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Les Aigles4-06-03 saison 11

LES FOSSOYEURS
(THE GRAVEDIGGERS)

Steed drives a train – Emma is tied to the tracks

Tournage : : 15 mars au 14 avril 1965

Diffusion : ITV, 9 octobre 1965 – FR3, 5 juillet 1991 en VOST

Scénario : Malcolm Hulke

Réalisation : Quentin Lawrence

Ronald Fraser (Sir Horace Winslip), Paul Massie (Johnson), Caroline Blakiston (Miss Thirlwell), Victor Platt (Sexton), Charles Lamb (Fred), Wanda Ventham (Nurse Spray), Ray Austin (Baron), Steven Berkoff (Sager), Bryan Mosley (Miller), Lloyd Lamble (Dr. Marlowe).

Résumé

Le système de radar de la Grande-Bretagne a des pannes intermittentes. Lorsque Steed et Mrs Peel découvrent que feu le Dr Marlowe, inventeur du système, repose dans un cimetière situé dans le secteur incriminé, les doutes s'installent. L'enquête conduit Steed vers un hôpital réservé aux cheminots où il aperçoit le Dr Marlowe bien vivant.

Peu de temps après, Mrs Peel le trouve mort dans un cercueil d'une entreprise de pompes funèbres. Pendant que Steed rend visite à Horace Winslip, fondateur de l'hôpital et mécène crédule, Mrs Peel se fait engager comme infirmière et assiste à de curieuses opérations. Le plan consiste à démunir le pays de ses défenses grâce à un système de brouillage dissimulé dans des cercueils. Capturée et attachée sur les voies, Mrs Peel doit son salut à la rapidité de Steed.

Épilogue

Les Avengers s'éclipsent dans le train miniature de Sir Horace roulant curieusement en marche arrière.


CRITIQUES

4-06-01

 


Denis Chauvet 10 décembre 2003

Cet épisode est sans conteste l'un des meilleurs de la série, toutes saisons confondues. Le charme des Avengers se retrouve dans une intrigue loufoque, un humour typiquement britannique et une action bien dosée.

Sir Horace Winslip est un des nombreux personnages inoubliables de la série et la visite de Steed à Winslip Junction fait partie des "best of" des Avengers. La scène du déjeuner dans le wagon-restaurant, orchestrée par le majordome Frederick, est en effet la meilleure de l'épisode ("it's a privilege to travel with you, Mr Steed"). Sir Horace, amoureux des chemins de fer, a reconstitué tout un univers consacré à sa passion et les criminels n'ont pas eu beaucoup de mal à le duper pour arriver à leurs fins. Je fus très surpris en apprenant que Ronald Fraser (Sir Horace Winslip) n'avait que trente cinq ans au moment du tournage de cet épisode (il paraît beaucoup plus vieux !).

La scène finale est également mémorable. Mrs Peel, attachée sur les voies dans sa tenue de cuir, attend d'être secourue et, sur une musique de film muet, on assiste pendant de longues minutes à une parodie des films du début du vingtième siècle : film en accéléré lorsque Steed traverse les bois, pas de dialogue mais des gestes entre les personnages, bagarre sur le petit train.

Deux scènes entre Avengers sont de bonne facture ; Mrs Peel s'entraîne au pistolet qui tire dans les coins dans l'appartement de Steed ("Second childhood", "Nephew's birthday") et la séquence aux pompes funèbres où Steed et Emma, face à un couvercle de cercueil, échangent la meilleure réplique de l'épisode : "It's a hole to breathe through", "In a coffin ? ".

La musique est très reconnaissable dans cet épisode ; celle de l'enterrement du début est identique à la musique de l'enterrement de l'épisode The Murder Market. On reconnaît la musique si caractéristique consacrée aux croque-morts sur un rythme lent généralement ou rapide comme au début de l'épisode lorsque l'alarme est donnée. À noter la musique enjouée de la promenade en train où Steed a de nouveau l'esprit bon enfant (comme dans la scène du manège de The Town of No Return) et le thème principal de Dial a Deadly Number lorsque Steed et Emma pénètrent dans les pompes funèbres.

Ray Austin, indissociable de l'histoire de la série (cascadeur, metteur en scène, producteur) a un rôle important et convaincant.

Comme pour l'épisode précédent, la version Canal+ DVD kiosque ne permet pas d'avoir le générique du début en VO ni les sous-titres anglais (le générique de fin est néanmoins en VO). À noter également que le film est brièvement de très mauvaise qualité lorsque Mrs Peel demande à Steed de la rejoindre pour lui montrer le cercueil dans la pièce adjacente.

