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 saison 1 saison 3

Buffy Contre les Vampires (1997-2003)

Saison 2


1. LA MÉTAMORPHOSE DE BUFFY
(WHEN SHE WAS BAD)

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Scénario : Joss Whedon

Réalisation : Joss Whedon

Deux mois ont passé depuis la fin du Maître. Depuis sa mort et sa résurrection, Buffy semble changée, elle est plus sombre, plus détachée, ce qui inquiète ses amis. Pendant ce temps, Le Juste des Justes tente de ressusciter le Maître via un rituel…

La critique de Clément Diaz 

Cordelia, your mouth is open and sound is coming from it. This is never good.

L’ouverture de cette deuxième saison ne pouvait pas mieux commencer si elle voulait inquiéter le spectateur. Joss Whedon part d'une idée très mauvaise, et n'en tire que des scènes verbeuses où il ne se passe rien. Les rares expédients (flirt Xander-Willow, cauchemar de Buffy) ne cachent pas une quasi absence d'action. On ne comprend pas non plus le changement de comportement de Buffy, portée par une Sarah Michelle Gellar pour la première fois à côté de la plaque. Peut-être parce qu'elle a senti qu'on lui demandait n'importe quoi, elle s'est mise en mode monolithique. Conséquence : toutes ses scènes frappent à côté : discussion avec Angel sans la moindre tension sexuelle, vampage de Xander pas crédible (Faith ricane doucement en coulisses), tortionnaire de vampires pâlote, fracasseuse de squelettes hystérique ridicule...

Il ne fait décidément pas bon pour les persos de jouer une autre partition que la leur habituelle : c'est le cas de Giles, pas vraiment convaincant quand il étrangle Buffy, ou Angel, ici en amoureux transi lourdingue (il sera d’ailleurs souvent comme ça dans la série avant que son départ à Los Angeles le rende plus intéressant). Même Cordy semble fatiguée (My God, Charisma, tes cheveux, aaargh !!), en panne de vannes, et qui se fait ratiboiser par la Slayer ; scène qui eut été drôle si les interprètes eussent été en meilleure forme. Psychologiquement, Cordelia ne semble toujours pas étonnée de la Hellmouth, on a du mal à y croire.

La diabolique machination ourdie par ce parangon de terreur pure qu'est le Juste des Justes, avec un Andrew J. Ferchland survolté et hyperexpressif... euh pardon, ça, ça se passe dans un univers alternatif. Bref, l'intrigue du jour enterre définitivement l'épisode avec cette tentative débile de résurrection du Maître, portée par des vampires non moins impressionnants de fadeur ou de cabotinage lourd. On a parfois l'impression de se retrouver dans un remake du film de 1992, tellement tout foire à merveille. La métamorphose de Buffy n'est même pas expliquée. A part la pétillante introduction, avec la plaisante complicité entre Nicholas Brendon et Alyson Hannigan, il n'y a pas grand-chose à sauver.

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La critique d'Estuaire44 

Guère relevé, cet épisode ne laisse pas grand souvenir. Il présente au moins le mérite d'instituer la tradition des grandes vacances scandant les intervalles inter saisons. La saison 2 n'a pas encore réellement commencé, on se situe encore dans l'interlude de l'Annoying One, jusqu'à School Hard et l'arrivée des deux doux romantiques, Spike et Drusilla. Une fois la destinée du Maître réglée, il était de toute façon maladroit d'y revenir, en début de saison c’est lancement d'un nouveau cycle que l’on désire découvrir. Whedon sera coutumier de des pilotes de saison décalés, avec davantage de succès. Le dernier de la saison 4 sera aussi en marge, après la victoire sur le Big Bad du moment. A chaque fois, cela signifie évidemment une prise de risques.

Ici, comme souvent dans les séries d'aventures, beaucoup dépend de l'opposition et on a vraiment peu à se mettre sous la dent dans ce domaine Ceci-dit, même lors d'un épisode mineur, on trouve des scènes appréciables, Le duo Willow/Xander semble en bonne forme, notamment au cimetière. Buffy en reine du dance floor est à voir. Comme tout au long du récit, elle y annonce déjà Faith, son alter ego à la dérive et désaxée, en saison 3. Il est vrai que cet aspect correspond mieux à la personnalité d'Elisa Dushku qu'à celle de Sarah Michelle Gellar, ici pas tout à fait à son aise. De fait on ne croit pas réellment à cette crise d’angoisse de Buffy, en contradiction avec la conclusion de la saison 1 Avec le métier, elle se montrera nettement plus convaincante en saison 4, quand Buffy et Faith nous referont le coup du Who's Who de Chapeau Melon. Les maquillages et le squelette du Maître s’avèrent de qualité médiocre. Belle discussion entre Snyder et Giles et mention spéciale au pantalon jaune de Willow, la fashion victim du jour.

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  • Angel (David Boreanaz) apparaît désormais au générique.
  • Première fois qu'Alex montre ouvertement qu'il a des sentiments envers Willow.
  • C'est égalemment la première fois que Buffy torture un vampire.
  • Donc, Angel à regardé Buffy dormir avant de la réveiller et après être entré dans ca chambre en pleine nuit ! Sympa.
  • On peut se demander pourquoi le gang a enterré Le Maître plutôt que de directement briser son squelette.
  • L'épisode inaugure une tradition, les scènes d'avant générique de chaque premier épisode de saison se dérouleront toujours dans un cimetière.
  • Le jeu des citations entre Will et Alex recouvre Terminator, La Planète des Singes, Star Wars : Un Nouvel Espoir, et Witness.
  • Les acteurs arborent de nouvelles coiffures, le tournage ayant eu lieu six mois après la fin du précédent. L'été s'étant déroulé à Sunnydale, cela demeure justifié. La coupe de Sarah Michelle Gellar, raccourcie, est en fait celle de son personnage de Scream 2, auquel elle vient de participer.
  • Les vacances des Scoobies ont été pour le moins variées : Buffy a fait du shopping à Los Angeles avec son père, Will et Alex se ont ennuyés ferme à Sunnydale (aucun vampire en vue,), Cordy est partie à Tuscany mais aurait préféré St Croix et Ms Calendar a participé au « Burning Man Festival ». Tuscany et Sainte-Croix sont des stations de sport d'hiver, respectivement canadienne et suisse. Lancé dans les années 80, le Burning Man est un festival de musique alternative se déroulant dans le désert du Nevada, lors du solstice d'Eté. Il reconstitue l'ambiance si particulière des grandes réunions genre Woodstock. On y brûle une grande effigie humaine en bois, la signification de l'acte étant laissée au gré des participants. Jenny est une vraie baba cool !
  • L'invité du jour au Bronze est le groupe Cibo Matto (1994-2001). La danse lascive de Faith, euh, Buffy correspond à leurs titre Spoon et Sugar Water. Ce duo féminin, à la musique très éclectique, composait toujours ses chansons autour du thème de la nourriture. Cibo Matto signifie d'ailleurs « Nourriture folle » en Italien. Comme le P3 de Charmed ou le Planet de The L Word, et quelques autres, le Bronze accueillera divers invités musicaux tout au long de la série. Le Caritas de Lorne (« Angel ») fera lui chanter les personnages eux-mêmes !
  • Willow indique qu'il n'y a pas de Golf Miniature à Sunnydale, mais le fiancé robot de Joyce y amènera Buffy et sa mère (Le fiancé), tandis que le Maire proposera à Faith d'y aller pour se remettre d'une défaite (Trahison).
  • On découvre l’usine désaffectée, qui demeurera le repaire des vampires jusqu’à La boule de Thésulah et le raid de représailles de Giles.

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2. LE PUZZLE
(SOME ASSEMBLY REQUIRED)

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Scénario : David Tyron King (crédité comme "Ty King")

Réalisation : Bruce Seth Green

Chris et Éric, deux jeunes adolescents, profanent des tombes dans le but de créer artificiellement une compagne pour Daryl, le frère mort-vivant de Chris. Mais ils ont besoin d’une tête vivante. Le choix de Daryl se porte sur… Cordélia !

La critique de Clément Diaz 

- Well, what I saw didn't add up to three whole girls. I think they kept some parts.
- Could this get yuckier ?
- They probably kept the other parts to eat.
- Question answered.

Cet épisode se voit pénalisé d’entrée par son adaptation grotesque de la Fiancée de Frankenstein. Le duo de génies constitue une bien faible opposition au Gang ; leurs interprètes ne valent pas mieux. Daryl, le monstre, est aussi pire qu’eux car il passe son temps à se plaindre de sa solitude, râlant continuellement. Ce n’est pas vraiment ce qu’on attend d’un Diabolical Mastermind ! Il se montre plus convaincant lors de sa bataille énergique contre la Tueuse, mais gâche tout par son revirement mélo. Le tempo assez lent de l’ensemble est aussi dommageable.

L’épisode convainc davantage sur sa teneur en comédie. C’est certainement un des épisodes les mieux dialogués de la série, car les personnages débitent des répliques qui tuent à une vitesse folle, quand ils ne s’auto parodient pas. Rien que la scène d’intro vaut le détour par son pastiche au vitriol des disputes de soap opera. On admire aussi les efforts lamentables de Giles pour inviter Miss Calendar… qui finalement prend les devants et s’amuse des maladresses de son prétendant (Tony Head est toujours impeccable dans ce genre de scènes). Mais c’est surtout Cordélia et son nombril qui achèvent le spectateur. On a beau parler de sorcellerie, de meurtre… faut toujours qu’elle ramène tout aux pom-pom girls ou à ses devoirs. Au menu, une pluie de vannes bien mordantes. Charisma Carpenter est plus hilarante que jamais.

Ce pastiche de soap en est également un des films d'horreur : le plongeon olympique de Cordy dans la benne à ordures lors de la scène “effrayante” du parking en est le meilleur exemple. Voir Xander casser l’ego d’une Cordelia toute tremblante de reconnaissance est un défouloir pour le spectateur. Comme quoi, un épisode peut être totalement sauvé rien que par ses scènes secondaires.

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La critique d'Estuaire44 

On sent bien que la saison 2 n’a pas encore trouvé son sujet, mais si le ton féministe est bien présent (on peut littéralement parler de femme objet). Whedon s’obstine avec l’Annoyed One, avant de comprendre que le jeune acteur va grandir en cours de saison, en contradiction avec le statut de mort vivant de son personnage. Donc on patine encore un peu, avec une opposition assez pathétique, mais l’épisode à un vraie saveur de pastiche de pop corn movies (notamment Reanimator). La variation sur la fiancée de Frankenstein est jolie. Il se confirme que Whedon est un Geek fini et qu’il maîtrise admirablement le sujet. Pour le reste on sait que les épisodes de Buffy en dessous sont régulièrement sauvés par le relationnel entre les personnages. C’est le cas ici, avec effectivement des dialogues pétillants et beaucoup d’humour. Angel, homme de peu de mots,  sera toujours comme éberlué par le débit et les énormités de Cordy, c’est franchement amusant.

La Tueuse affronte démons et vampires, mais pas question de creuser un trou, c’est également désopilant. On débusque ainsi plusieurs. L’épisode relève encore de la saison 1 pour son scénario pas toujours emballant, mais déjà de la suivante pour le soin accentué apporté aux personnages. On apprécie de voir Buffy à la peine face à Daryl, assez logiquement à ce moment de son évolution. L a Slyer de la saison 7 en aurait fait du petit bois. Après le pantalon jaune de Willow, l'attention les yeux du jour revient pour une fois à Angel, avec un hideux costume que l'on ne reverra plus. Vivement le retour au noir et au cuir. Tellement gothique.

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  • Comme je l'ai insinué dans mon résumé, l'épisode est bien entendu inspiré de ''La fiancée de Frankenstein''.
  • Buffy démontre une nouvelle capacité de reflexe : elle peut attraper un couteau en vol.
  • La scène du parking avec Cordelia : grand clichés des films d'horreurs :la jeune fille (seule bien entendue, à croire que les parkings sont toujours déserts) sur le parking entendant des pas, faisant tomber la clé de sa voiture (hors de portée de son bras, évidemment !), les pas se rapprochent, etc.
  • Les Scoobies s'opposent à une tentative de résurrection, peu glamour il est vrai, mais eux mêmes procéderont de la sorte envers Buffy, en début de saison 6.
  • L'épisode marque la concrétisation de la relation entre Giles et Jenny Calendar
  • Pour la première fois, la voix énonçant le rituel, « Previously on Buffy The Vampire Slayer » devient celle d'Anthony Stewart Head, au lieu d'une anonyme.
  • Angel indique avoir 241 ans, ce qui ne fait après tout que 225 de différence avec Buffy.
  • Première utilisation du prénom de Ms Calendar, quand elle déclare à Giles « Call me Jenny. Ms Calendar is my father »
  • A propos du football américain, l'anglais Giles ironise sur la virilité des Américains revêtant des protections pour simplement jouer au Rugby...
  • La Tueuse a désormais adopté la technique d’attendre pour attaquer les Vampires dès qu’ils s’animent et s’extirpent de leur cercueil pour la première fois. On suppose qu’elle et Giles (surtout) doivent consulter régulièrement les rubriques nécrologiques. Comme un vampire se réveille dès la première nuit après qu’il soit engendré, on peut également penser que les enterrements s’effectuent très rapidement à Sunnydale !

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3. ATTAQUE À SUNNYDALE
(SCHOOL HARD)

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Scénario : David Greenwalt, d’après une histoire de Joss Whedon et David Greenwalt

Réalisation : John T. Kretchmer

Spike et Drusilla, un couple de vampires, arrive à Sunnydale dans un double but : s’installer (comprendre : semer le bordel juste pour le plaisir) et rendre ses forces à Drusilla, affaiblie physiquement, grâce à la proximité de la Bouche de l’Enfer. Spike prend le commandement d’un groupe de vampires pour attaquer l’école de Sunnydale. Pour Angel, cela signifie aussi un fantôme du passé qui revient…

La critique de Clément Diaz 

From now on, we're going to have a little less ritual, and a little more fun around here !

Jusqu’à maintenant, Buffy the vampire slayer n’était pas autre chose qu’une simple bonne série, intéressante, originale, mais encore bien mineure. Autant dire que School hard fait l’effet d’une TNT, et hausse brutalement la série au rang de série majeure (il faudra toutefois attendre encore un peu pour que la série achève définitivement sa mue). Joss Whedon et David Greenwalt cassent brutalement l’ordinaire de la série en introduisant ce qu’on attendait depuis le début de la saison : un Big Bad pur et dur. Cadeau du chef, on en a deux pour le prix d’un !

L’arrivée très discrète de Spike donne la couleur. En totale roue libre, James Marsters l’enveloppe dans une aura de folie très rock’n’roll (la référence à Woodstock n’est certainement pas anodine). Spike, c’est le méchant qu’on adore non pas détester mais même aimer !! Car comment ne pas adorer ce gars décontracté, tchatcheur, rieur, vanneur, cogneur. Ce gars-là se fout à peu près de tout ; lui, tout ce qui l’intéresse, c’est le FUN ! Eh ben, génial, c’est exactement ce que le spectateur attend ! Et puis, Spike c’est aussi un vampire féroce et sans pitié, un adversaire de premier choix pour la Tueuse. Mettre un méchant de première catégorie mais aussi irrésistible, c’est du grand art. Et puis, il expédie L’Annoyed One pour un p’tit séjour au soleil. Rien que pour ça, on le vénère !

L’évanescente Drusilla reste à l’arrière-plan, mais elle est tout simplement terrifiante. Évanescente, folle à 400%, morbide d’un bout à l’autre. La scène de la maison de poupées, c’est de la terreur pure, et Juliet Landau n’hésite pas à cabotiner à mort pour un résultat d’anthologie. Son impression est si marquante, qu’on ose à peine imaginer comment elle est quand elle est en pleine forme.

On aime comment la grande Slayer en est réduite à préparer la réunion parents-professeurs. Ce décalage entre sa mission et les trivialités du quotidien amuse toujours autant. Ici, le casting est à l’arrière-plan, pour laisser de l’espace au Spike et à la Slayer. Un handicap largement compensé par un scénario captivant où Spike et Buffy s’affrontent à distance entre deux scènes comiques où Snyder ne cesse de chercher des noises à notre héroïne. Armin Shimerman est toujours super en prédateur vautour (Think of me as your judge, jury, and executioner !). La première partie est pleine de comédie et de suspense, mais bien sûr, c’est l’invasion de l’école qui est la pièce montée de l’épisode : bagarres, courses-poursuites, retrouvailles Angel-Spike, cache-cache mortel, grand duel final… et Joyce qui a l’honneur de mettre un coup de batte au Spike ! Rien ne manque, c’est un spectacle total. Voilà un petit chef-d’œuvre. On se languit déjà de retrouver le duo de déglingués.

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La critique d'Estuaire44 

Enorme impact pour School Hard, que de nombreux fans considèrent comme le véritable lancement de la série, l’antérieur servant de transition avec le film.  On aura rarement vu des personnages arriver avec un tel fracas dans une série déjà entamée, et s’imposer d’emblée. On ressent un coup de cœur immédiat pour le couple diabolique. James Marsters et Juliet landau sont incroyablement immergés dans leurs rôles. De manière très intéressante, Dru apparaît effectivement en retrait par rapport à son compagnon fanfaron et extraverti, et la saison va nous raconter l’inversion progressive du rapport de force, une astucieuse idée.

Le dynamique duo résulte absolument jouissif. La voiture de Spike est un régal, tout comme son accent londonien joyeusement caricatural du Spike. Punk rock british jusqu’au blanc des yeux, il est conçu à l’image de Billy Idol. On va vite se rendre compte qu’il reste relativement sympatique face à la perversité démente de Dru, sans parler d’Angelus et de Darla, de rudes compagnons chacun dans leur genre.

Spike va effectivement considérablement évoluer au cours de la série, mais demeurera toujours immensément populaire auprès des fans, conduisant Whedon à renoncer à un trépas prévu initialement vers la mi saison et à redistribuer les cartes (Spike est encore là en lors de l’ultime épisode d’Angel).

On est enfin débarrassé de ce boulet de Annoying One, personnage dont la série aurait facilement pu faire l’économie, d’autant que le gosse est jusqu’au bout inexpressif au possible. On a l’impression qu’il s’ennuie autant que nous devant lui. Grâce aux deux « survivants » des Fanged Four, l’épisode tout entier représente un formidable second souffle pour la série, alors qu’une deuxième saison est toujours un cap difficile à passer. From now on, we're gonna have a little less ritual, and a little more fun around here! Spike dessine parfaitement le devenir de la série ! Par ailleurs  on commence à percevoir un pouvoir occulte dissimulé  derrière Snyder, on en reparlera en saison 3.

