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Saison 2Saison 4

Les Routes du paradis

Saison 3



1. UN AMOUR PARTICULIER - 1RE PARTIE
(A SPECIAL LOVE - PART ONE)



Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Diane et Scotty ne peuvent avoir d’enfants, Diane est stérile. Jonathan et Mark participent aux olympiades des enfants handicapés.

La critique

Dernière participation de James Troesh/Scotty à la série dans ce double épisode d’ouverture de la saison 3. Le personnage et l’acteur mettent mal à l’aise. La série semble faire fi du handicap de l’acteur, sans bras, sans jambes. Les bons sentiments semblent toujours triompher, mais la mayonnaise prend mieux lorsque Landon ne va pas chercher les situations les plus réalistes et les plus difficiles pour tenter de convaincre le téléspectateur.

Todd (Paul Walker) est un attardé mental. Sa famille le rejette et Diane voudrait l’adopter, mais Scotty s’y oppose.

L’épisode rappelle les opus les plus misérabilistes de la série, à savoir « Une grande soif », double épisode de la saison 1 et « Une chanson pour Jason », qui inaugurait la 2, en deux parties également. Michael Landon excelle lorsqu’il s’attaque à des sujets relevant de la SF, mais pas lorsqu’il est dans le déni (handicap pour « Une grande soif », cancer des enfants pour « Une chanson pour Jason »).

Il ne faut pas oublier que le téléspectateur regarde la série pour rêver et non pour se prendre la tête. On remarque aussi que dans les épisodes « difficiles » que j’ai mentionnés, l’aspect surnaturel et divin intervient moins.

Dans cette première partie, on assiste au désespoir que provoque chez Scotty le fait qu’il ne pourra avoir d’enfants, même si ce n’est pas de son fait. Il rejette comme « enfant adoptif » Todd car il estime qu’il ne pourra rien lui transmettre. Scotty est avocat et sa seule richesse réside dans sa matière grise puisqu’il n’a ni bras ni jambes.

L’opus met très mal à l’aise, ce qui n’était certainement pas le but recherché par Michael Landon.

Les infos supplémentaires

Paul Walker (1973-2013) est devenu célèbre avec la saga « Fast and Furious » au cinéma. Il a trouvé la mort en 2013 dans un accident d’automobile.

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2.  UN AMOUR PARTICULIER - 2E PARTIE
(A SPECIAL LOVE - PART TWO)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Lorsque Scotty accepte d’adopter Todd, les parents naturels s’y opposent.

La critique

On commence par un long résumé  de la première partie. Cette seconde semble plus positive. On se place sur le terrain judiciaire. Landon quitte la sensiblerie de la première pour se situer dans le drame familial.

Les parents naturels obtiennent une injonction du tribunal pour que Scotty et Diane ne puissent plus approcher Todd.

Mais l’un des frères de ce dernier, Josh (Josh Brolin) s’arrange pour l’approcher. Il découvre que ses parents lui ont toujours menti, ainsi qu’à sa sœur. Todd peut les reconnaître.

Globalement, la seconde partie est meilleure que la première sans atteindre un niveau passionnant, avec un intermède judiciaire (le procès), et quelques longueurs.

Ensuite, on évite le mélodrame mais le gros reproche que l’on peut faire à cette histoire est de s’écarter des principes de la série. Jonathan n’intervient quasiment pas, et encore moins Dieu.

James Troesh est infiniment plus positif et calme dans cet opus qu’à l’accoutumée. On peut reprocher une fin un peu bâclée pour vite arriver au happy end de rigueur.

Les infos supplémentaires

Josh Brolin (1968-) est le fils de l’acteur James Brolin. On l’a vu dans « Les goonies », « Wall Street ».

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3.  POUR L'AMOUR DE LARRY
(FOR THE LOVE OF LARRY)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Un père et son fils ont un grave accident de voiture et tombent dans un ravin. Seul leur chien s’échappe et sa route croise celle de Mark et Jonathan.

La critique

Un bon suspense, mais qui s’étire en longueur. Un épisode qui tend à démontrer que les chiens étant des créatures du bon Dieu, ils peuvent être aussi des anges.

Si la fin est bouleversante, le téléspectateur le plus patient s’est un peu assoupi en cours de route. Parmi les invraisemblances, on note le temps incroyablement long pour que la voiture soit trouvée et les blessés secourus. Pourquoi avoir appelé l’épisode en mentionnant Larry alors que le personnage central est le chien Boomer ?

Aucun comédien connu dans la distribution mais les personnages divers sont correctement interprétés. Notons que le tandem Jonathan-Mark est un peu relégué au second plan en raison de la vedette à quatre pattes de l’épisode. En fait, c’est lui qui accomplit la mission à leur place.

