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 saison 4Présentation

University Hospital

Guide des épisodes

1. Secrets (Secrets Great and Small)

2. Destins tragiques (Endings and Beginnings)

3. Une étrange maladie (Life and death)

4. En temps et en heure (The Right Thing)

 

5. La Fuite (You Can Run...)

6. La Quarantaine (Crisis in Unit 2E)

7. La Lune rouge (Dark Side of the Moon)

8. Jusqu'à ce que la mort nous sépare (Til Death Do Us Part)

9. L'Ombre d'un doute (Shadow of a Doubt)


1. SECRETS
(SECRETS GREAT AND SMALL)

Scénario : James L. Conway et Joel J. Feigenbaum. Réalisation : James L. Conway.

Résumé

 

Quatre jeunes infirmières emménagent en collocation dans un appartement à Seaside, dans le comté de Washington, Orégon. D’emblée, les caractères s’affirment. Tracy Stone est une petite peste égoïste, Megan Peterson un grand cœur, Sam McCormick vient d’une longue lignée familiale d’infirmières, Jamie Fuller arrive alors que les trois autres filles ont déjà fait connaissance. Très vite, les quatre se serrent les coudes.

Critique

Après un début tout en légèreté, nous découvrons, à travers une séquence de flash back, que Jamie est la plus vulnérable des quatre. Elle était la petite amie d’un voyou, Mark (Michael Palance),  qui lui a caché qu’elle était admise à l’université. Elle lui a volé l’argent sur ses gains au jeu pour entrer au centre hospitalier universitaire.

Les différences de caractère s’affirment déjà dans les objets que chacune a apporté : Tracy des préservatifs, Megan un ours en peluche.

Chaque épisode développe plusieurs intrigues parallèles, en respectant l’importance des quatre personnages. Tracy tente de séduire le docteur Jack Gavin (Paul Satterfield), mais le médecin jette son dévolu sur Sam. Il l’invite à dîner. Mais lui fait très vite du chantage et menace de la faire chasser de l’hôpital s’il ne peut exercer son droit de cuissage. On mesure la différence des caractères puisque Tracy trouve un amant, Ben, et l’impose en collocation pour une nuit. Les filles se rendent compte de la détresse d’une de leur collègue, Debra (Kristin Minter) qui s’adonne aux drogues dures. Enfin, Megan et Jamie doivent conforter un malade hypocondriaque dont elles ont la charge.

Nous sommes dans une série d’Aaron Spelling, aussi quittons-nous vite l’hôpital pour une boite de nuit, un grand restaurant français, soit la partie vie privée et loisirs de nos quatre héroïnes. Très loin du réalisme de « Urgences » et de « La vie à tout prix », « University Hospital » est une série glamour. Les hommes les plus craintifs du milieu hospitalier donneraient tout pour être chouchoutés par ces quatre créatures de rêve. Le format 50 minutes empêche de creuser les intrigues à fond. Mais le drame et les tragédies sont toujours en filigrane, malgré l’apparence d’insouciance qui règne. Sans les préservatifs et le harcèlement sexuel, on se croirait dans les années 70. Toutefois, à la 30e minute, l’affaire de la tentative de viol devient l’intrigue dominante et la joie ambiante est reléguée au second plan. L’autre secret grave de l’opus est Mark qui a retrouvé Jamie. Deux hommes donc diaboliques, une infirmière toxicomane, mais ce pilote ne résoudra que l’un des fils scénaristiques, Tracy faisant tomber le médecin violeur dans un piège fatal devant les yeux de Jenkins : « Règle numéro un, docteur Gavin, ne jamais se faire prendre le pantalon baissé ».

Le pilote permet de montrer la dualité de la personnalité de Tracy Stone, libérée sexuellement mais prête à aider une collègue en détresse, et à travers elle les autres femmes, face à un prédateur. Megan se confirme être un personnage naïf et crédule, bien que loin d’être sotte, achetant une Ford Mustang cabriolet pour 1800 dollars avant de découvrir que c’est une voiture volée. Le personnage le plus intéressant des quatre, le plus difficile à interpréter, est Jamie. Il faut dire qu’Hillary Danner est bien autre chose qu’une jolie fille, et sa palette de comédienne lui permet de montrer toute la complexité et la détresse d’une femme qui a l’habitude de la brutalité masculine.

Au premier abord, on est tenté de trouver mille qualités à Tonya Pinkins, l’infirmière en chef Mary Jenkins, qui aura son épisode, particulièrement tragique. Mais la brièveté de ses apparitions, l’aspect répétitif de ses remarques à l’emporte pièce, finit par la rendre prévisible.

 

« Drôles de dames » au pays de la série « Urgences » est une idée qui ne surprend personne chez Spelling. Avec cette série, il retrouve une fraîcheur qui manquait cruellement à ses productions des années 90 « Beverly Hills » et « Melrose Place ». Série/feuilleton, chaque épisode peut se voir indépendamment des autres, nous ne sommes pas dans un soap opera.

Anecdotes

  • Les frais annuels de scolarité de première année d’infirmière sont de 2300 dollars. Le cycle de formation prévoit trois ans.

  • Megan vient de Sheridan dans le Montana.

  • La série a été tournée à Vancouver.

  • Rebecca Cross a fait une carrière éclair, commencée en 1989. Son premier rôle intéressant est dans un épisode de « Arabesque » en 1994. Après l’annulation de « University Hospital », elle tourne encore cinq ans, jouant dans « Diagnostic meurtre », « 7 à la maison », « Le caméléon », « Charmed » et « Les sept mercenaires ». Elle tente une carrière au grand écran avec « Wet and wild sumer » (1992),  « Le célibataire » (1999), et enfin « The last patrol » (2000). Cette année-là, elle décide de raccrocher. Plus de nouvelles depuis. A Hollywood, beaucoup d’appelées et peu d’élues.

