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TéléfilmsPrésentation

L'Homme de l'Atlantide

Saison 1

 


1. LE PRIX DE LA BANQUISE
(MELT DOWN)





M. Schubert a mis au point un générateur de rayons infrarouges géant, qu'il utilise pour faire fondre la banquise du pôle Nord. Le résultat ne se fait pas attendre : le niveau des océans monte dangereusement. Schubert fait savoir au gouvernement américain qu'il ramènera les océans à leur niveau normal en échange de... Mark Harris ! Nos amis préfèrent tenter de résoudre le problème eux-mêmes. Grâce à l'analyse du plancton présent dans le courant qui provoque la montée des eaux, le docteur Merrill localise le lieu où la glace fond. En effet, ce type de plancton fossilisé ne peut provenir que d'un lac situé à proximité de la banquise du pôle Nord.

Le Cétacé se rend sur place : Mark découvre l'émetteur de rayons infrarouges et réussit à le détruire avec ses «ondes personnelles ». Conséquence immédiate : l'océan se transforme à nouveau en banquise. Le Cétacé est contraint de s'enfuir en urgence pour ne pas se retrouver pris sous les glaces, laissant Mark dans l'eau glaciale. Schubert surgit en hélicoptère et sauve Mark. Il l'emmène dans ses laboratoires et lui révèle ses intentions : se livrer sur lui à des expériences afin de découvrir le secret de son métabolisme, puis essayer de le reproduire chez les humains... avec de gros bénéfices à la clé.

Le malfaisant Schubert prévient Mark de l'existence de dizaines d'autres émetteurs installés dans les océans, un peu partout sur la planète. Il le laisse partir, en souhaitant le voir revenir de son plein gré. Mark constate la montée des océans, qui risque (entre autres...) de détruire le restaurant côtier d'une jeune femme avec qui il a sympathisé, et qui a investi toutes ses économies dans cette entreprise. Il décide de céder au chantage. Mark fait son retour chez Schubert, qui lui diffuse une fausse émission de télévision annonçant le retrait des eaux, preuve de sa bonne foi. En réalité, il laisse ses appareils en marche, et le niveau des océans monte de plus en plus vite. Mais Harris finit par deviner la supercherie. Il s'échappe après avoir affronté quatre gorilles et détruit le tableau de commandement et les locaux de Schubert avec ses « ondes personnelles ». Le restaurant de la jeune femme est sauvé. Elle invite Élisabeth, Crawford et Mark pour les remercier.

Un épisode intéressant basé sur un problème écologique bien connu : le risque de montée des océans en raison de la fonte des glaces polaires. Sauf que Schubert n'attend pas que la pollution et sa conséquence, l'effet de serre, fassent leurs effets, et fait fondre la glace par ses propres moyens.

On constate que Mark est bien intégré au Cétacé puisqu'il maîtrise les aspects techniques des manœuvres et porte les mêmes uniformes que le reste de l'équipage. Quant à M. Schubert, il n'hésite pas à accompagner ses violonistes avec son violoncelle, pour jouer du Schubert...

La façon dont l'homme-poisson détruit le générateur à rayons infrarouges puis le tableau de commandes de Schubert, à l'aide de ses « ondes personnelles » est particulièrement ridicule. Voilà qui préfigure une évolution négative, et en effet la plupart des épisodes suivants n'auront pas la qualité de celui-ci.

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2. LE ROBOT VIVANT
(THE MUDWORM)


 

C.W. Crawford demande à l'équipage du Cétacé d'agir pour le compte de la marine. Mark et ses équipiers doivent localiser et neutraliser un objet non identifié qui se trouve au fond de la mer et attaque tous les bateaux passant à proximité, quelles que soient leurs nationalités.  Il s'agit d'un robot créé par Schubert, et qui a échappé à son contrôle. Cet engin, appelé le multiforme, était destiné à récupérer des quantités de minerai rare K19 dans les fonds sous-marins. Après avoir échappé à une torpille destinée au robot, mais dont ce dernier avait dévié la trajectoire en direction du Cétacé, l'équipage parvient à s'emparer du module, grâce à Mark qui l'a désactivé.

Le docteur Merrill a l'intention d'analyser le K19 dès son retour à la base, mais Schubert reprend le guidage de l'engin et le ramène sur son bateau. Son but est de récupérer le minerai puis de se débarrasser du robot, devenu trop dangereux. Le K19 doit permettre à Schubert de contrôler les satellites et les bases de missiles du monde entier. Mais le multiforme s'échappe avant que son créateur ait pu s'emparer de sa précieuse cargaison. M. Schubert fait de nouveau appel à Harris pour empêcher le robot de s'autodétruire et de provoquer une catastrophe écologique par l'explosion du K19. Mark neutralise la dangerosité du robot, qui se retourne contre son créateur.

Cette histoire de robot presque vivant est loin d'être enthousiasmante. Les manœuvres entreprises pour s'emparer de lui sont interminables, mais le pire n'est pas là : la série, et surtout Schubert, commencent à s'auto-caricaturer, ce qui leur confère un aspect grand-guignolesque fort déplaisant.

Si le début de l'épisode n’est guère accrocheur, la seconde partie est pire. Le scénario s'enfonce dans le grotesque, jusqu'à un final risible de ridicule : Mark fait gentiment comprendre au multiforme qu'il doit se calmer et se contenter d'agresser Schubert, son « papa »...

On peut en déduire que la production a uniquement compté sur la présence de Schubert/Victor Buono pour assurer le spectacle, et n'a pas pris la peine de travailler le scénario, erreur classique mais fatale.

Seule brève éclaircie, le passage où Mark étale sa naïveté : il se méprend sur les intentions d'un représentant en livres, qu'il a pris pour un mécène ! Le VRP est aussi surpris que lui... Toutefois, le maintien de son côté candide n'empêche pas Mark de donner des ordres à l'équipage, de se conduire désormais comme le véritable patron du Cétacé.

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3. L'OISEAU DU FOND
(THE HAWK OF MU)



Le maléfique M. Schubert a détecté, quelque part dans une grotte sous-marine, un objet doté d'une puissance fabuleuse. L'activation à distance de ses pouvoirs provoque une coupure générale d'électricité dans tout le secteur. L'objet n'est autre qu'un faucon de marbre blanc, que Mark Harris découvre dans une caverne et amène sur le Cétacé, avant de gagner l’île tropicale voisine.

Schubert envoie une jolie femme à la rencontre de Mark, pour essayer de lui tirer les vers du nez. La donzelle, aussi sexy soit-elle, montre une finesse psychologique supérieure à celle de de son employeur : elle comprend rapidement que Marc est un « pur » et que la tactique est vouée à l'échec. En revanche, l'approche suivante réussit : Mark sauve de la noyade une jeune fille, ignorant qu'il s'agit de la propre fille de Schubert. Il accepte de suivre la gamine lorsqu'elle manifeste la volonté de lui présenter son père.

Juliette Schubert révèle à son paternel que l'objet est un faucon, mais refuse d'agir contre Mark, qui lui est sympathique. Schubert pense qu'avec la puissance de l'oiseau, il pourrait devenir le maître du monde. Profitant de ses relations parmi les autorités locales, il fait jeter Mark en prison et lui propose la main de sa fille en échange de sa libération. L'intervention de Juliette permet à Mark de s'évader. M. Schubert, qui a enfin mis la main sur l'oiseau, tente d'exploiter sa puissance, mais s'y prend mal : l'objet libère un véritable faucon. Harris sauve la situation en maîtrisant l'oiseau, et la puissance fabuleuse se dissout dans l'océan, perdue à tout jamais.

Un festival d'incohérences de scénario domine la première partie de l'épisode. On ne voit pas pourquoi la fondation de recherche océanique envoie le Cétacé sur une île où l'on a signalé une coupure générale d'électricité. Et pourquoi Mark cherche-t-il une crevasse au fond de l'océan ? Quel rapport entre une crevasse et la panne de courant ? Certes, c'est l'oiseau niché au fond de la caverne le responsable, mais on ne nous explique pas comment Mark et Élisabeth ont découvert ce fait. Intuition légendaire ? Nonobstant cet étrange don de voyance, cette histoire d'oiseau au pouvoir surnaturel est presque aussi grotesque que le robot vivant de l'opus précédent.

