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Saison 4Présentation

Wycliffe

Saison 5


1. AU BORD DE LA RIVIÈRE
(ON OFFER)

Scénario : Arthur McKenzie. Réalisation : Jack Shepherd.

Résumé :

La vie continue. Wycliffe a miraculeusement survécu à ses blessures et poursuit une longue convalescence dans une maison de repos. En son absence, Lucy et Kersey mènent les enquêtes. Une nouvelle enquête mène les policiers chez les Miller, des fermiers, où il y a eu un meurtre.

Critique :

Jack Shepherd a changé de place et devient ici réalisateur. Cette saison 5 ne comporte que six épisodes et a été faite sous le signe de la malchance. Au bout de trois épisodes, le comédien qui incarne Doug Kersey, Jimmy Yuill, est frappé d’une méningite et se retrouve à l’hôpital aux portes de la mort. Il ne peut donc continuer à tourner, et fort peu élégamment, HTV met un terme à son contrat. Par chance, Yuill en réchappe, il a d’ailleurs continué sa carrière parfaitement rétabli (dernier rôle en date en 2013). Mais HTV refuse catégoriquement qu’il revienne dans la série sous la pression des compagnies d’assurance qui ne veulent prendre aucun risque. Par solidarité, Jack Shepherd décide alors d’arrêter la série. Cette décision semble indépendante du script de l’épisode final, dans lequel Wycliffe sera laissé dans une situation impossible qui laissait espérer logiquement une saison 6.

Par ailleurs, l’actrice qui incarne Lucy, Helen Masters, est enceinte. Les scénaristes décident alors d’inclure sa grossesse et Lucy attendra un enfant comme son interprète.

Dans « La danse des scorpions », Lucy avait un petit ami. On le voyait brièvement. Dans « Au bord de la rivière », l’heureux élu est un certain Angus (David Firth).

L’enquête menée dans cet épisode passe au second plan (un homme assommé et laissé dans une rivière qui trouve la mort). L’opus se passe dans la maison de repos où l’on voit Wycliffe revenir progressivement à la vie, une minerve autour du cou. Un membre de l’administration vient lui proposer de prendre une retraite anticipée et se fait chasser. Wycliffe sympathise avec certains patients, tous policiers. Il est tourmenté par des cauchemars lancinants où il revoit Patrick Durno lui tirer dessus. Lucy se voit proposer une promotion, la place du commandant Stevens, mais elle attend trois jours pour donner sa réponse et surtout va demander à Wycliffe s’il compte reprendre sa place, erreur impardonnable pour Stevens.

Au début de l’épisode, Wycliffe est hébété, semble hagard, on pense qu’il ne pourra jamais retrouver la forme. Mais il saura se mettre en colère lorsque Dan Farthing (John Abbott) vient à la maison de repos lui suggérer de prendre sa retraite.

Miller, le fermier, a menacé des gamins dont les parents ont porté plainte. Ils se trouvaient sur ses terres au bord de la rivière. Mais lorsqu’un homme est retrouvé mort, il est un coupable trop idéal. La suite de l’opus nous démontrera qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Miller est en conflit avec un hôtelier, Joe Charlton, ex-policier révoqué. Brendan Oliver, un braconnier, qui fabrique aussi de faux papiers, semble également mêlé à l’affaire. Les suspects du meurtre ne manquent pas.

Le téléspectateur se désintéresse de l’intrigue policière assez sommaire pour se consacrer à la fois au sort de Wycliffe et de Lucy. L’épisode est absolument passionnant, et le twist final en étonnera plus d’un. De toute évidence, à ce stade, la fin prématurée de la série n’était pas prévue.

Jack Shepherd nous prouve qu’il n’est pas seulement un merveilleux acteur, mais aussi un réalisateur plein de maestria. Il remettra le couvert pour l’épisode 3.

Il n’empêche que Wycliffe sans Wycliffe avec Lucy et Doug aux manettes de l’enquête nous laisse un peu orphelin. Heureusement, la majeure partie de l’épisode se passe dans la maison de repos avec notre héros revenant petit à petit à la vie. Le spoiler est la scène finale qui n’est pas cette-fois l’identité d’un meurtrier.

Anecdotes :

  • Cela fait un mois qu’Helen remet en place les fichiers informatiques de Wycliffe, mais il ne nous est jamais dit quel temps s’est écoulé depuis la blessure du superintendant.

  • L’épouse de Wycliffe, Helen, que l’on ne voit pas dans l’épisode, doute que son mari se rétablisse.

  • Le commandant Stevens se voit offrir une promotion mais nous le reverrons une dernière fois dans l’épisode 3 de cette saison.