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  • Dernière apparition du Juste des justes, tué par Spike.
  • Le titre de l'épisode est une référence à ''Die Hard'', la saga jouée pat Bruce Willis. Dans le premier opus (Piège de cristal, 1988) les terroristes prennent d’assaut un immeuble, tout comme les vampires, Sunnydale High ici. Il en va de même pour la prise en otage de la famille.
  • Le Juste des Justes, en Anglais «The Anointed One», est surnommé avec perspicacité par Spike «The Annoying One».
  • Avec Angel/Angelus et Darla, Spike et Druzilla forment le puissant clan vampirique des Fanged Four, issu du Maître. Cette charmante petite famille va revêtir une grande importance dans l'univers des séries ''Buffy'' et ''Angel''. Ses différents membres finiront de manière diverse par opter pour la rédemption, hormis Drusilla, qui reste... A part. Définitivement à part.
  • Spike ironise en comparant Angel aux vampires d'Anne Rice. Ceux-ci sont effectivement sombres et romantiques, tombant volontiers amoureux de mortels. Buffy citera également Anne Rice lors de sa rencontre avec Dracula.
  • « Spike » est un surnom, gagné en torturant ses ennemis avec des clous de chemin de fer. Spike est également désigné comme « William le Sanguinaire ».
  • Spike désigne Angelus comme son "Sire", c'est à dire le Vampire l'ayant engendré. Mais l'on apprendra plus tard qu'il, s'agit en fait de Drusilla, Spike ajoute d'ailleurs qu'Angelus était son "Yoda" ('You were my Sire, man! You were my...Yoda!') . Cette série n'est-elle composée que de Geeks ?
  • "From now on, we're going to have a little less ritual, and a little more fun around here!" déclare Spike, ce qui constitue une excellente définition de la série comparée au vampirisme gothique traditionnel.
  • L'épisode marque la dissolution de fait de la secte groupée autour du Maître, l'Ordre d'Aurélius.
  • On apprend que Spike peut s'enorgueillir d'avoir tué deux Tueuses. Ces évènements seront relatés plus en détail dans "La faille", "Rendez-vous dangereux" et "Un lourd passé".
  • D'après le panneau écrasé par Spike, l'on apprend que Sunnydale comporte 38 500 habitants, une taille relativement modeste pour abriter un port, un aéroport, deux Lycées, une Université, une gare autoroutière, une base militaire, de nombreuses églises et cimetière etc. Et un imposant Hôtel de Ville.
  • Il se vérifie que Snyder et la police sont au courant des manifestations surnaturelles dans la ville, et qu'ils font tout pour dissimuler ce fait et ainsi ne pas attirer l'attention de l'extérieur.
  • En 1969, Spike a participé à Woodstock et a été troublé par le sang d'un participant ayant sans doute consommé autre chose que du thé. Spike a fixé sa main durant six heures d'affilée.
  • Giles estime que Spike est âgé d'a peu près 200 ans, mais l'on saura par la suite que le blondinet n'en a que 120.
  • Spike n'était pas initialement censé réapparaître après la saison 2, mais il devint rapidement si totalement populaire auprès des fans que Whedon décida de le conserver.
  • Une Cadillac fut initialement envisagée, ma la voiture de Spike est une DeSoto Firedome Sportsman, fabriquée de 1952 à 1959.
  • Whedon a commenté que le prénom Drusilla a été pris en référence à la sœur et épouse de Caligula, empereur romain célèbre pour sa folie sanguinaire.
  • Au bronze, tandis que Will aide Buffy à travailler ses leçons de Français, on entend la chanson ''1000 Nights du jazzman Tom McDermott'' (album Stupid Thing, 1997)

4. LA MOMIE INCA
(INCA MUMMY GIRL)

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Scénario : Matt Kiene et Joe Reinkemeyer

Réalisation : Ellen S. Pressman

Dans une salle d’exposition consacrée aux incas, un garçon du collège de Sunnydale tente de dérober un sceau précieux. Mais ce faisant, il ressuscite accidentellement Ampata, une vierge Inca, ainsi que son « gardien ». La belle Ampata tombe amoureuse de Xander, mais il y’a un obstacle de taille : pour continuer à survivre, elle doit tuer des innocents en aspirant leur énergie vitale…

La critique de Clément Diaz 

- I do think she cared about you.
- Yeah, but I think that whole sucking-the-life-out-of-people thing would have been a strain on our relationship.

Inca mummy girl joue une carte délicate : celle du monstre-pas-si-monstrueux-que-ça. Il y’a toujours un sentiment trouble chez le spectateur lorsque celui-ci a pitié d’un monstre qui doit pourtant disparaître. Ampata a la possibilité de ressusciter, mais par une diabolique ironie, cette innocente doit pour vivre tuer des innocents - On est pas loin du Leonard Betts des X-Files. Ce destin maudit fait qu’on a plus envie de la plaindre qu’autre chose. Ara Celi est émouvante, à l’aise dans toutes les émotions : amour, chagrin, douceur. Et son physique latino étourdissant ne gâche rien. Le parallèle avec la Slayer (toutes deux doivent sacrifier leur vie pour le bien commun, même si leur sacrifice est différent) est bien trouvé. Le duo Nicholas Brendon-Ara Celi produit suffisamment d’étincelles pour qu’on y croie.

Mais au-delà des scènes de comédie (Cordelia-la-peste forever), une amertume tenace irrigue cet épisode. En plus de la momie, la série tire des prévisions pessimistes sur les relations de nos héros : après une mante religieuse, Xander tombe amoureux d’une momie. Xander gagnera d’ailleurs ultérieurement l’envié surnom « d’aimant à démons femelles ». La sexualité dans le Buffyverse est toujours un peu tordue (n’est-ce pas Anya ?). Cet épisode contient par ailleurs le premier acte véritablement héroïque de Xander dont le « pouvoir » réside dans son courage et un amour sans faille envers ses amis. La Tueuse dirige le Scooby-Gang, mais Xander en est le cœur, celui qui le fait tenir. Sans son amour pour Willow, elle serait morte. Ce sublime et génial distinguo donne une importance fondamentale au personnage, qui sera toujours le plus proche du spectateur.

Côté cœur, la question se pose aussi pour Willow, toujours pas guérie de son attirance pour Xander. La scène où elle le surprend en train de dire qu’il l’aime comme sa meilleure amie, et rien d’autre, est assez cruelle. Le fait qu’elle s’emmitoufle dans un anorak ridicule sur le dance-floor fait penser à une possible métaphore de son vide sentimental, d’un cœur qui a désespérément froid. Après cette révélation, elle passera à autre chose, et s’intéressera au mignon guitariste qui semble l’avoir remarquée (Oz est arrivé, Yeah !). Courage, Willow ! Sinon, Jonathan the winner fait sa première apparition. Ce geek fini va faire quelques apparitions avant d’avoir sa juste place en saison 6.

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La critique d'Estuaire44 

L'épisode de la momie inca est sympathique, c'est toujours une bonne idée que de revisiter les classiques et il existe tout un pan de la pop culture dédié au monde précolombien et à son étonnant art mortuaire. Cela demeurera l’unique fois où la Slayer affronte cet immense standard qu’est la Momie. On avouera préférer la damoiselle aux rats des X-Files (Teso Dos Bichos). Par contre on trouve tout de même de gênantes facilités dans le scénario. Le garçon choisit totalement au hasard par Ampata (quel prénom Disney) est pile le correspondant de Buffy, ce qui est un peu gros. Que cela soit une série fantastique ne change rien aux exigences en matière de crédibilité scénaristique. On s'étonne aussi que Giles ne pense pas d'emblée à reconstituer le sceau, ou qu’Ampata tombe en poussière pile au moment d'embrasser Alex (toujours un vainqueur dans ses conquêtes, cela se confirmera dans Bewitched, Bothered And Bewildered, cette saison). Tout cela sent un peu le fabriqué, tandis que le parallèle entre les destinées sacrificielles de Buffy et d’Ampata est un peu trop explicitement souligné, on avait compris.

De plus la très belle actrice latina jouant la momie, Ara Celi, est certes douée, mais moins que les artistes féminines récurrentes (Alyson Hannigan est énorme ici). L’opus bénéficie d’un affrontement final efficacement filmé, de quelques scènes amusantes (Sven, le Thor local) et de l'arrivée d’Oz et  Jonathan, l »archétype du rôle secondaire apportant immensément à une série. On s’étonne qu’avec le nombreux de lycéens tombant raides morts à Sunnydale High, on trouve encore des établissements étrangers prêts à des échanges. Le Buffyverse et ses fascinants mystères. L’épisode se laisse regarder agréablement mais reste un brin périphérique, peut être par son absence totale de vampires dans une saison qu’ils dominent encore. Il demeure également le opus de la période sans Angel. Il était de toute façon difficile  de succéder à School Hard.

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  • Première apparition de Jonathan Levinson (Danny Strong) et de Daniel Osbourne ''Oz'', qui remarque déjà Willow.
  • Alex n'a décidemment pas de chance en amour.
  • On découvre une nouvelle capacité de Buffy : elle peut sauter sur une longue distance.
  • Tout le monde semble oublier que le vrai Ampata est mort parce que Buffy est arrivée en retard. Et elle fera la morale à Faith pour son manque de remords...
  • Pourquoi Willow et Alex n'ont-ils pas de correspondants eux aussi ?
  • Première apparition de Daniel "Oz" Osbourne, mais aussi de Devon MacLeish, le chanteur et leader de leur groupe, les Dingoes Hate My Babies. Le titre du groupe fait référence à un fait divers ayant défrayé la chronique en 1980 en Australie. Une femme y affirma qu'un Dingo (chien sauvage), avait emporté son bébé, avec la fameuse phrase reprise à la une des journaux. Elle fut condamnée pour meurtre à la prison à vie. Mais des indices matériels ayant confirmé sa version, elle fut libérée en 1988. Les Dingoes apparaîtront à plusieurs occasions, notamment au Bronze, jusqu'au départ d’Oz, en saison 4.
  • Leur musique sera en fait toujours celle du groupe Four Star Mary, ensemble de rock alternatif californien s’étant fait connaitre par sa participation à la série. Il interprète ici deux titres : Shadows, entendue au Bronze durant la soirée costumée, et Fate, accompagnant la danse d’Alex et Ampata. Four Star Mary reste le groupe le plus souvent entendu au cours de Buffy contre les vampires, mais n’apparaît physiquement qu’une fois : ce sont ses musiciens qui accompagne Giles sur scène, durant son rêve de l’épisode ''Cauchemar''.
  • Jonathan Levinson, entre en scène. Il représente d'abord un personnage secondaire tragi-comique mal dans sa peau, quasi dépourvu de texte et uniquement destiné a donner une continuité à l'univers de la série. Il gagne ensuite progressivement en importance. Expert en sorcellerie, il finit même par devenir l'un des grands adversaires de Buffy (bon, pas vraiment le plus méchant), en intégrant le Trio, en saison 6. Il apparaît en tout dans 28 épisodes (y compris comme avatar de la Force).
  • Surpris d'avoir un tel succès auprès d'Ampata, Alex lui demande si elle n'est pas une mante religieuse. Il s'agit d'une référence à l'épisode ''Le chouchou du prof'' (saison 1)
  • Ampata trouve que le costume d’Esquimau de Willow a l’air authentique. Comment une Inca pourrait-elle le savoir ?
  • Angel n’apparaît pas dans cet épisode.
  • Pour définir sa femme idéale, Oz cite la chanson ultra romantique du film ''A Summer Place'' (Ils n’ont que 20 ans, 1959), interprété par Skeeter Davis. On l’entendra d’ailleurs dans l’épisode Him (7.06), où un garçon suscite l’amour de toutes les jeunes filles.
  • Ara Celi (1974), née au Texas, a une ascendance mexicaine lui ayant permis de jouer plusieurs petits rôles de jeune femme latino-américaine, y compris dans ''Nip/Tuck'' ou ''All my chidren''. Au cinéma elle participe de même à quelque séries B (From Dusk till Dawn 3). Elle apparaît très brièvement en reporter dans Machete (2010). En 2000 Ara Celi se maria et retourna au Texas où elle consacre désormais à sa famille et à des publicités pour vendeurs d’automobiles.
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5. DÉVOTION
(REPTILE BOY)

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Scénario : David Greenwalt

Réalisation : David Greenwalt

Déprimée que sa relation avec Angel n’avance pas, Buffy accepte l’offre d’un garçon qui l’invite, elle et Cordélia, à une fête donnée par une fraternité étudiante. Les deux jeunes femmes ignorent toutefois que la fraternité est en fait une secte qui vénère Machida, une créature démoniaque…

La critique de Clément Diaz 

The reflection thing that you don't have, Angel, how do you shave ?

Reptile boy est disqualifié d’entrée par son scénario : des adolescents appartenant à un culte infernal offrent de jolies adolescentes en sacrifice à leur « dieu ». Outre l’arrière-texte pas vraiment subtil des gars qui droguent les filles pour « have fun with hers », cela donne des scènes « démoniaques » plus ridicules qu’autre chose tellement les « frères » sont aussi lisses que minables. On ne tirera pas sur les interprètes par charité. Quant au serpent géant, il fait presque regretter le vulgaire cyborg d’I Robot, you Jane, c’est dire ! Quelle bonne idée que Buffy se libère de ses chaînes et sabre le démon elle-même, ça rend l’intervention de la cavalerie proprement inutile. Autre réclamation, les auteurs devraient arrêter le numéro d’Alex en soupirant malheureux de Buffy, ça devient lourd à force, malgré tout le talent de Nicholas Brendon (encore 4 épisodes à tenir).

Une fois de plus, l’épisode est sauvé par quelques scènes-choc. La spectaculaire apparition d’Alex en soutien-gorge rembourré est une vision épique inoubliable. Amusante rencontre dans le cimetière avec les avances à peine discrètes de Buffy à un Angel pas méga pressé (Gellar est démente en tentatrice, par contre David Boreanaz touche les limites de son jeu). Alyson Hannigan irradie de sa fraîcheur naturelle, avec à la clé la fameuse scène où elle dit ses quatre vérités à Giles et Angel (You're gonna live forever but you don't have time for a cup of coffee ?). Une fois encore, Cordy chérie vole le show : sa prétention d'être le centre du monde va toujours plus loin, il faut le voir pour le croire. Charisma est proprement déchaînée ! Malgré une robe de soirée à se damner, Buffy comme son interprète est très palote dans un rôle d’ado terne cherchant à se « décoincer ». Avec Faith, ce sera autre chose (Sex, violence, drinks, violence, sex…) Rien à faire, mais la Slayer on l’aime quand elle est en forme, quand elle brille, pas quand elle se morfond à une soirée.

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La critique d'Estuaire44 


On aime l’apparition du démon ophidien, spectaculaire, à souhait, mais Buffy s’en débarrasse ensuite beaucoup trop facilement. A part la fameuse métaphore phallique, pas la plus intéressante de la série, l’épisode reste hyperclassique et prévisible, avec le suspense convenu de Buffy ne parvenant pas à arracher les chaines.

Que Buffy et Cordy se voient engagées dans la même galère n’est pas assez exploité, contrairement à l’excellent Homecoming de la saison suivante, avec le mémorable  Slayerfest 98. Les étudiants adorateurs résultent plus ridicules qu’autre chose. Le seul élément appréciable de cet épisode assez quelconque restr que cela la relation entre Buffy et Angel se cristallise enfin. Pour le reste le récit demeure vraiment oubliable, on conserve vraiment l’impression que l’épisode a été réalisé pour en atteindre le nombre requis.

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  • Greg Vaughan (1973) est né au Texas. Il n'était guère plus brillant dans ''Angel'', ''Charmed'' (il est d'ailleurs devenu une des nombreuses conquêtes d'Alyssa Milano'' et certainement pas dans ''Les feux de l'amour'' (j'imagine).
  • Comme le dit si bien Cordelia, à chaque fois que Buffy va quelque part, il se passe des choses bizarres : elle va dans un magasin de déguisements, il est tenu par un sorcier (Halloween), elle va à l'hôpital, un démon y aspire la vie des enfants (Réminiscences), elle va travailler dans un fast-food, un monstre déguisé en vieille dame en dévore les employés (Fast-Food). Il y à plein d'autres d'exemples.
  • "You could join a fraternity of rich and powerful men... In Bizarro World," assène Cordy à Alex. ''Bizarro World'' est un plan opposé à la Terre, dans l'univers de Superman. Sur cette planète cubique, tout s'y déroule de manière strictement opposée à notre monde. Les négociants cherchent à perdre le plus d'argent possible, les artistes recherchent la laideur, casser une glace apporte 7 ans de bonheur etc. Dans la culture Geek, ''Bizarro World'' est devenu synonyme d'une inversion absurde de la réalité. D'autres références y seront faites dans le Buffyverse, avec Cordy découvrant les vampires Alex et Willow dans l'univers parallèle de ''Meilleurs vœux de Cordelia'', Cordy se éveillant de son coma et découvrant Spike avec une âme et Angel travaillant pour Wolfram & Hart etc.
  • Le chef de la Fraternité devait initialement être dévoré par Machada au lieu d'être livré à la police, mais la scène se révéla techniquement trop difficile à tourner.
  • Angel entre dans la Fraternité sans y être invité, mais cela s'explique, les étudiants n'y résidant que temporairement. A Sunnydale, mieux vaut être propriétaire, le foncier doit flamber.
  • Deuxième apparition pour Jonathan, son nom est désormais crédité.
  • Premier usage d’une épée par Buffy. L’épée va devenir l’une de ses armes de prédilection, avec Monsieur Pointu (le pieu) et, pour les cas difficiles, l’arbalète. Mais la Tueuse saura toujours improviser avec le disponible, son arme la plus létale demeurant son propre corps.
  • Le café partagé marque le début explicite de la relation entre Angel et Buffy.
  • A la fin de l'épisode, Alex découvre dans le Sunnydale Press que les membres de la Fraternité ont été condamnés à vie. La justice se montre vraiment expéditive à Sunnydale, pour qu'un procès de cette ampleur soit aussi vite conclu ! On aurait bien aimé voir les témoignages de Buffy et Cordy…
  • Queen C exige de Buffy qu'elle ne porte pas de noir à la soirée, car il fait partie de son image (comme le spandex…). Bien entendu, la Tueuse arborera une superbe robe noire !
  • Lors du combat contre le Démon, Buffy porte des ballerines noires, devenues des bottines quand elle parle à Giles.
  • La scène où Buffy, Will et Alex s'amusent à recomposer l'action d'un film hindou est inspirée d'un passage équivalent dans F.R.I.E.N.D.S.
  • L’anglais Robin Atkin-Downes, interprétant Machada, est connu pour le rôle de Byron, le poète télépathe de ''Babylon 5''. C'est aussi un important acteur de voix pour dessins animés.
  • La chanson entendue quand Angel invite Buffy à prendre un café (mais aussi brièvement durant la fête) est interprétée par le trio indie rock ''Louie Says'' et s’intitule « She ». Elle constitue le seul titre marquant de cette formation à la courte existence (1997).

6. HALLOWEEN
(HALLOWEEN)

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Scénario : Carl Ellsworth

Réalisation : Bruce Seth Green

Sunnydale se prépare pour Halloween, spécialement chez Ethan's Costume Shop. Mais Ethan est en fait un adorateur du chaos. La nuit d’Halloween, chaque habitant devient le costume qu’il porte : fantôme, militaire, monstre d’enfer... Buffy, qui a choisi une robe de princesse, est désormais sans défense, incapable d’arrêter Ethan. Spike profite de l’aubaine pour tenter de la tuer. Malgré le chaos, le Scooby-Gang tente d’arrêter Ethan que Giles semble bien connaître…

La critique de Clément Diaz 

You take the princess and secure the kitchen. Catwoman, you're with me.

Pour le premier scénario de sa carrière, le talentueux Carl Ellsworth frappe un coup massif avec cette histoire alliant avec un dosage parfait un humour débridé et un suspense machiavélique. Dans un ancrage une nouvelle fois très Twilight Zone (on pense à The masks), la deuxième partie de l’épisode va jusqu’au bout de son concept consistant à transformer les personnages en leurs déguisements, ce qui permet des décalages massifs aussi dramatiques qu’humoristiques.

