LES ANGES DE LA MORT Tournage : avril 1977 Diffusion : ITV, 15 septembre 1977 – TF1, 20 juillet 1979 Scénario : Terence Feely & Brian Clemens Réalisation : Ernest Day Terence Alexander (Manderson), Caroline Munro (Tammy), Michael Latimer (Reresby), Richard Gale (Pelbright), Lindsay Duncan (Jane), Pamela Stephenson (Wendy), Dinsdale Landen (Coldstream), Melissa Stribling (Sally Manderson), Anthony Bailey (Simon Carter), Annette Lynton (Pam), Moira Foot (Cindy), Christopher Driscoll (Martin), Hedger Wallace (Colonel Tomson), Jennie Goossens (Mrs Pelbright). Résumé Des agents au bout du rouleau sont dirigés habilement vers un centre de villégiature soi-disant régénérateur. Ils sont, en fait, manipulés, stressés et ils décèdent de mort naturelle peu de temps après leur sortie. Quarante-sept cas similaires ont été répertoriés durant les deux dernières années. Steed se fait passer pour un agent surmené et il se rend à ce centre de remise en forme … Fin de l'épisode Steed pense connaître le chemin pour sortir du labyrinthe : "Follow me, I know the way out... I think !" CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Un des épisodes phares de la seconde saison. Il a la particularité d’avoir un mélange de seconds rôles provenant de la série initiale et une pléiade de jolies filles qui rendrait un James Bond jaloux ! D’ailleurs, la confrontation Purdey – Tammy est savoureuse : ‘Tell me you've got a weight problem!". Joanna Lumley s’exprime en français avec un charmant accent dans la première scène. Steed est affecté par la mort d’un ami mais cela n’empêche pas l’humour d’être omniprésent dans cette aventure. Bien entendu, la scène dans le labyrinthe est un final d’anthologie des TNA et la question reste posée : "Que voulait dire Purdey à Steed ? ". Avec le recul (nouvel avis, août 2012): Un grand moment des New Avengers, qui retrouve les vieilles recettes d’antan, à savoir une succession de morts inexpliquées (quarante-sept quant même !). L’épisode a du rythme et bénéficie d’une sacrée brochette de jolies femmes (ah, la délicieuse Caroline Munro) et d’un final inoubliable. Il est normal que ces agents de Sa Majesté se laissent prendre aux charmes de Tammy, Wendy and Co. Le stress est un thème tellement d’actualité que les agents de France Telecom en ont autant que nos héros…Sûrement moins amusant néanmoins qu’à cette clinique, car j’ai toujours l’impression que les infirmières vont commencer à se dévêtir. Je dois confondre avec un autre film…Une histoire plus réaliste que les Old Avengers car Steed souffre de la perte hebdomadaire de ses amis (‘The show must go on’). Parmi les nombreuses scènes intéressantes, j’ai préféré Purdey et Steed à Paris (première incursion chez nous), la diabolique Tammy dans sa Mini verte, la rencontre Gambit/Jane pleine d’humour et le final dans le labyrinthe qui nous confirme que Purdey a une relation bien plus intime avec Steed qu’avec Gambit. Un pur divertissement, avec un subtil mélange de suspense et d’humour, comme la réplique de Tammy en voyant Purdey : ‘Tell me you've got a weight problem!". Quatre melons. Steed 3003 23 juin 2005 Après un début de saison particulièrement médiocre, à un Méfiez-vous des morts près, Brian Clemens se ressaisit et nous offre enfin un épisode digne de ce nom. Pour ce qui est du scénario en lui-même, s’il reste cantonné dans les intrigues classiques (Steed, Purdey et Gambit enquêtent sur la mort étrange de nombreux agents de leur service), il sait ajouter quelques éléments surprenants (la façon de tuer ces agents est particulièrement ingénieuse ; superbe trouvaille que ce labyrinthe, qui n’est pas sans rappeler d’ailleurs la fantaisie de certains épisodes comme Jeux) qui permettent de joyeusement passer outre les quelques clichés éculés. Au final, l’épisode, notamment dans sa dernière partie, est réellement palpitant et nous offre parmi les meilleurs moments de suspense de la série. D’autant plus que ses multiples rebondissements sont parfaitement agencés. Son côté parfois ouvertement sadique (trouver la sortie du labyrinthe pour avoir un verre d’eau !) ne faisant qu’accroître l’angoisse du spectateur. Deuxième bonne surprise de l’épisode, c’est le retour fracassant de l’humour, de ces petites répliques pleines d’esprit qui font le bonheur des fans des Avengers. Et dans ce cas, on est royalement servi, bizarrement moins par Steed que par ses deux partenaires, surtout Gambit qui enfile les perles et autres commentaires sarcastiques (cf notamment la scène où il se fait pincer par l’assistante de Coldstream) avec un talent insoupçonné. Même si parfois cet humour est un peu facile, par