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 saison 1Saison 2

Supernatural

Saison 1

1. La Dame blanche (Pilot)

2. Wendigo (Wendigo)

3. L'Esprit du lac (Dead in the Water)

4. Le Fantôme voyageur (Phantom Traveler)

5. La Légende de Bloody Mary (Bloody Mary)

6. Faux Frère (Skin)

7. L'Homme au crochet (Hook Man)

8. La Vallée maudite (Bugs)

9. La Maison des cauchemars (Home)

10. Terreur à l'asile (Asylum)

11. L'Épouvantail (Scarecrow)

12. Magie noire (Faith)

13. Route 666 (Route 666)

14. Télékinésie (Nightmare)

15. Les Chasseurs (The Benders)

16. Daeva (Shadow)

17. À force de volonté (Hell House)

18. La Strige (Something Wicked)

19. Le Tableau hanté (Provenance)

20. Le Retour des vampires (Dead Man's Blood)

21-22. Délivrance (Salvation /Devil's Trap)


1. LA DAME BLANCHE
(PILOT)

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Épisode Mythologique

Scénario : Eric Kripke
Réalisation :
David Nutter

- When I told Dad I was scared of the thing in my closet, he gave me a .45 !
- Well, what was he supposed to do ?
- I was *nine* years old ! He was supposed to say "don't be afraid of the dark!"
- Don't be afraid of the dark ? What are you, kidding me ? Of course you should be afraid of the dark. You know what's out there !

Résumé :  

Il y a 22 ans, dans la maison de la famille Winchester, Sam et Dean sont encore des enfants lorsque leur mère se fait tuer par une force démoniaque qui enflamme la maison. Grâce à leur père, ils réussissent à s’en sortir. 22 ans plus tard, Sam (le cadet) vit avec sa petite amie Jessica et envisage déjà une vie toute tracée. Mais, un soir, Dean s’introduit chez lui pour lui faire part de ses inquiétudes : leur père à disparu depuis des jours alors qu’il était allé chasser des démons. Malgré quelques réticences, Sam accepte d’accompagner son frère à la recherche de leur père. La piste les mène à une petite ville où les hommes disparaissent...

Bienvenue dans Supernatural...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Même s’il ne fait partie des meilleurs épisodes de la série, le pilote est indispensable. C’est avec cet épisode que débute la grande mythologie de la série. Le pilote de Supernatural joue comme tous les pilotes sur trois points : l'atmosphère, les personnages, l'histoire, et il faut avouer que les deux derniers points sont encore faiblement ébauchés, alors que l'immersion dans l'univers d'horreur de la série s'effectue avec une efficacité renversante, et cela dès la tonitruante et pyrotechnique introduction, une merveille d'horreur fracassante.

Par suite, l'épisode doit subir un ton passablement verbeux pour expliquer tout ce qu'il y a savoir :  Cela passe par des tunnels dialogués assez longs. Le premier frère que l’on découvre est Sam Winchester, accompagné de sa petite amie Jessica Moore (Adrianne Palicki). La présentation, laborieuse, s'améliore avec la venue de Dean. Côté personnages, Dean et Sam livrent une version de ghostbusters contemporains innovante et prenante, mais demeurent encore grossièrement dessinés, et les acteurs sont encore peu assurés. On fait aussi connaissance des bonnes vannes de Dean ainsi que de la première dispute entre frères qui pourra aller de la légère engueulade (comme ici) à de très violentes bagarres (comme plus tard).

À partir de ce moment, on va retrouver les codes de la série : le meurtre sanguinolent (d’habitude en intro), les recherches, les multiples usurpations d’identité (souvent des fédéraux) et surtout... la traversée sur les routes de l’Amérique dans la mythique Chevrolet Impala sur un fond de musique rock. Ce genre de scènes nous suivra tout de long de la série. Néanmoins, certains éléments ne sont pas encore en place : Sam parle des esprits au premier venu et l'histoire du jour bute sur une version de la Llorona mexicaine minimaliste. Il eut été aussi plus synergique que le duo enquêtât ensemble au lieu d'être séparés en milieu de parcours. Pour un premier épisode, c'est une maladresse. C’est bien dommage, car Sarah Shahi est dantesque en esprit fou et sauvage, dont l'évanescence et la grande beauté impriment une force peu commune - amusant de voir Duane Barry en passant, comme pour marquer la succession avec les X-Files. La cruelle épanadiplose finale est un coup magistral.

Les défauts de la narration se voient joliment compensés par l'une des réalisations les plus flamboyantes du pilot whisperer David Nutter et du chef opérateur Aaron Schneider : on est immédiatement pris au cœur de l'ambiance d'horreur et de suspense à fouetter le sang (musique ad hoc de Christopher Lennertz), et aussi de l'Amérique profonde et ses légendes country qui soudain prennent vie. Les magnifiques paysages cachent avec brio le petit budget de la série tandis que les scènes d'effroi se voient magnifiquement mis en scène. Les apparitions de la Dame Blanche mettent d'emblée sur les nerfs, l'assassinat de la victime ou l'agression de Sam sont des cauchemars éveillés. Secousses garanties lorsque Sam "percute" la Dame. On sent l'atmosphère de folie sanglante à chaque plan de cette histoire effrayante.

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La critique d'Estuaire44 : 

La Dame blanche constitue un pilote de haut vol, campant parfaitement le décor de Supernatural  et narrant avec une grande efficacité la tragédie familiale des Winchester, ainsi que le lien unissant les deux frères. Évidemment la série va progressivement développer ces éléments mais, l’essentiel est déjà là, à commencer par une Impala d’emblée mise en valeur.

Malgré l’économie des moyens, les scènes horrifiques frappent d’emblée très fort, complétant le panorama d’une série puisant aussi bien se sources dans les folklores de l’Amérique profonde que dans les légendes urbaines. Le scénario sait ne pas sacrifier l’intrigue du jour. La sublime et talentueuse Sarah Shahi inaugure en grande pompe la tradition des invités de marque dans Supernatural. Le fait qu’elle venait juste de devenir la rayonnante Carmen de The L Word rend par contraste encore plus saisissante sa composition.

De leur côté, Jensen Ackles et Jared Paladecki possèdent d’emblée leur rôle, ce qui va permettre de développer de manière convaincante la relation fraternelle lors des prochaines étapes de ce vaste road movie. De fait ce pilote constitue un authentique manifeste pour cette série se positionnant aussi bien en héritière des X-Files que de Buffy contre les Vampires, tout en forgeant son identité propre. On devine déjà que, sans tout à fait égaler ses prestigieuses devancières, elle va représenter une précieuse relève pour les amateurs. 

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Anecdotes :

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français L’horreur.

  • Jensen Ackles s’est fait connaître dans Des jours et des vies à la fin des années 90. Depuis, il est apparu en second rôle dans plusieurs séries (Dark Angel, Smallville, Dawson…). Son timbre grave lui vaut également d’être un acteur de voix régulier, notamment pour des dessins animés et des jeux vidéos.

  • Jared Padalecki connaît le succès grâce à Gilmore Girls, au début dans années 2000. On le voit ensuite au cinéma, notamment dans La maison de Cire (2005), le remake du classique de 1953 ou celui de Vendredi 13, en 2009. Lui et Jensen Ackles étaient déjà amis de longue date avant le lancement de Supernatural. En 2010 Jared Padalecki épousa Genevieve Cortese, l’interprète de Ruby II, en saison 4.

  • Exceptionnellement, la séquence pré-générique ne montre pas le Monstre de la Semaine dans ses exploits, alors que, tout comme dans les X-Files, ce procédé deviendra l’un des rituels de la série. À la place, le pilote montre logiquement l’origine du drame familial des Winchester, le passage équivalent se voyant néanmoins implanté en cours d’épisode. Et ce n’est pas dommage, car le premier Monstre de la Semaine, la Dame Blanche, se voit incarnée par la brune et généreuse Sarah Shahi (1980), d’origine irano-espagnole (et parlant couramment le persan), que l’a pu admirer par ailleurs dans The L Word et actuellement dans Fairly Legal. Elle est égalemment ceinture marron de karaté. Elle est aussi connue pour son rôle de Dani Reese dans Life. Elle est apparue entre autres dans Alias, Dawson et Urgences. Elle devient ainsi la première guest de la série et inaugure une tendance régulière de la série : de nombreux épisodes organiseront l’aventure des Winchester autour d’une rencontre féminine, pour le bien comme pour le mal.

  • Adrianne Palicki (1983), Jessica, réapparaîtra dans les saisons 2 et 5 de la série. Elle est connue pour son rôle de Tyra Colette dans Friday Night Lights et incarna Wonder Woman en 2011, dans le pilote inabouti du reboot de cette série.. On apercevra la petite amie de Sam, dans trois autres épisodes.

  • Joseph Welch est interprété par Steve Railsback, grand spécialiste des rôles tourmentés. Dans les X-Files il incarna Duane Barry, l’une des grandes figures de la mythologie développée par Chris Carter. Plusieurs autres acteurs des X-Files apparaîtront par la suite dans Supernatural, série accueillant déjà une partie non négligeable de l’équipe technique des X-Files, à commencer par Kim Manners.

  • Dean fait référence à "The X-Files" lors de sa réplique : "Agent Mulder, Agent Scully". Durant la fête d’Halloween, Sam explique que sa famille n’a rien de comparable avec les Brady, tandis que le copain noir de Jessica commente que la sienne est également très différente des Huxtable. Il s’agit de deux familles symbolisant à la perfection les valeurs traditionnelles américaines ; chacune étant l’héroïne d’un soap à succès : The Brady Bunch (1969-1974) et The Cosby Show (1984-1992). L’avant dernier épisode des X-Files, Sunshine Days, met également en scène les Brady, ainsi que le décor emblématique de la série The Brady House. Dean surnomme Sam « Unsolved Misteries » quand celui-ci explique la nature du Pentacle à deux jeunes femmes gothiques. Unsolved Mysteries est, depuis 1987, une série documentaire à succès, décrivant des cas avérés (ou prétendus tels) de manifestations paranormales : ce que l’on appellerait, dans un autre univers, des affaires non classées. Jusqu’en 2002 elle fut présentée par Robert Stack. Une adaptation francophone du concept est diffusée depuis 2004, sous le titre de « Les enquêtes impossibles ». Elle est commentée par Pierre Bellemare, grand spécialiste du genre.

  • Surnommé « The Pilot Whisperer », le réalisateur David Nutter est un spécialiste des pilotes de série. Il a ainsi mis en scène 21 pilotes (dont 19 donnèrent lieux à des séries) dont ceux de MillenniuM, Roswell, Dark Angel, Smallville, Terminator Sarah Connor Chronicles, etc. Il n'est toutefois pas le réalisateur ayant dirigé le plus grand nombre de pilotes, le record étant détenu par le prolixe James Burrows, réalisateur de plus de 1000 épisodes de série dont 64 pilotes ! Nutter a retenu Sarah Shahi car il est un grand fan de The L Word, en particulier de la divine Carmen de la Pica Morales. Nutter réalisera également l’épisode suivant, Wendigo.

  • Le pilote introduit l’un des fondements de l’univers de la série, avec la Chevrolet Impala noire 1967 de Dean. Cette voiture deviendra la résidence principale des Winchesters au cours de leurs pérégrinations (Dean souffre d’une peur phobique de l’avion). Elle est devenue l’un des emblèmes principaux de la série, ainsi qu’un personnage à part entière, jusqu'à lui voir un épisode filmé de "son" point de vue et qui lui est entièrement consacré (Baby, 11-04). L’Impala fut développée en 1958 par General Motors, comme une voiture sportive de standing accessible aux classes moyennes, et connut un grand succès durant les années 60 et 70. Son imposant coffre contient l’arsenal des deux frères.

  • La Dame Blanche est une figure présente dans les mythes et légendes de nombreuses contrées européennes, souvent annonciatrice de mort prochaine, qu’elle soit une fée ou un spectre. Elle puiserait son origine chez la Banshee des Celtes, se mêlant à la tradition arthurienne. Ce folklore, comme de nombreux autres présents dans la série, a suivi les populations s’installant en Amérique du Nord. Le pilote en exploite une version plus récente, devenue une authentique légende urbaine, celle des autostoppeuses fantômes. Les premier cas relatés remontent aux années 30, aux Etats-Unis, mais des observations ont aussi été relevées en France. Des jeunes femmes vêtues de blanc, récemment décédées dans un accident de voiture, avertiraient les conducteurs solitaires du péril, parfois en criant, puis disparaitraient soudainement.

  • Le pilote révèle également ce qui va devenir une identité forte de la série, une bande son somptueuse, composée de standards Rock ou Metal. Les chansons partiellement entendues sont : “Gasoline” de The Living Daylights quand on découvre Jessica et Sam à l’univesité, “What Cha Gonna Do” de Classic, à la fête d’Halloween, “Speaking In Tongues” de Eagles Of Death Metal qu’écoute la future victime de la Dame, “Ramblin’ Man” de Allman Brothers Band, à la station service, “Back In Black” d’AC/DC quand l’Impala approche de Jericho “Highway To Hell” d’AC/DC sur le chemin du retour. On remarque que quand Dean met une casette de Metallica, c’est pourtant une chanson de AC/DC que l’on peut entendre. On note qu'en vrai puriste Dean n’écoute que des cassettes audio, jamais de DVD.

  • Dean se présente au shérif comme étant Ted Nugent, en fait un grand guitariste de Rock. Les identités d’emprunt de Sam et Dean comporteront souvent des clins d’œil à d’autres figures du Rock.

  • Quand la Dame Blanche massacre l’automobiliste, du sang asperge la voiture à profusion. Or il n’en reste aucune trace à l’arrivée des policiers.

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2. WENDIGO
(WENDIGO )

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Épisode semi-mythologique

Scénario : Eric Kripke, d'après une histoire de Ron Milbauer & Terri Hughes Burton
Réalisation :
David Nutter

Guns are useless, so are knives. Basically we gotta torch the sucker.

Résumé :

Après l’assassinat de Jessica, Sam a accompagné Dean dans sa traversée de l’Amérique pour retrouver leur père et el démon responsable de la mort de leur mère de Jessica. Ils suivent une piste qui les mène jusqu’à une jeune fille qui ne retrouve pas son frère parti camper en forêt.

Promenons-nous dans les bois...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Au niveau scène d’introduction digne-des-meilleurs-films d’horreurs, on a vu mieux. Quoique la scène suivante nous montrant Sam au cimetière sur la tombe de Jess, contient une surprise de taille. Si l'on est pas contre de s'appuyer sur une situation cliché comme ici la forêt maléfique et ses campeurs malchanceux, il faut que le traitement adopté soit sinon original, du moins efficace. De fait, c'est ici ni l'un ni l'autre : sur le fond, la suite de l’épisode est assez classique, reprenant les règles habituelles de Supernatural. Sur la forme, l'on constate un cruel manque de suspense ou de pics d'intensité, malgré un David Nutter ne ménageant pas ses efforts pour faire monter la sauce (très belles vues de la forêt de Vancouver).

Néanmoins, malgré quelques bons moments tels que les habituelles vannes de Dean, la très bonne interprétation de Gina Holden, ce cher Callum Keith Rennie en guide prétentieux, et des autres acteurs secondaires ainsi que la bonne volonté des scénaristes à créer du suspense, on s’ennuie un peu. Car du suspense on en a pas du tout : encore une fois, on devine tout ce qui va se passer. Les scènes dans la forêt se répètent et se ressemblent, mais on trouve quelques idées éparses : la référence aux Anasazi, les insultes de Dean au Wendigo (il gagne +10 en côte d'amour rien qu'avec ça) et surtout une comique substitution des miettes de pain par... les M&M's ! (c'est quand même du gâchis, pasque c'est bon les M&M's) L'épisode manque cependant d'humour, celui qui était si gouleyant dans l'épisode correspondant d'X-Files : Détour. L'épisode est toutefois plus réussi que l'idiotie commise par la version de Charmed. Très belle photographie, obscure juste ce qu'il faut pour limiter un budget un poil indigent, mais une première saison de série a presque toujours ce problème.

La seule scène qui brise un peu la routine est le dialogue entre Sam et Dean à propos de leur père et de Jess.  L'épisode trouve en effet un second souffle dans la relation entre les deux frérots, à la fois polaire - en surface - et chaleureuse - en-dessous - Sam enthousiasme comme dans le pilote par sa défiance, sa répugnance à servir la voie que le destin lui propose, tandis que Dean fêle un peu l'armure par ses motivations qui le poussent à continuer cette quête sans gratification ni gloire. Même si Jared Padalecki et Jensen Ackles sont très convaincants, cela reste bien peu. De plus, Sam et Dean mettent un temps fou à se rendre compte qu’ils traquent un Wendigo, beaucoup d’invraisemblances (donc, le Wendigo à tuer tout le monde sauf Tommy. Mouais...). En bref, on regarde l’heure toute les cinq minutes. Et ici, on n’a pas trop de bons effets spéciaux à se mettre sous la dent : le Wendigo fait très fabrication à l’ordinateur et sa mort est tout sauf spectaculaire. Mine de rien, l'on sent vraiment que la série a du potentiel, il n'y a qu'à attendre un scénario plus nerveux.

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La critique d'Estuaire44 :

L'ambiance et les seconds rôles reconstituent de manière amusante la tonalité des films d’horreur en forêt, Supernatural s’avère déjà plaisamment référencée et bénéficie décidément d’excellents guests dès la première saison, un vrai indice de potentiel pour une nouvelle série. Le scénario se montre habile, ménageant le suspense avant de révéler le Wendigo et assurant un bon équilibre entre les actions des deux frères tout en approfondissant leurs différences vis-à-vis de la figure paternelle.

Les auteurs sauront tisser une belle toile autour de cette opposition entre fils obéissant ou rebelle, jusqu’à lui conférer une dimension biblique. La mie en scène de  David Nutter rsute toutefois moins intense que lors du pilote et Wendigo soufre de la comparaison avec Détour, épisode des X-Files mais au traitement davantage abouti.

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Anecdotes :

  • Gina Holden (1975) à une carrière d’actrice secondaire bien remplie : Dead Zone, Killer Instinct, Blood Ties, etc.

  • Cory Monteith (1982-2013) est ici un des campeurs malchanceux. Il est aujourd’hui connu pour son rôle de Finn Hudson dans la série musicale Glee, il décéda durant la production de cette série d'une overdose d'alcool et de drogues.

  • Il est dit que cet épisode se déroule dans la zone autours de "Grand Junction", alors qu’il n’y a que du désert dans cette zone : aucune forêt et même aucun arbre... so Supernatural... Dean raconte au garde forestier que lui et Sam sont étudiants de "UC Boulder" : il aurait dû dire ‘’CU Boulder’’ (une université du Colorado). Il y a une différence entre le message qu’enregistre Tommy, et celui qu’Haley fait écouter à Sam et Dean. Quand Sam et Dean se présentent à Haley, Dean dit s’appeler Dean, mais sur sa carte, il y a écrit ‘’Samuel Cole’’.

  • La scène du rêve de Sam au cimetière fait référence à "Carrie au bal du diable" (Brian de Palma - 1976).

  • Après un pilote tourné à Los Angeles, Supernatural prend ses quartiers à Vancouver. La plupart de ses épisodes seront en effet tournés dans cette ville et ses alentours, dont les vastes forêts immédiatement reconnaissables ici. David Nutter réalise également cet épisode, il considère d’ailleurs que le déménagement de la production à Vancouver fait de Wendigo un quasi second pilote de la série. Il estime également que l’idée de révéler le plus tard possible le Wendigo lui vient de son passé de fan (et de réalisateur/producteur) des X-Files, où ce l’on imaginait était toujours plus effrayant que ce l’on voyait. Eric Kripke, créateur et showrunner de la série, estime d’ailleurs que la visualisation du Wendigo reste quelque peu décevante. D’une manière classique Supernatural dispose de moins de moyens à ses débuts que par la suite.

  • L’un des campeurs lit Le héros aux mille visages, l’ouvrage majeur de Joseph Campbell. Cet anthropologue américain (1904-1987) s’est spécialisé dans l’étude psychologique comparée des mythologies et de archétypes s’en dégageant au-delà des différences culturelles. L’influence de Campbell s’étend à de nombreuses productions Hollywoodiennes, en particulier chez Disney ou chez George Lucas, qui le cite par miles grandes inspirations de Star Wars. Les auteurs de LOST indiquent également s’être référé au Héros aux mille visages dans l’écriture de leur mythologie.

  • Roy est incarné par Callum Keith Rennie, bien connu des amateurs des X-Files pour ses participations à la série ainsi qu’film de 2008. Il apparaît également dans de très nombreuses séries : Tru Calling, Californication, The L Word, Flashforward, Battle star Galactica, 24h Chrono etc.

  • Sur la pierre tombale, on voit que le nom complet de Jessica est Jessica Lee Moore et qu’elle a été assassinée à l’âge de 21 ans (1984-2005).

