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L'oiseau qui en savait trop5-04-03L'homme transparent

BONS BAISERS DE VENUS
(FROM VENUS WITH LOVE)

Steed is shot full of holes – Emma sees stars

Tournage : octobre/novembre 1966

Diffusion : ITV, 14 janvier 1967 – 2e chaîne ORTF, 2 juillet 1968

Scénario : Philip Levene

Réalisation : Robert Day

Barbara Shelley (Venus Browne), Philip Locke (Dr Primble), Jon Pertwee (Brigadier Whitehead), Derek Newark (Crawford), Jeremy Lloyd (Bertram Smith), Adrian Ropes (Jennings), Arthur Cox (Clarke), Paul Gillard (Cosgrove), Michael Lynch (Hadley), Kenneth Benda (Mansford).

Résumé

Cosgrove, un astronome amateur, étudie la planète Vénus à travers son télescope quand, soudain, il est témoin d'un étrange phénomène ; sa bière mousse et la température devient insupportable. En une fraction de seconde un son fracassant retentit et il tombe raide mort sur le sol, les cheveux blancs comme neige. Steed et Emma sont envoyés sur les lieux quand un autre astronome meurt dans les mêmes circonstances. Chez ce dernier, ils trouvent la carte d'un troisième qui, après avoir été interrogé par Mrs Peel, succombe lui aussi au même fléau. Mais Emma a soutiré un renseignement capital puisque qu'elle sait maintenant que ces trois victimes faisaient partie d'une association d'astronomes amateurs, la VBA (Vénusiens Britanniques Associés). Pour résoudre cette enquête, Steed se rend alors au siège de ce club d'astronomie pour tenter d'en devenir membre, alors qu'Emma de son côté part à la poursuite d'une lumière blanche qui semble être la clé du mystère. Obligé, pour valider son inscription, de passer une visite médicale, Steed se rend chez un étrange oculiste qui lui déclare que la terre se trouve en danger d'une invasion des Vénusiens.

Épilogue

Steed au piano informe Mrs Peel qu'ils vont dîner sur Vénus : "We're having dinner on Venus" et Emma fait remarquer que le bordeaux ne voyage pas bien.


CRITIQUES

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Denis Chauvet 9 janvier 2005

From Venus With Love, première aventure couleurs Emma Peel (en ordre de diffusion en France et en Grande-Bretagne) est une excellente transition car sa qualité ne détonne pas avec la saison référence n&b, ce qui ne sera malheureusement pas le cas de certains épisodes. Des changements plus ou moins agréables apparaissent ; le cuir est remplacé par les Emmapeelers, une petite introduction, "Mrs Peel, we're needed", présente les Avengers, mais seuls les épilogues nous font regretter la saison précédente. Terminés les départs en moyens de transport souvent loufoques, les nouveaux épilogues (comme celui de Bons baisers de Vénus) n'ont parfois aucune utilité.

From Venus With Love reprend le thème de la science-fiction avec beaucoup plus de bonheur que lors de la saison précédente (Man-Eater of Surrey Green). L'intrigue est bien évidemment perçue comme une grosse supercherie, mais elle n'est pas évidente à découvrir. Le thème de la vengeance sera récurrent dans la saison cinq, entraînant généralement une succession de morts violentes autour des Avengers, mais ce principe ne s'avérera jamais lassant. Bons baisers de Vénus a les qualités indéniables d'un excellent épisode : de l'humour, une très bonne interprétation et une intrigue relativement solide (même si cela n'est pas le plus important dans la série).

Trois seconds rôles de cet épisode font honneur à la série. Jeremy Lloyd (Bertram Smith) a une courte apparition remarquée et remarquable en ramoneur gentleman : "Astronomy's my second love, after chimneys, of course" [L'astronomie est mon deuxième amour, après les cheminées bien sûr]. Il a changé son nom pour "Smith" mais le chapeau, la cravate et l'œillet trahissent ses origines ! Jon Pertwee (Brigadier Whitehead, le bien nommé : white head, tête blanche) est le second excentrique. Il écrit ses mémoires de guerre : "The enemy was still avancing when... !" et son apparition est encore plus brève que celle du ramoneur mais reste un temps fort de l'épisode. Philip Locke (Dr Primble) est un méchant de qualité. Presque aveugle, il trompe son monde (je ne cherche heureusement pas mes lentilles comme lui tous les matins !) et se révèle un parfait sadique. Barbara Shelley (Venus Browne) est moins intéressante, le personnage s'appuie surtout sur son rôle ambigu entretenant la fausse piste.