On rejoint cette-fois la SF et le merveilleux, registre dans lesquels la série excelle plus que dans les intrigues réalistes. Si l’ensemble est quelque peu naïf, on passe un agréable moment. On aurait aimé que le script soit plus fouillé car l’épilogue, excellent, est nettement au-dessus du reste.

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4.  GUERRE OU PAIX
(ANOTHER KIND OF WAR, ANOTHER KIND OF PEACE)

Histoire de Sally Baker et Dan Gordon. Réalisation : Dan Gordon.

Résumé

Jonathan et Mark rendent visite au père d’un homme tué au Vietnam, qui a eu un fils. Pour venir en Amérique, la veuve et l’enfant ont besoin de l’autorisation du grand-père peu aimable.

La critique

Troisième épisode sur le Vietnam après « L’enfant » (saison 1) et « Les blessures » (saison 2). Dans un second rôle, le meilleur ami du grand-père, Guido, Ernest Borgnine brille par son talent.

Eugene Roche incarne le père du soldat tué, Clancy. Il est bourru, et s’il a un un cœur d’or, il est doué pour le cacher. Cet opus illustre le traumatisme vietnamien chez les américains, encore fort présent en 1986.

Mariage interracial, incompréhension et rejets des américains qui ne font pas la différence entre nord et sud vietnamiens, le sujet est tout sauf facile. Lan (Haunani Minn) était une nord-vietnamienne, donc traître à son pays. Lan était considérée à tort tant dans son pays qu’à son arrivée en Amérique comme une prostitutée.

Jonathan plaide la cause de Clancy, qui se montre cruel. L’épisode rappelle beaucoup « Les blessures » mais aussi « L’enfant », avec un peu trop de situations similaires. On aborde aussi la question du racket dont est victime Michael, le petit, par une grande brute à l’école.

Borgnine vole la vedette au tandem Landon-French, ainsi qu’à Eugene Roche. On note que sa palette de comédien est plus étendue que celles des autres. Il accapare chaque scène et remplit l’écran. Du coup, l’ange Jonathan et son comparse ont moins de travail que d’habitude, le personnage de Guido prenant la direction de l’épisode.

Si Ernest Borgnine avait joué le grand-père, il n’y aurait pas eu d’épisode, mais avec Eugene Roche en irascible Clancy, il y a du travail à faire ! L’histoire du racket dans la deuxième partie de l’opus devient plus importante. On comprend que Guido aurait aimé être le grand-père.

Rarement, on aura tant peu vu à l’écran Landon et French, mais le numéro éblouissant de Borgnine ne nous les fait pas regretter. En Guido, il est bouleversant. Il se substitue à Clancy.

Dans le dernier tiers de l’opus, Jonathan se fâche comme on l’a rarement vu depuis le début de la série, faisant la leçon à Clancy qui laisse son petit fils être racketté. Dieu donne des pouvoirs au grand-père et au petit fils et l’on rejoint là le thème des « Routes du Paradis ».

Un superbe épisode. Qui se conclue par la phrase « L’amour, c’est de ne jamais avoir à dire qu’on est désolé ».

Les infos supplémentaires

Ernest Borgnine (1917-2012) a notamment joué dans « Les 12 salopards » et « La horde sauvage ».

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5.  C'EST NOTRE PÈRE
(THAT'S OUR DAD)

Scénario : Geoffrey Fischer. Réalisation : Victor French.

Résumé

Bill Cassidy, acteur de sitcom, incarne le père idéal dans la série « That’s our dad ». Mais ce n’est qu’un film, dans la vie, il est égocentrique et capricieux.

La critique

Après le 20e épisode de la saison 1 « Drôle de rencontre », retour, dans un autre rôle, du formidable Ned Beatty. Ici, il incarne un comédien qui serait le père idéal de deux orphelins, Sarah et Joey, du moins l’idéalisent-ils. Sarah a trouvé des parents adoptifs, qui ne veulent pas de Joey. Leurs moyens, modestes, ne leur permettent pas d’assurer l’avenir de deux enfants.

Beaucoup de mélo dans cet opus. Les deux enfants sont devenus orphelins le même jour et se considèrent comme frère et sœur.

Ned Beatty commence l’épisode en étant odieux comme le milliardaire de « Drôle de rencontre », mais peu à peu va changer. D’où une légère impression de redite.

Le drame des orphelins est de confondre réalité et fiction. Ils prennent la sitcom dans laquelle joue l’acteur Bill Cassidy pour argent comptant. L’intrigue est hautement improbable, mais nous sommes dans « Les routes du Paradis » où tout devient possible.

Ned Beatty a un immense talent, chose qu’il nous a prouvé dans la saison 1, et un peu comme Ernest Borgnine, il éclipse le tandem Landon-French.

