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Saison 4Saison 6

Farscape

Saison 1

1. La Voie mystérieuse (Premiere)

2. Rencontre d'un certain type (I, E.T.)

3. Génésie (Exodus from Genesis)

4. Le Cristal (A throne for a loss)

5. La Boucle temporelle (Back and back and back to the future)

6. La Planète Sykar (Thank God it's friday again)

7. Gilina (P.K. tech girl)

8. Les Vieux Démons du passé (That old black magic)

9. Le Généticien fou (DNA mad scientist)

10. Chacun son secret (They've got a secret)

11. Naissance d'un vortex (Till the blood runs clear)

12. Le Flax (The flax)

13. Rapsody in blue (Rapsody in blue)

14. Jeremiah Crichton (Jeremiah Crichton)

15. Le Retour de Durka (Durka returns)

16. Que feraient-ils ? (A human reaction)

17. De l'autre côté du miroir (Through the looking glass)

18. Virus (A bug's life)

19. Le Greffon (Nerve)

20. Le Voleur de mémoire (The hidden memory)

21. La Calcivore (Bone to be wild)

22. Les Liens de l'espace (Family ties)

  


1. LA VOIE MYSTÉRIEUSE
(PREMIERE)



Date de diffusion : 19 mars 1999

Résumé :

Durant un vol expérimental, l’astronaute John Crichton est happé par un Trou de Ver qui l’expédie à l’autre bout de l’univers. Il rencontre l’équipage du vaisseau vivant Moya, fuyant les terribles Pacificateurs ayant établi un ordre fascisant dans ce secteur. John et ses coéquipiers sont rejoints par la guerrière Aeryn Sun, une Pacificatrice en rupture de ban. Surmontant une défiance initiale ils parviennent à s’unir pour échapper à la flotte de leurs adversaires.

Critique :

Le point de départ du récit apparaît très classique, d’ailleurs, en substituant l’Espace au Temps, il renoue avec celui de la série Buck Rodgers, adaptant elle-même un Space opera des années 1920. De fait Farscape s’impose d’amblée comme relevant directement de ce genre, entre combats spatiaux, action échevelée et rencontre de races exotiques. Très mouvementé et épique, le pilote sait exprimer la veine épique de cette famille très ancienne de la Science-fiction, tout en parvenant à exposer clairement la situation et en caractérisant convenablement l’ensemble des membres de l’équipage. Cette assimilation profonde au Space Opera classique borne également son ambition, car, derrière les aspects chamarrés et étranges des maquillages et marionnettes figurant les Aliens, ces derniers interagissent de manière très humaine. Leur altérité se limite essentiellement à l’apparence et nous ne partons pas à la découverte de sociétés ou de modes de pensée divergeant profondément des nôtres, comme cela peut survenir Science-fiction avantage littéraire, tel le Cycle de l’Ekumen d’Ursula K. Le Guin.

L’épisode demeure toutefois très distrayant et animé et cet aspect visuel constitue l’un de ses grands atouts. Si les images de synthèse accusent quelque peu leur âge, les lignes épurées des vaisseaux séduisent néanmoins le regard et ne manquent pas de poésie, notamment pour Moya. Les maquillages et les marionnettes apportent une vraie originalité à Farscape et le talent d’animation des collaborateurs d’Henson fait réellement merveille, l’illusion est totale, sans souffrir du passage des ans. Nécessités de production et ambitions artistiques vont de pair avec naturel : le couple protagoniste John-Aeryn est totalement humain, les Aliens récurrents demeurent humanoïdes, ce qui facilite leur animation, a contrario de ceux se situant dans l’évènementiel. Toute proportion gardée, ces derniers évoquent comme un Dark Crystal dans l’Espace.

Le groupe se constitue de personnages intéressants et propices à des développements ultérieurs. On apprécie ainsi la fierté ombrageuse de Ka D'Argo, la roublardise de Rygel, l’énigmatique ambigüité de Zhaan, ou le dévouement de Pilote, unique intercesseur entre ses camarades et Moya. Porté par un Ben Browder très naturel, John joue idéalement la partition classique du témoin auquel s’identifie le spectateur découvrant un surprenant univers à travers son regard. Mais avouons que la vedette lui est d’emblée volée par la brune Aeryn, à la fois énergique et irrésistiblement sensuelle. Il y a déjà une forte tension sexuelle entre John et une Aeryn campée avec une présence pas possible par une parfaite Claudia Black (quelle voix !), sur un registre moins fantasque et extraverti que la future Vala de Stargate SG-1. La structure de l’équipage trouve sa personnalité propre : entre l’ordonnancement hiérarchique de Star Trek et l’ambiance familiale de Firefly, on trouve ici un joyeux chaos permanent, sans chef de file réel. Ceci s’avère propice aux jeux de pouvoir à venir. On restera plus réservée sur des Pacificateurs très passe-partout, à l’image du décorum de leur vaisseau. De ce point de vue, l’arrivée ultérieure de Scorpius sera très positive.

Anecdotes :

  • Dans le présent dossier, les épisodes sont classés par ordre de production, et non de diffusion. Les deux se rejoignent après une programmation erratique en début de saison.

  • Afin d’économiser les frais de production, les deux premiers épisodes de la saison furent tournés simultanément, une pratique que la série va réitérer sur les quatre épisodes suivants, soit jusqu’à ce que le succès rencontré permette de s’en affranchir.

  • Crichton est un astronaute de la IASA (International Air and Space Agency, fictive). Les producteurs ne parvinrent pas à obtenir l’autorisation de se référer à la NASA.

  • L’ensemble de la première saison fut tourné aux Studios Fox de Sydney. Farsape demeure la seulé série télévisée à y avoir été réalisée. La production quita ensuite ces studios, car ils furent ddis au tournage de la nouvelle trilogie Star Wars.

  • La scène de rencontre entre Aeryn Sun et Crichton sera plus tard parodiée lors de son équivalent entre ValA (également jouée par Claudia Black) et Daniel, dans Stargate SG-1.

  • Rygel et Pilot furent respectivement créés plus petit et plus grand qu’être humain, pour souligner leur nature extra-terrestre. Ce format inhabituel allait demander un effort d’adapatation aux marionnettistes de The Henson Company.

  • Ricky Eyres, créateur des décors de la série, a indiqué s’être inspiré des travaux de Gaudi, afin de dessiner Moya, le vaisseau vivant.

  • Ben Browder (John Crichton) accéda à la popularité avec ce rôle. Ce passionné de Science-fiction participera également à Doctor Who et à Les Gardiens de la Galaxie 2. Il retravaillera avec Claudia Black (Aeryn Sun)  dans Stargate SG-1. Son épouse, l’actrice Francesca Buller, va apparaître à plusieurs reprises dans Farscape.

  • Claudia Black (Aeryn Sun), après voir également percé grâce à Farscape, est également devenue une figure connue des productions relevant de la Science-fiction ou du Fantastique (Queen of the Damned, Pitch Black, Haven, Xena la Guerrière…), outre Stargate SG-1. Elle assure aussi de nombreuses voix dans des jeux vidéos.

  • De 2000 à 2005, Claudia black et Ben Browder furent chaque année proposée aux Saturn Awards. Black remporta ce prestigieux prix SF en 2005 et Browder en 2002 et 2005.

  • Ben Browder est le seul acteur à figurer dans les 88 épisodes de la série, Claudia Black étant absente lors de six d’entre eux (et c’est bien dommage). Encore aujourd’hui, tous deux participent régulièrement aux conventions Farscape.

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2. RENCONTRE D'UN CERTAIN TYPE
(I, E.T.)

Date de diffusion : 7 mai 1999

Résumé :

Afin de réparer une composante essentielle de Moya, Pilote pose le vaisseau sur une planète marécageuse dirigée par une dictature militaire. Crichton, D'Argo et Aeryn partent à la recherche de matériel de remplacement tandis que le reste de l’équipage s’efforce de soulager une Moya endolorie. Crichton va sympathiser avec une mère extra-terrestre et son petit garçon.

