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 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

SAISON 2

 


1. PRÉLUDE
(PRELUDE)



Un journaliste d’investigation est enlevé par un groupe armé à la solde d’un dictateur sud-américain. McCall se sent responsable car il a aidé à mettre le tyran en place lorsqu’il travaillait pour l’Agence.

Un retour moyen de McCall plongé dans une histoire qui lui renvoie son passé en pleine figure. Il doit à une jeune fille de retrouver son père kidnappé pour avoir écrit des articles de presse peu reluisants sur un dictateur. Scott apprend réellement dans cet épisode les agissements passés de son père, ce qui donne quelques joutes verbales et même un peu de pathos.

Après un début lent et bavard, McCall découvre que Control et l’Agence sont impliqués dans cet enlèvement ; une aventure politico-espionnage sans grande surprise ni beaucoup d’action. La séquence de l’entrepôt est néanmoins captivante (‘No deal, McCall’), et la série a toujours sa superbe musique rythmée et quelques scènes violentes, ici l’interrogatoire du journaliste.

o Cet épisode, le premier de la seconde saison, fut diffusé le 8 octobre 1986. Il dénonce l’implication des services secrets américains dans l’implantation de dictatures dans le monde moderne.

o William Zabka (1965) est Scott McCall, le fils, dans 15 épisodes. Il joue dans un orchestre dans le pilote. On apprend au début de l’épisode que Scott a été viré de son école de musique.

o Robert Lansing (1928-1994) est Control, l’ancien supérieur des services secrets de McCall, dans 25 épisodes.

o Lori Loughlin (1964), Jenny Morrow, est connue pour la série La fête à la maison (153 épisodes) et 90210 Beverly Hills. Elle reviendra dans le même rôle dans l’épisode First Light/Le début en fin de saison.

o C’est le premier rôle de Kelly Lynch (1959), la serveuse du club The Paradise. Elle a tourné récemment dans The L Word et 90210 Beverly Hills.

o Lorsque McCall se débarrasse des deux agents, on se rend compte qu’il le fait trop facilement ; Stoller simule un coup qu’il ne reçoit pas.

o Retour de Robert Joy (1951), Jacob Stock, vu dans Le transfuge de la première saison. Il est le docteur Sid Hammerback dans Les experts Manhattan .

o Robert McCall à son fils : ‘What do you know about the world, boy ? And who the hell are you to even attempt to judge ME.’

o Bob Christianson est l’auteur de la musique des trois premiers épisodes de la seconde saison.

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2. NOCTURNE
(NOCTURNE)

Une jeune femme, critique musicale, devenue aveugle à la suite d’un viol, reconnaît la voix de son agresseur huit ans plus tard.

Une excellente interprétation de Jessica Harper, qui rappelle Audrey Hepburn dans Seule dans la nuit,  permet à cet épisode, malgré des longueurs, de renouveler avec les histoires noires de la première saison. Contrairement à la police, McCall croit Kate Parnell qui sent son assaillant d’antan roder autour d’elle. Il place un ami, Logan, pour la protéger et il déduit que le violeur est un homme influent dont la voix est reconnaissable.

Logan est ambigu ; il semble être suspect mais il a un faible pour Jessica dans une scène mélo et maladroite dans la cuisine, mais nécessaire pour expliquer son départ et la vulnérabilité de la jeune femme. Le passage au club Greene Street (chanson et fusillade), la recherche de la voix (‘That’s the bastard’s voice’) et la palpitante longue séquence finale dans les sous-sols de l’immeuble (le clou de l’épisode), sont les meilleurs moments d’une histoire à l’atmosphère angoissante.

o Jessica Harper (1949) a réellement fait des études musicales. Ses débuts dans Gros plan, lors d'une scène osée pour l’époque avec Richard Dreyfuss, la fit connaître. Elle joua également dans Phantom of the Paradise et Suspiria.  Depuis les années 90, elle écrit des livres et compose de la musique pour enfants.

o Michael Parks (1940), Logan, est, coïncidence,… un violeur dans un épisode des Rues de San Francisco, Les hommes mourront. Il a joué dans de nombreux films de Quentin Tarantino.

o Cinquième des sept apparitions du lieutenant Isadore Smalls interprété par Ron O’Neal (1937-2004).

o Nick Ashford et Valerie Simpson interprètent la chanson du club. Ils apparaissent au générique en ‘special guest appearance’, Ashford & Simpson. Le couple a écrit des chansons pour Marvin Gaye et Diana Ross. Également, entre autres, auteurs du hit “I’m Every Woman”, interprété par Whitney Houston pour le film Bodyguard.

o Après la scène pré-générique de l’ascenseur, Kate : ’The man who did this to me. Don’t let him get away.’

o John Keats (1795-1821) est le poète préféré de Robert McCall.

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3. LES HOMMES CIVILISÉS
(A COMMUNITY OF CIVILIZED MEN)

McCall vient en aide à une femme pressée par son créditeur mais lorsqu’elle est assassinée, il réalise que c’est la fille, photographe amateur, qui était visée.

McCall résout rapidement le problème d’une commerçante dont la boutique a été mise à sac faute de pouvoir rembourser ses dettes à temps. Son assassinat plonge l’Equalizer dans une affaire beaucoup plus dangereuse. Cet épisode en deux temps n’est pas grandiose et on a du mal  à croire qu’un assassin aussi expérimenté ait pu confondre mère et fille à cause d’un galurin ; Zahn, le terroriste, veut mettre la main sur une cassette filmée par Valerie, la fille, où il apparaît, et effacer toute trace.

L’interprétation du méchant n’est pas crédible et plombe l’épisode. Restent la rencontre loufoque McCall/Control dans un sex-shop pour une mystérieuse liste Genesis, la poursuite à pied dans les rues de New York sur une superbe musique (‘Just keep walking’), le final dans le studio et la ruse de McCall, qui a piégé la voiture de Zahn en lui faisant croire que c’était l’ascenseur.

o Jennifer Grey (1960), Valerie Jacobs, est Frances ‘Baby’ Houseman dans Dirty Dancing.

o Pas de scène pré-générique à partir de cet épisode mais une succession d’extraits de l’épisode.

o Le début de l’épisode est tourné au croisement de Fashion Avenue et W39 Street.

o Chose rare, McCall accepte de dîner avec une cliente et il apporte même un bouquet de roses… inutile vu qu’elle a été assassinée.

o Zahn à McCall : ‘We are civilized men, you and I’ (d’où le titre de l’épisode).

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4. FUGUE MORTELLE
(JOYRIDE)

Deux jeunes volent un corbillard sans se douter qu’il appartient au milieu et que le cercueil est rempli de capsules de crack.