Dans cet épisode, chose rare, Jonathan révèle sa nature d’ange aux enfants, et remplit un frigo vide. La révélation de la nature du comédien qui déteste les enfants tout en jouant le rôle de père idéal est assez brutale.

Avec cet épisode, Landon démontre le pouvoir ravageur de la télévision miroir aux alouettes. Mais dans le même temps, il va tout faire pour arranger une situation impossible. Si la mayonnaise prend à merveille, c’est grâce à l’interprétation, les deux jeunes comédiens enfants sont remarquables et Ned Beatty extraordinaire.

Bill Cassidy fend l’armure devant Jonathan en révélant son passé. Il a lui-même adoré son père prématurément disparu. Le face à face Cassidy-Jonathan est bouleversant. Landon devait avoir des actions dans les fabriques de kleenex. En trouvant le ton juste, sans trop en faire, Ned Beatty réédite son exploit de la saison 1.

Les infos supplémentaires

Bill Cassidy est censé avoir 50 millions de téléspectateurs.

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6.  COUP DE FOUDRE À RETARDEMENT
(LOVE AT SECOND SIGHT)

Scénario : James Kearns. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Pour sa nouvelle mission, Jonathan a besoin de l’aide d’un ange, Ted, qui retrouve sa femme Laura. Il tente alors de saboter la romance entre celle-ci et un certain Roy.

La critique

Dès le début, cet épisode où des dames dignes de figurer dans « Arsenic et vieilles dentelles » se comportent comme des midinettes, ne m’a pas accroché. Le sujet est en effet ridicule, le jeu des comédiens forcé. On est très loin de l’épisode où Jonathan retrouve sa femme (saison 2, « Souriez »). Jonathan se trouve face à un ange désobéissant, un peu comme Edward Asner dans « La dernière mission », mais en infiniment moins drôle.

Bizarrement, l’opus est pessimiste. Jonathan nous montre un Dieu belliqueux et rébarbatif, lui-même culpabilisant Ted. Il y a peu d’espoir dans cet épisode sinistre. Jonathan lui-même se montre sous son jour le plus antipathique.

Si « Dieu est amour », il est surtout prêt à châtier ici. L’épisode qui prône que la vie sépare les époux après la mort est d’ailleurs en contradiction avec un autre, « Cap au large ».

Pour se « racheter », l’ange Ted est obligé de se comporter comme un malotru, un personnage fort antipathique. La mayonnaise ne prend pas. Il n’y a pas l’optimisme habituel, et les comédiens défendent mal leurs rôles, difficiles à sauver dans un script peu réussi.

Dieu pardonne et donne une nouvelle mission à l’ange Ted, quelle consolation ! La fin est complètement bâclée, comme si la production avait hâte d’en finir avec cet épisode qui est vraiment raté.

Les infos supplémentaires

Martha Scott (1922-2003) a joué dans « Ben Hur » et « Les dix commandements ».

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7.  LE MARIAGE
(LOVE AND MARRIAGE)

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Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

A noter, cet épisode aux Etats-Unis est en deux parties. En France, il est d’une longueur correspondante en une seule fois.

Résumé

Mark se rend à un mariage, mais Jonathan lui fausse compagnie ayant une mission à assurer. Mark a la stupeur de le retrouver en révérend pour célébrer la cérémonie. Apprenant que ses parents et ses grands parents divorcent, la future mariée Trish annule le sien. Jonathan procure alors à Mark le moyen de voyager dans le temps avec le grand-père le jour de son mariage.

La critique

Nous sommes cette-fois en totale SF, et très proche de la série « Code Quantum ». Clarence (Bill Erwin) se retrouve face à celui qu’il était 49 ans plus tôt (John Zarchen).

Le thème a été abordé dans « Code Quantum » dans « La famille avant tout » où Sam Beckett se retrouvait face à celui qu’il était jeune. Ici, tout se passe dans un rêve, commandé par Dieu via Jonathan et dont Mark est l’instrument. On rejoint le thème du roman de René Barjavel « Le voyageur imprudent ». En supprimant il y a 49 ans le mariage de Clarence, il n’a pas d’enfants, et constate que sa villa n’existe plus.

Chacun des personnages est interprété par son « double » plus jeune. Le passé n’arrête pas d’être trituré dans tous les sens. Mark convainc Clarence de changer d’avis. Il faut donc modifier à nouveau le passé.

Ceux qui n’aiment pas la science fiction passeront leur chemin, mais les autres vont se régaler avec ce qui ressemble à une aventure de Sam Beckett/Scott Bakula.

Après Mark, c’est Jonathan qui se colle à la tâche de réconciliation des enfants de Clarence, Frank son fils (Robert Mandan) et sa belle-fille Carla (Barbara Stuart). Mais cette-fois, le procédé est différent. Dieu change l’apparence physique de Carla pour qu’elle séduise son mari Frank qui est parti. Nous sommes dans le présent dans un univers parallèle. Les scènes sont ponctuées de diversions comiques. Sous une autre apparence, Carla apprend tout de son mari, et a de bonnes surprises.