Critique :

On apprécie que le dysfonctionnement dont souffre Moya découle directement des évènements du pilote, ce qui introduit une agréable continuité d’action au sein de la série. Malheureusement la tonalité du récit diverge totalement entre les deux épisodes, le rythme du récit apparaissant ici beaucoup plus lent et bien peu pauvre en action. Ce quasi-remake inversé d’E.T. résulte passablement bavard et lénifiant. S’il bénéficie de beaux décors et d’une reconstitution des marécages en images de synthèses performantes pour l’époque, I, E.T. déçoit par des maquillages très en deçà de l’ordinaire de Farscape en matière d’Aliens. Non seulement ils demeurent minimalistes en eux-mêmes (on est proche d’un Vulcain), mais divers artifices les limitent encore, comme filmer le personnage dans l’ombre.

L’intrigue décide également de se sectionner en deux, un choix rarement porteur. Le segment le plus réussi reste celui des l’équipage demeure auprès de Moya, les dialogues permettant de développer aussi bien les caractères que les facultés des protagonistes ; Ainsi les pouvoirs psychiques de Zaahn se voient-ils mis en avant, ainsi qu’une certaine prédisposition à la manipulation. Aussi imbu de lui-même que malin et fondamentalement sympathique Rygel compose la vraie vedette de l’opus, d’autant que les manipulateurs de la marionnette se montrent toujours aussi talentueux. Le versant des explorateurs convainc moins, avec une Aeryn demeurant en retrait et un D’Argo trop abonné au rôle de souffre-douleur de scénario et, en définitive, de faire valoir du héros Crichton. Les séquences entre ce dernier et le gamin résultent le plus souvent ennuyeuses, d’autant que leur similitude physique gomme en grande partie ce que le film de Spielberg comportait de poésie et sens moral.

Anecdotes :

  • L’épisode fut conçu comme un hommage au film E.T., avec une inversion de perspectives : Jack devient ici l’Alien rencontrant une mère et son enfant.

  • Un clin d’œil est également fait à Star Wars, quand Crichton déclare que la planète marécageuse lui évoque la Louisiane ou Dagobah (séjour de Yoda lors de L’Empire contre-attaque).

  • L’eau du marais est entièrement représentée par des images générées par ordinateur, une performance pour l’époque.

  • En VO, Aeryn utilise l’exclamation Crap !. Il s’agit d’une des très rares fois où des expressions typiquement terriennes se verront utilisées par des personnages extra-terrestres. Désormais le terme dren remplacera crap.

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3. GÉNÉSIE
(EXODUS FROM GENESIS)

Date de diffusion : 26 mars 1999

Résumé :

Les Draks, des parasites venus du vide spatial pénètrent dans Moya et revêtent l’apparence des membres de l’équipage. Ils accroissent également la température interne du vaisseau, ce qui déstabilise gravement Aeryn, son espèce ne supportant pas la chaleur. Crichton et les siens vont devoir déterminer qui est qui pour sauver la jeune femme et le vaisseau, alors même qu’une escouade de Pacificateurs s’est également aventurée dans Moya.

Critique :

Centré sur le décor principal et la distribution récurrente de la série, Exodus from Genesis constitue une appréciable économie pour une série dont les faibles moyens initiaux avaient été largement mobilisés par le pilote. Comme souvent en la circonstance, le défi d’un épisode dit Bottle va stimuler l’imagination des scénaristes. De fait, l’action et le suspense vont demeurer soutenus tout du long, à un rythme bien supérieur à celui du précédent épisode. L’intrigue sait allier de manière ludique les différentes personnalités et compétences de l’équipage afin de résoudre la crise en cours. Alors que Crichton a semble-t-il rétabli la situation avec astuce, l’arrivée des Pacificateurs relance encore la partie, illustrant déjà ces retournements de situation qui caractériseront souvent la série.

Mais le récit ne se cantonne pas seulement à l’action et aux péripéties, l’épreuve traversée continue à mettre en avant le relationnel tandis que les protagonistes continuent à se découvrir et à sympathise. Crichton trouve ainsi sa place au sein du groupe, mais à cet égard le personnage central du jour demeure bien Aeryn Sun, après son éclipse temporaire lors de I, E.T. Les évènements contribuent en effet puissamment à dissiper la méfiance réciproque établie entre l’équipage et celle qui demeure une Pacificatrice (toujours interprétée avec brio par Claudia Black). Un palpable alchimie s’installe entre Aeryn et un Crichton déterminé à la sauver, l’opus indique à quel point le duo protagoniste va également compter dans le succès de Farscape.

Anecdotes :

  • L’épisode est tourné par Brian Henson en personne, une expérience qui ne sera pas renouvelée avant la mini-série conclusive, The Peacekeepers Wars.

  • Se déroulant avec Moya comme unique décor et comportant très peu d’acteurs en dehors de la distribution principale, l’épisode forme déjà un Bottle Show.

  • Rygel est montré en train de marcher, grâce aux recours à des images générées par ordinateur. L’expérience ne sera pas renouvelée, du fait de son coût.

  • Quand l’épisode se conclue les Pacificateurs sont convaincus que Crichton est capable de générer des copies de lui-même. Cet élément ne sera toutefois plus utilisé au cours de la série.

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4. LE CRISTAL
(A THRONE FOR A LOSS)

Date de diffusion : 9 avril 1999

Résumé :

Rygel est capturé par des Tavleks chasseurs de prime. Crichton, Aeryn et D'Argo se lancent à leur poursuite, d’autant que Rygel a pris la précaution d’emporter un composant essentiel de Moya, afin de s’assurer que l’on vienne à son aide. Si ce cristal n’est pas rapidement remis en place, le vaisseau s’écrasera sur la planète autour de laquelle il est en orbite. Pendant ce temps, Zhaan s’efforce de guérir un jeune Tavlek capturé et souffrant de dépendance à une drogue.

Critique :

Très mouvementé, cet épisode se montre particulièrement amusant, tant il emprunte à différente forme d’humour. Ainsi l’équipe du Moya pénètre si facilement les défenses de leurs ennemis irrésistiblement stupides que le récit devient un vrai pastiche du cinéma d’action traditionnel. Les Tavleks résultent tellement bourrins qu’ils composent une joyeuse parodie des races hostiles habituellement mises en scène dans les Space Operas. Leur maquillage agressif y contribue également avec efficacité. On apprécie également plusieurs dialogues, comme la négociation entre Crichton et le chef des Tavleks, où les échanges entre Rygel et un autre dirigeant pris en otage. Le récit finit presque par virer au cartoon, avec un D’Argo très perturbé par un gant tavlek accroissant sa combativité.

Ce ton très alerte et divertissant se voit également porté par une dimension visuelle particulièrement riche, entre images de synthèse créant une végétation quasi onirique et les talents une nouvelle fois admirables des animateurs de marionnettes. Plus ombre et émotionnelle, la confrontation entre Zaahn et le jeune drogué évite le piège du pathos, tout en soulignant par contraste la folie ambiante de l’expédition d’exfiltration de Rygel. Le duo vedette continue d’ailleurs à pétiller, quand Aeryn décide de purement et simplement assommer un Crichton récalcitrant ! Un épisode particulièrement divertissant, n’hésitant pas à parfois flirter avec l’absurde.

Anecdotes :

  • Les exotiques couleurs des plantes de la planète ont été assurées par l’emploi d’images générées par ordinateur, et non de colorants.

  • Crichton commet deux erreurs dans ses références à la culture populaire. Le film où John Wayne joue Gengis Khan ne s’intitule pas Gengis Khan, mais The Conqueror (Le Conquérant, 1956). Par ailleurs le héros de la série Kung Fu ne se nomme pas Kung Fu, mais Caine (1972-1975).

  • Crichton va par la suite multiplier ces clins d’œil à la Pop Culture. Ces évocations seront très appréciées par les fans de la série, qui les surnommeront les Crichtonisms.

  • Initialement Crichton devait demeurer conscient après qu’Aeryn l’eut frappé, mais Ben Browder protesta en estimant que cela n’était pas réaliste.

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5. LA BOUCLE TEMPORELLE
(BACK AND BACK AND BACK TO THE FUTURE)

Date de diffusion : 2 avril 1999

Résumé :

L’équipage du Moya recueille la scientifique Natala et son assistant, dont le vaisseau est sur le point de se désintégrer. Après avoir été exposé à une substance du vaisseau des Aliens, Crichton a alors une vision, montrant que le très proche futur conduit à la mort de Moya et de l’équipage. Il tente à plusieurs reprises d’infléchir la marche des évènements, mais les visions de mort se réitèrent encore et encore. La clef de l’énigme réside dans la véritable identité des deux invités.

