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 saison 1 saison 3

SANCTUARY

SAISON 3


1. LE CULTE DE KALI III
(KALI III)


La troisième saison s'ouvre sur la perspective d'ambitions affirmées, via un nombre accru d'épisodes (20 contre 13 pour les précédentes) et une volonté affichée d'en profiter pour bâtir des arcs scénaristiques forts. Encore faut-il mener à bien celui de Kali, magistralement lancé lors des deux premières parties et c'est précisément à cela que va s'employer cet opus. Kali III poursuit  avec efficacité les thèmes développés jusque là, sachant conserver au récit sa nervosité et jouant habilement de diverses péripéties, sans aucun temps mort. Toutefois il ne va pas au-delà car, contrairement aux précédents segments de l'arc, il ne développe aucune  nouvelle facette de l'univers de Sanctuary.

L'enthousiasme ne demeure plus tout à fait le même face à ce qui constitue un simple prolongement de l'action en cours, même aussi rondement mené. Les scénaristes demeurent cependant habiles, sachant  orchestrer harmonieusement les interventions des différents membres d'une équipe particulièrement éclatée, tout en accordant à chacun un vrai rôle. Du travail cousu main, autorisant également des numéros d'acteurs souvent convaincants. C'est notamment le cas pour la toujours excellente (et sublime) Agam Darshi, débordante d'émotion : elle empêche le déroulement des événements de devenir mécanique, tout en sauvant de l'invraisemblance ce sauvetage express vraiment trop miraculeux (bravo pour le portable 100% étanche). On espère que son amitié avec Ravi se prolongera quelque peu !

Sanctuary demeure le captivant portrait d'une femme aussi mystérieuse que fascinante et Helène Magnus reste bien le nécessaire pivot central de l'action. Amanda Tapping lui apporte toujours sa sensibilité et son charisme nous valant plusieurs scènes admirables. Malheureusement l'épisode déçoit en privant Magnus d'une véritable opposition, alors que son face à face avec Forsythe promettait immensément. Cette chute soudaine de l'adversaire, ainsi que sa coopération désenchantée, laissent un vide, d'autant que Wexford n'apparaît jamais à la hauteur et s'enferme vite dans une fuite en avant au lieu de jouer finement sa partie. Callum Blue nous régale d'une ultime prestation de haut vol, mais Kali nous laisse ici avec un sentiment d'inachevé. 

La réalisation, tonique et à l'impeccable montage, bénéficie également de somptueux effets spéciaux, comme ce colossal tsunami aux résonnances particulières après les catastrophes asiatiques. Ceux de Kali et de son univers parallèle ne font cependant que réitérer ceux des épisodes précédents. De plus la manifestation à la dernière heure des autres dieux se ressent comme une cavalerie au secours des scénaristes, assistée par un flou assez pratique. Mais les inconnues de cet ultime segment serviront sans doute de base aux développements ultérieurs de la saison,  il est donc trop tôt pour en juger. Kali III, constellé de dialogues piquants et divertissants,  s'impose comme un lancement dynamique et prometteur pour cette nouvelle saison, démontrant à quel degré d'efficacité et de maîtrise  Sanctuary est désormais parvenue. J'avoue cependant une nette préférence pour l'ancienne musique du générique !

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2. MESSAGE DE L'AU-DELÀ
(FIREWALL)


Le récit se montre d’emblée dynamique à souhait, grâce à la scène d’action parfaitement minutée et chorégraphiée de la chasse au monstre semi-préhistorique. La narration se révèle trépidante, magnifiquement servie une caméra collant avec frénésie aux évènements, tandis que les effets spéciaux numériques s’avèrent une nouvelle fois époustouflants. Sanctuary se positionne véritablement dans les séries de pointe en ce domaine, la technologie n’étouffant d’ailleurs pas un excellent goût dans le design de la créature.

Malheureusement le tempo subit par la suite une sensible décrue. Un très long plan séquence, où Magnus s’entretient successivement avec chacun des différents membres de l’équipe, vise à brosser un panorama complet de la situation quelques temps après les dramatiques évènements de Kali. Les excellents comédiens et la mise en scène ont beau apparaître pareillement mobiles, le procédé ressort néanmoins quelque peu artificiel et presque laborieux. La troisième partie de Kali n’ayant rien apporté de substantiellement nouveau à l’ensemble, on aurait pu avec profit comprimer l’histoire afin que le présent épisode devienne réellement  le pilote de saison. On serait alors plus indulgent devant les nécessités d’exposition de la nouvelle période, traditionnelle en pareil cas.

Quelques bavardages et flash back superflus plus tard, l’action concrète débute assez tardivement (en seconde moitié du récit), par l’entrée en scène des grimaçants adversaires du jour. L’épisode tente inutilement de jouer la carte de la possible hallucination, dans le cadre de Sanctuary et du lancement de la nouvelle saison, on ne peut pas y croire un instant. Par ailleurs, si les scènes de traque et de combat se montrent efficaces, l’apparence des deux intrus semble passablement ridicule. Impossible de ne pas songer aux spermatozoïdes de Woody Allen dans  Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander.

Les différentes péripéties s’avèrent passablement convenues, mais leur minutage demeure toujours pertinent. On apprécie cette visite à peu près complète des décors du Sanctuaire, on en avait été privé depuis quelques temps. La relecture Fantastique du poncif de l’espionnage voyant les agents hostiles capturés se suicider se montre astucieuse, d’autant qu’elle nous vaut une scène réellement spectaculaire. Un soupçon d’authentique épouvante se déguste toujours avec gourmandise. Les dialogues se montrent plaisants, la mécanique du groupe est bien huilée et l’on note quelque savoureuse références à l’éminemment sucré Nicholas Sparks comme au fléau nommé Twilight.

Même si ce qui précède transparait trop fortement comme une simple exposition utilitaire, Firewall revêt une nouvelle dimension lors du segment final, sa véritable raison d’être. L’on retrouve avec plaisir, même si brièvement, l’épatant Jim Byrnes, et la révélation de la ville mystère apparaît aussi visuellement superbe que riche en promesses quant au devenir de la saison L’effet conjugue et entremêle avec talent la technologie et le fantastique, conférant à Sanctuary une tonalité d’Indiana Jones high tech fort plaisante.

Même s’il se révèle bien  trop long vis à vis de son contenu narratif réel, Firewall parvient donc in extremis à composer le lancement que nécessitait cette troisième saison. Il permet également de confirmer la qualité de l’interprétation et de la mise en scène de la série. Espérons cependant qu’à l’avenir les scénarios se montreront plus consistants et novateurs.

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3. L'HÔTE
(BANK JOB)


Avec cette idée d’un hôte néfaste s’étant subrepticement introduit dans l’une des personnes présentes dans une banque, contraignant  l’équipe du Sanctuaire à improviser un simili hold-up pour empêcher quiconque de sortir, Sanctuary s’approprie un sujet devenu classique depuis le The Thing, de John Carpenter (1982). On retrouve en effet ce huis-clos angoissant et paranoïaque où n’importe qui peut dissimiler l’entité diabolique. On ne fera pas grief à la série de manquer davantage d’originalité qu’une autre, ce marronnier ayant été traité par la plupart des séries fantastiques (Ice ou Firewalker pour les X-Files, Nightshifter pour Supernatural, se déroulant d’ailleurs également dans une banque). La principale question reste plutôt de savoir si son traitement va ici se révéler, ou  non, à la hauteur.

Le succès s’avère clairement au rendez-vous, car le récit se révèle mené de main de maître. La narration entremêle harmonieusement  différentes sources de suspense : identité d’un monstre, menace policière, difficultés matérielles de l’action improvisée du Sanctuaire, stress des clients et employés… Ces différents fils narratifs se dynamisent l’un l’autre dans une habile synergie, entretenant une permanente et stimulante pression chez le spectateur.

Des rebondissements judicieusement espacés  viennent relancer l’action, parant efficacement à toute baisse de rythme. Il en va ainsi du combat parallèle d’henry, ou plus encore de la révélation, en dernier tiers de parcours, de l’existence d’un troisième joueur, apportant à point nommé un second souffle à l’intrigue. On regrettera simplement une certaine passivité de l’hôte et l’élaboration un tantinet capillotractée du test, figure de style imposée de ce type d’histoire..

A l’instar d’Hélène Magnus, Bank Job a l’excellente idée de laisser la part belle et les coudées franches à l’épatante Kate Freelander, décidément l’exemple parfait de ces personnages intégrant relativement tardivement leur série et dynamisant celle-ci avec éclat. Kate se trouve confrontée à ses vieux démons tout en se prenant dangereusement en jeu, tandis que la sublime Agam Darshi lui apporte le chien nécessaire à cette montée au premier plan ? Magnus demeure cependant l’irremplaçable capitaine dans la tempête, Amanda se montant aussi charismatique et convaincante qu’à l’accoutumée.

Henry jouant sa propre partition, il découle de ces deux très forts rôles féminins que notre Will se trouve réduit à passer les plats et à jouer les utilités, ainsi que le confident de Magnus, dans la meilleur tradition théâtrale. Ceci s’effectue néanmoins avec naturel, et vaut mieux que de risquer le trop plein. L’équipe du Sanctuaire tient décidément parfaitement la route et la maîtrise des personnages et de leurs relations s’impose comme l’un des atouts maîtres de la série. L’humour dégagé par les répliques divertit à coup sûr, sans pour autant dynamiter le suspense mis en place.

