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Saison 13Saison 15

Supernatural

Saison 14

1. L'Étranger (Stranger in a Strange Land)

2. Complètement marteau ! (Gods and Monsters)

3. La Cicatrice (The Scar)

4. L'Homme à la hache (Mint Condition)

5. La Mouche (Optimism)

6. Règlement de compte à OK Corral (Tombstone)

7. Abraxas (Unhuman Nature)

8. La Plus Merveilleuse des vies (Byzantium)

9. L’œuf et la Lance (The Spear)

10. Nihilisme (Nihilism)

11. La Boîte de Ma'lak (Damaged Goods)

12. Le Nouveau prophète (Prophet and Loss)

13. Paradoxe temporel (Lebanon)

14. Le Baiser de la gorgone (Ouroboros)

15. La Clé du bonheur (Peace of Mind)

16. Kohonta (Don't Go in the Woods)

17. Le Plein d'âme (Game Night)

18. Absence (Absence)

19. Sans pitié (Jack in the Box)

20. Après le Chaos (Moriah)

 

1. L'ÉTRANGER
(STRANGER IN A STRANGE LAND)



Résumé :

Quelques semaines après avoir possédé Dean, Michael étend sa domination sur les monstres de notre monde. Sam a pris la direction des survivants du Monde de l’Apocalypse, devenus des Chasseurs. Privé de ses pouvoirs, Jack est formé à la Chasse par Bobby. L’Ange Anael alerte Sam à propos de l’armée que rassemble Michael. Castiel tue le Démon Kip, qui ambitionnait de devenir le nouveau Roi de l’Enfer et en fait un exemple pour que le trône demeure inoccupé.

Critique :

Si l’épisode a le mérite d’installer une nouvelle atmosphère à cette saison qui débute après avoir définitivement laissé de côté le Monde de l’Apocalypse, rien de ce qui est montré ne nous convainc de l’intérêt du décor ainsi planté. L’absence de Dean se fait terriblement ressentir, alors que Michael ne dégage à peu près rien. Il ne fait que réitérer mécaniquement son plan du Monde de l’Apocalypse : réunir une armée autour de lui. Comme il n’y a quasiment plus d’Anges ici (on se demande bien pourquoi il laisse Anael prévenir Sam), il se rabat sur les Monstres, voilà toute l’affaire ; Il est toujours réducteur qu’un Big Bad se révèle incapable de faire évoluer son plan initial, on ressent   d’autant plus cela que Lucifer était un champion en la matière, en opportuniste total et narquois. Perpétuellement figé, Michael, lui, n’instille aucun humour, d’autant plus qu’il se confirme que Jensen Ackles, si excellent dans l’expressivité, que cela soit dans la comédie, la tragédie ou l’action, n’est pas à son aise dans un rôle aussi froid et inerte.

Jared Padalecki se montre plus à son aise dans l’incarnation d’un Sam tourmenté, mais bien décidé à se substituer à son aîné pour que la Chasse perdure (on ira jusqu’à pardonner l’afféterie de sa barbe). Mais il ne peut pas grand-chose face à l’accentuation du marasme, quand le pathos autour de Jack ne fait que s’accentuer (oui, encore). Nick est également là pour en rajouter une cauche dans ce domaine et pour aviver la nostalgie de Lucifer. Certes un poids plume face à Crowley ou même Asmodeus, Le seul personnage un brin amusant reste Kip, un nom qui évoquera de plus un autre Démon aux mateurs d’Angel. Bien entendu on se dépêche de l’expédier, pour bien confirmer le cap vers l’ennui impulsé par ce début de saison. L’opus confirme que Supernatural ne peut se passer du duo fraternel, mais cela fait désormais plus d’une décennie que l’on est au courant.

Anecdotes :

  • Durant la traditionnelle séquence récapitulative The Road So Far, on entend Shot Down in Flames, d’AC/DC. Quand Castiel rencontre Kip au bar, on entend Let Him Walk This Troubled Earth Again, d’Yvonne DeVaney.

  • Le titre original de l’épisode s’inspire de l’Exode (2 :22) : « Elle lui donna un fils qu'il appela Guerchôm (Émigré en ces lieux) car, dit-il, je suis un étranger dans une terre étrangère ».

  • Bobby déclare à Jack: As a wise man once said, it ain't how hard ya hit, it's how hard you can get hit and keep moving forward.Jack estime qu’il s’agit d’une citation de Gandhi, mais il s’agit en fait d’une réplique de Rocky Balboa.

  • L’épisode est censé se dérouler trois semaines après le précédent, mais il voit Sam arborer une barbe très fournie. Jared Paladecki a indiqué que Sam portait ainsi le deuil de son frère.

  • L’épisode est le tout premier de la série à se dérouler en l’absence totale de Dean Winchester. Jensen Ackles tient uniquement le rôle de l’Archange Michael.

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2. COMPLÈTEMENT MARTEAU !
(GODS AND MONSTERS)

Résumé :

En pleine déprime, Jack rend visite incognito à ses grand-parents, afin d’en apprendre plus sur sa mère. Ancien Vaisseau de Lucifer, Nick manifeste des troubles de la personnalité, ayant été imprégné par le Diable et part en quête des assassins de sa famille. Michael accroît les pouvoirs de ses monstres en les abreuvant d’une potion à base de Grâce angélique. Soudain Dean réapparaît, libéré inexplicablement de l’Archange et amnésique.

Critique :

Autant on les avait suivis le plus souvent avec plaisir durant la précédente saison, autant pour la présente on se perd réellement en conjectures à propos de ce que les deux showrunners ont en tête. Au lieu de s’organiser fils rouges porteurs pour la période qui débute, le récit semble très éclaté, avec des thèmes peu porteurs (le spleen de jack, les pulsions homicides de Nick, le plan de Mickael connaissant un trou d’air inexpliqué…). Aucune synergie ni perspective n’est installée, il s’agit simplement d’une atomisation de la narration. Le panorama devient encore plus désolant quand on le considère en détail. On pensait avoir tout vu en matière de misérabilisme autour de Jack, mais la visite familiale explose tous les records. On ne se souvient pas d’avoir jamais vu Supernatural aussi ennuyeux et larmoyant. La présence de Mark Pellegrino, impeccable dans son évocation de la violence s’emparant inexorablement de Nick, apporte de l’intérêt au personnage.  Mais l’on sent bien que Nick ne sera jamais un nouveau Lucifer.

Le pire demeure sans doute une nouvelle fois Michael, tant son idée de doper des monstres avec de la Grâce angélique nous laisse sceptiques et s’assimile à de l’exploitation jusqu’au-boutiste de l’univers de la série. Le jeu de Jensen Ackles compose peut-être uns serial killer potable, mais l’on ne ressent jamais la présence d’un Archange, même dévoyé. Le retour Dean, absolument pas, préparé, ressemble à un lapin tiré du chapeau, reformant le duo fraternel sans se soucier d’une explication remise simplement à plus tard. Tout reste trop flou pour que l’on ressent réellement une énigme à résoudre ou une menace à parer. Au moins Sam et Dean sont-ils réunis, de quoi espérer que la saison puisse réellement démarrer, ne serait-ce que par ses épisodes isolés, tant son fil rouge se voit compromis. A côté d’un Sam bien plus aux abonnés absents que lors du pilote de saison, Mary et Bobby sont les seuls à véritablement tirer leur épingle du jeu, mais ils ne peuvent contrecarrer à eux-seuls l’impression d’un démarrage de saison raté comme jamais Supernatural en aura connu jusqu’ici...

Anecdotes :

  • Le titre original reprend une célébré réplique du Dr. Pretorius dans La Fiancée de Frankenstein (1935) : To a new World of Gods and Monsters !.

  • La scène ou Michel et Dean conversent via un miroir se déroule de manière similaire à celle entre Lucifer et Sam dans La paix viendra (5-23) ou entre Amara et son jeune avatar dans Affamée (11-03).

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3. LA CICATRICE
(THE SCAR)

Résumé :

En explorant la mémoire de Dean, Castiel voit que Michael a combattu l’être en provenance du Monde préhistorique et que celui-ci lui a infligé avec sa lance la marque portée par Dean à son bras. Les Winchester remontent la piste avec l’aide de Jody, L’entité est capturée et s’avère être le double de Kaia. Elle sauve Sam et Dean d’une attaque de Vampires renforcés, puis disparaît. Jack parvient à mener à bien une Chasse, mais dissimule à Castiel que désormais il tousse du sang.

