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 saison 1 saison 3

Thriller (1973-1976)

Saison 6


1. LA SOMNAMBULE
(SLEEPWALKER)

Katey Summers, la fille d'un écrivain à succès, est somnambule, et son père, très inquiet, installe une barrière de protection dans les escaliers. Malgré cette précaution, la jeune femme continue à errer dans la maison et elle est sujette à des cauchemars étranges et précis, dans lesquels un vieillard est assassiné par un jeune homme en costume d'époque.  Katey se convainc qu'elle rêve d'un véritable meurtre, et la visite du jeune homme des visions, qui subit ces hallucinations à l'identique, la conforte dans cette idée.

L'attraction de l'épisode est, pour moi, Darleen Carr, qui est Jeannie Stone, la fille de Mike dans Les rues de San Francisco. C'était sa première sortie des Etats-Unis à l'occasion de ce tournage. Sinon, je ne suis pas emballé par cette succession de visions et de tourments sur images flottantes, pourtant très appréciée de certaines critiques. Le spectateur se pose la même question pendant les deux-tiers de l'épisode : Kate est-elle réellement somnambule ? Elle a une obsession, mais où s'arrête le cauchemar et commence la réalité ?

Une intrigue lente et barbante dans l'ensemble, qui s'anime un peu dans le dernier quart d'heure avec la confrontation des rêves et la découverte du passage dans l'armoire. Une histoire incohérente et une solution finale abracadabrante !

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2. LA PROCHAINE VICTIME
(THE NEXT VICTIM)

Sandy Marshall est persuadée qu'elle a laissé entrer par inadvertance dans son immeuble l'étrangleur psychotique et insatiable, qui a déjà tué trois femmes à Londres. La canicule de ce jour férié a fait fuir les londoniens de la capitale, et l'Américaine tétraplégique est confinée dans son appartement, alors que son mari est en voyage d'affaires. Seule et désespérée, elle fait confiance, mais la méfiance serait plus de mise.

C'est un épisode faible avec une distribution quelconque et un final raté. Ronald Lacey, qui découpe des magazines, comme dans Le Joker, est, malheureusement, sous-employé. L'intrigue comporte quelques moments intéressants, voire captivants, mais l'ensemble déçoit. Parmi les points positifs, notons les deux meurtres successifs, la femme à la machine à coudre et celle qui se lave les cheveux, et le suspense dans l'immeuble.

L'idée est bonne mais mal exploitée et, surtout, la fin ne rattrape pas les ratages et les longueurs, au contraire. En général, je suis convaincu que le format de 62/63 minutes n'est pas un atout et que remontés, certains scripts seraient bien plus convaincants. Ca sent la fin de série, car on enchaine les épisodes moyens, même ennuyeux, et la flamme des grandes histoires se fait plus rare. 

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3. NIGHTMARE FOR A NIGHTINGALE

Tony réapparait dix ans après avoir organisé sa disparition, et Anna, sa femme, devenue entre-temps une célèbre chanteuse d'opéra, est sous le choc. Lors d'une dispute, elle le pousse et pense l'avoir tué accidentellement. Elle décide de cacher le corps, mais découvre, quelques temps plus tard, que le cadavre a disparu. Devient-t-elle folle ou Tony est-il revenu pour la persécuter ? Anna demande conseil à Sam, son manager, mais la réaction de ce dernier est inattendue.

Une scène d'introduction intrigante et un suspense bien interprété dans l'ensemble, si on fait exception de la caricature italienne ridicule de Tony Risanti. Après quatre aventures poussives, celle-ci renoue vaguement avec les bonnes recettes de la série, même si l'opéra me tape sur les nerfs. Parmi les seconds rôles, les amateurs d'Amour, gloire et beauté auront reconnu Susan Flannery (2132 épisodes !), et il y a surtout Stuart Damon (Les Incorruptibles, Mission Impossible).

L'histoire est intéressante, avec une atmosphère et des surprises, mais la fin est trop abrupte et elle ne laisse pas un souvenir impérissable. Cet épisode n'est que moyen et le spectateur a surtout le sentiment que le scénario pourrait convenir aussi bien à une autre série que Thriller. Ne désespérons pas, car le meilleur de cette ultime saison, très hétérogène, est à venir…

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4. UN APPEL FATIDIQUE
(DIAL A DEADLY NUMBER)

C'est la troisième participation de Gary Collins à la série ; les trois épisodes sont très bons, mais celui-ci est le meilleur, et il est incontestablement sur mon podium Thriller, derrière A Coffin for the Bride et Screamer. Hitchcock est de nouveau le modèle de cette superbe intrigue ; la montée de l'escalier, souvent répétée, est une grosse référence à un classique du maitre du suspense, comme l'était la scène de la douche dans l'intro de Murder Motel. Acteur américain raté et fauché, Dave Adams (Gary Collins) attend sa chance en Angleterre, lorsqu'Helen Curry, une femme qui a besoin d'un psychiatre urgemment, se trompe d'un chiffre du numéro de téléphone (d'où le titre) et le contacte.