Cet épisode est grandiose, évitant toute tristesse ou morale.

Il faut maintenant réconcilier le troisième couple, Trish et Brad. Chose en apparence plus compliquée car Brad s’est vite remis de sa déception et drague une serveuse, Angie. De nos jours, on se fait des relations plus facilement, et Angie a vite fait oublier Trish à Brad.

L’histoire est une réflexion sur l’évolution de la société. Autrefois, les couples duraient et arrivaient à surmonter les crises, aujourd’hui, enfin en 1986, au premier accroc, on se sépare.

Michael Landon et Victor French, malgré la multitude de comédiens sollicités, dominent la distribution avec éclat. Landon avait vraiment des actions dans les fabriques de kleenex car il est difficile de ne pas retenir une larme ici (comme à la fin de la série « Medium »).

Visiblement très conservateur, Michael Landon milite sans se cacher pour l’institution du mariage. L’épilogue est à ce titre révélateur, montrant les grands-parents et les parents venir prononcer à nouveau leur vœu. On est très loin d’une série réaliste et du monde réel, mais on aimerait vivre dans l’univers des « Routes du Paradis ».

Les infos supplémentaires

Cet épisode s’inspire beaucoup du film « La vie est belle » de Frank Capra (1946).

Robert Mandan (1932-) a joué dans « Opération clandestine » (1972), « La cage aux poules » (1982).

L’actrice qui incarne Carla avec un nouveau visage n’est pas créditée au générique. Idem pour Angie, la serveuse de bar.

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8.  UN ÊTRE À PART
(CODE NAME: FREAK)

Scénario : Vincent R. Gutierrez. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan est devenu professeur dans un collège. Il aide un élève surdoué, Chris, qui n’a que douze ans et n’est pas accepté par ses camarades. Malheureux, il veut abandonner ses études.

La critique

Le but pour le jeune Chris ici est de devenir membre d’une association d’étudiants. Il ne réussit pas le test en raison de son âge. On lui fait alors du chantage : étant prodige en informatique, s’il pirate les résultats des contrôles pour un élève en difficulté, Danny, il fera partie du groupe. Il ne se doute pas que son professeur est un ange qui peut tout voir.

Chris feint d’accepter, mais sabote le travail en donnant à Danny les réponses d’un autre contrôle.

L’épisode nous montre qu’être un surdoué est vite un handicap. L’ange vient au secours de Chris que le proviseur Fish (Richard Mc Kenzie) veut renvoyer. On se régale de voir qu’en tant qu’ange, Jonathan connaît les secrets intimes du proviseur, notamment le fait qu’il a triché autrefois. La séquence est savoureuse.

On est cependant dérouté par une fin totalement bâclée, et cette impression d’inachevée gâche l’épisode qui n’atteint que deux étoiles. On ne voit pas lors de l’épilogue l’intégration de Chris au groupe.

En fait l’épisode ne dure même pas 45 minutes, ceci explique cela.

Les infos supplémentaires

Jeff Bryan Davis (1973-) qui incarne Chris, faisait là son premier rôle. On l’a vu dans « True blood » et le remake de « Melrose Place », mais la plupart de ses autres rôles, essentiellement à la TV, sont inédits en France.

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9.  D'HOMME À HOMME
(MAN TO MAN)

Scénario : Robert Schaefer. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark doivent réconcilier un père et son fils avant que le premier ne meure de la leucémie.

La critique

L’esprit de compétition entre père et fils est ici illustré par cet épisode qui une fois de plus aborde le thème du cancer.

La mission de Jonathan et Mark est un peu limitée : faire partir en voyage ensemble le père et le fils. Pour ce faire, Jonathan donne une partie de ses pouvoirs divins à Mark (« Le truc » comme ils le nomment) afin de persuader Gary de partir avec son père Luke. En la matière, il s’agit de soulever des haltères.

Victor French est hilarant en athlète émérite ne payant pas de mine mais réalisant des exploits surhumains, et pour cause, ils sont divins.

Il manque peut-être à l’ensemble ce petit quelque chose qui fait que nous sortons parfois notre kleenex en regardant la série.

Joe Dorsey, physiquement et dans son jeu, rappelle parfois un peu le comédien Arthur Hill vu dans « Les envahisseurs » et « Le fugitif ».

Le pathos ne fonctionne pas  malgré les efforts des comédiens. Lee Montgomery joue de façon caricaturale, ce qui n’aide pas. Par exemple, son changement d’attitude lorsqu’il sait que son père est mourant.