Critique :

The Scar se perçoit avant tout comme l’implacable constat d’un échec. Après s’être gargarisé durant l’intersaison à propos des nouveautés qu’il allait apporter au programme, le duo de showrunners tire ici prestement les conséquences de l’évident échec de leur tentative. Dean est rapidement ressorti du placard, remettant à plus tard le soin de justifier l’explication du retour et revoilà les Winchester repartant tracer la route à bord de l’Impala. Évidemment retrouver le schéma classique de la série, ainsi que son duo incontournable, signifie une amélioration vis-à-vis de la bouillie précédente, mais on renonce pour le coup à toute nouveauté pour le coup, le retour de balancier s’avère particulièrement marqué. Significativement la blessure de la lance s’ajoute aux précédents stigmates de Dean, que cela soit la main de Castiel naguère, ou, plus récemment, la marque de Caïn. On empile. Supernatural semble condamné à se répéter, et l’on ne saurait exclure que la décision de non-reconduction ne trouve ici son origine.

L’impression de redite se ressent d’autant plus fortement que Robert Berens choisit cet épisode pour renouer le fil défait des Wayward Girls. Yadira Guevara-Prip manifeste toujours une belle présence mais la réduction à cet épisode de ce qui devait constituer le fil rouge d’une saison ne pas sans perte de subtilité. Tout va trop vite et les vampires de la série, même renforcés, ne font guère palpiter. On sent bien que c’est la lance qui intéresse davantage les auteurs plutôt que Bad Kaia. Pour le reste, si la saison est enfin remise en selle, elle reste un grand chantier, avec Nick aux abonnés absents, un Michael en goguette et un Jack continuant à accumuler le pathos de manière toujours plus désespérante. Le voici maintenant devenu une nouvelle Dame aux Camélias, on croit rêver. Empêtrée dans ses problèmes d’écriture, la saison ne nous a pas encore délivré un seul épisode stimulant, il est grand temps d’y parvenir.

Anecdotes :

  • Le retour de Dean, amnésique et portant une marque mystérieuse sur le bras, est très similaire à celui survenu lors de La Main de Dieu (4-01).

  • Le Chasseur Jules est un clin d’œil à Jules Wilkinson, fan de la série très active sur Internet.

  • Sam et Jody font référence à un serial killer local, Robert Leroy Anderson. Celui-ci a effectivement sévi dans la région de Sioux Falls et dans le Dakota du Sud durant les années 90. Il se pendit dans sa cellule en 2003.

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4. L'HOMME À LA HACHE
(MINT CONDITION)

Résumé :

Durant Halloween, les Winchester partent en chasse dans l’Ohio, où le tueur d’un Slaher Movie culte,All Saints' Day, a apparemment pris vie et commet une série de meurtres inspirés du genre. ils ont en réalité affaire à l’esprit vengeur du propriétaire d’une boutique de DVD et Comics très remonté contre Halloween. Heureusement Dean est un grand fan du film et connaît son déroulement par cœur. Mais le fantôme est-il réellement vaincu ?

Critique :

Avec Mint Condition (diffusé le 01 novembre 2018), Supernatural a cette saison pleinement joué le jeu de l’épisode Halloween. On apprécie d’autant plus l’opus que son humour tombe à point nommé, la série ayant coché toutes les mauvaises cases comme jamais depuis sa reprise. Dans ce qui restera comme sa période la plus faible, Supernatural est devenu un feuilleton ennuyeux à base de jérémiades diverses et variées et d’un Big Bad raté, d’ailleurs déjà. Même la connexion avec les Wayward Sisters n’avait guère produit d’étincelles. Heureusement que le maintien de l’ami Pellegrino au sein de la distribution laisse espérer un retour de Lucifer, car SPN a désespérément besoin de pétillement.

Et c’est précisément ce qu’apporte The Mint Condition, épisode thématique rendant hommage au Slasher Movies de la grande époque (Elm Street, Massacre à la tronçonneuse, Vendredi 13, etc.) sur le modèle de  Film d’épouvante (4-05) pour les classiques de la Universal. La réussite de ce dernier du point de vue de la mise en scène n’est pas tout à fait égalé, car cette fois ce ne sont pas les Bros qui entrent dans le film (en quelque sorte), mais la créature qui vient à eux. L’exercice formel apparaît ainsi minoré, mais les quelques extraits d’un savoureux mélange entre Freddy et Jason valent réellement le coup d’œil : le côté 80’s et les figures obligées du genre sont reconstitués avec beaucoup de saveur et d’à-propos. L’affaire gravitant autour d’une boutique de Comics tenu par des Nerds assez irrésistibles, l’humour référencé coule à flots (un peu comme l’hémoglobine).

On remarque au passage que les marques explicites s’avèrent particulièrement nombreuses concernant DC Comics, bien au-delà de ce que cette série traditionnellement fauchée au blé peut s’offrir. Merci Berlanti et The CW ! L’ensemble revêt une saveur à la Scream assez jouissive, d’autant que le Dean est bien entendu un fan fini du tueur et qu’ils se réjouit comme un enfant de cette Chasse particulière. Bien entendu Sam reste bien plus circonspect, notant que c’est de toutes manières leur vie qui ressemble à un Slasher. L’épisode renoue aussi bien avec la version traditionnelle des personnages, convenant idéalement aux acteurs, qu’avec le plaisir des chasses simples de naguère. Un épisode très divertissant, que l’on aurait pu espérer un peu plus Gore, mais qui tombe à pic. Que c’est bon de s’amuser de nouveau avec Supernatural.

Anecdotes :

  • Durant la scène de l’Homma à la Hache dans le film All Saints' Day, on entend Electric Love, de Keel

  • L’épisode reste l’un des rares de la série où personne ne meurt (hormis l’esprit vengeur initial).

  • L’épisode comporte plusieurs références à des classiques du Slasher Movie : Jason Voorhees, Freddy Krueger, House of Wax, etc. Sa fin ouverte est également caractéristique du genre.

  • Des clins d’œil sont également effectués au passé de Supernatural. Plusieurs trailers de Slasher Movies sont en fait des extraits d’anciens épisodes, comme Route 666 (13-01), ou Le retour d’Anna (13-05). On aperçoit également une affiche d’Hell Hazers, le film qui se tournait lors de Le Chef-d’Œuvre de l’Horreur (2-18).

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5.  LA LOGIQUE DU CAUCHEMAR
(NIGHTMARE LOGIC)

Résumé :

Jeune recrue en provenance du Monde de l’Apocalypse, Maggie disparaît lors de sa première Chasse en solo. Sam, Dean, Mary et Bobby volent à son secours. Mais la maison où ils la libèrent connaît des distorsions de la réalité, du fait de l’influence d’un Djinn dont Michael a accru les pouvoirs. Ils parviennent à tuer le Djinn, mais réalisent que Michael a installé d’autres pièges à travers le pays et préviennent les autres Chasseurs. Blessé, Bobby prend du recul, assisté par Mary.

Critique :

La saison confirme ici son retour à du classique, hormis la connexion avec Michel, le scénario du jour s’en tenant à une chasse finalement assez classique, face à un type d’adversaire déjà rencontré. Toutefois l’opus va se montrer remarquablement dense, illustrant que Supernatural sait toujours raconter de bonnes histoires à défaut d’innover. On apprécie ainsi que le récit prenne le temps de nous montrer comment fonctionne et évolue le groupe des rescapés recréant de fait l’alliance entre Hommes de Lettres et chasseurs, quitte à s’emparer de la technologie de la faction britannique mais sans les dévoyer. En tant que dirigeant Sam passe enfin au premier plan avec une fine étude de ses rapports avec Marry, Bobby et un Dean très fier de son cadet (Dean aura été bien des choses au fil des saisons, mais jamais quelqu’un de mesquin). Narrée avec un bon sens du rythme, l’histoire se prolonge également avec une autre famille au parcours difficile, avec à la clef une scène très sensible entre Dean et la jeune Sasha, portée par l’excellente guest qu’est Leah Cairns (Travelers, Battlestar Galactica).

On retrouve avec plaisir un Djinn, l’un des meilleurs monstres de Supernatural, d’autant que ses pouvoirs mettant en lumière les rêve et cauchemars de chacun s’avèrent habilement exploités ici. Cette fois l’augmentation de ses capacités par Michael se révèle plus intéressante que pour les Vampires, avec des manipulations du réelle narrativement plus riches que simplement cogner plus fort. Malheureusement, cette belle impulsion se voit en partie gâchée par les contraintes budgétaires pesant de plus en plus sur la série depuis la conclusion de la saison 11, le prix sans doute à payer pour la longévité extrême du programme. Supernatural n’a jamais disposé d’un budget pharamineux, mais ici le jeu avec la réalité se voit directement impacté par une mise en scène réduite à un huis clos peu onéreux, quasi dépourvue d’extérieurs et de déplacement de l’action. On ne trouve ici rien de comparable à ce que proposait jadis un épisode comme Comme dans un rêve (2-20). L’ensemble en devient quelque peu artificiel, même si la mise en scène fait preuve de talent, notamment lors des quelques scènes de l’Impala.

