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 saison 1 saison 3

Les Envahisseurs (1967-1968)

SAISON 1


1.PREMIÈRE PREUVE
(BEACHHEAD)



La critique de Patrick Sansano : 

Il ne s'agit pas de redire ici ce qui a été fait avec talent dans le livre de Didier Liardet. C'est parti pour 43 épisodes avec le premier et le meilleur de toute la série : Beachead, littéralement Tête de pont. Le titre fait allusion à une remarque de David Vincent vers la fin de l'épisode où il dit que la petite ville fantôme de Kinney est un lieu à partir duquel les aliens préparent l'invasion de la Terre.

Nous sommes fin 1966 à Santa Barbara en Californie. David Vincent (Roy Thinnes) et Alan Landers (James Daly) sont associés dans un cabinet d'architectes. De retour d'un voyage d'affaires, un mardi matin vers quatre heures, Vincent cherche un raccourci et une auberge appelée Bud pour se reposer. L'auberge est fermée et abandonnée, le conducteur arrête son véhicule et s'endort, et une lueur aveuglante le réveille : une soucoupe volante est en train de se poser devant lui. Lorsqu'il reviendra sur les lieux, la pancarte de l'auberge aura changé ("Kelly" au lieu de "Bud") et Vincent trouvera un couple de campeurs, les Brandon, en voyage de noces. "On dirait que depuis au moins cent ans, personne n'est venu ici" commentera Landers, l'associé de Vincent, tant l'endroit est isolé.

Ce premier épisode ne dispose pas encore, en dehors du générique, d'une musique propre à la série. Le réalisateur Joseph Sargent réutilise des morceaux de musique que l'on a entendu dans Au-delà du réel et dans la quatrième saison du Fugitif (cette dernière série produite comme Les Envahisseurs par Quinn Martin).

Tout est encore à construire au niveau scénario : si les aliens n'ont pas de cœur, de sang, et disparaissent dans un brouillard rouge lorsqu'ils meurent sur la Terre, ici, ils se contentent de devenir lumineux quand on les regarde intensément !

L'épisode initial durait 90 minutes et fut réduit à 50, en fait certaines incohérences vont se faire jour : par exemple, à la centrale hydro-électrique de Kinney, Vincent comprend "par l'opération du saint esprit" que les tubes de verre servent aux envahisseurs pour se régénérer, ce qu'il raconte au café bar de Kathy Adams (Diane Baker) qu'il croit son alliée.

Télé Poche lors de la première diffusion du 4 septembre 1969 et le livre de Didier Liardet nous montrent des photos de Kathy près des tubes de verre, ce que l'on ne verra pas dans l'épisode. Nous avons donc "zappé" des explications importantes dans ces passages coupés.

Si l'on fait fi de ces incohérences, l'épisode se regarde d'un trait tant Anthony Wilson, à partir d'un script de Larry Cohen, a rédigé un scénario solide. Les comédiens sont tous excellents, jouant au fur et à mesure que l'épisode se déroule les gentils qui se révèlent méchants, et l'inverse.

Il y a:

- Le lieutenant de police Holmann (JD Cannon, un familier des productions Quinn Martin, qui a un rôle crucial dans le dernier épisode du Fugitif, le témoin qui a vu le manchot tuer la femme de Kimble) que David Vincent va trouver après l'atterrissage de la soucoupe et traîne presque de force à six heures du matin sur les lieux.

- Le sergent de police Carver (John Milford) vêtu d'un casque, qui persécute Vincent à Kinney la ville fantôme, et que le téléspectateur va prendre pendant une bonne partie de l'épisode pour un alien.

- La tante Sarah (Ellen Corby) qui espionne en fauteuil roulant Vincent à la clinique, puis bien sur ses jambes met le feu à son appartement, et enfin dit à Landers de rejoindre Vincent à la centrale de Kinney où il sera occis sous un tube régénérateur. (Nous autres humains, cela ne nous fait pas le même effet.... )

- Monsieur Kemper (Vaughn Taylor), un comédien que l'on a vu la même année au cinéma dans "La Guerre des cerveaux" (The Power) de Byron Haskin, l'un des énigmatiques derniers résidents de Kinney, ville imaginaire située entre San Luis Obispo et Bakersfield. Kinney est l'adresse qu'on donnée à Holmann les campeurs, les Brandon, qui se trouvaient sur les lieux de l'atterrissage.

- John Brandon et sa femme (James Ward et Bonnie Beecher), les campeurs donc, avec le fameux "petit doigt raide". Lorsque Vincent se bat avec le mari, son visage devient lumineux (l'envahisseur a besoin d'être régénéré).

Plusieurs des comédiens de Première preuve reviendront dans d'autres rôles en saison 2 : JD Cannon dans L'organisation, James Daly dans La recherche de la paix, John Milford en "believer" (défenseur), membre de l'équipe de Edgar Scoville (Spoiler, surligner le texte avec la souris pour l'afficher : il sera tué dans l'épisode final saison 2 Inquisition)

Tous les codes de la série ne sont pas encore là, mais nous plongeons déjà dans l'atmosphère de paranoïa que Larry Cohen avait souhaiter installer à l'origine. 

Première preuve est un épisode à part car au fil des autres épisodes et des deux saisons, la série va s'affadir et devenir un programme télé conventionnel, alors que Larry Cohen voulait en faire une série d'épouvante. On retrouve la griffe de Cohen dans ce pilote, mais aussi dans Cauchemar où des papillons dévorent de la viande, dans La genèse où un policier devient fou en voyant un envahisseur sous sa forme originelle (proche du mollusque).

La série n'aurait sans doute jamais été annulée si Cohen était resté aux commandes. Malheureusement, son désaccord avec le producteur Quinn Martin provoquera son départ et la perte de ces moments d'horreur comme le visage de l'envahisseur Blake (Richard Anderson) revenu sous sa forme originelle faute de régénération dans la mine abandonnée de l'épisode L'ennemi saison 2.

Un premier épisode prometteur dont aucun autre par la suite n'atteindra le niveau, cet épisode fera l'objet d'un remake dans l'anthologie Voyage dans l'inconnu sous le titre Les nomades avec David Birney à la place de Roy Thinnes, preuve qu'il peut constituer un ensemble à lui tout seul.

Les nomades fut diffusé un samedi soir sur TF1 en novembre 1978.

La critique de Denis Chauvet : 

Une très bonne entame à cette série culte, qui a une version longue d’une heure et demie sur l’édition DVD américaine. Patrick le considère comme le meilleur de la série ; cela veut dire qu’on peut s’arrêter là car on ne verra pas mieux ! Pour moi, l’épisode vaut ‘seulement’ trois bottes car les codes de la série ne sont pas encore présents. Il y a bien sûr la raideur de l’auriculaire (pas tous les envahisseurs néanmoins), mais pas la lueur rouge ni de sinistres têtes d’envahisseurs (la petite vieille n’est pas la plus cauchemardesque et le couple de campeurs en voyage de noces fait sourire). L’incendie de son appartement puis la mort de son ami Landers isoleront David Vincent dans les aventures suivantes.

On voit la scène d’introduction en intégralité : je ne me rappelais pas de tous les détails. De l’épisode, ce sont surtout les tubes de verre de l’usine de régénération qui me sont revenus en mémoire. Sinon, Diane Baker fait une charmante alien et on comprend que Vincent se fasse avoir (‘Fingers ? We’re not all like that, David. Don’t go, don’t fight us’). Kinney, la ville fantôme (en fait, Temecula en Californie), est le premier endroit austère d’une longue liste visité par David Vincent. À noter la participation de J.D. Cannon en flic obtus.

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2.L'EXPÉRIENCE
(THE EXPERIMENT)

La critique de Patrick Sansano : 

Lors des deux premières diffusions (septembre 1969, septembre 1973), l'ORTF diffusa L'expérience comme troisième épisode, ce qui avec le recul est absurde. Dans l'épisode, nous ne voyons pas encore comment les aliens disparaissent lorsqu'ils meurent. Il se termine par un incendie qui envoie ad patres le méchant de l'épisode, un révérend joué par Dabbs Greer et ses hommes de main, sans le procédé révélé dans l'épisode 3 La mutation. Mais en ce temps là, l'ORTF se moquait de la cohérence dans la diffusion des séries américaines.

Cet épisode fait peur, trés peur, et ce dès les premières images. Le docteur Curtis Lindstrom (Laurence Naismith), notre bon vieux juge Fulton, les a vus et a des preuves. Il doit prendre l'avion mais remarque sur la piste d'envol un employé avec le petit doigt raide. Nous entendons là le thème sinistre de deux notes de Dominic Frontiere. Lindstrom quitte l'appareil et il fait bien, à peine celui-ci a-t-il décollé qu'il explose en vol, faisant quarante victimes.

L'expérience raconte l'histoire de ce savant qui a des preuves (des photos de soucoupes, de tubes régénérateurs) de l'existence des envahisseurs. Malheureusement pour lui, son fils (joué par l'excellent Roddy Mc Dowall de La planète des singes) a subi un lavage de cerveau et veut l'entraîner dans un piège mortel.

Le médecin de famille, interprété par Harold Gould (un familier des séries 60's, on l'a vu notamment dans Mannix) découvre que le fils Lindstrom est drogué par les envahisseurs. Dans une scène digne d'un Hitchcock, il sera tué par les envahisseurs qui révélent pour la première fois une de leurs armes : un disque qui, appliqué contre la nuque, provoque une crise cardiaque. Il paraît que cela marche aussi avec un cd d'Ophélie Winter, je n'ai pas vérifié.