Critique :

Annoncée par le titre français, la situation ici mise en scène n’est en effet pas sans évoquer la célèbre boucle temporelle immortalisée par le film culte Un Jour sans fin. Mais l’on s’en tient en réalité à des visions prémonitoires, à travers un emploi sophistiqué de la technique narrative dite du flashforward. Même avec une maîtrise avérée du sujet, la surprise initiale finit inévitablement par s’émousser, d’autant que l’impact émotionnel n’est pas le même que lorsque le protagoniste se voit physiquement pris au piège. De manière amusante, le tout dernier épisode diffusé de l’excellente série DC’s Legends of Tomorrow (Beebo the God of War) reprend exactement le même procédé quand la joyeuse bande s’efforce de déterminer un plan cette fois efficace, tout en sachant le borner sur une courte durée, pour une efficacité optimale.

Mais il faut reconnaître aux scénaristes de s’être talentueusement battus afin d’éviter que l’entreprise ne devienne mécanique. Ils parviennent ainsi à utiliser les visions successives pour assombrir progressivement l’atmosphère, dévoiler peu à peu le dessous des cartes, mais aussi toujours camper davantage en formidable adversaire, réussissant ainsi à maintenir l’intérêt du spectateur autant qu’il était loisible. L’épisode permet également à Farscape de briller de ses usuelles qualités : humour, dynamique de groupe, action (combat entre Aeryn et Natala), superbes maquillages et effets spéciaux, notamment lors de la scène finale. Mais ce qui séduit en définitive dans cet épisode reste l’audace d’une série capable d’aligner un épisode décalé dès son cinquième opus, là où tant d’autres préfèrent installer leurs univers avant de s’essayer à l’exercice.

Anecdotes :

  • Le titre original est un clin d’œil au film culte Retour vers le Futur (Back To The Future, 1985).

  • Le dessin du tapis sur lequel se déroule le combat entre Aeryn et Natala est inspiré d’une affiche de l’artiste russe Lazar Lissitzky (1890-1941), réalisée pour la propagande soviétique en 1919, durant la guerre civile (Battez les blancs, avec le coin rouge).

  • Ben Browder a indiqué qu’il s’agissait de l’un de ses épisodes préférés.

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6. LA PLANÈTE SYKAR
(THANK GOD IT'S FRIDAY AGAIN)

Date de diffusion : 23 avril 1999

Résumé :

En proie à l’Hyper Rage propre à son espèce, D’Argo poursuit Crichton, qui de son côté s’est posé sur une planète situe à proximité de Moya. L’équipage découvre ensuite que D’Argo s’est calmé et s’est joint à la pacifique peuplade locale, des travailleurs agricoles travaillant avec acharnement. Crichton s’aperçoit que la plante cultivée est en fait une drogue rendant dociles ses consommateurs. Il va devoir empêcher l’équipage d’y succomber, avec l’aide de rebelles immunisés.

Critique :

La partie de l’épisode dédiée à l’action ne convainc que médiocrement. Cette relecture à la sauce Science-fiction du mythe des Lotophages ne produit en effet guère d’étincelles. Le tout demeure très prévisible et manque de subtilité, notamment dans le recours à la résistance locale, très cliché. Par ailleurs, si les personnages rencontrés bénéficient du sens aigu de la série pour les couleurs et les maquillages, ainsi que pour les décors surprenants, mais cela ne suffit pas à dissiper l’impression d’un récit moins prenant qu’à l’ordinaire.

Thank God it's Friday again trouve pas contre son intérêt dans ce qu’il dévoile de la personnalité des membres de l’équipage, soit l’un des fils rouges de ces premiers épisodes de la série voyant les protagonistes révéler leur vérité profonde. On en apprend ainsi plus sur le lien symbiotique existant ente Pilote et Moya, mais le focus se porte avant tout sur Aeryn, et D’Argo. Avec une émotion communicative, Aeryn nous montre, et surtout se convainc ici, qu’elle n’est pas qu’une arme, mais aussi un intellect brillant et aux valeurs positives.

D’abord traité comme source comique, du fait du contraste existant entre sa Rage et la non violence incarnée, par la suite D’Argo fait l’objet d’un joli retournement, quand sa discussion avec Zhaan montre que c’est bien cet état qui correspond à ses désirs profonds. A défaut d’une aventure réellement trépidante, on continue à s’attacher à cet étonnant équipage, ce qui est an doute plus important pour le développement à long terme de la série.

Anecdotes :

  • L’épisode introduit l’Hyper Rage, violente crise d’agressivité à laquelle succombent périodiquement les Luxans mâles tels D’Argo. L’Hyper Rage va se manifester à plusieurs reprises au cours de la série.

  • Crichton fait référence à Mad max Sous le Dôme du Tonnerre quand il déclare : Mel Gibson, Tina Turner, cage match. Virginia Hey (Zhaan) avait participé au deuxième volet de cette célèbre saga.

  • Le scénario comportait initialement de nombreux éléments reliés aux chemins de fer, mais ils urent réduits lors du tournage. 

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7. GILINA
(P.K. TECH GIRL)

Date de diffusion : 16 avril 1999

Résumé :

L’équipage découvre Zelbibion, célèbre vaisseau des Pacificateurs ayant subi un raid dévastateur. Zelbibion a été gravement endommagé et son contenu a été pillé par les pirates. Toutefois Crichton, Aeryn, et D'Argo découvrent Gilina, une technicienne ayant survécu à la catastrophe. Gilina et Crichton entament une romance, alors qu’ils tentent de réactiver les boucliers de Zelbibion avant une nouvelle attaque. Par ailleurs Rygel a été auparavant torturé sur ce vaisseau.

Critique :

De manière très osée, voire risque-tout, l’épisode assume totalement et d’emblée la romance entre Crichton et Gilina. De fait rien ne manque à l’attirail de la comédie romantique : dialogues, musiques et postures concourent à installer une relation qui irritera à coup sûr la large partie du public partisane de la relation encore naissante entre Crichton et Aeryn Sun. De plus les deux femmes sont aussi différentes, quitte à jour sur l’ultra classique opposition entre brunes et blondes. Décidément l’épisode nous propose bien une revigorante prise de bec chez les shippers, Gilina devenant instantanément le personnage que l’on adore détester. On salue l’audace.

La partie relevant plus directement de la Science-fiction introduit ici le maronnier du vaisseau en perditon visté par des héros qu’attend souvent une mauvaise surprise. Star Trek, Cosmos 1999, Stargate Universe, Firefly, Doctor Who... Toutes les séries télévisées relevant du genre et se déroulant pour une bonne part dans l’Espace y ont sacrifié. Mais Farscape mobilise judicieusement ses ressources visuelles et narratives (notamment la dimension de vaisseaux vivants des Léviathans et le vécu de Rygel) pour nous offrir un spectacle distrayant et spectaculaire, également aussi original que possible. Le récit aurait pu également saisir l’occasion de nous faire découvrir davantage de la civilisation des Pacificateurs, mais ce sujet demeure survolé.

Anecdotes :

  • L’épisode marque l’apparition de Gilina, Pacificatrice qui apparaîtra dans quatre épisodes de la série, toujours romantiquement liée à Crichton.

  • Claudia Black dut réenregistrer son dialogue en post production, lors de la scène où Aeryn interrompt  Crichton et Gilina. L’actrice fut en effet perturbée par le lourd objet qu’elle avait à transporter.

  • Sci-Fi diffusa l’épisode en avant-première de la série, peu de temps avant le lancement de Farscape

  • A propos de Zelbinion, Crichton déclare Just ask Leonardo DiCaprio. Even the big ones go down, une référence au film Titanic. 

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8. LES VIEUX DÉMONS DU PASSÉ
(THAT OLD BLACK MAGIC)

Date de diffusion : 11 juin 1999

Résumé :

Alors qu’il se trouve sur un monde commercial, Crichton est projeté dans la dimension parallèle de Maldis, un esprit maléfique se nourrissant des pulsions négatives d’autrui, tel un vampire psychique. Malis organise un combat à mort entre Crichton et le Capitaine Crais, son adversaire Pacificateur.  Zhaan va devoir faire appel à son côté obscur afin de sauver son ami.

