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Foire Aux Questions

Studio Canal

LA PRODUCTION

Rarement production de film aura été aussi chaotique (incendies sur le plateau, compositeur remplacé à la dernière minute...). Steed3003 vous raconte l'histoire d'une production semée d'embûches !


1. L'équipe

1.1 Le réalisateur

1.1.1. Qui est Jeremiah Chechick ?

Avant d'arriver sur The Avengers, Jeremiah Chechick (d'origine canadienne) n'avait jamais réalisé un film de cette envergure. La plupart de ses films n'ont d'ailleurs jamais traversé l'Atlantique. Cependant, il avait une certaine réputation dans le milieu cinématographique américain grâce à ses réalisations de spots de pubs et de clips vidéos, qui lui avaient permis de remporter de nombreuses récompenses. Une grave erreur de parcours cependant : le remake des Diaboliques – tourné par Henri-Georges Clouzot en 1955 – avec Isabelle Adjani et Sharon Stone (avec laquelle il a eu une relation tumultueuse, allant jusqu'à s'insulter mutuellement par voie de presse) ; film démonté par la critique et boudé par le public. Il n'a quasiment plus tourné depuis le flop retentissant des Avengers, pour lequel il reçut une nomination en tant que pire directeur aux Razzie Awards (l'inverse des Oscars) pour ce film. Pour l'anecdote, la statuette peu convoitée échoua finalement à Gus Van sant pour son remake de Psycho.

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1.1.2. Comment est-il arrivé sur le projet ?

Très intéressé dès le départ par le film, il fut rapidement contacté par Jerry Weintraub (le producteur du film, souvenez-vous...) qui trouva chez lui une grande capacité à diriger les acteurs et à maîtriser les technologies de pointe (ce dont on peut douter, ce dernier n'ayant avant jamais travaillé sur un film à effets spéciaux de la même pointure que The Avengers). Sa vision du script étant très proche de celle de Weintraub, il fut vite engagé. On peut soupçonner de la part de Weintraub le désir de ne pas avoir pris un réalisateur trop connu qui aurait pu imposer sa patte et son director's cut (Chechick ne l'aura d'ailleurs pas) pour garder une totale maîtrise du projet et faire le "blockbuster" qu'il voulait faire.

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1.1.3. Chechick connaissait-il bien la série ?

Je me suis amusé à relever quelques "perles" de Jeremiah Chechick sur la série, dans son interview pour Première (n°257) :

Les excusables : il dit avoir découvert la série "lors de son enfance au Canada, parce qu'il y avait un échange de programmes entre la BBC (la fameuse chaîne publique britannique) et la CBC (son homologue canadienne)". Or, la série a toujours été diffusée sur ITV, chaîne britannique privée et en concurrence directe avec la BBC. Pour lui, "les intrigues avaient moins d'importance que les relations entre Steed et Peel, Gale ou Tara King ". Vrai et faux. Même si on peut affirmer que les personnages mythiques de CM&BdC ont joué un rôle prépondérant dans le succès de la série, celle-ci n'a jamais (si l'on met de côté les quelques minutes finales de Ne m'oubliez pas) été une série sentimentale.

L'impardonnable : dans la préparation du film, il affirme avoir regardé "des centaines d'épisodes". Or CM&BdC contient en tout et pour tout 161 épisodes (auxquels on peut ajouter les 26 New Avengers), parmi lesquels seules les saisons 4, 5 et 6 (soit en tout 82 épisodes) sont vraiment représentatives de la série. On est donc loin des "centaines d'épisodes" !

Hormis ces bourdes, Jeremiah Chechick assène quelques vérités sur la série : "Le badinage entre Steed et Mrs peel est plein d'esprit (...). C'est plutôt un amour du 19e siècle, une vraie connexion entre deux personnes"/"(La série) était fauchée, du coup, ses auteurs ne pouvaient pas se permettre quoi que ce soit d'inutile".

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1.1.4. Quelles étaient ses ambitions pour le film ?

Selon ses propres mots, dans cette même interview : "Faire un film populaire et intelligent", ce qui correspond, finalement, tout à fait à la série.

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1.2. Les acteurs

1.2.1. Uma Thurman

Qui est Uma Thurman ?