Ce qui va sauver l'épisode de l'échec complet, c'est la partie centrée sur Juliette, la fille de Schubert, une très bonne idée. Auparavant, l'épisode de la pin-up chargée de faire parler Mark avait prouvé, si besoin était, la grande rigueur morale de l'homme-poisson. Forcément, à partir du moment où, même avec Élisabeth Merrill, il ne se passe rien de folichon, ce n'est pas une aventurière de bas-étage qui allait corrompre Mark Harris...

Viennent donc ensuite les scènes avec Miss Schubert. La demoiselle est nettement plus sympathique que son père. Mark lui plaît, et elle-même affirme avec aplomb :

« Tout le monde vaut mieux que Papa ! »

Une scène désopilante montre Mark en prison, s'excusant par avance auprès de la gamine avant de tenter de la violenter. Le but ? Subir la punition prévue pour les prisonniers récalcitrants : un bon arrosage, alors qu'il commençait à se déshydrater ! L'eau lui donne la force d'écarter les barreaux pour s'évader. A ne pas manquer non plus, les chemises hawaïennes de Schubert et de Brent : très seyantes !

Dommage qu'après cette seconde partie consacrée surtout à Juliette, le final retombe dans la caricature avec le « combat » entre Mark et l'oiseau.

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4. LE GÉANT
(GIANT)



Le Cétacé cherche l'origine de la fuite d'eau qui se produit dans l'océan et menace l'équilibre de la planète. Mark sauve un plongeur à proximité de la crevasse où l'eau semble disparaître.  Nos amis ignorent que Jack Muldon, le plongeur, revient de l'endroit où l'eau s'échappe. Il s'agit d'un autre monde sous l'océan, où un mineur Noir géant utilise l'eau venue du Pacifique, d'ailleurs invisible dans cet univers, pour extraire de l'or. Muldon, un aventurier haut-en-couleurs, a volé quelques pépites au géant, et compte bien retourner dans ce monde pour en prélever d'autres et faire fortune.

En retournant au tourbillon, Mark comprend la vérité et se rend à Mesuda Bay, où Muldon a fait escale. Le chercheur d'or refuse de l'aider, mais se retrouve face au géant, sorti de son monde pour corriger son voleur. Harris obtient l'aide de Muldon en échange de sa sortie de prison, à la suite d'une bagarre dans un bar. Muldon a découvert un accès au monde du colosse, par l'intermédiaire d'une crevasse sous-marine qui aboutit au fond d'un puits. Mark entreprend de fermer la vanne qui amène l'eau de l'océan, aidé par le géant, à qui il a fait comprendre la nécessité de l'entreprise. Jack Muldon refuse de participer, mais se ravise et sauve Mark, alors en mauvaise posture.

Le mineur prévient Harris et Muldon que, suite à la coupure du courant maritime, tous les liens entre les deux mondes risquent de disparaître. Mark se hâte de sortir par le puits mais Muldon, qui s'est attardé pour prendre des pépites d'or, reste prisonnier dans le monde du géant. Pas abattu pour autant, il entreprend d'initier le colosse aux jeux de cartes.

Cet épisode passionnant, certainement le meilleur de la série, constitue un dérivatif agréable aux histoires avec Schubert, qui commencent déjà à tourner en rond. C'est le premier des multiples scénarios basés sur des « autres mondes », et le meilleur d'entre eux. Si par la suite, les histoires de ce style auront tendance à devenir stupides, ici elle tient debout, et la crevasse sous-marine aboutissant au fond d'un puits est une très bonne idée.

L'excellence de l'aventure est renforcée par le personnage truculent de Muldon. Jack Muldon représente le double inversé de Mark Harris. C'est l'Américain sûr de lui et sans complexe, le descendant des pionniers, l'homme qui plait à tous : les hommes le trouvent sympathique et décontracté, les femmes tombent amoureuses de lui. Moustachu, bien de sa personne, beau parleur, aimant le poker et les femmes, tricheur, un rien canaille, il lui reste néanmoins un fond de conscience qui va se réveiller en fin d'épisode, quand il se décidera à aider Mark, après avoir refusé.

Ted Neeley était l'acteur idéal pour ce rôle, son physique et sa façon de jouer sont parfaits pour le personnage, et confortent la réussite de l'épisode. Une scène hilarante a lieu à bord du Cétacé lorsque Muldon tente de convertir Mark au poker. A sa grande surprise, Mark gagne la partie et remporte la patte de lapin porte-bonheur mise en jeu par son adversaire. Et bien entendu, le beau Jack ne se prive pas de draguer Élisabeth Merrill...

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5. LA MÉDUSE
(MAN O'WAR)



M. Schubert a créé une méduse carnivore géante. Victime de difficultés financières, il a l'intention de semer la terreur sur la plage où doit se dérouler une course de nageurs organisée par C.W. Crawford, afin de faire chanter la municipalité. Une nageuse est attaquée, puis un requin tué et dévoré. Furieux d'apprendre l'intervention de Mark dans cette affaire, Schubert lui tend en piège. Il l'attire chez lui et le retient prisonnier, espérant l'avoir neutralisé jusqu'à la fin de la course. Mais Harris s'évade, puis conduit Crawford, le docteur Merrill et la police chez son ravisseur. Hélas ! Schubert a eu le temps de camoufler ses installations et la méduse. Il insinue que Mark a l'esprit dérangé.

Crawford refuse de céder au chantage : Schubert lâche la méduse pendant la course mais Mark, féru de langage marin, retourne la bestiole contre son créateur. Devenue définitivement inoffensive, la méduse peut aller vivre paisiblement au fond de l'océan... et M. Schubert devra trouver un autre moyen de renflouer ses finances.

Du bon et du moins bon dans cet épisode contrasté. Au rayon déceptions, il est triste de voir Schubert dans une telle descente aux enfers : menacé d'expulsion par son propriétaire pour cause de loyer impayé, le malheureux tire le diable par la queue, au point de devoir acheter de la nourriture à crédit et de se contenter d'un œuf au plat en guise de déjeuner. A propos de son projet de chantage, Schubert est explicite :

« Je sais bien que c'est assez loin des projets grandioses qui caractérisent le génie que je suis, mais il peut arriver que la nécessité nous dicte ses lois...

-Du chantage : oh ! » répond le falot Brent.

Au sujet de Brent, il faut bien admettre qu'il bat des records de stupidité. Lorsque Schubert lui demande de lui donner le « la » (le mot « la » dans le journal, afin de composer une lettre anonyme), Brent se met à chanter le « la » ! Et lorsqu'il s'étonne que son patron utilise pour terroriser la population une méduse plutôt qu'un requin, M. Schubert lui rétorque qu'un requin serait trop banal.

La mise en scène apparaît bâclée : alors qu'un speaker annonce qu'il s'agit de la « plus grande course jamais organisée », on ne voit quasiment aucun spectateur, hormis une poignée d'estivants sur la plage. L'officiel arabe est caricatural, à la limite du ridicule. Limite allégrement franchie par Mark et ses sons de gorge grotesques émis aux fins d'attirer des « créatures de la mer » autour de la maison de Schubert, et en profiter pour s'échapper. On peut aussi se demander pourquoi Crawford s'occupe de l'organisation d'une course de nageurs. Parce qu'il a été lui-même nageur, nous apprend-t-on... Explication peu satisfaisante : n'a-t-il pas des occupations autrement plus utiles à la tête de sa fondation ?

Quelques passages assez attrayants permettent néanmoins à cet épisode de se situer dans une honnête moyenne. Ainsi, ce dialogue désopilant :

Crawford : « Vous vous payez ma tête ? »

Mark Harris : « Pourquoi ? Vous la vendez ? »

Les quelques autres bons moments sont dus à Schubert, dont la tentative de chantage prend des formes poétiques : il se fait passer pour le Dieu Neptune, fâché de l'intrusion des Terriens dans son domaine, et signe ses lettres avec un trident ! Joli numéro de Victor Buono lorsque Mark, ses amis et les policiers font chou blanc en se rendant chez lui : Schubert se moque d'eux ouvertement, et va jusqu'à insinuer que Mark est un peu fou.