  • Contrairement aux habitudes, le meurtre a lieu vers le milieu de l’épisode, ce qui prouve que l’enquête policière n’est pas primordiale.

  • Angus, le fiancé de Lucy, apparaît dans les épisodes 1, 2 et dans le 6e.

  • Lucy ment à Stevens en disant qu’elle n’est liée sentimentalement à personne, alors que ce dernier vient de la surprendre avec Angus.

  • Cyril Franks, le légiste, estime qu’il a autopsié l’équivalent de deux cimetières.

  • Wycliffe (en colère)  à propos d’un malade convalescent qui le félicite d’avoir tué Patrick Durno : « Cela va peut-être vous faire un choc mais je ne considère pas qu’ôter la vie à quelqu’un ait quoi que ce soit de génial ».

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2. ARRÊT DE JEU
(TIME OUT)

Scénario : Peter J. Hammond. Réalisation : Alan Wareing.

Résumé :

Le client d’une prostituée lui avoue un meurtre. Wycliffe en convalescence chez lui a du mal à retrouver la forme et trouve l’attitude d’un voisin étrange. Son épouse se demande s’il a l’esprit dérangé.

Critique :

Il n’a pas fière allure notre héros. Sans doute sorti trop tôt de l’hôpital, il tient à peine debout, a l’air hagard, et exaspère son épouse. Cet opus nous montre donc la suite de sa convalescence, avec son traumatisme. Il a du mal désormais à rester dans la pièce où Patrick Durno a tenté de le tuer.

Jack Shepherd joue ici la carte du réalisme. Wycliffe n’est pas un super héros et a bien du mal à se remettre, d’autant qu’il est tout de même bien improbable qu’il ait survécu à la tentative d’assassinat de « La danse des scorpions ».

Dans cet épisode, deux intrigues se rejoignent : le meurtre d’une prostituée et les vicissitudes de Wycliffe qui se met à soupçonner un voisin bizarre, faisant douter le téléspectateur de son état mental. Il n’était pas nécessaire de croiser les deux intrigues pour n’en faire qu’une, et c’est la faiblesse de l’épisode : on ne croit pas vraiment au scénario, qui évoque une affaire passée de Wycliffe à Plymouth il y a trois ans n’ayant pas fait l’objet d’un opus de la série. Le scénariste rattache artificiellement la disparition d’une prostituée et les soupçons, qui semblent assez infondés, de Wycliffe. Sa fille et sa femme ne font que passer et semblent le trouver trop « encombrant » à la maison. Lucy est déçue de ne pas avoir eu le poste du commandant Stevens. On nous impose un policier pour agir sur le terrain, Caplin (Gerard Horan), au lieu d’utiliser au mieux Kersey et Lucy.

Plus que l’intrigue policière, c’est la vie privée des héros qui est mise en avant : Lucy doute de sa relation avec Angus qui s’incruste, Wycliffe a beaucoup de mal à trouver ses repères après avoir frôlé la mort. La série accuse une baisse de forme bien involontaire, due au scénariste qui veut absolument terminer son histoire de façon rationnelle là où l’on aurait aimé rester sur des doutes. Les explications qu’il donne l’obligent à recourir à des ficelles un peu grosses.

Vulnérable, fragile, nous laissant douter de sa santé mentale, Wycliffe n’est plus que l’ombre de lui-même et c’est la seule réussite de l’épisode. Dans ce portrait d’un homme blessé, Shepherd s’en donne à cœur joie, visiblement à l’aise dans son jeu. Le reste de l’histoire – à savoir la mort de la prostituée – ne nous passionne jamais. Gerard Horan en Caplin tient un rôle trop important, ce sera son seul épisode, et en substitut de Wycliffe, on ne peut pas dire qu’il ait beaucoup de charisme. Stevens joue les adieux différés, mais il est absent de l’épisode. L’amertume de Lucy est grande, et son personnage reflète un certain égoïsme, restitué fort bien par Helen Masters. On ne croit pas une seconde au personnage du voisin, Lassiter, homme paisible objet des fantasmes quasi paranoïaques de Wycliffe. John Flanagan interprète le personnage de façon si discrète que jamais nous ne ressentons de menace de sa part.

Jimmy Yuill, pour son avant-dernière apparition en Kersey, ne bénéficie d’aucune scène d’exposition. Le personnage est un peu sacrifié au détriment de Wycliffe et Lucy.

Anecdotes :

  • Aucune explication n’est donnée à l’absence de David, le fils de Wycliffe, au domicile familial.

  • John Flanagan (1947-) a joué dans « Brazil » de Terry Gilliam.

