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 saison 1 saison 3

Buffy Contre les Vampires (1997-2003)

Saison 3 


1. ANNE
(ANNE)

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Scénario : Joss Whedon

Réalisation : Joss Whedon

Traumatisée par le prix très lourd qu'elle a dû payer pour empêcher l'apocalypse (cf. Épisode “Acathla”), Buffy abandonne sa quête de Slayer, s’exile à Los Angeles, prend un job de serveuse, et commence une vie « normale » et morne. Elle rencontre un jour Lily (Chanterelle dans l’épisode “Mensonge”) qui lui demande de retrouver son petit ami. Buffy ne peut résister à l’appel du devoir et enquête. Elle retrouve son cadavre… qui est celui d’un vieillard de 80 ans !!...

La critique de Clément Diaz 

- What's the plan ?
- The vampire attacks you.
- And then what ?
- The vampire kills you. We watch, we rejoice.

Après le cataclysme de Becoming, Whedon opte pour Anne un tempo lent et méditatif. Un choix courageux et logique qui permet d'épouser les tourments de Buffy, qui fuit un combat trop douloureux, pour mener une "normal life", aussi vide soit-elle. Les scènes de Sunnydale nagent quand même dans l’humour, indispensable pour parer à la tristesse de l'intrigue principale. Le Scooby foire avec un entrain épique leurs chasses au vampire - mention à Willow la vanneuse et Queen C l’appât pas du tout volontaire. Sans oublier les sempiternelles disputes Cordélia-Xander, on ne s’en lasse pas. Chacun tient vraiment à l'autre, comme dans la scène du lycée où chacun demande à Willow s'il est assez beau/belle pour l'autre - bien qu’ils préféreraient s’arracher la langue plutôt que de l’avouer à l’autre. L’abnégation de Giles à retrouver Buffy ressemble beaucoup à l'inquiétude d'un père envers sa fille. Le talent d’Anthony Head donne l’émotion nécessaire. Il y'a une séquence dure mais remarquable où Joyce toujours en pleine incompréhension, blâme Giles dont elle jalouse la relation plus complice qu'il a avec elle.

Sarah Michelle Gellar nous sert un grand numéro d'héroïne en rupture de ban. Elle, d’habitude si rayonnante, comme elle semble apathique ! Solitude nocturne, songes d'amour perdus - chimérique scène de la plage - clients vulgaires... Mais comme dit un certain proverbe, on rencontre parfois son destin sur la route qu'on a pris pour l'éviter. Et c'est ce qui arrive avec le retour de Lily. Buffy ne peut résister à ses instincts de Slayer qui se réveillent : enquête, effraction, vannes... Cette histoire d'enfer souterrain - une métaphore de l’oubli - au temps distinct du nôtre a un grand mérite : celui d'ironiser sur la volonté de la Slayer d'être oubliée, de ne plus être "quelqu'un" : là voilà comblée au-delà de ses espérances ! Une pointe sardonique qui rappelle ces voeux de Génie qui se retournent  contre ceux qui les invoquent (épisodes de La Quatrième Dimension ou le Je Souhaite des X-Files). Il faudra une bagarre mémorable et une affirmation claire et nette de son identité pour que Buffy sorte de son impasse. Sous-texte : on peut s'échapper de notre propre enfer par la seule force de notre volonté. Une morale optimiste, pour un début original mais maîtrisé.

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La critique d'Estuaire44 

Premier épisode en forme de prologue, tout comme lors de la saison précédente, mais avec davantage de réussite et en évitant un retour en arrière improductif. La saison 3 (ma préférée) débute sous d'excellentes auspices avec une étude de caractère toute en subtilité et une grande Sarh-Michelle Gellar, décidément à l'aise sur différents registres. En perspective, elle montr Buffy dans une dérive pas totalement différente de celle connue plus tard  par Faith et trouve en elle la force de s'en sortir, tandis que la Rogue Slayer... Décidément une belle ouverture. L'aspect spectaculaire n'est pas négligé, de même que les seconds rôles . Outre l'humour et la nécessité pratique de la lutte héroïque mené par le gang, mais forcément malhabile sans la patronne, on aime son aspect d'acte de foi. Tant que son combat perdurera, Buffy sera parmi eux, en attendant son retour.

Tous les personnages et leurs interprètes sont au top : la saison est déjà en ordre de marche, c'est une bonne nouvelle. Anne annonce aussi Angel, pour l'environnement d'un L.A. crépusculaire et sinistre (on est loin du Venice d'Hank Moody ou du West Hollywood de Bette et Tina !), sa tonalité sombre et pour son contenu social parfois étonnamment critique pour une série grand public. Malgré les dénégations d'un Whedon sous pression, la question demeure de savoir si Buffy s'est bien battue armée d'une faucille et d'un marteau contre l'oppression capitaliste. On y retrouvera la douce Chanterelle/Lilly, qui finira par trouver sa voie sous le regard protecteur d'Angel. Un épisode original et ambitieux, laissant augurer le meilleur pour la suite.

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  • Anne est le second prénom de Buffy, utilisé ici pour la première fois. Chanterelle (Lily) le récupère et le portera toujours lors de sa réapparition dans la série Angel (2-12, Blood Money). On n’y trouve aucune trace que Buffy aura bien essayé de garder le contact avec elle, comme promis. Les deux personnages ne se croiseront plus et Buffy ne sera jamais évoquée durant les conversations entre Chanterelle et Angel.
  • Visiblement Buffy dort toute maquillée et se réveille en demeurant impeccable. Nombreux sont les pouvoirs de la Tueuse.
  • Quand Buffy se réveille, elle porte sa croix, quand elle se lève et va à la fenêtre, la croix a disparu.
  • Privés de Buffy, les Scoobies ont bien du mal à lutter contre les Vampires. Aucun d’entre eux n’a encore développé ses caractéristiques spéciales. Ils se montreront bien plus efficaces en début de saison 6 !
  • Buffy arbore comme armes la faucille et le marteau, un cas probablement unique au sein des séries américaines ! Whedon précisera que le symbole communiste était tout à fait fortuit. Cette combinaison est en fait une arme africaine nommée Huhnga-Munga. L’image, reprise en conclusion de générique, est devenue emblématique de la série.
  • Le choix du prénom Anne provoqua quelques frissons en Grande Bretagne, car « Ann Summers » y est une chaine de magasins strictement réservés aux dames adultes et averties (lingerie et divers … ustensiles). Whedon indiqua par la suite qu’il s’agissait bien d’un clin d’œil, mais à un classique de la littérature anglaise (La Petite Princesse, 1905), où Anne est une enfant mendiante. Ce roman a inspiré le dessin animé Princesse Sarah.
  • La dimension infernale fut tournée dans des locaux appartenant anciennement au journal The Los Angeles Herald Tribune. Les sols et les murs étant saturés d’encre, les scènes utilisant de l’eau provoquèrent l’émission de vapeurs toxiques rendant le tournage très difficile.
  • Cette saison Seth Green apparaît désormais au générique de la nouvelle saison, Oz est promu au rang de personnage récurrent.
  • Quand les Scoobies évoquent l’absence de Buffy, au Bronze, le groupe de rock féminin Bellylove interprète sa chanson Back to Freedom.

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2. LE MASQUE DE CORDOLFO
(DEAD MAN'S PARTY)

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Scénario : Marti Noxon

Réalisation : James Whitmore Jr.

Buffy revient à Sunnydale, mais l’accueil qui lui est fait est glacial : ses amis et sa mère n’ont pas supporté son abandon, et ne semblent pas disposés à lui pardonner. Une fête est tout de même organisée chez les Summers pour célébrer son retour. Joyce a fait l’acquisition d’un masque d’une divinité africaine et l’accroche dans sa maison. Mais elle ignore que ce masque a le pouvoir de réveiller les morts…

La critique de Clément Diaz 

It looks dead. It smells dead. Yet it's movin' around. That's... interesting.

La brillante Marti Noxon nous surprend. Attendions-nous des retrouvailles chaleureuses entre l'enfant prodigue et ses proches ? (Perso oui, shame on me) Paf, la scénariste appuie là où ça fait mal, avec Buffy contre un monstre plus horrible que tous les Dru et Angelus réunis : le désamour de ses proches. La bonne humeur de façade des premières minutes rouille rapidement quand tout le monde se met à faire à Buffy des salutations glaciales - l'humour foireux légendaire de Xander devient pour une fois source de malaise - Mais c’est finalement logique, on avait fini par oublier combien ses amis s'étaient sentis trahis par son abandon. Le Scooby-Gang n'est pas qu'un simple groupe d'alliés, mais un groupe d'hommes et de femmes faits de sentiments. L'ignorance superbe de Willow, le cynisme de Xander-Cordy, et la gêne de Joyce forment un étau glacé qui enserre la Tueuse jusqu'à la faire crier de douleur. La "méchanceté" des personnages est à la hauteur de leurs souffrances d'avoir vu leur leader et amie (ou fille) s'en aller. Ce sentiment s'accroît tout le long du récit, et se résout lors de la nouba tapageuse qui vire au grand déballage : dialogues tranchants et secs, émotions violentes, performances à contre-emploi maîtrisées. Ces scènes où le Scooby semble se désintégrer seront toujours remarquablement écrites (Facteur Yoko en saison 4, La Fronde en saison 7). On retrouve ici le thème grave des fugues adolescentes.

Malheureusement, l'intrigue fantastique ne casse pas trois pattes à un canard. Bon, on apprécie l'originalité qui fait que c'est Joyce qui amène la catastrophe ; mais bon, des zombies qui cassent la gueule à tout le monde, c'est un peu court. Que Giles parvienne à persuader Snyder en une minute est un raccourci précipité. L'épisode souffre également de sa lenteur. Pour un peu, on aurait préféré pas d'intrigue fantastique du tout, le relationnel suffisait. Allez, on a une bonne bataille. Et puis quelques rires comme le "nighthawk", Snyder en exalté, ou le concours d'injures entre Buffy et Will. Un bon épisode, qui vaut surtout pour la crise interne des personnages.

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La critique d'Estuaire44 

- Cordelia, it's me! It's me!
- How do we know it's really you and not zombie Giles ?
- Cordelia, do stop being tiresome.
- It's him.

Une reprise réussie à la Buffy de La nuits des morts vivants, parfaitement minutée (mais aussi du Simetierre de King, avec le chat). Joli coup des excellents maquilleurs de la série, avec le look passablement halluciné du masque sur la voisine déjà antipathique. De l’action, de l’humour, mais aussi une scène d’explications tranchante entre la Tueuse et les siens, appelant astucieusement le spectateur à choisir son camp. On opte plutôt pour Buffy, mais avec nuances, tout comme l’épisode, qui évite judicieusement de trop prendre parti. Oui, les circonstances expliquent son attitude, mais il est également vrai qu’elle a abandonné ses amis. Grand épisode de Giles, avec son moment d'émotion dans sa cuisine, son odyssée face aux zombies et l’instant « Ripper » face à Snyder. Antthony Head est toujours parfait. Ce sera plus compliqué face au Maire... La saison 3 se montre déjà particulièrement relevée, avant même l'entrée en scène de ses deux Big Bads. L’opus prend astucieusement le contrepoint du précédent, après une immersion dans le monde réel, on s’immerge pleinement dans le Fantastique : nous sommes bien revenus à Sunnydale.

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  • Pour la première fois Willow est désignée comme une sorcière, mais Buffy ne fait que plaisanter !
  • Les assauts contre la maison de Buffy débutent ici, ce qui deviendra une habitude finissant par entraîner Joyce dans la bataille.
  • Snyder a l’air bien peu rassuré avant son rendez-vous avec le Maire ! (il arrive, il sera bientôt là)
  • Dead Man’s Party est le titre d’une chanson d’Oingo Boingo (1985).
  • Durant la scène ou Joyce plaide la cause de Buffy devant Snyder, on aperçoit sur le bureau du Principal une liste de lycéens disparus, avec leurs photos.
  • La « sympathique » Pat prend soin de préciser à Buffy que Joyce a lu The Deep End of the Ocean, de Jacquelyn Mitchard. Ce best seller de 1996 évoque les tourments d’une famille dont le fils cadet a disparu durant des années, avant de réapparaître brusquement.
  • Oz et son groupe interprètent trois chansons durant la soirée : Never Mind,  Sway et  . Comme les précédentes elles sont l’œuvre de Four Star Mary.

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3. LA NOUVELLE PETITE SŒUR
(FAITH, HOPE & TRICK)

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Scénario : David Greenwalt

Réalisation : James A. Contner

Révolution à Sunnydale : la mort de Kendra a déclenché l’appel d’une nouvelle Slayer : Faith Lehane. Signes particuliers : hypersexuelle, adore la violence, totalement dingue, névrosée, d’un enthousiasme permanent et excessif. Sa venue dynamite le petit monde de Buffy. Un très ancien vampire, Kakistos, accompagné de son serviteur Mr.Trick, arrivent à leur tour : ils ont tué l’Observateur de Faith et veulent la tuer à son tour. Buffy revient au lycée de Sunnydale, et commence à sortir avec un camarade de classe, Scott Hope…

La critique de Clément Diaz 

- So let me get this straight, I'm really back in school because the school board overruled you. Wow. That's like having your whole ability to do this job called into question, when you think about it.
- I think what my daughter is trying to say is... nyah nyah nyah nyah nyah !

Faith, Hope, and Trick (un titre génial !) joue le rôle de School Hard en démarrant véritablement cette saison. Son intérêt est évidemment la rentrée subtile et tout en discrétion de l'explosive Faith (le meilleur personnage de la série avec Spike), campée par une Eliza Dushku shootée à l'ecsta, et à la sensualité désarmante. D'ailleurs, mis à part le cas particulier Willow, les filles se la jouent bombasse : Buffy en robe de soirée, tenues aguicheuses de Faith, sans parler de la robe rouge de Cordy... David Greenwalt choisit l'humour pour cet épisode, cela sied bien au choc des cultures avec Buffy, qui renouvelle sans copier l'affaire Kendra.

En effet, Faith est bien plus extravertie et sociale que sa prédécesseure, rendant ses scènes avec Buffy toutes plus drôles les unes que les autres : premier contact gratiné, Faith qui boxe 77 fois de suite le même vampire entre deux pluies de vannes, Faith qui trouve Giles beau gosse, Faith vantant les vertus aphrodisiaques du "slayage" (tête de Buffy à pouffer de rire), Faith faisant la conquête de tout l'entourage de Buffy, y compris Hope, son nouveau petit ami (pas très contente la Buff). Quelques dialogues absurdes pimentent le tout (You never told me you died/It was just for a few minutes, mom). Faith dynamite tout Sunnydale, et on en redemande. Mais déjà apparaissent les premiers signes de sa folie psychotique, comme une petite ombre qui nous avertit qu’il faudra la garder à l’œil… Si Hope est bien fade, On lève le pouce pour Mr.Trick, qui entre deux répliques plus ou moins décalées, mord tout ce qui bouge, ou abandonne avec décontraction son vénéré maître. K.Todd Freeman est très bon. Satisfecit pour l'introduction avec une Alyson Hannigan incapable de s'arrêter sur le terrain des répliques hilarantes, sous le regard amusé du toujours sympathique Oz (Seth, on t'adore, vraiment).

Bon, mais voilà, avec trois personnages à présenter, le scénariste n'a pas le temps de développer une intrigue. En fait, les scènes s'enchaînent sans direction claire, sans fil rouge. On arrive à la fin de l'histoire sans passer par la case début et milieu. Le combat final est vite expédié, avec Faith en mode paralysée, mode peu compatible avec sa personnalité. La diversion sur Acathla est au final un pétard mouillé. Voir Buffy enfin tirer un trait sur Angel est émouvant, mais vire à l'ironie noire quand arrive le rebondissement final. WTF ? L'héroïne n'en a pas fini avec ses sentiments…

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La critique d'Estuaire44 

Faith (et Eliza Dushku) crèvent l’écran immédiatement, pour l’un des plus grands coups de cœur de la série. On découve également de Mister Trick, qui va devenir un comparse hilarant et classieux du Maire. Et puis, bien entendu, se déroule grand retour d’Angel, jamais vraiment expliqué avec certitude, mais qu’importe. C’est aussi un joli placement de produit supplémentaire pour le Claddagh ring, dont la version Buffy se vendit comme des petits pains. Un épisode très riche pour ce grand lever de rideau de la saison. Rien ne manque, même pas une riche bande son.