Dès le début, les scènes de comédie s’enchaînent à tempo frénétique : Cordélia qui tente de chiper Angel à Buffy, c’est du fun pur. Comme toujours, Charisma Carpenter surjoue à fond en moulin à paroles égocentrique. La gravité du moment où Buffy admet que son statut d’Élue ne l’autorise pas à avoir une vie personnelle est vite cassée par Snyder qui a une idée bien à lui du « volontariat » des élèves : il est impossible de ne pas rire en le voyant tendre les stylos au trio. La scène où Buffy accumule les bobards foireux à Giles devant une Willow catastrophée (Miss Calendar says you’re a babe !), ou « viole le guy code » sont déjà gratinés, mais attendez-vous à une crise de fou rire lorsque Cordy apprend qu’Angel est un vampire… et qu’elle se laisse pas démonter (In dating, I am the Slayer !). Quant à Willow, elle m’a proprement tué par le déphasage entre ses mimiques effondrées et sa tenue… inhabituelle. Contraste total quand la charmante Drusilla nous fait des prophéties de Sibylle shootée aux barbituriques (Juliet Landau a vraiment l’air d’être sortie d’un asile de folles).

Malgré l’horreur de la situation, le merdier infernal du sortilège d’Ethan maintient le triomphe de la comédie : Buffy en gourdasse sans défense et Xander en mitrailleur fou font deux rôles décalés hilarants. Willow et Cordélia explosent les barrières du cabotinage délicieux pour emmener l’épisode dans une folie douce. Ethan Rayne, joué par le regretté Robin Sachs, est un Diabolical Mastermind plaisant. Il permet à Giles de montrer une face plus sombre de sa personnalité, tout à fait inattendue. Le seul reproche consiste en la victoire précipitée de Giles. Ce n’est pas grand-chose dans cet épisode qui reste un grand classique de la série, inaugurant la tradition des Halloween gaîment foireux de Sunnydale.

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La critique d'Estuaire44 

- Don't wish to blow my own trumpet, but it's genius. The very embodiment of 'be careful what you wish for' !

Halloween s’impose comme l'un des classiques de la série. On adore immédiatement cet artiste authentique que représente Ethan : un accent anglais incontournable en VO pour un excellent méchant à l’humour tordu comme on aime, porté par des dialogues en or massif, et excellemment interprété. Le Be seeing you est un astucieux moyen de souligner son côté British. Whedon est le Roi du Geekland et Buffy l'une des séries aux dialogues les plus référencés qui soient (avec Supernatural ou Big Bang Theory) On aime bien qu’Ethan n’ait rien de concret à gagner là dedans, hormis la jouissance du Chaos davantage que du Mal, tout comme chez Amy. Dommage qu’il soit lui aussi peu fréquent dans la série, d’autant qu’il ne participera pas à Angel, alors qu’il aurait pu constituer un excellent séide de Wolfram & Hart. L’idée de transformer les personnages en leur déguisement est purement géniale, et nous vaut de jolis moments de la part d’acteurs visiblement ravis de jouer différemment leur personnages.

Il s’avère extrêmement judicieux de rendre Giles/Ripper plus terrifiant qu’Ethan. Leur relation se perçoit comme particulièrement forte et pas mal d'amateurs évoquent un amour de jeunesse ayant mal tourné, pour expliquer pourquoi Ethan lui tourne autour en ayant tout à perdre. Heureusement  la victoire un peu trop rapide de Giles n'est que temporaire, Ethan va vite revenir. L’opus se découvre comme des plus belles réussites de la grande tradition américiane des épisodes consacrés à Halloween, avec une agréable saveur Twilight Zone. Les personnages s'identifient à leur costume durant une nuit très particulière font ainsi songer à Five Characters in Search of an Exit. On apprécie également que l’intrigue prenne le temps de confirmer le potentiel d’un Spike mouvant avec entrain  dans l’amusant et endiablé Chaos généré par Ethan, si en résonnance avec sa propre essence.

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  • Première apparition du génial Ethan Rayne (Robin Sachs). Il réapparaîtra dans un autre épisode de la saison 2 (La face caché), un de la saison 3 (Effet chocolat) et un autre de la saison 4 (314).
  • D'après ces dires, Angel n'aimait pas les femmes nobles du XVIIIe (They were just incredibly dull).
  • On découvre le surnom de jeunesse de Giles, « Ripper ». Il aurait du constituer le titre d’une seconde série dérivée, centrée autour de lui, mais le projet n’aboutit pas.
  • Premier apparition de l’imposant Larry, dont on apprendra plus tard l’homosexualité et qui, malheureusement, tombera au champ d’honneur durant la Bataille de Sunnydale, en fin de saison 3.
  • Oz échange enfin quelques mots avec Will, mais celle-ci a le visage dissimulé par son déguisement de fantôme !
  • Le réalisateur Bruce Seth Green n'a aucun lien de parenté avec l'interprète d'Oz, Seth Green.
  • Dans la saison 8 en bande dessinée Ethan devient par ailleurs l'allié de Buffy, notamment contre Amy la Sorcière. Whedon déclara avoir créé ce personnage d’Anglais à l’humour très pince sans rire pour permettre des scénarios amusants et décalés, tout en développant l'historique de Giles, dont Ethan est l’alter ego négatif. Son interprète, Robin Sachs, est effectivement Anglais, il débuta sa carrière dans un film de la Hammer nommé Vampire Circus (1972)... Il apparut par la suite dans nombre de productions fantastiques.
  • Cordelia apprend enfin qu'Angel est un Vampire ! Will déclare qu'il n'est pas le type d'homme de Cordy. Elle sera démentie par la saison 3 d'Angel...
  • D'Anglais à Anglais, Ethan laisse comme au-revoir à Giles le message "Be seeing you", soit la célèbre formule du Prisonnier (Bonjour chez vous). Ethan aurait composé un redoutable Numéro 2 ! Etant donné leurs âges, lui et Giles l’on certainement regardé durant leur jeunesse, lors de sa diffusion initiale.
  • Un Vampire entre dans la maison de Joyce et Buffy sans y avoir été invité. Cependant il ne s'agit pas vraiment d'un Vampire, mais d'un étudiant déguisé ainsi pour Halloween, puis transformé par le sortilège d'Ethan. On l'a en effet aperçu dans la première partie de l'épisode, en train d'escorter des enfants.
  • La Nuit d'Halloween est réputée pour sa tranquillité, la tradition voulant que Démons et vampires s’y tiennent tranquilles. Bien évidemment, tout au long de la série il surviendra toujours un drame durant Halloween ! 
  • Janus, le dieu romain aux deux visages, est en fait bénéfique. La déesse gréco-romaine du Chaos, très négative, se nomme en fait Eris (ou Discorde). Fille de la Nuit, elle est également la mère de nombreux fléaux : Meurtre, Faim, Anarchie, Désastre... Son nom donne naissance à l'Eristique, l’art de la controverse.
  • Willow est censée être immatérielle, mais elle bouge un rideau, et on l'entend claquer la porte de la boutique d'Ethan.
  • Willow regrette que Buffy ne soit pas déguisée en Xena. Il fait allusion à la série Xena la Guerrière (1995-2001), redoutable combattante vainquant régulièrement des adversaires surnaturels. Justement, Xena affronte à plusieurs reprises la déesse Discorde, chère à Ethan, et finit par l'occire en lui tranchant proprement la tête. Bon choix, Will.
  • Alex conservera des souvenirs de son expérience militaire, ceux-ci se révèleront à l'occasion précieux pour le Scooby Gang.
  • Quand Angel attend Buffy au bronze puis discute avec Cordy, on entend la chanson ''Shy'' du groupe Epperley.
  • Quand Willow devient un fantôme et surprend Oz, on entend la chanson ''How She Died'', du groupe pop/rock canadien Treble Charger

7. MENSONGES
(LIE TO ME)

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Scénario : Joss Whedon

Réalisation : Joss Whedon

Une bande d’adolescents, mené par le sombre James, vivent comme leurs idoles : les vampires, et rêvent de devenir comme eux. Quand ils rencontrent Spike, ce dernier accepte « d’engendrer » leur bande à une condition : qu’ils lui livrent Buffy…

La critique de Clément Diaz 

- Who's Drusilla ? And don't lie to me. I'm tired of it. […]
- Drusilla was... an obsession of mine. She was pure and sweet and chaste. […] First I made her insane. Killed everybody she loved. Visited every mental torture on her I could devise. She eventually fled to a convent, and on the day she took her holy orders, I turned her into a demon.
- Well. I asked for the truth.

Lie to me est un épisode très apprécié par les fans. Peut-être est-il surestimé. Le postulat de départ : une bande d’ados crétins adorateurs de vampires qui veulent devenir des vampires, est grosso modo celui de Reptile Boy (et plus tard de Help en saison 7), d’où une opposition plus risible que méchante. Interprétation pas non plus transcendante, en dépit de l’ambiguïté de la jolie Chanterelle (appelée à revenir). Le twist final sur James est inattendu, avec une belle composition de Jason Behr, plus convaincant que dans le reste de l’épisode. Pour le reste, on veut des méchants, des vrais, des purs, pas des écervelés ! David Boreanaz exagère le cœur d’artichaut d’Angel. Il apporte un dolorisme et une noirceur qui se mélange mal à une série aussi solaire que Buffy. Il sera bien plus dans son élément dans sa propre série, plus en accord avec son personnage.

Le script n’est toutefois pas totalement mauvais. Parce qu’il y’a quelques pépites comme sait si bien en assurer la série. La palme revient à Buffy qui confessait écouter en boucle I touched myself. Ça tue le mythe ! La mignonne Willow qui invite Angel dans sa chambre, c’est pas dénué d’humour (Alyson Hannigan est vraiment l’interprète parfaite : naïve sans être cruche, douce sans être mielleuse). La mythique Drusilla est incroyable : elle apparaît, et là tout à coup, il fait très froid. L’intro avec Angel, ou la scène de l’oiseau mort sont de véritables trésors. Juliet Landau écrase tout le monde. James Marsters est toujours au top, toujours entre menace et fun décalé. Et puis, il y’a ce final mélancolique du cimetière, avec les crises de doute de la Slayer. Mention aussi au marivaudage sans cesse interrompu entre Giles et Jenny. Emmener Giles à une course de Monster Trucks, euh, ah ouais, elle a peur de rien, la madame ! Avec cet opus, Buffy confirme une fois de plus combien les personnages sont une valeur sûre chez elle.

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La critique d'Estuaire44 

On aime l’opus pour son thème original et mélancolique. Troublant aussi, car l’on ne peut que se demander comment nous aurions réagi à la place de Billy. L’intrigue a un certain côté mélodramatique lacrymal, mais cela fait de bien de varier l’ambiance de temps à autres. On en apprécie d'autant plus les bons moments de rigolade à gorge arrachée,  euh déployée.  Ils ‘avère également porteur que Spike tienne parole, il montre qu’il est d’une étoffe supérieure à celle d’un simple tueur. Le panache est toujours bienvenu  chez un Big Bad grand saigneur, euh, seigneur. Juliet Landau nous régale d’un nouveau festival intégral, comme durant toute la saison, cela reste  l'un des numéros d'actrice les plus hallucinants que l'on ait vu dans une série télé. Par contre, il demeure regrettable regrette que Buffy dispose facilement de Dru, il est vrai encore dans sa phase évanescente (après ce sera une autre chanson).

La  satire des Gothiques et autres fans mièvres de vampires édulcorés à la guimauve genre  Twilight et consorts se montre percutante. Pas de pitié. Ce n'est pas Bella Swan qui les aurait sortis de là. Beau guesting avec l’excellent Jason Behr, le futur héros de Roswell, parfaitement dans son emploi. Un bon acteur dans ce rôle casse gueule était vital pour l'épisode. La tirade désenchantée entre Giles et Buffy conclue idéalement l’épisode, tout en évitant le sentencieux. L’épisode introduit avec talent la relation entre Dru et Angel, on sent bien la force du lien les unissant, à travers les siècles et la damnation. C'est totalement Dark et très romantique, captivant. Pas d'inquiétude, le doux et taciturne Angel en a encore pas mal dans la besace  question baction... Merci aux scénaristes pour être encore parvenus à éviter le mano à mano définitif entre la Slayer et Spike. on en veut encore, de cette saison 2 continuant à monter en puissance.

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  • La scène d'introduction est assez improbable : je vois mal comment un enfant peut se retrouver tout seul la nuit, comme ça. Et l'excuse de la mère en retard, bonjour la crédibilité. Et bien sûr, Angel et Buffy passaient pas là au même moment...
  • Dru à l'habitude de laisser mourir ses oiseaux domestiques.
  • Willow était accro au café, ce qui la rendait nerveuse.
  • Bien avant Dr. House, Ford prononçait déjà sa fameuse réplique : Everybody lies.
  • Première fois que l'on parle des anciens amours de Buffy.
  • Buffy a beaucoup écouté, seule dans sa chambre, en rêvant à Ford, la chanson du groupe australien Divinyls (1980-2009) I touched myself. Elle affirme cependant n’avoir jamais compris de quoi elle parlait… Le titre date de 1991 et fut le plus grand succès du groupe. Passablement culte pour son sujet controversé, elle a été reprise par de nombreux artistes, dont Pink, en 2009.
  • Les Scoobies découvrent ici l’existence de la douce Drusilla, ainsi que la sa relation avec Angel. Angel révèle qu’avant de la vampiriser, il l’a rendue folle en assassinant tous ses proches. C’est exactement la même méthode qu’emploiera Angelus contre Buffy au cours de la saison, et qui coutera la vie à Jenny.
  • Willow invite elle aussi Angel chez elle. On entend également la mère de Willow pour la première fois, mais toujours sans la voir.
  • Ford est interprété par Jason Behr, qui deviendra célèbre pour le rôle de Max, le héros de la série Roswell (1999-2002). En 2004 il partagera également l’affiche de ''The Grudge'' avec Sarah Michelle Gellar.
  • Buffy aime les Oreos trempés dans du jus de pomme. Nobody is perfect.
  • Lors de la première diffusion de l’épisode, l’air entendu dans le club des Gothiques était la chanson Never land des ''Sisters of Mercy'' (groupe anglais effectivement ultra Gothique). Elle fut par la suite remplacée par une création de l’équipe de la série, pour des raisons de droits.
  • On découvre l’évanescente Chanterelle, appelée à changer plusieurs fois de nom et à devenir un personnage récurrent d’Angel.
  • Le téléfilm de vampires diffusé dans le Sunset Club est intitulé ''Dracula'', adaptation du célèbre roman avec Jack Palance (1973).
  • L’homme assis et déguisé en vampire, saluant Will et Alex au club, est en fait Todd McIntosh, le superviseur de l’équipe de maquillage de la série.
  • L’épisode est le préféré de Jeff Pruitt, qui dirigea l’équipe des cascadeurs durant les cinq premières saisons.
  • Il reste étonnant que ni Giles ni Buffy ne tentent d’exploiter le fait que Spike et Dru soient enfermés, par exemple en mettant le feu au bâtiment. De toutes manières les carottes sont cuites pour Ford...

8. LA FACE CACHÉE
(THE DARK AGE)

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Scénario : Dean Batali et Rob Des Hotel

Réalisation : Bruce Seth Green

Un homme portant un tatouage cherche Rupert Giles, mais il est assassiné par un démon femelle avant qu’il ait pu lui parler. Giles retrouve son corps le lendemain, et semble choqué. Il comprend que son passé le rattrape, car dans sa jeunesse, il a embrassé lui-même la magie noire. Un autre méchant fait d’ailleurs son retour…

La critique de Clément Diaz 

- You sold me that dress for Halloween and nearly got us all killed.
- But you looked great !

Excellente idée que de centrer un épisode sur Giles. Le propret Watcher, bon et généreux, doit renouer avec des fantômes sombres de son passé, déjà entrevus dans Halloween. C’est original de casser l’image lumineuse de ce personnage, et cela avec quelques raffinements de cruauté comme l’attestent les dommages collatéraux frappant sa relation avec Jenny Calendar. Anthony Head s’immerge pleinement dans le séjour dans les limbes de son personnage, entre beuveries (!!), culpabilité, et pertes d’assurance. Dans un attendu mais non moins beau jeu de miroir, c’est l’élève, Buffy, qui console le maître. On sent que le Ripper semble désarmé face à Ethan, son alter ego maléfique, qu’il est partagé entre une affection qu’il n’a jamais réussi à détruire, et son devoir d’arrêter son ancien ami. On sent aussi sa honte, quand il refuse l’aide du trio. Ethan accapare une bonne partie de l’épisode, par son culot et son amusement à faire du mal partout où il passe. Robin Sachs joue à fond la désinvolture ironique.

L’affrontement contre l’huile noire, euh je veux dire contre un démon qui passe de corps en corps, donne quelques bonnes scènes, comme les liquéfactions des victimes-zombies (l’épisode similaire d’Angel, Lonely Hearts, sera plus contestable). On apprécie aussi les petits dialogues entre Giles et Jenny - Robia LaMorte a un charme irrésistible - où la deuxième n’hésite pas à faire au premier des avances sexuelles aussi discrètes qu’un vampire sortant d’une tombe. Mieux, possédée par le démon, elle en profite pour lui sortir ses quatre vérités. Egyhon, un ennemi qui vous veut du bien. C’est ça l’affaire. En revanche, l’épisode s’étire en longueur. Le peu de suspense (le scénario est quand même téléphoné, excepté l'intelligent twist final). Mais c’est surtout le final qui est maladroit. Voir Jenny s’éloigner de Giles à cause de son passé est une insulte à son personnage, l’excuse étant aussi convaincante que Catherine quittant Frank Black (MillenniuM) parce que ce dernier a perdu son humanité l’espace d’une seule minute. D’une manière générale, les scénaristes éprouveront des difficultés à empoisonner les relations entre nos personnages chéris (on en reparlera en saison 7). Allez, c’est un bon épisode quand même.

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La critique d'Estuaire44 

L’épisode est bien entendu à voir dans le prolongement d’Halloween, on peut même parler de double épisode autour des vertes (et noires) années de l’ami Ruppert et de son cher Ethan. L’opus nous vaut un nouveau grand numéro de ce dernier, rusé et sournois comme on aime, décidément une épatante recrue pour la série. La scène d’introduction brille d’un humour noir et absurde, déjà très Ethan, donc. Le démon est aussi un peu plus complexe qu’à l’accoutumée, cela fait du bien.

L’épisode laisse un grand regret, que Ripper, le spin off consacré à la jeunesse anglaise de Giles et Ethan n’ait jamais vu le jour (Robin Sachs nous a depuis hélas quitté). De même on déplore le froid entre Miss Calendar et Giles, qui va éloigner quelques temps de la série la brune enseignante. Il s’avère que, comme assez régulièrement au cours de la série, le trucage de la simili Huile Noire a pris un coup de vœux, contrairement à son équivalent des X-Files, mais c’est secondaire. Reste un épisode très riche, avec une connotation spirite/invocation très victorien, et en arrière fond le thème des conséquences de nos actes, nous hantant plus cruellement qu’un spectre.