Evitant tout effet superfétatoire et sachant brillamment animer un quasi huis clos, la mise en scène tonique de Peter Deluise parachève le succès de l’épisode. Elle s’offre quelques excellentes idées, comme ce retour du split-screen lors du basculement dans le hold-up, faisant référence de manière amusante  à 24h Chrono, ce rebondissement relevant du parfait Jack Bauer. Un effet très réussi, de même que l’arrivée impériale d’Henry en sauveur de la onzième heure.

Peter Deluise peut également s’appuyer sur une musique tendue à souhait, sachant soutenir les péripéties sans trop s’imposer, contrairement à tant de séries contemporaines où il faut parfois tendre l’oreille pour saisir ce qui tient lieu de dialogues. De quoi compenser en partie le fiasco de ce nouveau générique auquel on ne parvient décidément pas à s’accoutumer.

Bank Job apporte un ultime cadeau par ses délectables références à Stargate, au public se retrouvant bien entendu souvent parmi celui de Sanctuary. Peter Deluise a ainsi réalisé pas moins de  56 épisodes de cette série. L’Agent Tanner est joué par Peter Flemming, l’Agent Barrett dans SG1 et l’on reconnaît Robin Mossley, le Malikai de Window of Opportunity, dans le directeur de la banque. Mais le meilleur demeure la délectable participation de l’éminemment sympathique Gary Jones, interprète du Sergent Walter Harriman dans 108 épisodes de SG1. S’il demeure relativement secondaire dans l’action, son apparition nous vaut des scènes divertissantes et de un joyeux clin d’œil, lorsqu’il indique qu’il savait bien que l’accent anglais de Magnus était faux. Ce qui n’empêche pas par ailleurs les « Bloody Hell » de demeurer tout à fait délectables !

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4. TRACES DE SANG
(TRAIL OF BLOOD)


Le voici le revoilà, il nous avait bien manqué : Trail of Blood marque le grand retour de Nikola Tesla. Ce flamboyant Mastermind à l’humour caustique, dandy et fanfaron, n’ayant pas son pareil pour tisser des complots où il finit par se piéger  lui-même, à la piquante relation de longue date avec Magnus, demeure l’un  des meilleurs arguments de Sanctuary. Autant dire que l’on attend beaucoup de sa réapparition.

L’évènement débute avec élégance, par la découverte d’un nouveau secteur du Sanctuaire, contenant les divers artefacts réunis par Magnus. Cette caverne d’Ali Baba aux allures d’entrepôt évoque le meilleur de Warehouse 13, laissant entrevoir bien des secrets. La machinerie délicieusement Steampunk par laquelle Tesla lance son appel à l’aide se révèle une vraie merveille d’esthétisme et de ludisme. Cet S.O.S. introduit une habile dramatisation, car, connaissant l’individu, on suppose qu’il doit réellement se trouver à la dernière extrémité ! L’aventure souterraine dans laquelle se lance ensuite l’équipe du Sanctuaire conjugue avec succès la chasse au trésor et le récit d’épouvante.

Le récit bénéficie pour cela d’un superbe décor, sinistre et claustrophobique à souhait, ainsi que de l’excellente excellente animation des insectes monstrueux, dont les impressionnantes invasions ne sont pas sans évoquer celles des Réplicateurs de Stargate SG1. L’intrigue se montre également astucieuse. En un mouvement joliment conjoint, elle développe parallèlement la découverte des lieux et de celle  l’embrouille dans laquelle s’est lancée Tesla. Cela nous vaut une succession de révélations diverses, tragiques ou humoristiques, entretenant ainsi sans défaillir l’intérêt du spectateur. L’introduction de la Cabale jette également un pont entre le passé de la série et son devenir, affirmant ainsi la continuité de son univers.

On se régale également avec les dialogues  et les relations entre les divers personnages. Incarné à la perfection par le formidable Jonathon Young, Tesla s’impose au cœur du tourbillon, multipliant les irrésistibles prises de bec avec Will ou Henry. On se trouve véritablement au spectacle, d’autant que les  auteurs ont l’habileté de nous faire percevoir le désespoir sous-jacent d’un Nikola amputé de ses pouvoirs et ce que sa quête à de désespéré, échappant ainsi au piège de l’humour vain. Sa relation très particulière  avec Magnus se voit comme il se doit mise en avant, entre agacement (voire colère) et séduction chez celle-ci. De la belle ouvrage, d’autant qu’Amanda Tapping et Jonathon Young s’entendent visiblement à merveille. Seul bémol, on regrette qu’une nouvelle fois, après Bank Job, Will ne soit qu’un témoin passif de l’action. Un tendance que l’on espère éphémère.

Cet opus présentait donc toutes les chances de devenir l’un des points d’orgue de cette saison. Malheureusement il n’en va pas de la sorte, car Sanctuary retombe dans son travers coutumier consistant à scinder ses épisodes en deux scénarios totalement distincts, ici ne se rejoignant d’ailleurs même pas en conclusion. Cela condamne chacun des deux segments à une certaine schématisation et les lassants va-et-vient perpétuels entre les deux histoires empêchent de s’immerger totalement dans leur atmosphère.

De plus le segment de Big Guy et Kate apparaît bien trop expéditif et lénifiant pour susciter réellement l’intérêt, avec comme résultat un épisode entièrement déséquilibré. Il est immédiat que durant toute cette intrigue simpliste on passe son temps à guetter le retour à l’image de Nikola. En fait, caricaturés, l’on renoue avec les défauts de Firewall : un récit bâti sur du sable, uniquement justifié par la révélation finale qu’il autorise. Et il demeure vrai que ce nouvel adversaire, que l’on espère récurrent, contient bien des promesses. Avec ses pouvoirs psychiques à l’évidence puissants, sa capacité à tuer à distance et son capuchon noir, il a tout du Maître Sith. Magnus contre Palpatine, cela promet.

Malgré cet écart, on ressort tout de même conforté de Trail of Blood, grâce aux retrouvailles réussies avec un Nikola toujours aussi irrésistible. On guette désormais la sortie du bois de Druitt, qui ne devrait sans doute plus tarder.

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5. LE COSTUME DE WALTER
(HERO II : BROKEN ARROW)

 

Cet épisode narre la suite du médiocre Hero (2-04), qui ne constituait certainement pas l’épisode méritant le plus un tel honneur. A la décharge du présent, on reconnaîtra une louable volonté de remédier aux défauts les plus immédiats de son prédécesseur. Celui-ci se divisait d’une manière inepte en trois histoires totalement distinctes, tandis que celui-ci se concentre sur ce fameux costume de super héros composé de multiples minuscules insectes, attribuant des super pouvoirs tout en absorbant l’énergie vitale du porteur et en altérant sa personnalité. Au lieu de jourr la carte d’un pastiche se révélant  bien poussif, Hero II tente plus intelligemment de développer un thriller ludique, autour de la possession et des caractéristiques de l’artefact. Enfin le principal porteur n’est pas incarné par le comédien sympathique mais un rien falot qu’est Chris Gauthier mais par Agam Darshi, qui ne laisse bien entendu l’occasion de provoquer des étincelles en jouant crânement sa partie.

Malheureusement ces évolutions, certes positives, ne pallient pas au problème de fond de l’arc Hero, qui demeure, encore et toujours, l’inadéquation du thème du super héros à l’univers de Sanctuary. Ce type d’aventures ultra codifiées nécessite plusieurs éléments pour fonctionner correctement (un flamboiement des héros et des adversaires, une surenchère de chaque instant, une prime donnée à l’action pure, une mythologie etc.). Rien de tout cela, ou si peu, se retrouve dans la série, condamnant le récit à apparaître comme une simple curiosité exogène, au mieux distrayante, au pire dérisoire.  D’ailleurs toutes les séries fantastiques s’étant risqué sur ce créneau, comme Charmed (Les Protectrices) ou Warhouse 13 (Mon doux héros) se sont, peu ou prou, pareillement cassées les dents. On aboutit à des épisodes certes non déplaisants mais avant tout légers et passablement creux.

Par ailleurs Hero II n’évite pas certaines errances intrinsèques. La mise en scène demeure certes alerte, mais l’on remarque quelques imprécisions dans le traitement des images insérées de Kate Freelander, lorsqu’elle fait étalage de ses pouvoirs.  Par ailleurs les scènes de laboratoire ou la personnalité d’homme d’affaires amoral du méchant évoquent trop la médiocre Cabale.

On a l’impression d’un retour en arrière assez improductif, d’autant que Virgil manque singulièrement de charisme. Sanctuary nous a habitué a bien mieux en ce domaine. Introduire le tournage d’un film relatant de manière passablement détournée des évènements passés compose un procédé humoristique toujours efficace et ce ne sont pas les amateurs de Scream  des X-Files (Hollywood) ou de SG1 (Wormhole X-treme) qui diront le contraire/ malheureusement les plaisanteries ressortent téléphonées et hautement prévales. Le segment n’exploite que partiellement son potentiel, d’autant que Chris Gauthier ne nous convainc pas davantage que précédemment.

L’épisode peut néanmoins s’appuyer sur l’équipe du Sanctuaire, qui vole au moins autant à sa rescousse qu’à celle de Kate. Les acteurs défendent toujours leurs rôles avec conviction et les interactions entre personnages crépitent toujours joliment. Mais la grande chance de Hero II demeure la prestation totalement ébouriffante d’une Agam Darshi particulièrement en verve depuis le début de cette saison. Elle se montre sexy en diable dans sa tenue oscillant entre Batgirl et Catwoman, et apporte un indéniable brio à de nombreuses scènes. Elle exploite de nouveau à la perfection le côté canaille de Kate, dont on ne se lasse pas. Bien qu’elle compte déjà à son actif de nombreuses apparitions plus ou moins brèves dans d’autres séries, la jeune Agam Darshi pourrait bien s’imposer comme la grande révélation de Sanctuary.