Que la série dérivée sur le fabuleux personnage de Faith n’a jamais pu voir le jour demeure décevant, même si ce fut le choix de Dushku. Bon, Hope est oublié depuis longtemps. Il est exact que le récit demeure trop elliptique quant au passé de Faith et de son combat malheureux sur Kakistos, lui aussi trop brièvement décrit. L’excellent roman Moi, F, 17 ans, Tueuse de Vampires (éditions Milady), le journal intime de Faith jusqu’à son départ pour Sunnydale, remplit les cases blanches avec beaucoup de finesse et d’à-propos. Un ajout précieux pour l’épisode mais aussi pour l’ensemble de la saison, permettant de mieux appréhender le puzzle déstructuré qu’est l’esprit de la douce jeune fille.

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  • Le groupe jouant au Bronze est Darling Violetta, qui composera ultérieurement la musique du générique d'Angel. Darling Violetta interprète ici deux titres, Cure et Blue Sun.
  • L’organisation des Observateurs est évoquée explicitement pour la première fois. Whedon commentera que Giles ne fut jamais invité à la Retraite des Observateurs du fait de son emploi du temps surchargé à Sunnydale, mais aussi du fait de son trouble passé.
  • Buffy affirme que le Trio (de Vampires) a été son adversaire le plus redoutable jusqu’ici. Elle omet tout de même Angelus et le Maître !
  • Dès son apparition Faith nous offre son fameux « Five by Five », expression devenue inséparable du personnage. Le premier épisode de la série Angel où Faith apparaîtra s’intitulera d’ailleurs ainsi (1-18). Five by five est l’expression rituellement utilisée dans l’US Air Force pour signifier qu’un avion a été contrôlé et déclaré apte pour le vol.
  • Buffy est rapidement surnommée « B. » par Faith, ce qui ne changera plus jamais, quelque soit l’état de leur relation passablement orageuse.
  • The New Slayer in Town échoue dans un motel miteux. Celui-ci demeurera sa résidence jusqu’à Consequences (3-15), où elle sera considérablement mieux logée par le Maire.
  • Nouvelle relation pour Buffy en la personne du fade Scott Hope. Le titre de l'épisode répercute également les apparitions de deux personnages plus importants : Mr Trick, qui va devenir le premier bras droit du Maire et surtout Faith, la nouvelle Tueuse héritière de Kendra. Faith, parfois surnommée The Dark Slayer ou The Rogue Slayer, succédera plus tard à Mr Trick comme exécutrice en chef du Big Bad de la saison.
  • Outre le fait de lister les noms des nouveaux personnages, le titre de l'épisode fait référence aux vertus cardinales du Christianisme, « Trick » sur substituant à la Charité.
  • Buffy se plaint à propos de Faith en déclarant I'm the one getting Single White Femaled here. Il s'agit d'une référence au film de 1992 (J.F. partagerait appartement) où une jeune femme jouée par Bridget Fonda accueille une colocataire se révélant totalement psychopathe.
  • Robert David Price, coproducteur exécutif de la série, réalise un caméo : il joue le livreur de pizzas dévoré par Mr. Trick !

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4. LES BELLES ET LES BÊTES
(BEAUTY AND THE BEASTS)

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Scénario : Marti Noxon

Réalisation : James Whitmore Jr.

Un étudiant est retrouvé assassiné alors que la lune est presque pleine. Qui l’a tué ? Oz qui s’est peut-être échappé sous forme de loup garou de sa cellule pendant que Xander qui devait le surveiller dormait ? Angel, totalement fou et incontrôlable que Buffy ne peut qu’occasionnellement surveiller ? Ou bien Pete, un étudiant au comportement imprévisible et violent ?…

La critique de Clément Diaz 

-  I didn't ask for your help !
- Well, when are you going to ? I mean, if he kills you, it'll pretty much be too late.

Un épisode qui joue une carte jusqu'ici peu usitée par la série, le whodunit : quiquicé qui a commis les meurtres ? Trois suspects en présence, sur lesquels Marti Noxon s'appuie totalement, négligeant quelque peu son scénario qui s'éparpille aux quatre vents : réapparition d'Angel, meurtres d'étudiants, Oz traversant ses trois jours critiques, Buffy en conflit avec elle-même... C'est un peu trop. Cela dit, la scénariste compense en exposant avec brio les personnages du jour.

En premier lieu, Pete est victime de son peu de confiance en lui, d'où sa volonté de se transformer en "bad guy" pour séduire. Le twist le voyant révéler sa vraie nature est bien trouvé. On y trouve la frustration masculine à ne pas comprendre les femmes, la "potion-qui-rend-macho" est plus un acte désespéré que méchant. On y retrouve cette amertume que l'on ressent quand on pense qu'on "ne mérite pas" quelqu'un. Un thème plus évident que celui des femmes battues souvent accolé à l'épisode. La frustration de Pete peut d'ailleurs se rapprocher de celle de Xander qui se vengeait sur Buffy dans Les Hyènes en saison 1. Debbie, tiraillée entre la violence et l'amour paroxystique de son petit ami, est également un McGuffin intéressant. L’énergique bagarre Buffy-Angel prélude à leurs retrouvailles pour le moment assez "spéciales".

David Boreanaz en dément mutique imprime la rétine, ça permet à Sarah Michelle Gellar de nous rappeler combien elle est géniale dans les scènes d'émotion. Faith a peu à défendre, mais l'entendre écouter du hard métal tout en lançant un coup de poing à Buff, ou énoncer son credo "all men are beasts" est toujours aussi comique. Oz, campé par le toujours flegmatique Seth Green, amateur d'humour ironique dans les situations les plus noires, est un gros gros coup de cœur. La volonté du jeune homme de ne pas blesser son aimée, qui elle-même met un point d'honneur à le veiller tendrement pendant ses nuits de lycanthrope, est touchante. Le courant passe vraiment bien avec Alyson Hannigan. Hope est une alternative à Angel par sa douceur, sa fragilité. Il est aussi un alter ego de Pete : il veut péter plus haut que son cul, mais à sa différence, demeure confiant et... sain d'esprit. Fab Filippo s’en sort bien. Un très bon épisode.

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La critique d'Estuaire44 

Episode  très fort sur le sujet toujours tristement d'actualité des femmes battues, mêlant habilement les scènes très dures et les nettement plus divertissantes. Plus globalement, le récit est très féministe, voire misandre. Alors que Faith prend se quartiers dans le Buffyverse, la scène la voyant critiquer auprès de Buffy le comportement prédateur des mâles fait partie des éléments donnant naissance à tout un courant de fanfics à l'ambiance quelque part entre The L Word et Xéna la Guerrière.

Les scènes de combat sont également très réussies, particulièrement féroces. Très belles références à l’Appel de la Forêt, concernant Oz mais aussi Angel, personnage toujours torturé. Sublime roman, parfaitement bien choisi ici. Il se confirme que si la Slayer subit un  un interdit concernant le meurtre d'humain (même pervers et psycho), cela ne pose pas trop de souci au repentant et pénitent Angel (la rédemption, tout ça). On trouve vite les limites de sa pitié, cela se confirmera dans sa série. Oz et Willsont toujours adorables. Bon, c'est un peu ballot d'avoir une fenêtre permettant de sortir de la cage, un mauvais point pour Giles.

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  • Premier horion entre Faith et B., encore accidentel. Eliza Dushku frappa également malencontreusement Sarah Michelle Gellar au visage au cours d’une cascade, lors de sa première semaine de tournage.
  • Le titre de l'épisode fait référence au célèbre conte de Jeanne Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête (1757). Au cours du récit l'on trouve également des citations du classique de Jack London, L'appel de la forêt, où un chien redevient sauvage et rejoint les loups.
  • Plusieurs films se voient également évoqués : The Full Monty (par Alex), Le Patient Anglais (par Faith !) et The Sound of Music (par Buffy, qui cite sa chanson principale, The Hills are Alive). Ces trois films ont chacun remporté l'Oscar de la musique.
  • Faith cite également la série télé Manimal (1983) à propos d'Oz dont le héros était un universitaire pouvant revêtir à volonté diverses formes animales.
  • La musique que Faith écoute dans son walkman (enfin, son baladeur musical) est Teenage Hate Machine, de Marc Ferrari, tirée de son album Sprockett (1996).

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5. LE BAL DE FIN D'ANNÉE
(HOMECOMING)

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Scénario : David Greenwalt

Réalisation : David Greenwalt

Buffy et Cordélia concourent toutes deux pour le titre de « Homecoming Queen » (un concours de filles qui a lieu chaque début d’année scolaire dans les établissements américains). Après une mémorable campagne, les deux rivales se rendent en voiture au Bronze pour la soirée du couronnement… mais elles tombent dans un piège : Mr.Trick a organisé le "SlayerFest98", un « jeu » où humains, démons, et monstres traquent les deux Slayers (Cordélia a été prise pour Faith) dans un labyrinthe dans le but de les tuer. A la fin de l’épisode, Mr.Trick fait la connaissance de Richard Wilkins III, le maléfique maire de Sunnydale…

La critique de Clément Diaz 

- Okay, let's not say something we'll regret later, okay ?
- You crazy freak !
- Vapid whore !
- Like that.

David Greenwalt nous refait le coup de School hard, avec autant de succès : entrée en scène d'un méchant et double intrigue croisée. En prime, un humour loufoque qui tire à la mitraillette. Buffy ayant été au départ une Cordélia (cf. le film de 1992), il est intéressant de confronter les deux demoiselles au cours d'un duel aussi hilarant qu'incisif. Sarah Michelle Gellar a l'occasion d'étendre sa palette, tandis que Charisma Carpenter, trop rare depuis le début de la saison, se déchaîne comme jamais. Leur bataille de vannesquituent emporte tout sur son passage, y compris le Scooby : la déclaration de guerre, le QG de campagne, l'échange d'injures, les coups bas... Dans un autre registre, la scène énorme des vêtements aphrodisiaques entre Willow et Xander (Yeeeeees !!!!), est aussi drôle que grinçante : drôle parce que les acteurs en font des tonnes, grinçant parce qu'ils font l'expérience de la tentation adultérine. La série a bien maîtrisé le concept dramedy.

Pour le moment, Faith fait assez doublon avec Cordélia, on sent que les auteurs lui cherchent encore une voie à elle. En attendant, on salive en voyant les deux Slayers en tenue seyante. Eliza Dushku a toujours la pêche. La rupture avec le transparent Hope était prévisible, mais ironiquement, Buffy a le mauvais rôle alors que c'est lui qui rompt. Entrée du Maire, plutôt discrète, mais son obsession de la propreté, retranscrite avec un soupçon de folie douce par Harry Groener, est plein de promesses.

Grandiose idée que ce "SlayerFest98". Une galerie de dégénérés pur jus mené par un Mr.Trick en pleine délectation traque sans merci nos deux poupées (Oh my God, the robes !!!). Vu la présence de Cordélia, Greenwalt maintient l'humour, pour notre plus grande joie. Cordy, Cordy, on t'adore, toujours à des kilomètres de la réalité, ne penser qu'au concours quand tu peux te faire tuer à chaque instant... les gags pleuvent comme le lance-roquettes, le saut raté par la fenêtre, les flingues qui partent tout seuls, et surtout le clou ultime : Cordélia matant à elle toute seule le redneck par une tirade de dure à cuire !! C'est tellement improbable que le fou rire est garanti. Même Buffy se lâche, participant à cette euphorie. Le twist final, méchamment drôle, renvoie le duo féminin à leurs chères études. Un épisode tonique et imaginatif.

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La critique d'Estuaire44 


Le bal de fin d’année demeure un moment fort de la saison, pour la confrontation très réussie entre Cordy et Buffy. Cela nous vaut un rappel de la Buffy toute première version, avant la découverte de son destin, tandis que parallèlement Queen C évolue et en définitive fait face au vampire, commençant  à devenir celle d’Angel Investigations (un des intérêts de la saison 3 sera de suivre en arrière plan comment Angel la série se met progressivement en place). Cordy se montre toujours aussi amusante, ici avec sa spatule ! On aime beaucoup le gros délire autour de la compétition des Miss (l’un des moments les plus drôles de la série, ce qui n’est pas peu dire) mais aussi du Slayerfest.

La bande d’affreux réunie par l’hilarant Trick est vraiment gratinée, avec de nouveau le Cow Boy (Whedon assume ses choix même les plus controversés). On est enfin débarrassé de Scott tandis qu’effectivement que tandem Xander/Willow confirme qu’il a encore du potentiel. Et puis... Le Maire arrive et se révèle déjà génial, donc c’est plein de bonheur dont nous régale cet opus. Harry Groener a tout compris de son personnage. Un grand moment de comédie échevelé, on sent que la série sait parfaitement jouer de ses différents registres. Sans doute l’épiosde parfait pour la faire découvrir à de nouveaux spectateurs.

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  • On retrouve Lyle Gorch, le vampire cow boy déjà rencontré dans Bad Eggs. Il s'en sort une nouvelle fois mais ne reviendra plus : sage est le vampire connaissant ses limites.
  • La chasse à l'homme (ou à la femme) constitue un grand classique de l'épouvante gothique, remontant à l'emblématique Comte Zaroff (The Most Dangerous Game, 1932, par la même équipe ayant réalisé King Kong) et régulièrement mis en scène depuis -(Run for the Sun, 1956; Bloodlust, 1961 etc.).
  • Après qu'il ait été cité à plusieurs reprises, l'épisode marque l'entrée en lice de Richard Wilkins III, Maire de Sunnydale et Big Bad de cette troisième saison. Il est accompagné de son adjoint, Allan Finch.
  • Harry Groener, l’interprète du Maire, n’a pas l’Anglais comme langue maternelle, mais l’Allemand. Sa famille rejoignit les Etats Unis durant sa petite enfance. Il auditionna d’abord pour le rôle du Principal Flutie. Dans une interview de 2003, il remercie le ciel de ne pas alors avoir été choisi !
  • Au revoir à Scott Hope, le béguin le plus éphémère et terne de Buffy. En même temps Angel est de retour, donc c’est une idée saine que de s’en aller. Un réflexe de survie, en fait.
  • Buffy approche Jonathan pour avoir son vote, mais dans Earshot (3-18) elle déclarera ne l’avoir jamais remarqué…

 

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6. EFFET CHOCOLAT
(BAND CANDY)

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Scénario : Jane Espenson

Réalisation : Michael Lange

Le principal Snyder ordonne aux lycéens d’assurer une vente de chocolats dans toute la ville, au bénéfice de la fanfare du lycée. Mais Ethan Rayne et Mr.Trick ont trafiqué les chocolats : chaque adulte qui en mange redevient psychologiquement l’adolescent qu’il a été. Tous les adultes de Sunnydale ayant mangé des chocolats, la ville est bientôt en plein chaos. Buffy et ses amis doivent retrouver Ethan, tout en découvrant le véritable but caché du Maire derrière l’événement…

La critique de Clément Diaz 

Giles at sixteen ? Less Together Guy, more Bad-Magic-Hates-The-World-Ticking-Time-Bomb Guy.

L'épisode marque l’arrivée remarquée de Jane Espenson, la scénariste la plus appréciée des fans de la série (avec Whedon of course). Si elle écrira à l’occasion - et avec talent - des épisodes dramatiques, Espenson est surtout renommée pour sa force comique, et produira massivement des épisodes à l’humour ravageur et pétaradant, parfois totalement décalés (Superstar, Sous influence).

Band Candy repose sur une intéressante idée : ironiser sur la volonté des adolescents d’avoir des parents plus proches d’eux, plus « cools ». Jane Espenson en tire un épisode hilarant, carburant à l’ironie ricanante. A ce titre, le trio d’adultes Giles-Joyce-Snyder s’éclate àdonf en volant le show à nos héros. Armin Shimerman va très loin dans le pathétique ridicule : veule, parasite, drague naze auprès de Joyce… il ne recule devant rien ! Mais c’est dans l’encanaillement de Joyce et Giles en mode Ripper qu’on trouve la source des fous rires en rafale qui agitent l’épisode. A la clé des scènes véritablement cultes comme le vol du manteau, ou celle des menottes (I don’t want to know !), voire celle du capot de voiture, ce qui prouve que la scénariste a beau débuter dans la série, elle n’a pas peur de "nitroglycériner" déjà les personnages. Kristine Sutherland est géniale, mais Anthony Head en révolté de la société nous offre un spectacle prodigieusement délirant.