Deux jeunes dérobent une cargaison de crack ; l’un veut s’en sortir et ses parents font appel à McCall, l’autre, livré à lui-même, va en mourir. Un script bien mince mais une volonté de montrer sans complaisance que les enfants sont les premières victimes de ce fléau. Cet épisode est un bon plaidoyer contre la drogue ; une histoire sociale et moralisatrice, qui remplit sa mission, mais sans suspense, ni tension. Par contre, il y a beaucoup de clichés : les parents, dans la banlieue chic, se culpabilisent, les enfants drogués sont livrés à eux-mêmes…

McCall est pris entre un entrepreneur de pompes funèbres, trafiquant,  et une bande de squatteurs dealers, mais il n’a pas d’état d’âme et élimine les uns comme les autres sans la moindre hésitation. Après la visite au squat, meilleure scène de l’épisode, l’échange McCall/Smalls souligne l’incapacité de la police à combattre ce cancer, terme employé par McCall au sujet des capsules de crack. 

o Les premières images de l’épisode, du quartier chaud, sont recyclées de The Lock Box/La grande ville, saison 1.

o La station de métro est 225 Street Subway Station, Marble Hill.

o McCall, dans sa première scène, rembourse les dettes de jeux de Sonny Raines, ce qui souligne une autre addiction. Il y a un peu d’humour dans ce passage lorsque Sonny dit qu’il ne sait pas ce qui serait advenu de lui si McCall n’avait pas remboursé sa dette de jeu. L’Equalizer répond: ‘I think you’d probably limp a little!’

o Cleavant Derricks (1953), Sonny Raines, reviendra dans le même rôle dans l’épisode Tip on a Sure Thing/À coup sûr. Il est Rembrandt dans Sliders, les mondes parallèles.

o Christian Slater (1969), un des deux jeunes, est surtout connu pour ses démêlés avec la justice. Juste avant ce rôle dans la série, il fut Adso, subjugué par la belle sauvage, dans Le nom de la rose. Il est à l’affiche également de Robin des bois : Prince des voleurs, Entretiens avec un vampire.

o Roger Robinson (1940), le trafiquant Selby, est Gil Weaver, un policier, dans 12 épisodes de la série Kojak.

o Neuvième  apparition de Jimmy (Mark Margolis), un contact de la rue de McCall. Il l’aide contre de l’argent car il a un divorce coûteux. Ce personnage participe à 16 épisodes.

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5. MERCENAIRES FANTÔMES
(SHADES OF DARKNESS)

McCall doit prouver l’innocence d’un garde national accusé de tentative de viol et de meurtre. Rapidement, un duel à mort s’engage entre l’Equalizer et un tueur psychopathe.

Incontestablement le meilleur épisode, et de loin, jusqu’à présent dans cette seconde saison. Tout y est : l’intrigue au suspense angoissant, les seconds rôles parfaits et même une excellente partition à la batterie quasi inédite de Copeland. McCall est convaincu par un prêtre irlandais, ami de longue date, d’aider Dan Turner, incapable d’avoir commis un tel acte. D’abord dubitatif, le jeune garde accepte les conseils de l’Equalizer après avoir été menacé par le psychopathe, ancien soldat au Vietnam. McCall va apprendre à mieux connaître son adversaire, Rick Dillon, hanté par son passé, pour le provoquer et l’amener à se découvrir.

Cet épisode est une succession de scènes choc, de violence physique ou psychologique. Dès le début, l’assassinat de la jeune femme dans le parking surprend par sa rapidité et sa barbarie, et le reste est à l’avenant : le retour impressionnant du psychopathe dans sa chambre après le meurtre sous les cris imaginaires (‘Coward’), Dillon agressant Dan dans le parking, la traque de Lorraine, la sœur de l’accusé, au conservatoire (on en sursaute), le face-à-face McCall/ Dillon au Ammo Dump Club (‘Father, that is our man’), McCall jouant au chat et à la souris dans l’appartement du tueur et le final grandiose et sidérant où Dillon est rattrapé par son passé meurtrier et ses fantômes.

o Retour à la scène pré-générique (et quelle scène !) au lieu de petits extraits. C’est d’ailleurs le seul rôle de Karen Sellon, Nancy, peut-être traumatisée !

o On apprend que le prêtre, aumônier, a sauvé la vie de McCall au Cambodge. ‘Remember Cambodia, Robert.’

o La fin est parfaitement résumée dans le titre français.

o Caroline Kava, Polinski, est Connie White, la femme du policier interprété par Mickey Rourke, dans le superbe film  L’année du dragon.

o William Sadler (1950), le tueur, est connu pour ses participations à 58 minutes pour vivre et Les évadés.

o Edward Binns (1916-1990), le prêtre Martin O’Donohugh, jouait ici son dernier rôle ; sa carrière débuta en 1948 et il joua dans deux épisodes des Incorruptibles. Il tourna dans de nombreuses séries.

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6. AVENTURE NOCTURNE
(NIGHTSCAPE)

Une femme, victime d’un viol, demande à McCall de retrouver son mari parti faire justice.

Ce très bon épisode, au sujet difficile mais tristement d’actualité, est pathétique et excessivement réaliste. Une histoire très bien rendue par une réalisation efficace particulièrement pour la scène d’ouverture, celle du viol ; la malheureuse est entraînée dans un local, les cris, le métro passe et deux policiers découvrent Amanda prostrée.

La longue séquence du retour au domicile puis les pleurs sous la douche sont nécessaires pour compatir avec la victime, traumatisée à vie ; procédé assez rare de nos jours ce qui donne à cette série un délicieux côté politiquement incorrect. Amanda demande à McCall de retrouver son mari parti, armé, à la recherche des violeurs, individus abjects par leurs actes et propos qui travaillent dans une fabrique de… baigneurs.

Equalizer raisonne l’époux culpabilisé (car il a une ‘affaire’) pour qu’il ne commette pas l’irréparable mais dans une scène finale forte, le pendant de l’ouverture, McCall exécute les trois individus prêts à récidiver ; séquence encore bien filmée où nous voyons la jeune fille s’enfuir et entendons trois coups de feu claquer. Un épisode avec quelques scènes un peu longuettes – le génie de l’électronique et les retrouvailles sur le quai par exemple –, mais un très bon plaidoyer.

o McCall est très évasif sur ses occupations avec une dame au début de l’épisode ; quand il la revoit, dernière scène, il lui dit : ’You wanted to know what I do for a living ? I kill people’ [Vous vouliez savoir ce que je fais dans la vie ? Je tue des gens.]. Et les derniers doutes sur l’issue de l’épisode sont levés.

o McCall au lieutenant Smalls qui a donné des ordres pour retrouver Kaufman armé, ce qui est un crime (‘felony’) à New York : ‘Put your energy in cleaning up the filth of that subway.’[Mettez votre énergie à nettoyer la saleté de ce métro.]

o Frances Fisher (1952), Amanda Kaufman, a beaucoup joué au théâtre mais également au cinéma (Impitoyable, Titanic, Jugé coupable) et à la télévision (Cold Case, The Shield). Elle a eu une fille avec Clint Eastwood.

o Première des trois apparitions du personnage Jonah, le génie de l’informatique, interprété par Austin Pendleton.

o Septième et dernière apparition du lieutenant Isadore Smalls interprété par Ron O’Neal (1937-2004).

