05-19- Des blue jeans très différents (A material difference) *
Scénario : Rogers Turrentine. Réalisation : William Wiard.
Résumé
Angel Martin s’est mis dans de gros ennuis. Deux faux missionnaires d’une église indéfinie ont menacé Jim. Sous le nom de Jones, Angel a escroqué des gens en répondant à une annonce dans « Mercenaires Internationaux ». Il s’est fait passer pour un tueur pour toucher le gain sans passer ensuite à l’action.
La critique
Rarement, Stuart Margolin aura été aussi ridicule dans son personnage d’Angel, escroc à la petite semaine. Le ton ici est à la comédie burlesque, mais recherchant à tenir en haleine malgré tout le téléspectateur avec un suspense indéniable. Cette combinaison va donner, la décennie suivante, Magnum.
La production semble vouloir innover en écornant l’image du privé pur et dur façon Mike Hammer, Joe Mannix et Frank Cannon, qu’elle jugent passés de mode, n’hésitant à mêler Angel à une intrigue d’espionnage, qui n’est plus le domaine de la série policière.
Le résultat est mitigé. Angel a été engagé pour tuer un certain Louis Kramer. L’humour trop omniprésent, avec l’image de looser du tandem Rockford et Angel, ruine tous les effets d’une tension qui ne s’installe jamais.
Becker s’oppose aux manières inquisitrices des agents secrets de la marine. Ils prennent Angel très au sérieux. Dans ce contexte, en Becker et Chapman, les comédiens Joe Santos et James Luisi qui jouent au premier degré, sans céder à l’humour, jurent avec le reste de la distribution.
Kramer étant mort, Angel veut toucher le pactole en mettant le fait à son actif, mais avec sa couardise habituelle. Lorsqu’il tente de revenir à un ton plus solennel, James Garner n’est jamais crédible.
Les méchants recherchent ici une formule secrète qu’avait volée Kramer. Les faux missionnaires tombent sur une réserve de jeans chez Rocky, le père du héros. Au début de l’épisode, nous assistons à une projection avec un film super 8 que font des agents soviétiques surveillant Angel. Le tandem semble des enfants mêlés à un jeu de grandes personnes.
Les jeans sont associés à l’intrigue car Louis Kramer était un teinturier. Tout cela est incorporé à un scénario bancal auquel on n’adhère pas. Dans la deuxième partie de l’épisode, Angel et Jim accentuent l’aspect comédie en faisant mine d’enquêter sur un trafic de bibles, pistant les deux faux missionnaires.
Très américain, cet opus qui met en valeur les églises parallèles semblera bien obscur au spectateur français. Les frères Leonard (Rod Browning) et Bert (David Tress) ressemblent plus à des tueurs à gage qu’à des prêtres.
En 1979, nous sommes encore en pleine guerre froide. La découverte d’un local de radio clandestine du KGB fait partie du décor. L’épisode est ancré dans l’espionnage humoristique et ne relève plus du domaine du détective privé Jim. La scène éludée de torture chez un dentiste par les russes repousse encore plus Angel dans son registre de petit escroc qui tremble à la moindre menace. Il n’y a vraiment pas grand-chose à sauver de ce désastre. James Garner et Stuart Margolin s’appliquent et semblent même jouer avec plaisir cette intrigue loufoque en démasquant un Louis Kramer bel et bien toujours en vie. Le spectateur, lui, a décroché depuis longtemps.
On est sidérés d’apprendre que la formule de Kramer consistait à la fabrication de faux blue jeans. Le charme féminin est représenté par la belle Cynthia Night qui incarne la réceptionniste du laboratoire « Bronckbusters Corp ». On aurait aimé la voir davantage, car l’opus manque bigrement de belles comédiennes.
Anecdotes
Les soviétiques considèrent le jean comme le symbole de la décadence occidentale.
Nous apprenons que le vrai nom d’Angel est Evelyn Angel Martin.
Cynthia Night ( ?/) qui incarne la réceptionniste a joué au cinéma dans
Killer’s delight (1978) et
H.O.T.S (1979), œuvres qui n’ont pas traversé l’Atlantique.