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  • Seconde apparition d'Ethan Rayne (Robin Sachs). Il en fera deux autres (une dans la saison 3 et une dernière dans la saison 4.
  • Ethan et Buffy font une allusion à la robe de cette dernière dans ''Halloween'', de cette même saison.
  • On découvre l’appartement de Giles, il deviendra le point de ralliement des Scoobies durant la saison 4.
  • On aperçoit une photo du jeune Rupert entrain de jouer de la basse. Il s’agit d’un trucage, le visage de Head ayant été collé sur le corps de Sid Vicious. Sid Vicious (1957-1979) fut le bassiste des Sex Pistols, décédé par suite d‘une overdose d’héroïne. Il demeure une icône du mouvement Punk. Spike est un grand fan du groupe, la productrice et scénariste Marti Noxon indique d’ailleurs que Sid Vicious fut une importante inspiration lors de la création du personnage.
  • Giles apporte à Jenny un roman d’Edward Morgan Forster (1879-1970). Ce romancier anglais s’intéressa aux barrières sociales divisant la société de son pays mais aussi à la difficulté de se comprendre et de communiquer entre membres de classes différentes. Plusieurs de ses ouvrages furent adaptés au cinéma par James Ivory : Maurice, Chambre avec vue, Retour à Howards Ends…
  • Après Halloween, on retrouve dans cet épisode très Anglais la célèbre phrase du prisonnier « Be seeing you ». Elle n’est pas prononcée par Ethan mais par Eghyon, soit un démon étrusque. ''Le Prisonnier'' est vraiment une série très populaire !
  • Quand Giles lui demande comment elle se sent, Jenny répond ironiquement « The hills are alive with the sound of music, fine,". Il s’agit d’une référence à la radieuse chanson du film ''La Mélodie du bonheur'' (1965), chantée par Julie Andrews
  • Alex est un fan d’Amy Yip, sex-symbol du cinéma de Hong Kong, des années 80 du début des années 90.

9-10. KENDRA
(WHAT’S MY LINE)

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Scénario : Howard Gordon et Marti Noxon (1re partie), et Marti Noxon (2e partie)

Réalisation : David Solomon (1re partie) et David Semel (2e partie)

Pendant que les lycéens de Sunnydale passent leur « test d’avenir », Kendra, une adolescente (au fort accent) débarque à Sunnydale, met hors de combat Angel, et rencontre Buffy. Au cours de leur bagarre, Kendra lâche une bombe : elle prétend être… LA Slayer, LA Tueuse de vampires !! Pendant ce temps, l’animosité entre Cordélia et Xander prend un tour tout à fait imprévu…

La critique de Clément Diaz 

- She died ?
- Just a little.

Entrée remarquée de la scénariste Marti Noxon, qui va bientôt être le bras droit du boss durant tout le reste de la série. Noxon, bien qu’à l’aise dans tous les registres, se fera une spécialité à écrire les plus épisodes les plus riches en émotion, son domaine de prédilection. Entrée toutefois à retardement car la première partie du premier double épisode de la série a certainement dû être écrit pendant une grève de scénaristes. Parce que 32 minutes (sur 40) sans scénario, là bravo, même Seinfeld ne va pas aussi loin. Donc, Buffy, Xander, Willow, et Cordélia font leur ennuyeux test d’avenir, Buffy répète son numéro de Slayer frustrée de ne pas avoir de vie à elle (elle l’a déjà dit et en mieux dans les épisodes précédents), et Giles fait du surplace. Alyson et Oz sont recrutés par des informaticiens, puis hop, on abandonne cette idée. Xander, à part lâcher des blagues à deux balles, ne fait strictement rien sauf ses toujours hilarants concours de vannes avec Cordelia. Et puis vous mettez Drusilla devant la caméra, ça suffit pour qu’on sorte le pop-corn ; ça rate jamais. Quand même, que tout cela est lent, lent, lent. Alors on meuble avec un peu de romantisme et une belle scène de patinoire, avec Buffy et Angel, cache-misère de la panne d’inspiration. Ah et puis, voilà Kendra qui débarque. Là, on se réveille et on est vaguement incrédule quand Angel se fait déssouder par cette castagneuse. Splendide combat conclusif, et un cliffhanger magistral. Two is a crowd ! Le réveil est pétaradant, mais quand même un peu tard.

Par contre, c’est un autre discours qu’on a avec What’s my line, part 2. En Slayer rigoriste, Bianca Lawson est tout à fait dans le ton : son accent out of space et son monolithisme perpétuel sont sources de comédie inépuisable. Le choc des cultures avec Buffy provoque des torrents de rire à n’en plus finir. Leur rivalité d’ado font crépiter les dialogues et les gags (l’assassinat de la lampe est un pic massif). Leur différence est criante : là où Buffy n’a jamais vraiment accepté d’être une Slayer, Kendra s’est immergée tout de suite, a rompu tout lien affectif. Résultat, elle est supérieure techniquement à Buffy, mais sa solitude l’a rendue dure, froide, et d’une soumission béate à son Observateur. C’est la Slayer solitaire parfaite, là où Buffy incarne une autre forme de Slayer, celle qui travaille en équipe (même dans le film de 1992, elle s’associait avec Marcel/Pike). Une maligne différence, qui loin de les opposer, finit par les unir. Le benêt du bar, semeur involontaire de désordre est pas mal dans son genre. Le charmant Oz commence petit à petit à émerger, et va bientôt devenir un des personnages les plus aimés de la série (et à raison).

Juliet Landau nous refait un numéro de malade : elle commence à extérioriser son jeu : plus coupant, plus vengeur : ça la rend encore plus fêlée, encore plus terrifiante. Sa torture d’Angel est un grand moment de frayeur. N’empêche, Angel kamikaze qui met en doute les performances au lit de Spike, c’est méga aussi (s’il avait vu l’épisode Smashed de la saison 6, il l’aurait sans doute bouclée). Ah et puis Cordelia et Xander qui franchissent un Rubicon qu’aucun voyant n’aurait jamais imaginé, on se demande ce qu’a fumé Marti Noxon pour avoir une idée aussi démente. On est pas loin du Maddie Hayes got married de Clair de Lune où Dave and Mad’ se disputent non stop pendant cinq minutes, avant de se jeter dessus. Nicholas Brendon et Charisma Carpenter vont à fond dans leurs délires, c’est jouissif en diable. On cite aussi l’attaque de la policière dingo… l’épisode est bien rempli à ras-bord.

Ah, et puis quel final mes aïeux, quel final ! C’est de l’or en barres. Un combat magistral, avec toute l’armée au complet contre les forces du mal, menés par un Spike toujours aussi éclatant. Les adieux de Kendra instaurent une vraie émotion mais on retient surtout le twist final, ironique et grinçant, où les rôles de Dru et Spike sont inversés. La suite promet d’être cataclysmique !

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La critique d'Estuaire44 

Le double épisode souffre d’un certain déséquilibre, avec une temps d’exposition bien trop long (quasiment toute la première partie). Cela aurait pu fonctionner si les assassins de Tanaka étaient vraiment menaçants, mais en définitive on ne perçoit pas de vraie valeur ajoutée par rapport aux vampires habituels (sans même parler de princes comme Angel ou Spike). Le coup des asticots divertit un moment,  mais on ne voit pas vraiment la menace, en fait. Whedon s’est d’ailleurs bien gardé de nous montrer l’exécution de la première victime. Les deux autres restent desimple  cogneurs, au moins la Xéna en uniforme est-elle assez amusante. Le spectacle ne débute vraiment qu’avec la révélation  de Kendra, donc déjà à mi-temps. 

Kendra et sa confrontation aigre-douce avec Buffy nous plongent par contre dans un état continu d’hilarité. L’opposition des deux caractères (et des looks) résulte parfaitement dosé. Même si elle n’apparaît que dans une poignée d’épisodes, les fans n’oublieront pas Kendra, y compris après le cyclone Faith, preuve du vif intérêt du personnage. Mener de front deux histoires (le choc des Slayers et le plan machiavélique de Spike) n’était pas évident, mais l’intrigue parvient à mêler harmonieusement les deux, sans rien sacrifier. Moment troublant lors de la danse entre Dru et le Spike, les deux comédiens ont décidément une alchimie bien à eux. Les relations dans le trio vampirique se révèlent toujours très fortes, on sent bien un vécu en arrière plan. Le final est vraiment spectaculaire, et le retournement de situation chez Spike/Dru apporte un second souffle au milieu de la saison. L’effet musical hyper souligné lors des baisers de Xander et Queen C constitue  un excellent gag.

On discerne tout de même quelques faiblesses dans l’enthousiasmante seconde partie. Kendra fait un détour pour chercher Giles et le gang, mais arrive en fait à peine une minute après Buffy. Etrange, d’autant qu’elles  s’étaient disputées au préalable sur le sujet. Logiquement le Conseil devrait rémunérer la tueuse pour se permettre de se consacrer uniquement à sa mission, au lieu d’avoir à se chercher une formation professionnelle. L’inversion de la figure traditionnelle de la Damsell in Distress avec Buffy/Angel est bien vu, mais tout de même Angel apparaîtra autrement plus redoutable dans sa série (jamais cette cage n'aurait retenu aussi longtemps le Prince de Los Angeles). C’est toujours  bon d’être le Héros !

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  • Première et deuxième apparitions sur trois de Kendra (Bianca Lawson). La dernière se fera dans Acathla- Première partie de cette même saison
  • Retour de Jonathan et d'Oz.
  • Début de la relation d’Alex et Cordelia, relation assez...inattendue.
  • A la fin de l'épisode, Drusilla retrouve ses forces et c'est Spike qui se retrouvera en fauteuil roulant.
  • Apparition du Kendra, première des Tueuses coexistant avec Buffy, suite à la semi mort de cette dernière. Kendra continuera à agir à l'extérieur de Sunnydale, jusqu'à son fatal retour dans ''Acathla''.
  • Kendra a voyagé dans une soute d’avion, zone jamais pressurisée. Être une tueuse prémunit apparemment de la suffocation !
  • Bianca Lawson (Save the last dance, Vampire Diaries, Pretty Little Liars...) confessa plus tard avoir eu le plus grand mal à prendre l'accent jamaïquain de Kendra (elle prit un coach). Elle estime d'ailleurs le que résultat n'est absolument pas convaincant !
  • Sarah Michelle Gellar pratique assidûment le patinage sur glace. La scène de patinage a été introduite du fait de l'excellent niveau de l'actrice, celle-ci n’y est d’ailleurs jamais doublée.
  • Buffy est une fan de Dorothy Hamill, championne olympique de la discipline en 1976. Le tranchage de gorge au patin à place n’est toujours pas une discipline olympique à ce jour.
  • Willow et Oz finissent enfin par réellement se rencontrer et débutent leur relation.
  • Premier usage du terme « Scooby Gang », quand Alex déclare à Cordy : « You want to be a member of the Scooby Gang, you gotta be willing to be inconvenienced every now and then » Sarah Michelle Gellar interprétera un membre du gang originel, Daphné, dans le film de 2002.
  • Il ne vient pas à l’esprit de Giles que la Tueuse doit avoir aussi un métier pour subvenir à ses besoins. Peut-être que les précédentes n’ont pas vécu assez longtemps pour que le problème se pose… En tout cas le Conseil ne semble pas faire de chèques, ce serait portant facile et utile.
  • Apparition du pittoresque Willy et de son bar, ou la Tueuse ira régulièrement à la recherche d'informations, toujours avec le sourire. Ou pas.
  • Buffy embrasse pour la première fois Angel quand celui-ci a revêtu son apparence vampirique. Darla avait estimé que cela n'arriverait jamais, dans l'épisode ''Angel''. Cependant Buffy ne renouvèlera jamais l’expérience !
  • ''What's my Line ?'' est un jeu télévisé américain très populaire (1950-1975) où il fallait deviner le métier (ou hobby) original des participants. Un parallèle est fait avec les questionnaires d’évaluation du futur emploi.
  • La grande entreprise informatique désireuse d’embaucher Willow et Oz se situe à Tacoma. Tacoma est une ville incluse dans le Grand Seattle, ce qui constitue une référence à Microsoft. La société de Bill Gates est en effet basée dans une autre conurbation de Seattle, Redmond.
  • Pour la première fois, c’est de jour que l’on découvre l’un des cimetières de Sunnydale..
  • Patrice, la fausse policière, membre de l'Ordre de Taraka, est jouée par Spice Williams-Crosby. Cette cascadeuse et chorégraphe de combat réputée interprétera également la détenue s'attaquant à Faith, dans le cadre de l'extermination des Tueuses lancée par la Force (Angel, « Le retour de Faith»). Elle participe à de très nombreuses séries, notamment fantastiques, et supervise récemment l'ensemble des excellentes cascades de ''Terminator : Les Chroniques de Sarah Connor''.
  • Quand Patrice prend un otage, cela tombe forcément sur Jonathan… A noter que Jonathan n’est pas encore pleinement constitué comme personnage, il est désigné dans le générique de fin comme « Hostage Kid ».
  • Spike devait initialement mourir à l'issue de cet épisode, mais son immense popularité auprès des fans lui valut de survivre (autant que cela soit possible pour un Vampire). Whedon va trouver l'astuce de la paralysie pour conserver le personnage tout en permettant malgré tout l'irruption au premier plan d'Angelus.
  • Au moment du départ de Kendra, Buffy lui conseille de ne pas regarder de film avec Chavy Chase ou des animaux. Il s'agit d'un clin d'œil à Funny Farm (1988). La jeune Sarah Michelle y avait une brève scène, mais celle-ci fut coupée au montage et l'actrice ne fit pas créditée au générique. La vengeance est un plat qui se mange froid.
  • Quand Kendra fait mine de s'en prendre à Will, Buffy s'exclame « Back off, Pink Ranger ! », faisant allusion aux hallucinants (et hallucinés) Power Rangers (1993-1996). La formidable Sophia Crawford, doublure de Sarah Michelle durant 77 épisodes des quatre premières saisons, assurait auparavant les cascades de Pink Ranger (Force Rose).
  • Alex et Cordy s'embrassent pour la première fois, mais aussi la deuxième !
  • Comment est-il possible que l’Observateur de Kendra ne l’ait pas avertie de l’existence d’une autre Tueuse à Sunnydale ? L’information ne semble guère circuler dans l’organisation. Mais que fait le Conseil ?
  • Giles indique l’existence d’un Manuel de la Tueuse, or, dans Un premier rendez-vous manqué (1-05), il avait affirmé qu’un tel ouvrage n’existait pas.
  • La cérémonie est difficile à situer dans le temps ! Giles précise que le rituel doit se dérouler une nuit de nouvelle lune, or selon Spike il s’agit de la pleine Lune. Il fait par ailleurs référence à un alignement d’étoiles…
  • Kendra arrive à l’église à peine quelques minutes après Buffy, or entre temps elle est allée chercher Giles et les autres Scoobies.
  • Il reste étonnant que Buffy et Kendra ne s’assurent pas de la mort de Spike et Dru.
  • Spike surnomme Buffy « Rebecca de Sunnyhell Farm ». Il s’agit d’un clin d’œil à un célèbre personnage de la littérature enfantine anglo-saxonne, « Rebecca of Sunnybrook Farm », dont les aventures furent écrites au début du XXème siècle. Celles-ci furent adaptées au cinéma en 1938, avec Shirley Temple dans le rôle titre.
  • Buffy a envie de voir des films de Ringwald, en référence à Molly Ringwald, grande vedette des Teen Movies américains des années 80 (Seize bougies pour Sam, 1984 ; Rose bonbon, 1986). Ces films sont encore populaires au début des années 90 et influencent le film ''Buffy, la Tueuse de Vampires'' de 1992. Molly, qui a vécu plusieurs années en France, participe en 2001 à la savoureuse parodie du genre qu’est Not Another Teen Movie...

11. LE FIANCÉ
(TED)

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Scénario : David Greenwalt et Joss Whedon

Réalisation : Bruce Seth Green

Buffy surprend sa mère en train d’embrasser un homme ! Joyce apprend à sa fille qu’elle fréquente Ted (l’heureux élu) depuis quelque temps et que leur relation devient sérieuse. Tout le monde est sous le charme de Ted, sauf Buffy, qui déteste déjà son futur « beau-père ». Elle le déteste d’autant plus qu’il a eu des réactions violentes et inexplicables contre elle quand ils étaient seuls. Qu’est-ce que Ted a à cacher ?…

La critique de Clément Diaz 

- I just wanna learn stuff.
- Like how to build your own serial killer ?
- Uh, it's so hard to rent one nowadays.

Voilà un épisode qui avait tous les atouts pour se crasher en plein vol. Quoi de plus suranné que môman qui trouve un nouveau petit ami que tout le monde adore sauf sa fifille ? Une intrigue académique transcendée par Greenwalt et Whedon, et par un trio de comédiens d'une justesse subjuguante. Le mystère entourant la vraie nature de Ted est suffisamment prolongé pour que la révélation cloue sur place. L'intrigue n'est pas importante, on sait d'avance que le fiancé parfait n'est pas si parfait, mais la manière dont elle est racontée fait la différence. Voir Xander et Willow battre des mains comme des enfants devant "Uncle Teddy" a quelque chose de positivement effrayant. Kristine Sutherland, aussi belle à regarder que magnifique actrice, aurait pu céder à la "grelucherie aveugle", mais ses sentiments envers sa fille ne sont en aucune manière corrompus par l'irruption de l'étranger. Elle reste elle-même. John Ritter est époustouflant : il est tendre, doux, aimable, complet, mais dépourvu de toute fadeur. Sarah Michelle Gellar fait une excellente prestation, son personnage exprime pour la première fois un sentiment qu'elle ne connaissait pas : la haine. La scène de l'escalier est le premier indice de cette face sombre de sa personnalité.

Xander et Cordy se haïssent en public et se pelotent en privé. Le duo est toujours détonnant ; Cordy est toujours à côté de la plaque quand il s'agit de parler Fantastique, Charisma marry me... Et puis, enfin, Jenny revient vers Giles (il aura fallu un carreau d'arbalète pour y arriver), et elle remonte du coup dans notre estime. Ça fait plaisir de les revoir s'embrasser, tout comme voir Giles assumer son rôle de "remplaçant" de la Slayer. Tony Head et Robia LaMorte sont impec.

Tout n'est pas parfait dans Ted. Trois points agacent : le mano a mano final se joue en deux petits coups de poêle, l'enquête de Cordélia/Xander/Willow est inutile vu que la Slayer s'en tire toute seule. Enfin, il est dommage que Ted soit un tueur, plutôt que quelqu'un vraiment à la recherche de l'âme soeur, qui veut vraiment vivre heureux avec Joyce (quitte à tuer sa fille emmerdante). Ca aurait enrichi le tout. Ce n'est pas grave, Ted n’en est pas moins un incontournable de cette saison.

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La critique d'Estuaire44 

Une évocation astucieuse des conséquences de l'absence du père chez Buffy (Giles n' y est peut être pas assez présent), avec un beau dégradé d’'une quasi sitcom jusqu'à un récit d'épouvante assez abyssal. Le récit s’appuie sur une belle interprétation, dont un progressif contre emploi pour John Ritter. On éprouve un vrai coup de cœur pour le décor de l'appartement du psychopathe, vraiment sinistre à souhait, du bon boulot. On s’émeut de la  avec le culpabilité de Buffy d'avoir enfreint pour la première fois le grand tabou des Slayers : ne jamais tuer d'être humain. Cela ajoute encore de la profondeur au personnage et constituera une pierre d'achoppement cruciale avec Faith la saison suivante (par contre cela ne sera pas jamais vraiment un souci pour Angel dans sa série...). L'improbable romance entre Xander et Cordy se montre toujours aussi pimentée et Joyce demeure un superbe personnage

On regrette toutefois l'introduction d'un robot, donc d'une figure emblématique de la Science-fiction, au sein d'un Buffyverse relevant par essence du Fantastique ( ce sera pareil, quand, bien plus tard, la Slayer affrontera un Alien). Le problème ne consiste pas tant dans l’absurdité d'un androïde aussi perfectionné élaboré durant les Fifties (le Dr. Amstrong peut remballer ses Cybernautes !), que dans la non mixité de deux atmosphères. De plus,  quand son aspect est révélé, il aurait pu être astucieux de lui donner un look 50's, et non relevant d’une électronique ultra moderne. La série court ici le risque d’avoisiner Charmed, production sympathique et distrayante mais à l'univers vraiment trop fourre-tout. Personnage récurrent, l'ami Warren bénéficiera le moment venu du recul nécessaire pour introduire correctement ses créations. D'ailleurs cet aimable garçon étant lui même totalement pervers avec les femmes, on peut considérer que cet épisode est un tour de chauffe. 