  • Au cours de l’épisode on entend "Hot Blooded" de Foreigner, dans l’Impala, en début d’épisode "Down South Jukin’’ de Lynyrd Skynyrd, au bar, "Fly By Night’’ de Rush, quand Sam prend le volant, en fin d’épisode.

  • Le Wendigo (ou Wendigowak, witiko, wihtikow etc. selon les tribus) est une créature maléfique, issue du folklore amérindien (référence est d’ailleurs faite aux Anasazi). Il désigne souvent un humain devenu monstrueux, ayant pratiqué le cannibalisme pour s’emparer de la force vitale de ses victimes ou pour survivre à l’hiver. Les Wendigos résident au cœur des forêts les plus profondes et occupent une place similaire aux Lycanthropes dans les contes européens. Ils ont comme apparence un corps terriblement émacié et difforme, sans orteils ni oreilles et peuvent être tués par l’argent ou le feu, qui détruit son cœur de glace. L’importance du Wendigo dans la culture populaire nord américaine le fait souvent apparaître dans les récits d’épouvantes, au même titre que les loups garous ou les vampires. Entre autres exemples, Lovecraft et King l’ont intégré à leurs écrits, tandis que Charmed lui consacre également un épisode (1-12 : Métamorphoses). Le terme « Wendigo » signifie « le mal qui dévore ».

  • Quand Dean évoque le cannibalisme du Wendigo, Ben déclare que cela est semblable au « Donner Party ». Il s’agit de l’expédition Donner : durant l’hiver 1846/147 un groupe de colons en route vers la Californie resta bloqué dans la Sierra Nevada à cause de la neige. Près de la moitié d’entre eux périrent de faim et de froid. Des survivants eurent recours au cannibalisme pour survivre jusqu’à l’arrivée des secours.

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3. L'ESPRIT DU LAC
(DEAD IN THE WATER)

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Scénario : Sera Gamble & Raelle Tucker
Réalisation :
Kim Manners

Oh god, we’re not going to have to hug or anything, are we ?

Résumé :

Une jeune fille s’est noyée, soi-disant accidentellement, dans un lac. Les frères Winchester, perplexe, se rendent sur place pour enquêter. Après une nouvelle victime qui appartenait à la même famille et qui s’est noyée dans un lavabo (!), Sam et Dean se plongent dans le passé de la famille..

Glou, glou...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Le mystère de l'énigme de ce faux monstre du Loch Ness se coule dans un épisode très classique mais particulièrement abouti. On se laisse prendre par cette histoire qui pour une fois ne joue ni sur le gore ni sur l’horreur. L’histoire pallie à sa prévisibilité par un crescendo horrifique magistralement amené, à la clef, un grand nombre de scènes haletantes : la scène finale est un vrai petit chef d’œuvre tandis que la tentative de noyade sur Andrea (sauvé in extremis par Sam... alors qu’elle est nue) bénéficient d’une réalisation hors-pair, comme très souvent dans la série. Les scènes de meurtres ne sont pas sanglantes comme d’habitude, mais elle restent tout de même assez spectaculaires, en particulier celle du lavabo. En revanche, le bateau qui se renverse, pas terrible... Le scénario a un mystère bien entretenu : nature du monstre, cible véritable, suspense véritable de l'enquête par ces fausses pistes incessantes. Les fans des X-Files et de Buffy/Angel, les influences premières de la série, seront comblés de voir dans le même épisode Kim Manners et la surdouée, la merveilleuse, la sublime, l'unique, la magnifique, etc. Amy Acker qui ne se résout pas à être mauvaise ou même simplement correcte. Non, Amy, c'est la perfection, c'est un présent pour un réalisateur, et la damoiselle insuffle une vraie émotion à son personnage.

Si on pouvait éprouver une préférence à Détour par rapport à Wendigo, autant Dead in the water semble bien surclasser Quagmire, prouvant que Supernatural, à ses débuts, est un palimpseste de valeur des X-Files par son ton plus sombre. Chaque révélation et chaque attaque produit un effet additif. Kim Manners déploie son talent monstre de réalisateur, non seulement dans les scènes d'horreur, mais aussi dans les émouvantes scènes entre Dean et le mutique Lucas (très bien incarné lui aussi). Dean cesse de jouer les durs, et se montre d'une grande sensibilité, tandis que Jensen Ackles finit de conquérir l'audience. On peut arguer que Sam est en retrait, mais la réussite de cette ouverture psychologique de Dean est tout à fait justifiée. Les quelques moments plus prévisibles ne pèsent pas lourd devant le suspense de la forme, la réalisation et le casting exceptionnel.

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La critique d'Estuaire44 : 

L’Esprit du lac reste l’un des grands souvenirs de cette première saison. Contrairement à l’opus précédent, Supernatural rivalise ici pleinement avec les X-Files et leur Quagmire. Le scénario propose un joli tour d’horizon de la thématique de l’eau dans les productions d’épouvante : entrée à la Jaws, lac psychopompe à la Jason Voorhees ou infiltrations terrifiantes à la Dark Water. L’histoire traite également avec éloquence de la force indissoluble des liens familiaux, l’un des grands sujets d’une série qui reste autant une bromance qu’une odyssée dans le Fantastique. Amy Acker s’impose bien évidemment comme l’un des meilleurs guestings de la saison, aussi impressionnante qu’à l‘accoutumée dans l’expression du sentiment, que cela soit l’effroi ou le bonheur retrouvé. La palette de la talentueuse actrice se montre décidément particulièrement large et son professionnalisme aussi total pour une simple participation que pour un rôle récurrent. Elle sera loin d’être l’unique personnalité marquante du Buffyverse à participer à la série.

L’épisode demeure l’un préférés de Jensen Ackles, pour le portrait de Dean mais aussi pour la première collaboration avec Kim Manners. Ce dernier se régale visiblement tout du long, avec ses scènes horrifiques toujours tirées au cordeau, ses perspectives de folie sur le lac et sa photographie hyper soignée instituant celui-ci comme lieu à part, entre ce monde et l’au-delà. L’épisode illustre à quel point Manners va devenir l’un des artisans majeurs du succès de la première époque de SPN, un moment toujours délicat pour une série. Comme commenté précédemment, SPN sera toujours bien loin d’être une superproduction, mais un grand metteur en scène n’a pas besoin d’effets spéciaux onéreux ou de plateaux somptueux pour instaurer une ambiance. Manners est en terrain connu, le lac est le même que celui qu’il avait déjà filmé pour Quagmire : Buntzen Lake, non loin de Vancouver (c’est aussi le lac de Freddy contre Jason).

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Anecdotes :

  • Amy Acker (1976) est surtout connue pour son rôle de Fred Burkle dans le spin-off de Buffy, Angel. Elle a égalemment tenu le rôle important de Kelly Peyton dans l’ultime saison d’Alias et est apparue entre autres dans Ghost Whisperer, Happy town, How I Met Your Mother, The Good Wife, Dollhouse, etc... Elle garde aussi un grand souvenir de l’expérience, tout comme les deux acteurs principaux (amis de longue date dès avant le tournage de la série), elle est une Texane pur sucre et ils ont aimé évoquer le pays en plein Canada. L’eau répugnante envahissant fut réalisée avec du chocolat au lait et Amy déclara avec humour à l’issue du tournage : Everybody seemed to like me better. I guess they thought it was really sweet, en référence aux rôles très durs qu’elle venait de jouer dans la dernière période d’Angel et dans Alias.

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français Eaux mortelles.

  • Après les deux premiers épisodes réalisés par David Nutter, L’esprit du lac voit l’entrée en scène de Kim Manners. Celui-ci va mettre en scène 16 épisodes de la série et intervenir comme producteur exécutif sur 78 d’entre eux, jusqu’à sa mort. Manners se situe d’emblée en terrain connu puisque le tournage se déroule au lac Buntzen, dans le Grand Vancouver. C’est là qu’il avait pareillement réalisé Les dents du lac, l’épisode des X-Files voyant Mulder cherchant à débusquer Big Blue, un cousin du Monstre du Loch Ness. Les similitudes sautent aux yeux, d’autant que la première partie de l’enquête des Winchester envisage une hypothèse assez semblable. Le lac Buntzen, du fait à sa beauté et à son atmosphère particulière, apparaît dans de nombreuses productions fantastiques, comme les 4400, Smallville, Dark Angel, Eureka… Au cinéma c’est là que se déroulent Lake Placid (1999) et Freddy affronte Jason (Freddy vs Jason, 2003).

  • L'épisode voit également l'entrée en scène des scénaristes Sera Gamble et Raelle Tucker - qui écriront souvent en tandem - qui travaillèrent également à la supervision des scénarios dans les deux premières saisons. Tucker va toutefois quitter la série à l'issue de la 2e saison, tandis que Gamble "montera en grade" jusqu'à devenir la showrunner de la série après le départ de son créateur.

  • Andrea avertit Sam que les tentatives à la Jerry Maguire de Dean ne vont pas fonctionner. Il s’agit d’une référence au film éponyme de 1997 où Tom Cruise jouait un agent sportif aussi séducteur que baratineur. Comme souvent, les noms d’emprunt de Sam et Dean contiennent un clin d’œil, les agents « Ford et Hamill » reprenant ceux des comédiens de Star Wars, Harrison Ford et Mark Hamill. Lucas est également une référence à George Lucas. Dean affirme également à Lucas que « Zeppelin rules », une référence à Led Zeppelin, un groupe britannique phare du Heavy Metal (1968-1980).

  • Lucas joue sans cesse aux Army Men. Ces soldats en plastique verdâtre, hauts de cinq centimètres, très bon marché, sont particulièrement populaires aux Etats unis. Il furent lancés à la fin des années 30, mais se développèrent principalement comme contre coup de la Seconde Guerre Mondiale. Ils connurent une apogée dans les années 50, avec des ventes par sacs entiers. Le conflit du Viet Nam, et la moindre popularité de l’armée en résultant, firent baisser les ventes mais les Army Men subsistent encore aujourd’hui, y compris sous forme de jeux vidéos.

  • Au cours de l’épisode l’on entend : “What A Way To Go” de Black Toast Music, quand Dean et Sam épluchent les journaux, “Round And Round” de Ratt, lors de l’arrivée de l’Impala au lac, “Too Daze Gone” de Billy Squier, quand Lucas offre le dessin de l’église, “Movin’ On” de Bad Company, lors du départ pour de nouvelles aventures.

  • Les recherches sur l’Internet, via son ordinateur portable, vont devenir la spécialité de Sam.

  • L’épisode reste l’un des préférés de Jensen Ackles, car il constitue l’un des premiers à explorer le caractère de Dean ce qui lui permit de mieux intégrer son personnage. De plus il apprécia grandement la collaboration avec Kim Manners.

  • Du chocolat au lait fut utilisé dans la confection de la mixture symbolisant l’eau maudite dans le bain d’Andrea. Au passage on peut s’apercevoir que le niveau de l’eau a quelque peu baissé à l’arrivée de la mixture.

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4. LE FANTÔME VOYAGEUR
(PHANTOM TRAVELER)

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Scénario : Richard Hatem
Réalisation :
Robert Singer

- Man. I look like one of the Blues Brothers.
- No, you don't. You look more like a seventh grader at his first dance.

Résumé :

Un ami des Winchester demande à Sam et Dean d’enquêter sur un étrange crash aérien : un homme aux yeux noirs aurait ouvert la porte en plein vol...

Mesdames et messieurs, cher passagers, ici votre commandant de bord. Suite à une défaillance de l’appareil, nous allons mourir dans approximativement 2 minutes. Merci de bien vouloir attacher vos ceintures pour limiter la décomposition lors de l’impact. Si vous le désirez, nos hôtesses vont vous proposer des cafés à moitié prix...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Épisode mineur que Phantom traveler. Supernatural a encore du mal à trouver un ton à elle, mixant une intrigue à la Destination Finale avec un fantôme très Huile Noire, et l'épisode ne vaut pas son modèle qu'est le Tempus fugit des X-Files.  Il y a une erreur de stratégie de révéler au spectateur la nature du monstre dès le début et attendre 18 minutes pour que les J2 percutent, d'où une enquête laborieuse. De plus, les Winchester qui ne chassent qu’un seul démon de « seconde classe » pendant tout un épisode, c’est inimaginable dans les saisons suivantes. Cette histoire fait très « saison 1 ». Le manque d'humour se fait vraiment sentir ici : la seule scène qui peut paraître amusante c’est Dean qui à peur dans l’avion. C’est bien peu.

Cela dit, ce scénario bancal est un peu compensé par le savoir-faire de Robert Singer. Il semble qu'en ses premières heures, la série mise énormément sur ses réalisateurs, davantage que leurs scénaristes, ce qui est relativement rare au royaume de la télévision où les réalisations demeurent souvent impersonnelles : malgré l'indigence de l'effet spécial de la fumée noire, la mise en scène demeure très intense, dynamisant considérablement les scènes d'avion et de possession (bon, là, Angel a fait plus fort, mais c'est quand même réussi). Surtout, si l'on y est sensible, on peut trouver un certain agréable parfum de série B : budget fauché que la prod' tente de boucher méritoirement, nos deux héros pas vraiment sûrs d'eux – la scène où ils se font surprendre par les agents de la Homeland fait très pastiche de film d'espionnage.

Les méthodes utilisées (eau bénite, exorcisme) font très préhistoriques si l’on compare au Colt où encore au couteau de Ruby (dès la saison 3), une vraie faiblesse de la saison ; mais le jusqu'auboutisme de ce point avec ici eau bénite, exorcisme latin, détecteur électromagnétique fabriqué avec deux bouts de ficelle... peut au final donner un vrai petit charme, celui des films d'horreurs fauchés que les amateurs du genre vénèrent particulièrement. La flèche du Parthe du démon sur Jessica sème un doute, ce qui permet une coda plus sombre que les deux épisodes précédents. Les débuts de Supernatural la voient encore trop inféodée à ses modèles (référence claire aux XF avec leur devise mythique), dont elle n'est encore qu'un ersatz ; mais un bon ersatz tout de même.

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La critique d'Estuaire44 : 

Épisode moins grandiose que le précédent, mains néanmoins habile. L’auteur joue habilement sur une peur des voyages en avions dont il sait qu’à coup sûr l’irrationalité sera partagée par une grande partie du public. Cela rejoint aussi cette vieille idée que le ciel demeure un territoire où les humains restent des intrus, un monde mystérieux et périlleux, aux drames échappant parfois à notre compréhension (un thème déjà fort présent dans La Quatrième Dimension, comme lors de Cauchemar à 20 000 pieds).

Avec la phobie de Dean, le récit trouve aussi une explication à la fois élégante et amusante du choix de l’automobile pour les pérégrinations des Bros, là où les Américains ont très naturellement et fréquemment recours à l’aviation (l’Impala vous dit grand merci). Là aussi on mêle habilement le réel au surnaturel, car de tels passagers sont bien plus courants que ce que l’on pourrait croire. J’ai aussi apprécié comment le scénariste se débrouille pour rendre à peu près crédible le fait que l’hôtesse croit l’histoire des Winchester, ce n’était pas gagné d’avance.

 L’opus reste malgré tout en premier lieu un épisode de mise en scène. Effectivement c'est une dominante en ce début de série, de manière assez logique. La majeure partie de l'équipe technique sont des anciens des X-Files, tandis que Kim Manners impose un ton à la réalisation, même quand il n'est pas aux fourneaux. On a donc d’emblée un bloc performant et expérimenté, tandis que les auteurs en sont encore à roder personnages et univers, la série a déjà un atout en main, l’autre viendra progressivement. Les scènes de krach ont un bel impact et Bob Singer exploite efficacement le huis clos de l’avion. La carcasse de l’avion est fort bien reconstituée On découvre un joli éventail d’effets spéciaux, des traditionnels (la chemise s’enflammant, gros boulot du département costumes) jusqu’aux images informatiques, minimalistes, mais vieillissant bien.

Évidemment le démon fait irrésistiblement songer à l’Huile Noire (à l’avenir ils revêtiront un look davantage gazeux), mais je ne pense pas qu’ici Supernatural s’inscrive ici totalement dans le sillon des X-Files. Chez Chris Carter, quand un avion s’écrase c’est lié à sa mythologie purement de Science-fiction, tandis qu’ici on se situe, comme toujours, dans le Fantastique. La nouvelle venue s’inscrit dans une famille des récits de l’imaginaire radicalement différente de celle du fil rouge des X-Files, c’est aussi une manière d’affirmer son identité.

Très bonne interprétation d’ensemble, Jensen confirme qu’il est un acteur plus varié et subtil qu’il ne semble de prime abord. Il se situe déjà en progrès vis-à-vis de Dark Angel, sans même parler de ses débuts comme bellâtre. Léger regret, Brian Markinson est sous exploité, alors qu’il est formidable dans The L Word, Continuum, Sanctuary, etc. Un parallèle involontaire assez étonnant avec la tragique actualité aérienne de 2015 (le Vol 9525 de la Germanwings), en son temps le pilote d’Au cœur du complot évoquait déjà les futurs événements du 11 Septembre.

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Anecdotes :

  • Cet épisode est également connu sous le titre français et mensonger Fantôme en plein ciel.

  • On aperçoit pour la première fois ce qui va devenir une image régulière des la série : les Démons (ennemis récurrents des Winchester) ayant la forme d’une fumée noire. Ils possèdent les humains en s’introduisant dans leur corps par la bouche, la victime ayant ensuite les yeux noirs par intermittence. En fait cela fonctionne de manière très similaire à l’Huile Noire des X-Files, la forme gazeuse se substituant à la liquide.

  • Quand Dean explique à l’hôtesse qu’il y a urgence, il lui déclare qu’il n’a pas le temps pour le « The Truth is Out There speech », une référence à la célèbre formule des X-Files. Pour justifier qu’il ne dort pas, Sam affirme qu’il regardait la publicité télévisée de George Foreman. Il s’agit d’un célèbre boxeur reconverti dans la commercialisation d’un grill destiné à la cuisine diététique, connaissant un grand succès. Des références sont aussi faites à deux grands classiques : Poltergeist et l’Exorciste.

  • L’épisode permet d’exposer la phobie des avions de Dean, qui explique partiellement le recours à la voiture pour sillonner les États-Unis.

  • Jerry Panowski est interprété par l’excellent Brian Markinson, qui fut par ailleurs le terrible Aaron de The L Word. Dans les X-Files, il incarna notamment Gary Lambert, le héros malheureux de Folie à Deux. Dans MillenniuM, il tint le rôle semi récurrent du Détective Teeple.

  • Max Jaffe déclare que le possédé était assis juste devant lui. Dans la scène d’introduction on voit que cela n’est pas du tout le cas.

  • Durant l’épisode on entend : “Paranoid”, de Black Sabbath ; quand les Winchester se font passer pour des Fédéraux, “Working Man”, de Rush, quand ils arrivent à Nazareth, “Load Rage” de Nichion Sounds Library, lors du traditionnel départ, accompagné des rugissements du moteur de l’Impala. À bord de l’avion, pour tenter de se calmer, Dean chantonne un tire de Metallica, il s’agit de « Some Kind of Monster ». Précédemment il a tenté de se faire passer au téléphone pour le docteur James Hetfield, qui est en fait le nom du chanteur et leader de Metallica.

  • L’épisode est le premier des 33 épisodes dirigés par Robert Singer. Il intervient également comme producteur exécutif tout au long de la série. Il donnera son nom à Bobby Singer.

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5. LA LÉGENDE DE BLOODY MARY
(BLOODY MARY)

Supernatural 1 5 1

Scénario : Ron Milbauer & Terri Hughes Burton, d'après une histoire d'Eric Kripke
Réalisation :
Peter Ellis

Do I look like Paris Hilton ?

Résumé :

Lors d'une soirée entre copines, une jeune fille obtient le gage de prononcer trois fois le nom de "Bloody Mary" devant un miroir. Dans la même nuit, son père meurt, les yeux arrachés. Quand Sam et Dean entendent parler de cette histoire, ils décident d'enquêter.

Légende urbaine...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Cet épisode est un des plus effrayants de la série. Bloody mary bénéficie d'une prise d'assurance des scénaristes. La nature des deux frères continue à s'approfondir, avec une centralisation sur Sam après trois épisodes destinés à adoucir la rugosité de Dean. La réalisation de Peter Ellis assure les moments forts. Les scénaristes utilisent ici avec succès l’une des plus célèbres légendes urbaines : Bloody Mary. Bon choix car on retrouve des éléments d'horreur excellents : le gage qui tourne mal, la silhouette dans le miroir (il y a toujours un miroir, quelle que soit la variante de la légende)... et la découverte du corps toujours bien mutilé. On commence déjà à pressentir que les cauchemars de Sam sont plus que de simples cauchemars. 

