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 saison 1 saison 3

Les Mystères de l'Ouest(1965-1969)

SAISON 2

Présentation de la saison 2

1. La Nuit des excentriques (The Night of the Eccentrics)

2. La Nuit du cobra d'or (The Night of the Golden Cobra)

3. La Nuit d'un monde nouveau (The Night of the Raven)

4. La Nuit des masques (The Night of the Big Blast)

5. La Nuit des revenants (The Night of the Returning Dead)

6. La Nuit de la soucoupe volante (The Night of the Flying Pie Plate)

7. La Nuit du poison (The Night of the Poisonous Posey)

8. La Nuit des bagnards (The Night of the Bottomless Pit)

9. La Nuit de la sirène (The Night of the Watery Death)

10. La Nuit de la terreur verte (The Night of the Green Terror)

11. La Nuit du cadavre (The Night of the Ready-Made Corpse)

12. La Nuit de la maison hantée (The Night of the Man-Eating House)

13. La Nuit des assassins (The Night of the Skulls)

14. La Nuit de la machine infernale (The Night of the Infernal Machine)

 

15. La Nuit hors du temps (The Night of the Lord of Limbo)

16. La Nuit des traquenards (The Night of the Tottering Tontine)

17. La Nuit de la pierre philosophale (The Night of the Feathered Fury)

18. La Nuit de l'éléphant blanc (The Night of the Gypsy Peril)

19. La Nuit des cosaques (The Night of the Tartar)

20. La Nuit de la mariée (The Night of the Vicious Valentine)

21. La Nuit de l'ordre nouveau (The Night of the Brain)

22. La Nuit de la marée maudite (The Night of the Deadly Bubble)

23. La Nuit des tireurs d'élite (The Night of the Surreal McCoy)

24. La Nuit du fantôme du colonel (The Night of the Colonel's Ghost)

25. La Nuit de la mortelle floraison (The Night of the Deadly Blossom)

26. La Nuit de cristal (The Night of the Cadre)

27. La Nuit du loup (The Night of the Wolf)

28. La Nuit des bandits (The Night of the Bogus Bandits)

 

 

 

 

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 2

La série atteint sa vitesse de croisière au cours de cette deuxième saison, incontestablement la plus réussie.

Plusieurs améliorations notables ont été apportées, parmi lesquelles on peut citer :

*Bien sûr, le passage à la couleur, essentiel pour une série aussi vivante et enjouée. À cette occasion, les vignettes de fin d'acte vont évoluer. Constituées d'images figées au cours d'une dizaine d'épisodes, elles redeviennent des dessins comme dans l'épisode pilote, mais désormais les dessins sont des parfaites copies de l'image de fin d'acte, sur laquelle ils viennent se superposer. Ces dessins perdureront sous cette forme jusqu'à la fin de la série pour notre plus grand bonheur.

*Le rôle plus important joué par Artemus Gordon. Au cours de la première saison, Artie était nettement en retrait par rapport à West. Désormais, les deux partenaires sont à égalité, Ross Martin joue enfin des rôles à la mesure de son talent. Quelques-uns de ses déguisements vont marquer les esprits, même si ce n'est pas le seul aspect de son personnage.

*L'esprit original de la série est parfaitement respecté. C'est en effet au cours de cette saison qu'on trouve le moins d'épisodes purement western mais offrant un agréable mélange mi-espionnage, mi-fantastique agrémenté d'humour, de charme, d'excentricité, et d'inventions spectaculaires. Le changement de producteur en cours de saison dû au décès accidentel du créateur Michel Garrison n'a eu aucun impact, Bruce Lansbury continuant dans la voie tracée par son prédécesseur.

*Un gros effort a été fourni sur les scénarios. La première saison comportait trop d'histoires se ressemblant, le scénario typique « un ambitieux monte une armée de mercenaires pour s'emparer d'un territoire » étant maintes fois exploité sous des formes différentes. Au contraire, la deuxième saison va déployer des trésors d'imagination et offrir des récits particulièrement variés, de même que nombre d'inventions délirantes : soucoupe volante, machine à rapetisser les humains ou à voyager dans le temps, appareils de torture divers…

*Les adversaires rencontrés par West et Gordon sont pour la plupart de grande envergure. Même si on en verra de très intéressants au cours des autres saisons, il faut avouer que celle-ci est particulièrement riche avec son lot de savants fous et de mégalomanes. Des méchants comme le comte Manzeppi, le docteur Faustina, Gustave Mauvais, le marquis Philippe de la Mer, le juge Mac Guigan, le sénateur Stephen Fenlow, Braine, ou Talamantes sont des figures marquantes de la série.

*Le succès de la première saison a conduit des acteurs célèbres à accepter un rôle de vedette invitée, ce qui permet de voir notamment Ida Lupino, Sammy Davis Junior, ou Agnès Moorehead. Même les acteurs moins connus jouent parfaitement les « guest villains », à l'image de Theodore Marcuse ou Donald Woods.

*Enfin, la bande musicale n'a plus rien à voir avec celle de la première saison, où Richard Markowitz s'était la plupart du temps contenté de simples variations du thème principal. Ici, Morton Stevens (futur compositeur du célèbre générique d'Hawaïi police d'État) et Richard Shores ont composé des thèmes nombreux et variés, tous de grande qualité. Stevens fut le plus présent avec une musique à base de cuivres alors que Shores était plus axé sur les claviers, cordes, et percussions. Jack Pleis ajouta sa touche personnelle sur les épisodes à univers oriental.

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1. LA NUIT DES EXCENTRIQUES
(THE NIGHT OF THE ECCENTRICS)



Résumé :

West et Gordon ont maille à partir avec une redoutable bande de malfaiteurs dirigée par l'extravagant comte Manzeppi, dont l'objectif est d'assassiner le président du Mexique, Benito Juarez, pour le compte des impérialistes Autrichiens.

Critique :

Cette deuxième saison débute comme toutes les autres par un épisode de grande qualité. Après La Nuit des Ténèbres, l'épisode pilote de la série, Victor Buono est à nouveau mis à contribution, cette fois-ci pour incarner le comte Carlos Mario Vincenzo Robespierre Manzeppi, chef d'une association de malfaiteurs appelés "Les Excentriques", et destiné à l'instar du docteur Loveless à devenir un personnage récurrent. Malheureusement, il ne fera en tout et pour tout que deux apparitions.

Dès la séquence pré-générique, très représentative de la série, on prend connaissance de ce que sera cette saison: personnages rocambolesques, scénarios inventifs, thèmes musicaux excellents, nombreux et variés, décors délicieusement kitsch et colorés.

La réussite de l'épisode doit beaucoup au talent de Victor Buono, parfait comme à son habitude dans le rôle de Manzeppi, « aventurier, poète et amant de tout ce qui est malsain, corrompu et blasphématoire ». Il est habilement secondé par une brochette de personnages hauts-en-couleurs : Tony, le lanceur de couteaux ; Dédé, le roi du revolver incarné par Anthony Eisley ; Titan, un colosse qui ne va pas faire long feu ; Vilar, le ventriloque et sa sympathique marionnette appelée Giulio.

Un élément est un peu à part dans le groupe en la personne de la belle Miranda, décidée à jouer sa propre partition plutôt que celle des Excentriques. Après quelques revirements, elle finira par être bien utile aux desseins de West. Au cours d'une scène à suspense, alors que notre héros est suspendu dans les airs, prisonnier de deux mains articulées et à la merci d'un champ électrique à haute tension préparé à son intention par le comte Manzeppi, Miranda est chargée de couper les fils électriques avec son fouet. L'affaire est compliquée car le moindre faux mouvement risque de provoquer la mort de Jim, menacé de tomber dans le champ de charges. Mais Miranda, malgré sa nervosité, se montre très habile...

Excepté le sérieux et fidèle Vilar, les autres complices de Manzeppi, s'ils ne trahissent pas leur patron, ne lui sont finalement guère plus utiles que Miranda, soit en raison de leur incompétence (Titan), soit parce qu'ils se montrent trop fanfarons : en ne résistant pas aux défis lancés par West, Tony et Dédé vont lui permettre de triompher. Pourtant, le comte ne tarissait pas d'éloges au sujet de Dédé, qu'il décrivait comme « une machine qui a de l'huile lubrifiante à la place du sang, des circuits électriques à la place des nerfs, des câbles d'acier à la place des muscles. »

Il faut insister sur la mise en scène, notamment lors de la partie située dans un parc d'attraction désert, et sur la musique, qui devient au cours de cette saison d'une qualité exceptionnelle. Composée ici par Richard Shores, elle est différente des thèmes habituels car destinée surtout aux histoires avec Manzeppi. Le travail de Richard Shores est à saluer tant il contribue à la réussite de cet épisode.

Une aventure qui ne sera pas forcément appréciée à la première vision, c'est souvent le cas avec Les Mystères, mais qui apporte un peu plus de plaisir à chaque fois qu'on le redécouvre.

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2. LA NUIT DU COBRA D'OR
(THE NIGHT OF THE GOLDEN COBRA)

Résumé :

Alerté par un militaire témoin de manifestations mystérieuses, notre duo d'agents secrets affronte une étrange famille venue du Moyen-Orient et va découvrir derrière cette façade une sombre affaire d'intérêts pétroliers.

Critique :

Un épisode situé dans la bonne moyenne de la série. On remarque que les exploits physiques de West sont devenus célèbres puisque M. Singh veut lui confier l'éducation de ses trois fils. Ces derniers, qui détestent West, vont tout mettre en œuvre pour l'abattre, ce qui donne lieu à des combats réjouissants. Le scénario oriente le spectateur, toujours à la recherche du méchant de service, sur la piste de M. Singh. Mais ce vénérable vieillard, bien que compromis, n'est pas le cerveau du complot, et il a une admiration sincère pour Jim.

