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Saga Die Hard

Die Hard : Belle journée pour mourir (2013)


DIE HARD : BELLE JOURNÉE POUR MOURIR
( A GOOD DAY TO DIE HARD)

classe 4

Scénario : Skip Woods

Réalisation : John Moore

Sortie US : 14 février 2013 Sortie France : 20 février 2013

Résumé

Yuri Kamarov, prisonnier politique russe, va être jugé mais son ennemi Viktor Chagarin veut l’assassiner. La CIA a prévu d’exfiltrer Kamarov qui détient un dossier compromettant sur Chagarin. Tout avait été prévu…sauf l’intervention de John McClane ! 

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Critique :

L’opus de trop. Lessivé par trop de spectaculaire, le film laisse voir un scénario squelettique, sans réelle originalité. Très peu d’humour, très peu d’émotion, des personnages stéréotypés ; seul Bruce Willis assure encore le minimum syndical.

En rupture avec les précédents films, celui-ci ne commence pas par une saynète bucolique mais par une scène menaçante entre Chagarin et Kamarov. Classique mais la photographie verdâtre apporte une touche glauque plutôt bienvenu. Ce sera une des qualités du film que de savoir créer des ambiances chromatiques (grise au tribunal, jaune dans la centrale, rouge dans l’hélicoptère). Quant à Sebastian Koch, qui incarne Kamarov, il est une bonne découverte. A priori indifférent au procès qui attend son personnage, il le montre ensuite perdu puis se raffermissant au fur et à mesure que la situation semble aller en s’arrangeant pour lui. En père inquiet et aimant, il se montrera bon. Contrairement aux autres films également, McClane n’est pas par malchance au mauvais endroit : il s’y rend de lui-même ! Il veut aider son fils, John Jr dit « Jack », qui est en mauvaise situation à Moscou. C’eut pu être une bonne idée que de renverser le classique démarrage mais encore eu-il fallu que le scénario suivît. Le réalisateur, qui ne se débrouille pas trop mal, va nous offrir un moment agréable (surtout par rapport à ce qui va suivre) : après la fermeture des portes du tribunal qui va juger en même temps Jack et Kamarov, quasi-silence (de 13’52 à 15’18) avant une violente explosion à la voiture piégée. A la triple voiture piégée. Il faut ce qu’il faut ! Mais on a déjà un aperçu d’une des tares du film : la surenchère dans le spectaculaire. Quand il décidera de poser sa caméra et de laisser jouer ses acteurs, John Moore obtiendra de beaux moments. Mais trop peu.

Jack veut emmener Kamarov mais il tombe sur…son père : « Tu ne devrais pas être là » lance le fils glacial. Ce qui est la définition même de McClane ! Cette intervention fait rater la mission : Jack est un agent de la CIA ! Auparavant, nous avons subi une très longue course poursuite dans les rues de Moscou, très heurtée évidemment, avec fusillade au lance-roquette ! La musique, très dure, souligne très bien l’action mais finit par lasser. Globalement, la partition est bien faite, efficace mais vite oubliée. Bruce Willis « anime » la poursuite avec des commentaires décalés (dont une conversation téléphonique) qui arrachent un sourire au fan ardent. A 28’14, la poursuite s’arrête enfin. 

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A peine le temps de souffler que la planque de la CIA est compromise et qu’on repart de plus belle dans le flingage à tout va et l’explosif qui va avec. A ce stade, parler de « scénario » est insultant pour les personnes qui font profession d’écrire pour le cinéma. On parlera plus justement de « prétexte ». Skip Wood se rattrapera partiellement ensuite.

Pour retrouver le dossier compromettant, il faut une clé qui se trouve dans un hôtel où doit les retrouver Irina, la fille de Kamarov. C’est très classique comme traitement et la trahison d’Irina ne surprend personne. La violence envers les McClane de la part d’Alik, bras droit (ou main armée) de Chagarin apparaît par contre gratuite et la figure même d’Alik s’ajoute à la longue liste des « tueurs » soldés par des maîtres tout puissants. Qu’il croque une carotte en apparaissant aurait pu être une bonne base pour un excentrique ; il n’en est rien. Ça ne sert juste à rien. Tout comme les claquettes. Toute la partie à l’hôtel sonne complètement faux et, si on apprécie la contre-plongée quand l’hélico canarde les McClane, ce n’est jamais qu’une scène scepctaculaire de plus. Comme l’a dit quelqu’un, tout ce qui excessif est insignifiant. Illustration parfaite ici.

