Actualité cinéma/critiques de films

[Steed3003]

La Belle et la Bête : 3 étoiles

Le dessin animé de 1991 fait partie de mon panthéon Disney, aux côtés de Aladdin et du Roi Lion. On dit que comme pour l'interprète de James Bond, votre Disney préféré sera celui que vous avez vu au cinéma étant petit, ceci explique donc peut être cela.

J'avais beaucoup aimé l'adaptation live du Livre de la Jungle, qui s'était écarté du dessin animé pour revenir à l'oeuvre de Kypling, en reprenant à peine les deux titres les plus populaires du dessin animé d'origine. Ici c'est tout l'inverse, cette adaptation live de La Belle et la Bête est ultra respecteuse du dessin animé original, reprenant dans son intégralité sa structure narrative, son univers visuel et bien évidemment ses chansons.

La Belle et la Bête ne prend aucun risque, c'est une simple transposition du dessin animé original dans un univers live. La fidélité de l'adaptation est parfois même au plan par plan. C'est particulièrement frappant lors de la chanson d'ouverture avec Belle. Les innovations sont maigres et peu intéressantes, que ce soit les explications inutiles sur le passé des deux personnages ou quelques nouvelles chansons sans éclat, surtout quand elles sont coinçées entre deux indémodables classiques.

Au-delà de son manque criant d'ambition et en essayant d'oublier le dessin animé, difficile de rechigner son plaisir, tant l'ensemble est réussi. Emma Watson rayonne dans le rôle de Belle, confirmant mon intuition dés le premier Harry Potter, que du trio c'était elle qui avait le potentiel d'une belle carrière.
La bête est tout aussi réussi, même si le personnage est entièrement numérique. La voix de Dan Stevens (Matthew Crawley dans Downton Abbey) lui apporte une véritable personnalité. Le reste du casting est impeccable, il aurait pu difficilement en être autrement vu la qualité de la distribution : Ewan McGregor, Stanley Tucci, Kevin Klin, Ian Mc Kellen et Emma Thompson, soit la crème de la crème. Encore une fois, prudence toute chez Disney.

On sent que le film a été fait pour être intemporel et nul doute qu'il remportera un franc succès auprès des jeunes générations et des futures générations, il le mérite. Les vieux briscards n'auront qu'à espérer qu'il ne supplantera pas à terme le dessin animé original auquel il aura quasiment tout piqué sans vergogne.

[camarade totoff]

Kong : Skull Island


7/10

A la fin de la guerre du Vietnam, une unité militaire est chargée d'escorter une mission scientifique sur une île très mal cartographiée. La vérité est évidemment ailleurs puique les scientifiques veulent prouver la théorie de la "Terre creuse" selon laquelle des monstres vivent sous notre sol. L'île abrite d'ailleurs un de ces monstres, un gorille monstrueux nommé Kong. Lequel détruit dans une séquelle spectaculaire l'intégralité d'une formation héliportée ! Tous sont alors convaincus qu'il faut détruire la créature mais, là encore, la vérité n'est pas là où on le croit. Relecture très efficace d'un sujet qu'on croyait épuisé avec Peter Jackson (2005), ce "Kong" dispose de paysages bien mis en valeur et d'effets spéciaux de grand qualité. On tiquera sur la taille démentielle du primate mais, vu l'opposition, un immeuble convenait mieux qu'une chaumière. Les personnages sont un brin schématiques par contre même si l'idée de séparer en deux le groupe (l'un recevant la révélation, l'autre non) permet de créer une tension intéressante. Samuel L. Jackson tire son épingle du jeu en retrouvant une densité de jeu et dégageant une autorité qu'on croyait un tant soit peu galvaudé dans des productions d'intérêt contrasté. Si la référence à Apocalypse Now (et au roman qui l'a inspiré puisque le personnage joué par Hiddelson s'appelle Conrad) est assumée, on pourrait aussi y entendre un écho lovecraftien (l'idée selon laquelle des créatures ont habité ce monde avant nous et ne songent qu'à nous le reprendre) et aussi d'Edgar Rice Burrough qui, en 1914, écrivait "Au cœur de la Terre", premier roman du Cycle de Pellucidar, et postulant que le centre de la Terre est creux. Somme toute, un film qui permet de passer un moment agréable.


Traque à Boston


8/10

En avril 2013, un attentat dévastait le marathon de Boston. S'ensuit la traque des poseurs de bombes. C'est une histoire vraie qui nous est présenté et le scénario suit scrupuleusement la réalité. Si le départ peut laisser penser qu'il y aura des longueurs, c'est au contraire pour préparer la densification de la seconde partie (post-attentat). Les forces de l'ordre (police, FBI, politiques, personnel soigant) ne sont pas tellement idéalisés mais montrés en fonctionnement. Mark Wahlberg se montre extrêmement convainquant (ce n'est pas tous les jours) certes plus crédible dans l'action que dans l'émotion. Kevin Bacon, en agent du FBI, se montre lui aussi tout à fait à la hauteur. L'intérêt vient aussi que l'on suit les événements également du point de vue des terroristes; leur psychologie étant un peu plus fouillée que les "gentils". La réalisation se montre extrêmement efficace et cette "traque" se suit sans temps mort.

