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Saison 5Saison 7

Supernatural

Saison 6

1. L'Adieu aux armes (Exile on Main St.)

2. Baby Blues (Two and a Half Men)

3. Le Bâton de Moïse (The Third Man)

4. La Lamia (Weekend at Bobby's)

5. L'Alpha (Live Free or Twi-Hard)

6. Veritas (You Can't Handle the Truth)

7. Entretien avec un vampire (Family Matters)

8. La Meute (All Dogs Go to Heaven)

9. Rencontre du troisième type (Clap Your Hands If You Believe…)

10. Paix à son âme (Caged Heat)

11. Rendez-vous avec la mort (Appointment in Samarra)

12. L'Épée de Bruncwik (Like A Virgin)

13. L'Arachnée (Unforgiven)

14. La Colère des mannequins (Mannequin 3: The Reckoning)

15. Arrêt sur image (The French Mistake)

16. Le Retour d'Ève (…And Then There Were None)

17. Titanic (My Heart Will Go On)

18. Les Mystères de l'Ouest (Frontierland)

19. À feu et à sang (Mommy Dearest)

20. L'Ange déchu (The Man Who Would Be King)

21. La Clé du purgatoire (Let It Bleed)

22. L'homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much)

  


1. L'ADIEU AUX ARMES
(EXILE ON MAIN ST.)



Résumé :

Un an après la bataille contre les deux Archanges, Dean a abandonné la Chasse pour vivre paisiblement avec Lisa et Ben. Mais quand son voisinage est troublé par les exactions d’un Djinn, Dean doit reprendre son combat. Il va recevoir l’aide inattendue de Sam, revenu sur Terre. Ce dernier s’est désormais allié avec une autre branche de la famille, dirigée par nul autre que leur grand-père Samuel, lui aussi mystérieusement de retour.  

Critique :

Avis mitigé pour le pilote de la saison 6, Exile on Main Street, même si l’on remarque au passage que les titres originaux sont souvent plus imaginatifs que les français. On comprend que les auteurs désirent vite conclure la transition, puis la mise en place de la présente saison, afin de pouvoir ensuite bâtir. Mais là ils versent dans l'excès avec trop de péripéties pour que l'histoire ne finisse par paraître artificielle. Et puis on abuse également des résurrections (même si l'on est ravi de retrouver Pileggi, accompagné de Nemec), cela va finir par dévaluer l'impact de la mort des personnages, ce qui se confirmera dans les saisons ultérieures. Les apparitions successives de formidables personnages secondaires constituaient l'un des moteurs de Supernatural, on prend désormais le risque de tourner en rond. Les méchants du jour sont inévitablement sacrifiés, paraissant vraiment sommaires.

 L'univers illusoire créé par les Djinns résulte bien plus simpliste que leur création précédente, même si Azazel crève toujours l'écran. A l'évidence Sam a laissé son âme dans la Cage (en bonne compagnie avec Michel et Lucifer), d'où déjà un fil rouge pour la saison, mais du coup le duo des Winchester paraît tourner à vide. On reste frustré par la trop brève apparition de Bobby et surtout par la bâche dissimulant l'Impala (un pur sadisme, ça). L'épisode virevolte trop et l'on sent un peu trop le brainstorming des nouveaux auteurs pour rebondir après l'Apocalypse avortée, mais des pistes sont tracées D’autant que d'importants Joueurs ne sont pas encore entrés dans la partie : Cas, Raphaël (l'ultime Archange), ou encore Crowley.

Anecdotes :

  • On entend Beautiful Lose, de Bob Seger, durant la séquence d’ouverture illustrant la nouvelle vie de Dean. On entend Neighbors, de Swank, quand Dean et Sid discutent au bar.

  • Le titre original reprend celui d’un album des Rolling Stones (1972). Il s’agit du troisième épisode de Supernatural reprenant un titre des Rolling Stones, après Time Is on My Side (3.15) et Sympathy for the Devil (5.01).

  • Dean s’adonne au golf, ce qui surprend Sam. Jensen Ackles est réellement un golfeur passionné.

  • L’épisode voit le retour de Mitch Pileggi, (Walter Skinner dans les X-Files), dans le rôle de Samuel Campbell. Il ne l’avait plus tenu depuis l’épisode In the Beginning (4-03).

  • La voiture de Sam est une Dodge Charger 06 SRT8, Dean conduit de son côté un véhicule Ford F-250. 

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2. BABY BLUES
(TWO AND A HALF MEN)

Résumé :

Dean accepte de quitter une nouvelle fois Lisa et Ben, quand Sam lui demande son aide sur une affaire voyant des bébés être enlevés après que leurs parents soient tués. Les deux frères prennent en charge un bébé de Changeur-de-Formes, mais le puissant fondateur (ou Alpha) de ce type de monstres parvient à le récupérer. Lisa convainc Dean de reprendre définitivement la Chasse et de revenir quand le danger sera écarté.

Critique :

Après une introduction remarquablement stressante (Supernatural a vraiment intégré les meilleures leçons des X-files) et Gore qui tache comme on aime, Two and a half Men développe un côté « deux hommes et un couffin » souvent amusant. Il aurait pu l'être davantage, avec un Sam en pleine forme, je sens que son côté enveloppe vide va vite lasser. On regrette aussi une nouvelle redite, avec les Métamorphes succédant aux Djinns. On nous raconte que des nouvelles créatures surgissent de partout et l'on se retrouve avec du 100% déjà vu. De ce point de vue les Alphas (en gros la même chose, mais en plus costaud) me semblent une fausse bonne idée, annonçant pas mal de redites. Et puis c'est un peu pompé sur les Uber Vampires de Buffy.

Ici cela fonctionne, car l'Alpha Métamorphe revêt des apparences de Terminator biologique très percutantes et divertissantes. Sinon l'équipe du grand père se montre plus intéressante que précédemment, mais doit encore progresser. La mise en scène se montre tout à fait nerveuse, on retrouve le ton Supernatural. Cindy Sampson compose une Lisa très attachante, j'aime beaucoup ce personnage féminin très fort, comme souvent dans la série. Le rugissement retrouvé de l'Impala achève d'emporter l'adhésion, la scène est d'ailleurs admirablement réalisée ! Le sourire de Dean se retrouvera certainement chez les fans.

Anecdotes :

  • On entend Shop Til You Drop, de Daniel May, quand Dean et Sam vont acheter des affaires de bébé. On entend Smoke on the Water, de Deep Purple, quand Dean s’occupe du bébé, puis lors du départ final de l’Impala.

  • Le titre original est celui de la série télévisée américaine Mon oncle Charlie (2003-2015).

  • Sam surnomme s Dean "Guttenberg" en référence à Steve Guttenberg le héros de Trois hommes et un bébé (1987), le remake américain de Trois hommes et un couffin.

  • L’épisode évoque pour le première fois les Alphas, les fondateurs des grandes races de monstres. Crée par Eve, la Mère de tous les Monstres, la créature très ancienne qu’est un Alpha est beaucoup plus puissante qu’un représentant typique de sa lignée. Le Vampire Alpha est particulièrement redoutable et va devenir un adversaire semi-récurrent pour Sam et Dean.

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3. LE BÂTON DE MOÏSE
(THE THIRD MAN)

Résumé :

Sam et Dean font appel à Castiel quand des meurtres de policiers semblent reproduire les plaies bibliques de l’Egypte. L’Ange leur révèle que la non venue de l’Apocalypse a plongé le Paradis dans la guerre civile et que les armes divines ont été dérobées. Il s’avère que leur voleur, l’Ange Balthazar, a signé un pacte avec un jeune homme désireux de se venger de policiers ayant tué son frère. Balthasar devient un allié de Castiel contre Raphaël.

Critique :

Le formidable The Third Man marque indubitablement le premier chef d'œuvre de cette sixième saison, grâce à un retour de Castiel tenant toutes ses promesses. Notre Angel of the Lord préféré se montre toujours d'une richesse aussi inépuisable, entre dimension divine, volonté de fer attenant parfois à la férocité et décalage souvent hilarant avec le quotidien de l'humanité. Dans son proverbial trench-coat à la Columbo, Misha Collins joue avec une prodigieuse virtuosité du caractère à la fois immanent et tourmenté de l'Ange. Les auteurs s'offrent même un piquant clin d'œil à un certain subtext de la relation Dean/Cas que l'on retrouve à de multiples reprises lors de fanfics parfois bien délurés. Les différents effarants pouvoirs de Cas se voient également mis en scène avec une parfaite fluidité, l'équipe ayant visiblement apprécié Les Ailes du Désir, de Wim Wenders. The Third Man se définit comme une superbe carte de visite pour Castiel, exprimant parfaitement les vastes potentialités de cette entité boostant toujours autant Supernatural.

