquête à la demande d’un ami. Botner est soumis au détecteur de mensonge. Les suspects pourtant ne manquent pas, de nombreux jeunes gens dont un certain Cliff Parrow (Christopher Tabori).

Cindy Homes (Ninette Bravo) est la prochaine cible. Elle a des soupçons. Cliff Parrow pousse Tommy à lui faire subir le sort de Dolores. Il est réticent.

Cannon affronte la mère de Cliff, Nora (Ruth Roman) qui refuse de croire que son fils puisse être suspect.

Avec un certain sadisme, Cliff élimine Tommy Fryer (Robert Reiser), le petit ami de Cindy, qui refusait d’entrer dans le jeu meurtrier de Cliff.

Episode particulièrement violent et cruel, dans lequel Cannon n’a pas la partie facile. Par exemple, lorsqu’il se rend auprès du père de Tommy, Harry Frier (Don Dubbins).

Trois jeunes vauriens amis de Parrow tentent de chasser Cannon de la ville. Il réussit à les mettre en déroute. Puis vient dire ses quatre vérités à Parrow.

La mère de Parrow découvre la vérité par hasard, trois diapositives montrant les jeunes femmes victimes suppliant leurs bourreaux dans le cadre d’une photo dont elle voulait arranger le cadre. Elle est épouvantée et comprend que son fils Cliff est un monstre. Ce qui ne l’empêche pas de brûler les pièces à conviction.

Accusé, Danny Botner, emprisonné, risque être lynché par la population. Cannon tente de pousser à bout Cindy. Elle avoue être au courant des quatre viols et meurtres et de leurs auteurs. Cannon veut la faire témoigner. Mais il rencontre l’hostilité de la police locale, d’autant que Nora Parrow est une personnalité qui a un certain poids en ville.

Cliff ameute la population qui s’empare de Danny et veut le pendre. Cannon arrive sur ces entrefaites avec le témoin clé, Cindy. Cette fille est un vrai faux jeton qui rejoint la foule en  prétendant que Cannon l’a menacée. C’est la mère de Cliff, avec des diapositives (elle a pourtant brûlé les pièces à conviction), qui intervient et confond son fils, provoquant son arrestation et celle de ses complices. Pétrie de remords, elle a joué sur la crédulité de son fils qui ne sait pas que les diapositives sont inoffensives et ne montrent pas les victimes.

Un épisode bouleversant.

Anecdotes :

  • Ruth Roman (1922-1999) est connue pour L’inconnu du Nord Express, Je suis un aventurier, Le champion, Une incroyable histoire.

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10. L'HOMME QUI NE POUVAIT OUBLIER
(THE MAN WHO COULDN'T FORGET)

Scénario : Robert I. Holt. Réalisation : George Mc Cowan.

Résumé :

Van Damme, rescapé d’un camp de concentration néerlandais, traque l’ancien nazi Erich Strasser, lequel a mis des tueurs à ses trousses pour l’éliminer. La maîtresse d’Erich, Anna, complice de Van Damme, est tombée amoureuse de l’ancien nazi !

Critique : 

Dans le même genre, je préfère cent fois l’épisode du Saint : Le Fugitif (Locate and destroy).

Cet épisode de Cannon est bourré d’invraisemblances. Tout d’abord, on nous présente un personnage inutile, Eduard Stanoia (Alfred Ryder) qui disparaît vite de l’intrigue, voulant continuer à mener une vite tranquille.Il est en affaires avec Peter Van Damme et lorsque ce dernier est victime d’une tentative d’assassinat et refuse de porter plainte, il avertit Frank Cannon.

Mais c’est un homme assez peureux qui ne veut pas d’histoires et il prend vite la poudre d’escampette.

Leslie Nielsen, dans le rôle de Mr Strong, alias l’ancien nazi Erich Strasser n’est pas crédible une seconde. Il fait « trop américain », et de plus c’est lui qui semble sympathique, non Van Damme (joué par le réalisateur Alf Kjellin) que l’on trouve raide et rébarbatif.

Le comportement d’Anna Meister (Joan Van Ark) est incompréhensible. Car elle passe de chasseuse de nazis à amoureuse d’un Strong qui lui avoue être le monstre Erich Strasser. Elle estime qu’il a droit à une seconde chance. Elle finira par organiser une rencontre entre le nazi et son chasseur et comprendra alors que Strasser est bel et bien un monstre.

Cannon dans tout cela ne trouve pas sa place. Il se fait kidnapper et rosser (presque torturer) par les hommes de Strasser à la recherche de Van Damme. La police, en l’occurrence le lieutenant Daggett (John S. Ragin), est incroyablement inerte.

J’avoue m’être franchement ennuyé devant cet épisode invraisemblable et mal ficelé. Le jeu catastrophique de Nielsen plombe l’épisode. Un ratage sur toute la ligne.

Anecdotes :

  • Leslie Nielsen (1926-2010) est le héros de la série comique au cinéma Y-a-t-il un flic pour sauver…

  • Alfred Ryder (1916-1995) est célèbre pour le rôle du chef des Envahisseurs.

  • Joan Van Ark (1943-) restera associée à la série dont elle fut la vedette : Côte Ouest.

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11. MORT OU VIF
(THE SOUNDS OF SILENCE)

Histoire de Stephen Kandel. Adaptation : Stephen Kandel et Anthony Spinner. Réalisation : George McCowan.

Résumé :

Joan Stevens demande à Cannon de retrouver son fiancé Chris Brock, qui a disparu. L’homme ne se séparait jamais d’un ours en peluche fétiche qu’elle a découvert dans son appartement dévasté.

Critique : 

Cette-fois, nous retrouvons une intrigue classique de la série. Une jeune femme, Joan (Leslie Charleson) demande à Cannon de retrouver son fiancé. Pensant que l’homme, Chris Brock (Sam Chew Jr- que l’on ne verra qu’à la fin de l’épisode) a voulu la quitter, il refuse l’affaire. Mais elle est attaquée sous ses yeux et il change d’avis.

Très vite, les soupçons du détective se posent sur l’associé de Chris, Coy (Andrew Prine ), antipathique à souhait, et son âme damnée, Dick Kruger (David White). Le père de Chris, Jason (William Prince) est hostile à l’enquête de Cannon, lequel trouve davantage de compréhension auprès de la mère, en fauteuil roulant, Lila (Estelle Winwood), une vieille dame un peu excentrique.

L’épisode comporte les rebondissements habituels, Cannon allant jusqu’à soupçonner sa cliente Joan un temps. L’un des témoins clefs a le bon goût de mourir en se « suicidant », jeté par une fenêtre. Un autre est aveugle.

C’est grâce à Lila, la mère, que Cannon découvrira la vérité : Chris, qui est un petit génie, a fait une attaque, qui l’a fait régresser à l’âge de huit ans. Tout cela compromettait l’avenir de l’entreprise et le père, Coy et Kruger ne l’entendaient pas de cette oreille.

J’ai trouvé que l’épisode ressemble beaucoup à un des meilleurs Mannix (Sauvez le mort) avec un épilogue plus heureux. Chris à la fin de l’épisode est revenu à l’âge de 14 ans, et les médecins espèrent qu’il va continuer à progresser. Il part avec Joan ce qui est le meilleur remède pour le faire « grandir ».

Un excellent opus, plein de rebondissements.

Anecdotes :

  • David White (1916-1990) est Larry Tate dans Ma sorcière bien aimée.

  • La belle Leslie Charleson (1945-) a fait trois apparitions dans la série. Après Objecteur de conscience dans la saison 2, elle reviendra dans la saison 5.    

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12. LE PRISONNIER
(THE PRISONER)

Scénario : Norman Hudis. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Un certain Wayne Morgan engage Cannon pour tuer un nommé Johnny Fogarty. Cannon feint d’accepter pour sauver l’homme. Le majordome de Morgan, Mark Ballard, apprenant la chose, est perplexe. Il s’agit d’anciens du Vietnam. Fogarty fait chanter Morgan.

Critique : 

Le fait qu’un capitaine, héros de la guerre du Vietnam, Wayne Morgan (Ed Power) engage un privé comme Cannon pour tuer quelqu’un relève de l’absurde. Quelle drôle d’idée de scénario. On ne s’étonnera pas que la suite tombe dans la confusion la plus totale.  Johnny Fogarty (Steven Keats) est le maître chanteur, mais il se fait doubler par son meilleur ami Chad Roper (Paul Jenkins) qui le tue pour prendre sa place.

Si Morgan est peu présent dans l’épisode, on voit surtout Mark Ballard (Peter Haskell). Ce dernier cherche à faire un marché avec Fogarty et se trompe de client, tombant sur Roper, maître chanteur amateur qu’il abattra vite. Une des scènes les plus mémorables de l’épisode nous montre Cannon, menacé de mort par Ballard, conduire comme un fou. « Vous êtes un homme mort Cannon » lance Ballard. « Non, nous sommes deux ». Au moment de foncer contre le pilier d’un pont, Ballard s’avoue vaincu.

Peter Haskell se révèle excellent en méchant, préfigurant le Charles Estep des Héritiers. L’intrigue trop farfelue (par son point de départ) ne nous accroche jamais vraiment. On a connu les scénaristes de Cannon plus inspirés. Norman Hudis a voulu faire « original », et preuve d’innovation, mais c’est pour aboutir à un résultat mitigé.

Anecdotes :

  • Peter Haskell (1934-2010) fut Charles Estep dans la suite du Riche et le pauvre : Les héritiers où il incarnait l’ennemi juré de Rudy Jordache-Peter Strauss.

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13. SANS REMORDS
(DADDY'S LITTLE GIRL)

Scénario : Larry Alexander. Réalisation : Leslie H. Martinson.

Résumé :

Cannon est amené à tuer un certain Gianni Testor, tueur à gages, en état de légitime défense dans un restaurant. Edie, fille du chef du syndicat du crime Kowalski, veut la peau de Cannon.

Critique : 

L’actrice qui joue Edie, Kitty Winn, me paraît bien trop jeune pour être la fille de Kowalski, incarné par le héros de Chaparral Leif Erickson.

Cannon doit affronter la presse à la télévision pour expliquer son histoire, ce qui est rare dans la série.

Tony Testor, son frère (Frank Christi), l’identifie à la morgue. Edie demande à son père de venger son petit ami Gianni, mais le père refuse, et la fille veut partir pour Londres.

On découvre alors qu’il s’agit d’une mise en scène. Gianni (Vincent Baggetta) est bien vivant et complice de Cannon. Toutefois, pour faire tomber Kowalski, Gianni est réticent. Il est évident qu’il a peur.

Edie demande à Tony d’éliminer Cannon. Mais Tony n’a pas envie d’avoir des problèmes avec son patron. Elle lui propose d’organiser un « accident » dans lequel le privé trouverait la mort, sans que Tony puisse être soupçonné d’avoir transgressé les ordres de son Kowalski.

L’épisode n’est jamais passionnant, sans doute en raison d’une intrigue tirée par les cheveux.

Lorsque notre héros sent sa vie menacée par Tony, il fait appel au lieutenant Gormley (Ed Bakey), ce qui ne l’empêche pas de tomber dans un ravin. Cannon vient se plaindre à Kowalski. Ce qui vaut à Tony une rossée.

Devant cette situation, Edie dit à Tony qu’elle va se charger de l’affaire : « vous voulez que quelque soit fait, faites le vous-même ». Et de fait, elle ne tarde pas à tenter de tuer le privé.

Kitty Win joue mal et ne nous fait jamais croire à son personnage.

A la 33e minute, Tony découvre que son frère est bien vivant et travaille avec Cannon. L’explication entre les frères est orageuse.

Gianni trouvera la mort dans l’épilogue, et Kowalski se vante que personne ne témoignera contre lui, mais il a compté sans sa fille.

Trop d’invraisemblances dans cet opus pour que le spectateur adhère vraiment.

Anecdotes :

  • Leif Erickson (1911-1986) est célèbre pour son rôle de John Cannon dans Chaparral.

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14. LE TÉMOIN
(THE CONSPIRATORS)

Scénario : Margaret Armen. Réalisation : George McCowan

Résumé :

A Kimberly, une petite ville, quatre hommes une nuit tentent de violer une jeune femme, Nelly Fox. Ils la font tomber et elle se tue. Cannon reçoit d’un client anonyme une cassette audio, avec de l’argent et une photo, pour trouver son assassin..

Critique : 

Un épisode où le téléspectateur devine tout ce qui va arriver avant qu’on lui montre. Il faut dire que l’enquête est un peu simpliste, les coupables trop évidents.

Dans cet opus champêtre, Cannon est conduit à fureter au bord d’un lac, et par le plus grand des hasards trouve un collier montre et un chiffon rempli de sang. Voyant l’attitude des policiers, il comprend qu’il dérange et qu’un témoin a tout vu.

C’est un jeune mécanicien black, Johnny Shouse (Hilly Hicks) qui fait le coupable idéal et que la population veut lyncher.

Cannon lui vient en aide, et découvre que Johnny était le petit ami de la victime. Ce que ne supportent pas les assassins racistes de cette ville arriérée. On peut faire parfois un parallèle avec le film Dupont Lajoie.

Ce n’est pas un épisode inoubliable car tout est téléphoné, par exemple le père de Nelly, incarné par Dabbs Greer, tente de faire justice lui-même. Cannon échappe aux pires embûches pour faire triompher la vérité et surtout sauver Johnny.

Par certains côtés, l’épisode rappelle parfois le pilote de la série qui se situait aussi dans une petite ville. Les lieux déserts sont exploités au maximum. William Conrad évoque un peu Spencer Tracy dans Un homme est passé.

Le happy-end a un goût d’amertume dans la scène finale avec Cannon et Johnny lorsque l’on découvre le corps dans le lac. De beaux décors naturels ne suffisent pas à nous passionner.

Anecdotes :

  • Dans le bureau du shérif, nous voyons que nous sommes en septembre 1974.

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15. CHASSE À L'HOMME
(COFFIN CORNER)

Histoire de Rick Husky. Adaptation : Robert I. Holt. Réalisation : George McCowan

Résumé :

Cannon se rend à Tampa en Floride, pour s’occuper du cas de Richard Halsey. Ce dernier vient de retirer une somme importante à sa banque et a deux tueurs aux trousses. Il doit d’ailleurs laisser son magot dans un motel pour fuir et échapper aux deux hommes.

Critique : 

Action non stop pour cet opus de Cannon, du début dans une banque où un homme retire une somme importante et l’emmène dans une mallette, poursuivi par deux tueurs, au final dans un stade, où notre héros se révèle redoutable au tir. La scène du stade en fait est presque l’épilogue puisqu’un ultime twist (dont bien entendu le privé sera vainqueur) l’opposera à Lionel Evers (Austin Willis).

On peut trouver le couple Gary Lockwood (qui incarne l’homme en fuite, le client de Cannon, Richard Halsey) mal assorti à Patty McCormack (qui joue son épouse Linda). Mais c’est un détail auquel le spectateur, pris par l’action, ne prête pas attention.

L’épisode n’est qu’une longue poursuite. On ne nous laisse pas le temps de respirer. Gary Lockwood est convaincant en client de Cannon et constitue la meilleure surprise de la distribution. Il nous fait croire à cet avocat, ancienne star du football, obligé de fuir pour suvivre. Les deux actrices de l’épisode, Corinne Michaels – devenue Corinne Camacho – qui incarne Carole et Patty McCormack citée plus haut n’ont rien d’exceptionnel. D’habitude, la série nous gâte plus dans ce domaine.

Anecdotes :

  • L’épisode est censé se passer en Floride, mais l’on voit les montagnes de Californie.

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16. UNE TÉNÉBREUSE AFFAIRE
(PERFECT FIT FOR A FRAME)

Scénario : Robert Hamner. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Parce qu’il importune Gail Dexter, Ed Farrell jette d’un yacht Phil Dexter. Nous sommes en haute mer et l’homme est promis à une mort certaine. Un mois plus tard, à San Diego, Phil appelle au téléphone Gail !

Critique : 

On devine dès le début que cet opus va être riche en suspense, avec une intrigue solidement construite. Il n’y a guère de différence dans cet épisode entre le bien et le mal. Le client de Cannon, le diabolique Mitchell Ryan dans le rôle d’Ed Farrell, engage le privé pour retrouver sa soi disant fille Daphné. En fait, l’homme qu’il a jeté en plein océan, Phil Dexter (Ralph Meeker) a miraculeusement survécu et veut se venger.

Avec sa carrure d’athlète, celui qui incarnait Shorty Austin dans le western Monte Wash en 1970, Mitchell Ryan, se révèle vite diabolique. L’autre, le revenant Dexter, ne vaut guère mieux, menaçant à plusieurs reprises Gail/Daphné. Cannon croit sauver une pauvre créature innocente mais se retrouve accusé du meurtre de Dexter.

Emprisonné, Cannon s’évade et oblige ses gardes à s’attacher avec des menottes à un arbre.

Il finira par retrouver le couple infernal Gail/Ed Farrell sur un yacht et les arrête.

Un épisode sans faute !

Anecdotes :

  • Kathleen Cody (1954-) a aussi comme nom de scène Kathy Cody, est surtout connue aux USA pour la série culte Dark Shadows. Elle a arrêté de tourner en 1976 après seulement 27 rôles pour se marier et avoir une fille. Lorsqu’elle a tenté de faire un come-back après son divorce, elle a surtout trouvé des rôles sur scène au théâtre.

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17. LE CINQUIÈME HOMME
(KILLER ON THE HILL)

Scénario : Carey Wilber. Réalisation : Harry Falk.

Résumé :

Cannon est engagé par une femme pour faire libérer son mari de prison. Lors d’une réception, quelqu’un a tiré avec un fusil à lunettes sur les invités.

Critique : 

Episode plutôt moyen. Les intrigues politiques se marient mal avec les enquêtes de Cannon. Nancy Caluso (la belle Brooke Bundy) veut tirer de prison son mari Joe (George DiCenzo). Il rencontre l’homme en prison qui le croit d’abord avocat, mais est hostile que son épouse ait engagé un privé.

Très vite, Joe oriente Cannon sur un certain Marty Kaufman (le vétéran Milton Selzer).

Les relations entre Cannon et Joe sont assez orageuses. Nancy veut faire écouter au détective une cassette qui innocenterait son mari, mais celle-ci a été effacée.

Cannon poursuit son enquête sur les lieux de l’attentat, la piscine de John Wittig (Michael Tolan). Margaret Harder (Ellen Weston), peu après son départ, pense que Cannon pourrait trouver des choses compromettantes.

Marty Kaufman est alors victime d’une tentative d’assassinat. On aime le jeu de ce merveilleux comédien qu’était Milton Selzer, qui à lui seul, ajoute un peu de piment à cet épisode fade. Il finit par être assassiné, enfin son personnage, comme c’était prévisible.

Nous assistons ensuite aux confrontations en prison entre Nancy et Joe auquel elle reproche de ne pas faire confiance à Cannon.

Dans un rôle de tueur à gages,  Klaut, on retrouve Bill Fletcher, habitué de cet emploi.

Wittig est méfiant envers Cannon, et en fait part à la police. Cannon tombe dans les griffes de Klaut qui veut l’éliminer. On apprécie les scènes nocturnes, qui augmentent le suspense. Cannon échappe à Klaut un peu trop facilement, en plongeant.

Puis il met à jour un plan ourdi par David Elder (Lawrence Pressman), le second de Wittig, et Margaret Harder, qui ont commandité le meurtre du privé.

Wittig, malgré les apparences, se révèle innocent et joue franc jeu avec Cannon, qui le croyait compromis. La poignée de mains entre les deux hommes démontre que Cannon n’a plus de soupçons envers le politicien. Nous avons droit ensuite à l’affrontement final avec Klaut.

Un peu simpliste, l’opus n’égale pas la qualité des autres de cette quatrième saison.

Anecdotes :

  • Brooke Bundy (1944-) a arrêté sa carrière en 1991. Elle est connue pour Freddy 3, les griffes du cauchemar et Le cauchemar de Freddy.

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18. LE TUEUR DE LA COLLINE
(MISSING AT FL307)

Scénario : Carey Wilber. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Janet Coyne, une jeune femme, engage Cannon pour qu’il retrouve son père libéré après une peine de prison de dix ans et qui a disparu lors d’un vol pour Atlanta.

Critique : 

Janet Coyne (Jess Walton) est la cliente traditionnelle de Cannon, mais refuse de voir la réalité en face concernant la vie criminelle de son père. Très vite, le privé trouve sur sa route deux hommes dangereux, Douglas McGee (Excellent Bradford Dillman) et son complice qu’il n’hésitera pas à éliminer lors de la confrontation finale.