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7. CONTRE-FEU
(COUNTERFIRE)

McCall est victime d’une machination et accusé du meurtre d’un aveugle.

 

Cette fois-ci, personne n’engage McCall ; c’est un leurre car il est victime d’un astucieux complot visant à le discréditer lors d’un témoignage à un procès. Tout comme lui, on croit la serveuse apeurée, qui demande l’aide de McCall car sa nécrologie apparaît tous les jours dans le journal, et l’aveugle, amateur de belles voitures.

 

Les rouages de la machination sont bien imbriqués : la Jaguar de McCall ‘renversant’ l’aveugle, l’étrange lettre de chantage reçue par la serveuse qui renvoie McCall à l’hôtel  où  il est accusé d’avoir tué l’aveugle agonisant dans ses bras. Control le tire de ce mauvais pas et il est livré à lui-même pour prouver son innocence en retrouvant la fille.  Cette dernière l’aidera, après hésitation, à coincer Thomas Marley Jr (D’Onofrio avec une voix étrange à ses débuts), qui agit sur les directives de papa, Thomas Marley Sr, incarcéré, dans un final impressionnant où le pyromane craque face au feu. Ou comment obsession rime avec peur.

 

Une histoire intéressante, de bons acteurs et de l’humour, lorsque McCall emprunte le cab en enfermant le conducteur dans la cabine téléphonique !

 

o Vincent D’Onofrio (1959) est l’excellent lieutenant Goren dans 133  épisodes de New York section criminelle. Il se fit connaître par Full Metal Jacket. Il participa à d’autres films célèbres comme JFK, Men in Black, mais c’est le rôle de Goren qui le propulsa au rang de star. Il participa à un autre épisode d’Equalizer, Suspicion of Innocence/Présumé innocent, saison 3, dans un rôle similaire à celui de Full Metal Jacket.

 

o Charles Cioffi (1935) sera le lieutenant Kramer dans deux autres épisodes.  Il a joué dans un grand nombre de séries. Il a commencé sa carrière au cinéma en 1971 dans des films policiers (Klute, Shaft ) mais il fut très présent à la télévision : Madigan,  Cannon, Matt Helm, Kojak, Hawaii, police d’état (quatre épisodes), Columbo, Les rues de San Francisco. Il est le major Caldwell, supérieur de Webster/Robert Conrad, dans L’homme de Vienne.

 

o Sully Boyar (1923-2001), le juge Maurice Sanderling, aura le même rôle dans l’épisode Trial by Ordeal. Il décéda d’une crise cardiaque en attendant le bus à New York.

 

o L’hôtel Martha Washington a ouvert le 2 mars 1903 ; le premier hôtel  exclusivement pour les femmes  se trouve au 30 East 30. Il a changé de nom en 2003.

 

o Dans le final, Marley, cerné par les flammes, à McCall :’Go to hell.’’After you, Sir, after you.’

 

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8. LA VENGEANCE
(THE LINE)

Un jeune noir est tué accidentellement suite à une altercation avec un groupe de vigilantes. La police classe l’affaire mais la mère de la victime fait appel à McCall.

Un épisode qui rentre dans le créneau actuel ; la victime est noire, les vigilantes sont blancs. Les policiers croient la version des cinq hommes qui ont maquillé la scène et McCall doit réussir là où la police échoue et empêcher le frère de la victime de se procurer une arme pour faire justice. L’histoire met surtout en évidence l’incapacité de la police à résoudre les problèmes d’insécurité et l’impunité des groupes d’auto-défense. 

Sur une bonne idée, l’épisode, sans action (sauf le final) ni surprise, est un peu lassant. Sur le même thème, Expédition punitive des Rues de San Francisco était bien meilleur. La prestation des seconds rôles n’est pas non plus inoubliable à part Novella Nelson, dans le rôle de la mère des deux jeunes. Le petit jeu de McCall avec le groupe, provocation et zizanie, distrait mais ce drame reste un épisode très moyen. 

o McCall et Jimmy sont à The English Pub. Jimmy révèle qu’il revoit sa femme avec laquelle il vient pourtant de divorcer. Lors de la saison 1, Jimmy acceptait de travailler pour McCall pour payer son divorce ! McCall éclate de rire : ‘You are a braver man than I am’.

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9. À COUP SÛR
(TIP ON A SURE THING)

Un bookmaker fait enlever le fils d’un jockey pour influencer une course entre deux chevaux. McCall doit retrouver l’enfant avant la course.

Cet épisode dans le milieu hippique est d’un ennui mortel. Il ne s’y passe strictement rien, à part l’enlèvement et des discussions barbantes au possible sur les paris. Sinon, on voit McCall regarder la télévision, McCall faire ses courses (The Times bien en évidence) et McCall parier deux dollars, mise minimum, sur un canasson. Sympathique mais rien de palpitant surtout que l’aide de l’Equalizer est l’insignifiant Sonny Raines qui se distrait en faisant des courses de cafards sur sa table de cuisine…

o Monmouth Park est un hippodrome à Oceanport dans le New Jersey.

o Cleavant Derricks (1953), Sonny Raines, a le même rôle dans Joyride, le 4e épisode de cette saison. Pas d’autre participation, bonne idée des scénaristes !

o L’horripilant personnage d’Harvey, interprété par Jack Gilpin, a participé à l’épisode Desperately/Par désœuvrement de la première saison. ‘What an idiot !’ comme dit McCall. Lui non plus, ne reviendra pas. On ne s’en plaindra pas.

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10. LE SILENCE
(THE CUP)

Un prêtre entend la confession d’un dissident polonais peu de temps avant son assassinat. Il garde le secret au péril de sa vie mais il se trouve mêlé à un complot du KGB.

C’est le grand retour de Mickey Kostmayer, le meilleur aide de McCall, dans une histoire bien ancrée dans les années 80. Père Nick Kostmayer, le frère de l’agent,  assiste, impuissant, aux derniers instants d’un homme qu’il vient de confesser. Blessé, il refuse la protection de la police et s'en remet à la volonté de Dieu, malgré les mises en garde de son frère ce qui donne des joutes fraternelles virulentes. Le prêtre se mure dans le silence du secret de la confession et se retrouve malgré lui au centre d’une affaire d’espionnage où le KGB a infiltré un groupe de Solidarnosc afin de discréditer le mouvement. 