Pendant ce temps, Gordon initie un jeune Indien au jeu de dames... et perd les trois parties contre le débutant ! Venu à la rescousse de son acolyte, il se déguise en bateleur et entre en scène à la suite d'un singe ridicule.

West va pouvoir compter aussi sur l'aide de la fille de M. Singh. Cette dernière ne partage pas l'aversion de ses frères envers leur hôte et ne songe qu'à s'enfuir, aidée par les deux agents secrets. Mais cette collaboration est longue à démarrer, en raison d'un malentendu qui laisse croire à Jim que la jeune fille, par ailleurs ravissante, est une ennemie.

La surprise finale, quant à l'identité de l'adversaire principal, constitue un temps fort au cours d'une scène intense particulièrement réussie.

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3. LA NUIT D'UN MONDE NOUVEAU
(THE NIGHT OF THE RAVEN)

Résumé :

Nouvelle aventure avec le docteur Loveless. Ce malfaisant personnage a inventé une potion destinée à rapetisser les humains afin de se venger de sa petite taille, et son premier cobaye doit être James West.

Critique :

Voilà un épisode controversé. Parfois jugé génial de par ses références au fameux film L'Homme qui rétrécit, il a aussi ses détracteurs qui n'apprécient pas la minceur du scénario et les nombreux temps morts.

Après plusieurs visions, les défauts de l'épisode apparaissent cruellement. La première partie n'est pas trépidante et l'on a tendance à s'ennuyer ferme pendant une demi-heure. L'histoire de l'enlèvement de la fille du chef Indien n'est pas très originale, l'intrusion intempestive des Indiens n'apporte rien et détonne dans une histoire très loin du genre western.

Reste la séquence du rapetissement de West, assez réussie et qui sauve l'épisode du naufrage.

Néanmoins, on est loin de la qualité moyenne de cette saison 2.

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4. LA NUIT DES MASQUES
(THE NIGHT OF THE BIG BLAST)

Résumé :

Pendant ses vacances à la Nouvelle-Orléans, Gordon apprend la mort de James West au cours d'un attentat-suicide contre des membres du cabinet présidentiel. Incrédule, il enquête pour découvrir la vérité et se retrouve face au docteur Faustina, une scientifique mystérieuse et exaltée.

Critique :

Certes, on peut reprocher une certaine lenteur du récit, la minceur du scénario et l'intrigue éculée, une histoire de sosies sans grande originalité, mais plusieurs éléments compensent largement le relatif manque de rythme et contribuent à faire de cet épisode un classique.

En premier lieu, l'ambiance fantastique lors des scènes au château pendant les nuits d'orage. Le décor : un laboratoire avec quantité de tubes à essais remplis de liquides colorés. L'ambiance : éclairs, coups de tonnerre, orage sur le vieux château. Dès lors, l'interprétation de Ida Lupino, parfaite dans ce rôle de savante ayant perdu la raison, et la musique terrifiante achèvent d'instaurer un climat magique et envoûtant.

Ensuite, les décors et costumes sont de première valeur: le Mardi-Gras de la Nouvelle-Orléans, qu'on retrouvera plus tard dans la série, constitue un fameux théâtre, bien mis en exergue lors de l'immersion d'Artie dans le carnaval pour les besoins de son enquête. Le contraste est saisissant entre les scènes fantastiques du château et la joie, l'impression très sophistiquée, laissée par les scènes du carnaval.

Les deux mondes si différents se rejoignent à l'issue d'une scène mémorable : un combat à l'épée, au cours duquel on distingue nettement le visage de la doublure de Ross Martin, se termine par la fuite de Gordon, accompagné de sa fiancée portant un masque, vers un fiacre où West, selon les dires d'un indicateur, aurait disparu. Arrivé dans le fiacre, dont le cocher n'est autre que Myklos, l'assistant du docteur Faustina, Gordon découvre cette dernière le menaçant avec un revolver, en lieu et place de sa fiancée. Survient alors la deuxième vignette de fin d'acte. Une très belle scène!

De l'émotion aussi avec la réaction de Gordon lorsqu'on lui annonce la mort de West, à laquelle il refuse de croire. Devant l'évidence des preuves, il décide de tout faire pour prouver que son ami n'était pas un traître. La justesse du jeu de Ross Martin instaure une réelle émotion, alors même que le spectateur sait parfaitement que West ne peut être mort.

Enfin, la romance entre Lily Fortuno et Artemus Gordon sonne juste, sans doute grâce au talent, à l'humour et à l'humanité qui se dégage de cet immense comédien que fut Ross Martin. Jusqu'à la mère de Lily, incarnée par Patsy Kelly, qui apporte une touche comique bien agréable.

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5. LA NUIT DES REVENANTS
(THE NIGHT OF THE RETURNING DEAD)

Résumé :

West et Gordon enquêtent sur un mystérieux cavalier fantôme apparaissant dans une caverne au cœur de la montagne, et insensible aux balles et aux explosions. Un groupe de notables ruraux et le garçon d'écurie de l'un d'entre eux semblent être mêlés à l'affaire.

Critique :

Cette histoire magnifique constitue un des temps forts de la saison. La première vision de l'épisode apporte un coup de théâtre après une vingtaine de minutes. La machination est alors révélée, et elle est remarquablement combinée : le revolver déchargé sur le « fantôme », Gordon qui affirme avoir tiré à la tête, la dynamite sur le cheval... tout est fait pour impressionner les notables et les amener à se trahir.

Alors, on se rend compte que les suspects, les bons et les méchants ne sont pas ceux que l'on croyait. On pourrait craindre une perte d'intérêt lorsque l'on reverra l'épisode en connaissant les dessous de la machination, mais ce ne sera pas le cas car l'ingéniosité de la machination n'est pas le seul atout de ce récit.

L'ensemble du scénario est très bien ficelé, malgré la curieuse influence de Jérémie sur les chevaux, un peu tirée par les cheveux. L'histoire est l'une des plus graves, des plus émouvantes de toute la série. Elle montre la lâcheté, la veulerie de certains hommes et le désir de justice de certains autres.

Au premier rang des lâches, le pleutre Carl Jackson, terrorisé à l'idée que l'aventure risque de compromettre ses fiançailles avec la séduisante Elizabeth. Dès lors, Jackson est désigné par Tom, le plus cruel de la bande des fripouilles, comme le maillon faible dont il va falloir se débarrasser avant qu'il ne craque et dénonce ses complices. Bill, le juge, suit le mouvement, alors que Ned, le shériff, semble être le plus déterminé à régler le problème dans le sang.

Il faut signaler la superbe performance de la vedette invitée. Devant le succès de la première saison, les acteurs connus n'ont pas rechigné à venir sur la série, et la production a fait fort en ce début de deuxième saison puisque après Ida Lupino, c'est Sammy Davis Junior, fan de la série, qui offre une remarquable composition en incarnant Jerémie, ce garçon de ferme solitaire ayant un pouvoir sur les animaux, et derrière lequel se cache un philosophe profondément humaniste.

Les souvenirs de la guerre de sécession apparaissent dans la trame du récit, et ce sera une des constantes de la série, qui montre à quel point cette période a marqué les Américains.

*Sammy Davis Junior était très fier de tourner sur la série. Comédien, chanteur et danseur de talent, il se prétendait étonné de son succès auprès des femmes alors qu'il était "petit, Noir et Juif".

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6. LA NUIT DE LA SOUCOUPE VOLANTE
(THE NIGHT OF THE FLYING PIE PLATE)

Résumé :

Une soucoupe volante transportant trois charmantes vénusiennes vertes couvertes de pierres précieuses atterrit près du petit village de Morning Glory. West et Gordon soupçonnent un complot destiné à s'emparer de l'or du gouvernement que les extra-terrestres voudraient utiliser comme carburant afin de retourner sur leur planète.

Critique :

Cette aventure ne manque pas de charme, avec un scénario assez banal largement compensé par la qualité de l'interprétation. Quelle galerie de personnages fascinants ! Ben Victor, coiffé d'un haut-de-forme, est interprété par un William Windom judicieusement ironique, mordant, cynique ; l'infernal Simon, prédicateur illuminé et haut-en-couleurs, personnage typiquement américain très bien joué par Ford Rainey, va bluffer tout son monde ; et bien sûr les Vénusiennes, en particulier Maggie, l'amoureuse de West, qui permet de retrouver la ravissante Leslie Parrish, déjà vue dans La Nuit de la Terreur.

Les décorateurs ont accompli un joli travail sur cette soucoupe volante, les effets visuels et sonores sont tout à fait satisfaisants pour l'époque ; même remarque concernant les tenues très kitsch des vénusiennes, bardées de pierres précieuses. Une fois de plus cette saison offre un épisode inventif et spectaculaire.

L'humour de Jim se déchaîne à plusieurs reprises, comme le montre cet extrait de dialogue avec Maggie :

- Est-ce que tous les habitants de votre planète ont la même couleur que vous ?
- Ah ! Oui. Pourquoi ? Vous n'en avez pas sur cette planète ?
- Non, et nous avons pourtant du choix...

Le concept de la série fait que le doute est possible: s'agit-il d'une histoire de science-fiction ou d'une supercherie ? Bien sûr, le dénouement est sans équivoque, et réserve une surprise quant à l'identité du malfaiteur en chef...

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7. LA NUIT DU POISON
(THE NIGHT OF THE POISONOUS POSEY)

Résumé :

Un complot dirigé par Lucrèce Bourgeois (Lucrèce Posey dans la version originale), une femme qui a l'habitude d'empoisonner ses victimes, a pour but de créer une Confédération internationale du crime. Nos deux agents secrets découvrent ce complot par hasard alors qu'ils se trouvaient en vacances dans une bourgade du nom de Justice, organisatrice de la « semaine de la Loi et de l'Ordre ».

Critique :

Encore une grande réussite que cet épisode distrayant qui utilise avec bonheur les recettes habituelles de cette deuxième saison, à commencer par le pittoresque des personnages.