Le moins que l’on puisse dire est que la cliente de Cannon, Janet, est plutôt malmenée (tentative d’étranglement, et vers la fin d’égorgement au couteau).

Retrouver le père est une mission perdue pour Cannon, puisque juste après le générique de début, Douglas McGee l’écrase dans une ruelle et dissimule son corps, sans toutefois retrouver sur lui ce qu’il cherchait.

Après avoir voyagé sous le nom de Harry Coyne, McGee s’éclipse et la fille attend en vain à l’aéroport.

Cannon retrouve la valise avec les lettres de la fille, mais pas de Coyne. Puis, un tueur tente d’étrangler Janet lui demandant où son père a caché quelque chose qu’elle ignore. Lors d’une brève visite à la police, le privé a compris qu’un magot de quatre millions de dollars, fruit d’un hold-up, était dans la nature.

Les situations sont ensuite trop prévisibles pour que l’on se captive pour cette enquête. Le spectateur devine tout à l’avance. Cannon demande de l’aide à Paddy Chabreau (Eddy Barth). Ce dernier apprécie la cuisine de fin gourmet du détective. On se perd dans les bavardages.

En pénétrant dans un appartement, Cannon trouve la piste de Burnham house. C’est là que Mc Gee abat froidement un homme, Wytrovsky (Mark Gordon) qui recherche Harry Coyne et lui prend un ticket de consigne. Cannon arrive trop tard, et après un échange de coup de feu, laisse trop facilement échapper le tueur.

Peu après, Cannon en réfère à la fille, Wytrovsky était l’associé de son père. Cannon veut abandonner l’enquête, mais se laisse convaincre de continuer. Il remonte la piste des amis du père, dont un joueur de billard, Morelli (Edward Walsh) avec lequel il a une explication plus qu’orageuse. Celui-ci lui indique l’adresse d’un certain Gordy, mort depuis deux semaines, s’étant brisant la nuque dans une chute. La rencontre entre Cannon et la logeuse est assez truculente, celle-ci refusant qu’on l’appelle Madame.

Cannon dispose de preuves contre McGee mais fait traîner l’affaire. A partir de là, l’épisode devient quelque peu ennuyeux. Dommage. L’affrontement Bradford Dilman-William Conrad laisse à désirer. La belle Lois Hunter (Barbara George) identifie McGee comme l’homme ayant voyagé sous le nom de Coyne.

Janet est entre les mains de McGee et Morelli, qui veulent l’échanger avec l’argent, ce qui nous conduit à un affrontement final sans surprise.

Anecdotes :

  • Jess Walton (1949-) est Jill Abbott dans Les feux de l’amour.

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19. LE COMPLOT
(THE SET UP)

Scénario : Robert Sherman. Réalisation : George McCowan

Résumé :

Dans un aéroport, une inconnue se jette au cou de Cannon comme s’ils étaient familiers. Peu après, le détective échappe à une tentative de meurtre.

Critique : 

Avec la présence de la rare Linda Marsh au générique, j’avais envie de donner une bonne note à cet épisode, mais le script de Robert Sherman est semé d’invraisemblances.

Le spectateur est dérouté par les fausses pistes : l’avocat d’un certain Balford, Steven Demorra (Oliver Clark, un lourdaud au jeu détestable) se révèle un personnage gênant que l’homme de confiance du défunt Balford, décédé dans des circonstances étranges, veut éliminer.

Le tueur n’est autre que Ward Trustin (inquiétant John Vernon au regard bleu menaçant), qui travaille pour… la sœur de Demorra, Alison (Linda Marsh).

L’épisode accumule les invraisemblances. Par exemple la romance entre la jolie Laura Balford (Davey Davison) et l’avocat en fuite depuis trois semaines. Cannon passe l’épisode à se confronter aux différents inspecteurs de police qui ne le prennent pas au sérieux, refusant de croire à cet obscur complot.

Très vite, le téléspectateur s’ennuie ferme. Malgré une action soutenue (voiture de Cannon piégée par de la dynamite dans le moteur, Trustin qui projette ladite voiture occupée par Steven et Cannon dans un ravin, les deux hommes en réchappant miraculeusement alors que le véhicule prend feu et explose.

Beaucoup de suspense à la fin, et une épilogue en forme d’humour où Laura laisse emporter au détective les plus grands crus de la cave Balford, lui accordant dix minutes comme à un enfant.

Anecdotes :

  • Nous n’assistons pas à l’arrestation d’Alison Demorra en fin d’épisode.

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20. L'INVESTIGATEUR
(THE INVESTIGATOR)

Scénario : Robert C. Dennis. Réalisation : George Mc Cowan.

Résumé :

Cannon traverse une petite ville rurale, Jefferson, et se rend compte, après avoir été arrêté pour excès de vitesse injustifié, que la police est corrompue. Le maire de la ville, Jesse Satterfield, l’engage pour faire le ménage.

Critique : 

Signe de l’évolution de la décennie 70, le maire est ici est un black, incarné par Hari Rhodes, Luke dans Daktari et le psychiatre Morelind dans Coma. Du côté des méchants, en apparence peut-être, Cameron Mitchell a quitté le ranch de Chaparral pour interpréter Peter DeAlba, le capitaine de police  que l'on croit corrompu.

Cette-fois, un excellent scénario nous permet de servir cette bonne distribution. Cameron Mitchell en fait parfois un peu trop en policier supposé ripoux. Hari Rhodes est parfait, comme d’habitude, et bien plus mis en valeur que dans Daktari.

On retrouve aussi la belle Marianne Mc Andrew, que les fans d’Hawaii Police d’état  n’ont pas oubliée.

Frank Cannon, au sein de cette communauté hostile, doit trier le bon grain de l’ivraie dans une police qui effraie plus que les gangsters.

En regardant l’épisode, on se prend à regretter qu’Hari Rhodes, prématurément décédé à 59 ans en 1992 ne se soit pas vue offrir une meilleure carrière amplement méritée.

Le suspense est constant, avec cette mafia policière qui veut éliminer notre héros.

Un Cameron Mitchell un peu trop sûr de lui, parfois à la limite de surjouer, a failli coûter la quatrième étoile à cet excellent opus. L’épisode est centré sur la mort de Danny Rivers, à laquelle nous assistons dans juste après le générique, est dont la veuve, même le jour de l’enterrement, se révèle une alcoolique invétérée. Dans le rôle de Selma Davis, Kelly Jean Peters trouve le ton juste et contrebalance les outrances de Cameron Mitchell.

Le twist final innocente le capitaine Peter DeAlba pour révéler que l’homme derrière toute l’affaire est l’ami d’enfance black du maire, Leon Tatum (Arthur Adams, que l’on voit peu dans l’épisode, et qui apparaît en fin de distribution).

Bien qu’il sauve la vie à Cannon et soit innocent, le personnage de DeAlba parvient à rester abject jusqu’à la dernière scène où il conseille à Cannon de vite partir et de conduire prudemment.

Anecdotes :

  • Hari Rhodes (1932-1992), outre les rôles que j’ai cité, a joué dans la série Racines et au cinéma dans Shock Corridor et La conquête de la planète des singes.

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21. LA FUGUE
(LADY ON THE RUN)

Scénario : Gerald Sanford. Réalisation : George McCowan.

Résumé :

La riche Linda Merrick décide de quitter son mari en partant avec son amant, une petite frappe, Steve Danton. Ce dernier a une altercation avec son complice et le tue devant les yeux de Linda qui s’enfuit.

Critique : 

On ne croit pas à la situation de départ, Barbara Rush faisant beaucoup plus âgée que le latino Victor Mohica, assez caricatural. En 1975, la mode des femmes cougar n’était pas de mise. On admire la beauté de Barbara Luna, mais son amitié en tant que Maria Costello avec Linda Merrick/Barbara Rush, deux femmes venant d’univers sociaux opposés se retrouvant dans un cours de danse, est tout aussi improbable.

Cannon est engagé par le mari, Paul (Russell Johnson) pour retrouver sa femme disparue depuis trois jours. Les invraisemblances du script s’accumulent lorsque Linda se retrouve dans la maison de son médecin, le docteur Prideman (Barry Atwater) qui décide de profiter de la situation.

Le jeu du chat et de la souris entre Cannon et Maria Costello (Barbara Luna volant la vedette à Barbara Rush dont le personnage vit en recluse) n’est guère convaincant.

L’intrigue se trouve déséquilibrée puisque Linda est la proie de deux méchants, ce qui entraîne Cannon sur des enquêtes parallèles, le docteur Prideman et l’amant latino Steve Danton. L’action arrive trop tard dans l’épisode.

La fin est ridicule de mièvrerie, Cannon jouant les conciliateurs conjugaux, et Barbara Rush, tout au long de l’opus, est releguée au rôle de potiche.

Anecdotes :

  • Barbara Luna (1939-) n’a pas eu la carrière qu’elle méritait, perdant son temps dans des soap comme On ne vit qu’une fois, ou régulière guest star de séries (Les envahisseurs, Hawaii Police d’état, L’île fantastique). Le cinéma ne lui a jamais donné sa chance.

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22. VENGEANCE
(VENGEANCE)

Scénario : Robert I. Holt. Réalisation : Alf Kjellin

Résumé :

Jonathan Quill engage un tueur à gages pour le supprimer, n’ayant pas le courage de se suicider. Il fait de l’homme son légataire. Il change d’avis mais l’homme refuse d’arrêter le contrat. Quill engage Cannon.

Critique : 

Ce thème a été exploité à maintes reprises par la TV américaine, notamment dans Starsky et Hutch. Clu Gulager, habitué à jouer des types courageux, interprète à merveille le lâche Quill. Dans le rôle du tueur, Monte Markham fait un sans faute en Ed Foster, dit « Le condor ».

Avec un tel lascar, la vie de Cannon est vite en danger. Nous avons droit à 48 minutes de suspense sans relâche. C’est la réalisation qui met en valeur cette intrigue huilée dont il ne faut pas attendre de surprises.

L’histoire se complique avec l’intervention de la CIA, dont a fait partie Foster, qui kidnappe l’ex-femme de Quill, Diana (Nancy Malone). Bizarrement,  un épisode aussi violent se termine en douceur, le condor n’étant même pas tué mais désarmé par Cannon, après moult fuites et poursuites en voiture.

Frank Cannon, devant l’épilogue similaire au précédent épisode, peut monter une agence matrimoniale, ou plutôt un institut pour réconcilier les couples !

Anecdotes :

  • Monte Markham (1935-) tenta sans succès en 1975 de remplacer Raymond Burr le temps de 15 épisodes de Perry Mason.

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23. AU NOM DE LA LIBERTÉ
(TOMORROW ENDS AT NOON)

Scénario : Robert C.Dennis. Réalisation : William Wiard

Résumé :

Mario De Marco, homme d’affaires italien dont le frère est ministre, est victime d’un chantage : sa fille Fabiana est enlevée par des terroristes palestiniens qui veulent la libération d’un des leurs dans la péninsule.

Critique : 

Harold Gould en palestinien n’est guère crédible, et l’opus semble hors sujet dans la série. Le choix de Charles Cioffi, le chef de L’homme de Vienne est plus heureux en Mario Di Marco.

Ce n’est pas une enquête pour un privé américain, et les invraisemblances de départ ne sont jamais surmontées par un semblant de crédibilité dans le scénario.

Le colonel Mirza (Harold Gould- les américains ne connaissent pas Nino Ferrer pour avoir choisi ce nom) et l’ersatz d’Erik Estrada en séducteur de la fille kidnappée, joué par Cal Bellini (le héros latino du pauvre) ont donc enlevé Fabiana Di Marco (Ayn Ruymen, qui joue affreusement faux).

En 1975, on parlait déjà de terrorisme, dans le contexte palestinien. Mais ce sujet tombe comme un cheveu dans la soupe dans le cadre de Cannon.

En VO, saluons les efforts des comédiens américains pour parler le plus mal possible anglais, à la recherche de quelque accent arabe.

Bien qu’il demande un passeport, on se doute que la production n’a pas les moyens de se délocaliser en Italie. Dès lors, tout se passe dans un port, dans des bars, sans jamais quitter les Etats-Unis. L’Erik Estrada du pauvre, Cal Bellini, qui a déjà sévit dans Hawaii Police d’état, au nom de l’amour, se rebellera contre ses « camarades », et obtiendra la main de la belle italienne. On nage dans l’impossible et l’entreprise était perdue dès le départ.

Anecdotes :

  • Cal Bellini (1937-2014) n’a que 37 rôles à son actif. Originaire de Singapour, il est mort selon Internet Movie Data Base et toujours vivant sur Wikipedia US. En cherchant sur Internet sur les sites américains, on constate que l’on n’a plus de nouvelles de lui pour confirmer ou infirmer les données de Imdb qui ne cite pas ses sources.

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24. PAS DE TÉMOIN
(SEARCH AND DESTROY)

Histoire de Robert et Esther Mitchell. Adaptation : Stephen Kandel. Réalisation : Edward Abroms.

Résumé :

Ayant fait de la fraude fiscale, Judith Hobart risque 30 ans de prison. Un maître chanteur la tient, et elle le fait assassiner. Sa nièce Shelly assiste fortuitement au meurtre et se sauve. Judith engage Cannon pour la retrouver.

Critique : 

Dana Wynter est assez crédible en Judith, assez majestueuse, tandis que Lee Purcell, en nièce lolita, est assez attirante. Judith pense que personne ne croira sa nièce, et affiche une assurance hasardeuse durant toute l’enquête de Cannon.

Cannon retrouve l’homme chez qui la fugitive se cache, Brad Sartino (James Wainwright) que la délurée jeunette a tenté de séduire sans succès. Une scène inhabituelle pour la série.

Ayant retrouvé Shelly, Cannon se heurte à l’absence de cadavre. La police lui met des bâtons dans les roues. Il finit par obtenir que la police drague la rivière et l’on retrouve le cadavre du maître chanteur Jordan Pierson (Alex Henteloff).

L’assassin et complice de Judith, Paul (Alex Rocco) que la nièce ne peut identifier – il était masqué lors du meurtre – veut désormais se débarrasser du témoin. Il dépose une alarme sonore chez Sartino qui l’obligera à sortir et laisser Shelly seule. Cannon interviendra à temps pour les sauver, bien que Sartino reçoive plusieurs balles et se retrouve à l’hôpital où se déroule la dernière scène. On ne voit pas par contre l’arrestation de Judith, même défaut que pour l’épisode 19 de cette saison,  Le complot.

Le défaut de cet épisode est que la cause de la meurtrière, la tante de Shelly, est perdue d’avance. Pourquoi toute cette enquête ?

Anecdotes :

  • Lee Purcell (1947-) tourne toujours. Deux de ses films vont sortir : Chocolate is not better than sex et Tao of surfing.

  • On a sans doute voulu épargner une scène macabre au spectateur, au détriment du réalisme : le corps de Pierson retrouvé après cinq jours dans la rivière n’est pas décomposé.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)

 saison 2 saison 4

Cannon

Saison 3


1. À CHARGE DE REVANCHE
(HE WHO DIGS A GRAVE)



Episode réalisé par Richard Donner.

Irene Kirk et Wade Gibson sont abattus dans une petite contrée d’éleveurs, Mercer. Les preuves accablent un ami de Cannon , Ian Kirk, écrivain alcoolique que son épouse trompait et qui se consolait avec une jeunette de 20 ans, la fille du shérif. Le détective malgré l’hostilité ambiante prend sa défense.

En DVD, ainsi que sur Wikipédia, on considère que ce nouveau pilote, divisé en deux parties de respectivement 53 et 49 minutes, constitue deux opus tandis que la chaîne CBS et IMDB assurent que c’est un seul épisode. Etant donné que les passages d’un acte à l’autre ne sont pas clairement indiqués « acte1, 2, etc. et que la diffusion a eu lieu en une seule fois le 12 septembre 1973, nous allons le considérer comme une seule entité.

Si l’ORTF avait choisi une sélection de 26 épisodes parmi les deux premières saisons, les chaînes qui lui succédèrent TF1, Antenne 2 et FR3 décidèrent d’arrêter là la série en France. Si les décideurs de l’époque ont vu ce second pilote, on les comprend.

En effet, nous retrouvons ici Richard Janssen, innocente victime d’une justice aveugle, le fameux docteur Kimble, « Le Fugitif »,  accusé du meurtre de sa femme. Quinn Martin se sert d’un roman de David Delman, qu’il fait adapter par Stephen Kandel. Tout d’abord, l’idée de réutiliser Janssen, qui a pris quelques kilos en trop, et accuse nettement plus que ses 42 ans, est catastrophique. Cet épisode est d’ailleurs une triste anticipation du destin de l’acteur fauché à 49 ans par une attaque due notamment à des excès de boisson. Il joue ici un écrivain ivrogne, un raté, qui a épousé une riche héritière, qu’incarne Cathy Lee Crosby. Son épouse Irène le trompe avec Wade Gibson, un homme violent, qui n’a pas hésité à violer la fille du shérif, Marion Luke (Lee Purcell). Le shérif est joué par Barry Sullivan qui fait peine à voir, jouant comme un cochon du début à la fin, gardant une attitude monolithique comme s’il s’ennuyait et courait le cachet (alors que c’était un comédien talentueux).

Anne Baxter en maire de la petite ville est là pour sauver les meubles, car durant le long métrage, David Janssen se contente de quelques apparitions. La comédienne est vraiment inspirée, de même que William Conrad, mais le script est bien trop verbeux pour convaincre. Il y a certes les poursuites et bagarres habituelles, mais nous sommes à cent lieues du pilote de 1971. Cathy Lee Crosby ne fait que passer en début d’épisode, et ses fans en seront pour leurs frais. Dabbs Greer (« La petite maison dans la prairie ») joue un hôtelier hostile qui se fait un malin plaisir de gâcher la vie à Cannon, son client, en mettant l’ascenseur en panne de façon fallacieuse. Le scénariste a étalé une foule de coupables potentiels, à commencer par le beau-père de Wade, Arthur Gibson (Murray Hamilton), qui voulait faire taire le fils de son épouse qui avait découvert qu’il était impuissant. Gibson se console en étant un tireur d’élite au ball trap. Autre coupable potentiel, Martin Ross (Tim O’Connor) qui voulait se marier avec Irène qui a choisi l’étranger de la ville. Le shérif Jesse Luke, corrompu et faisant la justice à sa façon avec ses hommes, n’est pas en reste dans la liste des suspects.

Après quatre saisons et 120 épisodes, qui a encore envie de voir Janssen en meurtrier de sa femme jurant son innocence ?  Le comédien d’ailleurs commençait en 1973 une autre série, « Harry O », après l’échec de sa carrière au cinéma post fugitif (« Les bérets verts » avec John Wayne). Lee Purcell joue les aguicheuses avec le gros détective, mais ce dernier n’est pas dupe. La jeune femme de 20 ans doit attendre un an pour avoir la fortune que lui laisse sa mère et fuir Mercer et son shérif de père. Janssen à côté d’elle semble presque son grand-père ! Elle avoue d’ailleurs à Cannon qu’elle n’aime pas son amant, et que le seul point commun qu’elle a avec l’accusé et de vouloir fuir la ville. Par rapport aux deux premières saisons, ce pilote est une catastrophe. Or, elles avaient déjà leur lot d’épisodes inégaux.

Dans ces conditions, on comprend que l’hexagone ait attendu la diffusion de l’intégrale par TF1 en 1985 pour programmer les inédits, avec une nouvelle voix française pour William Conrad, Roger Lumont.

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2. L'HÉRITAGE DE CANNON
(MEMO FROM A DEAD MAN))

Episode réalisé par Richard Donner.

Pour la première fois, Cannon est engagé par un mort. Sur une route de montagne, une Jaguar sabotée entraîne un homme à conduire du mauvais côté et à se précipiter dans un ravin trouver la mort. L’homme pense que l’un de ses héritiers est le meurtrier est demande à Cannon de façon post mortem de le trouver.

Retour de Martin Sheen dans la série, hélas dans un rôle peu crédible, celui d’un jeune avocat exécuteur testamentaire. C’est d’autant plus regrettable qu’il est le seul comédien intéressant de la distribution. Lorsque vous aurez éliminé l’impossible, ce qui reste est la vérité. Or, il n’y a que trois suspects, les trois héritiers : le frère, oncle Barney (Robert Webber), un ivrogne, le fils, un joueur et perdant invétéré, Dale (Dennis Redfield) et la fille, la très laide Jennifer (Sheila Larken).