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  • John Ritter (1948-2003) est décédé d'une dissection de l'aorte. Il est connu pour avoir joué le rôle principal de la série ''Touche pas à mes filles'' durant la première saison, et celui du père de JD dans ''Scrubs''.
  • C'est le seul épisode où on verra Joyce fréquenter quelqu'un. Et il s'agit d'un robot psychopathe des années 50. Et avant ça, elle à divorcé. La chance en amour est-elle héréditaire chez les Summers ?
  • Durant le tournage de l'affrontement entre Buffy et Ted les deux interprètes étaient malades : Sarah Michelle était grippée et John Ritter souffrait d'une intoxication alimentaire.
  • Il est fait référence au « Femmes de Stepford » quand Buffy estime que sa mère est heureuse comme à Stepford. « The Stepford Wives» est un célèbre roman de science fiction satirique et féministe américaine (1972) où les parfaites épouses et femmes au foyers d'une charmante petite ville sont en fait des robots fabriqués par leurs maris. Il a été adapté au cinéma en 1975.
  • Alyson Hannigan place cet épisode parmi ses préférés, du fait de participation de John Ritter.
  • A la fin de La métamorphose de Buffy (2-01), Willow indique qu'il n'y a pas de golf miniature à Sunnydale. Ted y emmène pourtant Joyce et Buffy, tandis que le Maire proposera également à Faith d'y aller.
  • Willow est ravie de son nouvel ordinateur car celui-ci possède un disque dur de neuf gigas. L'informatique continue à situer radicalement la série dans son époque !'
  • Todd McIntosh, superviseur des maquillages, estime que la prothèse dentaire révélant le visage de robot de Ted fut l’un les plus compliqués réalisés au cours de la série.

12. ŒUFS SURPRISES
(BAD EGGS)

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Scénario : Marti Noxon

Réalisation : David Greenwalt

Un professeur donne à la classe de Buffy des œufs qu’ils doivent entretenir jusqu’à éclosion. Mais les œufs contiennent en fait des petits monstres qui prennent le contrôle de leur hôte une fois qu’ils se sont introduits en eux. Y’a-t-il un rapport avec ces deux cow-boys qui sont à Sunnydale depuis peu ?

La critique de Clément Diaz 

- You really don't care what happens a year from now ? Five years from now ?
- Angel, when I look into the future, all I see is you. All I want is you.
- I know the feeling.

L’amateur des Avengers pensera à coup sûr au très "spécial" Thingumajig en regardant Bad eggs, et ses petites choses tueuses. Mais là où Terry Nation s'en sortait grâce à un second degré assumé, Marti Noxon se casse les dents en se prenant trop au sérieux. Elle nous a offert un beau duel de Slayers, voilà qu’elle nous pond - sans jeu de mots - un sous-remake d'Alien foireux (ou un clin d'oeil aux Go'aulds, on sait pas trop). Diabolical Master plan : l’invasion de la Terre ? Non, récolte d’œufs de bézoard pendant tout l’épisode. On regrette le Dr.Denfer… Le final, aux effets spéciaux ratés, est aussi manqué que le reste.

L'intrigue a pas mal de trous béants (comment le prof a-t-il eu les oeufs, pourquoi l'oeuf de Buffy ne prend-il pas possession d'elle pendant son sommeil ?) Les petites disputes entre Buffy et sa môman, malgré une Kristine Sutherland au poil, sont très artificielles. Et pire que tout, que viennent faire les deux pathétiques cow-boys ? Une storyline indépendante qui n'est jamais développée. Bon, Buffy qui sort du ventre de la bête, maculée de sang noir, et regardant fixement le vampire qui balise, c'est du bon, mais c'est mince. Le sous-texte sur la responsabilité parentale est lui, trop obscur.

Bon, on s'amuse quand même. L’introduction, certes, mais on s'amuse surtout parce que c'est un épisode très ship où niveau hormones, ça chauffe fort. Alors, certes, les baisers Buffy-Angel sont craquants, surtout qu'ils préfèrent se bécoter plutôt que du casser du vampire. Pas très pro tout ça. Et bien entendu le ship le plus improbable des séries télé avec Xander et Queen C, transposition du couple de Clair de Lune version teenager : on se roule une pelle, on s'engueule, on roule un patin, on s'engueule encore plus, on fait un french kiss torride, on hurle, on se pelote… une alternance absurdement mathématique non-stop, à en pleurer de rire et d'attendrissement. Nicholas Brendon est toujours bon, mais voilà, Charisma, c'est... ben, c'est Charisma quoi. Une intrigue médiocre, sauvée par des ships décalés et un humour ravageur.

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La critique d'Estuaire44 

Très subjectivement, on trouve les deux Vampires assez amusants, avec un humour country bien bourrin. Cela renvoie à un pittoresque redneck auquel on reste sans doute souvent assez insensible en Europe. Ceci dit, il reste toujours risqué pour un épisode de développer deux segments narratifs totalement disjoints, car ceux-ci manquent alors d’espace pour se développer pleinement. C’est un peu ce qui arrive aux deux frangins, qui ne dépassent pas de ce fait cet aspect de plaisanteries Country à la Shérif fais-moi peur. Le monstre est plus réussi mais pourrait résulter davantage terrifiant encore. Et puis on n’a pas de combat final contre le vampire tandis que l’exécution du monstre reste cachée, on reste alors un peu sur sa faim, tandis que les deux (sinon trois) histoires ne se connectent qu’à la toute fin, au lieu de s’entrecroiser et de s’enrichir mutuellement.

Les références à des classiques du cinéma de Science-fiction relèvent fortement l’intérêt de l’opus, notamment avec L'Invasion des profanateurs de sépultures, de Don Siegel, clairement l’inspirateur de cette relecture très distrayante ou encore Alien pour tout ce qui touche au modus operandi des œufs. Après Ted, on trouve ici l’épisode maternel succédant au paternel, avec quelques bons moments. On s’amuse de découvrir Joyce faisant une fixette sur la tenue de Buffy, alors que jusqu’ici on en a vu des vertes et des pas mures sur le sujet. En fait initialement Spike aurait du périr à la fin de Kendra, mais le Punk Vampire était déjà devenu si populaire auprès des fans que Whedon décida de le garder dans la partie. Noxon dut alors réécrire dans l’urgence un bonne part du fil rouge de la seconde mi-saison. D’où un manque de fignolage patent de Bad Eggs, même si l’épisode conserve de bonnes idées, dont les piquantes étincelles entre Queen C et son soupirant.

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  • Jeremy Ratchford (1965) est né au Canada. Il est surtout connu pour son rôle de l’inspecteur Nick Verra dans les 7 saisons de ‘’Cold Case : Affaires classées’’. Il à également tenu pendant 3 ans le rôle de Jack Pongue dans ‘’Blue Murder’’.
  • James Parks (1968) est le fils de Michael Parks (Kill Bill Vol.1). Il est apparu, entre autres, dans l’adaptation cinématographique de ‘’Twin Peaks’’ : ‘’Twin Peaks : Les sept dernier jours de Laura Palmer’’ (1992), et plus récemment, dans la série télévisée sur les vampires ‘’True Blood’’.
  • On entend deux œuvres de Mozart quand Joyce et Buffy sont au centre commercial : la Flûte Enchantée et la Petite Musique de Nuit.
  • Angel indique que les Vampires sont stériles et ne peuvent avoir d'enfants. Il ne se doute pas de ce l'avenir lui réserve, ainsi qu'à Darla !
  • Plusieurs références sont faites à des classiques du film d'épouvante, au cours de cet épisode au bon goût de pastiche : Le Désosseur de cadavres (1959), L'Invasion des Profanateurs de Sépulture (1956), La Horde Sauvage (1969) , Alien, le Huitième Passager (1979) et Les Démons du Maïs (1984).
  • Lyle Gorch, le cow-boy vampire, affrontera de nouveau Buffy dans ‘’Le bal de fin d’année’’ (3-05) et parviendra derechef à s'en sortir « vivant ». Une rare performance !
  • Buffy déclare qu'elle n'a pas été capable d'élever son animal électronique et que celui-ci est mort. Les Tamagotchi viennent de sortir l'année précédente (1997) et sont alors en pleine vogue. Buffy avait en fait un Giga-Pet, soit une production américaine (Tiger Electronics) imitant la japonaise.
  • Buffy et Alex entendent brièvement les hurlements d'un lycéen quand celui-ci tente brièvement d'échapper aux parasites. On aura bien entendu compris qu'il s'agit des nouveaux ennuis de Jonathan. Celui-ci est cette fois crédité comme « Jonathan ».

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13-14. INNOCENCE
(SURPRISE / INNOCENCE)

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Scénario : Marti Noxon (1re partie) et Joss Whedon (2e partie)

Réalisation : Michael Lange (1re partie) et Joss Whedon (2e partie)

Les serviteurs de Spike et Drusilla voyagent aux quatre coins du globe pour rassembler les morceaux d’un démon surpuissant : Le Juge, capable d’anéantir toute créature ayant un lambeau de bonté en elle. Le Scooby-Gang doit les en empêcher. Oz rejoint le groupe lors de l’anniversaire des 17 ans de Buffy. Buffy passe sa première nuit d’amour avec Angel. C’est alors que la foudre se déchaîne, et Angel tombe à terre : une catastrophe spectaculaire vient de se produire…

La critique de Clément Diaz 

- I got a message for Buffy.
- Why don't you give it to me yourself ?
- Well, it's not really the kind of message you tell. It sort of involves finding the bodies of all your friends.

Surprise est le tournant de la série. On sent que plus rien ne sera comme avant. Marti Noxon brode une histoire où le relationnel a la part du lion. Personnellement, l'auteur de ces lignes n'est point du tout « Bangel » (relation Buffy-Angel), mais ne peut nier que la tension sexuelle énorme de l’épisode a sans doute bien peu d’équivalents. Comment ne pas être fasciné et émoustillé par les rapprochements de plus en plus brûlants, de plus en plus érotiques du duo : baisers très hot, dialogues atteignant une justesse d’émotion sidérante, chagrin des deux amoureux, tentative de sacrifice d’Angel, horrible cauchemar de Buffy… tout sonne juste. La musique de Christophe Beck, entre violons discrets et piano élégiaque est une grosse plus-value.

Entre deux moments aussi fondants, on apprécie quelques scènes d’humour, dispensé par le couple je t’aime-moi non plus Xander-Cordy. Le ship Willow-Oz (il s’en souviendra longtemps de cet anniversaire !) est très mignon, grâce à Seth Green, très sympathique. Le voir apprendre l’existence de la Hellmouth sans qu’il remue un cil est une des premières hilarantes manifestations de son flegme inextinguible. Mais on n’oublie pas la terreur, avec pour la première fois Drusilla qui déborde d’énergie. Elle foutait déjà les jetons quand elle était léthargique, imaginez-là avoir la pêche. Dru confirme qu’elle est la Big Bad n°1 et Juliet Landau, l’actrice n°1 (la voir trépigner de plaisir quand le Juge démolit un vampire… traumatisant, vraiment). Mais même Spike/Marsters n’est pas en reste, toujours menaçant même en fauteuil roulant. La dernière scène est bouleversante lorsqu’enfin Buffy et Angel s’adonnent à leur passion… et là, le cliffhanger qui vient tout casser ! Un magistral contournement du syndrome « Clair de Lune ».

Le tétanisant rebondissement de l’apparition d’Angelus entre dans le top 5 des plus grands twists de l’histoire des séries télé. A l’époque, les fans furent totalement assommés. A cet égard, sa cruauté terrible envers Buffy au lendemain frappe fort avec une Sarah Michelle Gellar magnifique dans le traumatisme émotionnel, et la suffisance insoutenable de Boreanaz. La métaphore évidente du gars qui couche puis s’en va est toutefois assez grosse.

Quand Willow perd définitivement tout espoir de conquérir Xander, une rupture dans leur amitié apparaît. Alors, certes, leur lien sera toujours là, toujours à la vie à la mort (le finale de la saison 6 sera axé entièrement sur ce lien) mais on sent que quelque chose s’est brisé : leur complicité enfantine qui semblait indestructible. Les personnages deviennent plus mûrs. Oz affirme son énorme quotient sympathie en repoussant doucement les avances de Willow, ayant bien compris qu'elle veut moins l'embrasser que rendre Xander jaloux. Quel gentleman !

Sauf que voilà, Whedon, tout excité à imaginer des scènes fortes, envoie valser son scénario. L'intrigue du juge est promptement dynamitée (bazookisée même). Et Boreanaz doit encore affiner son interprétation d’Angelus, qui manque encore de venin. On se console avec la robe rouge de Drusilla… Le souffle de l’histoire a du mal à persister, étouffé entre autres par l'intrigue Jenny dont on ne voit aucunement l'utilité. Que Buffy n’ait pas le courage de tuer Angelus est fort compréhensible, mais se contenter d’un coup de pied dans les bijoux de famille fait moins avertissement que bataille de bac à sable. Malgré ce scénario tiré par les cheveux, l’épisode se finit par une belle scène : Giles, tout à fait père de substitution, consolant Buffy, la comprenant et respectant ses décisions et sa douleur. Magnifique.

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La critique d'Estuaire44 

Grand moment que constitue le basculement d’Angel dans les Ténèbres. Angelus va se révéler un grandiose méchant, raffiné, subtil, pervers comme peu d‘autres, bien davantage que Spike et faisant bien la paire avec Dru. On aime bien l’idée que l’amour pour Buffy se retrouve chez lui après la transformation, mais profondément dévoyé et perverti, devenu une obsession morbide. Le reste de la saison va jouer à la perfection sur cette situation. A côté le Juge fait son effet, mais reste anecdotique. Belle audace que de détruire une idylle si populaire, l’un des fondements de la série jusque là. Pari gagné. Et Spike n’a pas fini d’assurer le spectacle, y compris en fauteuil roulant, plus l’homme d’Enfer que L’homme de fer. Vincent Schiavelli compose un uperbe guesting, tout comme chez les X-Files. Les anniversaires effroyables de Buffy vont devenir l’une des runnings jokes de cette série qui les aime tant. Il est logique que Boreanaz conserve certaines attitudes d’Angel en Angelus, car il s’agit de l’autre face d’une même personnalité, davantage qu’une substitution à la Jekyll & Hide ou à la Hulk (sans même parler du Docteur). Il introduit de vraies différences et que la suite confirmera qu’il s’éclate vraiment dans ce nouveau rôle. L’acteur n’a cessé de progresser depuis le lancement de la série.

L’emploi du bazooka confirme que la Slayer est bien une tueuse multi adaptable et n’hésitant pas à faire feu de tout bois. C’est aussi une exploitation astucieuse de l’épisode d’Halloween pour Xander. On applaudit la suprême audace du double épisode, montrant l’amour non plus seulement comme un sentiment admirable, mais aussi terriblement égoïste et exclusif. Les amants se ressentent comme seuls au monde et c’est ce qu’exprime le choix final de Buffy d’épargner Angel, malgré les prévisibles conséquences sur des innocents. Dans I Will Remember You (Angel), c'est aussi lui qui devra la rappeler la réalité des conséquences de leur bonheur. On ne peut pas la condamner (Sarah Michelle Gellar est absolument bouleversante), mais cette dualité constitue une vraie originalité, finalement peu évoquée dans les séries télé. Innocence, vraiment ? Les révélations sur Jenny lui confèrent une dimension supplémentaire, elle n’est plus seulement  la petite amie sympathique et douée de Giles. C’est toujours plus riche (et réaliste) quand un personnage incorpore une part d’ombre, pour elle comme pour Buffy. 

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  • Cet épisode marque un tournant dans la saison : Angel devient l’ennemi.
  • Les commentaires DVD nous apprennent que le combat final Buffy Vs. Angel à du être tourné...sous de l’eau (très) froide. En effet, les techniciens n’ont pas pu avoir d’eau tiède.
  • On apprend que Jenny Calendar est une gitane appartenant au clan ayant maudit Angel. Elle s'appelle en fait Janna. Cet évènement n'était pas prévu initialement, mais Whedon désira développer le contexte de ce rituel, comme son importance dans le récit.
  • L'épisode débute ce qui va devenir l'un des fils rouges de la série (hormis en dernière saison), les anniversaires calamiteux de Buffy. Ces épisodes seront toujours placés aux alentours de la mi-saison, chacune recouvrant une année. L'évènement se situe dans la deuxième quinzaine de janvier. La date exacte, jamais révélée, a fait l’objet de nombreuses supputations parmi les fans, à partir des différents éléments contenus dans ces épisodes anniversaires. Le 19 janvier est souvent retenu, deux de ces épisodes ayant été diffusés ce jour là. De plus dans ‘’La fin du monde’’ (4-11), elle indique être Capricorne et cette période s’achève le 20 janvier.
  • Buffy atteint ici sa dix-septième année. Ce qui indique qu’Angel risque d’être poursuivi pour avoir eu des relations avec une mineure, la majorité étant, en Californie comme en France, fixée à 18 ans. Cela aurait pu intéresser les avocats de Wolfram & Hart mais ceux–ci ne sont pas encore entrés en scène…
  • Une apparition d'Harmony fut tournée, mais ultérieurement coupée pour laisser plus de place au Juge et à la relation Buffy/Angel.
  • Il est fait référence aux origines irlandaises d'Angel, alias Liam, quand celui-ci offre un Anneau de Claddagh à Buffy, en cadeau d'anniversaire. Cette bague traditionnelle de la Verte Erin (XVIIème siècle) a une origine semi-légendaire et symbolise l'attachement d'une personne envers une autre. Elle représente deux mains (l'amitié) soutenant un cœur (l'amour), lui même couronné d'une couronne (la loyauté). Selon la main utilisée (gauche ou droite) et l'orientation du cœur (vers le bout des doigts ou l'avant bras), le Porteur de l'Anneau, homme ou femme, envoie divers messages : marié, fiancé, célibataire, en recherche ou non d'une âme sœur... En saison 3 l'Anneau ouvrira un portail mystique permettant à Angel de revenir de l'Enfer. A la grande époque il généra aussi un solide merchandising !
  • Oz devient à son tour membre du Scooby Gang, quand l'existence des Vampires lui est révélée. Annonce qu'il prend d'ailleurs avec son flegme légendaire.
  • La chanson entendue au Bronze en début d'épisode est « Anything », de Shawn Clement et Sean Murry.
  • La musique de la fête donnée par Dru est celle de Transylvanian Concubine, par le groupe gothique Rasputina.
  • Brian Thompson, l'interprète du Juge, incarnait également le vampire Luke dans le pilote de la série.
  • Il s'agit du dernier épisode initialement diffusé un lundi, la série prendra désormais place le mardi.
  • Angel bascule dans les Ténèbres et quitte la scène jusqu'à la toute fin de saison, remplacé par l'effroyable Angelus, le Big Bad ultime de la période. Whedon justifia ce twist mémorable et audacieux par la nécessité de sortir la relation Buffy/Angel des sentiers battus et de lui faire échapper à une certaine routine, même si elle était particulièrement populaire chez les fans. Il déclara « il faut parfois donner au public ce dont il a besoin et non ce qu'il désire ».
  • Il s'agit également d'une magistrale façon de contourner le piège où tombèrent différentes séries (Cheers, Claire de Lune...). Celles-ci connurent une désaffection du public quand leurs deux protagonistes finirent par « concrétiser » après s'être longtemps cherchés, d'où la disparition de la tension faisant le sel de leur relation. On peut également citer les X-Files, qui suggèrent ludiquement l'évènement par l'attitude des héros, sans l'énoncer expressément (saison 7).
  • Jenny est la première à utiliser les termes Angel et Angelus pour distinguer les deux facettes du personnage.
  • Buffy rêve d’Angel à la lumière du jour, ce qui finira par se réaliser, hélas temporairement, dans la série de celui-ci.
  • Joss Whedon fut trop embarrassé pour demander à Sarah Michelle et Boreanaz de faire les bruitages de la scène de flash-back montrant Buffy et Angel faisant l'amour. Il l'assura lui même, avec la responsable du son, Cindy Rabideau.
  • L'épisode connaît un problème de continuité temporelle quand Alex annonce qu'il a un plan et demande à Cordy de s'habiller de manière séduisante et de le retrouver chez Willow dans 30 minutes. En effet, avant que ce plan n’entre en action à la base militaire, toute une nuit se passe, plus le moment où Buffy agresse Jenny. Whedon admit lui même l'existence de ce laps de temps beaucoup trop long et suggère d'imaginer une répétition chez Willow durant la nuit !
  • Sunnydale, petit ville californienne, abritait déjà deux lycées, un nombre colossal d'églises et de cimeterres, un port, un aéroport, une gare routière etc. Elle dispose maintenant de toute une base militaire !
  • Alex a conservé des connaissances issues de son expérience militaire très particulières au cours de l'épisode ‘’Halloween’’
  • A la fin de l'épisode Joyce et Buffy regardent un film musical de 1936, ‘’Ching-Ching’’ avec Shirley Temple. Il raconte les malheurs mélodramatiques d'une orpheline qui finit heureusement par se trouver une vraie seconde famille. L'air entendu, un grand succès à l'époque est « Goodnight my love », une berceuse chantée à la petite par sa mère d'adoption.
  • On peut s’étonner que l’apparition du Juge, Dru et Angelus ne provoque aucune surprise au centre commercial ! La scène fut tournée dans un magasin abandonné, tandis que la base militaire se constitue en fait des bâtiments utilisés par la production de la série.
  • Le lance roquettes détruisant le Juge manquera d'être à nouveau utilisé par Buffy dans l'épisode ‘’Folles de lui’’ (7-06), cette fois contre le Principal Wood. Il s'agira d'une de ces nombreuses références au parcours de la série opérées par la dernière saison.
  • Kristine Sutherland déclara qu'il s'agissait de son épisode préféré en tant que fan, même si elle eut plus de plaisir à tourner ‘’Effet chocolat’’ (3-06). ‘’Innocence’’ constituerait également l'épisode préféré de Whedon.
  • ‘’Innocence’’ fut l'épisode de ‘’Buffy contre les Vampires’’ dont la diffusion initiale rencontra le plus de succès, avec 8,2 millions de spectateurs.
  • L'épisode remporta un Emmy Award, pour ses maquillages (principalement celui du Juge), l'un des deux seuls remportés par la série.
  • Le tournage du être interrompu durant près d'une demi-heure tant Sarah Michelle était émue après la scène où Angelus se joue cruellement de Buffy.
  • Au ralenti on s'aperçoit que le Juge prend feu avant d'être touché par le missile.

