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 saison 1 saison 3

Stargate: SG1 (1997-2007)

Saison 4

12. Perdus dans l’espace (Tangent)

13. La Malédiction (The Curse)

14. Le Venin du serpent (The Serpent’s Venom)

15. Réaction en chaîne (Chain Reaction)

16. 2010 (2010)

17. Pouvoir absolu (Absolute Power)

18. La Lumière (The Light)

19. Prodige (Prodigy)

20. Entité (Entity)

21. Répliques (Double Jeopardy)

22. Exode (Exodus)

Top 5 Saison 4


PRÉSENTATION DE LA SAISON 4

Cette quatrième saison marque une nouvelle étape dans le développement narratif de Stargate SG-1. La production termine les épisodes lui ayant été commandés d’emblée par Showtime. Stargate SG-1 sera renouvelée, fort heureusement, mais cette fois pour une seule saison, renouvelable. D’un point de vue narratif, une première grande partie s’achève avec le lancement de l’arc conduisant à la mort d’Apophis, le grand ennemi récurrent de nos héros depuis le pilote de la série. Ce début du déclin des Faux Dieux et l’impressionnante émergence des Réplicateurs entrainent un relatif glissement de la nature de la série. Celle-ci accorde une part moindre à la mythologie, aspect issu du film fondateur de 1994, pour désormais commencer à évoluer vers une Science-fiction plus classique, annonçant déjà la future Stargate Atlantis. Parallèlement, de nouveaux auteurs sont intégrés à l’équipe, avec le duo Joseph Mallozi & Paul Mullie. Ce sang neuf va susciter une floraison de nouveaux sujets.

Ce mouvement se déroule d’ailleurs en accord avec celui de l’univers Stargate, où l’âge héroïque de la découverte des mondes s’étendant derrière la Porte s’est achevé, pour déboucher sur un effort de guerre plus organisé. L’accent se voit moins mis sur l’exploration et davantage sur la recherche des technologies, sur un ton plus militaire face à un péril dont la perception s’est accrue. Cet aspect conduit la production à accorder une plus grande attention encore au réalisme de l’appareil militaire. Les passerelles sont renforcées avec l’US Air Force, jusqu’à conduire l’authentique chef d’état major de cette arme à participer à l’épisode Prodigy ! Cette évolution ne sera pas sans conséquences sur le développement de la relation romantique entre Jack O’Neill et Samantha Carter, contrecarrée par les règles de l’armée et les nécessités de cette heure périlleuse. Les auteurs vont jouer de cette situation tacite et contrariée à travers plusieurs épisodes marquants (Divide and Conquern Window of Oportunity, Beneath the Surface), un fil rouge de cette saison une nouvelle fois de grande qualité.

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1. VICTOIRES ILLUSOIRES
(SMALL VICTORIES)


 

-         You have demonstrated their weakness may be found through a less... sophisticated approach. We are no longer capable of such thinking.

-         Wait a minute. You're actually saying that you need someone dumber than you are ?

-          You may have come to the right place.

Une semaine après les évènements précédents, SG-1 est parvenue à revenir au SGC. Le Réplicateur ayant survécu à l’immersion du vaisseau de Thor s’empare d’un sous-marin russe et massacre l’équipage, avant de commencer à se multiplier. SG-1 va tenter d’intervenir discrètement, sans provoquer d’incident international, tandis que Sam va aider Thor à défendre sa planète. Teal’c et Jack parviennent à supprimer le Réplicateur originel avant que le sous-marin ne soit coulé par la marine. Ils sont téléportés à la dernière seconde par Thor et Sam, victorieux de leur côté.  

Small Victories débute par une séquence horrifique digne des X-Files, conduisant à un meurtre horrifique de la même eau que les rituels inauguraux de la série de Chris Carter (où d’ailleurs un sous-marin fut pareillement la proie d’une entité extra-terrestre). Après cet intermède glaçant, on ne retrouve qu’avec plus de chaleur les couloirs du SGC, que le metteur en scène prend habilement le temps de nous montrer, afin de renforcer l’impression de retour au bercail en ce début de saison. Ce moment de détente permet de remarquer que Sam arbore une coupe de cheveux un brin plus décontractée, qui lui va à ravir. Et que Teal’c a opté pour une barbichette décolorée résolument hideuse, augurant des désastres capillaires à venir. On apprécie également déjà un beau moment de complicité entre Sam et Jack.

Après cette introduction réussie dans la nouvelle saison, le récit en scinde en deux tronçons à la tonalité tout à fait diverse, mais d’un similaire vif intérêt. Les affrontements à l’arme automatique contre les Réplicateurs au sein d’un espace confiné pourraient faire doublon avec l’épisode précédent, mais le passage d’un vaisseau futuriste à un sous-marin change totalement le registre. Disposer d’un véritable submersible représente un indéniable atout, tant pour la véracité de l’ensemble que pour l’intensité dramatique. On retrouve ici le caractère oppressant propre à ce type de véhicule, tant de fois employé en littérature comme au cinéma. Le recours à la caméra subjective renforce encore le stress, tout au long de cette incursion en enfer. On songe aux meilleurs jeux vidéo FPS, en particulier à Space Hulk. Les Réplicateurs manifestent toujours le même impact, que la disparition de l’effet de surprise n’a en rien émoussé.

La partition de Sam varie joliment le tempo, bien davantage basée sur l’intellect, tel un gigantesque jeu d’échecs spatial. Ce versant ne paraît pas aseptisé pour autant. Visuellement magnifique, il permet de découvrir enfin une large vue d’un monde asgard avec une tonalité de science-fiction certes traditionnelle, mais épurée et élégante Cela sied parfaitement à ce conflit entre Asgards et Réplicateurs qui n’a plus rien à voir avec la tonalité mythologique des premières saisons. Le design des deux vaisseaux s’avère égalent une réussite esthétique de même que le décor intérieur. Le ping-pong verbal entre Thor et Sam fonctionne du tonnerre, l’idée que le progrès scientifique ne soit pas la panacée est fort bien vue. Amanda interprète son personnage à fois grisée et déstabilisée par ce qu’elle découvre, mais conservant néanmoins les deux pieds sur Terre. Les deux segments convergent en consacrant la victoire de l’astuce sur la machinerie infernale, avec un emploi astucieux des caractéristiques des Réplicateurs. Une entrée en matière tout à fait percutante pour cette quatrième saison, sans aucun temps mort.

  • Le sous-marin utilisé appartenait effectivement à la flotte russe. Lors d’une tournée amicale au Canada, son état major accepta cette participation au tournage. A propos du bruit entendu dans le lance-torpilles, les deux membres d'équipage font référence, en russe, aux « bestioles du précédent épisode ». Aucun sous-titre n'est fourni, il s'agit d'une plaisanterie insérée par Martin Wood.
  • Thor affirme avoir drainé toute l'énergie du SGC, or la Porte des Étoiles demeure active.
  • En apprenant qu'il ne pourra pas aller pêcher, Jack s'exclame « D'oh ! », soit l'expression favorite d'Homer Simpson.
  • Les cheveux de Sam sont désormais plus longs, tandis que Teal'c arbore une barbiche.
  • Ultime espoir des Asgards et joyau de leur technologie, le grand vaisseau spécialement dédié à la lutte contre les Réplicateurs est nommé le Jack O'Neill, en honneur à leur grand allié et ami.

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2. L’AUTRE CÔTÉ
(THE OTHER SIDE)




 

- I was speaking metaphorically.

- Yeah. Well stop it. It's not fair to Teal'c

Un peuple originaire de la Terre, les Eurondiens, contacte le SGC via la Porte des Etoiles, pour appeler à l’aide. Ils affirment être envahis et sont prêt à échanger de précieuses technologies contre le deutérium nécessaire à leur armement. SG-1 se rend sur place, et Jack est enthousiasmé par les merveilles montrées par le dirigeant Alar et son bras droit Farell. Daniel demeure méfiant et exige d’en savoir plus avant de modifier le cours de la guerre, ce qui provoque une crise avec O’Neill. Cependant il se révèle que les Eurondiens forment un état racial, ayant lancé une guerre d’extermination contre leurs voisins. SG-1 les abandonne alors à leur sort, sur le point d’être anéantis.

L’épisode souffre d’un temps d’action d’exposition beaucoup trop long, l’action ne démarrant vraiment qu’à mi parcours. Bénéficier d’impressionnants décors matériels (salle de commande ou de réception, tunnels) ou virtuels (corps cryogénistes, générateur) est à double tranchant. Deluise prend trop son temps afin de les montrer et de les rentabiliser, d’où un récit parfois languissant. On remarque au passage que l’immense chambre d’hibernation ressemble énormément à son équivalent de l’épisode New Earth de Doctor Who (2006). La mise en scène tire aussi un parti facile des scènes de combat aérien à rallonges, ce qui n’apporte en définitive pas grand-chose.

En seconde partie The Other Side trouve néanmoins son second souffle. En sous-main l’intrigue déploie une intéressante réflexion sur la nature de la vérité, montrant que celle-ci peut évoluer selon le point de vue où l’on se place, même si certains invariants fondamentaux demeurent. Le scénario se montre nettement plus ambitieux qu’une simple intrigue politique manichéenne. Un habile prolongement se déroule d’ailleurs au sein de SG-1, avec une crise éclatant entre Jack et Daniel, allant bien au-delà de leurs habituelles controverses amicales. On apprécie que l’auteur joue ainsi sur les failles d’un groupe évitant le piège du monolithisme. Le parallèle progressivement révélé entre Nazis et Orondiens (bunker, fanatisme racial, eau lourde, mais aussi tentation de la collaboration scientifique après la défaite) s’avère audacieux, de même que l’abrupte conclusion. L’épisode bénéfice aussi de l’excellente prestation des acteurs invités du jour, parfaits en diplomates retors mais trahis par leurs leur fanatisme.

  • Farrel est interprétée par Anne Marie Loder, qui épousera le réalisateur de l'épisode, Peter DeLuise, en 2001. Elle sera également aperçue dans l’épisode Bounty (10-15) et dans Sanctuary (Fragments), ainsi que dans de nombreuses séries, notamment fantastiques.
  • Alar est lui joué par René Auberjonois, qui, au cours de sa longue carrière, fut notamment Odo dans Star Strek Deep Space Nine. Il est un important acteur de voix (radio, dessins animés, jeux vidéo, etc.)
  • Peter DeLuise réalise un nouveau caméo en tout début d’épisode, en interprétant le soldat criant aux autres de se dépêcher.
  • Le bunker des Eurondiens donne l’impression d’être bâti sur deux niveaux, mais le décor était en fait de plein pied. Une surexposition d’images créa ensuite l’illusion.

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3. EXPÉRIMENTATION HASARDEUSE
(UPGRADES)


 

- I thought the devices were supposed to enhance them physically, not make them stupid.

Anise, émissaire de la Tok’ra, propose à SG-1 de tester des bracelets provenant d’une race disparue et supposés accroître la force et la vitesse des Humains. Cela fonctionne et nos héros deviennent de vrais super-héros. Cependant, les bracelets ne peuvent s’ôter et épuisent dramatiquement leurs organismes, tout en exerçant une influence  euphorisante. Malgré les ordres d’Hammond, ceci pousse SG-1 à se rendre sur une base d’Apophis afin d’y détruire un aisseau révolutionnaire grâce à ces pouvoirs, ce qu’avait prévu la Tok’ra depuis le début. La mission réussit mais les bracelets sont alors rejetés par leurs hôtes, heureusement sauvés par Teal’c. Non rancuniers, les Terriens acceptent de continuer à collaborer avec Anise.

Upgrades souligne l’agréable propension de cette saison 4 à varier la tonalité de ses épisodes. Après un récit d’action et de suspense (Small Victories), puis un drame politique et moral (The Other Side), nous découvrons ici un opus fort divertissant, louchant ouvertement vers la comédie, mais aussi les aventures de super-héros. Ces dernières années ce genre d’histoires est devenu un passage quasi obligé pour les séries fantastiques ou de Science-fiction, incitées notamment par les adaptations à succès de Comics sur grand et petit écran. la réussite n’a pas toujours été au rendez-vous, la greffe de cet univers très codifié sur ceux des séries concernées n’allant pas sans mal et conduisant à de épisode décalés souvent modérément convaincants. Ce sera d’ailleurs le cas pour Sanctuary (Hero et Hero II : Broken Arrow).

A contrario la réussite d’Upgrades repose largement sur la parfaite soudure opérée avec l’univers Stargate, particulièrement riche en artefacts étranges et doté de cette inépuisable source de scénarios qu’est la Tok’ra. Par ailleurs, Stargate SG-1 constitue dès son lancement un terreau fertile pour l’humour, grâce à des auteurs particulièrement aiguisés et à cette irremplaçable locomotive qu’est Richard Dean Anderson. Celui-ci se régale particulièrement dans le registre du jour et ses camarades jouent le jeu avec un bel enthousiasme. Découvrir Samantha s’encanailler est assez irrésistible, de même que voir l’équipe se muer en une espèce de Ligue de Justice irresponsable et facétieuse. Teal’c n’est heureusement pas négligé et se montre royalement stoïque.