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3. LA PORTE DU DIABLE
(STANDING ALONE)

Scénario : Carolyn Sally Jones. Réalisation : Jack Shepherd.

Résumé :

Sophie, l’épouse d’un ami de Kersey, disparaît. Ce dernier est chargé de l’enquête. Le commandant Stevens organise sa cérémonie de départ à laquelle Wycliffe n’assiste pas.

Critique :

Episode bavard et mollasson pour le départ imprévu de Jimmy Yuill. L’intrigue traîne en longueur. C’est le temps des confidences entre Lucy et Kersey, mais tout cela reste au niveau des banalités.

Alors que l’on s’attend à retrouver le corps de Sophie Cattran, c’est le cadavre de quelqu’un d’autre, un homme, David Moyle, que l’on retrouve. La série souffre beaucoup de l’absence de Jack Shepherd/Wycliffe qui n’apparaît qu’en filigrane, au cours d’une convalescence si longue que certains pensent qu’il ne reviendra pas.

L’épisode tourne autour de la folie de Sophie et de sa mésentente avec son mari. On s’ennuie, chose rare dans « Wycliffe ». Jack Shepherd est à la réalisation, mais on ne fait pas la différence avec un autre metteur en scène de la série. Shepherd insiste sur les décors des falaises du lieu dit « Le pont du diable ».

Vers la fin, mais bien trop tard dans l’épisode, le suspense s’installe. La folie de Sophie est évidente mais l’on ne sait si elle est victime ou bourreau. Il faut attendre le final pour savoir. On est bien triste de voir Kersey partir sur cet opus loin d’être flamboyant.

Cette-fois, il est temps que Wycliffe revienne, sorte de sa convalescence, car la série s’en ressent.

Le final montre que Shepperd a énormément misé sur les décors, au détriment des personnages. Certes, les Cornouailles sont belles, mais cela ne suffit pas à faire un bon épisode.

Anecdotes :

  • Dernier épisode avec Jimmy Yuill en Kersey. Son absence pour méningite abrégea la saison (et provoqua l’annulation de la série).

  • Deuxième épisode réalisé par Jack Shepherd.

  • Le commandant Stevens quitte la série dans cet épisode.

  • Lucy confie à Kersey s’être séparée d’Angus. Elle boit plus que de raison dans cet épisode, chose inhabituelle pour elle.

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4. LA FALAISE DU MENSONGE
(FEEDING THE RAT)

Scénario : Isabelle Grey. Réalisation : Alan Wareing.

Résumé :

L’inspecteur Kersey est envoyé dans l’Essex pour une affaire de fraude. Un homme qui pratiquait l’escalade, Gareth Denton, se tue, un témoin douteux et ivre déclare que c’est un meurtre, et que son partenaire Hugh Barrington l’a délibérément tué. 

Critique :

A compter de cet épisode, Jimmy Yuill ne figure plus au générique. On sent que le bateau est en train de prendre l’eau de toutes parts. Devant la maladie subite du comédien, les scénaristes sont obligés de réécrire les scripts de cette saison 5 qui ne s’en remettra pas.

Charles Wycliffe reprend ses fonctions et sa blessure n’est qu’un mauvais souvenir, comme il le dit au début de l’épisode. Pourtant, le policier était encore bien mal en point dans l’opus précédent. Son retour en forme spectaculaire voire miraculeux, quand on se souvient de « La porte du diable », est vraiment peu crédible.

Enceinte, Lucy doit prendre un congé maternité, tandis que Doug Kersey, d’après Wycliffe, est chargé de sa mission pour plusieurs mois. Il ne va bientôt plus rester que Jack Shepherd dans la série. Finalement, l’annulation à la fin de la saison 5 semblait inévitable.

On note que dans cet épisode, bien souvent, à la place de Wycliffe et Lucy, nous voyons deux autres inspecteurs. L’intrigue est peu passionnante, pourquoi l’un des deux grimpeurs aurait-il provoqué la chute de l’autre ?

S’agissant d’une série qui a été aussi réussie jusque là, on ne comprend pas cette brusque chute de qualité que la seule absence de l’interprète de Kersey n’explique pas. Le script est faible, mais cependant rehaussé par l’une des légendaires colères de Wycliffe à la quarantième minute. L’immense talent de Jack Shepherd permet d’éviter de justesse la note minimale.

Le mobile du crime, qui est le spoiler de l’épisode, arrive comme un cheveu sur la soupe et un peu tard. La scène où Wycliffe joue du piano, loin d’être du remplissage, est agréable. Helen Wycliffe tente de raisonner Lucy et de se remettre en couple avec Angus. La confrontation très bavarde entre Barrington et Wycliffe n’est pas réaliste, déjà en raison de l’évocation de l’affaire Patrick Durno et de la mort que le policier a frôlé. Quel policier aurait ce genre de comportement et de discussion avec un présumé meurtrier ?