La séquence pré-générique est un modèle du genre avec la fausse pendaison. Un vrai régal ! Une demi-douzaine de bandits originaires de tous les continents, et destinés à devenir les chefs de la nouvelle organisation criminelle internationale, constituent une galerie de personnages aussi stupides que méchants.

Le cerveau de l’opération n’est autre qu’une empoisonneuse évidemment prénommée Lucrèce. West use de son charme pour jouer au chat et à la souris avec elle tout au long de l’épisode. Une réplique savoureuse illustre parfaitement son manège : alors que Mlle Bourgeois lui demande pourquoi il lui fait répéter une phrase qu’elle vient de prononcer, il lui répond : « Parce que lorsque vous dites cela, le bout de votre nez se fronce de façon adorable. » Il est vrai que Lucrèce est particulièrement séduisante, et West fait preuve d’une certaine naïveté en fin de l’épisode lorsqu’elle lui fait le coup de charme, vêtue d'une sublime robe jaune : ceci manque de lui coûter la vie. Mais on sait que Jim est incapable de résister à une jolie femme, fût-elle une criminelle…

En tant que présidente du conseil de la CIC (Confédération Internationale du Crime), Lucrèce Bourgeois a choisi d'organiser la réunion fondatrice à Justice, pendant la « Semaine de la Loi et de l'Ordre ». Cela montre son sens de l'humour, selon ses propres dires. Cette réunion est désopilante : pastiche des organisations criminelles du futur, la CIC entend fédérer des criminels issus des cinq continents au sein d'un vaste regroupement mondial. Lucrèce présente à ses invités une carte du Monde où chaque point « représente un potentiel criminel exploitable. » Face à l'union internationale des polices de tous les pays, elle estime nécessaire de mettre fin à l'individualisme de la pègre, d'où le projet de CIC, parce qu'il faut bien que le monde bouge...

Quentin Gulliver, l'expert en explosifs, a eu le tort d'exercer ses talents en piégeant le marteau de présidente de Lucrèce, avec pour but évident de lui succéder à la tête de l'organisation. Démasqué, son compte est réglé par Mlle Bourgeois, qui pour l'occasion manie avec dextérité sa bague empoisonnée. Sergueï, de Minsk, mange beaucoup trop, un jour il « avalera le monde et en mourra ! » Pinto, le cow-boy, connaît les plus raffinées des tortures et fait une démonstration à l'aide d'énormes pains de glace, alors que le dénommé Cyril la Bougie est un dangereux pyromane. Le Sud-Américain Gallito est spécialiste de l'assassinat à la tarentule. Enfin, Brutus est un Noir cynique disposant d'une « main de fer dans un gant d'acier » : un seul coup de poing et c'est la mort assurée.

L'intervention de West et Gordon va réduire à néant le projet criminel. Alors que West a été démasqué, Gordon infiltre la réunion en se faisant passer pour Ascot Sam, un gangster acteur et chanteur. Manque de chance, le véritable Ascot Sam arrive pour de bon...

Mlle Bourgeois ne croit pas que la présence d'agents du gouvernement soit une coïncidence, et souhaite obtenir de West le nom du traître qui l'aurait prévenu du lieu de la réunion. Belle aubaine pour nos deux héros, qui vont jeter la suspicion et amener les participants à s'entretuer. Gordon excelle dans cet exercice, et le groupe de bandits se retrouve rapidement décimé. Il ne reste alors qu'à éliminer les survivants et à arrêter le cerveau de l'opération.

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8. LA NUIT DES BAGNARDS
(THE NIGHT OF THE BOTTOMLESS PIT)

Résumé :

West se fait passer pour un prisonnier et Gordon pour un gardien afin de s'introduire sur l'île du Diable, en Guyane. Leur but est de libérer un agent secret américain détenu au bagne français dirigé d'une main de fer par le terrible commandant Gustave Mauvais.

Critique :

Un épisode passionnant avec de multiples rebondissements et un méchant particulièrement antipathique, magistralement interprété par l’excellent Théodore Marcuse. Mauvais a fière allure en commandant du bagne de Cayenne, avec son uniforme blanc bardé de médailles, son casque assorti, et son fume-cigarettes. Son aversion pour les prisonniers confine à la phobie du contact physique avec eux, détail qui va s'avérer utile à son ennemi du jour, en l'occurrence James West. Gustave Mauvais-James West : un superbe duel, entamé par cette réflexion du geôlier :

« Le temps, c'est bien ce qui nous manque le moins ici... »

Joan Huntington interprète Camille Mauvais, l'épouse du commandant cherchant à tout prix à fuir l'emprise de ce mari tyrannique. Fortement intéressée par les détenus jeunes, beaux et musclés, elle prend pour prétexte le désir de montrer à son mari sa nouvelle robe afin de reluquer Henri Couteau, le prisonnier fraîchement débarqué, qui n'est autre que West, introduit au bagne sous une fausse identité.

Le véritable Henri Couteau est un journaliste condamné pour « atteinte à l'honneur de la Nation » parce qu’il a eu l'audace de critiquer les méthodes de Mauvais et de réclamer la destitution de cet « immonde tortionnaire ». Voilà pourquoi le commandant se montre particulièrement vindicatif envers celui qu'il prend pour le journaliste antimilitariste.

L'adjoint de Mauvais, nommé ici Cosson (« Le Cochon » dans la version originale) est un combattant redoutable doté d'une jambe de fer mortelle, conséquence d'un accident de train. Le féroce Gustave est déterminé à utiliser Cosson pour en finir avec le prétendu Couteau, mais son sadisme le pousse à reculer l'échéance : avant l'affrontement fatal, « l'ennemi de la Nation » devra profiter de toutes les « spécialités » du lieu...

Gordon se fait engager comme gardien sous l'identité de Pierre Gaspard, grâce à de fausses références ayant tout pour plaire à Mauvais : son dossier est tellement exécrable qu'il aurait réussi l'exploit de se faire renvoyer de la Légion ! Comme le dit le commandant :

« Il ressort de tout cela que vous avez toujours fait preuve de tricherie, de lâcheté et de cruauté... qualités qui ont leur place ici ! »

Comme souvent dans les séries américaines, l’image donnée de la France est négative, voire caricaturale. Notre pays est présenté comme peu respectueux des droits des prisonniers, par opposition aux États-Unis, ce qui prête aujourd’hui à sourire !

Curiosité à signaler : on retrouve Théo Marcuse et Fred Carson jouant les mêmes rôles de gardiens dans l’épisode « L’Ile du Diable » de la série Au cœur du temps, tourné à la même époque et dans les mêmes décors. Une différence cependant : dans « L’Ile du Diable » ils ont un supérieur, interprété par Oscar Beregi.

La fin de l’épisode se termine avec un sympathique clin d’œil : Camille Mauvais présente à West et à Gordon son nouveau mari, qui n’est autre que … l’ancien (!), c’est-à-dire Théodore Marcuse, presque méconnaissable car affublé d’une perruque, mais toujours champion dans l’art de la mimique.

*Lors des diffusions télévisées, le titre français indiqué après le générique était La nuit du diamant, en raison d’une inversion avec l’épisode de la quatrième saison portant ce nom. Ce défaut a heureusement été corrigé sur les DVD.

*Les Américains montrent qu’ils sont peu férus de langue française : un panneau porte la mention « embarkement pour l’île du Diable »…

*Théodore Marcuse, que l’on retrouvera dans La Nuit du Mannequin, est décédé en 1967 à l’âge de 47 ans dans un accident de voiture. On l’a vu notamment dans plusieurs épisodes des Incorruptibles, dans Les Envahisseurs, et dans le rôle de Von Bloheim sur la série Batman.

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9. LA NUIT DE LA SIRÈNE
(THE NIGHT OF THE WATERY DEATH)

Résumé :

Un certain marquis Philippe de la Mer, secondé par son épouse Dominique, a l'intention de créer un nouvel État entièrement maritime afin d'en tirer de substantiels profits. Il se prépare à détruire un navire de guerre américain afin d'obliger le Président Grant à satisfaire ses exigences.

Critique :

Les joutes verbales entre West et le Marquis sont un des points forts contribuant à la réussite de cet épisode, tout comme les décors et la musique. Par exemple, lorsque Jim traite son ravisseur d'illuminé, la réponse fuse, cinglante :

« Vous me décevez beaucoup. Je croyais que vous valiez mieux que la plupart de ces petits esprits enrégimentés qui surpeuplent et encombrent le monde. »

Autre élément essentiel, les multiples gadgets et trouvailles, du poisson parlant au téléguidage par poudrier en passant par la torpille en forme de dragon, le rayon désintégrant ou le périscope. Mais aussi le lit capable de prendre de lui-même la position verticale afin d'éviter « la gymnastique stupide à laquelle il est nécessaire de se livrer pour en sortir. » Le tout donne un épisode qui ne manque pas de poésie. Comme l'affirme le marquis :

« Ma faiblesse, c'est la mise en scène, vous l'aviez sans doute remarqué... »

À noter une anomalie, lorsque West se libère en lançant un couteau dans l'interrupteur du rayon désintégrant : en réalité, le couteau aurait forcément été atomisé avant d'atteindre son but...

On retrouve ici une femme à la fois ravissante et diabolique en la personne de Dominique, fait récurrent sur la série et qui constituait le point fort de la première saison. Dominique déguisée en sirène dans la taverne du même nom, et qui endort West avec une fléchette droguée, Dominique en culotte de cheval, Dominique arborant des robes toutes plus jolies les unes que les autres : la belle en met plein les yeux à Jim.

Mais pour James West, les femmes sont des anges qui peuvent se transformer en démons, et une fois encore la divine égérie du Marquis de la Mer ne lui donne pas tort. La série joue ainsi sur le contraste entre l’apparence avenante et la réalité, les desseins criminels étant parfaitement dissimulés par la beauté des protagonistes féminins.