exemple cette réplique, intraduisible dans notre langue, à la fin où il contemple le labyrinthe – maze en VO – et qu’il déclare : amazing [incroyable !], ces répliques font toujours mouche. En bref, voilà un scénario de haute volée, doté de dialogues brillants et sans longueurs, captivant de bout en bout. Estuaire44 7 juillet 2015 A l’ébaudissement général, voici que ressurgissent dans cet épisode la source agonisante et glissant une ultime précieuse information à Steed, ou encore le traitre/agent double de service. Un de plus ! L’extrême répétitivité des figures de style les plus éculées de l’espionnite obère désormais réellement le succès de New Avengers souffrant d’un manifeste épuisement de la créativité de leurs auteurs. Le thème du récit s’apparente d’ailleurs à un remake indirect de Cibles. Le joli et ensoleillé préambule montmartrois suscite toutefois une éclaircie, le dépaysement géographique signifiant au moins un renouvellement partiel des postures, dans un environnement fort bien mis en valeur. Prometteur pour la suite, le moment demeure trop bref. Evidemment Clemens a trop de métier pour ne pas s’apercevoir qu’il ressasse, aussi va-t-il mener une double entreprise pour corser son scénario, avec des résultats pour le moins divers. Dans un premier temps, tout comme on recoure encore de nos jours de jolies femmes pour vendre voitures, grille-pains ou jeux vidéo, Clemens déploie un bataillon de charme pour nous vendre son histoire. Evidemment, cela parle à l’œil et il existera toujours une part du public qui se contentera de cela. Toutefois les charmantes actrices, à commencer par l’adorable Caroline Munro brillent davantage par leur beauté et leur fraicheur que par leur finesse de jeu. Le combat entre Purdey et les sombres Amazones s’avère particulièrement décevant et minimaliste, loin de la spectaculaire férocité d’une Emma Peel face à ses adversaires du beau sexe. Surtout, que cette série, qui se montra naguère si originale et ambitieuse et qui aura su si bien exprimer la libération de la femme durant les Sixties, se trouve désormais réduite à ce procédé éculé pour épicer ses histoires, confirme un cruel épuisement narratif. Clemens visait les Drôles de Dames, au final il confirme ce guère drôle de drame. Fort heureusement l’opus se trouve un argument autrement convaincant avec le Labyrinthe. L’idée renoue avec les dispositifs des Diabolical Masterminds de naguère tout en conservant cet part accrue de réalisme faisant le sel des new Avengers. Le récit baguenaude moins du côté la fantaisie et se montre plus âpre et inquiétant, tout comme lors de méfiez-vous des morts, même si l’intensité en résultant demeure moindre. L’idée du stress revêt également un cachet particulier en notre époque de burn-outs et de management par le stress. La série se montrez également pionnière en annonçant le beau succès de la très intéressante saga des Cubes. Ces films de Science-fiction reprendront la brillante idée de Clemens d’un labyrinthe amovible déboussolant les captifs, tout en démultipliant le stress du fait d’une déstabilisante troisième dimension et à des pièges plus imaginatifs et pittoresques que le classique rapprochement des cloisons. On regrettera toutefois le manque d’épaisseur des adversaires et des personnages secondaires, même portés par des acteurs de la série classique, réalisme accru ne devant pas rimer avec fadeur. Ce réalisme est également à relativiser car la manipulation nécessitant un effacement de la mémoire consciente pour fonctionner (jamais explicité), l’on se dit que cela fait beaucoup en seulement 24 heures. Il n’en reste pas moins que les auteurs développent avec efficacité leur idée initiale on aime que Steed sorte épuisé de l’aventure, cela ajoute au crédit de l’ensemble et évoque l’excellent souvenir de Lavage de cerveau, en saison 3, où il avait été pareillement secouru in extremis par Cathy Gale. EN BREF : Le thème du labyrinthe et du stress destructeur permet de renouveler un récit d’espionnage par ailleurs classique. Le recours facile aux jolis minois confirme par contre l’affaiblissement de l’inspiration chez Clemens. EXTRAIT VIDÉO Conduite accompagnée :
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage o Les premières scènes de cet épisode ont été tournées à Paris : Montmartre (photos) et les alentours de l'hôtel George V. Purdey et Steed retirent leur déguisement dans la rue Quentin-Bauchart. Purdey parle d'ailleurs en français en VO : «Pouvez-vous me faire ma silhouette ?». Les critiques anglo-saxonnes (médisantes) soulignent que ce passage a été imposé par les Français pourvoyeurs d'argent pour la série !