La venue de l'Ange marque également un passionnant élargissement de la cosmologie de la série, avec la confirmation du conflit que l'on subodorait entre Cas et Raphaël, l'ultime rescapé de la joyeuse fratrie ; mais surtout l'irruption du facétieux Balthasar comme troisième force. Balthasar présente le grand mérite de représenter un profil psychologique des plus stimulants à la fois cynique, jouisseur, classieux et éperdu de liberté nouvelle. Comme un écho du Trickster, dont il constitue un digne remplaçant, plus ambitieux. Un beau combat s'annonce, cette trame s'annonçant autrement plus stimulante que celle de Sam, d'autant que l'on se dit que l'équivalent doit se trouver en Enfer, avec une rivalité Meg et Crowley. La réussite de l'épisode se voit confortée par quelques à-coté gratinés, comme l'Impala écrasant la caisse high tech de Sam, les morts spectaculaires des policiers, à l'excellent humour morbide, où cette bonne idée des artefacts divins, renforçant encore la proximité de Supernatural avec ce joyau du Jeu de rôles que constitue In Nomine Satanis/Magna Veritas. La saison semble prendre ici son envol !

Anecdotes :

  • Quand Sam et Dean arrive au poste de police, on peut voir le metteur en scène Bob Singer réaliser un caméo : assis à un bureau, il parle avec le personnel médical.

  • Le titre original reprend celui d’un classique du film noir (Le Troisième Homme, 1949). Le héros pense que l’un de ses amis est mort, ce qui s’avère faux. Il en va de même pour Castiel envers Balthazar.

  • L’Ange Balthazar fait ici son apparition. Ami et allié de Castiel, il va mettre à son service les armes divines qu’il a dérobées au Paradis, durant le conflit contre l’Archange Raphaël. Son humour et son immoralité facétieuse en ont parfois fait un substitut au Trickster.

  • What is french for twelve ? demande Balthazar. Il s’agit d’un clin d’œil, car son interprète Sebastian Roché est un Français. D’origine écossaise, il parle couramment anglais et il tente sa chance à Hollywood à la fin des années 80. Il participe à de nombreuses séries, son rôle le plus connu demeurant celui du Vampire Mikael dans Vampire Diaries et The Originals.

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4. LA LAMIA
(WEEKEND AT BOBBY'S)

Résumé :

Tout en continuant à aider son ami Rufus et les frères Winchester dans leurs chasses respectives, Bobby doit faire face au FBI, mais aussi à Crowley, qui refuse de lui rendre son âme, contrairement à ce qui avait été convenu. Il va parvenir à piéger Crowley, dont il a découvert le nom et l’historique, mais à aussi à vaincre un démon japonais. Au terme d’un week-end bien rempli, il en revient à ses activités familières.

Critique :

Il est toujours positif pour une série de dédier un épisode, souvent passablement décalé, à un second rôle particulièrement émérite. Alex, les Bandits Solitaires ou l’Homme à la Cigarette ont eu droit à cet honneur par le passé, avec toujours une retentissante réussite à la clé. Il n’était que le justice qu’un tel hommage soit accordé au formidable Bobby, compensant ainsi sa trop fugitive apparition du pilote de saison. Weekend at Bobby’s (titre génial) se révèle un exercice de style parfaitement abouti, centré sur le quotidien dual de l’individu, entre Country et chasse aux démons, multipliant les excellents gags comme les scènes chocs. Le tout sur un tempo hyper dynamique et empreint d’un humour noir des plus férocement jubilatoires. L’intrigue, particulièrement riche, autorise un fin profil psychologique de Bobby, comme de sa relation paternelle avec les Winchester. L’aventure des derniers, suivie en parallèle, rappelle la technique de The Zeppo, l’un des chefs d’œuvre de Buffy. Parmi d’autres percutants seconds rôles, on apprécie particulièrement le retour très amusant de Rufus Turner, avec un Steven Williams absolument étonnant dans le registre de l’humour. Après Skinner, on retrouve X, nous voici bien gâtés !

Et l’Incendiaire est également de la partie car l’épisode représente une nouvelle occasion de s’incliner bien bas devant le génie de Mark Sheppard, qui nous aura tant régalés de méchants hors normes, extravertis et totalement jouissifs, de série en série. Crowley restera sans doute comme son chef d’œuvre, brillantissime, irrésistible d‘humour cynique et très vert. Ses confrontations avec Bobby sont incroyablement gouteuses, on s’en pourlèche. Apprendre qu’il règne désormais sur l’Enfer représente l’une des meilleures nouvelles de ce début de saison, le public étant désormais certain de bien s‘amuser. Au-delà de sa virtuosité et d‘une bande son quatre étoiles, Weekend at Bobby’s joue un rôle important dans la mise en place du nouvel univers (passablement enfiévré) de Supernatural. Après le problème de l’âme de Sammy, Balthasar recherchant des âmes ou Crowley continuant son trafic, il semble que l’âme doive devenir un concept majeur de la saison. A noter d’amusants clins d’œil à Highlander, Crowley se nommant en fait Macleod et se révélant un Ecossais pur sucre. Son château ressemble d’ailleurs trait pour à celui des Immortels !

Anecdotes :

  • On entend The Gambler, de Kenny Rogers, quand Bobby effectue des recherches pour Sam et Dean.

  • Parmi les identités téléphoniques de Bobby, on remarque Frank Castle (le Punisher de Marvel) et Pete Lovell (chanteur de Heavy Metal).

  • Le titre original fait allusion à celui du film Weekend at Bernie's (Week-end chez Bernie, 1989)

  • Dean est très peu présent lors de cet épisode centré sur Bobby. En fait Jensen Ackles s’essaie pour la première fois à la réalisation à cette réalisation. A ce jour (saison 13), il a réalisé en tout quatre épisodes de la série.

  • Dans le système téléphonique de Bobby. Dean est identifié comme « John P. Jones ». John Paul Jones est le bassiste (entre autres) de Led Zeppelin, groupe toujours particulièrement apprécié par Dean.

  • La voix annonçant les informations est celle d’Alan Ackles, père de Jensen. Jensen l’enregistra au téléphone, son père résidant à Los Angeles. 

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5. L'ALPHA
(LIVE FREE OR TWI-HARD)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur des disparitions de jeunes filles et découvrent que ces fans de Twilight sont en fait victimes de Vampires. Boris, le chef du clan, transforme Dean en l’un d’entre eux, alors que Sam demeure étrangement inactif. Samuel parvient toutefois à sauver Dean avant que la transformation ne soit achevée. Boris et les siens sont tués, mais les Winchester apprennent que le Vampire Alpha est fe train de lever une armée.

Critique :

Live Free or Twi-Hard frappe un grand coup lors de sa scène introductive, avec un mordant pastiche de Twilight. Pour que l’on comprenne bien les personnages se prénomment Kristen et Robert, tandis que la mièvrerie sucrée règne en maître. On reste plié de rire en reconnaissant certains des passages les plus ridicules de "l’œuvre", tandis que l’acteur se livre à de louables efforts pour paraître aussi nul que son modèle, inutilement car il n’existe qu’un seul Robert Pattinson par génération. Après le générique, Supernatural continue à rugir d'un juste courroux, en pourfendant cette fois les innombrables misérables clones de Twilight, avec une exécution en règle du pseudo Gothisme (genre Mensonge chez Buffy). Les auteurs y vont à fond, on applaudit d’ailleurs des deux mains car ii s’avère toujours particulièrement énervant de se pointer à la FNAC et consort pour se trouver face à des amoncellements de ce genre de bouillie, pour ensuite découvrir une relative pauvreté de choix au niveau du vrai Fantastique. On en reste sur le Cullen. On regrette de voir Anne Rice indirectement associée à la chose, mais on s’amuse franchement durant tout ce segment. Et puis voir les frérots tenter de repérer des vampires dans une boite de nuit, puis les occire dans l’arrière-cour avant qu’ils ne boivent la fille, cela nous rappelle le Bronze.

Le problème reste que tout ceci ne constitue qu’une introduction et que durant tout le reste l’épisode renoue avec la vieille malédiction voulant que les vampires de Supernatural soient immanquablement ratés. Aucun trouble, aucun frisson, des personnages minimalistes et déjà vus lors des saisons antérieures, après Djinns et Métamorphes. Les décors sont également tartes, mais moins que le super plan des méchants, totalement idiot et sommaire. Le pire demeure sans doute le chef, avec un différentiel de dimension et d’interprétation totalement désespérant comparé à Crowley. C’est le jour et la nuit (si tant est que l’on puisse utiliser cette expression ici). L’Alpha demeure immatériel, même s’il suscite une scène onirique assez réussie. Au total du cuir, des poses plus ridicules qu’effrayantes, et puis rideau. Dean massacre tout le monde à lui tout seul, fingers in the nose, où est l’intérêt ? Sammy/la coquille vide et insensible continue son numéro. L’intérêt n’est pas totalement négligeable mais cette perversion apparaît bigrement moins forte et troublante que lorsque Ruby faisait glisser Sam vers le Côté obscur. Cela ne vaut pas décidément pas le coup d’y sacrifier la relation entre les deux frères.