Cannon n’arrête pas de faire le tour de ces trois personnes en cherchant sans fin. Martin Sheen, qui incarnait un aviateur, Jerry Warton, à deux reprises dans la saison 1, apporte ici sa dernière contribution à la série. Au moment où il tourne cet épisode, Sheen a 33 ans. En pleine force de l’âge, il était bien plus à son aise dans le rôle de pilote. L’enquête nous replonge dans des situations déjà vues dans « Cannon », par exemple le joueur endetté (même si la somme n’est que de 5000 dollars, par rapport aux 200 000 de l’épisode « Le pigeon » (02-13), mais le scénario s’enlise  dans les méandres de l’ennui.

Notons outre la belle scène du début sur la route de montagne les recherches de Cannon sur les lieux de l’accident, ou encore ses démarches auprès des suspects qui lui permettent de rencontrer quelques personnages pittoresques, ainsi le meilleur ami de Barney, qui est aussi son alibi, ou une jolie fille, Siegried Nielsen (Corinne Cole) qu’il rencontre au bord d’une piscine. En passant d’un suspect à l’autre, le détective (et le téléspectateur) a l’impression de tourner en rond jusqu’au moment où des pistolets se brandissent dans des mains au départ inoffensives. Mais c’est en cherchant le bon mobile, et non celui qu’on lui a dicté au départ, que Frank Cannon découvrira la vérité.

C’est le genre d’opus ni déplaisant (« les prédateurs », « Un homme dans le parc ») ni génial (On pense à « L’excès en tout est un défaut »). Bref un épisode aux tons mitigés, sans grand éclat, mais qui se laisse voir. La faiblesse, à part Martin Sheen dans un rôle que l’on verrait plutôt réservé à un homme âgé, réside dans une distribution plutôt modeste. Nous sommes malgré tout étonnés par le coup de théâtre final, et ce n’est déjà pas si mal que ça. Et puis cela rattrape le titre français complètement idiot.

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3. LES CHIENS DE L'ENFER
(HOUNDS OF HELL)

Deux anciens soldats rescapés d’une mission suicide au Vietnam sont tués par un chien dressé. Carl Blessing pensant qu’il est le troisième sur la liste engage Cannon pour le protéger.

Ce pauvre Joel Fabiani (Stewart Sullivan dans « Département S ») n’a pas de chance avec les chiens loups. Il était dévoré par ceux de l’homme qu’il avait cocufié dans « Columbo » : « Jeu de mots » en 1978. Et dans cet épisode de 1973, les chiens (puisqu’il y en a deux) sont aussi à sa poursuite, dressés pour le tuer. Il s’appelle ici Carl Blessing, revenu du Vietnam depuis trois ans.

Une fois de plus, et cela l’empêche d’atteindre les quatre étoiles, « Cannon » se prend pour « Columbo » : pourquoi nous révéler l’identité du coupable dès la 15e minute ? Kenny Harrison (Geoffrey Deuel) estime que son frère David, réduit à l’état de légume, et qui peut à peine communiquer, cloué sur un fauteuil roulant, doit être vengé de trois hommes qui seraient responsables de son état. Il aurait bien mieux valu attendre la fin (et dans ce cas cela aurait été un spoiler) pour nous révéler l’identité du coupable. D’ailleurs, le malheureux David est loin d’approuver ce que fait son frère et Cannon s’attire sa sympathie et sa connivence. Outre la violence des attaques de chiens (Nous assistons d’abord à l’assassinat du deuxième ex-soldat, puis à une attaque sanglante contre Blessing/Joel Sullivan qui en réchappe de justesse), l’épisode nous montre les plaies laissées par la guerre du Vietnam en Amérique. Taylor (Ford Rainey) y a laissé son fils, tandis que Blessing reproche au lieutenant David Harrison (le légume) de les avoir envoyé à la mort (sept hommes sur 22 sont revenus vivants dans l’escadre !).

Certains des hommes pensaient qu’il méritait d’être tué par une grenade. « Rude méthode de régler ses comptes avec un officier, non ? » demande le gros détective. Quelqu’un a d’ailleurs jeté une grenade dans son bunker une nuit. Billy Jenson, un caporal. Cependant, personne ne l’a vu faire. Jenson prétendait que c’était quelqu’un d’autre qui avait fait le coup, Vince Taylor (pas le chanteur évidemment !) mais personne n’a cru Jenson, car Taylor a eu le bon goût de mourir deux jours après. Les deux hommes tués par les chiens, Sorell, Baxter, et le client de Cannon Blessing ont témoigné contre Jenson. Ce dernier d’ailleurs ne se cachait pas de son acte contre le lieutenant David Harrison. Selon Blessing, un ami, un parent de Jenson (son père ?) ont déclenché une vengeance. On le voit, tout accuse Mr Taylor père, mais le détective trouve un homme effondré, qui a enterré le chien de son fils dans son jardin « parce-qu’il aurait aimé çà ». Ce que finit par confirmer avec humanité Cannon au vieil homme. Il aurait fallu dans cet opus faire durer le suspense sur l’identité du coupable.

Dans « Banacek », on attend une heure et demie pour nous expliquer comment on nous a fait voir l’incroyable, mystifié, et ici, le scénariste n’attend pas un quart d’heure pour nous livrer le nom du coupable. Dès lors, l’épisode passe à côté du chef d’œuvre et nous nous rattrapons sur les scènes d’action, le détective on le devine affrontera les chiens. Au-delà de l’aspect policier, cette intrigue s’attarde sur les ravages de la guerre du Vietnam pour le peuple américain. William Conrad rejoint ici en humanité Karl Malden dans « Les rues de San Francisco » dans plusieurs scènes émouvantes sur cette blessure qui pour les américains ne se refermera jamais.

Notons que comme dans « Columbo : jeu de mots », les chiens sont vus comme moins dangereux que les hommes qui les ont transformé en armes.

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4. ERREUR SUR LA PERSONNE
(TARGET IN THE MIRROR)

Une amie de Frank Cannon, Lisa Steffan, le charge de jouer les intermédiaires entre son petit ami, le gangster Walter Koether et la police. L’homme a noté sur un livre toutes les informations qui lui assureraient l’impunité en dénonçant des personnalités corrompues. Frank refuse l’affaire. Juste après son départ, le lieutenant de police Bill Blaine assassine Lisa et fait peser les soupçons sur un jeune drogué, Fanning.

Dès le début, on connaît l’identité du flic ripoux, Blaine, joué par le lourdaud Claude Akins de « L’aventure est au bout de la route ». Grave erreur car si le téléspectateur est dans la confidence, Cannon lui suspecte un autre flic, Spivak, joué par Frank Marth (autrement plus convaincant qu’Akins). En revanche, on voit mal Cannon ami de la très jeune Lisa (Julie Gregg). Ce château de sable sur lequel se fonde le script s’effrite très vite. Viennent se greffer à l’histoire un joueur de tennis, incarné par Larry Wilcox (futur motard de « Chips »), le boyfriend de Lisa, Koether (caricatural Alex Rocco, le maffioso téléphoné), un fin gourmet, Howard (Paul Carr), sans parler de la mère russe de la défunte Lisa. Comme Danny Wilde/Tony Curtis  dans l’épisode d’amicalement vôtre « Formule à vendre », Cannon doit retrouver un endroit où il a été conduit masqué, la villa de Koether. Jill, une collaboratrice du « supercop » Blaine (Laura Campbell) donne un coup de main au gros détective.

Depuis le début, il est question d’un livre, celui dans lequel sont inscrites les transactions financières que Koether a faites pour « Supercop ». Alors que Cannon soupçonne Spivak, il est loin de se douter que l’homme qui a poignardé Lisa, puis qui l’a assommé chez lui en cherchant le livre n’est autre que Blaine. Mal agencé dès le départ, l’épisode s’enlise vite dans l’ennui. On ne croit pas un instant au Cannon sentimental qui s’en veut d’avoir refusé comme cliente Lisa. Frank Marth comme d’habitude, tout en nuances et menaçant, joue fort bien. On aimerait en dire autant du reste de la distribution.

Bon, dans le rôle de l’officier Jill Chenoweth, Laura Campbell est mignonne, mais pas renversante. Alex Rocco est carrément caricatural en syndicaliste maffioso rital. Claude Akins plombe l’épisode en se déguisant avec un masque (un loup) pour menacer et tuer accidentellement Lisa, alors qu’il est reconnaissable par sa stature à cent lieues à la ronde. Quelques détails datent la série, comme la cassette audio très précieuse que Cannon obtient post mortem de Lisa et remet à Blaine. Cannon n’est pas un modèle pour la prévention routière, passant son temps à téléphoner au volant (ce qu’il fait dans toute la série depuis le début) mais aussi ingurgitant des bières et des whisky avant de prendre le volant. Un épisode mineur, sans atteindre les abysses des « Prédateurs ».

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5. MEURTRE PAR PROCURATION
(MURDER BY PROXY)

Dans un bar, Peggy Angel, une amie de Cannon, ne se rend pas compte que l’on a drogué son verre de Martini. Un bon samaritain, Ray Younger, se dévoue pour raccompagner la dame inanimée chez elle et tue l’homme qui arrive, le publicitaire Mike Faro. Peggy se retrouve en prison, accusée de meurtre.

Quel dommage, devoir mettre une étoile à un épisode réunissant Anne Francis (1930-2011), Marj Dusay (« Cimarron, huit ans après », « Hawaii police d’état »), Linden Chiles. Mais si le casting est excellent, le scénario l’est moins. Tout d’abord, nous avons des scènes d’une naïveté confondante, telle celle de Cannon qui donne une de ses cartes au barman, lequel s’empresse d’aller trouver le tueur, Ray Younger. Déçu par l’entretien, le barman n’attend pas que l’homme soit parti avec sa voiture et téléphone d’une cabine publique au détective, ce qui n’échappe pas à l’autre qui le tue en le projetant avec sa moto du haut d’une falaise. Le rythme de l’épisode est lent et ennuyeux.  

Ainsi, nous apprenons que Ray est l’amant de la veuve, Mrs Faro (Marj Dusay) qui a eu des mots avec Peggy dont elle pensait que son mari était son amant. Ray a aussi récupéré un objet qui semblera fort curieux aux téléspectateurs d’aujourd’hui, une cartouche, l’ancêtre de la cassette audio. Sur ces grosses bandes magnétiques,  qui comportaient 8 pistes, on avait une alternative au disque (comme pour les cassettes pré-enregistrées) mais l’on pouvait en acheter des vierges. Une conversation compromettante a été ici captée sur une bande que Ray a volé dans l’appartement et détruite. Marj Dusay et Anne Francis étaient au sommet de leur beauté en 1973, et le scénariste n’est pas très galant de faire la part belles à quelques blondinettes  éphémères qui font plus des apparitions qu’autre chose. On apprend que que Mike Faro n’était pas fidèle et folâtrait avec les filles qu’il engageait pour ses films publicitaires.

Peggy, elle, a eu une liaison avec Mike Faro mais longtemps avant qu’il soit marié ce qui n’empêche pas le lieutenant Paul Tarcher de tirer des conclusions hâtives. Il faut dire que le policier n’est pas des plus malins, venant fouiller sans mandat l’appartement de Cannon en pleine nuit et manquant se faire abattre pris pour un voleur. Après, ce qui torpille complètement l’épisode, ce sont les dialogues trop nombreux, les échanges inutiles, les scènes d’appartement (de studio donc), les longues démonstrations de Cannon avec une lampe, les explications oiseuses. Bref, il ne s’agit pas de juger sur le casting mais sur l’épisode final et force est d’avouer qu’il est ennuyeux au possible.

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6. VOL DE NUIT
(NIGHT FLIGHT TO MURDER)

UUn avion disparaît avec avec trois millions de dollars en titres. Le pilote, Sam  Lanson, qui entretient une relation de profonde affectation avec sa fille qu’il étouffe, est tué ainsi que le copilote. Mais l’on retrouve l’avion au Mexique avec le seul cadavre du copilote et Lanson est accusé.

Lorsqu’il tourne cet épisode, David Hedison sort du succès triomphal de « Vivre et laisser mourir » où il a incarné une première fois Felix Leiter. En revenant à ses apparitions dans des séries, il se contente ici de passer les plats, de faire admirer sa stature de gendre idéal, et c’est tout. John Sandler n’est qu’un beau visage de beau garçon mais il n’apporte rien à l’histoire. On le regrette car c’est un comédien doué. Cannon a deux suspects : tout d’abord un certain Brad Calvert (inquiétant John Vernon) et un voleur et menteur nommé Harry Tilden (Norman Alden). Les deux suspects prétendent avoir été des camarades de guerre de Lanson. L’un des deux ment. Le téléspectateur a été mis dans la confidence dès après le générique, nous avons vu Calvert ordonner de froidement abattre les pilotes.

Il a en fait attiré Lanson sur sa base fantôme privée. Cette façon de mettre au courant le spectateur et pas Cannon ne laisse pas d’étonner, même si elle ne gêne en rien cet épisode d’obtenir les quatre étoiles. Même si les scènes se déroulant au Mexique ont un furieux goût de studios  pour les prises à l’intérieur des aéroplanes, et de Nouveau Mexique façon « Les Envahisseurs », on marche. Jamie Smith-Jackson, la fille de l’épisode, n’est qu’une gamine sans charme que protège Tilden, sous ses airs de gros nounours corrompu.

Le personnage qu’elle interprète, Janice Larson, explique à Cannon que son père après avoir bombardé l’Allemagne nazie et tué des populations civiles a tellement été écoeuré qu’il est incapable de tuer. On passe cinquante minutes agréables même si l’on ne craint pas trop pour la vie de notre héros. Par contre, il est un peu gênant qu’il prenne tous les tics de Columbo, ayant peur en avion lorsque Sandler/Hedison lui fait faire une promenade hardie, mais sécurisée en plein ciel. Le canadien John Vernon revient après son incarnation d’homme drogué dans « Un homme dans le parc ». C’est bien joué, on passe un agréable moment, et l’épisode mérite amplement la note maximale.

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7. PEINE CAPITALE
(COME WATCH ME DIE)

Cannon est chargé de prouver l’innocence d’un condamné à la chambre à gaz, Marty, qui vient de s’enfuir d’un asile pyschiatrique. Il est persuadé que l’homme est tombé dans un piège tendu par son ex-femme, Sharon.

L’idée de départ, utiliser Don Stroud (« Permis de tuer », « Week end sauvage ») pour jouer à contre emploi un condamné innocent était bonne. Dans le même temps, on donne le rôle de la garce d’ex-femme à la regrettée Ahna Capri (connue aussi comme Anna Capri) dont le jeu s’accorde mieux avec son rôle de nièce de Scoville qui se voit déjà madame David Vincent dans les envahisseurs « Contre attaque ».

C’est la grosse erreur de casting de l’épisode, car Ahna Capri ne renvoie pas la balle, et l’épisode est déséquilibré. Le père de Sharon, Mr Arditti (Will Kuluva – aucun rapport avec notre Pierre Arditi national) joue un vigneron qui convainc Cannon que le jour de sa retraite de privé, il devrait se recycler en maître es grands crus. Cet échange est la meilleure scène d’un épisode qui ne décolle jamais. Sharon ne veut ni de l’héritage familial, ni du rôle d’épouse de Marty, son rêve est d’être, comme dit son père « découverte » comme actrice. A défaut de metteur en scène ou de riche producteur, elle a trouvé un truand, Gil Spender, interprété par le fade Michael Tolan (« Les envahisseurs : les possédés »).

Meg Foster en amoureuse de Marty relève le niveau, et pour une fois John Larch, du moins son personnage, est du bon côté de la barrière. On sauve quelques scènes dans cet épisode, qui sans être un désastre, est vite oubliable. Le scénariste Herb Meadow a voulu faire preuve d’originalité, et l’on ne peut qu’approuver sa tentative, malheureusement le résultat final n’est pas à la hauteur. J’ai remarqué dans cet opus des détails qui clochent, par exemple le transfert d’un condamné à mort dans un hôpital pour le soigner afin de l’exécuter ensuite, que Pete Orsini  (John Larch) engage Cannon car il est l’un des invités à assister à la peine capitale par Marty, avec Gil Spender, les frères Castel et l’avocat qui n’a pas réussi à la défendre. La scène d’ouverture est digne de « Mac Gyver ».

Un épisode assez faible. Notons aussi que Marty, accusé d’avoir tué son partenaire, a invité Orsini à le voir mourir car il était persuadé qu’ainsi l’homme engagerait Cannon.  Il ne doute vraiment de rien .A cause de ce script trop torturé, l’épisode atteint donc à peine deux étoiles.

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8. LE PARFAIT ALIBI
(THE PERFECT ALIBI)

Un vieil ami de Cannon, Ross Byron, est victime d’un vol de son ancien partenaire de sa société d’électronique, Alex Whitehead. Or, l’homme est  incarcéré depuis un an et demi dans un pénitencier aux  fins fonds d’une petite bourgade inhospitalière, Birchfied.

En voyant cet épisode, on se dit que si l’on veut visiter les Etats Unis, il vaut peut-être mieux éviter les petites villes où une police arbitraire fait la loi, sa loi, et où les étrangers qui viennent de la grande ville (en l’occurrence Los Angeles) ne sont pas les bienvenus. Birchfied, petite ville imaginaire qui rappelle parfois Kinney (« Les Envahisseurs : première preuve ») en est un exemple flagrant.

A peine Cannon veut-il voir le shérif local, Virgil Spoontz (L Q Jones) qu’il se fait confisquer son arme, reçoit une contravention pour stationnement interdit infondée et autres agréables mesures qui inciteraient tout quidam digne de la plus élémentaire raison de fuir à grand pas. Car il n’y a qu’à la télévision que les héros comme Cannon s’en tirent bien. Filmé au Samuel Goldwyn Studio et en extérieurs, cette intrigue fait froid dans le dos. Notons que l’épisode passe du bureau confortable du riche Ross Byron (Richard Anderson, chef de Steve Austin) à celui de l’hôtel miteux de Birchfield, sans parler du pénitencier sinistre de Jackfield, où se pratiquent encore les travaux forcés.

Le directeur de la prison, Warden Sheperd (Whit Bissell) et son assistant le démoniaque Ed Murdoch (William Watson) sont évidemment dans le coup. Ils obligent certains prisonniers à commettre des délits, comme Whitehead chez Ross Byron, et s’ils refusent, ils se font abattre pour tentative de fuite. William Watson est immédiatement reconnaissable pour une autre production QM : le long téléfilm « Les forces du diable » qui clôt la série « Voyage dans l’inconnu » vue sur TF1 en 1978. Les scénaristes Ray Brenner et Jack Guss ont eu l’intelligence de ne pas mettre toute la ville dans la combine. Certes, ce genre d’épisodes provoque un malaise, mais le thème a été rebattu, par exemple dans le meilleur épisode de « Match contre la vie » avec Ben Gazarra « Les Tyrans ». Ici donc, malgré les apparences, la gangrène maffieuse ne touche pas toute la police mais seulement Shepherd et Murdoch, et le shérif malgré ses airs bourrus (excellent LQ Jones) se révèle un honnête homme qui va sortir notre héros d’une enquête tellement viciée et dangereuse qu’il n’en serait sans doute pas revenu vivant.

Malgré la tension dramatique, l’épisode n’est pas exempt d’humour. Ainsi, Byron a donné un crédit sans limite à Cannon pour l’enquête, mais le seul hôtel de Birchfied comporte un ventilateur qu’il faut secouer pour échapper à la chaleur, sans parler des batailles que le détective doit engager contre les moustiques. C’est bien joué, pas outrancier, crédible, et l’on passe un excellent moment, en dépit d’une distribution trop masculine. Mais « Meurtre par procuration » nous a démontré que de faire jouer à de belles et talentueuses comédiennes un script inepte n’a aucun intérêt.

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9. LA FEMME FATALE
(DEAD LADY'S TEARS)

Le mannequin Teresa O’Hare annonce à son amant qu’elle quitte Los Angeles pour New York suite à une offre pour un emploi bien payé dans son milieu. L’homme, Dirk Alwin, réagit mal, la quitte et s’enfuit, manquant provoquer un accident. Peu après, on retrouve la jolie fille poignardée et il est accusé de meurtre.

Je n’ai pas aimé d’un bout à l’autre cet épisode prévisible et ce pour plusieurs raisons : le début est le même que « Le Fugitif » et Quinn Martin, qui nous en a livré 120 épisodes aurait dû passer à autre chose. Ensuite, Leigh Christian en Teresa est caricaturale, bon nous ne voyons pas longtemps l’actrice, mais il se dégage d’elle une beauté froide, et l’on doute sincèrement qu’elle ait enflammé et brûlé le cœur de tant d’hommes à Los Angeles.