Hero II parvient à distraire grâce à l’abattage de la comédienne mais  n’en demeure pas moins un épisode assez mineur et périphérique. Les auteurs présentaient le nombre d’accru d’épisode comme un atout, permettant de construire des arcs narratifs forts et novateurs. Réitérer, certes en améliorant, des opus médiocres apparaît en nette contradiction avec cette vison. Autant dire que l’on a hâte de renouer avec les intéressantes perspectives ouvertes depuis le début de la saison.

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6. LES LYCANS
(ANIMUS)


Pour une fois la tendance de Sanctuary à deviser ses récits en segments tout à fait distincts ne porte pas préjudice à l’épisode. En effet les deux histoires du jour vont se révéler abouties et enthousiasmantes.

Le récit le plus développé relate l’expédition de Will et Henry en Angleterre, enquêtant sur une mystérieuse clinique psychiatrique, abritant en fait un asile secret pour Loups garous soignant leur pathologie (et non leur malédiction, Sanctuary relevant de la Science-fiction), mais dissimulant en définitive des menées autrement plus sinistres. On se retrouve donc face à une nouvelle aventure en milieu hospitalier, mains contrairement à FragmentsAnimus  va éviter tous les poncifs lacrymaux familiers du genre.

Au contraire l’épisode nous offre une enquête astucieuse et rondement mené. De plus celle-ci aussi humour et action à un discours à la remarquable intelligence sur la Lycanthropie comme parabole de nos angoisses pulsions. Dépouillé de ses attributs  gothiques, le mythe retrouve sa quintessence  et permet de relater une fable habile et sensible sur les nécessaires périls de la liberté et sur la prise de conscience que tout un chacun doit développer face aux manipulations exploitaient ces aspects obscurs. La mise en scène joue habilement du contraste entre des  paysages ensoleilles et charmants, vis à vis d’un espace froid et clinique, tout en couloirs sinistres.

Les différents sentiments exprimés sonnent tout à fait justes, notamment grâce à une excellente interprétation et des dialogues dépourvus d’ostentation. De plus l’option retenue d’une explication scientifique de la Lycanthropie n’empêche pas l’installation d’une vraie atmosphère, d’autant que Sanctuary choisit judicieusement de représenter ceux-ci sous une forme singulièrement proche de la notre. L’ombre de L’Île du Dr Moreau plane sur ce face à face troublant entre humanité et bestialité. L’histoire permet également d’enfin retrouver Will comme acteur à part entière de l’action, même si elle demeure avant tout un bel hommage à ce formidable personnage que compose Henry.

Malgré cette réussite c’est bien à son autre versant qu’Animus doit de s’imposer comme le meilleur épisode depuis le lancement de la nouvelle saison. En effet les auteurs ont la formidable idée de faire coopérer Magnus et Nikola Tesla lors de la résolution de l’énigme de la ville holographique, sans qu’aucun autre personnage n’interfère. Ce procédé permet de tirer le meilleur parti de la situation, avec un Tesla particulièrement en verve, multipliant les raisonnements acrobatiques, les prodiges et les saillies, tout en plastronnant comme jamais et en en réitérant sans désemparer ses tentatives de séduction d’Hélène.

On s’amuse sans réserve, d’autant que Magnus n’est certes pas en reste dans le décochage de pointes bien affutées. Les dialogues crépitent,  notamment lors de l’irrésistible échange autour des Elfes de maison d’Harry Potter. On assiste également à une exploitation visuellement magnifique  des diverses potentialités offertes par cette ville futuriste miniatures. L’équipe technique de la série manifeste décidément un goût très sûr. Le clin d’œil associant Vampires et Lycans au sein d’un même épisode apparaît fort bien trouvé, on ne serait pas surpris de voir surgir Kate Beckinsale !

L’on ne regrettera pas l’absence de Kate et de Big Guy, mis en valeur lors des opus précédents,  éventuellement la brièveté marquée de la confrontation Hélène/Magnus, si irrésistible. De fait Nikola résout le mystère avec une facilité un rien déconcertante, mais il est vrai que la série a postulé dès le commencement le génie scientifique du sulfureux « Père de l’électricité ». De plus la carte d’un trésor ne constitue jamais que la première étape de l’aventure et l’alliance effectivement électrique entre Magnus et Tesla promet immensément, d’autant qu’il n’est pas écrit que leurs objectifs coïncident tout à fait !

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7. LE SURVIVANT
(BREACH)


Cet épisode dense et nerveux se centre sur un haletant duel opposant Magnus à un mystérieux ennemi, au sein d’un immeuble abandonné, isolé du reste du mode par une considérable accélération du flux temporel. Toute l’action se déroule en fait en moins d’une seconde. Et de fait le temps parait effectivement passer très vite, tant Breach se révèle captivant et ce à plus d’un titre.

L’adversaire du jour se montre particulièrement riche, de par son apparence étrange comme par le mystère de son identité, que l’on devine très vite reliée au passé mouvementé d’Hélène Magnus. Ses étonnants pouvoirs (ouvertures de brèches spatio-temporelles) lui permettent de dresser de nombreux chausse-trappes au sein d’un décor tout en dédales de couloirs,  convenant à merveilles aux embuscades. Dès lors le récit va pouvoir narrer, sur un parfait tempo, l’opposition entre ces dons et l’intelligence d’Hélène. De déséquilibré, le combat devient vite plus âpre, tandis que le triomphe final de Magnus ne doit rien à la facilité.

La révélation de l’identité d’Adam tient toutes ses promesses, car elle permet de retrouver tout le contexte historique passionnant des Cinq, l’un des courants narratifs les plus féconds de Sanctuary. On apprécie également la connexion au thème central de la saison (ce qui promet d’autres révélations tonitruantes), ainsi que  la référence astucieuse à l’inépuisable mythe de Dr Jekyll et Mister Hyde, toujours si présent dans le fantastique anglo-saxon, comme l’a récemment démontré Moffat. Le brillant Ian Tracey (le sectionné des membres  Leonard 'Rappo' Trimble dans l’épisode The Walk des X-Files) se montre impressionnant de présence dans ce double rôle malaisé.

La mise en scène sert également magnifiquement ct épisode tourné en quasi temps réel et dans un huis clos particulièrement oppressant. La caméra demeure sans cesse mobile, accompagnant l’action au plus près et n’hésitant pas à passer en vue subjective, pour des effets toujours réussis. Cette lumière verdâtre perpétuelle, idéalement glauque, redonne une impression de cauchemar éveillé parfaitement restituée. L’art des effets spéciaux propre à Sanctuary accomplit derechef des  prouesses, notamment lors des étonnantes scènes sur le toit de l’immeuble.

Breach  représente enfin un superbe récital d’Amanda Tapping, à qui le noir sied décidément à merveille. Elle met en œuvre  l’énergie et la conviction qu’on lui connaît lors d’une performance physique impressionnante, ce qui n’empêche pas une vraie finesse du jeu lors des dialogues. On félicite également la cascadeuse la doublant  lors de scènes les plus périlleuses, sa prestation s’avère des plus convaincantes. Episode totalement hors normes au sein de Sanctuary, Breach s’impose grâce à Amanda Tapping  comme un exercice de style ébouriffant et virtuose. L’entrée en scène d’Adam s’avère une réussite augurant favorablement des évènements à venir.

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8. DOCTEUR JEKYLL ET MISTER HYDE
(FOR KING & COUNTRY)


L'épisode pivot à plus d'un titre que constitue For King & Country introduit un arc narratif feuilletonnant, se prolongeant jusqu'à la fin de la première partie de la saison. Les événements vont se précipiter et converger vers la mystérieuse cité souterraine représentant le thème transversal de la plupart des épisodes vus jusqu'ici; A cette fin, débutant par un récapitulatif parfaitement rythmé, For King & Country fédère efficacement les différentes pistes suivies jusqu'ici, imposant Adam comme le machiavélique rival du Sanctuaire dans la course aux merveilles cachées de la Cité. Les différentes pièces du puzzle s'emboîtent avec élégance, lançant la dernière séquence dans les meilleures conditions possibles.

L'adversaire encapuchonné de Big Guy et Kate reste encore en suspens et va sans doute occuper la place du traditionnel récit secondaire, technique dont Sanctuary raffole tout particulièrement. Kate et Big Guy apparaissent effectivement comme les membres du Sanctuaire les moins personnellement concernés par les évènements en cours et on observe qu'avec pertinence ils demeurent totalement absents du présent opus.

Mais For King & Country atteint toute sa dimension en s'imposant comme l'épisode que l'on attendait depuis le début de la série, précisant enfin les circonstances historiques de la création du Sanctuaire (et les origines de ses colossaux moyens financiers), ainsi que sa connexion au passionnant roman que représente l'épopée très Gaslight des Cinq. On retrouve avec plaisir les membres disparus du groupe, dont le Dr Watson, toujours impeccablement interprété par Peter Wingfield. L'épisode joue habilement des différentes époques et d'éléments fantastiques divers, notamment grâce à de nombreux flash backs, fluides et parfaitement intégrés au récit.

Les Cinq trouvent avec Adam ce dont a vitalement besoin tout groupe de ce type : un adversaire à la hauteur. Sa machination visant à répandre sa toxine trouve sa source dans sa folie particulière et les artistes graphiques de la série créent un nouvel superbe artefact grâce à sa machine. On pourra certes regretter que le duel ne soit pas davantage développé mais, même seulement évoqué, il parle agréablement à l'imagination. On pourrait facilement susciter une passionnante série dérivée avec ces figures hétéroclites et hautes en couleurs, entremêlant audacieusement personnages réels et littéraires, et synthétisant le meilleur de la Ligue des gentlemen Extraordinaires.