La réalisation et les décors sont inégaux. De très bons plans (les yeux déformés de Steed dans la salle d'attente de Primble, la chaise pivotante laissant apparaître successivement Sir Hadley vivant puis "blanchi" et enfin Steed, l'arrivée de la Lotus chez Primble) mais certaines scènes sont trop hachées (Mrs Peel à la poursuite de la "lumière" alternée avec la visite de Steed dans les bureaux du BVS – Mrs Peel chez Mansford entrecoupée avec Steed au test oculaire). Les décors sont très satisfaisants (cimetière) mais également décevants (ciel dans le bureau de Cosgrove, ferme "studio" à l'approche de Mrs Peel qui donne l'impression qu'il fait nuit). Les extérieurs sont par contre un régal ; Mrs Peel nous fait admirer la belle campagne anglaise automnale dans sa nouvelle Lotus Elan sans oublier la superbe demeure de Whitehead.

Les effets spéciaux, surtout pour l'époque, sont très bons (bière qui mousse – lumière blanche – victimes "blanchies", particulièrement les lunettes et le disque du Brigadier !). Laurie Johnson propose de nouveaux thèmes musicaux ; thème ressemblant un peu à James Bond (poursuite de la "lumière") ou petits airs agréables de trompette (Mrs Peel quitte la ferme, arrivée de Steed chez Whitehead). Steed et Emma sont souvent séparés et nous offrent peu de répliques entre eux : "It's a curious death, Mrs Peel". Néanmoins, de nombreuses scènes les impliquant donnent un cachet à cet épisode : Mrs Peel s'exerce à l'escrime comme lors du premier épisode n&b Town of No Return – Voyage sans retour (coïncidence ?) ; Steed a de bonnes répliques au bureau de BVS : "My father spent his life depositing money, I spend mine withdrawing it !" [Mon père a passé sa vie à mettre de l'argent de côté, je passe la mienne à le dépenser] ; la trouvaille du test oculaire avec les chapeaux est savoureuse ; la réplique de Mrs Peel sanglée face au laser excellente : "It's quicker than a peroxide rinse" [c'est plus rapide qu'un rinçage] sans oublier le chapeau melon blanc et bien d'autres scènes. À noter la réplique prémonitoire de Steed "All done with mirrors" (titre original de l'épisode Miroirs).

Peu d'action notable excepté la bagarre entre Mrs Peel et Martin et le dénouement final. Pour terminer, la couleur permet d'apprécier les tenues de Mrs Peel à leur juste valeur ; je la préfère dans cet épisode dans la robe lilas (à voir chez Hadley). Diana Rigg disait d'ailleurs au sujet de cette robe : "I love this. It's the kind of thing I wear in real life". Si vous l'avez ratée, vous aurez une deuxième chance dans The Fear Merchants – Les marchands de peur (regardez bien l'intro). Sinon, l'Emmapeeler, porté au début et à la fin de l'épisode, ainsi que le pyjama rouge de l'épilogue sont de bien meilleure facture que la combinaison bicolore (ocre-blanc) également utilisée dans le générique. Pour bien juger la couleur, faites attention au plan où Mrs Peel utilise un téléphone vert près de trois bougies bleues !

From Venus With Love est un excellent épisode qui, malgré certaines étrangetés (un laser ne fait pas de bruit !), permet de passer du noir et blanc à la couleur avec le même plaisir.

À noter que le drapeau français chez Whitehead (près de la fenêtre) n'est pas blanchi, contrairement à l'Union Jack que Steed découvre, dépité !