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6. LE FRÈRE JUMEAU
(SHOOT OUT AT LAND'S END)



Le Cétacé est à la recherche d'un volcan sous-marin lorsque Mark ressent une vive douleur à l'épaule, comme s'il avait reçu un coup de couteau. En fait, le submersible passe à proximité d'un « autre monde » où un frère jumeau de Mark vient justement de prendre un coup de poignard pour s'être montré trop entreprenant avec la fille d'un fermier. Persuadé qu'il se trouve non loin de la solution, Mark part explorer l'océan et trouve le passage conduisant à l'autre monde, une contrée vivant à l'époque de la conquête de l'Ouest. Billy Jones, son jumeau, est un mauvais garçon, un tueur à la solde de Clint Hollister, dangereux gangster qui terrorise la population.

Désireux de changer de vie, Billy neutralise Mark et décide d'aller inspecter ce bateau sous la mer dont son frère vient de lui parler : si les villageois ont pris son jumeau pour lui, l'équipage de ce bateau le prendra sûrement pour Mark... De prime abord enchanté par la jolie Élisabeth, Billy est vite déconcerté par ce curieux bateau où l'on entend des hommes parler à distance. Il préfère revenir dans son monde. A son retour, il est capturé par Hollister, qui vient d'apprendre que Billy est l'amant de Carla, sa fiancée.

Mark et Bettina, la fille du fermier, interviennent au moment où Mark allait être pendu. Converti à l'honnêteté, Billy aide Mark et le shérif à capturer Hollister, lancé en plein assaut de la prison afin de libérer son fils. Billy est réhabilité et va épouser Bettina. Mark regagne le Cétacé, où le docteur Merrill est heureuse de le retrouver « libéré de son hystérie ».

Un choc peut atteindre le téléspectateur à la vision des premières images de cet épisode atypique, loin du concept original de la série : les aventures aquatiques et écologiques cèdent la place au western ! Deux mondes totalement différents qui communiquent par un passage situé dans l'océan. On remarque que ce deuxième épisode sans Schubert reprend le thème des « autres mondes » abordé dans le premier. A croire que les scénaristes ne sont capables d'écrire que deux types d'aventures : celles axées sur la mégalomanie de Schubert et celles avec des contrées perdues ou imaginaires. On peut aussi être tenté de penser que les Américains des années 70 se sentaient encore obligés de caser du western partout, même dans les séries au concept a priori le plus opposé à ce style...

Il n'empêche que cette histoire à rebondissements recèle son lot de passages croustillants : Mark qui apprend à monter à cheval comme un cow-boy, sous le regard ironique de Bettina et des « vrais » hommes de l'Ouest. Après un premier essai infructueux, il utilise sa science du dialogue avec les animaux pour maîtriser le canasson, et cloue le bec des « durs ». La visite de Billy dans le sous-marin, contact entre un homme du 19ème siècle et la science de la fin du 20ème siècle, un procédé toujours efficace, rappelle certaines des meilleures scènes de la série Au cœur du temps.

Cet épisode est aussi le premier où le personnel du Cétacé appelle Crawford « Dieu le Père ». Le seul bémol sera pour la curieuse transmission des douleurs entre les deux frères, lorsque Mark ressent le coup de couteau et les coups de fouet reçus par son jumeau : voilà qui relève du cliché, qui plus est passablement éculé.

La qualité de l'interprétation vient renforcer l'impression favorable. Un acteur comme Pernell Roberts apporte immédiatement un plus pour un rôle de méchant comme celui de Clint Hollister. Jamie Smith-Jackson est l'actrice adéquate pour incarner Bettina Washburn, la jeune paysanne effarouchée en butte aux assauts de Billy. Elle se défend car le Billy-gangster la révulse, mais n'en est pas moins attirée par le Billy-séducteur, et se montre ravie de céder à ses avances lorsqu'il devient honnête. Enfin, on remarque l'étrange ressemblance entre l'actrice tenant le rôle de Carla, la fiancée de Clint, et la belle Arlène Martel, habituée des séries de l'époque. Il doit s'agir d'une coïncidence puisque Mademoiselle Martel n'est pas créditée au générique, et aucun épisode de la série ne figure dans sa filmographie.

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7. LE MONDE ENGLOUTI
(CRYSTAL WATER, SUDDEN DEATH)




Le docteur Merrill a détecté d'étranges phénomènes se produisant au fond de l'océan. Il pourrait s'agir d'un orage magnétique, et M. Schubert a été signalé dans les parages... Il n'en faut pas plus pour inciter la fondation à se rendre sur place. C'est exactement ce qu'attendait Schubert, toujours aussi cynique. Le mur magnétique empêche l'accès à un monde constitué d'une immense bulle sous les eaux. Schubert pense que seul Mark Harris est capable de franchir le fameux barrage, et il ne se trompe pas. Son but est de s'emparer de cristaux se trouvant dans la bulle. Ces cristaux lui permettraient de brouiller l'ensemble des communications aériennes de la planète.

Schubert et ses hommes empruntent le passage découvert par Mark et contraignent les habitants de la bulle, qui avaient pris Mark pour un bandit et avaient négligé ses avertissements, à extraire les cristaux pour leur compte. Le problème, c'est que seule la puissance des cristaux permet à la bulle d'exister : c'est elle qui maintient un équilibre avec la pression phénoménale de l'océan. L'exécution du projet de Schubert condamnerait à mort les habitants de la bulle.

Mark utilise un des cristaux pour interrompre les communications entre Schubert et son submersible, puis parvient à retourner les hommes de main contre leur patron. Abandonné par son personnel, M. Schubert est contraint de renoncer à ses sinistres visées : les habitants de la bulle sont sauvés. Ils s'excusent de n'avoir pas cru Harris et le remercient. Élisabeth et Mark refusent de ramener des cristaux pour le gouvernement américain, et coupent la communication avec un Crawford trop insistant.

Dernier épisode avec Schubert, et encore une déception : Victor Buono n'a pas été gâté par la production. Et pourtant, les scénaristes avaient choisi de marier les deux types de scénarios déjà expérimentés sur la série, en mêlant M. Schubert à une aventure dans un « autre monde ».

Il est curieux que Schubert, totalement ruiné dans sa dernière aventure, ait retrouvé des moyens suffisants pour acquérir ou construire un sous-marin géant et engager une kyrielle d'hommes de main. Par contre, Brent a disparu, ce dont on ne se plaindra pas tellement il avait atteint des sommets de niaiserie.

Le scénario n'est pas véritablement mauvais, mais ce qui gâche l'épisode, c'est l'aspect des habitants de la bulle : avec leurs tenues blanches ridicules, leurs gestes de danseurs maniérés victimes de coliques et surtout le caquètement qui leur sert de langage, ils font penser à des extraterrestres issus des pires épisodes de la série Au cœur du temps.

Le seul éclair dans la grisaille sera une nouvelle fois procuré par Victor Buono. M. Schubert consulte une partition de la Symphonie inachevée, composée par son homonyme, et lance cette réflexion :

« Un de ces jours, je me dévouerai et je la finirai pour lui... »...

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8. MARK ET JULIETTE
(THE NAKED MONTAGUE)



Après un séisme sous-marin, Mark découvre une crevasse dans laquelle il s'engouffre. Il perd conscience et se réveille à Vérone, au moyen-âge, en plein cœur des démêlés entre les familles Montaigu et Capulet, et des amours impossibles de Roméo et Juliette. Pendant que Mark essaie d'aider les amoureux, l'équipage du Cétacé, qui le croit coincé sous un amas de rochers, essaie par tous les moyens de le sauver. Crawford va jusqu'à contacter les soviétiques, détenteurs d'un appareil capable de soulever l'éboulement sous-marin.