EN BREF : En conclusion, un excellent épisode mais on peut néanmoins se demander pourquoi les comploteurs ne démasquent-ils pas plus tôt Mrs Peel déguisée en infirmière pendant l'opération. En parodiant Sir Horace, les Avengers sont vraiment des "extraordinary people", et la crainte d'un monopole croissant de l'automobile démontre l'avance sur son temps qu'avait la série. Les cybernautes le confirmera...

 

Steed3003 2 septembre 2004

L'épisode le plus inégal de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. En effet, on peut quasiment séparer les scènes de cet épisode en deux parties : les excellentes – celles avec Mr Winslip et la séquence finale – et les mauvaises, soit tout le reste.

Commençons d'abord par les choses qui fâchent. L'intrigue de Malcolm Hulke est incompréhensible. Il n'aura pas marqué, loin de là, Chapeau Melon par ses talents créatifs. L'absence totale d'humour est à déplorer. Même Mrs Peel et Steed ne nous arrachent pas un sourire, un comble ! Le thème musical est sympathique mais redondant, les personnages sont inconsistants et la réalisation est sans inspiration. Enfin, les décors sont vides et très standards pour une production télévisée des années 60. Des standards dont Chapeau Melon a toujours su s'écarter.

Maintenant il existe deux séquences dans lesquelles, bizarrement, le niveau de l'épisode remonte d'un coup pour atteindre les sommets de Chapeau Melon.

La première est celle avec Sir Horace Winslip, parfaitement joué par Ronald Fraser (seul personnage véritablement "avengeresque" de l'épisode par ailleurs), et son délire ferroviaire. Cette scène est un régal du début à la fin. Le décor de la (fausse) gare, très détaillé, est une belle réussite ; la séquence dans le (faux) train, avec tous les effets (fumée, tunnel, paysage déroulant...) est très drôle. Surtout pour nous spectateurs du XXIe siècle. Nous le savons très bien : la plupart des scènes de voiture et de train de Chapeau Melon étaient tournées de cete même façon. C'est une belle mise en abyme des techniques de l'époque.

Passons maintenant à la deuxième scène : la séquence d'action finale où Mrs Peel est ligotée sur les rails du train. Il faut tout d'abord saluer la réalisation adéquate et le montage serré. La scène est haletante. Tout cela accompagné par une musique très (malheureusement trop) inhabituelle de Laurie Johnson. Cette musique donne à la scène des allures de film muet et achève son extraordinaire réussite.

Ainsi, difficile de critiquer cet épisode, de loin le plus inégal de toute la série ; parfois ennuyeux, parfois surprenant, un épisode unique. Premier épisode tourné avec Diana Rigg, celui-ci ne laissait pas augurer du meilleur.

EN BREF : Un épisode OVNI largement surestimé alternant le génial et l'effroyable de manière incompréhensible.

Estuaire44 27 avril 2013

L'épisode, situé au tout début de l'ère Emma Peel, présente avant tout un grand intérêt historique au sein de la série. En effet la saison 3 s'était caractérisée par une élévation graduelle de la part de fantaisie intégrée dans les scénarios, sise dans une période Cathy Gale nettement moins monolithique qu'on ne croit ordinairement. Mais ici c'est une vraie bascule qui s'opère, avec l'émergence de passages totalement décalés au sein du récit. Certes ce passage demeure partiel et segmenté puisque qu'il ne s'agit pas encore de l'alliage subtil et continu entre l'espionnage et l'étrange, qui caractérisera ultérieurement la série, mais uniquement de segments (la prétendue opération chirurgicale, le voyage immobile ou le sauvetage de Mrs Peel) s'imposant abruptement  dans une histoire classique. Cependant, au-delà de la durée relativement peu étendue de ces scènes, l'on ressent clairement que le centre de gravité des aventures des Avengers s'est désormais déplacé. Ne serait-ce que par l'évident surcroît de soin dont elles bénéficient tant dans l'écriture que la mise en scène.

