1. Jeux d'espions - 1re partie (Authorized Personnel Only - Part 1) 2. Jeux d'espions - 2e partie (Authorized Personnel Only - Part 2) 3. Cruelle vérité (The Awful Truth) 5. Le Village (Welcome To Liberty Village) 6. Confusion mentale (Nocturne) 9. Dernier recours (A Man Of His Word) 10. Intime conviction (The Index) 14. Contre-missions (Nightingale) 16. Sloane & Sloane (Another Mister Sloane) 17. En sursis (A Clean Conscience) 19. L'Orchidée sauvage (In Dreams) 20. De Charybde... (The Descent) 1. JEUX D'ESPIONS - 1RE PARTIE Scénario : J.J.Abrams et Jeff Melvoin Réalisation : Ken Olin et J.J.Abrams (non crédité) Résumé La critique de Patrick Sansano Grosse déception : Bradley Cooper n’est pas de retour après une saison d’absence dans le rôle de Tippin. La bonne surprise, c’est Ron Rifkin en chef de l’APO. Il retrouve cet aspect racé et seigneur qu’il avait partiellement perdu dans la saison 3. Il est de nouveau le tréteau qui porte à lui seul tout l’édifice. Carl Lumbly (Dixon) a un jeu limité, Victor Garber, le père de Sydney, conserve son jeu monolithique. Dans une longue scène où elle doit attirer l’attention d’un homme, Jennifer Garner excelle dans son personnage de garce d’une façon bigrement convaincante au point d’en devenir inquiétante.mais Clara Morgane en lieu et place n’aurait pas mieux ou pire. Sauf que Clara dans la scène d’amour avec Vaughn n’aurait pas gardé son tricot de peau bleu ! Cet épisode nous laisse sur notre faim quant à plusieurs questions restées à suspens à la fin de la saison 3. Le Covenant existe-t-il toujours ? Katya Derevko/Isabella Rossellini a-t-elle survécu à la fléchette qu’elle a reçu dans le cou ? Les deux héros ne parviennent pas à plomber la série. Tout de même, avec une actrice belle ET intelligente comme Gillian Anderson pour ne citer qu’elle, la série aurait une autre allure. Dans les scènes de dialogues entre Ron Rifkin et Jennifer Garner, c’est un désastre. Rifkin est un comédien. Garner non. Et le jour où sa jeunesse s’enfuiera et où il ne lui restera plus ce semblant de sex appeal, elle sera au chômage. Son talent n’existe que lorsqu’elle est en lingerie sexy. La critique de Clément Diaz
Sydney joue une adorable écervelée pour séduire un agent ennemi, puis se lance dans une bagarre tapageuse avec un gars, une des bagarres les plus musclées de la série ! Quand soudain, Sydney est poussée vers l’extérieur du train et se raccroche à des sangles. Son assaillant commence à couper les sangles… et retour 72 heures plus tôt lors d’une poursuite frénétique à Shanghai entre des « méchants » et un agent de la CIA et Sydney - dans une de ses tenues les plus aguicheuses - qui rentrent dans une boîte de métalleux. Dix minutes de pure adrénaline. J.J.Abrams nous rassure : notre indestructible héroïne a toujours la pêche ! Pas le temps de s’arrêter, on assiste, incrédules, au procès à charge de Sydney pour insubordination, mené par l’agent Chase, interprétée par une guest star de prestige : Angela Bassett ! A la fin, Sydney démissionne de la CIA !! Ce n’est pas fini : un twist génial vient remettre en cause tout ce qu’on vient de voir. Ce n’est pas fini : nous visitons pour la première fois le siège de l’APO, quartier général souterrain luxueux. Les scènes sont extrêmement intéressantes car la caméra de Ken Olin suit bien le point de vue de Sydney qui découvre comme nous ce QG et ses habitants. Tout au long de l’épisode se succèdent dialogues certes explicatifs mais très intéressants car contenant leur part de mystère - comment est-on arrivé à cette situation ? - On apprécie de voir les personnages devant tous composer avec leurs conflits personnels que ce soit envers eux-mêmes (Vaughn) ou envers d’autres (Sydney en colère contre Sloane et son père), ce qui donne des scènes à la tension omniprésente. La double mission du train, se penchant sur le bluff incertain de Vaughn face à l’acheteur de l’isotope, acquiert encore plus d’épaisseur par ses liens avec l’action des premières minutes de l’épisode. A la fin, les conflits ne sont nullement débloqués. Suspense et psychologie fusent à vitesse supersonique dans cet épisode qui ouvre parfaitement cette saison 4. Les infos supplémentaires Rick Yune qui incarne Tamazaki était Zao dans le James Bond « Meurs un autre jour ». Mia Maestro (Nadia Santos) est désormais créditée au générique après 3 participations à la série en tant que guest star. Elle n’est cependant pas présente dans cet épisode. David Anders (Julian Sark) n’est plus crédité en revanche ; mais il jouera dans 2 épisodes de cette saison, et aura un rôle récurrent dans la saison 5. Un nouveau générique est créé pour cette saison. Le thème musical de J.J.Abrams est un peu rallongé, et le design a changé, en beaucoup plus flashy et spectaculaire : nous voyons en 25 secondes 52 déguisements de Sydney extraits des saisons antérieures. Malgré que ce générique soit un vrai panégyrique aux déguisements et au physique de l’actrice, Jennifer Garner déclara le détester. L’idéogramme chinois que Sydney écrit sur le T-shirt de Brodien signifie « chien ». 2. JEUX D'ESPIONS - 2E PARTIE Scénario : J.J.Abrams et Jeff Melvoin Réalisation : Ken Olin et J.J.Abrams (non crédité) Résumé En Argentine, Sydney revoit Nadia. Puis elle se heurte à son père qu’elle hait désormais. Elle se confie à Vaughn. La mission de APO est désormais de retrouver Tamazaki. Marshall est recruté par l’unité de Sloane. Pour piéger Tamazaki, un vol est organisé dans un musée où se trouve un sabre qui l’attire et qu’il a déjà tenté de dérober. La critique de Patrick Sansano
Ainsi, le mystère le plus entier règne sur la mort potentielle de la mère de Sydney, Irina. En chef de l’APO, Sloane a beaucoup de scènes ce qui nous permet de nous régaler avec le meilleur atout de la série, Ron Rifkin. Que serait « Alias » sans lui ? Il a retrouvé toute sa prestance d’antan. L’épisode est un honnête suspense, ni plus ni moins. Mia Maestro devient un substitut de Melissa George, soit la jolie fille second rôle féminin après Sydney. Rick Yune est aussi cinglé que dans le Bond « Meurs un autre jour ». La bonne surprise de l’épisode, venant épauler Rifkin, c’est Mia Maestro dont le rôle devient plus important et développé. Et son charme qui n’était pas si évident à son arrivée est mis en valeur. Un peu aux dépends de la crédibilité de son personnage.
La critique de Clément Diaz
L’épisode commence plutôt bien avec le « recrutement » comique de Marshall, précédant le vol du sabre japonais, pépite de suspense et d’équipement high-tech. Que Sydney manque de se faire tuer par une simple bouteille de coca-cola nous rappelle qu’Alias adore les grains de sable qui enrayent les belles mécaniques. La révélation de la véritable identité de Vadik est très bien trouvée, un alias de plus qui rejoint la cohorte des surnoms délirants utilisés par la série. On a vraiment l’impression de regarder un épisode de cette glorieuse saison que fut la saison 1. Toutefois, lors de la deuxième mission voyant Sydney prisonnière, le rythme s’essouffle. Rick Yune, déjà fade dans la première partie, a un jeu qui frappe tout le temps à côté ; il est d’un ridicule achevé. La scène de torture de Sydney est copiée sur celle du dentiste sadique (on regrette Ric Young), en remplaçant simplement l’arrachement de dents par la noyade. L’arrivée de Nadia est accueillie certes avec plaisir par le spectateur, mais est un rien trop brusque. Elle permet de voir quand même ses deux facettes : séduction quand elle se débarrasse d’un garde (on renoue avec les bons vieux gadgets en folie de Marshall), et lutte furieuse contre un bad guy. Le twist final sur le commanditaire du « contrat » non seulement nous surprend, mais pose immédiatement une batterie de questions sur un tel comportement. Bon, apparemment Irina est morte, mais comme on ne voit pas son cadavre, on se dit qu’il y’a anguille sous roche… Bien, les bases sont lancées, en avant pour une nouvelle saison ! Les infos supplémentaires J J Abrams a réalisé une partie de l’épisode, bien que le metteur en scène principal soit Ken Olin. Dernier scénario de J.J.Abrams pour sa série. Irina Derevko est née en 1950. Elle a donc cinq ans de plus que son interprète Lena Olin (née en 1955). 3. CRUELLE VÉRITÉ Scénario : Jesse Alexander Réalisation : Lawrence Trilling - So, what's your real name, Charlene ? - Ima.
- Ima what ?
- I'm a gonna kick your ass ! Résumé La critique de Patrick Sansano
Par certains côtés, l’histoire montrant Sydney demeurant dans la propriété tandis que Bishop l'y laisse libre lorsqu’il en sort rappelle Bond et Sanchez dans « Permis de tuer ». Après une longue scène d’exposition montrant la façon dont le méchant sera piégé, donnant à Sydney une couverture parfaite, un déséquilibre s’installe dans la cohésion de l’histoire et la chute est assez brutale et éludée. Remettre en fil rouge au centre de l’intrigue les rapports complexes entre Sydney et son père nécessite de nombreuses scènes, alors que la haine viscérale et justifiée de l’héroïne envers Sloane n’a pas besoin de discours. Sans l’évoquer de façon explicite, ce qui perturberait le téléspectateur qui prend le feuilleton en cours de route, la mort du fiancé de Sydney Danny Hecht n’a pas été digérée malgré les mille visages qu’aura empruntés Sloane au fil des saisons. Là où les scénaristes flanchent, c’est dans la façon assez artificielle de réunir toute la distribution au sein de l’APO. Il s’agit de reprendre les mêmes (Mia Maestro remplaçant Melissa George) et de recommencer.