Avec le recul (nouvel avis, décembre 2011): Quel régal de voir un générique flambant neuf, le titre en anglais avec la flèche dans le o de LOVE (pas visible sur la collection française même en VO) et une belle image colorée aux contours nets. Sinon, toujours quatre melons pour cet épisode, mais peut-être pas, comme classé dans le top 3 du site, mon préféré de la saison.

EN BREF : Bons baisers de Vénus fait partie des grands moments de la série ; l'humour, l'excentricité et le bizarre y sont présents.

Steed3003 12 août 2004

Comme souvent dans cette 5e saison (L'homme transparent, Remontons le temps, Le mort vivant...), un épisode avec un point de départ science-fiction qui aboutit à une explication rationnelle.

Les qualités de cet épisode sont nombreuses. Tout d'abord, Patrick Macnee et Diana Rigg nous offrent une interprétation délicieuse, pleine de malice. De plus, cet épisode est plein d'humour : les bonnes répliques fusent de bout en bout. La réalisation est une des meilleures de Robert Day, on remarque notamment des plans particulièrement soignés et des séquences de combat mieux réglées qu'à l'habitude. On voit par exemple avec moins d'évidence les doublures. Tant au niveau des décors (voir le fabuleux cimetière ou alors le bureau de Vénus) que des extérieurs (la maison du général), tout indique que Chapeau Melon est dans son âge d'or.

Les costumes, eux aussi, s'accordent parfaitement à nos deux agents, comme le costume rouge de Steed ou la robe de la même couleur que porte Mme Peel à la fin de l'épisode. Philip Levene nous offre également une galerie de personnages excentriques comme lui seul sait les inventer – à ne surtout pas manquer : le général Whitehead.

Cependant, il tombe aussi dans un des pires travers de Chapeau Melon : tuer successivement une belle galerie de personnages sans pour autant vraiment faire avancer l'intrigue. En effet, celle-ci ne décolle qu'à partir du deuxième tiers de l'épisode, jusque-là aucun suspense ne se crée véritablement. De plus l'histoire en elle même est loin d'être passionnante, le twist final étant trop brièvement expliqué.

Néanmoins, l'épisode reste de très haute volée. Il nous gratifie pour une fois d'effets spéciaux (voir l'haletante scène finale avec le laser) et pyrotechniques (Mme Peel traverser des rideaux en feu) qui n'ont rien perdu de leur efficacité.

EN BREF : Un épisode lorgnant vers la science-fiction et qui, malgré un suspense qui tarde à venir, se suit avec plaisir.

 

Estuaire44 15 Septembre 2013

Après le formidable Escape in Time, cette cinquième saison poursuit une jolie relecture des grands thèmes de la Science-fiction, l’invasion extraterrestre rejoignant ici le déplacement temporel.  Le Temps et l’Espace composent effectivement la dualité majeure du genre depuis qu’il a revêtu sa forme moderne, notamment en Angleterre. Fort heureusement, au lieu d’une transposition littérale et sans génie particulier comme l’avaient résulté les Cybernautes, Levene se situe une nouvelle fois pleinement dans le ton Avengers. From Venus With Love s’impose en effet comme une perle d’humour et de fantaisie décalée, préférant le bizarre et le décalé au classicisme éculé de ce style de récit.

Le scénario n’en demeure pas moins parfaitement construit avec une alternance de scènes et d’action et d’humour absolument dynamique, parvenant à faire oublier que l’on renoue ici avec la sempiternelle série de meurtres. Levene se montre une nouvelle fois malin, le récit de Science-fiction connaissant derechef une conclusion cartésienne, afin de ne pas effaroucher une partie du public. Mais la substance de genre n’en imprègne pas moins l’ensemble du récit, peut être davantage encore que lors d’Escape in Time. L’utilisation du rayon laser se montre parfaitement explicite à se sujet, s’affranchissant de tout réalisme pour évoquer à loisir l’incontournable Rayon de la Mort ou un vénusien. De fait l’illusion est entretenue avec un soin tout particulier, un brillant exercice de style. Astucieux également puisque le thème des extraterrestres, particulièrement populaire aux Etats-Unis, permet également d’aborder les rivages de cet immense marché.