Anecdotes :

  • Sam et Dean se présentent comme étant Harrison et Byrne. Il s’agit d’une référence à Jerry Harrison et David Byrne, membres de Talking Heads.

  • Sam et Dean évoquent une aventure précédente, où survenaient des événements similaires aux gags d’un dessin animé. Il s’agit de l’épisode Quoi de neuf, docteur ? (8-08), dédié aux Cartoons.

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6. LA MOUCHE
(OPTIMISM)

Résumé :

Sam et Charlie mène une Chasse éprouvante contre un répugnant homme-mouche. Dean et Jack mènent l’enquête sur le meurtre d’un jeune homme et découvrent que la jeune nécromancienne Harper Sayles tue ses petits amis afin de les conserver auprès d’elle comme zombie. Harper parvient à s’échapper après avoir jeté son dévolu sur Jack. La toux sanguinolente de Jack devient irrépressible et il finit par s’évanouir devant un Dean horrifié.

Critique :

Subdiviser une intrigue en des segments totalement distincts est rarement une bonne idée, on préfère souvent que des synergies puissent enrichir l’histoire. Mais Optimism assume crânement son choix et sait s’unifier par la thématique d’un humour noir et déjanté, admirable servi par la fantaisie propre à Richard Speight Jr., une nouvelle fois très en forme derrière la caméra. Le segment de Sam et Charlie se montre souvent hilarant par le côté totalement crade de l’homme-mouche, la série sera rarement allé aussi loin dans ce domaine que lors de cette réjouissante parodie de La Mouche noire. Les X-Files avaient déjà exploré cette veine dans un épisode comme Le Seigneur des mouches (9-05), mais Supernatural revendique davantage le côté humoristique de l’antagoniste, à la fois incongru et immonde. On louche pas mal vers Les Contes de la Crypte, avec une grande réussite. Cela n’empêche pas une vraie sensibilité lors des discussions entre Sam et Charlie, y compris autour du départ de celle-ci. On apprécie que la série n’ait jamais fait passer la Charlie alternative pour un simple clone de la première, idem pour les Bobby.

Le segment de la douce et si équilibrée Harper s’avère lui aussi un vrai bijou de comédie macabre, débuté avec fracas lors de ce grand moment d’humour total voyant la mort horrible du jeune homme avec le Stayin' Alive des Bee Gees. Harper est un authentique poème, synthétisant à merveille les divers clichés associés aux nécromanciens : sophistiqués, érudits, pervers et totalement, irrémédiablement fous. Elle apparaît comme une charmante petit cousine de celui d’Angel (Justes Récompenses, 5-02), tout comme l’original décor de son appartement, entre horreur et Romcom sucrée, n’est pas sans évoquer les licornes de la Vampire Harmony. On se doute bien que Jack ne pèse pas lourd face à la rouerie et la cruauté de la Damoiselle jamais réellement en péril, mais Dean a déjà expédié des dossiers plus ardus. Au terme de ce segment encore plus joyeusement malsain que l’autre, on se réjouit toutefois de voir Harper lui échapper également. Après le départ indemne de la Charlie alternative et la survie de Maggie précédemment, on se dit que la série a décidément évolué depuis le CharlieGate concernant la mort des personnages féminins et ce n’est pas plus mal. Évidemment Jack fait in fine plonger l’opus dans le pathos, mais ainsi va Supernatural dans son dernier tronçon. 

Anecdotes :

  • On entend Stayin' Alive, des Bee Gees quand Winston se pavane dans la rue, juste avant sa mort. Il s’agit d’un hommage au passage similaire de La Fièvre du samedi soir (1977) mettant en scène John Travolta.

  • Jack prononce le mot Christo pour vérifier si Harper Sayles n’est pas possédé par un démon. Réclamée régulièrement par les fans, cette technique n’avait pas été employée depuis Le Fantôme voyageur (1-04), soit 289 épisodes plus tôt.

  • Dean et Jack se font respectivement passer pour les Agents Berry et Charles, une référence à Chuck Berry et à son fils Charles.

  • La Charlie alternative indique à Sam qu’elle veut prendre du recul vis-à-vis de la Chasse. Effectivement elle n’apparaîtra plus dans la série après cet épisode. Malgré ce que semble indiquer la conclusion de l’épisode, Harper ne reviendra pas non plus dans la série (début de saison 15). 

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7. ABRAXAS
(UNHUMAN NATURE)

Résumé :

Rowena prognostique que la maladie de Jack est due au conflit entre ses composantes humaines et angéliques. Jack décide de passer ses derniers jours voyager avec Dean. Le Shaman Sergi fournit un sortilège de guérison, contre une faveur à venir de la part des Winchester, mais cela ne fait qu’empirer son état. Nick torture et tue un policier afin de remonter la piste du Démon Abraxas et découvre qu’il aime faire le Mal. Ses prières réveillent Lucifer dans le vide.

Critique :

L’épisode se montre assez original au sein de la série, au sens qu’il ne contient aucune Chasse ou Monstre de la semaine. Au contraire il se centre sur le parcours de deux personnages, Jack et Nick. Malheureusement pour cette nouvelle tentative de sortir des sentiers battus, la réussite ne va être que partiellement au rendez-vous. En effet, concernant Jack, l’épisode se limite une nouvelle fois à empiler les couches de pathos, sans trop de finesse, ni même de logique. Comment les Winchester peuvent-ils croire que le problème de jack va se traiter dans un hôpital classique ? Comment la Sorcière Rowena peut-elle en connaître plus sur les Nephilims que l’Ange Castiel ? Le segment jack devient une espèce de films à sketchs sirupeux, avec en point d’orgue les scènes mièvres entre Jack et Dean.

Heureusement Mark Pellegrino sauve l’épisode de la vacuité grâce à l’émotion qu’il apporte et à la terrible véracité qu’il apporte à la terrible dérive de Nick. Sa magistrale interprétation et la rapidité avec laquelle il s’est emparé du personnage forcent l’admiration. Évidemment la série joue quelque peu cyniquement de la perspective d’un retour de Lucifer, mais le portrait de cet homme devenu littéralement dépendant au Mal et au plus infâme des assujettissements à quelque chose de réellement tragique. Le pic émotionnel demeure la prière finale à Lucifer, mais l’émergence de ce dernier au sein du Vide des voit en partie gâchée par le toujours criant manque de moyens, d’autant que cette médiocre CGI ressemble trop à Terminator pour son bien. A son corps défendant l’épisode illustre une nouvelle fois la difficulté qu’a la série à se renouveler (surtout s’il s’agit de mauvais roman photo), la saison gagnerait à se centrer sur le registre classique de Supernatural.

Anecdotes :

  • Quand Nick rencontre Diane au restaurant, on entend I'm Blue This Mo'ning, de Keith Nichols. Quand Dan laisse Jack conduire l’Impala, on entend Let It Ride, de Bachman-Turner Overdrive.

  • Le prêtre crucifié est joué par Kirk Jacques, qui fut le coordinateur de nombreux combats de la série.

  • La famille de Nick a été assassinée par un démon nommé Abraxas. Abraxas fut un dieu gnostique, avant de devenir un démon dans la tradition chrétienne. La formule Abracadabra aurait été inspirée par son nom.

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8. LA PLUS MERVEILLEUSE DES VIES
(BYZANTIUM)

Résumé :

Après la mort de jack, Lily Sunder offre d’utiliser sa magie angélique pour le ressusciter, mais demande aux Winchester de s’assurer qu’elle aille au Paradis après sa mort. Castiel se rend au Paradis, envahi par l’Entité Cosmique du Vide, désireuse de s’emparer de l’âme de Jack. Castiel sauve la situation en promettant sa propre âme à l’Entité. Jack est ressuscité par Lily, ce qui assure le Paradis à celle-ci. Pour remercier Castiel, Naomi lui révèle où se trouve Michael.