Les scènes dans le Bronze sont une véritable satire du « jeunisme » à tout prix qui entraîne bien des adultes dans le pathétique. On ne boude pas son plaisir de retrouver Ethan, et encore moins la montée de la tension sexuelle entre Xander et Willow.

Toutefois, Espenson tombe dans un travers souvent de mise avec ce genre d’histoires : ne pas broder de trame consistante. C’est davantage une suite de sketches qu’une vraie histoire. Le démon Lucronis, Mr.Trick, le tribut… tout ça n’est que McGuffin. Pas non plus de crescendo dramatique et/ou burlesque (genre Bewitched, bothered, and bewildered). Le final, même au lance-flammes, tranche trop avec l’esprit de l’épisode. On le quitte toutefois avec un petit rire au coin des lèvres.

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La critique d'Estuaire44 

La présence du Maire et d’Ethan devait fatalement produire un pur épisode d’anthologie. Axiome de base, même si le seul regret laissé par l’épisode demeure l’absence de scènes commune entre nos deux sorciers bien aimés. On se régale d’un humour délirant mais aussi audacieux, le scénario n’hésitant pas à aller au bout des conséquences de son postulat, y compris entre Giles et Joyce. Snyder est excellent lui aussi, il fait encore plus peur comme ça. L’arrivée du démon ophidien est bien plus réussie qu’avec les  cultistes étudiants et le Maire se préoccupant de la voirie au moment où il va donner des bébés en sacrifice au monstre, c’est juste grandiose.

Derrière son humour tonique et irrévérencieux, l’épisode évoque habilement le trouble adolescent consistant à désirer des parents ou des adultes plus proches d’eux mais déboussolés quand cela advient et qu’ils se retrouvent libres, sans cadres ou références. Grand épisode, vraiment, marquant aussi l’arrivée de la pétillante Jane Espenson, qui va peut-être devenir la meilleure auteure de la série, après Whedon. L’écouter évoquer son travail dans les suppléments des DVD s’avère vraiment enthousiasmant. On se situe encore au commencement mais il est déjà clair que le Maire et cette saison 3 vont vraiment nous régaler.

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  • Avant d'entrer au Bronze, Buffy s'exclame Let's do the Time Warp again !, référence à l'une des chansons les plus fameuses du Rocky Horror Show. Anthony Stewart Head en a interprété le rôle principal dans la version théâtrale donnée au West End.
  • You weren't visited by the Ghost of Christmas Past by any chance? demande Alex à un Snyder retombé en adolescence. Il s'agit d'un clin d'œil à A Christmas Carol, le chef d'œuvre de Dickens (1843).
  • Il s’agit du premier scénario écrit par Jane Espenson. Arrivée tardivement au sein de la série, elle va vite en devenir une cheville maîtresse. Elle réalise un caméo en apparaissant brièvement en serveuse quand Snyder s’empare des chocolats de Buffy.
  • Joyce et Giles écoutent un titre du groupe Cream : Tales of Brave Ulysses (1967).
  • Ripper et Spike ont beaucoup de points communs !
  • Etrangement, quand Ethan déclare à Buffy que Trick est son client, la Tueuse ne lui demande pas qui il est, alors qu’en fait elle n’a jamais entendu son nom jusqu’ici !
  • Quand Buffy reçoit l’ordre de vendre les barres chocolatées, elle évoque Willy Loman. Celui-ci est le héros de la pièce d’Arthur Miller, Mort d’un commis voyageur (1949).

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7. RÉVÉLATIONS
(REVELATIONS)

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Scénario : Douglas Petrie

Réalisation : James A. Contner

Gwendolyn Post débarque à Sunnydale : cette anglaise exigeante et sévère a été nommée par le Conseil pour être la nouvelle Observatrice de Faith. Elle vient avec une mission pour les deux Slayers : empêcher un démon Lagos de s’emparer d’un artefact magique : le gant de Myneghon. Au cours des recherches, Xander tombe sur Angel, obligeant Buffy à s’expliquer sur son silence…

La critique de Clément Diaz 

- What does he want from us, anyway?
- The number of a qualified surgeon to remove the British flag from his butt.

Whedon a décidément la main heureuse. Après Jane Espenson, voici les débuts de Douglas Petrie, personnellement mon scénariste favori de la série - avec le Boss. Petrie est le spécialiste des personnages, il les connaît sous toutes les coutures, et ses épisodes se distingueront souvent par des regards psychologiques toujours justes sur eux, sans oublier la farandole endiablée de ses dialogues. Il n’est pas anodin que "Doug" sera quasi systématiquement chargé d’écrire les épisodes les plus importants sur Spike et Faith, soit les personnages les plus complexes de la série. Par ailleurs, si les commentaires d’épisodes de la série dans les DVD peuvent être ternes, l’enthousiasme de l’auteur fait que ses commentaires à lui sont un plaisir sans égal.

L’intrigue de Revelations n’est certes pas sans défauts mais est globalement solide. Le double jeu de la guest star du jour est évident dès sa première apparition. Mais on salue la mise en avant de Faith, d'autant que la trépidante Eliza Dushku creuse à cet occasion plus profondément son personnage. Faith cache sous sa sensualité exacerbée et sa bonne humeur un désert affectif. On sent tout le poids d'une solitude qu'elle n'assume pas. Là où Buffy s'enlisait dans une attitude éteinte (Anne), elle en fait des tonnes (on en reparlera dans le Cinq sur Cinq d'Angel), deux caractères différents. Malgré ses rebellions à l'autorité, elle éprouve le besoin d'avoir quelqu'un derrière elle (qu’elle trouvera plus tard, au grand malheur du Scooby). Jalouse de l'affection paternelle de Giles, elle l’est aussi de la vie sociale de Buffy, la sienne se résumant à des coups d’un soir. La dernière scène, s'attardant sur une Faith déprimée et seule, est saisissante. Gwen Post est jouée avec un entrain visible par Serena Scott Thomas (la jeune soeur de Kristin). Son portrait est bien fouillé, plus élaboré qu’un simple rôle de pain in the ass d'ailleurs non sans humour.

L'aspect "amour impossible" de Buffy-Angel prend toute sa dimension : Où peut aller une relation si le charnel est tabou ? Les interprètes expriment bien la frustration des personnages (le long baiser passionné qui ne débouche sur rien). Mais c'est un nouveau gros déballage de linge sale qui est le pivot de l'épisode, lorsque Buffy doit expliquer avoir caché le retour de l'Angel. Chaque personnage réagit juste et intensément : jalousie égoïste de Xander, égocentrisme de Cordy, douceur de Willow, dignité blessée de Giles. Le final est un grand spectacle, avec un embrouillamini adroit du scénariste et une grosse bagarre entre les deux Slayers, cynégétique et captivante. Faith a la puissance, Buffy la technique : match nul. Tonnerre, éclairs, et folie mégalo de la méchante couronnent cet excellent épisode.

Sinon, entre Will et Alex, ça commence à frétiller dangereusement. Leur baiser plein de fougue risque de les mener à une impasse, et cela dès l’épisode suivant.

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La critique d'Estuaire44 

Un épisode particulièrement sombre et abouti que celui-ci. L'un des rares regrets que  laisse cette saison est la trop faible présence de Faith durant la période Trick. Ici on se régale, avec la vitalité, voire la sauvagerie, qu'imprime la brune Eliza à son personnage, mais aussi sa fragilité émotionnelle. Au delà de ce déjà spectaculaire premier affrontement avec Buffy, le récit expose bien sa psyché à la dérive et son besoin désespéré d'avoir une boussole guidant sa vie. La rapidité avec laquelle elle se dévoue à la félonne est émouvante mais aussi potentiellement terrifiante, d'autant qu'avec le recul elle apparaît comme une annonciation du drame à venir. Par ailleurs, comme souvent chez Douglas Petrie, on trouve quelques scènes à double sens sur le ship Faith/Buffy, assez amusantes. L'épisode développe un nouveau drame passionnel au sein du Gang, les réactions de chacun sont parfaitement écrites et interprétées. Autant on appuyait à peu près Buffy dans la confrontation du Masque, autant là on donne totalement raison à Giles, d'une parfaite dignité.

Décidément Xander et Angel ne seront jamais de grands copains, il est d'ailleurs le seul Sooby de l'époque à n'être jamais intervenu physiquement ou oralement dans Angel la série, on comprend pourquoi. La fin de saison se profile derechef, avec une prise de conscience de l'impasse dans laquelle sont enfermés Buffy et Angel. La série abuse une peu des artefacts miraculeux, parfois sujets de scénarios assez rabattus, mais la Main se montre spectaculaire, y compris dans l'impressionnant déferlement pyrotechnique final. Buffy se la joue Jack Bauer : aux grands maux les grands remèdes. Le grand atout de l'opus demeure néanmoins la si anglaise et machiavélique Gwendolyn Post (un nom déjà très 007,), un pur régal, dans ses dialogues fielleux comme dans sa dinguerie en roue libre. A travers elle le Conseil entre plus en avant dans la série (ce n'est pas fini), le Buffyverse n'a pas fini de se développer. Dans les séries US de tous genres, les Anglais résultent souvent fourbes, snobs et arrogants, ici on est assez servi en la matière. Serena Scott Thomas s’avère parfaite de bout en bout. Elle fait vraiment de la déjà piquante Gwen l'un de ces adversaires que l'on adore détester.

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  • La diabolique et So British Gwendolyn Post (méchante grand cru) est interprétée par l'anglaise Serena Scott Thomas, sœur cadette de Kristin Scott Thomas. Serena est également connue pour avoir interprétée Lady Di dans un téléfilm passablement controversé de 1993 ainsi que le Dr. Molly Warmflash, collègue de James Bond dans Le Monde ne suffit pas (1999).
  • De jour, la vitre fracassée par la foudre doit normalement inonder de lumière la résidence d'Angel, ce n'est pas précisément recommandé pour un vampire !
  • La première faille apparaît entre les Chosen Two, quand Faith s’aperçoit que Buffy lui a dissimulé la vérité sur le retour d’Angel. Sa paranoïa s’accroît encore face à la trahison de Post. L’épisode se bâtit d’ailleurs sur le thème de la déloyauté et du secret, y compris autour d’Alex et Willow.
  • Faith s'exclame Excuse me, Mary Poppins, you don't seem to be listening, en référence au succès oscarisé de Disney (1964). Mary Poppins est également l'héroïne de romans très populaires en Grande Bretagne, remontant aux années 30.
  • Angel connaît l’emplacement du Gant, on peut donc supposer qu’Angelus aussi. Pourtant celui-ci n’y a pas eu recours antérieurement.
  • L’auteur de l’épisode, Doug Petrie, avait prévu que l’artefact soit en fait un gant de fauconnier et qu’il invoque un gigantesque oiseau diabolique crachant du feu. D’abord enthousiaste, Whedon dut se rabattre sur les éclairs du fait des contraintes budgétaires. Petrie recyclera l’idée dans une aventure en bande dessinée de Buffy, Ring of Fire. La démoniaque Armure de Kelgor y appelle à l’aide un monstre identique, combattu par Buffy et Kendra.

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8. AMOURS CONTRARIÉES
(LOVER'S WALK)

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Scénario : Dan Vebber

Réalisation : David Semel

Spike revient à Sunnydale, bien déprimé : Drusilla l’a plaqué pour un démon. Il kidnappe Xander et Willow, et force cette dernière à exécuter un sortilège qui lui permettrait de regagner Drusilla. A la recherche d’ingrédients, Spike tombe sur Buffy et Angel, alors que Xander et Willow commettent une funeste erreur. Le Scooby-Gang ne sortira pas indemne du retour du vampire punk…

La critique de Clément Diaz 

You're not friends. You'll never be friends. You'll be in love till it kills you both. You'll fight, and you'll shag, and you'll hate each other till it makes you quiver, but you'll never be friends. Love isn't brains, children, it's blood... blood screaming inside you to work its will. I may be love's bitch, but at least I'm man enough to admit it.

Nouveau tournant avec Lovers walk où comment un mélange d’hormones incontrôlables bousille un gang d’amis. En fait, j’ai à peine envie d’en parler, parce qu’il y’a… LE RETOUR DE SPIKE !!! Bon, d’accord, c’est seulement pour cet épisode, mais oh my god, que ça fait du bien de revoir James Marsters ! Justement, le Spike, il est pas joyeux, la méchante Dru l’a plaqué. Du coup, nous avons un Spike épuisé, dépouillé de sa virilité (sauf la violence, quand même), qui en veut au monde entier. Il déchoit au même niveau que Xander, en voulant que la sorcellerie remplace son incapacité à garder une femme. Ce qu’on admire dans le scénario de Dan Vebber, c’est qu’il respecte le caractère brillant et exalté de Spike. Le chagrin et le dégoût que ressent le personnage n’altèrent en rien sa flamboyance. Comme c’est la première fois qu’on le voit ainsi, ça donne des scènes vraiment décalées, qui regardent tout droit vers ses numéros burlesques des saisons suivantes : commander un sortilège de furoncles, manger des marshmallows, raconter ses malheurs à... Willow et Joyce (!!) Il y’a quelque chose de pathétiquement beau quand on voit qu’il n’a pas honte de ses sentiments. Il accepte d’être « faible » par amour, là où Buffy et Angel tentent de se leurrer en restant « good friends » ce qui leur vaut une explication de texte ébouriffante. Le final est douloureux mais magnifique, la sobriété des dialogues et des interprètes y compte pour beaucoup.

Anti Saint-Valentin par excellence, cet épisode malmène fortement ses personnages. La tension sexuelle entre Willow et Xander grandit jusqu’à franchir la barrière de trop, à conséquences immédiates. Satisfecit de voir Cordélia cesser pour la première fois de s’illusionner. Elle aime Xander mais jusqu’ici en avait honte, se cachant derrière ses vannes et son ego. Mais là, elle cesse de jouer, et laisse couler les larmes. Inattendu et émouvant. Et Charisma Carpenter montre qu’elle sait jouer ce genre de scènes. Oz parvient à rester flegmatique (avec Tara, ça sera plus compliqué), mais son chagrin est indéniable. Trois ruptures, le bilan est lourd. Quel contraste avec Spike qui repart l’espoir au cœur, après une bonne bagarre (THAT was fun !). Un épisode poignant et « fun » à la fois, et un retour réussi du Spike et de James Marsters.

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La critique d'Estuaire44 

On avait précédemment reproché à cette fabuleuse saison 3 le caractère intermittent des apparitions de Faith, jusqu’à ce qu’elle soit tombée dans le Côté Obscur de la Force. Mais, en toute logique, ici on trouve propice son absence, car permettant de donner tout l’espace nécessaire au retour fracassant de Spike. Faire réapparaître un personnage apprécié est souvent une bonne idée dans une série, ici la réussite est totale. L’épisode joue habilement de gags visuels (de nouveau la caisse de Spike qui défonce le panneau de bienvenue) mais aussi de dialogues hilarants ou passionnément romantiques (et parfois simultanément, un tour de force). Les dialogues constituent d ailleurs une véritable anthologie de citations de Spike. Le personnage débute (ou poursuit) son hallucinant parcours, de Big Bad à un irrésistible mix de méchant et de gag man. Et son parcours est encore loin d'être achevé.

Avec ce retour gagnant, la romance avec Morticia, enfin Drusilla, se poursuit dans cet épisode particulièrement shipper : parallèle avec Buffy/Angel, crises chez Oz/Willow, game over pour Cordy/Alex… L'aspect de Spike est également finement travaillé, ses ongles noirs de sont assez logiques car correspondant parfaitement à sa personnalité de punk anglais : chevelure décolorée, fans des Sex Pistols (qu’il écoute en quittant la ville), buveur de bière… Rien ne manque ! A noter qu’Angel lit la Nausée de Sartre, c’est  toujours l’enfer existentiel pour notre joyeux ami. L'épisode aura montré qui des deux vieux amis est le plus doué pour s’amuser. L’épisode demeure la seule apparition du dandy punk romantique cette saison, mais il effectuera son retour définitif dès la suivante. Tant mieux, il contribuera à ses meilleurs moments,  pour une part non négligeable.