Critique :

Bizarrement, alors que l’intrigue se noue initialement autour de la mésaventure survenue à inter-dimensionnelle survenue à Crichton, l’épisode va plutôt se révéler centré zur Zhaan Ses moments les plus intenses se voient en effet dus au segment de l’histoire voyant Zhann laisser libre cours à ses démons intérieurs afin de triompher. Certes évoqués précédemment leur révélation crue créée réellement un choc, d’autant que Virginia Hey excelle sur ce registre. Le contraste entre la Zhaan jusqu’ici connue et ce qu’elle devient ajoute une surprise supplémentaire. On pense beaucoup à la Willow de Buffy contre les Vampires quand celle-ci bascule dans les Ténèbres, les pouvoirs psychiques infligeant la souffrance en lieu et place de la magie. De l’évènement laisse agréablement planer le doute sur le devenir de Zhaan au sein de l’équipe, le retour en arrière ne coule pas de source.

Le reste du récit laisse plus dubitatif, Maldis offrit des perspectives prometteuses, mais tient difficilement la distance. L’écart demeure ainsi trop grand entre les poses qu’il affiche et la facilité avec laquelle il est en définitive battu. Son antre maléfique, quoique rompant avec l’esthétique usuelle de la série, relève trop directement du Gothisme pour ce qui est censé être un Alien n’ayant aucun rapport avec la Terre. Son intervention se cantonne essentiellement à un simple prétexte pour remettre le retour de Crais. Farscape renoue ainsi avec un antagoniste récurrent. Au passage le procédé permet également de lui conférer davantage d’épaisseur, en développant son passé et en accroissant sa cruauté. Concernant l’épisode cela nous avnt avant tout un combat assez brut de décoffrage contre Crichton, mais, là-aussi, cela se montre prometteur pour l’avenir. Le segment concernant Rygel résulte aussi divertissant qu’anecdotique.

Anecdotes :

  • Esprit maléfique et immatériel, Malis sera de retour dans l’épisode Picture If You Will (2-06).

  • Maldis s’exprime en pentamètre iambique, forme de vers à cinq pieds classiques dans la langue anglaise. Shakespeare y a eu souvent recours.

  • L’épisode marque le retour du Capitaine Crais. Ce chef des Pacificateurs traquant l’équipage de Moya n’était pas réapparu depuis le premier épisode de la série. Crais va apparaître de manière récurrente durant les trois premières saisons de la série. Lani John Tupu, son interprète, assure également la voix de Pilote.

  • Une première référence est faite à Karen Shaw, la jeune fille avec laquelle Crichton perdit sa virginité sur Terre. Dans l’épisode Kansas (4-12), on découvrira qu’il s’agit en fait de Chiana ayant voyagé dans le temps.

  • La plupart des flammes furent rajoutées digitalement, le feu aurait été trop important pour être contrôlé sur le plateau.

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9.  LE GÉNÉTICIEN FOU
(DNA MAD SCIENTIST)

Date de diffusion : 18 juin 1999

Résumé :

Un mystérieux généticien nommé NamTar s’intéresse à l’équipage très composite du Moya. En échange d’un échantillon de l’ADN de chacun des personnages, il affirme pourvoir leur révéler un plan du cosmos indiquant le chemin du retour dans leurs mondes respectifs. Crichton et ses amis commencent par accepter, mais ils sont interloqués quand le généticien leur réclame l’un des bras de Pilote.

Critique :

Le Généticien fou constitue certainement l’épisode le plus sinistre de la série, ainsi que l’un des plus troublants. La première source d’effroi provient bien entendu du méchant du jour, particulièrement grinçant. Les artistes de la production se surpassent en matière de sinistre concernant l’apparence de NamTar et celle de son acolyte, qui nous réserve un joli twist sur la véritable nature de leur relation. Certes tout ceci ne présente guère d’originalité, car on se situe derechef dans le registre du gothique, mais l’ensemble produit indéniablement son effet. Difficile de be pas songer aux Igor du Disque-Monde, dans les romans de Terry Pratchett. Quelques passages allant bien au-delà de la tonalité coutumière de la série (ces aiguilles plantées dans l’œil…).

Mais ce qui suscite réellement le trouble, demeure l’acceptation par l’équipage, du moins D’Argo, Zhaan, et Rygel, face à la cruelle demande formulée par NamTar. Le fait de céder le bras d’un camarade d’aventure couronne tout un mouvement obscurcissant les protagonistes lors des précédents épisodes (cynisme mégalomane de Rygel, démons intérieurs de Zhaan, rage de D’Argo). Leur véritable nature d’évadés, exilés depuis longtemps loin de leur foyer et absolument prête à tout pour y revenir se fait jour. Le don volontaire de Pilote accroît encore le malaise et établit une scission entre l’équipage et lui, dont le foyer est Moya  par nature, et Aeryn, par choix. La série affirme ici une spécificité vis-à-vis de Spage Opera aux héros généralement uniformément positifs, tout en instaurant une véritable intensité dramatique. La seule lumière reste le line toujours plus fort entre Aeryn et Crichton, mais lui-même ne cède pas à la tentation, on ressent que cela est dû à un exil encore récent. Un épisode très fort, mais au combien sombre.

Anecdotes :

  • Le généticien se nomme NamTar, ce qui donne RatMan en lecture inversée.

  • Les auteurs continuent à remplacer des mots par leur équivalent extraterrestre. Le mont Frell est ici entendu pour la première fois. Il remplace un mot terrien débutant par F et banni à la télévision (du moins dans les séries familiales). Frell sera fréquemment entendu au cours de Farscape.

  • L’acteur Adrian Getley anime le corps de NamTar mais le visage de ce dernier est un Animatronics dirigé par Sean Masterson, principal marionnettiste de Pilote. Adrian Getley va renouveler ce type d’expérience tout au long de la série.

  • La symbiose entre les Pilotes et les vaisseaux Léviathans est ici révélée.

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10. CHACUN SON SECRET
(THEY'VE GOT A SECRET)

Date de diffusion : 25 juin 1999

Résumé :

D’Argo provoque sans le vouloir un accident à bord de Moya et est expulsé dans l’Espace. Il est sauvé in extremis, mais le choc lui trouble l’esprit. Il perçoit désormais ses amis comme des personnages de son passé. Zhaan devient ainsi Lo’Laan , son épouse jadis assassinée. L’équipage doit lui faire retrouver la raison, alors que Moya aussi est perturbée. Le vaisseau commence en effet à agir de manière hostile.

Critique :

L’épisode présente l’intérêt d’apporter des développements majeurs pour certains personnages. En particulier Moya concernant sa grossesse et D’Argo (paternité, capacité de survivre brièvement dans le vide spatial, traumatismes du passé comme raison de sa haine envers les Pacificateurs). Néanmoins l’impact de ces informations ne peut faire oublier un traitement peu pertinent de l’action décrite. En effet les différents membres de l’équipage prennent soudainement des décisions bien moins pertinentes qu’à l’ordinaire, sans réelle explication. On a l’impression de se trouver face à un équipage novice, ce qui aurait pu se justifier en tout but de série, mais plus après les exploits précédents, y compris pour Crichton. Les deux crises, D’Argo et Moya, ne développent pas assez d’interactions entre elles pour électriser le récit. 

Par ailleurs le rythme des évènements pâtit de quelques trous d’air contre-productifs. Il reste étonnant de découvrir Crichton et Aeryn papoter en peine crise autour d’un verre à propos de la Vie, de l’Univers et du Reste. Le contraste entre la révélation le drame particulièrement horrible vécu par D’Argo et le peu d’émotions exprimées (hormis lors de la toute dernière scène) rend l’ensemble passablement artificiel. À la décharge des interprètes, arborer un maquillage aussi impressionnant doit compliquer l’expressivité. Visuellement, l’épisode n’est pas non plus le plus spectaculaire de la période, même s’il demeure efficace. Alors que, jusqu’ici, Farscape avait su équilibrer action et développement des personnages, cet épisode sacrifie trop la première au bénéfice du second.