« La falaise du mensonge » est vraiment en décalage complet avec le reste de la série. Les aveux finals sont improbables. L’épisode se révèle donc une grande déception. La juste note serait 1.5 et non deux étoiles. Ce n’est pas un ratage total, mais le téléspectateur est frustré lorsque le générique de fin arrive, et l’on ne peut pas dire, en dehors du jeu de Jack Shepherd, que l’histoire l’ait passionné.

Anecdotes :

  • Le père du fils de Lucy est Angus, dont elle est séparée.

  • Wycliffe espère que Lucy quittera la police, il ne la voit pas faire ce métier avec un bébé.

  • Wycliffe dit à son épouse Helen qu’après sa grave blessure avec Patrick Durno, il ne se remet pas psychologiquement.

  • Lucy précise à ses adjoints, qui ne l’apprécient pas, qu’en raison de l’absence de Kersey, elle prendra le minimum de congé maternité.

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5. AFFAIRES INTERNES
(SCOPE)

Scénario : John Milne. Réalisation : Alan Wareing.

Résumé :

Wycliffe reçoit une décoration pour son courage durant l’affaire Patrick Durno où il a frôlé la mort. Un officier de police, Alan Trier, que la femme trompe, est assassiné. Il enquêtait sur un recéleur qui est le premier suspect.

Critique :

Visiblement, une saison 6 était prévue, car le personnage du remplaçant de Stevens, Philippa Roth est loin d’être tendre (on le verra dans l’épisode suivant). Si Stevens était abject, elle se montre encore pire. Hélas, en deux épisodes, son personnage, assez riche, n’aura pas le temps de s’étoffer.

Le meurtre intervient alors que l’opus est déjà bien commencé. Après la décoration de médaille de la bravoure à Wycliffe, on voit surtout les amants Jane Trier et le policier Joe Duggan (Michael Nardone). Avec ce dernier, Wycliffe saura se montrer paternaliste et compréhensif, Shepherd n’ayant jamais perdu la justesse de son jeu et son talent en l’incarnant, femme fatale et garce.

Bien que plus âgée que son « amant », l’actrice Shelagh McLeord est tout à fait crédible en Jane Trier.

D’emblée, la commissaire principale Roth et Wycliffe se détestent. Ce dernier n’en a pas peur et la nargue. Lors d’une réplique, le légiste Cyril Franks dit à notre héros qu’il a retrouvé la forme. Roth fait miroiter à Lucy, qui n’en a cure, une place de superintendant, voulant muter Wycliffe dans un poste administratif, un placard.

«Affaire interne » est d’excellente facture et nous redonne une qualité que l’on ne retrouvait plus depuis le pilote de cette saison, « Au bord de la rivière ». Une affaire de cœur passionnelle entre la femme d’un policier et un des hommes de Wycliffe, laquelle dame s’avère être une mangeuse d’hommes, la trahison d’un vieil ami au dessus de tout soupçon, de multiples rebondissements dans l’enquête, font que l’on n’a pas le temps de respirer.

Bigrement attirante mais dangereuse, Jane manipule plusieurs hommes ainsi que la justice. Ayant retrouvé une forme d’enfer, le superintendant ne va pas s’en laisser compter et monter un plan astucieux pour piéger les coupables.

Le terrible conflit entre Wycliffe et Roth qui va se dérouler dans le final est latent. Il n’était pas évident, dans le rôle de supérieur ignoble, de succéder au commandant Stevens : Philippa Roth va réussir ce pari au-delà de toute espérance.

Même si l’on approche de la fin, les deux derniers opus de la saison 5 vont vraiment nous faire regretter l’annulation de la série.

Anecdotes :

  • La remplaçante du commandant Stevens est le commissaire principal Philippa Roth, incarné par Lou Wakefield.

  • Ruth Wycliffe, la fille, revient dans cet épisode.

  • Lucy envisage de quitter la police pour tenir un hôtel.

  • Wycliffe raconte à sa fille une mission que nous n’avons pas vue dans la série avec l’inspecteur Bonner.

  • Shelan McLeod (1960-) née à Vancouver, a joué dans « Les professionnels », « L’agence tous risques » et « Hercule Poirot ».

  • Lou Wakefield qui incarne la nouvelle commissaire est surtout connue comme scénariste et réalisatrice.

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6. LE PIÈGE MACHIAVÉLIQUE
(LAND'S END)

Scénario : Kevin Clarke. Réalisation : Alan Wareing.