La critique de Clément Diaz
Alias nous a souvent régalé par des méchants très convaincants. Malheureusement la série ne traverse pas une passe heureuse dans ce domaine : après Rick Yune, c’est au tour de Peter O’Meara d’incarner un vilain dépourvu d’aura. L’intrigue tournant autour de lui, elle s’en voit dévalorisée. Mais Jennifer Garner tient une forme olympique, et tient cet épisode sur ses épaules. On retient également Jack Bristow (toujours impeccable Victor Garber) qui trouve une porte de sortie gonflée à la situation compliquée où l’a mis le meurtre de sa femme. On commence par une mission bien dingo aux Bahamas avec Sydney en greluche (Garner est immensément belle dans sa robe très décolletée), Marshall en plombier… Marshallien, Vaughn en râleur, et Dixon en rasta !! Ça, c’est du Alias en plein délire comme on aime ! La réplique qui tue de Sydney quand elle se fait surprendre près du coffre par le propriétaire est une heureuse trouvaille. L’épisode s’enchaîne à l’infiltration de la maison de Bishop, avec Sydney jouant à la blonde éplorée pour se faire inviter chez ce trafiquant coureur/tueur de jolies filles. Hélas, à cause de son interprète, et aussi d’une écriture limitée du personnage, Bishop n’inquiète jamais. La tension est vite réduite quand il est pris entre deux feux à la fin. Le moment le plus mémorable de l’épisode, outre l’inattendu « shut up » hurlé par Marshall à un Vaughn trop bavard (c’est le monde à l’envers !) est finalement quand il est abattu de 9 coups de révolver (!!!) par une Nadia furibarde. Sydney tient notre attention par ses numéros de séduction, ou en se promenant à ses risques et périls dans la maison ultrasécurisée, mais tout ça manque de rythme, malgré la caméra pointilleuse de Lawrence Trilling. Weiss se rendant compte au fur et à mesure que tous ses amis sont en fait toujours à la CIA est certes amusant, mais c’est vraiment Jack qui a la part du lion. Sydney est sur le point de révéler à Nadia que Jack a tué leur mère. Du coup, Jack lui balance un bobard tellement énorme… qu’il passe ! Il faut voir la consternation dans les yeux de Sydney, mais on ne peut qu’applaudir ce maître coup qui conclut l’épisode. Les infos supplémentaires
Lorsque Nadia interrompt la discussion Jack-Sydney lors de la fête, on entend la chanson You are everybody. C’est un clin d’œil à la dernière série que venait de co-créer J.J.Abrams : Lost, où elle est la chanson-clé du personnage de Charlie. Scénario : Jeffrey Bell Réalisation : Jeffrey Bell Résumé La critique de Patrick Sansano
Le scénariste Jeffrey Bell n’est visiblement pas inspiré. Il ne suffit pas le comédien Mark Aiken soit irlandais pour en faire un ex-militant de l’IRA crédible. Il ressemble, ainsi que sa sœur, à un mercenaire. Après un début de saison moyen, voilà un gros ratage. Seule Mia Maestro tire son épingle du jeu. Ron Rifkin a peu de scènes à défendre, et on le regrette. Il se contente en Sloane de diriger les opérations à la façon de M dans les James Bond. Plus de nouvelles, mais c'est courant dans "Alias", de l'énigme Rambaldi.
La critique de Clément Diaz
Un homme explose en mille morceaux !!! Voilà une intro qui pourrait participer au concours des introductions d’épisodes les plus givrées (sans jeu de mots). L’épisode se penche ensuite sur ses deux personnages-clés : Vaughn et Meghan Keene (la magnifique Kelly McDonald). Cette dernière, prisonnière d’un frère violent et tyrannique, se réfugie dans la religion et son métier altruiste, espérant compenser ses mauvaises actions par un extérieur honorable. Opprimée par son dilemme, elle reste sympathique, même au moment de sa trahison. En contraste, son frère est un monstre intégral (horrible scène des cobayes) auquel Mark Aiken impose sa présence. Le déguisement de Vaughn en prêtre alcoolique est chargé de symbolisme fort. Il est du « bon côté », mais son esprit est corrompu par son passé qu’il porte comme une croix. Avant la mission, Vaughn faisait allusion à Lauren qui continue de le tourmenter. Son récit est bouleversant, car montrant tous les dilemmes qui compriment son cœur, sa crainte de se perdre dans une vie amère et frustrée. Vartan signe sa meilleure performance de la série, bien aidé par les mots expressifs du scénariste. On regrettera donc le peu de crédibilité de la dernière partie de l’épisode : comment Meghan peut-elle faire confiance à Vaughn sans savoir qui il est réellement ? Le final précipité s’enfonce dans un pathos mélo vulgaire, lestée de plus de l’arrivée forcée de Syd. Parallèlement, l’intrigue du bébé sur la photo d’Irina allonge artificiellement un scénario au souffle court. Retenons simplement le rapprochement Weiss-Nadia, qui sera la caution comique bien qu’inutile de cette saison. Les infos supplémentaires Nadia croit désormais que l’assassin de sa mère est puni et qu’il s’agissait de Bishop (épisode précédent). Meghan Keene est décrite comme la sœur d’un ancien membre de l’IRA. Elle est donc irlandaise… mais les chargés de casting ont engagé Kelly McDonald, une écossaise : elle n’a donc pas le bon accent ! Cette confusion entre deux pays étrangers comme l’Ecosse et l’Irlande est un défaut récurrent dans les séries américaines. 5. LE VILLAGE Scénario : Drew Goddard Réalisation : Kevin Hooks Résumé La critique de Patrick Sansano
Lorsque Sydney veut enquêter la nuit « au dehors », cela rappelle le Santa Mira de « Halloween 3, le sang du sorcier », ville d’un fabriquant de jouets diaboliques. L’infiltration dans un camp ennemi et la tentative de vouloir en sortir est l’archétype de nombreux récits des années 60 comme l’épisode du « Saint » : « Les mercenaires ». On reprochera cependant au chef opérateur une lumière trop sombre pendant le premier quart d’heure. Tom et Diane qui ont « invité» Sydney et Vaughn au village ne tardent pas à se montrer menaçants. Il suffit d’une petite reconnaissance de Sydney aux alentours de la maison pour éveiller les soupçons. C’est un ancien camp d’entrainement soviétique. Dès que la lumière du jour jaillit, notre intérêt est davantage présent. C’est un recyclage de nombreuses choses vues ailleurs. Le couple doit apprendre à devenir de parfaits américains comme les pensionnaires de la Midlands Academy dans l’épisode des « Envahisseurs » : « Le rideau de lierre ». Le mot « liberté » revient dans l’épisode (alors qu’il s’agit d’une prison) autant de fois que lorsque le Numéro six voulait se faire élire dans « La liberté pour tous » dans « Le Prisonnier ».. Lorsque nos tourtereaux veulent acheter une magnifique décapotable, d’autres références nous viennent en tête : « Le prix du danger » ou son remake « Running man ». Cet épisode d’Alias est un hors série comme ont pu l’être pour « Chapeau melon et bottes de cuir » les épisodes « L’héritage diabolique », « Le Joker » ou « Mademoiselle Pandora ». Drew Goddard, le scénariste, doit quand même beaucoup à Patrick Mc Goohan. L’existence d’un grand complot à l’échelle « Bondienne » qui vient se greffer vers la fin semble un peu difficile à développer dans ce format 40 minutes. Comme pour « Colony Three/La ville fantôme » avec John Drake/Mc Goohan, la chute est un peu rapide. Malgré des moyens financiers supérieurs côté production, cet épisode d’Alias n’atteint pas le charme de celui de « Destination danger ». Faute à un manque d’aspect dramatique (ici, même dans les situations critiques, nos héros ne perdent pas leur self control et leur bonne humeur). Faute aussi à des décors insuffisamment exploités. Dommage. Nous aurions aimé voir ce camp d’entrainement aux allures de ville de banlieue bourgeoise davantage, et trop de scènes de huis clos nous en privent.