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  • Le panneau renversé par Spike en début d'épisode indique que la population de Sunnydale s'élève à 38 500. Il ne s'agit bien entendu que des Humains ! Spike avait agi de même lors de sa première arrivée à Sunnydale, en saison 2
  • C’est la dernière fois qu’est aperçue l’usine désaffectée, ancienne résidence de Spike, Dru et Angelus.
  • Angel est de nouveau « invité » dans la maison de Buffy.
  • Drusilla aurait du également apparaître dans l’épisode, mais Juliet Landau était retenue sur un autre tournage. La scène, seulement évoquée par Spike, où celui-ci découvre la vérité entre Dru et le démon, apparaîtra finalement dans Fool for Love (5-18).
  • En quittant Sunnydale Spike chante l’immense standard de Sinatra qu’est My Way, créé initialement par Claude français et Paul Anka (Comme d’habitude). Il s‘agit ici de la version punk  interprétée par Gary Oldman, mais adaptée initialement par Sid Vicious et les Sex Pistols. Gary Oldman interprétait alors Sid Vicious dans le film Sid and Nancy (1986).. Mari Noxon indique que le couple maudit Sid Vicious/Nancy Spungen a servi de modèle lors de la création de Spike et Dru.
  • Lover's Walk constituait un test pour un éventuel retour sur le long terme de Spike. La prestation de James Marsters fut jugée si convaincante par Whedon et par les fans de la série que la présence régulière de Spike la saison suivante fut décidée dans la foulée de la diffusion de l'épisode. L’irremplaçable vampire punk sera définitivement de retour dans The Harsh Light of Day (4-03).
  • Après toute la progression difficile de Cordy et Oz dans l’usine, comment est-il possible que Willow et Alex ne les aient pas entendus arriver ?
  • Le Maire estime que Spike a causé bien des problèmes l’an passé. Or les saisons sont organisées en année scolaires et non civiles. Une bonne part des exploits passés de Spike s’est donc déroulée durant celle en cours, 1998.
  • Angel lit La Nausée de Jean-Paul Sartre (1938). Joss Whedon n'a jamais caché l'influence de ce roman existentialiste dans sa philosophie personnelle.
  • Charisma Carpenter a subi dans son enfance un accident très similaire à celui de Cordélia, et en conserve une cicatrice sur le ventre.
  • Durant le tournage de Lover’s Walk, les acteurs participèrent à une émission de MTV, « Videos that don’t suck ». Ils y présentent des clips de leurs artistes préférés, tout en discutant de leurs personnages.  Les chanteurs retenus furent Marilyn Manson (Sarah Michelle), Madonna (David), Busta Rhymes (Seth), Twisted Sister (Charisma), The Beastie Boys (Alyson) et Alannis Morisette (Nicholas).

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9. MEILLEURS VŒUX DE CORDELIA
(THE WISH)

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Scénario : Marti Noxon

Réalisation : David Greenwalt

Amère depuis sa rupture avec Xander, Cordélia a pris le Scooby-Gang en grippe. Elle ouvre son cœur à Anya Jenkins, une condisciple du lycée, et fait devant elle le souhait que Buffy - qu’elle accuse d’être l’origine de tous ses maux - ne soit jamais venue à Sunnydale. Gros problème, Anya est un démon dont la spécialité est d’exaucer les vœux de femmes trompées : Cordélia se retrouve donc projetée dans un Sunnydale alternatif, où tous les monstres de l’Enfer ont conquis la ville…

La critique de Clément Diaz 

This is the part that's less fun. When there isn't any screaming.

Période faste pour la série : après l’arrivée de Faith, le petit coucou de Spike, et l’entrée en scène de deux talentueux scénaristes, voici que le rideau s’ouvre sur la Reine du délire, l’impératrice de la comédie enlevée, la Maîtresse de Loufoqueland : j’ai nommé Anya Jenkins !! Toutefois, le personnage n’est encore qu’esquissé, et pour sa première apparition, Anya n’est qu’une figure démoniaque inquiétante, encore mineure. Il faudra attendre la fin de la saison 3, et surtout les 4 saisons suivantes, pour goûter aux numéros d’anthologie du personnage d’Emma Caulfield.

Unanimement considéré comme un must de la série, The Wish n'est pourtant pas si convaincant. Le thème des univers parallèles est toujours excitant à explorer, donnant souvent d'excellentes mises en abyme, mais cette version de La vie est belle façon Buffy pêche par un cruel manque d'idées. Marti Noxon nous fait un coup à la Psychose en tuant Queen C dès le milieu de l'épisode, mais ça nous prive du regard de la seule personne à qui on pouvait s'identifier dans ce monde parallèle. Dès lors, le spectateur n'est plus sollicité. En fait, une fois l'effet de surprise passée, on se rend compte qu'il n'y a aucune histoire, remplacée par des raccourcis genre : Buffy arrive à Sunnydale en un rien de temps, on tue la Cordy sans qu'elle se soit tout à fait rendu compte de ce qui lui arrivait, la préparation du plan du Maître est squeezée, Giles trouve la solution en une seconde, on arrive tout de suite à la conclusion. La frayeur doit prendre du temps avant de s'installer. Ici tout va trop vite. Le final n'a aucun suspense vu que Giles n’a pas à s’inquiéter que tous nos héros meurent : tout rentrera dans l’ordre dès qu'il détruira le médaillon. La coda est en eau de boudin.

C'est un épisode d'acteurs, le plaisir vient de les voir jouer une autre partition. Gros coup de coeur à Brendon et Hannigan en duo fatal aussi passionné que sadique - la scène où Will torture Angel est la meilleure de loin de l'épisode. Eliza Dushku, euh pardon Sarah Michelle Gellar est excellente en Faith... euh je veux dire en Buffy pas très "Buffyesque". Et quelle joie de retrouver Mark Metcalf, à qui l'on doit nos premiers frissons dans la série. Le Maître n'a rien perdu de sa mégalomanie réjouissante. Sur une idée analogue, le It's a wonderful job de Clair de Lune, était plus bouleversant et effrayant. Bonne nouvelle toutefois, l’excitante "Fowillow" (comme on dirait dans Fringe) fera son retour dans un des épisodes les plus défoncés de la saison (et de la série).

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La critique d'Estuaire44 

Plusieurs bonnes idées viennent animer cet épisode. La découverte progressive de la situation par Cordy, donnant savamment une impression de fin du monde dans un Sunnydale past-apo. La mise en scène réalise  un gros effort sur ce point.. A l'issue de cette phase,  la mort de Queen C dramatise l'action car d'un seul coup on ne voit plus  comment l'on va s'en sortir. Changement de ton majeur, ce ne sera  pas Alice retraversant le Miroir, ce twist créet un vrai choc. Les acteurs s'en sortent bien dans des registres désormais différents, hormis Angel, toujours très Angel le sombre martyre. Amyssaon Alligan réussit un grande performance en vampire. On aime beaucoup que l'univers alternatif ne soit pas seulement une catastrophe pour la ville (où est le Maire ???) mais aussi pour Buffy, une excellente idée.

 En montrant par contraste comment sa mission transforme inexorablement une Slayer en machine à tuer déshumanisée, le récit rend en creux un superbe  hommage aux Scoobies. Ils aident beaucoup Buffy en pratique, mais surtout ils lui permettent de rester elle même, de s'accrocher à le vie, en définitive de triompher. Ce sont bien eux qui déjouent la Prophétie, finalement davantage que la Tueuse elle même, cela nous est ici confirmé. Ce n'est pas si fréquent de voir une série partiellement désacraliser sa figure de proue. La machine produit son effet, un peu de Gore ne fait jamais de mal. L'épisode offre aussi une belle réhabilitation au Maître, après le semi-échec de sa sortie de scène  et de la tentative de résurrection. L'action reste soutenue, on ne s'ennuie pas. Par contre l'épisode ne rend pas justice aupotentiel d'Anya, il faudra encore attendre pour cela. En tout une variation réussie et judicieusement adaptée au Buffyverse sur le  thème bien connu "méfiez-vous de vos souhaits, ils pourraient être exaucés". L’épisode aura su comprendre que l’essentiel dans un What If ambitieux n’est pas tant la variation de l’univers, que ce qu’il révèle de la nature profonde des personnages.

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  • Anyanka ne devait intervenir que dans un seul épisode, mais Whedon réalisa le potentiel comique d’Emma Caufield durant le tournage et décida que le personnage reviendrait sur un ton davantage humoristique.
  • L’univers parallèle voit la Prophétie de la première saison s’accomplir pleinement (The Master will rise, and the Slayer will die).
  • Plusieurs chansons sont entendues au Bronze : Get Out Of My Way, de Music House (quand Cordelia part), Dedicated To Pain, de Plastic, à l’arrivée des vapires Alex et Willow et Tired Of Being Alone de The Spies, quand les Scoobies regardent Cordy.
  • Charisma Carpenter a indiqué qu’il s‘agissait de son épisode préféré.
  • Anya et Cordy ne dialogueront plus jamais par la suite, même si elles participeront encore ensemble à trois épisodes cette saison, avant le départ de Queen C vers le Los Angeles d’Angel.
  • Une autre Bouche de l’Enfer se trouve à Cleveland, ce qui sera repris dans diverses Fanfics.
  • Le terme de White Hats (utilié par le Vampire Alex) est synonyme de héros dans la culture populaire américaine. Cela fait référence aux premiers temps du Western, où le protagoniste apparaissait toujours avec un chapeau blanc. De leur côté les méchants arboraient un chapeau noir, ce qui explique pourquoi Faith surnommera le Maire « Black Hat » dans Consequences.
  • What news on the Rialto ? demande le Maître, il s’agit d’une citation du Marchand de Venise. Joss Whedon a toujours été passionné par l’œuvre du Barde. De son côté Anyanka déclare I had no idea her wish would be so exciting. Brave New World, ce qui est une citation de La Tempête, également de Shakespeare.
  • Anyanka apprécie Prada mais aussi W, qui est un important magazine féminin américain haut de gamme.
  • Il s’agit de l’unique fois de la série où l’on  voit la chambre de Cordy.
  • La scène où Cordy déambule dans le Sunnydale crépusculaire sera reprise plan par plan dans Doppelgangland, avec cette fois Wampire Willow découvrant une ville au contraire joyeuse et animée. 

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10. LE SOLEIL DE NOËL
(AMENDS)

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Scénario : Joss Whedon

Réalisation : Joss Whedon

Oz pardonne à Willow son incartade avec Xander. Angel est tourmenté par une force démoniaque qui prend la forme de ses victimes pour le harceler et le pousser au suicide. Buffy tente de l’aider, mais cette force est indestructible. Il semble que seul un miracle empêchera la catastrophe…

La critique de Clément Diaz 

- You think you can fight me ? I'm not a demon, little girl. I am something that you can't even conceive : The First Evil ! Beyond sin, beyond death. I am the thing the darkness fears. You'll never see me, but I am everywhere. Every being, every thought, every drop of hate...
- Alright, I get it. You're evil. Do we have to chat about it all day ?

Effrayant mais in fine sublime épisode de Noël (le seul de la série), Amends est une belle œuvre de rédemption. Il doit beaucoup à la Force (“First Evil” en VO), le futur Big Bad de la saison 7, qui harcèle ses victimes grâce à une des plus grandes faiblesses des hommes : la part d'ombre en chacun de nous. On reste subjugués par la puissance émotionnelle qui se dégage de chaque scène d'harcèlement (contre-emploi étonnant de Robia LaMorte, à 100000 lieues de Jenny). Petit à petit, le poison s'infiltre chez Angel. Coup de maître : Whedon ajoute à la culpabilité le désir sexuel inassouvi. Ce n'est plus alors seulement contre Angelus qu'Angel doit lutter, mais aussi lui-même, contre sa passion physique interdite. La scène où il ne peut détacher ses yeux de Buffy, qu'il rêve de posséder une nouvelle fois, ne lâche pas une seconde. Le thème millénaire de la fascination du Mal sur les hommes est remarquablement développé. Angel a le désir caché de redevenir Angelus, son véritable soi. Boreanaz est parfait en tourmenté intégral.

Et le tout culmine à ce final sur la colline, avec des dialogues surpuissants (It's not the demon in me that needs killing, Buffy. It's the man). Quand Buffy tente de persuader Angel de renoncer à son suicide, l'émotion tombe en cascades. Angel croit être courageux en se sacrifiant, mais Buffy le détrompe : il veut mourir parce qu'il est lâche (Mason dira la même chose à Jack Bauer dans la saison 2 de 24 heures chrono d'ailleurs). Le suspense est titanesque, il faut voir Buffy s'accrocher, abattre toutes ses cartes avec l'énergie du désespoir. Jusqu’au miracle final, un peu too much, mais c'est un épisode de Noël, alors tout est permis, y compris d'applaudir pendant le générique de fin.

Oz, on l'adooooore. Il a une noblesse chevaleresque qui laisse rêveur. Son pardon à Willow est en soi magnifique (le contraste avec une Cordy retournée à la case départ se passe de commentaires). La scène où il repousse les avances aussi discrètes qu'un char d'assaut de sa belle, sentant bien qu'elle ne le lui propose pas pour de bonnes raisons,.. là, là, on s’incline, c'est du grand art. Seth Green est d'une justesse impressionnante : chaque mouvement de tête, chaque son de voix, est finement calculé. Will attire le regard quand elle sort le grand jeu (Barry White en arrière-fond, c'est la méthode John Cage, certifiée et éprouvée) ; comme toujours, Alyson est la plus douée de la distribution. Un merveilleux Christmas episode.

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La critique d'Estuaire44 

Après un épisode d’Halloween parfait, on en trouve ici l’équivalent pour Noël, grande tradition des séries US. La Force manifeste un grand potentiel, avec cette idée géniale de pouvoir prendre l’apparence de personnages morts (bien avant LOST et l’Adversaire de Jacob). Ce potentiel sera exploité à merveille au cours de la dernière saison, dont elle suscitera nombre des meilleurs moments (avec un défilé de disparus jouant pleinement la carte du coup d'œil dans le rétroviseur, un axe fort de la période). Cela nous vaut déjà le plaisir de retrouver la merveilleuse Robia Lamorte une nouvelle fois extraordinaire lors de l’affrontement psychologique éprouvant entre the First et Angel. Son ultime apparition dans la série… Angel est très Angel, avec ce suicide au Clair de Soleil et ses tourments de l'âme parfaitement exprimés par Boreanaz.

Heureusement que Buffy est là, pour un combat cette fois de d'esprit et non de poings,  mais toujours aussi marquante. Ce très joli passage se conclue avec l’apparition de la neige, qui demeure l’une des images les plus fameuses du couple mais aussi de la série, elle est d’ailleurs reprise dans un spot publicitaire paru conjointement àl’épisode. Le fameux miracle (après tout, c’est un épisode de Noël) est souvent considéré chez les fans comme une manifestation des Puissances Supérieures, les futurs mentors du Vampire à Los Angeles, engagées dans un combat éternel contre la Force et ses suppôts.

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  • Diffusé initialement le 15 décembre 1998, Amends est le seul épisode de Noël de la série, une grande tradition américaine.
  • Apparition de la Force, le Mal originel constituant l'un des fondements de l'univers. Elle deviendra l'ultime Big Bad de la série, en saison 7, et montre déjà son aptitude à prendre l'apparence de personnages morts (bien avant l'Homme en Noir de LOST).
  • Une idée bien établie parmi les fans d'Angel la série veut que la neige tombant étrangement sur Sunnydale ait été envoyée par les Puissances, pour susciter un miracle évitant la lumière du soleil, contrebalançant les pulsions autodestructrices de leur futur Champion ainsi que l'influence de la Force. Il s'agirait d'un épisode supplémentaire du duel opposant depuis la nuit des temps les Puissances à la Force. Ce serait également les Puissances qui auraient ramené Angel de l’Enfer, et non la Force.
  • L’épisode contient en germe plusieurs éléments de la série Angel, on découvre ainsi des éléments clés du parcours du personnage.
  • Le monstre du logo de Mutant Enemy apparaît habillé en Père Noël.
  • Robia LaMorte, très impliquée dans les mouvements chrétiens, se déclara par la suite ravie d'avoir repris une ultime fois le rôle de Jenny Calendar  mais précisa qu'elle aurait repoussé cette offre si on lui avait dit qu'elle incarnerait le Mal absolu. Amber Benson refusera pour la même raison de rejouer Tara en saison sept.
  • Bizarre : alors qu'en saison 7 la Force sera totalement immatérielle, ici elle touche Angel à plusieurs reprises.
  • Elle tentera pareillement de pousser Willow au suicide dans Conversations with Dead people (7-07).
  • Joss Whedon estime qu’il a écrit l’une de ses meilleures répliques à l’occasion de cet épisode : It’s not the demon in me that needs killing, it’s the man.
  • Le flash météo est présenté par Mark Kriski, dont c’est le véritable métier. Il travaille pour KTLA, une télévision de Los Angeles affiliée au réseau WB.
  • Le moment d’intimité entre Oz et Willow est accompagné par le standard de Barry White, Can't Get Enough of Your Love, Babe (1974)

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11. INTOLÉRANCE
(GINGERBREAD)

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Scénario : Jane Espenson, d’après une histoire de Thania St-John et Jane Espenson

Réalisation : James Whitmore Jr.