Dotée d'une belle carrière, Uma Thurman a incarné Cécile de Volanges dans Les Liaisons dangereuses (1988) de Stephen Frears et a joué dans Pulp fiction (1994) de Quentin Tarantino, film primé à Cannes qui a véritablement lancé sa carrière. Elle a, depuis les Avengers, tourné avec John Woo dans Paycheck (2003) et a retrouvé Tarantino pour les deux volumes de Kill Bill (2003 et 2004). Elle a récemment participé à la comédie musicale Les Producteurs (2005) et à la comédie Ma super ex (2006). À noter qu'elle a toujours discrédité le film, arguant qu'elle l'avait tourné mécaniquement, car très fatiguée par sa grossesse. Elle n'en a d'ailleurs pas assuré la promotion, sa grossesse arrivant à son terme lors de la sortie du film.

Comment est-elle arrivée sur le film ?

Pour incarner Emma Peel, la Warner Bros (studio qui produisait le film) tenta d'imposer Nicole Kidman, tandis que Patrick Macnee avait publiquement annoncé sa préférence pour Liz Hurley ; de plus, d'autres noms comme Gwyneth Paltrow, Emma Thompson ou Elizabeth Shue circulaient. Mais, finalement, Weintraub et Chechick réussirent à obtenir Uma Thurman, le tandem idéal étant pour eux Fiennes-Thurman.

Connaissait-elle bien la série ?

Interviewée parallèlement à Chechick dans Première, Uma Thurman confiait qu'elle n'avait vu qu'une poignée d'épisodes lors de son enfance, mais qu'en la revoyant dans la préparation du film, elle l'a trouvée "incroyablement moderne" et a défini la relation Steed-Peel comme : "incapable tous les deux de montrer leur souci pour l'autre", ce qui n'est pas totalement faux. Ensuite, elle décrit Emma Peel comme : "incroyablement intelligente, vive, débrouillarde et pleine de toute énergie", description adéquate au personnage. On peut donc affirmer qu'elle a légitimement plutôt bien saisi l'esprit de la série.

Quelles étaient ses ambitions pour son interprétation ?

Selon elle, l'empreinte de Diana Rigg sur le rôle était trop forte : "Tout le monde va la regretter quand on me verra à sa place !", ce qui fut en effet l'avis de certains ! Elle n'a donc jamais cherché à l'imiter. Elle nie aussi avoir joué Emma Peel comme "une femme fatale", ce qui est surprenant quand on voit le résultat à l'écran.

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1.2.2. Ralph Fiennes

Qui est Ralph Fiennes?

Né en 1962 en Angleterre, Ralph Fiennes fut révélé grâce à Spielberg dans La Liste de Schindler en 1993, film pour lequel il eut une nomination aux Oscars et aux Golden Globes en tant que meilleur second rôle. Grâce à ce succès, il enchaîne les films : Quizz show (1994), Le Patient anglais (1996) qui lui valut une nouvelle nomination aux oscars. Après les Avengers et une période d'accalmie, il revient en force avec Dragon rouge (2002) et Coup de foudre à Manhattan (2002). Il était récemment à l'affiche du quatrième volet d'Harry Potter : Harry Potter et la Coupe de feu (2005) et de sa suite Harry Potter et l'Ordre du Phénix (2007), où il interprète le grand méchant Lord Voldemort.

Comment est-il arrivé sur le film ?

Après avoir essuyé le revers de Mel Gibson quelques années plus tôt, Weintraub cherche un acteur anglais, désireux de ne pas trop trahir la série. Hugh Grant est évoqué (il l'est d'ailleurs souvent pour tout et n'importe quoi, cf les récentes rumeurs qui l'annonçaient comme le nouveau James Bond), mais ce fut finalement Ralph Fiennes, qui bénéficiait du soutien officiel de Patrick Macnee, qui fut choisi grâce à son élégance et sa distinction so british et malgré son "jeune âge". En effet, à l'époque du tournage de l'âge d'or, soit la saison 5 des Avengers, Patrick Macnee avait 45 ans, alors que Ralph Fiennes en accusait 10 de moins lors du tournage du film !

Connaissait-il bien la série ?

Il semblait avoir bien saisi John Steed : "Patrick Macnee a créé un personnage qui est la quintessence de l'anglais avec un merveilleux mélange d'excentricités et d'irrésisitibles clichés."

Quelles étaient ses ambitions pour le film ?