Ainsi, l’un est en prison pour meurtre, l’autre sur le point de se suicider après que sa femme ait appris leur liaison, un autre, peu gâté par la nature, était l’objet de moqueries du mannequin. On retrouve avec plaisir Amanda Mc Broom qui sera l’une des fliquettes de Steve Mc Garrett, Sandi Wells. Ici, c’est elle qui trouve le corps, elle est aussi la femme que  Dirk Alwin a failli percuter en voiture en quittant Teresa. Or, elle défend son ex, le fameux Aldwin, le croyant non coupable, et s’il l’est, dit-elle sans ambages, il a eu raison de la tuer !

En commençant son enquête, Cannon se heurte au lieutenant  Daggett (Dabney Coleman) qui veut la peau d’Aldwin, et menace le détective de lui faire retirer sa licence s’il influence les témoins. L’enquête devient ensuite très prévisible lorsque l’on sait que chaque jeudi, au lieu de se rendre à son cours de yoga, Teresa voyait un autre homme. Que ce mannequin mette le feu à tout ce qui porte un pantalon, et ce depuis l’âge de seize ans d’après un ex, est fortement exagéré. Il y a aussi les coupables trop évidents comme le jeune et beau dirigeant d’une équipe de sportifs qui manie le poignard, Cannon l’avertit que malgré son alibi, qui joue avec un poignard se coupe tôt ou tard.

Cette-fois, on nous met au début sur une fausse piste (que Cannon ne connaît pas) lorsque juste après le départ de Dirk Aldwin, un homme espionne la jeune femme à sa fenêtre en train de se déshabiller. Mais telle une poupée russe, l’épisode multiplie les coupables présumés, nous n’en dirons pas plus pour garder le suspense. Entre tous, il faut bien nous en livrer un, l’amant du jeudi soir, mais l’épisode a un goût de déjà vu en mieux. Pour faire un bon script, il aurait fallu moins de criminels potentiels, une femme fatale qui exprime vraiment  la sensualité. Ici, on tombe dans la facilité et l’on reste superficiel. Dommage.

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10. UNE HISTOIRE BOITEUSE
(THE LIMPING MAN)

Un guet-apens est tendu par la police de Los Angeles à un ex-flic qui a versé dans la délinquance, Max Dolney. Il a jadis perdu sa jambe en recevant une balle destinée à son collègue le lieutenant Jim Farragut. Or, lorsque le piège est tendu, ce dernier n’ose pas tirer sur Dolney et se retrouve accusé de corruption.

Bien que le titre attribué de façon sans doute rapide et  maladroite par TF1 lors de l’achat des inédits dénature l’intrigue originale, cet épisode d’une rare médiocrité, c'est-à-dire aussi mauvais que les pires « Cannon » comme « Les prédateurs », est vraiment boiteux d’un bout à l’autre. Tout d’abord, Anthony Zerbe et Jason Evers semblent jouer sous tranxene, complètement hors de l’épisode qui ne semble pas les concerner. Zerbe d’habitude si brillant n’existe pas du tout à l’image ici.

Son ex-femme, Mrs Dolney, jouée par Barbara Stuart, véritable sosie de l’actrice française Dominique Labourier, lui vole la vedette en serveuse de bar séparée de son mari depuis deux ans. Signe du manque d’inspiration de la scénariste Shirl Hendryx, le bar où travaille l’ex de Max Dolney voit l’arrivée du truand joué par Vic Tayback (un policier récurrent dans « Les rues de San Francisco ») qui tente ensuite d’écraser avec une camionnette Cannon . La piste des truands est remontée par le détective … grâce à la camionnette qui est d’un modèle dont deux seuls exemplaires de cette teinte ont été vendu à Los Angeles.

C’est tiré par les cheveux, mal joué, ennuyeux, et on attend le générique de fin en étouffant un baillement. Clark Mattheux (Curt Lowens), propriétaire du véhicule et disposant d’un doberman qui convainc Cannon de ne pas insister, prétend que c’est son épouse qui se sert du véhicule à San Francisco.

Platitude des propos échangés (il s’agit de la version originale anglaise sinon on aurait pensé à un doublage hasardeux), histoire de corruption mal fagotée, comédiens qui semblent se demander ce qu’ils font là. On sauvera les scènes de Frank Cannon avec le propriétaire de l’hôtel louche pour l’humour et la duplicité de William Conrad, mais lorsque le même Cannon se fait montrer le dossier de Dolney par un membre de la police, on semble s’être trompé de série, car le privé agit comme s’il n’avait jamais quitté la police, et personne ne trouve à y redire. Bref, un très mauvais opus.

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11. HAUTE PRESSION
(TRIAL BY TERROR)

Cannon vient en aide au juge Haynes qui instruit un procès contre le crime organisé, et dont la fille Julie a été kidnappée pour l’influencer.

Cet épisode évoque tout de suite celui d’Hawaii Police d’état : « Procès ». Et c’en est un parfait remake, le juge remplaçant le juré. L’épisode varie de la simple intrigue policière avec un Roméo maladroit et Don Juan « lourd »           , Charlie Dakin (Joey Aresco) lequel a enlevé Julie Haynes (Kelley Miles).  Charlie en mélangeant ses visées personnelles romantico-libidineuses et le travail qu’il fait pour le mafioso Len Francisco (magnifique Keith Andes en adversaire du juge) jouera un jeu dangereux et mortel. Cannon a deux alliés : le frère de Charlie, Earl (Ray Danton) et une dessinatrice de bandes dessinées colocataire de Julie, Maggie Marshall (Anne Randall).

L’affrontement entre Len Francisco, sûr de lui et de son pouvoir sur le juge, et le juge Haynes, restera un grand moment de la série.  « Trial by terror » a été diffusé par CBS le 21 novembre 1973 et « Procès »/Jury of one le 13 mars de la même année, donc le scénariste de Cannon Larry Brody a copié sur celui d’Hawaii Ken Pettus, « Haute Pression » offre toutefois ce combat entre le mal absolu, la mafia, et la justice. Jusque dans les dernières minutes, la « pression » reste extrême. Entre deux moments de suspense, Cannon se livre à des prouesses culinaires, mais Maggie Marshall et Kelley Miles ont l’air des petites filles, certes séduisantes, de William Conrad, ce qui n’était pas le cas lorsqu’on le voyait avec Lynda Day George ou Vera Miles.

On passe donc de ratages absolus et à des réussites, singularité de la série « Cannon ». Signe de la libération sexuelle de 1973, les aventures de Julie Haynes sont évoquées sans fausse pudeur alors que les séries françaises de l’époque comme « Le neveu d’Amérique » ou « Les dernières volontés de Richard Lagrange » ne parlaient que de flirts pudibons et pas de passage à l’acte avant le mariage. Cet épisode est la preuve qu’il y avait matière de proposer une sélection de la saison 3 en France au lieu de diffuser d’un trait les inédits des années plus tard, comme ce fut le cas aussi pour « Super Jaimie » ou « Baretta ».

Cinquante minutes à couper le souffle dans ennui, avec des moments de bons humeurs communicatifs (Cannon sur la plage avec les joueurs de volley ball).       

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12. MEURTRE NUMÉROTÉ
(MURDER BY THE NUMBERS)

Une citoyenne suissesse, Gretchen, engage Cannon pour retrouver son mari américain, qu’elle connaît sous le nom de Dabney Calloway. Cannon découvre que le disparu était sur le point d’épouser une femme riche, Doris Hawtorne, sous l’identité de Dirk Coleman.

Surprise de l’épisode, la présence de Jane Merrow (« Chapeau melon et bottes de cuir : mission très improbable », « Le Saint : le diamant »). C’est elle qui engage Cannon pour retrouver son mari conseiller financier venu travailler en Suisse, mais retourné aux USA pour terminer une affaire. Nous téléspectateurs savons depuis le pré-générique que l’homme a été abattu par les frères Niven, des gangsters pour lesquels il a ouvert un compte en Suisse.

Encore un épisode mineur, car en dehors de la présence inattendue de Jane Merrow, cette histoire de comptes en Suisse numérotés, de chantage exercé contre des américains nous lasse vite. Nous avons droit à une ou deux cascades (l’accident de Gretchen provoqué par Bill Niven/Burr DeBenning, le même Bill fonçant sur Cannon avec un tractopelle dans une carrière). Mais l’intrigue nous sature vite, et la jalousie de Doris (Dina Merill) envers l’épouse est un faible ressort pour que cette intrigue nous passionne. Parmi les invraisemblances ici, c’est Gretchen qui paie et Doris qui suit l’enquête de Cannon.

Très vite, Gretchen comprenant qu’elle a été abusée par son « mari » ne pense plus qu’à sa situation de secrétaire de banquier. « L’amour est aveugle » déclare-t-elle à Cannon qui lui répond avec humour « Pas seulement en Suisse ». Burr DeBenning est moins bien employé que d’habitude et la distribution n’est pas éclatante de talent.  Jane Merrow fait exprès de parler un mauvais anglais à l’accent allemand. L’épisode mérite d’être vu pour les réparties entre William Conrad et Dina Merill, mais en dehors de cela, rien de passionnant. Cette saison 3 confirme que « Cannon » est une série vraiment inégale d’un opus à l’autre.

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13. LA VALLÉE DES DAMNÉS
(VALLEY OF THE DAMNED)


Cannon accepte de travailler gratuitement pour le centre indien afin d’innocenter un certain Louie Grey Wolf, accusé injustement de meurtre. Très vite, son enquête le met sur la piste d’un réseau de trafiquants d’opium.

Episode de maigre intérêt, dont l’intrigue de départ (innocenter un homme) se perd en route, « La vallée des damnés » nous permet de retrouver Leslie Nielsen avant ses rôles comiques. Le reste de la distribution est anémique, et le script de Carey Wilber a la prétention de nous donner un cours assez indigeste sur le racisme envers les indiens dans les années 70. Tout commence par le meurtre du patron , Milt, qui vient d’engager l’accusé.

Ce dernier a découvert que son entreprise camouflait les activités de trafiquants d’opium, et le paie de sa vie. Le vrai meurtrier, Wess Martell (Kaz  Garas) est un raciste (on se demande pourquoi il vit sur une réserve indienne !). Beaucoup de manichéisme nous attend lors des premières scènes. Cannon entre dans un bar indien et rencontre la méfiance générale. Il réussit avec sa bonhommie et quelques discours simplistes à apprivoiser tout le monde, et on le met sur la piste du  « traître », Jimmy One Eye (Jay Silverheels) décrit comme un peau rouge avec du sang de blanc ! Ce dernier fournit de la main d’œuvre gratuite aux trafiquants en organisant l’enlèvement de ses « frères ».

Pas moins de vingt indiens ont disparu sans que la police s’émeuve. Cannon, le seul privé au monde à travailler pour rien avec Joe Mannix, aurait dû rester dans la police, car la mission qu’il mène ici est purement celle d’un flic. Trop voyant, trop gênant, Martell ne tarde pas à être tué par son chef, qui n’est autre que le codirigeant du centre indien,  Joe Gilbert (Leslie Nielsen). Au lieu de nous proposer cinquante minutes de suspense et de polar, la série se donne ici des ambitions « éducatives » qui ne sont pas son rôle. Il en résulte pour le téléspectateur de l’ennui. Les quelques scènes d’humour tombent complètement à côté de la plaque. William Conrad déguisé en chef indien n’a pas peur du ridicule. Quant à l’accusé de départ, on l’oublie complètement en route.

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14. DÉTOURNEMENT AÉRIEN
(A WELL REMEMBERED TERROR)

Un instituteur demande à Cannon de protéger sa famille menacée par des coups de fils anonymes et actes de vandalisme. Le détective comprend que c’est la seconde et nouvelle épouse de l’homme veuf qui est menacée, car ancienne hôtesse de l’air, elle peut reconnaître un pirate de l’air.

Cet épisode commence bien, nous sommes le soir d’Halloween, et les enfants se promènent de maisons en maisons en lançant « un bonbon ou un sort ? ». D’ailleurs, l’homme qui tente d’effrayer l’occupante des lieux, Betty Wilson, porte un masque effrayant. La ressemblance avec « Halloween » de John Carpenter s’arrête là. Les Wilson engagent Cannon pour résoudre l’énigme : quelqu’un les terrorise, a tué leur chat.

Paul Wilson, enseignant veuf, père d’une petite fille, est un homme sans histoires. Il a perdu sa femme et s’est remarié avec la douce Betty, hôtesse de l’air jusqu’à un acte de piratage il y a trois ans. Très vite, Cannon découvre que le pirate de l’air est un petit voleur en liberté surveillée qui travaille dans le supermarché que fréquente Betty. Ayant peur qu’il la reconnaisse, il veut faire fuir le couple, car lui-même n’a pas le droit de changer d’adresse. Nous avons ensuite à une bonne petite intrigue policière, mais aucun suspense comparable avec le début.

Nous voyons ainsi défiler le capitaine de bord lors du holà up aérien, Mel Danvers, coupe à la Elvis, pantalon pattes d’éléphant, trop gentil pour être honnête, Herbert Wheelock, le libéré sur parole qui effraie les Wilson, Vince, l’homme qui a organisé le holdup avec Danvers. Au lieu de garder du mystère pour les cinquante minutes, en un quart d’heure, les clefs de l’énigme nous sont révélées. Cela nuit beaucoup à l’intérêt de l’épisode, puisqu’il ne reste que l’enquête de Cannon, qui devra échapper à la mort après que Wheelock ait saboté les freins de sa voiture. L’absence de guest stars connues, la trop rapide révélation de l’énigme, l’enquête somme toute routinière du détective en font un épisode qui se laisse regarder, mais sans plus. Les scènes à bord de l’avion sentent le budget limité et les faux décors naturels conçus en studio. Un épisode passable.

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15. CHANTAGE SUR LE RING
(ARENA OF FEAR)

Le boxeur Ron Johnson est provoqué dans un bar par un vieux confrère en retraite et saoul, Jimmy Victor. L’ivrogne donne un coup à Ron qui se défend et le tue. En réalité, c’est une machination montée par la mafia.

Nick Nolte, deux ans avant la consécration  avec la série « Le riche et le pauvre » se montre déjà talentueux en boxeur intègre, Ron, dont le manager s’est laissé prendre au jeu du partenariat financier avec le très dangereux Paul Velos (Pat Renella). En fait, convaincu qu’il a tué Jimmy Victor, Ron est désespéré et  demande à sa petite amie Melanie son passeport pour fuir les USA. Ce n’est pas le plan de Velos qui veut que le champion se couche lors d’un match dont il est le favori. Cannon mène son enquête en étant ici particulièrement malmené, échappant plusieurs fois à la mort.

Ainsi, sa voiture est cernée dans un garage et mitraillée, puis Melanie est enlevée. Persuadé que Jimmy Victor est vivant, le détective n’hésite pas à affronter les pires comparses de Velos pour le prouver. Sa cliente est au départ Mélanie, mais une fois de plus, Frank Cannon mène plus une action de policier que de privé. John Marley en manager qui s’est laissé entraîner dans des alliances dangereuses est assez convaincant, mais Nick Nolte domine nettement la distribution. L’intrigue de Meyer Dolinsky est sans surprise, mais la mise en scène énergique de Marc Daniels relève le niveau.

William Conrad est ici au mieux de sa forme, assenant des coups de karaté, dégainant son révolver, rusant pour obtenir des informations. Plusieurs scènes d’humour sont au rendez-vous, ainsi pour faire parler une dame âgée, une logeuse, Cannon l’appelle « Princesse ». Mais il est constamment épaulé par la police officielle ce qui diminue ses mérites. Pat Renella et le comédien qui joue son acolyte, John Davis Chandler ont des faciès qui montrent leur détermination et leur peu de goût pour la plaisanterie. On évite certains clichés sur le milieu de la boxe et l’action non stop permet de ne pas voir le temps passer. Cependant, ce n’est pas un épisode « haut du panier ». On aurait pu éviter quelques péripéties inutiles qui compliquent l’intrigue et surtout n’apportent rien de plus. Il manque aussi ce petit trait de génie qui fait un épisode quatre étoiles comme « L’excès en tout est un défaut ». Mais ne boudons pas notre plaisir, car tous les opus ne sont pas aussi réussis, loin de là.

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16. PORTRAIT DÉDICACÉ
(PHOTO FINISH)

Le général James O’Hara, un mercenaire, qui s’est octroyé lui-même six étoiles, engage Cannon pour découvrir qui a tué en 1970 son jeune frère de 28 ans. Cannon découvre que le fameux frère est une crapule qu’il a tué lorsqu’il était dans la police !

Dès le début, on sait que l’on a affaire à un épisode quatre étoiles. Tout d’abord, le méchant, James O’Hara, champion de tir et mercenaire sadique, joué par Jack Cassidy vu plusieurs fois dans « Columbo », est aussi dangereux que Burdick dans « L’excès en tout est un défaut ». O’Hara est un « fauve » qui rappelle  Scaramanga/Christopher Lee dans « L’homme au pistolet d’or ». Certaines scènes d’ailleurs sont quasiment tirées du film de James Bond (Hommage ? Plagiat ?), notamment la séquence du duel. Mercenaire ayant œuvré dans le petit pays imaginaire de Polemba en Afrique, James O’Hara est parfaitement crédible. Jack Cassidy lui offre une épaisseur indéniable.

Cannon n’est pas dupe longtemps de ce riche client au passeport diplomatique, intouchable, qui est venu pour le tuer. Mais à trop présumer de son talent (champion de tir, il met toujours dans le mille), O’Hara aura une mauvaise surprise. C’est la dernière apparition dans la série du lieutenant  Rea Heller (Kathryn Reynolds), avec laquelle Cannon plaisante et tente de soutirer des informations. Une autre très jolie fille agrémente l’épisode, Anne (Leonore Kasdorf, de « Starship Troopers », déjà apparue dans la saison 3 de cannon épisode « A charge de revanche » dans un petit rôle différent). Les deux comédiennes évitent que le film se résume à un duel entre deux hommes.

Au début, on s’imagine que l’histoire va nous ramener dans le passé, en 1970, que l’enquête va être compliquée pour retrouver l’identité du coupable. Mais c’est une pirouette destinée à se jouer du téléspectateur. Le courage que montre Frank Cannon face à un tueur d’élite est exemplaire. Anne, qui est la secrétaire de ce sadique mercenaire qui n’hésitait pas à affronter avec du napalm des indigènes munis d’arcs et de flèches, tente de sauver le gros homme alors qu’elle n’est pas riche. Elle réunit l’argent pour engager Cannon et l’éloigner de Los Angeles, mais notre héros sait que c’est reculer pour mieux sauter, qu’un combat à mort s’est engagé, et qu’il se trouve dans un western contemporain dont seul l’un des antagonistes sortira vivant. « Cannon », c’est un mélange de chefs d’œuvre et d’épisodes ratés, et ici nous avons rendez vous avec le meilleur. Mort dans l’incendie de sa villa le 12 décembre 1976 à seulement 49 ans juste après qu’on l’ait vu dans un « Columbo », Jack Cassidy était de la race des grands comédiens. Il le prouve amplement ici.

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17. AMNÉSIE DANS LE DÉSERT
(DUEL IN THE DESERT)

Cannon doit remettre la rançon de Mrs Warren avant que son mari ne prévienne la police. Mais au cours de la remise, il reçoit un coup sur la tête et devient amnésique, avec l’argent en sa possession.

L’immense mérite de cet épisode est de sortir du canevas de la série et de nous proposer une aventure complètement différente de tout ce que nous avons vu en trois saisons. A ce titre, cet opus est l’équivalent d’un « Mademoiselle Pandora » de Chapeau melon et bottes de cuir. Cannon amnésique permet d’exploiter des facettes du héros qui nous sont inédites. Le scénario de Robert C. Dennis aurait pu appartenir à de nombreuses autres séries. C’est de plus une réussite totale, qui repose sur les épaules de William Conrad. Loin de ses repères, le comédien livre ici une composition étonnante. Il a autant de mérite que le désert est presque son seul compagnon (il ne retrouvera la mémoire qu’à la 38e minute sur cinquante).