Critique :

L’épisode débute par la mort de Jack, qui n’aura jamais donc pu se remettre du vol de sa Grâce par son paternel. L’événement ne résulte pas illogique en soi, mais le choc qu’il est censé suscité se voit considérablement amoindri par la propension bien connue de Supernatural à ressusciter ses protagonistes autant que de besoin. Par ailleurs, jack a désormais pris une telle importance au sein de la série et de son univers, que sa mort ne serait crédible qu’au terme de toute une saison (on en reparlera). L’odyssée de Castiel au Paradis se laisse suivre avec plaisir, d’autant qu’elle s’avère riche en péripéties et qu’elle marque le retour dans l’action de ce haut lieu (et surtout d’Amanda Tapping !). L’ensemble demeure prenant, jusqu’à un astucieux twist moral permettant de conclure sur une note lumineuse, malgré le retour du Jack.

Toutefois la trame narrative du jour demeure essentiellement un patchwork, faisant appel à des éléments particulièrement composite du vaste univers de la série : l’Entité du Vide, le retour surpris de Naomi, Anubis dieu égyptien de la Mort jugeant les âmes, Kelly, Lily et sa magie énochienne…  Sur le thème toujours efficace mais très classique en soi du voyage à étapes, l’opus part un peu dans tous les sens.  En ce sens il participe au sentiment que la saison, bien que presque rendue à mi-parcours, cherche assez désespéramment son sujet, depuis l’éviction rapide de son Big Bad. Au moins a-t-elle la chance que les deux showrunners blanchis sous le harnais connaissent admirablement leur sujet (à la manière de Berlanti puisant dans l’inépuisable Univers DC afin d’édifier l’Arrowverse, également sur The CW). Mais tout ceci ne saurait remplacer un authentique projet. Au moins la confrontation annoncée avec Michael permet-elle d’espérer un retour aux sources.

Anecdotes :

  • Quand Castiel, Dean et Sam boivent à la mémoire de Jack, on entend Please Call Home, de The Allman Brothers Band.

  • Naomi indique que le Paradis contient 46,750,000,000 d’âmes. Ce nombre est inspiré par les écrits de l’auteur anglais Richard Carlile (1790-1843).

  • Castiel indique que l’intervention de l’Entité Cosmique a ouvert toutes les portes du Paradis, y compris celles fermées par Métatron. Celles-ci étaient demeurées closes depuis l’épisode L’Arc de Cupidon (8-23).

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9.  L’ŒUF ET LA LANCE
(THE SPEAR)

 

Résumé :

Garth infiltre les forces de Michael, prêtes à investir Kansas City la veille de Noël. Sam et jack partent le rejoindre, tandis que Dean et Castiel reçoivent la lance de Dark Kaia, contre la promesse de l’aider à repartir dans son monde. Les alliés réunis attaquent Michael (désormais dans un vaisseau féminin) avec la Lance. Dean est sur le point de tuer l’Archange, quand celui-ci s’empare à nouveau de son esprit. Michael claque les doigts pour ordonner à son armée d’attaquer.

Critique :

Final de mi-saison en demi-teinte pour Supernatural avec The Spear. Cette saison continue à valoir avant tout pour ses loners, souvent réussis, alors que son fil rouge ne convainc guère. La destinée très mélo de Jack continue à en faire trop, le personnage restant trop uniformément gentil et mignon. La nature composite de l’intrigue principale pousse les auteurs à continuellement rechercher des explications alambiquées et guère convaincantes le concernant. Cela occupe trop d’espace, au détriment de l’action. Idem pour Dark Kaia, la Big Bad de Wayward Sisters, dont la récupération dans Supernatural reste assez artificielle et ne débouchant finalement que le don de la Lance à Dean… avant qu’elle ne soit brisée par Michael.  Tout ça pour ça.

L’Archange Michael continue à former un Big Bad autrement moins divertissant que Lucifer, même si Felisha Terrell, l’actrice incarnant son vaisseau du jour lui apporte une indéniable classe. Par ailleurs le coup de l’armée des monstres a déjà été tenté par Eve et les Vampires locaux continuent à ne pas être les plus croustillants qui soient. L’épisode nous vaut néanmoins quelques scènes réussies, comme le côté horrifico-humoristique de Noël à la sauce Supernatural, les scènes de coucou coupe-coupe entre Sam et les Vampires ou le cliffhanger parodiant le désormais fameux claquement de doigts de Thanos. Tout ceci composerait un épisode très potable, mais demeure en deçà de l’attente suscitée avant la pause des Fêtes.

Anecdotes :

  • Lors de la séquence d’ouverture, on entend Rockin' Around the Christmas Tree, de Brenda Lee. On entend L’Ode à la Joie quand Sam, Dean, Castiel et Jack se préparent à attaquer Michael.

  • L’épisode comporte de nombreuses références au film Piège de cristal (1988), comme la période de Noël, L’Ode à la Joie, ou l’immeuble Hitomi Plaza (Nakatomi Plaza dans le film). Par ailleurs Dean est un fan de Piège de cristal, qu’il a référencé à plusieurs reprises au cours de la série.

  • Sam conduit une Mercury Cougar Eliminator bleue (1969). Les fans surnommèrent Blue Baby cette voiture, du fait d’une certaine ressemblance avec l’Impala.

  • Le cliffhanger débouche sur la traditionnelle pause observée par la série durant les fêtes de fin d’année. Il fut diffusé le 13 décembre 2018, le suivant le sera le 17 janvier 2019.

  • Dean ne tiendra pas sa promesse à Dark Kaia : celle-ci ne réapparaîtra plus par la suite dans la série, sans qu’une explication en soit donnée (début de saison 15).  

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10. NIHILISME
(NIHILISM)

Résumé :

Michael est menotté par le groupe, qui est téléporté au Bunker par la Faucheuse Violet. L’armée de Michael converge vers le Bunker. Sam et XCastiel utilisent la technologie de Tony pour pénétrer dans l’esprit de Dean. Ils y emprisonnent Michael, libérant Dean. Jack puise dans son âme pour ralentir les monstres, avant qu’ils ne se dispersent quand Michael ne les dirige plus. Billie révèle à Dean le seul vrai moyen d’en finir avec Michael, qui finira par s’échapper. Dean est horrifié.

Critique :

La résolution de la possession de Dean par Michael ne cherche pas l’innovation à tout prix, comme les auteurs ont parfois pu le pratiquer depuis le début de cette saison plus éclatée que de coutume. ? La victoire, certes temporaire, contre l’Archange, fait appel à divers éléments déjà mis en place au cours de la série, avec un modus operandi assez similaire à celui de Crowley allant à la rescousse d’un Castiel possédé par Lucifer en saison 11, avec l’emploi astucieux du matériel employée par Toni en fin de saison 12, quand il s’agissait pour Dean de libérer l’esprit de sa mère. Mais l’ensemble fonctionne fort efficacement, avec une progression dramatique parfaitement maîtrisée. La parabole de Michael enfermé dans le placard fonctionne à merveille, tandis que le très beau décor, si évocateur, du bar de Dean, apporte un surréalisme bienvenu au récit.

Décidément les artistes décorateurs de la série excellent toujours autant. Supernatural continue néanmoins à souffrir de son étranglement budgétaire accentué. La fameuse armée de Michael fait peine à voir, essentiellement dépeinte en narration indirecte ici (le pansement des petits moyens, à des destinations des fans qui comprennent et pardonnent) et ici à une bande de bras cassés. Mais la perspective ouverte par un Jack ayant dû partiellement épuiser son âme pour le retarder permet enfin d’entrevoir que l’on puisse enfin pimenter le personnage (pour le mélodrame perpétuel, on s’est fait une raison). L’intervention de Billie accroit encore les enjeux, énigmatique à souhait quant au terrible prix à payer pour régler définitivement l’affaire Michael.  Au total, au sortir du traditionnel hiatus des fêtes de fin d’année, l’épisode relance efficacement la saison et en laisse espérer une seconde partie plus construite.

Anecdotes :

  • Au Rocky’s Bar, le bar symbolisant le subconscient de Dean, on entend Searchin' for a Rainbow, de The Marshall Tucker Band. Jensen Ackels venait alors d’ouvrir un bar non loin d’Austin au Texas.

  • La femme avec laquelle Dean tient le Rocky’s Bar est la Medium Pamela Barnes, décédée lors de l’épisode De l'autre côté (4-15). Elle est toujours interprétée par Thunderbird Dinwiddie, qui aura en tout participé à 5 épisodes de la série.

  • La décoration du Rocky’s Bar se compose de multiples objets faisant référence au passé de Dean : photographies de l’ancienne plaque d’immatriculation de l’Impala, la gravure Daphne Loves Fred évoquant Scoobynatural, un singe en bois provenant du bar des Harvelle, un calendrier Busty Asian Beauties, etc.