15. PLEINE LUNE
(PHASES)

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Scénario : Dean Batali et Rob Des Hotel

Réalisation : Bruce Seth Green

Alors que la pleine lune approche, des meurtres sauvages ont lieu à Sunnydale. Le Scooby-Gang, ainsi qu’un chasseur, doivent identifier et arrêter le loup-garou à l’origine de ces meurtres. Pendant que les timidités respectives d’Oz et Willow entravent leur relation naissante, une véritable surprise tombe sur nos amis…

La critique de Clément Diaz 

- I'm sorry how all this ended up, with me shooting you and all.
- I'm sorry I almost ate you.
- That's OK.

Phases souffre d’un scénario minimaliste, mais a un sacré atout dans sa manche : Oz, interprété par un Seth Green d'une empathie totale, et au jeu calculé au battement de cil près. Le love interest de Willow suscite d'emblée l'adhésion par sa réserve, ses hésitations, sa sympathie débordante. La subtilité du rapport entre lycanthropie et éveil d'une sexualité brutale chez le jeune mâle adolescent est particulièrement bien vue. Le ship Willow-Oz est merveilleusement doux-aigre : ils s'entendent à merveille, mais aucun ne veut faire le premier pas. Alors quand Willow laisse échapper des insinuations "aussi lourdes que des enclumes" (But I want smoochies !!), on est suspendus à ses lèvres. Xander-Cordy passent au second plan (Bouhouh), mais ils ont quand même une intro très drôle - meilleure façon de gâcher une séance de pelotage, le faire à dix mètres d'un loup-garou, on note, Joss ! Et puis, on voit à quel point Xander doit encore apprendre à parler aux femmes. Malgré toute sa morgue, on est forcément du côté de Queen C, attristée que son petit ami ne lui accorde pas assez d'attention. Un peu de vrai fiel dans leur relation, loin des piquantes mais sans conséquence disputes usuelles. Nos amis sont vraiment des gagnants : Buffy aime un vampire, Giles une gitane jouant double jeu, Willow un loup-garou… logiquement, on devrait apprendre dans le prochain épisode que Xander est un triton et Cordélia une succube...

Comédie aussi avec le personnage plus bête que méchant de Larry. Outre le salto arrière qu'il fait quand il pelote le derrière de la Slayer, son coming-out face à un Xander effondré est totalement hilarant. L'affaire Theresa "from Angel with love" est intéressante dans la mesure où Buffy, submergée par son devoir, finit par en demander trop à elle-même, et se sent responsable de chaque vie qu'elle n'a pu sauver. Heureusement, Maître Yoda, euh Giles pardon est là pour la consoler : on ne lui demande pas la lune (sans jeu de mots). Toutefois, le scénario est dans l'ensemble assez mince. La chasse au loup-garou a un peu trop de parlotes, on y voit pas grand-chose, le chasseur misogyne est très caricatural. Le suspense final avec Oz en danger fait long feu, et les scènes d'action sont moins vivantes que de coutume. Une histoire assez faiblarde, mais les personnages et leurs relations sont au top !

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La critique d'Estuaire44 

En dehors du développement de la relation Oz/Willow le scénario demeure peu consistant,  avec quelques circonstances aggravantes en sus. Tout d'abord on sent que l'introduction d'un garou tient du procédé. Il était établi dès la saison 1 que les Scoobies ne pouvaient avoir de relation avec un "humain normal", assez logique puisqu'une telle liaison leur semblerait fade vis à vis de leur vie aventureuse (on en reparlera avec Riley). Xander/Cordy s'en sortent par le caractère explosif et quasi sacrilège de leur relation, mais il ne saurait y avoir d'autre exception. Donc Oz doit être un cas particulier, lui aussi. De plus, outre une justification expéditive, le choix du Garou s’avère astucieux, voire trop astucieux. On choisit un monstre qui sera caché la plupart du temps, donc sans à avoir à être géré dans la plupart des scénarios.

Quand on en aura besoin, il suffira de décréter que c'est la plaine lune. Bien joué, mais ce n'est jamais bon quand les rouages de l’élaboration d'un caractère affleurent trop à la surface. On apprécie le subtext féministe mais le chasseur n'avait pas besoin d'apparaître aussi vénal, on charge trop la barque. La guerre éternelle entre Garous et Vampires est un courant fort du Fantastique (Cf. Sélène ou le jeu de rôle Le Monde des Ténèbres), d'où une déception quand la confrontation entre Oz et Angelus ne débouche sur rien de concret. Surtout, le véritable boulet de l'épisode demeure l'apparence laide et fauchée du garou, c'est tellement évident qu'il s 'agit d'un acteur en costume bas de gamme. Heureusement la série fera mieux par la suite.

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  • Jack Conley a joué en tant que guest-star (sa carrière n’est pratiquement composée que de ça) dans un nombre impressionnant de série télévisée : Dr. House, NYPD, Esprits criminels, Cold Case, etc...
  • Découverte du secret d’Oz : c’est un loup-garou !
  • Alex fait des allusions à ‘’Le chouchou du prof’’ et à ‘’Moloch’’ de la première saison.
  • Giles trouve amusante l’une des vannes d’Alex, un évènement pour le moins rarissime.
  • ‘’Pleine Lune’’ est le premier opus de la trilogie scandant les moments clefs de la relation Willow/Oz, avant ‘’Coeur de Loup-garou’’ (4-06) et le le déchirant ‘’Un Amour de Pleine Lune’’ (4-19).
  • La chanson entendue au Bronze lors de l'attaque du Loup Garou est ‘’Blind for Now’’, interprétée par le groupe rock indie new-yorkais Lotion (1991-1999).
  • La série « Angel » contiendra également un épisode dédié aux Lycanthropes, ‘’La Fille Loup-Garou’’ (5-03). Cette fois ce sont les Humains qui dévorent les garous... vivants. Bienvenue dans « Angel » !
  • ‘’Pleine Lune’’ reste l'un des épisodes les plus commentés et analysés de ‘’Buffy contre les Vampires’’, notamment à travers une approche féministe : difficultés pour une femme de connaître une relation satisfaisante (y compris, professionnelle, comme entre Buffy et le chasseur) mais aussi pour la Lycanthropie comme parabole des tourments du passage à la puberté et de la violence des appétits sexuels, notamment chez le jeune mâle. Buffy assimile explicitement ce dernier au Garou.
  • Plusieurs référence sont faites à des épisodes de la première saison : l'on retrouve la statuette renfermant la mère d'Amy (Sortilèges, 1-03) et les souvenirs d'Alex de son expérience de possession par une hyène (Les hyènes 1-06).
  • L’épisode survient après une décennie 80 marquée par une grande mode du personnage, bien avant les vampires actuels : The Howling (1980, avec Patrick Macnee), l'excellent An American Werewolf in London (1981), Teen Wolf (1985, dessins animés de 1986 à 1987)...
  • L'imposant Larry révèle son homosexualité, à la grande confusion d'Alex. Il s'agit du premier personnage gay d'une série qui les présentera toujours positivement, avant Willow et Tara. Bon, et Kennedy aussi, d'accord.
  • Buffy demande au chasseur si cela ne le dérange pas qu'un garou soit un humain durant les 28 autres journées du mois. Ceci indique qu'elle croit qu'un mois lunaire dure 31 journées. Or il n'en totalise que 28, avec effectivement un total de trois connaissant une Pleine Lune. Une année comporte en fait treize mois lunaires.
  • Alex adore le Moon Pie, gâteau circulaire typiquement américain, fourré à la guimauve et nappé de chocolat.
  • Kane est interprété par Jack Conley, figure coutumière des séries fantastiques (Dark Skies). Il incarnera le machiavélique démon Sahjhan dans « Angel », ennemi récurrent d'Angel et de Connor.
  • ‘’Buffy contre les vampires’’ fut (tout comme les ‘’X-Files’’) l'une des premières séries à connaître une importante et active communauté de fans sur l'Internet. Whedon leur adressa à plusieurs reprises de petits messages codés. Ici Buffy discute avec Will et Alex devant un panneau où sont accrochés différents messages, l'un d'entre eux remercie tous les participants au site officiel de la série.
  • Curieusement c’est au beau milieu de la journée que Theresa ressuscite en Vampire.
  • Durant la scène de la bibliothèque les lunettes ne cessent pas de disparaître et de réapparaître sur le visage de Giles.
  • On peut apercevoir brièvement quelques visages à travers le pare-brise arrière de la Citroën de Giles. Durant le tournage la voiture refusa de démarrer et quelques assistants durent la pousser.

16. UN CHARME DÉROUTANT
(BEWITCHED, BOTHERED & BEWILDERED)

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Scénario : Marti Noxon

Réalisation : James A. Contner

N’assumant pas de sortir avec un « loser », Cordélia rompt avec Xander le jour de la St-Valentin. Furieux, Xander fait chanter Amy (cf. épisode Sortilèges en saison 1), maintenant une sorcière, pour qu’elle jette un sortilège qui fera revenir Cordélia dans ses bras. Mais le sortilège a des ratés spectaculaires, et Xander se retrouve dans la plus délicieuse et la plus dangereuse des situations…

La critique de Clément Diaz 

- Dear Buffy. Hm. I'm still trying to decide the best way to send my regards.
- Why don't you rip her lungs out ? That might make an impression.
- Lacks poetry.
- Doesn't have to. What rhymes with lungs ?

Pleurs de rire en rafales devant cet épisode, le plus drôle de la série (avec La Quête en saison 5), qui n'est pas sans faire penser au déjà grâtiné The Chaser de La Quatrième Dimension. L'idée de Marti Noxon est une des plus burlesques imaginées pour une série télé, en même temps qu'une pointe furieuse envers l'obsession de tout mâle hétérosexuel à vouloir se faire aimer de chaque jupon qui passe. Pourtant, on commençait plutôt sur un ton mélancolique-effrayant avec Cordélia, mouton superficiel sacrifiant son petit ami sur l'autel de son orgueil, et Angel ayant sa manière bien à lui de fêter la Saint-Valentin à Drusilla. Cependant, ce prélude laisse vite place à une comédie carburant au gag-seconde. En pagaille, l'entrée spectaculaire de Buffy nue sous sa blouse et aux regards puant le sexe, Willow qui attend Xander dans le lit de ce dernier, Jenny Calendar et Amy se livrant à des concours de vannes méchantes, l'homérique transformation en rat de la Slayer (à se demander si ce n'est pas la scénariste qui a abusé du "Great Roofie") poursuivie par un Oz dont le flegme atteint des sommets hallucinants, Alex marchant au ralenti au milieu de ses fans...

Mais bien que l'on rit tout le long, le crescendo ne devient pas seulement de plus en plus loufoque, mais aussi de plus en plus ironique, de plus en plus furieux (excellente musique de Christopher Beck) : Willow qui empoigne une hache, Joyce qui saisit le couteau, le lynchage de Queen C par les lycéennes en folie... Voilà ce qui arrive quand on utilise la magie à des fins personnelles semble claironner Noxon. Mais elle le dit avec le rire, et le message passe parfaitement. Sous la grosse farce, une vision ironique de "l'éternel masculin" (pour pasticher Goethe), et une marche vigoureuse vers une catastrophe plus terrible que tous les plans machiavéliques d'un Big Bad. L'amour comme arme ultime, Buffy a retenu la leçon du Love all des Avengers ! On trouve une sorte de consécration avec Drusilla faisant la danse de la séduction à Alex devant Angelus qui comprend plus rien à cette situation de malade. Toutes les adolescentes cabotinent à fond les manettes, mais on accordera la préférence pour les numéros des femmes plus âgées : Joyce et Jenny, car Robia LaMorte et Kristine Sutherland sont tout simplement épiques. Nicholas Brendon est excellent dans le rôle central, il donne une noblesse à son personnage qui refuse de profiter de la situation, surtout dans le cas Buffy. Et puis, quel réconfort de voir enfin Cordy envoyer balader les pestes qui lui servent d'amies pour rejoindre Xander (tout en rappelant à quel point il est indigne d'elle, madame reste elle-même). Une comédie délirante, plus réjouissante que son simplement correct remake en saison 7 (Folles de lui).

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La critique d'Estuaire44 

On apprécie vivement l’originalité du thème de l’épisode au sein de la série. Cela nous change de l’enchainement attaque du Monstre de la semaine/lecture des bouquins/contre attaque de la tueuse et la mise en scène est ultra dynamique. Et puis c’est un épisode Alex, donc excellent par nature. Ils s’agit d’un personnage parfois sous-estimé, très attachant et avec un potentiel comique absolument formidable. Ses épisodes suivent un parcours souvent particulier  (Le Zéro pointé). On retrouve aussi Amy, dont on aime le positionnement  novateur, à  la lisière entre Bien et Mal, profitant de son pouvoir sans pour autant aller jusqu’à éveiller la colère de la Slayer. A des degrés certes divers, elle et Ethan servent le Chaos davantage que le Mal, ce qui nous vaut des opus copieusement barrés. Ici on trouve une atmosphère à la Bewitched en folie, avec des pouvoirs pareillement démesurés. La transformation de Buffy produit un effet sensationnel (on n’est plus dans la série, là mais chez Samantha ou les Sœurs Halliwell), tout en évitant astucieusement que l’irréparable se produise entre elle et Xander.

Et puis les amateurs des Avengers ne pourront qu’apprécier le parallèle avec Amour quand tu nous tiens, et notamment son tag conclusif voyant Steed autant pris en chasse que Xander. Quelques moments énormes, comme avec Joyce (Alex en rêvera plus tard, à la fin de la saison 4) et surtout la surprenante Dru, qui succombe elle aussi au sortilège sous l’œil effaré d’Angelus (et Satan sait qu’il en faut beaucoup pour choquer celui-ci). Oz confirme qu’il est une recrue de choix pour le Gang, y compris sans fourrure. Après Kendra, Xander et sa dulcinée se réfugient derechef dans la cave de Joyce (la maison de Buffy sera à reconstruire régulièrement au cours de la série, visiblement Joyce a du budget…) mais les damoiselles en furie se montrent autrement plus invasives que les asticots. Comme quoi l’homme sage veillera à la jouer suffisamment fine pour se prémunir de l’ire féminine, à Sunnydale comme ailleurs. Une fable aussi hilarante qu’intelligente. C’est tellement bon que Whedon ne nous ait pas pondu un pensum pleurnichard autour de la St-Valentin.

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  • Amy à repris la sorcellerie, ce qui finira par l’entraîner du côté obscur.
  • Cordelia envoie balader Harmony pour être avec Alex.  
  • Oz frappe Alex!
  • Tout comme Alex, John Steed se verra pareillement poursuivi par ses groupies (dont la propre Tara !) dans Amour, quand tu nous tiens.
  • Poursuivant son regard dans le rétroviseur, la saison 7 suscitera une situation équivalente dans ‘’Folles de lui’’ (7-06), où Alex se souviendra d'ailleurs des évènements présents.
  • Passé depuis dans le langage Geek, le terme de Big Bad est utilisé ici pour la première fois, quand Buffy décrit Angelus comme « The Big Bad Thing in the Dark ». Les Big Bads seront les ennemis récurrents de Buffy et Angel, dominant chacun une saison. Buffy affrontera ultérieurement l'irrésistible Maire (assisté de Faith), Adam le Pince sans Rire, la glamour (et hilarante) Glory, les intellectuels profonds du Trio, eux mêmes précédant la ténébreuse Dark Willow et enfin la Force, immatérielle et polymorphe (également l’énigmatique Twilight dans la saison 8 en bande dessinée).
  • Amy utilisera de nouveau le sortilège transformant Buffy en rat, mais cette fois envers elle-même (Intolérance, 3-11). Elle mettra considérablement plus de temps à redevenir humaine !
  • Oz le Loup-garou était effectivement le mieux placé pour deviner la transformation en animal de Buffy.
  • Amy évoque Diane comme déesse de la Chasse, ce qui exact, mais aussi de l'Amour, ce qui est faux, puisqu'il s'agit de Vénus. Ou d'Aphrodite, comme le savent bien les amateurs de Xena. Elle évoque également Hécate, effectivement déesse de la Sorcellerie.
  • Alex est toujours un gagnant : finalement la seule femme à l’embrasser est… Drusilla.
  • Angelus offre un cœur saignant à Dru pour la St-Valentin. Cette fête inspire Boreanaz puisqu’il joue également un serial killer dans le film Mortelle Saint-Valentin (2001).
  • Buffy accuse Alex d'avoir invoqué l'esprit de « The Great Roofie ». Il s'agit du diminutif du Rohypnol, soit la funeste drogue du viol. La Tueuse est assez fumasse, en fait.
  • Retour du groupe d'Oz, les Dingoes Ate My baby, que l’on n’avait pas vu depuis La momie Inca.
  • Pas rancunière, Cordy manifestera encore de l’amitié quand elle apprendra qu’Harm est devenue une Vampire (Amie ou ennemie, Angel, 2-17)
  • Bewitched, Bothered and Bewildered est une référence au titre de la chanson vedette d’une comédie musicale de 1940, Pal Joey, adaptée au cinéma en 1957. Josh Whedon a toujours été un grand amateur du genre.
  • La transformation en rat fait que Buffy est relativement peu présente dans l’épisode. Cela a été organisé pour permettre à Sarah Michelle Gellar d’être l’invitée vedette du Saturday Night Live, émission humoristique absolument culte aux USA.