  • Hillary Danner est d’une famille de comédiens, son père étant Harry Danner, sa cousine Gwyneth Paltrow, sa tante Blythe Danner. Elle est, de loin, la meilleure comédienne de la série. Après un début dans « Homicide » en 1993, et l’annulation de la série, on la retrouve dans « Diagnostic meurtre », « La croisière s’amuse : Nouvelle vague ». Elle trouve ensuite un rôle récurrent dans « Michael Hayes » en 97-98. On la voit dans « Les anges du bonheur », « New York Police Blues », « Urgences », « Charmed », « Columbo » (épisode « Meurtre en musique »), « Associées pour la loi », « Freaky links », mais après un épisode de « Cold Case » en 2005, elle arrête une carrière prometteuse.

  • Hudson Leick (1969-) toujours en activité a commencé par « New York Police Judiciaire ». Après la série, on la retrouve sans surprise dans « Melrose Place », « Les anges du bonheur », « 7 à la maison », « Hercule », « Xéna », « Tru Calling », « Les experts », « Nip/Tuck », « Los Angeles Police Judiciaire ». Elle tourne au cinéma en 2013 « Mid life ganster » qui n’est pas sorti en France.

  • Alexandra Wilson (1968-) a débuté en 1983 dans « Amoureusement vôtre ». On l’a vue ensuite dans « Mike Hammer », « Beverly Hills », avant de tenir un rôle récurrent dans la série médicale « Mercy Point » en 1998. On l’a revue au cinéma en 2013 dans « Life inside out ».

  • Tonya Pinkins (1962-) alias l’infirmière Jenkins tourne toujours après une carrière débutée en 1980. On l’a vue dans « Cosby show », « Esprits criminels », « Cold Case », « New York Police judiciaire », « The Closer », « 24 heures Chrono ».

  • Paul Satterfield (1960-) est un acteur de soap opera : “Amour, gloire et beauté », « On ne vit qu’une fois », « Hôpital central ». Au cinéma, il a joué dans « Bruce tout puissant ». Plus de nouvelles depuis 2011.

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2. DESTINS TRAGIQUES
(ENDINGS AND BEGINNINGS)

Scénario : Bruce Franklin Singer. Réalisation : Harry Harris.

Résumé

 

Tracy tombe amoureuse d’un célèbre joueur de base ball, Kurt Palmer, qui est…gay. Megan éplorée découvre qu’un garçon de 18 ans, Tim Walker, va mourir d’un anévrisme célébral et devient sa maîtresse. De plus en plus toxicomane, Debra Vaughn, collègue de Jamie, vole de la morphine et fait endosser cela à sa copine.

Critique

Nous suivons le destin de nos quatre héroïnes craquantes. Aaron Spelling a l’habitude de nous proposer des productions disons légères, mais ici on passe du rire aux larmes avec une facilité déconcertante. D’emblée, Hillary Danner en Jamie  Fuller s’impose définitivement comme la comédienne la plus douée des quatre. Elle donne une épaisseur à son personnage qui nous coupe le souffle. C’est une écorchée vive, qui a vécu la violence d’un petit ami voyou, mais Jamie déborde de générosité. Une collègue tente de la faire accuser à sa place d’un vol de morphine, et elle va à son secours. Véritable Saint Bernard, la souffrance qu’elle a traversée l’a incitée à aimer davantage les autres et à vouloir les aider. Malheureusement, ses efforts ne serviront à rien et la fin de l’épisode nous fera sortir les kleenex.

Si l’on compare Jamie à Megan, qui fait l’amour à un jeune garçon qui n’a plus qu’un mois à vivre, il n’y a pas photo. Rebecca Cross est charmante, mais comme comédienne, elle ne convainc pas totalement. Elle est la jeune fille pleine d’illusions, arrivant de son Montana, qui s’attache à son premier patient au mépris de toute déontologie. Cette histoire à elle seule ne vaudrait pas quatre étoiles, c’est le fil narratif de Jamie tentant vainement de sauver une infirmière droguée de son enfer qui nous bouleverse.

Hudson Leick en Tracy nous montre une sensibilité qui lui permet de tomber le masque de la nymphomane qu’elle s’efforce de paraître. La scène de confidence avec Megan, où elle avoue n’avoir pas eu beaucoup d’amants, et ne pas se moquer de la virginité de sa collègue, est un des grands moments de l’épisode. De même sa désillusion devant le champion dont elle refuse un temps de croire qu’il est homosexuel. Sa naïveté est touchante. Tracy devient (par rapport à son aspect « petite peste » du pilote) profondément vulnérable et attachante.

Paradoxalement, le script a écarté Alexandra Wilson qui ne peut rien prouver ici, son personnage étant limité à la portion congrue. « University Hospital » cache son jeu : on penser se régaler à regarder quatre créatures de rêve, et l’on se surprend à sécher une larme. Jenkins, l’infirmière en chef, qui aura son épisode, se contente ici de compter les coups. Et sans la pugnacité et l’humanité de Jamie, l’innocence de cette dernière aurait été impossible à prouver dans l’affaire de drogue. Dans le rôle de Debra au look gothique, Kristin Minter devrait être le point de mire du téléspectateur, celle que l’on déteste, mais elle parvient par son talent à dépasser le manichéisme du personnage, livrant une composition phénomènale, d’autant plus qu’elle ne peut jouer sur son physique qui présente l’apparence d’une paumée droguée et violente. Pourtant, la scène de son suicide par overdose est difficilement soutenable. Jamie en sera éprouvée comme si elle avait perdu une sœur.

Alors certes, les filles sont belles, ont des uniformes assez courts, mais au-delà de leur physiques respectifs, toutes à croquer, elles nous donnent une belle leçon d’humanité. Spelling sait recycler son savoir faire en se mettant au goût du jour (1995) pour une série qui s’écarte d’autres shows à jolies filles comme « Agence Acapulco » pour s’affirmer comme une véritable pépite.

