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On continue à l'appeler Trinita

Saga Westerns Spaghetti

Il était une fois la révolution (1971)


IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION

classe 4

Résumé :

Un homme pauvre se fait prendre par une diligence qui passe, et juste après avec l'aide de ses complices, l'attaque. Il s'agit de Juan Miranda qui est un voleur avec ses enfants. Un peu plus tard, il croise un as du maniement de la dynamite : John, qui n'est autre qu'un membre de l'IRA en fuite. Juan décide alors de lui proposer le casse d'une banque de Mesa Verde qui serait remplie de lingots d'or, et n'hésite pas pour cela à lui forcer la main.

Refusant d'abord de s'associer avec Juan, John se joint finalement à lui pour le faire entrer dans la banque. Pour cela, ils se mettent en cheville avec un groupe de révolutionnaires, mais alors que Juan pénètre dans la banque, il n'y trouve que des prisonniers politiques. John lui apprend alors que la réserve d'or a été transférée à Mexico un mois plus tôt. En fait, sans le savoir, Juan se retrouve pris dans la révolution mexicaine. Entre massacres, captivité, traîtrise, etc. ils finiront par faire triompher la révolution, mais John y laissera la vie.

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Critique :

Ce film est à mi-chemin entre le western, et une fresque historique. Réalisé par Sergio Leone,  c'est le second volet de sa trilogie : le premier étant Il était une fois dans l'Ouest et le dernier volet, Il était une fois en Amérique et qui porte sur trois périodes différentes de l'amérique. C'est James Coburn (F Comme Flint, Les 7 Mercenaires, Maverick) que l'on retrouve dans le rôle principal du dynamiteur John, acteur que j'aime énormément, aux côtés de Rod Steiger (L'Expert, Le Voisin, La Dernière Cavale) qui interprète, lui, le rôle du pilleur de diligences.

Pour les seconds rôles nous avons une fois encore Antoine Saint-John, un habitué des films de Leone, dans le rôle du colonel Gunter qui tuera John à la fin du film, nous avons également Romolo Valli (Le Guépard, Mort à Venise, Holocauste 2000) pour le Docteur Villega, Franco Graziosi pour le rôle du gouverneur, etc. Alors, je suis mitigé sur ce film : si la prestation de James Coburn est impressionnante, je dirai qu'elle porte pratiquement à elle seule le film. En effet, j'en avais un vague souvenir (notamment la scène de fin où John se fait tuer), mais je ne me rappelais pas qu'il était aussi long et avec autant de longueurs. Même si cela sert le film pour la mise en place des éléments de l'histoire, les flash-backs de John sont d'une lenteur horrible, et de plus la musique qui est dessus n'aide pas à apprécier ces séquences. 

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Rod Steiger donne l'impression de suivre Coburn, même si le duo fonctionne assez bien à l'écran, et ne se démarque pas plus que cela de son rôle. Pourtant, il nous surprend tout au long du film, alors qu'on le pense qu'un simple voleur qui ne veut que de l'argent, et qui tue de sang-froid, on voit finalement un homme très humain (voir la scène dans le wagon à bestiaux) plein de courage et de compassion. Ensuite, vous ne serez pas dépaysés, vous retrouverez du Leone : la scène de manger des haricots, les sales têtes, les gifles, le chemin de fer, etc.

C'est du convenu mais ça fonctionne quand même plutôt pas mal, même si on retrouve dans le scénario du film en trame de fond un peu l'histoire de Le Bon, La Brute et Le Truand : sauf qu'ici en lieu et place de la guerre de sécession, c'est la révolution mexicaine à laquelle nous avons droit.

D'ailleurs à ce propos, il y a quelques scènes assez difficiles, comme par exemple celle où sont montrés des fosses remplies de cadavres d'hommes qui se fait abattre sans pitié par l'armée mexicaine. Il y en a une ou deux comme cela, et qui montrent bien la dureté d'une guerre et surtout la cruauté dont l'être humain est capable envers son prochain et qui semble sans limite aucune. Leone comme toujours dans ses films, nous montre également des jolis paysages désertiques et quelques scènes d'anthologie comme l'attaque de l'armée mexicaine par John et Juan au fameux pont (là aussi ça me rappelle quelque chose !) pour les contenir : tout simplement mythique avec un James Coburn qui transpire la classe.

Un bon film somme toute, mais parfois longuet. La musique assurée une fois de plus par Ennio Morricone est très belle et mélancolique par moments, mais désagréable à d'autres comme je l'ai dit plus haut : pour les flash-backs de John par exemple, je trouve vraiment que ça ne colle pas aux images que l'on voit sur l'écran. Je vous conseillerai tout de même de le voir, ne serait-ce que pour la prestation de Coburn et les moments de confrontations avec Juan, ça vaut le détour.  Le film marchera plutôt bien en France en affichant pratiquement 4 millions d'entrées à sa première sortie et plus de 4.7 millions au total avec ses rediffusions des années plus tard. 

Anecdotes :

  • Le véritable titre du film est en fait Duck You Sucker qui dans le film en français a été traduit par « Baisse la tête connard ». Il se nommera ensuite A Fistful of Dynamite, il n'y a qu'en France qu'il portera le titre de Il était une fois la Révolution pour garder le lien de la trilogie de Leone.

  • Le rôle de Juan devait être à l'origine interprété par Eli Wallach, mais ce fut finalement Rod Steiger qui obtint le rôle. D'autres acteurs pour le rôle de John furent aussi pressentis : Jason Robard ou encore Malcolm McDowell.

  • Plusieurs versions du film existent, une version américaine pas mal charcutée à sa sortie, une version Européenne entière et plus tard en 1996, une version longue (que Leone n'a jamais désiré). Plus tard une version américaine non coupée sera sortie à nouveau mais sans comporter tout de même le flash-back de John à la fin du film.

  • Le film comporte quelques anachronismes au niveau des armes comme par exemple la mitrailleuse de John lors de l'attaque sur l'armée mexicaine sur le pont, ou encore par exemple le pistolet utilisé par le policier dans le train lorsqu'il menace Juan.

  • Le film a été tourné de façon majoritaire avec une post-synchronisation, mais Rod Steiger a tenu à ce que pour certains passages il ne soit pas post-synchronisé. Cela créa des conflits avec Leone, les deux hommes ayant une vision différente du film.

  • C'est le dernier doublage de Jean-Pierre Duclos sur la voix française de James Coburn, le comédien se retira après ce film. Il avait notamment doublé Sean Connery dans les premiers James Bond.

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