Joan Van Ark de « Côte ouest » est la seule à donner la réplique de façon convaincante durant l’épisode, puisque les deux comparses du kidnapping, le vieillard ivrogne, le shérif, sont autant de personnages qui ne font que passer. Il n’y a pour ainsi dire pas ici d’énigme mais une aventure. Les poursuites dans le désert sont époustouflantes. On ne s’ennuie pas une seconde, et l’on regrette presque que Cannon retrouve la mémoire tant l’opportunité nous est donnée vu le sujet de vivre une histoire palpitante. Le kidnapping et la rançon ne sont ici que des « mac guffin » dont tout le monde se fiche. Cannon loin du confort de Los Angeles et de son statut d’homme aisé doit réapprendre à vivre et à se battre. « Amnésie dans le désert » nous aurait moins étonné chez « Mannix » où la diversité des enquêtes est plus large que chez Cannon,  Mannix étant une série disons plus athlétique.

Les tentatives de « faire original » avaient jusqu’ici été catastrophiques (l’exemple type est l’épisode 02.14 « Un homme dans le parc »). Cette fois, nous avons une grande réussite, mais dans la mesure où l’on s’écarte complètement du schéma de la série, c’est un peu à double tranchant. C’est un opus exceptionnel dans une série assez banale. On regrette que le mot fin arrive trop vite et cette virée en enfer dans le désert nous marque l’esprit longtemps après la vision de l’épisode, alors que de nombreux autres sont aussitôt vus aussitôt oubliés.

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18. OÙ EST PASSÉE JENNIFER ?
(WHERE'S JENNIFER ?)

Virginia Mc Keller engage Cannon car quelqu’un la persécute. Riche et seule dans une grande demeure, où ne se trouve qu’un couple de domestique qui a abrité en cachette leur neveu qui sort de prison, Virginia est apeurée.  Cannon découvre que Jennifer, la sœur de Virginia est morte en mer il y a cinq ans dans un accident. On n’a jamais retrouvé son corps.

Après l’aventure, le fantastique. Une seconde fois, Frank Cannon est éloigné de son univers de privé, et il faut avouer qu’il s’en sort mieux que Mc Garrett dans « Linda ne meurt pas » (11-10) qui copie beaucoup cet épisode antérieur de plusieurs années. A ce titre, le scénariste de l’épisode d’Hawaii Police d’état, Ken Pettus, a largement pioché dans le script de Phyllis et Robert White pour ce « Cannon ». Pamela Franklin joue ici trois rôles, et elle s’en tire avec brio. Elle est Virginia, la cliente de Cannon, mais aussi une inconnue qui est son sosie, Cindy Matthews, et enfin elle pourrait bien être non le fantôme mais la bien vivante et dangereuse Jennifer.

Dès les premières images, nous comprenons que nous ne sommes pas dans le cadre habituel de la série. L’histoire de Virginia et Jennifer nous évoque la dualité Madeleine et Judy dans « Sueurs froides », tandis que l’ambiance se rapproche de « Psychose ». Autour de Virginia, des vivants bien intéressés par les espèces sonnantes et trébuchantes car la belle n’est pas pauvre. Le neveu des domestiques, Larry (Michael Rupert), a vu Jennifer et veut faire chanter Rick Adante (Christopher Stone, héros de l’éphémère série « Pilotes » diffusée dans les dimanches de Jacques Martin).  Cannon découvre que sa cliente ne lui a pas parlé de Jennifer car elle aurait pu la sauver lors du naufrage d’un voilier et a été prise de panique.

Un bijou en jade met le détective sur la piste de Rick Adante qui vit à bord d’un bateau, le « Volcurian », avec Cindy Matthews, le sosie de Virginia. Adante est l’homme qui a fabriqué le bijou, une paire de boucles d’oreille. Cannon en a trouvé une chez Virginia dans les affaires de Jennifer, l’autre appartient à Cindy. Virginia affirme au détective n’avoir jamais vu cette paire de boucles d’oreille, en revanche, il y avait deux poignards du 17e siècle cadeau de Jennifer à son père décédé et il n’en reste qu’un. On se doute que l’autre ne va pas tarder à servir. Gene Nelson, le réalisateur, place sa caméra où il faut pour nous faire trembler et transforme en avantage l’handicap de ne jamais nous montrer ensemble Virginia et Jennifer. Il maintient ainsi le suspense jusqu’à la révélation finale. Une réussite donc, dont on se gardera de révéler le spoiler.

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19. L'ARGENT SALE
(BLOOD MONEY)

Mécène et financier accusé de fraude fiscale, E.T. Brannigan est en prison. Souffrant, il reçoit la visite de son avocat Tom Baron et du jeune médecin Steve Danvers dont il a financé les études. Quelqu’un a caché une arme dans la sacoche du médecin, le prisonnier s’en empare mais est abattu. Danvers est accusé d’avoir tenté de le faire évader.

Après être sorti le temps de deux épisodes de ses enquêtes routinières, Cannon y revient.  Mais ce script est bourré d’invraisemblances. Tout d’abord, c’est la jeune Julie (Kathleen Miller), l’épouse de Steve, le médecin, qui engage Cannon. Elle n’est guère fortunée. Pendant ce temps, Cannon interroge les gardiens de prison. Une petite frappe, LeRoy Vinson (John Milford) a fait courir le bruit qu’ils étaient corrompus. Pourquoi nous montrer avant la fin de l’acte 1, à la 18e minute, que l’avocat Tom Baron (Peter Haskell, le salaud intégral Charles Estep ennemi de Rudy Jordache/Peter Strauss dans « Les héritiers ») était de mèche avec Brannigan et que ce dernier l’a doublé ? Pourquoi  cette rencontre au bord de l’océan entre Baron et Vinson ? Ce dernier, atteint d’une hépatite, s’est fait soigner par Danvers et pour payer son traitement a travaillé à la fondation médicale Brannigan avec le jeune médecin.

Le défunt Brannigan était un mécène, mais aussi un tricheur, et pas seulement en affaires. Epoux modèle d’Ava (Diana Muldaur de la série « Vivre libre »), veuve qui écoute en boucle des 33t de chansons romantiques sur la fontaine de Trévise et les pièces de monnaie que l’on y jette, il était aussi l’amant de … Julie, ce qui donne un mobile à son mari pour avoir provoqué sa mort. Cette-fois, la défense de Steve Danvers devient un cas désespéré. Mais Cannon est là et tout cela ne peut finir que par un happy end, après quelques poursuites et bagarres. Dans cet épisode, les fans des envahisseurs reconnaissent tout de suite John Milford (le shérif Carver dans le pilote). On regrette que la jolie Kathleen Miller se soit limitée à quelques apparitions (Kojak « Une fille à l’eau » ; « Starsky et Hutch : la vengeance du texan ») avant d’arrêter sa carrière. Peter Haskell est aussi teigneux et menaçant que d’habitude, Diana Muldaur impériale, mais l’épisode revient au niveau de « Sam Cade », « Brigade criminelle » ou « Opération vol » après une embellie de courte durée. Dommage.

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20. MORT D'UN CHASSEUR
(DEATH OF A HUNTER)

Malcolm Lawrence, chasseur et vétérinaire, est tué par un lion en cage dans un parc animalier. Sa jeune veuve, Jill, pense qu’il s’agit d’un meurtre déguisé.

Sans doute le pire épisode de la saison, tourné dans un parc animalier semblable à celui de « Daktari ». Cannon cherche vraiment les enquêtes, ici personne ne lui demande rien, il vient présenter ses condoléances à une amie, Jill Lawrence (Sharon Acker). Celle-ci avait l’âge d’être la fille de son vieux mari, qui soit dit en passant la trompait avec une femme plus âgée rencontrée lors d’un safari, Hilda Wilcox (Jill Jaress). Jill pense que son mari a été victime d’un meurtre, et de fait, le tranquillisant que le vétérinaire avait administré au lion était une mixture de somnifère et d’énergisant. On reconnaît Edward Mulhare, le chef de David Hasselhoff dans « K 2000 » en principal suspect. Le détective trouve très vite un étrange va et vient de cages de lion défectueuses  qui dissimule un trafic de diamants.

C’est un épisode difficile à supporter jusqu’au bout tant le scénario est poussif et mal écrit. C’est visiblement un opus destiné à fournir à CBS le bon nombre d’épisodes pour la saison. Le spectateur s’ennuie ferme et même s’endort sans flèchette hypodermique devant ce soporifique voyage dans un parc animalier. D’habitude inspiré, le réalisateur George Mc Cowan ne fait preuve d’aucune inventivité. S’il y a vraiment un épisode à zapper, qui s’étire en longueur sans apporter le moindre plaisir au spectateur, c’est celui-là. A fuir !

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21. LE TEMPLE DE L'ESPÉRANCE
(THE CURE THAT KILLS)

Un prédicateur d’une église évangéliste, le révérend Will, obtient des testaments de personnes malades qu’il détourne de la médecine afin qu’elles meurent. Il n’hésite pas à recourir au meurtre lorsque quelqu’un se met en travers de sa route.

Les histoires d’évangélistes ne réussissent pas à Quinn Martin. Il avait déjà produit l’affligeant épisode des Envahisseurs  « Le prophète ». Nous ne sommes guère mieux lotis ici avec cet épisode de « Cannon » littéralement plombé par l’interprétation outrancière de Peter Strauss. Difficile de croire que nous sommes en 1974, à deux ans du tournage de la saga « Le Riche et le pauvre », car si Nick Nolte, l’autre vedette de la série, était formidable de talent dans « Chantage sur le ring » (03-15), Strauss ici nous fait douter de son talent, pourtant évident par la suite (« Masada »).

Une fois de plus, personne ne demande rien à Cannon : un vieil homme à la vue déficiente qui lisait ses livres grâce à une jeune femme, Althea Sinns, signale simplement la disparition de cette dernière à Cannon. Comme le détective n’a rien de mieux à faire, il décide de faire une enquête. Plus proche de Jonathan Hart que de Mike Hammer, Cannon découvre donc les magouilles du révérend et de son homme de main Bo Hoffman (Herman Poppe), un géant sans cervelle. Susannah Darrow en Althea Sinns n’est guère plus convaincante. Peter Strauss a un meilleur jeu lorsqu’il quitte les habits outranciers de prédicateur pour celui de tueur.

Toute la partie qui concerne le jeune homme atteint d’une tumeur au cerveau que Will veut « guérir » à sa façon , Derek (Andrew Parks) sombre dans le mélodrame à deux sous. Il ne faut pas chercher un message ici contre les s ectes, c’est un épisode raté de « Cannon » et rien d’autre. On trouve un peu de suspense dans les scènes de fête foraine. Mais c’est maigre et le téléspectateur fait grise mine devant ce brouillon d’épisode.

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22. LE SÉDUCTEUR
(BOBBY LOVED ME)

Vera Marks, une institutrice, engage Cannon pour découvrir qui a tué l’homme qu’elle devait épouser. Cannon se rend vite compte que la victime, Bobby Kester, était un gigolo, escroc, qui séduisait les femmes pour les dépouiller de leur argent.

Encore un épisode soporifique. Collin Wilcox Horne incarne Vera, dont Cannon en la voyant comprend que Bobby Kester a volé ses économies, les 9000 dollars qui lui venaient de son défunt père. Ici, la victime est peu reluisante. Il a séduit une jolie femme mariée, Leona Wilson (Claudia Jennings), ainsi que Miriam Eckworth (Pippa Scott). Cannon découvre qu’un club de célibataires utilisait le gigolo pour soutirer de l’argent. La mère de Bobby, Mrs Kester (Virginia Gregg) est indifférente à la mort de ce fils indigne, mais doit composer avec son autre fils plus jeune, Jimmy, en train de sombrer dans la petite délinquance. Cannon retrouve un flic marron, le lieutenant Lew Hayes (Jon Cypher) qu’il a affronté jadis quand il était dans la police.

Beaucoup de monde gravitait autour de la victime et avait des raisons de le tuer. Webber, un handicapé qui dirige le bar qui sert de club de rencontres est un autre de ces personnages qui hante cette histoire de misère humaine. Dans une scène pathétique mais bien jouée, Colin Wilcox Horne danse toute seule avec le pistolet de son père, comprenant que son prétendant s’est moqué d’elle. Cannon réussit à la désarmer en lui faisant croire que Bobby l’aimait (d’où le titre original). Les scènes d’action tombent comme des cheveux dans la soupe entre des moments d’échange pas réussis. Signe de la misère de cet épisode : on tente de tuer notre détective avec… un landau projeté dans un escalier ! Notons que le comédien qui incarne Jimmy est beaucoup trop jeune pour être le fils de Virginia Gregg. Bref, encore un mauvais épisode.

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23. LE TRIANGLE MAUDIT
(TRIANGLE OF TERROR)

Cannon enquête dans le protectorat  britannique des West Indies, dans les Caraïbes, près du triangle des Bermudes, sur le présumé suicide de Sir Arnold Masters, riche propriétaire d’une banque.

Le décor est  tellement beau que le scénariste Carey Wilber s’est cru dispensé de pondre un script. Dans le prégénérique, nous assistons au meurtre de Sir Arnold. Il était banquier aux West Indies, que CBS nous présente ici avec beaucoup d’efforts et de moyens : les taxis de l’île sont les mini moke, comme dans la série « Le Prisonnier ». Mama Sally, la Carmen Miranda noire locale, se promène avec sur la tête une véritable salade de fruits, et l’adjoint de Cannon n’est autre que le chef constable (Thalmus Rasulala), policier noir qui lui permettra de mener son enquête à terme sans perdre sa bonne humeur et son allure picaresque.

Oublions les allusions au Triangle des Bermudes, objet de superstition, qui n’est qu’évoqué en filigrane dans l’histoire. Kathy Akers (Dana Wynter) refuse de croire que son père, que l’on appelait « le pirate », s’est suicidé. Elle est mariée mais n’aime plus  son conjoint Conrad (Llyod Bochner) depuis plusieurs années. Cannon découvre un triangle entre Conrad, l’aventurier  Novell (Don Knight, le méchant dans « l’immortel ») et le fils de Mama Sally, ce dernier ne tardant pas à être tué. Mama Sally donne à Cannon un lingot d’or marqué de la République de Cuba de Battista. Novell prétendait pouvoir en trouver beaucoup, un avion cubain de l’époque pré-castriste s’étant écrasé dans l’île.

Pour cela, il a demandé à Conrad Akers de le financer. Malgré de bons comédiens comme Don Knight, on s’ennuie ferme. Cannon trop gros pour les Mini Moke se déplace en minibus Ford. Il échappe de façon improbable à un éboulement de pierres dans une crique. Il y a peu d’action et l’on a l’impression que le téléspectateur doit se contenter du seul décor. Il fait certes moins toc que dans « Le Saint », mais ne suffit pas à nous captiver pendant cinquante minutes.

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24. LE CHASSEUR
(THE STALKER)

Cannon est en vacances, faisant de la pêche à Moose Lake. Ben Zalko, qu’il fit jadis coffrer dans un asile psychiatrique alors qu’il était policier, vient de s’évader et veut se venger.

Il y a huit ans, Cannon a mis hors d’état de nuire Ben Zalko l’étrangleur. Il traque désormais Cannon en vacances, qui vient de rencontrer un couple de jeunes mariés, les Bowers. Pour terroriser sa proie, Zalko (Luke Askew, une belle tête de fou halluciné) tire sur Cannon avec un fusil à lunettes tandis qu’il pêche au milieu du lac, mais en le ratant volontairement. Toutefois, on s’ennuie vite : Zalko tient à sa merci le détective mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Il organise une véritable chasse à l’homme, un jeu du chat et de la souris dont on se lasse vite.

Cannon pour se défendre va jouer les Mc Gyver avant l’heure et faire avec les moyens du bord.  June et Steve Bowers font ce qu’ils peuvent pour l’aider, avec leur petit chien Napoléon. Le côté sadique de Zalko est mis en évidence lorsqu’il étrangle le vieux pompiste, Mr Summers. La réalisation de Lawrence Dobkin est tout à fait prévisible. Le tout est un mélange de « chapeau melon : Je vous tuerai à midi » et d’Amicalement vôtre « Un petit coin tranquille ». Retour à la nature, sans jamais tomber dans la violence de « Délivrance ». La saison 3 de « Cannon » se termine donc avec un opus mineur précédé de plusieurs épisodes médiocres. On se demande comment la série a pu être renouvelée pour une saison 4 après un tel nombre d’intrigues moyennes.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)

 saison 4Présentation

Cannon

Saison 5


1. VENDETTA
(NIGHTMARE)



Scénario : Robert Lenski. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

Un prisonnier tente de s’évader d’un pénitencier et est mortellement atteint, mais avant de mourir, il confie une terrible secret à Cannon.

Critique :

Retour en arrière de 14 ans. Nous sommes en 1975 et faisons un bon dans le passé en 1961. Pour la première fois, nous apprenons que Frank Cannon fut marié et eu un enfant. Tous deux auraient été tués par un homme qui vient de tenter de s’évader d’un pénitencier et a fait cette révélation avant de mourir. Un certain Robert Hardy Koll (Edward Wash).

Immédiatement, on a le sentiment que la série est toujours actuelle, et n’a pas subi l’outrage des ans comme L’homme de fer ou Opération vol. Cannon immédiatement rouvre le dossier, bien qu’il soit cette-fois directement impliqué.

Le privé se rend à Portland dans l’Oregon. Il recherche Arlene Thompson (Elizabeth Allen). Plusieurs personnages sont présents dans l’intrigue : le sénateur Arlen Andrews (John McMartin), Wanda Bacchus (Janet Ward), propriétaire d’une discothèque, qui semble en savoir long sur ce dernier. Cannon demande à parler à Arlene. Il sait que la femme du sénateur fut une prostitutée. Elle lui parle de Wanda, alcoolique notoire, comme le téléspectateur a pu le constater quelques scènes auparavant.

Lorsqu’il retrouve Wanda, elle est morte. Il retrouve des notes, elle a appelé l’hôtel où réside le sénateur Andrews, qu’elle appelle « Buck ». Cannon poursuit son enquête auprès d’un archiviste, Stanley Fisher (Walter Scholz), qui le mène de fil en aiguille au sherif du coin. La piste mène à Buck, soit le sénateur Arlen Andrews, que Cannon accuse de cinq meurtres, dont celui de sa femme et de son fils. L’homme, plutôt que d’affronter la justice, échappe à Cannon en larmes et se tire une balle dans la tête.

Cet épisode atypique, avec un William Conrad talentueux et convaincant, tranche avec les enquêtes habituelles du détective à l’embonpoint. Nous ne voyons pas les secondes passer, scotché à notre téléviseur. Jusqu’à la révélation finale, épouse et fils tués par erreur. On voyage de Los Angeles à l’Orégon, entre le passé et le présent, et les larmes de notre héros montrent ses blessures et fissures éternelles insoupçonnées jusqu’ici. Pas un temps mort. Chacun des comédiens est parfait dans son emploi. Un sans-fautes total.

Anecdotes :

  • Nous apprenons que Frank Cannon, lorsqu’il était dans la police, était marié à Laura, et qu’ils avaient un fils David. Cela n’a jamais été évoqué auparavant.

  • John McMartin (1929-2016) est surtout connu pour Les hommes du Président.

  • Elizabeth Allen (1929-2016 comme le John McMartin) a joué dans Du haut de la terrasse et La taverne de l’Irlandais.

  • On a vu Janet Ward (1925-1995) dans Point limite, Le gang Anderson (avec Sean Connery) et La fugue.

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2. FATALEMENT FRAUDULEUX
(THE DEADLY CONSPIRACY)

Episode crossover qui se poursuit avec le premier épisode de la saison 4 de Barnaby Jones.

Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

La jeune Doris Grady découvre que l’entreprise pour laquelle elle travaille est en relation avec la mafia. Elle est malheureusement piégée par un certain Don Corcoran qui l’assassine et maquille le crime en y mêlant un innocent, Walt Miller.

Critique :

Cet épisode est un cross-over avec une série dérivée de Cannon, Barnaby Jones. Avoir au générique la superbe Lynette Mettey et tuer son personnage, Laura, dans les premières minutes relève d’un beau gâchis. On avait pu voir la belle dans un mémorable 200 dollars plus les frais : A la poursuite de Carol Thorne.

Frank Cannon va donc mener l’enquête de concert avec Barnaby Jones, interprété par Buddy Ebsen. Pas d’interrogation sur les coupables : Don Corcoran (Charles Durning), Bud McKenna (Murray Hamilton, vu dans Les envahisseurs) et Gordon McKenna  (Barry Sullivan). Malgré l’évidence, le tandem Cannon-Jones va essayer d’innocenter Walt Miller.