Outre son rôle de fondement de la mythologie de la série, For King & Country n'oublie pas de développer son propre récit. Si ses diverses scènes avec Hélène, mordantes ou passionnément romantiques, s'avèrent très relevées, Druitt (enfin de retour) demeure certes encore peu actif, en dehors de son rôle narratif. Toutefois Nikola Tesla, comme si souvent, s'érige en cheville ouvrière de l'intrigue. C'est avec un amusement certain que l'on observe son esprit sans cesse industrieux tisser sa toile, embobiner Henry, circonvenir Hélène, percer à jour Adam etc. Quelle mouche du coche !

Le maître coup survient quand il a habileté de manipuler Will, soit le personnage se méfiant initialement le plus de lui, pour que celui-ci fasse définitivement basculer le Sanctuaire dans la quête de la cité, en passant outre la volonté d'une Hélène affaiblie. On ne doute pas du succès du plan, sans aucun doute destiné à la découverte de son Graal personnel. Cette exploitation de la santé déclinante de son amie paraît passablement cynique, mais Nikola Tesla se situe toujours à son meilleur quand il laisse transparaître son côté obscur.

Éclairant avec un éclatant panache les zones d'ombres tout en dynamisant l'intrigue principale de cette saison, For King & Country s'affirme comme un épisode particulièrement enthousiasmant et prometteur. L'ambition narrative de Sanctuary atteint son zénith.

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9. LA CLÉ DE VOÛTE
(VIGILANTE)


Après l’époustouflant déferlement de révélations capitales caractérisant For King & Country, Vigilante retrouve des allures plus coutumières. Certes l’intrigue principale continue à progresser, mais elle se voit pénalisée, comme trop souvent, par le développement trop gourmand en espace d’une intrigue secondaire. Comme l’on pouvait largement le prévoir, ce perpétuel Talon d’Achille de Sanctuary se manifeste ici  à travers la poursuite de l’enquête de Kate et Big Guy. Or, malgré un accent malencontreusement mis sur cet aspect, alors que l’on attendait avec effervescence la poursuite de la grande  chasse au trésor, ce segment ne convainc pas totalement.

Une grosse moitié d’épisode ne peut suffire à bâtir une intrigue  suffisamment dense et l’on revoit fleurir les abus de facilités scénaristiques et les embarrassantes accélérations, à un degré moindre que dans Trail of Bood,  il est vrai. De plus  l’on demeure tout de même déçu de ce que révèle la personnalité naguère prometteuse de l’adversaire : un serial killer de créatures, passablement caricatural et ne pesant pas bien lourd face au Sanctuaire. La partie se révèle par trop déséquilibrée pour réellement intéresser (sans même parler de l’assistance apportée par Tesla, n’en jetez plus !).

De plus la conséquence principale de l’évènement demeure l’entrée en scène d’un nouveau personnage, sans doute semi récurrent, en avec  l’Agent Abby Corrigan, dont les amateurs des X-Files estimeront qu’elle semble plus proche de Leyla Harrison (en moins amusant) que de Dana Scully. Pour l’instant elle ne suscite guère d’enthousiasme, mais l’on sait qu’il s’avère souvent difficile pour un e nouvelle figure d’intégrer une série, alors laissons le temps au temps.

La suite de la quête principale paraît sensiblement plus convaincante, même si elle souffre aussi de la précipitation induite par la faible durée impartie. Heureusement les pouvoirs de téléportation de John surviennent à point nommé pour justifier au mieux ces passages ultra rapides entre la Mongolie, Londres, l’extrême Orient l’Amérique… Les différentes péripéties, palpitantes à souhait,  achèvent de replacer John Druitt au centre d’un récit, comme arme la plus puissante et sûre  dont dispose Hélène. Vigilante doit beaucoup au talent sans failles de Christopher Heyerdahl, aussi impressionnant en Montague John Druitt que sous le déguisement de Big Guy, de la belle ouvrage.

Ace propos on apprécie avec quel ton impérieux elle fait payer sa félonie à Nicola, en le mettant temporairement hors jeu (mais en tout œuvrant à son dessin…). We are not amused, aurait pu s’exclamer la très britannique Hélène Magnus ! Sanctuary fait une nouvelle fois avec talent l’étage de ses capacités, en suscitant divers paysages virtuels absolument convaincants et superbes. Cette traque de la Clé recélant le secret de cette carte aux inépuisables surprises et animations renoue avec cette atmosphère à la Indiana Jones que l’on apprécie tout particulièrement. Sanctuary a d’ailleurs l’habité de situer l’entrée du monde souterrain au  Tibet, évoquant le mythe de la Terre Creuse, de l’Agharta et de sa capitale Shambala.

Par ailleurs, si Vigilante ne se montre pas irréprochable dans la narration de l’action, il compense cet handicap en jouant pleinement et avec succès  la carte du relationnel. En effet, par des échanges tour à tour divertissants ou émouvants, il met joliment en exergue les liens existants dans cette famille si forte d’être librement consentie que constitue le Sanctuaire. Il en va ainsi de la complicité entre Kate et Big Guy mais aussi Henry, le rapport de mentor à élève entre Magnus et un Will totalement écrasé par direction du Sanctuaire mais se débattant vaillamment, l’esprit canaille et sardonique d’un Tesla s’intégrant toujours davantage dans l’équipe (à quelles fins ?), du début d’idylle transparent entre Will et Abby etc.

L’événement central demeure cependant la confirmation de la résurgence du sentiment amoureux entre John et Hélène, lors de scènes finement soupesées qui raviront certainement leurs shippers. Les acteurs excellent comme toujours et la série parvient à donner pleinement vie à chaque personnage, malgré leur nombre finalement assez imposant. Un solide indice de qualité d’écriture !

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10. VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
(THE HOLLOW MEN)


Après avoir suscité tant d’espérances, il demeurait difficile pour la série de ne pas provoquer quelques désillusions une fois les brumes dissipées et Praxis révélée. Et pourtant Voyage au centre de la Terre va parvenir à franchir victorieusement ce cap malaisé, sans toutefois éviter quelques maladresses.

Une fois n’est pas coutume, soulignons la justesse du titre français, avec sa pertinente allusion au grand Jules Verne. Ceci correspond idéalement au thème de l’épisode, mais aussi à l’admirable tendance de Sanctuary de fusionner avec personnages trames historiques te littéraires. L’on ne serait d’ailleurs pas surpris que le Nantais et ses Voyages Extraordinaires apparaissent au détour d’une prochaine aventure des Cinq !

La progression mouvementée vers Praxis retrouve, comme souvent depuis le début de cette saison, de délectables accents à la Indiana Jones. La séparation de l’expédition en deux groupes se révèle une bonne idée, permettant de multiplier les effets réussis, sans pour autant émietter le récit. Les péripéties s’avèrent variées et souvent trépidantes, du tremblement de terre  jusqu’à l’animation d’un spectaculaire Basilic, en passant par les manifestations de haute technologie de plus en plus fréquentes à fur et à mesure que l’on approche de la mégapole souterraine. Cette diversité maintient au plus vif l’intérêt du spectateur, d’autant que la mise en scène demeure nerveuse à souhait. Voyage au centre de la terre évite le piège du tout action, en ménageant des pauses lors de dialogues amusant entre les personnages, ou  la rencontre exotique avec cette famille vivaient en marge des deux mondes, suscitant une vraie poésie. Un moment d’humanité fort bienvenu.

Le moment tant attendu survient quand l’équipe du Sanctuaire parvient dans de dramatiques circonstances à Praxis. L’apparence de la cité ne constitue pas une surprise absolue, puisque déjà annoncée par la carte holographique, mais le changement d’échelle et de perspective apporte immensément. Les merveilleux artistes de Sanctuary parachèvent une fusion parfaitement aboutie entre différents styles provenant du  Fantastique comme de la Science Fiction  (Steampunk, Gaslight, hyper technologie…), le tout dans un environnement savamment suranné, on pense d’ailleurs beaucoup aux fabuleux albums de Blake et Mortimer. Le spectateur ne pourra qu’être émerveille, entre autres, pae ce zeppelin magnifiquement décalé.

La richesse de son univers permettrait à Sanctuary de donner naissance à un formidable Jeu de rôles, dont le supplément « Praxis » représenterait l’un des sommets. On regrette que la balade ne soit pas plus développée, mais l’opus ne constitue que la première partie d’un double épisode. De prometteurs développements s’annoncent dans les dédales, les fascinants édifices et le abîmes de Praxis. La crise que traverse la ville et les menées d’Adam, plus décidé que jamais à remporter la partie lors de la dernière manche,  annoncent un conclusion paroxystique pour ce gigantesque arc narratif.

Malheureusement Voyage au centre de la Terre n’évite pas certaines facilités, minorant regrettablement son succès. On reste assez confondu de la facilité avec laquelle John Druitt tombe dans le piège pourtant passablement évident tendu par Adam. On l’aurait mieux admis de la part d’une belle âme comme Will ou Henry, mais venant d’un aventurier chevronné et cynique (et tueur fini…) comme lui, cela semble improbable.

Par ailleurs l’absence de Nikola Tesla se prolonge trop. Même si l’on comprend la méfiance qu’il suscite, sa personnalité hors normes nous manque. On n’aperçoit quasiment des habitants humains, sans doute par souci d’économies. Surtout le cliffhanger final, traditionnel dans un double épisode, rate son effet par abus de spectaculaire et d’invraisemblance. Personne ne peut croire à l’exécution soudaine de toute l’équipe. On y dénote intensément une mise en scène, ce qui prive la péripétie d’une grande part de son impact.