Mark regagne le Cétacé alors que Juliette vient d'avaler un produit simulant la mort. Élisabeth croit que Mark a rêvé. Mais ce dernier n'a jamais lu Shakespeare, et elle lui raconte le dénouement de la tragédie. L'effet ne se fait pas attendre : Harris décide de retourner dans l'autre monde pour tenter de sauver Roméo avant qu'il ne se suicide. Il y parvient, et les deux tourtereaux vont pouvoir se marier, vivre heureux et avoir beaucoup d'enfants… De retour au Cétacé, Mark ne peut convaincre le docteur Merrill et Crawford d'avoir vécu cette étrange aventure autrement qu'en rêve.

Et voilà que William Shakespeare en personne vient au secours de scénaristes en mal d'idées originales ! M. Schubert ayant définitivement quitté la série, on retrouve un scénario basé sur un passage sous-marin conduisant à un autre temps et un autre lieu. Point de western ou de bulle sous-marine, mais le retour à l'époque de Roméo et Juliette.

L'idée n'est pas forcément mauvaise, mais présente l'inconvénient de donner un épisode sans surprise pour qui a lu Shakespeare. Qui plus est, le scénario est cousu de gros fil blanc : il est évident dès le départ que Mark va réussir à modifier l'histoire dans le sens du « happy end » américain. Le méchant Tibalt Capulet est caricatural et les bons sentiments dégoulinent, comme il sied à l'histoire de Roméo et Juliette. Résultat : un épisode certes loin d’être nul, mais assez niais et vite lassant.

On peut se poser la question de savoir si Mark a rêvé, comme le croient ses compagnons, ou s'il a vraiment rencontré Juliette et Roméo. La fiole ancienne de produit anesthésiant qu'il ramène sur le Cétacé, et dont l'analyse confirme ses dires, ne laisse aucun doute sur la réalité de l'aventure.

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9. DOCTEUR CRAWFORD ET MISTER HYDE
(C. W. HYDE)


 

Un produit chimique expérimenté dans le laboratoire de la fondation tombe par mégarde dans le café de C.W. Crawford. Resté seul, « Dieu le Père » boit sa tasse et les effets ne se font pas attendre : ses cheveux repoussent, ses sourcils s'épaississent et ses mains deviennent poilues. Mais surtout, son caractère change du tout au tout. Il vole l'argent récolté pour le mariage d'une employée de la fondation et l'utilise pour aller jouer les durs dans un club fréquenté par la pègre, sous le pseudonyme de M. Cash.

Le comportement audacieux de ce M. Cash intrigue Lew Callender, un chef mafieux, et séduit la petite amie de ce dernier. Crawford passe la nuit dans le lit de la demoiselle. Le lendemain matin, il a retrouvé son apparence et sa personnalité habituelles et rentre à la fondation. Troublé, nostalgique de l'aventure vécue, Crawford ne résiste pas à l'envie de prolonger l'expérience grâce au restant de café drogué, qu'il avait précieusement conservé. Lew prend M. Cash pour un espion. Justement, ce dernier propose de lui vendre la boîte noire d'une sonde ultrasecrète, récupérée sous la mer par Mark Harris.

Crawford, redevenu lui-même, se confie à Mark, mais trop tard puisque Callender, sa petite amie et ses gorilles investissent la fondation et réclament la livraison promise. Harris sauve la situation en arrosant Callender de produit dangereux : le gangster devient aussitôt une lavette et quitte les lieux en s'excusant.

Suite à l'épuisement des deux types de scénarios déjà utilisés, on passe à un autre genre, mais toujours basé sur la science-fiction et recyclé de personnages bien connus, en l'espèce le docteur Jekyll et Mister Hyde. L'épisode est centré sur les mésaventures de Crawford et de son double décomplexé M. Cash. Les quelques séquences sur le Cétacé sont dérisoires et servent avant tout d'alibi pour l'histoire de la boîte noire et pour ne pas trop déconcerter le téléspectateur, habitué à une série aquatique... donc au Cétacé.

L'épisode vaut surtout pour ses acteurs car le scénario est beaucoup trop banal. Il est très agréable de retrouver la ravissante Pamela Peters Solow, vue sur La disparition, ici dans le rôle de Sarah, la secrétaire de Crawford. Autres comédiens connus : Val Avery dans un rôle de caïd de la pègre taillé sur mesure, et Michèle Carey. La belle Michèle possède le charme et l'aspect vénéneux nécessaires pour interpréter la petite amie d'un gangster. Ses deux apparitions dans Les Mystères de l'Ouest, par exemple, relevaient du même registre.

Mark est devenu moins naïf, il comprend très vite la mentalité crapuleuse de Callender : le métier rentre...

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10. OSCAR
(SCAVENGER HUNT)



Mark est chargé de récupérer six tubes métalliques contenant un produit extrêmement dangereux. Ces tubes avaient été immergés très profondément dans l'océan, mais l'un d'entre eux vient d'être retrouvé par un enfant sur une île du Pacifique peuplée d'indigènes primitifs. A son arrivée sur l'île, Harris sauve la vie d'un jeune plongeur, qui n'est autre que le fils du chef des indigènes. Craignant d'être puni par son père pour avoir désobéi à ses ordres en plongeant trop profondément, le jeune garçon accuse Mark d'avoir tenté de le noyer. Le chef prend le visiteur pour un démon, l'attache à une potence et lui annonce que le « Maître des Profondeurs » décidera de son sort.

Le « Maître des Profondeurs » n'est autre qu'Oscar, une étrange bête ressemblant à un hippocampe géant à deux têtes, originaire du monde où Jack Muldon était resté prisonnier. Muldon l'a domestiqué et la bestiole a trouvé un passage entre son univers et le monde terrestre. Arrivé sur l'île, Muldon a fait passer Oscar pour le « Maître des Profondeurs » auprès des crédules indigènes. Depuis, il en profite pour amasser les perles et se constituer un harem avec les jolies jeunes filles obtenues en « offrande » par le « Maître des Profondeurs ». Mark récupère les tubes, qu'Oscar avait trouvés et conservés dans son repaire, et les ramène à bord du Cétacé. Il sauve la vie du chef des indigènes et lui ouvre les yeux sur la réalité des activités de Jack Muldon. Le fils du souverain avoue que Mark l'a sauvé de la noyade. Le chef se retourne contre Muldon, qui réussit à lui échapper, au contraire d'Oscar.

Dans les moments cruciaux, Jack Muldon finit toujours par retrouver sa conscience. Lorsque les indigènes allument un feu devant la grotte du « démon » Oscar, et que la brave bête se trouve menacée de périr asphyxiée, il indique à Mark l'emplacement d'une seconde entrée dans la caverne, par laquelle les deux hommes délivrent Oscar et une jeune indigène que Mark avait envoyée chercher un dernier tube. Muldon a l'intention de mener la belle vie après avoir négocié son stock de perles, mais Mark exige qu'il renvoie Oscar dans son monde avant de quitter l'île. Les indigènes croient le « démon » mort, il faut donc protéger Oscar à tout prix. Très attachée à son maître, la gentille bestiole retourne dans son univers, mais y entraîne Muldon malgré lui.

Après le succès du Géant, les scénaristes ont eu la bonne idée de faire revenir Jack Muldon du monde où il était prisonnier. Cette seconde aventure n'égale pas la première. Les démêlés avec les indigènes sont quelconques et Oscar, bien que très attachant, a un côté grotesque assez déplaisant.

Néanmoins, la richesse du scénario, et surtout la présence de cette canaille de Muldon, toujours aussi amusant dans son rôle de voyou sympathique, sauvent la mise et permettent de passer un agréable moment.

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11. LE PETIT HOMME QUI AIMAIT RIRE
(IMP)


 

Un petit homme au  comportement enfantin, surgi du fond de la mer, investit une capsule sous-marine et contamine les hommes d'équipage par le toucher : les quatre soldats retombent en enfance. Trois d'entre eux se noient en plongeant sous les eaux sans équipement, sur l'invitation du joyeux visiteur. Le lieutenant Sheffield, chef de la capsule et ami d'Élisabeth Merrill, survit mais alerte l'attention des autorités par la délivrance de messages radio enfantins.