Violemment émus par le meurtre odieux de deux petits enfants, les adultes de Sunnydale décident d’« éradiquer le mal » qui sévit dans leur ville. Leur croisade finit par leur faire perdre la raison, sabotant non seulement les efforts du Scooby-Gang, mais aussi en s’en prenant à eux : Willow, Amy, et Buffy, courent bientôt un danger mortel ! Giles, Xander, Cordélia, et Oz doivent absolument trouver quel esprit diabolique est derrière tout ça. La réponse sera très surprenante…

La critique de Clément Diaz 

I found you all unconscious again. How many times have you been knocked out, anyway ? I swear, one of these times, you're going to wake up in a coma !

Intéressant remake des Monstres de Maple Street (un classique de La Quatrième Dimension) que Gingerbread : le désastre du fanatisme, quelle qu’il soit. Beaucoup de mouvements fanatiques sont nés de bonnes volontés qui ont finalement été complètement dévoyées. Les adultes de Sunnydale veulent participer à la croisade contre le mal qui ravage leur ville, ce qui est un combat juste, mais leurs méthodes virent rapidement dans l’insoutenable. La progression dramatique est impeccablement dirigée. On est plutôt dans la comédie au début, avec Joyce qui s’invite au « slayage » de sa fifille, ou méga embarrassée quand elle croise Giles. Mais bientôt, le rire se coince quand les catastrophes s’abattent sur le Scooby : violation des droits fondamentaux par un Snyder très en verve, incommunication mutuelle entre Willow et sa mère, colère de Joyce de ne pas avoir une fille « normale » (Kristine Sutherland fait un numéro d’anthologie en déshumanisée), chasse aux sorcières qui frappe même les innocents, comme le punk tabassé.

Une mécanique infernale qui trouve une apothéose dans le bûcher final, tout droit sorti du Fury de Fritz Lang : La foule est bête, elle ne pense pas disait l’innocent condamné : contaminez quelques personnes, laissez mijoter, ça va se répandre. Glaçant. On est agréablement surpris que Cordy soit la sauveuse, conjointement avec Giles. Cordy ne voit pas plus loin que son nombril, mais on l’aime toujours autant. Le démon du jour est roublard : pourquoi détruire les humains quand ils sont si doués pour se détruire eux-mêmes ? Les extraterrestres de la Twilight Zone l’avaient bien compris. Belle parenthèse philosophique que la discussion entre Buffy et Angel sur la bataille jamais gagnée contre le Mal, mais dont le fait même de se battre est le but de tout homme. On a beau finir sur une pirouette, le goût de cet épisode pessimiste sur l’humain demeure particulièrement amer.

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La critique d'Estuaire44 

Le récit développe une dénonciation ardente et habile à la fois de tous les fanatismes. Le méchant est également astucieux (très Supernatural comme ambiance, avec l’introduction de personnages du folklore et du conte de fées) tandis que la série continue à jouer sur les altérations de personnalité, toujours avec bonheur. Cela fait plaisir de revoir Amy, d’autant que cela ne sera plus le cas avant un bon moment, sur deux jambes du moins. Le Maire continue à nous régaler, cette fois en politicard madré jouant habilement du populisme.

C’est très ironique de voir le plus effroyable sorcier de Sunnydale manipuler les hystériques (en même temps, un bûcher peut paraître logique, car s’il y a un endroit où La nuit est sombre et pleine de terreurs, c’est bien à Sunnydale).Toujours se méfier de ceux qui prêchent la peur et les instincts les plus sombres, sous une apparence amène. Cordy est dans l’action, tandis que Buffy et Angel ont de bons moments. Il ne s’agit pas l’épisode le plus marquant de la saison, mais on trouve  toujours une grande qualité.

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  • On aperçoit la mère de Willow pour la seule et unique fois de la série.
  • Amy demeurera sous la forme d’un rat jusqu’à Smashed (6-09), malgré un très bref intermède dans Something Blue (4-09). Elle avait déjà utilisé ce sortilège sur Buffy, dans Bewitched, Bothered and Bewildered  (2-16).
  •  L'épisode se base sur le classique des frères Grimm, Hansel et Gretel. Une autre version déviée de ce conte de fée aux nettes tendances horrifiques se retrouvera dans l'épisode de Supernatural consacré au sujet (Bedtime Stories).
  • I love the smell of desperate librarian in the morning déclare un Snyder goguenard. Il s'agit d'une référence à une citation célébre d'Apocalypse Now (1979) : "I love the smell of napalm in the morning".
  • Willow et sa mère évoquent l'émission Mister Rogers' Neighborhood. Il s'agit d'une émission destinée à la jeunesse se voulant à la fois distrayante et pédagogique, où l'animateur entouré de marionnettes abordaient divers sujets instructifs. Très populaire, l'émission fut diffusée sur PBS, le réseau public américain, de 1968 à 2001.
  • L’absence de Faith demeure passablement inexplicable !
  • Elizabeth Anne Allen (Amy) raconte que le tournage de la scène du bûcher eut lieu le jour de son anniversaire. Toute l’équipe se mit à chanter Happy Birthday une fois qu’elle fut attachée et que le feu débuta.

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12. SANS DÉFENSE
(HELPLESS)

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Scénario : David Fury

Réalisation : James A. Contner

La veille de son 18e anniversaire, Buffy se sent très faible. En effet, Quentin Travers, chef du Conseil des Observateurs, a chargé Giles - malgré son opposition - de droguer Buffy pour qu’elle prépare son cruciamentum : un rituel datant du XIIe siècle où la Slayer de 18 ans, privée de ses pouvoirs, doit combattre un vampire jusqu’à sa mort… ou la sienne !

La critique de Clément Diaz 

You know, nothing's really gonna change. The important thing is that I kept up my special birthday tradition of gut-wrenching misery and horror.

L'idée de base de David Fury est tellement capillotractée qu'elle gâche une bonne partie du plaisir à voir cet épisode. Rendre la Slayer toute faiblarde, il y'avait certainement d'autres moyens plus convaincants (Halloween l'a bien montré). Tout comme Giles, on a du mal à croire que le Conseil, aussi réac soit-il, risque aussi gratuitement et inutilement la peau de ses Slayers avec ce Cruciamentum. Ceci dit, voir le chef félon de la NSA de 24 heures chrono en Gardien du Temple rigide est assez drôle. Le vampire fou est plutôt bien carbonisé du bulbe dans son genre, entre jets d'hémoglobine et délires poético-philosophiques. Une fois avalée tant bien que mal cette idée de départ, l'épisode a quelque intérêt. Voir la Slayer sans forces est une vision frissonnante, mais on traîne pas mal en longueur dès l'instant où l'on comprend de quoi il retourne. Giles qui se révolte, Travers flegmatique, Buffy qui se morfond… tristounette, l'ambiance. Les scènes d’Angel semblent anodines après le pic émotionnel d'Amends. Mais la fureur de Buffy quand elle apprend la "trahison" de Giles fait son effet (Gellar est incroyable, elle équilibre exactement colère et chagrin).

La poursuite infernale a un suspense bien calculé, alternant angoisses suspendues, action pure et joli rebondissement final. Cela dit, on aurait bien aimé que Faith passe aussi le test, soirée pop-corn en perspective… On pourra préférer cependant l'évolution de la relation Giles-Buffy, plus père-fille que jamais - belle scène où elle veut lui faire tenir ce rôle lors de son anniversaire. C'est très touchant, tout comme Giles qui brave les ordres pour elle. Le final secoue vigoureusement, on ne peut pas dire que Whedon ne prend pas de risques. Enfin, qu'il fasse gaffe ou la prochaine fois on va avoir du n'importe quoi genre un trio de crétins qui devient le Big Bad d'une saison, ou une petite sœur qui tombe du ciel... hein, c'est ce qui est prévu ? Désolé, j'ai rien dit…

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La critique d'Estuaire44 

Le test est intéressant pour ce qu’il indique en creux sur le Conseil, institution sclérosée et routinière, incapable désormais d’évoluer en dehors de traditions immuables ou d’évaluer correctement la Slayer concernée. Whedon oppose le conformisme adulte et rassis à l’énergie bouillonnante et irrespectueuse de la jeunesse, commettant certes parfois des erreurs mais synonyme de vie etd 'évolution. Ceci-dit, je trouve que le test à sa logique, car, contrairement à ce qu'annonce le générique, il n'y a pas qu'une seule Tueuse par génération. Quand l'une meure, une autre se manifeste immédiatement et visiblement le Conseil a les moyens de la repérer. On a donc un processus de sélection non naturelle, assurant de disposer en parmanence des meilleures. C'est horriblement cynique, mais les Observateurs se considèrent en guerre.

Par contre Travers passe totalement à côté du côté unique de Buffy et de sa relation avec Giles et le Gang. Pas bon. Cela va permettre l'entrée en lice du remplaçant de Giles, qui va très vite se dépêcher de partir pour Angel la série, qui continue à se mettre en place dans l'arrière plan de la saison. Avec le recul c'est amusant à suivre. Le méchant est gratiné et Anthony Head est une nouvelle fois génial, come Sarah-Michelle Gellar, décidément une actrice complète. Excellents guestings de Harris Yulin (le cardinal dans l’épisode Hollywood des X-Files, effectivement que des rôles sympas) et de Jeff Kober, éternels seconds rôles savoureux des séries US. Et encore un anniversaire bien pourri de plus pour Buffy, l’une des runnings jokes de la série.

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  • Nouvel épisode anniversaire pour Buffy, donc forcément catastrophique. L'évènement est cependant particulier car Buffy est désormais majeure : elle a 18 ans ! L'âge de majorité s'établit également ainsi en Californie. Le titre d’abord envisagé était d’ailleurs « Eighteen ». Le Conseil a sa manière bien a lui de marquer l’évènement.
  • Un premier scénario prévoyait que Buffy, droguée, percevait tous ses proches comme étant devenus des Vampires, mais il fut refusé pour redondance avec The Wish.
  • Première apparition du Conseil et de son leader, Quentin Travers. Ce dernier apparaîtra en tout dans trois épisodes. Son nom est un composé de deux écrivains anglais : Quentin Crisp, figure de la communauté Gay londonienne, décédé en 1999, et de Pamela Travers, l’auteure de Mary Poppins.
  • L'épisode comporte des références au Petit Chaperon Rouge, avec le costume de Buffy et des citations directes.
  • Comme cadeau d’anniversaire, Angel offre à Buffy les Sonnets of the Portuguese (1850) recueil de vers où l’auteure  Elizabeth Barrett Browning relate sa relation amoureuse, intense mais parfois
  • difficle, avec son mari Robert Bowning, l’un des plus grands poètes de l’ère victorienne.
  • Lors de la discussion autour des propriétés de la Kryptonite, c’est Oz qui a raison, et non Alex. C’est la Kryptonite dorée (particulièrement rare) et non la rouge qui annule définitivement les pouvoirs de Superman. Une douzaine de couleurs ou types de Kryptonite existent, avec à chaque fois un pouvoir différent. La Kryptonite la plus répandue reste la verte, affaiblissant Superman et le tuant à haute dose. La rouge, contrairement à ce qu’avance Alex, provoque des mutations temporaires et tout à fait imprévisibles chez le Fils de Krypton, généralement hautement fantaisistes. Pour l’anecdote, dans un univers alternatif et parodique décrit dans les Comics de Supergirl, il existe une Kryptonite rose qui rend Superman clairement homosexuel. Sinon, non, le Trio n’est pas encore apparu.
  • Buffy, tout comme son interprète, est toujours une grande fan de patinage sur glace. Elle déclare Brian Boitano doing Carmen is a life changer, en référence au champion olympique de 1988. Cette grande figure du patinage artistique créa un spectacle à grand succès nommé « Carmen on Ice », reprenant l'opéra de Bizet. Il y interpréta Don José et remporta à cette occasion un Emmy Award (1990).
  • Il s'agit de l'unique occasion où l'eau bénite est utilisée dans la série pour tuer un vampire et non le blesser ou le torturer.
  • L'excellent Jeff Kober, qui joue ici le vampire Kralik, deviendra le sorcier (et dealer de magie) Rake en saison 6.
  • Quand Giles utilise la seringue, la manche de Buffy est relevée. Quand Buffy se réveille celle-ci est redescendue toute seule.
  • Comme souvent dans les séries américaines les Anglais sont décrits comme arrogants, pédants et snobs. C’était d’ailleurs déjà le cas pour Gwendolyn Post, finalement très similaire à Quentin Travers par bien des côtés.

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13. LE ZÉRO POINTÉ
(THE ZEPPO)

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Scénario : Dan Vebber

Réalisation : James Whitmore Jr.

Xander n’assume pas d’être « inférieur » à ses amis, qui ont tous des superpouvoirs. Il fait la connaissance d’un mauvais garçon, Jack O’Toole, qui l’entraîne dans une nuit de folie. Xander va devoir mobiliser des ressources qu’il ne croyait pas avoir pour survivre à un enchaînement d’aventures délirantes et mortelles…

La critique de Clément Diaz 

If anyone sees my spine lying around, just try not to step on it.

The Zeppo, chef d’œuvre massivement décalé de la série joue et gagne par son accumulation délirante de péripéties improbables qui frappe Xander, le "normal guy", celui qui n'a pas de pouvoirs, le "moins utile" (croit-on). Nicholas Brendon est à la hauteur de l'honneur qui lui est conféré. L’épisode a saveur d’autoparodie par les nombreux coups de griffe que la série porte à elle-même : histoire d'apocalypse de série Z - dialogues nanars inclus - Giles en intellectuel inefficace, relation Buffy-Angel caricaturée et pompeuse, Oz idole de coolitude… cette vision du Scooby vue du regard partial d’un Xander frustré et jaloux passe au vitriol, pour un résultat décapant.

Sa souffrance d'être un "membre inférieur" du groupe éclate au grand jour. Il en devient pathétique, essayant lui aussi d'avoir un "quelque chose qui rend cool". Il croise en Jack O'Toole tout ce qu'il rêve d'être : le gars viril, fonceur, et téméraire. Mais il n'est jamais à la hauteur et subit humiliations sur humiliations. Drôle au début, sa descente aux Enfers, menée à un tempo frénétique, devient de plus en plus grinçante et acide, jusqu'au sommet que représente son dépucelage par une Faith totalement imbuvable. Finalement, seule Willow aura droit à une « bonne » première fois... C'est très dramatique derrière le rire. Mais son exploit final avec un bluff d’un courage étourdissant, est une magnifique réhabilitation du personnage, qui rien qu'avec ses mots a sauvé la vie de ses amis. L'épisode est une grande déclaration d'amour à Xander, touchante et sincère. Le voir sourire devant Queen C, désormais impuissante à le rabaisser, fait office de triomphe. Après cet épisode, Xander va véritablement transcender son "impuissance" et à plusieurs reprises, sauver la mise du groupe. Les épisodes centrés sur lui à l’avenir permettront de mesurer son évolution vers plus de responsabilité et de maturité. Que Dan Vebber ait si rapidement quitté la série après avoir écrit deux purs chefs-d’œuvre (le premier était Lovers walk) demeure un mystère.

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La critique d'Estuaire44 

Ce que j'en pense c'est qu'il s'agit tout simplement de mon loner décalé préféré de la série, pour son regard distancié, voire ironique, sur les codes de celle-ci, la mise en avant méritée de Xander, personnage apportant immensément au show, conscience morale du Gang et miroir du spectateur, l’humour des situations, les dialogues massivement barrés, l’instant culte Xander/Faith (où Faith assume plus que Xander, un peu volage tout de même), son art du rebondissements, sa dinguerie aux confins de l’absurde,… Pas une once de gras, toutes les scènes sont du tonnerre et cela fait tellement plaisir de visionner un épisode imprévisible, où n’importe quoi, absolument n’importe quoi, peut survenir dans la minute suivante. Il était guère évident de créer une impression de nuit irréelle dans un univers relevant lui-même du pur Fantastique, mais l’opus y parvient.