o La scène où Manderson s'écroule sur le volant avec Steed à ses côtés fut tournée à Southall, Greater London.
Détails o Steed, prisonnier dans le labyrinthe, a un flash–back : images des épisodes Commando très spécial , Le baiser de Midas (à gauche) et Cible (à droite). o Deux épisodes consécutifs où Gambit fait une entrée remarquée par une fenêtre.
o La rénovation de l’appartement aperçue dans l’épisode précédent, Steed et la voyante, semble terminée. o Steed récite Alfred Tennyson, célèbre poète anglais de l’époque victorienne, à l’arrivée de Purdey dans le labyrinthe mais on ne saura jamais ce qu’elle a voulu lui dire… o Le camion forçant le passage de la frontière est un Leyland Marathon, un utilitaire développé durant les années 70 et destiné à concurrencer les modèles étrangers, alors massivement importés. On aperçoit d’ailleurs clairement le nom Leyland sur le devant du camion. Il s’agit d’un autre exemple de la collaboration développée entre la série et ce groupe automobile, possesseur de plusieurs marques et ayant prêté la plupart des véhicules utilisés par les New Avengers. o Les ordinateurs utilisés par Purdey et Gambit autorisent un autre placement de produit. Il s’agit en fait de stations de travail ICL 7561. International Computers Limited fut créée en 1969, par la fusion de fabricants informatiques préexistants. Cette importante société britannique, souvent comparée à la française Compagnie Internationale pour l'Informatique (CII), travailla effectivement en relation avec les administrations, dont le Ministère de la Défense. Son déclin entraina son achat par Fujitsu en 1991, avant une cessation d’activité en 2002. La gamme 7500, dont l’ICL 7561 représenta le symbole, fut développée durant les années 70. L’ICL 7561 permettait une connexion performante à de puissants ordinateurs, tout en desservant quatre imprimantes (également aperçues dans l’épisode), un chiffre élevé pour l’époque. o Les Anges de la Mort opèrent sous le couvert d’une health farm. Prisée en Angleterre, ce type d’établissement situé à la campagne accueille principalement des personnes désirant perdre du poids (régime, exercices…). Afin de tenir le rôle de tara King, Linda Thorson eut brièvement recours à une health farm. o Evoquant, sans la citer nommément, celle qui occupe la première place de sa liste de personnes au-dessus de tous soupçons, Gambit désigne une photographie de la Reine. Elizabeth est représentée durant la cérémonie du salut aux couleurs, dite Trooping the Color. Egalement désigné comme The Queen's Birthday Parade, l’évènement permet à la garde royale de célébrer depuis 1748 l’anniversaire officiel du souverain britannique, le deuxième samedi de juin sur la Horse Guards Parade, sur Whitehall. Comme montré sur la photographie, Elizabeth présida à la cérémonie à cheval, de 1952 à 1987. Depuis elle a opté pour le landau ou le carrosse.
o Située à proximité de l’entrée du labyrinthe, une gravure est vue à plusieurs reprises en cours d’épisode. Réalisée en 1748 par le peintre et graveur William Hogarth (1697-1764), elle représente une scène des Actes des Apôtres, Paul de Tarse s’adressant à Félix, procurateur de Judée. L’original est conservé à la Tate Gallery.