Tandis que Cannon interroge une amie de l’accusé, Angie Wayne (Jennifer Bishop), une call girl, en train de profiter de sa piscine, le sénateur Daniel Knox (Hayden Rorke) se voit offrir une ravissante blonde par Gordon Mc Kenna. Matt Venner, qui soupçonne que la mort de Doris est truquée, trouve la mort dans un avion saboté.

On nous offre une fin provisoire, dans laquelle Gordon McKenna se retrouve en fâcheuse posture dans la dernière scène, son frère Bud dont il avait décidé la mort réchappant par miracle de celle-ci et se présentant avec Cannon et Barnaby Jones pour lui demander des comptes.

C’est l’inconvénient des crossover, et dans le coffret CBS américain, on ne nous a pas mis (comme ce fut le cas pour un cross over de L’homme de fer  (saison 6) avec Bold ones, the new doctors) l’épisode de Barnaby Jones.

Néanmoins, on passe un moment agréable. Notons que l’on voit plus l’équipe de gangsters que Cannon ou Barnaby Jones, palabrer, comploter et ordonner des meurtres. Lee Meriwether (qui joue dans Barnaby Jones mais est surtout connue pour Au cœur du temps) fait une courte apparition, on suppose qu’on la voit davantage dans l’autre épisode.

Après le premier épisode de cette saison, le second est encore atypique. Trop de personnages, on ne sait où donner de la tête, faible présence de Cannon, en revanche, un bon polar sur la mafia, sans temps mort, avec de jolies filles.

Anecdotes :

  • Barnaby Jones est une série de 178 épisodes qui dura aux USA de 1973 à 1980, soit huit saisons.

  • Ron Rifkin (1931-) vedette de Alias, incarne ici Paul Goldberg, un jeune loup.

  • Jennifer Bishop a aussi joué dans Mission Impossible. C’est surtout une actrice de films d’horreur de série B.

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3. NÉGLIGENCE
(THE WRONG MEDICINE)

Scénario : Norman Lessing. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

Lors d’un ouragan, des blessés sont accueillis aux urgences. L’épouse de Dave Tillis, diabétique, est victime d’une erreur médicale et meurt. Cannon pense que c’est un meurtre prémédité.

Critique :

Encore une réussite. On sait quasiment dès le début l’identité du coupable : Dave Tillis (Don Gordon), avec la complicité d’un étudiant en médecine toxicomane, Cy Carter (Richard Jaeckel). Mais le scénariste Norman Lessing signe un brillant imbroglio de cinquante minutes qui nous oriente sur moult pistes diverses et permet de maintenir le suspense. En fait, le twist final consiste, spoiler que je ne révélerai pas, à nous donner le mobile du crime, en l’occurrence une charmante jeune femme maîtresse de Tillis que l’on voit évoluer innocemment pendant les trois quarts de l’épisode sans y prêter attention.

Les rebondissements sont nombreux : Cannon empoisonné qui réussit à sauver sa peau en buvant… une bouteille de lait, Cannon qui manque être étranglé par un géant dans un asile d’aliénés où il a eu la mauvaise idée d’enquêter et d’irriter le directeur, le docteur Adam Chekko (Eugene Peterson). Sans parler de poursuite en voiture, de mort précipitée de Cy Carter.

Le principal médecin impliqué dans l’erreur médicale, Jeff Reston (David Birney, héros de Serpico) suscite la sympathie du détective qui flaire un coup fourré, depuis son entretien avec le mari de la victime. La belle Marianne Mc Andrew, que j’avais repérée dans un épisode de la saison 3 de Hawaii Police d’état : témoin à charge, incarne l’assistante de Reston, Nora Hedding. On lui donnerai, sur foi de son visage angélique le bon Dieu sans confession, ce qui serait une erreur fatale.

Encore un sans-faute, sans temps morts, sans ennui, alors qu’il est évident que le coupable est le mari. Le scénariste a plus d’un tour dans son sac pour nous faire douter et nous plonger dans un jeu de la mort de 50 minutes avec frissons assurés. Une réussite totale.

Anecdotes :

 

  • Marianne MC Andrew (1942-) a joué au cinéma dans Hello Dolly (1969). Elle a arrêté de tourner en 2000. Outre Cannon et Hawaii Police d’état, elle est apparue dans Mannix, Sur la piste du crime, Quincy, Les routes du Paradis, Amour gloire et beauté et Murphy Brown.

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4. SERVICES SECRETS
(THE ICEMAN)

Scénario : Larry Alexander. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Cannon rouvre un dossier vieux de dix ans dans lequel un certain Matt Carver a été emprisonné pour le meurtre de sa femme.

Critique :

Il est heureux que la peine de mort ne soit appliquée dans tous les états des USA du moins pour les suspects que Cannon doit tirer d’affaire, même avec beaucoup de retard ! Robert Foxworth en Lanny Mc Crae nous semble dès le début suspect, et son jeu plombe un peu le suspense de l’épisode puisque le téléspectateur aura sans surprise le coupable qu’il pressentait. En particulier lorsqu’on le voit tuer un soldat infirme, Pete Scofic (David Roy Chandler) venu lui parler de l’affaire.

Andrew Parks, incarnant Jimmy Carver, son beau-fils, est lui aussi très prévisible. De toute évidence, le scénariste Larry Alexander ne s’est pas soucié de brouiller les pistes, et c’est la façon dont Cannon, à la manière du lieutenant Columbo, va trouver le vrai coupable qui semble primer dans cet opus, plutôt qu’une enquête poussée. Dennis Patrick, alias John Sturdevant, un chef des services secrets, couvre Lanny de façon si évidente que Cannon et le spectateur n’ont vite aucun doute sur l’identité du coupable.

Les premières scènes de l’épisode nous apportent beaucoup trop d’informations cruciales pour que le mystère puisse s’instaurer dans la durée. Lors de la scène du parloir à la prison, Cannon s’énerve. On comprend que Matt Carver est innocent du meurtre de sa femme. On retrouve au passage un habitué des productions Quinn Martin, John Milford. Ce dernier est Bob Costigan, un ami de Cannon, que Lanny assassine avec une explosion télécommandée qui manque tuer notre héros.

Dans la suite de l’histoire, Lanny demande à son chef, Sturdevant, de le débarrasser de Cannon qui poursuit son enquête auprès du jeune Jimmy, qui s’entraîne sur un stade à courir. A la 17e minute, les agents secrets interviennent, ce qui nous vaut une belle cascade en voiture. Cannon est affranchi par Sturdevant, sur la protection et l’estime qu’il porte à Lanny, qu’il considère comme le meilleur élément de son service.

Certaines scènes sont un peu éludées, comme la visite de Cannon à la veuve de Scofic, Angela (Jana Bellan). On regrette la brièveté des scènes de l’actrice Margaret Impert, en maîtresse de Lanny, en Sondra Munson, un beau brin de fille. Elle est assassinée par son amant à la 37e minute. Il utilise une ruse d’agent secret avec un magnétophone pour la faire paraître toujours vivante à son départ devant une voisine. La conclusion, sans surprises, verra la libération de l’innocent et la punition du coupable, que Cannon en état de légitime défense devra abattre.

Anecdotes :

  • Robert Foxworth (1941-) a joué au cinéma dans Damien, la malédiction 2, Transformers, et à la TV dans Falcon Crest.

  • Margaret Impert (1948-) a changé de prénom et fait carrière sous le nom de Maggie Impert, tenant un rôle récurrent dans Magnum et Les routes du Paradis. Son rôle le plus intéressant au cinéma fut dans La nuit des juges.

  • Dennis Patrick (1918-2002) doit sa célébrité à la série Dark Shadows. On l’a vu au cinéma dans Joe (1970), Le ciel s’est trompé (1989), Un joueur à la hauteur (1994).

  • Andrew Parks (1951-) a arrêté sa carrière en 2009. On se souvient de lui au cinéma dans Leçons de séduction et Donnie Brasco.

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5. LA VICTIME
(THE VICTIM)

Scénario : Jimmy Sangster. Réalisation : Lawrence Dobkin.

Résumé :

Cannon doit enquêter sur le cas d’une chanteuse, Lena Michaels, qui serait séquestrée. Mais l’est-elle vraiment ?

Critique :

Très bonne distribution dans cet épisode, avec des figures comme Alfred Ryder et Joel Fabiani.  Le scénariste Jimmy Sangster est un spécialiste des films d’horreur de la Hammer. Pourtant, l’histoire qu’il a écrite est loin d’être passionnante. Disons que le thème de la folie y est assez mal exploité.

Cannon enquête auprès de Janice Elder (Jess Walton avant qu’elle ne gâche son talent dans Les feux de l’amour). Jess avait un réel talent en plus d’un physique, il est dommage qu’elle ait ainsi mis sa carrière sur une voie de garage. Notre privé suspecte Sean Donohue (Joel Fabiani) de jouer un rôle trouble dans cette affaire. Il n’hésite pas à se débarrasser des importuns en les faisant jeter d’une falaise dans leur voiture.

Lena (Donna Mills) semble assez écervelée. Manipulée par son manager Sean, elle ne réalise pas le danger qu’elle coure. Alfred Ryder en Leonard est bien moins menaçant que Donohue. Janice reçoit un appel désespéré de Lena et avertit aussitôt Cannon.

Cannon libère Lena (qui s’est emparée secrètement d’un couteau) mais il est déconcerté quand elle lui dit aimer Sean Donohue. On comprend que la chanteuse est folle à lier. Elle poignarde Cannon qui était en communication téléphonique dans sa voiture avec Janice. Cannon est blessé au bras, mais Lena ne rate pas Sean Donohue. Janice découvre le pot aux roses et manque y passer sans l’intervention de Cannon.

Episode assez moyen.

Anecdotes :

  • Joël Fabiani (1936-) restera Stewart Sullivan, l’un des trois héros de la série Département S. On l’a revu notamment dans Columbo.

  • Alfred Ryder (1916-1995) trouva le rôle de sa vie en chef suprême des Envahisseurs.

  • Jesse Walton (1949-) a laissé de côté une carrière prometteuse pour se consacrer exclusivement au soap Les feux de l’amour.

  • Donna Mills (1940-) est Abby Ewing dans Côte Ouest.

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6. L'HOMME QUI MOURUT DEUX FOIS
(THE MAN WHO DIED TWICE)

Scénario : S.S.Schweitzer. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Cannon et son ami Weller Dane, tous deux anciens vétérans de guerre, recherchent un policier corrompu supposé mort depuis huit ans, Dave Baylor, qui semble revenu de l’enfer pour tuer.

Critique :

Cannon, après un premier meurtre du présumé policier mort Dave Baylor, commence son enquête auprès de la fille, Susan (Leslie Charleson) qui vient de recevoir un mystérieux coup de téléphone. Elle est persuadée que son père était innocent. On comprend que l’épisode va nous couper le souffle entre mystère et suspense. Le réalisateur a choisi d’ailleurs une musique angoissante.

Cannon est aidé dans son enquête par un ancien copain de guerre, le policier Weller Dane (Leslie Nielsen). L’homme que nous voyons comme Dave Baylor, hirsute, barbu, moustachu, lunettes noires, est méconnaissable et pourrait bien être un imposteur. Le mafioso Stan Holtz (Paul Stewart) était il y a huit ans mêlés aux trafics de Baylor, et il est interrogé par Cannon. Il veut se venger des policiers.

L’ambiance est à la paranoïa et à la terreur. Tandis qu’après un mystérieux rendez-vous dans un restaurant où Susan (souvent appelée Suzy) est censée retrouver son père, elle et Cannon échappe à la mort, l’homme tente de les faucher en voiture. Puis Holtz est victime d’une explosion criminelle dans sa luxueuse propriété en ouvrant la portière de son automobile. C’est la 25e minute et tout est remis en cause. Il faut chercher une autre piste.

La liste des victimes s’allonge : les policiers Jerry Musso (Robert Hoy), Ed Madigan (James Gregory), le truand Stan Holtz. Comme l’homme a risqué la vie de Susan, Cannon pense que quelqu’un se fait passer pour Baylor avec des postiches.

Le privé soupçonne Higgins (Joe E. Tata), l’associé de Stan Holtz, mais à la 38e minute, coup de théâtre, nous voyons Weller Dane espionner à distance avec un micro Susan et Cannon. Dans la scène suivante, Leslie Nielsen est particulièrement menaçant en Dane lorsqu’il kidnappe Susan.

Le comédien était aux antipodes de ce qui fut la suite de sa carrière (Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?). Cannon découvre chez lui les postiches et les lunettes noires. Il est vraiment convaincant en sadique Weller Dane, qui est le vrai coupable des faits imputés jadis à Dave Baylor. Mais le passé l’a rattrapé lorsque ses collègues des années après ont eu des doutes.

Scénario ingénieux, réalisation impeccable, c’est un épisode qui vous scotche sur votre fauteuil pendant 50 minutes.

Anecdotes :

  • Francie Mendenhall (?-) qui incarne Gilda, fut la vedette de la série The Golddiggers (1971) inédite en France.

  • Leslie Charleson et Leslie Nielsen font leur troisième apparition dans la série. Ils ont chaque fois interprété un rôle différent.

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7. POUR UNE LARME DE POISON
(A TOUCH OF VENOM)

Scénario : Larry Alexander. Réalisation : Chris Robinson.

Résumé :

Stacey, fille du sénateur Murdock, a quitté un groupe de jeunes fils à papa révolutionnaires terroristes. Pour se venger, une fille du groupe, Leslie Matthews attire Cannon dans un piège en lui offrant une tasse de café contenant un poison qui agit en 72 heures. Avec ses copains, elle exerce ensuite un chantage : lui livrer Leslie contre l’antidote.

Critique :

L’épisode décrit bien la génération issue des hippies dont des enfants de bourgeois ont joué les sanguinaires révolutionnaires. Mais l’histoire est un peu tirée par les cheveux. Dans le rôle de Leslie, l’actrice Catherine Burns manque de conviction. En revanche, on apprécie la performance de Sondra Locke, l’ex-compagne de Clint Eastwood, en fille de sénateur, Leslie.

L’épisode semble une sorte de remake de celui de Mannix : La petite souris est morte. En étudiant d’université Warren Michaelson, chef des révolutionnaires, Gregory Rozakis joue un rôle assez convenu. Tout est ici caricatural, mais a le mérite de rappeler une époque oubliée des téléspectateurs. On ressent les prémices chez ces jeunes de ce qui sera en France Action Directe, en Allemagne la bande à Baader, ou en Italie les brigades rouges. Mais le scénario cadre mal avec la série et les enquêtes du détective privé.

On ne doute pas une seconde que Frank Cannon se procurera l’antidote, sinon la série s’arrêterait là. En ce sens, il n’y a pas vraiment de doute sur la suite des opérations. Cannon est plus vulnérable que d’habitude. Stacey est enlevée par la bande. Celle-ci prépare un attentat, l’explosion d’un réservoir. On verrait davantage face à ces morveux Steve McGarrett que notre gros détective.

L’épisode est donc décevant, atteignant juste les deux étoiles pour le suspense final où à deux minutes de la fin, Cannon n’est pas encore sauvé.

Anecdotes :

  • Imdb et d’autres sources indiquent que le personnage de Sondra Locke se prénomme Stacey, mais l’on entend « Tracy » dans la bande son originale.

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8. PRIS ENTRE DEUX FEUX
(MAN IN THE MIDDLE)

Scénario : Richard Landau. Réalisation : Allen Reisner.

Résumé :

Pour rendre service à un ami mourant sur un lit d’hôpital, Walt Morgan, Cannon accepte d’aller au Mexique récupérer la dépouille de son fils et de découvrir son meurtrier.

Critique :

Cet épisode est un décevant, car le script au départ promet monts et merveilles, une virée dangereuse au Mexique, et à l’arrivée, l’intrigue banale ne permet pas de coups d’éclats. Cannon respecte sa promesse et retrouve le fils, mais bien vivant, il s’agit d’Ernie Morgan (Chris Robinson). Auparavant, Cannon a affaire à sa fiancée, Maria (Christine Avila surjoue le personnage exotique de mexicaine) et à l’énigmatique gangster en fauteuil roulant, Nelson Brill (Stuart Whitman).

Certes, dans ce Mexique de carte postale, le voyage de Cannon n’est pas de tout repos, mais nous sommes bien en dessous du niveau habituel de la série. Notre héros passera quelques sales moments pour avoir voulu découvrir la vérité. Au passage, Maria est l’épouse d’Ernie. Après la poursuite en voiture traditionnelle, Cannon affronte Nelson Brill. Stuart Whitman nous fait oublier qu’il joue un handicapé, faisant du sport en salle, prenant des coups de téléphone au bord de sa piscine. Quand il fait de la plongée sous-marine, on n’y croit plus.

L’épisode est plus violent que de coutume, lorsque Brill tue d’un coup de harpon Ernie, et envoie une flèche à Cannon. Ce dernier l’expédiera à un requin. Quant à Maria, on la retrouve morte au pied de l’autel dans une église.

La fin est un peu bâclée, pas de transition entre notre héros blessé par le harpon puis revenu en Amérique au chevet de Walt Morgan. On ne peut parler de happy end. Ce qui sauve l’épisode de la note minimale, c’est le directeur de la photographie qui nous propose de splendides vues maritimes. Nous sommes loin des séries tournées en studio, auxquelles en 1975, le téléspectateur n’adhère plus.

Anecdotes :

  • Stuart Whitman (1928-) est célèbre pour la série western Cimarron. Il a aussi joué avec John Wayne Les comancheros.  En 1981, il a fait une belle prestation dans un film d’épouvante britannique de Roy Ward Baker, Le club des monstres.

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9. LE BOUC ÉMISSAIRE
(FALL GUY)

Scénario : Howard Dimsdale. Réalisation : Lawrence Dobkin.

Résumé :

Cannon doit aider Mike Marsh, co-directeur d’une compagnie pétrolière, accusé à tort de détournement de fonds par la toute puissante Vivian Kaid.

Critique :

Je suis toujours déçu de voir que Vera Miles, après une belle carrière au cinéma, en fut réduite à accepter des rôles plus ou moins réussis à la télévision. Ici, Vera Miles interprète un personnage des plus antipathiques, Vivian Kaid. Cannon se ballade dans une compagnie pétrolière comme un chien dans un jeu de quilles. Certains indices au départ ne trompent pas : l’épisode mal écrit va être médiocre, et il l’est. Avec ce genre d’opus, il n’est pas étonnant que l’annulation soit arrivée en fin de saison.

Ce qui faisait l’originalité de la série était de nous proposer un bon polar sans prétention. En compliquant les scripts, le spectateur s’ennuie. Tous les effets sont téléphonés. Dans le rôle de Mike Marsh, Alan Feinstein nous fait croire à son personnage. Tandis que Vera Miles cachetonne. On est loin de sa prestation réussie dans le pilote en 1971 en Diana Langston.

L’atout charme de l’opus est la comédienne Kelley Miles en petite amie de Marsh, Marian Belford. Kelley est la fille de Vivian dans l’histoire, et  de son interprète à la ville.

Ce qui est complètement raté, c’est l’affrontement entre Vera Miles et William Conrad auquel on n’adhère pas une seconde. Un épisode que je conseille de zapper, même aux admirateurs de Vera qui n’a jamais joué si mal. Vivian Kaid est censée être froide comme un glaçon et démoniaque. Ses scènes avec Cannon sont des ratages en série, mal agencées.

A la 39e minute, belle scène de cascades où un tractopelle s’en prend à la grosse limousine de notre héros, qui est blessé. Le twist final ne prend pas. On a du mal à trouver Vivian sympathique après l’avoir tant suspectée. Andrew « Andy » Kaid (John Lehne) en méchant mari de Vivian ne suffit pas à rendre la réconciliation finale avec Cannon vraisemblable. D’ailleurs, la dernière image nous rend la Vivian imbuvable de toute l’histoire. Ces changements de ton nuisent à l’harmonie d’un épisode vraiment mal construit.

Anecdotes :

  • Kelley Miles (1952-) est dans la vraie vie la fille de Vera Miles. Loin d’avoir le talent de sa mère, elle ne compte que 13 rôles dans une courte carrière qui va du soap Des jours et des vies à la série de SF Star Trek deep space nine.

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10. TEL EST PRIS
(THE MELTED MAN)

Scénario : Norman Lessing. Réalisation : Leo Penn.

Résumé :

Cannon, en protégeant la riche Nedra Cameron, doit affronter l’organisation criminelle chinoise des tongs.