Superbe bande son et un de ces épisodes plaçant définitivement Buffy contre les Vampires au-dessus du commun des séries. Que cette saison 3 est donc incandescente ! Buffy et les Scoobies ne sont pas présentés aussi noirs que cela. La narration n'est pas objective, on voit tout du point de vue d'Alex, alors en plein spleen. Buffy et les autres ont perçus à travers ce prisme, d'où une relation avec Angel ridiculisée, une Buffy apitoyée ou distante, etc. C'est Alex qui se ressent comme le Zeppo et qui projette cela sur sa vision du Gang (avec une écriture scénaristique très fine). Il  trouve alors l'énergie et les ressources de se prouver à lui-même qu'il est tellement plus que cela. Après Queen C c'est Queen C, on l'aime comme elle est.

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  • Tout indique qu’Alex perd sa virginité lors de l’Evènement, comme il en fait à peu près l’aveu à Faith. Le flirt avec Cordy n’a pas été aussi poussé que cela, en définitive.
  • L'épisode s'inspire très librement de The After Hours (1985), comédie passablement noire de Martin Scorcese, décrivant comment un quidam vit une nuit totalement hallucinée, au cours de laquelle les évènements les plus saugrenus et catastrophiques se succèdent. Le titre de ce film s’inspire lui-même d’un grand classique de La Quatrième Dimension, au sujet similaire.
  • Immédiatement après que Buffy soit projetée hors de la bibliothèque, on aperçoit clairement les roues soutenant le monstre.
  • Quand Alex parle à la blonde, au Bronze, on entend la chanson G Song du groupe britpop Supergrass .
  • Après Lover’s Walk, il malheureusement s’agit du dernier scénario écrit pour la série par Dan Vebber, dont l’humour si iconoclaste et imaginatif fera les beaux jours des séries animées American Dad ! et Futurama.

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14. EL ELIMINATI
(BAD GIRLS)

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Scénario : Douglas Petrie

Réalisation : Michael Lange

Wesley Wyndam-Price arrive à Sunnydale, il a été nommé par le Conseil pour remplacer Giles dans son rôle d’Observateur de Buffy. Mais Buffy (et Faith non plus d'ailleurs) ne respectent aucunement son autorité. Fascinée par Faith, Buffy sort de plus en plus avec elle, et subit sa néfaste influence. C’est alors qu’un fatal événement brise soudainement leur amitié…

La critique de Clément Diaz 

- Are you not used to being given orders ?
- Whenever Giles sends me on a mission, he always says "please." And afterwards, I get a cookie.

Ce qu'il y'a de bien avec Buffy, c'est que la routine n'a jamais le temps de s'installer, Whedon n'arrête pas de rebattre les cartes, parfois à chaque épisode. C'est encore le cas avec cet épisode centré sur la si particulière relation entre Faith et Buffy. Outre les plaisants sous-entendus lesbiens (le coeur dessiné sur la vitre), c'est surtout de voir peu à peu Buffy perdre toute morale, et de se jeter dans la grisante mais ô combien trompeuse liberté que lui propose Faith qui fascine. Voir Buffy casser du vampire avec une joie féroce, coller-serrer les garçons de la boite comme une fille facile (pour rester poli), confondre courage et témérité (le saut dans le gouffre), commettre des délits et éprouver un plaisir inhumain à tuer, est sur la forme drôle, mais au fond grinçant ; on n'est pas si loin de la Tueuse sans âme de The Wish. Avec adresse, Doug Petrie traite ce sujet dramatique sur le ton de la comédie légère. Le moment où elle méprise les talismans de Willow et par là son amitié est quand même assez cruel. Lorsqu'arrive le brutal rebondissement de la "méprise", la séparation se produit, et se confirme dans une coda qui frappe par sa sècheresse. Faith atteint un point de non-retour et bascule dans les ténèbres, conséquence d’une surcompensation de son soi ravagé et de sa folie latente. Eliza Dushku, déjantée et ambiguë, ne cesse de forcer notre admiration.

Entrée en scène de Wesley Wyndam-Price. Intelligent, concon, froussard, le remplaçant non désiré de Giles inspire plus de pitié que d’hostilité, avalant toutes les couleuvres que lui envoie sa nouvelle protégée (Faith n'a toujours pas d'observateur au fait, les candidats doivent pas se bousculer au portillon...) subissant répliques qui tuent, peu de soutien de Giles (euphémisme), ou foutage de gueule direct. Un personnage comique, qui devra attendre la série Angel pour exprimer son potentiel héroïque. Alexis Denisof se coule bien dans le rôle. Au fond, on se fout pas mal de cette histoire d'amulette, du moment qu'on a de nombreuses scènes d'action, dont un final d'anthologie - Ah, Angel en mode baston, ça change...

Et puis, il y'a le Maire, qui entre deux rendez-vous politiques, lit des comic-strips ou invoque un maléfice qui rend invincible. Moins megalo que ses prédécesseurs, son excentricité ravit toutefois en permanence. Ça tombe bien, la deuxième partie de la saison commence maintenant, et il va en être un artisan fondamental.

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La critique d'Estuaire44 

Cette première partie d’un quasi double épisode est un tournant, ouvrant la seconde partie de la saison et provoquant une faille entre Faith et B. qui sera très longue à combler (si tant est qu’elle ne l’ait jamais été totalement). Très grand numéro d’Eliza Dushku, actrice sublime et supérieurement douée allant illuminer toute la suite de la période, d’autant que Faith va désormais tenir les premiers rôles.

Le Démon n’est pas le plus réussi esthétiquement parlant mais on aime bien la fenêtre qu’il ouvre sur le passé du Maire et sa marche vers l’Ascension. Celui-ci devient invulnérable (excellent gag de la liste à cocher) ce qui va lui donner les coudées franches désormais. 

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  • Au Bronze, Buffy et Faith s’éclatent sur la chanson Chinese Burn (1997), du groupe britannique Curve. Elle a également longtemps été l'indicatif publicitaire de Sony, pour ses Minidiscs.
  • Let Captain Courageous here go, and I'll tell you what you need to know déclare Giles. Il s'agit d'une référence à Capitaine courageux, un classique de la littérature anglaise écrit par Rudyard Kipling (1897).
  • Première apparition de Wesley Wyndam-Pryce, le nouvel Observateur officiel de Buffy. Comme Quentin Travers et Miss Frost, il est arrogant, pédant et snob, c’est normal, il s’agit d’un Anglais dans une série américaine. Mais il va beaucoup évoluer, comme de nombreux personnages de Whedon. « Wes », une valeur sûre du Buffyverse, est ainsi appelé à devenir le bras droit d’Angel dans ses aventures à Los Angeles, après avoir été un Chasseur de Démons (sans Chewy Impala 1967).
  • Il est incarné par le formidable Alexis Denisof, à la ville le mari d’Alyson Hannigan, depuis 2003. Il apparaît de temps à autres dans How I met Your Mother et participera également à Dollhouse. Il est atteint d’une paralysie partielle du côté gauche du visage, survenue peu de temps avant le début du tournage d’Angel. Il y est tenu compte dans la mise en scène.
  • Denisof fut engagé par Whedon sur recommandation d’Anthony Head : les deux avaient déjà travaillé ensemble au théâtre et venaient de se croiser à Los Angeles peu de temps auparavant, lors d’une séance de signatures d’un livre d’Anthony.
  • Wes fut d’abord envisagé par Douglas Petrie, l’auteur de l’épisode,  comme étant américain mais Whedon opta pour un Anglais présomptueux. « Comme se prenant pour un Sean Connery alors qu’il est George Lazenby » indique-t-il dans les suppléments DVD. De son côté Denisof définit Wesley comme «s’imaginant en James Bond, alors qu’en fait il est l’Inspecteur Clouseau ».
  • Petrie indique qu’Eliza Dushku accentua d’elle-même la dimension sexuelle de la relation Faith /Buffy, valant à l’épisode de devenir une clé de voute du subtext lesbien souligné par de nombreux fans. Petrie ajoute que, durant le tournage, il ne vint à l’idée de personne de la contredire…
  • Le Maire devient invulnérable (il n’oublie pas de le cocher sur son pense bête). Il s‘agit certainement de Magie Noire, sinon Willow aurait très pu pareillement faciliter la vie de Buffy !
  • Le Maire  n’oublie pas de le cocher sur sa liste de choses à faire. Le gag est excellent mais il y est indiqué qu’il doit ensuite aller chez le coiffeur. Or, comment peut-on lui couper les cheveux s’il est devenu invulnérable ?
  • Le Maire déclare que débutent les 100 jours menant à l’Ascension. Il marque ainsi l’entrée dans la seconde partie de la saison, voyant Faith venir à lui : l’épisode représente un inflexion majeure du récit, avec la chute morale de Faith, manquant d’entrainer Buffy.
  •  This could be my new thing déclare Faith à propos d’un arc, c’est effectivement avec cette arme qu’elle blessera Angel dans Graduation Day.
  • Le Maire et Trick sont des amateurs des Comic Strips Family Circus et Marmaduke.

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15. AU-DESSUS DES LOIS
(CONSEQUENCES)

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Scénario : Marti Noxon

Réalisation : Michael Gershman

Buffy tente de raisonner Faith, mais elle refuse de l’écouter, et commence même à lui nuire. Conscients qu’elle représente un danger pour Sunnydale, Xander, Angel, et Wesley essaient à leur tour de la persuader de revenir dans le droit chemin…

La critique de Clément Diaz 

I know what it's like to take a life. To feel a future, a world of possibilities, snuffed out by your own hand. I know the power in it. The exhilaration. It was like a drug for me.

On cause beaucoup dans Consequences, on ne fait même que ça. Heureusement, Aaron Sorkin, euh je veux dire Marti Noxon est une dialoguiste rompue, qui non seulement connaît bien ses personnages, mais a le sens de la progression dramatique. Grande performance d'Eliza Dushku, dont l'énergie joyeuse contraste avec la montée en puissance du côté obscur de Faith. Chaque scène distille une émotion forte et ardente. On commence par Buffy tentant de raisonner Faith, en relief le contraste saisissant entre l'humanisme de la première et le pragmatisme extrême de la seconde. Ensuite, il y'a la scène terrible de sa "trahison", où à la froideur, on ajoute la lâcheté. On adore aussi les illusions du naïf Xander, qui passe impitoyablement à la moulinette barbare de Faith, tout excitée de son nouveau pouvoir de faire le mal gratuitement. Angel se révèle plus psychologue (240 ans d'existence dont 100 de rédemption ça aide) dissertant sur l’excitation d'être un esprit corrompu au-dessus des lois. La Faith a beau vanner, on la sent secouée. Wesley est plus gaffeur que méchant mais on ne peut pas lui en vouloir avec la seconde tentative de meurtre de la Slayer gaga.

Pourtant, tout espoir n'est pas perdu, car Faith finit par sauver Buffy. Distinguo de Noxon : Faith bascule peut-être dans les ténèbres, mais comme dirait Padmé Amidala "Il y'a du bon en elle". Mais le cliffhanger final claque fortement. Ouch !

Rubrique humour : rencontre surréaliste entre Wesley et Queen C. Les regards cabotins de Denisof et la légèreté embarrassée de Charisma suffisent à déclencher le rire. La relation Xander-Willow continue de fasciner : Willow a beau aimer Oz, elle est dévastée quand elle apprend que c'est Faith qui a pris le pucelage de Xander. Espérait-elle dans un coin de son cœur être la première ? Les sentiments qu'elle a pour lui (et vice-versa) demeureront toujours assez flous…

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La critique d'Estuaire44 

Tout est en place pour que le duo avec Faith produise des étincelles, ce qui ne va pas manquer. On découvre Wesley, essentiellement comique dans Buffy contre les Vampires, mais qui va revêtir toute sa dimension dans la série Angel. So long Trick, qui nous aura bien diverti et qui aura eu droit à une belle sortie, mais il faut y aller maintenant, l’heure de Faith a sonné. Excellente partition pour Angel, qui se reconnaît dans bien des aspects de la personnalité de Faith, entre ombre et lumière (bon surtout ombre, là, maintenant). Ceci connaîtra un passionnant développement dans le double épisode de la première saison de sa série Five by Five/Sanctuary.

Concernant l'entrée d'Angel dans le gourbi de Faith, avec un esprit un tantinet mal tourné, on pourrait inverser l'équation. Tiens donc, Angel qui entre chez la Rogue Slayer, mais alors elle l'a précédemment invité, et dans quel but je vous prie (surtout quand qu'on vient de voir dans The Zeppo comment Miss Lehane sait recevoir). Mais le Dark Avenger n'est pas du même bois que le cœur d'artichaut local ! En fait je crois plutôt que s'il peut entrer c'est que fondamentalement Faith ne se sent pas chez elle, pas plus qu'à sa place dans le Gang. C'est une déracinée sans foyer ni repère, et il s'agit d'une chambre où dormir, pas d'un domicile. Une manière de souligner à quel point Faith est à la dérive, sous ses airs de matamore. Ceci n'est que théorie !

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  • Plusieurs personnages font leurs adieux : Trick, Finch et le Détective Stein.
  • Faith bascule définitivement, et pas seulement en rejoignant en sous-main le Maire : il semble bien qu’elle essaie vraiment du tuer Alex.
  • Angel développe une certaine empathie avec Faith et se reconnaît visiblement dans ses tourments. L’idée sera reprise dans sa propre série.
  • Le mot de passe de Wesley auprès de Quantin est « Monkey ».
  • Comment peut-il savoir que Faith se trouve dans le manoir d’Angel ?
  • Visiblement les auteurs ne cherchent pas du tout à justifier la présence permanente d’un adulte externe comme Wesley dans la bibliothèque d’un lycée.
  • La chanson que l’on entend quand Willow pleure dans la salle de bains est Wish we never met, de la chanteuse et actrice Kathleen Wilhoite (Chloe Lewis, sœur de Susan, dans Urgences). La chanson est tirée de l’album Pitch Like a Girl (1997)
  • Oz est absent de l’épisode.
  • Eliza déclara que sa famille, très religieuse, fut choquée par la scène où Faith agresse Alex. Sa grand-mère ne lui adressa plus la parole durant deux semaines.
  • La journaliste de la télévision est jouée par Amy Powell, dont c’est le véritable métier. Elle travaille à KARE-TV, une chaîne de Minneapolis.et réapparaît dans les épisodes Goodbye, Iowa et Who are you ? (4-14 et 4-16).

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16. LES DEUX VISAGES
(DOPPELGANGLAND)

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Scénario : Joss Whedon

Réalisation : Joss Whedon

Anya fait appel à Willow pour qu’elle lance un sortilège qui lui permettra de récupérer ses pouvoirs de démone. Non seulement le sortilège échoue, mais en plus il provoque un retour de flamme : le double vampirique de Willow (cf. épisode Meilleurs vœux de Cordélia) a été arraché de son monde et téléporté dans le vrai Sunnydale ! Et elle est bien décidée à semer la pagaille…

La critique de Clément Diaz 

For a thousand years, I wielded the powers of The Wish. I brought ruin to the heads of unfaithful men. I brought forth destruction and chaos for the pleasure of the lower beings. I was feared and worshipped across the mortal globe. And now I'm stuck at Sunnydale High. Mortal. Child. And I'm flunking math.

Doppelgangland est un foutoir cosmique comme on en a rarement vu à la télé. Les zygomatiques sont à la fête avec deux Willow pour le prix d'une ! Whedon à la plume et derrière la caméra se lâche totalement dans un scénario dada qui enchaîne les gags et les dialogues burlesques à tempo affolant. Il peut se reposer sur Alyson Hannigan (mon actrice préférée de la série) qui nous fait un double rôle du tonnerre. Son interprétation de Vampire Willow, mélange de Spike (pour le fun) et de Drusilla (pour la folie), qui lui vaut même une inattendue scène d'action, est une des plus enthousiasmantes de la série. Retour d'Anya dont la première apparition n'avait pas été mémorable. Elle est pas mal en peste égocentrique (I'm 1120 years old !!). Il est d'ailleurs amusant de constater les réactions différentes entre Anya et Illyria (en saison 5 d'Angel) devant la perte de leurs pouvoirs : là où Illyria cherchera une nouvelle raison de vivre ainsi qu'un "guide" philosophique, Anya va y parer par une folie douce et un investissement plein et entier dans une relation amoureuse.