  • Michael révèle que, dans son univers, la Mort a été emprisonnée et que les Faucheurs sont désormais sous ses ordres. Il répond également à une question largement posée les fans, en précisant que, s’il existe de multiples univers, il n’y a bien qu’un seul Dieu et Créateur.

  • Dean possédé par Michael fut rapidement surnommé Dichael par les fans.

  • L’épisode laisse Garth toujours transformé en Loup-Garou et enfermé dans le coffre de l’Impala. La saison s’achèvera sans que l’on ait des nouvelles de lui. 

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11.  LA BOITE DE MA'LAK
(DAMAGED GOODS)

Résumé :

Chez Donna, Dean commence à fabriquer une mystérieuse Boîte de taille humaine. Nick enlève Mary quand il découvre qu’elle a capturé Abraxas. Il la force à le conduire jusqu’à lui. Sam et Dean interviennent, mais Nick tue Abraxas, qui a assassiné sa famille sur l’ordre de Lucifer. Il est arrêté par Donna. Dean avoue à Sam qu’il va s’emprisonner à jamais dans la Boîte magique, afin que Michael ne puisse s’échapper. Malgré ses réticences, Sam accepte de l’aider.

Critique :

L’épisode se centre sur Nick, dont jusqu’ici l’histoire, hormis pour le talent de Pellegrino, a surtout contribué à amplifier le sentiment de dispersion que suscite cette quatorzième saison. L’opus s’intéresse avant tout à sa vendetta privée, alors que chez lui, le plus intéressant demeure le relationnel avec Lucifer. On avait déjà compris que sa vengeance ne lui servait qu’à justifier en surface sa soif toujours plus grande de meurtres et de cruauté, pour se rapprocher de celui dont il est devenu si pitoyablement dépendant, comme on l’est à une drogue. Mark Pellegrino continue à tirer le meilleur de son rôle, mais l’épisode n’apporte rien de vraiment neuf sur le sujet. La dérive se poursuit, on se rapproche d’une confrontation que l’on sait inévitable avec le Clan Winchester.  Les péripéties empêchent que l’on s’ennuie réellement, mais l’ensemble reste bavard. C’est d’autant plus vrai que l’action demeure à nouveau enchâssée dans un huis-clos

Ce n’est pas non plus cette affaire de Boîte qui va enthousiasmer le spectateur, du fait de l’épaisse incrédulité qu’elle génère. Tout d’abord parce que les destins envisagés pour Dean est bien trop abominable pour qu’il se produise jamais. C’est encore pire que pour Angel immergé dans un semblable cercueil à l’issue de sa saison 3. Et puis, même si s’est habitué à ce que la sorcellerie puise agir sur Lucifer au gré des nécessités des scénarios, on peine à croire qu’une simple Boîte améliorée puisse indéfiniment retenir un Archange. Sam cède aussi trop facilement à ce plan damnant son frère pour l’éternité. Tout ceci apparaît trop aisément comme une fausse piste,d ‘autant que l’on en est encore qu’à mi-saison. Un épisode d’attente donc, de toutes manières, à ce moment-là du parcours de Supernatural, tout le monde n’avait plus que l’épisode 300 en tête, on ne va pas raconter d’histoire. Le retour de Mary constitue évidemment une bonne nouvelle en soi.

Anecdotes :

  • Dans le cabanon de Donna, on entend No Time, de The Guess Who.

  • La combinaison du verrou de Mary est 1-24-79, soit la date de naissance de Dean en datation américaine le 24 janvier 1979. L’épisode fut diffusé le 24 janvier 2019, Dean a donc désormais 40 ans. Jensen Ackles est né le 01 mars 1978.

  • Parmi les livres emportés par Dean, on remarque Historia Achengeli, de Maria Prophetissima. Également connue comme Marie la Juive, il s’agit d’une célèbre alchimiste de l’époque hellénistique (vers - 200). Elle est considérée comme ayant inventé les principaux instruments utilisés en alchimie, mais aussi la technique dite du « bain-marie ».

  • Mary achète une tourte pour Dean, son plat préféré. Mais encore une fois celui-ci n’a pas l’occasion de la manger, une plaisanterie récurrente de la série. 

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12. LE GRIMOIRE NOIR
(VARIOUS AND SUNDRY VILLAINS)

Résumé :

Nick s’évade. Le fantôme de son épouse lui demande d’abandonner Lucifer et de la laisser partir pour l’Au-delà, mais il en est incapable. Pour distraire Dean de son obsession pour la Boîte, Sam l’emmène enquêter sur un meurtre. Le coupable est un Prophète partiel, dû à l’état de Donatello. Il croyait accomplir la volonté de Dieu et se suicide. Castel parvient à guérir Donatello, même si celui-ci demeure dépourvu d’âme. Sam et Castiel convainquent Dean de renoncer à la Boîte.

Critique :

A première vue, l’opus se caractérise par les mêmes défauts que le précédents, inhérents à la saison. L’intrigue principale fait du surplace, avec des allées et venues de personnages en guise de moteur. Nick s’échappe aussitôt capturé, confirmant une nouvelle fois l’inanité de l’intervention des forces de l’ordre au sein de l’univers de Supernatural.  Pour émouvante qu’apparaisse la rencontre entre Nick et sa femme défunte, principalement du fait des comédiens, ici encore Nick ne fait que ressasser sa dérive. Tout l’arc Abraxas n’a guère fait évoluer le personnage, mais simplement accentuer ses traits. Dean renonce déjà à la Boîte, encore un développement largement prévisible et un arc intermédiaire bien vite conclu. Bien entendu on se réjouit du retour de l’excellent Donatello, mais là aussi les événements ne font qu’effacer ceux liés à Asmodeus et à Castiel, on se retrouve au même point qu’en fin de saison 11.

Le Nouveau Prophète conserve néanmoins de solides atouts, évitant ainsi de virer au pensum. Il s’agit ainsi de l’opus le plus effrayant que Supernatural nous ait proposé depuis longtemps. Les scènes de meurtre résultent bien plus épicées que l’ordinaire de la série en cette saison 14. Le cauchemar montrant Dean dans la Boîte se montre également particulièrement horrifique. Mais ce sont bien les conversations entre les deux frères qui constituent l’ossature du récit, avec une vraie émotion et sans mélodrame outrancier. Jensen Ackles et Jared Paladecki maîtrisent si bien leur personnage que cette introspection et ce retour sur leur parcours revêt une force particulière, jusqu’à pouvoir former comme un bilan de la série elle-même. Par ailleurs John est bien entendu évoqué, ce qui permet d’ores et déjà de mettre en orbite l’épisode 300, avec le retour tant attendu de la figure paternelle.

Anecdotes :

  • Contrairement à l’habitude de la série, l’épisode s’achève sur un fond blanc et non noir. Cela n’était arrivé qu’une fois jusqu’ici, lors de la conclusion de Le Réveil de Lucifer (4-22). La lumière blanche s’y justifiait par l’approche du Poteur de Lumière, ici il s’agit des phares de l’Impala.

  • Pour une fois Sam et Dean utilisent leur véritable nom comme identité d'emprunt. Castiel se fait passer pour le Dr. Kovak, soit le nom de son Vaisseau humain, père de Claire.

  • Pour la toute première fois, on voit l’Impala en train de tirer une remorque. Lors d’une convention italienne, Jensen Ackles a indiqué que la remorque fut construite par l’équipe technique, spécialement pour cette occasion.

  • L’épisode fut diffusé très peu de temps après l’annonce du renouvellement de Supernatural, pour une saison 15 dont on ignorait encore qu’elle serait la dernière de la série. 

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13. LE NOUVEAU PROPHÈTE
(PROPHET AND LOSS)

Résumé :

Sam et Dean s’emparent d’une perle magique ayant le pouvoir de réaliser le plus grand souhait de son détenteur. Dean escompte ainsi vaincre Michael, mais la Perle fait venir John depuis l’an 2003. Il évite ainsi sa confrontation mortelle avec Azazel, à la grande joie de sa famille. Toutefois l’absence de John dans le continuum a eu des conséquences catastrophiques. La famille décide alors de détruire la Perle, afin d’annuler le sortilège. Tout ceci ne sera qu’un rêve pour John.