Dans la préface de son livre The avengers and me, Patrick Macnee écrit : "J'étais par chance présent le premier jour du tournage du film en juin 1997 pour rencontrer Ralph Fiennes. (...) Je lui demandais s'il allait porter un pistolet : — Oh non !, dit-il, je vais jouer Steed exactement comme vous l'avez joué, car il n'y a bien sûr qu'un Steed. Je fus profondément touché par ce compliment". Pourtant Ralph Fiennes a déclaré par ailleurs : "J'ai hésité et, après refléxion, je me suis dit que je n'avais pas le droit d'imiter le travail de Patrick Macnee. Je devais m'imprégner de ce que Macnee nous a apporté et me l'approprier". De ces deux ambitions paradoxales, on sent bien que c'est la première qui a pris le pas en regardant le résultat à l'écran : l'ombre de Patrick Macnee, dans tous les sens du terme , traverse le film. Cependant, Ralph Fiennes n'en possède malheureusement ni la bonhomie, ni le charisme.

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1.2.3. Sean Connery

Qui est Sean Connery?

Immense acteur à la carrière d'une incroyable longévité (il tourne depuis 1955), Sir Sean Connery fait partie de ces acteurs entrés dans la légende de leur vivant. Interprète de James Bond à sept reprises, et considéré comme le meilleur par les puristes, Sean Connery a joué dans des films à succès aussi célèbres que : À la poursuite d'octobre rouge (1990), The rock (1996), Haute voltige (1999) et La Ligue des gentlemen extraordinaires (2003). À noter qu'il avait déjà joué dans une adaptation de série télévisée (Les Incorruptibles (1987) de Brian de Palma) et que après avoir recruté toutes nos Avengers girls (Honor Blackman dans Goldfinger, Diana Rigg dans Au service secret de sa majesté) et même notre Steed (Dangereusement vôtre), James bond revenait finalement à CM&BdC ! Ce n'est qu'un juste retour des choses !

Comment est-il arrivé sur le film ?

Ami de longue date de Weintraub, il fut contacté par ce dernier qui le persuada, moyennant finances, de participer au film. Unique film de sa carrière où il interprète un méchant.

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1.2.4. Les autres acteurs
À noter enfin que, outre ces acteurs de grand talent, Weintraub et Chechick se sont adjoints la crème des seconds couteaux britanniques :

Jim Broadbent (Mère-grand), célèbre pours son rôle dans Moulin rouge (2001) et qui a aussi participé à Bridget Jones (2001) et sa suite ; ainsi qu'à Gangs of New York (2002). Il a récemment participé au premier opus des Chroniques de Narnia (2005).

Fiona Shaw (Grand-père) qui a notamment incarné Tante Pétunia dans les trois Harry Potter récemment sortis au cinéma. On la retrouve dans le même rôle pour Harry Potter et l'Ordre du Phénix (2007).

Eileen Atkins (Alice) a, quant à elle, joué dans l'excellent Gosford Park (2001), ainsi que dans The hours (2002) et Cold mountain (2003).

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1.3.Le scénariste Don Mac Pherson

Qui est Don MacPherson ?

Voir les projets The Avengers. À noter, il n'a plus écrit depuis l'échec du film.

Comment est-il arrivé sur le film ?

Voir les projets The Avengers.

Connaissait-il bien la série ?

Il a déclaré : "The Avengers, c'était surtout : quel que soit le vilain de la semaine, si bizarre et merveilleuse que soit l'intrigue, la seul question qu'on se posait était : ils l'ont fait ou ils ne l'ont pas fait ? Disons juste que la tension sexuelle a toujours été prépondérante dans la série". Ou comment voir une série par le petit bout de la lorgnette !

Quelles étaient ses ambitions pour le film ?

MacPherson a dit : "Il était nécessaire de faire du nouveau, tout en gardant à ces histoires d'espionnage leur parfum d'irréalité et leur humour à la Alice au pays des merveilles (???). Il fallait aussi penser au public des années 90 et plus précisément aux deux publics potentiels du film : celui qui a grandi avec la série et y retrouve des souvenirs et des repères favoris et celui, plus jeune et plus vaste, qui ne sait rien de John Steed et d'Emma Peel et demande à être initié à l'univers de nos deux agents". On sent, en effet, ce mélange plus ou moins digeste de l'univers de Chapeau Melon mixé aux derniers James Bond durant tout le film.

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1.4 L'équipe technique

Jeremiah Chechick et Weintraub ont engagé le haut du panier parmi les meilleurs techniciens de cinéma ; tous exclusivement anglais.

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1.4.1. Les décors de Stuart Craig

Qui est Stuart Craig ?