Ainsi s’achève la première moitié de cette saison, dont la diffusion connut une césure importante, de décembre 2010 à avril 2011. Un procédé dont n’on perçoit mal les avantages mais qui semble dans l’air du temps puisque la saison actuelle de Dr Who procède de manière similaire.

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11. KANAAN
(PAX ROMANA)


Pax Romana lance la seconde partie de cette saison au long cours (pour laquelle l'on ne dispose pas encore des titres d'épisodes français), tout en concluant l'arc narratif de Praxis, particulièrement développé et ambitieux. Autant dire que les attentes se situaient à la hauteur du défi !

Avec pertinence, l'épisode évacue rapidement le pseudo suspense issu du cliffhanger du précédent. Helen est réanimée quasi immédiatement, et obtient qu'il en aille de même pour ses compagnons, en échange de l'aide dont Praxis a désespérément besoin. Cet aléa quelque peu superfétatoire présente néanmoins l'intérêt de nous offrir une superbe confrontation entre Helen et Ranna, la leader du monde souterrain, impeccablement interprétée par Polly Walker (la vénéneuse Atia Julii de Rome, d’où peut être le titre). Ranna, maîtresse femme, apparaît finalement assez proche de Magnus, quoique marquée par la crise vitale que traverse sa ville. Ses idéaux se rapprochent également de ceux du Sanctuaire. L'histoire de l'opposition puis de l'amitié naissant entre ces deux forts caractères apparaît certes classique, mais fort éloquemment narrée. Un trio exclusivement féminin va d'ailleurs se créer avec Kate, lors de la périlleuse expédition visant à sauver le noyau d'énergie géothermique de la ville. On trouve ici une nouvelle preuve de la tendance très positive de Sanctuary à développer des rôles féminins affirmés, voire parfois rudes.

Un effet nostalgie jouera également pour le spectateur (déjà) quadragénaire. En effet cette histoire de voyageurs provenant de la surface pour sauver le noyau d'une ville souterraine évoque ce bijou du Fantastique français que demeurent Les Mondes Engloutis (1985), aux sublimes mélodies de Vladimir Cosma. La nature vivante et quasi divine de la version locale du Shagma permet par ailleurs de raccorder cette épopée à celle de Kali, structurant efficacement la cohérence de l'univers de Sanctuary. Les différentes scènes d'action de l'opération de sauvetage développent un joli suspense. D'autre part; si l'accent est bien entendu mis sur Magnus, Kate et Ranna n'apparaissent pas sacrifiées et apportent leur écot à cette belle réussite collective.

Sur l'autre versant de cette intrigue menée tambour battant, on pourrait certes regretter que le grand plan d'Adam se résume à un simple raid au cœur de Praxis, visant à s'emparer de l'Artefact le plus puissant de Cité. Mais le commando est mené de main de maître et entraîne une course contre la montre absolument ébouriffante, d'autant que ce diable d'homme semble avoir anticipé toutes les contre attaques imaginables. La progression du commando et les divers affrontements en résultant constituent par ailleurs un excellent prétexte pour visiter de nouveaux décors de Praxis, avec des réalisations toujours aussi réussies. Même le retour de Magnus semble impuissant à bouleverser le cours des évènements, quand survient une scène absolument magistrale.

Adam trouve son destin lors du retour ensanglanté mais victorieux de John Druitt. Celui-ci confirme à cette occasion que, malgré l'irruption de son compétiteur, il demeure bien le prédateur absolu de Sanctuary (en même temps que le grand amour qu'Helen, ce qui participe aussi à son charme). L'ellipse masquant la scène gore que l'on devine alors (soulignée par le message écrit avec le sang d'Adam) lui confère plus d'impact encore. Ceci-dit, Pax Romana évite soigneusement de nous montrer la dépouille du vaincu. De là à imaginer des rebondissements futurs, il y a un pas que l'on n'hésite pas à franchir. L'affrontement n'oublie pas de mettre en œuvre les divers sinistres alliés d'Adam, aperçus au cours des épisodes précédents, d'où une impression de bilan tombant à pic au moment où ce premier grand segment de la saisons s'achève.

Cette histoire haletante se conclue d'ailleurs sur une atmosphère de paix et d'équilibre retrouvé, voyant Magnus enfin retrouver son père. Pax Romana aura réussi à habilement conclure les différentes histoires en cours, tout en ouvrant la porte à de prometteurs développements de l'univers. La seule réelle réserve suscitée par l'épisode demeure la totale absence de Tesla. Certes la série aura empilé à peu près tous les obstacles humainement imaginables à son intervention, mais on espérait encore un peu, après tout il s'agit de Nikola ! A ce propos la saison paraît quelque peu déséquilibrée, nous régalant à hautes doses d'un Tesla en roue libre, avant de nous en priver subitement, d'où un effet de manque certain ! Mais il reste encore neuf épisodes, soit largement assez de temps pour entrelacer de nouveaux complots afin de s'emparer du Premier Sang !

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12. GUEULE DE BOIS
(HANGOVER)


 

Hangover marque le premier véritable échec de Sanctuary cette saison, avec une claire impuissance à rebondir dans la foulée de l’épopée de Praxis. Hangover  n’apparaît certes pas tout à fait ennuyeux mais terriblement anodin. On aurait été sans doute plus indulgent en début de saison, mais le différentiel d’intérêt et de souffle épique entre cet opus et  Pax Romana s’avère par trop destructeur.

Le sujet du jour se montre confondant par son caractère suranné : la patronne doit s’absenter et laisser les commandes du Sanctuaire à l’équipe (Tesla s’est hélas éclipsé), avec mission de mener à bien l’importante visite d’une responsable des Nations Unies. Bien entendu les catastrophes vont s’enchainer, avant que Magnus ne réapparaisse pour tout arranger. On dirait un épisode de Bewitched, où Tabitha ferait des bêtises durant une visite d’Alfred, au grand effondrement de Jean Pierre, avant que Samantha etc. Voilà tout l’histoire, au comique passablement éculé. Helen conclura qu’il ne s’agit en définitive que d’une journée parmi tant d’autres au Sanctuaire, on ne peut que l’approuver.

Les facultés psychiques  trop visiblement calibrées d’une créature constituent la source des diverses mésaventures subies par les membres de l’équipe. Comme pour raboter encore davantage l’intérêt de l’intrigue, les auteurs le rendent sympathique, mais sans retrouver l’humour malicieux des Nubbins, avec pour résultante une mièvrerie assez désarçonnante. Certes les dialogues entre Hélène et ses divers coéquipiers demeurent occasionnellement divertissants, mais la mise en scène, confinée dans le bâtiment,  semble également davantage appliquée qu’inspirée. L’exposition des rapports existant entre le réseau des Sanctuaires  et l’ONU manque également son coup.

 La survenue d’une crise majeure aurait pu donner lieu à un thriller politique original au sein de la série, bousculant agréablement l’univers de Sanctuary et permettant de développer un second arc scénaristique prometteur durant  la seconde partie de la saison. Hélas, tout comme dans Bewitched,  la conclusion se résume à un charmant happy end. On boit du thé entre personnes de bonne compagnie et l’on réalise un amical tour du propriétaire. Rideau. Les auteurs se rendent bien compte de la faiblesse insigne de leur argument et tentent d’y remédier par une révélation à contre temps. Helen démêle ainsi les évènements lors de son retour, mais le précédé fait rapidement long feu, transparaissant comme un simple cache misère.

Jamais Nikola et John nous auront autant manqué. Il ne reste plus au spectateur qu’à espérer qu’Hangover soit un simple accident de parcours et que le reste de la saison ne se montre pas de la même eau. Tel quel ce trou d’air massif ne demeurera pas sans conséquences car, dès l’opus suivant, la série subira une disparition de près de la moitié de l’audience. Cette baisse s’enracinera dans le temps et le public ne reviendra à son niveau coutumier  que pour le grand final de saison, d’ailleurs fort heureusement pour le devenir de Sanctuary !

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13. L'ANTIDOTE
(ONE NIGHT)


On saura gré aux auteurs d'avoir voulu sortir des sentiers battus en lorgnant vers le policier. Certes Will et Abby sont enlevés pour guérir un chef de gang blessé par une créature, mais on pourrait facilement faire basculer l'intrigue vers un schéma plus classique. Il s'avère également judicieux d'avoir centre tout le scénario là-dessus, au lieu de diviser l'action comme à l'accoutumée dans Sanctuary (les agissements des autres membres du Sanctuaire demeurent essentiellement périphériques). De même le pari d'avoir centré le récit sur toute une nuit particulièrement stressante paraît agréablement ambitieux.

Malheureusement One Night tient nettement bien la distance quel e huis clos similaire de Bank Job, notamment du fait de dialogues et situations davantage convenus, et d'un suspense moins ludique. Personne ne peut douter du succès final de Will et Abby, tandis que ne pas savoir chez qui se dissimulait le monstre ouvrit la porte à bien plus d'imprévus Le scénario reste très simple et la répétition de tentatives d'évasion, même correctement exécutées, finit par lasser. La révélation des vraies motivations de Sioux et de l'intrigue plus vaste se déroulant au dehors survient bien trop tardivement pour influer sur l'impression de surplace laissée par l'intrigue.