Mark est la seule personne capable de plonger aussi profondément. En effet, il réussit à ramener le lieutenant sur le Cétacé. Séparé de l'inconnu, Sheffield redevient normal, mais se montre très choqué par la mort de ses hommes. Malheureusement, Moby, le curieux visiteur, a emprunté clandestinement le Cétacé. Au retour à la base, il contamine Crawford, le docteur Merrill et l'équipage, à l'exception de Mark, insensible à son pouvoir. Nos amis retrouvent la raison après que Moby se soit échappé. Mais le petit homme a entraîné Sheffield, redevenu enfantin, dans sa fuite. Il l'incite à sauter depuis le haut d'un mât. Harris sauve le lieutenant de la noyade, mais cet épisode est un moindre mal.

En effet, Moby charme Crawford et le persuade de l'emmener dans la salle de commandes des missiles nucléaires du Pentagone ! Mark contacte les fugitifs par radio et, en employant leur ton enfantin, les persuade d'aller visiter un parc d'attraction bien plus intéressant que le Pentagone. L'homme-poisson capture Moby et l'emmène à l'hôpital voir Sheffield, gravement blessé, afin de lui faire comprendre le danger qu'il représente pour les humains. Convaincu, le petit homme choisit de retourner dans son monde sous-marin.

Encore un épisode assez faible. L'idée de base était bien trouvée, mais a été mal exploitée. Le scénario s'enfonce dans des scènes répétitives de contamination et de rigolade, alors qu'on aurait pu trouver mieux. Ainsi, l'histoire aurait pu prendre une tournure autrement captivante si Moby avait été l'arme d'exécution d'un complot contre la sécurité des États-Unis, comme semblaient le suggérer les premières scènes d'élimination de l'équipage de la capsule. Hélas ! Cette piste n'a pas été retenue...

Avec ses moustaches retroussées, Moby ressemble étrangement à... Salvador Dali ! Les incohérences de scénario ne peuvent échapper à la vigilance d'un téléspectateur averti : les autorités font appel à Mark car il serait le seul à pouvoir plonger aussi bas dans l'océan. Ceci sous-entend qu'aucun autre humain ne pourrait supporter la pression, insoutenable à de telles profondeurs. Pourtant, Mark ramène le lieutenant Sheffield en tenue de plongeur, de la capsule au Cétacé ! Comment diable Sheffield a-t-il bien pu supporter la pression tellement élevée de l'océan ?

Les seules séquences dignes d'intérêt sont celles relatives à l'intégration progressive de Mark au monde terrestre. On le voit apprendre à conduire, et selon le docteur Merrill, il se débrouille mieux qu'elle à ses débuts. Mark conserve quelques problèmes de langage, qui amusent Élisabeth. Il dit « on va se placer sur la route » au lieu de « on va se mettre en route. » Ceci est fort plaisant, mais insuffisant pour susciter une véritable adhésion tellement l'ensemble s'avère décevant.

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12. LA SIRÈNE
(THE SIREN)



Des pirates ont capturé une véritable sirène, mi-humaine, mi-poisson, et l'obligent à chanter pour attirer et enlever Hughes Tremagnan, le père du système de défense antiaérien des États-Unis, qui était en vacances sur son yacht. Le Cétacé se trouvait justement dans les parages, à la recherche d'un orque. Mark est intrigué par le chant de la sirène, amplifié par les gangsters. Étourdi par le bruit, il reprend conscience et sauve Amanda, la fille de Tremagnan, terrorisée par le chant de la sirène et par le sous-marin des malfaiteurs, qui a surgi pour capturer son père.

Amanda délivre à Mark une information qui le conduit vers le sous-marin pirate. Le Cétacé est mis hors d'état de nuire par le chant de la sirène, utilisé par les bandits à son encontre. Les malfaiteurs torturent Tremagnan avec le chant, amplifié à l'extrême, de façon à lui extorquer ses secrets. Harris répare le Cétacé et investit le sous-marin ennemi alors que Tremagnan vient de céder aux pirates. Mark est capturé à son tour. Il simule la mort pour échapper à ses ravisseurs et libère Tremagnan. Les bandits se vengent en bombardant le Cétacé, mais Mark renvoie les sons de sirène amplifiés à l'expéditeur, prenant les malfaiteurs à leur propre piège. Le Cétacé peut rentrer à la base. Mark ramène la petite sirène à son milieu naturel, sur des rochers au bord d'une plage.

Cet épisode constitue un double échec. En premier lieu du point de vue scénario. Il ne manquait plus qu'une sirène, créature mythique, mi-femme, mi-poisson, pour compléter les aventures de Mark Harris... Ici, on a affaire à une petite sirène puisque sa partie « femme » est en fait une gamine.

Le récit est d'un grotesque accompli, avec ses chants de sirène insupportables, renforcés par les chants « apaisants » de Mark, prodigués sans retenue pour « guérir » Amanda Tremagnan. Vraiment n'importe quoi !

L'autre déception vient du changement complet de l'équipage du Cétacé. Voilà qui sent la fin de saison et de série... Il est tout de même curieux que tous les acteurs concernés se soient retrouvés indisponibles en même temps. A moins qu'ils n'aient décidé de quitter le navire en perdition, ou que le chant de la sirène les ait épouvantés...

Toujours est-il que ce chambardement inattendu est forcément très décevant. En particulier, la remplaçante du docteur Merrill, une certaine Jeannette, est loin d'avoir le charme de Belinda Montgomery. L'actrice retenue est froide, sans ce côté à la fois enjoué et sensible qui faisait tout l'attrait d'Élisabeth. 

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13. LE CIRQUE DE LA MORT
(DEADLY CARNIVAL)


Un nageur de combat, qui travaillait pour le gouvernement, s'est noyé alors qu'il avait été engagé par un individu louche appelé Moxi, pour une besogne crapuleuse devant rapporter gros. Crawford fait part à Mark Harris de la volonté du gouvernement de le voir s'infiltrer au sein du groupe de criminels afin de démasquer ses projets, tout en semblant lui-même sceptique face aux dangers de l'opération. Mark accepte et prend contact avec le nain Moxi et son adjoint Arthur, l'homme-électrique, qui travaillent dans une foire. Moxi fait engager Mark par Charlène, sa jeune patronne, séduite à l'idée de présenter un homme qui respire sous l'eau. Et voilà notre Mark Harris devenu vedette sous le nom de... « L'homme d'Atlantis » !

Arthur essaie d'électrocuter Mark après avoir fouillé dans ses affaires et découvert une lettre à en-tête de la fondation. La tentative d'assassinat échoue et Mark prétend qu'il a simplement été examiné par la fondation en échange de deux cents dollars, et qu’il ne travaille aucunement pour le gouvernement. Moxi propose un million de dollars à Mark pour nager sous l'eau jusqu'au sous-sol d'une banque, neutraliser le système d'alarme et permettre ainsi à Arthur d'avoir accès aux coffres, qu'il ouvrira avec ses décharges électriques. Informé par Harris, Crawford prévient la police afin de surprendre les malfaiteurs en pleine action.

Le soir venu, Moxi avoue avoir menti par méfiance envers Mark. Son plan véritable consiste à cambrioler un musée et non une banque. Ulcéré, l'homme-poisson commence par refuser de s'exécuter, avant de céder sous la contrainte : les deux crapules ont enlevé Charlène et menacent de l'exécuter si Mark n'obéit pas à leurs ordres ! Mark s'introduit dans le musée, neutralise l'alarme et fait entrer ses complices forcés. Évidemment, sa mort est programmée par les bandits, dès l'instant où ils n'auront plus besoin de lui. Pas dupe, il fait échouer le vol du « masque du Pharaon » et réussit à échapper aux milliers de volts d'Arthur. Les voleurs arrêtés, il fait ses adieux à Charlène sous la forme d'un vigoureux baiser.