Malgré une enquête lente et verbeuse, on suit avec intérêt Winchesters Investigation dans leurs œuvres, avec une ingénieuse remontée des fils de l'affaire ponctuée d'apparitions à geler le thermomètre. La scène finale est une des plus impressionnantes de la série, concentrant remarquablement le folklore autour des miroirs, refuges d'esprits maléfiques – et quel rebondissement final ! Jovanna Huguet est vraiment impressionnante. On sera moins enthousiaste pour Marnette Paterson et Chelan Simmons, pas mauvaises, mais flirtant trop avec le niais : deux personnes assez idiotes pour prononcer les mots maudits, c'est au moins une de trop (la petite fille de l'intro avait l'excuse de l'enfance). C’est également une étrange coïncidence que dans le même groupe d’amies, chacune ait une mort différente sur la conscience.

Jared Padalecki suit très bien une première évolution de son personnage, arpentant un chemin de réconciliation intérieure. Le soutien que lui manifeste Dean sous leurs petites piques fait chaud au cœur. Le leitmotiv de la mort de Jessica n'est pas utilisé à l'excès et reste efficace. Malgré les histoires et la Mythologie (en veilleuse) de la série, le chemin introspectif des deux frères et leur relation s'impose comme le fil rouge principal. C'est très habile qu'une série jouant autant sur le visuel ait comme fondation la plus solide quelque chose de purement psychologique ; c'est une alternative crédible au complot labyrinthique des X-Files.

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La critique d'Estuaire44 : 

On se souvient surtout des apparitions terrifiantes de Bloody Mary mais le reste du récit présente une saveur de pop-corn movie assez plaisante, on pense pas mal à Souviens toi... L'été dernier. En s'entêtant à répéter les fatidiques paroles les victimes agissent comme 95% des victimes de films d'épouvante, c'est à dire en se jetant direct dans la gueule du loup. Le cliché est poussé à l'extrême, c'est très drôle. Les Bros épluchant la presse à la recherche de l'inexplicable, comme les les Bandits Solitaires le font à la recherche du complot.

Mary manque toutefois d’originalité, car composant une copie conforme de la Ring Girl, par son look et par sa sortie du miroir évoquant celle de la télé. Eric Kripke a d'ailleurs lui-même loyalement reconnu l'erreur commise. Belle performance malgré tout de l'actrice et de l'équipe maquillage/vêtements. J'ai beaucoup aimé le florilège d'effets spéciaux (sœurs jumelles et double décor symétrique, couloir apparemment droit mais subtilement incurvé pour que la caméra ne se voie pas dans le miroir, verre en sucre candi...). Le combat final reste un joli morceau de bravoure.

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Anecdotes :

  • Épisode égalemment connu sous le titre français Bloody Mary.

  • Marnette Patterson (1980) pratique égalemment le chant, le kickboxing et la randonnée. Sa carrière d’actrice se limite à quelques apparitions dans des films comme Sliver, Sexcrimes et à des séries comme Charmed (saison 8 –Christie Jenkins), Nip/Tuck, Dr. House ou encore The Mentalist.

  • Jill à sur la conscience la mort d’un petit garçon nommé Gary Bryman. Dans la réalité, Gary Bryman a produit 4 films qui ont été écrit et/ou réalisés par le créateur de Supernatural, Eric Kripke.

  • L’épisode est censé se dérouler à Toledo, dans l’Ohio. Il s’agit de la ville natale d’Eric Kripke et de Adrianne Palicki.

  • L’apparition finale de Bloody Mary constitue toue une vraie copie conforme de The Ring ! Eric Kripke reconnaîtra une trop grande similitude de traitement.

  • Alors qu’il est filmé par Sam, Dean demande s’il ressemble à Paris Hilton. Il s’agit d’un clin d’œil car celle-ci vient alors tout juste de tourner avec Jared Padalecki, dans La maison de cire (2005). Paris Hilton fera ultérieurement une mémorable apparition dans la série (Idoles assassines, 5-05).

  • Durant l’épisode l’on entend : “Sugar, We’re Going Down”, de Fall Out Boy, quand Jill est devant son miroir, “Rock Of Ages” de Def Leppard, dans l’Impala, quand Sean vient de téléphoner, “Laugh, I Nearly Died”, des Rolling Stones, lors de l’apparition de Jessica.

  • Première mention des pouvoirs psychiques de Sam, qui vont devenir un arc majeur de la série.

  • La plupart des miroirs brisés durant l’épisode sont en fait en sucre spécialement traité, afin d’éviter tout risque de coupure avec les morceaux. Ceux sur lesquels rampe Bloody Mary sont en caoutchouc. Filmer Bloody Mary dans les miroirs sans qu’apparaisse la caméra fut un défi pour le metteur en scène, Peter Ellis, ainsi que pour les concepteurs des décors. Il fut même tenté d’utiliser deux jumeaux se faisant face, mais l’idée se révéla insatisfaisante après essai.

  • L’excellent film Mirrors (2008) reprend plusieurs thèmes de l’épisode, comme les miroirs hantés, le reflet prenant vie, ou la surimpression d’une main.

  • Comme précisé dans l’épisode, la légende urbaine de Bloody Mary connaît différentes versions, quoique trouvant leurs origines dans un folklore lié aux persécutions religieuses occasionnées par Mary la Sanglante, la reine Mary Tudor. L’esprit (également appelé Mary Worth, Mary Worthington, ou Hell Mary) est bien censé apparaître dans un miroir quand son nom a été prononcé trois fois (parfois treize fois). Mais il peut s’agir d’une suicidée, d’une femme morte en couches ou dans un accident etc. Ce mythe est très vivace aux Etats Unis, on l’on se prend souvent au jeu durant la nuit d’Halloween. Le mythe de Bloody Mary est référencé dans de nombreux films et séries, dont Beetlejuice ou Candy Man.

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6. FAUX FRÈRE
(SKIN)

Supernatural 1 6 1

 

Scénario : John Shiban
Réalisation : Robert Duncan McNeill

- I think we're getting closer to its lair.
- How can you tell ?
- Because there's another puke-inducing pile next to your face.

Résumé :

Une ancienne amie de Sam lui demande de l'aide. Son frère est accusé d'un meurtre horrible qu'il n'a pas commis. Il se trouvait à un autre endroit quand ce crime a eu lieu ! Les deux frères découvrent que le responsable est un polymorphe (Shapeshifter ou Skinwalker en VO), une créature capable de prendre l'apparence d'autres personnes pour commettre des crimes. Les choses se compliquent quand le monstre prend l'apparence de Dean pour continuer sa série de meurtres...

Dean... & Dean

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Cet épisode commençait pourtant par une des meilleures scènes d’introduction de la série : pas d’ambiance film d’horreur, pas d’assassinat sanglant ou d’effet gore (juste un peu de sang), non ! Juste de l’inattendu, car cette scène d’introduction est un flashforward (procédé souvent utilisé dans les séries télévisées et qui informe le spectateur d’éléments futurs). Tout le début est construit sur un moule semblable aux épisodes précédents, si ce n’est quelques petites différences, dont l’utilisation d’une ancienne amie (ou petite amie) d’un des deux frères : ici c’est Sam, mais Dean y aura aussi droit dans Route 666 cette même saison. Malheureusement, tout se gâte ensuite...

Il est difficile de garder de l'intérêt passée la dixième minute tant le moule de l'épisode est d'un académisme intégral : chasse infructueuse, possession du héros 1, héros 2 KO, évasion du héros 2, liaison avec le flashforward initial, dernière attaque du monstre, explication de gravures finale... tout cela était visible dès le début du récit. L'option humoristique prise par Vince Gilligan dans Small potatoes était bien plus porteuse et iconoclaste (mais Supernatural n'en est qu'à ses débuts et ne peut stratégiquement proposer déjà un épisode parodique, il faudra attendre un peu), d'autant que le monster of the day n'est à aucun moment vu comme un miroir inversé de Dean, qui aurait révélé sa face plus sombre, et n'est là qu'en tant qu'opposition. Le happy end est un peu trop éclatant pour un épisode aussi ténébreux qui nous a donné un aperçu des ténèbres de Dean, ce que Kripke va comprendre assez rapidement, car il va à l'avenir plus oser des fins malaisées, voire carrément noires. L'indigence du budget pénalise aussi les efforts de Robert Duncan, jusqu'à nuire au féroce combat "fratricide" final.

Quelques bons points toutefois : Jared Padalecki et Jensen Ackles réalisent ici un numéro assez impressionnant. Quand à Amy Grabow (Rebecca Warren), son jeu est très correct. Mais attention, ces remarques élogieuses de ma part ne sont valables qu’en VO. En effet, si le doublage français est souvent de qualité, ce n’est pas le cas ici. Donc, si on veut apprécier la qualité de Faux frère, il est capital de le regarder en version originale. A noter aussi de très bons effets spéciaux, comme la transformation très gore de ce dernier (Leonard Betts est renvoyé loin derrière !). On sent que la série est très à l'aise dans l'horreur goûtue, et on attend de voir comment elle va s'en servir à l'avenir.

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La critique d'Estuaire44 : 

Le scénario s’en tient à la figure bien balisée du Métamorphe, Shiban n'a pas visiblement  voulu se lancer dans un combat qu'il ne pouvait pas gagner. Oui, les Métamorphes, Lycantropes ou Changeurs de formes ont accumulé tous les clichés possibles tout au long de leurs innombrables participations dans les séries fantastiques ou de Science-fiction. Il était impossible de faire du neuf, d’autant que le sujet n’a pas la richesse narrative du Vampire par exemple. Je pense que l’auteur n’a dès lors pas cherché à jouer sur le séquençage des événements, en effet tout à fait classique, mais s’est concentré plutôt sur l’atmosphère. En accentuant sur la noirceur, les endroits sinistres et claustrophobiques ou encore en dotant le Monstre de la semaine d’une vraie personnalité de serial killer, autant un client pour Frank Black ou Dexter que pour les Bros. Cela s’appelle une stratégie d'évitement mais je la trouve plutôt bien menée (même si Shiban aurait pu faire plus fort sur l’aspect parano, surtout en provenance des X-Files), et relayée efficacement par la mise en scène, notamment dans la scène pré générique bien horrifique  ou lors de la transformation. La bande son s’avère derechef très réussie

Encore une fois Supernatural fait de faiblesse vertu, en optant pour les trucages traditionnels  plutôt que les images générées par ordinateur. C’est superbement fait et supporte la comparaison avec l’équivalent mémorable du film Le Loup-garou de Londres. Après on peut se demander si un épisode Shapeshifter s’imposait réellement, mais  c’est une figure très présente dans le folklore nord-américain, déjà présente chez les Amérindiens, avec les guerriers esprits changeurs de peau. Cela fait donc partie du cahier des charges de la série, et ce n’est d’ailleurs pas le dernier opus du genre... Par contre,  l’actrice jouant l’amie de Sam apparaît assez empruntée et manquant de naturel, mais il est difficile d’être à niveau avec les diverses excellentes guests de la saison. Belle performance des interprètes principaux dans le combat les opposant, Cela n’y va pas avec le dos de la cuillère, on devine un important travail de préparation.

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Anecdotes :

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français Ubiquité.

  • Amy Grabow (1979) n’a pas une grande filmographie à son actif. Elle a joué dans le téléfilm Though none go with me (2006) avec Cheryl Ladd, où encore dans Charmed.

  • L’épisode est écrit par John Shiban, grand spécialiste des séries fantastiques (Enterprise, Smallville, Vampire Diaries, Torchwood…). Il est bien connu des amateurs des X-Files pour en avoir été l'une des quatre principales têtes pensantes ; il a écrit 24 scénarios pour cette série, mais aussi 6 de son spin-off Au Cœur du Complot. Il écrira aussi 4 scénarios pour Breaking Bad, série créée par son collègue d'écriture des X-Files : Vince Gilligan. Il va écrire 9 scénarios pour Supernatural dans les deux premières saisons. Il intervint également comme producteur jusqu'à la fin de la saison 3.
  • Dans le combat final entre le polymorphe et Sam, ce dernier à les pieds liés, puis les pieds libres selon les plans.

  • Plusieurs références seront faîtes à cet épisode, notamment ceux impliquant les forces de l’ordre : La main de la justice (2-07) et Le Polymorphe (2-12), tandis que les deux frères affronteront l’alpha-polymorphe dans l’épisode Two and a half men (6-02).

  • Quand Sam évoque les pouvoirs télépathiques du Métamorphe, Dean compare ceux-ci à ceux du «Vulcan Mind Meld». Il s’agit de la fusion des esprits, pratiquée par les Vulcains dans l’univers de Star Trek. Les deux individus la pratiquant partagent leurs connaissances à travers un contact physique, mais peuvent aussi fusionner pour ne plus former qu’une seule conscience. En début d’épisode on voit un panneau indiquant « Drive Safe, America !». Il s’agit d’une publicité pour Drive Safe, une importante chaine d’auto écoles. Rebecca s’exclame « What do you think this is ? Hooters? ». Hooters est un chaine de restaurants, notamment réputée pour ses séduisantes serveuses, les Hooters Girls.

  • L’adresse mail de Sam est Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

  • Durant l’épisode on entend : “In-A-Gadda-Da-Vida” d’Iron Butterfly, durant la scène d’ouverture, “Poison Whiskey” de Lynyrd Skynyrd, à la station service, “Hey Man, Nice Shot” de Filter, durant la transformation du Métamorphe, “All Right Now” de Free, dans l’Impala, durant la conclusion.

  • Les Métamorphes, êtres surnaturels capables de se métamorphoser, sont présents dans de très nombreux mythes, sous des appellations différentes : loups garous, changelins, vampires katsunes… Le terme de Skin-Walker, employé par les Winchester, fait référence au folklore amérindien, où ces créatures pouvaient prendre la forme d’un animal en revêtant la fourrure de celui-ci. On trouve également des animaux maléfiques pouvant prendre l’apparence d’êtres humains (renards, dragons…). Les Métamorphes sont fréquents en littérature de Science fiction (Danseurs Visages de Dune) mais aussi dans les séries télé : Cosmos 1999 (Maya), Manimal, Charmed, Fringe… L’un des Métamorphes les plus sympathiques demeure Eddie Van Blundht, des X-Files (La queue du diable, 4-20).

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7. L'HOMME AU CROCHET
(HOOK MAN)

Supernatural 1 7 1

Scénario : John Shiban
Réalisation :
David Jackson

- Told him you were a dumb-ass pledge and that we were hazing you.
- And he believed you ?
- Well, you *look* like a dumb-ass pledge.

Résumé :

Lorsqu’un adolescent est retrouvé éventré et pendu par les pieds, les frères Winchester partent enquêter. Ils pensent à la célèbre légende urbaine de « l’homme au crochet ». Après un second meurtre, Sam et Dean découvrent un point commun entre les victimes : une jeune fille nommée Lori.

...Ou le jumeau démoniaque du capitaine Crochet...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Voici un épisode très divertissant, nouvelle preuve que les scénaristes de Supernatural savent y faire avec les légendes urbaines... un scénario à suspense, un bon whodunit, un affrontement climatique, un monstre saignant à point, un bon débit de vannes entre les bros, une mise en scène très affûtée...

Après l'introduction évoquant le Phases de Buffy (le crocheteur remplaçant le loup-garou), on se laisse prendre à une enquête adroite grâce au distinguo de Shiban : on sait vite qui est le monstre, mais justement, on ne sait pas qui il est réellement ni comment il agit. Une double interrogation qui tient l'épisode dans une atmosphère menaçante ponctuée par ces toujours savoureux dépeçages, un atout que la série balbutiante a assuré d'entrée. L'enquête sait dérouler ses twists a tempo pour relancer l'histoire avec des perspectives horrifiantes de plus en plus fortes, jusqu'à l'affrontement final. On salue l'ingénieux rebondissement ironique de la croix, talisman contre les forces du mal devenant ici le pouvoir même du démon ; un détournement sacrilège très audacieux.

L'épisode développe parallèlement une attaque fulminante contre l'influence funeste du puritanisme religieux sur les jeunes esprits, d'une manière plus aboutie que le Where the wild things are de Buffy. En effet, c'est le déchirement entre les désirs de Lori et son éducation rigoriste qui sont la boîte de Pandore de l'épisode. Cet affrontement entre les instincts naturels et une religion dévoyée, en plus d'être une excellente analyse des désirs humains contrariés, surtout chez les adolescents se coule bien dans cette série trash métal. Pour en revenir au scénario, il est pratiquement parfait en fait : le suspense sur celui qui contrôle l’homme au crochet, la scène finale, prenante, et la réalisation impeccable.

Les interventions de Captain Bloody Crochet, bien qu'analogues à l'arracheuse de mirettes, sont bien frissonnantes. Ceux qui sont en manque de meurtres sanglants vont être ravis. Dan Butler est lui aussi impressionnant. La mise en scène de David Jackson et cette photographie bien dark siéent si bien aux joyeusetés en tous genres de la série. L'auteur fait évoluer Sam en développant son côté compassionnel. Quant à Dean, il fait bien rigoler avec ses vannes continuelles ou lorsqu'il ronchonne à la party ou au cimetière. Un seul regret : ce n'est pas gentil d'évoquer une naked pillow fight sans la montrer à l'écran...

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La critique d'Estuaire44 : 

On apprécie le recours à une légende urbaine très populaire aux USA, cela renouvelait les thématiques de la série et variait les plaisirs. Le vrai twist  a résidé dans le développement de l’idée originelle, on s’attend  à un Popcorn movie rigolard, pas du tout. L’un des soubassements de Supernatural est l’exaltation de la Liberté, que cela soit par l’affirmation du libre arbitre, même face à la volonté divine, par un appel de la Route assez semblable à celui des Beatniks ou par les rapports entre John et ses deux fils. Supernatural reste bien entendu l’une des séries où souffle le plus l’Esprit du Rock’n’Roll. Ici on traite avec finalement beaucoup de sensibilité mais aussi de courroux, des conséquences perverses du puritanisme, inséparable de l’histoire de l’Amérique, y compris concernant la liberté sexuelle. On s’aperçoit que le choix du Hook Man est tout sauf gratuit car, en fait, dans la légende urbaine originelle, son action n’a pas tant de tuer, que d’empêcher les jeunes gens de commettre le péché de chair.

La résonance avec le parcours des personnages  du jour est astucieusement trouvée. Le symbole de la véritable nature de la croix parle de lui-même. Un engagement assez audacieux pour une série n’en étant encore qu’à ses débuts et dont l’un ds autres thèmes est la puissance, parfois coercitive, du lien familial. Évidemment le plaidoyer n’empêche pas l’opus de représenter un spectacle horrifique aux petits oignis, avec un antagoniste bien flippant de sa race et un joli suspense. Très bonne interprétation. L’opinion de Kripke m’étonne, peut-être est-ce du à un tournage compliqué, marqué par un remplacement du metteur en scène car le premier ne parvenait pas à faire assez peur. De mémoire le résultat final est tout à fait à la hauteur. Je crois que c’est l’une des premières fois que des fusils sont chargés au sel, l’une des substances anti esprits les plus populaires du show. Oui, Jensen sera particulièrement à l’aise dans les épisodes humoristiques et décalés, ils ne vont pas manquer et deviendront plus fréquents au fil de la série.

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Anecdotes :

  • Dan Butler (1954) est surtout connu pour son rôle de Bob "Bulldog’’ Briscoe dans la série Frasier. Il est apparu entre autres dans The X-Files (le chef des démonistes dans La main de l’enfer, 2-14), Columbo, Code Quantum, Dr. House, etc...

  • Le sujet de l’épisode se rapproche beaucoup de celui d’Urban Legend (1998), film d’épouvante se déroulant pareillement sur un campus et tournant autours des légendes urbaines. Les deux premiers meurtres ressemblent nettement à ceux du film.

  • Le Hook Man passe à l’attaque dans une église, domaine normalement interdit aux esprits maléfiques comme le montrera l’épisode Route 666 (1-13). Quand Lori s’endort dans sa chambre au campus, il n’y a aucune lampe sur sa table de chevet. Au réveil, une lampe grise est apparue. Quand Sean peint l’étudiant, le pinceau change brusquement de main.

  • Hook Man était censé composer le deuxième épisode diffusé de la saison, mais le tournage pris du retard. Le metteur en scène, David Jackson, éprouvait des difficultés à rendre suffisamment effrayantes les scènes du Hook Man. Wendigo fut donc diffusé à sa place, tandis que Kim Manners fut appelé à la rescousse afin de boucler l’épisode. Kripke considère de fait cet épisode comme l’un des moins performants de la saison.

  • Dean se compare à Matlock, héros de la série télé du même nom, un avocat remportant toujours la partie (1986-1995).

  • En voyant des jeunes filles de la sororité, Dean demande à Sam s’ils pourront assister à un combat d’oreiller déshabillé (« naked pillow fight »). Il s'agit d’un clin d’œil au film de John Landis « Animal House » (1978) où le héros regarde par la fenêtre des étudiantes s’amuser ainsi. Énorme succès en son temps, Animal House reste l’un des films les plus rentables de l’histoire du cinéma. Il est devenu une référence de la culture populaire, notamment pour sa musique et sa Toge Party, devenu un modèle encore régulièrement pratiqué pour les soirées étudiantes. Dean fait aussi référence à S.O.S fantômes (Ghost Busters, 1984) lorsqu’il appelle Sam "Dr. Venkman’’, un des héros interprété par Bill Murray.