Anecdotes :

  • On entend Bela Lugosi's Dead, de Bauhaus, quand Kristin cherche Robert au Black Rose. Cette chanson figurait dans la bande son de The Hunger, film de Vampires de 1983. On entend Stolen Voices, de Witchman, Quand Kristen et Robert discutent de poésie au Black Rose. 

  • Le triptyque visible chez Kristen est une peinture de l’artiste espagnole Victoria Francés. Ses œuvres sont fortement imprégnées par le Fantastique gothique.

  • Le titre original fait référence au film Die Hard 4 : Retour en enfer (Live Free or Die Hard en VO).

  • La scène d’avant le générique est une parodie de la saga Twilight de Stephenie Meyer. Le couple en train de déjeuner se nomme Robert et Kristen, nom des acteurs incarnant Bella et le vampire Edward Cullen dans les films. Le dialogue échangé entre le couple reprend fidèlement l'univers de Twilight bien qu'il soit complètement tourné en dérision. D'autres indices comme la pleine lune, la scène où le vampire se refuse à embrasser sa belle. Plusieurs autres clins d’œil sont effectués au fil de l’épisode.

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6. VERITAS
(YOU CAN'T HANDLE THE TRUTH)

Résumé :

Lisa achève de rompre avec Dean, effrayée par sa vie de Chasseur. Une étrange vague de suicides survient, dont les victimes ont été confrontées à des proches leur assénant de cruelles vérités. Sam et Dean découvrent que la responsable en est Veritas, déesse romaine de la vérité. Ils triomphent de la déesse païenne, mais la confrontation révèle que Sam a été capable de résister à l’enchantement car il ne ressent plus rien.

Critique :

You Can't Handle the Truth réintroduit une idée toujours très plaisante de Supernatural, car ouvrant grand les vannes de l’imagination, celle des divinités païennes du temps jadis (et leurs pittoresques sacrifices humains…). On est vraiment ravi que Lucifer en ait laissé en vie quelques-unes après le Panthéon. Veritas (fille de Saturne) est une jolie trouvaille, d’autant que sa belle interprète se montre très convaincante en garce finie. Le coup de l’obligation de dire la vérité n’est pas foncièrement original, mais se voit abordé efficacement, dans ses aspects comiques aussi bien que tragiques, bien supérieurement au The Whole Truth de La Quatrième Dimension. Cela permet aussi d’avancer enfin sur la question de la perte de l’âme de Sam, même si l’on peut regretter que cela soit traité comme une mirobolante découverte, alors que nombre de spectateurs avaient déjà dû deviner le pot aux roses.

Le paroxysme de l’épisode, quand les deux frères expriment leur vérité, demeure cependant poignant, mais davantage lors des aveux de Dean sur sa nature de tueur (Jensen est un excellent comédien quoi que l’on en dise). La production apparaît également soignée, avec le sublime décor de la demeure de la déesse (plus classieux encore que chez Glory) et de fort belles mosaïques romaines, cependant le trucage du visage de chat ne s’imposait pas. En revanche, on en tombe à la renverse quand on entend que la télévision serait le temple de la vérité du monde moderne, quelle candeur ! La vérité est ailleurs.  On préférait de loin le regard sardonique mais si pertinent que le regretté Trickster portait sur l’Etrange Lucarne.

Anecdotes :

  • Right, and then big sis's Taxicab Confession sends her over the edge declare Dean. Taxicab Confessions est une émission de caméra cachée sur HBO, où des passagers d’un taxi racontent des moments clefs de leur vie.

  • Veritas conduit une Jaguar, assez logiquement compte-tenu de sa passion pour les chats.

  • L’image de Veritas figurant sur Internet représente en réalité l’impératrice byzantine Théodora. Il s’agit d’une célèbre mosaïque se trouvant à la Basilique Saint-Vital de Ravenne et représentant Théodora entourée de sa cour.

  • La langue que mange Veritas est en réalité constituée de sashimi.

  • Le titre original fait référence à une citation célèbre du film Des hommes d'honneur.

  • Veritas est la Déesse de la Vérité dans le panthéon romain. Fille de Cronos (le Temps), cette jeune vierge souvent représentée en blanc s’exprimait à travers l’onde de fontaines sacrées. Son équivalent chez les Grecs, Aletheia, est moins une Déesse qu’un principe philosophique.

  • Veritas est interprétée par Serinda Swan, qui avait déjà joué une réceptionniste ans l’épisode Salvation (1-21). Elle est habituée aux rôles de Déesse, ayant également joué Aphrodite dans le film Percy Jackson :Le Voleur de foudre (2010). Elle a également été la magicienne Zatanna Zatarra dans Smallville et Médusa dans Inhumans, série cette fois située dans l’Univers Marvel.  

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7. ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE
(FAMILY MATTERS)

Résumé :

Appelé par Dean, Castiel découvre que Sam est désormais dépourvu d’âme. L’Ange part mener son enquête. De leur côté les frères Winchester découvrent que c’est Crowley qui a en réalité ramené Sam sur terre, et qu’il s’efforce de capturer les différents Alphas, avec Samuel travaillant pour lui. Crowley s’est ainsi emparé du Vampire Alpha. Sam et Dean préparent leur revanche.

Critique :

Family Matters apparaît rapidement comme un jalon majeur d’une saison dont il renouvelle totalement le paradigme. Le scénario assure en effet une brillante convergence des différents arcs narratifs inaugurés depuis le lancement de la saison, tout en laissant entrevoir un nouveau Player (un de plus !), cette mystérieuse Mère. Le tempo des diverses révélations s’avère bien mieux dosé et construit que lors du pilote de saisons, avec comme point d'orgue un nouveau stand up jouissif du Roi de l’Enfer. Les scènes d’action se montrent efficaces lors de l’assaut du nid des vampires, qui a aussi la bonne idée de solliciter l’imagination. L’Alpha représente d’ailleurs une excellente surprise, avec le premier vampire authentiquement réussi de Supernatural, débarrassé des grimaces ridicules et doté d’une sobriété lui apportant de la stature. Bon, cela reste un vampire, le coup du "pareil, mais plus costaud" confirme qu’il n’est pas le plus enthousiasment et novateur de la série.

Mise en avant et traitée avec acuité, l’absence de l’âme de Sammy gagne en intérêt, même s’il faudrait instiller encore plus de dinguerie. Les auteurs, sans doute poussés par leur envie de remplir à ras bord l’épisode, commettent cependant quelques impairs. On se demande bien comme Sam a pu devenir un chasseur aussi formidable s’il est aussi dépourvu d’instinct. On ne distingue pas très bien l’intérêt pour Crowley, de ressusciter Sam, d’autant qu’en tant de nouveau Capo di tutti capi de l’Enfer, altérer la prison de l’ancien ne paraît pas une priorité. Mais bon, chez Crowley le tortueux devient un art de vivre, on verra. Surtout il apparaît étonnant que Cas ne perçoive jamais qu’il est en fait entouré de démons, une contreperformance pour le Marteau de Dieu assez contradictoire avec son palmarès ! Les auteurs devraient mieux soigner les détails. En tout cas on est pressé de voir Crowley en commanditaire des Winchester !

Anecdotes :

  • Le titre original reprend lui d’une sitcom de CBS, La Vie de famille (1997-1998). Le titre français reprend celui du célèbre roman d’Anne Rice inaugurant ses Chroniques des Vampires (1978).

  • On découvre ici que Sam n’a plus d’âme, ce qui va devenir crucial pour la suite de la saison. 

  • Hello, Newman. Where's the man ? déclare Dean. Il s’agit d’une réplique culte de Jerry Seinfeld dans la sitcom portant son nom (1989-1998). Il la prononce à chaque fois qu’apparait Norman, son voisin détesté.

  • Castiel indique que sa véritable forme est de la taille du Chrysler Building. Ce bâtiment de Manhattan (1930) mesure 319 mètres.

  • Le réalisateur Guy Norman a indiqué que Mark Sheppard avait demandé à ne pas être cité au générique, pour que le retour de Crowley soit une surprise. 

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8. LA MEUTE
(ALL DOGS GO TO HEAVEN)

Résumé :

Crowley propose d’échanger l’âme de Sam contre la capture du Loup garou Alpha. Sam et Dean enquêtent sur une série de crimes apparemment causés par des Loups garou. Ils découvrent en fait un complot mené par des Changeurs de formes infiltrant des familles se faisant passer pour leur chien. Sam et Dean triomphent avec l’aide d’un des Changeurs de forme, tombé amoureux de sa maîtresse.

Critique :

All Dogs Go to Heaven contient finalement peu de choses, hormis un astucieux titre référence au film de Don Bluth (au thème très Supernatural, en fait) et l’idée originale du Skin-walker en toutou de famille. Celle-ci débouche hélas sur un mélo calibré pour faire pleurer dans les chaumières. On avait déjà eu un épisode de Werewolf sirupeux, on aimerait bien un peu plus de mordant chez nos amis à quatre pattes. Pas impériaux les quadripodes. Pour le reste on en revient très vite à un schéma ultra classique de Search & Destroy, amplifié par le fait qu’en définitive les Winchester se contentent de flinguer dans le tas.