Ainsi le corpus central d'espionnite de l'intrigue paraît assez terne et peu enthousiasmant, relevant du commun des productions de l'époque. Les adversaires pâtissent d'un singulier manque de caractérisation et apparaissent davantage comme des silhouettes hâtivement tracées. Il en va pareillement pour leurs dialogues et leur interprétation, guère inoubliable. Et pourtant, y compris au sein de scénarios quelconques, il demeure possible de développer des individus marquants, une série comme Le Saint en réalise régulièrement la démonstration. On retrouve également le poncif absolu du scientifique basculant dans l'opposition du fait de l'incrédulité rencontrée ou du manque de crédits, tant usité par les Avengers et bien d'autres séries ou comics. A contrario, unique figure marquante de l'opus hormis nos héros, Sir Horace Winslip emporte, lui, totalement l'adhésion. Son originalité, son apparence haute en couleur (superbes maquillage et prestation de l'excellent Ronald Fraser) et ses pétillantes attitudes le positionnent d'emblée comme un parangon de ces fameux Excentriques dont il inaugure la lignée, à l'orée des années Emma Peel.

Ces scènes particulières représentent un authentique atout pour The Gravediggers, avec des répliques considérablement améliorées et quelques explosives initiatives de la réalisation. La pseudo opération apporte d'emblée un twist fort efficace. Justement admiré par la quasi totalité du public des Avengers, le simulacre du voyage ferroviaire constitue un charmant moment, à l'excentricité très anglo-saxonne. Par ce biais, la série exprime son amour pour la société britannique traditionnelle (au-delà de l'ironie amicale exprimée par plusieurs épisodes de la présente saison) et sa profonde défiance envers l'innovation technologique. Au moment ou la Reine Automobile installe son règne définitif, Chapeau Melon et Bottes de Cuir veillera d’ailleurs à renouveler cet hommage au monde du train, comme lors du mémorable voyage de Voyage sans retour ou, évidemment, dans Une petite gare désaffectée. Le summum réside bien entendu dans l'hilarant et épique pastiche des westerns et serials de jadis, lors de l'épique sauvetage d'une Mrs Peel liée sur les voies. Qu'importent les doublures ou l'absence de logique (pourquoi les méchants se donneraient-ils la peine d'attacher notre amie aussi loin?), on tient là un moment d'anthologie, porté par la parfaite musique de Laurie Johnson. D'ailleurs celle-ci irrigue l'ensemble des différents segments de l'histoire, avec une similaire générosité.

La seule déception suscitée par ces  scènes relevant de la meilleure fantaisie consiste en la part ténue accordée à une Mrs Peel ayant encore à s'affirmer après ces premiers pas, malgré une déjà forte présence. Simple témoin de l'intervention chirurgicale, absente lors de l'entretien entre Steed et Sir Horace et étant réduite à l'éternel cliché de la damoiselle en détresse. Heureusement la série corrigera rapidement le tir et les dialogues de nos deux acolytes pétillent déjà. Ce brusque virage narratif dans l'étrange reste en l'état véritablement enthousiasmant. Il doit beaucoup à Malcolm Hulke, l'une des plumes les plus régulières et inspirées de la période précédente. Celui-ci avait d'ailleurs déjà manifesté son goût pour la découverte d'autres horizons (notamment dans l'épatant The White Dwarf). De manière sans doute pas entièrement fortuite, il va s'éloigner durablement des Avengers pour devenir un important auteur de Doctor Who, créant notamment les mémorables et redoutables Siluriens. On comprend que soit si palpable sont désintérêt pour le pendant « espionnage » de son intrigue. Il s'avère fort plaisant de découvrir nos héros et leur auteur gagner simultanément de nouveaux rivages, où l’imagination trouvera tellement à s'exprimer.

EN BREF: L’épisode bénéfice de quelques scènes portant la griffe des Avengers, mais reste inséré dans l’espionnage traditionnel.


VIDÉO


Mrs Peel ligotée sur les rais et Steed à la rescousse !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

4-06-02


Tournage

o Les extérieurs de la maison de Sir Horace Winslip sont ceux de Oaklands College à St Albans.

o L'hôpital dans lequel Steed voit le docteur Marlowe vivant est Haberdashers' Askes School à Elstree.

o Les séquences avec le train miniature furent tournées au Stapleford Miniature Railway, situé à Melton Mowbray dans Leicestershire, le 4 avril 1965. Il existe toujours et on peut voyager comme Steed mais à des moments bien précis.

o L'église Pringby est en réalité l'église Aldenham.

o La base visitée par les Avengers en début d’épisode (images d’archive) est la station de détection anti-missiles RAF Fylingdales, située dans le North Yorkshire. Bâtie en 1962 et en fonction jusqu’en 1989, elle servait également au suivi du lancement de satellites et de leur orbite. Les célèbres « balles de golf » aperçues dans l’épisode furent remplacées en 1990 par un gigantesque radar pyramidal. (source : The Avengers on Location )


Continuité

o Dans la scène finale de bagarre sur le train, il est très visible que Patrick Macnee est remplacé par sa doublure. On remarque également les ombres des cameramen sur le sol !