[Steed3003]

Get out : 2 étoiles (sortie France : 3 mai 2017)

J'avais déjà signalé pour ma critique sur le film Logan le risque d'une trop grande unanimité des critiques sur Rotten Tomatoes, avec un score de 98% pour Get out, j'étais prévenu. Get out n'est pas un mauvais film, mais paraît comme une sorte d'épisode de Black Mirror inutilement rallongé et accumule les longueurs, surtout dans sa première partie. Je ne comprends pas ce besoin dans les récents films de genre de limiter l'horreur au strict minimum, trop souvent nous avons une heure de drame pour 20 minutes de véritable horreur à la fin. Ces slow burners commencent vraiment à me fatiguer. Vendu comme un film d'horreur, Get out est au final plutôt un thriller, généreux en moments de comédie.

La plus grosse déception pour Get out est son message idéologique, martelé avec la lourdeur d'un cinéaste français egnagé, en résumé, tous les blancs sont racistes et quand ils ne le montrent pas, ils n'en pensent pas moins. En s'essayant de s'attaquer aux problèmes raciaux des USA (société ultra racialisée et communautaire), le film accumule les clichés et les caricatures que ce soient sur les blancs, mais tout autant sur les noirs, chacun en prend pour son compte. Un personnage blanc dit qu'il aurait voté à nouveau pour Obama pour un troisième mandat auprès du héros noir devient un sous-entendu raciste ou un noir de Brooklyn qui ne s'habille pas en streetwear, cela devient automatiquement suspect. Le film additionne les clichés de ce type, c'est d'autant plus étonnant que le cinéma américain a toujours su aborder avec intelligence le sujet des conflits raciaux comme Les figures de l'ombre récemment.

Le point fort du film est l'interprétation. Malgré des personnages qui n'échappent pas aux clichés, la distribution excellente, le héros Daniel Kaluuya en tête que nous avions déjà pu voir dans un épisode culte de Black Mirror justement. Nous avons aussi le plaisir de retrouver Bradley Whitford (A la maison blanche) et la star du cinéma indépendant Catherine Keener, même si leurs rôles ne sont pas à la mesure de leur talent. Si Get out est un film qu'on aurait plaisir à voir à la télévision ou sur Netflix, rien ne justifie le coût d'entrée d'une expérience en salle de cinéma; un coût que les critiques ne prennent jamais en compte lors de leurs oeuvres comme ils sont invités aux frais des studios (et donc à terme aux frais des spectateurs qui financent les studios). En terme de spectacle et d'expérience cinématographique, il n'y a ici aucune plus value à le voir su grand écran

La réalisation est correcte mais sans génie, le scénario met bien trop longtemps à démarrer et exploite finalement assez mal son intéressant sujet de départ. Vendu comme le nouveau phénomène à la 6ème sens ou Saw, Get out est très loin de leur ingéniosité diabolique. Les amateurs de film de genre feraient mieux de se rabattre sur l'excellent Don't breathe - La maison des ténèbres sorti en Octobre dernier, lui à la hauteur de ses critiques dyhitrambiques.

[séribibi]

Déviant, violent, crépusculaire, tel est présenté "Brimstone", western à l'enveloppe américaine mais en réalité réalisé par un hollandais (le successeur de Paul Verhoeven ?). Annoncé comme très noir, lorgnant du côté d' "Impitoyable" et de "La nuit du chasseur", j'ai hâte de voir cet OVNI qui fait parler de lui un peu partout, malgré le fait qu'il soit très mal distribué en France.

[camarade totoff]

Ghost in the shell


7.5/10

Dans un futur pas si lointain, un cerveau humain est implanté dans un corps robotique. Ce cyborg - le Major - va intégrer une unité de police. Mais voilà qu'un hacker de talent s'en prend à une grande société, Hanka, qui a justement créé le Major et travaille dans "l'amélioration" de l'être humain. La traque du hacker va profondément ébranler le Major dont la fiabilité est remise en question à mesure que des "souvenirs" (ou des "bugs" informatiques ?) viennent la perturber. Ce thriller cyberpunk (remise en question de la société via la science-fiction) est très efficace. Rupert Sanders maîtrise son sujet et sa réalisation est fluide, dynamique, tonique dans les scènes d'action mais sachant se poser pour des moments plus intimistes. Scarlett Johannson est absolument brillante, très convaincante, ajoutant une once d'érotisme sans en abuser, rendant compte des tourments du Major tout en assurant les scènes d'action. En revanche, ce qui pèche, c'est que si le film rend bien compte du substrat métaphysique que possède le manga originel, il ne fait que l'effleurer tout comme les sérieuses questions d'éthique et de morale que soulèvent le concept du "post-humanisme". Seule Juliette Binoche semble vraiment questionner le travail de son personnage quant au "méchant", il est bien trop lisse, ses motivations sont floues et son affrontement avec le Major est par trop manichéen. Ceci dit, un divertissement qui pose de vraies questions c'est déjà pas mal.