La meilleure scène de l’épisode demeure clairement le numéro de Crowley, dommage que l’on n’ait pas eu droit à sa réaction après le retour queues basses de ses nouveaux grooms. Une bonne réplique, avec Dean appelant Sam "Dexter" et un panorama plus approfondi et intéressant de son côté psycho. Pour le reste, un coup d'attente et encore des monstres déjà vus, sans même un Alpha en forme d’alibi cette fois-ci. Une étoile de plus pour l’expressivité, parfois sidérante, du chien.

Anecdotes :

  • On entend City Blues, de Black Mustang, quand Sam et Dean rencontrent Crowley au Fat Mack's Rib Shack. On entend Flirtin' with Disaster, de Molly Hatchet quand Sam et Dean voient Cal au bar.

  • Le titre original reprend celui du film de Don Bluth (Charlie, 1989) racontant comment un chien complice d’un gangster gagne son Paradis.

  • Les deux frères prennent ici comme pseudonyme Holt et Wilson, soit les noms des policiers enquêtant sur des crimes commis par des loups-garous dans le film Wolfen (1981).

  • Sam déclare Dogs and cats living together... mass hysteria!, un clin d’œil à une réplique culte du film SOS Fantômes (1984): Human sacrifice, dogs and cats living together... mass hysteria !.

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9.  RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE
(CLAP YOUR HANDS IF YOU BELIEVE…)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur une série de disparitions ressemblant apparemment à des enlèvements par des Extra-terrestres. Dean lui-même disparait durant quelques heures, sans que cela semble émouvoir Sam. Les frères Winchester découvrent finalement que les enlèvements sont l’œuvre de créatures féériques. Sam parvient à les renvoyer dans leur monde, malgré leur offre de lui faire retrouver son âme.

Critique :

Le désormais fameux générique de Clap Your Hands If You Believe ravira évidemment les Philes de tous poils, même si l’on peut y discerner, une nouvelle fois, une redite : nos amis Réticuliens s’étaient déjà manifestés par le passé, lors de la première apparition du Trickster. L’excellente pastiche (technique très en vogue dans Supernatural cette saison !) se prolonge avec saveurs avec plusieurs clins d’oeil à l’univers de Chris Carter : la mise en scène des enlèvements, le Tempus Fugit, les impénétrables forêts canadiennes (avec un notamment un plan que l’on pourra trouver très à la Kim Manners) la communauté des chercheurs d’OVNI, voire la maniaquerie mathématique tout à fait semblable à celle du corniaud de Bad Blood. Un bel hommage de Ssupernatural à la série qui demeure sa grande inspiratrice (avec aussi une bonne dose de Buffy). Déjà brillant cet aspect rejoint une excursion dans la féérie d’Avalon, pour le coup original dans Supernatural. La fantaisie y règne mais aussi un vrai danger : les Elfes ne sont pas là pour faire joie. Ces passages nous valent aussi un moment certainement appelé à devenir culte, quand Dean envoie illico facto la Fée Clochette cramer au micro-ondes. Toute la poésie bucolique de Supernatural.

Mais cet épisode décalé déjà particulièrement enthousiasmant et riche achève de verser dans le Dingoland quand on s‘aperçoit que les auteurs ont cette fois trouvé le bon tempo pour le Sammy sans âme. De simplement creux et distant en début de cette saison, il devient ici totalement fêlé du bulbe, totalement hilarant par son côté désaxé et je-m’en-foutiste absolu. Les auteurs pilonnent le public de gags et dialogues irrésistibles, tandis que Padalecki se régale visiblement. La fête est totale puisque Dean se retrouve souvent lui-même souvent au bord de la crise de nerfs ! Clap Your Hands If You Believe confirme le talent de Supernatural pour ses opus décalés, humoristiques et totalement fantaisistes. Il ne faudrait cependant pas que le corps principal de la série parte lui dans tous les sens et que la série devienne un Charmed en plus Gore, une série très sympathique mais trop peu structurée dans sa description du monde fantastique. L’épisode bénéficie d’une nouvelle chambre de motel au décor très soigné, une tradition de Supernatural, il s ‘agit sans doute de la plus belle aperçue depuis le début de la saison ; les mateurs des Gates apprécieront la présence de Robert Picardo, toujours aussi pittoresque.

Anecdotes :

  • Le titre original est une réplique du roman Peter Pan, où le héros demandait aux enfants de taper des mains s’ils croyaient dans les Fées, afin de sauver Clochette. 

  • Le générique de cet épisode parodie largement celui des X-Files, en le parodiant. Toutes dédiées à des enquêteurs du paranormal, Supernatural et X-Files partagent de nombreux points communs. Supernatural a ainsi été en partie lancée par des anciens de l’équipe des X-Files et par le réalisateur fétiche de cette série, Kim Manners.

  • De nombreux acteurs de cette dernière série sont apparus dans Supernatural, la présente saison donnant un rôle récurrent à Mitch Pileggi (Walter Skinner, supérieur de Mulder et Scully).

  • La réplique Fight the fairies ! est un clin d’œil au premier film issu des X-Files, Fight the Future (1998).

  • Robert Picardo (l’Esprit Follet) joua également le rôle du père du personnage de Jensen Ackles dans Smallville, Jason Teague. Les deux acteurs n’avaient toutefois jamais eu de scène en commun dans cette série. La tenue lycéenne de Patrick est une copie de celle de Jason dans Smallville (la lettre C remplaçant le S).

  • L’indicatif entendu après l’enlèvement de Dean est celui du film Rencontre du Troisième Type (1977), également référencé dans les dialogues. 

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10. PAIX À SON ÂME
(CAGED HEAT)

Résumé :

Fidèle à Lucifer et opposée à Crowley, meg s’associe avec Sam et Dean en vue d’abattre le nouveau Roi de l’Enfer.  Samuel leur vient en aide, avec de les trahier en faveur de Crowley durant l’affrontement. Grâce à l’intervention de Castiel, Crowley est néanmoins tué, non sans avoir annoncé que récupérer l’âme de Sam est au-dessus de ses propres pouvoirs. Sam révèle qu’il n’a en fait pas envie de retrouver son âme.

Critique :

Nouveau bijou que Caged Heat, marqué par le retour particulièrement réussi de la douce Meg. Toujours incarnée par l'incandescente Rachel Miner (Dany California dans Californication), Meg sème le trouble durant ce récit la mettant plus en valeur que lors de son apparition précédente, lors de scènes marquantes et relevant de registres très différents, action, horreur, humour... Le meilleur demeure ses rapports avec un Castiel perturbé de manière hilarante par le sexe (le coup du porno est génial). Par ailleurs, l'épisode nous vaut une grande composition de Mitch Pileggi, tandis que l'excellent fil rouge de la saison (une cosmogonie en feu) connaît une nouvelle, progression Cela semble régler pour les Alphas, tant mieux. Crowley est la vedette d'une introduction bien joyeuse comme on aime (un régal), cependant on ne croit pas du tout à sa mort si soudaine (Supernatural ne va pas se passer d'un tel personnage), de même qu'il est frustrant que son squelette ressurgisse ainsi à, point nommé, sans explication satisfaisante. La gars Cas s'est visiblement fait rouler dans la farine. A suivre.

Anecdotes :

  • Crowley brise le Quatrième mur en déclarant Castiel, haven’t seen you all season. You the cavalry now ? Il s’agit en effet de leur première scène en commun cette saison, ils ne s’étaient plus rencontrés depuis Two Minutes to Midnight (5-21).

  • Le titre original fait référence à un film de prison pour femmes (Cinq femmes à abattre, 1974), connu pour son contenu contestataire, davantage féministe qu’à l’ordinaire.

  • Le Djinn emprisonné par Crowley est le même que celui affronté par Sam et Dan cette saison, lors de Exile on Main St. (6.01). Dans les deux cas, il est interprété par Laura Mennell (The Man in the High Castle, Alphas).

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11.  RENDEZ-VOUS AVEC LA MORT
(APPOINTMENT IN SAMARRA)

Résumé :

Avec l’aide du Dr. Robert, Dan signe un pacte avec la Mort : s’il parvient à le remplacer durant toute une journée, la Mort ira récupérer l’âme de Sam. Dean accompagne Tessa tandis que celle-ci fait passer l’âme des morts dans l’autre monde, e qui s’avère très éprouvant. Sam va jusqu’à s’en prendre à Bobby pour demeurer dépourvu d’âme, mais la Mort tient sa part du marché, tout en faisant oublier à Sam les tortures subis en Enfer.