La critique de Clément Diaz
Sydney et Vaughn, dans la peau d’un couple marié, se font passer pour des terroristes russes qui infiltrent un camp d’entraînement dans le but de récupérer une arme électromagnétique (le McGuffin de l’épisode). D’emblée, les apparences sont trompeuses. La fête des voisins chez nos héros a un gros décalage entre les sourires et les cadeaux des invités, et leur véritable nature : que des criminels sanguinaires ! Il y’a aussi le pistolet en kit à monter soi-même servi entre deux plats de cuisine, ou les allusions menaçantes de Tom et Diane entre deux éclats de rire qui font frissonner. Syd et Vaughn doivent jouer le change : on admire l’improvisation de la première lorsqu’elle se fait surprendre par Tom près de sa maison. La description du système du sécurité n’est pas sans évoquer celle du Village du Prisonnier (le Rôdeur en moins), et contribue à cette ambiance anxiogène. La scène du magasin de voitures est une des plus fortes de la série où notre couple doit réussir à acheter une décapotable convoitée par un autre couple. Le départage se fera… aux flingues ! On peut y discerner une réflexion désabusée sur la course à la consommation, de notre capacité à vendre nos valeurs et idéaux contre de l’argent et du luxe (système déjà appliqué dans Le Prisonnier). Cet épisode reste unique en son genre dans une série marquée par le sceau du divertissement pur. On retient cette nouveauté davantage que l’intrigue, même si réussie : le plan secret du Contingent d’Octobre étant fichtrement roublard, et anticipe déjà sur la très aboutie série The Americans. Dans un irrespect total du protocole, Syd et Vaughn s’accordent des vacances improvisées. Ca fait du bien de voir notre duo propret s’encanailler quelque peu ! Épisode au sujet trop large pour une durée aussi restreinte, mais qui mérite l’attention. Les infos supplémentaires Rick Overton (Vasilevich) était Ralph dans « Un jour sans fin » (1993). 6. CONFUSION MENTALE Scénario : Jeff Pinkner Réalisation : Lawrence Trilling Résumé La critique de Patrick Sansano
Tels Mulder et Scully, Sydney et son père s’introduisent à la lumière de torches électriques chez les Cahill. Le début de l’épisode a tout d’un film d’épouvante/horreur jusqu’à la table d’autopsie où l’on voit l’intérieur d’un crâne. Le scénario de Jeff Pinkner (il a aussi travaillé sur « Profiler » et « Fringe ») est un travail d'orfèvre. Le compositeur Michael Giacchino nous propose une musique inquiétante à souhait. Une drogue doit avoir atteint les Cahill. Ceux-ci avaient rendez-vous avec un comte. Nous nageons en plein fantastique : lorsque Sydney prend sa température, elle a 44 degrés. Elle est victime d’hallucinations qui la plongent en plein film d’horreur. Le costume qu’utilise Sydney lors de la rencontre dans une discothèque gothique avec le comte évoque la Hammer. Un épisode de « Alias » qui ne ressemble pas à « Alias » et qui se révèle une bonne surprise. En fait, nous pourrions être en plein « X Files ». Voilà un « loner », un épisode que l’on peut regarder sans avoir vu le reste de la série (ou plutôt du feuilleton). Michael A Goorjan est un peu jeune pour le personnage. On se régale avec les hallucinations de Sydney qui sont autant de scènes d’épouvante pour le téléspectateur, sans que cela remette en cause l’intrigue. Le titre original, « Nocturne », est le nom de la drogue à l’origine de tout. Nous vivons l’épisode à partir de la drogue qui affecte Sydney et entrons de plein pied dans le monde du cauchemar. Segment atypique, filmé en majeure partie dans l’obscurité, « Confusion mentale » est une réussite. Nous sommes en pleine quatrième dimension. Si l’intrigue trouve une solution expresse qui nous est à peine expliquée, le diable, une fois sortis du cauchemar, nous apparaît, comme à Dixon, porter le nom d’Arvin Sloane. Une incursion fort réussie aux frontières du surnaturel.
La critique de Clément Diaz
L’introduction où une professeur d’anglais perd tout contrôle avant de se suicider nous indique d’entrée la tonalité dramatique de l’épisode. Pour choquer le spectateur, les auteurs font de la scène de contamination un pastiche de film de vampire où Syd se fait mordre par un cousin de Dracula (en fait un fou dément). Après quelques parlotes de rigueur, l’action commence vraiment quand Syd perd le sommeil et commence à errer dans son début de folie. Une petite bébête par ci, un thermomètre qui affiche 44° de température corporelle par là, cela constitue un prélude frissonnant à la grande idée de Pinkner : nos peurs les plus profondes sont liées à nos relations à autrui, et non à des visions monstrueuses (thème qui n'est pas sans rappeler le Nightmares de Buffy contre les vampires). Sloane qui surgit de la télé pour tourmenter Sydney est plus effrayant que la tarentule de la tasse de café. Ce sont surtout les échanges entre Sydney et son père qui sont remarquables où elle entend tour à tour ce que dit vraiment son père et ce qu’elle a peur de l’entendre dire (Sydney, en voyant ton visage, je vois ta mère, je ne le supporte pas, tu mourras comme elle…). La scène de la voiture, avec les plans variés sur Victor Garber, est le sommet de l’épisode. En schizophrène, Jennifer Garner fait une performance remarquable, qui devient d’une grande violence quand elle menace Vaughn avec le pistolet (encore un twist dans cette scène) où elle lâche toute sa peur à l’idée qu’il l’abandonne. La bagarre « fratricide » entre les deux ex est une idée inédite et vraiment géniale. L’intrigue est minimaliste : Sydney contaminée-Sydney folle-Sydney guérie. Et Vaughn trouve bien trop rapidement l’antidote. Mais ce qui compte, c’est l’ambiance délétère de Trilling qui emprisonne chaque scène de folie dans une lumière mortuaire et des ombres glaciales. C’est si réussi qu’il est impossible de ne pas respirer bruyamment lorsque le cauchemar se dissipe. On apprécie aussi les duels verbaux Sloane-Dixon, dont les atours policés ne dissimulent aucunement leur haine réciproque. La tirade finale de Dixon, portée par un Carl Lumbly tout en rage contrôlée, est un des highlights du personnage. Sloane lui répond par des regards de défi pervers « Tu penses que je suis pas clean ? Alors prouve-le moi, j’ai hâte de voir ça ». Ron Rifkin fait chuter la température de vingt crans. Grandiose. Les infos supplémentaires Michael A Goorjan a joué dans « Pluie d’enfer » en 1998 avec Morgan Freeman et Christian Slater. L’épisode est dédié à Tricia Goken (1969-2005). Superviseur de scénarios sur Alias, elle décéda d’un accident de voiture. Dans le générique de fin, il est indiqué que Ryan Gentry, qui joue l’homme embrassant une femme dans la boîte et que Sydney prend pour Vaughn, joue le rôle de « Not Vaughn » !! Dans cet épisode, Sydney et Vaughn se rapprochent sentimentalement. Ironiquement, c’est durant le tournage de cet épisode que Jennifer Garner et Michael Vartan rompirent !! Les deux acteurs sont toutefois restés bons amis. Scénario : Alison Schapker et Monica Breen Réalisation : Craig Zisk Résumé La critique de Patrick Sansano
Notons que l’une des scènes est cruelle pour l’interprète de Sydney, celle où Bridget (la petite amie du méchant), Nadia et l’héroïne forment un trio. Olga Vilner (Bridget) est une bimbo qui n’a pas fait un parcours mémorable, menant une carrière en donnant sa voix au jeu vidéo « Medal of honor » et jouant dans le soap « Hôpital central ». En dépit de ces handicaps, elle joue mieux que Jennifer Garner (là, cela donne une idée assez effarante du niveau abyssal où il faut aller chercher le "talent" de cette actrice, totalement en roue libre dans les scènes de dialogue, quand elle ne se bat pas). Mais grâce à un excellent scénario, elle peut déclamer un texte vraiment efficace. Lorsque Sydney évoque Fran et Danny et le « pardon » dérisoire de Sloane, Jennifer Garner nous émeut. Le talent qui lui manque, ce sont ses partenaires qui le lui donnent, ici le magnifique Ron Rifkin, tellement odieux, un méchant qu’aurait aimé Hitchock. On donnera un prix d’excellence aux scénaristes Monica Breen et Alison Schapker. Après tant de scripts bâclés et répétitifs, voilà une histoire de haute tenue. Quant on voit Sydney face à un Sloane en col mao avec un ensemble qui évoque Blofeld sans le côté caricatural, on se dit qu’il est impossible que cela ne finisse pas mal entre ces deux là, que Sloane mérite de payer au centuple ses crimes. Mais tel le Christopher Lee en Dracula de la Hammer, Ron Rifkin a le beauté du mal, le magnétisme. Il redevient aussi menaçant et infâme que dans les premiers épisodes de la saison 1. L’aspect « rédemption » est gommé dans cet épisode. Grosse erreur de distribution avec l’interprète de Tambor, un fade bad guy sans envergure en la personne du producteur-directeur de la photo et réalisateur Aengus James, qui a sagement décidé de ne pas renouveler son expérience ratée d’acteur. Voilà une preuve d’intelligence qui devrait faire méditer la vedette de la série. En dehors de Rifkin, nous avons ici un magnifique salaud avec le trafiquant russe Leo Orissa. Michael Kagan, son interprète, est terrifiant de réalisme. On comprend que « Cold case », « Desperate housewives » et « How I met your mother » aient employé ses talents. Quelle trogne ! Que Leo soit un ami de Sloane n’étonnera personne. Sauf que là où Rifkin s’approche d’un Christopher Lee, l’autre serait plutôt le monstre de Frankenstein !
La critique de Clément Diaz
Dixon veut apaiser son esprit à l’égard de Sloane. Il explique vouloir non chasser le passé, mais le transformer : il en tire une force qui l’aide à faire son travail. La différence avec Sydney, incapable de prendre du recul, saute aux yeux. Carl Lumbly est toujours bon, mais le numéro de Jennifer Garner tourne en rond. La haine inextinguible de son personnage blesse réellement Sloane, qui espérait toujours le pardon de celle qu’il considérait comme sa fille. La fin de l’épisode, où on le voit les larmes aux yeux, est une image étonnante d’une humanité pas encore morte. De son côté, Nadia est partagée entre joie d’avoir un père, et défiance envers celui-ci. La mission de l’hôtel a une allure de fête comique. Les déductions des deux sœurs sur les objets de femme de la chambre de Tambor ont un côté décalé amusant. On rit franchement quand on les voit, pompettes, avec la petite amie de Tambor. Dans la scène d’infiltration, Nadia en fan de football et Sydney en lectrice de potins racoleurs, s’éclatent vraiment. Les commentaires admiratifs de Vaughn et Weiss renforcent cette ambiance d’opérette, à peine troublée par le suspense classique. La mission sur le luxueux yacht (avec doubles jeux toutes les deux minutes) se déroule avec entrain : pendant que Nadia fout des taloches aux gardes, Sydney joue les trouble-fêtes en menaçant l’acheteur de la thorine de ce que peut faire Arvin Sloane. Que Sloane participe à son portrait de noirceur, répété mot à mot par Sydney qui se permet d’en rajouter, donne un effet sidérant. On termine par un duel féminin bien tapageur, et une coda faussement calme. Nadia et Sydney, et leurs interprètes, forment un duo excellent et très « fun ». Un épisode prenant et original. Les infos supplémentaires Si Marshall Flinkman parle de son épouse, on ne la voit plus à l’écran.