L’épisode s’offre un atout maître supplémentaire avec le parfait casting de la sculpturale Vanessa Angel, même si cela nous prive de Jacob. En effet cette histoire de don miraculeux virant à la catastrophe correspond au fondement scénaristique de son emblématique comédie Code Lisa, d’où un effet miroir des plus réjouissants. La première partie du récit développe toute une succession de gags malicieux autour des super pouvoirs récemment acquis, une structure narrative annonçant déjà le prochain succès de Window of Opportunity. La seconde introduit suffisamment d’action pour combler les amateurs, tout en exploitant joliment la nature florentine de la Tok’ra. . Décors et effets spéciaux se montrent de toute beauté, notamment concernant la vitesse. Ils surpassent clairement ceux de la série Flash, tournée dix ans plus tôt et demeurent tout à fait performants aujourd’hui. 

  • Anise/Freya est interprétée par Vanessa Angel, notamment connue pour le rôle titre de Code Lisa (1994-1998). Cette ambassadrice de la Tok'ra va également apparaître dans les deux épisodes suivants. Elle fut originellement conçue comme une riposte au grand succès alors connu par la très séduisante Seven of Nine, dans Star Trek Voyager. Mais Peter DeLuise indique qu'il apparut très vite que Stargate SG-1 fonctionnait très bien sans ce personnage (y compris du point de vue des audiences) et Anise ne reparut pas par la suite. Vanessa Angel avait auparavant postulé pour le rôle de la troublante Seven of Nine, pour lequel fut retenue Jeri Ryan.
  • Sur les artefacts est gravée une phrase signifiant «un grand pouvoir engendre une grande responsabilité». Cette formule, devenue culte dans l'univers des super héros, remonte à la création de Spiderman par Stan Lee.
  • L'O'Malley, le bar-grill où se déroule le dîner, est en fait le restaurant Horizons, situé à Burnaby, dans le grand Vancouver (décor extérieur comme intérieur).  L'établissement, inauguré en 1986, est réputé pour sa cuisine traditionnelle de Colombie britannique (viandes et produits de la mer), mais aussi pour ses superbes panoramas, autorisés par de larges fenêtres et une situation en altitude : montagnes des alentours, somptueux jardins, vue de la ville.
  • Les totems aperçus sur PX9-757 appartiennent en fait à une œuvre d'art japonaise située dans le Parc de Burnaby. Celle-ci est également visible depuis l'Horizons, situé à proximité. Les Totems de Kamui Mintara (la Résidence des Dieux) proviennent d’un échange culturel entre Vancouver et l'île d’Hokkaido, dans le nord du Japon. Ils sont caractéristiques de l'art aïnou.

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4. DESTINS CROISÉS
(CROSSROADS)


 

- Bra'tac has taught me much about the Tauri. You are O'Neill, Teal'c's apprentice.

- Yeah. Apprentice?

- Also a warrior of great skill and cunning.

- Apprentice?

Shan'auc, prêtresse jaffa anciennement très proche de Teal’c, franchit la Porte pour révéler à SG-1 qu’elle est parvenue à créer un lien avec son symbiote, Tanith. Celui-ci à renoncé à  la violence des Goa’ulds et désire lutter contre eux en intégrant la Tok’ra. Malgré un scepticisme initial de Teal’c, l’équipe accompagne Shan'auc sur le monde d’Anise/Freya. Arrivé à maturité, Tanith, est transféré dans un nouvel hôte mais il s’avère qu’il désirait infiltrer secrètement la Tok’ra, afin de renseigner les Grands Maîtres. Il assassine secrètement Shan’auc, ce que devine Teal’c. Malgré le courroux de ce dernier, Anise/Freya décide de conserver le secret, afin de désinformer ses adversaires via Tanith. Teal’c se promet de tuer ce dernier dès lors qu’il sera devenu inutile. 

Depuis le commencement de la série, plusieurs épisodes se sont déjà révélés centrés sur tel ou tel membre de SG-1, divergeant ainsi du ton choral caractérisant ordinairement la série. Cependant peu seront allés aussi loin dans cette voie que Crossroads, établissant un focus quasi intégral sur Teal’c. Sam et Daniel se cantonnent ici à une simple figuration, tandis que Jack n’a que quelques savoureuses prises de bec avec Anise/Freya à développer. Renoncer à la griffe de Stargate SG-1 représentait un pari. Fort heureusement, celui-ci va se révéler gagnant. Le scénario se bâtit en une mécanique particulièrement efficace, avec son lot de rebondissements tonitruants. Il se caractérise par u emploi dynamique et ambitieux des différents peuples composant ce foisonnant univers Stargate, continuant à s’édifier sous nos yeux.

Mais Christopher Judge en constitue sans aucun doute le principal architecte du succès de l’opus. Il nous offre à cette occasion l’une de ses prestations les plus relevées et variées. Loin de son registre habituel, le paladin jaffa fend ici totalement l’armure. Via sa relation avec Shan'auc, nous découvrons le Teal’c de la paix et des jours heureux. Il se montre passionnément romantique, souriant et amène, même si toujours abrupt à l’occasion ! Après le drame, la performance de l’acteur bondit vers de nouveaux sommets, un pic étant atteint lors de l’intense face à face conclusif. Le regard de mort de Teal’c annonce déjà un arc au bon goût de vengeance impitoyable.

Les invités du jour se montrent pareillement savoureux, tant du point de vue de l’écriture que de l’interprétation. Shan'auc compose un personnage absolument tragique, n’échappant à la duperie des Faux Dieux que pour tomber dans une autre ignoble tromperie, basée sur la même soif de croyance inhérente à sa nature profonde de prêtresse. Aux antipodes de la prédatrice sexuelle de Buffy contre les Vampires, Musetta Vander apporte une vraie crédibilité à cette figure à la fois exaltée, affirmée et secrètement si fragile. Le courant passe à merveille entre elle et Judge, leurs scènes se montrent fortes. 

On se régale purement et simplement avec la prestation grand train du toujours épatant Peter Wingfield, survolté en félon de la meilleure eau. Tanith parvient sans peine à dépasser en infamie des spécialistes du calibre d’Apophis ou de Chronos. On raffole du caractère intégral de sa vilenie. Le récit insère une glaciale ironie en le rendant victime à son tour d’une cruelle manipulation. Une épée vengeresse est suspendue sur la tête de Tanith, parce qu’il le vaut bien. Anise/Freya accomplit une intervention une nouvelle fois performante. Le personnage confirme son potentiel car permettant d’exacerber les aspects négatifs de la Tok’ra, en parfaite opposition à Jacob. D’où de nombreuses possibilités de scénarios et de croustillantes crispations avec les Terriens en général et avec O’Neill en particulier.

  • Le réalisateur Peter DeLuise accomplit un nouveau caméo : il interprète le premier Tok'ra assommé par Teal'c, quand celui-ci cherche à atteindre Tanith.
  • Egeria, la mythique fondatrice de la Tok'ra est ici citée pour le première fois. Mise indéfiniment en stase par Ra, cette reine mère des symbiotes Tok'ra finira par rencontrer SG-1 dans l'épisode Cure (6-10).
  • Égérie était une Camène (nymphe des eaux et des bois), devenue la déesse des sources. Les rois légendaires de l’Urbs allaient consulter sa fontaine, située dans une grotte du bois d'Aricie et entendaient ses conseils dans les bruits de l'eau. Le terme d'égérie est passé dans le langage commun, pour désigner une femme inspiratrice d'un homme politique ou d'un artiste, plus récemment comme un mannequin associé à l'image d'une marque.
  • Shan'auc est interprétée par Musetta Vander. Cette actrice et modèle sud-africaine est connue pour ses nombreuses apparitions dans des productions fantastiques ou de Science-fiction. Elle est ainsi l'une des assistantes du Dr. Loveless dans la version cinéma des Mystères de l'Ouest, la mante religieuse de Buffy contre les Vampires ou la Valkyrie d'Highlander, entre bien d'autres rôles.
  • Hebron/Tanith est incarné par l'excellent Peter Wingfield, figure régulière des séries américaines. Il joue entre autres le Dr. Watson dans Sanctuary et Methos dans Highlander. Son personnage va apparaître dans cinq épisodes, devenant un Goa'uld mineur, aux ordres d'Apophis, puis d'Anubis. Teal'c vengera la mort de Shan'auc en exécutant  le traître, lors de l'épisode 48 Hours (6-14).

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5. DIVISER POUR CONQUÉRIR
(DIVIDE AND CONQUER)


 

- I didn't leave, because I'd have rather died myself than lose Carter... Because I care about her... A lot more than I'm supposed to.

Une conférence diplomatique crucial doit réunir le Président des Etats-Unis à un Haut Conseiller de la Tok’ra, au SGC. Mais les Goa’ulds tentent d’assassiner ce dernier, via un membre de SG-14 devenu à son insu un assassin programmé à son insu. Comme il est très probable que le Président soit également visé, Anise/Freya utilise un détecteur de mensonge sondant l’inconscient, afin de trouver d’autre tueurs, ce qui provoque la mort par suicide d’un autre membre de SG-14.  Il s’avère que Jack et Sam ont subi le même lavage de cerveau. Sam devine alors que le secret concernant leurs sentiments qui a trompé l’instrument. Martouf, en fait l’assassin, doit hélas être abattu.

Divide and Conquer reste un épisode clé concernant le fil rouge de la relation amoureuse contrariée entre Samantha carter et Jack O’Neill, ici révélée au grand jour sans la moindre ambigüité possible. Les amateurs de cette dimension de la série l’apprécient donc le plus souvent et il est vrai que les scènes entre les deux personnages s’avèrent particulièrement touchantes (Jack se sacrifiant pour préserver Sam, la terrible scène revisitée d’Upgrades, les aveux à la fois émouvants et empreints de pudeur). Richard Dean Anderson et Amanda Tapping se montrent de nouveau remarquables, trouvant toujours le ton juste dans ce répertoire particulièrement malaisé et développant une authentique alchimie. Malheureusement, à côté de ce segment des plus relevés, l’opus n’est pas exempt de défauts.

Le plus gênant demeure sans doute que le spectateur perçoit trop clairement les ficelles employées pour faire converger l’action jusqu’aux aveux. Le profil tarabiscoté des Za’tarcs et du détecteur de mensonges de la Tok’ra tombent singulièrement à pic et toute la première moitié de l’épisode (y compris hélas cette passionnante conférence) ne se perçoit en définitive que comme un vaste prétexte, alors justement qu’il aurait fallu un récit particulièrement subtil. On sent que les auteurs ont pris le récit à l’envers, cherchant à marche forcée ce qui pourrait bien provoquer la chute (visiblement ils ont vu The Thing, répercutant directement le procédé du film).  D’autres maladresses viennent se greffer là-dessus, comme l’aspect de clip show trop prolongé que revêt l’action où la scène ubuesque de Freya venant tout de go proposer la bagatelle à Jack. C’est franchement lourd et on n’y croit pas un seul instant. En plus la tenue de Vanessa Angel est assez vulgaire, n’est pas Hathor qui veut.

Quelques à-côtés viennent sauver l’ensemble, comme la destinée particulièrement tragique du Lieutenant Astor, interprétée avec une étonnante sensibilité par Kirsten Robek. Un passage réellement poignant. On apprécie le rappel du rôle également périlleux et héroïque tenu par les autres équipes SG, souvent trop peu présentes dans la série. Quelques confrontations sont réussies, notamment une nouvelle fois entre Sam et le si romantique Martouf. Un personnage que l’on voit partir avec un vrai regret, l’exécuter dès lors que la révélation a eu lieu entre Sam et Jack relève presque du cynisme. On apprécie également le dialogue entre Jack et Daniel, avec ce ton qu’on adore particulièrement lors de leurs échanges de vannes. Les amateurs des Avengers s’amuseront également des convergences entre les Za’tarcs et le conditionnement subi par Steed dans Le Visage, l’un des tous meilleurs épisodes de la saison 6. Demeure néanmoins l’impression d’un épisode au potentiel gâché par un scénario trop fabriqué.

