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COMMENTAIRE AUDIO DE MEURTRE PAR TÉLÉPHONE
AVEC ROGER MARSHALL
ET LA PARTICIPATION DE JAZ WISEMAN
par Denis Chauvet

Les commentaires de cet épisode sont particulièrement décousus. On peut se féliciter de la spontanéité mais c'est parfois au détriment de la fluidité et de l'intérêt. Ainsi, à des questions de Wiseman, Roger Marshall répond souvent : 'I can't remember' ou 'Yes' suivi d'un long blanc.

Marshall trouve que le titre de l’épisode est très bien.

On pensait que la musique de Dankworth ne pouvait être améliorée mais celle de Laurie Johnson colle mieux au style sophistiqué de la série.

D’où vient l’idée des ‘pagers’ utilisés dans l’épisode ? A l’époque, bien entendu, les téléphones portables n’existaient pas mais les médecins dans les hôpitaux avaient ce genre d’appareil et l’idée fut de généraliser l’usage pour l’épisode et de le faire porter dans des poches proche du cœur ce qui pourrait entraîner la mort. Les décès de l’épisode sont donc parfaitement plausibles pour Roger Marshall. Certaines recherches furent faites auprès de médecins. L’intrigue de base était les ‘pagers’ dont une aiguille permettait de toucher le cœur. Par conséquent, rien de fantastique dans le scénario pour Roger Marshall car cela aurait pu arriver. On apprend seulement que Marshall était intéressé par le monde de la haute finance par un ‘yes’.

L’intégralité de l’épisode fut tournée en studio y compris la scène du garage même s’il y a un échange entre les deux hommes où Wiseman pense que cette scène fut filmée dans un parking de la production tandis que Marshall pense que c’est un studio. L’épisode eut beaucoup de succès lors de sa sortie en cassette vidéo. La distribution est magnifique ; Cliff Evans, un charmant acteur, et Peter Bowles, un acteur Avengers. Les acteurs réalisaient que c’était une bonne série et ils voulaient y participer.

Roger Marshall ne savait pas qui serait Mrs Peel lorsqu’il a commencé à écrire le scénario de Dial a Deadly Number. Il se souvient d’avoir été sur le tournage de The Town of No Return dans le Norfolk avec Brian Clemens et il vit Elisabeth Shepherd dans le rôle. Un après-midi, ils ont trouvé l’aérodrome qui servira de tournage à l’épisode The Hour That Never Was.

Le budget fut augmenté à partir du passage au film mais les scénaristes étaient moins impliqués que durant les saisons Gale. Il n’y avait pas de ‘bible’, pas de directives impliquant les personnages principaux. Steed et Mrs Peel auraient pu être amants mais trois personnes qui regardent la série auraient eu un point de vue différent. La conception d’un script durait deux à trois semaines et les réécritures étaient en fonction de l’urgence. Deux semaines après la remise du script, il revenait au scénariste avec des idées provenant de quelqu’un d’autre. Brian Clemens, le script editor, modifiait beaucoup ce que les scénaristes proposaient. Pas pour les deux premiers qui furent terminés avant le début de tournage de la série.

La réalisation de Don Leaver fut excellente pour le scénariste ; les gros plans, Mrs Peel à travers le verre lors du duel à la cave… Pour Marshall, on pouvait déjà pressentir que Diana Rigg allait faire une grande carrière. Julian Whittle était l’éminence grise au bout du couloir et Harry Pottle a fait un excellent décor mais il ne l’a jamais rencontré.  

Les Américains étaient en avance et ne prenaient pas de vidéo. Les épisodes de la saison quatre étaient conçus comme de véritables films et les metteurs en scène d’expérience apportaient plus que les jeunes pour les séries télévisées. Le noir et blanc avait une superbe atmosphère et le passage à la couleur fit perdre quelque chose. La série fait partie des ‘swinging sixties’ et de la culture pop des années 60.

Jaz Wiseman oriente la discussion sur les autres épisodes écrits par Marshall ; The Danger Makers avec la fameuse scène où Mrs Peel doit passer un test électriquement dangereux ; The Girl from Auntie que le scénariste n’apprécie pas du tout même s’il ne se souvient pas si Diana Rigg était en vacances pour l’occasion. Silent Dust, il ne sait plus pourquoi le titre initial a été changé, ‘Everything dies’. Au sujet de A Funny Thing Happened on the Way to the Station et la réécriture de son scénario sous le nom de Brian Sheriff, Marshall déclare que c’était l’humour de Clemens ce qui le laisse froid. Cet épisode est ‘a travesty’, il y a quelques bonnes scènes mais il s’égare ; ‘it lost its way’ ; c’était la fin de la série comme il la concevait.

La discussion s’égare souvent sur d’autres séries, comme Maverick, où Henry Mancini produisait une musique de jazz pour chaque épisode, ou The Sweeney (Regan en France) pour laquelle Roger Marshall semble avoir des souvenirs plus vivaces. Contrairement à The Avengers, il n’y eut aucun problème à faire The Sweeney 52 semaines par an.

Dans le final, il précise que l’idée de lire l’étiquette de la bouteille est de lui et il est triste lors du générique de voir tous ces noms d'acteurs si chers aujourd'hui disparus.

 

 

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