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10. LA NUIT DE LA TERREUR VERTE
(THE NIGHT OF THE GREEN TERROR)

Résumé :

Le docteur Loveless a inventé un produit capable de détruire toute végétation et de provoquer de gigantesques incendies. Avec la complicité d'une tribu d'Indiens revanchards dont il exploite la naïveté, il espère détruire les grandes villes construites par les « Visages pâles ».

Critique :

Un pastiche assez réussi de Robin des Bois avec le bon docteur Loveless en défenseur des opprimés. Le nain maléfique a affamé les Indiens en détruisant la faune et la flore de leur réserve. Il se présente comme le serviteur du « Seigneur de la Forêt », un Dieu qui leur vient en aide en fournissant de la nourriture. Bien sûr, le « Seigneur » n’est autre que lui-même, installé dans une armure de chevalier.

West et Gordon jouent les indifférents lors de leur arrivée chez le nain, et cette attitude ne manque pas d'énerver ce mégalomane de Loveless (c'était le but...). Fait inhabituel, lorsqu’Artemus s'enfuit dans la forêt, Jim est capturé, croulant sous des adversaires trop nombreux. Toujours astucieux, il réussit à casser du verre pour scier ses liens avec des tessons de bouteille.

On peut encore constater l’habileté de West à lutter à la fois contre Loveless et contre ses alliés Indiens, le but étant de démasquer l’imposture du nain, ce dernier essayant de profiter de la situation pour se débarrasser de ses ennemis habituels. Ne changeons pas les traditions : c'est le docteur, à force de finasser, qui remet lui-même West et Gordon en jeu, alors qu'il avait tous les atouts en main pour s'en débarrasser vite fait, bien fait.

Anthony Caruso est excellent en chef Indien revanchard excité par Loveless, au contraire du Grand Chef, qui se méfie de ce « vermisseau ». Belle performance de Gordon déguisé en Indien puisqu'il faut qu'un certain temps s'écoule avant qu'on le reconnaisse.

Alors que la série a pour habitude de mettre en valeur les Indiens, sur cet épisode ils font piètre figure. Totalement dupés par Loveless (à l’exception du Grand Chef), West leur fait remarquer qu'aucun d'eux ne travaille, malgré les livres sur le jardinage envoyés par Washington. Voilà qui, de nos jours, risquerait d'être perçu comme une allusion malveillante envers un groupe minoritaire...

Une nouvelle fois, Loveless est aidé par sa compagne Antoinette, dont c’est la dernière apparition. Mais aucune autre femme n’accompagne le docteur, pourtant habitué aux belles jeunes filles. Comme d’habitude, le couple chante en duo, avec le docteur au piano.

L'anomalie du jour est relative aux distances : le QG de Loveless est censé se trouver « à trois heures du village ». Or, on voit le docteur passer instantanément de l'un à l'autre, lorsque le Grand Chef décide d'avoir une entrevue avec le « Seigneur de la forêt ».

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11. LA NUIT DU CADAVRE
(THE NIGHT OF THE READY-MADE CORPSE)

Résumé :

Le président d'un pays latino-américain en visite aux États-Unis est assassiné malgré la protection de West et Gordon. La recherche de l'assassin va mettre à jour un trafic de cadavres destiné à assurer l'impunité à des criminels qui se font passer pour morts et reprennent ensuite leur carrière sous une nouvelle identité.

Critique :

Cette histoire est basée sur un scénario solide, et valorisée par des comédiens remarquables parmi lesquels on remarque Carroll O’Connor, parfait en entrepreneur de pompes funèbres véreux, et Alan Bergmann dans le rôle de Claudio Antille.

La mission assignée à West et Gordon évolue en cours d'épisode. Il s'agissait au départ d'assurer la protection de Pellargo, en tant que chef d'État étranger en visite aux États-Unis. Mission au demeurant désagréable car Pellargo est un ignoble dictateur, affameur du peuple. A priori, guère de larmes à verser sur son assassinat, mais les exigences diplomatiques contraignent nos agents secrets à changer de mission après l'échec (fait rarissime, mais en cette occasion peu regrettable) de leur mission initiale : il s'agit alors de retrouver l’assassin du dictateur.

La gravité du sujet est peu propice à l’humour habituel, même si les deux héros ont de temps à autre quelques bons mots, si Rose Murphy est fraîche et sympathique, et si le jeu de Carroll O’Connor est empreint d’une bonne dose d’humour noir. On peut se demander pourquoi Gordon semble aussi peu inquiet de l'opération fatale que Lavendor s'apprête à lui faire subir, et pourquoi on le retrouve vivant le lendemain. L'explication donnée, à savoir l'attente du besoin d'un cadavre pour l'éliminer, n'est pas forcément plausible.

Néanmoins, l'épisode conserve un rythme haletant de bout en bout, et suffisamment d'éléments savoureux pour atteindre la catégorie des meilleurs. La séquence avec nos héros enfermés dans un monument funéraire, avec le dessin de fin d'acte se figeant sur la fumée rouge censée les endormir, n'est qu'un exemple parmi d'autres.

Le suspense final réserve une surprise tenant à une complicité inattendue dont bénéficient les malfaiteurs, fait qui augmente la qualité du scénario. On peut aussi se demander si cette histoire n’a pas inspiré les scénaristes des Avengers pour l’épisode « Bizarre » tant les similitudes sont évidentes.

*La version française de La nuit du cadavre semble avoir été perdue ou endommagée. Les récentes éditions en DVD et diffusions télévisuelles de cet épisode ont toutes été effectuées en version originale.

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12. LA NUIT DE LA MAISON HANTÉE
(THE NIGHT OF THE MAN-EATING HOUSE)

Résumé :

Au cours du transfert d'un détenu, les deux agents spéciaux font halte dans une maison abandonnée sans savoir qu'elle a appartenu autrefois à la mère du prisonnier. La maison va tout faire pour les retenir afin de sauver le fils de son ancienne propriétaire.

Critique :

Inexplicablement apprécié par certains fans de la série, cet épisode est en fait le plus mauvais toutes saisons confondues. Après une séquence pré-générique prometteuse, la mayonnaise ne prend pas et on sombre vite dans le grotesque, dont le sommet est atteint lors de l’ahurissant passage avec les rats.

La progression du ridicule au fur et à mesure du déroulement de l’épisode est telle qu’il est facile de deviner la fin, elle-même usée jusqu’à la corde, mais qui était difficilement évitable.

Alors, pourquoi cet épisode raté conserve-t-il une réputation aussi flatteuse ? Probablement car nombre de téléspectateurs se sont attachés avant tout à l'idée de base, il est vrai séduisante, d'une maison « vivante » qui mettrait tout en œuvre pour sauver son ancien propriétaire, sans se rendre compte à quel point le concept a été très, très mal exploité, jusqu'à produire une histoire hallucinante et dérisoire.

En fait, si l'on prend parti de ne jurer que par les épisodes au ton « fantastique », ce qui va souvent de pair avec un dénigrement injuste des histoires jugées « western », si l'on décrète que le fantastique est le « bien » et le western le « mal », on peut en arriver à ce déni de réalité flagrant, et à apprécier d'autant plus les épisodes qu'ils sont stupides, une attitude peu appréciée par la catégorie de spectateurs peu amateurs de l'épisode final très controversé de la série Le Prisonnier, par exemple.

Bref, un épisode très dispensable, à oublier bien vite.

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13. LA NUIT DES ASSASSINS
(THE NIGHT OF THE SKULLS)

Résumé :

James West abat Artemus Gordon d'un coup de revolver devant plusieurs témoins. Il s'agit en réalité d'une machination destinée à découvrir ce que sont devenus un certain nombre d'assassins, mystérieusement disparus. L'enquête va révéler l'existence d'un complot visant à assassiner le président Grant et les principaux dirigeants politiques des États-Unis.

Critique :

L’ordre de diffusion des épisodes nous offre le meilleur épisode de la série toutes saisons confondues juste après le plus mauvais. Le scénario très habile concocté par Robert C. Dennis et Earl Barret, sans doute les meilleurs scénaristes de la série, est un des atouts majeurs de cet épisode au rythme endiablé. Alors que le jeu de Robert Conrad et Ross Martin a souvent permis de masquer la faiblesse de certains scripts, ici il se conjugue avec une histoire bien conçue et haletante.

Ross Martin fait une prestation époustouflante avec rien moins que quatre déguisements différents, dont celui d’un pasteur qui officie à son propre enterrement ! Douglas Henderson interprète pour la première fois le colonel Richmond, chef des services secrets et cerveau de cette dangereuse opération d’infiltration. On le reverra à de multiples reprises dans le rôle du supérieur de West et Gordon.

Les cagoules revêtues par le chef des bandits et ses assesseurs renforcent le côté « société secrète » toujours efficace, et font penser aux Cigares du Pharaon de Tintin. La musique, identique à celle de La Nuit des Revenants, mais différente de celles entendues dans le reste de la saison, n’en est pas moins agréable aux oreilles.

Lors de l'arrivée de West au château, on peut penser qu'il est aux prises avec des fanatiques de l'ordre désireux de pratiquer une justice expéditive, avant d'être fixés sur les intentions réelles du prétendu jury. Il s'agit en fait de sélectionner les individus les plus crapuleux en vue d'accomplir des actions criminelles. Donc, l'avocate des « inculpés » requiert de façon à ce qu'ils soient déclarés coupables et se retrouvent intégrés au groupe d'assassins, les prévenus déclarés innocents étant condamnés à la pendaison !