Critique :

Cet épisode est gâché par l’insupportable Victor Mohica, au jeu surfait, dans le rôle de Steve Portugal, l’amant de Nedra Cameron (Diana Hyland). C’est dommage car l’histoire est originale, mêlant la célèbre organisation criminelle chinoise des Tongs à une intrigue policière relatant une vengeance contre Steve Portugal qui est un assassin d’un certain Morgan.

Les autres comédiens sont bien choisis : dans un rôle attendu, James Hong en Quan Lee, Diana Hyland en Nedra et Jenny Sullivan dans le rôle de sa soeur Casey. Egalement maîtresse de Portugal.

La réalisation n’évite pas certains clichés, rassemblant toute la galerie de ceux attachés à la Chine comme la scène du théâtre. On n’a pas lésiné sur les décors de carte postale évoquant tous l’Asie et ses mystères.

Les meilleures scènes opposent James Hong et William Conrad. Diana Hyland, comme à son habitude, joue bien, mais ne peut éviter un partenaire bien maladroit à l’écran. Dommage. Nous avons droit à des scènes de suspense stressantes, comme à la 37e minute, lorsque Cannon se retrouve enfermé dans une chambre froide.

Jenny Sullivan, j’en ai été étonné, s’en tire mieux que Diana Hyland déjà talentueuse. On est surpris par l’identité du meurtrier (spoiler), mais ce qui paraît peu vraisemblable est la victoire de Cannon et du shérif contre les tongs. La fin de l’opus sans le personnage joué par l’exécrable Victor Mohica est plus plaisante que le début.

Anecdotes :

  • Un des derniers tournages de la fiancée de John Travolta, Diana Hyland (1936-1977), fauchée par le cancer le 27 mars 1977 à 41 ans.

  • Jenny Sullivan (1946-) a joué à la télévision dans V et au cinéma dans L’autre. Elle a arrêté de tourner en 2004.

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11. LA MARCHE NUPTIALE
(WEDDING MARCH)

Scénario : Brad Radnitz. Réalisation : Leo Penn.

Résumé :

En service commandé, Nell Dexter, femme policière, se déguise en prostituée pour piéger un sadique. Elle est sauvagement battue et demande à Cannon de l’aider à se venger.

Critique :

L’incohérence du script permet à Cannon de marcher dans les plates bandes de la police. L’incompréhension du supérieur de Nell est exagérée. Dans le rôle, Tina Louise s’en tire avec les honneurs. On comprend que Nell et notre héros se connaissent depuis le temps où Cannon travaillait dans la police.

L’histoire multiplie les personnages au détriment de la compréhension. On apprécie la prestation de l’actrice Paula Kelly qui incarne une prostituée black. Le reste de la distribution fait la part belle à Julie Adams et James Olson. Dans ses scènes de séduction avec son juge de mari Norman Killian (James Olson), Julie Adams, alors âgée de 49 ans semble un choix maladroit, une comédienne un peu plus jeune aurait convenu.

Cora fait chanter le juge Killian, dont elle sait qu’il est l’agresseur de Nell. Olson nous fait vraiment croire à ce personnage qui, lorsque l’on gratte le vernis, se révèle un parfait salaud. Mais tandis que l’enquête de Cannon et Nell piétine, on se doute que Cora ne va pas faire long feu avec le chantage dangereux dans lequel elle s’est lancée. Cannon, qui pour une fois ne mène pas une enquête en solo mais avec la femme policier, ne tarde pas à retrouver Cora battue à mort.

A partir de la mort de Cora, la suite est assez convenue, elle correspond à ce que le téléspectateur peut aisément deviner. Les choses se passent même un peu trop facilement, au point que le spectateur sait souvent avant Cannon ce qui va se passer ! Tout cela nuit au suspense. La transformation physique du tueur Rick Harney (Jack Ging) en « Mister Hyde » est un peu grotesque. L’assassin est ainsi repérable cent lieues à la ronde. Car il y a en fait deux méchants et non un.

Lorsque Nell Dexter est battue à nouveau, cette fois par le juge, on tombe dans la répétition, d’autant que Tina Louise ne brille pas par un talent exceptionnel. J’ai davantage apprécié la prestation de l’acteur Vic Tayback en capitaine Marsh, supérieur intolérant de Nell.

Un épisode mi-figue mi-raisin qui nous laisse sur notre faim.

Anecdotes :

  • Tina Louise (1934-) tourne toujours alors que sa carrière a débuté en 1955. Elle a souvent été vedette invitée de séries : Opération vol, L’homme de fer, K2000.

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12. LE HÉROS
(THE HERO)

Scénario : Irving Pearlberg. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Une bande de jeunes motards ont inventé une variante de la roulette russe. Pendant ce temps, dans un bar, un homme ivre, Tom Longman, s’interpose entre Paul Rogan et une jeune femme, Ellen Marks, menacée. Rogan veut tuer Longman. Mais assommé, Longman se retrouve avec en mains un couteau ensanglanté et devant lui le cadavre de  Rogan.

Critique :

Scénario complexe, avec beaucoup de jolies filles au générique : Lee Purcell (200 dollars plus les frais), Deirdre Lenihan, Laurie Walters, Katie Saylor, et un Dean Stockwell bien avant Code Quantum en Tom Longman, fils de général. On comprend mal comment les deux intrigues vont se croiser. Le père de Tom, le général Longman (Morgan Woodward) demande à Cannon de tirer son fils d’affaire.

Avec ses airs de Sainte Nitouche, on imagine mal Lee Purcell en Vickie, au milieu de la bande de motards. Laurie Walters incarne un personnage de la bande dont le nom n’est jamais cité. Deirdre Lenihan est Dana, l’épouse de Tom. On comprend à la 18e minute comment les deux fils vont se relier :  Paul Rogan (Thom Christopher), défunt membre des motards, était l’amant de Vickie, encore une fois objet d’une erreur de casting avec la douce Lee Purcell.

Le spectateur sait que Tom n’est pas le coupable, mais que la bande va vouloir se venger et le tuer. Ellen Marks (superbe Katie Saylor) avait de sérieuses raisons de tuer Rogan. Cannon l’interroge en présence de la bande de jeunes, devant le cercueil où repose Rogan. La bande s’attaque à la maison de Tom, et veut brûler vive Dana Longman qui sans Cannon et son mari n’en aurait pas réchappée.

Cette ultime saison nous offre des scripts compliqués à souhait, dans lequel le spectateur est égaré et y perd son latin. De plus, avec une Lee Purcell pas convaincante une seconde dans son rôle de « dure », nous sommes perplexes. Pour agir, la bande a troqué les motos contre une fourgonnette. Leur sauvagerie semble parfois inspirée par la bande de Charles Manson. Cannon et Tom se retrouve assiégés. C’est là que Vicky/Lee Purcell démasque celle qui a tué Rogan, Ellen, chose que le spectateur le moins attentif a deviné depuis longtemps.

A terre, ayant reçu une balle, le sort d’Ellen restera un mystère. Cannon l’empêche de l’abattre, mais n’est-elle pas déjà morte ? On aurait pu s’abstenir de nous infliger une fin moralisante, avec le général, son fils, Dana et Cannon.

Anecdotes :

  • Lee Purcell (1947-) est en pleine actualité avec quatre films au cinéma en 2017 : Love at first glance, Tao of surfing, Chocolate is not better than sex, et prévoit de tourner Into the fire.

  • Dean Stockwell (1936-), héros de Code Quantum, semble s’être retiré après un épisode de NCIS Nouvelle Orléans en 2015 dans lequel il retrouvait Scott Bakula.

  • Deirdre Lenihan (1946-) a arrêté sa carrière en 1980 avec un épisode de Lou Grant.

  • Laurie Walters (1947-), connue pour la série Huit, ça suffit ne tourne plus depuis 1999.

  • Vedette de la série Le Voyage extraordinaire, la carrière de Katie Saylor n’a pas dépassée les années 70.

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13. TO STILL THE VOICE
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Robert Heverly et S.S. Schweitzer. Adaptation : S.S. Schweitzer. Réalisation : Leo Penn.

Il s’agit du seul épisode inédit en France.

Résumé :

Lors d’une manifestation anti racisme, une militante politique noire est abattue par un blanc lui-même tué juste après. Cannon est engagé pour découvrir s’il s’agit d’un complot.

Critique :

Cet épisode nous permet de retrouver la délicieuse et rare Elaine Giftos, que les français ont découverte dans Hawaii Police d’état. Le thème me paraît un peu trop sérieux pour la série. En 1975, il avait déjà été exploité longuement par le cinéma et la télévision. Cannon est nettement meilleur lorsque les scripts se limitent aux enquêtes de pur détective privé. Pris entre deux feux, militants noirs et blancs, enlevé, Cannon ne semble pas à l’aise. Les noirs nous sont présentés de façon stéréotypée et caricaturale. C’est très vite ennuyeux.

Le réalisateur n’a pas confié un rôle très intéressant à Elaine Giftos, celui de Margaret, secrétaire pour une association de défense des noirs. On remarque davantage Pamela Bellwood (Dynastie quelques années plus tard) en Louise Bishop, grande bourgeoise. Personne ne veut voir venir Cannon chercher la vérité dans cette ville, loin de Los Angeles. Le privé est vite convaincu qu’il s’agit d’un complot, le tueur étant un junkie.

Avec Margaret, Cannon tente, malgré les embûches, de démêler les fils de l’intrigue, tandis que le téléspectateur regarde sa montre. On se croit parfois en pleine affaire Kennedy. Chaque piste mène à une autre sans que l’enquête avance. Frank Cannon n’est définitivement pas dans son élément.

Après beaucoup de bavardages, il faut attendre la 28e minute pour avoir un peu d’action. Les investigations du privé se poursuivent dans la haute société, chez les Bishop. Episode verbeux, dans une affaire qui relève du FBI et non d’un privé, l’ensemble n’est guère passionnant.

Jordan Price (Herb Edelman) semble détenir la clé de l’énigme. La fin traîne en longueur. Notamment l’épilogue interminable dans le musée où se sont aventurés Cannon et Margaret et ou Price les attend. Une déception.

Anecdotes :

  • Lorsque Cannon et Margaret pénètrent dans le musée, ils découvrent un papier daté du 15 septembre 1975. L’épisode fut diffusé le 3 décembre suivant.

  • Elaine Giftos (1945-) a arrêté sa carrière en 2001. C’est une actrice qui s’est consacrée depuis 1969 à la télévision, apparaissant dans Jeannie de mes rêves, Bonanza, Sam Cade, L’homme de fer, Les rues de San Francisco, Dossiers brûlants, L’homme qui valait trois milliards, Hawaii Police d’état, Matt Houston, Magnum, Arabesque, Ally McBeal.

  • Jenny Sherman qui incarne Lee, a fait une courte mais dense carrière à la TV entre 1975 et 1986. On l’a vue dans Hôpital central, Police Story, Les héritiers (seconde saison du Riche et le pauvre), Section contre-enquête, Les rues de San Francisco, Baretta, Chips, 200 dollars plus les frais, Drôles de dames, L’île fantastique, Vegas, Dallas, L’homme qui tombe à pic, Quincy, Hooker, Dynastie, Matt Houston, Magnum.

  • Pamela Bellwood (1951-) est surtout connue pour son personnage de Claudia Blaisdel dans Dynastie. On l’a vue aussi dans L’homme de fer, Mannix, Police Story, Matt Helm, Baretta, Serpico, La croisière s’amuse, Switch, Arabesque, et au cinéma dans Les naufragés du 747.

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14. LA STAR
(THE STAR)

Scénario : Margaret Armen. Réalisation : William Wiard.

Cet épisode de cent minutes (avec publicité pour la diffusion us) fut programmé le 10 décembre 1975 en une seule fois. La France l’a découpée en deux parties.

Résumé :

Cannon est engagé pour retrouver le fils de la star Thelma Cain, qui a disparu.

Critique :

La production se rendant compte qu’il fallait donner un peu de tonus à cette cinquième saison faiblarde, proposa un hommage à Rebecca (dont nous voyons une scène) avec une histoire de grande comédienne jouée par son héroïne, Joan Fontaine. La distribution a battu le rappel de vedettes populaires : David Hedison, Dana Eclar, David White  et le jeune Richard Hatch récemment décédé.

Joan Fontaine en Thelma est une femme forte, qui n’hésite pas à gifler Cannon, un peu comme si elle voulait prendre sa revanche de passive Mrs de Winter. Je n’ai jamais trouvé Richard Hatch (1945-2017) bon comédien. Il a plombé la série Les rues de San Francisco après le départ de Michael Douglas, et son titre de gloire restera Galactica. Ici, il incarne Terence Robert Cain, le fils de Thelma. Il en fait trop, son jeu est approximatif. On a du mal avec une Joan Fontaine autoritaire, quand on a trop vu Rebecca. Elle engage Cannon après que nous ayons assisté à une tentative de meurtre, puis la fuite de Terence. David Hedison en secrétaire de Thelma, David Farnum, est impeccable comme d’habitude.

Cette-fois, Cannon revient à ses bases. C’est une bonne enquête, avec un fils peu reluisant recherché par des tueurs. Dans le rôle d’un des méchants, Correll, on reconnaît une figure connue, John Vernon, spécialiste du genre. On apprécie les décors luxueux, la propriété de Thelma sorte de Manderley moderne. La production n’a pas lésiné sur les moyens et nous avons droit à de nombreux rebondissements. Le maillon faible est Richard Hatch qui parfois gâche certaines scènes.

Bonne surprise, en 1h39, il n’y a pas de temps morts. Au bout d’une heure, la traditionnelle cascade automobile est là pour épater le spectateur. John Vernon se taille la part du lion en méchant, alors que j’ai trouvé Dana Eclar, son complice dans le rôle de John Brinegar parfois hésitant. La fin consiste à une prise d’otage de Thelma, dont Cannon et Terence doivent la tirer. Exploitant la grande propriété, on n’a pas cette mauvaise impression de tournage en studio qui fait vieillir tant de séries. La fin est étonnement non violente : arrestation de Brinegar, suicide par empoisonnement de Correll, et on confond réalité et fiction lorsque Cannon demande un autographe à Thelma.

L’épisode serait une réussite totale sans le choix désastreux de Richard Hatch.

Anecdotes :

  • Joan Fontaine (1917-2013) reste connue pour deux films d’Hitchcock : Rebecca et Soupçons. Elle était la sœur d’ Olivia de Havilland.

  • David White (1916-1990) incarne le juge Barnett. Il est connu pour avoir été le patron du héros de Ma sorcière bien aimée.

  • John Vernon (1932-2005) a fait carrière au cinéma : L’inspecteur Harry, L’étau, Josey Wales hors la loi.

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15. OPÉRATION SURVIE
(THE GAMES CHILDREN PLAY)

Histoire de Jack Turley. Adaptation : Albert Aley. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Johnny, un gamin de 12 ans, manque être tué après avoir vu dans une mansarde des hommes déguisés dirigés par un certain Schuman s’affairer auprès d’un blessé. Cannon refuse de le croire jusqu’à ce qu’il trouve l’impact de la balle dans un store de porte.

Critique :

Si au début, on pense que le gamin va être pris pour un mythomane, la découverte de la balle change tout. La distribution n’est pas exceptionnelle si l’on excepte le vieux briscard Norman Fell en policier. Je n’ai jamais aimé Fritz Weaver depuis que je l’ai découvert dans un des moins bons épisodes des envahisseurs : La capture. Kirby Furlong, dont c’était l’avant dernier rôle d’une courte carrière d’enfant vedette, ne cabotine pas comme souvent dans le rôle du gamin, Johnny.

L’épisode commence bien, mais la suite déçoit. Toutefois, les scènes les plus intéressantes opposent Norman Fell et William Conrad. On note des répétitions, des choses que le spectateur a comprises et que l’on juge nécessaire d’expliquer à nouveau, notamment la seconde visite à la mansarde à la 21e minute.

Cannon veut obtenir une protection policière pour Johnny. Or, plus tard, à la 25e minute, il manque être écrasé par un des tueurs. Ceux-ci évoluent en toute tranquillité dans plusieurs scènes devant Cannon. Ce dernier décide donc de s’occuper de la tranquillité de Johnny. Mais on arrive à s’ennuyer, l’intrigue tournant en rond. Pourquoi le scénariste n’a-t-il pas prévu la rituelle scène où le témoin est amené à reconnaître les tueurs qu’il a vus ?

L’enfant finit par être kidnappé par Schuman (Fritz Weaver). Les scènes d’action débutent à la 46e minute sur 52, ce qui est un peu tard. L’histoire du prince arabe est assez convenue. Episode moyen.

Anecdotes :

  • La série n’oublie pas d’être comique avec notamment la scène où William Conrad joue à la marelle.

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16. MACHINATION
(THE REFORMER)

Scénario : Larry Forrester. Réalisation : Lawrence Dobkin.

Résumé :

Cannon est engagé par le rédacteur en chef d’un journal accusé du meurtre d’une prostituée. Il a été piégé par une autre prostituée, Karla.

Critique :

James Matthews (Tim O’Connor) est victime d’un piège. Après une soirée passée en compagnie de Karla Novakovitch (Jeete Sear), il est drogué et l’on retrouve à ses côtés une autre prostituée morte. Son épouse Emily (Patricia Smith), infirme en fauteuil roulant, engage le privé pour sauver son mari de la prison. Bizarrement, Matthews refuse qu’on l’aide. Cannon lui rend visite en prison.

On retrouve l’atmosphère des premières saisons. Cette-fois, l’épisode est passionnant, avec le privé devant sauver un innocent injustement accusé. Les témoins refusent de se mouiller. Agressé par deux hommes, c’est Frank Cannon qui est inquiété par la police. Il se retrouve derrière les barreaux.

Pour sortir de prison, il doit parlementer avec un policier, le capitaine Styles (Ramon Bieri). Notre héros comprend qu’il est tombé dans une machination. Cannon poursuit son enquête auprès d’un certain Kasiman Grant (Otis Young). Le détective n’hésite pas à aller fouiller dans les dossiers secrets de la police. Il y retrouve le dossier de Karla Novakovitch. Mais se rendant à son appartement, il trouve son cadavre.

Les prostituées ne sont pas de vieux os dans cet opus. Dans les dédales de cette enquête, on retrouve l’atmosphère et la saveur des enquêtes de détective privé, qui ont été un peu laissées de côté au fil des dernières saisons.

Libéré sur parole, Matthews comprend qu’il a été trahi par l’un de ses collaborateurs, Breedy (Lawrence Pressman). Action, bagarres, poursuites, mystère, tous les ingrédients sont au rendez-vous. Au fond, la recette est simple, et c’est en sortant Frank Cannon de son registre que l’on fait de mauvais épisodes.

Un bon polar où l’on ne se prend pas la tête.

Anecdotes :

  • Otis Young (1932-2001) a été le héros de la série western Les Bannis.

  • Jette Seear  a joué dans Doc Savage arrive, Tu ne m’oublieras pas, Un couple parfait.

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17. SCANDALE À LA UNE
(HOUSE OF CARDS)

Scénario : Robert I. Holt. Réalisation : Kenneth Gilbert.

Résumé :

Dans une petite ville, un journaliste, Cleary, disparaît dans un incendie. Son épouse engage Cannon pour établir la vérité. L’homme voulait éradiquer la corruption de sa ville.

Critique :

Un épisode qui nous permet de retrouver, encore dans Cannon, la sublime Katherine Justice. L’histoire se déroule dans un coin perdu et désert de l’Amérique, oublié de la civilisation, un peu comme dans le pilote. Les décors sont splendides, nous faisant découvrir cette Amérique oubliée à la façon d’une autre production de Quinn Martin, Les envahisseurs.

Cannon au cours de son enquête rencontre Julie Foster (Katherine Justice). En jeans et blouson, elle incarne ici une femme assez émancipée par rapport à d’autres rôles qu’elle a tenus. En particulier sa prestation dans la saison 1, épisode L’imposteur en minijupe et bottes de cuir.

Pernell Roberts de Bonanza incarne le rédacteur en chef de « l’étoile du désert », Phil Denton. Il travaille avec Julie. C’est un Roberts étonnamment sympathique que nous découvrons ici, à l’opposé de ses rôles habituels.

Jack Sheffield (Dabney Coleman) qui a des révélations à faire à Cannon est kidnappé. Il est torturé, et nous avons des scènes de violence, d’étranglements, inhabituelles dans la série. Sheffield n’en réchappe pas. Paul Smith (Michael Anderson Jr), l’un de ses deux tortionnaires, le tue avec une sorte d’épée ! Ce qui n’empêche pas qu’on le retrouvera pendu à la 35e minute comme s’il s’était suicidé !