Critique :

Nouveau pastiche (ou quasi) tant Appointment in Samarra s'apparente à une relecture par Supernatural du délirant et sardonique Dead Like Me. Dean se retrouve ainsi dans une position très similaire à celle de George and Co, tandis que l'histoire nous délivre un joli condensé des diverses tonalités de cette série très à part (humour absurde, questionnement métaphysique, émotion à fleur de peau...). Le Quatrième Cavalier se montre toujours aussi irrésistible d'humour à froid et de distanciation aristocratique (et de passion pour les fast food), tandis que l'on apprécie de retrouver Tessa, un personnage que l'on aime beaucoup, toujours si pleine d'humanité (la colère lui va très bien).

Le mano à mano entre Bobby et Psycho Sam se montre haletant à souhait (un montage au rasoir), même si l'on en devine tout de suite la conclusion. Par contre les justifications de l'intervention de la Mort allant récupérer l'âme demeurent assez floues. On sent qu'il fallait bien trouver quelque chose. Après la disparition des Alphas, c'est en effet un passage à une deuxième partie de saison qui se dessine. Joli coup avec le casting tonique de Robert Englund.

Anecdotes :

  • Le Dr. Robert annonce à Dean que celui-ci ne pourra demeurer que trois minutes aux lisières de la mort, mais la séquence correspondante dure sept minutes.

  • Robert Englund (Dr Robert) est célèbre pour le rôle emblématique de Freddy Krueger, dans la saga d’horreur Les Griffes de la Nuit (depuis 1984).

  • Le titre original fait référence à un mythe d’origine mésopotamienne, voyant un marchand de Bagdad s’enfuir à cheval pour échapper à la Mort et retrouver celle-ci l’attendant à Samarra. Cette légende est reprise dans le roman Rendez-vous à Samarra (1934, John O’Hara), œuvre polémique racontant une dérive personnelle menant jusqu’au suicide, mais aussi le Rendez-vous avec la Mort, d’Agatha Christie (1938).

  • Tandis que Sam détruit une porte à coups de hache, Bobby s’exclame Don't say Here's Johnny !, un clin d’œil au film The Shining (1980).

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12. L'ÉPÉE DE BRUNCWIK
(LIKE A VIRGIN)

Résumé :

Sam est redevenu normal, ce qui permet aux deux frères de ses lancer sur une nouvelle affaire. De jeunes filles vierges disparaissent, enlevées par des dragons ayant revêtu une forme humaine. Grâce à une médiéviste, Dean parvient à retrouver une épée légendaire capable de tuer les dragons. Les dragons sont vaincus, mais des survivants parviennent à ouvrir les portes du purgatoire et à invoquer la Mère de tous les Monstres.

Critique :

Après le pastiche des X-Files, Like a Virgin (You're so fine and you're mine, I'll be yours 'till the end of Time) constitue une nouvelle excursion de Supernatural dans le domaine de la Fantasy. Après le Peuple Fée, c'est au tour des Dragons de s'y coller, avec une véritable avalanche de références culturelles. Le procédé est très amusant mais avive les inquiétudes concernant les risques de dispersion de la série (le coup de la simili Excalibur est assez nunuche). De plus il s'avère frustrant de ne jamais voir ces créatures, mais leurs transformations en humains restent une vieille tradition dans la littérature comme dans les Jeux de rôles.

Avec la réussite du retour du vrai Sam (bon, on se doute bien que le mur va finir par se fissurer), l'arrivée de la Mère confirme bien le passage à un second temps du récit. L'évènement se montre efficacement mis en scène, mais ce nouveau protagoniste a tout à prouver au sein d'un univers déjà bien rempli. Un enjeu important pour la saison 6, qui recycle avec beaucoup de talent mais dont la Mère et ses mignons représente la seule vraie création jusqu'ici. Pour le reste, la sauvegarde des jeunes femmes reste très classique.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à un célèbre tube de Madonna (1984). Ce succès a achevé de la hisser au rang d’icône pop des 80’s.

  • L’épée de Bruncwik figure dans le folklore tchèque comme une arme miraculeuse, capable de trancher automatiquement la tête de l’ennemi. Elle est l’équivalent d’Excalibur dans le cycle arthurien, en Europe occidentale. Bruncwik est un héros local fameux pour ses voyages aventureux, durant lesquels il était accompagné par un lion.  Cet animal lui était attaché après qu’il l’eut sauvé d’un dragon grâce à son épée fabuleuse.

  • On entend Back in the Saddle d’Aerosmith durant la traditionnelle séquence récapitulative The Road So Far. On entend A New Day Yesterday, de Jethro Tull quand Sam et Dean roulent vers Portland. 

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13. L'ARACHNÉE
(UNFORGIVEN)

 

Résumé :

Les frères Winchester enquêtent sur une créature arachnoïde, que Sam, alors sans âme, avait déjà traquée en compagnie de Samuel. Des souvenirs des exactions qu’il avait alors commis lui reviennent progressivement en mémoire. Leur adversaire est tué, alors qu’il tentait de propager son espèce. Sam est également saisi par un souvenir passager des tortures subies dans la Cage.

Critique :

Première vraie déception de la saison, avec Unforgiven. Ce retour vers le sinistre récent passé de Sam tombe comme un cheveu sur la soupe, succédant à la révélation de la nouvelle super vilaine. On attend une poursuite de l’action et des révélations la concernant, pas un retour misérabiliste sur un page tournée, d’autant que cela n’apporte que du mélo à gros bouillon et un monstre peu relevé. On comprendrait que Sam veuille se racheter par ses actions futures mais alors retracer la route sur des malheurs irrattrapables n’a pas de sens. On sent bien qu’il s’agit d’un épisode globalement inutile et à rebrousse temps de la saison. C’est dommage pour les excellentes comédiennes du jour, mais on s’ennuie en songeant déjà à la suite. Une morne parenthèse moralisatrice, sans doute là pour atteindre le nombre requis d’épisodes. Une curiosité, la présence de Pauline Egan, la Erika de Sanctuary.

Anecdotes :

  • Le titre de travail de l’épisode était The Kiss of the Spider-Man.

  • Le titre original fait référence à celui d’une chanson de Metallica.

  • Quand Sam lui déclare être amnésique, la femme du shérif s’exclame What is this ? Days of Our Lives ?. Elle se réfère au soap-opera Des jours et des vies, qui totalise plus de 13 000 épisodes depuis son lancement en 1965. Jensen Ackles y a participé de 1998 à 2000, dans les premiers temps de sa carrière.

  • Sam et Samuel se font passer pour les Agents Roar et Wyland, soit les noms de deux es protagonistes du roman La Source vive (193). le livre est une éloge de l’égoïsme rationnel et de l’individualisme radical, entre autres fondements de l’Objectivisme la doctrine de l’auteure libertarienne Ayn Rand.

  • Dans la mythologie grecque, Arachné était une tisseuse de grand talent, affirmant surpasser Athéna elle-même dans ce domaine. Furieuse, la Déesse organisa un concours, dont elle sortit perdante. Athéna détruisit le chef-d’œuvre de la mortelle, qui se pendit par dépit. Athéna lui offrit alors une seconde vie, mais sous al forme d’une araignée tissant sa toile.  

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14. LA COLÈRE DES MANNEQUINS
(MANNEQUIN 3: THE RECKONING)

Résumé :

Sam et Dean enquêtent sur une série de meurtres survenus à proximité de divers types de mannequins. Ils découvrent que les mannequins sont possédés par l’sprit d’une jeune fille jadis assassiné et ayant entrepris de se venger de ses meurtriers, sa sœur servant d’intermédiaire inconscient. L’esprit est vaincu, mais les frères Winchester ne peuvent éviter la mort de la sœur. Dean reprend brièvement contact avec Lisa.

Critique :

Mannequin 3: The Reckoning (titre original encore bien supérieur au français) permet de mettre fin à la désastreuse option retenue précédemment On s’inscrit ici dans du Supernatural classique mais solide, valant essentiellement pour les spectaculaires scènes des meurtres. Le thème des mannequins se révèle efficacement exploité, on se situe d’ailleurs nettement plus près des Autons du Docteur que du After Hours de La Quatrième Dimension ! Supernatural demeure sans doute l’unique série où une poupée gonflable étrangle son propriétaire ! Hélas l’épisode se voit gâché par du mélo particulièrement larmoyant entre les Winchesters, les deux sœurs, Dean et Lisa… C’est d’autant plus lourd que cela ne révèle rien que l’on ne sache déjà, ne faisant que ressasser du connu au son du violon.

Anecdotes :

  • Le titre original positionne ironiquement l’épisode en troisième partie de la saga Mannequin.

  • Mannequin (1987) et Mannequin: On The Move (1991) imaginaient que des mannequins devenaient vivants, mais relevaient de la comédie romantique.

  • Dean prend le cœur du mannequin anatomique et demande à Sam d’être son partenaire pour la Saint-Valentin. Il s’agit d’un clin d’œil au film d’épouvante My Bloody Valentine, dans lequel Jensen Ackles avait joué en 2009. 

