Re: Politique...ça va vite...
Publié : lun. sept. 25, 2017 1:12 am
Le départ de Philippot apporte une clarification. J'ai toujours pensé qu'il s'était trompé de parti, sa ligne gaulliste et social-souverainiste a toujours été plus proche de Dupont-Aignan que du FN. Alors, il parlait bien et passait bien dans les médias, mais il faut reconnaître qu'il était loin des fondamentaux du FN, il parlait très peu d'immigration, la sortie de l'euro n'était pas la préoccupation des militants, et le programme économique qu'il avait fait imposer ressemblait à celui du PC et de la gauche de 1981, ce qui déplaisait à nombre de cadres et de militants, notamment du Sud comme Gilbert Collard, Louis Aliot et Robert Ménard, qui vient de s'inscrire au parti.
Même moi, qui suis issu de la gauche, je trouvais qu'il allait trop loin dans ce sens. Au-delà de l'aspect fusible, de la volonté possible de Marine Le Pen de lui imputer son échec de 2017, qui est certainement réelle, il faut bien dire que Philippot, peu apprécié des militants puisqu'il avait régulièrement beaucoup moins de voix que Marion MLP aux élections internes, ne voulait rien lâcher de ses idées minoritaires sur la sortie de l'euro et le programme économique gauchisant, rejeté par la plupart hormis ses quelques proches, et voulait continuer à les imposer. Il n'acceptait pas le débat. Les autres courants ne l'ont jamais empêché de s'exprimer, mais lui ne voulait aucunement débattre, voilà bien le problème.
Cette façon de faire presque du chantage "si l'on renonce à la sortie de l'euro, je quitte le parti" devenait insupportable. Quand on est dans un parti, il faut jouer collectif. On n'a pas à dire ça, on débat d'abord et on s'incline si sa ligne est minoritaire.
J'ai longtemps apprécié Philippot, mais depuis quelque temps, je commençais à le trouver pesant. Quant à son destin, je ne le vois pas brillant. Il aurait pu sauver les meubles en ralliant directement Dupont-Aignant, mais il préfère se replier sur son parti groupuscule qui fera 0,5% des voix.
Historiquement, tous ceux qui ont quitté le FN ou en ont été exclus ont rapidement connu l'échec et disparu de la vie politique. Bruno Mégret a emmené avec lui 60% des cadres du parti, il était populaire et apprécié des militants, on ne donnait pas cher de la peau du FN et d'un Le Pen vieillissant, mais 3 ans plus tard, c'est JM Le Pen qui est allé au second tour de la présidentielle de 2002 avec 17%, alors que Mégret n'a fait que 2% et a disparu ensuite de la vie politique.
Alors, que pourra faire Philippot accompagné seulement de Sophie Miontel et s'une poignée de militants? Même son frère Damien semble vouloir rester avec Marine Le Pen! Sûr qu'il se prépare un destin à la Carl Lang...
En tous cas, je pressens un retour rapide de Marion Maréchal-Le Pen. Elle est partie parce qu'elle se sentait étouffée par l'influence de sa tante et de Philippot. Philippot est parti et sa tante est affaiblie, l'occasion est propice pour tenter un retour gagnant.
Je ne crois pas que ce départ aura de graves conséquences électorales pour le FN, non, ce qui est beaucoup plus à craindre est cette volonté persistante, malgré le départ de Philippot que j'en croyais le seul promoteur et responsable, volonté de tout changer "du sol au plafond", y compris le nom.
Pourtant, FN est un nom connu qui a remporté pas mal de succès, le remplacer par un acronyme quelconque, je n'en vois pas l'intérêt, ça serait même plutôt nuisible. Au moment où la plupart des cadres et des militants veulent revenir aux fondamentaux, c'est-à-dire à l'immigration, l'insécurité et l'islamisme, pourquoi tout changer? Au moment où le départ de Philippot scelle le triomphe de la ligne Le Pen père, pourquoi tout changer?