Détails

o Les instruments de contrôle dans la salle des radars ont la marque "Marconi".

o Les pompes funèbres ont pour adresse "Carling Street 22, Pringby" et comme devise "Miller & Son undertake with decorum". Le nom de la boutique de fleurs est "Charnleys Florists, Pringby".

o A l’arrivée de Steed, l’écriteau de l’hôpital est complètement flou.

o De nombreux fakes essayent de donner l’illusion que les fenêtres des studios donnent sur l’extérieur : à l’arrivée du cercueil de Marlowe à l’hôpital, lorsque Sir Horace détaille les locomotives…

o Parmi les autres bizarreries, il y a un saut d’image lorsque la voiture quitte le cimetière (pré-titre) et le fait que les masters soient plus larges laissent apparaître une bande noire lorsque Steed et Peel discutent avec le contrôleur lors de leur première scène. On aperçoit l’ombre d’un micro lorsque Sir Horace et Steed quittent le train et la musique est légèrement aiguë lorsque Miss Thirlwell remet le paquet à Johnson.

Acteurs – Actrices

o Ray Austin (1932) est le cascadeur de service dans la série puis il dirigea plusieurs épisodes Tara King avant de co-produire The New Avengers. Ray Austin est le laitier assassiné dans L'heure perdue.

o Ronald Fraser (1930-1997). Acteur de théâtre et de seconds rôles au cinéma. Ami et compagnon de beuveries à la fin des années 50 de Richard Burton, Richard Harris et Peter O'Toole. De nombreux rôles de méchants dans des films de guerre. Connu pour ses penchants pour l'alcool (saoul sur le tournage des Oies sauvages (1978), avec Roger Moore), il se décrivait lui-même comme "a decaying old thing". Dans Moll Flanders (1996), il est le juge alors que Diana Rigg, méconnaissable, est la mère de Moll. Décédé d'une hémorraggie interne, Sean Connery et Peter O'Toole ont porté son cercueil.

À noter que…

o Cet épisode porte le même titre en VF que l'épisode The Undertakers de la saison 3.

o Dans les bonus, deux génériques anglais de l’épisode sont proposés ; celui retenu de l’épisode : The Grave-Diggers et l’autre The Gravediggers, utilisé dans certaines versions. Le trait d’union faisant toute la différence.

oComparaison éditions DVD Studio Canal / Optimum (par Denis Chauvet):

C’est l’épisode à comparer pour les hésitants : est-ce nécessaire d’acheter la collection Optimum lorsqu’on possède l’édition Studio Canal ? La réponse est oui et tous les facteurs se retrouvent dans cet épisode. Pour commencer, le générique original n’est pas présent sur l’édition française (seulement le générique français). L’édition Optimum a en bonus les deux génériques anglais et l’original (grave-diggers en deux mots) est conservé pour l’épisode.

La définition des noirs est exécrable sur la version Canal ; la rencontre Marlowe/Dr Johnson à l’hôpital (tout fourmille autour des acteurs), la visite de Mrs Peel aux pompes funèbres (l’intérieur sombre a une image très mauvaise sur Studio Canal) mais la scène à mettre en parallèle entre les deux versions est celle où Mrs Peel retourne aux pompes funèbres, accompagnée cette fois-ci par Steed : tout fourmille, grouille et on ne discerne pas grand-chose dans l’obscurité alors que tout contour est net dans la version Optimum. Par contre, il y a un gros défaut d’image toujours présent dans la version britannique, lorsque Mrs Peel appelle Steed resté examiner les composants électroniques (environ trois secondes). Ce détail subsiste sur le Blu-ray.

Pour finir, la durée de l’épisode est de 49’48 pour Optimum et 49’19 pour Studio Canal. En effet, il y a une coupe d’une trentaine de secondes sur la version Canal pour la scène de Steed et Sir Horace dans le train.

Fiche des Fossoyeurs des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel1-2.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmabw/402.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS1-02-Gravediggers.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel03.htm
En italien
http://www.avengers.it/02bn.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_gravediggers.htm

 

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