Il a conçu les décors des plus grands films : Les Liaisons dangereuses (1988), Le Patient anglais (1996), pour lequel il reçut un Oscar. Et plus récemment les gigantesques décors des Harry Potter : ceux du 4e (Harry Potter et la Coupe de feu), ainsi que du 5e (Harry Potter et l'Ordre du Phénix). Il a travaillé pour les Avengers en étroite collaboration avec Stéphanie MacMillan, qu'il avait déjà souvent cotoyée.

Connaissait-il bien la série ?

Craig a dit : "Ce qui était fascinant avec CM&BdC, c'était combien la série était sophistiquée. Les producteurs de la série étaient restreints par des budgets limités. Ils ont dû, par exemple, aller sur des terrains d'aviation abandonnés pour tourner. Des espaces vides, pas de voitures, ni de figurants, c'est tout ce qu'ils pouvaient se permettre. Néanmoins, ils ont très intelligemment fait un atout de cela. Ils ont fini par créer un monde surréaliste, une sorte de réalité alternative ". Nous conviendrons donc qu'il a parfaitement saisi l'esprit de la série.

Quelles étaient ses ambitions pour le film?

Capturer l'aspect "surréaliste" de la série. Pour cela, il s'orienta vers le courant surréaliste de la peinture et s'intéressa notamment aux peintres Magritte et De Chirico. Jerry Weintraub a déclaré le monde créé par Craig comme : "Un monde qui n'a jamais existé et qui n'existera jamais, sauf dans nos têtes. Il n'y a pas de pancartes dans les rues, pas d'affiches publicitaires, un minimum de détails. C'est juste un Londres propre".

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1.4.2.. Les costumes d'Anthony Powell

Qui est Anthony Powell ?

Né en 1935 et vainqueur de trois Oscars (dans l'ordre chronologique Voyage avec ma tante, Mort sur le Nil et Tess), Anthony Powell est aussi le costumier attitré de Roman Polanski, avec qui il a travaillé sur La Neuvième Porte (1999).

Connaissait-il bien la série ?

Il a déclaré : "Steed était habillé d'une manière très anachronique pour les 60's. Il est intéressant de voir qu'aujourd'hui, à part le chapeau melon, son costume est toujours fashion. Étant donné que Steed est une véritable image symbole des traditions anglaises, il m'a semblé que toute sa personnalité était connectée à ce costume". Pourquoi pas...

Quelles étaient ses ambitions pour le film ?

Powell, dans ses créations, a constamment cherché à respecter l'esprit de la série. Par exemple, les costumes de Steed provenaient des mêmes ateliers qui fournissaient la série 30 ans plus tôt. Quant à la fameuse combinaison de cuir d'Emma Peel : "Pour cette combinaison, je me suis assuré que tous les autres costumes convergeaient vers celle-ci, que tout lui faisait écho. De manière à ce qu'elle, à la fin, paraisse quasiment indispensable".

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1.4.3. La musique de Joel MacNeely

Joel MacNeely, à qui l'on doit le magnifique générique d'ouverture et l'excellente réorchestration du thème de la série, est un familier de l'univers des séries. Puisqu'il a notamment travaillé sur Les Aventures du Jeune Indiana Jones (1992), série pour laquelle il remporta un Emmy Award (Oscars de la télévision aux États-Unis), et aussi sur la série de James Cameron : Dark Angel (2000). Depuis les Avengers, il a notamment travaillé sur les suites des fims de Walt Disney : Peter Pan 2 (2002), Le Livre de la jungle 2 (2003) , Mulan 2 (2004), Rox et Rouky 2 ( 2006) et Cendrillon 3 (2007).

Écouter le générique d'ouverture du film:

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1.4.4. La photographie de Roger Pratt

Roger Pratt, à qui l'on doit les superbes tons aciers du film, est l'un des meilleurs directeurs de photgraphie britannique actuels. Il a notamment effectué la photoraphie de : Batman (1989), Frankeinstein (1994), Chocolat (2000) et Troie (2004). Il a aussi travaillé sur le quatrième volet de Harry Potter.

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1.4.5. Les effets spéciaux : Magic Camera Company/Magic Model Company

Les deux compagnies d'effets spéciaux anglaises à la pointe de la technologie ont effectué un superbe travail sur le film, mais aussi sur : Entretien avec un vampire (1992), Sleepy hollow (1999), Harry Potter à l'école des sorciers (2001).

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1.4.6. Le montage de Mick Audsley

Le monteur des Avengers, qui a connu quelques déconvenues comme nous le verrons plus tard, a notamment travaillé sur Capitaine Corelli (2001), Le Sourire de Mona Lisa (2003) et sur... Harry Potter et la Coupe de Feu (2005) !