Mais, grâce à nos Avengers et à une ébouriffante succession d’Excentriques culturellement très identifiés, l’opus n’en rejette cependant pas la dimension anglaise de la série. Allier un sujet plaisant au public de l’ancienne colonie tout en développant un exotique traitement britannique représentait doute la clef du succès, comme le démontre en 2013 la percée américaine du Docteur. La production manifeste également une grande qualité, au service d’une mise en scène tonique. Les décors et les paysages accrochent le regard, un passage obligé pour le premier épisode diffusé en couleurs. Laurie Johnson contribue  pleinement au succès, reprenant avec malice les musiques typiques de ce genre de films à l’époque. Effets spéciaux, visuels et sonores, s’avèrent également performant, une carte finalement jouée peu souvent par les Avengers.

Mais la plus grande réussite de l’opus est à chercher dans son irrésistible galerie de portraits, tant ils ‘agit de l’un des épisodes des Avenegers les plus riches en Excentriques croustillants. Parmi les astronomes en orbite on appréciera particulièrement le charmant Bertram Fortescue Winthrop Smith, à la fois romantique et impayable, une brillante reprise des fameux ramoneurs de Londres. Les amateurs du Docteur se régaleront de retrouver Jon Pertwee dans un rôle involontairement aussi évocateur de sa future Incarnation du Seigneur du Temps. Primble se montre autant irrésistible en tant qu’excentrique qu’en tant de formidable Diabolical Mastermind. Philip Locke apporte immensément à la pétillante fantaisie de l’épisode, à l’instar de l’ensemble de la distribution, composée de nombre de visages familiers de la série.

Barbara Shelley constitue un choix idéal pour ce premier épisode diffusé, par sa notoriété comme par sa proximité au genre (elle participe notamment en 1960 au Village des Damnés, immense classique anglais de l’invasion extraterrestre). On peut regretter que son personnage demeure aussi externe à l’action, mais la rencontre avec Patrick Macnee connaît un succès total. L’incrédulité sarcastique de Steed face aux évènements demeure irrésistible tout du long, tandis que Mrs Peel, comme toujours, se plait à se prendre au jeu. D’une manière certes légère, on retrouve ici une réjouissante inversion des rôles entre Mulder et Scully. Le fin duo se montre par ailleurs particulièrement en verve, y compris lors du spectaculaire final (même si Emma se voit handicapée par un Emmapeeler particulièrement terne).

EN BREF : Le thème éculé de l'invasion extra-terrestre est revivifié, avec un délectable ton décalé parfaitement adéquat à la série. Plusieurs Excentriques de qualité, dont un Pertwee déjà à son aise dans un environnement militaire.


VIDÉO


Steed passe un examen très spécial pour sa vue !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

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Tournage

o Les extérieurs de la demeure du Brigadier Whitehead (Stanmore City Hall) sont les mêmes que ceux du Professor Poole ( Le vengeur volant). Cette superbe demeure gothique du grand Londres, classée monument historique, fut bâtie au début du XVIIIe siècle. Ses propriétaires successifs, parmi les personnages les plus riches du royaume, ne cessèrent de l’agrandir et de l’embellir, notamment avec des objets d’art provenant de tout l’Empire. Au moment du tournage de l’épisode, elle est depuis 1947 une dépendance de l’hôpital public. Revendue, elle est convertie depuis les années 80 en une résidence recouvrant 23 appartements de grand luxe. Ce décor somptueux est apparu dans les scènes extérieures de nombreuses séries (Les professionnels, Thriller, Le Saint, Les champions…) (source : The Avengers on Location).

o La maison que Bertram Smith est en train de ramoner est la Radlett Prep School à Radlett.

o Mrs Peel poursuit la boule lumineuse et se fait attaquer. Scène tournée à Deeves Hall Lane près de Ridge.