Bien que l’histoire ait un peu vieilli, elle reste très plaisante par son suspense intéressant et ses scènes d’action bien réparties dans le récit. Les meilleurs passages sont la confession (première scène), l’attaque soudaine de la paroisse, la visite de McCall à la taverne polonaise et le final à la mission. À noter les bonnes prestations des seconds rôles, Dennis Christopher, le prêtre, bien loin de ses rôles aux vertus opposées, et Caris Corfman, la Russe infiltrée, trop tôt disparue.

o Keith Szarabajka est Mickey Kostmayer dans 56 épisodes de la série. Il est apparu quatre fois dans la première saison.

o Cet épisode gagna le prix Edgar Allan Poe pour le meilleur épisode de télévision en 1986.

o Mickey : ‘The girl acted like she had a crush on you and the guy seemed pretty jealous.’ [La fille a réagi comme si elle avait le béguin pour toi et le type semblait bien jaloux]. McCall : ‘Well, as long as it wasn't the other way around.’ [Bien, du moment que ce n’était pas le contraire.]

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11. DOUBLE DÉTENTE
(HEARTSTRINGS)

Une femme demande à McCall de l’aider à retrouver son enfant kidnappé à la maternité.

McCall est engagé pour retrouver un bébé kidnappé par une fausse infirmière dans une maternité. Il découvre un trafic d’adoption et remonte jusqu’au destinataire de l’enfant qui s’avère être en relation avec l’Agence de Control. Une histoire bien menée mais sans surprise ni scènes mémorables. L’intérêt est surtout de voir Edward Woodward avec sa future épouse. Un drame de la société bien appréhendé mais c’est sitôt vu, sitôt oublié. Les passages intéressants sont la diversion de Mickey à l’hôpital et le piège tendu à McCall.

o Michele Dotrice (1948), Vanessa Daniels, fut la femme d'Edward Woodward de 1987 jusqu’au décès de l’acteur. Ils ont eu une fille.

o Jana Schneider (1951), l’infirmière kidnappeuse, a surtout joué au théâtre avant de se reconvertir dans le journalisme, risquant sa vie aux quatre coins du monde. Elle fut blessée par un char en Bosnie. 

o McCall évoque sa fille, décédée à la naissance, déjà mentionnée dans Out of the Past/Les retrouvailles, le seul épisode où l’ex femme de McCall est présente.

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12. HAUTE PERFORMANCE
(HIGH PERFORMANCE)

Une jeune femme, qui travaille sur un chantier, est témoin d’un meurtre. Elle devient la cible des assassins.

Un excellent suspense interprété par de très bons acteurs, à commencer par la ravissante Patricia Charbonneau, de descendance française, qui est Sally, témoin traqué du meurtre (mais que fait une aussi jolie fille sur un chantier ?).

Tout le monde aura pensé à Fenêtre sur cour pour la scène de l’assassinat mais l’épilogue est très avengeresque : rien de tel en effet qu’un déjeuner en tête-à-tête sur une tour en construction pour combattre l’acrophobie. Une jolie ouvrière du bâtiment (ça existe ?) voit dans un appartement en face du chantier un homme étrangler une femme mais ni la police ni McCall, au début en tout cas, ne semblent la croire. L’appartement est vide, sans cadavre. La discussion de deux hommes, le tueur et son employeur, le mari de la morte, dévoile l’intrigue très tôt. Après que le tueur a essayé d’éliminer la jeune femme, McCall va s’efforcer, avec l’aide de Mickey, de coincer le commanditaire.

L’enquête, souvent secondaire dans la série, est originale et le bouton d’un manteau onéreux très select permet d’identifier la morte et un superbe coup de bluff de McCall de retrouver le corps et de confondre le mari. Parmi les nombreuses scènes intéressantes, notons le meurtre hitchcockien, Sally dans le vide, McCall acrophobe, et surtout le tueur à la poursuite de Sally dans l’hôpital Bellevue… jusqu’en salle d’autopsie !

o Patricia Charbonneau (1959), Sally Stevens, a commencé sa carrière en 1983. Elle a tourné dans les séries Les Incorruptibles de Chicago, Un flic dans la mafia et plus récemment dans New York, section criminelle. Elle enseigne maintenant le théâtre.

o James Remar (1953), Tremayne, a commencé à se faire remarquer avec Les guerriers de la nuit. Vu aussi dans Cotton Club et 48 heures. Il est Harry Morgan dans la série Dexter.

o L’épisode de la première saison, Wash up/Nettoyage se passait aussi en altitude.

o McCall à Kramer qui refuse de voir l’évidence : ‘The picture is there if only you want to see it.’

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13. SANS CONTRÔLE
(BEYOND CONTROL)

Après l’assassinat d’une taupe du KGB, McCall est engagé par Control pour retrouver des documents compromettants.

Une histoire d’espionnage à la John Le Carré qui nous fait replonger au temps de la Guerre froide. Un épisode intéressant, au suspense bien entretenu, mais ce n’est pas le meilleur de la série comme on peut le lire sur certains sites américains. Le script laisse découvrir l’intrigue par petites touches et il est suffisamment alambiqué pour qu’on ne sache pas ce qui va se passer à la scène suivante, comme dans les meilleures histoires d’espionnage ; je fais référence là à des anti-James Bond, des héros comme George Smiley ou Harry Palmer. On découvre ainsi bien plus tard que la jeune femme, employée de banque, suivie et cambriolée, est la nièce du traître, qui a photocopié des secrets d’État.

On comprend aussi rétrospectivement pourquoi Control est déjà dans l’appartement d’Elaine à l’arrivée de Coble. Control ne peut compter que sur lui et l’aide de McCall pour retrouver les documents avant Coble, le redoutable envoyé de Moscou. Évidemment, le code, le livre et les roses, est un peu tiré par les cheveux mais l’ensemble reste parfaitement plausible. Il y a plusieurs moments intéressants, pas tous d’égale importance pour l’intrigue, comme le harcèlement d’Elaine, le passage de la banque, le chantage des cercueils, avec Control aiguillonné, et l’ultime scène où Control avoue à McCall qu’il lui a menti, acte banal du monde de l’espionnage : 'It's what I do for a living, Robert.'

o Le titre VF perd, évidement, toute référence au personnage Control.

o Liane Curtis (1965), Elaine Ferris, chante plus à Los Angeles qu’elle ne tourne de nos jours.

o Surprenant que McCall, expérimenté et aguerri, se laisse surprendre et pense que Coble est mort. Control lui sauve la vie.

o Coleman Luck : « Cet épisode débuta dans un désordre absolu. Universal est venu nous voir car ils voulaient faire un cross-over avec la série Magnum. Cela signifie que McCall devait aller à Hawaii et Magnum à New York. Un scénariste de Magnum devait écrire une heure et je devais écrire la seconde partie. C’est une de ces situations où vous secouez simplement la tête et vous pensez au sourire du gladiateur qui, sur le point de mourir, vous salue.  