J’ai trouvé l’opus inutilement violent, au détriment de l’histoire. Le réalisateur d’autre part a donné à Katherine Justice un rôle qui ne lui convient pas, gommant toute sa féminité. Son personnage est un contre-emploi évident.

Les décors naturels de campagne compensent ce que le script ne nous offre pas. La présence de Katherine Justice dans un rôle important ne fait pas pour autant un bon épisode. Michael Anderson Jr avec ses airs de gendre idéal est peu convaincant en tueur. Très prometteur au départ, je pensais mette quatre étoiles, l’épisode se perd en route. D’ailleurs la fin avec la double identité de Phil Denton et l’apparition cinglante de Madge Cleary (Martine Bartlett) sont complètement bâclées.

Anecdotes :

  • Troisième apparition de Katherine Justice dans la série, dans un rôle différent, après les 1-18 L’imposteur  et 2-12 La partie de chasse.

  • Michael Anderson Jr (1943-) était le héros de la série western Les Monroe.

  • Cannon tente de parler en espagnol à une mexicaine qui lui répond en anglais un savoureux « What do you want ? ».

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18. LE PAYS DES SONGES
(REVENGE)

Scénario : Gene Thompson. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

Cannon devient traqué par le fils d’un coréen qui le juge seul responsable des tortures subies par son père pendant la guerre.

Critique :

Episode sombre dès le départ, on ne nage pas dans la gaité avec l’agonie du vieil homme. Sur son lit de mort, il livre à son fils le nom de Frank Cannon comme son tortionnaire. Le détective n’évolue pas dans son univers familier. Cet épisode militaire nous plonge d’emblée dans un monde de souvenirs et de violence, de guerre.

Tien, le fils, rend visite à Cannon et dissimule chez lui quelque chose à son insu, simulant un malaise. Il rend ensuite visite à un compatriote sud-coréen, un toxicomane. Tien assassine un homme, Delgado (Frank DeCova) et fait porter les soupçons sur Cannon. Ce dernier est convoqué par le lieutenant Dexter (Hari Rhodes). Dexter se montre particulièrement odieux et intolérant. Il le fait arrêter.

Ultra violent, cet épisode met mal à l’aise. On est loin du divertissement tranquille habituel. Notre héros, mal en point, se retrouve à l’hôpital. En fait, il prépare un plan d’évasion. Cannon devient recherché. William Conrad révèle des capacités d’acteur que la série ne lui avait pas permis de montrer jusqu’ici. On le voit pleurer, simuler la douleur.

Dans sa fuite, Cannon donne rendez vous à McGill (excellent Gary Merrill). Tien, avec sadisme, se régale en téléphonant à Cannon bête traquée, lui disant qu’il va le tuer, au moment où il ne s’y attendra pas. Ho Nan So alias Tien (Jesse Dizon) est l’un des pires ennemis que le privé ait affronté. Le comédien se révèle particulièrement doué dans le rôle, avec un jeu tout en finesse.

A la 41e minute, McGill, ayant fait des recherches sur la guerre de Corée, révèle toute la vérité à Cannon. Il y a erreur sur la personne. Le vrai coupable serait un certain capitaine Robert Clawson. Tien prend en otage Mc Gill et son épouse, tandis que Cannon poursuit son enquête auprès du vétéran général Beardsley (Bert Freed).

Certainement l’épisode le plus violent de toute la série. Néanmoins, c’est du grand art, et la scène finale est insoutenable. L’épilogue culinaire avec Dexter ne parvient pas à nous dérider. Evidemment, un opus particulier, à réserver à un public averti.

Anecdotes :

  • Hari Rhodes (1932-1992) était Luke dans Daktari et le docteur Morelind dans Morts suspectes.

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19. AU LOUP !
(CRY WOLF)

Histoire de Stephen Kandel. Adaptation : Stephen Kandel et Carey Wilber. Réalisation : Lawrence Dobkin.

Résumé :

Le petit fils d’un multi millionnaire simule son enlèvement. Le grand-père, qui a déjà perdu son fils dans un accident, appelle au secours Cannon.

Critique :

Nous retrouvons le vétéran Ralph Bellamy dans le rôle du milliardaire Benjamin Holbrook. Bellamy reste, pour ceux qui aiment L’immortel, le docteur Pearce, celui qui le premier découvre le sang miraculeux de Ben Richards. Benji le troisième est ce fameux petit fils, qu’incarne John David Carson. Pour l’aspect charme, on repassera, la fade Maria Grimm en Julie Armendez nous laisse de marbre, et son accent hispanique irritant (du moins en VO). On s’en aperçoit car elle joue mal.

Gary Lockwood en Mark Terrence est là pour relever le niveau. Encore un épisode violent (cela n’a plus rien à voir avec les premières saisons) où l’on assiste à un accident, une jeune femme étant percutée de front par une automobile. Autant les scènes dans le prologue entre William Conrad et Ralph Bellamy sont un régal, autant la suite déçoit, notamment Maria Grimm qui ne renvoie pas la balle à son partenaire, notre héros.

L’épisode est une sorte de remake de celui d’Hawaii Police d’état : Le piège (saison 1) avec Sal Mineo. La simulation d’enlèvement qui devient vraie, la fausse victime étant prise à son piège, ici par le redoutable Mark Terrence et son acolyte, le sadique Pete (James Keach). Holbrook reçoit la chevalière et le doigt ensanglantés dans une petite boîte de Benji. Cette cinquième saison sombre vraiment dans la violence, surtout après l’opus précédent.

La spectaculaire poursuite finale dans la montagne entre les voitures de Cannon et Mark Terrence vaut le coup d’œil. J’ai trouvé que le petit fils Holbrook s’en sort sans sanction, trop bien, partant avec sa dulcinée Julie et la bénédiction de son grand-père, alors que Cannon a risqué sa vie.

Si le scénario est sans surprises, la réalisation est splendide, décors naturels, cascades impeccables. Les trois étoiles s’imposent.

Anecdotes :

  • Gary Lockwood (1937-) épousa en secondes noces Stéphanie Powers, de 1966 à 1974. Il est connu pour 2001, l’odyssée de l’espace.

  • Ralph Bellamy (1904-1991) a terminé sa carrière dans Pretty Woman. On l’a vu dans Rosemary’s baby, Pensionnat de jeunes filles, La dame du vendredi.

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20. LA MORT VENUE DE L'ESPACE
(QUASAR KILL)

Scénario de Karl et Terence Tunberg. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Tué par un laser lancé par un soi-disant extraterrestre, Cannon est plongé en pleine science-fiction. Mais l’assassin pourrait bien être un homme.

Critique :

Très mauvaise idée : on se croirait dans L’homme qui valait trois milliards ou L’homme de l’Atlantide, mais certainement pas dans Cannon. Le début rappelle Chapeau melon et bottes de cuir : Bons baisers de Vénus, avec l’humour en moins. Eric Braeden, qui n’avait pas encore rejoint Les feux de l’amour (ce qu’il fera en 1980) est peu convaincant, moins que Andrew Duggan et surtout Keene Curtis.

La suite de l’enquête revient vers l’univers de notre privé. Ce grand écart scénaristique constitue un exercice périlleux que les deux auteurs ont mal géré. Sam (Keene Curtis) en ouvrant une armoire découvre le pot aux roses et la supercherie. Il manque perdre la vie (comme le savant du début) dans cette aventure.

Poursuite entre automobiles et hélicoptère, secrets découverts en plein désert par Carl Bruckner (Eric Braeden) et Cannon, avec savant fou en la personne du docteur Laurence (Andrew Duggan), fourgon évoquant celui de La dynamo vivante, nous avons beaucoup de mal à retrouver notre logique et l’univers de la série. Quinn Martin pour les scènes de laboratoire semble avoir ressorti les décors des Envahisseurs.

Ce qui nous aurait enchanté dans une autre série est ici hors sujet, pesant et incongru. Un bon postulant pour le pire épisode de Cannon. Avec de tels navets, on ne s’étonnera pas que la série fût annulée à la fin de la saison.

Anecdotes :

  • Keene Curtis (1923-2002) a joué dans Le ciel peut attendre, Sliver, L’amour en équation, Macbeth.

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21. LES NÉGATIFS
(SNAP SHOT)

Scénario : Leonard Kantor. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Un homme engage Cannon car il pense qu’on en veut à la vie de son ex-femme, mais ce pourrait bien être lui la cible.

Critique :

Après sa délirante et mal venue incursion dans la SF, Cannon revient sur Terre avec ce polar classique, servi par Madlyn Rhue, Robert Loggia et David Opatoshu. Cannon commence par refuser l’affaire, il sait que Johnny Behr (Robert Loggia) n’est pas un homme recommandable. Mais l’enquête est destinée à sauver son ex, Phyllis (Madlyn Rhue). Il se laisse convaincre.

Un peu comme dans Amicalement vôtre : les pièces d’or, où l’on n’hésitait comme personne visée entre Danny Wilde/Tony Curtis et Michèle Levigne/Susan George, le spectateur s’interroge : qui était la cible du tueur ?

Un deuxième attentat est explicitement dirigé contre le mari, qui doit la vie à Cannon. Le privé a blessé le tueur qu’il retrouve dans une clinique. Quant aux rapports entre le lieutenant Dexter et Cannon, ils sont aussi orageux que dans Le pays des songes.

Robert Loggia est un peu trop prévisible dans son jeu. Rarement, le détective s’est si mal entendu avec un client. Les relations ne sont pas meilleures avec son fils, le patibulaire Allan (Michael J. Margotta). L’enquête mène notre héros vers un certain Borelli (David Opatoshu). Cet homme est l’objet de chantage pour récupérer des négatifs compromettants.

Coup de théâtre à la 34e minute : on découvre le cadavre de Johnny. L’intrigue, à vouloir nous entraîner dans plusieurs pistes, devient un peu lassante. On devine avant qu’on nous le montre que le maître chanteur de Borelli est le fils de Johnny, Allan.

Ces derniers épisodes ne sont pas du tout représentatifs de la série, et quiconque commencerait par eux ne chercherait pas à en voir d’autres. L’épilogue, un peu longuet, est un jeu du chat et de la souris entre Borelli et Allan auquel Cannon vient mettre son grain de sel. On devine que les billets sont piégés, ce qui coûtera la vie à Allan. Si la gastronomie réconcilie Dexter et Cannon, cet épisode, sans jeu de mot, nous laisse sur notre faim !

Anecdotes :

  • Retour de Hari Rhodes dans le rôle du lieutenant Dexter.

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22. INTRIGUES AMOUREUSES
(POINT AFTER DEATH)

Histoire de Mann Rubin et Robert I. Holt. Adaptation : Robert I. Holt. Réalisation : Chris Robinson.

Résumé :

Laurie Strickland est assassinée. Pour les parents, dont l’autorité père militaire, le colonel Elliott, il n’y a aucun doute, le coupable est un certain Joe Gantry , footballeur, dont elle était la petite amie.

Critique :

Quinn Martin aimait bien tourner au fil des séries avec les mêmes comédiens : Antoinette Bower et Frank Marth étaient déjà dans Les envahisseurs. Marth est ici le colonel, un homme autoritaire qui refuse de serrer la main de Cannon que sa femme a engagé.

L’épisode évolue dans le monde du football américain. Cannon suit le colonel qui veut rencontrer Gantry. Le père se retrouve face à face avec le footballeur et l’assure qu’il va le tuer et au moment où il ne s’y attendra pas. Frank Marth, d’une série à l’autre, a toujours l’air menaçant. Il était parfait dans Les envahisseurs en alien. Il agit ici ivre de vengeance plus comme un robot que comme un père dévasté par le chagrin. Laurie avait dix-huit ans, était la petite amie de Gantry qui est le dernier à l’avoir vue vivante.

Cannon poursuit son enquête auprès de Karen Jennings (Antoinette Bower). Pour Karen, la victime était une groupie. L’épisode permet de passer d’un milieu à l’autre, la maison des Strickland, le centre équestre de Karen, tandis qu’Hartford Dunne (Richard A. Dysart) semble être le suspect numéro un. Il envoie un de ses hommes, un black le malmener, mais c’est le privé qui a le dessus. Dunne s’avère être un personnage peu scrupuleux. Il voulait éloigner Laurie de Gantry.

L’enquête au bout d’un moment tourne un peu en rond. Laurie aurait fait chanter quelqu’un. Pendant ce temps, Strickland veut assassiner Joe Gantry. Cannon suit la piste d’une femme amoureuse qui pourrait être la criminelle. Surtout lorsqu’il rencontre l’épouse de Dunne, Eva (Jo Ann Meredith).

Peu d’action, beaucoup de bavardages, ce n’est pas un grand opus. La vérité semble sauter aux yeux de notre héros lorsqu’il rencontre la jeune Dory (Heather Lowe) qui le met sur la piste de Karen Jennings, détruisant son alibi.

Karen est plus pathétique que condamnable. La police lui passe les menottes. Mais le colonel Strickland est parti tuer Gantry. Le suspense réhausse la qualité de l’épisode dans sa dernière partie qui la fait passer de deux à trois étoiles, tant nous sommes tenus en haleine. Aujourd’hui, à l’heure de vigipirate, le colonel ne se baladerai plus avec un appareil photo dissimulant une arme de précision dans un stade en plein jour ! Cannon arrivera à temps pour éviter le drame.

Anecdotes :

  • Antoinette Bower (1932-) a pris sa retraite en 1992 après avoir été un personnage récurrent de la série Le ranch de l’espoir.

  • Frank Marth (1922-2014) a joué dans Les naufragés de l’espace, Un espion de trop, et à la télévision dans Les envahisseurs, L’homme qui tombe à pic, Les mystères de l’ouest, Les bannis, Hawaii Police d’état, Mission Impossible.

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23. LIENS DE SANG
(BLOOD LINES)

Histoire de Robert C. Dennis. Adaptation : Robert C.Dennis, Anthony Spinner et Gene Thompson. Réalisation : David Whorf.

Résumé :

Le mari de la comédienne Charlotte Merley, Michael Narak, se suicide en se jetant d’une falaise faisant un plongeon à Acapulco. Son père, le richissime Narak, pense qu’il s’agit d’un meurtre. Engagé, Cannon doit collaborer avec une police mexicaine récalcitrante.

Critique :

Pour son avant-dernière enquête, Cannon évolue dans un décor exotique. On suppose que la victime était droguée ou sous l’emprise d’une hypnose pour agir comme elle l’a fait.

Sosa Narak (Tito Vandis) est persuadée que sa bru, l’actrice Charlotte Merley (Nancy Kovak) est derrière ce meurtre et veut l’envoyer en prison à vie. Cannon apprend à Charlotte que le mort était à Acapulco avec une autre femme. La vedette se réfugie dans le déni.

Nancy Kovak, étrangement, pour sa dernière apparition à l’écran, a changé de nom est se fait appeler ici Nancy Metha, du nom de son mari le célèbre chef d’orchestre indien Zubin Mehta . Autre acteur intéressant dans la distribution, le toujours excellent Joe Maross dans le rôle de Kelly. Le reste du casting n’est pas très connu.

Parmi les suspects, le neveu Andreas Narak (Robert Drivas), et Kyle Parrish (Frank Aletter). C’est un whodunit plus qu’un épisode à suspense. Un certain Diego Serra (Pepe Serna) semble en savoir long sur l’affaire. Il ne tarde pas à être tué sous les yeux de Cannon.

Joe Maross incarne le policier Kelly qui soupçonne Charlotte du meurtre de Diego, mais ses scènes sont trop brèves. J’avoue l’avoir trouvé excellent dans ses deux Alfred Hitchcock présente. Cannon lui-même n’est pas tendre avec la veuve qui fait partie des suspects.

Les faits lui feront changer son fusil d’épaule et apporter du réconfort à l’actrice. Andreas se démasque dans la scène finale, mais l’épilogue montre l’immense responsabilité du père, Sosa, et des remords qu’il devra porter jusqu’à la fin de ses jours.

L’épisode est un peu ennuyeux à force de nous envoyer sur différentes pistes et de nous noyer sous les coupables possibles. On supporte également mal ce Mexique de pacotille et la production qui nous montre la police locale comme celle d’une république bananière et d’un peuple sous développé. Cannon n’est pas à l’aise dans cette enquête.

A l’opposé de Joe Maross, on voit trop l’insupportable Robert Drivas, véritable tête à claques, qui surjoue en permanence les suspects durant tout l’épisode, brisant finalement le mystère.

Anecdotes :

  • Dernier rôle avant une retraite prématurée pour Nancy Kovak (1935-) que l’on avait vue dans l’épisode des Envahisseurs : Action de commando.

  • C’est en revanche le tout premier rôle pour Priscilla Barnes, vue dans Permis de tuer et 200 dollars plus les frais. En mars 1976, elle avait posé pour le magazine Penthouse sous le pseudonyme de Joann Witty. Elle tient un tout petit rôle, Linda.

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24. L'HALLUCINÉ
(MAD MAN)

Scénario : Larry Forrester. Réalisation : William Wiard.

Résumé :

Un officier de l’armée, Ben Grovner, devenu fou, essaie de commettre des meurtres. Son épouse appelle au secours Cannon avant que l’armée ne l’abatte.

Critique :

C’est un peu dommage de terminer l’aventure Cannon sur un opus mineur. Cet épisode militaire, totalement improbable, est à des lieues du cahier des charges de la série. Que vient faire un détective privé dans une affaire qui regarde les secrets d’état, la recherche scientifique et l’armée ? C’est exactement comme Lemmy Caution/Eddie Constantine, agent du FBI, venant mener des enquêtes policières en Europe !

Peter March Richman, habituellement excellent, est ici exécrable en colonel Roy Haggard, tandis que le remplaçant d’Artemus Gordon/Ross Martin dans des épisodes des Mystères de l’ouest, Jeremy Pike soit Charles Aidman, n’est pas plus convaincant en docteur Danvers, savant apprenti sorcier.

Le projet Achilles est un programme de conditionnement physique ultra-secret basé sur l’utilisation de drogues. Cannon s’oppose au général Stevenson (Simon Scott) en dénonçant ce programme du gouvernement comme responsable de la folie de Grovner.

On n’entre jamais dans l’épisode tant on est hors sujet pour une enquête de privé.

William Watson que l’on connaît pour 200 dollars plus les frais et trois Hawaii Police d’état incarne le sergent Buck Martin. Inquiétant, comme toujours, pour ceux qui en 1978 l’ont vu dans le terrifiant téléfilm de Voyage dans l’inconnu : Les forces du diable.

Il est un peu énorme que Cannon apprenne au général l’existence des expériences du docteur Danvers. On nage dans l’incroyable.

Ce scénario qui se prend très au sérieux est absolument consternant pour un adieu à Frank Cannon. Je recommande aux curieux de se limiter aux trois premières saisons bien plus intéressantes. En fait, avec des épisodes comme L’halluciné, il était temps d’arrêter l’aventure. 1976 correspond à un changement de goûts des téléspectateurs par rapport aux séries de détectives privés (Mannix fut annulé l’année précédente au bout de huit saisons). Le public veut des savants fous et de la science-fiction, ce qui n’est pas compatible avec les héritiers de Mike Hammer.

Vers la fin de l’épisode, on se demande si Frank Cannon ne va se faire tuer par Grovner, ce qui mettrait un terme à l’aventure. Après une cinquième saison où le sujet était épuisé, l’annulation semblait inévitable et tout pouvait devenir possible comme la mort du héros.

Peter Mark Richman une fois le personnage de Charles Aidman tué est le « méchant » et va passer en cour martiale. Au mépris de toute vraisemblance, Cannon fouille dans les coffres-forts les mieux gardés de la défense militaire américaine. Devant un tel gâchis, il était temps d’arrêter la série.

Anecdotes :

  • Grosse erreur de continuité dans cet épisode : vers le milieu, Cannon voit sur la porte du docteur Danvers l’inscription « Projet Achille ». Plus tard, quand Ben Grovner mentionne ce projet, Cannon tombe des nues et n’en a jamais entendu parler.

  • William Conrad reprendra le rôle dans le téléfilm  Le retour de Frank Cannon en 1980 (jamais édité en DVD). L’année d’après, il incarne Nero Wolfe dans les 14 épisodes de L’homme à l’orchidée d’après l’œuvre de Rex Stout. La série est annulée au bout d’une saison, alors que le personnage est populaire, les romans ayant été adaptés deux fois au cinéma et dans d’autres tentatives télévisées. Conrad termine sa carrière avec La loi est la loi (Jake and the fatman) qui dure cinq saisons comme Cannon de 1987 à 1992. Il meurt d’une crise cardiaque en 1994.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)