Résumé :

Wycliffe, avec le commissaire Philippa Roth à charge, est accusé de corruption. Il est en fait victime d’un complot ourdi par un tueur, Peter Selby, qu’il a coffré il y a longtemps et vient d’être libéré.

Critique :

Ne vous fiez pas aux premières images où Wycliffe joue du piano, cet épisode qui nous propose un final grandiose (c’est d’ailleurs l’un des meilleurs opus de la série toutes saisons confondues) ne va pas nous laisser une minute de répit, et nous transporter dans une valse vertigineuse de périls auquel notre héros devait sans doute faire face au-delà de cette intrigue, mais même en l’état, avec l’annulation brutale et le cliffhanger, demeure d’une qualité vertigineuse.

Cette histoire est la suite d’une affaire datant pour Wycliffe de vingt et un ans où il a affronté Peter Selby (qui n’a rien à envier à Patrick Durno en Nemesis). John Castle lui donne une épaisseur que l’on trouve savoureuse. Voilà l’homme qui veut faire perdre son honneur et sa carrière à Wycliffe.

Lynne Carney a jadis livré son mari au superintendant. On lui a donné une nouvelle identité dans le cadre d’un programme de protection. Le téléspectateur reconnaît l’actrice qui incarne Lynne et a un doute, cherchant dans sa mémoire. Or, l’actrice jouait un personnage différent.

Wycliffe se retrouve face à des accusations de corruption, la police se montrant d’une naïveté confondante, entrant dans le jeu de ceux qui veulent discréditer notre héros. Lou Wakefield sait se montrer odieuse et méchante en commissaire principale Roth persuadée avant même le début de l’enquête que le trop populaire superintendant est un ripoux, vivant sur sa légende. On se demande qu’elle était sa sincérité lors de la remise de la médaille de la bravoure dans l’épisode précédent. Avec un sadisme qu’elle ne cache pas, elle propose à Wycliffe de démissionner pour échapper au scandale. Il l’envoie paître en prenant une colère qui lui vaut d’être taxé d’insubordination.

Peter Selby co-détenu du mari de Lynne a été libéré il y a quatre mois. C’est un as de l’informatique et il a manipule la police en provoquant le discrédit de Wycliffe. Notre héros part pour le voyage de la dernière chance à Penzance, à un rendez-vous mortel pour délivrer Lynne prise en otage par Selby.

Wycliffe sûr de sa bonne foi et de la justice – il est peut être trop intègre et encore crédule en sa bonne étoile – agit  comme tout bon policier.

La fin est époustouflante, le téléspectateur au moment où le générique final de Nigel Hess se déclenche pousse un soupir. Scotché sur son fauteuil, il sait que le bien a triomphé du mal, que Wycliffe a terrassé le diable Selby, lequel n’a rien à envier à Patrick Durno, mais bien entendu, comme pour « La danse des scorpions », l’épisode hors saison, on attend la suite. Un twist final qui ne dure que quelques secondes devait bien entendu s’enchaîner avec le pilote de la saison 6. Hélas, la série s’interrompt car HTV a licencié Jimmy Yuill et ne veut pas le réintégrer comme je l’ai indiqué.

« Wycliffe » est une pépite qui mérite vraiment d’être redécouverte. Voici donc la fin de ce dossier sur cette série passionnante. Jack Shepherd n’a plus fait parler de lui en France mais continue une brillante carrière. On le verra en 2016 au Royaume-Uni dans une série, « Rebellion », où il incarne un général. Pour les amateurs de séries policières, il restera jamais le superintendant Charles Wycliffe dont on aurait aimé que la carrière télévisuelle se prolonge.

« Le piège machiavélique » se hausse au niveau des plus grandes réussites de la série comme « Les joies de la famille », « Les locataires », « La danse des scorpions ». « Wycliffe » se termine donc en beauté sur une note majeure.

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Anecdotes :

  • John Castle (1940-) qui incarne Selby a notamment joué dans « Blow up », « Le lion en hiver » et « Robocop 3 ».

  • On reconnaît Marian Mc Loughlin qui jouait dans la saison 2, épisode « Perdu de vue », mais elle interprète ici un autre rôle, chose rare dans la série où les guest-stars ne reviennent pas.

  • On apprend que David Wycliffe vit désormais loin du domicile familial pour ses études, mais devant la gravité de ce qui arrive à son père, nous le voyons de retour. Sa sœur Ruth est par contre absente du final.

  • Lucy refuse de reprendre la vie commune avec Angus. Elle  annonce qu’elle va démissionner de la police.

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