Les prestations des vedettes invitées sont remarquables. Lisa Gaye campe une parfaite Lorelei, aventurière intrigante à souhait. Lorelei semble aussi fanatique que son compagnon. Elle explique à West qu'il s'agit de « sauver le pays de ses ennemis du dehors comme du dedans. » Son jeu de séduction avec West est réjouissant, et sa voix en version française, particulièrement bien choisie, produit des intonations remarquables, notamment lors du réquisitoire contre West. Donald Woods n’est pas en reste dans le rôle du sénateur Stephen Fenlow, un ambitieux prêt à éliminer le gouvernement afin d’instaurer une dictature d’extrême-droite. Fenlow promet de « créer une nouvelle dynastie de la force et de l'intelligence ». Ironique, West réplique :

« Gloire au Chef et à sa favorite ! »

Les assassins que le sénateur compte utiliser pour arriver à ses fins montrent une nouvelle fois l’imagination sans limite des scénaristes en ce domaine. La Femme à la Hache est éliminée d'emblée par le Barbe-Bleue de Chicago, qui a toujours aimé faire des cadeaux aux femmes, comme le dit un de ses acolytes après qu'il ait offert à la manieuse de hache un joli couteau planté dans le dos. Le Samouraï de San Francisco part rejoindre ses honorables ancêtres suite au duel contre West, lancé par Fenlow pour « sélectionner les meilleurs ». Harper, le Crochet de Fer, et l'Étrangleur de Baltimore complètent le groupe des canailles.

Autre belle réussite, celle des vignettes de fin d'acte, accompagnées d'une musique très bien choisie : le gros plan sur le chef des bandits ricanant sous sa cagoule, celui sur Tigo qui menace Gordon avec une fourche sont mémorables.

À ne pas manquer le final, lorsque Fenlow, se croyant parvenu au pouvoir, répète son discours d'investiture en parlant des « immondes comploteurs » auteurs de l'élimination du gouvernement. Ensuite, épilogue tout aussi savoureux : West apprend à Gordon que Lorelei est également surnommée « l'Empoisonneuse de Boston », ceci juste au moment où ladite empoisonneuse s'apprêtait à lui faire boire un verre !

*Il semble que cet épisode ait inspiré Claude Desailly, le scénariste des Brigades du Tigre. En effet, l’épisode « Le cas Valentin », meilleur épisode des Brigades, présente des similitudes avec « La Nuit des assassins », meilleur épisode des Mystères.

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14. LA NUIT DE LA MACHINE INFERNALE
(THE NIGHT OF THE INFERNAL MACHINE)

Résumé :

West et Gordon enquêtent sur l'assassinat d'un magistrat consécutif au vol d'un important stock d'explosifs. Ils craignent que la sécurité de la convention des juges de l'Union, réunie sous l'égide du juge McGuigan, ne soit menacée par Zeno Baroda, un anarchiste récemment libéré de prison par McGuigan.

Critique :

Cet épisode au rythme assez lent reste néanmoins intéressant grâce à quelques scènes particulièrement réussies. Ainsi, le duel verbal entre West et Baroda dans l'atelier de l'anarchiste, très intense, ou les scènes de danse avec Vashti, l’égérie du juge McGuigan, qui donnent à plusieurs reprises une ambiance légère de cabaret contrastant avec le ton général assez sombre. Le juge est visiblement sous le charme de la belle Vashti, et on le comprend !

Hormis la bêtise du policier local opposé à West, on peut remarquer que la dynamite est cachée dans une caisse de Champagne Gran Bouchet (!), et surtout on peut admirer le calme et le sérieux de Jim en train de préparer et d'installer ses gadgets dans ses vêtements, avant de partir en mission.

Saluons l'interprétation magnifique d'Ed Begley dans le rôle du juge McGuigan, une des meilleures vedettes invitées de cette saison qui, il est vrai, n’en manque pas. Ed Begley était idéal pour ce rôle, son physique et sa manière de jouer font de son personnage une caricature de notable démocrate populiste comme on en trouvait à l’époque dans le Sud et l’Ouest des États-Unis.

Dès la séquence pré-générique, on peut deviner les tendances anarchistes de McGuigan, de par les propos qu'il tient à un confrère :

« Le billard est un jeu aristocratique, mais ce n'est pas juste, nous gens du peuple avons le droit de nous détendre aussi. »

Le juge enfonce le clou lors du discours tenu à ses confrères :

« J'ai payé mes études en exerçant divers petits boulots, je suis un homme qui s'est fait tout seul, alors que vous avez bénéficié de l'appui de parents richissimes. »

Le déguisement de Gordon est un des plus réussis, Ross Martin semble avoir pris beaucoup de plaisir à interpréter ce rôle de cuisinier extravagant.

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15. LA NUIT HORS DU TEMPS
(THE NIGHT OF THE LORD OF LIMBO)

Résumé :

Artemus Gordon disparaît au cours d'une étrange séance de prestidigitation. West retrouve sa trace chez un ancien militaire sudiste qui a découvert le moyen de voyager dans le temps et s'apprête à l'utiliser pour tuer le général Grant avant le dénouement de la guerre de Sécession. Son but est de provoquer ainsi la victoire des confédérés.

Critique :

Cet épisode original mêle deux caractéristiques vues plusieurs fois sur la série : le recours à la science-fiction et un scénario basé sur la guerre de sécession.

L’utilisation d’une véritable machine à remonter le temps aurait sans doute été préférable au procédé de « gauchissement » de l’espace emprunté par le colonel Noël Bartley Vautrain, pas très convaincant. Il y a d’ailleurs un doute sur l’aspect science-fiction : la disparition de Gordon ne pourrait-elle pas s’expliquer par un quelconque tour de prestidigitation, et les scènes de voyage dans le temps sont-elles réelles ou simplement rêvées par les deux agents secrets sous l’effet d’une drogue injectée par Vautrain ? Même si le fait qu’aucun cadavre ne soit découvert dans la maison incendiée fait pencher la balance en faveur de réels pouvoirs pour Vautrain, le doute reste permis.

Science-fiction ou pas, l’épisode se laisse regarder, ne serait que pour son ambiance sudiste pur sucre, au parfum toujours particulier, car l'essentiel de l'intrigue se déroule à Vicksburg ; les sabres sur le drapeau sudiste sont un joli symbole de ce Sud profond attaché aux traditions et à l'honneur. Ricardo Montalban est étonnant de vérité, et prend une telle importance dans le récit que West se retrouve inhabituellement passif. Il se laisse guider par le colonel et subit les événements.

La scène du duel entre West et Gordon, appelé alors Jack Maitland, est mémorable : « Je veux voir de quelle couleur est le sang d'un lâche », dixit « Jack », dont la mort dans les bras de West est forcément émouvante. Le voyage final, quand le colonel retrouve l’usage de sa jambe perdue pendant la guerre, est tout aussi marquant, de même que la conclusion : Gordon, rallié à l’avis de West, préfère ne pas dévoiler l’incroyable vérité à son supérieur.

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16. LA NUIT DES TRAQUENARDS
(THE NIGHT OF THE TOTTERING TONTINE)

Résumé :

L'assassinat d'un scientifique travaillant pour le gouvernement conduit nos deux agents secrets à enquêter sur une série de meurtres frappant un groupe d'épargnants organisés en tontine. L'un des leurs serait-il décidé à éliminer tous les autres pour récupérer la totalité de l'argent investi ?

Critique :

Des assassinats parmi un groupe de personnes réunies dans une maison dont ils ne peuvent s’échapper, un meurtrier qui fait croire à sa mort pour détourner les soupçons et agir en toute tranquillité... on aura bien sûr reconnu un scénario inspiré du fameux roman d’Agatha Christie Dix Petits Nègres, qui semble avoir été adapté selon des formes diverses dans plusieurs séries (voir l’épisode des Avengers « Le Dernier des Sept »).

L'atmosphère est inquiétante à souhait dès le début du huis-clos : une grande maison au bord d'une falaise, les occupants enfermés pour deux jours en raison du mécanisme d'ouverture de la seule entrée sciemment faussé, la nuit, l'orage, les éclairs... Le propriétaire est interprété par Robert Ehmart, acteur bien connu des amateurs de séries américaines : le dénommé Gravely est un éleveur de bestiaux qui a fait fortune dans la boucherie. Ehmart a tout à la fait le physique de l’emploi…

Qui est l'assassin ? Gravely lui-même ou l'un de ses invités ? Amélia, l'actrice de théâtre ? Le boxeur célèbre qui lui sert de compagnon ? M. Applegate, le banquier ? L'Archiduc d'Europe centrale, oisif et alcoolique ? A moins qu'il ne s'agisse d'Edouard Baring, l'auteur de romans policiers interprété par William Wintersole et doublé par Jean Berger ? Le docteur Raven lui-même, dont West et Gordon assurent la protection, ne peut être lavé de tout soupçon. Le problème, c'est que l'architecte de la maison de Gravely n'est autre que Dexter, la victime de la séquence pré-générique : donc, personne ne va pouvoir renseigner West sur les passages secrets dont regorgent les sous-sols.

Les péripéties qui agrémentent cet épisode sont des classiques de la série avec des gadgets tels que le fauteuil poignard ou le livre électrique, ainsi qu’une machine à tuer et des passages secrets. Malgré le passage assez pesant de la séance de divination avec boule de cristal imposée par Amélia, voyante à ses heures, et le manque d’originalité du thème des jumeaux (comme Le dernier des sept), cet épisode se laisse suivre sans désintérêt jusqu’à son dénouement inattendu.

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17. LA NUIT DE LA PIERRE PHILOSOPHALE
(THE NIGHT OF THE FEATHERED FURY)

Résumé :

Le comte Manzeppi s'est emparé de la fameuse Pierre Philosophale, qui transforme en or tout ce qui est mis en contact avec elle. Mais le précieux objet est dérobé par Gerda, une complice du comte. Une course-poursuite s'engage alors entre l'aventurière, Manzeppi, ses nouveaux hommes de main, et les agents du président Grant, afin de récupérer la pierre magique.