L’épisode traîne en longueur lors du week-end champêtre. Les scènes se suivent comme collées artificiellement l’une à l’autre (passage du camp de montagne à une fête foraine). On sent aussi que certaines séquences sont seulement là pour meubler et atteindre les 48 minutes.

La révélation de la fin proche du père au fils par Mark fait sombrer l’opus dans le mélodrame. Luke le comprend vite et il a cette réflexion si vraie : « Personne ne nous a promis que l’on aura un lendemain ». Au lieu de se situer dans l’émotion, on tombe dans la sensiblerie.

Comme pour l’épisode précédent, nous assistons à une fin bâclée.

Les infos supplémentaires

Joe Dorsey (1925-) qui incarne Luke, le père, a joué dans « Wargames », « Brainstorm » et « Philadelphia Experiment ».

Lee Montgomery (1961-) interprète Gary, le fils. Il est le frère de l’actrice Belinda J. Montgomery. Il a débuté comme mannequin, mais sa carrière n’a pas décollé et il a arrêté en 1988 avec une quarantaine de rôles à son actif.

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10.  WASHINGTON
(JONATHAN SMITH GOES TO WASHINGTON)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Leslie, la sœur de Mark se marie. La fille de l’homme qu’elle doit épouser, Lindsey, est atteinte d’une maladie incurable. Un laboratoire a le pouvoir de faire ce remède.

La critique

Encore le thème de la maladie, qui devient redondant dans la série, avec issue fatale. Ici, on aborde les maladies orphelines que les laboratoires ne jugent pas rentables de soigner. Landon une fois de plus profite de la série pour s’insurger contre le budget accordé aux militaires et à l’armement en regard de celui pour la recherche médicale.

C’est aussi une féroce critique de la politique politicienne. Dans le cas présent, un budget de quatre millions de dollars pour une maladie orpheline a été réduit par le congrès à deux, ce qui a fait renoncer le laboratoire. Le sénateur Mac Corkindale (Eddie Albert), réfugié dans son égoïsme, veut faire approuver par le congrès son budget avant la période estivale. Dans ce budget, deux millions jugés comme « gaspillés » parce que concernant une minorité, ont été amputés. Jonathan lui fait faire un rêve dans lequel son petit fils a la même maladie que Lindsey.

L’épisode est très moraliste, mais aussi simpliste. C’est l’une des rares fois dans la série où Jonathan prouve à un mortel qu’il est un ange. Michael Landon, à travers une série, fait passer des messages. La série se place à la fois sur le terrain de la distraction mais aussi de sujets plus sérieux. Jonathan use et abuse de ses pouvoirs divins (il fait par exemple couper l’électricité du congrès).

Le congrès est ici dépeint comme une assemblée de vieux croulants, plus pressés de choisir leur destination de vacances sur des catalogues que de l’intérêt collectif.

Eddie Albert fait un éblouissant numéro d’acteur, volant la vedette à tout le monde. Cela pour assurer la partie comédie, et ne pas plomber l’atmosphère. Néanmoins, c’est le happy end assuré. On est ici en plein conte de fées.

Les infos supplémentaires

Eddie Albert (1906-2005) fut avec Robert Wagner la vedette de la série « Switch ».

Harley Jane Kozak (1957-) qui incarne Caroline, la fille du sénateur, a joué dans « Quand Harry rencontre Sally ». Elle tourne toujours.

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11.  LA BONNE ÉTOILE
(OH LUCKY MAN)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Dan Gordon.

Résumé

Mark Gordon gagne cinq millions de dollars. Aussitôt, une nuée de parasites veulent le gruger, alors que Mark a décidé de tout donner à un gymnase pour enfants. Une jolie blonde intéressée veut l’épouser.

La critique

Roy Thinnes est dans cet épisode un personnage machiavélique, Howard Sellers, amant de la belle Nina (Shannon Tweed). Aux USA, il n’a jamais eu la popularité qu’il a en France. On le retrouve donc un peu par hasard dans « Les routes du Paradis » dont les distributions ne proposent parfois que des seconds couteaux. Shannon Tweed, si belle soit-elle, joue faux et il est difficile de la prendre au sérieux, son talent résidant dans sa plastique. Le plan du couple Nina-Howard est d’escroquer Mark.

Le plaisir de retrouver Roy Thinnes (en 1986 encore dans sa splendeur) est certes immense, mais ne suffit pas à faire un épisode qui tienne la route.

Mark, ensorcelé par Nina, se comporte comme un gamin, achète un Rolls Royce, et tombe sous le charme de la vénéneuse créature qui en cours d’épisode décide de se débarrasser de son amant complice.

Nina est présentée ici comme un personnage antipathique, contre laquelle Jonathan est bien impuissant.

Les infos supplémentaires

Dans le rôle d’Howard Sellers, conseiller fiscal, on retrouve Roy Thinnes, le David Vincent des « Envahisseurs ». En VF, il est comme d’habitude doublé par Dominique Paturel.