Continuité

o Lorsque Mrs Peel observe, debout sur la branche de l’arbre, la boule lumineuse se diriger vers la grange, on aperçoit une ombre en bas de l’image apparaître qui n’a pas lieu d’être car Emma est toujours sur la branche au plan suivant.

o Lorsque Mrs Peel entre dans la chambre forte et découvre Mansford blanchi, l’acteur Kenneth Benda bougent les paupières.

o Dans le plan éloigné, on voit la tête du mannequin de Steed déjà affaissée mais, peu après, lorsque Steed fait face à sa "représentation" dans le plan rapproché, la tête s'affaisse !

o L'enseigne du Dr Primble est orthographiée "opthalmic" au lieu de "ophthalmic" !

o Lorsque Steed se rend chez Primble à la fin de l'épisode, le phare gauche de la Bentley ne fonctionne pas. Ce n’est pas Patrick Macnee qui conduit, mais surement Rocky Taylor, sa doublure attitrée. La seconde équipe tournait ce genre de scènes pendant que les acteurs étaient déjà sur un autre épisode.

o Diana Rigg est doublée à plusieurs reprises : à l’arrivée dans la grange,  dans les flammes sur le balcon, lorsque la Lotus arrive chez Primble et qu’Emma sort de la voiture (Cyd Child, photo) et durant la bagarre dans le garage.


Détails

o La carte de visite du ramoneur : "Bert Smith, Chimney Sweep, 24 Hour Service, Anytime! Anywhere!".

o Venus, Our Sister Planet est le titre du livre de la BVS (British Venusian Society).

o Les portes blanches chez Bertram Smith sont celles de la maison de Thyssen (Escape in Time) et de Heathcliff Hall (The Bird Who Knew Too Much).

o La peinture abstraite perforée par le laser dans la chambre forte de Mansford est également visible (intacte !) dans l'épisode Caméra meurtre. Elle était également présente dans deux épisodes de la série Le Saint.

o Lorsque le brigadier Whitehead raconte ses mémoires, on aperçoit au mur une des affiches du Ministère de l’information utilisée pendant la seconde guerre mondiale. (Tell NOBODY not even HER /N’en parlez à personne, même pas à elle). Puis, lorsque Steed arrive, une autre affiche est pliée et on ne voit que le titre ‘Careless talk may cost his life’.

o Durant le tag conclusif, Mrs Peel cite le claret comme vin préféré de Steed. Il s’agit d’un terme archaïque désignant un léger vin rouge de Bordeaux embarqué à destination de l’Angleterre, durant la domination médiévale (XII-XIVème siècle) de celle-ci sur la Guyenne. Le terme claret provient de la couleur claire du breuvage. Ce sont les tonneaux de claret et l’importance de ce négoce qui font du « tonneau » l’unité internationale de jaugeage des navires (le claret voyage en fait très bien !). L’aristocratie en raffolait et Mrs Peel ironise ainsi une nouvelle fois sur le snobisme daté  de son partenaire.

o La musique, non créditée, entendue durant le prologue comporte un joli clean d’œil car il s‘agit d’une légère variation de la pièce intitulée Vénus, celle qui apporte la paix, du compositeur britannique Gustav Holst. Elle s’insère dans l’œuvre la plus connue de ce dernier, Les Planètes, suite symphonique composée de 1914 à 1917.

o Le bréviaire de la BVS s’intitule Venus, Our Sister Planet. Effectivement Vénus est souvent surnommée « planète sœur «  de la Terre, car elle possède d’importants points communs avec notre monde : même taille et âge, densité, géologie et composition chimique avoisinantes. Il s’agit également de la planète la plus proche de la Terre. Mais les conditions régnant à la surface demeurent très éloignées : température moyenne dépassant les 400 °C, atmosphère ultra dense et carbonique,  nuages d’acide sulfurique…

o Lors du tournage de l’épisode, Vénus se situe en pleine actualité. Les années 60 voient en effet l’envoi de sondes spatiales destinées à enfin percer le mystère de la surface vénusienne, depuis toujours dissimulée par d’épais nuages d’acide sulfurique (programmes Mariner américain et Venera soviétique). Depuis 1962 (Mariner 2 survolant la planète), les révélations sur la nature hostile de la planète ne cessent de s’accumuler, soulignant la naïveté des croyances de la BVS. En 1967, la sonde Venera 4 parvient à lancer une capsule automatisée vers la surface, achevant ainsi d’ôter tout espoir d’une vie sur Vénus.