Critique :

Revoilà le comte Manzeppi, interprété par le toujours impeccable Victor Buono. Cette aventure n’atteint pas le niveau de la première. Le scénario est moins prenant, la fin assez bizarre ne convainc guère, et surtout les nouveaux complices de Manzeppi ne font pas oublier Tony, Dédé, et Miranda.

Dodo Leblanc est originaire de l'île Maurice, comme l'oiseau du même nom, alors en voie de disparition, et aujourd'hui totalement disparu. Dodo rectifie le comte lorsqu'il assène cette affirmation :

« Je ne suis pas en voie de disparition, c'est moi qui fait disparaître les autres ! »

Gerda Scharf joue tellement le double jeu qu'elle ne sait plus où elle en est en fin d'épisode. En fait, la belle Gerda travaille surtout pour elle-même... Au contraire, Luther Coyle, armé de son curieux joujou qui projette des boules de billard, reste fidèle à Manzeppi, sans doute faute de personnalité, de talent, et d'imagination.

On trouve aussi du très bon dans cet épisode, à commencer par la musique de Richard Shores, composée spécialement pour les épisodes avec Manzeppi. Citons aussi le charme de Gerda, interprétée par Michele Carey, et que West, doublement approuvé par le comte, « place très haut sur le plan de la séduction et très bas sur celui de la morale », un singe assez amusant, et bien entendu le numéro habituel de Manzeppi, toujours aussi diabolique sous ses allures de gentleman.

Mais le plus novateur reste les renseignements donnés aux téléspectateurs sur l'univers de nos agents secrets : on voit West rentrer son cheval dans le wagon-écurie du train, et pour la première fois il utilise un fil suspendu pour descendre un étage. Il appelle cela « la voie directe », mais au vu de temps passé pour accrocher le fil, il aurait eu plus vite fait de prendre l'escalier... Une curiosité à signaler : le kinétoscope où l'on voit le comte faire joujou avec une marionnette de West en petit format.

Il n’y aura malheureusement pas d’autre épisode avec le fameux « magicien et poète » Manzeppi, ce méchant truculent qui pourtant aurait pu devenir un personnage récurrent d’une dimension équivalente, voire supérieure, à celle du docteur Loveless.

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18. LA NUIT DE L'ÉLÉPHANT BLANC
(THE NIGHT OF THE GYPSY PERIL)

Résumé :

West et Gordon doivent assurer la protection d'un chef d'État du Moyen-Orient en visite aux États-Unis et du cadeau que ce dernier veut offrir au président Grant. L'affaire se complique lorsque le présent, qui n'est autre qu'un éléphant blanc, est volé et que le souverain entend réclamer un milliard d'indemnité aux États-Unis s'il n'est pas retrouvé sain et sauf dans les plus brefs délais.

Critique :

Un épisode distrayant au scénario basé sur une supercherie et un adversaire principal que l’on n’attendait pas, deux éléments assez classiques dans la série.

Les bandits qui enlèvent l’éléphant Akbar font piètre figure, notamment celui qui est chargé d’abattre l’animal, desservi de surcroît par un doublage ridicule. Mais heureusement ils se révèlent n’être que des comparses.

La présence d’un cirque intéressé par Akbar permet de relancer l’histoire, qui menaçait de s’enliser, en apportant quelques séquences d’affrontements entre West et les saltimbanques. Parmi les bohémiens, une charmante voyante avec sa boule de cristal n’hésite pas à prévenir West, tout en le menaçant de son revolver, qu’elle lui voit « un avenir très, très court » !

La voyante s'appelle Zoé Zagora et est aussi la directrice du cirque. Elle alterne la bienveillance envers Jim, dont le charme produit ses effets, et une certaine dureté lorsqu'elle découvre qu'il l'a bernée. Point de subtilités avec Nikolic, un des artistes parfaitement interprété par Arthur Batanides : l'hostilité, et même la haine, sont immédiates.

Le personnage du sultan de Ramapur, « souverain du Soleil et de la Lune », s'avère en définitive assez truculent et concourt à faire de cet épisode un agréable divertissement.

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19. LA NUIT DES COSAQUES
(THE NIGHT OF THE TARTAR)

Résumé :

West et Gordon sont chargés de convoyer Feodor Rimsky, un aristocrate russe emprisonné pour corruption, jusqu'à Vladivostok où il doit être échangé contre le vice-consul des États-Unis Millard Boyer, gardé en otage par le comte Sazanov. Mais leur prisonnier se tue en tentant de s'évader. Gordon va essayer de le remplacer afin d'obtenir la libération du diplomate américain.

Critique :

Cette plongée dans l’univers des Russes et des cosaques est une belle réussite, en premier lieu grâce au scénario à rebondissements de Robert C. Dennis et Earl Barret (on remarque que l'épisode Le lion et la licorne des Avengers s'appuiera sur une idée similaire), qui prouvent une fois de plus leur talent.

La séquence pré-générique, particulièrement accrocheuse, mêle de façon habile suspense et situations humoristiques : coup de feu visant Rimsky juste au moment où on vient de lui assurer qu'il n'allait pas être exécuté, souhaits de bonne chance adressés à West et à Gordon alors qu'ils sont précisément visés par un fusil.

La musique, composée spécialement pour cet épisode par Jack Pleis, contraste avec la musique habituelle de la série mais est bien adaptée au monde des slaves, des datchas, et des moujiks décrits dans cette histoire.

Dans l’espace où évoluent West et Gordon, les choses sont rarement telles qu’on le croit au départ. On le constate une nouvelle fois, le dernier quart d’heure apportant surprise sur surprise, d’abord avec le rôle réel joué par Boyer, ensuite avec la révélation du lieu véritable où se situe l’action. Cette dernière scène est assez comique, le vieux cow-boy barbu est hilarant.

Beau numéro de Ross Martin déguisé en aristocrate russe et qui se retrouve fort embarrassé lorsqu’on lui présente son épouse. La belle Anastasia apporte beaucoup de charme à cet épisode, même si elle est évidemment aussi venimeuse que jolie.

A la réflexion, on peut découvrir une certaine incohérence de scénario : Sazanov avait préparé sa mise en scène pour Rimsky, mais il n'est pas douteux que le véritable Rimsky aurait rapidement découvert qu'il n'avait pas été transféré en Russie. Néanmoins, cet épisode reste un des classiques de la deuxième saison et de la série.

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20. LA NUIT DE LA MARIÉE
(THE NIGHT OF THE VICIOUS VALENTINE)

Résumé :

Plusieurs richissimes hommes d'affaires sont assassinés. Tous ces magnats venaient de se marier avec une femme beaucoup plus jeune qu'eux, ce qui conduit les agents du président Grant sur la piste d'une entremetteuse nommée Emma Valentine.

Critique :

Cet épisode de grande qualité constitue un des sommets de la saison. La séquence pré-générique plonge instantanément le spectateur dans l’action. Courte et nerveuse, c’est une des plus réussies de la série.

On ne peut que saluer la performance éblouissante de Agnès Moorehead dans le rôle d’Emma Valentine, «  The Vicious Valentine », une des vedettes invitées les plus remarquées dans la série. Elle reçut d’ailleurs un Emmy Award amplement mérité pour son interprétation inspirée de cette femme cynique et distinguée, à la fois féministe et ambitieuse.

Outre le scénario trépidant, il faut souligner le remarquable travail des décorateurs. D’une rare splendeur, les décors très kitsch de l'atelier de l'imprimeur « E.N. Itnelav », et surtout de la villa de Miss Valentine, rappellent ceux de l’agence matrimoniale de M. Lovejoy dans l’épisode des Avengers « Cœur à Cœur » (sauf qu'ici, on a la couleur en prime). Emma Valentine porte des lunettes aux montures en forme de cœurs ! Et elle s'entraîne avec des haltères !

Le pendant de l'ambiance kitsch est un univers très féminin, symbolisé par Michele LeMaster, la future mariée, une jeune femme charmante et gentille, que la « méchante Valentine » tient par le chantage. Au contraire, la blonde Hélène, dotée d'un esprit crapuleux, est une complice dévouée de Miss Valentine.

Paul J. Lambert, le roi de la viande de l'Ouest, tient absolument à épouser Michele, qui ressemble beaucoup à sa première femme décédée, et refuse d'écouter Gordon lorsque celui-ci lui conseille de repousser le mariage. Après l'arrestation de Miss Valentine, Lambert n'aura aucune peine à pardonner à Michele, et les tourtereaux pourront se marier pour de bon.

Les vignettes de fins d'actes apportent toujours un plus, mais ici elles sont particulièrement attrayantes : qui ne se souvient du gros plan sur l'arrivée de Miss Valentine, à la fin du deuxième acte ? Et de la fin du premier, avec Gordon sur le point d'être décapité, lors de l'affrontement dans l'imprimerie ?

Le duel entre West et Emma Valentine est mémorable. L’agent secret repousse les avances de son adversaire, mais cette dernière n’est pas à court de gadgets pour le maîtriser : clochettes qui tintent quand il s’introduit chez elle, mains automatiques pour le retenir prisonnier et même « machine de l'amour éternel », pour créer des couples parfaits. La femme idéale pour West serait une combinaison entre la déesse Aphrodite, Hélène de Troie, et Lola Montez ! Emma craint de ne pas trouver... Ces inventions témoignent de l’imagination délirante des scénaristes, particulièrement en verve dans cet épisode.

Mais laissons le mot de la fin à une maxime de Miss Valentine : « Les roses sont rouges et les violettes sont bleues. Le crime ne paie pas. »

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21. LA NUIT DE L'ORDRE NOUVEAU
(THE NIGHT OF THE BRAIN)

Résumé :

Un stratagème compliqué attire West et Gordon dans le repaire souterrain de Braine, un mégalomane déterminé à diriger la Terre entière. Afin de prendre le pouvoir, il projette d'assassiner les chefs d'État des principales nations et de les remplacer par des sosies dévoués à sa cause.