Anecdotes :

  • La grossesse de Moya est ici révélée. Initialement elle devait l’être lors du pilote de la série, mais O’Bannon décida de ne pas surcharger cet épisode déjà riche en évènements divers.

  • Le décor de Moya fut constitué en 10 segments sur roue, afin de pouvoir les recombiner afin de donner l’illusion de nouvelles salles et corridors, comme ici.

  • L’appareil servant à faite une injection à D’Argo est en fait une simple pipette de laboratoire, transformée par l’équipe de production.

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11.  NAISSANCE D'UN VORTEX
(TILL THE BLOOD RUNS CLEAR)

Date de diffusion : 9 juillet 1999

Résumé :

Le vaisseau de Crichton et d’Aeryn est endommagé après que le Terrien ait tenté de profiter d’une activité solaire particulière afin de créer un Trou de Ver. Ils se posent sur une planète proche pour réparer, mais ils doivent faire vite. Une fois fermé, le Trou de Ver instable ne pourra se rouvrir que dans cinq années. Leur tâche est encore compliquée par des chasseurs de primes intéressés par la forte somme promise par Crais.

Critique :

Tout en maintenant le déséquilibre entre développement des personnages et action précédemment observé lors de Chacun son secret, Naissance d’un Vortex va largement rectifier le tir. En effet l’action se voit accorder plus d’espace, avec un ton plus assimilable à du Space opera. Mais c’est surtout la description des personnages qui gagne en crédibilité, chacun retrouvant des attitudes et des expressions conformes à sa nature profonde. A cet égard, à côté du merveilleux scientifique, Farscape renoue avec son versant sombre, décrivant ses protagonistes comme désespérés et prêts à tout pour regagner leur foyer. Découvrir Crichton prêt à emmener Aeryn sur Terre sans même la consulter apporte ainsi une intensité dramatique particulière aux évènements. 

Celle-ci se rajoute à l’effet apporté par le grand retour du thème des Trous de Ver, soit le fil rouge de la série concernant Crichton (outre sa relation avec Aeryn). Dès lors l’épisode revêt comme une saveur d’épisode mythologique, un procédé souvent pertinent. On apprécie également l’apport des personnages secondaires Furlow véhicule un humour bien venu, sans pour autant, ou les pittoresques mercenaires assez à la Star Wars. Il reste toutefois dommage que le récit s’épuise en partie à suivre un trop grand nombre de personnages. Seuls Pilote et Rygel se voient mis en retrait, tous les autres membres de l’équipage ont droit à leur segment. Ces scènes ne sont pas dépourvues d’intérêt (alliance scellée entre Crichton et D’Argo, Spleen d’Aeryn…), mais elles finissent par donner un sentiment de trop plein et d’émiettement.

Anecdotes :

  • Crichton croit comprendre « Worf » quand Rorf se présente, un clin d’œil au Lt. Worf, le Klingon de Star Trek Next Generation (1987-1994). Worf est également devenu un personnage de Star Trek: Deep Space Nine (1993-1999). Avec un total de 244 épisodes à son actif, il est le personnage le plus présent dans toute la franchise Star Trek.

  • Crichton et Aeryn prennent Butch et Sundance comme nom d’emprunt, une référence au film Butch Cassidy et le Kid (1969).

  • La chaleur est néfaste pour Aeryn, car en tant que Sébacéenne, elle risque d’être victime de delirium. Durant tout l’épisode, elle séjourne pourtant dans un désert torride, sans que cela soit évoqué. La forte chaleur a par contre réellement compliqué le tournage.

  • Le désert est figuré par les vastes dunes de la plage de Stockton, près du port de Newcastle, au nord de Sydney. Atteignant 30 mètres de haut, il s’agit des dunes mobiles les plus vastes de l’hémisphère sud. Elles se déplacent de quatre mètres par an, vers le nord et ont également servi de décor au film Mad Max (1979).

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12. LE FLAX
(THE FLAX)

Date de diffusion : 16 juillet 1999

Résumé :

Alors qu’Aeryn donne un cours de pilotage à Crichton, leur vaisseau est capturé par le Flax une nasse spatiale utilisée comme un piège par des pirates spatiaux. Le reste de l’équipage et en particulier Rygel, fait face au chef des pirates, D’Argo trouve une piste pouvant le conduire à une carte indiquant le chemin du retour vers son monde. Il va devoir choisir entre tenter sa chance ou secourir ses amis. Se croyant perdus, Aeryn et Crichton s’embrassent.

Critique :

Justin Monjo, coproducteur et auteur particulièrement marquant de Farscape, frappe un grand coup à l’occasion ce tout premier scénario écrit pour la série. D’entrée passionné par ls personnages et maîtrisant parfaitement le sujet, il n’hésite à totalement exploser le groupe au sein de trois sous-intrigues pétillantes d’humour et d’action, et finement imbriquées entre elles. Chacune devient également une séquence clef pour ses protagonistes. Sauvant la situation face aux pirates au terme d’une confrontation aussi mouvementée que divertissante, Rygel échappe ainsi au statut de simple abonné aux gags, pour prendre pleinement part à l’action. D’Argo parvient à passer outre à sa pulsion de retour au foyer pour sauve es camarades, mettant ainsi fin à une séquence sombre de la saison. Mais cet opus, culte pour les amateurs du ship Aeryn/Crichton, se montre plus notable encore pour l’évolution du couple vedette.

Leur aventure s’avère absolument prenante et ludique, leur courage et leur imagination se voyant testés avec acharnement par un scénariste multipliant à plaisir chausse-trappes et coups du sort. Comme de coutume chacun enseigne à l’autre comment progresser, quand nous stupéfie l’Évènement ayant mis nettement plus de temps à survenir que dans bien d’autres séries. Accompagné de beaucoup d’humour, cette péripétie majeure ne va pas sans un léger jeu érotique autour des combinaisons spatiales, évoquant (de loin) le fameux générique polisson de Barbarella. Cette version talentueusement revisitée version Space Opera du classique de l’ascenseur en panne achève de transformer The Flax en épisode pivot d’une série qu’il propulse dans sa période classique, au terme d’une mise en place très réussie.

Anecdotes :

  • Top Gun, you're in the need for speed déclare Crichton, faisant référence à une célèbre réplique du film  de 1986 (I feel the need... The need for speed !).

  • L’épisode marque les débuts d’une relation entre Aeryn et Crichton allant bien au-delà de l’amitié et devant se prolonger tout au long de la série.

  • L’épisode fut réalisé après Rhapsody in Blue, mais diffusé juste avant. Il s’agit de la dernière inversion de diffusion effectuée cette saison.

  • Justin Monjo signe ici son premier scénario. Il va en tout écrire 14 épisodes, souvent appréciés du public de la série, et devenir coproducteur de Farscape

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13. RAPSODY IN BLUE
(RAPSODY IN BLUE)

Date de diffusion : 23 juillet 1999

Résumé :

L’équipage découvre un monde abritant une colonie de Delviens renégats. Leurs prêtres utilisent un stratagème afin que Zhaan leur apprenne comment surmonter des sombres instincts qui menacent de s’emparer d’eux.

Critique :

L’épisode perpétue le système consistant à explorer le passé de tel ou tel personnage, en l’occurrence Zhaan. On apprécie qu’un protagoniste soit doté d’un véritable passé, ce qui contribue puissamment à lui conférer de l’épaisseur. Mais, outre que les maquillages des autres Delviens, ne valent pas ceux de l’héroïne, trop délayer le procédé peut également devenir improductif, en installant une routine prévisible et en emberlificotant les évènements. L’épisode prête en partie le flanc à cette critique, avec une double narration passablement lente et confuse du complot du jour et des antécédents de Zhaan. Par ailleurs la série introduit une relative contradiction à propos des motivations de Zhaan.