  • Durant l’épisode on entend : “Merry Go Round” de Split Habit, dans la chambre des filles, en début d’épisode, “Bang Your Head” de Quiet Riot, dans l’Impala, lors de l’arrivée des Winchester, “Noise” de Low Five, durant la séance de peinture, “At Rest” d’APM, à l’église, durant les funérailles, “U Do 2 Me” de Paul Richards, durant la fête étudiante, “Peace Of Mind” de Boston, lors du traditionnel rugissant départ en Impala.

  • Le Hook Man s’en prenant à la voiture isolée où se trouvent deux amoureux demeure une légende urbaine particulièrement populaire, remontant aux années 50. Selon les versions le couple peut parvenir à s’échapper et trouve alors le crochet planté dans la porte de la voiture. La connotation moraliste de du mythe apparaît très claire. On y trouve référence dans Urban Legend, mais aussi dans Souviens-toi... l'été dernier (1997). Un épisode de MillenniuM, Les aliénés du diable (2-14) cite également plusieurs légendes urbaines, la première d’entre elles étant celle du Hook Man.

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8. LA VALLÉE MAUDITE
(BUGS)

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Scénario : Rachel Nave & Bill Coakley
Réalisation :
Kim Manners

- We accept home owners of all race, religion, or… sexual orientation.
- Right. Um, I'm going to go talk to Larry. Okay, Honey ?

Résumé :

Après être tombé dans un trou, un ouvrier est retrouvé le cerveau dévoré de l’intérieur. Entendent parler de cette mort plutôt hors du commun, les frères Winchester partent enquêter...

Bzzzzz....Bzzzzz....

La critique de Clément Diaz et Cetp65 :  

Épisode mineur mais efficace. Comparée aux gros méchants des légendes, une invasion d'insectes non commandée par un génie du mal semble sans saveur. Alors que Supernatural trouve sa voie dans ses gros démons bien saignants, le sujet se rapproche plus d'X-Files qui avait déjà traité ces invasions avec plus de réussite, notamment avec war of the coprophages. Les auteurs font montre de compassion envers la tragique histoire des native americans.

On note des effets gores avec l’introduction ou encore la deuxième mort, avec les araignées qui sortent par centaines de la douche ....Brrr !!! Pas mal d’autres scènes intéressantes avec le vieil indien par exemple (Jimmy Herman, habitué à ce genre de rôles) ou amusantes lorsque tout le monde prend Sam et Dean... pour un couple – première vanne sur le « Wincest » début d'un séculaire running gag de la série. Les acteurs secondaires sont tous très bons. Mais malgré cette intrigue originale, on ne peut que regretter l’absence de réel adversaire ; les insectes, bien que redoutables, n’en constituant pas un. Et l’explication à tout ça (une malédiction indienne) ne compense pas l'absence de Diabolical Mastermind, c’est un peu facile... L'enquête des Winchester est assez palote, se promenant d'un endroit à l'autre jusqu'à tomber sur la solution plus ou moins par miracle. 

L'intérêt vient du conflit plus ouvert entre les deux frères : entre Sam l'enfant prodigue et Dean le fils modèle, ainsi que leur rapport au père, subsiste une fêlure que le temps ne comblera totalement, une belle gravité qui humanise des personnages qui doivent encore dépasser l'état d'esquisse. Heureusement, en dépit de ce script assez mou, il y a l'immense Kim Manners. Dans les bonus d'X-Files, Manners avait dit qu'on faisait désormais appel à lui dans les épisodes à insectes depuis qu'il avait réussi à se faire obéir d'une colonie de cafards dans cette série. Effectivement, il était le choix tout désigné ! Il déploie tout un climat de terreur. Son savoir-faire explose lors de la cataclysmique attaque de minuit, une longue et cauchemardesque scène de six minutes qui compte parmi les plus terrifiantes que l'on peut voir à la télévision. Bien que Manners fut le meilleur réalisateur d'X-Files (avec Bowman et Carter, sur un mode différent), Supernatural reste bien la série dans lequel il peut faire montre de tout son talent. Par contre, il est censé être minuit lorsque de l'attaque finale et six minutes plus tard, il fait jour ?!! Euh, les auteurs auraient pu avertir que le Docteur avait donné un petit coup de pouce à nos héros ! Ils ne savaient sans doute pas comment boucler l'histoire en fait.

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La critique d'Estuaire44 : 

Le scénario joue sur les différentes légendes urbaines liées aux insectes, très populaires aux USA (les Creepy Crawlers). Pour le reste il ne m'a pas marqué plus que cela, quoique le cimetière indien c'est tellement cliché que cela en devient rigolo. La scène finale m'a aussi impressionné, mais elle n'a pas plu à Kripke, tandis que Manners lui-même regrettait de ne pas avoir eu le temps matériel de vraiment la fignoler. Il regretta notamment d'avoir recouru aux images informatiques pour assister les centaines d'abeilles effectivement présentes.

De fait ce genre d'ennemi parait moins fort que les humanoïdes doués de raison, avec lesquels davantage d’interactions peuvent se créer. C'est aussi pour cela que la série privilégia par la suite cette option, vis-à-vis du type d'épouvante mis en scène par l'épisode. Ce changement se fera pour le plus grand plaisir d’Ackles et Padalecki, pour qui le tournage  de La vallée maudite s‘avéra particulièrement éprouvant.

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Anecdotes :

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français Les insectes, soit la traduction exacte du titre original.

  • Unique scénario de la carrière de Rachel Nave et Bill Coakley.

  • La scène où les insectes descendent par la cheminée est une référence au film Les oiseaux de Hitchcock.

  • Sam et Dean comparent la situation au film Willard (1971). Ce classique de l’épouvante décrit comment un jeune psychopathe impose sa volonté à une abominable horde de rats et s’en sert pour tuer les gens l’ayant humilié. Un remake a été réalisé en 2003. À la grande surprise de Dean, Sam révèle qu’il lui arrive de regarder The Oprah Winfrey Show (1986-2011), alors que cette émission particulièrement populaire et influente aux États-Unis s’adresse avant tout aux femmes.

  • Larry Pike est joué par Andrew Airlie, comédien aperçu dans de très nombreuses séries, notamment fantastiques : X-Files, MillenniuM, Poltergeist, Au-delà du réel, Les chemins de l’étrange, Tru Calling, Les 4400, Stargate SG-1, Eureka, Reaper etc.

  • Dans le rôle de Travis, l’employé du gaz barbu, on reconnaît Ryan Robbins, le futur Henry de Sanctuary.

  • En guest lors de sa brève apparition en tant que professeur, on retrouve également Jim Byrnes, acteur et chanteur pareillement présent dans Sanctuary (le père de Magnus) mais aussi Highlander et de nombreuses autres séries fantastiques.

  • Près de 60 000 abeilles furent utilisées lors de la scène du grenier. Tous les comédiens portaient des vêtements spéciaux mais furent néanmoins piqués.

  • Quand Dean découvre les araignées dans la maison de Linda, il est évident qu’elles sont en caoutchouc.

  • Durant l’épisode, l’on entend, accompagnant les divers passages dans l’Impala : “Rock of Ages” de Def Leppard, “No One Like You” de The Scorpions, “I Got More Bills Than I Got Pay” de Black Toast Music, “Poke In Tha Butt” de Extreme Music, “Medusa” de MasterSource.

  • Du fait du manque de temps et de moyens, les scènes d’insectes ne correspondirent pas à la vision qu’en avait Eric Kripke, pour qui La vallée maudite demeure l’un des épisodes les moins percutants de la série. Kim Manners, le réalisateur, était lui sceptique dès le départ, expliquant que les insectes sont davantage sinistres que réellement effrayants. À la suite de cet épisode, les adversaires à forme humaine furent privilégiés tout au long de la série.

  • Le thème de l’épisode fut retenu en raison de la popularité des d’insectes parmi les légendes urbaines, notamment ceux dévorant les corps de l’intérieur. Le film Creepy Crawlers (2000) se consacre également au sujet, de même que l’épisode des X-Files Nicotine (7-18), déjà réalisé par Kim Manners.

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9. LA MAISON DES CAUCHEMARS
(HOME)

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Épisode Mythologique

Scénario : Eric Kripke
Réalisation :
Ken Girotti

- All right then. Don't you worry about a thing. Your wife is crazy about you. [client thanks her, she closes the door after him] Whew. Poor bastard. His woman is cold-bangin' the gardener.
- Why didn't you tell him ?
- People don't come here for the truth. They come for good news.

Résumé :

Après avoir fait un rêve étrange, Sam persuade Dean de retourner dans la maison de leur enfance, là où leur mère est morte 22 ans plus tôt. Ils découvrent que la demeure pourrait être hantée et que les nouveaux habitants (une mère et sa fille) sont peut-être en danger. Les deux frères font alors appel à Missouri Moseley, une voyante.

Home Sweet Home...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Devant développer son univers et son identité visuelle, Supernatural se concentre en début de partie sur des loners, entraînant une certaine impatience quant à sa Mythologie mise sous cloche. Les X-Files avaient rapidement pris le mors aux dents en alternant d'entrée ces deux types d'épisode. Heureusement, Home délivre une avancée de cette Mythologie via un épisode de fort bonne tenue, indispensable à la bonne compréhension de l’intrigue ; en particulier pour la révélation finale.

Commençons d’abord par les points positifs de l’épisode : le premier qui vient en tête est bien entendu l’impressionnant casting. Kristin Richardson rend attachant son personnage de mère courage. Loretta Devine lui vole toutefois la vedette en excentrique voyante en mode Whoopi Goldberg. Sa fameuse réplique Boy, you put your foot on my coffee table, I'm gonna whack you with a spoon ! est devenue culte chez les fans. A noter que la VF traduit par Oh ne posez surtout les pieds sur ma table à café où je vous change en crapaud ! Mouais...

Eric Kripke lance deux roulements de tambour : le "pouvoir" de Sam et le retour dans la maison infernale. L'auteur use avec habileté des objets du quotidien devenant soudain des objets de mort ; on se croirait devant un remake démoniaque de Allez-vous en Fintchley ! de la Twilight Zone. Le tout se déroule avec une belle variété d'effets, du gore de chez gore à la terreur psychologique en passant par le suspense diabolique. Le tout est orné de belles trouvailles comme ce singe à cymbales, peut-être l'image la plus flippante de l'épisode. Parmi les scènes les plus effrayantes et horribles (donc les meilleures) : l’introduction, le petit dans le réfrigérateur, le plombier qui se fait découper la main dans le broyeur à ordures (OUCH ! cliché certes, mais toujours efficace).

De bonnes scènes d’action également quand le poltergeist attaque Sam et Dean. Mais l’épisode doit surtout être vu pour sa révélation finale. On peut à ce moment penser que Kripke a déjà bien en tête le fil rouge général, ce qui est toujours indispensable dans ce genre de séries. Dans Bloody Mary, on avait appris d’étranges choses au sujet de Sam, mais le tout restait assez flou. Le sujet est ici plus approfondi.

Passons maintenant aux quelques points négatifs, concentrés surtout dans le dernier acte, qui relâche trop la tension. L'attaque finale se colle assez mal à l'intrigue, tandis que l'apparition finale du spectre de feu est trop courte pour apporter quoi que ce soit. Cette apparition deus ex machina minore pas mal le travail des bros. De plus, l’explication finale est un brin tirée par les cheveux. Mais un bilan plutôt positif au final.

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La critique d'Estuaire44 : 

Il était grand temps que survienne un épisode mythologique. Le fil rouge sera plus présent en seconde partie de saison, le Big Bad se manifestera d’ailleurs directement dans l’arc final de celle-ci.

L’épisode ne se contente pas d’introduire des éléments qui serviront par la suite (dont le pouvoir parapsychique de Sam) mais apparaît en lui-même comme réussi, avec une relecture divertissante du film Poltergeist. Rien ne manque, maison inquiétante, esprit hostile, enfants, medium pittoresque mais sagace. L’apparition de John apporte un joli, twist final. L’épouvante sait varier les plaisirs : gore avec le broyeur (scène horrifique préférée de Kripke cette saison), à suspense avec le frigo, dans le suggéré avec les « rats », à effets spéciaux avec l’étonnant spectre igné.

Un spectacle de qualité, même si légèrement frustrant du fait qu’en définitive les Bros ne règlent pas l’affaire eux-mêmes. Les trois actrices invitées sont chacune très attachantes à leur manière, le récit revêt grâce à elles une vraie émotion et ne se contente pas d’aligner les faits d’armes. Quelques allusions oujous appréciées à Stephen King, avec la référence au Shining ou le diabolique singe à cymbales, directement issu de sa nouvelle Le Singe.

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Anecdotes : 

  • Loretta Devine (1949) est surtout connu pour des rôles de Adele Weber dans Grey’s Anatomy et de Marla Hendrick dans Boston Public. Elle est égalemment apparue dans Ally McBeal, Méthode Zoé ou encore Glee.

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français Le retour. Il s’appelait à l’origine The Journey Home.

  • Le numéro de téléphone de John Winchester est différent de celui donné dans Le fantôme voyageur (1-04). Quand l’enfant entre dans le frigo, les sécurités de ce dernier se ferment. Mais à la fin de la scène, juste avant le fondu au noir, on voit qu’elles sont ouvertes. Quand Sam et Dean se précipitent pour sauver Jenny et ses enfants, la porte d’entrée s’ouvre sans difficulté. Jenny ne l’aurait donc pas verrouillée. Possible, mais peu probable.

  • Le singe mécanique à cymbale est une référence à la nouvelle de Stephen King Le Singe, parue dans le recueil Brumes (1985) et ayant connu un grand succès. Le claquement des cymbales de cet objet maléfique provoquaient toujours la mort de quelqu’un. Ce jouet bien réel, d’origine japonaise, a connu une forte popularité aux USA, dans les années 50 et 60. Suite au texte du Roi de l’Epouvante, le singe est référencé dans de nombreuses productions fantastiques ou horrifiques, mais aussi dans des clips musicaux, des jeux vidéo etc. récemment il apparaît dans un épisode de Doctor Who , Drôle de mort (2005).

  • « I mean first you tell me that you've got the Shining. » déclare Dean, il s’agit d’une nouvelle référence à King (roman de 1977), ainsi qu’au célèbre film de Kubrick (1980). « Missouri did her whole Zelda Rubinstein thing » déclare Dean. Il s’agit d’un clin d’œil au film Poltergeist (1982), où cette actrice interprétait la voyante Tangina Barrons.

  • Première apparition de John Winchester, en dehors du flash back initial. Jeffrey Dean Morgan, son interprète, réalise une fort belle carrière, notamment grâce à son étonnant charisme naturel (Weeds, Grey’s Anatomy, Tru Calling, Star Trek : Enterprise, Urgences, Angel, The walking dead, etc.). Il attient la grande popularité grâce à sa remarquable prestation dans Watchmen (2009), où il interprète avec une remarquable présence le Comédien. Bien qu’il interprète le père des frères Winchester, il n’a que douze ans de plus que Jensen Ackles - avec qui il partage une ressemblance saisissante au même âge.

  • Fait rarissime tout au long de la série, l’épisode ne contient aucune chanson répertoriée.

  • Quand Sam dit à Sarry de sortir son petit frère de la maison, il utilise la même phrase que son père dans le pilote, quand celui-ci s’adressait à Dean : « Take your brother outside, as fast as you can. Don’t look back ».

  • C’est l’une des très rares fois où, pour s’introduire quelque par, les frères Winchester se présent comme étant... eux-mêmes !

  • La scène de la plomberie est la préférée de Kripke sur l’ensemble de la saison.

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10. TERREUR À L'ASILE
(ASYLUM)

Supernatural 1 10 1

Scénario : Richard Hatem
Réalisation :
Guy Bee

The only thing that makes me more nervous than a pissed off spirit is the pissed off spirit of a psycho killer.

Résumé :

Après avoir fait une ronde dans un asile psychiatrique abandonné, un policier abat sa femme sans aucune raison particulière, puis se donne la mort. Les frères Winchester, guidés par un texto de leur père, partent enquêtent dans l’ancien hôpital...

Huis-clos terrifiant..

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Très aimé des fans par son sujet horrifique et bien claustrophobe, on peut trouver pourtant bien des raisons de ne pas être emballé par Asylum. Pourtant, le scénario part d'une bonne idée car s'il y a bien des endroits où la folie sanglante règne, c'est bien les asiles abandonnés, siège des esprits les plus tordus. Comme un grand nombre d’épisodes de cette saison, l’ambiance est très sombre.

Les W2 n'enquêtent véritablement qu'à l'issue d'un interminable premier acte. Si le twist de la nature des premiers esprits est bien trouvé, cela réduit malheureusement l'opposition à une seule véritable figure, qui se contente d'errer dans les dernières minutes. Les grands méfaits du monster-of-the-week sont seulement évoqués et son esprit apparaît plus pathétique qu'effrayant ; il se rattrape avec son maquillage assez dantesque et son affrontement final. Il faut avouer de plus qu'on ne goûte pas beaucoup de surprises dans cette histoire linéaire, des fausses alertes jusqu'au duo d'amoureux suffisamment crétin pour se promener la nuit. Heureusement, la jolie fille - magnifique Brooke Nevin - se montre plus courageuse que le mâle et permet de briser quelque peu la figure de la damsel in distress. Leurs personnages, typique des films d’horreurs, sont assez sympathiques, mais par leur présence, perturbe la vadrouille des frérots et réduisent la saveur du huis-clos. La musique, incontournable dans ce genre d'épisodes, est malheureusement aux abonnées absentes.

La majeure partie de l’épisode se déroule dans les décors inquiétants et très réalistes de l’asile psychiatrique abandonné. Ce qui nous offre une atmosphère angoissante, voir terrifiante. La mise en scène de Guy Bee exploite très bien le décor. On peut égalemment noter l’aspect effrayant des esprits qui hantent l'asile, décomposés à en faire peur. Il n’y à rien à dire côté effets spéciaux, non plus : c’est parfait ! Sur un autre plan, le relationnel répond à l'appel pour maintenir l'intérêt d'une histoire inégale. Le fossé entre les deux frères semble s'élargir lors de la première dispute dans la chambre. Le tempérament protecteur de Dean, expression de son amour fraternel, ne serait-il pas aussi égoïste ? Il est vrai qu'il a toujours dirigé les opérations, ce qui a pu accumuler de la rancune jalouse chez Sammy. À ce titre, leur confrontation est un des moments les plus forts de l'épisode, avec l'image de Sam pressant la détente. Il n'est pas anodin que le départ traditionnel en voiture soit beaucoup plus malaisé. Enfin, l'épisode injecte de multiples citations de films par Dean qui commence à montrer sa geekside. Les dialogues se montrent aussi plus vifs qu'à l'accoutumée.

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La critique d'Estuaire44 : 

On se souvient surtout de cet épisode pour son superbe décor, claustrophobique, horrifique et labyrinthique à souhait. Un travail extrêmement soigné, à l’image des coiffures, maquillages, accessoires et autres effets spéciaux. Je pense que le pari a été fait de réaliser un épisode essentiellement visuel, unifiant ces divers savoir-faire. Le pari a peut-être été jusqu’au-boutiste en sacrifiant la musique pour ne jouer que sur ce décorum, comme une démonstration de force.

Évidemment c‘était très casse-gueule, surtout avec la bande-son en or massif que déroule la saison depuis son commencement, mais on aime bien la prise de risque artistique, les couleurs remplacent la musique, c’est presque expérimental. L’histoire reste très prévisible en soi, mais le parti pris de l’épisode limite cette nuisance.

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Anecdotes :

  • Dean fait référence aux séries Medium et Ghost Whisperer : "Hey Sam, who do you think is the hotter psychic ? Patricia Arquette, Jennifer Love Hewitt, or you ?’’ « All work and no play makes Dr. Ellicott a very dull boy » déclare Dean, il s’agit d’un clin d’œil à la phrase obsédant le protagoniste de Shining « All work and no play makes Jack a very dull boy ». « Maybe it's more like Amityville or the Smurl Haunting » indique Sam, avec une double référence. La première concerne le massacre de la famille Lutz (1974), popularisée au cinéma par le film de 1979 et d’autre part à la famille Smurl, qui affirma qu’un démon résida dans leur maison de 1974 à 1989. Leurs allégations connurent un succès médiatique, conduisant à un téléfilm en 1991. En évoquant ces deux affaires occultes très connues, Sam indique la probable présence d’esprits maléfiques. L’épisode contient aussi des références à Star Wars (Yoda) et au Sixième Sens (« Let me know if you see any dead people, Haley Joel » déclare Dean).