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15. ARRÊT SUR IMAGE
(THE FRENCH MISTAKE)

Résumé :

Balthazar expédie Sam et Dean dans un univers, parallèle, où ils découvrent qu’ils sont devenus Jared Paladecki et Jensen Ackles, les deux comédiens vedettes d’une série nommée Supernatural. Ils vont de surprise en surprise, tout en faisant face à un tueur envoyé par Raphaël. L’Archange finit par les ramener dans leur monde, où ils découvrent que tout ceci a été une ruse de Castiel pour distraire Raphaël, tandis qu’il s’emparait des armes divines.

Critique :

The French Mistake constitue bien l’hilarant et si astucieux pastiche du génial A World of Difference que l’on attendait (d’ailleurs l’on remarque que les auteurs ont l’élégance de glisser une allusion à La Quatrième Dimension dans les dialogues). Evidemment imaginer que les Winchester, avec leur pedigree et provenant d’un univers surnaturel, réagiraient identiquement au malheureux quidam du modèle n’aurait aucun sens. L’épisode joue au contraire avec une étonnante virtuosité d’entremêlements de vrai et de faux dans la description de "notre" univers, ainsi que du regard ironique jeté par les héros à leurs interprètes. Un excellent humour auto parodique crépite en permanence, tandis que le spectateur s’amuse en permanence à se demander si c’est du lard ou du cochon (notamment pour la bicoque de Paladecki). L’exercice de style se révèle imaginatif et caustique au possible. Tandis que l’équipe technique se régale visiblement, on a même droit à des clins d’œil au changement de producteurs, ou aux supposées rivalités entre les deux vedettes. Les fans seront aux… Anges.

On regrette fortement que les X-Files n’aient pas eu cette idée du méta épisode (on s’en approche dans The L Word avec le tournage du film de Jenny). On adore bien entendu retrouver Ruby/Gen, mais le plus irrésistible demeure encore l’épatant numéro de Misha Collins en abruti congénital, quel acteur ! L’intervention de Virgil permet de maintenir le tempo, avec peut-être un nouveau clin d’œil puisque ce Terminator angélique est interprété par le Padre des Chroniques de Sarah Connor. The French Mistake demeurera sans doute le sommet de cette saison, et l’un des tous meilleurs opus décalés de Supernatural. Pouvoir jongler avec tant d’audace et de talent de ses codes et son univers démontre le niveau d’excellence atteint par Supernatural. Evidemment l’épisode s’adressera avant tout aux amateurs, les private jokes étant incompréhensibles pour les nouveaux venus. On aurait aimé plus de développements sur le choc de la découverte d’un univers dépourvu de tout élément fantastique (comme dans Last Action Hero), mais l’épisode est déjà rempli à ras bord.

Anecdotes :

  • Cet épisode a lieu dans les studios où est produite la série avec la rencontre des vrais participants et de « vrai-faux » détails sur la vie des acteurs.

  • Quand on voit « Misha Collins » s’exprimer sur Twitter, il le fait réellement. L’épisode fut ainsi l’occasion d’un jeu entre l’acteur et ses fans.

  • Le clip montrant « Jensen Ackles » dans un Soap opera est en fait un passage du véritable acteur dans Des jours et des vies. En accompagnement musical, on entend Ancient Celtic Lands, de Biddy Blyth et Mike John Trim

  • Not very many people do réplique Sam quand Dean s’étonne que des gens puissent s’intéresser à leur vie. Une référence au public relativement restreint de Supernatural (mais au combien fidèle).

  • Le réalisateur « Bob Singer » rappelle aux acteurs qu’ils ne peuvent changer les dialogues. Il s’agit d’un clin d’œil qu’au fil des saisons Jensen Ackles et Jared Paledcki ont été autorisés à quelque peu improviser quand ils le désiraient, du fait de la confiance existant entre eux et les auteurs.

  • Enthousiasmé, « Robert Singer » compare «Jensen » à Dean Cain dans  Loïs et Clark : Les Nouvelles Aventures de Superman. Le véritable Singer a été le producteur exécutif de cette série centre sur le couple le plus célèbre de l’Univers DC (1993-1997).

  • Le titre original The French Mistake fait référence à un sketch particulièrement absurde survenant durant le film Le shérif est en prison de Mel Brooks (1974).

  • Les taches de sang sur le corps de « Kripke » reprennent celles vues sur Mary Winchester dans le pilote de la série.

  • La photographie du mariage entre « Genevieve » et « Jared » est vraiment celle de la cérémonie, survenue le 27 février 2010. 

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16. LE RETOUR D'ÈVE
(…AND THEN THERE WERE NONE)

Résumé :

La présence d’Eve, la Mère de tous les Monstres, suscite un pic d’activité de ces créatures. Sam et Dean partent affronter Eve, avec l’aide de Bobby et de Rufus. Ils sont rejoints par Samuel et Gwen. Mais Eve a créé un ver capable de prendre possession d’un humain. Le ver passe d’hôte en hôte, provoquant la mort de tous les alliés des Winchester, hormis Bobby, sauvé quand Sam et Dean découvrent que le ver peut être tué par électrocution.

Critique :

And then there was none sacrifie à ce qui est devenu au fil du temps un marronnier des séries SF : l’adaptation du fameux The Thing de Carpenter, film culte par excellence (tout le rituel est là). Hélas la réussite apparaît bien moindre ici que lors du très similaire Bank Job de Sanctuary, autrement plus ludique, sans même parler de la référence primordiale que demeure le Ice des X-Files. La faute en revient à plusieurs maladresses, comme une mise en scène trop sage et pas assez anxiogène, des cibles entièrement composées de chasseurs, donc ne paniquant pas (pas de tension dramatique, c’est juste un job comme un autre, en plus corsé), la confrontation finale assez ringarde ("j’arrive et je ne suis pas contente ! Tremblez, mortels !"). L’épisode voit aussi la disparition de plusieurs seconds rôles intéressants tandis que l’accumulation des morts réduit mécaniquement leur impact individuel. Une des règles du jeu de Supernatural a toujours été que les seconds rôles passent puis trépassent, mais on a l’impression que les sorties de Samuel, Rufus et Gwen sont vraiment expédiées (cela sent le début de la fin de saison, les amis, on boucle les dossiers).

On a aussi un problème avec Eve, car ce n’est pas en se limitant aux conclusions ou aux introductions d’épisodes que l’on va devenir une Big Bad de choc. Ceci-dit Eve se réserve sans doute pour le grand final et sa jeune interprète s’avère vraiment remarquable (elle m’a fait autrement froid dans le dos que sa créature un peu tarte). L’épisode a le mérite de lancer Bobby sur le terrain, ce qui arrive trop rarement. Le vieux bob peut encore donner la leçon sans problème aux jeunots. Et puis, d’un point de vue périphérique mais bien réel, And then there was none constitue une vraie friandise pour Philes nostalgiques, avec Skinner et X se fritant comme au bon vieux temps, (ah là là, cette confrontation dans l’ascenseur, c’est loin tout çà). Et puis la créature ressemble parfois pas mal à Purity, en plus faible. Autant dire que l’on attend de pied ferme l’ami Nicholas Lea la saison prochaine (avec le fantasme de voir les Winchester confrontés à un certain Dave Duchovny avant la conclusion des débats). Joli clin do'eil au Shocker de Pileggi. Le passage sur la tombe de Marcus apporte une indéniable émotion, Bobby reste bien un inépuisable atout pour Supernatural.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à celui du roman Dix petits nègres d'Agatha Christie.

  • Gwen (tuée par Dean), Samuel (tué par Sam) et Rufus (tué par Bobby) meurent dans cet épisode.

  • Dean décrit la créature sortant de son oreille comme étant a Khan worm on steroids. Il se réfère à celle très similaire apparaissant dans le film Star Trek II : la Colère de Khan (1982)

  • La mort par électricité de Samuel est un clin d’œil au film Shocker (1989), où Mitch Pileggi jouait un condamné à la chaise électrique revenant d’entre les morts.

  • Bobby verse toute une bouteille de Johnnie Walker Blue Label sur la tombe de Rufus. Dans Time Is on My Side (3-15), ce dernier avait indiqué qu’il s’agissait du seul alcool qu’il buvait (un whisky écossais particulièrement apprécié et onéreux).   

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17. TITANIC
(MY HEART WILL GO ON)

Résumé :

Sur l’ordre de Castiel, l’Ange Balthasar remonte le temps et sauve le Titanic. Les armes ainsi préservées vont servir de sources d’énergie à Castiel dans son conflit contre Raphaël. Une réalité alternative se met en place, où Jo et Ellen sont encore vivantes, cette dernière devant la compagne de Bobby. Mais ce complot provoque la colère d’Atropos, Déesse païenne de la Destinée, qui menace de s’en prendre aux Winchester si Castiel ne revient pas en arrière.