 

Quant à Hillary Danner, qui ne donne plus signe de vie depuis 2005, on a vraiment envie que cela ne soit pas définitif. Gwyneth Paltrow, si tu nous lis, demande vite à ta cousine de revenir : Hillary est irremplaçable.

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Anecdotes

  • Megan déclare avoir 21 ans. Elle perd sa virginité dans cet épisode.

  • Moment savoureux d’humour entre Kurt et Tracy : «Ce n’est pas que je n’aime pas les femmes, je m’entends bien avec elle, seulement elles ne m’attirent pas sexuellement » - Tracy « Moi non plus ».

  • Alexandra Wilson alias Sam est en retrait dans cet épisode, se contentant de donner des conseils et d’épauler des collègues. 

  • Kristin Minter (1962-) depuis cet épisode tourne régulièrement. Elle figure au casting de cinq long métrages réalisés en 2015. Elle a joué dans 71 épisodes de « Urgences » le personnage de Randi Fronczac.

  • André Nemec (1972-) qui incarne Tim a joué dans « Mission Impossible : Protocole fantôme », « Ninja Turtles » et à la TV dans « Alias ».

  • Patrick Fabian (1964-) le champion de base ball Kurt Palmer, alterne avec bonheur télévision et cinéma. Il tourne en ce moment « Driver X » d’Henry Barrial. On l’a vu dans « Castle », « Desperate housewives », « Grey’s anatomy ».

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3. UNE ÉTRANGE MALADIE
(LIFE AND DEATH)

Scénario : Joel J. Feigenbaum. Réalisation : Jonathan Frakes.

Résumé

 

Sam tombe gravement malade après avoir été en contact avec une patiente mourante. Elle est sauvée par le nouveau petit ami de Jamie, l’infirmier Chris qui est en réalité un médecin d’Orlando recherché pour meurtre et en fuite depuis deux ans. Megan accepte de poser nue pour un peintre.

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Critique

Laissée pour compte dans le précédent épisode, cet épisode semble destiné à mettre en valeur Alexandra Wilson, alias Sam McCormick, mais ne fait que confirmer que ce personnage et cette actrice sont nettement en dessous des trois autres héroïnes. Elle passe son temps alitée et aux portes de la mort.

Dans la série de Spelling, il n’y a pas de place pour quatre vedettes, et on le constate au bout de trois épisodes. D’une part, Hillary Danner en Jamie Fuller satellise ses partenaires et bénéficie des meilleures scènes, attirant toute l’attention sur elle. D’autre part, Rebecca Cross en Megan, au bout de trois épisodes – aux airs de Sainte Nitouche dans le pilote – se révèle plus coquine et libérée que ses partenaires, notamment Tracy Stone/Hudson Leick qui se fait, comme Alexandra Wilson, voler toutes ses scènes.

Dans cet épisode, Spelling recycle en 50 minutes les quatre années de la série « Le Fugitif », l’infirmier Chris Davidson (excellent Robert Mailhouse) se révélant en fait une innocente victime d’une justice aveugle, accusée du meurtre de sa petite amie infirmière. En sauvant un malheureux dans un restaurant, lui pratiquant une trachéotomie, puis dans la foulée Sam dont le médecin, Miller (Gene Weygandt) a fait un diagnostic erroné, il se trahit, se révélant docteur.

On note que l’infirmière en chef Mary Jenkins est réduite à faire quelques apparitions sans conséquence. Megan accepte de poser nue, puis, pour récupérer le tableau, de devenir la maîtresse de l’acquéreur. Toutefois, c’est Jamie qui domine l’épisode. Tout au plus trouvera-t-on incroyable qu’une fois innocenté, le docteur Christopher Darrow, véritable patronyme de Chris, retourne dans sa ville d’Orlando alors qu’il vient de passer une nuit d’amour avec la sublime Jamie, et que visiblement, les deux tourtereaux s’aiment à la folie.

Il est assez prodigieux de condenser en 50 minutes tant d’intrigues (la maladie de Sam victime de pesticides, la fuite de Chris, les soupçons de Tracy envers lui) sans nous donner le tournis. Mention très bien à Hudson Leick qui s’efforce de jouer les pestes et révèle à nouveau, sous l’armure, une âme charitable et dévouée. Quant à Hillary Danner, elle réussit un sans faute sur toute la ligne, vampirisant un opus dédié à Alexandra Wilson, et donnant énormément d’humanité à son personnage de Jamie dont on apprend davantage sur le passé.

La série évite les clichés et dresse un portrait sans concession de l’hôpital, des prérogatives et de la fierté de certains médecins qui ne souffrent pas que l’on discute leur diagnostic. Notons que dans une scène, nous manquons perdre définitivement Sam, puisqu’elle subit un arrêt cardiaque lors d’une visite de ses consœurs qui donnent l’alerte.

Les deux comédiens de l’épisode, Robert Mailhouse et Gene Weygandt, apportent beaucoup de présence à l’histoire, très à l’aise dans leurs rôles. On s’interroge sur le sort d’Alexandra Wilson si la série avait continué car trop en retrait, trop réservée, elle est un cran au dessous de ses partenaires. Hillary Danner ne lui fait pas de cadeau et lui vole toutes ses scènes. Un troisième épisode qui comporte peu de références aux deux premiers, si ce n’est le passé de Jamie avec un homme violent.

 

Nous sommes surpris de voir Tonya Pinkins, qui figure pourtant au générique de début avec les quatre belles infirmières, si sacrifiée, son personnage n’assumant ici qu’une transition entre diverses scènes.

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Anecdotes

  • Jamie a vécu trois ans avec un petit ami violent.

  • La mère de Sam, elle aussi infirmière, ne se déplace pas alors que sa fille est à l’article de la mort.