Bon, j'en viens au plus intéressant : les situations complètement délirantes de la faille spatio-temporelle avec la fausse Willow qui sème plus de comédie que d'horreur. On aime comment elle atomise tout le monde, ou quand elle se réveille vêtue des vêtements de la vraie Will (This is like a nightmare !). Hannigan est complètement débridée. Rires incontrôlables quand elle commence à menacer tout le monde et qu'Oz et Angel restent d'un flegme Steedesque. Les sous-entendus lesbiens de la fausse Willow devant la vraie sont suaves comme un bonbon au poivre. On atteint l'apothéose avec l'entrée de Queen C qui blablate sur Xander devant Vampire Willow totalement effondrée. Entre Wesley et Cordélia, ça commence à devenir chaud bouillant - ça va vite refroidir, rassurez-vous. On ignore à ce jour ce que Buffy a avalé avant de venir, mais proposer une idée aussi foireuse que la vraie Will se faisant passer pour la fausse, ça donne une grande scène de confrontation dont la tension est brisée par des dialogues de fous. La bagarre finale est impressionnante, aussi. Dans un esprit très Twilight Zone, la vampire Willow qui n’aspirait qu’à revenir chez elle se fait rattraper par son destin. La coda est hilarante. L’épisode fait beaucoup penser au bazar temporel de Retour vers le futur, en tout aussi allumé.

L’épisode nous prépare aussi à l’évolution future de Willow, au niveau romantique et au niveau moral. Whedon voit déjà très loin. Un des highlights de la série.

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La critique d'Estuaire44 

Whedon joue avec virtuosité des univers parallèles, tout en se montrant délicieusement malicieux envers des personnages qu'il maîtrise jusqu'au bout des ongles. Le ressort scénaristique reste certes celui du quiproquo, assez balisé, mais particulièrement efficace ici. Le grand double numéro d'Alyson consacre le succès de l'ensemble.

Vampire Willow est un vrai délice, perverse mais aussi différente de Dru, pas de doublon. Whedon a déjà le devenir de ses protagonistes et de son univers en tête. Faith se trouve un vrai domicile, sa joie à découvrir son appartement montre qu'effectivement qu'elle n'était pas chez soi au motel. L’opus s’impose comme l’un des meilleures variations sur l’inépuisable thème du Dopplegänger, grâce à une fine étude de Willow et à un humour irrésistible. 

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  • L'épisode fait suite à The Wish, dont on retrouve de nombreuses références à l'univers parallèle.
  • D’Hoffryn, le supérieur d’Anya, fait son apparition, de même que Percy, dont Willow va devenir la préceptrice.
  • Faith découvre son nouvel appartement.
  •  Le Maire continue à diriger les Vampires de Sunnydale, malgré la disparition de Trick.
  • Quand Vampire Willow entre dans le Bronze, un jeune homme en sort. Le même personnage est revu sortant du bronze quelques instants plus tard.
  • We need a winning year, especially after last year's debacle with the swim team déclare Snyder. Il s'agit d'une allusion aux évènements de l'épisode Go Fish.
  • Quand Vampire Willow pénètre dans le Bronze, le groupe belge de folk-rock K's Choice (originaire d’Anvers) est en train d’interpréter sa chanson Virgin State of Mind.
  • On assiste aux premières indications concernant la bisexualité de Willow : Vampire Willow l’est manifestement et Angel paraît clairement sceptique quand Buffy rassure Will en lui disant que devenir Vampire change la personnalité. Jane Espenson affirme cependant que cette orientation du personnage n’avait pas encore était décidée par Whedon.
  • Etrangement Willow n’est pas inquiétée par la police, alors que son alter ego a assassiné une jeune femme devant de nombreux témoins.
  • La tenue de Vampire Willow fut ultérieurement vendue sur E Bay et a atteint les 9 000 dollars.
  • Quand on demanda à Alyson Hannigan laquelle des deux Willow elle préféra jouer, elle répondit que le plus amusant fut d’interpréter Willow tentant de se faire passer pour la Vampire.

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17. TRAHISON
(ENEMIES)

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Scénario : Douglas Petrie

Réalisation : David Grossman

Skyler, un démon, offre tour à tour à Buffy et à Faith de leur vendre des livres traitant de l’« Ascension ». En l’apprenant, le Maire demande à sa protégée de tuer le démon avant que Buffy n’obtienne les livres. Faith et le Maire décident également de porter un coup dur au Scooby-Gang : ils vont tenter de faire réapparaître Angelus…

La critique de Clément Diaz 

Demons after money ? Whatever happened to the still-beating heart of a virgin ? No one has any standards anymore.

Petite leçon de faux-semblants dans Enemies, épisode à partir duquel le Maire commence à avoir de plus en plus d'importance. Tout diabolique qu'il soit, il a toujours ses attitudes décalées : le golf miniature, le verre de menthe… il n’aurait pas dépareillé chez les Avengers ! Côté humour, le démon crétin vaut le détour, avec Faith le payant avec sa générosité habituelle. Le Scooby est quelque peu à la ramasse sauf bien sûr Cordélia, ah sa danse de séduction, ah ses excuses bidon pour séduire un Wesley pris de court... Charisma Carpenter retrouve des couleurs depuis la rupture de son personnage avec Xander. L'histoire Buffy-Angel atteint un palier supérieur avec un processus d’acceptation des deux protagonistes, et une transcendance plus spirituelle de leurs sentiments - quoique Contre-attaque en saison 7 réussira davantage ce point. Sydney Bristow, euh je veux dire Faith Lehane joue à l'agent double, mais a encore des progrès à faire si elle veut être embauchée à la CIA. Cette faille dans la perfection de son rôle rappelle combien en dépit de sa force, elle reste une fille fragile. Bizarre relation qui s'instaure avec Angel. Bien sûr, elle le manipule, mais cela ne lui empêche pas de dire la vérité à son propre sujet : Faith sait qu'ell est une fille sevrée d'amour qui ne demande qu'un peu d'affection, elle sait ce qui est en train de se passer, ce qui la rend d'autant plus effrayante. Après le mode allumeuse, le mode plus musclé, avec l'incroyable maléfice dévastateur. Quoiqu'il en soit, plaisir de voir David se redéchaîner en vampire sans foi ni loi, smackant Faith, faire une discussion d'anthologie avec le Maire, admirer les cheveux de Joyce, ou la scène la plus drôle, la petite tape sur l'épaule de Xander (This guy bugs me). Angelus et Faith, une sacrée combo gagnante ! (on en reparlera en saison 4 d’Angel)

Le climax est bien sûr la grande scène du triangle Buffy-Angelus-Faith, où les dialogues de Petrie claquent à chaque seconde. La jalousie de Faith envers Buffy, jusque-là réprimée, explose en rage féroce grâce au génie d’Eliza Dushku qui la capte à merveille. Mais les quatre vérités que lui jette Buffy sont autant étincelants. Le twist final est un des plus brillants de la série. L'affrontement entre les deux Slayers peut enfin commencer. Ça va saigner !!

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La critique d'Estuaire44 

Le twist final apparaît comme l’un des plus bluffants jamais vus dans une série télé. L'épisode doit beaucoup au talent de Boreanaz et à l'étonnant naturel par lequel il passe d'Angel à Angelus, cela n'aurait pu que difficilement fonctionner sans cela. Eliza Dushku brille aussi de tous ses feux, au moment où la relation entre Faith et le Maire s'installe dans une version Dark Side de Buffy/Giles assez jouissive.

Toute la scène de la confrontation entre Angel/Faith/Buffy apparaît comme un authentique chef d'œuvre, impeccablement interprété, écrit et réalisé, même si finalement c'est le personnage implexe et tourmenté de Faith qui attire davantage l'attention. Seul regret, la trahison du démon en faveur de Rupert semble un peu triviale et tombant trop à pic. Le Maire et son golf miniature pour consoler Faith campe merveilleusement le personnage. Se dessine déjà un très grand mano à mano final entre les deux Tueuses.

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  • Quand Faith déclare All your little lame-ass friends are going to be Kibbles 'n' bits, elle fait allusion à une marque américaine de nourriture pour chiens...
  • Buffy fait elle référence à la célèbre pièce surréaliste de Samuel Beckett « En attendant Godot», quand elle énonce The girl makes Godot look punctual.
  • II reste tout de même étonnant qu’Angel et Buffy ne se lancent pas à la poursuite de Faith.
  • Pour la première fois on assiste chez Buffy a de la haine envers Faith, le flirt de celle-ci avec Angel n’y est sans doute pas étranger, la sympathie éprouvé par ce dernier envers Faith non plus.. L’ire de la tueuse devant l’empathie d’Angel envers Faith connaitra un pic dans l’épisode Sanctuary d’Angel
  • On découvre un démon relativement sympathique et inoffensif, une nouveauté pour la série. Ce thème sera également développé dans Angel.

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18. VOIX INTÉRIEURES
(EARSHOT)

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Scénario : Jane Espenson

Réalisation : Regis B. Kumble

Après avoir touché le sang d’un démon, Buffy est désormais capable d’entendre les pensées de tous les gens. Amusant au départ, ce don ne la laisse plus en repos car elle entend en permanence tous les gens penser en même temps. Juste avant de sombrer dans la folie, Buffy a le temps d’apprendre que quelqu’un qu’elle n’a pas identifié projette de tuer tous les étudiants demain…

La critique de Clément Diaz 

- I won't let anything happen to you if I can help it. No matter what, I'll always be with you. Hey, I'll love you, even if you're covered with slime.
- I liked everything until that part.

Ouille ! Après tant de chef-d'oeuvres, tomber sur Earshot fait l'effet d'un dur rappel à la réalité. Cette variante dramatique du A penny for your thoughts de La Quatrième Dimension bute sur le tempo traînant du script de Jane Espenson. L’auteure ne rate pas la scène comique des pensées du Scooby : Xander ne pense qu'à "ça", Cordélia pense... ce qu'elle dit, Oz en néo-Descartes, sans oublier cette chère Joyce (You slept with Giles... TWICE ??!!!). Mais à part cette scène, la prévisibilité intégrale de l'épisode joue contre elle, se résumant à un seul ressort narratif : Buffy lisant les pensées de tout le monde. Cela n'amène que des blagues faciles (pensées salaces...) ou moments "dramatiques" piochés dans le premier catalogue de clichés venu (souffrances adolescentes ou réflexions futiles). Le petit froid entre Buffy et Angel ne convainc pas : comment après l’épisode précédent peut-elle douter encore d'Angel ? Vivement la fin de saison car les auteurs tirent à la ligne avec ce ship. L'enquête du Scooby n'est pas plus exaltante, avec cette investigation au petit bonheur la chance. Ceci dit, l'épisode rappelle que les tueries dans les lycées américains ne sont hélas pas si rares. Par ironie, l'épisode devait être diffusé la semaine où eut lieu le massacre de Colombine. Les Lone Gunmen ne sont apparemment pas les seuls à être doués en prédictions...

La fin de l'épisode est plus réussie, avec Buffy n'ayant que ses mots pour persuader Jonathan de renoncer à sa folie. La scène est supérieurement écrite, lorsqu'elle lui dit qu'il n'est pas le seul à souffrir, et qu'on a tous tendance à surestimer les autres et pas assez soi-même. Dommage que le twist gâche une partie de la scène, bonjour la crédibilité ! Par contre, le deuxième twist, ça, c'est du très bon ! Bonne idée de départ, mais un traitement superficiel. On saluera la réalisation de Régis Kumble, avec notamment une scène de folie très bien filmée, pas si éloignée de celle de Peter Hammond dans le Ne vous retournez pas des Avengers.

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La critique d'Estuaire44 

Très bonne idée de scénario pour cet épisode tout à tour hilarant et poignant, avec une semblable intensité. Le thème de la télépathie se voit parfaitement exploité (pauvre Joyce !) tandis que le désespoir de Jonathan frappe au cœur. On pardonnera toujours beaucoup à ce personnage éminemment sympathique, même à l'époque du Trio. Une respiration également parfaitement minutée dans l'arc final de la saison. On aime bien Angel en chevalier à la rescousse de sa Damoiselle de cœur.

L’intrigue demeure efficace de bout en bout, jouant habilement des diverses fausses pistes. L'épisode marqua l'occasion d'un grand débat dans l'équipe, car la tragédie de Columbine, survint peu de temps avant la date de diffusion. Whedon accepta finalement de décaler celle-ci. Concernant l'emplacement de la tentative de suicide, parfois jugée improbable, il est possible que Jonathan l’ait choisi pour souligner la responsabilité des autres élèves, pour le fusil il fait avec ce qu'il a. Ces moments-là ne sont pas forcément les plus rationnels.

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  • Il s’agit de l’épisode préféré de Jane Espenson, parmi ceux qu’elle a écrit pour la série.
  • La diffusion de l'épisode dut être retardée en raison du massacre de Colombine, survenu dans des conditions similaires, dans un lycée du Colorado.
  • L'épisode apparaît partiellement comme un remake d'un célèbre épisode de The Twilight Zone, A Penny for your thoughts. Le héros, interprété par Dick York,  devient de même subitement télépathe, découvrant ainsi les pensées de ses proches. Une situation devenant vite gênante.
  • Buffy découvre la vérité concernant Giles et sa mère suite aux évènements de Brand Candy. Elle le prend très bien (ou pas).
  • Le journal de Sunnydale High a une rubrique obsèques, ce qui n'est pas fréquent pour les parutions lycéennes...
  • Quand Buffy regarde l'horloge de la tour, celle-ci indique 12h40. Buffy fait quelques pas et la regarde de nouveau : il est alors 12h10.

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19. LA BOÎTE DE GAVROCK
(CHOICES)

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Scénario : David Fury

Réalisation : James A. Contner

Les résultats scolaires sont tombés à Sunnydale. Tout le Scooby-Gang se met à penser à ses plans d’avenir. Mais Buffy apprend que Faith a intercepté une boîte magique, la boîte de Gavrock, pour le Maire. Décidés à faire échouer les plans mystérieux du Maire, le Scooby-Gang s’infiltre chez lui et parvient à voler la boîte. Malheureusement, au cours de l’opération, Faith a capturé Willow…

La critique de Clément Diaz 

And once again, the gold medal in the being-wrong event goes to Xander I'm-as-stupid-as-I-look Harris !

Choices est un épisode de "statu quo". L'Ascension n'est pas encore pour demain, forçant les auteurs à délayer avant le duel final. Le scénario en souffre, banal et guère exaltant échange d'otages (Willow versus la thingumajig box), au suspense dilué, malgré une excellente scène d'infiltration à la Alias. Heureusement, David Fury compense en faisant la part belle aux personnages :

- Le Maire nous fait un superbe numéro de Diabolical Mastermind et de père de substitution plein d'amour sincère pour Faith. Harry Groener et Eliza Dushku sont plaisamment complices : la dague, le dialogue Faith/Willow, l’évocation mélancolique de l’ancienne vie conjugale du Maire, avec une humaine qui vieillissait et lui qui restait jeune (Rose Tyler en soupire)... Faith n'a jamais parue aussi déshumanisée, et en même temps, épanouie d'être avec quelqu'un qu'elle aime.

- Justesse des réactions du Scooby à l'annonce de la capture de Willow, mention à Oz qui pipe pas mot : il n'a qu'à spectaculairement fracasser le chaudron pour mettre tout le monde d'accord. Oz/Seth Green est vraiment une grande réussite de cette saison.

- La vaillante Willow tient tête entre moments comiques (Vous n'avez pas l'autorisation de manger les otages !), et explications de texte bien acides à Faith, qui elle préfère répliquer avec autre chose que des paroles. Pas mal aussi le crayon qui lévite. Mais on retient la scène finale, quand elle lie son destin à celui de Buffy : elle combattra les forces du mal avec elle jusqu'au bout, renonçant à un brillant avenir pour devenir une justicière pleine et entière. Une scène vibrante et heureuse.

- Cordélia prend conscience de sa superficialité quand Xander compare son combat contre les forces du mal avec ses priorités. Elle se pose des questions. On sent qu'Angel la série est sur les rails.

Le sommet de l'épisode est sa fin, avec la puncheuse explication de texte du Maire à l'adresse de Buffy/Angel, condamnés à une relation sans espoir. Il le fait avec un ton dépourvu de cruauté, comme le ferait un parent, un psychologue. Un décalage sidérant qui rend d'autant plus efficace sa tirade. Le duo tente bien encore de nier cette vérité, mais le dernier plan est sans équivoque : ce déni ne va plus durer longtemps. Allez, finissons sur une bonne note : Snyder semant involontairement le bordel (You... all of you. Why couldn't you be dealing drugs like normal people ?). Un bon épisode, qui fait la part belle aux personnages.