Par ailleurs si l'interprétation de Robin Dunne se montre sans failles, il n'en va pas de la sorte pour la brune et sculpturale Tinsel Korey (Emily dans Twilight), qui joue avec nettement trop d'emprunt son rôle de tueuse glaciale. Dommage car Sanctuary parvient la plupart du temps à camper des personnage féminins forts. A l'inverse Pascale Hutton s'avère convaincre mais cette fois c'est son personnage, bien trop lisse, qui ennuie rapidement. Il se confirme qu'Abby ne constitue pas une recrue des plus judicieuses pour le Sanctuaire.

One Night peut cependant compter sur une mise en scène réussie de la part d'une Amanda Tapping passant derrière la caméra, pour la deuxième fois après Veritas. Orchestrer et dynamiser un huis clos représente un exercice malaisé et elle y parvient correctement. Les diverses potentialités offertes par des décors générés par ordinateurs se voient exploitées, dont un effet zoom passablement vertigineux On apprécie chez Amanda l'élégance et la modestie d'avoir quasiment oblitéré Magnus, (qui n'apparaît qu'en fin de partie), afin de pouvoir se concentrer pleinement sur la réalisation.

A son image One Night demeure ainsi épisode aux nombreuses bonnes intentions, mais hélas souffrant de son argument trop limité et linéaire. 

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14. LA MÉTAMORPHOSE
(METAMORPHOSIS )


Métamorphosis raconte la transformation progressive et inexorable de Will en un monstre humanoïde écailleux, une conséquence inattendue de son voyage au centre de la Terre. Certes, tel quel,  le thème n’apparaît pas bouleversant de nouveauté. On songe bien entendu à La Métamorphose de Kafka, auquel le titre fait clairement allusion, mais aussi à divers scénarios de Stargate SG1, où un membre de l’équipe se trouve pareillement en fâcheuse posture suite à une expédition, et où la solution provient souvent de Sam, tout comme ici d’Helen (le réalisateur Andy Mikita est d’ailleurs une valeur sûre de Stargate).

Cependant Metamorphosis s’extirpe totalement du piège de redite, grâce à sa réalisation originale. En effet Mikita a l’excellente idée de tourner la majeure partie des évènements en caméra subjective, les considérants vus à travers les yeux de Will lui même. Au-delà de l’immédiate originalité et de l’époustouflante démonstration de la maîtrise technique atteinte par Sanctuary, le procédé se révèle judicieux. Les sauts d’image et les angles subtilement distordus confèrent parfois au récit une atmosphère de cauchemar éveillé, mais, surtout, nous nous identifions ainsi totalement à Will au cours de cette interminable plongée aux enfers.

D’un simple récit d’aventures nous basculons ici dans une narration bouleversante d’humanité. Les scènes où Will perd la sienne, fragment par fragment, comptent parmi les plus fortes et éprouvantes de la séries. Ce résultat se doit également au talent de Robin Dunne mais aussi à d’autres excellentes idées de mise en scène comme l’aperçu de la dégradation physique à travers de brèves images aperçues du coin de l’œil. Le ressenti en ressort d’autant plus intense, l’effet se montrera d’ailleurs inférieur quand, enfin de parcours, il n’y aura plus d’autre choix que de monter la créature en vue directe.

Cette  belle chronique de la véritable famille que forme le Sanctuaire s’entend également à mettre en valeur les relations existant entre les divers personnages, ainsi que la vie quotidienne de l’institution, élément finalement assez rare. Les diverses émotions suivent un dégradé habile et éloquent, concomitant à celui expérimenté par Will : humour et réconfort quand les dommages demeurent seulement physiques, puis désarroi et angoisse quand la situation devient autrement plus grave, avant de basculer dans l’horreur quand Will sombre dans sa nuit.

Toutes ces scènes manifestent sincérité et pudeur et contiennent plusieurs moments particulièrement sensibles, que cela soit dans le registre comique (la cave à whisky, le lustre) ou celui de l’émotion pure. On se sent touché au cœur quand Kate doit lui donner à manger à la becquée à, bouleversée mais prenant sur elle afin de préserver la dignité de son ami. Agam Darshi se montre une nouvelle fois enthousiasmante.

Metamorphosis rend plus éclatant encore son succès en ne se contentant pas d’une démarche psychologique déjà parfaitement aboutie. Le combat désespéré d’Helen instille un constant suspense, ne baissant jamais d’intensité. La liaison établie avec Praxis rattache agréablement l’opus au grand arc scénaristique précédent. L’épisode demeure de fait également un portrait très sensible d’une Hélène Magnus refusant obstinément de perdre à nouveau l’un des siens. Il permet à Amanda Tapping d’accomplir une brillante démonstration de son talent et de son charisme en irremplaçable chef de bande. Le tag final, un petit bijou de drôlerie et de soulagement, permet d’ailleurs de confirmer à quel point la complicité de Magnus et de Will se situe au cœur de Sanctuary. Il rappelle également à quelle point Helen (toujours suprêmement élégante), hormis Kate, a affaire à de sacrés Geeks !

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15. TRAVAIL D'ÉQUIPE
(WINGMAN)


Evacuons rapidement l’historiette de la poursuite de l’insecte géant (une larve de Mothra ?), il s’agit non pas d’un argument mais d’un prétexte servant uniquement à mettre en place un clip show, via d’interminables discussions entre personnages. Le clip show (ou épisode bâti autour d’une quantité variable d’extraits d’opus précédents) est apparu dans bien des sériées, depuis des décennies.  Sanctuary se retrouve donc en bonne compagnie mais il n’en demeure pas moins dommageable qu’une extension du nombre d’épisodes, dont on annonçait de grandes réalisations, se traduise ici par un procédé aussi rabâché (mais si peu onéreux). Tout comme la qualité davantage oscillante de la série depuis la fin de la quête de Praxis, on peut y discerner une nouvelle illustration des limites que rencontre cette tentative.

Encore faut-il que le clip show se développe avec un minimum d’à propos. Celui de Wingman se situe dans une honnête moyenne. Le procédé ne brille pas par son originalité, avec des évocations de souvenirs insérés dans de longues conversations parfois très amusantes, le plus souvent passablement artificielles (Wingman s’avère particulièrement bavard).

A l’image d’ailleurs  de ce concours de circonstances occasionnant un double rendez-vous  de Will/Abby et d’Henry/Erika désormais mythique Alfredo, avant que Magnus ne joue les perturbatrices avec le dit insecte. Toutefois, si leur mise en place se montre peu imaginative, les extraits choisis se révèlent pertinents et entremêlés souvent avec esprit (notamment celui sur les bons offices d’Henry, clairement la séquence la plus divertissante du lot). On regrettera que ces passages se centrent uniquement sur les quelques personnages présents, au risque d’une certaine répétitivité. Il aurait été plus astucieux de les organiser autour des grands thèmes de la série.

L’autre pilier de Wingman se constitue d’un relationnel omniprésent, avec les nombreuses aveux, roucoulades, et confessions de rigueur en la circonstance. Les shippers seront ravis. Will/Abby est un couple sympathique mais pâtit du manque d’intérêt perpétuel que génère Abby. Le personnage manque décidément par trop d’aspérités et de complexité. On éprouve de sérieuses difficultés à l’imaginer agent du FBI ! Autrement plus relevée apparaît la relation entre Henry et Erika. On lui doit notamment une déchirante scène d’adieux, certainement la meilleure de l’épisode, où les causes de la rupture se voient analysées avec finesse et réalisme.

L’amour ne peut malheureusement pas tout transcender ni gommer les disparités entre les vécus et les aspirations des deux amants, une moralité amère mais d’autant plus touchante qu’elle sonne juste. On regrettera Pauline Egan, actrice d’une grande beauté et au talent très affirmé. Entre rire et émotion la scène de fin achève de sauver Wingman de l’insignifiance, grâce à la sensibilité et à la malice d’Helen mais aussi à la découverte enfin opérée de la fameuse cuisine d’Alfredo. Et il est exact qu’elle donne immédiatement l’eau à la bouche !

Les amateurs de Stargate SG1 apprécieront également l’amusante apparition du réalisateur Peter DeLuise (fils de Dom), ayant en scène 56 épisodes de la série, plus quelques uns de SGA et SGU.

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16. LE RÉVEIL
(AWAKENING)


Les brusques allées et venues de Nikola Tesla peuvent parfois désarçonner, mais elles confèrent un caractère événementiel aux apparitions de cet indispensable personnage. L’effet joue à plein ici, par une brusque réconciliation avec Magnus et une entrée en matière singulièrement directe les montrant tous deux explorer un antique avant poste praxien devenu  une possession des Vampires. La narration prend tout de même le temps d’un prologue donnant le ton du récit : Nikola et Hellen se taquinent,  comme si souvent, d’une manière très amusante, l’exaspération mêlée d’amusent de Magnus s’avérant toujours aussi irrésistible. Il en ira ainsi tout au long du récit, la complicité d’Amanda Tapping et de Jonathon Young provoquant toujours autant d’étincelles.

Awakening marque également la résurgence des pouvoirs vampiriques de Tesla, celui-ci les cumulant désormais avec son magnétisme. Ce dernier élément est d’ailleurs une nouvelle fois astucieusement exploité, comme tout au long de la saison. L’alliance des deux promet beaucoup pour la prochaine saison ! Mais l’histoire du jour ne se résume pas à une simple justification de cet événement et se révèle passionnante à suivre. Les révélations apportées par la Reine des Vampires développent et unifient fort agréablement la mythologie de la série et son histoire d’un passé si ancien qu’il est devenu mythe. Un ensemble cohérent continue à se dessiner entre les divers fragments successivement mis à jour, apportant une indéniable dimension supplémentaire à Sanctuary.