  • Le lieutenant Louise Astor est jouée par Kirsten Robek, qui interprète également la mère de Will dans le pilote de Sanctuary.
  • Quand Sam s'écrie qu'il n'y a plus assez de temps avant l’explosion, on s'aperçoit qu'elle pleure, or l'instant suivant ses joues sont redevenues sèches.
  • Jack réutilise le terme « D'oh ! », habituellement associé à Homer Simpson.
  • Le titre, tant en version originale que française, fait référence à 'expression latine Divide et impera.
  • Quand Hammond reçoit une communication téléphonique l’informant de l’état des blessés, il utilise son téléphone rouge, or celui-ci est uniquement destiné à entrer directement en contact avec le Président.
  • Martouf meurt, mais son symbiote Lantash survit. Il sera revu dans le double épisode Summit/Last Stand de la saison 5. Martouf apparaîtra également dans la réalité alternative décrite dans Ripple Effect (9-13), en tant que membre de SG-1.
  • L’épisode marque l’ultime apparition d’Anise/Freya. Dans la mythologie nordique, Freya (ou Freyja) est la déesse de l’amour, de la prospérité et de la fertilité. Elle est également associée à la guerre, comme première des Valkyries. Elle reçoit dans ses merveilleux palais une partie des guerriers morts au combat (ceux défendant le pays), l’autre allant au Walhalla, auprès d’Odin (ceux opérant des conquêtes). 
  • Les Za’tarcs sont des prisonniers reprogrammés inconsciemment par les goa’ulds, afin de devenir de redoutables assassins. SG-1 sera de nouveaux confrontée aux Za’tarcs dans l’épisode Allegiance (6-09), où ils seront similairement employés pour provoquer une crise diplomatique entre Tau’ri, Jaffas et Tok’ra.
  • Martin Wood indique qu’Amanda et Rick eurent beaucoup de mal à jouer la scène de face à face revisitant Upgrades, trouvant peu naturel de se parler ainsi nez à nez. Il dut leur rappeler à plusieurs reprises qu’un champ de force était censé les séparer.

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6. L’HISTOIRE SANS FIN
(WINDOW OF OPPORTUNITY)


 

- What kind of archaeologist carries a weapon ?

- Uh, I do.

- Bad example.

Un artefact des Anciens, ressemblant à un autel, est découvert sur un monde soumis à de grandes forces magnétiques. SG-1 explore le site en compagnie de Malakai, archéologue allié venu d’un autre monde. Soudain Malakai actionne l’objet, en fait une tentative ratée de mettre au point une machine à remonter le temps. Il espère retrouver sa femme, morte il y a des années. Relié à la Porte des Etoiles,  l’engin enferme la Terre et d’autres planètes dans une boucle temporelle. Seuls Jack et Teal’c ont conscience de la répétition des jours. Aidés par leurs amis, ils vont tout tenter pour briser le verrou, jusqu’à parvenir à convaincre Malakai de l’inanité de ses efforts. Celui-ci éteint alors la machine.

En 1993, Harold Ramis réalise Un jour sans fin (Groundhog Day), un authentique chef d’œuvre du film fantastique, s’inscrivant dans la lignée des meilleurs épisodes de La Quatrième Dimension (à voir absolument). Son emploi à la fois original, humoristique et savoureux du thème du verrou temporel va influencer de nombreux auteurs et les meilleures séries télévisées du genre mettront désormais un point d’honneur à comporter un épisode sur le sujet. Il s’avère d’ailleurs toujours très amusant de découvrir comment elles adaptent le concept à leur univers, qu’il s’agisse de Buffy contre les Vampires (un maléfice de Jonathan), des X-Files (un phénomène paranormal et pour une fois aux conséquences tragiques), de Xena la Guerrière (la volonté divine de Cupidon) ou encore Supernatural (les manigances du Trickster). Et l’on pourrait encore rajouter Tru Calling, Fringe, Les mystères de Haven, Loïs et Clark, Charmed etc. Pour Stargate SG-1, il va bien entendu s’agir d’un prodigieux artefact des Anciens !

Le récit utilise les ressorts humoristiques désormais classiques de ce genre d’histoire, mais avec une parfaite efficacité. Le comique de répétition se voit ainsi dopé par le fil des « mauvais exemples » invariablement choisis par O’NeiIl On apprécie également que, même si l’érudition de Daniel et la science de Sam jouent leur rôle, la solution vienne en définitive du lien humain crée entre Jack et Malakai. L’intrigue trouve surtout un parfait équilibre entre comédie débridée et résolution de l’affaire en cours, évitant de tomber dans le travers de privilégier trop le premier aspect, ce qui le priverait d’une partie de son potentiel. Aux amusements des deux protagonistes répond ainsi un final des plus émouvants. Les relations entre personnages se voient également sollicitées avec malice et l’on s’amuse franchement de voir Teal’c se dévergonder, ou les piques amicales se multiplier entre Daniel et Jack. Mais le sommet de l’épisode demeure sans doute le baiser passionné échangé entre Jack et Sam sous le regard d’un Hammond visiblement sous le choc.

Nos héros ne sont pas des statues de marbre mais des êtres humais à part entière nous rappelle cette histoire particulièrement enlevée et astucieuse. La mise en scène manifeste le dynamisme souhaitable en la circonstance, tandis que le décor de l’artefact s’avère une réussite esthétique, particulièrement évocatrice du mystère et de la grandeur des Anciens. Les acteurs, décidément polyvalents, jouent parfaitement le jeu de la comédie, avec un Richard Dean Anderson en plein stand up irrésistible. C’est bien à juste que Window of Opportunity demeure un épisode particulièrement apprécié et remémoré par les fans de Stargate SG-1. Il marque l’entrée en fanfare d’un nouveau duo d’auteurs, Joseph Mallozzi et Paul Mullie. Tout au long de leur trentaine de participations en commun à la série, le fin duo des « M&M » va susciter nombre de voies nouvelles pour SG-1.

  • Le livre de Latin pour débutants dont se sert O'Neill est écrit par un certain Joseph Mallozi. Il s'agit en fait de l'un des auteurs de l’épisode, qui deviendra l’un des producteurs de la série.
  • Les céréales sont en fait figées à la glue sur la cuillère de Richard Dean Anderson, afin d'assurer la continuité entre les boucles temporelles successives. Il ne les avale jamais ! Par contre les personnes  aperçues en arrière fond changent à chaque fois.
  • Le verrou temporel agit 21 fois au cours de l'épisode.
  • Bill Nikolai, ici le technicien bousculé par O'Neill en vélo, est en fait la doublure de Richard Dean Anderson pour les scènes de cascades.
  • Christopher Judge est effectivement un grand amateur de golf.
  • De son côté Richard Dean Anderson exerça effectivement comme jongleur dans les premiers temps de sa carrière, où il se produisait dans les cabarets de Los Angeles, également entant que chanteur et mime. Il fut aussi animateur de shows animaliers à Marineland, avant de trouver son premier rôle notable dans General Hospital, de 1976 à 1981. En 1985 survenait MacGyver.
  • Robin Mossley (Malakaï) partcipe aussi à l’épisode Morpheus (10-02). Il est une figure régulière des séries fantastiques. Il participe ainsi quatre fois aux X-Files mais aussi à l’épisode Bank Rob de Sanctuary . Mossley joue notamment le personnage semi-récurrent Wilt Bozer dans MacGyver (8 épisodes).
  • Peter DeLuise réalise un caméo, en militaire aidant Daniel à ranger ses papiers après qu'il ait été bousculé pat le sergent Siler.
  • Quand l'alarme se fait entendre, Jack s'exclame une nouvelle fois « D'oh ! », l'expression souvent associée à Homer Simpson.
  • Que Daniel assimile les différents textes au Latin est un signe de la présence des Anciens en ce lieu. Depuis The Fith Race, on sait que les Anciens sont à l'origine de la langue romaine, qui présente de nombreux points communs avec la leur.
  • Le matricule SGC de la planète de l'artefact est P4X-639.
  • Why? So you can be King of Groundhog Day. déclare O'Neill, un clin d'œil au titre du film de 1993 ayant inspiré l'épisode.

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7. EAUX TROUBLES
(WATERGATE)


 

- The sub is Swiss.

- So they occasionally catch fire, but they keep perfect time. Sorry. I think I've been hanging around Jack O'Neill too much.

Les Américains découvrent que les Russes détiennent la Porte censée avoir été détruite avec le vaisseau de Thor. Les Russes ont cependant perdu le contact avec leur base, située en Sibérie. Leur Porte demeure de plus ouverte, ce qui bloque celle du SGC. Une expédition commune est montée, avec SG-1 et la responsable scientifique russe, le Dr. Svetlana Markov. Sur place ils découvrent que tout le personnel s’est entre-tué. L’enquête va montrer que la situation est due à l’entrée en contact avec un monde recouvert d’un océan semi intelligent, dans lequel un échantillon prélevé tente de revenir en habitant des corps humains. Jack a la surprise de rencontrer Maybourne, qui a renseigné les Russes sur la Porte des Etoiles. La crise est réglée par un échange entre l’échantillon et les membres de l’équipe (Daniel, Sam et Svetlana) qui était partis exploré la planète en sous-marin.

La première partie de Watergate (excellent titre !) brille par son efficacité, parvenant à établir tout de nombreuses connections entre divers éléments bien distincts de l’univers Stargate en un minimum de temps, ainsi qu’un important virage pour ce dernier. Un bel exemple de l’art narratif anglo-saxon, parachevé par l’apparition de Melbourne, qui ne s’avère pas déterminante pour l’action en cours (quoique la simplifiant) mais qui achène de faire de cet opus un important carrefour pour les multiples intrigues secondaires de la série. Hormis une inévitable et superficielle crispation d’O’Neill, les auteurs ont l’habileté de vite évacuer la rivalité nationale pour se concentrer sur l’intrigue proprement dite. Celle-ci prend longtemps la forme d’un passionnant mystère prolongé par des rebondissements égrenés avec pertinence.

Les scènes d’action se raréfient ce qui laisse d’une manière ludique  au spectateur le temps de forger sa propre hypothèse sur ce qui se trame. Le décor de la base sibérienne se révèle à la fois angoissants et ultra réaliste, une belle réussite. Les effets spéciaux de la séquence sous-marine se montrent également crédibles et très esthétiques, tout en jouant sur la caractère anxiogène propre aux sous-marins. Quelques à-côtés viennent encore accroître l’intérêt de l’ensemble, comme la composition sensible de Marina Sirtis ou la scène du submersible de poche traversant la Porte en évoquant déjà les futurs jumpers de Stargate SG-1 et Atlantis. Les scènes du sous-marin offrent également un bel espace pour cet humour subtil, amis aussi acéré, que l’on apprécie tant chez Daniel. que l’on Les amateurs des X-Files se divertiront en constatant la similarité entre les propriétés du liquide vivant et de l’Huile Noire. On regrettera un final quelque peu abrupt et précipité. L’avènement de la Porte russe ouvre toutefois de prometteuses perspectives pour la série.

  • La carte de la Russie aperçue en début de l'épisode comporte plastiqueurs erreurs. Magnitogorsk est très mal orthographiée (de même que Vladivostok), de plus elle est située bien trop à l'Est. De plus la Mongolie apparaît incorporée à la Russie, alors qu'il s'agit d'un pays indépendant.
  • Quand le submersible passe à travers la Porte, le câble le soutenant est relié à une ancre. Celle-ci a disparu à la sortie du Vortex.
  • Marina Sirtis (Dr. Svetlana Markov) interprète par ailleurs la Conseillère Denna Troi dans Star Trek Voyager. Svetlana indique que la base contient 47 personnes, un clin d'œil à l'emploi régulier du nombre 47 dans cette série. On note aussi qu’il s’agit du septième épisode de la saison 4. Le personnage n’apparaîtra plus dans la suite de la série.
  • Kurt Russel, qui jouait Jack O'Neil dans le film originel, visita le décor du SGC lors du tournage de l'épisode. Il participait alors à celui de Destination: Graceland, situé à proximité.
  • L'idée d'un équipage russe rencontrant un océan semi-conscient est un clin d'oeil à Solaris, le  classique d'Andrei Tarkovsky (1972). Les auteurs ont d'excellentes références !
  • Le DHD toujours en possession des Russes sera détruit dans l'épisode 48 hours (5-14).
  • Le décor représentant la base russe est le même que celui utilisé pour la fabrique d'Harlan (Tin Man, 1-17).

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8. PRIMITIFS
(THE FIRST ONES)


 

 

- This is a radio. It's so my friends can find me, and shoot you.

Daniel et Rothman se livrent à recherches sur ce qui semble être la planète d’origine des Goa’ulds, protégés par SG-11. Daniel est soudan enlevé par un Unas primitif. SG-11 se lance à se recherche, avent que Rothman ne se rende au SGC afin de rallier le reste de Sg-1. Les larves goa’ulds s’en prennent aux sauveteurs et SG-11 est décimée. Devenu un hôte, Rothman doit être abattu. Daniel parvient à sympathiser avec l’Unas qui devient le chef de son clan après avoir tué son rival en combat singulier. Quand SG-1 les rejoint, il lui amène ainsi de nouveaux alliés.

