Scénario : Peter Packer. Réalisation : Don Weis.
Résumé
Trampas et Stacey surprennent sur leurs terres des voleurs de chevaux, deux indiens et une jeune femme blanche qui se croit métisse.
La critique
Je suis fan de Susan Strasberg depuis Les envahisseurs, et ne l’ai pas reconnue en Liliota, une blanche capturée par les indiens. Celle-ci se dit membre de la tribu des Arapaos. On apprendra plus tard que son vrai nom est Katherine Emory. Je vais sans doute faire hurler les puristes, mais en métisse, Susan ressemble à la chanteuse Shym.
Méconnaissable, elle fait une prestation exceptionnelle. Susan était une grande actrice, partie bien trop tôt.
Au bout de trois épisodes, on trouve le trio Charles Bickford-Don Quine-Sara Lane vraiment faible par rapport aux précédentes distributions.
Sara Lane joue particulièrement mal, ce n’est pas que Roberta Shore fut une comédienne exceptionnelle, mais Sara est visiblement inexpérimentée et semble souvent se demander ce qu’elle fait là. Charles Bickford manque d’autorité en nouveau propriétaire du ranch, et Don Quine est stéréotypé et transparent.
Les scènes de bavardages entre Elizabeth Grainger et son grand-père sont particulièrement ennuyeuses, une succession de clichés et de banalités.
L’opus rappelle parfois L’enfant sauvage de François Truffaut. Par exemple dans la scène où Liliota essaie de boire du parfum ! Elevée à la mode indienne, elle ignore tout de la civilisation. Elle a été recueillie par les Arapaos il y a 13 ans. Or, lors de ce tournage de 1966, Susan avait 28 ans. Sa famille indique qu’elle avait quatre ans lors de l’enlèvement. On peut constater qu’elle est trop âgée pour le personnage, mais étant fort belle et mince, elle donne le change. Autre anomalie : les personnages n’arrêtent pas de dire que Liliota est blanche, or Susan a été maquillée, sa peau étant basanée.
Comme toujours chez Susan, son jeu dégage une intense sensualité. Celle-ci, Michael Douglas en parlé un jour, fut exploitée dans le téléfilm inédit en France CBS Playhouse : The Experiment en 1969 où lors d’une scène d’amour réaliste, le comédien raconte s’être excusé par ses termes « J’espère Susan que si j’ai une érection, vous ne le prendrez pas personnellement ».
Le scénario de Peter Packer est faible, et la seule présence de Susan ne parvient pas à sauver l’entreprise de l’ennui.
Plus qu’un western, on est ici dans un drame familial qui aurait pu appartenir à un autre genre. Le réalisateur meuble comme il le peut les scènes de repas, de discussions, de recherches de l’origine de Liliota. On constate aussi que le virginien et Trampas sont peu présents à l’écran, ce qui nuit à l’épisode.
Les indiens veulent récupérer leur « fille », en l’occurrence son fiancé. Mais Trampas veille au grain. Cette tentative de fuite ne parvient pas à nous sortir de notre torpeur. On admire la beauté de Susan Strasberg et c’est tout. On constate par exemple qu’en taille, Susan est toute petite à côté de Sara Lane. Un moment cocasse est celui où Liliota prend son premier bain. Elle ne sait pas se servir d’un savon.
La dernière partie de l’épisode nous montre les retrouvailles entre les parents de Liliota/Katherine avec Les Emory. Elles n’échappent pas à la mièvrerie. En raison d’un scénario raté, ce n’est pas le meilleur rôle de Susan Strasberg, et je le recommanderai seulement aux admirateurs purs et durs.
La fin où les Emory tentent de reconstituer l’enlèvement il y a 13 ans et longue et fastidieuse. On a l’impression d’être dans La petite maison dans la prairie.
Susan Strasberg d’ailleurs est mal à l’aise et joue mal lors du happy end larmoyant après une dernière fugue et un coup de théâtre un peu éventé.
Anecdotes
La belle Susan Strasberg (1938-1999) est surtout connue pour Kapo au cinéma et à la télévision l’épisode des Envahisseurs : Equation danger. Elle reviendra dans le septième épisode de la saison 9 dans un autre rôle.