Je me souviens pas grand-chose de l’entretien avec la femme scénariste de Magnum (impossible de me rappeler son nom). J’ai évacué de ma mémoire la partie du cross-over que j’ai écrite. Finalement, la raison a prévalu et le cross-over a été écarté. Mon idée était de lancer le script, mais notre showrunner de l’époque, mon vieil ami, le regretté Ed Waters, ne voulait pas le faire. A mon grand désespoir, il voulut que je réécrive le script en un épisode autonome. Je n’étais pas content. Refaire cette chose du début fut pénible. Mais, bien sûr, il avait raison. L’épisode est devenu une sorte de modèle des relations McCall/ Control. J’ai lu une critique il y a des années qui disait que l’épisode était représentatif des histoires d’espionnage de cette période. Le titre exprimait ma frustration à l’ensemble du processus. »  (Facebook, 4 avril 2016).

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14. LA CHAIR EST FAIBLE
(CARNAL PERSUASION)

Un juge corrompu accepte de libérer un homme innocent à condition que la femme de celui-ci couche avec lui.

Cet épisode offre quelques rebondissements et un thème peu exploré dans les séries : la compensation charnelle. Le coup monté et l’arrestation du naïf mari, marin sur un bateau, doit permettre d’éloigner le témoin potentiel d’un trafic d’armes organisé avec la complaisance d’un juge qui doit valider la mise à l’écart par une peine de prison.

L’intérêt de l’épisode se situe dans les exigences particulières du juge qui est sexuellement attiré par la femme du prévenu, interprétée par la superbe Maria Holvoe. Il accepterait de relâcher le mari, personnage insignifiant au possible, si la belle se montre docile à son égard ; autant dire que c’est la belle et la bête et que cela équivaut à donner de la confiture à un cochon. C’est un odieux chantage mais Lisa Hughes est prête à tout pour libérer son mari (un bêta) qui n’est pas au courant du dilemme (on peut même donner raison au juge lorsqu’il se demande ce qu’elle peut lui trouver).

McCall est très intéressé à faire tomber un tel individu et il n’hésite pas un seul instant à venir en aide à la belle. Avec les complicités de Mickey et Jimmy, il joue au chat et à la souris avec le juge Tainey, à la botte d’un trafiquant. Le sujet principal est intéressant et interprété par deux seconds rôles très convaincants, le magistrat aux goûts de luxe et la belle femme déterminée. La première rencontre, où Tainey expose subtilement sa volonté à Lisa, est passionnante (‘Think about it !’). À voir aussi les deux visites de McCall chez le juge (pour placer le micro et au moment opportun), Lisa sur le point de céder à Tainey et le final sur le port, détonant pour l’homme de loi.

o John Cullum (1930), le juge Howard Tainey, a joué dans Unpunished Crimes/Meurtres à retardement de la première saison.  Il est le juge Moredock dans 11 épisodes de New York, unité spéciale.

o La jolie Maria Holvoe, Lisa Hughes, n’a malheureusement pas fait carrière, n’ayant eu que cinq rôles : trois au cinéma et deux à la télévision dont celui-ci. Elle est artiste-peintre et vit en Suède. Elle a répondu à mon mail : « Ma carrière d'actrice fut courte. Cependant, le travail sur la série Equalizer reste un bon souvenir. J'étais une débutante absolue et pourtant j'ai été traitée avec le plus grand respect. Il y avait une distribution remarquable et, à l’exception de l’homme qui jouait mon mari (avec qui j'ai peu interagi), j'ai passé un bon moment avec Edward et George - quels excellents acteurs. J'ai aussi aimé l'actrice de théâtre qui a été choisie pour jouer la juge, bien que son nom ne me revienne pas (ndlr : Cynthia Harris). Attrayante et intelligente (en reste t-il encore…?) Merci de votre intérêt. » (26 décembre 2017).

o La juge Paula G. Walsh est interprétée dans cet épisode par Cynthia Harris. Le même rôle est tenu par Olympia Dukakis dans Shades of Darkness/Mercenaires fantômes.

o Le juge Tainey à Lisa lors de la première entrevue : ‘Can you persuade me to believe that he’s not guilty, really persuade me?’ [Pouvez-vous me persuader de croire qu’il n’est pas coupable, vraiment me persuader ?]

o Une référence à Rambo lorsque Jimmy dit à McCall au sujet d’un lance-roquettes : ‘Rambo used one’ [Rambo en utilisait un]. McCall : ‘Rambo who? ’[Rambo qui ?]

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15. LES MÉMOIRES DE MANON – 1/2
(MEMORIES OF MANON – 1/2 )

Une jeune femme doit révéler l’identité de l’informateur de son père, policier, sous peine de représailles. Elle contacte Control, son parrain, qui confie l’affaire à McCall.

Cet épisode en deux parties est un des plus connus et spectaculaires de la série ; en tout cas, le premier volet, on reparlera de la suite plus tard. Un policier canadien, Phillip Marcel (Anthony Zerbe avec un accent canadien dans un rôle de ‘gentil’ pour une fois), est à New York pour affaire avec sa fille, Yvette (Melissa Sue Anderson). Celle-ci est enlevée par deux hommes aux mines patibulaires, Dorgan et son bras droit Carmack, et sommée de découvrir sous 48 heures l’identité de Chrysalis, l’informateur de son père, sous peine d’être exécutée ainsi que son paternel. Étant constamment sous surveillance, elle réussit par une astuce à transmettre l’information à Control, son parrain, qui charge McCall de protéger père et fille.

Le début de cette première partie est une succession de scènes choc, ce qui donne au récit un rythme endiablé ; l’enlèvement au musée de sculptures africaines (sur une musique adéquate), le simulacre d’assassinat au restaurant (bien filmé derrière la glace) et McCall stupéfait de la ressemblance d'Yvette avec sa mère décédée, Manon, son ancien grand amour. L’entrée en lice de l’Equalizer ne baisse pas l’intensité, bien au contraire. Il découvre rapidement que Carmack, le bras droit du ponte de la mafia, est Chrysalis. McCall ne s’embarrasse pas de fioritures pour arriver à ses fins dans des actions ‘coups de poings’ ; le tueur est menacé d’être balancé par la fenêtre, après la tentative de meurtre sur Yvette, puis suspendu dans la cuisine de Carmack lors de la visite de McCall et Mickey (excellente scène). L’Equalizer propose un marché à Carmack et feint de vouloir vendre la fille à un bon prix mais il n’a pas prévu que Dorgan, pressé par ses complices, soit obligé de faire au plus vite et d’enlever Yvette pour la faire parler.