L’épisode a le mérite de suscite rune nouvelle alliance au sein d’un Unvers Stargate continuant à s’enrichir. Il bénéficie également de beaux paysages naturels, autour des lacs et forêts bien connus des amateurs de la série. Vincent Hammond réalise également une performance convaincante en tant qu’Unas. Mais tout ceci n’empêche le scénario de demeurer parfaitement linéaire et prévisible, de plus saturé par les violons des bons sentiments. Les Unas, malgré leurs maquillages réussis, apparaissent comme des alliés à l’intérêt circonscrit par la rusticité des intrigues qu’ils autorisent, contrairement à la Tok’ra ou aux Jaffas. Les diverses scènes où Daniel tente d’établir un contact avec son ravisseur deviennent très vite répétitives, malgré les efforts émérites de Michael Shanks. Les auteurs tentent bien de pimenter l’affaire avec les larves surgissant du lac, mais l’on éprouve de la peine à sentir SG-1 réellement en danger ace à des adversaires également limités et dont l(action ne présente aucun caractère original.

  • L'Unas est interprété par Vincent Hammond acteur spécialisé dans ces rôles en maquillages et déguisements massifs; il jouait déjà l'Unas de Thor's Hammer.
  • Les blessures occassionnées poar l'Unas sur le visage de Daniel changent clairement de forme au fil des prises de vues.
  • En donnant la barre chocolatée à l'Unas, Daniel déclare que c'est ainsi qu'il a fait connaissance avec son beau père. On trouve effectivement une scène similaire dans le film original, avec Kasuf.
  • Le matricule SGC de la planète est  P3X-888.
  • Chaka, l'Unas devenu l'ami de Daniel, apparaîtra dans deux autres épisodes. Il développera l'alliance avec les Humains contre les Goa'ulds et permettra l'accès à une riche mine de Naquadah.
  • Mort de Robert Rothman, autre archéologue associé au SGC, apparu dans trois épisodes.
  • Le dessin d'un Unas apparaîtra dans l'épisode Edward de Sanctuary (1-08).
  • SG-1 change d'arme de poing, le MP5 traditionnel étant désormais remplacé par le pistolet mitrailleur Project-90 (ou P90). Arme de conception révolutionnaire, célèbre pour son chargeur transparent situé au-dessus de l'arme,  elle adopte notamment des composants originaux (polymères de plastique) afin de réduire la taille et le poids de l'ensemble, tout en accroissant la puissance de feu. Le P90 est la première arme de ce type à contenir 50 cartouches, alors que la norme avoisine les 30, et à être parfaitement ambidextre. Ce pistolet mitrailleur de haute technologie équipera désormais toutes les équipes SG, mais aussi les troupes d'Atlantis (également le RAID et le GIGN). Il est manipulé par James Bond dans Le Monde ne suffit pas et apparaît dans une multitude de films de guerre et de jeux vidéo. C'est une arme de guerre. Elle est faite pour tuer l'ennemi. déclare sobrement O'Neill.

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9. TERRE BRÛLÉE 
(SCORCHED EARTH)


 

 

- Take a look at this.

- Oh yeah... Little fuzzy orange things!

- They're microbes, Sir.

SG-1 a conduit les Enkarans,  peuple fuyant un grand péril sur un monde propre à les accueillir. Mais survient alors un gigantesque vaisseau automatisé, qui entreprend la terraformation de la planète en la calcinant progressivement. Son but est de créer un lieu apte à rendre la vie à une civilisation ancienne, dont la biologie est fondée sur le souffre et non le carbone. SG-1 entre en contact avec le vaisseau, qui a crée un androïde, Lolan, similaire aux Enkarans, afin de se faire comprendre. La situation demeure inextricable, seul l’un des deux peuples pouvant survivre. Jack, très proche des Enkarans décide de tenter de détruire le vaisseau, mais Daniel s’obstine à continuer à négocier avec Lolan. Ensemble ils trouvent la solution : parmi les innombrables monde visités par la nef, se trouve le l’ancestral des Enkarans, qui vont pouvoir s’y rendre en compagnie de Lolan.

L’épisode renoue avec la tradition des grands épisodes diplomatiques de Stargate SG-1, une veine toujours particulièrement riche. Mais, face à cette figure imposée, le duo si souvent original et malicieux que forment Joseph Mallozi et Paul Mullie prend un visible plaisir à multiplier les contrepoints judicieux. La terraformation, soit l’un des thèmes les plus optimistes de la Science-fiction, devient ainsi l’instrument d’un génocide inexorable. Le représentant des envahisseurs apparaît comme un être capable de compassion, voire d’empathie, eux même forment un peuple des plus pacifiques. Le peuple pastoral sympathique se montre capable d’un entêtement suicidaire proche du fanatisme. Le héros Jack O’Neill se trompe lourdement, écoutant plus son cœur que sa raison en cédant au piège de la violence (ce n’est pas lui qui réalisera. l’Ascension…). Autant d’éléments rendant continuellement un spectateur ravi de découvrir une situation à la fois originale et aux profonds retentissements.

En effet la diabolique situation orchestrée par les auteurs apparaît comme un casse tête à la fois diabolique et ludique, mais aussi comme un débat moral autre plus perturbant et malaisé que le manichéisme ordinaire des séries de Science-fiction, auquel sacrifie volontiers Stargate SG-1. Puis de Mal face au Bien, mais deux civilisations disposant du même droit de vivre, sur un unique monde. Le débat moral sollicite directement le spectateur clairement amené à prendre parti. Un choix narratif étonnant et ambitieux, dont la conclusion positive est suffisamment bien amené pour ne pas apparaître comme une échappatoire. Pas totalement du moins. On avouera un indéniable soulagement et une vraie envie de croire à ce triomphe de l’intelligence et de l’art du compromis sur les options plus martiales, qui si souvent prennent tristement le dessus dans le monde réel. L’épisode bénéfice des superbes décors naturels coutumiers à la série mais aussi des décors élégants et épurés de l’intérieur du vaisseau. La vision de ce dernier ravageant la planète par le feu marque les esprits. Le fin Brian Markins est l’invité du jour qu’il fallait pour interpréter un personnage aussi subtil et central que Lolan.

  • Le formidable Brian Markins (Lothan), apparu dans de multiples séries relevant notamment du Fantastique, incarnera Greg Addison dans Sanctuary.
  • Sur l'écran de l'ordinateur le mot « Unknown » est mal orthographié, avec « Unkown ».
  • La Terraformation (ou écogénèse, biosphérisation...) est la transformation de l'environnement naturel d'une planète, pour y rendre les conditions de vie proches ou similaires  à celle de la Terre. Des scientifiques se sont sérieusement penchés sur la question, notamment à propos de Mars ou Vénus, en vue d'une colonisation future. Il s'agit également d'un thème très présent dans la littérature de Science-fiction (La trilogie martienne de Kim Stanley Robinson, La Vénus des Rêves de Pamela Sergent, La Voie Martienne d'Asimov etc.). A l'écran la Terraformation la plus spectaculaire demeure sans doute celle du Projet Genesis, dans Star Trek II, La Colère de Khan (1982).

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10. SOUS LA GLACE 
(BENEATH THE SURFACE)


 

- I remember something. There's a man. He's bald and wears a short sleeved shirt. And somehow he's very important to me. I think his name is... Homer.

SG-1 explore un monde se limitant à un dôme entouré de glaces S’il contient une cité d’un niveau technologique avancé, la civilisation s’y avère néanmoins basée sur l’esclavage. Le prolétariat, vivant dans les couches inférieures, ignore la réalité, croyant survivre à un cataclysme. SG-1 découvre ce secret, mais le Chancelier l’envoie aux sous-sols, après un lavage de cerveau. Il désire poursuivre de fructueuses négociations avec la Terre. Leur mémoire revenant peu à peu, nos héros parviennent à libérer les forçats, les envoyant ensuite dans un monde paradisiaque.

Episode éminemment dispensable que celui-ci. Plusieurs faiblesses viennent en effet considérablement grever le scénario. Tout d’abord, de manière particulièrement dommageable après l’ambitieux Scorched Earth, on trouve ici un manichéisme massif, digne d’un récit pour la jeunesse. Les auteurs perçoivent d’ailleurs la faiblesse de leur argument et tentent de manière évidente de le renforcer par le biais du vieux truc de l’amnésie. Cependant l’effet en résulte à double tranchant, car il devient vite ennuyeux de découvrir SG-1 appréhender laborieusement une situation dont le spectateur aura deviné l’essentiel dès les premières minutes du récit. De plus, l’action se trouve enserrée dans un espace clos et de médiocres décors, se résumant par conséquent à une succession de scènes aussi verbeuses que répétitives. Divers éléments aggravent encore le panorama, comme une liaison terriblement fabriquée de Daniel, avec une native, l’adjonction pénible de quelques clichés de films de prison, la mise en place de nouveaux passages statiques autour de Hammond, s’avérant en définitive totalement inutiles puisque la solution provient de la seule SG-1.

Cette résolution détonne d’ailleurs par sa simplicité outrancière. Le leader adverse s’avance absurdement en terrain dangereux, une colossale verrière explose d’un seul coup de pistolet qui n’avait auparavant que légèrement blessé une femme, fuite conclusive sans jamais expliciter comment on va atteindre une Porte située en territoire hostile, etc. On déplore par-dessus tout le ridicule de la thèse retenue, voyant quelques équipes disposant d’un matériel digne de nos années 1920 satisfaisant les besoins énergétiques d’une cité aussi vaste, peuplée et avancée. Quelques points positifs surnagent toutefois, comme les décors urbains délicieusement archétypaux ou la bonne idée de Sam et Jack se rapprochant naturellement l’un de l’autre, malgré l’effacement de leur mémoire. Beneath the Surface reste néanmoins une fable singulièrement naïve et démonstratrice.

  • Quand Sam demande à Jack comment il parvient à demeurer aussi calme, il répond qu'il a du manipuler de dangereux explosifs dans une autre vie. Il s’agit évidemment d'un joli clin d'œil  à MacGyver expert en la matière.
  • La barbichette arborée par Teal'c depuis le début de la saison a désormais disparu. On s’en réjouit. Par contre la coupe de Sam est, elle, malheureusement redevenue plus stricte.
  • Nouveau caméo de Peter DeLuise, qui joue un forçat apparaissant aux côtés d'O'Neill.
  • Le scénario et les bâtiments aperçus sous le dôme s'inspirent nettement du Metropolis de Fritz Lang (1927).
  • Sous l'emprise de leurs identités d'emprunt, Jack et Sam étaient censés s'embrasser, mais l'idée fut abandonnée, pour éviter un doublon avec Window of Opportunity.
  • Le matricule de la planète est P3R-118.

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11. POINT DE NON-RETOUR
(POINT OF NO RETURN)


- I was right in the middle of translating a cuniform tablet we found on P30-255.

- I was about to finish recalibrating Malp-3K's sensors, for long term reconnaissance of P5X-3D7.

- I was unable to complete my Kel'no'reem.

- I was just about to do... Something important...

Un certain Martin Lloyd affirme connaître l’existence de la Porte des Etoiles et du SGC. Précisant être un extra-terrestre, il exige de la franchir la Porte pour pouvoir rentrer chez lui. Jack le rencontre et s’aperçoit que l’homme est un personnage attachant mais paranoïaque au dernier degré. Il  possède néanmoins des éléments d’informations troublants.  L’enquête de SG-1 montre que le mystérieux hommes en noir décrits par martin existent bel et bien. Il s’avère que ce sont des déserteurs venus d’un monde envahi par les Goa’ulds, uniquement désireux de vivre cachés. Ils détruisent leur vaisseau, mais épargnent Sam et Daniel, qu’ils avaient capturés. SG-1 sympathise avec Martin et l’emmène sur sa planète, qui se révèle vide de toute vie. Martin est alors autorisé à demeurer sur Terre.

Divertissante comédie, Point Of No return assoit son succès sur deux éléments. D’abord la fantaisie d’un Willie Garson, ici parfaitement dans son emploi. Son Martin crève l’écran, à la fois irritant, paranoïaque  digne des Lone Gunmen ou du Seigneur du Magma, mais aussi désarmant de naïveté sincère et en définitive profondément sympathique et humain. L’attrait du personnage se voit également rehaussé par la rareté de son profil dans l’univers Stargate. Garson évite aussi d’en faire trop, à l’inverse de DeLuise dans le rôle d’Urgo, et s’accorde parfaitement avec Richard Dean Anderson. L’épisode enthousiasme également par ses nombreux clins d’œil à l’autre grande série de Science-fiction lancée durant les 90’s, prenant rapidement l’allure d’un savoureux pastiche des X-Files. On y retrouve nombre d’éléments de la mythologie de la conspiration gouvernementale, en passant par le lit mécanique si apprécié par Mulder dans Le Shérif a les dents longues au thème des Aliens présents parmi nous, ces bureaux subitement déserts, etc. L’ensemble se montre parfaitement réussi, finement ajusté sans jamais tirer à la ligne ni manifester la moindre agressivité envers la concurrence.