Shannon Tweed (1957-) est une vedette de films érotiques. Elle fut la playmate de l’année 1982. En dehors de ses films de charme dont certains sont tournés directement pour la vidéo sans passer par la télévision ou le cinéma, elle a fait des apparitions dans de nombreuses séries comme « L’île fantastique », « Arabesque », « Cagney et Lacey », « Nash Bridges », « 21 Jump Street », « La loi de Los Angeles », « Falcon Crest ». A 58 ans, elle a, avançant en âge, déserté les magazines de charme.

C’est la seconde fois que Mark et Jonathan envisagent de se séparer après « Paradis sur Terre » (02-19).

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12.  LE NOËL DE BASINGER
(BASINGER'S NEW YORK)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

La mission de Jonathan est de persuader un journaliste chroniqueur devenu cynique, Jeb Basinger, de croire que la bonté existe encore sur Terre un soir de Noël à New York.

La critique

Episode de Noël fastidieux, plein de clichés, avec notamment un jeune couple désargenté, Marie et Joseph, la femme étant sur le point d’accoucher, comme celle d’un sénateur. Il y a aussi un chauffeur de taxi anxieux sur le sort de son fils disparu depuis sept mois, que Jonathan rassurera. Il n’est pas mort et est en bonne santé. Leurs improbables retrouvailles constituent l’un des rares points forts de l’opus.

Rempli de bons sentiments, cet opus en rajoute dans la mièvrerie. On trouve l’ensemble surchargé, pénible. L’approche est sans doute trop américaine. La nuit de Noël est commentée en voix off par Basinger. Le passage de « Joseph et Marie » est grotesque, Joseph étant charpentier. L’employé de l’hôpital qui tente de refuser l’admission de Marie, qui n’est pas assurée s’appelle… Pilate.

Comme dans « Washington », nous avons une critique des hommes politiques coupés des réalités (Le maire de New York de l’époque a dû apprécier cet épisode !).

La mayonnaise ne prend jamais, car la guimauve dégouline sur un script pendant quarante huit minutes. On sombre ici dans le ridicule. La série de Landon est capable du meilleur comme du pire, et c’est le cas avec cet indigeste « Noël de Basinger ».

Les infos supplémentaires

Richard Mulligan (1932-2002) est surtout une vedette de scène de Broadway. On l’a vu au cinéma dans « Little big man » (1970) d’Arthur Penn avec Dustin Hoffman.

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13.  TOUT CE QUI BRILLE
(ALL THAT GLITTERS)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark déguisés en prêtres pour aider les rescapés d’un incendie découvrent un voleur lui aussi déguisé en prêtre qui s’est caché dans une église avec une mallette contenant un million de dollars volés à un gangster.

La critique

On navigue ici au milieu de faux prêtres. L’épisode se déroule en huis clos dans l’église où les gens se sont réfugiés en masse pour échapper à un incendie.

Nous avons une vieille fille, Wanda (Didi Conn de « Grease ») qui cherche à se caser et n’arrête pas de se confesser, Doyle un mafioso (Anthony Charnota), assez caricatural et d’autres personnages hauts en couleur, mais l’on éprouve du mal à se passionner pour l’épisode. L’intrigue est bon enfant, et Jonathan triomphe un peu trop facilement de Doyle. Nous avons droit à quelques effets spéciaux lors de l’intervention divine alors que le tueur décharge son silencieux dans l’ange en vain.

Charley (John Pleshette), le faux prêtre voleur recherché par la mafia, a sans le savoir séduit Wanda.

L’histoire d’amour entre Wanda et Charley est mièvre et n’améliore pas un épisode déjà peu inspiré au départ. On peut regretter que lorsque Dieu se dévoile dans la série (un peu comme les envahisseurs délivrant leurs secrets et revenant sous leur forme originelle), la montagne accouche d’une souris. « Les routes du Paradis » gagne à suggérer et à ne pas montrer. La rédemption de Charley paraît peu crédible et surtout un prétexte pour une fin morale.

Cet opus était une entreprise perdue dès le départ en raison d’un script minimaliste, pas assez fouillé et ne montrant que des caricatures. Entre grands épisodes qui nous font sortir les mouchoirs et histoires écrites à la va-vite, la série se montre vraiment inégale.

Les infos supplémentaires

John Pleshette (1942-) qui incarne Charley a joué dans « The Truman Show », « Rocky 2 », « Il était une fois James Dean » et la série « Côte Ouest ».

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14.  WALLY
(WALLY)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

La nouvelle mission de Jonathan est le clochard Wally Dunn, marionnettiste, qui essaie de distraire un enfant atteint d’une maladie incurable. Wally déclare être un ange.