L'épisode est typique des tout débuts de la série : David Vincent est encore novice dans son combat et découvre peu à peu les secrets des envahisseurs. Lorsqu'il découvre les preuves (pour pas longtemps hélas), il y a des déclarations sous serments de témoins qui nous permettent de "dater" la série: septembre 1966, novembre 1966, nous nous trouvons donc début 1967.

Dans l'histoire, Vincent essaie d'aider ce savant Lindstrom à prouver l'existence des envahisseurs. Lindstrom mourra dans un soit-disant accident d'automobile, en fait nous assistons au meurtre lorsqu'il est capturé par deux faux agents du FBI.

La distribution est un peu ...chiche en vedettes féminines dans ce numéro deux, mais les acteurs nous régalent de leur talent : Dabbs Greer, Laurence Naismith (qui reviendra en saison 2 dans La rançon), Harold Gould et surtout Roddy Mc Dowall, qui lorsqu'il se souvient du lavage de cerveau est rongé par le remords.

Bien sûr, les moyens sont limités et le repaire des envahisseurs où l'on fait subir à Vincent un lavage de cerveau (comme auparavant on a dû le faire au fils Lindstrom) n'est constitué que de quelques lampes de couleurs qui évidemment ne peuvent rivaliser avec les X Files, mais pour l'époque, c'était honorable.

Quelques séquences marquent particulièrement le téléspectateur : par exemple, Vincent monte dans un taxi avec le révérend et lorsqu'il se rend compte qu'il est tombé dans un piège, saute de la voiture en marche... Je pense aussi au bouillon d'onze heures que l'on prépare comme bain au Dr Lindstrom à l'hôpital : on ne saura jamais comment les aliens voulaient le tuer de cette façon car Vincent arrive à temps (cette fois) pour le sauver.

Loin d'égaler Première preuve, L'expérience est l'épisode type du bon niveau de la saison 1, la série se cherche encore (sauf en France où l'on nous a dévoilé La mutation qui nous en apprend beaucoup sur les envahisseurs). Pour celui qui n'a jamais vu un épisode, il ne sera pas dérouté car le prégénérique donne le frisson, on est loin des épisodes fades de la saison 2.

La critique de Denis Chauvet : 

On rentre un peu plus dans le vif du sujet avec cet épisode. Il y a de très bons acteurs ;  Laurence Naismith, quelques années avant d’être le juge Fulton, Roddy McDowall et Harold Gould (aucun des trois n’est un envahisseur) et la paranoïa s’installe. On découvre aussi le disque de mort des envahisseurs lors de l’excellent passage angoissant dans le brouillard de l’assassinat du médecin, interprété par Gould ; il n’y a pas encore de lueur rouge à la disparition des envahisseurs, mais c’est pour bientôt. David Vincent trouve les preuves de l’invasion détenues par l’astrophysicien assassiné, mais il n’est pas encore aguerri et il ne se méfie pas assez.

Je me souvenais de la fin et du fils qui finalement sauve Vincent du lavage de cerveau. Aussi en mémoire, l’avion qui explose dans l’introduction, une des scènes les plus effrayantes de la série. Les envahisseurs démontrent qu’ils peuvent manipuler les êtres humains avec le fils à leur merci, et qu’ils sont partout ; la scène avec le prêtre, à l’aspect pas catholique, et le chauffeur qui accueillent Vincent est significative du climat de suspicion.

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3. LA MUTATION
(THE MUTATION)

La critique de Patrick Sansano : 

Un régal, un pur joyau télévisuel, La mutation nous apprend plein de choses sur les envahisseurs : lorsqu'ils meurent sur la terre, ils disparaissent dans un brouillard rouge (bon, sur la télé en noir et blanc en 69, on ne le savait pas). Les aliens disposent d'une arme qui ressemble à un pistolet de Flash Gordon, ou encore à un sèche-cheveux, et plus prosaïquement à un ustensile qui était fourni avec un médicament pour la gorge : Locabiotal. Ceux qui se sont soignés des angines sauront de quoi je parle, le pulvérisateur a une vague ressemblance avec le pistolet des envahisseurs. Je m'en servais moi dans la cour de récré à l'époque. Ce pistolet projette un rayon qui désintègre tout ce qu'il touche en le faisant disparaître comme les aliens lorsqu'ils meurent. Pratique comme engin, et qui ne laisse pas de trace, je m'en servirai bien parfois contre des opportuns.

L'épisode, auquel je mets d'emblée 4 étoiles, commence très fort : Vincent, qui recherche une soucoupe au Nouveau Mexique, est laissé pour mort sous un soleil de plomb par deux escrocs qui l'assomment et lui volent sa montre et son portefeuille. Il rampe sur le sable, sue, ressemble à un homme égaré dans le désert cherchant une oasis, et aperçoit, de façon déformée en raison de son trouble, une soucoupe volante.

Et nous avons alors le fameux thème menaçant de Dominic Frontiere.

Dans cet épisode, le thème des envahisseurs va être souvent entendu, et au générique final, nous aurons droit à une version unique, comme symphonique, d'un thème qui n'apparait que dans cet épisode. Maudit soit Samedi est à vous qui en 1975 lors de la troisième diffusion, alors que j'enregistrai l'épisode sur une cassette audio, coupa net le générique final.

Autre découverte : les aliens ont inventé le portable avant l'heure, ils disposent d'un disque lumineux qui leur permet de communiquer à distance. Lors de la première diffusion française, l'effet était certes plus saisissant qu'aujourd'hui à l'ère du portable. Ce disque lumineux ressemble à celui que nous avons découvert dans l'épisode 2 et qui servait à tuer.

Version géante du pistolet alien : les envahisseurs, depuis leur soucoupe, ont la possibilité d'installer un lance rayon géant qui dans l'épisode désintégrera une jeep.

Dans cet épisode, il y a la merveilleuse Suzanne Pleshette, qui nous a quittés en 2008. Elle joue le rôle d'une strip-teaseuse, Vikki.

Une petite précision : en 1969, je n'ai rien compris à la profession de Vikki. Strip-teaseuse de night club, je ne savais pas vraiment ce que cela voulait dire. Vikki est une femme envahisseur qui éprouve des émotions (à la différence des autres alien). Elle décide de sauver David Vincent, mais lorsqu'un enfant se brûle sous ses yeux "reste là à siroter son café" comme dira David. Elle nous donne aussi une indication sur la race alien : elle dit que ses émotions viennent de ce que nous humains pourrrions appeler "un père je crois". Il y a donc des pères et mères chez les envahisseurs. Dommage qu'une saison 3 ne nous en révèlera pas plus sur le nom de la planète, la nature des créatures, et laissera plein de points d'interrogations...

Suzanne Pleshette en Vikki nous éblouit, d'autant plus que le reste de la distribution n'est guère à la hauteur : Lin Mc Carthy, agent secret de l'Armée de l'air, affiche tout au long de l'épisode un sourire niais et béat. Cet acteur reviendra dans le rôle de Archie Harmon dans la saison 2 dans Contre attaque et La recherche de la paix avec toujours le même air satisfait. L'autre acteur est Edward Andrews, peu convaincant en journaliste alien. Peu importe, l'épisode nous raconte une histoire d'amour entre David et Vikki et ils font de cet épisode un des meilleurs de la série.

Mark Evans, le journaliste (Ed Andrews) et Vikki sont chargés d'attirer Vincent dans un piège et de le liquider. Mais, mutante, Vikki prévient in extremis le terrien et y laissera sa vie, tuée par ses semblables avec le pistolet laser.

Jean Berger, qui double qui vous savez, prononce un des plus beaux épilogues de la série : "Pendant quelques heures, dans le désert au sud de Rosario, un homme et une femme se sont rencontrés, deux êtres venus de deux univers étrangers l'un à l'autre. Tout au long des mois à venir, David Vincent se souviendra de ces quelques heures".

Du prégénérique à la fin, l'épisode se déroule dans le désert. Entre les cactus, des envahisseurs en combinaison verte avec leur fameux pistolet. Ils se trouvent là parce que la soucoupe est en panne. Mais dans les dernières images de l'acte 4, la soucoupe sera réparée et partira, laissant Vincent une fois de plus sans preuves. L'épisode permet un long échange entre Roy Thinnes et Suzanne Pleshette, d'abord hostiles l'un à l'autre, et finalement un peu amoureux. Même si le jeu de Roy Thinnes nous montre le comédien sans aucun humour et sous un jour glacial. Beaucoup d'entre nous sur le forum du Monde des Avengers auraient été pleins de sollicitude envers Vikki, alors que jusque vers la fin Vincent se montre glacial. Il rappelle à la jeune femme son origine (racisme?), elle est une extra terrestre "Vikki, vous avez fait des millions de kilomètres pour parvenir jusqu'ici".

Vincent est en guerre et il ne l'oublie pas une seconde, en guerre pour sauver la Terre. Il ne prend pas le temps de souffler.

À noter que dans le combat qui l'oppose à un alien en combinaison verte, il se montre peu crédible. L'envahisseur a le bon goût de faire une chute du haut des rochers sur le sable, ce qui suffit à le tuer. Heureusement pour David qui ne faisait guère le poids.

Suzanne Pleshette reviendra en saison 2 dans l'épisode 42 La fugitive que nous, pauvres français, ne découvrirons sur TF1 qu'en 1987.

La critique de Denis Chauvet : 

Un des meilleurs épisodes de la série, si ce n’est le meilleur. Il fait partie des épisodes de séries qu’il faut avoir vus. Les envahisseurs pourrait d’ailleurs commencer par cette aventure, où on découvre enfin comment les créatures de l’au-delà disparaissent sur terre lorsqu’elles sont tuées (j’ai découvert bien tard que c’était rouge ayant une télé noir et blanc jusqu’ en 1982 !). À  la découverte de la soucoupe dans la séquence pré-générique, nous avons également pour la première fois le thème musical si inquiétant de Dominic Frontiere.