Scénario : Josh Appelbaum et André Nemec Réalisation : Daniel Attias Résumé La critique de Patrick Sansano Avec ce segment, on revient à la formule feuilleton et « Cliffhanger ». De toute façon, que serait « Alias » sans lui ? Sur une musique sirupeuse et dans un décor de boutique de luxe, nous assistons à un combat fort bien chorégraphié et inattendu entre Anna et Sydney. Sark en prison dit que tous ses os se sont ressoudés, or nous l’avions laissé bien mal en point et l’on peine à croire que David Anders se présente à nous tout beau tout neuf. La CIA de bisounours du monde de Sydney commence à s’approcher de la vraie : on sectionne un doigt, on promet à un détenu de finir sa vie enfermé dans le noir. Cette série post 11 septembre prend ici des allures de Guantanamo, avec la situation de non droit dans laquelle se retrouve Sark. Sa fausse évasion est une ficelle un peu grosse, et l’on se demande s’il était bien nécessaire de faire revenir ce trop juvénile méchant au physique de minet qui serait plus à l’aise en héros de série télé pour adolescentes. Si Roger Moore se vantait avec « Le Saint » d’avoir fait le tour du monde… dans les studios d’Elstree, Jennifer Garner peut en dire autant avec « Alias ». Bruxelles, l’Afrique du Sud, l’Estonie défilent sans qu’elle y mette les pieds. Des cartons touristiques remplacent de vrais déplacements qui eux ont lieu dans les James Bond. A nouveau, félicitons les scénaristes, cette-fois André Nemec et Josh Appelbaum, qui ont construit une histoire bien structurée réservant son lot d’émotions fortes et de surprises. On retient son souffle lorsque l’affreuse Anna Espinosa va défigurer la belle Nadia (nous n’en dirons pas plus, cela relève du spoiler) et l’épisode se termine sans que l’on soit certain que cette dernière soit présente dans la suite. On espérait en Estonie un affrontement final Gina Torres (savoureusement odieuse en Espinosa) et Jennifer Garner. Pas de temps faible dans ce segment, pas de parlottes inutiles habituellement si insupportables, pas de jérémiades roucoulantes du couple vedette, et l’on en est vraiment heureux. Quatre melons encore donc, mais Jennifer Garner n’y est pour rien. A nouveau, comme dans la saison 1, nous attendons la suite avec impatience. Trois bons acteurs (Rifkin, Gina Torres des "Matrix" et de "Gossip Girl", et Mia Maestro) et de bons scénaristes et "Alias" retrouve le chemin des quatre melons. La critique de Clément Diaz
Retour de Sark, et surtout de cette bonne vieille Anna Espinosa, invisible depuis le 8e épisode de la saison 1 ! Le scénario du duo Appelbaum-Némec est davantage un prétexte pour imaginer des numéros flamboyants aux deux guest stars qu’une vraie histoire, mais qu’importe. On se laisse guider par une architecture tripartite en forme de scherzo, où l’histoire de Sark sépare les parties extrêmes consacrées à Anna. Chacun des trois volets est réussi, et l’épisode se paye le luxe de finir sur un cliffhanger dont la sauvagerie balaye tout sur son passage. La série a eu la main heureuse en recrutant Mia Maestro. La comédienne n’a pas démérité son nom de famille ! C’est particulièrement visible quand Nadia raconte son rêve à Sydney, mais aussi quand elle refuse de croire aux prédictions de Rambaldi qui condamnent une des deux sœurs. Elle est émouvante dans ces scènes. Gina Torres renfile avec aisance le costume de l’ex agent du KD. Comme toujours, il y’a un décalage entre son comportement très fair-play et souriant, et l’horreur de ses actes. Elle rafle toutes les scènes : son apparition spectaculaire dans le café, sa torture au fer rouge de Nadia entre deux menaces proférées d’un ton affectueux, l’homérique bagarre contre Sydney (l’impressionnante carrure de Torres est un atout de choix). On se demande d’ailleurs si elle n’éprouve pas une vague attirance pour Syd en voyant son comportement caressant, ce qui rendrait le personnage définitivement tordu ! La mission où Sydney se fait passer pour une call-girl est remarquable d’intelligence, de vitesse stratégique, et de dureté (le doigt coupé). Garner est très convaincante en call-girl au parler grave et haché, on s’y croit. Elle aura d'ailleurs l'occasion de jouer une poule de luxe dans une amusante scène du très réussi Attrape-moi si tu peux réalisé par Steven Spielberg. La dernière partie est une superbe poursuite dans une semi-obscurité, baignée par la musique en vagues bouillonnantes de Michael Giacchino. Flingues et baffes pleuvent, jusqu’à un cliffhanger horrifiant. Aaaaaargh !! Quant à Sark, il a tous les meilleurs dialogues. Y’a rien à faire : face à Vaughn, ou cerné par dix mitraillettes, il est toujours d’un flegme impossible et dégaine des vannes plus vite que Lucky Luke ; Vaughn en prend plein la figure ! Ça compense le segment tortueux et prévisible de son histoire. David Anders ne semble pas dissimuler son plaisir de revenir dans la série, on ne dissimule pas non plus le nôtre ! Les infos supplémentaires Les comparses de Willem Karg se nomment Anton Matteo et Peter Geiger. Serait-ce une référence à Anthony Geiger, le personnage de Rutger Hauer dans Phase Un (saison 2) ? 9. DERNIER RECOURS Scénario : Breen Frazier Réalisation : Marita Grabiak Résumé La critique de Patrick Sansano
On ne tirera pas sur l’ambulance encore une fois. San’ko en chef du front révolutionnaire ressemble à un vulgaire mercenaire et la connotation « politique » n’est pas crédible une seconde, preuve que le public américain se moque totalement de la géopolitique. Les bonnes résolutions de Sark auront fait long feu lorsqu’il s’échappe et il retrouve là son « naturel » de tueur sanguinaire, mangeant à tous les rateliers. Gina Torres, plaisante à regarder dans d’autres films, nous donne vraiment envie de détester son personnage d’Anna Espinosa. La comédienne joue fort bien et très juste. Elle a beau être très sexy, son jeu fait que le téléspectateur de la série la hait Pour faire un jeu de mot, Anna est une bombe qui ici vend une bombe. C’est là le gros problème avec d’autres membres de la distribution qui ne sont pas une seconde crédibles lorsqu’ils veulent se montrer durs et impitoyables et quitter leurs masques de gentils. David Anders, lui, parvient à nous faire croire à son « Julian Sark » mais jamais à l’importance qu’il a dans le milieu du crime. Roger Wybot, qui créa la DST était un « dur » mais avait un physique d’étudiant angélique et dans ses mémoires, il raconte qu’on avait toujours du mal, pour cette raison, à le prendre au sérieux. Voilà l’erreur de casting faite par Abrams avec Anders. Lorsque la production et le réalisateur arrivent (soit-disant) à Venise, le décor fait toc, surtout si l’on compare avec l’excellente série policière allemande « Commissaire Brunetti » (Donna Leon) en production depuis 2000 et réellement tournée sur place. Ce décor de carton pâte et quelques maladresses du scénario font que l’épisode est en dessous, au niveau qualité, des précédents opus. On a envie de dire à Sydney Bristow que sa gentillesse la perdra. Qui a sa place n’aurait pas réglé son compte à Anna Espinosa au lieu de lui passer les menottes ? C’est encore son côté boy scout horripilant. On remarquera que les acheteurs successifs de la bombe, joués par Ilia Volok puis Anthony Cistaro sont loin d’avoir le charisme d’un Benito Del Toro que la production aurait pu s’offrir en guest star. En 2008, en Che Guevara, il était l’incarnation idéale de ce type de personnage. Ou Edgar Ramirez, si criant de vérité en Carlos. Dommage que l’on ait préféré deux comédiens obscurs sans charisme. Le fil rouge Rambaldi reste présent à travers les déclarations de Nadia et de Jack Bristow, un peu comme si on voulait faire une piqure de rappel au téléspectateur et raccorder cet affrontement avec Anna Espinosa à la mythologie. Malgré les réserves émises, "Dernier recours" permet à la saison 4 de se maintenir à un niveau de qualité suffisant. Pourvu que ça dure!