Non, il faut juste, comme tu le dis Denis, que des cadres nouveaux comme l'excellent Stéphane Ravier ou Valérie Laupies, montent en puissance, plutôt que Rachline et sa tête de faux-jeton.
Certains disent que le fief du Nord est en danger après le départ de Philippot, que l'électorat très populaire du FN nordique appréciait, mais je ne crois pas. C'est dans le Nord que le FN a le mieux résisté aux législatives, parvenant à faire élire 4 députés dans le Pas-de-Calais. Le FN commence à y avoir des notables, des élus solides et appréciés comme Steeve Briois à Hénin-Beaumont.
Elections législatives en Allemagne: victoire en trompe l'œil de Merkel, très en-dessous de ses attentes avec 32 ou 33%. Le million de pseudo-réfugiés et en fait d'immigrés arrivés en un an a brisé le tabou envers les formations anti-immigration, qui persistait en raison du passé nazi. Je constate que l'AfD fait avec 13% le même score que le FN en France il y a 3 mois, sauf que le FN n'a eu que 8 députés alors que la proportionnelle intégrale va permettre à l'AfD d'avoir environ 90 députés.
La CDU de Merkel fait son plus mauvais score depuis 1949 et le SPD depuis la guerre, les 2 partis de gouvernement sont donc rejetés par les électeurs avec 53% à eux deux, alors qu'ils étaient habitués à truster plus de 60%, et même souvent 70% de l'électorat. Comme en France, sauf qu'eux n'ont pas de Macron pour rafler la mise.
Les sondages laissaient penser qu'une coalition CDU-FDP pourrait être majoritaire, mais ce ne sera pas le cas. Le SPD, sonné, ayant d'ores et déjà annoncé sa volonté de retourner dans l'opposition, la seule coalition possible semble être CDU/FDP/Verts, mais alors pas facile à mettre en place. Les Verts! Au moment où l'arrivée de l'AfD va contraindre les autres partis à durcir leurs positions sur l'immigration, mettre les ultra pro-migratoires verdâtres au gouvernement ne parait pas judicieux du tout. De plus, ils sont habitués à gouverner avec la gauche et en totale opposition avec les libéraux sur plusieurs sujets. Les négociations pourraient donc durer des mois, et aboutir à de nouvelles élections en cas d'échec. On risque donc d'avoir une longue période d'instabilité politique en Allemagne, ce qui serait une nouveauté dans un pays traditionnellement très gouvernable.
Même moi, qui suis issu de la gauche, je trouvais qu'il allait trop loin dans ce sens. Au-delà de l'aspect fusible, de la volonté possible de Marine Le Pen de lui imputer son échec de 2017, qui est certainement réelle, il faut bien dire que Philippot, peu apprécié des militants puisqu'il avait régulièrement beaucoup moins de voix que Marion MLP aux élections internes, ne voulait rien lâcher de ses idées minoritaires sur la sortie de l'euro et le programme économique gauchisant, rejeté par la plupart hormis ses quelques proches, et voulait continuer à les imposer. Il n'acceptait pas le débat. Les autres courants ne l'ont jamais empêché de s'exprimer, mais lui ne voulait aucunement débattre, voilà bien le problème.
Cette façon de faire presque du chantage "si l'on renonce à la sortie de l'euro, je quitte le parti" devenait insupportable. Quand on est dans un parti, il faut jouer collectif. On n'a pas à dire ça, on débat d'abord et on s'incline si sa ligne est minoritaire.
J'ai longtemps apprécié Philippot, mais depuis quelque temps, je commençais à le trouver pesant. Quant à son destin, je ne le vois pas brillant. Il aurait pu sauver les meubles en ralliant directement Dupont-Aignant, mais il préfère se replier sur son parti groupuscule qui fera 0,5% des voix.