Le désert, la chaleur, la soucoupe volante et les envahisseurs avec leurs sèche-cheveux ; c’est exactement comme cela que je me souvenais de la série. Il y a aussi la superbe Suzanne Pleshette en alien évolué, capable de sentiments après une mutation, qui contribue grandement à l’intérêt qu’on porte à l’épisode. Vikki est une stripteaseuse qui dit avoir vu un vaisseau spatial en revenant de Mexico. Elle accompagne Vincent sur les lieux, mais elle lui évite de tomber dans le piège et lui sauve une seconde fois la vie lors du final, même si elle a auparavant averti ses congénères de la localisation du ranch après que David Vincent n’ait pas voulu la prendre avec lui…Dommage qu’elle disparaisse si vite, car cet épisode aurait mérité d’être en deux parties. La meilleure scène est la traque dans le décor lunaire et elle aurait dû être plus longue (je pense en passant que Roy Thinnes est doublé dans le combat avec l’envahisseur). À noter que les aliens ont inventé le portable avant l'heure ; leur disque lumineux qui a servi à tuer dans l’épisode précédent sert aussi à communiquer à distance. 

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4. LES SANGSUES
(THE LEECHES)

La critique de Patrick Sansano : 

Encore un épisode du début, passionnant de bout en bout, où la musique est omniprésente avec de nombreux thèmes dramatiques. Cette musique en saison 2 avec Duane Tatro deviendra "envahissante" si j'ose dire, tandis que celle de Frontiere ajoute beaucoup à la saison 1.

Les sangsues est encore un épisode dont le décor est le désert. L'acteur Mark Richman, également connu comme Peter Mark Richman (un familier de Hawaii 5-0, Mannix et même ... Santa Barbara) dans le rôle de Tom, celui qui veut piquer la femme du patron, marque l'épisode et on ne voit que lui. L'actrice qui joue le rôle d' Ève est inexistante. D'ailleurs, à la recherche du patron qui s'est laissé kidnapper pour piéger les envahisseurs, on va assister à un bel affrontement entre deux acteurs : Roy et Mark.

Un savant convoque David Vincent pour devenir le numéro suivant sur une liste de savants enlevés par les aliens. Warren joué par Arthur Hill, vu plusieurs fois dans Le Fugitif, est hélas pour lui enlevé pour de bon alors qu'il croyait piéger les aliens et David et Tom vont devoir le retrouver.

L'épisode garde un suspense constant et ne lasse pas une seconde. Indiscutablement, la saison 1 est meilleure que la 2 sur ce plan. Les scénaristes réutilisent des idées de Larry Cohen. On voit dans cet épisode des scènes de torture, lorsque les savants prisonniers se voient arracher leurs secrets par d'improbables machines extra terrestres. Les effets spéciaux sont très cheap, mais les scénarii solides. Toutefois le réalisateur exagère parfois, comme pour ce moteur qui disparait dans un brouillard rouge à l'intérieur de la voiture, ce que Tom et David constatent en ouvrant le capot !

Le meilleur de l'épisode se déroule au début, avec la préparation du kidnapping de Warren. Les scènes de la mine à la fin, dans le désert, ont moins d'intensité.

C'est encore un épisode que je conseillerais pour débuter la série, il en sera ainsi de nombreux dans la saison 1. Il manque toutefois ce petit quelque chose que d'autres épisodes comme Cauchemar, La mutation et Première preuve rendent parfaits.

La critique de Denis Chauvet : 

Après une bonne introduction, on s’impatiente lors des préparatifs de l’enlèvement (complètement donc à l’opposé de la critique de Patrick sur ce coup). Le plan de Vincent, qui conseille à Doneghan de se laisser enlever, est fichtrement risqué. Cinq chercheurs ont été kidnappés pour subir des lavages de cerveau, et celui qui a réussi à s’échapper a perdu la raison (‘Not human. They’re leeches. They’re buried in hell’). L’émetteur traçant Doneghan est détecté par les ravisseurs, et David Vincent, accompagné en hélicoptère de Tom, le garde du corps et ami du chef d’entreprise, ne peut compter que sur sa chance.

Lorsque Vincent trouve le vieil homme dans le désert, en fait un envahisseur, le danger est palpable et la mine enfin découverte. Les passages dans ces zones arides ont toujours été mes préférés. Là encore, la mine, abandonnée depuis des années, est un excellent repaire d’envahisseurs et procure une palpitante dernière partie. Tom, au visage familier, est un allié efficace qui laissera sa vie lors de l’effondrement de la mine. Évidemment, les machines infernales des envahisseurs font plus sourire qu’autre chose car elles ressemblent à des juke-boxes, mais l’épisode est intéressant, surtout le dernier acte. Au moins, à la fin de l’aventure, pour la première fois, une autre personne est certaine que les envahisseurs existent…La scène du moteur de la voiture qui se consume laisse perplexe, et la relation entre Tom et la femme insignifiante de Doneghan est inutile …

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5. LA GENÈSE
(GENESIS)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode n'a été acheté et diffusé par TF1 qu'en 1987, mais les téléspectateurs de TMC ou RTL dans les années 70 ont eu la chance de le voir longtemps avant. C'est l'épisode dans lequel un policier, joué par Philip Pine (qui reviendra en chef alien dans La vallée des ombres) voit dans le coffre d'un break le docteur Lanier, un envahisseur, sous sa forme originelle, et en devient fou, aidé par un petit coup de disque posé sur sa nuque par le conducteur du break.

Cet épisode ne nous montre rien, et bizarrement, alors que le début était prometteur, il nous laisse sur notre faim. La une est à vous version Augier/Montiel le rediffusa rapidement (octobre 1987 après une première diff en été) et à nouveau, je fus déçu. Dans le même genre, L'ennemi de la saison 2, lui est supérieur.

Un policier ami du malheureux décide de découvrir la vérité, c'est le lieutenant Lucather joué par John Larch (un habitué de Hawaii 5-0). Il soupçonne David Vincent, avant de constater dans un garage souterrain l'existence des envahisseurs.

Le suspense faiblit très vite lorsque l'enquête se dirige vers le laboratoire. L'actrice Carol Rossen joue très mal (d'autres relèveront le niveau comme Susan Strasberg dans Équation danger). On a souvent dit que Les Envahisseurs a lassé le public américain par des intrigues répétitives, on le comprend un peu avec cet épisode. Le prégénérique est pourtant sublime : mais après un tel suspense, on s'ennuie, en dehors des scènes de l'hôpital lorsque le malheureux qui a perdu la raison se souvient. On a à nouveau des frissons de peur. Mais le suspense ne tient pas sur la longueur, dommage.

La critique de Denis Chauvet : 

Un épisode très moyen, alternant le bon et le mauvais. Lors d’un banal contrôle routier, un policier a vu quelque chose d’effrayant et a gouté au disque d’acier, ce qui rameute David Vincent. Bon déclencheur, mais la suite part en eau de boudin avec cette forme dans le laboratoire scientifique maritime. En fait, une régénérescence qui a mal tourné oblige les aliens à essayer de dupliquer un individu essentiel dans l’avancée de leur conquête de la terre. On revoit les fameux tubes et on découvre les cristaux, arme de persuasion des envahisseurs.

La meilleure scène est l’agression et la fusillade au parking souterrain, et j’ai reconnu des visages familiers de séries policières dans l’opus : Phillip Pine, Louise Latham (la femme du sergent) et John Larch (le chef de la police dans L’inspecteur Harry), qui incarne ici un policier qui est ‘convaincu’. C’est d’ailleurs assez rare que les convaincus survivent dans la première saison. Je n’avais pas dû voir cet épisode, diffusé seulement en 1987 en France. Rien d’exceptionnel ou d’effrayant dans celui-ci en tout cas, et, bien entendu, l’incendie du labo efface toutes les preuves.

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6. VIKOR
(VIKOR)

La critique de Patrick Sansano : 

Voilà un épisode que je ne suis pas près d'oublier. Juillet 1984, je suis salarié depuis à peine quelques mois et n'ai pas droit à des vacances, et voilà qu'antenne 2 rediffuse Les Envahisseurs l'après-midi. Des épisodes multi diffusés comme Première preuve, pris parmi les 26 diffusés de 1969 à 1972 par l'ORTF, et puis... un inédit. Un inédit l'après-midi : Vikor.

Alors, un fan arrive toujours à tout, et j'ai obtenu un après-midi de congé pour voir Vikor, et cela le valait.

L'épisode commence par un pré générique des plus palpitants : un ouvrier sur une grue voit les envahisseurs à travers une vitre, il se sauve mais pas assez vite, crise cardiaque avec le petit disque dans la nuque.

Ce début très Larry Cohen est suivi par un épisode palpitant qui voit David arpenter les recoins les plus mystérieux de l'usine d'un certain Vikor (Jack Lord). Il y a aussi Alfred Ryder dans l'épisode, connu pour La rançon qui terminait la diffusion française en 1969, où il jouait le chef suprême des aliens. Ici il joue un rôle différent : Nexus, nom qui rappelle Magnus, un autre leader des aliens dans L'Innocent (Michael Rennie)

Enfin, il y a une autre connaissance : Diana Hyland, la fiancée de Travolta morte en 77 en plein triomphe de La Fièvre du samedi soir, qui avait joué l'épisode Conférence au sommet en deux parties (saison 2) avec Michael Rennie.

Jack Lord joue ici un salaud, miné par la guerre de Corée, décidé à trahir les humains, qui à la fin accepte de laisser tuer son épouse (Diana Hyland) que David sauvera.