Adams saisit l'opportunité pour renflouer son compte en banque et joue au psy particulier, rendant visite quotidiennement à sa 'poule aux œufs d'or'. Les honoraires ne sont que futilités pour la propriétaire de la demeure cossue, dans laquelle Dave Adams rencontre également Ann, la sœur, que le comédien trouve fort attirante. Le cauchemar récurrent d'Helen, qui s'imagine couverte de sang après avoir tué un homme, a des racines qui dépassent l'entendement du 'psy'. Celui-ci n'a d'yeux que pour l'argent d'Helen et la plastique d'Ann. Il ne se doute pas où il a mis les pieds, et les deux personnages secondaires, son ami Tim, et Sally, la sœur d'une victime, auront leur importance, car Adams est vite submergé par les évènements…

Le suspense est omniprésent et, même si j'avais personnellement entrevu la vérité peu avant la fin de l'épisode, on est saisi par ce final cauchemardesque et hallucinant. Les parents ont fait promettre à Helen, avant de décéder, de s'occuper de sa sœur, Ann, démente. Lorsqu'Ann assassine la première victime, un soupirant, Helen s'efforce d'effacer toutes les traces et, intérieurement, endosse la culpabilité. Les choses se compliquent lorsqu'un détective est à son tour massacré. Tous les morts sont dissimulés dans la cave où Ann, en pleine démence, poursuit Dave avec un poignard. Blessé de deux cent entailles, il survit, mais son esprit est ébranlé et il devra également séjourner à l'hôpital psychiatrique pour longtemps !

Le spectateur sort, lui aussi, bien secoué de cette aventure. A noter que Linda Liles, Ann Curry, est la tétraplégique Charley Harrow dans Nurse Will Make It Better de la quatrième saison. A ne pas manquer !

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5. D'UNE PIERRE DEUX COUPS
(KILL TWO BIRDS)

Charlie Draper, pilleur de banques libéré de prison, est poursuivi par ses anciens complices, qui veulent mettre la main sur le magot dérobé dix années auparavant. Rien d'original pour l'instant. Là-dessus, viennent se greffer deux jolies touristes, un alcoolo, un hippy louche et la police. A part l'alcoolo, tout le monde finira par se retrouver dans le bar du frère. Excepté le début à Londres, toute l'action se passe à la campagne, et plus particulièrement dans le café/garage de Sammy, le frère de Charlie. Gadder, le chef du trio de gangsters, est un dangereux psychopathe, qui menace d'exécuter Carrie, la femme de Sammy, si celui-ci ne l'aide pas à attirer Charlie dans un traquenard.

Sally et Tracy sont les deux touristes, embarquées dans cette histoire de truands après que leur voiture soit tombée en panne. Un épisode très plaisant à suivre, mais pas représentatif de la série, surtout que la fin est assez banale. Tracy, une des deux touristes, est Gabrielle Drake, Angora du Tigre caché, et le cynique Gadder est joué excellemment par Dudley Sutton, vu, entre autres, dans Mission casse-cou. Quant à Carrie, c'est Rita Giovannini, pas connue mais bien mignonne ! L'épisode a sûrement le plus important temps de tournage en extérieurs, que cela soit de jour comme de nuit.

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6. CAUCHEMAR D'UNE NUIT D'ÉTÉ
(A MIDSUMMER NIGHTMARE)

Ce n'est pas une histoire classique de la série, mais un épisode purement policier, particulièrement intéressant. Jody Baxter (Joanna Pettet), la femme d'un détective privé parti en vacances, joue les Miss Sherlock Holmes et se fait engager par Arnold Tully (Freddie Jones, Basil de Qui suis-je ???) pour trouver des preuves permettant d'inculper Peter Ingram, l'assassin supposé de sa nièce cinq ans plus tôt.