Historiquement, tous ceux qui ont quitté le FN ou en ont été exclus ont rapidement connu l'échec et disparu de la vie politique. Bruno Mégret a emmené avec lui 60% des cadres du parti, il était populaire et apprécié des militants, on ne donnait pas cher de la peau du FN et d'un Le Pen vieillissant, mais 3 ans plus tard, c'est JM Le Pen qui est allé au second tour de la présidentielle de 2002 avec 17%, alors que Mégret n'a fait que 2% et a disparu ensuite de la vie politique.
Alors, que pourra faire Philippot accompagné seulement de Sophie Miontel et s'une poignée de militants? Même son frère Damien semble vouloir rester avec Marine Le Pen! Sûr qu'il se prépare un destin à la Carl Lang...
En tous cas, je pressens un retour rapide de Marion Maréchal-Le Pen. Elle est partie parce qu'elle se sentait étouffée par l'influence de sa tante et de Philippot. Philippot est parti et sa tante est affaiblie, l'occasion est propice pour tenter un retour gagnant.
Je ne crois pas que ce départ aura de graves conséquences électorales pour le FN, non, ce qui est beaucoup plus à craindre est cette volonté persistante, malgré le départ de Philippot que j'en croyais le seul promoteur et responsable, volonté de tout changer "du sol au plafond", y compris le nom.
Pourtant, FN est un nom connu qui a remporté pas mal de succès, le remplacer par un acronyme quelconque, je n'en vois pas l'intérêt, ça serait même plutôt nuisible. Au moment où la plupart des cadres et des militants veulent revenir aux fondamentaux, c'est-à-dire à l'immigration, l'insécurité et l'islamisme, pourquoi tout changer? Au moment où le départ de Philippot scelle le triomphe de la ligne Le Pen père, pourquoi tout changer?
Non, il faut juste, comme tu le dis Denis, que des cadres nouveaux comme l'excellent Stéphane Ravier ou Valérie Laupies, montent en puissance, plutôt que Rachline et sa tête de faux-jeton.
Certains disent que le fief du Nord est en danger après le départ de Philippot, que l'électorat très populaire du FN nordique appréciait, mais je ne crois pas. C'est dans le Nord que le FN a le mieux résisté aux législatives, parvenant à faire élire 4 députés dans le Pas-de-Calais. Le FN commence à y avoir des notables, des élus solides et appréciés comme Steeve Briois à Hénin-Beaumont.
Elections législatives en Allemagne: victoire en trompe l'œil de Merkel, très en-dessous de ses attentes avec 32 ou 33%. Le million de pseudo-réfugiés et en fait d'immigrés arrivés en un an a brisé le tabou envers les formations anti-immigration, qui persistait en raison du passé nazi. Je constate que l'AfD fait avec 13% le même score que le FN en France il y a 3 mois, sauf que le FN n'a eu que 8 députés alors que la proportionnelle intégrale va permettre à l'AfD d'avoir environ 90 députés.
La CDU de Merkel fait son plus mauvais score depuis 1949 et le SPD depuis la guerre, les 2 partis de gouvernement sont donc rejetés par les électeurs avec 53% à eux deux, alors qu'ils étaient habitués à truster plus de 60%, et même souvent 70% de l'électorat. Comme en France, sauf qu'eux n'ont pas de Macron pour rafler la mise.
Les sondages laissaient penser qu'une coalition CDU-FDP pourrait être majoritaire, mais ce ne sera pas le cas. Le SPD, sonné, ayant d'ores et déjà annoncé sa volonté de retourner dans l'opposition, la seule coalition possible semble être CDU/FDP/Verts, mais alors pas facile à mettre en place. Les Verts! Au moment où l'arrivée de l'AfD va contraindre les autres partis à durcir leurs positions sur l'immigration, mettre les ultra pro-migratoires verdâtres au gouvernement ne parait pas judicieux du tout. De plus, ils sont habitués à gouverner avec la gauche et en totale opposition avec les libéraux sur plusieurs sujets. Les négociations pourraient donc durer des mois, et aboutir à de nouvelles élections en cas d'échec. On risque donc d'avoir une longue période d'instabilité politique en Allemagne, ce qui serait une nouveauté dans un pays traditionnellement très gouvernable.