Cet épisode n’a pas de temps mort et les scènes fortes se font suite sur un rythme nerveux sans négliger l’humour et le suspense. L’humour comme la diversion qui permet la première rencontre McCall/Yvette (T-shirt de Kostmayer et les skate-boardeurs du parc) et le suspense lors de l’entrevue de Marcel avec McCall.

Une fin magistrale qui révèle qu’Yvette Marcel est la propre fille de McCall au moment où celle-ci est enlevée de nouveau et Mickey Kostmayer abattu. Un excellent cliffhanger pour un épisode particulier qui met en lumière un pan du passé de McCall, jusqu’alors inconnu.

To be continued…

o McCall fait du vélo d’appartement dans une salle de boxe… pas forcément conseillé pour le cœur.

o Mc Call fait référence au voyage au Pakistan avec Control. Ce voyage, déjà évoqué, est une sorte de fil rouge entre les deux hommes.

o Le restaurant où Philip Marcel déjeune avec sa fille se trouve au 15 Penn Plaza appelé la Tour Vornado.

o Mickey qui embrasse Yvette à pleine bouche pour la faire passer pour sa petite amie : ‘It’s tough working for McCall.’

o Anthony Zerbe (1936) a souvent joué des rôles de méchants dans toutes les séries américaines populaires des années 60 et 70, dont cinq participations à Mission : Impossibl e et quatre à Mannix, mais aussi Les mystères de l’Ouest, Cannon, Les rues de San Francisco. Au cinéma, on se souvient de lui dans Le survivant (un messie fou), Papillon, Le flic ricanant, Adieu ma jolie, Permis de tuer

o Melissa Sue Anderson (1962) est Mary Ingalls dans La petite maison dans la prairie. Elle a débuté à 10 ans dans Ma sorcière bien-aimée. Elle est apparue ensuite dans Shaft avant de tourner dans la série qui l’a rendue célèbre. Peu de rôles mémorables depuis… À noter au cinéma, un film qui m’avait marqué à sa sortie, Happy birthday, souhaitez ne jamais être invité.

o Coleman Luck : « En ce qui concerne Manon qui devait être une trilogie (ndlr : Memories of Manon, The Mystery of Manon sont deux double épisodes en saison deux et trois), il n'y a pas de " ils " à son sujet. C'était mon travail. Je dois endosser la responsabilité pour l’absence de conclusion. Je voulais compléter la trilogie lors de la quatrième saison. Puis, nous avons eu une grève des scénaristes de cinq mois. Bob Eisley et moi étions alors les seuls scénaristes de l’équipe. En tant que showrunner, j'ai eu deux semaines pour embaucher plus de personnel et obtenir le premier script prêt... un script qui n'avait pas été écrit. Nous n'avions pas de scripts de sauvegarde. Cette année a été épuisante. J'ai appris plus tard qu’Universal ne pensait pas que nous puissions continuer. Ils ont pensé que nous devrions arrêter à un moment donné pour avoir un script de prêt. Nous ne l’avons jamais fait. Chaque jour de préparation, j'avais un script à leur donner. Si un seul avait été refusé, nous aurions dû arrêter. Aucun ne l’a été. Tout cela pour dire que je n'avais pas le temps d'écrire le dernier de la trilogie, ou même d'y penser. Trop d'années ont passé maintenant et trop d’histoires. Toutes les idées qui étaient dans mon esprit se sont installées profondément dans la vase primordiale de mon subconscient. Désolé. » (Facebook, 9 janvier 2014).  

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16. LES MÉMOIRES DE MANON – 2/2
(MEMORIES OF MANON – 2/2 )

McCall retrouve Yvette mais celle-ci le croit responsable de l’enlèvement. L’Equalizer monte le ponte de la mafia et son bras droit l’un contre l’autre.

La suite est une grosse déception au vu de la première partie, rythmée et haletante. Un essoufflement manifeste est perceptible à partir du moment où Yvette Marcel est retrouvée et qu’elle pense que McCall fait partie du complot. Le plan pour la libérer est judicieux mais la réaction de la jeune femme n’est pas plausible et plutôt incohérente en menaçant McCall avec son arme subtilisée.

Il y a également beaucoup plus de bavardages, une touche de pathos et moins d’action, sans compter que les deux truands principaux, plus souvent à l’écran que lors du premier volet, font figure de gros lourdauds naïfs. Le dénouement est une mise en scène de McCall qui continue à faire croire à Carmack qu’il peut lui vendre Yvette et, en même temps, il fait avaler à Dorgan la fable qu’il est un agent fédéral véreux et… qu’il lui vend Carmack ! Bref, le script alléchant de la première partie tourne définitivement en eau de boudin dans la seconde.

Le final, la rencontre des deux truands dans un endroit cerné par les agents fédéraux, est convenu et bâclé. Il y a néanmoins quelques scènes dignes d’intérêt comme lorsque Yvette, droguée, rêve et revoit sa mère, Manon, McCall prenant Carmack pour cible au stand de tir (‘a little closer to the target’) et l’explication chargée d’émotion McCall/Control sur le secret gardé de la paternité de l’Equalizer… secret que McCall ne révèlera pas à Yvette. An act of bravery or cowardice ?

o Il y a un résumé de la première partie au début de l’épisode ; 'Last week on Equalizer. And now, the conclusion of Memories of Manon.'

o On croit Kostmayer tué, ou tout au moins sérieusement blessé, et on le retrouve le bras en écharpe sans explication…

o McCall parle de ses (autres) enfants à Phillip Marcel : un fils et une fille décédée très jeune, évoquée dans deux autres épisodes.

o La scène des adieux est tournée devant Penn Station, une des principales gares de New York.

o Dans l’épilogue, Control remet une photo de Manon et Yvette bébé à McCall. Une ouverture pour l’autre épisode en deux parties de la saison 3, The Mystery of Manon/Les loups dans la nuit… To be continued !

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17. SOLO
(SOLO)

McCall concilie travail et plaisir avec une femme recherchée en Pennsylvanie pour avoir tué un policier.