  • Robert Mailhouse (1962-) est à la fois musicien et comédien. Il a débuté en 1990 dans le soap « Des jours et des vies ». On l’a vu au cinéma dans « Speed », « L’ombre blanche », « Un mariage pour Noël » et à la TV dans « Bones », « Les experts », « FBI portés disparus ».

  • Gene Weygandt a joué au grand écran dans «The babe » d’Arthur Hiller. Il tient un rôle récurrent dans la série « Chicago Fire » depuis 2014.

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4. EN TEMPS ET EN HEURE
(LIFE AND DEATH)

Scénario : Thomas C. Chapman. Réalisation : Harry Harris.

Résumé

Megan manque perdre la vie dans le braquage d’un supermarché et est le seul témoin. Tracy se fait affecter à la nurserie afin de consulter des dossiers médicaux : elle est une enfant adoptée et recherche sa mère, médecin à l’hôpital de Seaside..

Critique

La déception de cet opus est la faible participation d’Hillary Danner, reléguée à un flirt avorté avec un chirurgien esthétique qui veut – le fou – refaire le menton de son personnage de Jamie Fuller. Alexandra Wilson est elle aussi aux oubliettes. Ce sont donc Rebecca Cross/Megan et Hudson Leick/Tracy qui sont aux commandes de l’épisode.

Megan est toujours la maîtresse du docteur Rob Daniels (Doug Wert) qui avait acheté son portrait d’elle nue. Mais après le hold-up, elle est la proie d’un délinquant laissé en liberté sous caution, Cal Chaney (John Pyper-Fergusson) qui la harcèle et qu’elle manquera de tuer. Cette partie policière de l’intrigue est supplantée par les retrouvailles de Tracy avec sa mère naturelle, une neurologue, le docteur Lynn Palmer (Jan Lucas), qui est sur le point de partir à San Francisco.

L’infirmière Mary Jenkins est davantage présente et continue avec ses « règles numéro 1 ». Tonya Pinkins rend le personnage attachant, faussement autoritaire. Bien que Tracy ait consulté des dossiers confidentiels, elle passe l’éponge et l’aide même à retrouver sa mère en lui facilitant la récidive de cette infraction. Cela n’est pas très crédible : on se souvient que dans « Morts suspectes » (1978) de Michael Crichton, pour avoir consulté sans autorisation des dossiers de malades tombés dans le coma, Geneviève Bujold risquait sa place.

Suite à la remarque du chirurgien esthétique, Jamie n’arrête pas de demander à tout le monde comment est son menton. Vu la beauté parfaite de son interprète, on sait qu’il est adorable, et cette phase scénaristique tourne à vide. Quant à Sam, il ne lui arrive rien de particulier, ce qui montre bien qu’Aaron Spelling ne sait que faire de son personnage trop lisse.

Le lieutenant Foster (Gregory Alan Williams) tente bien de rassurer Megan, il comprend – à partir de la mort du propriétaire du magasin – qu’elle est sa seule chance d’envoyer en prison Cal Chaney. Nous découvrons un peu plus le caractère de Megan qui sait se servir d’une arme – elle l’a appris dans son Montana natal – alors que dans le pilote, on nous la présentait comme la plus vulnérable des quatre.

Là où Hillary Danner nous prend chaque fois aux tripes, Hudson Leick peine quelque peu. Dans le registre dramatique, Hudson interprète Tracy d’une façon qui fait tomber les retrouvailles improbables avec sa mère dans le mélo. L’histoire de Megan se termine bien grâce à son courage et à sa détermination, après avoir été l’objet de menaces et d’une tentative de meurtre où Sam manque d’être égorgée, prise en otage.

 

Reste quelques moments d’humour : un vieillard dit à Jamie que s’il avait su qu’il existait d’aussi jolies infirmières, il se serait déjà fait opérer de l’appendicite deux fois plutôt qu’une. On peut imaginer qu’il n’est pas le seul à le penser ! Le réalisateur réussit quelques plans des quatre infirmières marchant ensemble, ce qui n’est pas évident, il est rare qu’une série ait un quatuor leader.

Anecdotes

  • Doug Wert (1961-) a tourné six des neuf épisodes de la série. Il a commencé une carrière sans éclats en 1968. Il a surtout tourné des soap operas (« On ne vit qu’une fois », « Les feux de l’amour »). Son dernier rôle « 666 Park Avenue » date de 2012.

  • Jan Lucas est surtout une comédienne de théâtre. Son dernier rôle fut au cinéma en 2005 dans « Madison » de William Bindley.

  • Gregory Alan Williams (1956-) poursuit une belle carrière (130 rôles et il tourne toujours). On l’a vu notamment aux côtés de Clint Eastwood dans « Dans la ligne de mire » (1993). Il tourne en ce moment au cinéma « Bad Apple » de Greg Galloway.

  • John Pyper-Ferguson (1964-) a un physique qui ne s’oublie pas, particulièrement impressionnant. Il a joué plus de 140 rôles et continue sa carrière, citons « Impitoyable » (1992), « X Men, l’affrontement final » (2006), « Conviction » (2010), et tourne en ce moment la série « The last ship ».

  • C’est la première fois qu’est mentionnée l’adoption de Tracy.

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5. LA FUITE
(YOU CAN RUN...)

Scénario : William Conway. Réalisation : Rachel Feldman.

Résumé

Mark Garrett, l’ancien petit ami de Jamie, risqué une condamnation pour meurtre. Il est coupable mais a besoin d’un témoin pour échapper à la justice. Aussi arrive-t-il de New York jouant le grand jeu et voulant récupérer Jamie en lui demandant de l’épouser. Megan et le docteur Robert Daniels sont confrontés aux parents témoins de Jéhovah d’une petite fille en danger de mort qui nécessite une chirurgie cardiaque.