17. LA BOULE DE THÉSULAH
(PASSION)

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Scénario : David Tyron King (crédité comme "Ty King")

Réalisation : Michael Gershman

Obsédé par Buffy, Angelus souhaite la rendre folle (comme il l’avait fait pour Drusilla), et lance des avertissements morbides à tout le Scooby-Gang. Jenny Calendar connaît le rituel gitan qui avait rendu son âme à Angelus, et commence à le pratiquer. Mais Angelus est bien décidé à empêcher le rituel de se produire…

La critique de Clément Diaz 

Passion. It lies in all of us. Sleeping, waiting, and though unwanted, unbidden. It will stir, open its jaws, and howl. It speaks to us, guides us. Passion rules us all. And we obey. What other choice do we have ? Passion is the source of our finest moments : the joy of love, the clarity of hatred, and the ecstasy of grief. It hurts sometimes more than we can bear. If we could live without passion, maybe we'd know some kind of peace. But we would be hollow. Empty rooms, shuttered and dank. Without passion, we'd truly be dead.

Mon épisode préféré de la série.

La perfection du scénario de Ty King est à rendre dingue. Passer également des cascades hilarantes de l’épisode précédent à cette chute dans les ténèbres les plus noires montre le terrain énorme sur lequel joue la série. Traversé d’audaces narratives et visuelles - la réalisation de Michael Gershman et la photographie de Kenneth Zunder sont dignes du cinéma le plus fastueux et exigeant - Passion est véritablement l’épisode-clé de la série, celui qui hausse définitivement la création de Joss Whedon au rang de chef-d’œuvre télévisuel. Après cet épisode aux allures opératiques, toute la face de la série s’en voit changée, et ses potentialités vont croître exponentiellement.

Introduire la voix off d’Angelus au cours d’une ouverture sordide rend ce début déjà très sombre, sonnant comme l’imminence d’un drame à venir. Tout au long de l’épisode, il accroît son aura maléfique, rejouant la terrible histoire de Drusilla avec Buffy, le comble du sadisme. Il y’a comme une sorte d’horrible poésie dans les dessins funèbres et la mort des poissons de Willow. Joyce elle-même est à deux doigts de se leurrer lorsqu’il essaye de se faire passer à ses yeux pour un agneau innocent. La séduction du diable, en fait. La mort de Jenny, secousse tellurique, tombe au moment le plus tragique, alors que les Scoobies et Giles lui-même lui pardonnaient enfin. Cet affrontement inégal et sans espoir se déroule dans une scène d’anthologie. La mise en scène d’une beauté morbide de son cadavre, sur fond d’opéra, est un highlight. Anthony Head est impressionnant : il n'a pas besoin d’ouvrir les vannes de larmes. Son regard incrédule et terrifié suffit. Jenny n’a pas toujours été intéressante, mais on la regrettera tout de même. On est au fond du gouffre quand Angelus regarde avec un immonde plaisir Willow et Buffy s’effondrer au téléphone. On va très loin dans la noirceur, voire la perversité car l’amour d’Angel n’a point disparu avec Angelus, mais ce sentiment s’est mué en une passion morbide, paroxystique, et tordue. C’est violent.

Dans la catégorie scènes d’ado, Ty King évite tous les pièges. Le dialogue entre Joyce et Buffy sur son premier rapport sexuel bénéficie d’une écriture tout en pudeur (le mot « sex » n’est jamais prononcé), et avec deux comédiennes très habiles. Xander et Cordy, beaucoup plus connotés humour sont logiquement discrets, pour se concentrer plus sur Willow et bien sûr Giles. L’affrontement final dans l’usine en feu est un excellent climax, avec en point d’orgue, le coup de poing de Buffy à Giles, qui s’est laissé dominer par ses sentiments de rage vengeresse envers le meurtrier. D’ailleurs, on peut se demander si Buffy n’avait pas tort, et si la vengeance de Giles ne cachait pas des envies de suicide - une expérience que connaîtra Faith avec une similaire intensité dans le final furieux de Cinq sur cinq en saison 1 d’Angel. La conclusion voit nos amis au bout du rouleau, sous le texte puissant énoncé par Angelus sur les effets de la passion. Comédiens au top, scénario coupant comme une lame, réalisation funéraire ; la série montre son aisance aussi bien dans la comédie débridée que dans la tragédie totale. Un choc.

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La critique d'Estuaire44 

Passion représente à l’évidence l’un des sommets de la saison, sinon de la série toute entière. On reste réellement abasourdi par la perfection des rouages du drame, comme par la minutie apportée au moindre effet. Remettre Jenny dans la partie était évidemment un piège redoutable tendu au spectateur, car n’augurant en rien de sa mort prochaine. On s’en serait douté si le mouvement s’était opéré dans la facilité, y compris avec un happy end, ici cela sonne juste, on y croit car c’est pesé à la plus fine des balances. Le brillantissime monologue d’Angelus nous trouble d’autant plus qu’il incorpore une grande part de vérité, comme souvent chez lui. Ce n’est pas le délire obsessionnel d’un maniaque, mais une analyse juste des tourments par lesquels l’âme humaine trouve sa grandeur. Il est dramatiquement bien plus fort d’écouter une vérité pervertie par son auteur qu’une pensée erronée. De même pour ses dessins, certes morbides et menaçants, mais aussi esthétiquement superbes.L’auteur sait décidément ne pas en faire trop, il est ainsi  important que Willow et Queen C continuent à faire entendre un peu de leur tonalité humoristique. Cette impression de normalité du récit contribue à conférer plus d’impact encore à la mort de Jenny, aucun signal d’alarme ne s’allume réellement.

 La mise à mort sait aussi prolonger autant que possible l’espérance. On applaudira également la composition des acteurs, tous magnifiques à commencer par Robia Lamorte. On regrettera vraiment qu’elle ne revienne pas dans la série à l’occasion de la rétrospective des disparus organisée en saison 7, du fait de l’évolution personnelle de l’actrice. Le final de saison se met en place à la perfection, non seulement par la disquette fatidique (l’informatique est plaisamment datée !) mais aussi par la fureur qui se lève chez la Slayer. Des signes ont admirablement insérés pour montrer qu’elle ne craque pas sous la pression instaurée par Angelus, bien au contraire. Le,Vampire se trompe lourdement en croyant que Buffy va évoluer comme Drusilla, elles ne sont pas du même bois. il triomphe passagèrement mais sème lui même les graines de son échec, une ironie brillante lui renvoyant à la figure son propre monologue, car lui-même pris au piège de sa passion morbide. Il est caractéristique que Spike, toujours plus en colère, demeure le seul lucide face à ses deux sociopathes d’acolytes,  autoalimentant leur propres penchants. Un épisode clé, commençant déjà à orienter l’évolution future de Willow et absolument parfait, visuellement comme musicalement.

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  • Buffy frappe Giles pour la seconde fois après Le Manuscrit (1-12). A la différence que c’est ici plus dramatique que comique.
  • A partir de cet épisode, Willow remplace Jenny pour les cours d’informatiques.
  • Mon dieu, ce titre français ! Quel massacre !
  • Disparition de Jenny Calendar, il s'agit de la première alliée de Buffy à tomber au champ d’horreur, même si elle ne fut jamais une Scooby à proprement parler. D'autres suivront, dans Buffy contre les Vampires comme dans Angel. Personne n'est à l'abri dans le Buffyverse.
  • De fausses Jenny apparaîtront cependant par la suite : par le pouvoir hypnotique de Drusilla (Acathla, 2-22) puis comme représentation de la Force (Le soleil de Noël, 3-10)
  • Anthony Stewart Head déclara à la BBC qu'il s'agissait de son épisode préféré, pour son écriture comme sa mise en scène.
  • La musique accompagnant la mise en scène morbide du corps de Jenny est le « O Suave Fanciulla », tiré de La Bohème, le grand opéra de Puccini.
  • Tout comme Angelus, Andrew assurera la narration d'un épisode, dans Sous influence (7-16). Les deux styles seront cependant très différents !
  • Quand Giles se presse de partir pour son raid de vengeance, Alex le Geek s'exclame "Faster Pussycat! Kill! Kill!". Il s'agit d'une référence au film de Russ Meyer (1965), devenu l'une des références ultimes du cinéma bis.
  • La VO évoque « The Orb of Thesulah », tandis que la VF utilise le très maladroit « Boule de Thesulah ». Pourquoi pas la Boule de Pethanc ? Tout comme l’Anneau de Clannagh, l’Orbe de Thesulah participa activement au merchandising de la série.
  • La formule très « Livre des Ombres » qu'emploie Willow pour fermer l'accès de la maison de Buffy à Angelus est « Hicce verbis consensus rescissus est ». Ce qui signifie « Par ces mots l'accord est annulé». Il s’agit du tout premier sortilège jeté par Will.
  • C'est Anthony Stewart Head qui interprète la chanson entendue quand Giles et Buffy se tiennent devant la tombe de Jenny (Remembring Jenny, de Christophe Beck).
  • Whedon et les producteurs de la série se demandèrent si Angelus devait tuer Jenny avec son visage humain ou celui de vampire. Finalement le visage humain fut jugé trop dérangeant car évoquant trop Angel.   

18. RÉMINISCENCES
(KILLED BY DEATH)

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Scénario : Rob Des Hotel et Dean Batali

Réalisation : Deran Sarafian

Frappée par une grippe, Buffy se repose à l’hôpital. Elle apprend que des enfants y meurent régulièrement. Un des enfants lui dit que chaque soir, un croquemitaine vient pour emporter ses victimes. Toutefois, ce monstre n’apparaît qu’aux malades…

La critique de Clément Diaz 

- Cordelia, have you actually ever heard of « tact » ?
- Tact is just not saying true stuff. I'll pass.

Dangereux quand on est pas une série médicale (et même quand on en est une) de faire des épisodes dans un hôpital, pays du pathos facile et sirupeux. On peut à l'occasion voir de bons épisodes (comme le sublime Audrey Pauley des X-Files), mais Killed by Death joue hélas dans la catégorie opposée. Le tandem Rob Des Hotel-Dean Batali qui nous a offert des épisodes excellents nous quitte sur un opus peu digne de leur talent. Difficile de croire un seul instant à cette histoire de croquemitaine assassin d'enfants. Elle entraîne surtout d'interminables scènes statiques : plans de bataille à répétition, poursuites mollement filmées, errances à n'en plus finir dans l'hôpital, et pire que tout, on colle à l'héroïne un traumatisme d'enfant qui lui donne la raison principale de se battre, alors qu'elle n'en avait pas besoin (on se doute que la Slayer se serait lancée à l'attaque quand même). Une faucheuse ne s'attaquant qu'aux enfants, très bonne idée, on rajoute du pathos à un épisode déjà pénalisé par une lenteur générale. Le final est très anticlimatique. Ok, on applaudit le courage de la Slayer de boire le virus de la grippe, mais si c'est pour nous amener un combat filmé comme un amateur (Sarafian fera beaucoup mieux par la suite, notamment dans... Dr.House !), on permettra que notre enthousiasme reste modéré. Le tag final, proche de la niaiserie, tire à la ligne.

Bon, il y'a quelques bons moments : c'est touchant de voir tout le Scooby-gang (sauf Oz, pas encore totalement inclus) entourer et soutenir la Tueuse. Les deux apparitions d'Angelus sont faites du bois dont on fait les meilleurs culots, surtout celle où Xander le Brave lui tient tête. On t’aime Xander… Et puis, il y'a Cordélia bien sûr, Cordélia et son hilarant numéro de charme au garde (Willie Garson, habitué des rôles comiques) devant un Xander ahuri. Ou encore Willow et ses grenouilles imaginaires. Mais c'est trop épars, et maigre pour sauver une intrigue aussi laborieuse.

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La critique d'Estuaire44 

Un épisode certes non majeur, mais demeurant très regardable. C’est une bonne idée d’affaiblir la Tueuse, cela dramatise la situation tout en jouant sur la phobie très répandue des hôpitaux. Par ailleurs cela superpose la mort tristement ordinaire aux tueries fantastiques propres au Buffyverse, le changement de ton est assez glaçant (le titre original reste très parlant là-dessus). Le méchant est spectaculaire, on aime bien son côté grinçant à la fois proche de Tim Burton (forte ressemblance avec le Pingouin de DeVito) et des Griffes de la Nuit. Par contre on discerne une vraie faiblesse lors de son combat avec Buffy, très mal réglé. Le retournement de situation est bien trop soudain.

Il est vrai que ce soit précisément lui le responsable de la mort de la cousine relève d’une  facilité de scénario trop tirée par les cheveux, même si la Bouche de l’Enfer etc. Par son look, ses attitudes et son côté conte de fées ténébreux,  le Croquemitaine évoque déjà les Gentlemen (des adversaires particulièrement marquants de Buffy), mais sur un ton mineur. A ce point de la saison on converge vers le final et tous les loners auront à souffrir de la forte attente de la résolution de la crise en cours, même si la confrontation entre Angelus et Xander reste un très bon moment.

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  • On découvre que Buffy à la phobie des hôpitaux depuis que sa cousine Celia y est morte lorsqu’elle avait 8 ans. 
  • D’après les commentaires DVD, Joss Whedon s’est inspiré de Freddy Kruger, de Nosferatu et du croque-mitaine pour crée le Der Kindestod, La mort des enfants, en allemand (apparemment). C’est assez réussi.
  • Alex affirme qu'il refuserait de jouer aux Echecs avec la Mort. Il s'agit d'une référence au chef d'œuvre d'Ingmar Bergman, Le Septième Sceau (1957).
  • Lors de son arrivée à l'hôpital, Angelus chantonne l'Ode à la Joie, la conclusion de la IXème Symphonie de Beethoven (1823). Il s'agit également de l'hymne officiel de l'union Européenne.

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19. LA SOIRÉE DE SADIE HAWKINS
(I ONLY HAVE EYES FOR YOU)

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Scénario : Marti Noxon

Réalisation : James Whitmore Jr.

Un étudiant et une étudiante se disputent. Le garçon sort un révolver, et aurait tué la fille si Buffy n’était pas intervenue. Les étudiants semblent alors sortir d’un état second et ne se souviennent plus de rien. Plus curieux encore, l’arme a disparu ! La situation se répète plusieurs fois, chaque fois avec un homme et une femme. La solution de l’énigme est dans le passé : un crime passionnel a été commis en 1955. Il semble qu’un poltergeist tourmenté cherche à reproduire l’événement…

La critique de Clément Diaz 

It's paradise. Big windows, lovely gardens. It'll be perfect when we want the sunlight to kill us.

I only have eyes for you choisit de nous surprendre en nous ramenant, l’espace d’un instant, au temps où Buffy et Angel s’aimaient, via un intelligent tour de possession spirituelle. Malheureusement, tout ce qui précède n’est qu’un vaste et interminable prélude. La répétition des disputes amoureuses, faisant très parodie de soap opera, donne un amusant côté décalé. Cependant, il faut l’avouer, on tombe dans le travers n° 1 du genre de la série : la mécanique succession d’effets fantastiques, ici tout le long de la première demi-heure : une attaque de serpents par ci, une main venue de nulle part par là ; l’enquête piétine : une recherche à la bibliothèque par ci, une réunion chez Buffy par là. Un délayage soutenu certes par quelques pointes comiques (Cordélia toujours déconnectée de la réalité), ou les beaux flashbacks, mais quand même un délayage. Les auteurs ne sollicitent guère leur imagination. L’obsession de Giles à prouver que l’esprit tourmenté est Jenny, alors qu’on sait déjà que ce n’est pas le cas, tourne vite court, malgré un Anthony Head une nouvelle fois au top. L’auteure a tout misé sur le morceau de bravoure :  Buffy et Angel prisonniers de l’esprit. Là, ça étincelle. Les shippers ne peuvent qu’apprécier de voir Buffy et Angel faire l’expérience de la nature de leur relation - amour impossible - via un autre couple (moyen très malin qu’utilisera d’ailleurs X-Files l’année suivante dans The Rain King). Giles qui explique la nécessité du pardon à une Buffy pas vraiment d’humeur (on la comprend), est émouvant.

Noxon, très douée dans ce domaine, parvient à générer une énorme tension sexuelle dans le triangle Angelus-Drusilla-Spike. Le trio d’acteurs est dément, palme à Juliet Landau, dont on a toujours l’impression qu’elle joue le rôle de sa vie. Le côté sadomasochiste, de dominant/dominé de leurs liens, déjà bien creusé dans les épisodes précédents, prend une plus grande ampleur. Le cliffhanger final, voit le Spike prêt à se déchaîner. C’est à ce moment qu’on se dit que le finale va être épique !

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La critique d'Estuaire44 

L’intrigue développe une nouvelle relecture réussie d'un classique de l'épouvante, avec la maison hantée, que l’épisode parvient à entremêler avec talent à l’étude de la passion amoureuse, mystérieuse et terriblement puissante, sans doute l’un des grands thèmes de la saison. On trouve un excellent équilibre entre le relationnel et Fantastique, les deux s'entremêlant et s'enrichissant mutuellement. Même si l’accent est naturellement mis sur le couple vedette, aucun personnage ni relation n’est sacrifié, une belle performance. L’épisode s’avère des plus sombres, d’un romantisme tourmenté, mais il est positif que la série varie ses ambiances et complexifie ses intrigues. Après l’épisode d’Halloween, encore une fois la personnalité des héros est altérée et cela nous vaut une coda formidable. L’inversion du genre des protagonistes s’impose comme une belle audace et illustre judicieusement la réversibilité des sentiments.

Le duo Boreanaz/Gellar est parfait. On aime bien également la reconstitution 50's, ici comme chez les X-Files. La série arrive à la réussir avec finalement peu de moyens (très belle musique), même si les effets spéciaux sont une nouvelle fois datés. Les maquillages convainquent davantage. L’affrontement final est parfaitement mis en orbite, tant du côté de Buffy et du désespéré Giles que du trio vampirique toujours plus empoisonné et ardent, avec en prime la révélation de la fourberie de Spike. L’épisode aurait d’ailleurs sans doute se situer juste avant le grand final. On découvre le Manoir, qui restera la résidence d’Angel jusqu’à son départ de Sunnydale, un superbe décor de plus. Le Maire frappe à la porte, avec une évocation très explicite. Grande interprétation de l’ensemble de la distribution, tous les comédiens sont totalement immergés dans leurs personnages.