Après une bonne entame, l’histoire sombre dans l’invraisemblance frôlant le ridicule. Sarah McGee, une fille aperçue dans un bar, s’accroche à McCall pour obtenir son aide. L’Equalizer, sous le charme de la femme, est persuadé qu’elle n’a pas commis de crime malgré la hargne haineuse d’un policier. Après quelques mensonges de la dame, McCall doit retrouver un certain Max, témoin et sûrement coupable d’un vol d’armes dans une usine, et prouver l’innocence de McGee.

Avec l’aide d’un pisteur, McCall localise les individus mais Sarah, qui doit appeler la police, préfère agir seule, faire coucou aux méchants et servir de cible pendant que McCall se fait rosser et joue à la baballe avec une bombe. Bref, un script comme du gruyère et McCall tabassé et roulant des pelles comme James Bond. Les seuls bons points sont Kevin Spacey, excellent en flic pourri sadique, et McCall utilisant le monte-charge pour se débarrasser de Cole.

o Kevin Spacey (1959), le sergent Cole, à ses débuts. Il fut connu après sa participation à Usual Suspects. À noter également Seven, L.A. Confidential.

o À l’hôtel, au début de l’épisode, McCall à Sarah : ‘I don’t take payment in kind.’ Ce qui sous-entend qu’il la compare à une prostituée.

o Seconde des trois apparitions du personnage Jonah, le génie de l’informatique, interprété par Austin Pendleton.

o Sarah McGee doit contacter le lieutenant Kramer ; Charles Cioffi dans trois épisodes. Au lieu de cela, elle piste le traceur seule…

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18. UN ABRI
(A PLACE TO STAY)

Une adolescente fugue et se retrouve à New York, happée par le milieu pornographique et pédophile.

Ce drame de la société est plus un documentaire qu’autre chose et il fait découvrir les affres d’une grande métropole pour des jeunes en perdition. Une jeune fille de 13 ans fugue du domicile familial après une violente dispute et arrive à New York, seule, désemparée comme une oie blanche dans un monde de prédateurs. Prête à tout pour trouver un boulot, elle accepte naïvement de poser pour un photographe qui sert, en fait, de rabatteur à un pédophile, notable respecté. 

Les parents sont à New York pour retrouver leur fille dans un monde inconnu et dérangeant et la mère, désespérée, fait appel à McCall. Celui-ci arpente les quartiers chauds de la métropole (excellente scène avec le vendeur de magazines pornos en débardeur ) ; un thème déjà exploré dans l’épisode La grande ville/The Lock Box, un peu plus intéressant car un véritable scénario était greffé au problème. L’innocence et la naïveté sont confrontées au monde impitoyable de la métropole où les jeunes livrés à eux-mêmes ont trois options : vol, drogues ou prostitution.

Les personnages sont bien interprétés, en particulier la jeune fille, le photographe et le père violent. Peu de suspense et d’action, une enquête rapide dans un épisode émotionnel tourné pour dénoncer un grave fait de société. The Equalizer est aussi une série, comme l’était Les rues de San Francisco une décennie plus tôt, capable de produire des épisodes peut-être moins spectaculaires mais décrivant la réalité de leur époque.

o La chanson après le générique et à la fin de l’épisode est Running for Our Lives, interprétée par Marianne Faithfull.

http://www.youtube.com/watch?v=uv8_nk_NIU0

o À la fin de l’épisode, les producteurs remercient le National Center for Missing and Exploited Children de Washington D.C. pour leurs conseils sur le tournage de cet épisode.

o Fait rarissime : McCall apparaît après plus de 11 minutes.

o Chad Redding sera le sergent Alice Shepard dans neuf autres épisodes de la série. Elle était une journaliste fouineuse dans Pretenders/L’ennemi public, dernier épisode de la première saison.

o Ed Lauter (1940), Walter Rowan, le père violent, a commencé sa carrière en 1971 dans un épisode de Mannix et a tourné dans de nombreuses séries (Cannon, L’homme de Fer, Les rues de San Francisco, Kojak, Police Story) et films policiers (Les flics ne dorment pas la nuit, Le flic se rebiffe, French Connection II) mais aussi Urgences, Cold Case…

o Alyson Kirk, la jeune fugueuse, est née en 1970 et n’a donc pas 13 ans comme le personnage. Elle tournera dans un second épisode de la série mais rien depuis !

o McCall au photographe : ‘Who pays you to molest children and destroy their lives?’

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19. L'ÂME NOIRE
(COAL BLACK SOUL)

McCall est contacté par un individu qui lui demande de le tuer pour qu’il cesse d’assassiner des femmes.

L’Equalizer est partagé dans cette aventure entre sa romance avec une jolie psychiatre et un psychopathe qui le tient pour responsable de ses crimes atroces. Un épisode original où le criminel contacte McCall pour obtenir de l’aide. La première rencontre dans l’obscurité est prépondérante : l’homme demande à McCall de l’abattre pour qu’il ne recommence pas (‘I’ve done horrible things’). Le tueur, qui dessine des silhouettes au charbon sur les murs (d’où le titre), a déjà assassiné plusieurs femmes d’âge mûr dans des circonstances similaires. McCall est également sollicité par une psychiatre, victime d’un voyeur ; on pense tout d’abord que c’est le tueur mais la scène entre ‘le réparateur’ et McCall est un grand moment d’humour (‘no unfair peeking’).

Néanmoins, on connaît la trame de ce genre d’épisode et on sait que la jolie femme va croiser tôt ou tard l’assassin.  McCall tombe les filles en cette fin de seconde saison et joue le joli cœur en poussant la chansonnette (passage longuet)… il pense même cette fois annuler l’annonce du New York Times ! D’excellentes scènes dans cette aventure tournée dans New York enneigé : ‘Midnight in Manhattan’ et l’appel téléphonique, et le final avec l’apparition de ‘la mère’ mais aussi des ficelles éculées comme Alex Hayes, le tueur, qui assassine des femmes d’âge mûr qui personnifient sa mère.

Une histoire convenue, un baratin psychiatrique traditionnel (qui amuse d’ailleurs McCall) mais un très bon divertissement à suspense.

o La ravissante Patricia Kalember (1957), la psychiatre Stephanie Davis, est décidément l’objet de fantasmes ; elle est la femme harcelée par un psychopathe dans le premier épisode de la série, The Equalizer/Le médiateur. Sinon, elle est la juge Taten dans la série Law & Order : Special Victims Unit. Elle a répondu à mon mail : «C'était mon tout premier travail sur film. Pas la moindre idée de ce que je faisais. Edward Woodward était un gentleman et un professionnel absolu. Je n'aurais pas pu rêver d’un meilleur départ pour ce qui s'est avéré être une carrière étonnamment longue. » (29 décembre 2017).

o Troisième et dernière apparition du pâlot lieutenant Elmer (précédents épisodes : Prélude et Le silence). L’interprète, Earl Hindman (1942-2003), est connu pour la série Papa bricole.

o Continuité ? Dans la première scène, un clochard lance son chapeau à l’individu qui va téléphoner à McCall. L’objet tombe dans la cabine téléphonique tandis que le clochard se recouche sous ses cartons.

o Il y a un jeu de mots intraduisible en français lors de l’échange entre McCall et le voyeur, qui se dit réparateur de parabole ; dish signifie une jolie fille et une antenne parabolique.

o McCall répond en français : ‘Demain’ à la question de Stephanie Davis sur ses occupations.

o L’inscription sur le mur de l’appartement, ‘The bell tolls for you’, permet à McCall de savoir que le tueur et Stephanie se trouvent à la chapelle désaffectée.

o Les rencontres près de la patinoire se déroulent à Central Park.