Critique :

Les scénarios de Calvin Clements Junior sont ingénieux, et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Les méandres empruntés par Braine pour parvenir à ses fins, c’est-à-dire s’emparer de West et Gordon, produisent une première partie d’épisode très prenante. Le revers de la médaille, c'est que leur longueur empêche un développement totalement satisfaisant de l'intrigue en elle-même, par trop raccourcie.

Au rayon gadgets, on note en début d'épisode un curieux tuyau servant d'interphone entre le wagon des héros et la locomotive, et surtout un siège éjectable qui projette West dans les airs au moment où il affirme à la « voyante » Voulee qu'il préfèrerait partir de façon normale ! On apprend également comment faire fonctionner une presse de l'époque : les temps ont bien changé...

La seconde partie se déroule dans l’antre de Braine, un homme dont le nom n’a évidemment pas été choisi au hasard puisque c’est un malfaiteur très intelligent qui se déplace en fauteuil roulant à vapeur non en raison d’une paralysie, mais pour consacrer toute son énergie à réfléchir ! Braine constitue pour les deux héros un adversaire consistant, magnifiquement incarné par Edward Andrews.

La pirouette de Gordon, qui n’hésite pas à mettre deux masques l’un sur l’autre pour tromper l’ennemi, et le basculement de Voulee, la compagne idéaliste de Braine, dans le camp de West, sont les deux faits marquants de cette seconde partie. Voulee croyait à la sincérité de Braine, mais Jim ébranle ses certitudes et parvient à lui prouver le danger que représente son patron pour la paix du monde. Le combat spectaculaire entre West et des fusées tirées depuis le fauteuil roulant de Braine conclut l'épisode d'une façon que l'on peut juger assez bizarre.

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22. LA NUIT DE LA MARÉE MAUDITE
(THE NIGHT OF THE DEADLY BUBBLE)

Résumé :

Une série de raz-de-marée se produit sur les côtes américaines. Le professeur McClennon, un savant qui devait fournir des informations à West et à Gordon, est assassiné et son assistante enlevée. Les soupçons des deux agents se portent sur le capitaine Philo, un personnage étrange qui vit seul dans une villa au bord de la mer.

Critique :

Après la réussite de La Nuit de la Sirène, le scénariste Michael Edwards nous emmène à nouveau dans l’univers des océans. Sans atteindre la magie du premier opus, la réussite est à nouveau au rendez-vous pour cette histoire nimbée de préoccupations écologiques.

Un épisode qui doit beaucoup à la présence d’Alfred Ryder, extraordinaire en Capitaine Horacio Philo. Qui mieux que lui aurait pu interpréter ce demi-fou, défenseur acharné du monde maritime se nourrissant exclusivement d’algues et de poisson, et prêt à détruire l’humanité coupable à ses yeux d’avoir empoisonné les océans ? Sans Ryder, cet épisode aurait probablement été d'un niveau moyen.

Le dialogue suivant illustre la tonalité des rapports entre Horacio et West :

- Votre plan ne s'inspire pas du salut, mais de la vengeance.
- Exact !

Et la vengeance du capitaine consiste également à répandre du poison dans l'atmosphère terrestre afin de la rendre irrespirable, ceci en complément des raz-de-marée. D'où l'urgence de l'intervention de nos deux agents secrets. Ils savent que Philo n'est pas un plaisantin, sa réaction violente lorsqu'il a constaté que son dîner à base d'algues n'avait pas plu à Gordon est édifiante.

Une base sous-marine, une jeune scientifique un peu collet monté que West va décoincer, une machine à bulles gigantesques provoquant des raz-de-marée et un homme de main aveugle et boiteux sont autant d’éléments ajoutant à la qualité de l’épisode.

L'épilogue est révélateur de la mentalité du docteur Pringle, l'assistante du professeur McClennon, qui portait des lunettes aux verres blancs afin d'éloigner les messieurs trop entreprenants. Séduite par Jim alors qu'elle croyait sa dernière heure arrivée, la jeune femme change d'avis et décide de se consacrer à son fiancé. Un épilogue pas très féministe, mais sympathique.

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23. LA NUIT DES TIREURS D'ÉLITE
(THE NIGHT OF THE SURREAL MCCOY)

Résumé :

Des bijoux ont disparu d'une vitrine d'exposition située dans une salle close où personne ne semble avoir pu pénétrer. Le coupable n'est autre que le docteur Loveless, inventeur d'un procédé acoustique permettant le transfert d'humains par l'intermédiaire de tableaux de maître. Grâce à cette invention, le nain maléfique expédie West face à un groupe de tireurs d'élite chargés de le liquider.

Critique :

Un classique de la série qui permet au docteur Loveless de montrer l’étendue de ses connaissances scientifiques. L’affrontement entre West et les tireurs d’élite en fait un des rares épisodes western de cette deuxième saison. Ce passage est d’ailleurs le clou de l’épisode et permet de se rendre compte que le tireur d’élite le plus rapide de l’Ouest n’est pas « Lightning la Foudre » mais James West…

Comme souvent avec les épisodes Loveless, plus que le scénario, ce sont les duels verbaux entre le nain et ses adversaires (ou ses alliés incommodes) qui constituent l'attrait principal. Ici, les relations sont tendues entre le docteur et son nouvel associé, un fermier mal dégrossi nommé Morgan. Dialogue entre les deux complices :

- Loveless : Une cohabitation prolongée avec les vaches ne vous a pas appris à vous conduire comme un gentleman.
-
Morgan : Lâchez un peu de corde à West et il en fera un nœud autour de votre cou. (Très juste !)

C'est dans cet épisode que l'obsession « d'avoir » West surpasse définitivement toute autre ambition chez Loveless, prêt en contrepartie à céder pouvoir et richesses à Morgan. La mégalomanie du nain peut se résumer à la seule affirmation suivante, qui n'est probablement de sa part qu'une demi-plaisanterie :

« J'ai l'impression que la mort est pour les autres, pour le commun des mortels. N'étant pas ordinaire, je ne mourrai jamais ! »

Côté scénario, le mélange entre le western et la science-fiction est assez habile, mais cette histoire de transfert dans des tableaux n’est pas très convaincante, à tel point qu’on peut croire jusqu’à la fin que les explications données par Loveless sont une tromperie, qu’il a en réalité utilisé une supercherie quelconque, mais malheureusement cette piste n'a pas été retenue par le scénariste John Kneubulh.

La présence d’une jolie femme pour remplacer Antoinette auprès de Loveless aurait été appréciée, et tellement dans la lignée de la série. Ce manque sera d’ailleurs corrigé dès l’aventure suivante avec le docteur.

Ces quelques réserves ne nuisent pas trop à la qualité globale de l’épisode, qui se revoit toujours avec plaisir.

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24. LA NUIT DU FANTÔME DU COLONEL
(THE NIGHT OF THE COLONEL'S GHOST)

Résumé :

Le président Grant charge ses deux agents spéciaux d'assurer sa sécurité à l'occasion d'une visite à Gibsonville, village où il doit prononcer un discours en hommage à un héros de la guerre de Sécession. Partis en éclaireurs, West et Gordon découvrent un village en déclin où les rares habitants, qui semblent cacher un secret, meurent tour à tour dans des circonstances mystérieuses.

Critique :

Une ambiance lourde, voire étouffante, caractérise cet épisode qui démarre lentement avant de devenir passionnant. Le suspense monte peu à peu jusqu’à la découverte de l’étrange vérité. Le piano qui se met à jouer après chaque meurtre renforce cette impression de mystère terrifiant qui prend le téléspectateur à la gorge.

On retrouve plusieurs éléments classiques dans la série : l’importance du train dans la conquête de l’Ouest, Gibsonville se retrouvant désertée parce que la ligne de chemin de fer passe trop loin au Nord du village ; les stigmates de la guerre de sécession qui font resurgir des secrets enfouis dans la mémoire collective ; l’appât du gain de la plupart des personnages, y compris féminins.

Les bagarres sont impressionnantes, particulièrement celle entre West et les frères de Jennifer, riche en coups de poing paraissant très violents. Jim utilise des pigeons voyageurs pour correspondre avec Gordon depuis Gibsonville. C'est Arabella qui est mise à contribution pour porter le message codé, d'ailleurs écrit à l'encre invisible !

Le président Grant est interprété désormais par Roy Engel, et Gordon va usurper son identité de façon étonnamment ressemblante. Fait surprenant, Ulysses S. Grant est très mal renseigné au sujet de Gibsonville : il pense que la ville doit être devenue un « grand centre », alors que c'est un désert !

Les soupçons sont habilement orientés vers des personnages comme le docteur ou le shérif, mais la clé de l’énigme n’est révélée qu’à la fin du troisième acte. Le coupable, assis devant le piano fantôme, se retourne en ricanant et l’image se fige sur lui, offrant une traditionnelle vignette de fin d’acte magistrale.

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25. LA NUIT DE LA MORTELLE FLORAISON
(THE NIGHT OF THE DEADLY BLOSSOM)

Résumé :

À la suite de plusieurs assassinats, West et Gordon affrontent un américain d'origine chinoise, ambitieux et sans scrupules. Doté d'une haine sans limites envers le monde occidental, il projette de tuer le chef de l'État d'Hawaï, selon lui trop favorable aux américains, à l'aide de fusées à longue portée de son invention.

Critique :

Chaque saison réserve une ou deux plongées dépaysantes dans le monde de l’Extrême-Orient. Celle-ci doit beaucoup au talent de Nehemiah Persoff, comme toujours parfait, ici dans le rôle d’Adam Barclay, un américain d’ascendance chinoise vouant un ressentiment tenace à l’Amérique et au monde occidental. Le scénariste a visé juste car cette attitude haineuse est fréquente chez les personnes écartelées entre deux cultures, et ceci est sans doute encore plus fréquent de nos jours qu’au 19ème siècle.