Mais le suspect est-il vraiment le coupable ? Une édition d'une pièce de Shakespeare, A Midsummer Night's Dream, renferme la solution. On le pressent dès la scène d'introduction, lorsqu'une charmante jeune fille chérit un exemplaire dans les bois et l'emballe dans un sac plastique. Non loin de là, un individu efface des messages amoureux gravés dans l'écorce d'un arbre et attend sa proie.  Un atout de l'épisode est le one-woman-show de la superbe et longiligne Joanna Pettet, très peu vêtue, que les fans de la série ont déjà pu admirer dans l'excellent A Killer in Every Corner. Jody cherche un indice ignoré durant l'enquête et elle est récompensée en visitant la chambre d'Annabella, la jeune victime.

Il ne lui reste plus qu'à trouver qui est le piètre interprète d'Oberon. Le coup de bluff final dans la forêt, magnifique extérieur principal de l'épisode, confond le sergent de police Briggs (Brian Blessed, le major Dayton du Dernier des sept). Cette histoire fait penser aux intrigues de Miss Marple, sauf que la détective amateur est ici ravissante et Joanna Pettet rayonne au milieu d'une distribution convaincante.

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7. DEATH IN DEEP WATER

Toutes les bonnes choses ont une fin et cette aventure, qu'on n'a jamais vue en France, conclut admirablement l'anthologie. C'est toujours plus agréable de quitter un univers sur une note positive, car toutes les séries n'ont pas la chance d'avoir un dernier épisode aussi passionnant, même les adulées comme The Avengers et sa suite The New Avengers. Thriller est une série très hétérogène, mais l'ultime histoire a le mérite de faire regretter qu'il n'y ait pas d'autres saisons, contrairement aux deux précitées.

Gary Stevens, tueur à gage, devenu témoin gênant, est pisté par le puissant syndicat new-yorkais et il se réfugie dans un endroit retiré et idyllique d'Angleterre, filmé à Bantham dans le Devon. Par un soir de tempête, une jolie blonde en bikini turquoise est surprise par l'orage et trouve refuge dans la maison de Stevens. Qui est cette sirène ? Personnellement, je me serais méfié d'un tel cadeau du ciel, mais Gary, las et porté sur l'alcool par ennui, tombe amoureux de la jeune femme, qui le reconnaît et lui propose, après quelques jours, d'assassiner son mari fortuné et âgé pour partager le magot. Évidemment, on flaire un piège et on se désole que Stevens, supposé un exécuteur professionnel, tombe dans le panneau. L'amour rend aveugle dit-on.

Peu de temps après le forfait accompli, Stevens découvre le corps de Gilly, c'est le nom de la blondinette, sur le rivage, et sa raison chancelle. Le téléspectateur a alors une des meilleures scènes de l'épisode lorsqu'il va à la rencontre du mirage. Gary Stevens est rongé par le remord, mais il finit par avoir des doutes et se rend aux funérailles du vieil homme, où il aperçoit Gilly, bien vivante, dans le cortège funéraire. L'intrigue remarquable est presque un huis-clos avec l'atmosphère particulière et contraire à la logique du duo ; le tueur au cœur tendre et transi, et la blondinette attendrissante mais cupide. Le suspense est prodigieux et aboutit à un final grandiose.

Attention au spoiler, chers lecteurs : Gilly, consciente d'avoir été démasquée à l'enterrement, retourne alors dans le cottage et avoue à Stevens que l'homme assassiné n'était pas son mari mais son oncle. Ce dernier allait se marier avec une jeune femme qu'elle a tuée et défigurée pour la faire passer pour elle afin de toucher l'héritage de son aïeul. Gary Stevens, crédule et réellement amoureux, est abattu par Gilly, froide calculatrice, alors que le tueur du syndicat fait irruption dans la maison et transforme un contrat en deux.

L'homme traqué est Bradford Dillman, déjà vu dans le rôle d'un pianiste aveugle dans The Next Voice You See, épisode médiocre malgré une bonne prestation de l'acteur. Dillman est toujours aussi talentueux mais cette fois-ci, il est au service d'un excellent opus, scène d'introduction exceptée, une fois n'est pas coutume.

Gilly, la mignonne blondinette, est Suzan Farmer, qui a passé la majeure partie du tournage en petite tenue. Abonnée au Saint (quatre épisodes), l'actrice a joué dans L'un et l'autre (Amicalement vôtre) et elle est la dernière d'une longue liste de jolies sexy Thriller girls, qui ont participé aux quarante-trois épisodes de la série. A noter aussi que l'Ecossais Ian Bannen, ici Doonan, a joué dans Won't Write Home Mom, I'm Dead de la saison précédente.

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Captures photo : Denis Chauvet.