  • Cette épisode se déroule dans une "petite ville’’ appelée Rockford... qui est en réalité la troisième plus grande ville de l’Illinois ! Dans l’hôpital, on aperçoit à plusieurs reprises le symbole représentant un danger biologique. Or celui-ci fut crée en 1966, alors que l’établissement a été fermé en 1964. Ce signe fut d’abord établi par la firme Dow Chemical, puis généralisé 1967 car il était celui frappant le plus le public. Il se substitue alors à une quarantaine de logos coexistant simultanément. On aperçoit de la lumière diurne à travers les fenêtres, or l’action est censée se dérouler en pleine nuit.

  • Pour la première fois, l’acier est cité comme une arme anti-démon.

  • Jared maintient désormais sa voix naturellement grave, au lieu du ton moins marqué qu’il avait adopté depuis Gilmore Girls.

  • On entend le titre "Hey You’’ de Bachman Turner Overdrive, au bar.

  • Dean utilise le pseudonyme de Nigel Tufnel, soit le leader des Spinal Tap, groupe imaginaire de Hard Rock héros du mythique film du même nom (1984), avec Patrick Macnee.

  • Le tournage de l’épisode se déroula à proximité de celui de Smallville. L’acteur principal de cette série, Tom Welling, rendit visite à Ackles et Padalecki, qui s’amusèrent à le dissimuler à l’arrière de l’Impala.

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11. L'ÉPOUVANTAIL
(SCARECROW)

Supernatural 1 11 1

Épisode Mythologique

Scénario : John Shiban, d'après une histoire de Patrick Sean Smith
Réalisation :
Kim Manners

- How'd you get here ?
- I stole a car.
- That's my boy !

Résumé :

John Winchester envoie à ses fils les coordonnées d’une petite bourgade. Sur le trajet, Sam et Dean se disputent violemment et se séparent : Dean suit les coordonnées laissés par son père tandis que Sam part en Californie pour tenter de retrouver ce-dernier. Sur le chemin, il rencontre une étrange jeune femme nommée Meg. Mais lorsque Dean se retrouve pris au piège pour servir de sacrifice, Sam part pour lui venir en aide.

Première apparition de Meg Masters...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Dès la formidable introduction cauchemardesque, on pressent qu'on va assister à un épisode de haut niveau. Effectivement, Scarecrow répond aux attentes générales en exploitant une figure assez mineure dans l'horreur : ces fameux épouvantails ici décrits comme avatars corporels de Dieux païens qui n'y vont pas de main morte (ou de crochet mort) quand il s'agit parler d'hémoglobine. La thématique du justicier devant protéger un innocent contre son gré et cherchant un moyen de s'introduire légitimement dans sa vie est source d'un excellent suspense : Tru Calling en a fait un excellent moteur d'histoires. Ajoutez-y des joyeux lurons prêts à vous tabasser si vous vous montrez tout insistant, et un héros privé de son coéquipier, et la tension se maintient tout le long.

La parabole sur l'aveuglement fanatique qui dévoie la notion de sacrifice pour "le plus grand bien" n'est certes pas de la première originalité, mais l'effroi devant cette déshumanisation demeure intacte à chaque version un tant soit peu appliquée. Supernatural capitalise beaucoup sur ces riants villages de campagne, dont le charme rustique et l'ambiance country se couplent fort bien à ces légendes macabres. Le village et le verger, malgré un budget tirant la langue, se voient fort bien exploités.

L'épisode doit énormément à Kim Manners, trouvant toujours les angles et les plans les plus anxiogènes à chaque situation. Violente frustration toutefois par une résolution bâclée. Quelques scènes retiennent l'attention comme la dispute entre Sam et Dean (Ackles et Padalecki sont au meilleur de leur forme), le sanglant massacre final ou encore le cliffhanger qui ne sera pas résolu avant Daeva (1-16). Tom Butler et tous les autres acteurs secondaires sont vraiment exceptionnels.

L'épisode prend un risque de creuser les dissensions entre les deux frères jusqu'à une première rupture, mais la performance très émouvante de Jensen Ackles dans un registre pourtant plus proche de son partenaire rend fort bien le déchirement de la séparation sous la bravade de façade, et la joie des retrouvailles. L'attraction du jour est bien sûr Meg Masters, campée par une excellente Nicki Aycox, qui va devenir un personnage très jouissif de cette première saison. On bat des mains lors du twist final : une énorme Conspiration soit à l’œuvre, et observe notre duo. Oui, Ils sont parmi nous, They're watching, il n'y a qu'une règle Resist or serve, etc. D'ailleurs, le Fumeur est en guest star, ils ne peuvent plus camoufler la vérité !! Supernatural lance à son tour sa Conspiration, en remplaçant les Aliens par les Démons, ce qui promet un traitement plus... saignant. On en redemande déjà.

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La critique d'Estuaire44 : 

Certes le morne bûcher final reste une triste manière de conclure les débats (rien à voir avec ceux de Mélisandre !). On aurait assurément préféré un mano à mano final entre l’épouvantable épouvantail et les Bros retrouvés. Mais le budget ayant déjà financé pas mal d’extérieurs, y compris de nuit, la série atteint ici ses limites. L’Epouvantail reste particulièrement remémoré par les fans (il sera repris dans l’épisode 200) car il est le premier de ces Dieux païens que l’on va retrouver tout au long de la série.

Malgré tout le talent de Manners et des techniciens et artistes de la série, l’Epouvantail n’est à mon sens pas le meilleur, du fait de son mutisme et de son manque d’interaction avec les Winchester. Les suivants seront également tous friands de sacrifices humains mais aussi volubiles et mégalos, de bons psychopathes pour des épisodes souvent réjouissants. L’idée des dieux arrivés en Amérique par les croyances et les traditions des migrants se retrouve dans le chef d’œuvre qu’est le roman American Gods, de Neil Gaiman, probablement le grand inspirateur de SPN pour toutes ces histoires. On y trouve une histoire d’ailleurs très proche de celle de l’épisode.

Le récit joue joliment des petites villes étranges chères à La Quatrième Dimension, le deux séries se rejoignent d’ailleurs par leur attachement à l’Amérique profonde. J’aime bien aussi la saveur X-Files de l’opus, avec Kim Manners dirigeant de nouveau William B. Davis, évidemment dans un rôle de félon couvrant une machination. Noblesse oblige. Dean n’est pas assez parano, ça s’apprend. Les inquiétants vergers de noisetiers sont aussi ceux de Shizogony, situés à Hazelmore farms, près Vancouver (pour Hazelnut, noisetier en angalis). Le scénario évoque aussi celui de La Main de l'Enfer, où un groupe vénère aussi une entité démoniaque for the Greater Good.

Le scénario installe habilement un parallèle entre la brouille des deux frères, toujours aussi excellemment interprétés, mais formant toujours une famille, à la dissolution abjecte de celle basée sur le mensonge. Plusieurs moments forts, comme l’ouverture qui déchire tout, l’appel du Père bouleversant les deux frères, Sam qui s’affirme par la révolte ou Dean tentant désespérément de faire passer le message aux oies blanches destinées au sacrifice. Les victimes de ce genre de productions désirent vaiment mourir, c’est sûr.

Une dimension mythologique vient parachever l’ensemble. On devine tout de cuite que cette sympathique jeune femme reviendra un de ces jours rendre une petite visite. Effectivement Meg Masters est là pour un bon bout de temps. Kim Manners s’est déclaré particulièrement ravi de son arrivée, car il militait pour l’installation d’une mythologie dont selon lui la série avait désespérément besoin. Compensant le final manquant de punch, le téléphone infernal est une bonne idée. Pour le coup on pourra vraiment dire qu’il y a de la friture sur la ligne.

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Anecdotes :

  • À deux reprises, les caméras et/ou les projecteurs sont visibles. Quand Meg tranche la jugulaire du chauffeur, la flot de sang apparaît bien inférieur à ce qu’il devrait être. Normalement on a une grosse tache sur une bonne moitié du pare-brise.

  • Cet épisode contient des références à : "Massacre à la tronçonneuse’’, "Le chant du diable’’ et "Le village’’ (of course !). Mais aussi dans l'ensemble au Magicien d’Oz : Emily, l’épouvantail, la cave, le pommier…

  • L’arbre présenté comme un pommier est en fait un noisetier. Durant l’Antiquité et le Moyen Age, de grands pouvoirs magiques ont souvent été attribués à cette espèce, notamment la fertilité et la détection de l’eau par les sourciers.

  • Supernatural accueille un grand guest en provenance des X-Files, en la personne de William B. Davis (l’Homme à la Cigarette en personne). Champagne !

  • Les X-Files ont également utilisé l’étonnant décor naturel des noisetiers, dans Schizogonie (5-09).

  • Nous découvrons l’impitoyable et perverse Meg Masters, l’ennemie au plus long cours des Winchester puisque toujours présente en saison 6. Apparue dans 12 épisodes, elle sera incarnée par Nicki Aycox (5 épisodes), puis par Rachel Miner (7 épisodes), très différentes mais pareillement douée. Nicki Aycox (1975) a une longue carrière en tant que guest dans des séries : Esprits criminels, Les Experts (Las Vegas et Miami), Cold Case, La treizième dimension, etc.

  • Les contacts apparaissant dans le téléphone de Sam sont soit des membres de l’équipe technique soit des personnages rencontrés par le passé, comme Estella Warren de Faux frères.

  • Il s’agit du premier épisode dont le titre apparaît à l’écran.

  • Le thème de la déité nordique protégeant un petite ville mais prenant un sacrifice annuel en échange est l’un de ce ceux décrits dans le formidable roman de Neil Gaiman qu’est American Gods (2001). Ce livre majeur inspirera plusieurs épisodes de la série, dont Le Panthéon.

  • Durant l’épisode on entend : "Puppet’’, de Colepitz, quand Sam utilise son téléphone, "Bad Company’’, de Bad Company quand Meg passe à l’action, "Lodi’’, de Creedence Clearwater Revival, à la fin.

  • Dean affirme s’appeler John Bonham. Il s’agit en fait d’un des plus grands batteurs et compositeurs de l’histoire du Rock, décédé en 1980 (avoir avoir ingurgité 40 verres de vodka). Surnommé Bonzo, il demeure une figure emblématique de son groupe, Led Zeppelin, et a exercé une grande influence sur bien d’autres musiciens par son sens du rythme et la puissance de ses prestations. Led Zeppelin décide de se dissoudre après son décès.

  • Les Vanirs (ou Vanes) constituent un groupe de dieux nordiques s’opposant aux Ases (Thor, Odin…). Divinités de la fertilité et de la magie (Freyr, Freyja…) ils sont plus proches des humains que leurs rivaux et les aident plus volontiers dans la vie courante. Leur nom signifie « Seigneurs amicaux ».

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12. MAGIE NOIRE
(FAITH)

Supernatural 1 12 1

Scénario : Sera Gamble & Raelle Tucker
Réalisation :
Allan Kroeker

I'm not gonna die in a hospital where the nurses aren't even hot.

Résumé :

Lors d’une chasse, Dean est mortellement blessé, et n’a plus que quelques heures à vivre. Pour le sauver, Sam l’emmène voir un certain Roy Lagrange, qui guérit miraculeusement les gens...

Émouvant...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Sans doute le premier grand chef d’œuvre de la série, qui après 11 épisodes, ose enfin s'aventurer sur le terrain le plus difficile, mais sur lequel on juge la valeur d'une série : l'émotion. La sensibilité religieuse de cet épisode singulier est d'une force émotionnelle saisissante. De fait, au beau milieu d’une première saison très sombre, Faith apparaît comme un « éclaircissement ». Sera Gamble et Raelle Tucker bombardent leur script de questions éthiques et religieuses puissantes, et s'éloignent judicieusement de la version X-Filesienne (L'église des miracles), et ici avec plus de réussite que leur modèle déjà bon.

Les scénaristes nous servent une histoire passionnante, mélange de fantastique et de religion, ce qui sera beaucoup utilisé dans la série à partir de la saison 4 avec l’apparition des anges. Le dégradé progressif de l'horrible situation se fait avec un suspense et un sens du tempo très maîtrisés, avec ces apparitions terrifiantes du Reaper local, aussi mutique qu'implacable ; le final où Dean est dans le collimateur est d'un suspense effroyable. Cette idée "d'une vie pour une vie", bien que pas nouvelle, est ici remarquablement traitée ; la terrible éthique de la situation fait mal. Le complexe de culpabilité de Dean qui doit faire face au "meurtre" commis pour lui sauver la vie, et le déchirement de ce dernier lorsqu'il empêche la guérison de Layla sont aussi très forts. Si nos bros ont pris une décision certainement juste, le prix à payer reste lourd. La réalisation d’Allan Kroeker est inspirée, mais le plus grand atout de cette historie demeure sa guest principale : Julie Benz. L'on est enchanté que Supernatural, après X-Files, convoque un mémorable guest du Buffyverse. Et d'ailleurs, l'actrice retrouve certaines intonations de Darla lorsqu'elle trouve sa rédemption (le final du The Trial d'Angel a manifestement inspiré la coda, elle n'en est pas moins déchirante). Elle interprète Layla magistralement, et nous fait passer beaucoup d’émotion. A son unisson, Jensen Ackles nous livre ici une de ses meilleures prestations de la série.

On aime l'ironie à la Bernanos où le Révérend prétend guérir au nom de Dieu quand en fait, ce sont des forces noires qui sont à l’œuvre. Mais par-dessus tout, l'épisode se montre audacieux dans sa mise en pièces de la vision anachronique du Dieu rétributeur qui juge les hommes. Une vision incarnée par la foi dévoyée du fanatique Big Bad qui pourtant ne fait qu'agir par amour, un amour sincère qui le pousse jusqu'au satanisme assassin, ce qui ne fait que complexifier son portrait. Dean fait face à sa haine de lui-même lorsqu'il se juge indigne d'être guéri. Les événements répondent à sa question : pourquoi lui et pas Leyla qui "méritait" plus que lui de guérir ? Parce que le soleil brille pour tout le monde, même pour les non-croyants ; Dieu ne juge pas et ne fait pas de favoritisme.

La sublime scène finale voyant Leyla consoler Dean (comme Darla consolait Angel) en n'éprouvant nulle haine, et reconnaissante envers la vie, sans peur ni révolte de la mort prochaine... est à en pleurer d'émotion. Le bouleversement de Dean, promettant de prier, est une manière magnifique de terminer cet épisode qui a misé à fond sur l'émotion sans abdiquer son identité d'horreur. Supernatural montre avec cet épisode qu'elle peut aller au-delà du divertissement.

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La critique d'Estuaire44 : 

Un épisode fort et singulier, abordant le thème de la Mort avec sensibilité alors qu’elle n’était apparue jusqu’ici que comme point d’orgue de scènes horrifiques l’approche très humaine s’effectue selon un scénario particulièrement riche, envisageant également une différentiation plus complexe que d’habitude entre le Bien et le Mal. Les Winchester doivent trouver une voie étroite et difficile entre des impératifs moraux conciliables non sans prix à payer. Ce récit irrigué par la foi chrétienne se situe idéalement en début de série, avant que Kripke n’ait développé sa propre vision de la Divine Comédie (y compris pour les Faucheurs et leur patron en personne), le récit et ses interrogations en résultent universels.

L’épisode doit évidemment beaucoup à Julie Benz, à la présence toujours aussi forte à l’écran. L’au-revoir à Dean demeure l’un des scènes les plus émotionnellement fortes de la série et une évocation lumineuse du mystère de la Foi, loin de ses aspects dévoyés par le fanatisme. Oui, les auteurs ont certainement songé à Darla, qui a effectué le choix diamétralement opposé à celui de Leyla, reniant Dieu et acceptant de devenir un monstre aux mains du Maître, pour échapper à ce qui lui semble être l’anéantissement. Le parallèle entre les deux figures s’avère très éloquent sur la portée de nos actes.

L’épisode est l’un des référés de Kripke et de Singer, instituant la relation entre l’homme à Dieu et le libre-arbitre comme l’une des thématiques centrales de la série. Le fait de n’avoir subi aucune censure sur un sujet toujours délicat incita Sera Gamble à s’investir davantage dans une série où elle allait prendre une importance croissante.

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Anecdotes :

  • Julie Benz (1972) est surtout connue pour son rôle de Darla dans les séries Buffy contre les vampires et Angel ainsi que de la soeur de Dexter dans les quatre premières saisons. Elle est égalemment apparue dans la saison 6 de Desperate Housewives et plus récemment dans la série No Ordinary Family, interrompue au bout d’une saison, faute d’audience.

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français La foi, soit la traduction du titre original.

  • Le tournage de l’épisode fut contrarié par des pluies diluviennes s’étendant sur cinq journées. Le sol boueux rendit également difficile le déplacement des véhicules.

  • Durant l’épisode, on entend "Don't Fear The Reaper’’, de Blue Öyster Cult, quand Roy effectue une guérison et que le Faucheur prend en échange la vie d’un coureur.

  • La fenêtre par laquelle Sam est censé s’échapper du sous sol est à l’évidence trop étroite pour cela.

  • L’épisode est le préféré de Kripke pour l’ensemble de la saison. Il indique également que c’est à cette occasion qu’il s’est pour la première fois interrogé sur la place de Dieu et du libre-arbitre dans l’univers de la série. Il fut dès lors convaincu alors que Supernatural était capable d’aborder frontalement ces questions.

  • Les Reapers (faucheurs) vont réapparaitre ultérieurement dans la série, notamment avec Tessa (Sacrifices, 2-01), mais également en saison 5, avec la venue de la Mort en personne, et pour finir dans la sixième saison.

  • L’auteure Raelle Tucker raconte avoir d’abord écrit le Reaper avec la faux et le voile noir traditionnels, avant de se rendre compte que cet aspect théâtral ne correspondait pas à l’esprit de l’épisode. Elle préféra également développer une figure originale, estimant que les poncifs n’effraient plus personne.

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13. ROUTE 666
(ROUTE 666)

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Scénario : Brad Buckner & Eugenie Ross-Leming
Réalisation :
Paul Shapiro

- So burning the body had no effect on that thing?
- Oh sure it did, now it's *really* pissed!

Résumé :

Cassie, une ancienne petite amie de Dean, demande de l’aide à ce dernier : des gens de couleurs ont été assassinés par ce qui semble être...un camion. Les deux frères Winchester se rendent sur place pour enquêter.

Le camion fantôme...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Après le voyage mortello-spirituel de l'épisode précédent, le retour sur Terre se fait sentir avec cet opus certes louable pour son attaque du racisme, fléau indissociable de l'histoire des Etats-Unis, mais au scénario... ronronnant. De fait, les auteurs semblent plus s'intéresser aux retrouvailles de Dean avec son ex. Une option valable, mais ce mélo se voit plombé par un manque d'alchimie entre Jensen Ackles (pas en très grande forme ici) et Megalyn Echikunwoke, cette dernière ayant d'ailleurs un jeu très limité ici. Comme il ne se passe rien si ce n'est des ressassements faciles du passé ou des réconciliations sur l'oreiller - gâchés par une photographie trop obscure - ce pan de l'histoire prend de la place et immobilise l'impetus de l'épisode. Toutefois, c'est assez amusant de voir notre dur-de-dur de Dean avouer qu'il a bien un p'tit cœur qui bat (et de bons goûts), car il en fait tellement un max quand il se la pète que le contraste marche très bien.

L'intrigue du jour ne vaut guère mieux, cette histoire de malédiction venue de l'au-delà en plus de ne pas être convaincante et prévisible, forme un doublon avec Dead in the water, et l'effet du cadavre noyé entraînant ses victimes est quand même plus massif que le gros truck qui démolit tout.   Une fois l'effet de surprise passé, le procédé s'use assez vite, même si plutôt original (on se croirait devant une version plus bourrine du Duel réalisé par Spielberg). L'explication est un poil tirée par les cheveux et quelques scènes pas du tout nécessaires frisent le ridicule, sans oublier une interminable confession de témoin. Quant à la résolution finale, elle frustre par sa fin pas très crédible et brutale, sans vrai mano a mano. L'évocation si américaine des longues routes campagnardes et de ses villages reculés demeure en filigrane. Heureusement, l'épisode trouve une planche de salut par la réalisation expérimentée de Paul Shapiro, qui parvient à passer quelques frissons lors des attaques de nuit, et distille merveilleusement une pincée d'angoisse dans chaque scène de suspense.

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La critique d'Estuaire44 : 

On conserve un bon souvenir du spectre automobile, également de découvrir cette fois l’Impala plongée au cœur de l’action. Toutes les scènes automobiles ont un vrai impact. La première version du script en contenait nettement plus, mais Kripke a du en rabattre finances obligent. On sent que le scénario a été colmaté à la hâte pour remplir les trous en résultant. Pour le reste la saison continue à visiter les plaies de l’histoire américaine, aussi bien que sa géographie. Après le puritanisme ou les communautés fermées, on trouve ici le racisme, traité sans trop de pathos.