La critique de Clément Diaz
On se dit que Sark ne changera jamais : découvrant que Sloane est toujours vivant, il réplique This is… classic ! Mais fidèles à leur principe de montrer une part d’humain chez les méchants, les auteurs nous le font voir s’effondrer devant le corps de Lauren. Même envahi par le chagrin, Sark a un exact schéma de chaque situation et peut donc poser des exigences claires et réalisables à ses ennemis ; admirable ! En « homme de parole » très opportuniste, David Anders est le roi de l’épisode. On aime le rendez-vous dans la boîte où Sydney doit se faire passer pour Lauren. En bad girl, Jennifer Garner est au top, et son baiser-morsure très hot à Sark restera comme le baiser le plus inoubliable de la série ! (tant pis pour les fans du couple Sydney-Vaughn). Pendant ce temps, Anna vide quinze chargeurs, fait un plongeon énorme par une fenêtre, fait tourner en bourrique nos héros, liquide son employeur, désactive une bombe… et s’allie avec Sark ! Outre que Gina Torres nous éblouit physiquement, elle est brillante en femme recherchant le pouvoir. Son partenariat avec Sark, scellé au cours d’un dîner mémorable, prépare le rebondissement final (avec nouvelle bagarre cynégétique entre Anna et Syd), et Sark nous quitte non sans un dernier coup d’éclat ! Sloane n’arrive à tenir bon que par sa foi en les prophéties de Rambaldi. Sydney ne peut comprendre une telle attitude, ni ses sentiments paternels sincères, pourtant point incompatibles avec son esprit corrompu, qui, on le sait, se réveillera tôt ou tard. La décision de Jack de risquer la vie de Nadia sert surtout à rendre plus fragile sa relation et son mystérieux « pacte » avec Sloane. La coda où chacun rappelle à l’autre qu’il joue avec la vie de la fille de l’autre est brillamment interprétée. Victor Garber et Ron Rifkin sont parfaits en hommes piégés par leurs propres règles. La saison 4 prouve que sa nouvelle formule continue de marcher. Les infos supplémentaires David Anders (Julian Sark) réapparaîtra dans six épisodes de la saison 5 (dont le finale de la série). Gina Torres (Anna Espinosa) dans un seul épisode de la saison 5 : L’Élue. Mais Anna Espinosa sera également présente dans les épisodes 30 secondes et Sixième sens sous les traits de... Jennifer Garner !! 10. INTIME CONVICTION
Scénario : Alison Schapker et J.R.Orci Réalisation : Lawrence Trilling Résumé La critique de Patrick Sansano Sans de bonnes histoires, pas de série. Le réalisateur Lawrence Trilling mériterait un blâme pour filmer Jennifer Garner en décolleté sexy dans une scène avec Mia Maestro elle trop vêtue, quelle faute de goût ! Ron Rifkin continue de jouer les pères idéaux avec conviction, malgré le fait que son personnage pour aboutir à ses fins n’hésite pas à mettre en danger la vie de sa progéniture (cf l’épisode 03-21 « La traque infernale »). Sloane aura été l’incarnation humaine de Kaa, le serpent du livre de la jungle. Vaughn a la bonne idée de ne pas participer aux trois quarts de l’épisode et personne ne s’en plaindra. La scène de l’anniversaire de Nadia permet à Mia Maestro de faire un très beau numéro d’actrice. Elle sait ne pas en faire trop, ne pas tomber dans la mièvrerie. Elle a l’habileté aussi de montrer son déchirement entre son père et sa sœur. La critique de Clément Diaz
En temps normal, Syd aurait crié victoire de pouvoir légitimement soupçonner Sloane, mais depuis qu’il est le pôpa de sa sœur chérie, Sydney espère au contraire qu’elle se trompe. L’interrogation de Thorine noire sur la recherche de l’apaisement de son esprit envers Sloane trouve une solution : c’est par l’amour sororal que Syd évite de se transformer en boule de haine vengeresse, et cela change de ses déclarations de haine systématiques. Dans cette saison 4, la psychologie des personnages est on le voit plus travaillée. Plus même que les missions, car celle de Paris est certes amusante, mais vite oubliable (sauf le look toujours démentiel de Sydney en casseuse hardcore, et un saut vers l’hélicoptère que n'aurait pas renié Matrix). Grâce à l’ambiguïté dont fait preuve Ron Rifkin, le spectateur ne sait rien de la loyauté de Sloane. La scène du dîner d’anniversaire est l’occasion d’un remake de Page 47 (saison 1) où Sydney s’absente de table le temps de traficoter dans le bureau de Sloane… sauf que là, elle se fait surprendre par Nadia ! Mia Maestro est décidément une grande actrice : jouant presque toujours sur l’émotion (contrairement au rôle plus physique de Garner), elle nous bouleverse à chaque fois. Son discours à double sens, et sa peine de se voir « trahie » par sa sœur et peut-être par son père, sont poignants. En passant, les deux actrices sont à tomber dans leurs robes de soirées. Le premier twist final aura peut-être été anticipé, mais le deuxième est moins devinable ! Le tragi-comique de la situation, causé uniquement par Sydney et Dixon, permet une coda décidée (Nadia qui joue à la voiture-bélier), mais qui jette soudainement un froid dans les dernières secondes. La petite intrigue de Vaughn nous laisse de glace jusqu’à la découverte du carnet (twist !) et de l’identité de l’infirmière (twist !!). Un épisode un peu en-dessous des précédents, mais très honorable. Les infos supplémentaires Nous apprenons qu’Irina a tué le père de Vaughn en 1979. 11. SERVICE COMMANDÉ
Scénario : Josh Appelbaum et André Nemec
Réalisation : Maryann Brandon Résumé La critique de Patrick Sansano Comme dirait Sir Alfred, le viseur biométrique qui permet à un gadget sniper de tuer quelqu’un en le traçant à partir de son ADN, c’est le « MacGuffin », le truc dont tout le monde se fiche mais qui permet de lancer l’intrigue. Plus tard, il devient « concret » comme nous allons le voir. On regrette vraiment que le budget ne permette pas des déplacements et tournages sur place, l’Autriche étant photogénique. On abuse ainsi de scènes d’intérieur qui elles mêmes ne sont pas authentiques. On peut comparer les intérieurs de Venise dans l’épisode 04-09 « Dernier recours » aux intérieurs vénitiens de la série « Commissaire Brunetti » pour se rendre compte à quel point les décors de Alias sont cheap. Sydney compromet un quidam (un serveur) qu’il faut rapatrier en Amérique pour le sauver de Korjev. L’enquête de Vaughn est tout sauf palpitante. Au bout de 21 minutes, on est passé de Saltzburg à Madagascar, de San Diego en Angola mais l’intrigue piétine. Sam Hauser, le type que Sydney a compromis, nous fait penser à Danny Hetch. Celui qui découvre le monde cruel et criminel de l’espionnage.
La critique de Clément Diaz
C’est pas tous les jours qu’un tueur assassine votre contact, que vous le rattrapez… et qu’il se suicide ! Passée cette étonnante intro, la mission de Salzbourg nous accroche par le jeu de séduction on/off de Sydney envers Sam (Jason Segel, tout à fait bien en « normal guy »). Compromis par elle, il finit par suivre cette inconnue qui lui déclare qu’il est en danger de mort, et qu’ils doivent fuir. Dans cette collusion entre le monde réel et celui d’Alias, on s’attache rapidement au point de vue de Sam tout à fait dépassé. La scène du contact (encore un double jeu, un !) s’inscrit bien dans la paranoïa ambiante, tandis que le final s’affirme comme un pastiche gratiné de la célébrissime scène de l’avion de La mort aux trousses. Sydney étant poursuivie par un hélicoptère miniature en folie. Une des scènes les plus délirantes de la série ! Passons vite sur Vaughn, qui apprend que son père était peut-être un monstre : ça fait de l’effet, mais l’arc doit encore se développer. Jack traque le méchant du jour : un ancien ami. Mis à part un tir dans une rotule, la noirceur de Sasha Korjev n’est jamais montrée, seulement évoquée. Nous ne voyons qu’un personnage chaleureux, attentionné, dont la compagne enceinte est heureuse. L’interprétation nuancée de Corey Stoll est magnifique, très troublante. On sent d’ailleurs, grâce au fin Victor Garber, que Jack éprouve des difficultés à passer à l’acte. Cela rend le dénouement assez dur. Un épisode encore une fois original et recommandable. Les infos supplémentaires Flinkman montre une photo de son enfant sur une vidéo. 12. CICATRICE INTÉRIEURE Scénario : Jeffrey Bell et Monica Breen Réalisation : Ken Olin Résumé L’APO doit neutraliser un certain Cesar Martinez que Nadia Santos a connu durant son adolescence. Nadia, bien qu’impliquée personnellement, ne renonce pas à la mission. De nombreux flash back nous montrent l’histoire de Nadia Santos. En Biélorussie, les chercheurs ont développé un nouveau composant optique appelé verre amplificateur qui a la capacité d’augmenter la puissance d’un rayon laser. Cesar Martinez a été recruté par le groupe « la faction de Djakarta » pour acheter cette arme. La critique de Patrick Sansano
La critique de Clément Diaz