En effet, tout comme l’ensemble de l’équipage du Moya, elle a jusqu’ici été décrite comme désespérément désireuse de rentrer dans son monde d’origine. Or elle y est toujours une paria, puisque le régime allié aux Pacificateurs est visiblement toujours en place. Les motifs de son retour seraient dès lors politiques (instauration d’une opposition, voire d’une révolution) et non plus personnels, comme la série l’avait précédemment laissé entendre. Demeurent une tonalité sombre toujours aussi marquée et une relation intéressante avec un Crichton institué en confident / donneur de conseil ce qui illustre l’élévation progressive de son statut à bord de Moya.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à la célèbre œuvre pour piano et orchestre de George Gershwin (1924), notamment réputée pour son alliance de musique classique et de sonorités de jazz.

  • L’actrice australienne Virginia Hey dut se raser entièrement la tête pour tenir le rôle de Zhaan. Elle se déclara légèrement contrariée de découvrir que ce n’était pas le cas pour les interprètes des autres femmes delviennes. Elle ajoute que l’épisode de meure néanmoins son préféré.

  • Huit artistes durent être mobilisés pour réaliser les mquullages des différents Delviens.

  • La peinture ornant l’arche du temple delvien s’inspire du tableau The Old Glen Mill, de Maxfield Parrish (1950).

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14. JEREMIAH CRICHTON
(JEREMIAH CRICHTON)

Date de diffusion : 30 juillet 1999

Résumé :

Alors que Crichton explore l’espace, un saut spatial de Moya dû à sa grossesse l’empêche de revenir au vaisseau désormais éloigné. Il débute une nouvelle vie parmi les indigènes d’une planète arriérée, étant sans nouvelles de ses amis. Des mois plus tard, l’équipage parvient à le rejoindre mais Rygel est alors confondu avec une divinité supposée apparaître pour guider le peuple vers un âge d’or.

Critique :

Rien ne fonctionne vraiment dans cet épisode. L’éloignement de Crichton s’explique par une bouffée de colère et un comportement odieux envers ses amis totalement en rupture avec ce que l’on sait du personnage. La même facilité d’écriture se retrouve dans les péripéties du jour (la combustion, le traducteur universel…) mais aussi dans des personnages locaux tous réduits à des clichés, avec une interprétation à l’avenant. L’intrigue accomplit un véritable tête-à-queue avec l’arrivée prématurée des secours.

Au lieu de suivre les conséquences psychologiques de l’exil chez Crichton, les retrouvailles se voient ainsi très rapidement expédiées. Une seconde histoire se substitue certes à celle ainsi torpillée mais elle se limite pour l’essentiel aux pitreries de Rygel. Même si ce dernier s’acère toujours aussi amusant, ce sabordage laisse une durable impression de gâchis. Même la barbe à la Robinson Crusoé de Crichton apparaît cruellement comme un clair postiche, alors que les maquillages constituent un point fort du programme.

Anecdotes :

  • Le titre adapte celui du western Jeremiah Johnson (1972), qui est le film préféré de Ben Browder. Les dialogues de l’épisode reprennent également ponctuellement des citations du film.

  • Le tournage fut gêné par une tempête venue du désert australien. Les décors manquèrent d’être détruits par des pierres charriées par le vent, qui cassèrent les vitres du studio.

  • L’épisode contient la plus longue représentation de Rygel en images de synthèse de toute la série. En effet, pour une fois, les auteurs décidèrent de ne pas tenir compte de slimitations de la marionnette dans l’écriture du scénario. 

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15. LE RETOUR DE DURKA
(DURKA RETURNS)

 

Date de diffusion : 13 août 1999

Résumé :

Moya entre en collision avec un vaisseau de transport des Nebaris. Salis, un agent officiel est recueilli, avec ses deux prisonniers : Chiana une jeune Nebari et Durka, un important Pacificateur ayant jadis torturé Rygel. Celui-ci désire se venger, même si Salis affirme que Durka est sous son contrôle. Fervents partisans de l’ordre, les Nébaris, ont en effet procédé à un lavage de cerveau du Pacificateur.

Critique :

Cet épisode pivot réussit à la perfection à deux exercices de style pas si aisés qu’il n’y semble au premier abord. Avec Durka, il sacrifie ainsi au retour d’un adversaire déjà affronté lord d’un épisode précédent. Il s’agit évidemment d’un grand classique depuis les séries d’aventures des années 60, mais son exécution s’avère ici particulièrement aboutie. Sa dimension d’adversaire de grande classe se voit confirmée par les nombreuses péripéties qu’il occasionne au sein de Moya soudain mise en péril, tandis que le personnage s’avère agréablement subtil et inquiétant (même quand encore soumis au conditionnement), là encore comme à la grande époque. La facette sombre de Rygel qu’il réactive se voit décrite avec force, dans la meilleure tradition de Farscape.

Par ricochet cette présence de Durka souligne celle des Nébaris, puisque ce nouvel adversaire de  l’équipage l’a en définitive dominé. Le côte glaçant de l’utopie normative, à première vue exempte de violence physique de ce peuple se montre en définitive plus inquiétante que la rudesse des Pacificateurs. Cela sert de parfait tremplin à l’entrée en scène de Chiana, autre pari gagné de l’épisode. qui va devenir un personnage récurrent de la série grâce au succès rencontré. Outre son étonnante apparence monochrome et la tonique prestation de Gigi Edgley, Chiana réussit haut la main son examen d’entrée grâce à son astuce et à sa forte personnalité. Bien sûr, à l’instar d’Aeryn et de Zhaan, elle s’avère une rebelle bien davantage qu’une criminelle, mais les évènements la présentent de manière davantage assombrie, d’où une prometteuse spécificité.

Anecdotes :

  • Initialement Chiana était censée mourir à la fin de l’épisode. Mais David Kemper apprécia tellement la performance de l’actrice Gigi Edgley qu’il réécrivit la fin du script. Elle sera blessée, et non tuée, par la balle.

  • Chiana va devenir un nouveau membre de l’équipage et son potentiel va lui valoir demeurer un personnage régulier jusqu’à la fin de Farscape.

  • Un incident survient durant le tournage : Ben Browder était plus proche que prévu de la supposée bombe quand celle-ci explosa. L’acteur fut noirci de fumée et les images furent conservées du fait de son expression de peur tout à fait sincère.   

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16. QUE FERAIENT-ILS ?
(A HUMAN REACTION)

Date de diffusion : 20 août 1999

Résumé :

Pilote détecte un Trou de Ver à proximité de Moya. Crichton tente sa chance quand il apparaît que la singularité pourrait bien le ramener sur Terre, celle-ci étant visible de l’autre côté. Il regagne notre monde, mais va s’apercevoir que l’accueil y est bien moins amical que prévu, en particulier quand ses amis extra-terrestres le rejoignent.

Critique :

Le fait que la Terre visitée s’avère en définitive un simulacre empêche l’épisode de considérer l’Humanité et ses capacités limitées d’ouverture à l’altérité, come aurait pu le faire une série comme La Quatrième Dimension, ou des films de Science-fiction plus récents. Mais assume pleinement cette état de fait en se centrant non pas sur le regard humain, mais bien sur celui de John. Comme Lost in translation notre héros a la surprise de se demander si la terrer est bien toujours son monde et si son véritable foyer n’est ps désormais à bord du Moya. Soit un véritable renversement de situation vis-à-vis des Space opera de ce type, où le retour à la Terre compose l’Alpha et l’Oméga de l’histoire. Décidément Farscape ne cesse de nous surprendre ! Le récit sait également s’étendre à l’ensemble de l’équipage.

Chacun des exilés subit par ricochet le doute existentiel vécu par Crichton, mais l’évènement se montre particulièrement touchant en resserrant les liens entre tous les protagonistes. Plusieurs scènes se montrent réellement poignantes comme l’adieu initial de Crichton à ses amis, avec une commune émotion. L’ensemble de l’interprétation se montre à la hauteur, en particulier Ben Browder impressionne par sa conviction dans l’expression de toute la gamme des sentiments ressentis par Crichton. Claudia Black lui renvoie un bel écho, avec cet épisode débouchant sur une scène clef de leur relation, tournée avec pudeur et sensibilité. Tout ne devient pas romance pour autant, le réveil confirme que le duo va néanmoins conserver tout son piquant. Un magnifique épisode nous confirmant qu’au-delà de son visuel particulièrement réussi et du souffle du Space opera, ce sont bien ses personnages qui constituent le cœur de Farscape.