Une agréable intrigue à la limite de l'espionnage et du policier, même s'il peut être déconcertant de ne retrouver ni le docteur Merrill, ni le Cétacé. Ceci étant, ces absences sont tout de même moins gênantes que  le nouvel équipage et la suppléante d'Élisabeth vus sur La Sirène. Le docteur Merrill est d'ailleurs remplacée auprès de Mark, dans le rôle de son amoureuse, par Charlène, la directrice de la foire. Sauf que Charlène est plus explicite, entreprenante et directe qu'Élisabeth...

Du côté de Mark, cela semble également plus sérieux, comme en témoigne cette question qui fait sourire Crawford :

« Quand une femme touche vos lèvres avec ses lèvres, ça veut dire que vous l'intéressez ? »

Crawford, justement, paraît beaucoup plus humain qu'auparavant, il a peur pour Mark en raison du danger de l'opération d'infiltration. Si Charlène remplace le docteur Merrill en femme amoureuse, on peut considérer que c'est Crawford qui remplace Élisabeth auprès de Mark dans son rôle de mère-poule.

La voie empruntée ici est évidemment éloignée du concept de la série, mais le pittoresque des personnages sauve la mise. Hormis la sympathique Charlène, qui ne cherche pas à dissimuler son attirance pour Mark, les bandits, excentriques et hauts-en-couleurs, semblent tout droit sortis d'un épisode des Mystères de l'Ouest. D'ailleurs, le titre français de l'épisode coïncide avec un titre de la série avec James West et Artemus Gordon, La nuit du cirque de la mort, et le scénario comporte quelques ressemblances avec son intrigue. Ainsi, le personnage de Charlène rappelle celui de la ravissante Erika.

Donc, le duo de voleurs est une réussite. Le chef Moxi est un nain à la personnalité bien affirmée, et son adjoint Arthur dispose d'un bras d'acier capable d'envoyer des décharges électriques, d'où son nom de scène de « L'Homme-électrique ». La trame classique du duo de bandits, avec un homme de main fourbe et cruel, et un chef plus intellectuel, est scrupuleusement respectée. Moxi sait faire preuve d'humour : lorsque le bras métallique d'Arthur envoie une décharge électrique sur une balustrade en acier, il fait remarquer :

« Rappelle-moi de ne jamais te serrer la main... »

Le résultat, c'est un épisode longtemps captivant, mais dont le final apparaît quelque peu bâclé. Les scènes dans le musée, la curieuse arrestation de Moxi, donnent une impression de fin en queue de poisson (ce qui est sans doute naturel pour les aventures de Mark Harris…). Mais il faut reconnaître qu'en guise de fin de série, ce Cirque de la mort est beaucoup plus présentable que les deux épisodes qui l'ont précédé.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)

PrésentationSaison 1

L'Homme de l'Atlantide

Téléfilms

 


1. L'ARRIVÉE
(THE MAN FROM ATLANTIS)




 

Pendant une tempête, un homme blessé est découvert sur une plage de Californie. Les médecins n'arrivent pas à le réanimer avec de l'oxygène. Le docteur Élisabeth Merrill, spécialiste des milieux aquatiques, remarque que l'inconnu a les mains palmées et détecte des cellules pulmonaires semblables à celles des branchies. Elle réussit à le sauver par immersion dans l'océan, où il reprend vie. Les analyses informatiques rendent leur verdict : il s'agirait du dernier survivant de l'Atlantide. L'homme est baptisé Mark Harris et, après hésitation, finit par accepter de mettre ses dons exceptionnels de nageur au service de la marine américaine, pour une mission délicate. Il s'agit de plonger au fond de l'océan pour retrouver un sous-marin disparu dans un endroit réputé pour être une espèce de Triangle des Bermudes des submersibles.

Mark découvre une base sous-marine dirigée par M. Schubert, un homme très dangereux, mi-savant fou, mi-génie du mal mégalomane, responsable de la disparition de sous-marins russes, français et américains, dont le personnel a été annexé et l'équipement utilisé pour aménager la base. Schubert s'apprête à anéantir l'humanité par une gigantesque explosion nucléaire déclenchée avec le concours de savants qu'il tient sous sa coupe grâce à des bracelets aux pouvoirs hypnotiques. M. Schubert et les savants sont les seuls destinés à survivre, afin de rebâtir un monde nouveau sur des bases jugées plus « saines ». Mark fait échouer ce plan démoniaque et libère les savants, qui s'échappent avec le Cétacé, le sous-marin de Schubert. Sa mission accomplie, notre homme de l'Atlantide manifeste l'intention de retourner vivre dans l'océan puis se ravise, désireux de mieux découvrir le monde des hommes... et de la belle Élisabeth Merrill.

Toutes les caractéristiques de la future série sont présentées dans ce premier téléfilm devenu par la suite le pilote de la série. En premier lieu, l'attirance évidente entre Mark et Élisabeth (d'ailleurs probablement plus forte de la part du docteur Merrill que de la part de Mark...). Voilà probablement l'élément décisif dans la décision de l'homme-poisson de demeurer parmi les humains. A cet égard, la conclusion du téléfilm est édifiante.

L'intérêt de la marine et de la défense nationale pour Mark se manifeste sans complexe ni alibi pseudo-humanitaire, même si les autorités se comportent toujours de manière correcte et cordiale avec lui.

Autre classique de la série, la découverte des curiosités du monde des hommes. Mark est un adulte aussi naïf qu'un enfant. Il expérimente les us et coutumes du monde moderne avec les yeux d'un jeune garçon, malgré son corps d'homme bien bâti. Les réflexions que cet apprentissage lui inspire sont tellement candides qu'elles passent souvent pour de l'humour à froid auprès des interlocuteurs qui ne le connaissent pas, comme les marins rencontrés sur les lieux de sa mission.

Avec Mark, l'étonnement est d'ailleurs réciproque : pour s'en convaincre, il suffit de voir la tête du plongeur qui l'accompagne lorsqu'il abandonne son équipement de plongée, destiné à donner le change à l'équipage (les capacités de Mark doivent rester secrètes auprès du plus grand nombre). Le docteur Merrill a prévenu le plongeur qu'il risquait d'être surpris, et ne peut se retenir de rire lorsqu'elle entend sa réaction par la radio.

Les préoccupations écologiques, thème récurrent de la série, se manifestent par le projet de Schubert, furieux contre l'humanité tout entière, accusée de polluer les océans et de détruire la planète à petit feu. Sauf que son projet d'anéantissement par le feu nucléaire est mille fois pire...

M. Schubert fera sa réapparition lorsque la série sera mise en route, à la suite des téléfilms. On ne pouvait trouver acteur plus approprié que le magistral Victor Buono pour incarner le personnage à la fois génial et torturé de Schubert.

On peut regretter le suspense bidon du compte à rebours, avec l'humanité évidemment sauvée pour... trois petites secondes, mais ce pilote reste néanmoins une réussite, de par ses qualités scénaristiques intrinsèques, l'excellence de l'interprétation de Patrick Duffy, Belinda J. Montgomery et Victor Buono, et la scène finale émouvante où Mark s'étonne de voir « l'eau dans les yeux » du docteur Merrill alors qu'il lui fait ses adieux. 

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2. LES VISITEURS DE L'AU-DELÀ
(DEATH SCOUTS)


 

Le docteur Merril est devenue l'adjointe du docteur Miller Simon à la fondation de recherche océanique dirigée par C.W. Crawford. La fondation utilise le Cétacé, l'ancien sous-marin de M. Schubert... et les services de Mark Harris. Nos amis se retrouvent aux prises avec des extraterrestres dont le vaisseau est tombé dans la mer. Les deux créatures ont pris l'apparence humaine en investissant les corps d’un couple de plongeurs, et découvrent avec étonnement la civilisation terrestre.

Pendant ce temps, Mark plonge à l'endroit où le vaisseau s'est abimé, et découvre l'engin immergé au fond de l'océan. Lors de son exploration, il est intrigué par un fragment d'objet qui porte un dessin similaire à celui se trouvant sur son short. Persuadé que les visiteurs sont issus du même monde que lui, et qu'ils sont venus pour le chercher, Mark voit cette conviction renforcée par la découverte des mains palmées des inconnus, ainsi que de leur goût pour la baignade. Lorsque les intrus sont capturés, Mark, convaincu de leurs intentions pacifiques, insiste pour qu'ils soient bien traités. L'homme-poisson se trompe totalement, mais les extraterrestres vont profiter de cette méprise pour l'utiliser au profit de leurs visées hostiles.