Critique :

Objet d’une immense attente, l’épisode 300 de la série aura parfaitement rempli son cahier des charges. Même trop devancée sur Internet, l’émotion des retrouvailles nous submerge purement et simplement grâce aux comédiens. Évidemment l’affaire demeure avant tout enlevée par l’immense Jeffrey Dean Morgan, avec qui l'émotion est toujours à fleur de peau, mais toute l'émotion du cast est littéralement palpable. Le scénario se montre astucieux lassant libre cours au sentiment mais en la limitant dans la durée, ce qui évite de sombrer dans le mélodrame. On joue astucieusement la carte du paroxystique, la brièveté du retour de John permettant également d’élargir le récit à ces surprises bonnes ou mauvaises que nous réserve l’existence, au caractère profondément imprévisible de celle-ci. Une expérience partagée aussi bien par les Winchester que par les spectateurs, ce qui renforce encore l’empathie ressentie. Les événements justifient parfaitement cette éphémère rencontre, les auteurs ne sombrent jamais dans le travers du retour simplement pour le retour.

L’intrigue secondaire tient la route, à défaut d’apparaître foncièrement originale. Elle permet également à Sam et Dean de procéder à l’une de ces mises à mort sanguinaires sans lesquelles un épisode de Supernatural ne saurait être tout à fait complet. Le sujet du regard porté par les habitants de Lebanon sur ces deux type aussi mystérieux qu’inquiétants dans leur Impala couleur de Nuit se montre très astucieux, il aurait sans doute mérité de se voir accorder un épisode complet. L’épisode 300 n’oublie pas non plus de glisser quelques références au parcours ds Winchester, mais dose suffisamment les inclusions pour qu’elles ne virent pas au procédé. J’ai particulièrement apprécié de retrouver passagèrement le Castiel des premiers temps, quand il était un Ange du seigneur en mode Terminator, il est terrifiant. On mesure tout le chemin parcouru. Je regretterai simplement que John et Mary n’aient pas eu leur scène à eux, sans Sam & Dean. Mais Supernatural continue à répondre présent pour ses grands rendez-vous. Il demeure tellement rare qu’une attente aussi longue ne soit pas déçue in fine. 

Anecdotes :

  • Durant le montage montrant le repas pris ensemble par toute la famille Winchester, on entend Till It Shines, de Bob Seger & the Silver Bullet Band

  • L’épisode est le 300° de Supernatural, marqué par le retour ponctuel de John. Une grande fête réunissant l’équipe de la série se tint le 16 novembre 2018, à l’occasion de cet événement très rare au sein des séries américaines, tous genres confondus.

  • L’ultime scène, voyant John se réveiller comme d’un rêve, se déroule en 2003. La plaque minéralogique et les phares latéraux de l’Impala ont ceux du début de la série, qui ne prendra place que deux ans plus tard.

  • Sam et Dean pourchassent le fantôme d’un serial killer, John Wayne Gacy. Celui-ci a réellement existé : il fut exécuté en 1994, pour au moins 33 meurtres survenus dans les années 70. Il fut surnommé le « Clown tueur », car sa profession consistait à visiter les enfants  hospitalisés, déguisé en Pogo le Clown. Son fantôme réapparaîtra en début de saison 15. En 2019 le maquillage vu dans le film Joker reproduit le sien et le héros se produit dans un cabaret nommé Pogo. 

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14. LE BAISER DE LA GORGONE 
(OUROBOROS)

Résumé :

Les Winchester et leurs alliés traquent une Gorgone qui paralyse puis dévore ses victimes. Dean est assommé durant l’affrontement, mais Jack parvient à tuer le monstre. Le coma de Dean fait que Michael parvient à s’échapper, prenant Rowena comme nouveau Vaisseau. Il entreprend de massacrer les Chasseurs, mais est exorcisé puis tué par Jack, qui doit consommer une bonne partie de son âme pour y parvenir. Il retrouve ses pouvoirs après avoir absorbé la grâce de l’Archange.

Critique :

Le Michael alternatif demeurera sans doute le Big bad au comportement le plus erratique et improbable que la série au long cours ne nous ait jamais proposé. Après son plan manquant d’envergure, sa personnalité peu enthousiasmante et ses éclipses taillées sur mesure pour ne pas priver Supernatural de Dean, il prend ici la sortie précipitamment et sans gloire. Tout ça pour ça, ne peut-on s’empêcher de penser une nouvelle fois à son propos. Le fait qu’il quitte la scène alors qu’un tiers de la saison est encore à venir en dit long qr son potentiel limité et sur l’échec qu’il représente pour les showrunners. La Gorgone et ses capacités prédictives, aussi ludiques qu’horrifiques, aurait sans doute mérité un épisode complet, au lieu de simplement servir de prétexte au dernier combat contre l’Archange.

L’apport de Rowena demeure toutefois bienvenu, on est d’ailleurs ravi qu’elle reste en scène à l’issue des événements, tant elle occupe désormais une place appréciable dans l’univers de la série. Les duos Sam / Rowena et Dean / Castiel fonctionnent avec leur efficacité habituelle. Surtout, l’épisode sait se trouver une justification avec Jack ayant brûlé son âme pour terrasser Michae. Ceci qui laisse entrevoir l’opportunité d’un personnage enfin assombri et gagnant en menace comme Sam l’avait été jadis, en saison 6. De quoi promettre une fin de parcours plus intense que ce que l’on a connu jusqu’ici. La manière dont Jack cannibalise littéralement la Grâce de Michael ouvre judicieusement les débats.  Ce dernier arc débute ici représente une dernière chance pour cette saison 14 décidément très composite.

Anecdotes :

  • Quand Noah prépare son dîner, on entend Yéyé St-Tropez, de Claire Marcelle. La chanson ne date pas des années 60, mais fut composée par Etienne Charry, pour le film Robert Mitchum est mort (2011).

  • Castiel présente son badge à l’envers, reprenant le gag de l’insigne du FBI vu dans Seuls sur la route (5-03) et demeuré très populaire chez les fans.

  • Le combat contre Noah est l’une des très rares fois où Castiel a recours à une autre arme que son épée angélique. Comme ses amis, il utilise en effet une machette en argent, afin de débiter efficacement. 

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15. LA CLÉ DU BONHEUR
(PEACE OF MIND)

Résumé :

Dean s’inquiète pour l’âme de Jack, qui a peut-être désormais perdu son humanité. Les indices inquiétants se multiplient, même s’il reste sous l’influence des Winchester. Une nouvelle enquête conduit Sam et Dean dans une petite ville semblant figée dans les années 50, y compris pour les mœurs. Un homme y est mort quand sa tête a explosé. Le Maire utilise ses pouvoirs psychiques pour créer cette société qu’il juge idéale, mais n’a aucune influence sur Castiel.

Critique :

Comme à l’accoutumée (jurisprudence X-Files), Supernatural introduit ici une respiration entre les moments clés de sa saison, avec un épisode centré sur une Chasse, même si Jack reste dans le décor. Cela fait plaisir de retrouver l’ordonnancement classique de la série, au sein d’une période passablement chaotique. Le duo formé par Sam et Castiel apporte une relative nouveauté au sein de cette formule classique, leur association demeurant finalement assez rare. Il en va de même pour les Psychiques, une catégorie assez peu employée dans le bestiaire de Supernatural, et à laquelle Wayward Sisters semblait davantage s’intéresser. La Chasse du jour vaut également pour sa reconstitution classieuse des Fifties, bien dans la tradition des petits villages étranges, et suscitant une agréable énigme. On apprécie également la verve satirique de l’ensemble, mais si Peace of Mind va là-dessus moins loin que l’épisode Arcadia (6-15) des X-Files.

Malgré ses limites financières bien connues, Supernatural nous délivre une reconstitution historique de qualité, aux détails extrêmement soignés et aux nombreux figurants. Cet opus d’ambiance fait honneur aux décorateurs et costumiers de la production. La Chasse en elle-même se déroule sans trop de surprises mais reste efficace, avec une conclusion plus sensible que les mises à mort coutumières du programme. Laisser Castiel occuper le premier plan est une bonne idée, en écho avec ses virées au paradis désormais montrées et non plus seulement évoquées.  Castiel apparaît plus présent dans l’action qu’il a parfois été au cours de Supernatural, on ne peut que s’en réjouir. La visite de Dean et Jack s’avère parfaitement minutée pour donner de la consistance au dernier fil rouge de la saison, sans pour autant nuire à l’intrigue principale.

Anecdotes :

  • La chanson écoutée par Mme Dowking est Pink Shoe Laces, par The Chordettes (1959).

  • Sam et Castiel se font passer pour les Agents Scholtz et Delp. Tom Scholtz et Brad Delp ont été des membres du groupe Boston.

  • La ville de Charming Acres est en fait Cloverdale, située en Colombie Britannique. Cette petite ville demeurée très rurale est également le décor principal de la série Smallville.