[Denis]

Un film que je vais aller sûrement voir : A bras ouverts. La faute à tous ces bobos-gauchos haineux qui crachent sur le film. C’est une comédie française bien lourdingue comme on en a l’habitude dans ce pays depuis des décennies. Mais sacrilège : point de grosse blonde qui se prend pour Marine (Chez nous), ou de blanche qui se cirage le visage pour être noir (Agathe Clery), d’un sans–papier censé faire pleurnicher les bobos (Samba) ou de la môme Gainsbourg en train se faire défoncer par deux blacks, vive le métissage (Nymphomaniac) et j’en passe des meilleurs. Non, là, d’après la bande annonce, ce sont quelques faits avérés sur les roms, certes parfois accentués, mais dans toute plaisanterie, il y a un fond de vérité…
En quoi quelques critiques négatives de Télérama et autres médias de la gauche bien-pensante seraient-elles représentatives de la France ? Il y a même une assoc de défense des roms qui s’insurge ; Après tant d'autres assoss bidon, aurons nous droit un jour à une association de défense des français qui non seulement doivent tolérer l'intolérable et en plus payer pour ça ! Tout ce déferlement de haine me conduit à aller voir le film !
J’imagine la tête des bobos hargneux si Rabbi Jacob sortait aujourd'hui, tiens…

[Dearesttara]

Disons que les roms se plaignent que le film confond explicitement rom (communauté nomade, dont la majorité se trouve en Espagne) et roumain (qui vient de Roumanie), en indiquant les termes comme synonymes. C'est dire le travail de recherche entrepris par le film...
J'ai vu Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ? du même réalisateur, dont la morale douteuse ("du moment que vous n'êtes pas raciste envers vos gendres, c'est pas un problème d'être raciste") m'avait bien dégoûté.
Sur Allociné, les critiques spectateurs d'A bras ouverts (2/5) sont aussi mauvaises que celle de la presse (1.8/5), c'est dire. Je doute qu'on puisse comparer le film à Rabbi Jacob.

[Denis]

Comme je l'explique plus haut, le film serait passé inaperçu, comme la majorité des productions françaises, sans cette agitation stérile de bobos. Bien sûr que les critiques sont mauvaises, mais c'est normal. C'est une bonne daube comme les autres films que je cite en comparaison. Là n'est pas le problème. Il l'est quand une partie des critiques et de la bien-pensance décident de ce qui est drôle - de qui on peut se moquer - ou pas. On en vient à une sorte de la police de la pensée. Et puis relis ce que j'écris, je ne compare pas ce film avec Rabbi Jacob - pourtant, j'écris français - mais je souligne la réception que ce film aurait de nos jours. Il y a quant même quelques réflexions pas très flatteuses pour les juifs dans le film. Si on lit correctement entre mes lignes, ça signifie que la liberté de parole était plus libre à l'époque que maintenant.
Maintenant, rom nomade, rom roumain...eh qu'est-ce que ça change dans leur comportement ? Faut pas pousser mémé dans les orties. Ravi de constater que tu t'es rétabli rapidement !
Allociné ? Je m'attendais à pire...

Toutes les critiques spectateurs
5 18% 18 critiques
4 19% 19 critiques
3 18% 18 critiques
2 16% 16 critiques
1 13% 13 critiques
0 15% 15 critiques

[Dearesttara]

Toujours pas rétabli, hélas. Je vais en avoir pour une bonne semaine. Je sais bien que c'est la semaine sainte, où le Christ a pas mal souffert, mais quand même...

Pour les critiques spectateurs, prendre en compte tous ceux qui ont mis un vote et pas seulement ceux qui ont fait une critique me semble plus judicieux. 628 ont voté, et seulement 99 ont mis une critique. Sur les 628, on plane à 2/5. Mais je serais curieux que tu nous dises quelques mots sur le film, comme tu l'avais fait pour les Visiteurs 3.

[Denis]

Tiens, je croyais que c'était réservé à Delon!
Sinon, ceux qui ont écrit une critique ont pris le temps de voir le film et d'écrire quelques lignes. Cela me semble plus intéressant et pertinent. Ce n'est pas du bashing teleguidé !
Je ferai un petit commentaire bien entendu. Comme Les visiteurs 3, je ne m'attends pas à un chef d'oeuvre mais pas pire que les comédies encensées par les 20h !