Les auteurs essaient de renouveler la justification de l’arrivée des Bros, au-delà des sempiternels articles de presse. Le coup des ex ou des copines de fac (pour Sam) , ce n’est clairement pas la meilleure solution, cela fait terriblement artificiel. J’étais content de retrouver Megalyn Echikunwoke , je l’avais bien aimé dans les 4400, ici elle se maintient dans un registre très convenu, à l’aune du personnage. Je me souviens aussi que c’est dans cet épisode que j’ai remarqué pour la première fois les pittoresques ou étranges motels dans lesquels descendent les Winchester. L’équipe technique et artistique va se faire plaisir tout au long de la série sur le sujet, avec des résultats parfois impressionnants. En plus cela correspond réellement à une tradition américaine.

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Anecdotes :

  • Megalyn Echikunwoke (1983) est surtout connue pour ses rôles d’Isabelle Tyler dans Les 4400 et d’Angie Barnett dans That 70’s Show. Elle a fait quelques apparitions dans Urgences, Buffy contre les vampires, 24 heures chrono et plein d’autres séries.

  • Il s’agit d’une des rares fois où les frères Winchester ne chassent pas un ennemi à apparence humaine.

  • Sam et Dean demeurent parfaitement secs après avoir attaché une chaine au camion immergé. Dans le flashback, on voit que le camion est poussé dans l’eau vers l’avant, mais ce sens apparaît inversé quand il en est retiré. Sam déclare à Dean qu’il doit rouler sur 0,7 miles. Dean regarde alors le compteur, qui indique alors 70098.2 miles. A la fin du mouvement, il en indique 70100.6, soit nettement plus !

  • Le tournage de l’épisode fut perturbé par d’importantes chutes de neige, élément bien entendu impossible à montrer dans une action censée se dérouler dans les bayous de Louisiane.

  • L’épisode fait partie de ceux que Kripke déclare le moins apprécier cette saison. En effet son projet initial était de tourner un épisode entièrement basé sur des poursuites de voitures (l’Impala contre le monstre mécanique), mais il n’a pas pu disposer des moyens financiers suffisants pour mener à bien ce projet. Il fallut alors improviser un scénario de rechange et, avec le recul, il estime ridicule cette histoire de camion raciste (on peut penser qu’il avait en tête le Duel de Spielberg.)

  • "Yeah, kinda like that theatre in Illinois’’, déclare Sam, faisant référence à une légende urbaine américaine. Durant une représentation, un accident provoqua la mort d’un machiniste du Lincoln Square Theater, dans la ville de Decatur, Illinois. L’âme du défunt est ainsi supposée hanter l’endroit depuis les années 60.

  • Durant l’épisode, on entend "Walk Away’’, de The James Gang, au début de l’épisode, quand l’Impala démarre, ‘’She brings me Love’’, de Bad Company, quand Dean et Cassie ont un moment intime, "Can't Find My Way Home’’, de Blind Faith, lors du départ.

  • Le titre Route 666 est une référence au chiffre biblique de l’Antéchrist, mais aussi un clin d’œil à la mythique Route 66, reliant Chicago à Santa Monica, en Californie. Cet axe majeur des USA, surnommé « Mother Road » par Steinbeck, fut édifié durant le New Deal, à l’époque où l’Etat fédéral cherchait à relancer l’économie par de vastes travaux publics. Célèbre par ses paysages s’étendait sur près de 4 000 kilomètres, la route 66 a inspiré de nombreux artistes, écrivains et musiciens. Le développement des vastes autoroutes « interstates », lancées au début des années 60, l’a cependant déclassé en temps que vecteur économique, ruinant les villes s’étant édifiées sur son parcours (ce que raconte le dessin animé Cars). La Route 66 demeure cependant un important symbole de l’âme de l’Amérique profonde et d’une mystique du voyage également très américaine. Une Route 666 (désormais 491) existe bien, mais avec une distance bien plus modeste. La Devil Highway traverse la région dite des Four Corners, car seul endroit des Etats Unis où quatre Etats font jonction : Arizona, Colorado, Nouveau-Mexique et Utah.

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14. TÉLÉKINÉSIE
(NIGHTMARE)

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Épisode Mythologique

Scénario : Sera Gamble & Raelle Tucker
Réalisation :
Phil Sgriccia

- We’re not gonna kill Max.
- Then what? I hand him over to the cops and say, “Lock him up, officer; he kills with the power of his mind.”

Résumé :

Après avoir fait un rêve où il voyait un homme assassiné par un esprit, Sam convainc Dean de l’accompagner pour empêcher le drame, mais ils arrivent trop tard. Les deux frères enquêtent, mais voila que le frère de la victime se fait assassiner à son tour...

Immanquable...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Il semble patent que les auteurs connaissent leur Angel. Un quidam qui n'a rien demandé assailli soudainement de visions psychiques qui lui donne l'occasion de sauver un innocent des griffes du mal, et devant vider trois tubes d'aspirine après ? On t'a reconnue Cordy ! Comme dans pratiquement tous les épisodes de la saison, le suspense est présent de A à Z, en particulier dans la scène finale, haletante comme jamais. Les deux excellents seconds rôles principaux, Brendan Fletcher (Max) et Beth Broderick (Alice) crédibilisent cette scène. Le twist du whodunit produit un très bon effet théâtral ! A noter les très bons effets gores dans le deuxième meurtre, la décapitation à la fenêtre (pourquoi croyez-vous qu’on les appelle ‘’fenêtres à guillotine’’ ?). Sinon, d’où est-ce que Dean sort son gadget très futuriste ? Ce grand épisode est immanquable car il contient aussi des informations très importantes pour la bonne compréhension de la série. Ainsi, on en apprend plus sur les étranges pouvoirs de médium de Sam. Jusque ici, le sujet avait déjà été abordé (La maison des cauchemars), mais jamais en profondeur. Ici, en plus d’importantes découvertes, on suit une enquête passionnante de bout en bout.

Le sujet de l'épisode est assez proche de la Poupée vivante de la Twilight Zone, mais qui aurait fait fusionner l'enfant victime et la poupée en un. Brendan Fletcher se montre saisissant de fureur homicide et de désespoir tragique dans sa composition d'enfant victime devenant bourreau vengeur. Ses scènes avec Sam, superbement dialoguées, sont des pépites, on ne sait jamais s'il va se calmer ou persévérer dans sa folie. Le thème des enfants maltraités, de l'assassin victime toujours plus intense qu'un simple méchant, et le fait que ce soit un être humain qui soit en cause permet un joli problème éthique, du moins pour Sam ; Dean ayant autre chose à faire que de se prendre la tête avec le tabou de l'humain, (encore très Buffy/Angel comme thème).

Cela est d'autant plus fort que Max renvoie à Sam un miroir inversé, et que ce dernier se voit forcé de relativiser sa rancune envers son père, finalement bon bougre comparé au père violent de Max... et relativiser son attitude face à son malheur, Sam ayant suivi un chemin moins destructeur que l'adversaire du jour, et cela il le doit à lui-même, et à son cher frère (émotion lorsque Dean assure qu'il n'arrivera rien à son cadet tant qu'il sera là, c'est à la fois viril, naturel, et beau). Sinon, Sam et Dean en prêtres font hurler de rire, crédibilité à aller chercher du côté des infinis négatifs, tout comme Dean comptant utiliser les dons de Sam pour gagner à Vegas... Un grand épisode qui lève le voile sur certaines questions et en commence de nouvelles. Dans tous les cas, on est désormais persuadé d’un futur sombre pour Sam...

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La critique d'Estuaire44 : 

Le thème de l’alter ego négatif est souvent porté à l’écran et c’est bien le cas ici, entre Sam et son quasi Doppelgänger, mais aussi entre les deux frères. L’étude psychologique et l’horreur font bon ménage. Effectivement cela laisse présager tout un développement autour de Sam, relié à la mythologie de la vendetta familiale (mais qui surviendra surtout en saison 2, de mémoire).

Effectivement les Bros en prêtre cela reste un sacré souvenir ! La costumière de la série avait malicieusement veillé à ce que les tenues soient un brin trop courte pour l’imposante musculature de ces messieurs.

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Anecdotes :

  • Brendan Fletcher (1981) est canadien. Il a joué entre autres dans Smallville, MilleniuM, Tru Calling, etc...

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français Cauchemar, soit la traduction du titre original. Un choix préférable, l'autre titre en français nous révélant dès le début que le tueur à un pouvoir.

  • Sam et Dean se présentent sous les identités respectives de "Père Frehley’’ et de "Père Simmons’’, soit les noms du guitariste et du bassiste du groupe de rock KISS.

  • Durant l’épisode on entend deux chansons de Bob Seger : Two plus Two et Lucifer. Il s’agit d’un chanteur du Michigan, où est censée se dérouler l’action. Les différents décors contiennent également plusieurs références à cet État (photos, mugs…). Le réalisateur Philip Sgriccia est lui même originaire du Michigan et a voulu faire un clin d’œil à cet État.

  • La dessinatrice des costumes de la série, Diana Widas, déclare que la taille du costume de prêtre de Sam est un peu juste. Elle commente que c’est souvent le cas pour les vêtements de Sam, voulant ainsi indiquer son côté plus coincé que Dean.

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15. LES CHASSEURS
(THE BENDERS)

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Scénario : John Shiban
Réalisation :
Peter Ellis

- You killed my brother.
- Your brother. [laughs] Now I see.
- Just tell me why.
- Because it's fun. [laughs again]

Résumé :

Alors que les frères Winchester partent enquêter sur d’étranges enlèvements, c’est bientôt au tour de Sam de disparaître. Dean va alors faire équipe avec le sheriff Kathleen Hudack pour retrouver son frère, qui à été enlevé par une famille pour le moins...étrange.

Une famille formidable...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 :

Avec The Benders, Supernatural livre sa version des chasses du comte Zaroff. Cependant, cette intrigue de search and rescue souffre d'en rester à une veillée d'armes qui ne crépite que rarement. Après la saisissante introduction et une fois Sam kidnappé par les joyeux dégénérés, on assiste à une vadrouille routinière en compagnie de Dean et de la shérif où il ne se passe pas grand-chose, si ce n'est une scène de chasse en effet efficace. Sinon, Sammy est au chaud dans sa cage, la flic st désincarnée (malgré le coup des menottes), et il y a pas mal de raccourcis (comment Dean retrouve-t-il Sam ? Comment Sam sort-il de la cage ? Sacrée coïncidence de tomber sur une policière étant dans la même situation que Dean). Le final est très décevant, avec cette partie de cache-cache mille fois vue et revue. On est loin des modèles du genre. Même la version burlesque de Buffy (Homecoming) dépotait mieux. Un des points forts est la découverte tardive qu’il n’y a rien de surnaturel dans cette histoire (dans la saison 4, le non moins bon Entre les murs en fera autant), une bonne surprise, à rebours de ce que le spectateur pensait initialement.

L'épisode peut heureusement compter sur le trio de sauvages bien cramés (les Benders sont devenus des ennemis cultes pour les fans). On aime bien que les Benders n'ont aucune motivation autre que le plaisir de tuer, de la chasse, ça les rend encore plus insoutenables que n'importe quel démon ; on est pas loin d'Esprits criminels, connue pour monter des sadiques plus horribles les uns que les autres. Mais c’est ici encore plus dérangeant de voir qu’il s’agit d’une famille entière... d’humains. En effet, on est généralement plus impressionné par les séries policières que par les séries fantastiques, car l’on sait que dans ce dernier cas, la menace n’est pas réelle. Or, dans ce genre d’épisodes où ces règles sont abandonnées (ce fut le cas pour Le fétichiste dans X-Files), l’horreur ne peut qu’en être augmentée. Surtout qu’ils n’ont pas choisi que des adultes dans cette famille du bonheur : il y a aussi une petite fille, pire que tête à claques et interprétée par la talentueuse Alexia Fast, mais doublée en français par la très mauvaise je-ne-sais-pas-qui-mais-change-de-métier.

En parlant de guest, on est servi dans cet épisode : les 3 autres acteurs membres de cette joyeuse famille sont tellement bien choisis qu’on dirait qu’ils sont les personnages. Jessica Steen est également remarquable dans le rôle de Kathleen. Superbe Dean qui nous fait vraiment émouvoir en gars prêt à tout pour retrouver son frère, mais qui malgré tout n'est pas sans reproche : n'y-a-t-il pas un peu d'ego dans sa volonté d'être le protecteur de Sam ? Bonnes vannes entre les deux bros, ou bien la discussion absurde sur Godzilla. Supernatural assure côté personnages malgré des intrigues très disparates d'intérêt.

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La critique d'Estuaire44 : 

L’épisode joue pleinement la carte des retrouvailles avec une famille de films d’épouvante très populaires aux USA, celle du Survival horrifique, voyant des péquenauds dégénérés s’en prendre aux passants infortunés. Cela va des Massacre à tronçonneuse au Détour mortel d’Eliza Dushku, en passant par Délivrance ou la Colline a des yeux. On aime bien le côté référencé du récit qui reprend tous les principaux à-côtés du genre, dont le côté bien crado ou le gore souvent brut de décoffrage. Tout comme dans La Meute des X-Files, le shérif local en prend aussi plein la figure, là aussi une figure imposée de ce style de film, le faux espoir tombe à l’eau et la tuerie peut continuer, merci. L’épisode est moins singulier que La Meute, cela peut très bien être considéré comme une faiblesse, mais le côté B Movie est parfaitement assumé. J’ai trouvé la mise en scène plutôt efficace et sinistre à souhait. Les différents antagonistes sont parfaitement dessinés, mention spéciale à la petite fille, l’une des adversaires des Bros les plus dérangeantes cette saison.

Évidemment cet épisode de Supernatural présente l’originalité d’être totalement dépourvu de surnaturel, ce qui peut décevoir les aficionados du Fantastique, mais c’était amusant de voir les Bros se retrouver dans la position des habituels ados massacrés copieux et être aussi à la peine, sinon plus que contre les créatures issues de la Bouche de l’Enfer, euh, du Paranormal. J’ai bien aimé les scènes entre Dean et la Shérif découvrant le monde étrange et périlleux de la Chasse. Son appel (souvent un drame familial) peut toucher quiconque, y compris une policière comme la Kate d’Angel.  J’ai trouvé ses réactions assez justes avec un casting réussi de Jessica Steen, la première interprète de Liz Weir dans Stargate SG-1. Beau travail des maquilleurs et des costumiers, on a l’impression que les Benders ne sortent jamais de leurs fringues, c’est plaisamment immonde.  Pour l’anecdote, l’acteur devant jouer Pa Bender en fut empêché par une tempête de neige, et la production dut trouver en urgence absolue un autre qui les porterait parfaitement.

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Anecdotes :

  • Jessica Steen (1965) est d’origine canadienne. Elle est apparue dans un grand nombre de séries télévisées, comme Stargate SG-1, NCIS, Charmed et même le remake de Kojak en 2005.

  • Premier épisode à abandonner le fantastique. Ce sera à nouveau le cas dans Entre les murs (4-11). Il s’agit égalemment du premier épisode (en VO seulement) sans le petit récapitulatif des épisodes précédents : "22 years ago’’, qui deviendra par la suite "THEN’’.

  • En VO, lorsque Dean entre dans la cave pour la première fois, on peut voir ses lèvres bouger mais aucun son ne sort. L’ordinateur de Kathleen indique que les Winchester ont la même taille (six pieds, quatre pouces), ce qui est manifestement faux. Quand Sam demande à Jenkins où ils se trouvent, on aperçoit le micro à droite de la tête de ce dernier.

  • Dean fait plusieurs fois référence à Godzilla au cours de l’épisode. They're just a bunch of psycho hillbilly rednecks... lookin' for love in all the wrong places, déclare Jenkins, en faisant référence à aux paroles de la chanson Looking for Love du chanteur Country Johnny Lee.

  • Dans Stargate SG-1, Jessica Steen, fut la première interprète du Dr. Elizabeh Weir, qui devait devenir l’une des figures majeures de Stargate Atlantis (mais sous les traits de Torri Higginson).

  • Le nom de « Bender » fait référence à une famille du Kansas qui assassinait les clients de passage dans leur hôtel, en 1872 et 1873. Vingt et une personnes ont ainsi été tuées, avant que !es « Bloody Benders » ne prennent la fuite.

  • Il est également indiqué que Dean est mort, ce qui fait référence aux évènements de Faux frères.

  • On entend Rocky Mountain Way de Joe Walsh au bar au début.

  • C’est la première fois qu’un épisode ne se conclue pas sur le départ de l’Impala, les frères étant à pied.

  • Ackles et Kripke estiment que Missy Bender compte parmi les adversaires les plus effrayants des Winchesters cette saison.

  • L’épisode est tourné dans le décor d’une petite ville abandonnée depuis des années.

  • Dean demande en plaisantant aux Benders de promettre de ne pas le transformer en cendrier. Il s’agit d’un clin d’œil au célèbre serial killer Ed Gein, qui transformait les dépouilles de ses victimes en décorations d’intérieur. Les cranes servaient ainsi de cendrier.

  • L’épisode s’inspire très largement du cultissime Massacre à la tronçonneuse (1974) où une famille isolée de dégénérés s’en prend pareillement à des voyageurs ; Le « héros » du film, Leatherface, fut également écrit à partir de l’histoire d’Ed Gein. Le retentissement du film à créé un nouveau genre de film d’horreur, où cette situation se reproduit à quelques variantes près (La Colline a des yeux, Détour Mortel…). Il en va de même pour les séries télé, l’épisode La Meute des X-Files (4-02) ne comporte ainsi également pas d’éléments fantastiques. Massacre à la Tronçonneuse à également contribué à la galerie des Scream Queens, Marilyn Burns frappant très fort avec une demi heure pleine d’hurlements ininterrompus.

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16. DAEVA
(SHADOWS)

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Épisode Mythologique

Scénario : Eric Kripke
Réalisation :
Kim Manners

- You guys said you're with the alarm company?
- That's right.
- Well, no offense, but your alarm's about as useful as boobs on a man.

Résumé :

Une jeune femme est retrouvée en plusieurs morceaux à son domicile fermé de l’intérieur. Les frères Winchester découvrent que le coupable est une Daeva, une ombre maléfique. Parallèlement, Sam retrouve Meg et découvre que la jeune femme n'est pas étrangère à ce meurtre...

Les griffes de la nuit...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Eric Kripke prend la plume, mais n'accorde pas la moindre importance à l'histoire. Pourtant, on aurait pu en tirer quelque chose de ces Daevas bien flippants, mais à part deux-trois scènes on repassera. Le talent de Manners trouve à s'exprimer comme à son habitude, mais la déception reste. Dialogues trop abondants, absence d'action, tempo traînard, monstres plus silhouettes que consistants (sans jeu de mots). Et puis, bon, j'aime les W2 parce qu'ils savent rester sobres quand les émotions les atteignent, alors voir Sam et Dean subitement extérioriser ce qu'ils ressentent paraît un peu maladroit, d'autant qu'Ackles et Padalecki n'ont pas encore acquis une aisance de jeu dans ce registre – ça ne tardera heureusement pas. Kripke se laisse coincer par des clichés qu'il ne dépasse pas (le plan diabolique peu original, la filature de milieu d'épisode, la jolie fille de l'intro marchant seule dans la nuit et se faisant ventiler ; de la part d'un fan de Buffy, ça fait mal).

Heureusement, le retour de la pure et chaste Meg nous permet d'excellentes scènes, toujours le sourire light devant sa félonie démoniaque. Chaque scène avec Sam pétille ; en particulier sa scène de séduction perverse (on croirait Drusilla et Giles dans Acathla de Buffy). Dans cet épisode, le personnage prend énormément d’épaisseur, ce qui permet d’apprécier davantage le très bon jeu de Nicki Aycox, taillée sur mesure pour ce rôle de baddie mutine et séductrice. Sa confrontation finale avec les Winchester lui permet de montrer l’étendue de son talent. À noter également la scène où Sam l’observe en sous-vêtements, très Fenêtre sur cour, mais en plus malsain (Kripke assume que ses valeureux héros ne soient pas irréprochables et peuvent se comporter de manière peu galante). Le grand événement reste la première réunion de famille avec John apparaissant enfin au milieu de notre duo qui n'en croit pas ses mirettes. Scène émouvante, sans pathos, un brin cliché, mais portée par un Jeffrey Dean Morgan meilleur que jamais, et par Ackles et Padalecki, très justes ; la scène de séparation sonne bien, et on se languit de retrouver la vénéneuse blonde.

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La critique d'Estuaire44 : 

Manners réalise quelques beaux effets horrifiques avec les jeux d’ombres et les deux acteurs invités excellent chacun dans leur domaine. Les retrouvailles de John et de ses fils restent un grand moment, en particulier la réconciliation avec Sam, qui m’avait beaucoup touché à l’époque.  L’intérêt demeure éveillé, malgré un récit ultra prévisible que Meg ait repéré les Bros (It’s a trap ! comme on dit chez Star Wars). Surdouée jusque-là, elle tombe dans le piège des Winchesters un peu trop facilement, une garce vipérine grand train toutefois. La séparation finale ressemble trop à une fuite des bros pour ne pas susciter la gêne.