Les visiteurs ont un potentiel électrique de quatre mille volts lorsqu'ils se tiennent par le bras, une arme redoutable qui inquiète les autorités. Par voie de conséquence, ils sont séparés et emprisonnés. Mark se fait le complice involontaire de leur évasion, après que la femme lui ait raconté une histoire à dormir debout. Les inconnus ont l'intention de préparer la venue d'un autre vaisseau spatial, en vue de conquérir la Terre. Déçu, Harris comprend à quel point il a été berné. Il retourne dans l’épave ennemie et affronte le couple. Vaincu, l'homme meurt dans l'autodestruction de son vaisseau, après avoir gravement blessé sa compagne, qui avait choisi de le trahir. Amoureuse de Mark et désireuse de vivre en paix sur la Terre, la visiteuse ne survit pas à ses blessures.

Cette histoire est légèrement moins prenante que la première, mais reste de bon niveau grâce à un scénario convaincant et de bons comédiens, notamment ceux incarnant les visiteurs.

Quelques passages humoristiques pimentent le récit. Ainsi, les remarques des extraterrestres sur le régime alimentaire des humains. Découvrant des poissons sur un étalage, l'homme ironise :

« Ils se nourrissent de cadavres... »

Le marchand a indiqué que chaque poisson valait deux « sacs ». Il s'en suit cette conversation :

« Les sacs doivent être une unité d'échange.

-C'est bizarre, l'ordinateur n'a pas parlé de ça... »

On peut se demander pourquoi les visiteurs ont les mains palmées puisqu'ils ont pris l'apparence d'humains qui, de toute évidence, ne les avaient nullement, mais sans doute ce détail était-il nécessaire pour que Mark les croie apparentés à lui...

La naïveté sans limites de Mark est mise en exergue à plusieurs reprises, tout comme l'obsession du « boss » C.W. Crawford pour la bonne gestion financière de son entreprise.

L'affrontement final entre Harris et l'extraterrestre masculin est d'une rare débilité : Mark neutralise son adversaire avec des flammes. Des flammes dans un engin immergé au fond de l'océan ! Et, comme si se doit, la visiteuse meurt tout juste après avoir eu le temps de vivre une scène émouvante avec Mark...

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3. LES FLAMMÈCHES
(KILLER SPORES)


 

La NASA demande au Cétacé de récupérer une sonde de retour de l'espace, qui va tomber dans l'océan à proximité de l'endroit où se trouve le sous-marin de la fondation. La sonde revient sur la Terre avec une surcharge inexpliquée. Mark la ramène à bord et se retrouve victime de troubles du comportement. Il affirme que des êtres mystérieux ont envahi la sonde, des êtres immatériels et invisibles, sauf dans l'obscurité. Les créatures ont envahi le corps et la pensée de Mark en raison de son psychisme particulier. Elles le poussent à s'enfuir en plein désert, où il manque de peu la mort par déshydratation.

Les spores continuent leur offensive. Elles se répandent partout et sèment la terreur parmi la population. En effet, les humains sont considérés comme une espèce « envahisseuse de l'espace ». L'hystérie est la manifestation la plus visible des effets délétères produits sur l'espèce humaine par les envahisseurs venus du ciel.  Crawford, Miller Simon et Élisabeth sont eux-mêmes atteints, ainsi que tout l'équipage du Cétacé. Par l'intermédiaire de Simon et du docteur Merrill, les créatures expliquent qu'elles ne cherchent qu'à rentrer chez elles, l'humanité leur paraissant exécrable. Mark est chargé de les conduire dans une fusée qui va être envoyée dans l'espace. Il réussit sa mission et libère ainsi ses compagnons et l'ensemble des humains de l'envoûtement des spores.

L'aventure commence bien avec un festival de réflexions candides de la part de Mark Harris. Lorsque Miller Simon affirme en plaisantant qu'il « déteste » Elizabeth Merrill, le gentil Mark ne comprend pas l'humour au second degré. Il demande à Élisabeth, d'un air étonné :

« Il dit qu'il vous déteste, et ça vous fait rire ? »

Et lorsque la NASA demande de l'aide :

« Pourquoi les hommes font-ils des recherches plus loin que leur planète alors qu'ils ne connaissent pas encore la Terre ? »

Ici, ce serait plutôt un mélange de naïveté et de bon sens...

Ensuite, se développe une histoire sans le moindre intérêt, grotesque et de surcroît bourrée de poncifs : les créatures de l'espace invincibles mais raisonnables, qui font la leçon aux méchants humains jaloux, irresponsables et destructeurs, voici ce que les scénaristes nous servent : un plat indigeste et réchauffé, seule faute de goût parmi les téléfilms. Faut-il que l'Homme ait une piètre opinion de sa propre espèce pour persister à un point tel dans l'autodénigrement...

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4. LA DISPARITION
(THE DISAPPEARANCES)


 

Un certain Dick Stoneman prend contact avec la fondation de recherche océanique sous prétexte de lui céder un bateau. En réalité, Stoneman représente un petit groupe de fanatiques dirigés par le docteur Mary Smith.  Le but de cette organisation est d'envoyer dans l'espace un vaisseau peuplé de savants chargés de trouver une planète habitable et d'y perpétuer l'espèce humaine après la disparition de la Terre. Mary pense que la vie sur notre planète est condamnée à court terme, par la guerre, la famine ou la pollution.

Élisabeth est enlevée par Stoneman, et conduite sur l'île de Félicitos en compagnie d'autres savants. Son refus catégorique de participer à l'entreprise du docteur Smith ne résiste pas à la drogue hallucinogène présente dans la fontaine du bonheur de Félicitos. Mark Harris parvient à retrouver la trace du docteur Merrill. Miller Simon, Crawford et lui gagnent Félicitos par le truchement du Cétacé. Après avoir sauvé le submersible d'une torpille lancée par Mary Smith, Mark s'introduit sur l'île, en compagnie de Simon.

Miller ne tarde pas à subir le charme du spa local, au contraire de Mark, insensible à cette drogue. Complètement hypnotisée, Élisabeth va jusqu’à réaliser son rêve de chanter devant ses confrères ! Heureusement pour Mark, Jeannie, la sœur de Mary, est tombée amoureuse de lui. Elle va l'aider à neutraliser le minerai hallucinogène avec des pierres trouvées dans l'océan. Son projet anéanti, Mary décide de s'enfuir dans sa fusée en compagnie de Mark. Elle et lui, nouveaux Adam et Ève de l'espace, capables de donner naissance à une nouvelle civilisation, très loin dans les étoiles… Mark refuse et Mary part seule. Élisabeth se retrouve mortifiée d'avoir donné un récital, et Mark, songeur, se demande si Mary va pouvoir trouver son étoile. D'où une conclusion mélancolique de l'homme-poisson, probablement dubitatif au spectacle du saccage de la planète par l'être humain :

« Elle n'était peut-être pas folle, à la réflexion... »

Le passage au format une heure au lieu d'une heure trente rend l'intrigue plus nerveuse, et permet d'assister à l'histoire la plus captivante des téléfilms, et une des meilleures de l'ensemble série/téléfilms. Ceci malgré l'absurdité de la fusée lancée depuis le fond de la mer, dans la scène finale.

Parmi les multiples temps forts, citons le suspense, lorsque Mark est enfermé dans une cabine et risque de mourir par manque d'eau, ou lors des manœuvres du Cétacé pour échapper à la torpille, passage le plus passionnant de l'épisode. Et encore l'excellente idée de la fontaine du bonheur, avec les joyeuses baignades en petite tenue et le récital du docteur Merrill. Mais aussi la scène finale, poignante, lorsque Mary décide de s'enfuir et part seule, scellant l'échec de son projet.