Anecdotes :

  • Après un flirt marqué durant les récents épisodes, Crichton et Aeryn consomment ici leur passion, un évènement arrivé nettement plus rapidement que pour Clair de Lune ou X-Files.

  • Cette péripétie est bien réelle, contrairement à la majeure partie des autres évènements narrés dans l’épisode. De nombreux fans conservèrent néanmoins un doute sur la question et il fut définitivement confirmé lors d’un dialogue du pilote de la deuxième saison, Mind the Baby.

  • Crichton, astronaute américain se pose néanmoins en Australie, c'est-à-dire pile là où est tournée la série !

  • Les marionnettistes animant l’Ancien travaillèrent devant un fond vert et furent effacés digitalement en postproduction.

  • Le tournage fut perturbé par de fortes pluies ayant devancé les prévisions météorologiques. 

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17. DE L'AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
(THROUGH THE LOOKING GLASS)

Date de diffusion : 10 septembre 1999

Résumé :

Moya désire rassurer son équipage quant à sa capacité à réaliser un saut hyper spatial malgré sa grossesse. Elle tente l’expérience mais celle-ci tourne mal et le Léviathan est désynchronisé dans l’Espace-temps. L’équipage est divisé dans trois versions de Moya existant dans des dimensions différentes. Une entité composée d’énergie passe également à l’attaque.

Critique :

Avec son intrigue spatio-temporelle dans un premier temps très ludique, l’épisode séduit, d’emblée, du moins tant que le mystère perdure sur les évènements en cours. Cette figure bien connue des amateurs de Science-fiction se trouve ici relayée par quelques caractéristique purement à la Farscape, comme un aspect visuel soigné et audacieux le choix d’une dominante chromatique  imprégnant chacun des trois univers et quelques beaux effets spéciaux. Dans la droite ligne des dialogues vivants et naturels de Farscape, toute la phraséologie coutumière du Space-opera autour du « continuum spatio-temporel » nous est également épargnée. L’épisode tombe également à point nommé pour nous rappeler que Moya est un être vivant, tandis que l’on en apprend un peu plus sur on aléatoire propulsion hyper spatiale.

Malheureusement, une fois décanté l’énigme, le récit s’embourbe progressivement. Il ne parvient pas à relancer la situation originelle autrement que par des pérégrinations de personnages aussi gratuites que peu passionnantes (c’est particulièrement le cas avec Crichton). Certains tics de mise en scène viennent encore renforcer ce sentiment comme un recours prononcé aux scènes tournées en ralenti. Pour animer les débats, on aurait préféré une énigme dimensionnelle davantage ludique, plutôt que l’intervention d’un monstre plus ridicule qu’effrayant et assez inopérant tout au long de l’action. Le relationnel ne vient ici que modérément au secours de l’épisode, celui-ayant clairement opté pour une approche privilégiant les thèmes de Science-fiction au ressenti des personnages.

Anecdotes :

  • L’épisode a été décrit par les artistes et marinistes de la production comme l’un des plus difficles à réaliser de la saison.

  • L’épisode marque les débuts de l’amitié entre Rygel et Chiana, qui va progressivement devenir une relation très populaire auprès du public. 

  • Le bras de Zhaan se compose de fibres capables de se régénérer, ce qui constitue un indice quant à sa véritable nature, révélée en fin de saison. 

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18. VIRUS
(A BUG'S LIFE)

Date de diffusion : 17 septembre 1999

Résumé :

Un groupe de Pacificateurs escorte un dangereux prisonnier vers une base sécurisée, mais une défaillance les force à aborder Moya. Nos héros prétendent alors être aux commandes d’un vaisseau-prison travaillant pour les Pacificateurs. Rygel et Chiana délivrent le prisonnier, mais celui-ci est possédé par une entité virale pouvant transférer son contrôle par simple contact. Dès lors plus personne n’est à l’abri à bord de Moya.

Critique :

Développant bien moins d’humour qu’à l’ordinaire, Virus sait instiller une progressive paranoïa ambiante, propre aux récits situés dans la même veine bien connue à la The Thing ou à l’épisode Ice des X-Files, quand le spectateur aussi bien que les protagonistes ne savent plus en qui se dissimule l’adversaire. A défaut d’une réelle originalité, le très habile scénario sait conjointement mettre en place la montée progressive de l’angoisse et la mise en place des règles caractérisant le pouvoir de l’hôte hostile, autorisant ainsi une fin de crise se profilant en un agréable jeu de logique. =l’opposition nentre l’équipage du Moya et les pacificateurs vient encore ajouter un élément dramatique supplémentaire, complexifiant avec pertinence une partie se jouant à trois.

La victoire dépend en dernier ressort de la nature de chaque groupe et de sa philosophie interne, ce qui rajoute une dimension morale à l’histoire. Outre une production une nouvelle fois irréprochable, l’épisode s’appuie également sur une excellente interprétation. La prestation de Gigi Edgley en Chiana possédée achève d’ailleurs de lui faire gagner ses lettres de noblesse au sein de la distribution. Le retour en force des Pacificateurs, ennemi récurrent de l’équipage, profile déjà la fin de saison, tandis que cette mystérieuse force d’élite dissimulée dans les Confins au sein de la Base Gommak (ici encore seulement évoquée) accroît encore la menace.

Anecdotes :

  • Le voyant de la porte passe alternativement du vert au rouge, alors qu’elle est toujours fermée.

  • Les Pacificateurs indiquent que le virus produira des spores quand il aura passé suffisamment de temps dans le corps de son hôte. Or les virus ne se reproduisent pas par spores (contrairement aux bactéries), mais par duplication.

  • Contrairement à ce que semble indiquer la fin de l’épisode, le Virus ne réapparaitra plus dans la suite de la série.

  • La blessure d’Aeryn va s’avérer plus grave que prévue, introduisant ainsi une continuité directe avec l’épisode suivant, pour la première fois de la série. 

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19. LE GREFFON
(NERVE)

Date de diffusion : 7 janvier 2000

Résumé :

Lors de l’affrontement précédent, Aeryn a été grièvement blessée par les Pacificateurs, son système nerveux menaçant de s’effondrer. Elle doit bénéficier d’une greffe de tissus, que l’on ne peut trouver que dans la mystérieuse Base Gammak.  Crichton et Chiana s’y infiltrent avec l’aide surprise de Gilina. Ils vont pour la première fois se confronter au chef de la force d’élite des Pacificateurs, le sombre Scorpius. Celui-ci capture Crichton et le soumet à une torture mentale, désireux de percer le secret des Trous de Ver. 

Critique :

Cette seconde partie du premier arc narratif de Farscape s’insère avec dynamisme dans la continuité des évènements. Le spectateur est plongé dans l’action ce qui n’empêche pas de laisser place aux émotions, avec la touchante scène voyant Aeryn prête à mourir. Celle-ci échoue décidément à trouver un sens à sa nouvelle vie, l’idylle naissante avec Crichton ne suffisant pas à effacer les séquelles du traumatisme de la rupture avec les siens (et ravivées par les évènements précédents). Le récit demeure particulièrement dense de bout en bout, avec des rebondissements réussis, tel le retour inattendu de la sympathique Gilana ou l’entrée en scène de Stark, allié tourmenté de Crichton et électron libre de la série. .

Au-delà de ces stimulantes péripéties, l’épisode a le grand mérite d’introduire celui qui va devenir le meilleur antagoniste de la série, avec un Scorpius déjà en grande forme. Outre son apparence sinistre, au cuir totalement assumé, alors que l’on ne fait encore que le découvrir, il introduit une menaçante présente tout à fait inédite jusqu’ici. Sa fascination pour les trous de ver relance également ceux-ci au cœur de la série, alors même que la venue de Crichton commençait à dter et que s’émoussait son envie de retour. Wayne Pygram réussit à imposer son jeu tout en menace et subtilité, malgré l’effarant maquillage. Classique mais percutant, le cliffhanger final nous propulse une nouvelle fois d’emblée dans l’opus suivant.

Anecdotes :

  • For the last time Nosferatu, I'm not a spy ! s’exclame Crichton, une référence au classique de 1922.

  • Crichton soupire également Danger, Will Robinson, soit la phrase rituelle du robot B9 de la série Perdus dans l’espace (1965-1968).