C’est sans doute basique, mais j’aime quand les frères gagnent sans fioritures (bon, on se doute bien qu’on reverra la péronnelle diabolique, rendez-vous pour le retour de la revanche de la vengeance). Et puis l’ADN de la série n’est pas grand-urbain, je trouve les Bros plus dans leur élément dans la cambrousse, ici on est hors sol. Si une série dérivée finit par se faire, elle se déroulera sans doute dans une grande ville, mais je préfère quand l’Impala parcourt les chemins de traverse de l’Amérique redneck, c’est son originalité. Au total on sent trop qu’il s’agit d’un simple préliminaire avant le combat contre le toujours mystérieux commanditaire de cette rafraîchissante rosière de Meg.

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Anecdotes :

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français Retrouvailles.

  • Meg dit qu’elle à rencontré "Quelque chose Michael Murray’’ dans un bar de L.A. Il s’agit d’une référence à l’acteur Chad Michael Murray qui à joué avec Jared Padalecki dans la série Gilmore Girls et le film La maison de cire.

  • L’épisode voit les retrouvailles temporaires des frères Winchester avec leur père.

  • Durant l’épisode l’on entend : "Pictures of Me’’, de Vue, au bar, "You Got Your Hooks in Me’’ de Little Charlie and the Nightcats quand Meredith marche dans la rue, "The New World’’ de X quand on découvre le symbole.

  • Les Winchester apprécient les voitures vintage : John conduit une GMC Sierra Grande. Ce pick-up haut de gamme a connu un grand succès à l’USA, dans la première moitié des années 80, grâce à ses capacités mais aussi à son design. Il a également été popularisé par la série L’homme qui tombe à pic (1981-1986), où il donne lieu à de nombreuses cascades.

  • Le symbole apparaît tracé avec le sang de Meredith, il n’a donc pas pu servir à invoquer le démon l’ayant tuée.

  • Le Daeva est une divinité védique aux grands pouvoirs, effectivement totalement intangible, mais pas négative. Le mot signifie « se mouvoir en toute liberté ».

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17. A FORCE DE VOLONTÉ...
(HELL HOUSE)

Supernatural 1 17 1

Scénario : Trey Callaway
Réalisation :
Chris Long

- This stuff right here — this is our ticket to the big time. Fame, money, sex. With girls, okay? Be brave. Okay, WWBD. What would Buffy do? Huh?
- What would Buffy do? I don't know, but, Ed, she’s stronger than me.

Résumé :

Alors qu’ils visitaient une maison supposée hantée, une bande de jeunes se sont retrouvés nez à nez avec le corps d’une fille pendue à la cave. Les frères Winchester partent enquêter, mais ne trouvent rien de surnaturel dans la maison. Ils rencontrent également deux pseudo-chasseurs, trouillards et pathétiques.

Que voulez-vous réellement... ?

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

L'unique épisode écrit par Trey Callaway mélange une histoire horrifique d'une prodigieuse originalité et un humour massif à se serrer les côtes. On a attendu un certain temps, mais ça y est, Supernatural ose enfin l'humour, et ça marche. Le mélange horreur-comique est parfait, et rappelle les grandes heures de Buffy et de X-Files.

Par un brillant changement de cadre, la série choisit de montrer non une version de légende locale américaine, mais la naissance de toutes pièces d'une telle légende. C'est ainsi que le monstre du jour se crée sous nos yeux grâce à un public avide de paranormal qui projette ses fantasmes ; un décadrage audacieux. Par un amusant enchevêtrement entre réel et imaginaire, Supernatural nous rappelle que les légendes, bien que souvent appuyées sur des faits réels, sont nées de l'imagination des hommes ; or la série, par essence une fiction, a pour postulat ces légendes prenant vie, et ses spectateurs comme ses scénaristes sont fans de surnaturel, soit un effet de méta-récit très savoureux.

Surtout, cette idée sert aussi l'histoire en elle-même, la nature du monstre faisant en sorte qu'il agit de manière différente à chaque apparition. Il devient donc un adversaire quasi invincible, une opposition de choix pour nos bros qui d'ailleurs ne sortent pas tout à fait vainqueur du combat, un doute final planant sur le devenir du monstre. Le suspense est également omniprésent tout au long de l’histoire. Les scènes dans la maison sont assez effrayantes, dignes de vrais films d’horreur. Il y a peu d’effets spéciaux mais ils sont plutôt réussis. Le meurtre de la fille à la fin du premier acte, en montage rapide, est particulièrement sauvage. Le décor de la maison est glauque à mort, la photographie très noire, et la mise en scène de Chris Long est d'une tension de chaque instant, en plans fluides et continus, soudainement hachés lors des attaques.

Les scénaristes continuent de revisiter leurs modèles, et nous voici avec la version Supernatural des Lone Gunmen des X-Files (l'efficacité en moins) et du Trio de Buffy (l'intelligence en moins) : un duo de geeks abrutis d'un crétinisme effréné à hurler de rire. Entre références à la pop culture (What would Buffy do ? = sursaut d'allégresse), amateurisme intégral, arrogance ridicule, et trouillardise puissance infini, le festival ne s'arrête jamais. Chapeau aux acteurs d'être aussi convaincus dans ces rôles d'idiots amuseurs, ils m'ont tué à chaque apparition. Mais autant que le rire, il est difficile de ne pas voir Kripke se moquer affectueusement de ses fans amateurs de surnaturel, qui rêvent de traquer le Fantastique, d'être des Ghostbusters, comme Whedon parodiait les geeks, et Carter les obsédés d'OVNI.

Par là, il s'agit du premier épisode de la série à vraiment jouer avec son public, et l'on sait que le succès de Supernatural doit beaucoup à son lien fusionnel avec ses fans. Cela est renforcé par la spectaculaire apparition de Jared en serviette de bain, ajoutée à la demande des spectatrices qui ont dû ressentir le même émoi que les femmes des années 60 en voyant Sean Connery sortir de sa douche. Jared et Jensen s'amusent vraiment beaucoup, et c'est avec grand-plaisir qu'au milieu de cette affaire sinistre, ils se lancent dans un concours de vacheries à tomber par terre. Un concentré d'horreur, d'humour, et d'amour envers le public, un sommet absolu de la saison.

Supernatural 1 17 2

La critique d'Estuaire44 : 

Les blagues entre frères participent également à l’ambiance humoristique, de même que les vannes sur le Texas profond. J’aime bien qu’à côté de cela l’épisode ne cède rien sur l’aspect horrifique, on a un mélange réellement harmonieux et dynamique de deux éléments très disparates, un alliage bien connu des amateurs de Buffy. Sous l’influence des Bandits Solitaires, pas mal de séries (pas seulement fantastiques) ont incorporé des personnages geeks parmi leurs seconds rôles, avec des résultats très inégaux. Mais ici les Ghostfacers (pas encore nommés) s’avèrent totalement irrésistibles de fatuité et de nullité crasse, effectivement on en redemande. Appréciés par les fans de Supernatural qui ont toujours eu beaucoup d’humour, ils vont effectivement revenir, à la grande joie des Bros toujours ravis d’avoir à gérer les champions en plus du monstre de la semaine. Les Facers auront même droit à leur web série.

D’ailleurs l’usage de l’Internet montre bien que nous sommes une décennie après le lancement des X-Files ou de Buffy, il est ici entré dans la vie quotidienne et n’est plus un objet exotique frétillant de nouveauté ou un fantasme parano. Kripke va réellement mettre en place le site des Facers, qui développera durant un temps, de manière humoristique, les thématiques de divers épisodes. Belle prestation d’Agam Darshi en victime du Tulpa, elle va devenir une belle recrue de Sanctuary. Supernatural va développer au fil du temps pas mal d’épisodes décalés humoristiques  et jouer aussi des niveaux de réalité et du relationnel avec les fans. Gros boulot des décorateurs de la série et excellente bande son rock/métal, comme toujours.

Supernatural 1 17 3

Anecdotes :

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français La maison de l’enfer, soit la traduction du titre original.

  • Première apparition d’Harry et Ed qui formeront plus tard le groupe des Ghostfacers. Ils utilisent l'expression What Would Buffy Do?, souvent abrégée en WWBD, devenue une question rituelle du geekland. Elle est prononcée pour l'amusement du défi, mais aussi parfois très sérieusement. Le livre "What Would Buffy Do?: The Vampire Slayer as Spiritual Guide", écrit par une auteure chrétienne, définit une démarche spirituelle basée sur la série de Joss Whedon. Les futurs Ghostfacers reviendront par la suite pourrir la vie des deux frères, dans les épisodes Ghostfacers (3-13) et Nés pour chasser (4-18). Ils ont leur propre site Web et sont devenus les héros d’une Web-série, dérivée de Supernatural (2010), portant leur nom. Ils y enquêtent sur la mort mystérieuse de l’actrice Janet Meyers, qui depuis hante un théâtre.

  • Le site internet que Sam découvre existe réellement : www.hellhoundslair.com à été crée par les producteurs de la série. Il relate plusieurs légendes urbaines dont certaines reliées à des épisodes de la série.

  • La jeune femme tuée en prologue est interprétée par Agam Darshi qui va devenir en 2009 l’une des interprètes principales de la série Sanctuary (Kate Freelander).

  • Avant d’être tuée, elle casse plusieurs jarres, dont une qui réapparaitra plus tard dans l’épisode, manipulée par Dean. Par ailleurs, les policiers ont dû vraiment s’éloigner pour ne pas entendre les coups de feu ! L’épisode se déroule à Richardson, au Texas, qui est la ville natale de Jensen Ackles. Elle est très différente de la petite localité rurale montrée ici car intégrée dans l’urbanisation de Dallas - Fort Worth.

  • Durant l’épisode on entend "Fire of Unknown Origin" de Blue Öyster Cult, au début "Burning For You" du même groupe, à la fin. Les paroles de la première chanson évoque le passé des Winchester : « A fire of unknown origin/Took my baby away… ». Le symbole peint au mur que commente Dean est en fait le logo de ce groupe apparaissant toujours sur leurs albums. Nommé le « Cronos », il s’inspire du symbole de Saturne. Importante formation de Heavy Metal, parfois psychédélique/ésotérique, les Blue Öyster Cult existent depuis 1967.

  • Les noms Zeddemore et Spengler font référence aux héros du film SOS Fantômes (1984).

  • L’album impressionnant Dean à la boutique est le mythique Point of Know Return, du groupe Kansas (1977), contenant notamment leur standard Dust in the Wind.

  • Les dialogues des deux Geeks comportent un nombre élevé de références : le Seigneur des Anneaux, l’Exorciste, Donjons et Dragons, etc.

  • Après avoir eu recours à plusieurs légendes urbaines cette saison, Kripke indique avoir voulu ici montrer comment celle-ci se créaient puis se développaient. Il déclare également que le sujet le passionne et qu’au cours de cette première saison, il a voulu montrer comment les légendes urbaines participent au folklore d’un pays et donc pleinement à sa culture.

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18. LA STRYGE
(SOMETHING WICKED)

Supernatural 1 18 1

Scénario : Daniel Knauf
Réalisation :
Whitney Ransick

- Dude, dude, I am not using this ID!
- Why not?
- Because it says "Bikini Inspector" on it!

Résumé :

John Winchester laisse à ses deux fils les coordonnées d’une petite ville. Lorsqu’ils se rendent sur place, Sam et Dean remarquent qu’il y à très peu enfant dans les rues, une épidémie de pneumonie en ayant envoyé la majorité à l’hôpital dans un état critique...

Quelque chose de méchant...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Something wicked se penche sur un thème très Whedonien qui avant lui a beaucoup intéressé les psychologues : la perte de l'innocence originelle ; ces moments où les délicieuses rêveries de l'enfance nous quittent devant la brutalité de ce monde. D'ailleurs, cet épisode fait penser au Killed by Death de Buffy avec ce croquemitaine s'attaquant aux enfants. Mais Daniel Knauf choisit de mettre l'histoire au second plan pour examiner le traumatisme originel qui sans doute rongera toujours Dean.

Si le monstre est bien craignos, que la vision de ces enfants sans vie est assez éprouvante, que la mise en scène de Whitney Ransick est bien flippante avec ces plans statiques et ces ombres menaçantes (la scène de la vieille dame !), c'est surtout pour un Dean touché au plus profond que l'épisode trouve sa force. On ne peut s'empêcher de penser que John se montre assez cruel quand on voit la fenêtre ouverte sur l'enfance de Dean : grise, triste, corrompue par la mission du père qui le prive des délices de l'enfance. Les deux acteurs qui jouent Sam et Dean enfants sont très corrects (par contre, leur doublage français...), et l'on a le plaisir de revoir Jeffrey Dean Morgan, dont le jeu est de plus en plus impressionnant d’épisode en épisode. La seule scène où le jeune Dean prend stoïquement le fusil pour tirer sur la Stryge en dit long ! Alors que son frère demeure dans sa bulle, Dean est déjà dans la position du père de substitution alors qu'il n'est qu'un enfant, se sacrifiant déjà pour lui - la scène du bol de céréales est moins drôle que dramatique. L'ironique répétition de la situation le voyant devoir agir comme son père se montre grinçante.

Michael émeut aussi en subissant comme Dean la disparition des doux rêves de l'enfant devant l'agression du monstre. Malgré le courage dont il fait preuve, il ne sera plus jamais le même. La coda, d'une gravité amère, se montre éloquente là-dessus. Sammy est volontairement en position quasi passive, comme si Dean devait à nouveau porter son fardeau d'aîné qui le force à prendre soin de son frère. La famille Winchester semble décidément bien torturée, salis par la présence du mal qui ne les laisse jamais en repos. Alors, peu importe que le rythme soit assez lent, que la seule scène d’action soit bien en-dessous d’autres de cette saison, que le visage de la Stryge fait très... masque en latex, ou que le duel final soit un peu précipité, cet épisode creuse plus profondément la douleur des personnages, la meilleure chose à faire pour faire durer une série.

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La critique d'Estuaire44 : 

De toutes les familles d’épisodes de Supernatural, celle explorant la jeunesse des frères Winchester est sans doute celle qui m’intéresse le moins. Je pense qu’il aurait été bien plus subtil de nous faire percevoir leurs traumas passés via leurs répercussions sur leur relation et attitudes présentes.

Aussi réussi soit l’opus, opérer par flash back c’est tout faire pour que le pathos apparaisse bien à l’écran, de la manière la plus misérabiliste possible. Ceci-dit je reconnais que les deux adolescents qui représentent Sam et Dean jeunes sont très bien choisis.

Supernatural 1 18 3

Anecdotes : 

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français L’épidémie, un poil moins révélateur que La Stryge.

  • À la fin, les caméras sont visibles sur l’Impala. À l’entrée de Fitchburg, le nom de la ville est écrit sur le panneau de bienvenue, mais celui précisant le total de la population indique l’orthographe Fitchberg. Quand les deux frères rencontrent le médecin et discutent avec l’infirmière, on aperçoit le micro dans un miroir, au dessus de la tête du docteur. La dame âgée appelle sa croix un crucifix, or une croix ne devient un crucifix que si Jésus y est représenté.

  • Lors d’un des souvenirs d’enfance, Sam regarde le dessin animé Cosmocats (Thundercats, 1985-1986), qui raconte la lutte de valeureux hommes-chats contre d’affreux mutants. Un reboot fut réalisé en 2011. Dean joue lui au jeu vidéo Andro Dunos, un shoot them up vertical sorti en 1992 sur Neo-Geo AES.

  • Durant l’épisode l’on entend : "Rock Bottom’’, d’UFO, quand les deux frères discutent dans l’Impala en début d’épisode, et "Road to Nowhere’’ d’Ozzy Osborne, lors du départ.

  • Le titre original de l’épisode est une référence à un très célèbre roman de Ray Bradbury, Something Wicked This Way Comes (1962). Intitulé en Français La Foire des Ténèbres, il raconte comment des enfants sont confrontés à une fête foraine maléfique et à une créature des ténèbres. Constance M. Burge donnera le titre exact de ce roman (en remplaçant "wicked" par "wicca") au pilote de sa série Charmed.

  • Dans le folklore, une Stryge est un démon ailé femelle, aux hurlements très sonores. Elles se nourrissent surtout des nouveaux nés, qu’elles agressent au berceau, quand personne ne les surveille. Elles sucent sur place le sang des nourrissons ou les enlèvent. Leur nom a une racine grecque signifiant oiseau de nuit.

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19. LE TABLEAU HANTÉ
(PROVENANCE)

Supernatural 1 19 1

Scénario : David Ehrman
Réalisation :
Phil Sgriccia

- Why are you trying so hard to get me laid?
- Why are you trying so hard to *not* get laid?

Résumé :

Un couple est sauvagement assassiné au rasoir, alors que tout chez eux était bouclé. Les deux frères Winchester partent enquêter. Ils sont persuadés que le tableau acheté par les victimes le jour de leur mort n’est pas étranger au drame. Parallèlement, Sam fait la connaissance de Sarah Blake, une spécialiste en art...

Le must, ou comment un meurtre sanglant peut-il devenir artistique...

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Le must de la saison chez les loners (avec Faith), et un des meilleurs épisodes de la série. Il exploite le thème certes commun de l'objet maléfique, mais quelle maestria dans le traitement de David Ehrman ! La pâleur hiératique des personnages du tableau introduit dès les premières secondes un sentiment de frayeur qui ne lâche plus jusqu'à la dernière scène. Sarah Blake est un des meilleurs personnages secondaires féminins de la série, et pourtant il y en a des tonnes, de même que Taylor Cole est une des meilleurs guests. Ce personnage donne une force supplémentaire à l’épisode qui est déjà merveilleux. Déjà, l’intro, bien sanglante comme d’habitude, donne le ton...

Cet esprit fou qui semble indestructible donne pas mal de sueurs froides à nos bros qui ont bien du mal à tenir la cadence, un de leurs adversaires les plus terrifiants, interprété de manière époustouflante. On retrouve tous les ingrédients nécessaires à la réussite d’un épisode : action (la scène finale), humour (le dîner entre Sam et Sarah, les habituelles répliques de Dean), horreur (les meurtres, le cadavre d’Evelyn, à nouveau la scène finale) et surtout suspense : la coda, le briquet qui refuse de s’allumer, les mouvements du tableau, les meurtres où la production semble décidée à ne pas faire dans la demi-mesure question faux sang, les échecs répétés des W2... la tension est permanente, et explose lors de la tornade finale, véritable tour de force horrifique, et en cette saison, un des rares mano a mano terminal à ne pas paraître hâtif ou décevant. Le scénario est rempli de fausses pistes, bien malin qui aura deviné le twist final. La réalisation est à la hauteur : angles de caméra inspirés, effets spéciaux corrects. Que du bon, donc !

Reparlons un peu de la volcanique Sarah Blake, LE personnage secondaire de l’épisode. Son petit jeu de séduction avec Sam est très agréable à suivre, émouvante sans sombrer dans la guimauve. On ne peut que regretter que le personnage n’apparaisse que dans cet épisode, on aurait pu avoir de grandioses retrouvailles. Prendre une actrice aussi magnifique que Taylor Cole (spectaculaire apparition en robe noire) a son revers : le spectateur mâle peut ne plus prêter attention à ce qui se passe pour la dévorer des yeux. Quelle merveilleuse idée qu'elle tienne un rôle actif dans la situation, et accepte de se jeter en plein cœur du danger avec son nouveau chéri, c'est magnifique, c'est beau, ce n’est pas méga réaliste, mais sa fougue emporte tout. Véritablement un des premiers grands personnages féminins de Supernatural, reconnus pour envoyer pas mal de bois de chauffe. Cole a un vrai talent de comédienne, et l'alchimie avec Jared Padalecki est une évidence. Tout au long de l'épisode, on s'amuse de leur pas de deux désynchronisé, où Sam ne cesse de ralentir quand la damoiselle tente d’accélérer les choses (les interventions de Dean pour décoincer son frérot sont désopilantes). Un triangle gagnant, et on a vraiment envie de traiter Sam de crétin pour autant atermoyer, mais cela fait partie de la dure vie de héros ténébreux...

Supernatural 1 19 2

La critique d'Estuaire44 : 

Épisode très relevé, avec des scènes sinistres ou horrifiques particulièrement goûtues. Le langage visuel s’exprime pleinement entre le sympathique tableau (un chef d’œuvre dans son genre) ou le mausolée familial et ses jolies poupées mortuaires, quelle charmante idée. Jodelle Ferland apporte son impact coutumier au très dérangeant spectre enfantin, elle est une parfaite invite pour la série.

Nombre de rebondissements ponctuent efficacement ce récit mettant en avant la tradition des tableaux ouvrant sur d’autres mondes, tout comme ce fut le cas avec les miroirs de Bloody Mary. Le final se montre haletant au possible. Rien ne manque au succès de l’opus, y compris une superbe rencontre, avec la sublime et très attachante Sarah.