Parmi les péripéties qui vont conduire notre duo à lui barrer la route, une scène spectaculaire au suspense haletant montre un James West ligoté et menacé par une gigantesque lame descendant lentement vers lui tout en se balançant. Ce procédé est une invention de Barclay, qui espère ainsi faire parler West avant le moment fatidique où la lame arrivera à sa hauteur. Les scènes finales, aussi animées qu'elles soient, n'arriveront pas à se hisser à un niveau aussi élevé.

*La version française de cet épisode semble avoir été perdue ou endommagée. Les récentes éditions en DVD et diffusions télévisuelles ont toutes été effectuées en version originale.

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26. LA NUIT DU CRISTAL
(THE NIGHT OF THE CADRE)

Résumé :

En présence de West, un directeur de prison se suicide après avoir libéré un prisonnier qui allait être exécuté pour tentative d'assassinat sur le président Grant. On retrouve dans son cerveau des morceaux de cristal brisé. Le responsable est un militaire renvoyé par le président Grant pour corruption et qui espère se venger de lui en l'assassinant à l'aide d'une armée d'hommes soumis à sa volonté par insertion cérébrale de cristal.

Critique :

L’idée de transplantation de cristaux dans le cerveau afin de contrôler la volonté des humains à l’aide d’un sifflet à ultrasons est excellente, même si on peut regretter qu’elle aboutisse à une banale histoire de vengeance de la part d’un méchant sans envergure, scénario qui rappelle le manque d’imagination de la première saison.

L'épisode débute tambour battant avec la séquence pré-générique dans la prison puis l’astuce de West et Gordon pour retrouver le cerveau (sans jeu de mots) de l’opération cristal. Sachant que ce dernier recrute ceux qui ont tenté d’assassiner le président Grant, West se fait passer pour l’un d’entre eux, ce qui ne manque pas d’intéresser le prétendu général Trask. Gordon est déguisé en gardien et un prétendu transfert du prisonnier, qui a bénéficié de toute la publicité nécessaire, amène le convoi dans le désert, non loin de l'endroit où le directeur de la prison semble avoir été opéré.

West tire sur Gordon avec une balle à blanc lors de la fausse évasion. Il s'ensuit une scène sans dialogue montrant Artemus, aussitôt seul, se relever et transformer en deux tours de main sa prison ambulante en carriole de bateleur, puis changer de déguisement afin de porter secours à West sous une autre identité.

La seconde partie est de facture plus classique avec un côté western. Joséphine, la secrétaire de Trask, n'est pas très jolie, mais fort sympathique, à l'opposé de son patron. Son aide et le renfort de Gordon permettent à Jim d'échapper à la transplantation de cristal fatale. Il ne lui reste plus qu'à jouer la comédie du robot-vivant et à faire échouer le meurtre programmé du président Grant. Robert Conrad montre de réelles qualités de comédien lorsque les adversaires croient son personnage soumis à leur volonté, ainsi que ses aptitudes physiques habituelles lors de scènes d’affrontements spectaculaires.

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27. LA NUIT DU LOUP
(THE NIGHT OF THE WOLF)

Résumé :

La princesse Leandra, destinée à succéder prochainement à son père gravement malade à la tête d'un royaume slave, est enlevée par Talamantes, un aventurier doté de pouvoirs paranormaux. Son but est de diriger son pays par l'intermédiaire de la future reine grâce à un sérum de son invention annihilant toute volonté.

Critique :

Un épisode de qualité nimbé d’une atmosphère fantastique créée par les envoûtements de Talamantes, ce personnage étrange disposant de complicités jusque dans l’entourage du prince héritier et de sa fille. Entouré de loups d’autant plus effrayants qu’un de ses sérums les a rendus résistants aux balles, c’est un des adversaires les plus dangereux que West et Gordon aient jamais rencontré.

L’épisode commence par l’arrivée de West, parti en éclaireur en pleine nuit, dans une auberge qui semble déserte. La nuit, le désert, les hurlements de loups... tout concourt à créer une ambiance oppressante jusqu’à cette scène terrifiante où West combat un loup à mains nues.

La majeure partie de l’épisode se déroule pendant la nuit et dans la forêt ou dans des endroits déserts. De mystérieux signaux lumineux apparaissent au sommet d’une montagne, délivrant un message énigmatique du nom de Mrkela. Un doute est entretenu au sujet de Talamantes : est-il réellement humain, ou est-ce une créature mi-homme, mi-loup, voire un loup-garou ? Au-delà de l’intrigue, on assiste avant tout à une plongée dans le monde de l’imaginaire.

Le seul ratage est la fausse araignée dans la grotte, très mal imitée, avec un aspect kitsch dans le mauvais sens du terme qui rappelle les artifices dérisoires de l'épisode de Chapeau melon et bottes de cuir « L'invasion des Terriens ». On peut aussi se demander comment West a localisé cette grotte, où Leandra est enfermée et conditionnée par Talamantes.

Libérée, Leandra apprend que son père a pu être couronné dix secondes avant de mourir, ce qui fait d'elle l'héritière légale du Trône. Elle préfère abdiquer plutôt que devenir le jouet de Talamantes. Mais il ne s'agit que d'une annonce pour forcer l'ennemi à agir et à se démasquer.

La scène finale du piège tendu à Talamantes et à ses hommes est une belle réussite. L’intensité dégagée est à la hauteur de la résistance offerte par l’aventurier magicien. La tactique employée était la bonne pour vaincre le monstre et briser le charme dont était victime Leandra.

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28. LA NUIT DES BANDITS
(THE NIGHT OF THE BOGUS BANDITS)

Résumé :

Le docteur Loveless a créé une école du banditisme. Il entraîne ses élèves à cambrioler des banques sans utiliser le butin afin de ne pas être localisé par les forces de l'ordre. L'objectif ultime est de s'emparer de la Californie avec une armée d'anciens bagnards équipés d'armes dérobées dans un entrepôt national.

Critique :

Incontestablement le meilleur épisode avec le docteur Loveless grâce à un scénario inventif et une succession de scènes croustillantes jouées par un groupe d'actrices et acteurs en état de grâce. La séquence pré-générique est particulièrement réussie, avec déjà une fameuse surprise. Qui ne s’est laissé prendre au jeu de la prétendue attaque de banque ? La ravissante Belladonna remplace avantageusement la quelconque Antoinette dans le rôle de compagne du docteur, pour le plus grand plaisir de West… et du téléspectateur.

Qu'il est agréable de retrouver le docteur Loveless avec une compagne comme Belladonna ! Marianna Hill, provocante à souhait, excelle dans ce rôle. Il faut la voir lancer ses petits ricanements lors de sa première rencontre avec West, dans le saloon. A cette occasion, elle porte une superbe robe noire avec brillants, et arbore un chapeau noir avec énorme cœur rouge. L'ensemble des tenues de Belladonna valent le coup d'œil : robe mauve et chapeau à plumes jaunes lors des épreuves réservées à West, somptueuse robe saumon dans la scène finale lorsque Loveless ambitionne de devenir « Miguelito Ier » (!).

Belladonna n'est pas la seule femme vénéneuse de cette aventure puisque la ravissante Pearline Hastings, aussi brune que Belladonna est blonde, paraît bien innocente alors qu'elle est une complice active de Loveless à la pension tenue par Mme Bancroft. C'est elle qui permettra au nain de s'échapper au nez et à la barbe de West et Gordon, bien caché sous le chargement de lessive qu'elle pousse de manière désinvolte au vu et au su de nos deux agents secrets, vêtue en blanchisseuse. Il faut dire que Miguelito venait de s'enfuir par la trappe réservée au linge sale... Cette scène constitue d'ailleurs la conclusion de l'épisode, qui se termine donc en pleine action, sans l'épilogue traditionnel dans le train.

Parmi les multiples passages savoureux, citons l'attaque de la banque par de faux croquemorts, qui ouvrent le cercueil d'où sort le docteur Loveless, leur patron. Le cercueil est fort bien équipé, le nain dispose même de quoi boire ! Les billets seront brûlés sur ordre de Loveless, afin que la bande ne soit pas repérée, et surtout parce que les hold-up ne sont à ses yeux qu'un entraînement dont le butin est dérisoire ! Belladonna est la seule personne que le spectacle des billets en flammes fait rire, alors que les autres complices, au nombre d’une dizaine, sont consternés.

L’idée d’académie du crime est bien trouvée, tout comme celle de recruter West pour entraîner les élèves. A cette occasion, les répliques entre West et Loveless sont un pur régal. Le nain se livre à une véritable psychanalyse de son ennemi et aboutit à cette conclusion mémorable : « Vous m’ennuyez par le simple fait que vous existez ». Les épreuves imposées par la suite à West ont pour but de montrer son ingéniosité aux élèves et à Belladonna, avant de le liquider pour de bon. Mais le nain n’est-il pas trop sûr de lui ? N’a-t-il pas l’habitude de remettre James West dans la course à force de trop vouloir jouer au chat et à la souris avec lui ?

L’enquête parallèle de Gordon dans une pension où, en violation des consignes de Loveless, un billet volé à moitié brûlé a été dépensé, ne manque pas d’intérêt. Patsy Kelly est parfaite dans le rôle de Mme Bancroft, et ici aussi une surprise nous attend quant à l’identité du malfaiteur. A cette occasion, Gordon semble recevoir une balle en plein cœur, cadeau de Mademoiselle Pearline ; comment va-t-il s’en sortir ? Surprise…

La scène finale se déroule au centre national des communications territoriales, encore une bonne idée, et de multiples péripéties attendent nos deux agents avant de connaître enfin les projets mégalomanes du nain maléfique.

Au final, on se doit de saluer un des meilleurs épisodes de toute la série, parfaite conclusion pour cette saison d’anthologie.

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Crédits photo : TF1 Vidéo.

Images capturées par Mergran.