On ne s'ennuie pas une seconde parce que l'intrigue ne faiblit jamais. Plusieurs passages montrent David dans l'usine, ultra moderne, de Vikor. Là sont installés en masse des tubes de régénération, c'est ce qu'a vu l'ouvrier dans le pré générique. Ces plans sont particulièrement réussis et ne tombent jamais dans la répétition. Et puis l'épisode fait peur, très peur : les gardes à l'auriculaire raide, Lord Hyland et Thinnes cernés dans le restaurant par un shérif invader...

Que demander de plus à un épisode des Envahisseurs que de nous donner la trouille et de nous proposer en plus des guest stars intéressantes : outre Les Envahisseurs, on connait Alfred Ryder pour Hawaii Police d'État (épisode Témoin à charge et Les Mystères de l'Ouest), on a un peu de mal de retrouver l'intègre Steve Mc Garrett en lâche et traître. Vikor est marié à une femme qui boit et conduit en état d'ivresse. Il cède à ses caprices jusqu'au moment où elle compromet son alliance avec les envahisseurs qui lui ont promis un poste important : il aura des esclaves lorsque les aliens auront envahi la Terre.

Je ne saurai jamais pourquoi l'ORTF n'avait pas en son temps acheté cet épisode. Quelques légères lenteurs sur la fin m'empêchent de lui mettre la note maximum. La scène au restaurant s'éternise un peu.

Les deux scènes les plus effrayantes, à vous faire faire des cauchemars : dans le prégénérique quand Nexus regarde une régénération, on voit le "squelette" si j'ose dire de l'envahisseur. Nexus a des lunettes rayon X et il se retourne vers la fenêtre : on comprend que l'ouvrier témoin du camion grue est fichu.

L'autre scène, c'est David qui croise dans un couloir un garde de l'usine et voit son auriculaire raide. L'envahisseur le poursuit et ils se battent et là aussi, le réalisateur vous cloue dans votre fauteuil.

Je signale à tous les guides d'épisodes français qu'ils se sont trompés, la date de première diffusion est indiquée 1987. Ce qui est faux : ce fut en juillet 1984, j'y ai laissé un jour de congé.

La critique de Denis Chauvet : 

Excellent. Le meilleur pour l’instant avec La mutation. Du rythme et du suspense de bout en bout avec un final grandiose, et l’ingéniosité de Vincent qui condamne Vikor, l’allié des envahisseurs, aveuglé par le pouvoir, jusqu’à sacrifier sa femme ! Elle est interprétée par la ravissante Diana Hyland, disparue trop tôt ; son personnage est bien plus subtil qu’on ne le pense au début.

La scène d’introduction plante le décor avec un agent d'une compagnie de téléphone sur une grue qui découvre par hasard une salle de régénérescence des envahisseurs. Il a le temps avant de mourir de conter brièvement à un collègue ce qu’il a observé. Il y en a partout dans cet épisode : gardiens de sécurité, policiers, serviteur ! Vincent peut compter sur une alliée, la femme blonde de Vikor, portée sur la boisson, qui lui sera d’un grand secours ! La prestation de Jack Lord, en véritable salopard, prêt à trahir sa race, n’est pas à négliger dans la réussite de cet opus. Il meurt comme un traitre doit expier ; ce vétéran décoré, assoiffé de pouvoir, qui s’estime trahi par ses pairs par manque de considération, a avalé les promesses d’être un puissant maitre au sein du nouveau monde….

Alfred Ryder (Nexus) est excellent en envahisseur, tellement bon qu’il reviendra en chef alien... À noter que Vincent est plus rusé dans ce combat, ne se présentant pas sous sa véritable identité quand il postule pour le poste de chauffeur afin d’infiltrer l’usine Vikor, qui doit produire en masse ces fameux tubes. Il erre longtemps dans les locaux et il découvre beaucoup de choses sur la régénérescence de nos ennemis, qui affichent clairement leur but. 

Pas de temps mort, un bon divertissement angoissant et dramatique accompagné de la célèbre partition de Dominic Frontiere. Un ‘inédit’ qui ne faisait pas partie des 26 diffusés initialement en France. 

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7. CAUCHEMAR
(NIGHTMARE)

La critique de Patrick Sansano : 

Voilà sans doute l'épisode le plus effrayant de toute la série. Il a été diffusé à 20h30 un jeudi de 1969, puis rediffusé en octobre 1973 après Aujourd'hui madame, et la 3e diffusion eut lieu dans Samedi est à vous. Le prégénérique fut scandaleusement tronqué : j'avais fait un enregistrement sur k7 audio et l'épisode commença lorsque l'institutrice ouvre la porte de la grange, alors que si vous regardez l'épisode, il se passe des choses avant.

Nous sommes à Grady, dans le Kansas, dans une petite ville fermière (qui a dit genre Smallville ?), cette ville est supposée être au centre exact des États-Unis et les envahisseurs veulent déclencher à partir de là une attaque de locustes, des insectes proches des sauterelles. Pour ce faire, ils disposent d'une machine et d'un silo dans lequel ils font des expériences sinistres, et c'est ainsi que l'épisode va atteindre des sommets dans l'horreur.

Dès la première scène, l'institutrice Ellen Woods, qui hélas pour elle a un passé de malade psy, ce qui n'arrangera pas les choses pour qu'on la croit, surprend des gens qu'elle connaît : ce sont en fait des envahisseurs. Ils manipulent l'étrange machine. Elle manque se prendre un coup de hache, s'enfuit, et les insectes l'attaquent, télécommandés par les aliens.

David Vincent se heurte à l'hostilité des habitants dès qu'il arrive à Grady. Ellen est jouée par une actrice sans charme et sans charisme, Kathleen Widdoes, ce qui n'empêche pas l'épisode d'avoir 4 étoiles. Deux personnes s'emploient à soi-disant protéger Ellen, ce sont en fait des envahisseurs qui ne vont pas tarder à vouloir la tuer. L'un d'eux, Monsieur Ames, est joué par l'acteur Robert Emhardt. Ce Ames et une" vieille chouette" interprétée par Jeanette Nolan, Mlle Havergill, font penser à des membres d'une secte, tant ils oppressent Ellen et veulent la rendre folle en l'obligeant à ne pas se souvenir de ce qu'elle a vu.

Vincent doit aussi compter avec l'hostilité du fiancé d'Ellen, Ed, qui a peur qu'il la rende folle et n'hésite pas à rosser notre héros.

Mais Vincent s'obstine et entraîne Ellen dans le silo où ils découvrent avec horreur dans une grande boite vitrée rectangulaire genre aquarium des papillons.... La musique de Dominic Frontiere devient sinistre quand Vincent, avec précaution, insère un morceau de viande et que les bestioles se jetent dessus, le laissant aussi nu que si les papillons avaient été des piranhas. À la fin de l'épisode, en se battant, Vincent fait tomber un envahisseur sur cette installation et il fait une grimace en voyant l'alien mourir dévoré et s'évaporer dans le brouillard rouge habituel.

Paul Wendkos, le réalisateur, a décidé de nous flanquer la trouille et il y réussit. La musique, la folie d'Ellen, l'attitude oppressante des fermiers, policiers, qui sont des envahisseurs (les fermiers aliens ont racheté toutes les terres alentour), tout cela ne nous donne pas envie d'aller passer un week-end à Grady. David Vincent restera d'un bout à l'autre courageux malgré les coups et les menaces. La scène où Ellen et lui s'enfuient dans un champ poursuivis par les locustes est digne d'Hitchcock.

Vincent fera échec au plan en convaincant Ed, le fiancé d'Ellen, qui d'ailleurs avoue à ce dernier ce qu'elle a vu dans la grange. Beaucoup de pleurs, de crises de nerfs, de la part de l'institutrice, mais bon, l'histoire s'y prête. À eux deux, ils vaincront le projet terrible des envahisseurs. Seul bémol : la disparition du silo souffre d'un effet spécial cheap.

À la fin de l'épisode, Ellen et Ed veulent tout oublier : "Cet affreux cauchemar, je ne veux plus le revivre" dira Ellen. Lorsque les amoureux demandent à Vincent s'il comprend il dira d'un ton glacial : "Non, pas après ce qui s'est passé", "Bonne chance à tous les deux".

Avec cet épisode, la saison 1 atteint des sommets. Il fut diffusé en France en 1969 au milieu d'une tranche de 13 comprenant des saisons 1 et des saisons 2 (Les défenseurs, La rançon). C'est un épisode indispensable, comme L'innocent, La tornade, Première preuve, La mutation et L'ennemi. Si vous le regardez un soir d'été les fenêtres ouvertes, je suis sûr qu'au moindre bourdonnement vous allez saisir dans votre main une bombe insecticide.

La critique de Denis Chauvet : 

Une invasion suspecte de locustes et une boite métallique attirent David Vincent à Grady, une petite ville du Kansas, au centre des USA, où tout étranger est très mal vu. Là, il est persuadé qu’une jeune institutrice lui ment car elle a peur et elle veut oublier ce qu’elle a surpris par hasard. Après un début lent, où Vincent arpente les rues de la petite ville hostile, l’épisode monte en intensité avec la course à travers le champ de maïs et la scène du silo (je me souvenais des papillons dévorant le bout de barbaque, trente ans après avoir vu cet épisode). L’invasion des criquets envisagée par les envahisseurs est effrayante et la transformation du champ impressionnante.