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2. Le tournage

2.1. Quel budget fut alloué pour The Avengers ?

La Warner (studio qui produisait le film et comptait énormément dessus, après une année particulièrement mauvaise au box office en 1997, dont le point d'orgue fut l'énorme flop de Batman et Robin, avec... Uma Thurman !) alloua un budget de 65 millions de $ au film. Cette somme, nous nous en douterons, est sûrement supérieure au coût cumulatif de tournage des 187 Avengers réunis !

À titre de comparaison, voici le budget d'adaptation de séries télé au cinéma : Le fugitif coûta 40 millions de $, X-files le film : 66 millions, Mission impossible 2 : 150 millions, Wild wild west (produit aussi par la Warner) : 170 millions. The Avengers se situait donc dans une bonne moyenne et n'avait pas le budget mirobolant qu'on lui a trop souvent attribué.

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2.2. Où fut tourné le film ?

Une grande partie fut tournée aux célèbres Studios anglais Pinewood (parallèlement au James Bond Demain ne meurt jamais, ce qui occasionna quelques problèmes de logistique) et dans le studio Shepperton.

Les extérieurs furent eux aussi tournés exclusivement en Angleterre : le collège Naval Royal de Greenwich devint une salle du conseil des ministres, le domicile à Chelsea de Richard Rogers (célèbre architecte anglais, auteur notamment du Centre Pompidou à Paris) devint les quartiers de Mrs Peel ; on tourna aussi à Blenheim Palace (l'imposante demeure de Sir August de Winter) et à Syon Houses.

À noter que les extérieurs qui servirent pour les appartements de Steed et Peel dans le film à Regent's Park, ne sont qu'à un pâté de maisons de l'appartement qui servit à la série pour Steed à Duchess Mews.

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2.3.Quelles furent les dates de tournage ?

Juin 1997 – Hiver 1997

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2.4. Comment était l'ambiance sur le tournage ?

Entre un Sean Connery réputé volcanique (voir, pour l'exemple, les frasques qu'il a causées durant le tournage de La Ligue des gentlemen extraordinaires) et une Uma Thurman enceinte, on pouvait légitimement s'en inquiéter. Néanmoins, de l'aveu même de Jeremiah Chechick, ce fut "absolument fantastique" de tourner avec Sean Connery : "Je ne sais pas si c'est parce qu'on buvait des coups ensemble ou parce que le rôle lui plaisait, en tout cas, on s'est très bien entendus". Le cabotinage de Sean Connery à l'écran, et donc l'absence de direction d'acteurs de la part de Chechick, nous laisse plutôt penser que celui-ci aime surtout les réalisateurs qui le laisse jouer en roue libre. Pour Uma Thurman, on s'arrangea pour qu'elle ait, comme Diana Rigg en son temps, le strict minimum de cascades à effectuer.

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2.5. Comment furent tournées les scènes d'action ?

2.5.1.L'attaque des abeilles mécaniques ?

Comparaison film/story board

Cette séquence nécessita deux semaines de tournage et une semaine de post production. Elle coûta trois millions de dollars. On y utilisa notamment quatre Jaguar et quelques exemplaires d'abeilles mécaniques, la majorité étant réalisées par effets spéciaux en post production.

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2.5.2.Le dirigeable et Trafalgar Square ?

Reproduction en miniature de Trafalgar Square

Pour cette séquence, Craig et McMillan (en charge des décors), devaient, à l'aide des compagnies d'effets spéciaux, recréer Trafalgar Square en plein milieu d'une violente tempête de neige. Ils fabriquèrent alors aux studios Shepperton une réplique à grande échelle, sur plus de 30 000m², de la célèbre place londonienne (vous pouvez voir quelques photos de ce décor sur le site officiel du film). Quelques éléments importants comme les colonnes de l'église St Martin in the fields furent construits en grandeur nature dans d'autres studios. Les effets spéciaux ajoutèrent de la neige et lièrent les scènes de manière à faire croire à l'existence d'un seul décor à l'écran.

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2.5.3. La séquence finale ?

Elle nécessita trois semaines de répétition sur fond vert et l'ajout de nombreux effets spéciaux en post production.

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2.6. Y a-t-il eu des accidents à déplorer sur le tournage ?