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Critique

Avec cet épisode, dans lequel le passé de Jamie Fuller ressurgit, nous découvrons que le vieil adage «  les femmes préfèrent les voyous » n’est pas une légende. Mark (Michael Palance) réussit à reconquérir une Jamie qui n’a jamais cessé de l’aimer, mais le monstre se dévoile lorsqu’elle comprend qu’il veut se servir d’elle.

J’avoue que le deuxième fil rouge scénaristique de l’opus m’a mis mal à l’aise. Les similis témoins de Jéhovah, le couple Adams,  qui refusent l’opération de leur fille Katie, mettent la vie de leur enfant en grand danger. Pourtant, convaincus par Megan, ils se soumettront à la chirurgie. C’est le petit ami de Megan, le docteur Robert Daniels, qui s’y colle. Mais l’enfant devrait logiquement mourir sur la table d’opération et les médecins pensent assister impuissants à la mort de la patiente quand le cœur se remet à battre. Daniels se voit contraint d’admettre que « quelqu’un les a aidés », soit Dieu. L’Amérique chrétienne sévit donc au sein des productions Spelling ce qui reflète à la fois une volonté de ne pas froisser un certain public (les croyants) mais aussi de sacrifier à l’un des fondements de la société américaine, la croyance en Dieu.

Une fois de plus, Alexandra Wilson n’a rien à défendre, son personnage de Sam n’étant protagoniste d’aucune des intrigues, tandis que Hudson Leick en Tracy se voit reléguer à une intrigue censée être drôle : elle sort avec le beau Peter Barton, qui incarne le croquemort Peter Piper, lequel ne trouve rien d’autre pour la sortir que d’utiliser son corbillard. C’est drôle une minute, mais anecdotique. Pour mémoire, à l’époque du tournage, Barton était sous contrat avec Aaron Spelling incarnant Peter Burke, le fils de « L’homme à la Rolls » dans le revival de la série avec Gene Barry qui ne devait durer qu’une saison (1994-95).

L’intrigue autour de la petite Katie n’est pas exploitée à fond, et ce au profit de l’histoire de Jamie, personnage dans lequel la production a compris qu’elle tenait un potentiel énorme. Il ne fait nul doute que si la série avait continué, Hillary Danner se serait imposée loin de ses trois partenaires féminines comme la vedette majeure et incontournable de « University Hospital ».

Une nouvelle fois, Hillary Danner nous montre l’étendue de son talent avec cette étincelle de profonde angoisse au fond des yeux. Jamie va au devant de son destin, se faisant dans un premier temps duper en voulant croire que son ex-fiancé a changé, au point de passer une nuit avec lui. Mais lorsqu’elle réalise qu’elle est un jouet destiné à sauver un meurtrier, et que ce dernier va s’en prendre à ses amies (Nous assistons à une tentative en ce sens contre Tracy Stone), elle fait front et se rend au procès à New York. Nous n’en dirons pas plus pour ne pas révéler le spoiler de l’épisode.

En cinq épisodes, la série est sur les rails d’un grand succès. Les scénaristes qui se succèdent construisent un édifice solide autour de ce quatuor d’infirmières et de leur chef Mary Jenkins, dont on regrette les apparitions trop rares. La plus grande métamorphose est le personnage de Megan, qui devient de plus en plus sexy, Rebecca Cross modifiant l’image de fille sage qu’elle donnait dans le pilote. On la voit ici en nuisette alors qu’élevée dans son Montana, elle ressemblait au début à un garçon manqué.

La production s’est attachée aussi à transformer les éternelles querelles entre Jamie et Tracy en une profonde amitié. Si leurs relations sont toujours assez violentes verbalement, chacune se soucie de l’autre comme d’une sœur. C’est flagrant dans ce cinquième opus où Tracy veut écarter le danger que représente Mark Garrett le gangster, tandis que Jamie est prête à quitter Seaside lorsqu’elle apprend que son ex a tenté d’écraser avec son automobile son amie.

« La fuite » laisse surtout la part belle aux situations dramatiques, car le flirt avorté entre Tracy et le croquemort est un gag vite éventé. Mais si Rebecca Cross fait ce qu’elle peut dans l’affaire des parents croyants pratiquants refusant de faire confiance à la médecine, c’est la fin de l’arc « Jamie et son passé » qui domine l’ensemble. Hillary Danner visiblement plus à l’aise dans le drame que dans la comédie y est absolument parfaite et aligne une fois de plus un sans fautes absolu à son registre. Plus subtil que d’autres épisodes, « La fuite » ne nous pousse pas à sortir un kleenex mais nous entraîne dans la spirale de la vie tragique de Jamie avec une véracité rarement montrée dans une production Spelling. La scène des adieux entre Jamie et l’infirmière en chef est à ce titre le grand moment de l’histoire.

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Anecdotes

  • Megan raconte que sa soeur cadette Julie est morte d’une péritonite.

  • Peter Barton (1956-) tourne depuis 1979. Il a été la vedette de « L’homme à la Rolls » dans la tentative de séquelle de 1994, et a tenu un rôle récurrent dans « Les feux de l’amour ». Au cinéma, il a joué dans « Vendredi 13, chapitre final » (1984). Il fut préféré à Tom Cruise pour jouer dans la série « Matthew Star » en 1982. Il a mis fin à sa carrière en 2005. Anecdote insolite, un de ses fans, très riche et sans famille, lui a légué à sa mort une véritable fortune.

  • Michael Palance (1970-) revient pour la deuxième et dernière fois dans le rôle de Mark après le pilote. C’est un acteur de soap opera (« Haine et passion », « On ne vit qu’une fois »). Ce fut son dernier rôle, il est devenu un producteur reconnu, et s’est spécialisé dans la télé réalité avec le show « My Hollywood » toujours en cours aux Etats-Unis, au Canada et à Singapour.

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6. LA QUARANTAINE
(CRISIS IN UNIT 2E)

Scénario : Bruce Franklin Singer. Réalisation : Burt Brinckerhoff.