Comme Patrick, je trouve l’actrice, dont je ne connais pas le nom, très transparente. Par contre, Robert Emhardt, le principal de l’école, (vu dans Les Incorruptibles, Les Rues de San Francisco) ne pouvait être qu’un envahisseur, et sur les trois mamies, une seule en fait partie ? Je me demande aussi comment David Vincent peut se promener avec un bras sanguinolent les deux tiers de l’épisode. Il a deux témoins vivants, chose rare, mais ils refuseront de témoigner pour vivre heureux et sans peur. 4 bottes pour cette aventure cauchemardesque, mais derrière La mutation et Vikor à cause de la disparition du silo bien mal rendue et de l’actrice véritablement sous tranxène pour jouer ce rôle d’institutrice apeurée proche de la folie !

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8. À L'OMBRE DU DERNIER JOUR
(DOOMSDAY MINUS ONE)

La critique de Patrick Sansano : 

Un épisode nettement décevant arrivant après Cauchemar, même si l'action et le suspense sont au rendez-vous. Et toujours ces scènes glaçantes d'horreur, comme le meurtre de Spencer, le contact de David dans le prégénérique (les aliens le coincent d'abord dans la cabine téléphonique d'un bar, puis le tuent avec leur petit disque). Et aussi cette scène où Vincent se rend compte que le passager d'une automobile regarde devant lui sans que ses yeux soient éblouis par le soleil. Les aliens économiseront donc les lunettes de soleil quand ils auront envahi la Terre.

Vincent arrive près d'une base militaire où un haut gradé, rendu fou par la mort de son fils, collabore avec eux (il est joué par la vedette de la série Le Ranch L, Andrew Duggan). Vincent est venu là parce qu'il y a un cratère suspect qui cache sans doute le crash d'une soucoupe. Mais il ne tarde pas à se rendre compte que le général Beaumont (Duggan) veut aider les aliens à faire sauter une bombe pour épouvanter les humains et obtenir le désarmement. Ce général naïf finira par se sacrifier en sautant avec la bombe et les envahisseurs, empêchant ainsi la catastrophe.

Il y a des scènes d'action (poursuite en voiture au début), puis, encore en voiture, Vincent réussit à échapper à la mort alors qu'il est prisonnier. La voiture tombe dans un ravin et nos aliens s'enflamment. Le décor de l'épisode alterne base militaire ultra secrète et paysages de désert (comme dans La mutation et Les sangsues). Un épisode masculin, pas le moindre jupon à l'horizon. C'est réussi mais pas extraordinaire.

La critique de Denis Chauvet : 

L’intrigue est grotesque. Un général pense se servir des extraterrestres pour, de façon détournée, mettre fin à la menace de guerre atomique tout en sacrifiant un million de vies…et il a l'intention de démasquer les envahisseurs une fois qu'ils auront atteint leur objectif ! Heureusement qu’il y a d’excellents passages : Spence épouvanté et cerné par les aliens dans la cabine téléphonique du bar sur la musique du juke-box (au best of de la série), et l’envahisseur au volant qui n’est pas ébloui par le soleil dans le désert d’Utah. Vincent, encore naïf, ne s’est pas douté que les deux agents du gouvernement en étaient.

Le général est un Vikor pâlot, qui a vendu son âme au diable ; un deuxième soldat qui joue au collabo avec les envahisseurs ; contrairement au premier, il se reprendra et se sacrifiera pour éviter le pire. Il est interprété par Andrew Duggan (Ranch L), mais c’est surtout William Windom, vu trois fois dans Les Rues de San Francisco, qui convainc. L’intrigue se passe principalement à l’intérieur d’une base militaire, ce qui explique l’absence de présence féminine. Quelques bonnes séquences – Vincent suivi par une mystérieuse voiture et la scène scrutée aux jumelles, entre autres -  mais de nombreux bavardages poussifs et ce scénario ridicule rendent l’épisode moyen ; en fait, celui qui m’a le moins plu jusqu’à présent.

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9. ÉQUATION : DANGER
(QUANTITY : UNKNOWN)

La critique de Patrick Sansano : 

A nouveau un fantastique épisode. Il commence par le crash d'un d'avion, et le début d'une chasse autour d'un mystérieux cylindre qui contient des instructions venant de la planète des envahisseurs.

Des acteurs merveilleux sont dans cet épisode : Milton Selzer (l'un des tous premiers guest de Hawaii Police d'État dans Nous serons des étrangers), James Whitmore, et la fantastique Susan Strasberg, hélas disparue en 1999.

L'épisode est palpitant et mène en bateau le téléspectateur qui pense que Harry Swain/James Whitmore est un gentil, alors que c'est un envahisseur.

Le cylindre fait l'objet d'une vaste envie des aliens : ils vont attaquer un convoi, puis demander à Swain d'attirer Vincent dans le vol du cylindre. Comme dans les films d'Hitchcock, le cylindre n'est qu'un prétexte, ce que Hitchcock appelait le mac guffin. Nous assistons à de formidables numéros d'acteurs, à une histoire pleine de suspense. Ah, cette scène où le faux cylindre est déposé par les policiers sur un entrepôt à bagages, des policiers qui au dernier moment renoncent à le prendre en voyant le signe de dénégation d'un autre alien.

James Whitmore se fait passer pour une victime des aliens. Il est convaincant lorsqu'il raconte à Vincent la (fausse) mort de sa femme et de sa fille : la fille aurait vu une soucoupe volante et Swain serait arrivé, lors d'un pique-nique en campagne, pour voir mourir sa femme et sa fille. Cette scène dramatique est intense. Elle se révèle être un bluff de Swain.

Un mot sur Susan Strasberg, une des plus jolies invaders girls. Ellea joué dans des films d'épouvante comme The Returning. Elle joue le rôle de la sage Diane Oberly. Il émane d'elle une grande sensualité.

J'ai lu un jour une interview de Michael Douglas, il a raconté qu'à l'occasion d'un de ses premiers tournages, il avait une scène d'amour explicite avec l'actrice Susan Strasberg et qu'il lui a dit : "J'espère, Susan, que vous ne le prendrez pas personnellement si j'ai une érection". Je n'ai jamais pu trouver de quel téléfilm ou film il parlait...

Milton Selzer au visage plein d'expressions était un acteur formidable, il faut le voir dans sa réplique désabusée à Vincent : "Si Léo Rinaldi n'avait pas représenté tant pour moi, jamais je n'aurais consenti à vous écouter".

Équation : danger bénéficie, outre d'une distribution exceptionnelle, d'un scénario béton plein de fausses trappes, de pièges, sans tomber dans le trop plein d'action de À l'aube du dernier jour. Il nous tient en haleine pendant 50 minutes.

La critique de Denis Chauvet : 

Un excellent épisode, qui préserve le suspense jusqu’aux dernières images, agrémenté d’une solide distribution : James Whitmore, Milton Selzer (vu dans toutes les séries cultes) et Susan Strasberg.

L’action et l’absence de temps mort sont les points forts de l’épisode, même si on sait que Vincent ne pourra pas conserver ce cylindre en métal, - le seul vestige d’un avion privé accidenté -, qui ressemble à une bouteille thermos. Il reste à savoir qui manipule l’architecte : le flic de la sécurité ou la laborantine. Dès le début, j’ai pensé au flic, et je n’ai pas cru son excuse bidon de femme et fille tuées par les envahisseurs. Contrairement à Diane Baker et Suzanne Pleshette, la jolie fille de l’épisode n’est donc pas une extraterrestre. Le coup de téléphone que lui passe David Vincent dans l’épilogue pouvait laisser espérer un retour de la petite brunette à la superbe diction (en VO).

L’opus regorge de scènes intéressantes ; dès le début, le barrage des envahisseurs et l’attaque du camion postal pour récupérer le cylindre (séquence pré-générique), puis l’originalité d’accuser Vincent d’être un alien, la rencontre au bureau du ‘colonel’ et le final dans les chutes. Sinon, le leurre à l’aéroport est beaucoup trop visible et on se demande comment Vincent ne lâche pas à la course Swain/Whitmore bien plus âgé. À part ces petits ‘détails’, l’épisode, qui reste une superbe manipulation des envahisseurs, est bien construit et captive de bout en bout.

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10. L'INNOCENT
(THE INNOCENT)

La critique de Patrick Sansano : 

Ernest Lehman, scénariste de La Mort aux trousses d'Hitchock, aurait pu prendre ombrage de cet épisode dans lequel toute une scène est reprise de son film : lorsque Cary Grant est saoûlé de force et lancé du haut d'une route sinueuse de montagne au volant de sa voiture... Nous en avons le plagiat intact ici avec Vincent et un témoin qui réussissent comme Grant à échapper à la mort.

Savez-vous comment s'appelle la planète des envahisseurs, cette planète en train de mourir que les aliens sont obligés de quitter et qui les conduit à coloniser la Terre ? Larry Cohen n'a jamais évoqué de nom, ni les scénaristes de la série. Et bien en 1969, Télé Poche et Télé Magazine nous annonçaient que dans L'innocent, David était conduit sur la planète des envahisseurs, Utopia, pour vérifier par lui-même qu'ils avaient changé de comportement et voulaient le bien des humains.

Bien évidemment, c'est dû à une mauvaise traduction et à un contresens. Dans l'épisode, les envahisseurs font un lavage de cerveau à Vincent alors qu'il se trouve à bord d'une soucoupe (qui n'a pas décollé !) et lui font croire à ... une utopie!

À quoi tiennent les choses quand même, suite à une mauvaise traduction...

L'innocent est l'un des meilleurs épisodes de la série. On le doit à un scénario magnifique, fort bien mis en scène (nous croyons que David a été emmené en soucoupe d'un point à un autre) et à la présence du grand, par la taille et par le talent, Michael Rennie.

Ce comédien, décédé en 1971, avait déjà tâté de la SF avec Le Jour où la Terre s'arrêta, où il venait en mission de paix sur Terre en extraterrestre. Il joua deux fois dans LesEnvahisseurs  : L'innocent et l'épisode double de la saison 2 Conférence au sommet. Son dernier rôle en 1971, Dracula et le loup-garou contre Frankenstein (avec Karin Dor vue dans On ne vit que deux fois), le présente encore en extra terrestre, voulant donner vie à des créatures comme celles que le titre annonce.