Quelques éléments viennent cependant quelque peu gâcher la fête. On regrette ainsi plusieurs évitables facilités scénaristiques. Nulle part n’est ainsi explicite comment Martin connaît l’existence du SGC et son ordonnancement intérieur, ces informations vont bien au-delà de rumeurs sur le Net. Môme si leur existence produit un twist efficace, la soudaine disparition de ses compagnons de désertion tombe trop bien. On perçoit clairement que les scénaristes ne tiennent pas à gérer  le problème de leur devenir. Le plus embarrassant demeure néanmoins la facilité, sinon l’immédiateté avec laquelle SG-1 viole les droits les plus élémentaires de Martin (perquisition illégale, pressions sur son médecin, accès de l’armée aux fichiers informatiques civils etc.), alors qu’il ne représente jamais une menace pour la sécurité nationale. Il ne demande qu’à partir… Et même si la probabilité existait, ou aurait apprécié au moins une interrogation morale chez nos héros, surtout chez Daniel. Derrière les gags réussis, c’est la première fois que SG-1 fait froid dans le dos. Ce n’est plus une équipe SG, mais plutôt RG. Reste la grande réussite du personnage de Martin, que l’on retrouvera fort heureusement lors d’opus décalés plus marquants encore.

  • Martin Lloyd, que l'on retrouvera avec plaisir dans les épisodes ultra décalés Wormhole X-Treme ! et 200, est interprété par le populaire fantaisiste Willie Garson. Celui-ci est notamment célèbre pour le rôle de Stanford dans Sex and the City, mais il participe aussi deux fois aux X-Files.
  • Le film regardé par Jack et Daniel au motel est Le Jour ou la Terre s'arrêta (1951). Il narre l'aventure d'un Alien pareillement arrivé sur Terre avec une apparence humaine. Ce classique a fait l’objet d’un remake en 2008.
  • Le rendez-vous avec Martin se tient au New Clover Leaf Restaurant, soit en fait le New Cloverdale Chinese Restaurant. Cloverdale est une agglomération du Grand Vancouver, où fut notamment tournée la série Smallville.
  • La maison de Martin est une résidence privée située dans le Surrey, région de Colombie Britannique dont Cloverdale est le chef-lieu.
  • Matthew Bennett (Ben) interprétera Aaron, dans Battlestar Galactica.

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12. PERDUS DANS L’ESPACE
(TANGENT)


 

- We were kinda hoping you could beam them out.

- « Beam them out » ? What am I, Scotty?

Jack et Teal’c réalisent des tests d’un avion de chasse expérimental, le X-301, auxquels assiste un haut gradé du Pentagone, le général Vidrine. Celui-ci intègre la technologie terrienne à des éléments goa’ulds récupérés par SG-1. Cependant, un dispositif dissimulé par Apophis dérègle l’appareil qui se précipte dans une course sans retour à travers l’espace profond. Après diverses tentatives avortées, Sam et Daniel parviennent à rejoindre Jacob, en mission sur un monde goa’uld. Grâce au vaisseau de la Tok’ra, ils vont porter secours in extremis aux deux pilotes à la dérive.

L’intrigue de Tangent ne brille certes pas par son originalité. Elle reprend en effet les divers éléments incontournables du film de catastrophe spatiale, parfaitement synthétisés une poignée d’années plus tôt par l’Apollo 13 de Ron Howard (1995), mais aussi à travers les aventures de l’équipage de l’Enterprise. L’épisode rend d’ailleurs un hommage aussi bien troussé qu’indispensable à Star Trek, très probablement la seule série a avoir généré un univers plus vaste et structuré que celui de la Porte des Etoiles (comme souvent la version française perd en subtilité) . Néanmoins l’adaptation à la série s’effectue avec un parfait à-propos. Les habiles auteurs évitent de trop se concentrer sur le jargon des voyages spatiaux pour fort opportunément se centrer sur les protagonistes et leur relationnel, en définitive le grand atout de Stargate SG-1. Le duo héroïque formé par Jack et Teal’c impulse une indéniable émotion, tandis que les dialogues mêlés d’humour et de dignité évitent l’ornière du pathos grandiloquent.

Il est appréciable qu’un rôle plus conséquent qu’à l’ordinaire soit attribué au sympathique Major Davis. Si Daniel ne se voit pas négligé, le récit met cependant particulièrement en avant Samantha Carter, à la fois bouleversée par le drame vécu par ses amis mais également d’une impressionnante volonté de fer. Quand elle déclare à Hammond qu’elle va parvenir à les ramener, sa force de convictions se communique instannément au spectateur, un moment d’une grande force dramatique. Exit Anise, ici seulement citée, bienvenue Jacob. Outre le plaisir intrinsèque de retrouver le meilleur représentant de l’inépuisable source d’idées que représente la Tok’ra, ce retour autorise une assez irrésistible querelle familiale. Cela varie agréablement les effets tout en permettant à Sam d’exprimer de nouvelles émotions. Toujours parfaite, Amanda Tapping exprime à merveille cette palette particulièrement variée. Le public geek n’est pas oublié, car les caractéristiques techniques des différents vaisseaux se voient sollicitées, le tout porté par de remarquables effets spéciaux.

Quelques regrets viennent néanmoins nuancer cette belle réussite. Si les amateurs des X-Files se réjouiront bien évidemment de la participation de Steven Willaims, la brièveté et le manque de répercussions de l’apparition de Vidrine résulte frustrante au possible. On voit bien qu’il s’agit d’introduire un personnage appelé à revenir, mais le procédé n’en demeure pas moins mécanique. On peut se demander pourquoi personne ne parle de contacter les Asgards ou pourquoi Sam et Daniel se lancent à l’aventure sans le soutien de SG-12 évoqué par Hammond. Surtout, avec cet épisode et la progressive entrée en lice d’une flotte spatiale terrienne, Stargate SG-1 effectue un virage déterminant. Elle évolue désormais vers un space opéra plus classique que la thématique mythologique des premières saisons (ce sera encore plus marqué avec Atlantis). Une nouvelle étape débute, qui s’avèrera pareillement passionnante, mais à ce moment précis on en peut s’empêcher d’éprouver une certaine nostalgie pour  le temps des explorations héroïques à travers la seule Porte (sans pour autant éprouver le culte de l’origine, bien entendu). Symboliquement l’action se dispense du rituel du passage à travers l’artefact, ici elliptique.

  • Le général Maurice Vidrine apparaîtra dans trois épisodes. Il est incarné par l'excellent Steven Williams, qui fut notamment le ténébreux X dans les X-Files mais aussi le Chasseur vétéran Rufus Turner dans Supernatural.
  • Carter établit que Jack et Teal'c souffrent d'anoxie, privation partielle d'oxygène. Or la désignation médicale exacte est l'hypoxie. L'anoxie caractérise de son côté l'absence totale d'oxygène (ces deux mots vous sont recommandés pour vos parties de Scrabble).
  • On aperçoit les étoiles défiler depuis l'intérieur du vaisseau, mais la vitesse relative de ce dernier est si faible qu'elles devraient paraître immobiles.
  • Même s’il est référencé à diverses reprises, le X-301 ne sera plus revu par la suite. Même s'il s'agit d'une tentative avortée, il apparaît comme le premier pas vers la constitution d'une flotte spatiale terrienne, avec également l'aide des Asgards. Celle-ci se composera de chasseurs (projet X-302) et de croiseurs lourds (X-303), dont le célèbre Prométhée.

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13. LA MALÉDICTION
(THE CURSE)


 

- Make no mistake, Osiris will return. And all the Rivers of Earth will run red with blood !

L’ancien professeur d’archéologie de Daniel périt dans l’explosion de son laboratoire, alors qu’il s’appétait à ouvrir un canope d’une grande antiquité, la Jarre d’Osiris. Daniel se rend aux funérailles et y retrouve deux autres disciples, sa grande amie Sarah et l’hostile Steven. Il découvre que les artefacts sur lesquels travaillent ses condisciples sont en fait d’origine Goau’ld. Le canope contenait Osiris, désormais libre. Sa traque conduit Daniel, aidé de Sam et Janet, jusqu’au temple du Faux Dieu, en Egypte. Il s’avère alors qu’Osiris s’est emparé de Sarah. SG-1 ne peut l’empêcher de s’enfuir à bord d’un vaisseau spatial enterré à proximité de l’édifice, après que le Goa’uld eut proféré de menaçantes promesses  de revanche.

Après l'évolution naissante de Stargate SG-1 vers un space-opéra classique, impulsée lors de l'opus précédent, The Curse marque un rafraichissant retour aux sources. Par le biais d'un nouvel épisode centré sur Daniel, veine scénaristique particulièrement fertile, nous renouons en effet avec un environnement agréablement imprégné de mythologie égyptienne : données culturelles, superbes objets d'art, fascination pérenne exerce par la confrontation avec une divinité antique incarnée (certes fausse, mais au combien marquante). Les noms d'Isis et d'Osiris claquent à l'oreille et stimulent immédiatement une imagination évoquant toute une tradition de culture populaire et de romans d'aventures. Le toujours habile et imaginatif duo d'auteurs que forment Joseph Mallozi et Paul Mullie emploie d'ailleurs fort judicieusement le thème emblématique de la Malédiction, afin d'optimiser cette relecture dynamique et audacieuse d'un grand classique de la littérature fantastique.

Dans une atmosphère de bande dessinée, option Blake et Mortimer,  les auteurs n'hésitent pas à laisser galoper l'action multipliant les rebondissements, les va-et-vient de Daniel entre le SGC et son université, jusqu'à propulser d'une pichenette une SG-1 reconfigurée au sein de la Vallée des Rois. Mais ils parent avec talent au traquenard de l'emballement, parvenant à construire une intrigue solide. Le duo de suspects ou le dévoilement savamment progressif de l'indicible vérité du canope suscitent un suspense de qualité, parachevé en une épique scène finale d'action dopée aux effets spéciaux suggestifs. La dramatique histoire du couple maudit n'est pas sans évoquer celle des souverains vampires d’Anne Rice. Mallozi et Mullie, décidément survoltés hésitent moins que jamais à jouer avec les codes de la série, lors des hilarantes séquences de Teal'c et O'Neill pêcheurs à la ligne ou avec Sam triturant un  mécanisme complexe se révélant être une rutilante Harley Davidson. Un ton iconoclaste totalement irrésistible.

L'atout maitre de cet épisode de la meilleure eau demeure néanmoins l'éblouissante prestation de la sublime et élancée Anna-Louise Plowman, également convaincante sur deux registres totalement opposés. Souriante et radieuse dans un premier temps, elle frappe les esprits avec une rare force lors de sa révélation en tant qu'Osiris. Son aura diabolique et impérieuse s'avère de fait encore supérieure à celle d'Apophis lui-même. Une arrivée en fanfare pour un nouvel adversaire grand train pour SG-1. L Par ailleurs, e trublion duo d'auteurs pousse la hardiesse jusqu'à jouer de la nature sexuelle duale d'Osiris, jusqu'à la limite de ce qu'autorise une série familiale. Attitude masculine dans une enveloppe si féminine, relation tordue établie d'entrée avec Daniel, Janet et Sam balayées d'un méprisant revers de la main, voir la blonde entité réclamer avec ardeur sa Reine revêt des allures à la The L Word délicieusement effrontées. Osiris remplace décidément idéalement la divine Hathor comme nouvelle figure de proue féminine des Seigneurs du Système. The Curse réussit vec éclat là où Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal a échoué, narrer une captivante histoire entremêlant aliens et archéologie.

  • Vu de l'intérieur, le temple comporte des ouvertures à la lumière solaire. Or, de l'extérieur, on voit qu'il est recouvert de sable et dépourvu de fenêtres.
  • Le fameux étang où Jack échoue de nouveau à convier Sam pour une partie de pêche appartient à un domicile privé, situé sur Pemberton Avenue, dans le nord de Vancouver.
  • La blonde et impérieuse Osiris va devenir un redoutable adversaire semi-récurrent pour SG-1. Elle interviendra dans cinq épisodes, jusqu'à ce que SG-1 parvienne à sauver le Dr. Gardner de son emprise. Osiris demeurera le seul Goa'uld de principe masculin à habiter un corps féminin.
  • Son interprète, la nouvelle-zélandaise Anne-Louise Plowman, participera également à Doctor Who et à Holby City.
  •  Osiris est à la fois un roi légendaire, initiateur de l'agriculture, et un dieu particulièrement vénéré, associé à la fertilité et aux crues du Nil. Après son assassinat par son sombre frère Seth et sa résurrection par sa sœur Isis, la Protectrice, il devient le juge suprême de l'Au-delà, décidant du sort de l'âme des défunts.

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14. LE VENIN DU SERPENT
(THE SERPENT’S VENOM)


- I just couldn't find Beck's Ancient Phoenician Symbology on CD at archaeology.com, so...