Résumé

Un pilote de ligne arrivant de Bombay venu voir son frère à l’hôpital s’effondre, mortellement atteint par la peste bubonique. L’unité 2 E est mise en quarantaine.

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Critique

Cet épisode est intéressant dans la mesure où il nous montre que sur la durée, « University Hospital » n’aurait pas aligné que des chefs d’œuvre. La note de deux sur quatre ne signifie pas un ratage, mais en aucun cas l’opus ne peut être comparé avec ses cinq prédécesseurs. On évitera donc de le regarder en premier si l’on n’a jamais vu la série.

Alexandra Wilson alias Sam McCormick se voyait ici promis leader de l’histoire, et elle n’a pas de chance car le scénario linéaire et en huis clos empêche toute émotion de s’installer. Même Hillary Danner, dont le personnage est promu faute de combattants chef de crise, ne peut briller comme elle le fait d’usage, car il n’y a que des scènes d’action.

On se croit parfois dans la série « Burning Zone » et tout spectateur qui a vu une histoire de contagion suivie de quarantaine retrouve ici la trame de ce type d’intrigues : la lâcheté de certains (Un homme riche, Pryor, interprété par Andrew Prine, ira jusqu’à racheter les doses d’antidote tirées à la courte paille car il n’y en a pas assez pour tout le monde), la bravoure d’autres (nos quatre héroïnes), mais Spelling a un peu exagéré question crédibilité. Ce sont quatre apprenties infirmières qui doivent gérer la crise.

On assiste à une succession de morceaux de bravoures (l’accouchement non prévu d’une patiente par Sam), mais tout cela a été vu cent fois ailleurs. Megan et Robert n’arrivent jamais, au fil des épisodes, à finaliser des rendez-vous dans un grand restaurant et se contenteront donc d’une chambre d’hôpital, une fois l’épidémie confinée.

Alors qu’elle dispose de davantage de scènes qu’à l’accoutumée, Alexandra Wilson s’en sort plutôt mal. Elle ne semble pas concernée comme ses trois partenaires par la saga. Le personnage, depuis le pilote, est le plus froid et le plus sûr de lui, étant d’une famille d’infirmières, donc  le moins exposé à la découverte de ce métier. Elle ne sort jamais de ses gonds, se confine dans une sorte de « confort » qui nuit à sa possibilité de nous étonner. Gérer un quatuor de quatre héroïnes était une gageure et il semblait inévitable, malgré une juste répartition des scènes dans chaque épisode, que tout le monde ne puisse en 50 minutes tirer son épingle du jeu.

Hillary Danner, avec ce script faible, impulse à son personnage de Jamie une vocation de sacrifice rare, et parvient encore à surnager par rapport aux autres. Hudson Leick en Tracy se voit confronté à la fille de sa chef, la petite Anita, et sait montrer les maladresses de l’infirmière qui a peu de goût pour la fréquentation des enfants. On comprend pourquoi dans l’épisode 4 «  En temps et en heure », tout le monde était étonné qu’elle demande à être affectée à la nurserie. Peu habile face à Anita, elle finira par devenir sa meilleure amie.

Par le fait du hasard et surtout une astuce du scénario, les quatre actrices voient leurs personnages sujettes à la contamination, ce qui permet de les réunir et d’avoir un maximum de scènes ensemble. Comme elles nous sont désormais familières, les joutes verbales font mouche et l’ennui ne nous gagne jamais. Mais le manque de trames diverses au niveau du script tranche avec ce que l’on a vu avant, et se fait cruellement sentir. Bien sûr, même dans ce contexte dramatique, nos actrices sont vêtues de blouses ultra-courtes qui véhiculent des stéréotypes sur les infirmières qui ont pu déplaire à un public averti, ce qui expliquerait en partie l’annulation de la série au terme d’une seule saison.

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Anecdotes

  • Forbes Angus, qui incarne le docteur Raphelson, est un sosie de… Lionel Jospin !

  • Nous faisons connaissance de la fille de Mary Jenkins, Anita. Le mari et père, John, est évoqué. Il sera au centre de l’épisode « Jusqu’à ce que la mort nous sépare ».

  • Sam se voit proposer de quitter son poste d’infirmière pour être éventuellement promue comme chercheuse.

  • Andrew Prine (1936-) est connu pour « Miracle en Alabama » (1962) et « Grizzli, le monstre de la forêt » (1976).

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7. LA LUNE ROUGE
(DARK SIDE OF THE MOON)

Scénario : Thomas C. Chapman. Réalisation : Harry Harris.

Résumé

Megan est préoccupée par le cas d’une jeune femme, Carol, internée en psychiatrie. Tracy se voit proposer un mariage blanc par un compositeur britannique dont le visa expire. Jamie doit séparer un vieux couple hospitalisé après un accident et qui n’arrête pas de s’invectiver.

Critique

Hillary Danner est vraiment une comédienne prodigieuse de talent. Dans cet épisode, elle hérite d’une intrigue inepte, celle des disputes incessantes d’un vieux couple, et réussit un numéro de comédie éblouissant. Dotée de plus de temps d’antenne, Hudson Leick montre ses limites dans son histoire de mariage blanc avec le compositeur britannique Roger Kent. La meilleure part de l’épisode est une enquête digne de Miss Marple que mène Megan, aidée par une Sam réticente et par son petit ami le docteur Rob Daniels.

Hudson Leick a beau prendre des poses à la Sharon Stone dans « Basic Instinct », son manque de maturité saute aux yeux. Elle se veut nymphomane et nous apparaît comme une midinette. Le personnage de Tracy, selon les épisodes, est plus ou moins bien écrit. Il lui arrive parfois de révéler une véritable sensibilité, mais ici tout se limite aux artifices.