Michael Rennie était un excellent comédien. On l'a aussi vu dans des films comme Hôtel Saint Gregory. Ici, il est Magnus, un chef important des envahisseurs, venu soit-disant en mission de paix pour persuader David que les aliens ont changé de politique et veulent partager leurs connaissances avec les humains. Mais c'est un leurre. Ils cherchent d'une part à récupérer un de leurs gadgets, un disque extraterrestre, trouvé par hasard par un pauvre pêcheur, et aussi à anéantir Vincent qui doit témoigner devant une commission militaire. Le capitaine Ross (Dabney Coleman, qui reviendra en saison 2 dans La soucoupe volante) a vu un envahisseur mourir. Il convoque Vincent. Ce témoignage peut révéler la présence sur Terre des aliens. Alors, ils imaginent un stratagème, véritable lavage de cerveau, enlevant David (et auparavant jurant qu'ils vont tuer la femme et le fils du pêcheur), pour empêcher le témoignage.

L'épisode nous propose des scènes extraordinaires : David part donc (en rêve) à bord de la soucoupe et atterrit dans un endroit où une cité miraculeuse a été construite ; il y retrouve sa fiancée Helen (Katherine Justice). Dans la réalité, elle l'a quitté et s'est mariée en Angleterre. Il y retrouve également un ami jadis handicapé et que les aliens ont soigné, un barrage qu'il voulait construire et que leurs technologies extra terrestres ont permis de créér... Tout cela fait partie d'un rêve et c'est en cela que David est l'innocent de l'épisode. On lui fait voir des choses incroyables pour qu'il cesse son combat contre les aliens à un moment critique pour eux.

Bien entendu, Magnus/Michael Rennie, quand il constatera que le cerveau de David résiste et perce à jour la supercherie, se montrera bien moins amical et nous assistons à la scène pompée sur Hitchcock.

On a peur en permanence dans cet épisode. Tout est agencé pour nous donner une belle trouille, dès le pré-générique où le capitaine Ross tue un alien en se défendant dans un sous- sol militaire. Dans la distribution, on retrouve aussi l'acteur Frank Marth, au physique typiquement invader, qui reviendra dans la série en Eric Lund dans Action de commando.

Cet épisode m'a permis de découvrir l'immense talent de Michael Rennie que je compare assez à Christopher Lee (ils sont tous deux anglais). Chaque scène est magnifiquement photographiée, le réalisateur Sutton Rolley a évité les effets kitch et nous donne du beau spectacle : ah ces têtes allongées et déformées que Vincent voit lorsqu'il est drogué. "Restez avec nous Monsieur Vincent"...

Du grand art, un épisode sans faute, et que je recommande vivement de visionner. L'innocent se déroule dans un port du Maine mais la séquence du rêve fut filmée en Californie. La ville de rêve que voit Vincent nous semble réelle. Michael Rennie compose avec Alfred Ryder (Vikor, La rançon, La recherche de la paix) le meilleur rôle de chef des envahisseurs. On aurait aimé plus souvent voir par la suite des épisodes de cette qualité, surtout en saison 2.

La critique de Denis Chauvet : 

On se souvient du rêve idyllique de David Vincent des années, voire des décennies après avoir vu l’épisode. C’est tellement improbable qu’il puisse revoir la vallée qu’il voulait développer, son collègue, et sa petite amie (Katherine Justice) dans une superbe scène de duperie : ‘There is something wrong’. La musique est apaisée, et le passage, tourné en Californie, est placé au milieu d’une intrigue angoissante. C’est en fait un lavage de cerveau pour convaincre notre héros que les envahisseurs sont de gentilles créatures capables de miracles pour le bienfait de la race humaine et du vivre ensemble…on connaît la chanson ! Évidemment, à la rediffusion, l’impact est moindre.

L’architecte est à la recherche d’un pêcheur qui se cache après avoir vu une soucoupe et subtilisé un disque. Dans le même temps, il doit assister à une commission militaire pour documenter les dires d’un gradé qui a abattu un alien suite à une disparition de dossiers (séquence pré-générique). Comme lors de l’aventure précédente, les envahisseurs prennent le dessus sur Vincent en procédant à un odieux chantage sur la vie de la femme et du fils du marin, qui est l’appât pour attirer Vincent dans le piège. 

Contrairement à beaucoup, je ne juge pas The Innocent comme le meilleur opus de la série, principalement à cause du final : il y avait procédé plus radical, et moins hitchcockien, qu’une voiture en pente pour se débarrasser de deux témoins gênants. Sinon, la réalisation est excellente, l’intérieur d’une soucoupe est montré pour la première fois, et Michael Rennie est remarquable en Magnus, chef alien, faisant de l’ombre au reste de la distribution. 

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11. GUERRE SUBVERSIVE / LE RIDEAU DE LIERRE
(THE IVY CURTAIN)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode a été diffusé en France pour la première fois en décembre 1971 (soit bien après les saison 2). Le titre écrit était Guerre subversive tandis que la voix de Jean Berger annonçait Le rideau de lierre.

Encore un épisode majeur, qui ramène à ma mémoire immédiatement trois souvenirs :

- La beauté de Susan Oliver qui prend une douche. En 1971, l'ORTF pudibonde était avare de nudités. Dans cet épisode - cela ne m'a pas fait tilt en 71 mais je l'ai remarqué à la rediffusion antenne 2 de 1975 - nous avons l'une des rares (la seule) incursion des envahisseurs dans l'érotisme, bien gentillet ici. Susan Oliver (encore une belle actrice dont le cancer nous a privés) joue le rôle de Stacy, une garce qui va trahir son mari et provoquer un drame. Elle est souvent aguichante dans l'épisode et dans une scène nue sous la douche (mais l'on ne voit rien).

- Deuxième souvenir : la Midland académy où les envahisseurs préparent la guerre subversive ressemble à l'académie Alpha de L''invasion des terriens : même les couloirs se ressemblent, et lorsque Vincent revient avec des policiers, les salles qui abritaient des machines bizarres ont cédé la place à de sages salles de classe. Il en est de même il me semble avec l'académie Alpha lorsque Tara voit un cosmonaute....

- Troisième souvenir : Murray Matheson. Ce comédien a joué par la suite dans Banacek. Il est (moins que Michael Rennie) un de ces méchants plein de classe et menaçants que l'on n'oublie pas dans Les Envahisseurs.

Dans le prégénérique, un aviateur, Barney, le mari de Stacy, a un accident ; il transporte des passagers dont il ignore qu'ils sont des aliens. Mais dans l'accident, l'un d'eux est blessé et il ne saigne pas. Les envahisseurs pensent d'abord à le tuer mais ils ont besoin d'un pilote. Barney, trahi pour de l'argent par Stacy, finira par écraser son avion sur l'académie Midland.

Une fois de plus c'est un épisode haut de gamme, même si l'on a moins peur que dans Cauchemar ou L'innocent. Les scènes où l'on voit David Vincent prendre un autocar rappellent l'autre production de Quinn Martin, Le Fugitif. La paranoïa est à son comble quand Vincent visite l'académie, s'en échappe, revient avec des flics et est pris pour un fou. Nous sommes loin de ces épisodes très conventionnels où Vincent ne sera plus qu'un guide pour l'organisation des believers d'Edgar Scoville.

Vincent est tellement accaparé par sa lutte contre les aliens qu'il reste insensible aux charmes de Stacy, qui oublie toujours intentionnellement de porter son alliance au grand désespoir de son aviateur de mari. Il la méprise même lorsqu'elle tente de s'excuser lors de l'épilogue. Jean Berger conclut en disant "David Vincent laissait dans cette petite ville un être dont le comportement lui était plus incompréhensible que celui d'une créature d'une autre planète".

Lors de la première diffusion, j'ai cru que l'épisode se déroulait en 1970. On voit cette date sur le permis de conduire de Vincent, mais nous sommes encore au printemps 1967 et c'est la date d'échéance du permis. Ce genre de petits détails marque quand on découvre la série.

Vers la fin de l'épisode, il y a quelques longueurs, lors du piège tendu à l'aéroport, qui font que je ne donne pas la note maximum mais c'est un très bon épisode.

La critique de Denis Chauvet : 

Un épisode que je n’avais pas dû voir, car aucune scène n’a éveillé le moindre souvenir. L’intrigue est relativement simple : Barney Cahill, un pilote de charter, est engagé pour aller chercher tous les nouveaux envahisseurs débarquant sur la Terre vers une école de conditionnement au Nouveau-Mexique, un véritable nid d’aliens. Lorsque Vincent le rencontre, il n’a pas de mal à le rallier à sa cause et à échafauder un plan, mais sa femme cupide – la blonde aux yeux bleus Susan Oliver aussi sexy dans une robe rouge que noir – va tout faire capoter.

Contrairement à Patrick, je considère cet épisode comme relativement mineur. On n’y trouve pas de scène ‘marquante’ à la série (excepté l’envahisseur qui ne ressent aucune douleur et ne saigne pas dans la séquence initiale), et le dénouement est prévisible dès que Cahill apprend la trahison de Stacy, son épouse ; ce le fut pour moi en tout cas.