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16. KOHONTA
(DON'T GO IN THE WOODS)

Résumé :

Un monstre assassine une jeune femme dans une petite ville de l’Iowa, l’un des nombreux meurtres similaires survenus dans cette région depuis des décennies. Sam et Dean parviennent à tuer le Kohonta, une créature cannibale du folklore amérindien, sauvant ainsi la vie du fils du shérif. Jack sympathise avec les jeunes gens ayant vu le fantôme de John Wayne Gacy, mais manque de tuer l’un d’entre eux, ce qu’il dissimule à Sam et Dean.

Critique :

L’épisode reprend la même formule que le précédent, à savoir narrer une Chasse tout en accroissant la menace représentée par un Jack quasi dépourvu d’âme. Toutefois le succès résulte moindre que lors de Peace of Mind, car le récit du jour s’inscrit bien davantage dans le simple quotidien de la série que la belle reconstitution des années 50. Malgré son cachet amérindien, le Monstre de la Semaine demeure assez banal en soi, de même que l’enquête menée par les héros. Entre figure classique de l’énigme en forêt et du monstre aux apparitions cyclique, le récit reste plaisamment archétypal, mais aussi dépourvu de réelle ambition.

Le récit secondaire autour de la dérive de Jack se montre astucieux, avec le retour bienvenu du groupe de jeunes rencontrés lors de Lebanon et ayant entraperçu l’envers du décor de l’univers horrifique et fantastique de la série. Tout comme le dialogue avec le shérif, cela interpelle le spectateur car l’on a si longtemps épousé le point de vue des Winchester et de leur clan, que l’on en avait oublié le rapport du reste de l’humanité vis-à-vis de ce surnaturel ayant malgré tout pas mal défrayé la chronique ces derniers temps. La série opère ici un rattrapage intéressant, même si la traditionnelle suspension d’incrédulité fait qu’une large partie du public passera sans doute outre cette problématique, surtout si tard dans le parcours de Supernatural. Le refus des Chasseurs de révéler la réalité du monde se voit confirmée, permettant à la série de ne pas avoir à tardivement redéfinir tout son paradigme, quitte à accepter une certaine invraisemblance.

Anecdotes :

  • Durant la séquence récapitulative, on entend l'instrumental The Devil You Know, par Blues Saraceno (Extreme Music)

  • L'auteur Nick Vaught a indiqué que Barbara a été ainsi prénommée en hommage à l'héroïne du film Night of the Living Dead (1968). La scène de sa mort dans la salle de bain reprend son équivalent du film Halloween (versions 1998 et 2018). Il s'agit du seul scénario écrit par Vaught, assistant d'écriture au sein de l'équipe de la série.

  • La vidéo des Ghostfacers regardée par Eliot est la même que celle apparaissant déjà dans l'épisode Nés pour chasser (4-17).

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17. LE PLEIN D'ÂME
(GAME NIGHT)

Résumé :

Nick kidnappe Donatello, afin d’utiliser ses capacités de Prophète pour atteindre le Vide. Il prononce alors un sortilège destiné à libérer Lucifer, dont il veut redevenir le Vaisseau. Jack et Mary le font échouer au dernier moment, avant que Jack ne l’exécute atrocement. Jack tue également Mary, par accident. Castiel mène une quête aboutissant à une amulette permettant d’entrer en contact avec Chuck.  Il Lui demande de restaurer l’âme de Jack, mais rien ne se passe.

Critique :

Game Night, ou quand Supernatural sacrifie Lucifer et Mary, mais conserve Jack. Cela fait déjà beaucoup pour un seul épisode, mais la forme ne vient pas non plus rédimer le fond. Malgré tout le talent de Mark Pellegrino, jusqu’au bout l’histoire de Nick sera demeurée de seconde main, et voici qu’on la prive de son aboutissement, à la dernière minute. On ne peut s’empêcher de trouver assez cynique la façon dont Supernatural nous aura longtemps laisser entrevoir le retour de Lucifer, son Big Bad absolu et irrésistible, pour ici nous claquer la porte au nez. De manière décevante, Nick sera toujours resté une pâle copie de son héros. Qui plus est, les images générées par ordinateur montrant Lucifer imprégné par le Vide s’avèrent vraiment laides. Le départ sans gloire de Mary se montre également cruellement anti-climatique après son retour durable et somme toute très réussi.

Si Nick avait sans doute fait son temps, Mary nous manquera lors de l’ultime ligne droite de la série, dont on venait alors d’apprendre la non-reconduction après la saison 15.  Pour le reste, l’épisode confirme que la saison 14 nous fait un lan à la Dark Willow pour sa conclusion, mais l’affaire semble moins efficacement engagée que lors de la saison 6 de Buffy contre les Vampires. La sidération suscitée par l’effet de surprise y jouait effectivement à plein, alors qu’ici le mouvement s’est vu venir de loin. Par ailleurs Whedon assumait pleinement la chute dans les ténèbres de Willow, tandis qu’ici on en reste dans un entre-deux permanent autour de Jack. Pendant ce temps Sam et Dean continuent à jouer les utilités, mais aussi à laisser Castiel sur le devant de la scène, jusqu’à ramener pleinement les Anges dans la partie, Cet aspect-là fonctionne toujours à fond avec Misha Collins comme locomotive, mais ne suffit pas à dissiper l’impression d’un gâchis.

Anecdotes :

  • Quand Donatello fait la cuisine, il chante Raindrops Keep Fallin' on My Head, de B.J. Thomas.

  • Diffusé le 04 avril 2019, l’épisode survient après l’annonce de l’annulation de la série à l’issue de la saison 15. La nouvelle fut tweetée le 22 mars, avec une vidéo de Jensen Ackles, Jared Paladecki et Misha Collins. 

  • Come on, Sam. Nobody stays dead anymore. You know that, déclare Nick. Il s'agit d'un clin d’œil méta à la propension bien connue de Supernatural à faire revenir des personnages décédés. Cette spécificité va connaître son apogée en saison 15 et dernière, quand la série décidera de saluer ainsi de nombreux compagnons de route et adversaires rencontrés par Sam et Dean durant leurs aventures.

  • L'une des portes de l'usine désaffectée porte la mention R.Hayter Industrial Millworker. Il s'agit d'une référence à Rob Rayter, coordinateur des cascades. 

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18. ABSENCE
(ABSENCE)

Résumé :

Jack commence à avoir des hallucinations de Lucifer, qui s’adresse à lui. Il tente de ressusciter Mary avec l’aide de Rowena, mais ne parvient qu’à ramener son corps. Castiel découvre que Mary et John se sont retrouvés au Paradis et sont désormais en paix. Sam et Dean accorde le traditionnel bûcher funéraire des Chasseurs à la dépouille de leur mère. Pendant ce temps Lucifer enjoint à Jack de se méfier des Winchester et de leur soif de vengeance.

Critique :

L’arc final se poursuit ici sans hiatus, ce qui conforte le, sentiment de crise vécue par le Clan Winchester. On peut regretter une inutile hésitation autour du destin de Mary, alors que l’épisode précédent s’était montré sans ambiguïté là-dessus. Le suspense n’était pas véritablement une carte à jouer, car toute autre option que celle finalement retenue ici aurait signifié un happy end bien trop artificiel. Pour poursuivre la comparaison entre le Jack sans âme et Dark Willow comme Big Bad sorti du chapeau en fin de sa saison, c’est le choix contraire qui avait été fait autour de la mort de Tara : aucune ambiguïté autour d’un trauma immédiat et sans retour. Tout le délayage avec Rowena devient une palinodie contre-productive, découlant de l’incapacité des auteurs à véritablement faire chuter Jack, même temporairement. On apprécie néanmoins les apparitions de Lucifer, prolongeant la présence de Pellegrino dans la série.

L’épisode devient bien plus émouvant quand il tourne à l’hommage à Mary, à sa personnalité et à son parcours. C’est une nouvelle fois Castiel qui vient à la rescousse, par son joli flashback aussi bien que par sa nouvelle excursion au Paradis, accordant à John et Mary un happy end bien mérité, tout en évitant d’alourdir le récit.  A moins que showrunners aient déjà été au courant de la fin prochaine de la série lors de l’écriture de la série, et que cette conclusion propre aux parents des héros entame  déjà le bouclage des dossiers en suspens, on reste malgré tout dubitatif quant à la nécessité de sacrifier Mary. C’est cher payer la dramatisation de la dérive de Jack, d’autant que le récit ne l’exploite pas à fond. Au moins cela dote   les deux derniers épisodes d’un véritable enjeu, le basculement ou non de Jack dans le côté obscur, face des frères Winchester toujours fidèle au bon vieux principe d’action- réaction, par le plomb, le feu ou la lame.