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20. LE DÉBUT
(FIRST LIGHT)

Pendant que McCall prête serment à Washington, son fils, Scott, et sa petite amie viennent en aide à un commerçant vandalisé.

Un épisode peu intéressant et la plupart du temps très ennuyeux. McCall témoigne sur une affaire d’espionnage vieille de cinq ans pour innocenter Control et ce passage bavard et longuet sert de bouche-trou à ce qui se passe à New York. Scott et Jenny Morrow (assez étonnant d’avoir ‘réutilisé’ un personnage du début de saison) sont attentionnés aux malheurs du propriétaire de l’épicerie où travaille la jeune fille.

McCall vient à la rescousse lorsque le vieil homme est kidnappé et qu’une histoire de trahison lors d’une tentative d’évasion de prisonniers d’un camp nazi refait surface. On est alors à la 27e minute de l’épisode ! L’Equalizer découvre que le vengeur s’est trompé de cible, ‘I want vindication’ et le final est très théâtral.  La meilleure scène est la courte rencontre McCall/Frick.

o Lori Loughlin (1964), Jenny Morrow, est connue pour la série La fête à la maison (153 épisodes) et 90210 Beverly Hills. Elle a le même rôle dans le premier épisode de la saison, Prelude.

o Quentin Crisp (1908-1999), l’excentrique efféminé Frick, ne se force pas beaucoup pour le rôle. Vieille pédale notoire, il apparaissait toujours travesti en public. Il fut successivement prostitué, illustrateur de livres et modèle nu. Acteur anglais, il répondit aux autorités américaines qui lui demandaient s’il pratiquait l’homosexualité : ‘I didn't practice. I was already perfect’. Ses cendres furent dispersées au-dessus de New York.

o Le titre VO fait référence à l’heure de l’exécution. Quant à la signification du titre français, cela reste un grand mystère…

o La reconstitution du camp de prisonniers est plausible mais loin de valoir celle de… Room Without a View !

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21. POUR LES JAUNES
(HAND AND GLOVE)

Lorsque ses cauchemars deviennent réalité, une jeune femme handicapée ne peut compter que sur McCall pour échapper à l’asile psychiatrique.

Cette aventure, aux aspects de film d’horreur, est le dernier sommet de la seconde saison. Une femme, clouée sur son fauteuil roulant, est victime de cauchemars qui deviennent réalité : un homme, cagoulé et tout vêtu de noir, l’assaille dans sa chambre.

Les deux scènes de terreur cauchemardesque sont d’une efficacité redoutable ; si on n’a pas vu le générique, on se demande même ce qu’on regarde dans la première séquence en deux temps. Le fauteuil roulant qui dévale l’escalier, la femme qui tombe dans le vide et un serpent qui sort d’une blessure d’un macchabée sont toujours des clichés efficaces. Il y a le passage comique de l’usurpatrice ‘enceinte de Scott’ qui contrebalance et permet de se remettre de ses émotions. Deborah Whitten, la jeune femme harcelée, est également une connaissance de McCall Jr et l’intervention de l’Equalizer met à jour une simple histoire d’héritage. Qui serait le bénéficiaire ?

Un script relativement épuré mais un suspense et une tension palpable font de cet épisode, qui se passe dans une maison cossue et isolée de la banlieue new yorkaise, un des cinq meilleurs de la saison. Les personnages bien interprétés (l’oncle énigmatique, la jeune femme perturbée), les relations des McCall et la partition musicale sont également très intéressants sans oublier le final à l’hôpital psychiatrique, superbe et tendu surtout que McCall, blessé par balle, laisse le champ libre aux deux protagonistes, l’homme cagoulé et la femme vulnérable.

o Barbara Garrick (1965), Deborah Whitten, la jeune femme persécutée, débutait sa carrière avec ce rôle. Elle est Allison Parker dans la série On ne vit qu’une fois.

o Mark Soper (1959), Ken Whitten Jr, est un psychopathe expert en arts martiaux dans l’épisode Mama’s Boy/Le fils modèle de la première saison.

o À quoi rime le titre français ?

o Dans cet épisode, Scott conduit la Jaguar et… Robert McCall la Volkswagen de son fils ! Scott est amusé et l’Equalizer ankylosé !

o Dans l’épilogue, Scott veut être rémunéré (comme Mickey et Jimmy)… ce qui énerve son père qui finalement accepte de le payer lorsque son fils le menace de lui envoyer une cliente… chaque samedi !

o Scott McCall et Deborah Whitten se connaissent de Strasbourg où ils ont fait des études de musique dans la même classe.

o McCall avant de résoudre le problème de l’usurpatrice : ‘There is one thing that sharks respect: a bigger shark’.

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22. RÉINSERTION
(RE-ENTRY)

McCall aide un jeune garçon dont le père est entraîné dans une affaire criminelle.

Cet épisode, sans grande originalité, clôture la seconde saison. Un père, bonne interprétation de John Goodman, est acculé et obligé de participer à un cambriolage industriel dans l’entreprise où il travaillait auparavant. Désespéré, et pensant même au suicide, il est résigné mais son fils fait appel à McCall.

Ce qu’on retient surtout de cette ultime aventure est l’unique participation du compositeur Stewart Copeland, dans le rôle d’un pickpocket dans une boîte de nuit. Sinon, un bon gros sympa, un gosse débrouillard, un truand noir antipathique et un faux ami mais vrai salopard manipulateur sont les personnages que côtoie McCall avant de partir en congés. 

o Deux références à Sherlock Holmes ; McCall se plaint à Mickey que Control le piste comme Le chien des Baskerville. Slate, le truand, expose la situation et le plan au père, Harold Winter, en racontant toute l’intrigue de La ligue des rouquins.

o McCall est sur le point de partir en vacances à St Thomas.

o L’Equalizer au cerveau de l’opération : ‘Don’t ever call me a liar, George.’

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Crédits photo : Universal.

Images capturées par Denis Chauvet.