La mission de Syd et la quête de Vaughn passent vite à l’as pour cause de réveil de fantômes du passé de Nadia. Son histoire rappelle celle de Nikita, l’héroïne du film de Luc Besson, dont la première série dérivée, La femme Nikita, est d’ailleurs la grande influence d’Alias. Nous voyons qu’elle a dès son plus jeune âge un tempérament entier, fonceur (maligne évasion d’un orphelinat), bagarreur, mais surtout très gai. Il y’a une fraîcheur joyeuse lorsqu’elle vole, se faufile, ou s’entraîne à la base avec ses amis Diego et César. Une facette que l’on pressentait chez elle, mais qui est ici évidente, grâce à la composition animée de Mia Maestro. Sa relation amoureuse avec Roberto sera la cause d’un traumatisme émotionnel irréversible. Une analyse superficielle reprocherait aux auteurs de copier/coller l’histoire de Sydney sur Nadia (toutes deux découvrent qu’elles travaillent pour l’ennemi), mais elle sert en fait à montrer le tempérament plus explosif de la sœur cadette, qui n’hésitera pas à faire payer à son mentor le prix de sa trahison. Sydney, malgré toute sa haine, n’a jamais eu l’intention de tuer Sloane de ses mains, et attend que justice soit faite. Soudain, l’attitude plus intériorisée de Nadia prend tout son sens : sa joie naturelle a été brisée par cette épreuve. Pourtant, Nadia ne regrette pas sa décision comme le confirme son affrontement quasi fratricide avec César (Kevin Alejandro, bel ange tentateur), l’ambigu méchant du jour. César a perdu tout sens du Bien et du Mal, il vénère tel un fils la mémoire de l’homme qui l’a sauvé lui aussi des rues. Au final, c’est un portrait désenchanté d’un sympathique personnage qui ressort de ce magnifique mais souvent cruel retour vers le passé. Les infos supplémentaires Première apparition du personnage de Sophia Vargas, interprétée par Sonia Braga. L'actrice est une star en Amérique du Sud. Brésilienne, elle a joué dans « Donna flor et ses deux maris » (1975), « Le baiser de la femme araignée » (1985), et à la télénovela « Gabriela ». Elle apparaîtra dans en tout cinq épisodes de cette saison. Scénario : Drew Goddard et Breen Frazier Réalisation : Frederick E.O.Toye Résumé La critique de Patrick Sansano
La critique de Clément Diaz
Les dix premières minutes sont très énergiques : Sydney fait un charmant numéro de salsa, transmet une info à Dixon, se fait capturer par les méchants qui tuent son contact et… l’enterrent vivante ! Sydney n’étant pas la black mamba de Kill Bill, elle est dans une m erde noire. Pendant ce temps, dans un effet aussi dévastateur que l’invasion du SD-6 dans The Box (saison 1), l’APO voit son sanctuaire violé par un disque dur pathogène qui met tout le monde en quarantaine : un coup de Jarnac qui donne à Marshall, par ailleurs auteur d’une berceuse hilarante, la position de dernier espoir. La mission de sauvetage peine à convaincre : humour pas drôle (les bidouillages de Marshall), plan de campagne bâclé (pourquoi ne pas faire appel directement au satellite ?), artificielle scène de Sydney délirant sous le manque d’oxygène… Mais la deuxième mission joue à fond sur le décalage entre le peu d’aisance de Marshall et les gars à trognes patibulaires qui l’entourent (la saison suivante réitéra ce procédé avec Rachel Gibson). Son face-à-face avec le méchant du jour est crédible du moins dans la fantasmagorie d’Alias car il compense son inexpérience par son intelligence surdéveloppée. Ok, la balle perdue, c’est vraiment une grosse ficelle à la Max la Menace, mais le gag gore de l’énucléation (l’œil est inutilisable, découpez l’autre !) ainsi que le final en fusillades (Sydney à la rescousse !) finissent convenablement un épisode dont la qualité principale, bizarrement, est de ne pas être allé au bout de son idée peu convaincante de départ. Les infos supplémentaires Nous voyons dans cet épisode la compagne de Marshall Flinkman, Carrie (Amanda Foreman), et son enfant. 14. CONTRE-MISSIONS
Scénario : Breen Frazier Réalisation : Lawrence Trilling Résumé La critique de Patrick Sansano
La critique de Clément Diaz
Dans l’introduction, nous voyons les effets du projet Nightingale, ou comment transformer en quelques secondes de la chair humaine en bouille pâteuse. La scène est d’une horreur assez inédite dans Alias ! Mais très vite, le soufflet retombe. Si on est attiré par les messes basses des deux ennemis Jack et Sloane, ici alliés par et pour des raisons qui nous échappent encore (mention d’Elena Derevko, la 3e sœur), on est un peu dubitatif devant la mission en Allemagne, dont on ne retiendra que deux moments : le déguisement fort ravissant de Syd, et la petite empoignade saluée par une tablée qui lève ses verres : une petite pointe d’humour ! La mission Nightingale peine autant à nous intéresser, avec son plan très froidement appliqué, sa mise en scène peu animée, et un suspense qui ne prend pas (le compte à rebours ralentit pas mal, même avant le processus de ralentissement). Il n’y a pas de scènes inutiles, mais on ne s’intéresse tout simplement pas à l’histoire, très conventionnelle. Les acteurs font le minimum syndical, sauf Victor Garber, qui accroît avec intensité la dimension de tueur glacé de son personnage. La scène de la bibliothèque est bien plus intéressante avec le contact de Vaughn qui a des méthodes bien à lui pour organiser un rendez-vous (ah, faut reconnaître que le coup de la seringue, ça, on ne nous l’avait pas encore fait !). Quant au plan B de nos héros, il est téléphoné, et même téméraire. Mais pour une fois, ils se montrent plus roublards que Sloane lui-même, ce qui est à noter. Episode pas désagréable mais très mollasson. Les infos supplémentaires Michael Kenneth Williams (Roberts) est au générique de « Infiltrés » avec Susan Sarandon (2013). Premier épisode où nous entendons Vaughn dire ouvertement à Sydney « I love you ». Scénario : J.R.Orci et Jeff Pinkner Réalisation : Kevin Hooks Résumé La critique de Patrick Sansano
La critique de Clément Diaz
Le piège se referme doucement sur Vaughn, qui ne comprend que peu à peu ce à quoi il a été entraîné. L’épisode doit beaucoup au fantastique Michael K.Williams en méchant qui s’assume, qui sait autant contrôler Vaughn que lui laisser un peu de marge. L’atout charme Izabella Scorupco, aussi convaincante en tueuse qu’en séductrice (malchanceuse envers Vaughn, preuve du non-réalisme de la série), donne à la mission de l’hôpital beaucoup de cachet. Les duels cinglants entre Roberts et Vaughn, avec force bluffs et manipulations, rythment régulièrement cette intrigue efficace. Le vol du manuscrit de Rambaldi est parfaitement minuté, avec en point d’orgue les trois balles que reçoit Dixon (comme lui, on se pince pour y croire). A l’APO, nous avons un amusant comique de répétition de Sloane qui ne contrôle plus trop ses employés : en sus de la désertion de Vaughn, Sydney nie avoir reçu un SMS de Vaughn, et ne change pas de tête quand son boss la confronte à son mensonge. Pendant ce temps, Jack expédie Dixon dans une mission secrète sans avertir Sloane, et même Marshall fait des analyses en douce. Ajoutez le diabolique piège dans lequel Sloane s’apprête à tomber, c’est décidément un sale temps pour lui. La réapparition de Katya Derevko est éclatante : en plus de son auto-empoisonnement avec un poison très… particulier, elle nous fait une révélation (pour changer) qui modifie encore quelques cartes de la série. Ajoutez les étourdissantes dernières secondes, et l’épisode n’a aucun mal à s’ancrer durablement dans la mémoire. 16. SLOANE & SLOANE Scénario : Luke McMullen Réalisation : Greg Yaitanes Résumé La critique de Patrick Sansano
La critique de Clément Diaz
Malgré un très bon Joel Grey, le faux Sloane est loin d’impressionner ; la copie ne vaut pas l’original ! D’ailleurs, l’apparition de ce double sorti du diable vauvert est avouons-le un peu grosse, on aurait déjà dû en entendre parler. Mais en fait, la vérité est ailleurs : elle est d’abord dans la double mission. Celle se déroulant à l’hôtel est pleine de suspense avec un remake pétrifiant de la scène de l’ascenseur de Talon d’Achille (saison 2). L’invasion du repaire d’« Arvin Clone » est un concentré d’action trépidante dans des galeries et souterrains qui semblent infinis (les claustrophobes apprécieront), avec la participation de Sloane himself ! Mais le plus important, c’est la métamorphose de Sloane. Au début, il est plein de sincérité et de bonne volonté. Alors que Jack menace de le tuer, il se défend avec calme et logique. Lorsqu’il déclare tout son amour à Nadia, pour qui il a abandonné Rambaldi, il est émouvant (et Mia Maestro lui donne parfaitement bien la réplique). Le voir contraint de se replonger dans son obsession séculaire est donc un déchirement, comme s’il savait déjà que l’attraction funeste du génial inventeur allait le reprendre. Et ça ne rate pas : les regards fous de Sloane devant les artefacts de Rambaldi sont d’une force terrible, où un désir monstrueux se lit en lui. On les revoit lorsqu’il se retrouve devant la sphère rouge qui hante la série depuis le pilote. Notre esprit s’interroge momentanément sur le sens qu’a pour Sloane le mot de passe « Jacquelyn », mais est vite accaparé par le massacre du second du faux Sloane par un Sloane (le vrai) enragé. Dans le top 5 des plus grandes scènes de la série ! Un déchaînement de violence sanguinaire qui finit sur une image terrifiante : Sloane ayant basculé dans une démence inédite. Ron Rifkin n’a jamais été aussi glaçant, et on sera soulagés de le voir "retourner à la normale" dans les épisodes suivants. Les infos supplémentaires Joel Grey est né en 1932. Il est surtout connu pour « Cabaret » (1972). Le choix de Joel Grey pour jouer le clône d’Arvin Sloane s’explique par le fait qu’il était courant que lui et Ron Rifkin soient confondus dans le milieu. Sloane déclare que c’est la première fois qu’il est sur le terrain avec Sydney. C’est à demi-vrai : il est ici partie prenante de l’action, mais il l’était déjà dans une moindre mesure dans Sans issue (saison 3). 17. EN SURSIS
Scénario : J.R.Orci Réalisation : Lawrence Trilling Résumé La critique de Patrick Sansano
La critique de Clément Diaz