Peu de scènes sortent du lot, mais on retient David Vincent en visite dans l’académie, ce qui fait découvrir les techniques des envahisseurs, avec comme clou, la soirée dansante d’apprentissage. L’introduction est trop longue, la scène de la douche anodine et le tout se déroule sans grande surprise jusqu’à l’intéressant épilogue et l’énoncé d’un comportement plus incompréhensible que celui d'une créature d'une autre planète pour Vincent. À noter que ce dernier est quatre ans plus vieux que Roy Thinnes, né en 1938. La morale de l’épisode est exactement la même que celle de notre société actuelle : il suffit de mettre des billets sur la table pour que les cupides se soumettent aux envahisseurs…

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12. LA TRAHISON
(THE BETRAYED)

La critique de Patrick Sansano : 

Aïe ! Après de superbes épisodes comme Cauchemar et L'innocent, voici un épisode particulièrement kitsch, multipliant les scènes de coups de pistolets lasers, d'atterrissage de soucoupe au milieu de wagons dans un complexe pétrolier. Ces effets spéciaux sont très mauvais et multipliés ici donnent une catastrophe. Vincent retourne l'arme laser d'un alien contre ce dernier et il disparaît dans un brouillard rouge. La soucoupe qui atterrit au milieu des wagons, c'est vraiment too much... On dirait un épisode tourné dans un dépôt SNCF.

Il y a ici le vétéran Ed Begley (vu dans Le Virginien) qui reviendra en saison 2 dans Le labyrinthe. L'épisode a pour trame une bande magnétique qui permet de localiser la trajectoire pour l'atterrissage des soucoupes. Bref, rien de bien passionnant. L'épisode fut diffusé au début des années 70 sur TMC et RTL. Puis sur l'éphémère TV6 en 1986. Et enfin en 1987 lors de la diffusion de l'intégrale. Il mérite tout juste la moyenne, à déconseiller pour quelqu'un qui n'aurait jamais vu la série.

La critique de Denis Chauvet : 

Un bel épisode angoissant, à suspense et à multiples rebondissements. Le pétrole est l’arme à conquérir dans une gigantesque raffinerie infiltrée par les envahisseurs, un thème toujours d’actualité. Vincent a réussi, lors d’une action intrépide et hasardeuse, à s’emparer dans un vieux wagon-citerne d’une bande magnétique décrivant l’activité extraterrestre sur les champs de pétrole. Confier le développement à un spécialiste n’est pas le plus risqué, mais Carver, le magnat du consortium, a une fille, Susan, qui est éprise de David Vincent. La secrétaire est évidemment une alien qui va exercer un odieux chantage sur la jolie blonde pour obtenir des renseignements sur l’architecte. Susan se retrouve tiraillée entre empêcher un scandale pour son père et trahir David, l'homme qu'elle aime.

La distribution est très convaincante, que cela soit Carver (Ed Begley), le cryptographe en disgrâce et allié de Vincent (Norman Fell) et Susan, interprétée par la ravissante Laura Devon, en piste pour le titre d’’Invaders girl’, une actrice que je ne connaissais pas et qui arrêta sa carrière en 1967 ! À noter que ce n’est qu’au douzième épisode que Vincent se sert d’un appareil photo…et il l’utilise comme arme, alors qu’il contient des preuves plus faciles à exploiter que la bande ! Je trouve que les cristaux d’hypnose, utilisés deux fois, sont une arme qui facilite beaucoup trop la tâche des envahisseurs, et on s’aperçoit qu’ils procèdent comme le Spectre : échouer équivaut à une condamnation à mort…

Un choix cornélien s’impose à Vincent qui veut sauver sa bien-aimée (on le comprend), mais, malheureusement, l’amour n’a pas sa place dans ce combat de survie que mène l’architecte. Seulement trois bottes, à cause de l’erreur de scénario avec l’appareil photo, et parce que la fille meurt…

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13. LA TORNADE
(STORM)

La critique de Patrick Sansano : 

Voici encore un épisode incontournable. L'un de ceux qui ont fait la légende des Envahisseurs. Bien qu'étant de la saison 1, il fut diffusé en france en décembre 1971 juste après Alerte au rouge et La soucoupe volante.

Deux acteurs fabuleux dans l'épisode : Joseph Campanella, le patron de Mannix dans la saison 1, que l'on a vu aussi dans Le Fugitif et plus récemment, méconnaissable, dans Cold Case, et puis la très belle Barbara Luna (particulièrement à son avantage dans un Hawaii 5-0).


Dès le pré générique, on a peur, il y a le thème de Dominic Frontiere, quelqu'un cherche à faire tomber un arbre ou un poteau sur le professeur Gantley, un savant qui pense qu'une tornade qui se dirige sur Miami a une origine "non naturelle". Gantley est ami avec un prêtre, Joe Corelli, qui a une bonne, Lisa.

L'épisode fourmille de ce qui fait un épisode parfait des Envahisseurs : Vincent drogué, blessé et inconscient, en convalescence chez le prêtre, est attaqué par Lisa qui veut s'en débarrasser, mais prétendra au père Corelli que Vincent a voulu la violer.

Les scènes de tempête donnent à cet épisode une atmosphère oppressante. On se souviendra longtemps du moment où Vincent, coincé dans une voiture des aliens, supplie un policier de le prendre en charge. Ceux-ci, pour ne pas se compromettre, sont obligés de livrer Vincent au flic.

À l'intérieur de l'église, il y a une installation alien sophistiquée, on dirait un jeu de monopoly sur lequel les envahisseurs manipulent la tornade. Si l'assassinat de Gantley par les aliens lorsqu'il découvre le bateau qui provoque les tornades est saisissant, on peut regretter les effets spéciaux bon marché montrant un mat qui envoie des rayons vers les nuages. En 1971, sur une télé en noir et blanc, cela pouvait passer, mais aujourd'hui cela fait trés artificiel.

L'épisode sera l'avant-dernier exceptionnel de la saison 1 (il reste L'astronaute). Quant à la saison 2, vous allez être déçus.

La critique de Denis Chauvet : 

Cette fois-ci, les envahisseurs déclenchent des tornades et ils ont réquisitionné une église comme quartier général, qui sert de relais avec un bateau au large. L’intrigue est assez moyenne, et il y a peu de suspense, car on sait rapidement qui sont les ennemis : le pêcheur dès l’arrivée de Vincent à l’hôtel et la machiavélique Lisa quand elle apporte le thé drogué. L’architecte est venu voir un météorologiste qu’il ne rencontrera jamais : les deux hommes ont la conviction qu’une tornade dévastatrice sur les côtes de Floride à cette époque de l’année n’est pas ‘naturelle’ et le fait qu’une petite ville ait été épargnée est étrange.

L’interprétation est honnête, mais pas inoubliable, à part Joseph Campanella en Father Joe. Même Barbara Luna ne fait pas oublier Diane Baker ou Suzanne Pleshette en femme extraterrestre. L’épisode présente pour la première fois un envahisseur kamikaze, une nouveauté, mais la meilleure scène de l’opus est la confrontation de Vincent avec les deux envahisseurs dans l’église. Il faudra d’ailleurs tout l’épisode pour que le héros s’en remette ! Il y a aussi l’attaque de Lisa sur Vincent, drogué et en convalescence chez le prêtre, avant qu’elle prétende qu’il a essayé de la violer (assez osé pour l’époque !). Le reste est quelconque, à commencer par les effets spéciaux (sur le bateau et dans l’église) et le final qui laisse sur sa faim. Cet épisode ‘faiseur de pluie’ n’a pas les qualités, loin de là, de Dans sept jours le déluge des Avengers sur le même thème.

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14. PANIQUE
(PANIC)

La critique de Patrick Sansano : 

Cet épisode a été diffusé en 1969. En 1973, il fut le premier proposé dans Samedi est à vous.À chaque fois, je me suis demandé ce qu'on pouvait bien lui trouver. Certes, il y a les scènes où Nick Baxter/Robert Walker junior provoque la mort des terriens en les congelant, mais en dehors de cela, l'épisode nous fait mourir d'ennui. La scène de fin, où Baxter reçoit un coup de rayon depuis la soucoupe et meurt dans le brouillard rouge habituel, est ridicule.

Lorsqu'ils ont écrit Panique, les scénaristes devaient commencer à fatiguer : comment peut-on avoir dans une même saison Première preuve, La mutation, L'innocent, Cauchemar, La tornade, Guerre subversive et cet épisode fermier, avec RG Armstrong, un familier des années 60.

L'intérêt de l'épisode, c'est de voir la femme de Roy Thinnes, l'actrice Lynn Loring, qui a soi-disant rencontré Roy sur cet épisode. Faux et archi faux, ignorance de Télé Poche, Roy et Lynn se connaissaient depuis le début des années 60. J'avoue que je n'ai trouvé aucun charme à Lynn Loring, et que Roy Thinnes (qui ressemblait un peu à Paul Newman) était bien plus beau qu'elle. Mais bon c'est leur affaire. Depuis, Roy Thinnes a divorcé.

Cela dit, Panique est un épisode peu passionnant. Multi diffusé dans les années 70 et 80, alors qu'il est loin d'être indispensable.

La critique de Denis Chauvet : 

On tient là le premier épisode raté de la série. Le scénario est en effet cousu de fil blanc, et les personnages inintéressants. Un envahisseur (cultivé) porteur d’un virus mortel, pour tous ceux qu’il touche, est pourchassé par ses congénères, la police et David Vincent. Une mort lente pour lui mais rapide pour ses victimes qu’on retrouve congelées. On se demande pourquoi l’architecte tient absolument à sauver cet individu responsable de la mort d’une dizaine de personnes, et plus tard d’un pauvre chien ! Une balle, une lueur rouge et on attrape un des deux poursuivants…

Le seul (et maigre) intérêt est de voir Lynn Loring, qui épousera Roy Thinnes un mois après le tournage de cet épisode, dans le rôle d’une cruche qui se laisse embobiner par le virusé ! ‘Embrasse-le, idiote’ serait le crédo de ce récit bavard et stérile. L’interprétation est à oublier, et les personnages pâtissent du scénario ridicule dans des actions incohérentes : Madeline détache l’envahisseur, qui doit le conduire à des témoins qui peuvent prouver son innocence, le père grimpe à découvert sur la tour…Tout ça pour que le sinistre individu se fasse vaporiser comme un vulgaire moustique. Et puis, décidément, David Vincent a du mal à se remettre de ses blessures pour la seconde fois consécutive…À noter quelques répliques de l’envahisseur  qui ne passeraient pas aujourd’hui: ‘Vous et votre sale race !’. 