o Durant la conversation entre Steed et ses associés évoquant la mort de Manderson, on aperçoit derrière Steed une superbe peinture de marine, représentant un affrontement. Le même tableau était apparu ponctuellement la saison précédente, à la gauche de la frise antique de l’appartement de Steed. Œuvre du célèbre peintre de marine George Hyde Chambers (1803-1840), il représente le bombardement d’Alger par la Royal Navy (aidée par la flotte hollandaise), le 27 août 1816. Les conflits européens de la période impériale permirent à la piraterie barbaresque de se développer en Méditerranée. Le Congrès de Vienne demanda à l’Angleterre d’y mettre fin et de libérer les esclaves chrétiens. Le Bey d’Alger refusa d’obtempérer mais capitula après que la flotte coalisée eut bombardé et détruit son escadre et ses batteries portuaires. .La tableau fut peint en 1836, à la demande de Lord Exmouth, commandant de l’expédition. Il est désormais exposé au National Maritime Museum, à Londres.
Acteurs o Caroline Munro (1950) est née à Windsor et elle a fréquenté une école catholique (qui l’eut cru ?). Une photographie dans un journal lui a ouvert les portes du succès dans les magazines de mode. Elle fit de brèves apparitions au cinéma (Casino Royale, le pastiche de 67 fut une des premières) dans des rôles parfois sans texte. Sex–symbol en Grande–Bretagne et actrice emblématique du film d'épouvante, elle a tourné dans L'espion qui m'aimait la même année que cet épisode : c'est elle qui fait un clin d'œil à James Bond/Roger Moore dans l'hélicoptère avant d'essayer de le torpiller !
o Terence Alexander (1923) a débuté sa carrière en 1947 et il s'est surtout tourné vers la télévision dès le début des années 60 : Le Baron, L'homme à la valise, Les champions, Paul Temple, Amicalement vôtre, Mission casse-cou, Dr Who, Bergerac où il a un personnage récurrent. Il est l'inoubliable Piggy dans Voyage sans retour, saison 4 (Steed veut lui faire brûler la moustache). Il participa aux saison 5 - Meurtres distingués et saison 6 – Amour quand tu nous tiens… o Dinsdale Landen (1932-2003) a fait carrière au cinéma, au théâtre et à la télévision. Il a joué dans Jason King, Poigne de fer et séduction, Thriller et un épisode de la saison 6 : Miroirs. o Lindsay Duncan (1950) est une actrice écossaise très connue dans le monde du théâtre où elle collectionne les récompenses. Le rôle dans cet épisode était son second. On a pu la voir ensuite dans Dick Turpin, Poirot et récemment dans Rome, une saga se déroulant au temps de Jules César. o Michael Latimer (1941) a participé à deux autres épisodes de la série : Le club de l'enfer, saison 4, et La dynamo vivante, saison 5. Également vu dans Le Saint, Les professionnels et Regan. o Pamela Stephenson (1949) a débuté sa carrière en 1972. Elle est apparue dans de nombreuses séries dont Cosmos 1999, Target et Les professionnels. Elle ne tourne plus depuis 1987 et elle a obtenu un doctorat en psychologie. o Melissa Stribling (1927-1992) a débuté sa carrière en 1952. Dans les années 60 et 70, elle participa aux séries The Avengers (Hunt the Man Down, saison 1, et L’école des traîtres, saison 2), Benny Hill, Amicalement vôtre. Son dernier rôle est dans Paris by Night (1988). o Pamela Stephenson (1949) est née en Nouvelle-Zélande et elle a commencé sa carrière en 1972. Avant cet épisode, elle tourna dans Cosmos 1999 et elle embraya ensuite sur trois épisodes des Professionnels, autre série de Brian Clemens dans des rôles secondaires (‘Nurse Emma’ et ‘Attractive Blonde’). Elle est maintenant psychologue dont la spécialité est la sexualité humaine ! Reconnue dans ce domaine, elle a fondé le Los Angeles Sexuality Center et elle reçut un doctorat en 2009 pour ses travaux de recherches. Elle a écrit de nombreux livres sur le sujet. À noter que...
Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de l'épisode Les anges de la mort des sites étrangers : En anglais En flamand En italien En espagnol
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