La critique

Les enfants malades sont un des thèmes les plus abordés dans la série. On ne peut pas dire que cela soit très réjouissant. Wally s’occupe d’un petit, mais aussi de vieillards dans le désarroi. Son univers est la rue.

Dick Van Dyke, en Wally, incarne un personnage complexe, profondément bon. Notons que lorsqu’il fait chanter sa marionnette en ventriloque, en VF, on mesure la différence énorme entre sa vraie voix et celle doublée.

Wally veut sauver des déshérités, mais doit affronter des destins tragiques. Ainsi Margaret (Miriam Bird-Nethery) à laquelle il a trouvé un emploi mais qui en est partie pour retrouver l’alcool et être tuée lors d’un braquage.

Michael Landon et Victor French sont ici des spectateurs. Dick Van Dyke leur vole la vedette. Wally n’est pas comme Jonathan, c’est un chrétien qui doute de l’existence de Dieu même s’il s’en sert pour consoler ceux qu’il aide.

L’intrigue est construite sur un quiproquo entre un ange et celui se prend pour tel. Lorsque l’enfant, Stevie (Blake Soper) tombe dans le coma, on atteint une intensité dramatique extrême. Wally propose sa vie en échange de l’enfant à Dieu. Le marionnettiste est tué accidentellement lors d’un braquage d’épicerie.

On aimerait quand même que Landon nous propose des épisodes plus optimistes. Les happy end ont souvent un goût amer dans cette série.

Les infos supplémentaires

Dick Van Dyke (1925-) est la vedette de la série « Diagnostic Meurtre ».

Jonathan nous apprend qu’il a touché le visage de Dieu.

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15.  LES CHANSONS
(A SONG OF SONGS)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Dans un snack, Mark retrouve un chanteur et pianiste de jazz aveugle, Gabe Wilson, qu’il a connu quand il était policier. Il a une attaque et se retrouve entre la vie et la mort.

La critique

Episode se situant dans la communauté noire avec chants de gospel, on se croirait presque dans « Sister act ». Cela a un côté sympathique. Illustration d’un chanteur qui a connu la gloire et n’a plus personne à prévenir de sa chambre d’hôpital.

Jonathan et Mark n’ont pas de mission au départ, et leur route croise par hasard celle de Gabe, puis d’une prédicatrice noire intolérante qui voit le péché partout, Ellie Livingston, dont la fille Vanessa a envie de percer dans la musique « profane ».

L’épisode prend un tournant lorsqu’Ellie révèle à Gabe qu’avant de se marier, ils se sont connus et elle fut son amie il y a quarante ans.

Bien qu’il ne se passe pas grand-chose, j’ai trouvé l’opus agréable, plein de musique. Les comédiens, James Earl Jones en tête, sont sympathiques. Les églises américaines ont l’air plus « jazz » que les françaises.

Gabe veut encourager Vanessa dans sa vocation de musicienne. Le tandem Mark-Jonathan passe au second plan et a moins de répliques que de coutume.

Ellie symbolise ici une forme d’intégrisme religieux, catholique. Rien à voir avec d’autres religions qui font l’actualité, mais Landon semble dénoncer cela puisqu’il le montre. Gabe, également croyant, ne veut pas d’un Dieu rabat joie qui prive de tous les plaisirs de la vie, dont le jazz.

Le moment de suspense est la fugue de Vanessa. Et celui d’émotion la demande en mariage de Gabe à sa mère. On peut remarquer que l’intervention de l’ange et de son acolyte n’était pas nécessaire et qu’ils ne font absolument rien puisque ce n’est pas une « mission » pour eux, mais plus un moment de détente.

Les infos supplémentaires

James Earl Jones (1931-) qui incarne Gabe, a joué dans « Un prince à New York », « A la poursuite d’Octobre rouge », « Jeux de guerre », « Conan le barbare ».

Mark entre dans une boutique pour acheter des cassettes audio de jazz, objet qui date la série. Les jeunes d’aujourd’hui ne savent pas ce que c’est !

Mark évoque ici « Autant en emporte le vent » et ses personnages.

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16. UNE NUIT MÉMORABLE
(A NIGHT TO REMEMBER)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Sammy voudrait inviter au bal de la promotion de son université Kate, mais il mesure dix centimètres de moins qu’elle. Le père de Danny, un autre étudiant,  ingénieur vient d’être licencié et se retrouve pompiste.

La critique

Après « Un être à part », Jonathan est à nouveau professeur. Dès le début, on comprend que cela ne sera pas un grand épisode. Kate est trop grande pour le volley ball, Sammy trop petit pour elle.

Dans cet opus, personne n’est content de son sort. Ou trop grand ou trop petit, ou au chômage est contraint de prendre un emploi sous qualifié.