Anecdotes :

  • Il s'agit du septième épisode de la série où personne ne meurt, la mort de Naomi lors de L'Arc de Cupidon (8-23) ayant été démentie.

  • Il et révélé que Mary et John sont ensemble au Paradis, une faveur accordée aux Âmes sœurs par les Anges, en dérogation au système des espaces individuels. Il s'agit de la première confirmation que c'est bien au Paradis qu'a eu accès John après avoir échappé à l'Enfer, en fin de saison 2.

  • Le Lucifer perçu par Jack fut surnommé Jackifer par les fans, tout ce fut le cas pour Hallucifer durant les hallucinations de Sam en saison 7.

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19.  SANS PITIÉ
(JACK IN THE BOX)

Résumé :

Sam, Dean et Castiel traquent Jack, désormais manipulé par Dumah, qui a supplanté Naomi et pris le contrôle du Paradis. Elle lui fit transformer des fidèles en Anges, tout en faisant régner la terreur sur Terre. Castiel la tue, tandis que le Winchester trompe Jack en l’enfermant dans la Boîte. Castiel est horrifié par ce qu’ont ourdi les deux frères. Lucifer convainc Jack de se libérer et ce dernier parvient à briser la Boîte.

Critique :

Il est décidément grand temps que l’arc du vilain mais pas trop Jack s’achève, car le personnage se voit décidément employé à toutes les sauces (ici transformer des humains en Anges, à l’échelle industrielle) ce qui lui fait perdre en substance car le réduisant à un simple prétexte à épisodes. L’opus vient également conclure de manière décevante le réveil des Anges qui représentait l’un des atouts de la période ; D’une facilité déconcertante, le meurtre de Dumah par Castiel devient du coup l’une des actions les plus sordides jamais perpétrées par l’Ange du Jeudi. Le complot de Dumah n’apporte pas non plus de solution directe à la menace imminente d’un effondrement du paradis, une question pourtant essentielle pour l’univers de la série et que les showrunners ne cessent de négliger. Sans doute l’un des dossiers que la saison 15 aura à refermer, mais cela s’éternise (c’est logique au Paradis, vous me direz). Les contraintes financières font aussi que l’action reste enchâssée dans les décors réguliers de la série, le Paradis et le Bunker, avec un relatif effet d’enfermement.

Le seul intérêt de la séquence réside dans l’écho rencontrée avec celle de la Boîte, autour du thème de l’effarante crédulité de Jack. Effectivement l’association de cet esprit puéril et d’une quasi toute puissance rend le personnage singulièrement dangereux. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle le rend intéressant. Certes les pouvoirs comptent dans l’aura d’un Big Bad en devenir, mais ce sont avant tout son intelligence et sa personnalité qui priment, dès lors que l’on vise une écriture avec un minimum d’ambition. Jack demeure pathétique et continue à accumuler du pathos, comme depuis le début de son parcours. Reste que le sinistre complot ourdi par Sam et Dean dramatise efficacement le récit tandis que la colère de jack furieux d’avoir été trompé semble promettre un affrontement spectaculaire en conclusion de l’histoire. In fine, Jack in the Box remplit donc cette habituelle fonction de mise en orbite du final de saison, avec cliffhanger explosif de rigueur.

Anecdotes :

  • Jack in the Box est le terme anglais désignant le jouet classique du diable dans sa Boîte.

  • Dean, Sam et Castiel se font passer pour les Agents  Kilmister, Clarke, et Taylor. Lemmy Kilmister, "Fast" Eddie Clarke et Phil "Philthy Animal" Taylor sont les figures de Motörhead.

  • L'entrée du Paradis située dans le terrain de jeu est gardée par l'Ange Eremiel. Dans la tradition mystique, celui-ci garde effectivement les entrées des autres Plans de la Création. 

  • A ce jour (début de saison 15), l’épisode reste le dernier où figure Mark Pellegrino, dont la présence n’a pas été confirmée pour la dernière saison. Il aura participé à 39 épisodes de Supernatural, pour un parcours débuté une décennie plus tôt, en 2009. Merci à lui pour nous avoir si souvent fait palpiter durant ses années Supernatural, avec son si irrésistible Lucifer.

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20. APRÈS LE CHAOS
(MORIAH)

Résumé :

Jack lance un sortilège mondial empêchant les humains de mentir, ce qui suscite le Chaos. Chuck apparaît et offre à Sam et Dean un pistolet capable de tuer Jack, qu’Il estime trop dangereux. Jack accepte la sentence, mais Sam et Dean comprennent que Chuck les manipule à l’instar des personnages de Ses romans et refusent de tirer. Chuck tue Jack et Sam retourne alors l’arme contre Lui. Blessé, Chuck disparaît après avoir proclamé qu’Il mettait fin à l’histoire. Il ouvre les Portes des Enfers, lâchant les Damnés sur le Monde.

Critique :

Moriah, ou le miracle venant sauver toute cette fin de saison jusqu’ici décevante. L’opus vient confirmer le principe universel voulant que, quand des scénaristes parviennent réellement à nous surprendre, voire à nous stupéfier, c’est souvent bon signe. Et il y a de quoi être sidéré ici quand il s’avère que Jack n’était en fait pas le réel Big Bad ultime de la saison, pas plus que Michael. Un piège dans le piège dans le piège, pour le coup Supernatural rajoute un étage supplémentaire à ce que proposait Buffy contre les Vampires autour de Black Willow, avec un complet succès. La sidération joue d’autant plus à plein que l’ennemi ultime ainsi révélé n’est nul autre que Chuck, un choix explosif aussi bien par Sa nature que par l’immensité du défi à relever. C’est assez comme si Jack Bauer devait affronter le Président, quelque chose de dingue. Au-delà de cette perspective virevoltante, c’est avec beaucoup, de plaisir que l’on retrouve l’excellent Rob Benedict. Celui-ci sait sa glisser avec aisance dans cette version soudainement hostile de Chuck.

Difficile d’imaginer Deus Ex Machina plus absolu, mais la grande habileté des showrunners consiste à pleinement embrasser les opportunités méta que suscite le retour de Dieu en auteur des aventures de Sam et Dean (validant de fait les vues de Métatron). Ils s’autorisent ainsi plusieurs coups d’audace, comme se projeter en Lui quand Il proclame la fin prochaine de la grande histoire, à l’instar d’un Steven Moffat prenant congé en s’exprimant par la bouche du Docteur. Mais là où Moffat se donnait du grandiose (on en attendait pas moins de lui), ici les auteurs se moquent joyeusement d’eux-mêmes, pointant les moments creux de la série (les envahisseurs anglais, les léviathans), les résurrections à répétition ou admettant que Supernatural n’a plus rien à raconter.  Tout en préparant déjà la saison 15 (lien crée entre Sam et Chuck, Jack se réveillant dans le Vide, Dieu blessé par Sa propre création…), ils renversent totalement la table par la surpression des barrières entre ce monde et l’Au-delà, autorisant tous les retours à venir en guise d’habile rétrospective de la série.

Nous pénétrons dans le volet 3 des règles de trilogie de Scream : tout devient possible, la règle est qu’il n’y a plus de règle. La scène la plus explosive survient quand Sam tire à bout portant sur Chuck : à notre connaissance c’est la première fois qu’une série américaine montre une tentative de très littéralement tuer Dieu, rien à voir avec Friedrich Nietzsche. Xéna la Guerrière avait à peu près occis le Panthéon, mais l’effet n’est pas le même. Une audace sans doute seulement envisageable parce que la série a déjà été annulée ! Une ouverture très prometteuse pour l’ultime récital de Supernatural, avec évidemment le cliffhanger de folie qui convient. Superntural demeure l’une des rares séries où l’une de ses saisons les plus médiocres peut déboucher sur l’un de ses tous meilleurs épisodes. Évidemment tout ceci passionnera surtout les fans au long cours, mais qui d’autre serait parvenu au bout de 14 saisons ?

Anecdotes :

  • Comme de coutume, la séquence récapitulative de la saison est accompagnée par Carry On Wayward Son, de Kansas. Durant le montage final on entend, God Was Never on Your Side, de Motörhead.

  • Moriah est le nom du mont où Dieu ordonna à Abraham de lui sacrifier son fils, dans le Livre de la Genèse.

  • Chuck informe Dean qu'Il a assisté à Springsteen on Broadway. En 2017 et 2018 Bruce Springsteen se produisit à Broadway, à 236 reprises. Le succès public et critique de cette série de concert lui valut d'être diffusée également sur Netflix. 

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