SG-1, aidée par Jacob, s’emploies à saboter une rencontre diplomatique devant sceller  l’alliance d’Apophis et d’ Heru-ur et se déroulant dans un vaste champ de mines spatiales.  Dans le même temps, Teal’c, en mission sur Chulak, est capturé par traitrise. D’abord torturé, il est ensuite proposé comme cadeau de réconciliation à Apophis par Heru-ur, mais parvient à s’échapper à l’assistance d’un jeune Jaffa convaincu par son héroïsme. Il est récupéré par SG-1 mais il s’avère que la conférence était un piège tendu par le Serpent. Ce dernier tue son rival et s’empare de sa flotte.

Idéalement situé en quasi mi-saison, The Serpent’s Venom présente le grand mérite de nous faire retrouver Apophis en personne, aux agissements non plus simplement évoqués. L’archi-ennemi de SG-1 se montre toujours aussi charismatique, impérieux et détestablement haïssable, tout un poème. Peter Williams visiblement se régale, nous aussi. L’intrigue principale progresse, tandis que l’apogée d’Apophis annonce déjà un flamboyant final de saison. On se réjouit aussi de voir disparaitre Heru-ur, pale copie d’Apophis, que sa similitude au Serpent privait d’intérêt véritable (quelle différence avec Osiris !). La série prend soin de marquer l’évènement par un budget supérieur à la moyenne, ce qui se traduit notamment par les artefacts réussis que constituent les mines, mais aussi par de spectaculaires effets spéciaux. Décidément l’ère des grandes batailles spatiales débute pour l’univers Stargate. L’intrigue ne départit pas d’un certain classicisme, mais se montre tonique à souhait. Elle dégage un indéniable suspense, notamment durant le segment Jacob/SG-1, mené tambour battant.

On adore que l’épisode ne sacrifie cependant pas tout à l’action et prenne le temps de développer le riche relationnel existant entre les protagonistes. Le récit s’impose comme un frappant exemple de la nature chorale de Stargate SG-1, où chaque personnage apporte sa pierre à l’édifice tout en existant par lui même. Il s’avère toujours plaisant de découvrir Sam et Daniel œuvrer de concert. Le Tel’tak confirme aussi qu’il représente un concept propice à de nombreux styles de missions et l’on ne présente évidemment plus les anneaux de transport, indissociables de la série. On regrettera toutefois l’aspect trop démonstratif et rabâcheur des mésaventures de Teal’c, dont les dialogues à rallonge se contentent de ressasser la problématique jaffa, déjà connue par cœur. Le pathos familial autour du jeune jaffa sonne également comme une redite. Si Christopher Judge nous offre un nouveau récital durant les éprouvantes scènes de torture, ses partenaires ne brillent pas par la finesse de leur jeu (litote). Reste que le twist connectant le deux histoires apporte une vrai valeur ajoutée et dynamise l’ensemble du récit.

  • Terok affirme à Teal'c que Brata'c a été torturé à mort. Un mensonge qui ne se verra infirmé que lors de la saison suivante (Threshold, 5-02).
  • L'épisode marque la disparition du Seigneur du Système Heru-ur, abattu par Apophis. Ce dernier s’empare des possessions du vaincu, atteignant ainsi le faîte de sa puissance.
  • Jacob informe Rak'nor que la rencontre se tiendra sur la troisième lune de Tichenor. Il s'agit d'un clin d'œil à James Tichenor, auteur, metteur en scène et spécialiste des effets spéciaux sur la série.

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15. RÉACTION EN CHAÎNE
(CHAIN REACTION)


 

 

- Half of all American citizens won't even vote, and the half that do vote are too stupid to know what they're doing!

- Which explains how you got elected

Le NID, jugeant Hammond trop timoré, menace sa famille afin qu’il se retire. Son remplaçant, le va-en-guerre Bauer, mène une politique catastrophique, dissolvant SG-1 et forçant Sam à conduire une expérience de bombe atomique au Naqquadah manquant de trouer à la catastrophe. Jack s’allie alors à Maybourne et parvient à faire pression sur le sénateur Kinsey, allié du NID : Hammond est réintégré.

Chain Reaction présente l’intérêt de varier la tonalité des épisodes, l’un des atouts de cette saison ou chaque aventure se différencie de la précédente. Le versant terrestre et politique de l’univers de la série s’enrichit, tandis que l’intrigue développe en creux un vibrant hommage au rôle clef tenu par le formidable Hammond, ainsi qu’à sa personnalité. Le récit peut s’appuyer sur les réjouissants numéros des interprètes toujours savoureux du visqueux Kinsey et du pittoresque Maybourne. La complicité entre ce dernier et O’neill reste d’ailleurs une jolie trouvaille des iconoclastes Mallozi & Mullie. Malheureusement ces divers éléments se trouvent gâchés par le manque de crédibilité, voire l’amateurisme, de l’ensemble.

Le thriller politico-espionnite n’est clairement pas le cœur de métier des auteurs. Il est cocasse de voir les tueurs d’élite du NID prendre soin de se garer, à deux reprises, pile sous la fenêtre des personnes visées, afin de bien prévenir celles-ci. Se garer hors champ appartient au b.a.-ba des forces d’intervention. Tout le côté hacking est léger au possible, entre autres continuelles invraisemblances. Maybourne appelle ainsi Jack sur le téléphone rouge d’Hammond, c’est ridicule. L’intrigue accumule les faiblesses, come les ellipses si pratiques ans le parcours de Maybourne ou le fait que le Président soit à ce point du côté de Jack sans que cela n’entraine de conséquences plus vastes. Susciter une paranoïa prégnant demande d’autres efforts que le recours à la va vite à quelques clichés et Stargate SG-1 répond à un autre logiciel que les X-Files. Les personnages s’avère aussi mal écrits Bauer, trop caricatural en baderne à la Folamour, s’avérant finalement un lâche, la barque est trop remplie. On s‘étonne aussi de découvrir Sam incapable de suggérer la moindre solution et se montrer cassante, voire ouvertement méprisante, envers un supérieur hiérarchique. C’est, disons, inhabituel.

  • Quand Jack arrive chez Hammond, on aperçoit un jeu de Puissance 4. A son départ une pastille rouge supplémentaire apparaît sans explication.
  • Quand Maybourne est prétendument sur Internet, la ligne d'adresse indique qu'il s'agit en fait d'un fichier présent sur son ordinateur.
  • L'immeuble de Maybourne se situe sur Kensington Place, non loin du Sunset Beach Park, où se tient la discussion.
  • La demeure du sénateur Kinsey est une résidence privée, se situant sur Groveland Road, dans l'ouest de Vancouver.
  • Le chien du sénateur est en fait celui de Richard Dean Anderson.
  • Laurence Dane interprète le Général Bauer. Il avait auparavant été candidat au rôle d'Hammond.
  • Nous découvrons pour la seule et unique fois les deux petites-filles d'Hammond, Tessa et Kayla.

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16. 2010 
(2010)


- We've arrived at Level 28. Can anyone guess at what special room is on this floor?

-The Gate room!

- That's very, very close. Anyone else?

- Um, he's right. It's the Gate room.

- Well, what I'm sure many of you don't know is that officially, it was known as the "Embarkation room », because that's where the SG teams "embarked" from.

En 2010, dix ans plus en avant, la situation a totalement changé. SG-1 a rencontré un peuple très avances, les Aschens, qui a permis de vaincre les Goa’ulds. Leur technologie a également permis de transformer la Terre en utopie. Le SGC est démantelé, à la grande colère de Jack. La Porte sert de moyen de transport entre les mondes. Mais Sam et Janet découvrent qu’en fait, via leurs vaccins, les Aschens ont quasiment rendus les humains stériles, comptant les annihiler au fil du temps. Reconstituée, SG-1 se sacrifie fin de faire parvenir, via la Porte, un message à sa version du passé, lui enjoignant de ne pas se rendre sur le monde où elle doit rencontrer les Aschens.

2010 prend totalement à contrepied le spectateur lors de sa remarquable séquence d’introduction, dévoilant avec un remarquable sens de l’effet la situation originale, voire incongrue, du jour. Univers parallèle (Miroir quantique) ou monde illusoire (épisode suivant !), plusieurs théories se présentent à nous, avant que s’impose celle du hiatus temporel à grande échelle, une décennie. 1969, précédent opus sur le sujet, avait marqué un grand succès, l’élégante correspondance des titres (en attendant 2001), indique déjà qu’il en ira pareillement ici.  Jusqu’à une conclusion efficace par sa brièveté, la narration tire joliment parti de ce changement de paradigme, réussissant plusieurs jolis coups, comme l’étude pertinente du devenir des héros, la transformation du SGC en musée, l’élection de Kinsey (qui se présente l’épisode président !), un audacieux mariage de Sam risquant d’ulcérer les fans, ou encore celle-ci se rendant (enfin !) dans la cabane de pêche de Jack… Mais dans une réalité alternative n’existant plus désormais. Décidément Stargate SG-1, pourtant avant tout un planète opéra, maîtrise à merveille les rouages du déplacement temporel. On ne s’étonne plus que ses ultimes épisode et téléfilm y soient consacrés. Toutefois l’habile Brad Wright ne cède pas à la tentation de se limiter à l’irrésistible alignement d’effets chocs. D’abord lumineux et paisible, son récit prend vite la forme d’une authentiqué dystopie, plus glaçante encore par contraste  (tout à fait comme dans l’inoubliable Number 12 Looks Just Like You de La Quatrième Dimension). La mise à mort subtile et progressive de l’Humanité par les Aschens s’avère encore plus cauchemardesque que la violence brute des Goa’ulds.

La dimension eugénique de l’affaire est également bien trouvée, rattachant l’opus à tout une veine fascinante de la Science-fiction littéraire (tel le roman phare qu’est le Tous à Zanzibar de John Brunner). Le décor futuriste de la Plaza des Narions se voit idéalement employé, 2010 pouvant également copter sur le savoir faire de la série en matière d’effets spéciaux. Wright ne néglige pas le relationnel, que cela soit envers les Aschens des merveilles de suffisance imbuvable, ou lors de la chaleur de retrouvailles  des membres de l’héroïque SG-1. On apprécie vivement l’importance accordée à la complicité de toujours entre Janet et Sam, celle-ci étant fort judicieusement choisie comme point de vue principal de l’action. La scène de l’étang entre Jack (Achille retiré sous sa tente) et Sam marque par son intensité, tandis que le mari de cette dernière demeure absolument transparent, mais qui s’en plaindra ? La qualité et la maîtrise globale de l’opus font que l’on passe volontiers sur quelque faiblesses, telle le phénomène solaire survenant tellement à point nommé ou la difficulté persistante à nous faire croire que personne n’ait remarqué la quasi disparition des naissances. 2010 reste bien l’un des sommets de cette quatrième saison.

  • L'idée des Aschen de transformer la géante gazeuse Jupiter en second Soleil est une référence à 2010 l'année du premier contact, suite de 2001, Odyssée de l'Espace. Arthur C. Clarke y étudie cette hypothèse qui permettrait de rendre la terre plus productive.
  • La première rencontre avec les Aschens s'effectuera malgré tout,  lors de l'épisode 2001 (5-10), qui prolonge l'action de 2010.
  • C'est lors de cet épisode que nous découvrons que le prénom du sergent Harriman est Walter, sur une proposition de Richard Dean Anderson.
  • Le journal indique que le 27 juillet 2010 est un jeudi, alors qu'en fait il s'agit d'un mardi.
  • Malgré leurs prodiges technologiques en tous domaines, les Aschens ne sont visiblement pas parvenus à guérir la myopie, car Daniel porte toujours ses lunettes.
  • En 2010, le Général Hammond est supposé être mort d'un infarctus, ce sera malheureusement le cas pour Don S. Davis, décédé en 2008.
  • Ironiquement, Janet est ici encore vivante en 2010, alors que, dans la nouvelle trame temporelle créée par SG-1, elle mourra en 2004 (Heroes). Connaissant Janet, le savoir ne l’aurait pas arrêtée.
  • On peut remarquer d’autres éléments parmi les changements survenus dans le futur. Les Goa’ulds ont été vaincus et le Sénateur Kinsey a été élu Président. O’Neill et carter ont quitté l’armée, cette dernière ayant attient le grade de colonel. Elle a par ailleurs épousé un diplomate. La Porte est devenue un moyen commun de voyager entre les mondes et le SGC une attraction touristique, sous la houlette de Walter. Les Aschens ont guéri la plupart des maladies, dont le cancer et ont ralenti le vieillissement grâce à un vaccin. En l’espace de deux ans, ce vaccin a également occasionné une chute de 91% du taux mondial de natalité.
  • L’embarcadère de la Porte est en fait filmé dans la Plaza des Nations, à Vancouver. Cette urbanisation de type futuriste, aperçue dans plusieurs épisodes, se situe sur Pacific Boulevard, à Vancouver. Il s'agissait d'une partie du pavillon de la Colombie Britannique, édifié pour l'exposition internationale de 1986, sur le site de False Creek. L'Expo 86 était dédiée aux transports et à la communication, tout en célébrant le premier centenaire de Vancouver et de l'arrivée sur la côte ouest du Canada du premier train de voyageurs. Prévue initialement comme une structure temporaire, la Plaza fut en grande partie démolie en 2008, par mesure de sécurité. Elle avait abrité des évènements culturels et d''entreprise, ainsi qu'un casino.