Dès le début du tournage, un feu accidentel se produisit, sur le décor du parking souterrain (où Steed se fait attaquer) que l'on peut voir au milieu du film. Il fit les choux gras de la presse britannique, et notamment des célèbres tabloïds anglais, dont je vous livre quelques articles :

Le Daily Mail (14/06/1997) : Une explosion a échappé au contrôle de l'équipe et a entraîné un incendie sur le plateau de la version cinéma aux 60 millions de dollars des Avengers, la nuit dernière. Plus de 60 pompiers ont réussi à maîtriser le feu aux Studios Pinewood dans le Buckingamshire. Personne ne fut blessé et aucun des acteurs du film, soit Uma Thurman en Emma Peel et Ralph Fiennes en John Steed, n'était sur le plateau au moment de l'incident. Le producteur Jerry Weintraub a déclaré hier soir qu'il était trop tôt pour savoir si l'incendie allait retarder la production du film, prévue pour être achevée en septembre. "C'est un coup sérieux, a-t-il dit, mais les Avengers s'arrangent toujours de tout".

L'Express (14/06/1997) : Le tournage de l'adaptation aux 60 millions de dollars des Avengers a été interrompu la nuit dernière, quand les étincelles d'une explosion nécessaire au tournage ont mis le feu au studio. Une abondance de pompiers a dû combattre le feu dans le studio E de Pinewood, d'une hauteur de 60 mètres. (...) Les pompiers ont déploré que le studio ne les avait pas prévenus qu'une explosion était prévue durant le tournage.

Le Sun (14/06/1997) : Le tournage des Avengers fut plongé dans le chaos hier soir, quand une explosion, dans le cadre du tournage, a entraîné des flammes sorties de l'enfer (NDR : Le Sun est toujours un peu expansif !) sur le studio, détruisant un décor d'1,5 million de dollars. Les flammes s'élevaient jusqu'à trente mètres dans l'air alors que six équipes de pompiers combattaient l'incendie. (...) Le décor était construit pour ressembler à un parking souterrain, pour les besoins du remake de la série culte des 60's. Le producteur Jerry Weintraub a déclaré : "Dieu merci, personne n'est mort". Le tournage n'a pourtant commencé que cette semaine pour le film au budget de 60 millions de dollars, qui voit Uma Thurman en Mrs Peel et Ralph Fiennes en John Steed. Un pompier a été blessé.

Un autre incident, de domaine juridique cette fois-ci ,se produisit en février 1998. En effet, Jerry Weintraub et Warner Bros poursuivirent en diffamation Daily Mail, Screen Finance et Cult TV (trois journaux britanniques). Ces journaux avaient simplement affirmé que le studio n'était pas satisfait du premier montage (on peut se demander l'utilité d'une action en justice pour une information pas si grave au fond, mais il faut bien comprendre à quel point la Warner Bros, alors en difficulté, avait misé sur le film et combien ce type d'information, aussi anecdotique soit-elle, pouvait lui être préjudiciable). Or, la copie provisoire du film n'était même pas disponible au moment de la publication de ces articles. L'affaire se régla finalement à l'amiable : les journaux admirent que leurs informations étaient fausses et présentèrent leurs excuses, ainsi qu'un chèque aux producteurs (Weintraub fit don de cet argent à des organismes de charité).

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3. La post-production

3.1. Combien de temps dura-t-elle ?


Elle fut de douze semaines, s'étalant entre fin 1997 et début 1998.

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3.2. Combien de plans d'effets spéciaux furent réalisés ?


250, surtout présents dans les effets météorologiques.

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3.3 Il paraît que les premières projections test eurent des résultats catastrophiques ?

En effet, peu avant la sortie prévue, on fit réaliser des projections test, comme toujours pour des films de cette envergure. Les résultats furent tellement mauvais que la Warner décala sa sortie : prévue pour le 26/06/1998 aux USA, elle fut repoussée au 14/08/1998 (la Warner remplaça le trou laissé en juin par une autre de ses productions, qui rencontra elle aussi un joli flop, Meurtre parfait avec Michael Douglas et Gwyneth Paltrow). Non satisfait par la musique, on changea le compositeur : Joel McNeely recomposa totalement la musique du film (en incluant le thème de la série, étrangement absent de la première version). Le film dut subir un montage à la hache (dans l'espoir de lui insuffler plus de rythme), malgré l'opposition de Chechick. Il passa d'une durée de 125 minutes à 89 minutes, soit tout de même 36 minutes en moins. Quasiment un épisode de Chapeau Melon en entier ! Ce remontage brutal est à l'origine des raccourcis étonnants du film et aussi au fait que certaines images présentes dans la bande-annonce sont absentes du film. Pour une énumération précise des scènes coupées, voir la rubrique anecdotes.

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©Steed3003

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