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  • Spike commence à ne plus supporter Angelus.
  • Josh Whedon affirma ultérieurement que c'est cet épisode qui acheva de le convaincre que David Boreanaz avait l'envergure suffisante pour porter sa propre série.
  • La scénariste Marti Noxon avoue une fascination par le thème des fantômes. Ici elle indique s’être s'être inspirée des films Poltergeist et Truly, Madly, Deeply.
  • L'épisode contient une nouvelle indication de la connaissance par Snyder et la police de la réelle nature de la Bouche de l'Enfer, ainsi que la première référence à leur patron, le Maire de Sunnydale, le Big Bad de la saison 3.
  • Première apparition du Manoir (« The Mansion »), où Angel résidera jusqu'à son départ pour Los Angeles. Pour l’heure Angelus y réside avec Dru et Spike, et il faut bien avouer que le tension sexuelle n’est plus à couper au couteau, mais à trancher à la hache.
  • Les extérieurs du manoir d’Angel sont ceux de l’Ennis House, construite à Los Angeles en 1924 par Frank Lloyd Wright, l’un des fondateurs de l’architecture moderne. Elle s’inspire de l’architecture Maya, en utilisant les techniques alors récentes du béton armé. The Ennis House, classée monument historique, apparaît dans de nombreuse productions, dont Blade Runner ou divers films de Lynch.
  • La chanson des Flamingos entendue au cours de l'épisode, et donnant son titre à celui-ci en VO, n'est sortie qu'en 1959, alors que les événements sont censés se dérouler en 1955. Cependant il s'agit d'une reprise, la chanson originale remontant à 1934 et au film musical à grands succès « Dames ». De fait, cette chanson particulièrement populaire a été reprise par de très nombreux artistes américains.
  • L'invité du jour du Bronze est le groupe Splendid. Ce duo indie pop de Los Angeles (marié côté jardin) interprète ses titres Charge et Have you got a name for it ?. Il s'agit de l'invité musical le plus souvent présent dans Buffy contre les Vampires, car il participera à deux autres épisodes : Disparitions sur le campus et Connivences.
  • Lors de sa diffusion originale, l'épisode fut suivi d'un message d'un service public de prévention du suicide chez les adolescents, lu par Sarah Michelle Gellar.
  • Buffy fracasse la porte du lycée pour les Scoobies puissent échapper aux insectes. A son retour la porte est miraculeusement intacte.
  • Quand les Scoobies reviennent à leur tour et se confrontent de nouveau aux guêpes, il s'agit clairement d'une reprise du plan de leur première visite. Buffy apparaît d'ailleurs avec eux alors qu'elle se trouve en fait dans le bâtiment.
  • Quand l'album de 1955 tombe sur le sol il est ouvert, mais quand Buffy le ramasse, il apparaît fermé.
  • Will affirme à Giles qu'elle utilise les leçons trouvées dans l'ordinateur de Jenny or celui-ci a entièrement été détruit par Angelus dans l'épisode précédent.   

20. LES HOMMES POISSONS
(GO FISH)

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Scénario : David Fury et Elin Hampton

Réalisation : David Semel

L’équipe de natation de Sunnydale enchaîne les victoires. Toutefois, un des membres meurt mystérieusement. Xander découvre dans la cafeteria une créature aquatique humanoïde, et simplement la peau d’un autre membre de l’équipe…

La critique de Clément Diaz 

- God, this is so sad. We're never gonna win the state championship. I think I've lost all will to cheerlead.
- Raise your hand if you feel her pain.

Au milieu de tant d'épisodes sombres, Go fish est un loner décalé dont l'horreur est sans cesse contrebalancée par des touches humoristiques. Cet épisode marque l’entrée en scène de David Fury - ici collaborant avec sa compagne, Elin Hampton - excellent scénariste polyvalent, capable de jouer avec aisance sur tous les terrains de la série. Whedon aura d’ailleurs suffisamment confiance en lui pour lui déléguer le final d’une saison. Surprise, le monster-of-the-week est un humain, la figure traditionnelle du savant fou se substituant à celle de l'entraîneur sportif. Ca fait partie de l'originalité de la série. Cet horrible coach, prêt à toutes les horreurs pour faire gagner ses gars, est un excellent méchant. Son affrontement contre Buffy et Xander est aussi plein de suspense que plein d'humour noir. L'attaque contre le dopage et les moyens de plus en plus tordus inventés par les sportifs pour "améliorer leurs performances" est bien affûtée. Il y'a une vraie histoire, avec des affrontements qui valent le détour (bataille du vestiaire), des rebondissements inattendus (la nature des hommes-poissons, le moyen de dopage, idée géniale). On admire la capacité de Buffy à plonger toute seule dans les mélasses les plus absurdes : un gars trop collant, elle lui casse le nez, paf, Snyder débarque à ce moment-là ! Armin Shimerman est top en principal-vautour ! Son obsession quant au prestige du lycée, quitte à corrompre Willow ou emmerder Buffy est si délectable.

Sans atteindre la pure démence de Bewitched, bothered, and bewildered, on s'amuse quand même beaucoup entre deux scènes de cannibalisme (pauvre infirmière !) : les monologues lourdingues de Xander,  “Detective Willow” - c'est tellement déphasé, on y croit pas une seconde - et puis Cordy, Cordy bien sûr, avec une Charisma encore une fois sur orbite, et sa déclaration d'affection à l'homme-poisson qu'elle prend pour Xander. Sans oublier bien sûr quelques vannes qui tuent comme le soutien moral sans failles de Queen C, ou Buffy sur le point de se faire violer par quatre hommes-poissons qui ne trouve rien de mieux à dire que : This is just what my reputation needs - that I "did it" with the entire Swim Team. Xander ouvre pas mal de vannes comiques sous sa "couverture" de nageur. Les auteurs ne se refusent rien, c'est très jouissif. Ok, épisode mineur, mais rempli à plein. Une pause bienvenue avant un finale dont on pressent qu'on va pas rire des masses...

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La critique d'Estuaire44 

On apprécie une très bonne utilisation de ce classique du Fantastique horrifique qu'est le monstre semi-humain des profondeurs marines, entre l'Innsmouth de Lovecraft et la Créature du Lagon Noir. Le mythe est dépoussiéré et dynamisé, avec une intégration réussie dans le Buffyverse. Une relecture performante, avec une critique du dopage et de la course à la réussite également astucieuse. Et c'est aussi l'un des plus gores de la série, ce qui ne gâche rien !

Détail amusant, on retrouve ici Wentworth Miller, le futur héros de Prison Break, encore peu connu (quelques figures connues se découvrent ainsi dans Buffy/Angel, avant le rôle qui les a rendu célèbre). L'action demeure légèrement classique dans son déroulement. C'est un épisode tout à fait réussi, mais pas hors normes non plus.

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  • Wentworth Miller (1972) s’est fait connaître grâce à son rôle de Michael Scofield dans Prison Break. Son premier rôle fut celui de Gage dans cet épisode. Il à égalemment fait des apparitions dans Ghost Whisperer, Urgences, Sarah...
  • Les monstres ressemblent fortement à la créature du lagon noir.
  • On entend pour la dernière fois l’accroche « In every generation there is a Chosen One. She alone will stand against the Vampires, the demons and the forces of darkness. She is the Slayer »
  • A propos de la découverte des dépouilles Alex le Geek déclare qu'il ne « s'agit pas d'un accident de bateau », allusion aux Dents de la Mer. (1975).
  • Une fois de plus Jonathan est le souffre douleur des autres lycéens... Son prénom est enfin crédité au générique, avec sa correcte orthographe.
  • La chanson entendue au Bronze est If you'd listen, de Nero's Rome, celle de la fête sur la plage est Mann’s Chinese du groupe Naked.

21-22. ACATHLA
(BECOMING)

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Scénario : Joss Whedon

Réalisation : Joss Whedon

Angelus rassemble tous les éléments pour invoquer le démon Acathla, dont la venue anéantirait le monde. Kendra revient pour soutenir Buffy, mais se heurte à Drusilla. Willow trouve le disque informatique de Jenny qui détaille tout le rituel gitan qui rendrait son âme à Angelus. Mais Angelus la blesse gravement, et kidnappe Giles. Buffy comprend qu’elle devra tuer son grand amour si elle n’arrive pas à temps dans son repaire. Un allié très inattendu lui propose alors son aide…

La critique de Clément Diaz 

- My boy Acathla here is about to wake up. You're going to Hell.
- Save me a seat.

Les fans considèrent majoritairement Becoming comme le meilleur finale de saison de la série. On ne peut que leur donner raison.

Whedon a la belle idée de scander l’action par de beaux retours dans le passé d’Angel - Darla en Méphistophélès, Drusilla déjà dingo, la terrible malédiction, la renaissance avec la Slayer. On remarque qu’il devient serviteur du bien, non par conviction, mais par amour, ça le rend joliment moins héroïque - ce n’est pas encore sa caractéristique, ce le sera dans sa série - et plus fragile. La revisitation du film marche avec une hilarante Sarah Michelle Gellar en blondasse écervelée.

L’action est remarquablement menée, lorsque l’armageddon d’Angelus sur le point de se produire (Spike s’agite sur sa chaise, on sent que ça va bientôt exploser…). Angel/Boreanaz est le roi de l’épisode : qu’il psalmodie un rituel maléfique ou se paye la tête de Spike - qui le lui rend bien. Brillant et douloureux conflit d’intérêts au menu : faut-il rendre son âme à Angel ou l’éliminer ? Que faut-il faire pour respecter Jenny : accomplir sa dernière volonté, ou tuer son assassin ? Un dilemme insoluble très bien orchestré. Un cas similaire se posera d’ailleurs pour Anya dans Crises d’identité en saison 7. Retour en force de Kendra, emmenée par la toujours fonceuse Bianca Lawson. Willow commence à se démarquer en découvrant ses pouvoirs de magicienne ; ce sera un fil scénaristique capital à l’avenir. Le plan machiavélique d’Angelus est fantastique, on a pas du tout vu venir le twist final. Brillante bagarre, mais tragique fin pour Kendra. On finit par un cliffhanger. Whedon a mis toutes les chances de son côté.

La deuxième partie nous offre un enchaînement de scènes qu’on attendait tous. Chaque scène est magique, nous rive au fauteuil. Le retournement de veste magistral de Spike était attendu, mais sa scène avec Buffy, entre comédie et force dramatique, est excellemment écrite. Grosse scène de révélation pour Joyce, où nous passons à travers des émotions opposées, de l’hilarant silence entre Spike et Joyce (- On s’est pas déjà vus ? Oui, vous m’avez attaqué avec une hache !), au drame lorsque Joyce, incapable d’accepter un poids aussi écrasant, chasse sa fille. Guesting magnifique de Kristine Sutherland. Sarah Michelle Gellar est à fond dans son rôle, elle assure toutes les scènes d’émotion avec brio. La cruauté voyant Buffy perdre peu à peu tout ce qu’il l’attache à Sunnydale est déchirante : elle perd sa maison, elle perd le lycée - Shimerman est terrible en proviseur sadique. Elle perd métaphoriquement ses dernières illusions d’ado, pour un passage vers la vie adulte dans la douleur.

On cite aussi les apparitions de Whistle – esquisse du futur Doyle d'Angel –  au rire plus que grinçant, et les tortures de Giles, par un Angel déchaîné. Mais à ce petit jeu, l’experte est Drusilla, qui nous fait un tour de passe-passe au comble du diabolisme : la fausse scène d’amour de Jenny est à en perdre la respiration. Dru est folle, surtout quand elle embrasse Giles encore et encore. Même au sein du drame noir, Whedon sait injecter à doses millimétrées un humour qui loin de détendre, ne fait que le renforcer. Pur fun quand Spike abandonne la Slayer en haussant les épaules, le vrai bad guy comme on l’adore. Marrant que la chute d’Angel vient uniquement du fait qu’il a trop flirté avec Dru, faut pas lui baver sur les rouleaux au Spike (Baby, I don’t want to hurt you… but it doesn’t mean I won’t ! Buffy reprendra d'ailleurs mot pour mot cette réplique quand elle affrontera le Big Bad du finale de la saison 6). Xander est si émouvant quand il veille sur Willow, qu’il aimait à sa manière, leur petite scène fera battre tous les p’tits cœurs des fans.

Tout se dénoue pour le big final, bagarre sauvagement rythmée, et pure tragédie antique. Buffy croyait expédier Angelus dans l’autre dimension, elle va devoir porter en plus un fardeau insupportable. Whedon va au bout de son idée qui consiste à faire souffrir son héroïne au maximum. Une heartbreaking scène d’adieux, avant le coup fatal. Deux interprètes incandescents et la musique mélancolique de Christopher Beck. La coda est une des plus tristes : Buffy a sauvé le monde, mais elle a tout perdu. La force dramatique de Becoming est telle qu’elle aurait largement pu terminer la série. Un des plus grands finales de saison jamais créés.

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La critique d'Estuaire44 

Par ses flash backs somptueux comme par la parfaite composition de Boreanaz, l’épisode achève d’édifier le portrait d’Angelus, définitivement l’un des meilleurs méchants de la série. Outre se superbes scènes d’action, dont l’étincelant duel final, il relate de manière poignante  le sacrifice consenti par Buffy pour sauver le monde et accomplir son devoir. Au total l’épisode constitue final de saison particulièrement magistral, l'un des meilleurs encore à ce jour. Comme souvent chez Whedon, l’humour n’est pas absent, notamment avec l’allaince  hors normes entre Buffy et u, Spike  en roue libre. Les différentes scènes (humour, émotion, action) connaissent un impact formidable, et se fondent dans un tout parfaitement coordonné.

Whedon a su créer un scénario  ambitieux, tirant parti des multiplies ressorts de la situation, mais aussi formidablement prenant et mené à un rythme d'enfer. Il s'offre même le luxe de poser les jalons de la saison à venir : le démon  envoyé des Puissances Supérieures (futures commanditaires d'Angel toujours en rédemption à LA), mort de Kendra  laissant la place à sa remplaçante Faith, évocation directe du Maire,  situations de Joyce et Buffy en plein bouleversement, la magie de Willow, etc. Décidément un chef d'œuvre. On regrettera simplement que les effets spéciaux autour d’Acathla aient aussi mal vieilli. 

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  • On ne reverra Spike que dans un seul épisode de la saison 3 (Amours contrariés), puis ensuite, plus rien jusqu’à la saison 4. Quand à Drusilla, elle fera une ultime apparition dans la cinquième saison.
  • Dans cet épisode, Buffy part à Los Angeles, où se déroulera Anne, le premier épisode de la saison 3.
  • Dernière apparition de Kendra (Bianca Lawson) qui ne sera apparue que dans 3 épisodes de la série.
  • Les décors de New York et d’Irlande nécessitèrent l’emploi de nouveaux studios, ceux habituellement utilisés par la production étant trop restreints.
  • Dru disposait déjà de son pouvoir de divination avant de devenir Vampire
  • Une Vampire se détruit en s’exposant au soleil pour délivrer le message d’Angelus. Angel et Spike se montreront plus résistants, ne craignant vraiment que l’exposition directe, à l’air libre.
  • Cette Vampire est interprétée par Cindy Folkerson, l’une des rares femmes spécialistes de cette cascade particulièrement périlleuse.
  • Whistler devait devenir le bras droit d’Angel durant la première saison de la série de ce dernier, mais son interprète ne put se libérer. Whistler fut donc remplacé par Doyle. Il évoque par ailleurs pour la première Les Puissances Supérieures, les futurs employeurs d’Angel à Los Angeles
  • Giles révèle pour la première fois que les Démons habitent en fait dans des dimensions parallèles à la notre, ce qui va devenir l’un des fondements du Buffyverse.
  • Whistler affirme que Buffy est plus jolie que la Tueuse précédente. Celle-ci ne sera jamais montrée dans la série, mais l’on apprend dans le roman officiel The Book of Four (2001) qu’elle se nomme India Cohen. Elle a été la Tueuse de 1993 à 1996 et était très « intime » avec son Observateur, Kit Bothwell. India fut tuée à San Diego par l’un des serviteurs du Big Bad du livre, un prince démon qu’une sorcière cherche à invoquer pour provoquer... l’Apocalypse (What else ?). Les esprits de Kendra et India s’incarnent temporairement, avec leurs pouvoirs, dans les corps de Cordy et Will, avant de s’allier à Buffy et Faith. Ensuite les Quatre commencent à nettoyer.
  • La rencontre entre Buffy et son premier Observateur se déroule à Hemery High. S’agit-il de Merrick, du film de 1992 ?
  • Les critiques anglophones estiment que l’accent irlandais pris par Boreanaz pour interpréter Liam est simplement abominable, quoiqu’en amélioration dans la série Angel.
  • Le plateau d’Hemery reprend par ailleurs la fameuse horloge de Retour vers le futur, que le film avait lui même récupéré dans les décors du pilote de La Quatrième Dimension, en hommage.
  • Darla vampirise Liam en 1753, or Angel est censé avoir 241 ans en 1997. Dans Halloween il avoir également précisé avoir 18 ans en 1775. Tout ceci ne coïncide pas.
  • Le tout premier combat de Buffy (à Los Angeles) se déroule dans un cimetière ressemblant furieusement à celui où elle affronte deux autres vampires, puis Angelus. Il s’agit effectivement du même décor.
  • Sarah Michelle Gellar et David Boreanaz durent suivre des leçons d’escrime pour l tournage du duel final
  • La chanson accompagnant Buffy lors de son départ de Sunnydale est Full of Grace, interprétée par la chanteuse et pianiste canadienne Sarah McLachlan (album Surfacing, 1997).
  • Le Zombie de Mutant Enemy ne conclue cette fois pas l’épisode par l’habituel "Grr Argh" mais par « Oh, I need a hug. » (« oh, j’ai besoin d’un câlin »). En tout cet évènement surviendra cinq autres fois au cours de la série, avec chaque fois une phrase différente ou un dessin modifié. Dans Le soleil de Noël (3-10) il est habillé en Père Noël, dans la seconde partie de La Cérémonie (3-22) il porte la tenue des diplômés, dans Que le spectacle commence (6-07) « Grr Argh » est chanté par Whedon, dans Sous influence (7-16) il chante le mythique « We are as Gods » et dans La fin des temps, partie 2 (7-22) il se tourne face au public, à travers le quatrième mur.
  • Snyder a de bonnes nouvelles pour le Maire, ce qui annonce directement la saison suivante.
  • La police de Sunnydale semble trouver parfaitement normal qu’une jeune fille comme Buffy soit coupable d’une telle attaque et s’enracine sur cette position. Elle s’empresse également de tenter de tirer dans le dos sur Buffy qui s’enfuit. Ce n’est pas dit explicitement mais il est probable que le Maire tente de profiter des évènements via sa police, il agira d’ailleurs de même la saison suivante.
  • A son « retour » Angel ne se souvient pas de ce qui s’est déroulé quand Angelus était aux commandes. Pourtant dans la série « Angel », les deux partageront la même mémoire.
  • « Goodbye Picadilly, farewell Leicester bloody Square. » énonce Spike quand il explique pourquoi, lui, ne veut pas détruire le Monde. Il s‘agit d’une reprise d’une chanson populaire de la Première Guerre mondiale, It's a Long Way to Tipperary.
  • L’épisode remporta le second Emmy de la série, pour la musique composée par Christophe Beck, notamment Close Your Eyes, le thème du couple Buffy/Angel.
  • Durant le duel final, les coupes de cheveux de Sarah De plus Michelle et de David ne sont pas exactement les mêmes que celles de leurs doublures. Sophia Crawford s’était blessée au doigt pu de temps auparavant, en bloquant un coup, ce qui rendit le tournage difficile.
  • Pour pleurer durant la séance de torture, Anthony Stewart Head avala un piment rouge. Il raconte ensuite s’être vigoureusement frotté les lèvres, littéralement épouvanté à l’idée d’indisposer Robia LaMorte et Juliet Landau durant les baisers. Heureusement, cela s'avéra suffisant.

Images capturées par Estuaire44.