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La critique d'Estuaire44 

Cet épisode, l'un plus prenants de la série, accumule les scènes hautement électriques et sait tirer le meilleur parti des différents personnages. L’intrigue demeure assez classique, mais sait capitaliser sur les personnages.

Entre autres passages d'anthologie, on retiendra la confrontation entre Willow et Faith, Faith fascinée par son poignard (qui a triomphé par l'épée, etc.) mais surtout le Maire crucifiant le couple Angel/Buffy, avec délectation perverse, avec  aussi, il faut bien l'avouer, pertinence. L'inéluctable se met en place, de même que la première saison d'Angel (avec une Cordy ruinée). L’épisode est Épisode par contre chaudement déconseillé aux arachnophobes !

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  • Alex lit le roman autobiographique de Jack Kerouac On the Road (1957) soit le livre fondateur du mouvement Beatnik et de la mystique de la Route, qui aura fortement influencé les turbulences des  années 60 et 70. Plus tard Alex se lancera dans un tour de Etats Unis, vite avorté à la suite d'une panne de voiture ! (Il aurait du choisir une Chevrolet Impala 1967).
  • Par dérision Faith surnomme Willow « Nancy Drew », une jeune reporter-détective, héroïne d'une série de romans destinés  à la jeunesse.
  • Très en verve, Faith parodie également le Parrain, en déclarant au Maire I made him an offer he couldn't survive, la citation culte étant My father made him an offer he couldn’t refuse.
  • On en apprend un peu plus sur l'existence du Maire. Celui avait un Setter irlandais nommé Rusty et était marié en 1903 à une certaine Edna May. Étant immortel, il a du se résoudre à la voir vieillir et mourir.
  • Buffy et le Maire étaient présents lors la conférence de presse de ce dernier dans Gingerbread et se ratés de peu dans Band candy, mais  c’est ici que s’effectue leur première confrontation directe.
  • L’épisode se centre effectivement sur la notion de choix : désormais, jusqu’à la bataille finale incluse, on peut considérer que toutes les personnes tuées le seront pour que Willow vive…

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20. LES CHIENS DE L'ENFER
(THE PROM)

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Scénario : Marti Noxon

Réalisation : David Solomon

Conscients que leur relation ne mènera nulle part, Angel et Buffy rompent. Le vampire déclare qu’il quittera Sunnydale dès qu’ils auront empêché l’Ascension du Maire. Anya ressent malgré elle des sentiments pour Xander et cherche à en faire son cavalier pour le bal de fin d’année. Mais le bal pourrait être compromis par quatre chiens de l’enfer…

La critique de Clément Diaz 

- I have witnessed a millennium of treachery and oppression from the males of the species, and I have nothing but contempt for the whole libidinous lot of them.
- Then why are you talking to me ?
- I don't have a date for the prom.

The Prom est la conclusion psychologique des trois premières saisons de la série, grâce à la clôture élégante et émouvante des différents arcs « relationnels » de la saison. Un bilan mené par une Marti Noxon tendrement amoureuse de ses personnages. Un défaut toutefois : elle y greffe une « obligée » monster-of-the-week intrigue, écrite à la va-vite, avec un méchant sans charisme, résolue par Buffy illico presto ; c'est assez vain. Pourtant, c'est de nouveau un chef-d'oeuvre...

... parce que niveau personnages, c’est fromage et dessert. Après la jolie scène entre Angel et une Joyce terriblement lucide, la rupture tant attendue (ou pas) de Buffy et Angel est l’occasion d’une mémorable séquence. Dialogues et comédiens sont d’une émotion magnifique. Plus qu’Innocence, nous avons là le vrai passage à la maturité sentimentale de la Tueuse, qui doit tirer un trait sur sa première et plus intense histoire d’amour. Un déchirement terriblement beau. On comprend que la comédienne ait craqué plusieurs fois pendant le tournage. Il est triste de voir l’héroïne s’enfermer dans un rôle de « sauveuse solitaire du monde qui se sacrifie », sauvant les étudiants par rage, non par conviction. Aussi, la reconnaissance publique in extremis de son action est-elle un beau moment d’allégresse. Et puis, le slow d’Angel pour finir le bal, mes amis que de beauté !

Cordélia tombe le masque, prise au piège de ses faux-semblants. L’âme chevaleresque de Xander est admirable. En deux actions, il rétablit avec elle un lien plus amical et serein. La fermeture de leur conflit ne laisse pas insensible. Oz et Willow sont sur leur petit nuage, tandis qu’Anya fait une méga reconversion comique en ex-démon piégée par ses sentiments. Son duo avec Xander est aussi improbable qu’hilarant. Coup de cœur pour le naturel d’Emma Caulfield à énumérer toutes les horreurs qu’Anya a commises depuis un millénaire, pas tout à fait le sujet rêvé pour un premier rendez-vous (Xander le gagnant). Un superbe premier bilan de la première ère de la série. La saison n’a plus qu’à tirer le rideau mais non sans un dernier feu d’artifice…

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La critique d'Estuaire44 

Encore un épisode fastueux, avec une action et un suspens haletants, des molosses impressionnants, mais surtout des passages vraiment très émouvants, sans guimauve mais sonnant au contraire parfaitement justes. : une dernière danse poignante pour Buffy et Angel, ainsi qu'une terrible rupture (les acteurs sont incroyables). Les situations ne sont pas tout à fait comparables, mais Angel se rend à ce bal comme Alice à la fête de départ de Tasha en fin de saison 4 de The L Word. Son apparition produit la même émotion et le même soulagement. Quoique l'avenir leur réserve il leur restera toujours ce moment. Mais on est également touché par la remise du trophée par Jonathan à Buffy. Cela vient couronner idéalement tout cette grandiose première période de la série, sur le point de s'achever en apothéose. Le sourire de Buffy fait vraiment plaisir à voir

De nombreuses autres pépites dans ce récit fastueux, entre Wesley et Cordy, Buffy et Giles, Alex et Cordy etc. Cette saison, la série apparaît en pur état de grâce et réussit absolument tout à la perfection. Le Destin suspend son souffle tandis que la grande ombre du Maire semble recouvrir le devenir de tous les personnages. Le rideau s'ouvre sur l'une des fins de saison les plus enthousiasmantes de l'ensemble des séries télé. Oui, le méchant de la semaine reste  assez oubliable, mais une série connaissant un succès aussi énorme et persistant a forcément plusieurs publics. Il ne faut en négliger aucun, y compris les amateurs d’action, d’où le respect  du cahier des charges, même a minima. A noter que l'éleveur des Chiens est le frère du futur troisième membre du Trio, Andrew. Un personnage effectivement autrement plus mémorable !

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  • La vidéothèque de films d'horreur ou autres Teen Movies de l'ami Tucker se révèle des plus fournies et du meilleur goût. On y distingue, bien évidemment, Prom Night (Le Bal de L'Horreur, 1980) mais aussi Prom Night IV (1992), ce qui est davantage ultime. Viennent s'y rajouter l'inévitable Carrie au Bal de l'Enfer (1976) ou Pretty in Pink (1986). Pump up the Volume (1990) constitue un petit clin d'oeil, puisque Juliet Landau et Seth Green y participent.
  • Buffy déclare par ailleurs  Gotta stop a crazy from pulling a Carrie at the Prom, autre clin d’œil au classique de Stephen King.
  • Buffy et Angel rompent (enfin, surtout Angel), au moment où débute l’histoire d’Alex et Anya. Men are Evil. Will you go with me ?
  • L’on ne saura jamais ce qu’il est advenu de Tucker Wells, qui ne réapparaîtra plus dans la série. Son frère Andrew fera par contre bientôt parler de lui ! En fait Brad Kane, l’interprète de Tucker n’était pas disponible lors du tournage de la saison 6, d’où le recours à Andrew.
  • Plusieurs standards sont entendus durant le bal, dont  We are Family, de Sister Sledge (1979) et  Celebration de Kool and the Gang (1980). Buffy et Angel dansent sur le Wild Horses du groupe The Sundays (1992), une reprise des Rolling Stones.
  • L'orchestre joue également brièvement la musique du Aladdin de Disney (1992). Brad Kane, incarnant Tucker, y interprète toutes les chansons du héros, y compris dans les deux suites du dessin animé.
  • La robe de bal de Buffy fut dessinée par la modiste Pamela Dennis, à la demande de Sarah Michelle Gellar. Pamela Dennis est la dessinatrice de mode attitrée de nombreuses stars hollywoodiennes, ses créations sont souvent aperçues lors des tapis rouges de premières ou lors de remises de prix.  Sarah Michelle était incapable de s'asseoir lorsqu'elle portait cette robe.
  • Le tournage dut être interrompu durant près d’une demi-heure, tant Sarah Michelle Gellar était en larmes après la scène de rupture.

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21-22. LA CÉRÉMONIE
(GRADUATION DAY)

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Scénario : Joss Whedon

Réalisation : Joss Whedon

Faith blesse Angel avec un poison violent. Seul le sang d’une Slayer peut le guérir. Buffy comprend que le temps d’affronter Faith est arrivé. La cérémonie de remise des diplômes aura lieu demain, ce qui coïncidera avec la transformation du Maire en démon. Pressentant qu’ils ne pourront le défaire à eux seuls, le Scooby-Gang décide d’utiliser les grands moyens…

La critique de Clément Diaz 

Y'know, Buffy, looking back at everything that's happened, maybe I should have sent you to a different school.

Graduation Day est bien le big big finale de saison que l’on attendait. Après un début plutôt lumineux (le jeu de pendu, Anya draguant Xander), la tension s’installe dès que Faith est dans ses œuvres. La première moitié est plus un prélude mais les actions s’enchaînent sans temps mort, avec des pics d’intensité mirobolants ou franchement traumatisants (Faith en rose, au secours !). Il y’a bien évidemment le Maire profanant le temple sacré qu’est la bibliothèque de Giles (Harry Groener est en pleine forme) dans une scène d’anthologie, mais aussi les adieux touchants de Joyce. Nouvelle secousse avec l’attaque brutale de Faith sur Angel (qui aura plus de réflexes quand Faith lui rendra visite à L.A), et montée vertigineuse de la tension. On est tellement pris qu’on voit à peine les ficelles (le remède d’Angel permet la confrontation tant attendue). Magicien du dosage, Whedon n’oublie pas quelques instants comiques, histoire de décompresser : Willow et Oz passant à l’acte, et Anya complexée par ses sentiments. Sur ce dernier point, Xander nous touche par sa féodalité irréversible envers ses amis. Entre Faith et Buffy, petite floraison de sous-entendus lesbiens : Faith proposant de l’embrasser avant le combat, les menottes de Buffy, une sorte de jalousie de Faith envers Angel, sans parler du phallique coup de poignard. Leur grand grand duel final est d’une puissance haletante, et se finit par un cliffhanger dévastateur ! Haaaaaaaa !

Whedon démarre sa deuxième partie avec la scène la plus énorme des trois premières saisons réunies (voire de la série) : le dément sacrifice de Buffy qui force Angel à boire son sang. Impossible de respirer de toute la scène : le mélange horreur-effroi-érotisme a un effet écrasant, quasi physique. La charge sexuelle de la scène est inouïe, créditant la sentence d’un fan : la scène la plus sexuelle existante entre deux personnes habillées. On assiste à une véritable floraison d’arie di bravura avec le songe Faith-Buffy (annonçant déjà la saison… 5 !). Grand numéro du maire en assoiffé de vengeance face à Angel. Suspense explosif lors de la préparation du finish, avec quelques moments comiques réussis pour nous faire patienter (Wesley et Cordy qui ratent leur baiser…). Le superbe discours du Maire, très révélateur et pas sans vérités mène à la bataille finale, épique, et ce méga méga twist : pour sauver Sunnydale, TOUT le monde s’y met ! Idée généreuse et flamboyante (Cordy tue même un vampire, surprise du chef !). Le monstre est crédible, et l’apothéose tout autant, avec des moyens bien plus substantiels comparés à la saison 1. Pudiques adieux sans paroles entre Buffy et Angel, mais coda pleine d’espérance avec le Scooby main dans la main. S’il n’atteint pas tout à fait les cimes de Becoming, Graduation day est un superbe final digne de conclure la meilleure saison de la série.

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La critique d'Estuaire44 

Ce double épisode constitue effectivement une succession haletante de scènes d'anthologies, tant le point de l'action la plus spectaculaire (lduel avec Faith, la Bataille finale) que de celui de l'émotion suscitée par les personnages (entre Angel et Buffy, ou chez les Scoobies). Il se situe parmi les plus formidables de saison que l'on ait pu découvrir, au niveau de l'arc Anasazi des X-Files ou des saisons 1 et 5 de LOST.

Concernant le Maire, je trouve astucieux d'avoir exploité son attachement sincère pour Faith comme représentant son seul point faible, après il fallait bien trouver quelque chose, je pense que les explosifs tiennent la route. Autre grand moment, Angel mordant Buffy, scène incroyablement érotique. Et puis Buffy n'en a pas fini avec Richard Wilkins III, y compris durant les aventures en BD de la Tueuse.

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  • Alex le Geek cite Les Dents de la Mer (1975) quand il déclare We’re going to need a bigger boat en découvrant la taille du démon Olvikan. Le shérif Brody s'y exclame de manière similaire quand se révèle la dimension du grand requin blanc.
  • Willow aurait bien aimé que la cérémonie soit animée par Siegfried et Roy. Il s'agit d'un duo de prestidigitateurs de Las Vegas dont le spectacle est réputé pour son aspect spectaculaire avec notamment des tigres présents sur la scène.
  • Buffy rompt avec les joyeux drilles du Conseil, suite à leur refus d’aider Angel. La réconciliation n’interviendra qu’en saison 5, lors de l’épisode Checkpoint (5-12). Décidément une période s’achève.
  • Quand Buffy pénètre dans son appartement, Faith est en train d’écouter le titre Sunday Mail, du groupe Spectator Pump.
  • L’épisode marque un tournant majeur de la série et la fin de sa première grande période. Les années lycée sont terminées. L’emblématique Bibliothèque de Giles est anéantie, même si les ruines de Sunnydale High seront encore visibles la saison suivante. Snyder disparait.  Cordy, Wesley et Angel (en tant que personnage régulier) quittent la série.
  • La mort de Larry (précédant celle de Tara) a conduit certains critiques à estimer que Josh tuait sciemment ses personnages gays. Celui-ci a vigoureusement protesté, expliquant qu’il fallait bien que la Bataille de Sunnydale occasionne la mort de quelques personnages connus, pour éviter un trop manifeste happy end. Il ne pouvait pas non plus priver la série d’un de ses personnages phares et a donc retenu Larry et Harmony.
  • Quand Faith déclare dans monde onirique Miles to go. Little Miss Muffet counting down from 7-3-0 il est généralement admis qu'il s'agit d'une référence à future arrivée de Dawn. 730 signifierait deux fois 365 et Dawn apparaîtra bien dans deux saisons.
  • Après Amends et Becoming, on assiste à la troisième variation de la créature représentant le logo de Mutant Enemy Inc. Il arbore ici la toque des lauréats, ainsi qu’un diplôme.
  • Après baiser tombant à plat entre Wes et Cordy, il n’y aura plus jamais ce type d’attraction entre eux dans la série Angel.
  • L’Ascension du maire survient 100 ans jour pour jour après qu’il ait fondé Sunnydale.
  • Dans les suppléments du DVD, Whedon indique que Charisma Carpenter lui demanda que Cordy puisse tuer un Vampire avant de quitter la série.
  • Le visage d'Angel se reflète dans le téléphone public qu'il utilise à l'hôpital.
  • Alors qu'il se soit alité, on voit que la blessure d'Angel se situe nettement plus haut que l'impact de la flèche, lors de l'épisode précédent.
  • Sunnydale High est (était !) en fait Torrance High, Torrance étant une ville du Comté de Los Angeles. Le bruit de l’explosion finale terrorisa tellement le voisinage que la série ne fut plus jamais autorisée à y tourner, d’après Marti Noxon. Torrance High Shool est également utilisée comme décor dans Beverly Hills, 90210 (et sa série dérivée) sous le nom de West Beverly High School. L’établissement apparaît également dans de nombreux autres films et séries, dont Medium (comme lycée d’Ariel) Il doit  son succès à sa superbe façade néo méditerranéenne, hispano-californien (1920-1930). Fondé en 1917, il demeure l’un des plus anciens établissements de Californie encore en activité et se trouve d’ailleurs classé dans la liste des monuments historiques américains. 

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Crédits photo : FPE