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17. POUVOIR ABSOLU
(ABSOLUTE POWER)


- A spark lights a flame, but a candle will only burn as long as the wick.

LHarsiésis prend contact avec SG-1, avant d’accompagner l’équipe au SGC. Là, incité par Hammond et la Tok’ra, Daniel le sollicite afin d’avoir accès à la technologie goa’uld qu’il détient dans sa mémoire génétique. Shiffu lui transmet alors la connaissance d’un satellite militaire au terrible pouvoir dévastateur, capable de protéger la Terre. Daniel devient l’architecte du projet au fil des mois suivants, ce qui lui confère une immense autorité. Parallèlement il devient impérieux, paranoïaque et mégalomane, rompant les ponts avec ses anciens amis. Malgré les interventions de Sam et Jack, il finit par utiliser son arme pour détruire Moscou et assurer sa suprématie mondiale. Mais tout ceci n’était qu’un rêve envoyé par l’Harciésis et Daniel comprend que certaines portes doivent demeurer fermées.

L’épisode souffre d’un positionnement malheureux au sein de cette quatrième saison. En effet il succède immédiatement à 2001, qui, bien que les causes en diffèrent, nous décrit pareillement une dystopie survenue dans une réalité alternative. D’où un effet de redite rompant avec l’agréable variété des scénarios caractérisant la période. De plus l’aspect psychanalytique du scénario apparaît pour le moins fantaisiste (le conscient supposé pur s’opposant à l’inconscient par définition négatif) et fera frémir les amateurs de la discipline. Il semble également peu judicieux d’avoir choisi Daniel comme nouveau Docteur Folamour, on éprouve tout du long une incrédulité de granit sur la question. Le récit demeure également insuffisamment clair sur la nature du rêve, guidée par Shiffu ou purement généré par Daniel à partir d’un stimulus initial (ce qui serait autrement convaincant).

Malgré ces réserves non négligeables, on prend tout de même réellement du plaisir à suivre l’inexorable marche des évènements d’Absolute Power. Le dégradé des événements est suffisamment bien ajusté pour justement donner l’impression d’un cauchemar éveillé, le tout pimenté par plusieurs scènes fortes (Sam jetée en prison, Jack tentant d’abattre Daniel). On adore que, même au codeur d’une scène apocalyptique, Daniel et Jack conservent ce ton très particulier d’humour à froid distancié caractérisant  leurs échanges de piques, l’un des plaisirs réguliers de Stargate SG-1. De plus, comme lors de chaque épisode centré sur Daniel, Michael Shanks sort le grand jeu et donne le meilleur pour apporter de la crédibilité à un Daniel devenu l’Homme à la Cigarette. Un beau combat. D’ailleurs Steven Williams est comme prévu de retour, pour un rôle de faucon n’allant pas ans évoquer X. L’épisode apporte également une précieuse évocation de la toute puissance (elle bien réelle) des Anciens, mime si ces derniers ne sont toujours pas identifiés. On perçoit clairement le potentiel de ce nouvel axe de développement de la série, comme la suite se chargera de le démontrer. Décidément les Maîtres de l’Ascension portent déjà le plus grand intérêt à Daniel !

  • La référence de Jack au Kansas est une nouvelle allusion au Magicien d‘Oz.
  • Nouveau caméo de Peter Deluise, en militaire des forces spéciales regardant le départ de Shifu. ???
  • La résidence de Daniel est en fait la superbe Hycroft Mansion, située sur McRae Avenue, à Vancouver. Cette villa édouardienne (1911) abrite depuis 1962 le Club des femmes universitaires de Vancouver. Elle fut édifiée par Alexander Duncan McRae, importante figure politique et économique de la Colombie britannique. Entre les deux guerres, les réceptions données par les McRae à Hycroft Mansion accueillaient toute la haute société de la ville, notamment pour le Nouvel An. Le bâtiment fut offert à la Province en 1942 et servit d’hôpital pour les anciens combattants, jusqu’en 1960.

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18. LA LUMIÈRE
(THE LIGHT)


 

- Children of the Tau'ri also seem to enjoy colorful weapons that serve no function.

- It's fun !

Daniel et SG-5 tombent gravement malades quand ils reviennent d’un monde contenant un temple goa’uld désaffecté. L’une des salles du bâtiment diffuse une étrange lumière et SG-1 comprend que celle-ci est une forme de drogue pour Goa’ulds, suscitant une terrible dépendance. Sur place l’équipe découvre un jeune homme, Loran. Celui-ci avait jadis arrêté brusquement la machine, générant la lumière, occasionnant la mort de ses parents en état de manque. SG-1, aidé par un Daniel de retour, parvient à découvrir le bon procédé de fermeture, échappant ainsi au piège.

L’épisode bénéficie du magnifique décor du temple, raffiné et exotique à souhait, ainsi que de l’effet spécial effectivement fascinant de la fameuse lumière. Le problème réside dans la faiblesse insigne de l’intrigue s’y déroulant. Celle-ci se contente d’aligner des répétions multiples, que cela soit les fastidieux allers-retours avec le SGC ou la fascination exercée par la lumière, lors de scènes immobiles réitérées à satiété. Stargate SG-1 a multiplié les histoires tournant autour du périlleux mystère représenté par divers artefacts, en sachant le plus souvent ménager les rebondissements et la progression de l’intrigue pour dégager un vrai suspense. Ici le scénario subit a contrario un vaste surplace verbeux, jusqu’à une solution quasi risible d’immédiateté et de facilité (il fallait appuyer sur deux boutons et non sur un seul, diantre !). Le gamin n’apporte rien à l’intensité dramatique, par la mièvrerie de ses dialogues et le manque de présence de son interprète. On distingue aussi quelques maladresses, comme les membres de SG-5 périssant tous, Daniel survivant seul assez longtemps, sans que ce traitement de faveur ne reçoive jamais la moindre explication. The Light reste comme un cas d’école d’un sublime décor phagocytant un scénario dont le seul véritable moteur consiste à le filmer sous toutes les coutures.

  • Teal'c indique qu'il est âgé de 101 ans.
  • Vu de l’extérieur, l’immeuble de Daniel ne s’élève qu’à trois étages et ne comporte pas de balcons. Or son appartement bénéficie d’un balcon et, à l’évidence, d’une vue bien plus élevée.
  • L’immeuble se dénomme Five Fifty et est situé au 550 Beatty Street, à Vancouver.
  • L’épisode remporta un Leo Award pour le design de ses décors.

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19. PRODIGE
(PRODIGY)


 

 

 

-I've read a lot about you, Colonel, in General Hammond's reports.

- Yes… Sir?

Lors d’une conférence à l’Académie de l’US Air Force, Sam remarque l’élève-officier Jennifer Hailey. Celle-ci, scientifique prodige, a du mal à se plier à la discipline militaire et connaît de difficultés relationnelles.. Malgré des moments difficiles, Sam se convient de l’intérêt de la faire participer au programme Stargate. Afin de lui faire appréhender les potentialités de la Porte, Sam emmène Jennifer sur une lune tranquille, où Jack et Teal’c assure la protection d’une importante base scientifique, à la demande du Chef d’Etat Major. Mais des entités électriques passent à l’attaque, forçant l’équipe à se replier, grâce à une manœuvre héroïque de Jack. Entretemps l’épreuve aura permis aux deux femmes de sympathiser.

Tout au long de la saison le duo Mullie & Mallozi aura exploré de nouvelles voies, apportant un précieux renouvellement à la série. Il en va de même pour Prodigy, où ils s’efforcent de connecter le projet Stargate au quotidien de l’US Air Force.il en va ainsi avec la visite réussie du vrai général en chef, lors de la très divertissante introduction.  La manœuvre apporte de la crédibilité aux personnages, en particulier à Sam, une nouvelle fois à l’honneur ici, mais aussi à jack, dont la mission de routine rappelle judicieusement que les interventions de SG-1 ne peuvent pas toujours se situer dans l’épique (il se rattrape bien évidemment sur la fin !). Les nuées de lucioles mortelles assiégeant nos amis ne sont pas évoquer sympathiquement Quand vient la nuit aux amateurs des X-Files.

Malheureusement plusieurs erreurs d’écriture viennent gâcher l’ensemble. Il en va ainsi pour la caractérisation pour le moins évolutive d’Hailey. Celle-ci montre successivement plusieurs visages totalement différents au cours de l’histoire, les auteurs allant à marche forcée de l’antagonisme à à la complicité finale avec Sam, au prix de plusieurs clichés, dont la sempiternelle rivalité féminine. Les deux segments de l’intrigue demeurent trop disjoints, la jeune élève-officier (interprétée avec expressivité par Elisabeth Rosen) demeurant inopérante jusqu’au bout, hormis l’émission d’une hypothèse aussi gratuite qu’inutile. Pour une fois Stargate SG-1 avoisine dangereusement le machisme quand la querelle féminine se voit tranchée par le bons sens et l’assurance masculine de Jack. Il reste également maladroit de rendre Sam aussi cassante avec une subordonnée, elle qui prend toujours avec le sourire les piques de ses supérieurs.

  • L'US Air Force coopéra toujours bien volontiers à la production de Stargate SG-1 et Michael E. Ryan tint ici son propre rôle de Chef d'Etat Major. Durant la rencontre organisée avec l'équipe, Richard Dean Anderson lui demanda si l'US Air Force comptait bien parmi ses rangs des colonels du même style que Jack O'Neill et le Général répondit qu'on y trouvait d'encore plus fortes têtes ! Michael E. Ryan n’a ensuite pas caché être depuis toujours un grand amateur de Science-fiction.
  • Hailey porte des lunettes rouges pour la protéger du rayonnement d'un laser vert, alors qu'il en faudrait de la même couleur.
  • A l'entrée du Vortex, Hailey se situe à la droite de Carter, en en sortant, c'est devenu à gauche.
  • On retrouvera le Cadet Jennifer Hailey dans Proving Ground (5-13). Elle finira par parvenir à intégrer une unité SG.
  • Daniel ne figure pas dans l’épisode car Michael Shanks se concentrait alors sur la réalisation de Double Jeopardy (4-21). Daniel est en mission outre monde, en compagnie de SG-11.
  • L'épisode marque l'apparition du Dr Bill Lee, scientifique civil attaché au SGC. Il va devenir un personnage récurrent, participant à 20 épisodes de Stargate SG-1, mais aussi à Atlantis et Universe. Le sympathique et enthousiaste Bill va devenir un grand spécialiste des diverses technologies extra-terrestres découvertes par les unités SG. Ses expérimentations produiront parfois des résultats pour le moins inattendus, mais il sera toujours un précieux soutien pour Samantha Carter. Bill Lee est interprété par Bill Dow, qui fut également le Dr. Chuck Burks des X-Files.
  • Les équations illustrant la conférence de carter sont réelles. La scène fut tournée au Science World de Vancouver. Ce vaste espace fondé en 1977est similaire à la Cité des Sciences de l’Industrie de La Villette. Elle accueille des expositions et activités tournes vers le grand public, mais aussi des salles de conférences destinées à l’enseignement scientifique. 
  • La cadet situé près de Jennifer et posant une question est interprété par Ivon Bartok, l’assistant personnel de Richard Dean Anderson.
  • C’est une des toutes premières fois que Jack O’Neill doit composer la destination de la Porte. De petits morceaux de rubans furent installés afin d’indiquer où taper à Richard Dean Anderson. Les fans de la série ont toujours eu l’œil vigilant sur les détails techniques de la manipulation de la Porte des Etoiles !

 

 

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20. ENTITÉ
(ENTITY)


 

 

 

- MALPs can't fly!

- Apparently they can...

- Shouldn't there have been a memo about this stuff ?

Une sonde du SGC pénètre dans un monde de structures métalliques, peuplés par des entités similaires à des intelligences artificielles informatiques. Les ondes radio de l’appareil causent fortuitement de graves dégâts sur ces créatures et l’une d’entre elles franchit la Porte pour mettre fin à la menace humaine. Contrée par SG-1, elle se réfugie successivement dans le réseau du SGC, une unité centrale qu’elle a fabriqué, puis le cerveau de Sam, devenue une marionnette. Jack menace l’entité de terribles représailles sur son monde, celle-ci stocke donc l’esprit de Sam sur support informatique avant d’être détruite. Grâce à Janet, Sam parvient ensuite à rejoindre son corps.

