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Trois hommes à abattre (1980)

Saga Alain Delon

Pour la peau d'un flic (1981)


POUR LA PEAU D'UN FLIC

Résumé :

Choucas, un ancien policier devenu détective privé, reçoit un jour la visite d'une femme qui souhaite l'engager pour retrouver sa fille de 28 ans, aveugle, qui a disparue. Mais à peine est-elle dans son bureau, que la police débarque et lui conseille de laisser tomber. Choucas reçoit d'autres visites l'incitant à lâcher l'affaire, jusqu'à ce que sa cliente se fasse tuer. D'autres flics défilent pour persuader Choucas d'abandonner, on enlève même sa secrétaire et amante. L'enquête de Choucas progresse et il découvre en fait un trafic de drogue, et qu'il a été manipulé par la police pour le mettre à jour. D'un commun accord avec le commissaire Coccioli et Chauffard, et ayant trouvé le laboratoire où est fabriquée la drogue : Choucas décide de le démanteler. Mais il se fait vite repérer, capturé et torturé, il parvient à se libérer et retrouve la jeune femme aveugle de sa cliente. Alors qu'il va se faire tuer, il est sauvé par Chauffard et les policiers.


Critique :

Très très bon film réalisé par... Alain Delon himself ! Ce film trompe son monde, bien qu'il ne soit pas exempt de défauts, au début on a tendance à penser que nous sommes tombés dans un mauvais film français, mais il faut s'accrocher pour passer ce moment assez long, pour pouvoir enfin apprécier le film à sa juste valeur. Cette fois-ci Delon est réalisateur, acteur et producteur : il maîtrise de A à Z un film dans lequel il tourne. Il faut immédiatement dire que le film est assez violent, c'est encore un polar, comme pratiquement tous les films de flics de cette époque et de ceux (ou bien des séries également) de la fin des années 70.

Aux côtés de Delon nous retrouvons à nouveau Michel Auclair (Enigma, Le Bon Plaisir, Le Toubib) acteur que, personnellement, j'affectionne particulièrement. Cette fois-ci, il a un rôle assez conséquent et participe à l'action aux côtés de Delon : il n'y a qu'à voir la scène où il va avec Delon délivrer sa secrétaire qui est prisonnière des hommes qui cherchent à le dissuader de poursuivre son affaire. Haymann, le personnage de Auclair, fait une intervention fracassante au fusil à pompe : rien que ça ! Dans les autres seconds rôles, nous retrouvons également à nouveau Jean-Pierre Darras (Un Nommé La Rocca, Le Tatoué, Genre Masculin) là encore dans le rôle d'un commissaire de police, nous avons également Daniel Ceccaldi  (Le Concierge, OK Patron, L'Incorrigible) là aussi un habitué des rôles de policiers. Ils ont certes des petits rôles mais c'est fait avec professionnalisme et ils nous livrent une belle prestation, ce qui fait que le film est vraiment agréable à regarder.

Pour la partie féminine, c'est Anne Parillaud (Jessie, Une Pour Toutes, Tout pour Plaire) que l'on voit à l'écran et entièrement nue dans une scène qui fera sans doute fantasmer beaucoup d'hommes : puisqu'elle est menottée à un lit. Elle n'était pas encore devenue Nikita. Sa prestation est somme toute bonne, juste quelques petites choses clochent, j'en parle un peu plus loin dans les défauts du film. On retrouve aussi la très jolie Pascale Roberts (Dupont Lajoie, Le Permis de Conduire, Aldo et Junior) : j'adore cette actrice qui a une charme de folie. Elle a, hélas, là aussi un petit rôle mais on la remarque immédiatement à l'écran. De même vous retrouverez des têtes familières dans les autres petits rôles : Xavier Depraz, Jacques Rispal, Dominique Zardi, etc. Nous avons même une petite scène avec Brigitte Lahaie en infirmière.

Dans les défauts du film, mettons immédiatement en avant la chanson qui est sans cesse remise tout au long du film : le tube d'Oscar Benton, Bensonhurst Blues. Je n'ai jamais supporté cette chanson, ni la voix du chanteur, et c'est juste un supplice que de l'entendre pendant pratiquement toute la moitié du film, à cela s'ajoute des dialogues qui ne sont réellement pas inspirés ! Se voulant assez modernes, aujourd'hui ils font vraiment ringards et ridicules. Même la petite allusion au principal rival de Delon : notre Bebel national, n'est clairement pas particulièrement inspirée. Mais bon, le petit hommage est tout de même sympa, va t-on dire. Il y a également quelques plans, qui ne sont pas très heureux, mais ensuite dans la mise en scène générale, ça peut aller, on est quand même dans le haut du panier. Il est rythmé, et ne laisse pratiquement pas de temps morts.

Malgré tout, le film a encore cette ambiance qui l'inscrit immédiatement dans les années 80, et ce n'est pas dû aux éléments de décors ou les objets, par exemple, on voit un téléphone avec les touches et non plus le cadran qui tourne dans la pharmacie, mais le film est vraiment ancré dans la période à laquelle il fut tournée et ne peut pas s'en détacher. Le film marchera assez bien en France, avec plus de 2.3 millions d'entrées, près de 300 milles entrées en Espagne et 450 milles entrées en Allemagne. Un bon Delon à avoir dans sa filmothèque.

Anecdotes :

  • Le film se classera 13e au Box-Office de l'année 1981, devant le film Diva avec Richard Bohringer mais derrière Le Professionnel avec Jean-Paul Belmondo, c'est donc un fait établi que Belmondo était plus populaire que Delon en France.

  • L'immense succès de la chanson Bensonhurst Blues d'Oscar Benton dans les charts français sera une locomotive pour le film et participera à son succès en nombre d'entrées.

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