La sculpturale et altière Afina (à la plastique intelligemment charnue) vaut également le détour, son orgueil ne l’empêchant pas de développer malice et roublardise, outre une force surhumaine. La brune et capiteuse Aliyah O'Brien lui apporté un véritable abatage, tandis que sa lutte contre Helen (non dépourvue d’un certain subtext) se traduit par des rebondissements parfaitement rythmés mais aussi de percutants dialogues.

Helen ne reçoit d’ailleurs que tardivement le soutien de Nikola, celui s’avérant plus fasciné que jamais par la prétendue grandeur des Vampires et plus que confiant en ses capacités de séduction… Le voir traduire sous un meilleur jour toutes les déclarations abominables d’Afina, sou l’œil consterné de Magnus, ajoute une délectable vis comica supplémentaire à l’épisode, on croirait écouter Dany Wilde vanter sa masure campagnarde face à un Brett passablement effondré. La déception furibarde de Tesla n’en ressort que plus hilarante ! Le piège tendu par Helen grâce aux capacités secrètes de la carte holographique de Praxis (décidément l’oriflamme  de cette saison) se révèle une merveille de rouerie !

Malheureusement Sanctuary ne serait pas Sanctuary si elle ne taillait pas dans ce récit de haut vol pour développer une historiette secondaire bien moins relevée. Le talent d’Agam Darshi et la complicité toujours rafraichissante existant entre Kate et Big Guy ne compensent pas la vacuité  de ces péripéties sommaires et prévisibles au dernier degré. De plus le scénario essaie initialement de jouer sur une possible rechute de Kate dans la crapulerie, un tentative bien maladroite car impossible à croire de puis bien longtemps. Les démêlés, consternants de clichés et de facilités scénaristiques, entre le jeune femme et ses anciens complices n’apportent à peu près rien par ailleurs. On n’est guère surpris de les voir d’ailleurs évacuées assez précipitamment.

Malgré ce morne gaspillage, Awakening demeure un excellent opus Helen/Tesla, ce duo électrique (selon tous les sens du terme) continuant à hisser la série à ses sommets. On est impatient de découvrir les prochaines embrouilles dans lesquelles va se jeter Nikola, mais aussi les possibles évolutions de sa relation avec une dirigeante du Sanctuaire dont l’âme sœur demeure néanmoins John, envers et contre tout. Les amateurs de Stargate SG1 se réjouiront devant Amanda Tapping décryptant des hiéroglyphes égyptiens, tandis que les runes de la machine d’Afina ne sont pas sans évoquer celles de la Porte. Afina elle même, aussi séduisante que létale, à l’égo démesuré, surgie d’un passé mythique après une stase millénaire, n’est d’ailleurs pas sans souvent évoquer une Hathor gothique.

 Awakening engendre cependant un vif regret, celui de le voir survenir si tardivement dans la saison. Au lieu de conclure aussi rapidement cette geste des vampires, on aurait pu susciter un second arc scénaristique très riche, plus enthousiasmant que cette succession d’épisodes disparates, à l’intérêt en dents de scie.

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17. LE DÉBARQUEMENT ALLIÉ
(NORMANDY)


Normandy constitue une nouveauté bienvenue  au sein des épisodes consacrés aux Cinq. Pour la première fois leur aventure occupe l’ensemble de l’action. Celle-ci se situe intégralement à Carentan, la veille du Débarquement, et se développe en totale autonomie vus à  vis du  Sanctuaire contemporain (hormis la présence du grand père de Will, dont on aurait pu sans peine faire l’économie). Cette mise en avant du groupe semble méritée, tant leurs exploits s’avèrent toujours captivants et hauts en couleurs, au point de laisser espérer une éventuelle série dérivée où ils tireraient les ficelles d’une Histoire secrète. Reconnaissons tout de même que c’est bien durant l’ère victorienne que les Cinq s’épanouissent le plus naturellement.

Le scénario se montre remarquable, choisissant d’opter judicieusement pour une promotion de Watson et de l’Homme Invisible, ces disparus étant coutumièrement cantonnés aux seconds rôles. Les voir à la pointe de l’action permet de confirmer l’étendue de leur potentiel. Si Helen demeure évidemment centrale, Tesla, dont on retrouve l’amusant typographe,  et John, paraissent certes périphériques, mais ils ont déjà beaucoup apporté à la présente saison. Telle quelle la dynamique du groupe fonctionne à merveille, sans sacrifier l’individualité d’aucun de ses membres. Evidemment l’on ne peut croire que John soit devenu un S.S., mais ce diable d’homme (assassin d’un Hitler remplacé par un sosie !), se révèle bigrement convaincant dans le rôle !

Pour une fois non lestée d’un segment secondaire préjudiciable,  l’intrigue présente un machine à contrôler la météo, que les Nazis utilisent pour contrer le Débarquement, une bonne idée qui rappellera aux amateurs des Avengers l’appareil similaire du déjà très germanique Dr. Sturm. Elle se relance ensuite puis un complot encore plus sinistre, le tout explosé avec clarté. Selon un procédé déjà pratiqué jadis par The Time Tunnel, la greffe du scénario sur le devenir d’un moment historique clé apporte une habituelle dramatisation supplémentaire.

La course contre la montre en résultant, pareillement au lancement des opérations militaires,, se montre tout à fait entrainante. On renoue également avec une tradition américaine (Wonder Woman ou Superman déjà en leur temps) voulant que la plupart de Super héros ou figures relevant du fantastique finissent par tôt ou tard par affronter les Nazis. Les recherches de ces derniers dans le paranormal constitue d’ailleurs une riche inspiration, y compris dans Indiana Jones, ce dernier  s’affirmant décidément un symbole fort de cette saison.

La mise en scène de Martin Wood se montre également à la hauteur. Il reste  impressionnât de constater comment l’art des décors artificiels de Sanctuary permet de créer un hameau normand plus vrai que nature, l’illusion s’avère parfaite. L’Elémentaire de Feu convainc pareillement de son potentiel destructeur. Les conditions climatiques font que toute l’action baigne dans une atmosphère grisâtre, dégageant une ambiance idéalement en accord avec le drame en cours. On admire l’impact des scènes de guerre, tonitruantes et nerveuses, Wood ayant visiblement intégré les leçons de Band of Brothers.

La rencontre d’américains, Anglais Français et allemands autorise la floraison d’accents savoureux, la prime revenant au délicieux français d’Amanda Tapping mais également a l’anglais à l’accent français à, couper au couteau de la valeureuse Jeannette  (la mère de Clara ?), incarnée avec conviction par Erin Lacourcière. Parmi l’excellente interprétation caractérisant Normandy, on distinguera également Douglas O'Keeffe, qui parvient à extraire son officier nazi de la caricature, par sa jovialité et son entrain, n’excluant évidement pas la cruauté perverse et la mégalomanie.

Après un succès aussi abouti, on ne peut qu’espérer que Normandy soit un avant coureur et que la saison 4 recèlera d’autres pépites de ce genre, intégralement consacrées aux Cinq et débarrassées de toute intrigue secondaire superfétatoire. Cette trépidante aventure au sein du bocage normand touchera évidement particulièrement le public français, d’autant que les poncifs se montrent bien moins pesants que dans d’autres productions américaines.

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18. CARENTAN
(CARENTAN)


Carentan déçoit quelque peu dans le sens où il ne constitue pas la seconde partie d'un double épisode, après l'excellent Normandy. On aurait pu imaginer Magnus se rendant une nouvelle fois sur les lieux près de 70 ans plus tard, afin de faire face à des conséquences inattendues. Le fait que l'Elémentaire de Feu ait été non pas détruit mais simplement enseveli offrait une voie prometteuse à cet intéressant prolongement, de même que les contrastes entre les deux époques. Malheureusement les liens demeurent bien trop ténus et artificiels entre les deux épisodes (réminiscences chez Magnus, en fin de parcours possible allusion, très elliptique, à l'Elémentaire), l'on se retrouve donc avec un pari scénaristique moins ambitieux. On apprécie d'autant plus de retrouver le sympathique Ravi, allié de Magnus durant l'arc de Kali, cette réapparition établissant une passerelle bien trouvée entre les deux extrémités de la saison en cours.

Par ailleurs Carentan développe une vraie spécificité au sein de cette période où Sanctuary aura entremêlé comme rarement différents thèmes de la Science-fiction et du Fantastique : on trouve ici de la pure SF avec u sujet (un zone où le flux temporel s'écoule plus vite que dans le reste de l'univers) aussi balisé et reconnu que son traitement. Certes l'on ne découvrira dans cet épisode un chef d'oeuvre d'originalité à tout crin, mais cette option présente une variété et une respiration bienvenues. Cette impression 'avère d'autant plus forte que, si l'intrigue n'évite pas quelques clichés, elle se développe effacement en privilégiant les relations entre les différents personnages plutôt que l'action pour l'action. Les positions des unes et des autres s'exposent joliment à travers de prenants dialogues, soutenus par une interprétation réellement convaincante; De plus le scénario s'aventure jusqu'au bout des divers conséquences du postulat initial, un indice primordial de la qualité d'écriture de ce type d'histoire. Carentan, tout comme Normandy, a également la bonne idée de ne pas segmenter inutilement l'intrigue et de se concentrer sur un seul sujet.

L'épisode revêt par ailleurs un attrait supplémentaire pour les amateurs de Stargate SG1par la proximité qu'elle entretient avec cette série, à plus d'un titre. Plusieurs scènes relèvent directement du ton SG1, comme l'arrivée de Magnus et Will,dans ce village archétypal, tout comme le scénario et la mise en scène eux mêmes. Par ailleurs avec Barclay Hope on retrouve un acteur semi récurrent de cette série (Colonel Pendergast) L'identification ressort si poussée qu'il ne peut s'agir d'une coïncidence, mais au contraire d'un clin d'oeil astucieux et finement exécuté. En fait on se croirait devant l'épisode Tempus fugit (Epiphany, 2-12) un épisode de Stargate SGA au thème tout à fait similaire. Un pastiche de Stargate SG1 par l'équipe de Sanctuary ne pouvait pas laisser indifférent, d'autant qu'il ne rate pas sa cible !