L’épisode souffre de trop s’inscrire dans une veine d’épisodes désormais parfaitement balisée, voyant une entité ayant pénétré le SGC tenter de rejoindre son monde à tout prix. Il ressemble ainsi beaucoup cette saison à Watergate, même si les modalités pratiques diffèrent. L’introduction d’une dimension cybernétique résulte néanmoins pertinente, annonçant déjà l’évolution prochaine des Réplicateurs, jusqu’au RépliCarter de la saison 8. La première partie du récit s’avère d’ailleurs parfaitement ludique et entrainante, avec une interface réussie entre l’univers Stargate et celui des Cyberpunks. La partie de cache-cache est amusante à suivre, tandis que la mise en scène marque plusieurs points : fenêtre ouverte sur un monde divergeant profondément de l’humain, une rareté au sein de la série, paranoïa suscitée par les caméras dirigées par l’IA (Big Brother is watching you) ou esthétique cyber du « nid » construit par l’entité.

La seconde partie, organisée autour de la possession de Sam par I’IA, marque le pas, avec un rythme nettement ralenti de l’action, comme le montrent les personnages la commentant plus qu’ils ne l’animent. On n’échappe pas non plus à un certain pathos autour de Jack. L’analyse par l’IA du sentiment amoureux éprouvé par Sam envers Jack aurait pu devenir intéressante, mais elle n’est qu’esquissée. La colère nihiliste de ce dernier demeure néanmoins un grand moment, de même que le voir se résoudre à tirer sur Carter, tout comme sur Daniel dans Absolute Power. Le  twist de la personnalité de Sam projetée dans un ordinateur s’avère plaisamment cyber (A Ghost in the Machine). Les auteurs bottent néanmoins quelque peu en touche en faisant cesser l’action au moment où Sam va raconter son expérience, c’est assez frustrant.

  • Quand l'entité explore les dossiers informatiques du personnel, nous découvrons que le premier prénom de Jack est John.
  • Il sera fait référence aux évènements de l’épisode dans The Intruder, où l’équipe de Stargate Atlantis fait face à une menace très similaire.
  • Hammond signale qu’il a tenu informé de la situation toutes les équipes SG bloquées sur d’autres mondes. Or Sam avait auparavant précisé que la Porte et l’Iris étaient inactive. On peut donc se demander comme le général a procédé ! Une ligne directe avec Thor ?
  • Peter DeLuise réussit un nouveau caméo en apparaissant dans la base de données. Le nom indiqué est cependant Master Lee Van Cleef !

 

 

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21. RÉPLIQUES
(DOUBLE JEOPARDY)


 

 

 

- Who are you talking to?

-  Earth: General Hamond and the other SG-1.

-  Hey, you're the other SG-1, pal !

Harlan se rend au SGC pour révéler que les androïdes répliquant SG-1 ont finalement décidé de lutter contre les Goa’ulds, au lieur de rester sur leur monde d’origine (Tin Man). Ils sont présentement en grande difficulté face à Chronos, sur un monde jadis libéré par SG-1. Cette dernière vient en aide à ses doubles, mais ne peut éviter qu’ils tombent tour à tour au champ d’honneur. Leur sacrifice permet cependant de triompher du Seigneur du Système. Celui-ci est abattu par l’action combinée des deux Teal’c, qui vengent ainsi la mort de leur père.

Dans une montée en puissance annonçant judicieusement l’épique final de saison à venir, Double Jeopardy privilégie l’action à tout crin. Le pari se révèle gagnant, la nervosité du récit et le spectaculaire des impitoyables combats rendant le spectacle électrique à souhait. Michael Shanks se montre indéniablement convaincant derrière la caméra. La mort d’un Maître Goa’uld demeure toujours un grand moment, surtout quand il s’agit d’un individu aussi marquant que le charismatique et cruel Chronos. Son décès s’avère d’ailleurs bien plus scénarisé et haut en couleurs que celui d’Heru-ur cette saison. Mais les auteurs ne se limitent pas pour autant à cet aspect et optimisent pleinement la rencontre des deux SG-1. Retrouver des personnages appréciés apporte toujours une cohérence à un univers, c’est particulièrement le cas ici. Toutes les confrontations apparaissent savoureuses, celle entre les O’Neill se révélant la plus mémorable grâce à plusieurs irrésistibles prises de bec. De fait l’épisode devient vite un de ces stand-ups irrésistibles où excelle toujours Richard Dean Anderson.

On regrettera toutefois que la maléfique et blonde âme damnée de Cronos, un régal de sadisme, n’ait pas été davantage développée avant l’annihilation. Belinda Waymouth lui insuffle une vraie présence, tandis que la dame prend visiblement un malin plaisir à tourmenter Sam. Décidément les affrontements féminins s’avèrent  sans pitié dans Stargate SG-1, ce qui ne surprendra pas l’amateur des Avengers ! On aurait aimé retrouver cette charmante personne ultérieurement, à l’instar d’un Tanith. On remarque que les auteurs parviennent à susciter l’émotion autour du destin héroïque de la seconde SG-1, dont la révélation constitue un twist percutant. Mais aussi qu’ils induisent un effet peut être involontaire. Cette mort finalement réaliste souligne que l’élément relevant le plus ici de la Science-fiction n’est finalement pas ici la Porte des Etoiles Mais la persistante survie miraculeuse de tous les membres de SG-1 à l’issue de cette quatrième saison !

  • Carter indique que le matricule de la planète est P3X-279, alors que l'écran indique clairement P2X-279.
  • Michael Shanks passe derrière la caméra, une expérience qu’il ne renouvèlera pas ultérieurement. Daniel est de nouveau en mission outre monde et son androïde périt très tôt. .
  • On retrouve ici les répliques androïdes de SG-1, déjà découvertes dans Tin Man (1-19). Les maquilleurs font en sorte que les copies demeurent identiques au SG-1 de la première saison.
  • Jack s’exclame Better? It means...better! Better, stronger, faster!, ce qui est une référence à la voix off du générique de L’Homme qui valait trois milliards.
  • L’épisode voit le décès du puissant goa’uld Chronos, tué par la réplique de Teal’c. Celui-ci achève une vendetta personnelle propre aux deux versions, car Chronos avait fait exécuté le père du vrai Teal’c.

 

 

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22. EXODE
(EXODUS)


 

 

 

- It's a Jaffa revenge thing.

L’Ha’tak du défunt Chronos est prêté à la Tok’ra, afin qu’elle puisse évacuer sa base et sa Porte sur un monde plus sécurisé. Tanith est alors capturé, mais il prévient à s’enfuir et à prévenir Apophis. Celui-ci se rend sur place avec toute sa flotte, désireux d’écraser les rebelles. Sam et Jacob ont alors l’idée de jeter la Porte de la Tok’ra dans le soleil, après l’avoir ouverte sur un trou noir, ce qui provoquerait une super nova annihilant les vaisseaux du Serpent. Le plan fonctionne, malgré l’intervention d’un Al’kesh venu récupérer Tanith. Cependant Teal’c est capturé par Apophis, dont le vaisseau amiral parvient à échapper au piège. Les deux nefs se font alors face, alors que l’explosion les a précipités à des années lumières de la voie lactée.

Exodus remplit à la perfection son cahier des charges de final de saison, à double titre. Il se situe en effet à la convergence de plusieurs axes narratifs (Tok’ra, Tanith, Apophis, trou noir, X-301…), par l’action qu’y s’y déroule mais aussi par les dialogues entre personnages. De fait le spectateur prend rapidement conscience d’être face à un tournant majeur de la série, avec quasiment tous les acteurs du drame répondant à l’appel (le second volet de l’arc complètera d’ailleurs le panorama). L’intensité dramatique atteint ainsi un paroxysme, débouchant sur un cliffhanger particulièrement prenant. L’intrigue se révèle également astucieuse, cet aspect récapitulatif ne ralentissant en rien le rythme des évènements, mais au contraire suscitant plusieurs percutants rebondissements.

L’opus enthousiasme également par le grand spectacle qu’il assure. La série achène ici de gagner ici ses galons de Space opéra à part entière, avec ses batailles spatiales dopées aux excellentes images de synthèse, ou la démesure même de son scénario : détruire un système solaire pour vaincre l’ennemi. Significativement, on retrouve certaines images évoquant la Guerre des Etoiles (et non plus seulement la Porte), comme l’Al’kesh attaquant le gigantesque Ha’tak de Chronos, tel un chasseur de l’Alliance, l’Etoile de la Mort, Sam planifiant les évènements sur un hologramme tout comme l’amiral des Rebelles ou la fuite à l’ultime instant par le passage en propulsion hyper spatiales, etc. Exodus parachève ainsi le mouvement de la série la conduisant à se développer au-delà du Planète opéra et des explorations via la Porte.

L’ensemble convainc, non seulement par  le judicieux emploi d’un conséquent budget (superbes images de la Porte dérivant dans l’espace ou du cataclysme stellaire) mais aussi parce que Stargate SG-1 demeure fidèle à son ton si caractéristique. Pas de surenchère ici dans des postures ou dialogues ronflants, mais toujours un humour malicieux et distancié, le O’Neill de Richard Anderson nous confirmant que l’on continue à ne pas se prendre trop au sérieux. Le relationnel se voit également préservé et apporte toujours plusieurs scènes fortes, comme la complicité entre Sam et Jacob ou la mémorable confrontation entre Tanith et un Teal’c plus implacable que jamais. Christopher Judge  se montre une nouvelle fois impressionnant sur ce registre. On apprécie également que le duo Mallozzi & Mullie, nouvellement arrivé, se voit confier ce final, tant il a apporté à la série. une conclusion idéale pour cette saison très relevée, ouvrant la suivante sur un suspense des plus haletants !

  • L’épisode voit apparaître le premier Al’kesh. Ce vaisseau goa’uld, également utilisé par les Jaffas rebelles, sert de bombardier et de transport de troupes. Son armement est capable d’endommager les tunnels de la Tok’ra. De dimension bien plus réduite qu’un vaisseau mère Ha’tak, il se destine au soutien des troupes opérant au sol. Il est équipé d’anneaux de téléportation, d’un système de camouflage et d’un propulseur stellaire.
  • Comme presque toujours au long de la série, les scènes de désert sont tournées dans les dunes de sable de la ville de Richmond, sur le littoral à proximité de Vancouver. Le film Mission to Mars et plusieurs épisodes de Battlestar Galactica y seront également réalisés. Outre ce panorama, les différents sites remarquables de la ville sont représentés dans la plupart de séries tournées en Colombie britannique (aéroport international du Grand Vancouver, campus, jardins…). La localité pittoresque de Steveston Village sert ainsi de décor à Once Upon a Time.
  • La saison 4 s’achève sans que Maître Bra’tac y soit jamais apparu, même si son action est évoquée à plusieurs reprises. Dommage !

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TOP 5 SAISON 4

1) L'histoire sans fin : Stargate SG-1 réussit haut la main le passge devenu olbligé pour les séries du genre qu'est le verrou temporel. Un humour de chaque instant, parfois irrésistiblement en roue libre, n'empêche pas une construction scénaristique pertinente et solide. Une exercice de style mené de main de maître et s'appuyant sur une grande prestation d'un Richard Dean Anderson particulièrement à son affaire.

2) 2010 : Le scénario s'avère particulièrement riche et surprenant, jouant avec finesse du déplacement temporel comme du relationnel entre protagonistes, tout en édifiant une dystopie particulièrement glaçante. Le remarquable décor de la Plaza des Nations de Vancouver apporte une étonnante véracité, ainsi qu'une indéniable élégance, à cet épisode plaisamment original.

3) Exode : Cette quatrième saison frappe un grand coup avec ce final  au scénario irrésistiblement démesuré et ambitieux, retenant le meilleur de la longue tradition du Space Opéra. De magnifiques effets spéciaux et de grandes performances d'acteur supportent idéalement cet opus pivot, au terme duquel Stagte SG-1 achève d'aborder de nouveaux rivages Après l'intermède Anise, Jacob demeure bien le meilleur repésentant de la Tok'ra.

4) La Malédiction : Au sein d'une saison particulièrement riche en évolutions pour l'univers Stargate cet épisode représente une confirmation bienvenue des fondamentaux de la série. L'ambiance égyptienne est reconstituée avec un soin et un grand sens esthétique. Osiris s'avère un nouvel adversaire grand train pour SG-1, notamment grâce à l'étonnante présence de la sublime Anna-Louise Plowman.

5) Expérimentation hasardeuse : On trouve beaucoup d'humour espiègle dans ce pastiche des récits de super héros. Toutefois les auteurs veillent à ne pas trop verser dans la comédie, conservant au récit une vraie teneur d'aventure. L'univers Stargate confirme son inépuisable  propension à générer d'ingénieux artefacts. Les acteurs prennent un plaisir manifeste à cette joyeuse escapade hors du SGC.

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 Crédits photo: MGM.



- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?

 

Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.

 

Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.

 

En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.

 

Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.

 

Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée,  se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.

 

Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.

 

  • Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.

 

  • Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.

 

  • Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.

 

  • Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.

 

  • Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?

 

  • Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race). 

 

  • La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.

 

  • Il s’agit du cinquantième épisode de la série.