o Le choix de Vénus n’est également pas un hasard car les nuages dissimulant totalement sa surface ont stimulé l’imagination des auteurs de Science-fiction, à l’instar des canaux martiens. La tradition s’est perpétuée, faisant de Vénus une planète particulièrement présente dans les littératures de l’imaginaire, mais aussi à l’écran.  Les écrivains se sont ainsi plus à imaginer de vastes marécages tropicaux, hostiles mais habitables, avant de passer aux déserts à terraformer (Kim Stanley Robinson), après les révélations de Mariner 2 en 1962. Parmi les œuvres les plus célèbres dans la veine inspirant la BVS, on peut citer le Cycle de Vénus (Edgar Rice Burroughs, années 30), l’utopie non-aristotélicienne de Van Vogt (le Monde des Non-A, 1948), Les Océans de Vénus (Asimov, 1954) ou La Grande Pluie (Paul Anderson, 1954). Vénus figure également souvent dans les DC Comics de l’âge d’or, notamment ceux de Superman. De nombreux films et serials des 50’s mettent également en scène la planète.  En 1961, un épisode de La Quatrième Dimension, Y a-t-il un Martien dans la salle ?, oppose encore un Vénusien à un Martien.

o Evoquant ses supposées capacités financières, Steed déclare à Vénus : The Sky is the limit. Cette expression populaire revêt un sens particulier pour l’amateur de Science-fiction télévisée, car il s’agit de la célèbre phrase concluant Star Trek The Next Generation (1987-1994), lors de l’épisode final All The Good Things.  Le Capitaine Picard la prononce quand il rejoint pour la toute première fois la partie de poker rituelle de ses officiers. Devenue l’une des références Star Trek, la phrase donnera son titre à l’ouvrage paru en 2007 pour célébrer les 20 ans du lancement de The Next Generation.  

Acteurs – Actrices

 

o Jon Pertwee (1919-1996), fut renvoyé de la Royal Academy of Dramatic Arts, pour insubordination. Durant la second guerre mondiale, sa carrière haute en couleurs au sein du renseignement naval lui valu de collaborer avec Ian Fleming. Il se fit progressivement connaître comme acteur humoristique, avec d’accéder à la célébrité en obtenant le rôle du Troisième Docteur (Doctor Who, 1970-1974). Sa participation à From Venus With Love est amusante car son Docteur fut le plus proche des militaires de UNIT, sympathisant avec un autre Brigadier, Sir Alistair Gordon Lethbridge-Stewart. Mais il fut aussi un grand amateur de la culture vénusienne, fredonnant régulièrement les célèbres berceuses locales. Le plus martial des Docteurs opta également pour l’aïkido vénusien comme style de combat !

o Jeremy Lloyd (1932), invité par Sharon Tate à Hollywood, s'est endormi et a échappé de peu au massacre (9 août 1969). Il a aussi joué le rôle de l'agent Carruthers dans la pièce de théâtre The Avengers en 1971 et dans Haute tension de la sixième saison. Il fut très brièvement l’époux de Joanna Lumley, de mai à septembre 1970 !

o Kenneth Benda, décédé en 1978, fait une courte apparition (sans être au générique) dans l'introduction de L'économe et le sens de l'histoire. Il est le Supervisor dans un épisode du Prisonnier : Liberté pour tous.

o Philip Locke (1928-2004) est le tueur silencieux harponné par James Bond dans Opération Tonnerre. Il a joué dans deux autres épisodes de la série : Passage à tabac (saison 1) et La mandragore (saison 3). Également au petit écran dans Le Saint, Les champions, Département S, Poirot, Bergerac, Inspecteur Morse. Issu de la Royal Academy of Dramatic Arts et membre régulier de la Royal Shakespeare Company, il mena également une brillante carrière au théâtre. Toujours spécialisé dans les rôles d’adversaires, il interpréta ainsi le Dr Moriarty de 1974 à 1976, à Broadway.