En apprentie détective, Rebecca Cross rend assez crédible Megan, laquelle n’hésite pas à franchir les limites de la légalité pour prouver qu’une jeune femme, Carol Martin, internée depuis six mois, n’est pas folle et que le père est l’assassin de sa sœur, un banal accident qu’il a couvert en enlèvement et meurtre. Cette partie policière prend trop de temps dans l’épisode, occultant aux autres (exceptée Hillary Danner) la possibilité de tirer leur épingle du jeu.

Une fois de plus, le personnage de Sam McCormick est sacrifié et relégué aux simples apparitions inutiles. On le regrette pour Alexandra Wilson pleine de bonne volonté.

Il faut avouer que le spectateur n’accorde que peu de crédit à Carol Martin, jeune fille de riche fantasque, et l’on est surpris par la conclusion. C’est un des épisodes où l’aspect médical est le moins exploité entre le romantisme de la liaison Tracy-Roger Kent et l’enquête de Megan. Tout au plus le stage en psychiatrie sert-il ici d’alibi pour maintenir la série dans son cahier des charges. La plupart des scènes se déroulent hors contexte hospitalier.

Le vieux couple qui n’arrête pas de se disputer est horripilant, mais grâce à l’interprétation de Jamie par une Hillary Danner en forme, on évite de tomber dans le ridicule. Sans atteindre la perfection, « La lune rouge » renoue avec le meilleur de la série. Ce n’est pas cependant un scénario génial, ce qui devra attendre l’opus suivant.

Le réalisateur Harry Harris cherche visiblement avec de beaux décors externes à l’hôpital à nous enchanter. C’est assez réussi. On aurait aimé que le scénariste s’applique davantage, car on ressent parfois des lacunes. Néanmoins, on ne s’ennuie pas une seconde et le pari de ce point de vue est réussi.

Anecdotes

  • Il est évoqué ici un stage des quatre infirmières en cancérologie, qui n’a pas fait l’objet d’un épisode.

  • Tracy est né à Chicago et a 22 ans. Sa couleur préférée est le rouge. Elle a fait du théâtre au lycée en jouant Blanche dans « Un tramway nommé désir ».

  • Peter Krause (1965-) qui incarne Roger Kent a joué au cinéma dans « The Truman show » et à la télé dans la série « Six pieds sous Terre ».

  • Kelly De Martino (1972-) qui incarne Carol Martin, trouvait là son premier rôle. La même année, elle a joué au cinéma dans « Copycat ». Elle ne tourne plus depuis 2002.

  • Megan évoque à nouveau la mort de sa sœur Julie.

  • C’est la première fois dans la série que Mary Jenkins ne fait qu’une brève apparition, et ce dans le pré-générique.

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8. JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE
(TIL DEATH DO US PART)

Scénario : Beverly Bridges. Réalisation : James L. Conway.

Résumé

Le mari de Mary Jenkins, John, policier,  est hospitalisé avec le voleur, un fils à papa, Ryan Harrison, qu’il poursuivait. John meurt après une opération au cerveau et, effondrée, Mary a des envies de meurtre. Sam découvre que sa mère a une liaison et en voulant le cacher à son père se brouille avec lui.

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Critique

Sans conteste l’épisode le plus bouleversant de la série (sortez les kleenex), « Jusqu’à ce que la mort nous sépare » a été diffusé en France en dernier, alors que c’est le huitième. D’où certaines incohérences pour les français car « University Hospital » est une série-feuilleton, en premier lieu la rupture Megan-Rob qui intervient ici.

Le couple Megan-Rob semble devenir tellement stable qu’un mariage est envisagé, alors que la jeune femme ne veut pas s’engager. La mère de Sam, Sarah (Lois Nettleton), arrive pour voir sa fille et Megan découvre que la mère de son amie a un amant. Bien entendu, c’est l’affaire de la mort de John Jenkins qui domine toutes les autres intrigues. Bien que Sam prenne au tragique la liaison de sa mère, l’évènement est superficiel par rapport à ce qui arrive à l’infirmière en chef.

Lois Nettleton est futile et insupportable. Elle ne rend pas les choses faciles à Alexandra Wilson. Hillary Danner une nouvelle fois est au dessus du lot, son personnage de Jamie étant affecté à soigner l’abject fils de riche qui a provoqué la mort de l’époux de Mary. Comme d’habitude, elle hérite des situations les plus dramatiques. Rodney Eastman sait rendre Harrison détestable dès la première scène. C’est vraiment un excellent comédien.

C’est bien sûr l’épisode de Tonya Pinkins, qui joue avec sobriété une femme enfoncée dans la tragédie. On trouve dérisoire les déboires de Sam avec ses parents (le père, Hank, incarné par Louis Giambalvo, arrive en ville).

Megan se sent étouffée par ses potentiels beaux-parents et a décidé de quitter Rob. Sam doit faire face au divorce de ses parents. Jamie est révoltée par celui qui a tué John Jenkins, seule Tracy est laissée pour compte dans l’histoire (elle tente de séduire un plombier, argument scénaristique plutôt mince).

Tardivement dans la série, Alexandra Wilson nous montre son talent. Elle sait se montrer bouleversante. Elle parvient à nous émouvoir aux larmes face à sa mère qui regrette sa liaison et le naufrage de son mariage. Toutefois, ce n’est rien avec ce qui nous attend lorsque Jamie comprend que Mary va tuer Ryan Harrison. La scène entre les deux comédiennes, Hillary Danner et Tonya Pinkins, constitue un grand moment de télévision. Spelling ne nous avait pas habitués à ce genre de scènes dans ses séries. Les deux comédiennes, au sommet de leur art, nous livrent un numéro prodigieux.