  • L’épisode marque l’apparition de Scorpius, qui va devenir le principal antagoniste tout au long de la série. Joué par l’acteur Wayne Pygram, il devait initialement être un Animatronics évoquant un insecte.

  • Le secret de la création des Trous de ver a été inséré dans l’inconscient de Crichton par les Anciens, les Aliens ayant créé la fausse Terre découverte dans A Human Reaction

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20. LE VOLEUR DE MÉMOIRE
(THE HIDDEN MEMORY)

Date de diffusion : 14 janvier 2000

Résumé :

Pendant que Moya commence à accoucher, Aeryn (désormais en partie guérie), D’Argo et Zhaan pénètrent à  tour dans la base Gammak, afin de secourir Crichton. Gilina aide toujours ce dernier  à résister à la torture mentale exercée par Scorpius, bientôt rejoint par Crais. Crichton est délivré, mais Gilina est mortellement blessée durant la confrontation.

Critique :

Cette ultime partie de l’arc de la Base Gammak introduit moins de nouveaux personnages et concepts que précédemment mais exploite avec succès la poursuite de l’action. Les péripéties se succèdent toujours à un train d’enfer (brillant twist de la manipulation réussie par Giliana et accusant Crais auprès de Scorpius). L’épisode trouve également une identité en rendant l’ambiance encore plus sombre que lors de Nerve, avec notamment des séances de torture rendues réellement éprouvantes. L’ensemble de l’intrigue demeure toutefois de facture assez classique, avec différents cas de figure relatifs aux missions d’exfiltration et aussi bien valables en Science-fiction que dans les récits d’espionnage (approche trop facile de la base ennemie).

L’’épisode sait heureusement nous surprendre de temps à autres, comme lors du rebondissement de la naissance d’un Léviathan armé. Décidément l’univers de Farscape reste très ludique, avec des règles s’accompagnant de judicieuses exceptions. Un paroxysme dramatique se voit atteint avec le décès de l’héroïque Gilina, mais il est vrai que le personnage avait sans doute alors exprimé tout son potentiel. Un triangle amoureux avec Crichton et Aeryn aurait en effet été hors sujet dans cette série ! D’intenses confrontations (Crais et Aeryn, Scorpius et Crais) accroissent encore l’intensité de l’opus. Au total cette palpitante aventure aura permis de dynamiser la série tout en accroissant ses potentialités narratives, via l’entrée en scène déjà spectaculaire de Scorpius et l’extension des Trous de Ver comme enjeu global du récit.

Anecdotes :

  • La révélation de la nature spéciale de l’enfant de Moya devait constituer un cliffhanger à la fin de Nerve, première partie du double épisode. Faute de temps durant le tournage, la scène prit finalement place au début de la seconde partie.

  • Crichton déclare Kinda looks like an episode of Melrose Place, évidemment un clin d’œil au célèbre feuilleton d’Aaron Spelling  (1992-1999), aux spectaculaires rebondissements.

  • S’achève ici un arc narratif (de trois épisodes), une technique que Farscape réutilisera régulièrement par la suite.

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21. LA CALCIVORE
(BONE TO BE WILD)

Date de diffusion : 21 janvier 2000

Résumé :

Alors que Moya tente d’échapper à Craig dans un champ d’astéroïdes, l’équipage reçoit un appel de tresse en provenance d’un planétoïde. Celui-ci s’avère doté d’une atmosphère et entièrement couvert d’une superbe flore. Pendant ce temps les Pacificateurs sont en proie à la rivalité opposant Crais à Scorpius et Aeryn aide Moya à communiquer avec son nouveau-né, pour partie fruit de la technologie des Pacificateurs.

Critique :

Cet épisode isolé tombe à pic pour ménager une respiration entre le spectaculaire arc narratif introduisant Scorpius et le final de saison, évitant ainsi que le spectateur connaisse une satiété en matière de rebondissements spectaculaires. Malheureusement l’intrigue opte pour se diviser en segments demeurant totalement disjoints jusqu’à la conclusion de l’opus et sans aucune interaction développée entre eux. Ce type de tronçonnage s’avère souvent nuisible, c’est ici le cas même si les effets négatifs demeurent limités, un segment se voyant clairement privilégié au détriment des deux autres.

Ainsi le mélodrame familial entre Moya et son nouveau-né souffre d’un manque d’espace pour pouvoir se développer avec subtilité. Malgré les louables efforts de Claudia Black, le voile de Space-opéra dissimule mal un pesant pathos débouchant sur une conclusion très enfantine. Magnifiquement interprétée, la joute entre Crais et Scorpius se suit avec davantage de plaisir, mais une schématisation là aussi nécessaire rabaisse trop le premier au rang de faire-valoir du second : aucun suspense ne s’installe jamais quant à l’issue du combat. L’épisode retrouve heureusement ds couleurs avec l’échevelée aventure sur l’astéroïde. Correctement dimensionnée, celle-ci joue joliment du cliché de la série B de Science-fiction voyant une jeune femme poursuivie par un monstre (depuis L'Étrange Créature du Lac noir, au bas mot), avec de percutants rebondissements.

Anecdotes :

  • M'Lee est le premier rôle tenu par Francesca Buller, épouse de Ben Browder. Elle va jouer un personnge différent à chaque saison.

  • La conclusion de l'épisode laisse entrevoir un retour de M'Lee, mais cela ne survint jamais.

  • Il est cette fois clairement révélé que Zhaan est une plante. L'effet spécial montrant le mimétisme végétal de Zhaan est si accentué que le personnage semble simplement être annihilé.

  • Gigi Edgley (Chiana) figure désormais au générique.

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22. LES LIENS DE L'ESPACE
(FAMILY TIES)

Date de diffusion : 28 janvier 2000

Résumé :

Alors que Moya se trouve toujours dans le champ d’astéroïdes afin d’échapper aux Pacificateurs, Rygel se rend à Scorpius et Crais. Il propose de leur livrer ses amis en échange de sa propre liberté. Sur le point d’être abordé, l’équipage se réunit pour se dire adieu. Mais Rygel leur réserve une surprise en revenant avec Crais. Une ultime carte est encore à jouer par Crichton et les siens.  

Critique :

Cette fin de saison parvient à sortir des entiers battus via la trahison de Rygel, que l’on savait égoïste (et égotiste), mais certes pas à ce point-là ! L’effet se voit également joliment relayé par la concomitante défection de Crais. Cette création d’un tiers parti parmi les éléments les plus en clair-obscur des deux forces en présence vient encore agréablement complexifier une situation déjà très ludique, aux alliances aussi fragiles que mouvantes. Y compris lors de l’attaque de la Base Gammak, le récit sacrifie quelque peu l’action au relationnel (hormis dans la dernière ligne droite), et, de fait, le spectacle ne résulte pas tout à fait aussi spectaculaire que ce que l’on aurait pu imaginer d’un tel évènement.

 

Mais l’opus compense aisément cette légère insuffisance par la puissance émotionnelle de nombre de ses scènes, notamment lorsque les membres de l’équipage se réunissent pour un ultime adieu célébrant leur fraternité, mais aussi lors du retour de Rygel, à l’ambiance nettement moins chaleureuse. Ben entendu ce final de saison sacrifie à la figure imposée du cliffhanger, avec une vraie réussite à la clef. En effet la victoire à la Pyrrhus de nos amis les laisse dans une situation bien difficile, les scénaristes faisant preuve d’une vraie créativité à ce sujet ! Ce final très relevé vient dignement conclure une première saison ayant vu Farscape régulièrement monter en puissance et affirmer sa personnalité vis-vis des poncifs du Space-opera.

Anecdotes :

  • Un nouveau clin d’œil est fait à Star Trek Classic quand Crichton compare le duo qu'il forme avec D'Argo à Kirk et Spock.

  • John déclare It's a 'Jerry Springer' kinda family. Il fait allusion à une émission controversée de NBC, réputée pour les familles dysfonctionnelles et les personnalités extravagantes à qui elle donne la parole.

  • Ce dernier épisode de la saison fut aussi le dernier à être tourné dans les Studios Fox. La production allait désormais se déplacer dans d'anciens entrepôts douaniers, désormais désaffectés, à Homebush Bay, près de Sydney.

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes :

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

castle 3 24

Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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