En définitive Carentan ne constitue sans doute pas une figure de proue de la série mais représente à la perfection ce type d'épisodes solides et denses que toute saison au long cours nécessite pour atteindre ses objectifs.

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19. HALLUCINATION
(OUT OF THE BLUE)


Cette seconde moitié de saison continue à varier frénétiquement sujets, ambiances et styles de Science- fiction, jusqu’à en donner le tournis, loin de l’unité que favorisait la quête de Praxis. Une telle versatilité ne constitue pas en soit un défaut, mais encore faut-il que la qualité des scénarios suscités la justifie, ce qui n’est malheureusement pas le cas pour Out of the Blue. Celui-ci recoure au  thème des univers virtuels, dans lesquels sont immergés des héros n’en ayant pas conscience.  Matrix en demeure souvent la référence impropre, car la littérature l’a exploré bien antérieurement, ne serait-ce que dans les romans de Philip K. Dick, à commencer par Ubik (1966).

Ce type d’intrigue se retrouve également dans de nombreuses séries, à commencer par Stargate SG1 (The Gamekeeper, Out of Mind) , ce qui s’explique par les nombreuses potentialités qu’il présente : distorsions de l’univers supposé réel,  , liaisons subtiles entre les mondes réels et virtuels, émanations de l’inconscient, superbes effet spéciaux, imagination ans contraintes.. C'est-à-dire tout ce que l’on ne trouve précisément pas dans Out of the Blue.

Dans l’épisode, l’univers virtuel se résume à la version Vancouver de Wisteria Lane (d’ailleurs nettement plus attractive que l’original), où se déroule une intrigue digne d’un soap opéra, entre sentimentalisme mièvre et, querelles de voisinage. Une histoire ennuyeuse le demeurera,  quelque soit la nature de son monde. Une fois l’effet de surprise rapidement estompé, les péripéties se résument à des prises de conscience et à des retours express dans le réel totalement répétitifs. Il suffit de quelques minutes pour comprendre de quoi il retourne, l’épisode se résumant par la suite à un vaste surplace.

Dans une saison aussi chiche en apparitions de John Druitt, donner une version aussi édulcorée de ce dernier et de sa relation avec Helen tient du sadisme. Abby achève de plomber l’ensemble, toujours égale à elle-même. Son incapacité à s’imposer rend hommage par contraste à la performance de Kate Freelander, qui y était vite parvenue, malgré l’apocalypse nucléaire que constitua pour ses fans la disparition d’Ashley. Sanctuary rate d’ailleurs ici une occasion de réintroduire ponctuellement celle-ci, pour des raisons sans doute extra artistiques.

Cette histoire guère passionnante bénéficie cependant d’une production soignée ; les décors  se révèlent de toute beauté, y compris les peintures de Magnus, particulièrement élégantes. Amanda Tapping et Robin Dunne accomplissent des prouesses, exprimant à la perfection les émotions d’une Helen et d’un Will en quête d’identité et situés sur des registres tout à fait inhabituels. Le récit tente  de jouer su l’ambivalence  de l’équipe dirigeant l’immersion  des héros. Le procédé paraît adroit, , mais en l’absence de toute menée hostile, cela tourne court. Et puis, dans le cadre d'une série et de personnages récurrents, le suspense de savoir s'ils vont  se réveiller ou  mourir lors du suicide, ne peut pas, à l'évidence, fonctionner.

Après avoir gaspillé beaucoup de temps en palabres et en exposition démesurée, Out of the Blue n’a plus le temps d’activer diverses possibilités, comme de jouer sur le fait de savoir si Will et Helen se réveillent dans l’univers réel ou non, où s’il s’agit réellement d’eux derrière le simulacre. La conclusion se révèle linéaire et explicative, sans plus. L’évènement apporte cependant un second souffle au récit, mais nous en sommes alors à dix minutes de la fin ! Il reste alors bien peu de temps à cet  avant dernier épisode de saison pour annoncer le grand final et souligner la nature événementielle de celui-ci, en liaison avec le mondes souterrain.

Cette annonce d’une invasion imminente de créatures inconnues se réalise au pas de course, ce qui minore son impact. L’on attend néanmoins beaucoup de cette conclusion rejoignant le grand thème de la saison !

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20. LE DÉBARQUEMENT DE PHÉNOMÈNES
(INTO THE BLACK)


Into the Black introduit avec fracas l’un des ces arcs narratifs reliant deux saisons, avec à la clef le mémorable cliffhanger de rigueur, dont la série reste si friande. Une différence s’installe néanmoins avec Kali, où la majeure partie des diverses périphéries avait déjà été révélée en saison 2, tandis qu’Into the Black ne constitue à l’évidence qu’un prologue de vastes évènements encore à venir. Pourtant ce que nous montre l’épisode suffit à enthousiasmer et à annoncer une grande saison 4.

Dans un premier temps l’excellent scénario décrit une arrivée massive de réfugiés fuyant une terreur encore mystérieuse. Les réactions des politiques, de militaires et du propre Sanctuaire interpellent le téléspectateur, l’obligeant à prendre position sur des sujets plus malaisé et moins manichéens qu’à l’ordinaire, trouvant de nombreuse résonnances dans l’actualité. L’épisode évite tout choix  durant sa majeure partie, grâce à différents personnages également sympathiques ou antipathiques présents dans les différents camps. Les amateurs de Stargate SG1 auront la bonne            surprise de reconnaître le jouissif Tom McBeath dans le rôle du général brutal et paranoïaque, évoquant clairement son personnage d’Harry Maybourne.

Par rapport à Kali et autres,  on pourra certes regretter une moindre dose d’action, le décor prenant place principalement via des témoignages. Mais l’on préfère en définitive que le temps ainsi gagné permette de développer une vaste intrigue aux multiples ressorts : il faut toujours mieux solliciter et ravir l’imagination que le simple regard. Et puis il ne s’agit que d’une rpemière partie, les primaux chocs appartenant encore au futur. On appréciera tout une même un homérique bagarre tragicomique entre Will le Brave et l’imposant Thelo, interprété avec une rugosité convaincante par la star du catch Edge (qu’on se le dise, Sanctuary ne se refuse jamais aucune audace !).

Outre son intérêt intrinsèque Into the Black relie également fort élégamment les différents épisodes majeurs de cette saison, en un saisissant bilan Ainsi fusionnent les différents pans d’une colossale conspiration d’un Adam ressurgissant tel le diable jaillissant de boite. Adam rejoint ici l’archétype de la Némésis du héros, toujours vaincue mais pour seulement revenir à l’occasion d’un nouveau maitre plan toujours plus fou, toujours plus cruel. Et l’on doit avouer que l’on adore cela ! Adam tire les ficelles de ce complot planétaire  visant à provoquer une guerre entre les deux mondes (déjà en train en fin d’épisode), ai profit de ses propres objectifs et obsessions.

On découvre alors qu’il a totalement roulé dans la farine John Druitt, en jouant subtilement  de la l’unique faiblesse de ce dernier, son amour désespéré (et égoïste) pour Helen. Un maître coup qui d’ailleurs vaut au malheureux John de subir l’ire de la dame, au cours de scènes magistrales, aux dialogues particulièrement acérés. Les shippers du couple souffriront, mais l’avenir reste une page blanche. Nous faire prendre le sombre Druitt en commisération demeure un bel exploit de l’épisode, d’autant plus que la faible présence de ce dernier constituait l’un des regrets laissés jusqu’ici par cette saison. L’intrigue instille un équilibre parfait entre scènes relationnelles et événements marquants, comme la découverte des colossales ruines d’une Praxis anéantie par les diaboliques inventions d’Adam.

A l’issue d’une seconde partie de saison multipliant les thèmes de Science-fiction les plus divers, l’on reste confondu de constater qu’Into the Black nous propulse dans une direction une nouvelle fois originale au sein de Sanctuary, celle du voyage dans le passé. Adam a plusieurs fers au feu et n’hésite pas à tenter  de réécrire l’Histoire à son profit. Sa poursuite par Helen à travers un impressionnant vortex compose un grand moment, tout à fait spectaculaire. La saison s’achève sur la renversante image d’une Helen revenue à l’époque victorienne, là où tout a débuté. Autant dire que cet époustouflant cliffhanger, joint à la dramatique crise mondiale en cours, ouvre les perspectives les plus enthousiasmantes et ouvertes qui soient pour la période à venir !

Cette troisième saison s’achève ainsi en fanfare, après une brillante première partie coordonnée autour de la quête de Praxis, puis une seconde nettement plus variée mais aussi inégale, où la série égara temporairement une partie de son auditoire (également du fait d’un changement d’horaire). Sanctuary fut renouvelée en janvier 2011, mais avec un retour au format bref et coutumier de 13 épisodes. Amanda Tapping admit elle même que l’expérience avait démontré qu’il était impossible de développer correctement 20 épisodes, compte tenu des délais impartis. La formidable intrigue en cours et cette concentration bienvenue des moyens laisse augurer le meilleur pour Sanctuary, production audacieuse et imaginative (jusqu’à parfois la prise de risques), en constante progression et ayant désormais  conquis son statut de grande série de Science fiction contemporaine.

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Captures: Estuaire44.

Crédits photo : Syfy Universal.