Dixon revient à l’avant-garde, ça faisait longtemps ! A rebours du cliché habituel, Vaughn a quelques difficultés à neutraliser le vrai hacker (très bonne poursuite), dont Dixon usurpe l’identité. Il fait équipe avec l’autre agent infiltré, Raimes. Raimes est un espion inhabituellement plus réaliste dans la série, qui doit opter pour des choix éthiques douloureux (tuer quelques innocents pour en sauver des milliers d’autres). Amer, solitaire, et fatigué, c’est un des personnages les plus torturés de la série, que Nestor Serrano rend plus vrai que nature. Son sacrifice final, acte de bravoure et de résignation mêlées, est un grand moment d’Alias. Pendant que Vaughn renoue avec son côté obscur (lacérations de prévenus), Dixon joue les bluffeurs (Carl Lumbly toujours bon). La scène des toilettes puis celle du rendez-vous où il joue les vantards sont autant d’excellents moments. Jack doit composer avec la nouvelle de son irradiation. Entre rendez-vous graves avec son médecin (Michael McKean, aussi génial que dans les X-Files), silence qu’il s’impose à sa fille, et arrachage de peau évoquant Alien, Victor Garber met tout son talent pour nous faire partager les douleurs de son personnage. Grâce à l’interprétation tout en aspérités de Sonia Braga, Sophia Vargas sort vite de sa figure de victime par son comportement ambigu : amour profond pour Nadia suspect, passé chargé, dureté de ton... La révélation finale est tout simplement énorme ! Les infos supplémentaires Nestor Serrano (Raimes) n’est pas un inconnu. On l’a vu dans « L’Arme fatale 2 », l’épisode « Milagro » des X Files », « 24 heures chrono » Scénario : Steven Kane Réalisation : Brad Turner Résumé La critique de Patrick Sansano
La critique de Clément Diaz
Le début de l’épisode joue sur l’adrénaline avec succès : la mission de Dixon s’achève avec force bagarres, rebondissements (la tierce personne), bluffs (l’hydrosek menaçant de tomber dans la canalisation), sans oublier une très belle tenue de Sydney. Mais l’épisode vire rapidement dans le drame psychologique où Jack se remet entre les mains de Liddell pour guérir. On sent comme une menace émanant de cette situation, grâce à la révélation du vrai état de Jack, et le jeu faussement lisse du génial Michael McKean. Lorsque le voile de l’illusion se déchire, on ne peut qu’applaudir ces scénaristes qui après 84 épisodes, réussissent encore à nous mener par le bout du nez ! Pendant ce temps, Sonia Braga passe incessamment de la douceur à la cruauté maléfique : elle oppresse son acolyte (on a pas envie d’être à sa place), sourit à pleines dents à Nadia et Weiss, tout en ayant la main sur un révolver. Décidément, les dîners tranquilles ne sont pas l’habitude de la série ! La contre-attaque finale est pleine de suspense, on passe très près d’un clash mémorable ! L’épisode doit beaucoup à son cœur : c’est une excellente idée de mettre Jack en pleine crise d’hallucinations. Outre que Victor Garber suscite l’effroi par les délires de son personnage, cela permet la grande séquence du « retour dans le passé » avec Sydney incarnant Irina Derevko !! Jennifer Garner est divine dans ce double rôle, et elle a un charme inouï grimée en Laura Bristow. Kane développe cette idée excitante avec un succès unanime, rien ne manque : Sydney/Irina jouant à l’épouse aimante, la petite fille incarnant l’innocente jeune Sydney, Jack d’abord méfiant (torrents de suspense) puis se laissant convaincre de cette réalité alternative, le décor de la maison, vestige ressuscité pour quelques temps d’un passé heureux mais révolu (l’épisode joue beaucoup sur la corde de la nostalgie de ce temps perdu). Le souhait final de Jack est à tirer les larmes, c’est une des plus belles déclarations d’amour du personnage. La coda est pleine d’espérance. Un des joyaux sublimes de cette saison. Les infos supplémentaires Première (et dernière) fois que nous voyons l’appartement de Jack Bristow. 19. L'ORCHIDÉE SAUVAGE Scénario : Jon Robin Baitz Réalisation : Jennifer Garner Résumé La critique de Patrick Sansano
Dans le James Bond « Moonraker », il était déjà question d’une orchidée (orchidea negra) que Drax utilisait pour faire un gaz mortel. Ici, c’est une fleur faite sur la base des écrits de Rambaldi. L’orchidée est donc une source d’inspiration pour les scénaristes. On découvre que la boule rouge (la machine de Muller), œuvre de Rambaldi réalisée par Sloane, est un instrument de mort.
La critique de Clément Diaz
Le plus bel épisode de la série. Cet épisode est une pause dans la succession des loners et de la Mythologie. Il est unique, à part. Pas d’action, pas de conflit d’intérêts, pas de gros méchant. Seulement une nouvelle exploration du personnage d’Arvin Sloane, qui à travers une expérience d’hypnose régressive, nous montre une face cachée de sa personnalité. La réalisation de Jennifer Garner trouve de superbes idées pour filmer somptueusement les scènes oniriques, on peut regretter qu’elle n’ait pas continué dans cette voie. L’idée démente de Jon Robin Baitz consistant à faire du faux Sloane une copie cérébralement parfaite du vrai permet des situations rocambolesques d’un humour très noir. Ron Rifkin est d’une majesté insurpassable : à chaque scène, il est immense. On commence en fanfare par le faux Sloane s’invitant dans un monastère particulier : il est dévoué à Rambaldi, le père supérieur est dans un bureau de travail, les gardes ont des fusils… le McGuffin est une orchidée du XIIIe siècle convoitée par Arvin Clone. Grâce à la Machine Muller, il enclenche une invasion d’abeilles tueuses ; bref, une intro sous acides ! « Arvin Clone » est une copie exacte d’Arvin Sloane : souvenirs, actions, émotions, il EST Arvin Sloane ; il connaît même Sydney, Dixon, Jack alors qu’ils ne se sont jamais vus… Les dialogues entre lui et les membres ébahis de l’APO sont pleines d’humour grinçant. Sa fin tragique liquéfie le sang, un choc. La sortie héroïque de McCullough, invisible depuis Phase Un (saison 2), est aussi une excellente idée. La révélation de l’objectif ultime des Sloane est un foudroyant retournement : Sloane a accompli des actes cruels pour la cause la plus humaine qui soit : le endgame caché de Rambaldi. C’est d’une virtuosité étourdissante. Nous pénétrons dans la plus intime partie du cœur de Sloane, où couve un traumatisme dévastateur dont il ne s’est jamais remis. Les images idylliques sont filmées par Jennifer Garner avec une maestria stupéfiante. Si elle a été conseillée, elle a bien suivi les conseils de l’équipe ! Outre le plaisir de revoir Amy Irving, il y’a une émotion magnifique qui déborde, grâce aux mots mesurés de Baitz et au gargantuesque talent de Rifkin, dont c’est l’unique fois de la série qu’il s’effondre en larmes. La tentative de Sloane de demeurer dans un imaginaire paradisiaque, à l’abri de sa conscience tourmentée, est bouleversante. L’imaginaire comme ultime refuge, voilà une thèse que n’aurait pas renié le réalisateur de Brazil ! Michael Giacchino se surpasse : sa musique enchantée, jusqu’à de vibrants violons, est inoubliable. Les infos supplémentaires Unique réalisation par un acteur principal de la série : Jennifer Garner elle-même. Aucun réalisateur n’étant disponible pour cet épisode, elle accepta de le diriger. Elle n’a jamais réitéré l’expérience, expliquant qu’elle n’a pas l’intention de poursuivre cette voie. 20. DE CHARYBDE... Scénario : Jeffrey Bell Réalisation : Jeffrey Bell Résumé La critique de Patrick Sansano
Et malgré Mia Maestro et Ron Rifkin, « De Charybde » sent vite le ratage. Par faute d’un script de Jeffrey Bell faible. La surenchère de faits de plus en plus abracadabrants nuit à l’ensemble. Ici, on veut éloigner Sloane de Rambaldi comme un alcoolique de sa bouteille. Hayden Chase est une pimbêche avec laquelle rien n’est négociable et aucune discussion possible. Mais en faire la maîtresse d’un des personnages principaux (spoiler) n’est pas une bonne idée. D’ailleurs, on arrête pas de promettre à des méchants des peines moins dures voire des pardons s’ils font tomber d’autres méchants. C’est devenu une habitude de la série. Combien de criminels méritant la chambre à gaz se voient promettre l’impunité contre une confidence, une trahison. Dans « Alias », on passe son temps à mentir, à promettre pour mieux trahir, à faire des marchés. Rambaldi et Arvin Sloane, c’est l’histoire d’une véritable obsession semblable à la recherche du Graal. Quant aux faux coups d’éclats (les personnages tués mais qui ont survécu miraculeusement), ils deviennent tellement répétitifs que le public se lasse. On ne peut quand même s’empêcher de rire lorsque Sloane ose encore dire « Faites moi confiance ». Trop de péripéties et l’alchimie d’Alias s’effondre. J J Abrams s’est lui-même enfermé dans la spirale de la surenchère permanente, chose qui a des limites. Elles commencent à être sérieusement dépassées ici. Cet épisode a un titre anglais dangereusement révélateur : la descente. Quant aux morts, ils passent leur temps à ressusciter. Ben voyons. Qui veut parier que dans une saison 6. Lauren Reed/Melissa George serait revenue car c’est un sosie qui aurait été tué fin de la saison 3, etc…
La critique de Clément Diaz