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15. L'ASTRONAUTE
(THE ASTRONAUT)

La critique de Patrick Sansano : 

C'est le dernier bon épisode de la saison 1.

D'emblée, cet épisode nous fait peur, très peur, avec les astronautes assassinés par des envahisseurs envoyant un brouillard rouge asphyxiant depuis un hélicoptère.

C'est aussi un épisode où nous apprenons que les envahisseurs n'ont ni œur, ni pulsations cardiaques. Hardy Smith -l'astronaute alien- est obligé, avant ses visites médicales, de simuler des battements de cœur avec un gadget qui ressemble à un rasoir électrique.

Peter Graves, le Jim Phelps de Mission Impossible, est la co-vedette de cet épisode dans lequel on découvre Ken Smith dans le rôle d'un homme de la NASA, à l'époque il n'était pas encore Edgar Scoville.

Le scénariste réussit à nous à flanquer la trouille, notamment lors de la scène du film retrospectif qui montre le visage de Hardy Smith après un attentat. Il a été défiguré mais Vincent, en visionnant le film, comprend que l'envahisseur de l'histoire est Hardy Smith.

Autre scène vraiment flippante : un mendiant ayant assisté à la mort des astronautes et vu l'étrange brouillard rouge, un policier alien avec une arme ressemblant à un diamant lui lave le cerveau, et l'homme ensuite est hébété et a perdu la raison. Ce genre de choses persuade Gavin Lewis (Peter Graves), ancien astronaute, que David Vincent a peut-être raison.

La scène finale où la propre épouse de Hardy Smith tente de convaincre la NASA que son mari est un imposteur est poignante.

Cet épisode plaira particulièrement aux fans de Mission Impossible - pour Peter Graves -, mais c'est un très bon épisode.

La critique de Denis Chauvet : 

Une aventure maintes fois rediffusée qui reste en mémoire : le brouillard rouge lâché par un hélicoptère, le pêcheur hypnotisé par les cristaux, la substitution de l’astronaute…Le récit ne présente pas de surprise, seulement la confirmation que les envahisseurs, privés de battement cardiaque, ont la faculté de s’introduire partout, dont cette mission, qui consiste à déterminer les structures de la lune.

L’opus est bavard, sans séquence d’anthologie, et lasse à la rediffusion. L’un des intérêts de l’épisode est la présence de Peter Graves (quelques mois avant de devenir Jim Phelps de Mission impossible), et aussi de Joanne Linville, une habituée des séries (Kojak, Les rues de San Francisco…), qui met beaucoup de temps à se rendre compte de l’imposture….. Contrairement à de nombreuses aventures jusqu’à présent, Vincent n’a pas beaucoup de mal à convaincre le chef de la sécurité de la présence des envahisseurs. Tourné environ deux années avant le pas d’Armstrong sur la lune, l’épisode reste une curiosité, mais n’est pas une des grandes réussites de la série.

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16. LE MUR DE CRISTAL / LE CRISTAL MYSTÉRIEUX
(WALL OF CRYSTAL)

La critique de Patrick Sansano : 

Même problème que Guerre subversive : Jean Berger nous annonce le titre de l'épisode Le mur de cristal alors que le titre inscrit est Le cristal mystérieux.

La première fois que j'ai vu cet épisode, en 1969, je l'avais trouvé formidable : on voit le frère et la belle-sœur de David, il y a une usine où les envahisseurs tendent un piège à Vincent et sont là avec leurs combinaisons vertes et leurs pistolets sèche-cheveux laser. Et toute l'usine, en manipulant un simple levier, disparaît dans un brouillard rouge.

Quelques années plus tard, j'ai trouvé cet épisode complètement gnan gnan et raté. Certes il y a Peggy Lipton de La Nouvelle Équipe et Twin Peaks en jeune mariée dans le pré générique. Il y a cette scène où, un scientifique analysant le cristal, un envahisseur arrive et provoque son asphyxie.

Mais la vie de famille de David est peu passionnante : après avoir découvert son ex fiancée dans L'innocent, voici son frère, le docteur Bob Vincent (Linden Chiles) qui jouera infiniment mieux en Jeremy Mace dans l'épisode Action de commando. Julie Sommars en belle-sœur de Vincent joue bien mal. L'épisode a plu à l'enfant que j'étais en 1969, mais je suis très vite tombé de haut, dès la rediffusion de 1973.

Enfin, Edward Asner (le héros de Lou Grant) peine à nous faire croire à son personnage de Taugus, qui s'efforce de tout faire pour être menaçant. Il est vrai que le script n'est pas à la hauteur.

La critique de Denis Chauvet : 

Après la fiancée de Vincent (dans L’innocent), nous rencontrons son frère et sa belle-sœur, ce qui constitue la grande originalité de l’opus. David Vincent a réussi à convaincre un journaliste renommé que les aliens sont sur Terre grâce à une roche cristalline, supposée détruire l’oxygène, retrouvée sur les lieux du décès par suffocation d’un couple de jeunes mariés. Pour persuader l’architecte de se discréditer, les envahisseurs kidnappent son frère et le retiennent dans une usine désaffectée.

L’épisode aurait pu être plus convaincant avec une meilleure interprétation et le twist de l’échange modifié : le plan de soumission totale élaboré par Vincent ne tient pas debout. En fait, les meilleurs moments de cette aventure moyenne se situent au début et à la fin, où les deux frères sont confrontés à la disparition de l’usine puis au policier à l’auriculaire raide. Néanmoins, la scène de l’épisode est l’assassinat du scientifique. En définitive, un opus très inégal, et on se dit que le coup du chantage au frangin peut recommencer dès que David Vincent aura trouvé une preuve irréfutable. Au moins, maintenant, le couple sait et ne pense pas que David est malade. Pour conclure, la phrase de l’épisode: ‘When a man stopped chasing women, he‘s old’.

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17. LE CONDAMNÉ
(THE CONDEMNED)

La critique de Patrick Sansano : 

Voilà l'épisode qui conclut la saison 1 mais ressemble à un épisode saison 2. Nous n'avons plus droit à la superbe musique de Dominic Frontiere mais à une sorte de soupe.

Nous avons découvert l'épisode seulement en 1987 sur TF1. Ralph Bellamy, qui joue le rôle principal Morgan Tate, un homme qui possède des documents sur les envahisseurs, interprétait dans le pilote de la série L'Immortel le rôle du médecin découvrant la nature du sang miraculeux de Ben Richards.

Il y a une scène qui m'a fait prendre un fou rire involontaire dans cet épisode : Vincent raconte ce qui lui est arrivé. Il décrit ce que nous avons vu, mais c'est tellement absurde qu'on ne peut qu'éclater de rire. Deux personnages d'une autre planète ont tiré avec un pistolet laser sur une voiture accidentée, ce sont des créatures d'un autre monde etc... Lorsqu'il raconte cela, sans nuance, on a envie de rire et on comprend que les autres prennent David pour un fou.

L'actrice Marlyn Mason (une habituée des séries comme Mannix, Banacek, Hawaii 5-0, Le Fugitif) est bien jolie en fille de Morgan Tate, une fille têtue qui se met du côté des aliens contre son père par naïveté. Mais, bon cela ne suffit pas à faire un bon épisode des Envahisseurs, surtout pour conclure une saison.

La critique de Denis Chauvet : 

En désaccord total avec Patrick sur cet épisode, qui est le meilleur opus depuis The Betrayed (Trahison), qu’il n’appréciait pas non plus. C’est vrai que la musique de Dominic Frontiere n’est pas audible, mais le plus important réside dans le scénario. Et de ce côté-là, sans être parfait, il tient la route. Certes, la bagarre puis l’évasion peu crédibles dans la scène d’ouverture sont le point faible, mais la suite relève le niveau, à commencer par la petite fille, témoin de la désintégration du camion. Tate, un directeur de laboratoire, contraint de louer son entreprise par manque de financement, a découvert qu’elle est gangrénée par les aliens. En fuite et présumé mort, les envahisseurs se servent de sa fille pour récupérer un document qu’il a dérobé.

David Vincent est mis sur la touche par le chef des extraterrestres (Murray Hamilton, un habitué de séries cultes US) qui le fait accuser de meurtre, mais il s’associera à Tate pour faire échouer le plan funeste des envahisseurs, ce qui condamnera onze de leurs chefs. L’interprétation est convaincante avec également Ralph Bellamy, présent sur les écrans américains pendant un demi-siècle, et la jolie Marilyn Mason qui joue sa fille involontairement du côté des aliens par dépit envers son père ; l’actrice est inoubliable dans l’épisode des Rues de San Francisco, Qui a tué Helen French ? La scène de l’opus se situe dès le début de l’épisode, juste avant l’agression par le garde, lorsque Vincent, sidéré, observe deux électriciens près d'une clôture assembler des fils électriques et s’électrocuter tout en restant indemnes. Dans cette aventure, nous voyons également Vincent menotté et son avocat lui conseiller de plaider la folie ! Avec cette victoire importante pour l’architecte, la saison se termine honorablement…

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Crédits photo : TF1 Vidéo.

Images capturées par Patrick Sansano.