o Jon Pertwee (1919-1996), un peu touche-à-tout, est célèbre pour son interprétation du Dr Who de 1970 à 1974. Il est décédé d'un arrêt cardiaque. Alors qu’il joue ici un Brigadier, son Docteur aura comme plus fidèle allié le … Brigadier Alistair Gordon Lethbridge Stewart, officier de UNIT !

o Barbara Shelley (1933), ancien modèle, est surnommée "The first leading lady of British horror" pour ses nombreux rôles dans des films d'horreur, notamment pour la Hammer. Apparitions aussi dans Destination danger, Des agents très spéciaux, L'homme à la valise, Paul Temple, Bergerac, Dr Who. Elle participe également à l’un des épisodes perdus de la saison 1 des Avengers : Dragonsfield (1961).

o Derek Newark (1933-1998) a participé à deux autres épisodes de la série : Le cheval de Troie (saison 3) et Étrange hôtel (saison 6). Il fait également de nombreuses apparitions dans des séries britanniques : L'homme à la valise (deux épisodes), Le Saint (deux épisodes), Les champions, Département S, Paul Temple, Amicalement vôtre, Poigne de fer et séduction, Mission casse-cou. Il apparaît également dans le mythique premier épisode de Doctor Who : An Unearthly Child (1963).

À noter que...

o Le son de la lumière fantastique est en réalité le son du ricochet d'une balle passé à l'envers.

o La Ford GT 40 Sport utilisée avec le laser était la voiture la plus rapide de l'époque.

o Cyd Child débuta sur la série dans cet épisode et elle se souvient particulièrement de la bagarre dans le garage avec Joe Dunne, un cascadeur (lorsque Emma découvre la voiture laser), car le sol en béton était très dur et la scène a dû être tournée plusieurs fois. Cyd Child n'aimait pas les scènes de feu - celle de Bons baisers de Vénus était sa première de la sorte (source : Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers).

o La scène où Crosgrove git mort sur le sol fut tournée le 2 novembre 1966 (clap 67). Celle où Frederick Hadley pivote sur sa chaise, blanchi, fut filmée le même jour (clap 68). Idem pour l’arrivée de Steed à BVS, British Venusian Society (clap 69). Le même jour fut également filmée la scène où Steed est caché avec le livre, assistant à la destruction de son mannequin (clap 63). Sur le DVD2 de la collection Optimum, ces scènes sont en bonus, Episode trims from From Venus With Love, sans son avec claps de tournage.

o La une du Manchester Evening News du 14 janvier 1967 (première diffusion) : "Tonight, the sky is literally the limit" (d'après une réplique de Steed dans l'épisode).

o DVD kiosque : en VO, le générique du début est "mixte" (titre français mais distribution anglaise) et celui de la fin (de très mauvaise qualité) est français. Pas de sous-titre anglais et le passage en VO ne permet pas de voir le "o" de "love" en forme de cœur et transpercé par une flèche tel Cupidon dans le titre.

o Cyd Child raconte que From Venus With Love était son premier épisode de la série. On est venu lui demander un autographe et elle a dit à la personne : ‘Are you sure ?’ et elle a signé Cyd Child. La personne n’était pas contente mais, dix minutes plus tard lorsque Diana Rigg est arrivée, la personne est venue s’excuser car elle pensait que Cyd Child était Diana Rigg ! ‘He thought I was Diana’, (DVD 2 de la collection Optimum, Granada Plus Points).

o Il y a une photo intéressante de Diana Rigg, assise sur le fauteuil de Primble.  Prise entre deux séquences de tournage, la photo montre Diana Rigg en train de bailler avec un livre à la main, Privileged Persons. C’est la première édition d’un livre publié par les éditions Jonathan Cape en 1966, (DVD2 de la collection Optimum, Image Galleries).

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé Magazine

Télé 7 Jours

Jours de France

Fiche de Bons baisers de Vénus des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel2-1.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmacol/501.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS2-01-FromVenus.htm

En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel28.htm
En italien

http://www.avengers.it/01col.htm
En espagnol

http://losvengadores.theavengers.tv/peel_venus.htm