Critique :

My Heart Will Go On entremêle deux excellentes idées, avec un total succès. La première consiste au recours à un genre particulièrement riche et fécond de la SF, l’Uchronie. Celle-ci autorise des développements littéraires particulièrement riches et documentés, que l’on n’exige bien en entendu pas d’un épisode de série télé. Le récit se montre néanmoins habile, en demeurant fidèle au cocktail type d’une Uchronie réussie : révélation progressive des distorsions, puis intégration finement amenée de la détermination de l’Instant Zéro, approfondissement des conséquences. Le coup de Balthasar sauvant le Titanic pour empêcher le film est absolument génial, il reste presque dommage qu’il soit mensonger ! Balthasar le Chaotique confirme qu’il constitue une belle réussite de cette saison, comme un Gabriel totalement déchainé par l’effondrement de l’autorité céleste, j’adore sans réserve. On ressent une vraie émotion en retrouvant la toujours épatante Ellen, d’autant que le couple formé avec Bobby se montre tout à fait attachant et sonnant juste.

Ensuite cette saison 6, décidément particulièrement Geek, nous régale d’un excellent pastiche de la souvent sous-estimée saga des Destination Finale (à découvrir). Le Destin se substitue à la Mort (déjà prise par ailleurs !) mais les mécanismes demeurent essentiellement les mêmes. C’est notamment le cas pour les meurtres abominables et hyper sophistiqués, ceux-montrés ici n’ayant rien à envier à ceux des films (hormis malheureusement pour les Winchester, on a plutôt un gag à la Tex Avery). On préfèrera la mort invisible et inexorable des Destination Finale (un courant d ‘air glacé) à la personnification retenue ici. La jeune actrice manque cette fois de cachet, à l’image d’ailleurs de son personnage, assez terne (mais peut-être cela est-il voulu). Lier Destinée au bouleversement impliqué par l’annulation de l’Apocalypse est très astucieux, mais les Parques ne cadrent pas vraiment harmonieusement avec el cadre judéo-chrétien retenu. Le dialogue avec Cas se montre percutant, mais aussi prometteur. L’ami Castiel semble filer un mauvais coton, nous indique la Parque ! En tout cas cela fait plaisr de constater que Céline Dion est aussi populaire chez Supernatural que chez Buffy !

Anecdotes :

  • Atropos est l’une des trois Moires, les divinités du Destin du Panthéon grec (les Parques chez les Romains). Clotho tisse le fil de la vie, Lachésis le déroule et Atropos l’Implacable le coupe avec ses ciseaux, signifiant ainsi la Mort. Dans la Mythologie, grecque, ces trois filles d’Ananké (la Nécessité) sont parfois présentées comme dominant le Divin Zeus lui-même.

  • Pour la première fois Dean bat Sam au jeu de Pierre-papier-ciseaux (une running joke de la série), mais toujours en jouant les ciseaux. Il s’agit probablement d’une annonce de la venue d’Atropos, aux fameux ciseaux.

  • Le titre original fait référence à la fameuse chanson My Heart Will Go On de Céline Dion, figurant dans la bande son du film Titanic (1997). Elle reste l’un des plus grands succès de l’histoire du disque, avec plus de 10 millions d’exemplaires vendus. Céline Dion remporta l’Oscar et le Golden Globe de la meilleure chanson. La chanson est entendue dans l’épisode, quand le monde est redevenu normal.

  • Dans la trame temporelle alternative mise en place, Jo et Ellen ne sont mortes et Ellen vit désormais avec Bobby. Jo dirige toute une équipe de Chasseurs. Sam et Dean conduisent désormais une Ford Mustang de 1965. Cette Ford Mustang fut un temps envisagée par Kripke pour être leur voiture alors qu’il créait Supernatural. Il opta finalement pour l’Impala.

  • L’hôte de Sam et Dean est le White Star Motel, un clin d’œil à la compagnie maritime du Titanic la White Star Line. L’étiquette de la bouteille de bière vu en début d’épisode montre un iceberg. Le récit comporte plusieurs autres clins d’œil au Titanic. 

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18. LES MYSTÈRES DE L'OUEST
(FRONTIERLAND)

Résumé :

Bobby découvre que les cendres d’un Phoenix peuvent tuer Eve. De plus le journal de Samuel Colt révèle que celui-ci en a tué un ayant pris forme humaine, en 1861. Castiel envoie donc Sam et Dean dans le passé pour qu’ils retrouvent les cendres. Ils n’ont que 24 heures pour y parvenir et la mission se complique encore lorsque Castiel est attaqué par l’un de ses lieutenants. Dean parvient à tuer le Phoenix en duel, grâce au Colt ensorcelé.

Critique :

Frontierland renoue avec le Fantastique/SF très américain qu'est le Weird West. C'est à la fois la spécificité et la limite de cet épisode, que l'on appréciera à l'aune de l'intérêt que l'on porte au western. Il est vrai que cette ville quasi déserte fait un peu toc, mais les différentes références culturelles disséminées de ci de là se montrent volontiers divertissantes. Ackles se montre vraiment amusant en fan de vieux westerns. On apprécie vivement de retrouver le fameux Colt, disparu depuis l'expédition contrer Lucifer, d'autant que la rencontre entre Samuel Colt et Sam sonne très juste. Le Phoenix est également réussi, les scènes de crémation apparaissent réellement impressionnantes. Parallèlement il se confirme que Cas trame un complot en secret, cela promet pour le final de saison.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à un royaume de Disneyland du même nom, dédié à l’univers du Western.

  • Samuel Colt, créateur du fameux artefact, apparaît ici pour la première fois dans la série.

  • La série adapte la plaisanterie récurrente des noms d’emprunt de ses héros : Dean est ainsi le Marshall Clint Eastwood, tandis que Sam devient Walker, Texas Ranger.

  • Bobby (Jim Beaver) indique que la seule série Star Trek qu’il ait suivie est Deep Space Nine (1993-1999). Cecily Adams, l’épouse décédée de Beaver, y joua le personnage récurrent d’Ishka.

  • L’épisode comporte plusieurs clins d’œil à Retour vers le Futur 3 (1990), où les héros voyageaient eux aussi à l’époque du Far West. Toute la scène finale du paquet envoyé à l’époque reprend ainsi le film. 

  • Le traditionnel logo Supernatural apparaît ici exceptionnellement sous une carte en train de brûler, ce qui reprend le générique de la la série Bonanza (1959-1973), un classique du Western télévisuel

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19. À FEU ET À SANG
(MOMMY DEAREST)

Résumé :

Dean, Sam, Castiel et Bobby se rendent dans la petite ville où Eve s’est établie après avoir transformé la population en hybrides de monstres. Après une périlleuse confrontation, ils parviennent à la tuer grâce aux cendres du Phoenix. Elle leur a auparavant révélé que Crowley est toujours vivant et en quête de l’énergie des âmes. Il s’avère que sa mort avait été truquée par Castiel, qui s’est associé avec lui dans le but de remporter la guerre du Paradis.

Critique :

Mommy Dearest restera comme le grand épisode d'Eve mais aussi comme son chant du cygne. On reste assez pantois de voir ce personnage être aussi rapidement évacué, alors que son potentiel semblait évident. Cela libère sans doute la scène pour l'affrontement céleste, mais l'on reste tout de même sur sa fin. Il reste aussi dommage pour son excellente interprète d'avoir dû laisser la place à celle de la mère des Winchester, un peu moins marquante. L'épisode développe toute une remarquable atmosphère inquiétante et tendue, avec plusieurs scènes particulièrement réussies, dont la révélation de l'enfant vampire ou la confrontation avec Eve.

L'astuce pour l'abattre se montre surprenante à souhait et constitue un remarquable twiste. La scène de sa mort demeurera l'une des plus horrifiques de la saison ! Remarquable plan empreint de folie latente sur Castiel dans la cafétéria remplie de cadavres, alors que la révélation de son duo avec Crowley laisse espérer le meilleur pour la fin de saison. Joli retour express d'Amber, la saison 6 adore vraiment les retrouvailles, on ne s'en plaint pas.

Anecdotes :

  • On entend You Sexy Thing, d’Hot Chocolate, dans le bar, au début de l’épisode.  On entend Miracles, de Jefferson Starship, lors de la rencontre finale entre Crowley et Castiel.

  • Big Bad de la saison, Eve meurt ici. Les épisodes restants vont se centrer sur Castiel et les conséquences de ses choix.

  • L’espèce de mini scène de ménage entre Dean et Castiel voyant ce dernier se vexer quand Dean se moque de l’absence de ses pouvoirs, fut en fait totalement improvisée. Misha demeura silencieux car il avait oublié son texte, et Jensen et Jared saisirent la balle au bond avec naturel. L’hilarant résultat fut finalement conservé.

  • Le titre original et un clin d’œil à Mommie Dearest (Maman très chère, 1981), film racontant l’enfance traumatisée de Christina Crawford, fille de l'actrice Joan Crawford. La réplique de Dean Beat me with a wire hanger, the answer's still no fit référence à une scène particulièrement insoutenable de ce film, voyant la mère flageller sa fille avec un cintre en fil de fer.

  • On atteint le chiffre de 42 morts en cours de récit, soit un total impressionnant, même à l’aune de Supernatural.