Le caractère de Mary Smith est difficile à cerner : à la fois idéaliste et fanatique, ce qui va souvent de pair, mais aussi cruelle, par exemple lorsqu'elle décide de torpiller le Cétacé pour punir sa sœur Jeannie, qui voulait épargner son cher Mark Harris. Le docteur Smith est sans nul doute, avec Jack Muldon, et hormis bien entendu M. Schubert, l'adversaire le plus consistant et fascinant de la série.

Saluons l'excellence de l'interprétation. Outre les acteurs récurrents, Darleen Carr se montre époustouflante dans le rôle de la fanatique, mais sincère, Mary Smith. La jolie Pamela Peters Solow n'en est pas moins remarquable dans celui de sa sœur Jeannie.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)

PrésentationSaison 1

L'Homme de l'Atlantide

Présentation 


L'Homme de l'Atlantide se présente sous la forme de trois téléfilms d'une heure trente, dont le pilote, et d'un téléfilm d'une heure précédant le démarrage de la série, elle-même composée d'une saison de treize épisodes de 45 minutes. C'est une des premières séries « écologistes », en ce milieu des années 70 où ce thème commençait à émerger au sein des sociétés développées. L'environnement devenait à la mode et ce n'est probablement pas un hasard si les caractères du générique sont de couleur verte...

Le sujet de l'écologie est assez habilement mêlé à de la science-fiction et aux démêlés des héros avec un méchant récurrent. Il s'agit des aventures d'un homme surgi de l'océan, qui possède la caractéristique d'avoir les mains palmées et des cellules pulmonaires ressemblant à celles de branchies, ce qui lui permet de respirer sous l'eau et même de descendre à de grandes profondeurs.

Le point faible de notre homme-poisson, appelé Mark Harris, c'est qu'il ne peut vivre longtemps sans se plonger dans l'eau. Mais dès que son corps est immergé, le liquide lui confère une force surhumaine. Son style de nage est très particulier : il ondule son corps, à la manière des dauphins. Autre particularité : Mark a le don de communiquer en parlant sous les eaux. En ceci, il défie les lois élémentaires de la physique qui disposent que le son, vibration de l'air, ne saurait exister dans l'eau...

Il existe un doute au sujet de l'origine de Mark. Ce sujet le tracasse et la série n'apportera aucune réponse claire. On suggère qu'il serait le dernier survivant de l'Atlantide, cette cité sous-marine mystérieuse, mais il ne se souvient pas d'où il vient. L'hypothèse d'une origine extraterrestre est même évoquée dans l'un des premiers téléfilms.

Mark Harris, désireux de découvrir le monde des hommes, accepte de mettre ses qualités exceptionnelles au service de la fondation de recherche océanique, qui travaille plus souvent qu'à son tour pour la marine et le gouvernement américain. Il est chargé de détecter les phénomènes sous-marins mystérieux, ou de récupérer objets ou sondes à de très grandes profondeurs, à un point tel qu'on se demande comment la marine américaine aurait pu s'extirper de certaines situations délicates sans son aide...

La naïveté de Mark envers le monde des humains offre de bons moments humoristiques, tout comme son apprentissage progressif de la vie dans l'Amérique des années 70.

Le beau et musclé Patrick Duffy, prototype du gendre idéal, est l'interprète mondialement connu de Mark Harris. Sa célébrité n'est pas due à cette série, mais viendra par la suite, au début des années 80, lorsqu'il deviendra le gentil Bobby Ewing de la série Dallas, face à son méchant frère J.R. On remarque que les deux rôles présentent des similitudes puisque tant Mark Harris que Bobby Ewing sont gentils et candides. Patrick Duffy restera souvent cantonné à ce type de personnages sympathiques, mais un peu niais. Il est aussi connu en France pour ses deux duos avec Mireille Mathieu : quand le kitsch américain rencontre le kitsch français, devinez ce que cela peut donner...

L'autre personnage principal est le docteur Élisabeth Merrill, parfaitement interprétée par Belinda J. Montgomery. Miss Montgomery n'est autre que la sœur d'Élisabeth (justement...) Montgomery, l'interprète de Samantha, dite Ma Sorcière bien-aimée. Le docteur Merrill a sauvé la vie de Mark lorsqu'il a été retrouvé gravement blessé sur une plage de Californie. Spécialiste des milieux aquatiques, elle a eu l'idée de le plonger dans l'eau, alors que ses confrères s'ingéniaient à lui faire respirer de l'air... Élisabeth est pour beaucoup dans la décision de Mark de rester parmi les humains. Tout démontre l'existence d'une forme d'amour entre eux, bien que la série ne l'exprime pas formellement.

Mark et le docteur Merrill travaillent pour la fondation de recherche océanique dirigée d'une main de fer par C.W. Crawford. Crawford est interprété par Alan Fudge, acteur bien connu de séries télévisées. Dans les téléfilms (sauf le pilote), Élisabeth est l'adjointe d'un certain docteur Miller Simon, mais ce personnage interprété par Kenneth Tigar disparaîtra au commencement de la série. Sans doute était-il préférable de laisser Mark et le docteur Merrill en tête-à-tête, seulement chapeautés par Crawford, dit « Dieu-le-Père »...

La fondation utilise un vaste sous-marin composé de quatre énormes sphères juxtaposées. Appelé le Cétacé, il constitue probablement le marqueur le plus puissant de la série. Les images du Cétacé entrant et sortant de la base, et se déplaçant au fond de l'océan, sont immanquablement celles qu'on se remémore spontanément en pensant à la série, en dehors de Mark Harris lui-même et de sa façon de nager. Si Mark est le symbole humain de la série, le Cétacé en est le symbole matériel. On peut ajouter un symbole sonore avec la musique du générique, signée Fred Karlin, peut-être la seule réussite incontestable de la série tant elle s'avère excellente.

On ne saurait bâtir une série basée uniquement sur des explorations sous-marines, sous peine de créer un doublon avec les célèbres odyssées du commandant Cousteau... Donc, un méchant récurrent a été créé en la personne de M. Schubert, un savant surdoué et mégalomane, véritable génie du mal, personnage idéal pour un acteur comme Victor Buono (parfaitement doublé par Roger Carel). M. Schubert est un véritable excentrique, qui accompagne ses violonistes pour jouer... du Schubert, bien entendu. Le jeu exceptionnel de Victor Buono parvient à donner des côtés sympathiques au personnage, parfois presque bon enfant.

Présent dans le pilote, M. Schubert fait son retour dès les premiers épisodes lorsque la série est lancée pour de bon. A ce moment-là, il se retrouve flanqué de Brent (Robert Lussier), son assistant, un savant qui lui sert de souffre-douleur, et dont on se demande comment il peut se montrer aussi stupide (c'est un scientifique, tout de même !). A noter que le Cétacé était le submersible de Schubert dans l'épisode pilote, avant que Crawford et Cie ne le récupèrent pour les besoins de la fondation.

Tout ceci semble fort alléchant, alors pourquoi cette série conserve-t-elle une image aussi peu flatteuse ? Sans doute en raison de ses aspects kitsch, presque ringards. Voir par exemple l'uniforme créé au lancement de la série pour l'équipage du Cétacé. Avec ses rayures verticales aux différents tons de bleu, il fait penser... au maillot de l'équipe de football du Havre ! Du point de vue vestimentaire, on ne peut que regretter les téléfilms qui ont précédé...

Autre explication, le fait que les scénarios se soient rapidement épuisés, malgré le faible nombre d'épisodes. Les scripts des épisodes avec Schubert ne furent guère travaillés, et les autres étaient souvent axés sur des passages sous-marins conduisant à des « autres mondes », d'où l'aspect science-fiction de la série. On ne peut que songer avec regret à ce qu'aurait pu devenir L'Homme de l'Atlantide avec de meilleures histoires.

 

Finalement, on pourra classer cette série dans la même catégorie que les soap-opéras ou les séries sentimentales du style La petite maison dans la prairie. Celle des séries dont on va publiquement se gausser, tout en prenant toujours un certain plaisir nostalgique à les revoir, sourire aux lèvres.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)