L’épisode est à couper le souffle. Après l’introduction voyant le vol théâtral des artefacts, nous avons un moment de comédie où Vaughn demande Sydney en mariage à son père. Cela nous vaut un massacre hilarant de Jack, qui répond à celui de Danny dans le pilote. La scène trouvera une résolution dans le beau dialogue final entre les deux hommes. La scène de révélation vaut surtout pour le déchirement de Nadia, trahie par une femme qui faisait semblant de l’aimer, et qui ne fit que l’utiliser. Mia Maestro joue magnifiquement cette scène. Le flash-back un an auparavant, quand Sloane et Nadia partent à la recherche de la « Sphère de Vie », est l’occasion d’un dialogue passionnant entre eux et le gardien des prophéties, mais surtout d’un numéro de cinglé intégral de Ron Rifkin quand Sloane est devant le coffret. Rendu fou par le pouvoir de la Sphère, Sloane fait basculer l’épisode dans l’horreur pure, oubliant toute prudence. L’effarement de Nadia renvoie à celui du spectateur. La chute de Sloane et sa résolution sont filmées avec brio. Souvenir des missions passées avec Sydney en « dame de la haute » qui manipule délicieusement le serviteur de Rambaldi, pendant que Chase embrasse son amant (inattendu, mais gratuit, ça n’a pas vraiment d’intérêt). La prestance de Sonia Braga est telle qu’Elena apparaît encore plus diabolique (pauvre Dixon !) qu’Irina et Katya. Elle domine tous les débats. On ne sait pas du tout quel rôle se donne Sloane, qui passe son temps à trahir les deux camps en présence. Grâce à Rifkin, on se laisse prendre au jeu. Quel suspense, mes aïeux, quel suspense ! Ah, et puis Isabella Rossellini qui nous refait son numéro de charmeuse friande de doubles sens et de psychologie (elle déshabille l’esprit de Jack avec une netteté imparable), là, c’est fromage et dessert. On peut regretter que Katya ne soit pas revenue plus souvent dans la série. Dommage que la révélation finale soit bien trop exagérée. Les infos supplémentaires Marshall a travaillé 6 ans au SD-6. La musique entendue dans le magasin de Cannes est le deuxième mouvement (Andante) de la Symphonie n° 94 en sol majeur « La surprise » de Franz Joseph Haydn. 21. EN SCYLLA... Scénario : Monica Breen et Alison Schapker Réalisation : Lawrence Trilling Résumé La critique de Patrick Sansano
La critique de Clément Diaz
Search and Rescue fait partie de ces épisodes où le spectateur est en danger de faire une crise d’asthme devant l’accumulation serrée d’action et de rebondissements. Monica Breen et Alison Schapker ont dû écrire le scénario sous LSD tant celui-ci file à la vitesse de la lumière. Ce prodigieux effort n’est grevé que par les contorsions scénaristiques forcées pour légitimer le retour de Lena Olin en Irina Derevko. Malgré tout, on est pris dans cet épisode qui plonge dans le Fantastique pur. L’interruption du récit au moment où l’APO se lance dans la bataille est un tremplin dont la simplicité n’a d’égale que l’envie de se jeter sur l’épisode suivant. La scène de danse, 18 mois plus tôt, entre Jack et (la fausse) Irina, très affectueuse, est un superbe duel d’acier et de velours. Malheureusement, on n’arrive pas à avaler l’improbable rebondissement : ainsi une adepte de Rambaldi se serait soumise au projet Hélix et se serait laissée tuer pour protéger sous ordre d’Elena Irina et ses secrets. Même à l’échelle de la série, c’est limite ! De plus, le comique de répétition de Vaughn n’arrivant jamais à demander Sydney en mariage introduit un humour qui n’a pas sa place dans un épisode aussi sérieux. D’ailleurs, quand il arrive enfin à faire sa demande, les acteurs retombent dans les travers de leurs jeux. Ce couple n’a décidément pas l’alchimie souhaitée par le créateur. Toutefois, quand l’épisode fait un bilan de la saison, regardant comme des souvenirs ses aventures passées (l’affaire Bishop, l’index Blackwell, l’orchidée…), on ne peut s’empêcher d’avoir un sourire. Jennifer Garner sort la grosse artillerie pour la mission au paradis de la luxure : Ibiza. En bombasse nymphomane, elle explose tous les records de sensualité vulgaire. « L’interrogation » de Nasard, l’allié d’Elena, montre pour la première fois Sydney torturer quelqu’un (supplice de la noyade), un fait unique à mentionner. C’est vraiment une mission tonitruante. Breen et Schapker se déchaînent comme jamais lors de la mission de délivrance de la vraie Irina au Guatemala, dans une forêt sans fin aux dangers cachés (réalisation ample de Trilling). On a droit à tout le paquet : bagarre épique de Nadia (une des meilleures de la série), Sydney piégée dans le nœud coulant, fusillades nourries, sans oublier la grenade qui balaye tout. Quant à Irina, elle a une manière bien à elle de saluer son mari (Hum !). Lena Olin fait un retour gagnant : femme d’action entêtée, aussi bien que mère aimant malgré sa nature ses enfants. Irina Derevko n’a rien perdu de son charme vénéneux. La scène de l’avion avec la réunification progressive des liens familiaux est bien faite, c’est touchant. La dernière partie voit l’invasion d’une démesurée machine Mueller activée par Elena (et Sloane ?) qui déclenche le début d’une apocalypse planétaire. La vision des citadins transformés en tueurs fous est réellement saisissante. Le saut en parachute de nos amis, prêts à affronter et un ennemi inconnu et le compte à rebours final à la fois, est un excellent cliffhanger vers le final de la saison. Les infos supplémentaires Pensant que Lena Olin ne reviendrait pas (préférant se consacrer à sa famille), les auteurs tuèrent le personnage d’Irina Derevko au début de la saison. Lorsque l’actrice leur communiqua qu’elle accepterait de revenir dans la série, ils durent imaginer cette contorsion du scénario pour la faire revenir. On ne refuse rien à l’égérie d’Ingmar Bergman ! Quand Sydney téléphone en russe à l’APO, elle mentionne « M.Nemec ». Clin d’œil à André Nemec, scénariste et producteur superviseur de la série. La musique entendue pendant le bal de l’ambassade est l’ouverture de La Traviata de Giuseppe Verdi. 22. IL DILUVIO Scénario : Josh Appelbaum et André Nemec Réalisation : Lawrence Trilling Résumé La critique de Patrick Sansano
La critique de Clément Diaz
Le finale de la saison 4 peine à tenir ses promesses. En voyant nos héros affronter des humains transformés en zombies, on se dit que les scénaristes Josh Appelbaum et André Nemec ont porté Alias à son plus haut niveau de délire. On voudrait s’en réjouir, mais ils commettent l’erreur fatale d’hésiter entre plusieurs influences sans se fixer sur une : survivor à la Romero, défouloir à la Resident Evil, espionnage avec compte à rebours apocalyptique… le tout donne une pâte molle, anticlimatique. Quelques âneries et hors sujet d’écriture sont aussi à relever. Pourtant, Il Diluvio bénéficie d’atouts si forts qu’on enrage d’autant plus l’intrigue mal dégrossie des auteurs : la réalisation angoissante sous filtre rouge névrotique de Lawrence Trilling, signant là sa meilleure et dernière collaboration à la série ; la confrontation d’Irina et Jack face à Elena, l’accomplissement cataclysmique de la prophétie du Passager, et surtout le pardon général entre les différents protagonistes. Sur ce dernier point, l’épisode aurait pu conclure la série, et ce avec satisfaction, tous les arcs et conflits étant désormais clôturés. Pour autant, il faut reconnaître que le cliffhanger ultime de la saison est tout simplement ENORMISSIME !! Pétrifié par ce que vient de dire Vaughn, le spectateur est à deux doigts d’avoir un arrêt cardiaque lorsqu’il reçoit en pleine figure le plan final ! Dans une ville déserte, peuplée de morts-vivants, cinq sauveurs contemplent l’enfer sur Terre (le premier qui dit The Walking Dead…). La mise en scène, la lumière rouge, les décors de fin du monde, la musique dissonante… tout concourt à faire de Sovogda un pandémonium terrorisant. Passée cette mise en bouche, l’épisode se perd dans des directions contradictoires : il y’a trop peu d’action (une seule attaque de zombies, un empalement, et pis basta), et le côté survivor est gommé par des dialogues bavards virant parfois dans le déphasage consternant. Sydney parlant de son prochain mariage à tout le monde, c’est déjà lourd (le sommet est atteint lors de son échange de serments d’amour avec Vaughn, stop !), mais on souhaite encore plus que J.J.Abrams retire du cahier des charges les passages d’humour obbligato à chaque épisode : les blagues foireuses de Marshall et Weiss sont carrément insupportables dans une situation aussi sérieuse que la fin du monde. D’autant que leurs interventions n’auront finalement pas le moindre impact sur l’action. Bon, et puis Nadia qui se fait attaquer par une centaine de zombies et qui s’en tire sans une égratignure, là, c’est sacrément pompant. Il est aussi énervant d’imaginer qu’un type aussi intelligent que Sloane allait croire qu’il lui suffirait de se présenter comme ça devant l’équipe pour qu’on l’accueille à bras ouverts. Les poings de Jack le détrompent heureusement. La fascination qu’exerce les labyrinthes du métro (les auteurs ont-ils pensé à l’excellent Medusa des X-Files ?) est passée à l’as devant tant d’erreurs. Et c’est cet épisode-là que choisit Sonia Braga pour nous infliger une prestation ratée de Génie du Mal. Elena, la même expression corporelle tout le long, n’a plus l’ampleur qu’on percevait chez elle naguère. Elle casse en partie l’effet de sa scène avec Nadia, qui rencontre un destin pire que la mort (Mia Maestro est en revanche d’un charisme époustouflant). Heureusement, la dernière partie de la mission raccroche enfin les wagons du suspense : disparition de Sloane, lutte fratricide entre Sydney et Nadia jusqu’à une conclusion terrible, et surtout la partie de bluff magistrale entre les époux Bristow et la sœur renégate, d’une tension phénoménale. Lena Olin, d’une fougue inimaginable, forme avec Victor Garber en mode sadique vengeur un duo aussi énorme que la machine Mueller. La réconciliation générale qui survient à la toute fin, est crédible : les personnages ont tant souffert qu’ils peuvent enfin goûter le repos, et on ne peut s’empêcher de penser que la série aurait pu se finir là. L’harmonie générale fait plaisir à voir. Mais il y’a une saison encore ! Alors, les auteurs imaginent une coda à l’effet dévastateur. Vaughn lâche une révélation qui nous laisse sur le cul, puis BADABOUM ! Cliffhanger mortel, noir. L’efficacité monumentale de ce procédé est telle que Supernatural ne se privera pas de le réutiliser à la fin de sa saison 1. Allez, jetez-vous vite sur la dernière saison ! Les infos supplémentaires Lorsque la caméra filme les cinq agents en train de sauter de l’avion, on aperçoit sur le côté un sixième personnage. Un membre de l’équipe technique trop visible ? Images capturées par Patrick Sansano. |