En revanche, le désarroi de Jack, absolument pas habitué à ne pas avoir de plan, et le discours sarcastique de McClane pour lui fouetter l’orgueil sonnent justes. Dans le rôle de John McClane Jr, Jay Courtney se montre ambivalent. Crédible dans les scènes d’action, il pourrait être un successeur de Bruce Willis dans ce domaine. Mais il lui manque de la profondeur et, surtout, le sens de l’humour. Ce qu’il montre dans ce dernier cas est assez maigre. Même jouant automatiquement, Bruce Willis est meilleur. Il comprend McClane jusque dans les moindes détails. Jay Courtney n’a pas ce recul. Moins d’expérience également. Le tandem n’a pas non plus de liaison comme Bruce Willis et Mary Elizabeth Winstead avait su en nouer dans l’opus précédent. Ici, on a davantage l’impression d’un duo que d’un père et de son fils. Ce n’est que sur la fin, et par éclipse, qu’il s’installera un peu d’émotion, surtout quand McClane confessera avoir passé une belle journée (!) avec un fils qu’il aime. Là, Bruce Willis hausse son jeu et parvient à nous toucher sincèrement.

Avec une voiture volée, les McClane se rendent à Tchernobyl où se trouve le dossier qui stopperait l’ascension de Chagarin. Le décor est plutôt bien rendu et les entrailles du bâtiment inquiétants même s’ils ne brillent pas par leur originalité. Le coup de théâtre qui survient ne surprend qu’à moitié tellement le cliché imbibait tout le scénario, trop pour qu’on applaudisse à ce retournement de situation. L’idée n’est pas mauvaise en soi mais le traitement choisi lui ôte beaucoup de son percutant. Yuliya Snigir, qui campe Irina, ne brille pas non plus par ses qualités de comédienne. En fille apeurée, elle était très quelconque et, en criminelle, c’est mieux mais il y a du chemin jusqu’à l’Oscar. On regrette Maggie Q dans ce rôle de mannequin femme d’action. Yuliya Snigir a clairement été engagé pour son physique…dont on profite assez peu au final ! Seul rôle féminin, Irina est une franche déception et ce personnage un recul énorme par rapport à ce que Retour en enfer nous avait proposé.

L’arrivée des McClane père et fils provoque l’explication finale à coup de fusillades, d’explosions diverses et de duel contre un hélicoptère de combat. Si un universitaire est en mal de sujet, il pourra se pencher sur « L’hélicoptère dans la saga Die Hard » ; leur nombre et le fait qu’ils finissent tous par terre ressemble à un fil rouge involontaire. Celui-ci est de grande taille (la surenchère,toujours) et la façon dont le duo s’en sort est invraisemblable si l’on est gentil.

Heureusement, le film se termine sur un sourire : « Tes emmerdes, c’est toi qui les cherche ou c’est elle qui le trouvent ? » demande Jack et son père de répondre : « Après toutes ces années, c’est une question qu’il m’arrive encore de me poser ». C’est tout de même bien peu.

Anecdotes :

  • Le titre québécois est très direct : « Belle journée pour crever »

  • Liam Hemsworth et Aaron Paul ont fait parti des candidats auditionnés pour le rôle de Jack McClane

  • Matry Elizabeth Winstead reprend son rôle de Lucy McClane

  • Marco Beltrami est à nouveau en charge de la musique

  • Recommandation de Lucy à son père : « Tu ne pourrais pas essayer de mettre un peu moins la pagaille ? ». Silence éloquent de McClane !

  • Skip Woods : scénariste américain, il a notamment écrit Hitman (2007), X-Men Origins : Wolverine (2009), L’Agence tous risques (2010), Agent 47 (2015)

  • John Moore : producteur, réalisateur et scénariste irlandais, il débute avec En territoire ennemi (2001). On lui doit notamment le Vol du Phoenix (2004) et Max Payne (2008).

  • Jay Coutney/John « Jack » McClane Jr : acteur australien, il débute à Hollywood en 2009. Sa prestation dans la série Spartacus (2010) est remarquée et il décroche un rôle dans le blockbuster Jack Reacher (2012, avec Tom Cruise). Il enchaîne ensuite I, Frankenstein (2013), Divergente (2014, 2015), Invincible (2014), Terminator Genysis (2015).

  • Sebastian Koch/Yuri Komarov : acteur allemand formé au théâtre, il débute à la télévision en 1977 dans un épisode de Derrick. Il mène une carrière internationale jouant dans Napoléon (2002), Opération Walkyrie (2004), Black Book (2006), Le pont des espions (2015)

  • Rasha Bukvik/Alik : acteur francois d’origine serbe, vu dans Taken (2008), Largo Winch (2008), Les Biens aimés (2011), Mains armées (2012), Le Transporteur : Héritage (2015)

  • Cole Hauser/Mike Collins : acteur américain, il a joué notamment dans Skins (1994), 2Fast 2Furious (2003), La chute de la Maison-Blanche (2013), Transcendance (2014)

  • Sergeï Kolesnikov/Viktor Chalgrin : acteur russe, il tourne principalement dans son pays mais on a pu le voir dans Black Sea (2014)

  • Yuliya Snigir/Irina : mannequin et actrice russe, elle apparaît d’abord dans des clips et productions locales. Die Hard 5 représente ses premiers pas à Hollywood. En 2009, elle a joué dans Prisoners of Powers : Battelstar Rebellion.

  • Le budget était de 92 millions de dollars. Il en rapporte environ 300 millions $

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