Le téléspectateur a un peu de mal avec autant de drames condensés en 50 minutes. Mais là où l’ensemble pourrait tomber dans la sensiblerie, nous vivons réellement ces scènes si quotidiennes de nos jours. Le policier qui meurt en faisant son devoir laissant une famille, la jeune racaille qui ricane et n’a aucun remords. On ne racontera pas le spoiler final, mais on se souviendra longtemps du désespoir de Mary, si bien transcrit par Tonya Pinkins. Trois comédiennes parviennent ici à nous subjuguer par leur talent : Hillary Danner, Tonya Pinkins et pour une fois Alexandra Wilson. Cette dernière n’est pourtant guère aidée par le jeu de ceux qui interprètent ses parents, Louis Gimbalvo survolant le rôle sans vraiment s’impliquer, Lois Nettleton ne parvenant jamais à trouver le ton juste.

Sans aucun doute l’épisode le plus éprouvant de la série.

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Anecdotes

  • On retrouve Anita, la fille de Mary, déjà vue dans « La quarantaine ».

  • Rodney Eastman (1967-) a commencé sa carrière en 1986. Il a participé au cinéma à plusieurs « Freddy » et à la télévision à « The X Files », « Arabesque », « Urgences », « Esprits criminels », « Millennium », « Cold Case », « Mentalist », « Bones ». Il tourne en ce moment « Getting the kinks out » de Michael Charles Lopez pour le grand écran.

  • Steven Williams (1949-) est John, le mari de Mary Jenkins. Il fut la co-vedette de la série « Los Angeles Heat » et on l’a vu dans « Les Blues Brothers ».

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9. L'OMBRE D'UN DOUTE
(SHADOW OF A DOUBT)

Scénario : James L. Conway. Réalisation : Joel J. Feigenbaum.

Résumé

Tracy est accusée d’avoir provoqué la mort d’un patient en s’étant trompée de remède à injecter. Or, la faute en incombe au docteur Karen Hale, vraie responsable de l’erreur. Sam reçoit des poèmes d’un admirateur par Internet. Jamie sent une grosseur au sein et pense avoir un cancer.

Critique

Ce dernier épisode fut diffusé le 1er mai 1995 sur la chaîne UPN (devenue aujourd’hui CW). Malheureusement, le couperet de l’annulation devait tomber et la série ne pas revenir en septembre et être remplacée par  « L’homme de nulle part » avec Bruce Greenwood qui ne devait aussi durer qu’une saison.

Tracy, Jamie et Sam sont les protagonistes de cette fin, dans laquelle Megan est quelque peu écartée. Sam se fait abuser gentiment par un timide qui envoie à sa place un beau sportif qui a deux neurones dans le cerveau et ne fait pas illusion longtemps. Tracy est traînée en justice par la famille de l’homme tuée par l’injection. On se concentre plutôt sur Jamie et sa peur du cancer. Avec le talent d’Hillary Danner, l’histoire du procès en justice aurait été prenante, mais Hudson Leick n’est pas à la hauteur des enjeux. On ne craint jamais pour elle, car elle affiche une tranquillité détonante avec ce qu’éprouve le personnage.

On termine donc en beauté avec Hillary Danner plus bouleversante que jamais. Bien évidemment, la bluette de Sam (le poète, Howard, est peu gâté par la nature, et il se fait remplacer par Patrick le spécialiste en athlétisme) par rapport au potentiel cancer de Jamie est dérisoire.

Tracy est renvoyée de l’université, mais fait face. L’opération de Jamie est le moment le plus intense de l’opus. Le suspense est par contre le lot de Tracy qui trouve une preuve de son innocence. C’est certes un peu tiré par les cheveux, on dirait « comme au cinéma », mais elle parviendra à en réchapper. Tard dans la série, Alexandra Wilson démontre enfin un talent, une sensibilité et parvient sans peine à se montrer meilleure comédienne qu’Hudson. Son personnage fera fi des préjugés sur le physique des hommes.

Jamie a vraiment une tumeur maligne, et l’opération était nécessaire. Elle s’occupait d’une patiente qui avait trop attendu pour passer un examen et dû subir l’ablation. C’est cette malade qui conseille l’infirmière de passer un examen. Jamie est terrifiée et Hillary Danner, on s’en doute, trouve tout de suite le ton juste pour interpréter la scène. On se croit dans la « vraie vie ». Passée de l’autre côté de la barrière, Jamie ne fait pas preuve d’un immense courage ce qui rend la situation crédible, au contraire de sa collègue Tracy qui risque devoir débourser de sa poche quatre millions de dollars pour la mort du malheureux patient. Comme les comédiennes ne sont pas au même niveau, c’est le sort de Jamie qui capte toute notre attention. On ne va pas parler de spoiler si l’on révèle que la jeune femme avait une tumeur maligne encapsulée que l’opération a sauvée.

Sur cet opus majeur, on quitte à regret l’univers des infirmières de l’hôpital de Seaside. Au fil des ans, à ce que j’ai pu lire sur Internet, cette courte série est restée dans l’inconscient collectif aux Etats-Unis, ainsi qu’en France, parmi d’autres telles « Angela 15 ans », « Profit », « Kindred, le clan des maudits » ou encore « Tru Calling, compte à rebours ». La France, après Série Club, l’a longtemps rediffusée en boucle sur M6. Il reste maintenant à espérer une édition DVD mais le lecteur comprendra que l’on aimerait aussi beaucoup, même si vingt ans ont si vite passé, qu’Hillary Danner revienne.

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Anecdotes

  • Kim Zimmer (1955-) est surtout connue pour son rôle de la vraie Matty Walker dans le film « La fièvre au corps » de Lawrence Kasdan (1981), dans laquelle Kathleen Turner incarnait l’usurpatrice d’identité. Elle est ici le docteur Hale.

  • Jamie a 21 ans.

  • « University Hospital » est l’une des dernières séries de Spelling, qui fera encore « Kindred, le clan des maudits », « Charmed », « Les âmes damnées » et une tentative de remake de « La croisière s’amuse » avant de s’éteindre le 23 juin 2006.

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