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Saison 4Saison 1

Farscape

Présentation 


Lors d’une mission spatiale, l’astronaute John Crichton est aspiré par un Vortex, qui le propulse à l’autre bout de l’univers. Notre héros rencontre alors Moya, un gigantesque vaisseau bioméanique et conscient, abritant un équipage des plus improbables, composé de créatures pas toutes humaines et provenant de mondes très différents, dont le monarque déchu Rygel XVI. Moya est poursuivie par les terribles Pacificateurs du capitaine Bialar Crais, une race particulièrement militariste et agressive. Le groupe rebelle reçoit bientôt le renfort de la belle et létale Aeryn Sun, une Pacificatrice en rupture de ban. En compagnie de ses nouveaux amis, John va aller d’aventures en aventures à la découverte d’une galaxie surprenante et périlleuse, tout en connaissant une tumultueuse romance avec la brune Aeryn. Il va tenter de trouver un chemin de retour vers la Terre en maîtrisant les secrets des Vortex, tout en s’opposant à l’effroyable Scorpius.

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Jim Henson fut un légendaire marionnettiste, dont les créations marquèrent aussi bien le cinéma (Labyrinth, Dark Crystal) que la télévision (The Muppet Show, Fraggle Rock, Sesame Street). Après sa mort prématurée, survenue en 1990 à l’âge de 53 ans, les diverses sociétés et fondations qu’il avait créées poursuivirent leur parcours. Elles seront désormais dirigées par son épouse Jane et ses enfants Brian et Lisa, eux-aussi marionnettistes virtuoses. Plusieurs belles réussites seront au rendez-vous, notamment le surprenant épisode Les Marionnettes maléfiques, d’Angel (2004). Mais le chef-d’œuvre de cette période de la saga Henson demeure sans nul doute Farscape (1999-2002).

Au début des années 90, sous l'influence de la Cantina de Chalmun de Star Wars, Brian Henson portait le projet d’une série de Space Opera doublement hors normes. En effet son originalité serait certes narrative avec un univers complexe et des personnages aussi bigarrés qu’originaux, mais aussi visuelle, car mettant en œuvre le savoir faire unique du Jim Henson's Creature Shop en matière de marionnettes et d’animatronique (La plante de La petite boutique des horreurs et les animaux de Dr. Dolittle et de Babe, entre autres).

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Henson s’associe au professionnel de la production de séries télévisées qu’est Rockne S. O'Bannon (SeaQuest, Alien Nation, Cult), qui va peaufiner l’idée initiale. O’Bannon va devenir le showrunner de Farscape,  supervisant l’écriture des scénarios en association avec l’auteur David Kemper. Cela permettra à Brian Henson de se concentrer sut la création et l’animation des créatures animatroniques entourant les protagonistes humains de la série. Cet assemblage harmonieux fonctionnera sans heurts jusqu’au terme de l’aventure Farscape.

Plusieurs années seront néanmoins nécessaires au duo pour convaincre des investisseurs et la série sera finalement lancée sur la chaîne australienne Nine Network Elle sera ensuite diffusée aux USA sur Sci-Fi (Syfy aujourd’hui), en France sur Série Club. Farscape connaîtra un grand succès critique, reportant le prestigieux Saturn Award de la meilleure série SF sur câble en 2000, 2001, 2002 et 2004. Les deux comédiens principaux, Ben Browder (John) et Claudia Black (Aeryn), seront également primés. Le public du programme, certes enthousiaste demeure toutefois restreint, notamment du fait d’un programmation très erratique par Sci-Fi. En septembre 2002, la chaîne annonce brusquement l’arrêt de la série à l’issue de la saison 4 et de 88 épisodes, officiellement à cause d’un coût de production trop élevé. La chaîne souhaite également donner la priorité à un nouveau Space Opera, Battlestar Galactica, jugé davantage porteur.

Or le dernier épisode se termine sur un terrible cliffhanger (l’apparente annihilation des héros), le projet initial couvrant cinq saisons et les auteurs n’ayant pas été prévenus à temps de la décision du diffuseur pour changer de cap. Ils veilleront toutefois à intituler Bad Timing cet opus. Le choc est terrible pour les fans de Farscape et une forte mobilisation se développe pour un retour du programme. Finalement Sci-Fi diffuse en octobre 2004 une mini-série de deux épisodes réalisés par Brian Henson, Farscape : Guerre purificatrice. Celle-ci a le mérite de conclure les principales trames narratives de la série, tout en laissant la porte ouverte à d’éventuelles nouvelles aventures.

Par la suite différents projets de retour de Farscape à la télévision ou au cinéma, seront évoqués, mais sans se concrétiser jusqu’ici. La série connaîtra malgré tout une importante postérité, sous forme de romans, Comics, jeu vidéo, jeu de rôle, fan fictions, conventions, etc. Un hommage lui sera également rendu par Stargate SG-1 (où Ben Browder et Claudia Black se sont retrouvés), lors d’une des fameuses scénettes de son épisode 200 furieusement décalé. L’écho rencontré apportera un nouveau public à Farscape.

Derrière l’apparent classicisme de son argument de Space Opera, Farscape va savoir imposer une grande originalité de ton. Les personnages, humains on non, vont ainsi progressivement se révéler bien plus complexes et évolutifs que la norme de genre. Tous les poncifs se voient soigneusement contournés par des figures parfois dérangeantes (les héros essaient de se sauver davantage que de sauver le Monde, John reste parfois dépassé par les évènements), tandis que les antagonistes s’affranchissent également des figures manichéennes obligées. La connexion établie entre l’avatar de Scorpius et le subconscient de John sera optimisée par des scénarios inventifs. Au eind ‘un univers très riche, les récits se feront aussi souvent l’écho de réflexions morales ou sociétales, sans que cela ne pénalise le rythme de l’action.

Il en va de même pour les arcs scénaristiques principaux de la série, prenant souvent l’apparence de véritables feuilletons, parfois étonnamment tragiques, simplement entrecoupés d’épisodes isolés. Cette appropriation du temps long dans la narration n’empêchera pas les auteurs de régulièrement s’adonner à des épisodes particulièrement décalés et fous dont un animé, bien avant Supernatural. Ceci restera l’une des spécificités fortes de Farscape, série plaçant l’imagination débridée comme sa valeur première (quitte, il est vrai, à parfois solliciter la bienveillance du public quant à la vraisemblance des péripéties). L’anticonformisme constitue l’un des fondements de la série, aussi bien dans les techniques d’écriture que pour les choix moraux des personnages, avec un résultat volontiers décapant. De fait on trouve dans Farscape ne plus grande variété d’épisodes et un moindre manichéisme que chez la plupart des séries de genre.

A l’exception de l’américain Ben Browder, la distribution se compose quasi exclusivement d’acteurs australiens ou nouveaux-zélandais, ce qui autorise quelques accents pittoresques. Tous les comédiens vont savoir interpréter avec flammes des personnages dont la véritable nature ne se dévoile souvent que progressivement. Ils réussissent à ne jamais être cantonnés au second plan par la profusion de sublimes décors, maquillages et autres marionnettes animatroniques déployée par Henson, autre spécificité forte de la série. Le savoir faire de ce dernier va d’ailleurs permettre à Farscape  de souvent apparaître à l’écran comme plus richement dotée en budget qu’elle ne le sera jamais réellement. volontiers très sophistiquée, la mise en scène saura déployer toutes ses armes (photographie, angles de vue) afin de parachever l’impact visuel.

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