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20. L'ANGE DÉCHU
(THE MAN WHO WOULD BE KING)

Résumé :

En proie au doute sur ses choix, Castiel observe en secret Sam et Fean remonter les fils de sa conspiration avec Crowley. Tout en s’opposant à ce dernier qui souhaite les tuer. Il révèle que sa guerre contre Raphaël a pour but d’empêcher ce dernier de libérer Michaël et Lucifer afin de relancer l’Apocalypse. Après avoir raconté son histoire, Castiel demande à Dieu de lui envoyer un signe, mais n’en reçoit aucun.

Critique :

Après l'épisode spécial Bobby, The Man who would be King se consacre à Castiel et se révèle un authentique chef d'œuvre dès son étonnante et atypique introduction. Misha Collins, certainement l'un des meilleurs acteurs découverts ans une série ces dix dernières années, nous délivre tout un magnifique récital. Grâce à son talent cette longue confession de l'Ange demeure absolument fascinante de bout en bout, avec un texte aussi subtil qu'émouvant. Le duo avec Sheppard fonctionne du feu de Dieu, tout au long d'une explication parfaitement organisée du complot sous tendant l'ensemble de la saison. Crowley se montre toujours aussi délectable et rusé, Cass a intérêt se méfier, alors que le fossé ne cesse de s'agrandir avec ses amis.

 The Man who would be King bénéficie également d'une mise en scène particulièrement inspirée, avec notamment de sublimes vues du Paradis. L'ensemble ne se limite pas à l'émotion ou à l'éthéré, délivrant de vraies perles d'humour noir, comme le laboratoire de cauchemar de Crawley. ou son Enfer modernisé. Cette belle réflexion sur la grandeur et les périls de liberté constitue un merveilleux portrait de ce fastueux et complexe personnage qu'est l'Ange du Jeudi. On regrettera simplement son faux pas autour de Superman, peu crédible, à moins qu'il ne s'agisse d'un désir inconscient d'être découvert, comme dirait Frank Black.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à un roman de Rudyard Kipling (L’Homme qui voulut être roi, 1888, adapté au cinéma en 1975).

  • On entend Me and Mrs. Jones, de Billy Paul lors de la scène de torture initiale par Crowley. On entend An der schönen blauen Donau, Op. 314 de Johann Strauss, quand Castiel et Crowley sont en Enfer.

  • Les images de la Tour de Babel sont extraites d’Intolerance, fil de D.W. Griffith (1916).

  • Ah, Castiel, Angel of Thursday. Just not your day, is it ? demande Crowley. Quand Castiel fit son apparition dans la série, Supernatural était effectivement diffusé le jeudi.

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21. LA CLÉ DU PURGATOIRE
(LET IT BLEED)

Résumé :

Crowley enlève Lisa et Ben pour forcer Dean à ne pas s’opposer à lui. Ulcéré, Castiel se décide à intervenir et Dean parvient à sauver les siens grâce à lui. Toutefois Lisa a été mortellement blessée, mais est guérie par Castiel. Dean demande à l’Ange que Ben et Lisa ne se souviennent plus de lui, pour qu’ils aient une vie normale. Pendant ce temps, Bobby découvre comment accéder au Purgatoire, grâce à un manuscrit de Lovecraft.

Critique :

Let it Bleed a l’excellente idée de faire appel au Maître de Providence l’une des plus grandes figures du Fantastique/SF. C’est d’autant plus astucieux que l’univers de Lovecraft coïncide effectivement avec bien des aspects du Purgatoire version Supernatural. Les diaboliques auteurs (pop culture jusqu’au blanc des yeux) poussent même le vice jusqu’à développer ce qui ressemble fort à un scénario de l’Appel de Cthuhu, je suis d’ailleurs intimement persuadé qu’ils ont pratiqué cette perle du JDR. L’enquête de Bobby se bâtit solidement et suscite des rencontres réussies comme le geek lovecraftien, que l’on imagine bien chez les Ghostfacers (ils nous manquent !), ou la blonde amie de Bobby, avec un joli twist à la clé (du coup on comprend mieux le coup de l’épée).

L’enlèvement de Lisa et Ben paraît initialement trop classique et téléphoné, c’est le genre de manœuvre que l’on trouve dans des polars de base. Mais le traitement en ressort trépidant à souhait entre scènes d’action et adieux déchirants de Dean. Une magistrale réussite, avec l’humour de Balthasar en prime. Les scènes entre Cas et Crawley se dégustent toujours avec autant d’appétit et l’on apprécie vivement le côté inexorable et tragique de l’affrontement à venir entre les Winchester et l’Ange. La dernière action de ce dernier lance d’ailleurs le grand final, Let it bleed tenant ainsi parfaitement son rôle d’avant dernier épisode de la saison. Le suspense demeure entier, Castiel va-t-il réussir ou non à ouvrir la Porte et que va-t-il en résulter en définitive ?

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à l’album Let It Bleed des Rolling Stones (1969).

  • Le livre que lit Ben est L’Appel de Cthulhu (Weird Tales, 1928), l’un des chefs-d’œuvre de Lovecraft et l’acte fondateur du Mythe de Cthulhu. Le Jeu de Rôles L’Appel de Cthulhu (1981), l’un des plus connus et pratiqués au monde permet de visiter ludiquement cet univers éminemment particulier, au prix de quelques points de Santé Mentale.

  • On entend Loudest Alarm, de  Scars On 45, qu’écoute Ben quand Lisa est attaquée. On entend Smiling Faces Sometimes, deThe Undisputed Truth, lors de la confrontation entre Castiel et Crowley. 

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22. L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP
(THE MAN WHO KNEW TOO MUCH)

Résumé :

Castiel fait retrouver ses souvenirs à Sam, mais celui-ci triomphe de l’épreuve. L’Ange tue Balthasar pour l’avoir trahi au bénéfice. Mais Castiel découvre que Crowley s’est finalement allié avec Raphaël. Bobby, Sam et Dean participent à la confrontation finale voyant Castiel triompher de ses adversaires et absorber les âmes du Purgatoire. Il détruit Raphaël et laisse s’enfuir Crowley, mais devient mégalomane, se prenant pour un nouveau Dieu.

Critique :

Après le traditionnel résumé de saison - The Road so Far- comme toujours excellent, The Man Who Knew Too Much va hélas se révéler une réussite incomplète, au terme d’une saison 6 pourtant relevée. La faute en revient au contre-sens que représente ce retour sur l’éclatement de l’âme de Sam, alors que ce dossier semblait réglé depuis pas mal d’épisode et que l’on attendait avant tout un grandiose mano à mano entre les différentes parties en présence. L’affaissement du mur psychique devait effectivement être traité, mais lors d’un épisode précédent, pas dans le final de saison. De plus le traitement s’en montre assez naïf (Sam doit simplement flinguer ses différentes divisions pour les fusionner) et quelconque sur le plan de la mise en scène. La révélation des tourments de la cage est d’ailleurs strictement la même que précédemment. On bénéficie cependant d’un joli casting, avec la brune Erica Cerra (la Vampire de The L Word !) en tombant à pic pour conclure une saison aux nombreuses beautés féminies (bon, c’est SPN, hein). Mais l’ensemble demeure vraiment trop long : pas moins des ¾ de l’épisode, durant lesquels on ronge son frein en attendant le vrai final.

Celui-ci, bien trop bref, sauve cependant l’affaire grâce à un twist s astucieux et à une nouvelle superbe composition de Misha Collins. Celui-ci excelle particulièrement dans sa peinture de Psycho Castiel, lors du cliffhanger en or massif, une incontournable tradition de SPN. On regrettera cependant que Globalement Bobby et Dean n’accomplissent absolument rien et ne servent que de témoins à la brillantissime fin de partie de l’Angel, face à un Crowley beau joueur et toujours jouissif (on reveut du Sheppard en saison 7 !). Raphael laisse peu de regrets, même si son interprète montre une indéniable présence. La mort de l’hilarant Balthasar attriste, tant le personnage avait encore du potentiel. Après Eve la saison 6 dévore décidément ses enfants et les Winchester seront bien seuls en début de saison prochaine. Après le départ de son fondateur, il se confirme la vitalité et le brio de Supernatural, chronique toujours iconoclaste et Country, divertissante et horrifique, du conflit éternel entre le Bien et le Mal. Elle demeure bien la figure de proue des séries fantastiques contemporaines et l’on attend de pied ferme la confrontation avec Psycho God, les Winchester vont devoir gérer. Bon courage, les amis !

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à un film d'Alfred Hitchcock (L’Homme qui en savait trop, 1934, retourné en 1956).

  • L’Ange Balthasar et l’Archange Raphaël meurent dans cet épisode.

  • Le trois Sam ont pris le nom de célèbres musiciens Rock comme fausse identité : Jimmy Page (Led Zeppelin), Neil Peart (Rush) et Angus Young (ACDC)

  • On entend deux fois Play with Fire, des Rolling Stones, chez Bobby et dans la voiture. 

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

castle 3 24

Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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