On apprécie que le récit ne joue pas la carte du mélo qui verrait un Sam tiraillé entre Sarah et la Chasse avec son frère, ce ne serait pas crédible. Sarah permet aussi d’introduire la technique de narration toujours efficace qu’est la découverte du monde des héros par une tierce personne néophyte. Cela fonctionne ici à la perfection, ce qui démontre à quel point cette première saison aura su bâtir un univers solidement établi.

Supernatural 1 19 3

Anecdotes : 

  • Épisode égalemment connu sous le titre français Le tableau maudit.

  • Lorsque Sam et Dean sont assis dans la voiture près de la galerie d’art, on peut voir un microphone sur le tableau de bord. Sam indique que les Telesca sont morts il y a quatre jours, la nuit suivant l’achat de la peinture. Mais il est déclaré suite que le portrait est resté en magasin jusqu’à il y a un mois, quand les Telesca l’a acheté. Les deux versions ne correspondent pas. Quand Evelyn retire ses lunettes, leur positionnement change après un aller retour de caméra. Il est visible que le tableau n'est pas une peinture mais une photographie retouchée.

  • La plaque d’une des voitures en stationnement, filmées en début d’épisode, indique « The Krip », un clin d’œil au showrunner de la série, Eric Kripke.

  • Taylor Cole (1984) a été mannequin avant d’obtenir un rôle dans la série Summerland. Elle est également apparue dans : NUMB3RS, Les Experts ou encore Heroes. Elle maitrise parfaitement le français.

  • Née en 1994, la jeune Jodelle Ferland est déjà une icône des productions fantastiques, étant apparue avec succès dans nombre de séries (Smallville, Kingdom hospital, Dark Angel, Stargate Atlantis) et de films du genre (Twilight, Silent Hill, Bloodrayne, Le Peuple des Ténèbres…).

  • Au cours de l’épisode, on entend : "Night Time’’ de Steve Carlson, sur scène, au bar, et "Bad Time’’ de Grand Funk Railroad, avant que Sam ne demande à Dean de couper la radio.

  • « Daddy dearest isn't here. » déclare Dean, il s’agit d’une référence au film Mommie Dearest (Maman très chère, 1981), racontant les relations difficiles entre l’actrice Joan Crawford, interprétée par Faye Dunaway, et sa fille adoptive. Le film a été massacré par la critique mais est devenu culte auprès d’une fraction du public, notamment pour les scènes mémorables où Crawford détruit son jardin à la hache ou devient folle de colère quand sa fille utilise un cintre en fil de fer. Dean fait aussi référence à Da Vinci Code (évidemment !).

  • Le metteur en scène Philip Sgriccia déclare considérer que les excellentes performances des deux invitées du jour, Taylor Cole et Jodelle Ferland, expliquent plus que tout autre élément le succès de l’épisode. Il raconte que Taylor Cole s’est particulièrement bien entendue sur le tournage avec Jared Padalecki et Jansen Ackles, avec lesquels elles partageaient le même sens de l’humour et des origines pareillement texanes. Un prolongement de la romance entre Sam et Sarah fut envisagé, mais il fut finalement estimé que la mort de Jessica était encore trop récente pour cela.

  • Le responsable des décors de la série, George Neuman, indique apporter un soin tout particulier aux différents motels dans lesquels font halte les Winchester. Il veille toujours à ce que ces chambres s’organisent autour d’un thème et d’une atmosphère à chaque fois différents. Il considère que le motel disco de Le tableau hanté demeure l’une de ses plus belles réussites.

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20. LE RETOUR DES VAMPIRES
(DEAD MAN'S BLOOD)

Supernatural 1 20 1

Épisode Mythologique

Scénario : Cathryn Humphris & John Shiban
Réalisation :
Tony Wharmby

- You know, we could have some fun. I always like to make new friends. [Kisses Dean]
- Sorry. Don't really stay with a chick that long. Definitely not eternity.

Résumé :

Daniel Elkins, un ami de John Winchster se fait assassiner par une bande de vampires. Ces derniers lui dérobent une arme qui pourrait tuer n’importe quelle créature : le Colt. Avec l’aide de ses deux fils, il va tenter de récupérer l’arme pour s’en servir d’arme contre le démon qui à tué Mary...

Offre du jour : une transfusion sanguine gratos.

La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Dead man's blood se laisse voir avec plaisir. Kripke fait tout pour se démarquer de l'écrasante influence de Buffy et des grands romans du genre, de Stoker à Stéphanie Meyer. C'est ainsi qu'il envoie balader tout le côté rituel (croix, pieu, soleil), et utilise un moyen attesté dans la littérature, mais peu connu du grand public, de se débarrasser des Fils de la Nuit (sang de cadavre). Intéressant, mais ce parti pris tournant le dos à la mythologie habituelle est un peu excessif. À un moment, on a peur qu’on nous sorte quelque chose du style « Pour les tuer, il faut leur arracher le nez ».

Efforts méritoires, mais sans être connaisseur du genre, on coince devant une vision assez misérabiliste des vampires, ici en voie d'extinction, et d'une intelligence que l'on va qualifier de peu étendue, ce qui les désacralisent trop. Les auteurs auront toujours du mal avec les vampires, le pire sera dans la sixième saison où l’on découvre... qu’on peut se « dévampiriser » grâce à une espèce de médicament. Non, mais ça va pas ?! Toutefois, le côté série B marche très bien avec hémoglobine et sexualité torride à tous les étages, jusqu'à un excès franchement joyeux. Peut-être regrette-t-on simplement des bad guys demeurant à l'état de silhouettes, malgré le cabotinage assez jouissif de leurs interprètes. Pour le coup, on est loin de Sunnydale. On aurait bien aimé voir ce que les W3 auraient fait si Angelus avait pris des vacances dans le coin tant dans le côté sadico-saignant que dans ses perverses (et terriblement justes) analyses psychologiques.

Malgré une opposition faiblarde, le récit captive grâce à la Triple Alliance des deux frères et du papounet. Jeffrey Dean Morgan confirme la justesse de son casting, en montrant la rudesse et l'affection intériorisée de John. Entre les trois acteurs, cela crépite de partout, notamment dans la grosse scène de dispute où gentil Sam fait sa crise devant papa. Les fêlures familiales sont le vrai sujet de l'épisode, et leur entente forcée déploie pas mal de tensions. L'histoire en elle-même (casser les vampires) a beau être simplette, il y a un bon suspense lors de chaque affrontement. Cet épisode contient de plus des informations essentielles pour la suite de la série :  l'arme-qui-va-exploser-ce-qui-sert-de-gueule-au-méchant-démon, plus communément appelé « Colt » sera maintes et maintes fois utilisé ; son effet est spectaculaire ! Bien, voilà la p'tite famille réunie, prêt à plonger dans un finale de saison que l'on pressent saignant et bien catastrophique. Chouette.

Supernatural 1 20 2

La critique d'Estuaire44 : 

Les Vampires de Supernatural ont triste mine : les crocs sont ridicules tandis que point de vue intellect et aura maléfique, on se situe loin de l’Angelus de Joss Whedon, c’est certain. La rencontre avec la haute figure du Vampire aurait dû constituer le thème central d’un épisode, or ici il compose vraiment la cinquième roue du carrosse. Le Clan n’est là que pour permettre la découverte du Colt, qui va devenir l’un des artefacts les plus importants et populaires de la série, mais aussi d‘arrière fond aux dissensions familiales des Winchester père et fils.

De ce point de vue, l’épisode se révèle captivant et parfaitement interprété. Formidable prestation de Jeffrey Dean Morgan, totalement immergé dans son rôle, mais les Ackles et Padalecki sont à la hauteur. La famille Winchester, entre fêlures et amour viscéral, demeure un sujet inépuisable ; on aime que Supernatural ne soit pas un simple Formula Show, ne se contentant pas d’aligner les Monstres de la semaine.  L’épisode annonce efficacement le final, on sent bien que c’est lancé pour la grande explication de gravures.

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Anecdotes :

  • Cet épisode est égalemment connu sous le titre français Le sang de l’homme mort, soit la traduction exacte du titre original.

  • John indique que le Colt fut forgé en une nuit lors de la chute de Fort Alamo, durant le passage de la Comète de Hailey. Mais ces évènements sont respectivement survenus en 1836 et 1835. Le nom Daniel Elkins est mal orthographié dans le journal de John : Daniel Elkin. La machette tenue par Sam disparait mystérieusement entre le moment où il quitte la résidence des vampires et celui où il atteint la voiture.

  • Dans la repaire des vampires, on entend la chanson Strange Face of Love (Tito and Tarantula). Elle est tirée du film From Dusk Till Dawn, qui mettait également en scène des vampires (1996).

  • On découvre le Colt mystique, tueur de Démons (et de toutes autres formes d’existence), qui va devenir l’un des principaux artefacts de la série, tour à tour perdu puis récupéré par les Winchester. Ceux-ci tueront le Démon aux Yeux Jaunes grâce à lui, mais même son pouvoir se révèlera impuissant face à Lucifer.

  • On apprend que l’Impala fut offerte à Dean par son père, mais l’historique de celle-ci sera plus tard développée. C’est Dean, revenu dans le passé, qui incitera John à l’acheter.

  • "Sounds more like That's Incredible than Twilight Zone’’, déclare Dean. That’s Incredible est une émission de téléréalité montrant des faits étonnants mais bien réels (1980-1984). L’équivalent français en fut Incroyable mais vrai, présenté par Jacques Martin (1980-1983). Twilight Zone (La Quatrième Dimension, 1959-1964) est une anthologie cultissime de Science fiction qui, a contrario, est notamment connue pour ses altérations de la réalité.

  • Le tournage de l’épisode fut momentanément interrompu par la police, des gens du voisinage ayant cru à la présence de vrais tireurs.

  • Eric Kripke déclare qu’initialement il ne voulait pas de vampires dans Supernatural, car Buffy contre les Vampires avait déjà exploité au mieux le sujet et qu’il voulait affirmer l’identité de sa propre série. Puis le déroulement de la saison le rassura sur ce point, tandis que les fans lui demandaient fréquemment quand il y aurait un épisode consacré aux vampires. Finalement il se rangea à cet avis, pensant qu’il était amusant, pour le dernier monstre avant le final de saison, d’avoir recours à un grand classique.

  • Le modèle du Colt est le Texas Paterson de 1836, soit le tout premier révolver historiquement conçu par Samuel Colt. Pour en avoir le modèle exact, la production fit appel à un grand armurier de Vancouver possédant un exemplaire de chaque révolver existant. Une réplique fut fabriquée à Los Angeles, conçue pour tirer à blanc.

  • L’inscription latine sur le Colt est Non timebo mala : je ne craindrai pas le Mal.

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21-22. DÉLIVRANCE
(SALVATION/DEVIL'S TRAP)

Supernatural 1 21 1

Épisode Mythologique

Scénario : Sera Gamble & Raelle Tucker (1re partie) et Eric Kripke (2e partie)
Réalisation :
Robert Singer (1re partie) et Kim Manners (2e partie)

- Where's our father, Meg?
- You didn't ask very nice.
- Where's our father, bitch?

Résumé :

Sam, Dean, et John ont enfin le Colt, l’arme qui pourrait tuer n’importe quelle espèce démoniaque ! Mais Meg, de retour, cherche à s’en emparer, et commence à tuer tous les amis des Winchester, clamant qu’elle va continuer jusqu’à ce que John lui remette la fameuse arme. Sam et Dean tentent de protéger une famille qui, selon les visions de Sam, se fera tuer par le même démon aux yeux jaunes qui a assassiné leur mère 22 ans plus tôt, tandis que John se rend au rendez-vous avec un faux Colt... Bobby Singer, chasseur et vieil ami de la famille, va aider les Winchester dans leur lutte. Ils vont en avoir besoin, car le démon aux yeux jaunes a enfin décidé de les affronter...

Un final explosif.
The Road So Far...

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La critique de Clément Diaz et Cetp65 : 

Cette saison a moins brillé par ses scénarios que par sa mise en scène et son casting, mais avec Salvation/Devil's trap, les scénaristes ont décidé de frapper un grand coup. Eh bien, ça ne rate pas : ce double final de saison enchaîne les scènes d'anthologie à un rythme fulgurant, semant twists, cliffhangers, affrontements de fer et de feu, scènes de pure terreur, suspense fouetté avec frénésie, relationnel bien dysfonctionnel. On ne s'attendait pas à une telle intensité de la part d'une série qui n'a pas encore trouvé toutes ses marques et qui a toujours dû composer avec un budget léger. Mais l'équipe parvient à nous faire un feu d'artifice permanent grâce à son ingéniosité.

Les auteurs prennent un risque en séparant John de ses fils, mais miracle, les deux fronts d'attaque se voient impeccablement développés sans jamais se gêner. Nos deux bros ont une manière différente de gérer : là où Sam est sur le point de se laisser aller à des effusions, gagné par la peur de l'échec, Dean ne tolère aucun moment de faiblesse mais lui-même en fait trop en jouant au gars sûr de lui, masquant mal l'égale terreur qui l'anime. L’histoire est passionnante de bout en bout : du suspense à en mourir, une réalisation parfaite, de bons effets spéciaux (l’assassinat bien sanglant du prêtre en début d’épisode)...Que demander de plus ? Ah oui, de bonnes scènes d’action ! Pas de problème : L'affrontement dans la maison est d'un suspense phénoménal, avec la première apparition de ces yeux jaunes démoniaques. L’action et surtout le suspense sont aux rendez-vous durant le sauvetage, scène crédibilisée par les très bons effets spéciaux pyrotechniques qui rappellent le pilote. Erin Karpluck et David Lovgren (le couple sauvé) sont très convaincants. Il est juste de montrer Sam perdre les pédales sous le coup de l'émotion, se montrant soudain plus déterminé (jusqu'à la témérité) à tuer le grodémon que Dean. John mystifie par son sang-froid devant ce qui est une opération suicide. Car pour le coup, Meg (et son taiseux acolyte létal) se montre plus rouée et flamboyante que jamais. Nicki Aycox est fantastique de présence maléfique, de sourires mortels et sadiques, quelle beauté, et quelle opposition ! John qui tente d’échapper à Meg est une séquence prenante, haletante. Du grand art ! La première partie s’achève sur une scène à suspense qui nous laisse bouche bée...

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... mais la deuxième va encore plus loin. Eric Kripke, totalement déchaîné, parvient à encore faire monter la sauce, et Kim Manners, par sa mise en scène de génie, provoque l'explosion. On assiste, hébétés, à un tas d’évènements haletants, riches en tout ce qui fait le succès de la série. L'auteur ne laisse aucun répit en mettant en scène le déni de Dean, qui dans un état psychique terrible, concentre toutes ses forces pour ne pas éclater et s'accrocher à une misérable lueur d'espoir. Mais surtout, le suspense et l’action sont encore plus présents, les fausses pistes se multiplient et...BOBBY ENTRE EN SCÈNE !!! C’est surtout cette dernière information qu’il faut retenir, car il s’agit d’un personnage clé, essentiel, INDISPENSABLE. Interprété par un Jim Beaver exceptionnel. L'arrivée théâtrale de Meg dans la maison de Bobby avec le retournement génial du cercle magique permet un premier acte jouant totalement sur la dynamique antagoniste entre les W2 et leur ennemie jurée : dialogues qui font mal, jeux d'acteurs en surchauffe permanente, réalisation en gros plans... la haine des personnages est quasi tangible. En revanche, cet épisode est le dernier où Nicki Aycox interprète le rôle du démon Meg (elle réapparaîtra dans la saison 4, mais cette fois-ci en tant qu’esprit). Elle passera le flambeau à l’encore meilleure Rachel Miner au début de la saison 5.

Pas de temps mort, on enchaîne sans transition à l'haletant et musclé sauvetage de John : la variété des scènes physiques et psychologiques, écrites et réalisées avec un talent égal, est vraiment étonnante. On reste scotché tandis que la mission Saving private John se déroule avec le retour de l'acolyte de Meg qui en fait voir de belles au Winchester, comptant impuissants, les balles du colt qui se réduisent comme peau de chagrin. Kripke ne laisse aucun répit et nous jette immédiatement après dans le formidable affrontement entre le Démon et les Winchester, via un foudroyant twist final (Jeffrey Dean Morgan dévore l'écran !) avec des dialogues assassins et des effets spéciaux aussi simples qu'efficaces. Cet affrontement psycho-épique est saisissant, avec en point d'orgue, la déchirante hésitation de Sam, piégé dans un horrible dilemme. Si vous n’étiez pas entré dans un état de rage profond à la fin de la première partie (et oui, il y avait encore la deuxième), là ça ne serait tarder : la saison se termine sur un cliffhanger insoutenable et un épouvantable carnage... Bon, Kripke a tout simplement pompé le cliffhanger de la saison 4 d'Alias (diffusé l'année précédente), mais on lui pardonne tant cette conclusion-choc est mirobolante. Alors, allez-y : CASSEZ LA TÉLÉ ! ARGH !

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La critique d'Estuaire44 : 

On trouve ici le même déferlement de rebondissements, de confrontations choc et de scènes percutantes que lors du mémorable arc Anasazi des X-Files, la référence absolue et séminale du final de saison, le tout dynamisé par un Kim Manners en pleine possession de son talent.

Le double épisode conclut idéalement la première saison tout en lançant les bases de la deuxième, en introduisant deux nouveaux protagonistes, qui vont y prendre toute leur place : Azazel le Démon aux Yeux Jaunes, enfin révélé et qui abordera désormais directement les Bros (mais la série est loin d’en avoir fini avec Meg), encore aujourd’hui considéré comme le meilleur Big Bad de Supernatural par de nombreux fans, et Bobby, qui va tenir lieu de deuxième père (et quasi d’Observateur) aux Bros. La saison aura su mettre en place les protagonistes et l’univers de la série, l’affrontement direct contre les Yeux Jaunes peut désormais débuter.

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Anecdotes :

  • Le récapitulatif de la saison est accompagnée par la chanson Carry on my Wayward Son, de Kansas. La fameuse formule de fin de saison, "THE ROAD SO FAR’’ est ici utilisée pour la première fois (ici en remplacement de l’intro habituelle (22 years ago...) mais uniquement dans l’épisode 21). Dorénavant, chaque finale de saison débutera par un panorama complet de la saison, accompagné par la chanson de Kansas : "Carry On My Wayward Son’’.

  • On entend également "Turn to Stone" de Joe Walsh, et "Bad Moon Rising" de Creedence Clearwater Revival.

  • On aperçoit plusieurs livres dans la chambre de John, dont Secrets de Danielle Steel.

  • Sur les treize balles forgées pour le Colt, six ont été utilisées préalablement à la série. En restent 7 moins une utilisée contre le chef des vampires ; restent donc six. Or l’on voit qu’il n’en reste plus que quatre. Quand Sam et Dean défont les liens de Meg, la corde tombe quasiment toute seule.

  • « Still here, John-Boy? » demande Meg. Elle fait référence à la série The Waltons (1972-1981), dont le jeune héros, John Boy, rêve de devenir écrivain plus tard.

  • Kripke voulait originellement tuer John dès la fin de l’épisode. Il serait alors mort dans les bras de ses fils, sortis à peu près indemnes du choc. Il estima ensuite que cela aurait constitué une conclusion trop sinistre pour cette première saison.

  • La cabane dans les bois fut entièrement construite par la production, constituant un décor jugé particulièrement important.

  • Kim Manners relata accorder un soin particulier que la scène de l’exorcisme de Meg. Il explique avoir consacré de nombreux efforts d’efforts pour que Meg, quoique attachée, demeure très présente et menaçante, bien aidé par la qualité de l’interprétation de Nicki Aycox.

  • Selon le chef décorateur George Neuman, le décor de la résidence de Bobby a exigé entre 5 000 et 6 000 livres !

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Crédits photo: Warner Bros.

Images capturées par Clément Diaz.

   

 

Épisode Mythologique

Scénario : Eric Kripke

Réalisation : David Nutter

- When I told Dad I was scared of the thing in my closet, he gave me a .45 !

- Well, what was he supposed to do ?

- I was *nine* years old ! He was supposed to say "don't be afraid of the dark!"

- Don't be afraid of the dark ? What are you, kidding me ? Of course you should be afraid of the dark. You know what's out there !

Il y a 22 ans, dans la maison de la famille Winchester, Sam et Dean sont encore des enfants lorsque leur mère se fait tuer par une force démoniaque qui enflamme la maison. Grâce à leur père, ils réussissent à s’en sortir. 22 ans plus tard, Sam (le cadet) vit avec sa petite amie Jessica et envisage déjà une vie toute tracée. Mais, un soir, Dean s’introduit chez lui pour lui faire part de ses inquiétudes : leur père à disparu depuis des jours alors qu’il était allé chasser des démons. Malgré quelques réticences, Sam accepte d’accompagner son frère à la recherche de leur père. La piste les mène à une petite ville où les hommes disparaissent...