Les protagonistes, grâce à l’intervention de Jonathan, finissent par rire de leurs complexes, mais tout est présenté de façon simpliste et manichéiste. Les enjeux scénaristiques sont d’emblée limités.

De plus, Danny a une vocation de comédien mais est pris pour un raté. Le méchant de l’épisode est un fils à papa, Richard Davies. Il raille Danny parce que son père a dû accepter un emploi modeste.

Le fait que deux des protagonistes principaux s’appellent Sammy et Danny embrouille tout. L’ensemble est très mal joué par des comédiens qui tous hésitent devant des rôles mal écrits. Un épisode pas mémorable. Quant à Victor French en entraîneur d’équipe de volley-ball, il est à la fois mal à l’aise et peu crédible.

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« A night to remember » (titre vo) est le nom donné à la soirée de promotion.

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17.  TELLE MÈRE, TELLE FILLE
(A MOTHER AND A DAUGHTER)

Scénario : Elaine Newman et Dave Burnham. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Un hommage à la comédienne Phoebe Hall va être fait à Hollywood. Jonathan et Mark sont chargés d’organiser l’évènement. Mark est un fervent admirateur de la star. Phoebe est en froid avec sa fille Gail depuis qu’elle a décidé de publier un livre démolissant sa légende.

La critique

Cet opus nouvelle mission de nos héros est basé sur des faits réels (L’histoire de Joan Crawford et de sa fille). Bien entendu, il appartient à l’ange et à son complice de tout arranger et de réconcilier mère et fille.

Jonathan fait en fait ici l’objet d’une inspection par Dieu via un ange de son travail sur Terre, Clifford, qui se trouve être l’employeur de nos héros pour organiser l’hommage.

Michael Landon ici nous fait entrer dans les arcanes d’Hollywood et l’envers du décor du star system. On quitte vite l’intrigue pour se pencher sur le sort de l’ange Jonathan qui est en probation et risque de gagner le ciel en quittant Mark.

Réconcilier mère et fille ressemble à une mission impossible. Même pour un ange. La publication du livre dénigrant la mère devant sortir le jour de l’hommage.

Cet épisode nous permet de découvrir un peu plus le schéma de la série : Il y a des anges «en probation » (en mission sur Terre) et d’autres qui ont gagné le ciel, ce qui représente une promotion. Afin de ne pas être séparé de Jonathan, Mark est prêt à saboter la mission.

Jonathan en détruisant par des artifices l’image du père de Gail ne sort-il pas de sa condition d’ange ?

De toute évidence, cet opus est une réhabilitation de Joan Crawford par Michael Landon. Il préfigure Bellisario quelques années plus tard imposant sa vision de l’assassinat de JFK dans « Code Quantum ».

La fin de l’épisode sombre dans le mélodrame. Le sujet nous met mal à l’aise. Jonathan n’hésite pas à user de trucs de prestidigitateurs. C’est une belle entorse à son intégrité.

Jugeant son travail trop précieux sur Terre, Clifford prolonge la mission de Jonathan.

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Jonathan a connu Clark Gable au Paradis.

Cet épisode fait allusion aux mémoires de la fille de Joan Crawford, « Maman très chère ».

Anachronisme dans une scène de rêve où Jonathan provoque un rêve pour Gail montrant la mère et la fille il y a plusieurs années : l’actrice censée jouer Phoebe jeune est aussi âgée que celle du présent.

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18.  DES GENS NORMAUX
(NORMAL PEOPLE)

Scénario : Paul W. Cooper. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Des handicapés mentaux jugés non dangereux sont libérés d’asiles mais se retrouvent dans une maison qui dérange profondément les voisins.

La critique

Michael Landon défend ici l’intégration des malades mentaux dans la société. Pour la plupart, il s’agit de personnes ayant fait des dépressions nerveuses et ne souffrant pas de pathologies lourdes. Une femme par exemple ne se remet pas de la mort de sa fille.

Episode moins dérangeant que celui sur les enfants cancéreux (« Une chanson pour Jason ») dont le personnel hospitalier, en faisant comme si tout était normal, aggravait en fait la situation. L’intrigue est construite sur le thème de l’intégration, et les handicapés moteurs pourraient être remplacés par tout autre groupe victime de ségrégation (Les noirs quelques décennies plus tôt aux USA). C’est le thème de la différence non acceptée par le plus grand nombre.

Le scénario souffre d’un manque certain de subtilité. Bien entendu, Jonathan met ses pouvoirs d’ange au profit de ses protégés. Parmi les « gens normaux », il y a ceux plein de bonne volonté qui constituent une minorité, et les autres qui veulent soit vendre leur maison, soit chasser les « opportuns ».

« Les routes du Paradis » préfigure de quelques années le film « Le huitième jour » avec Daniel Auteuil et Pascal Duquenne et aussi « Code Quantum : Jimmy ».

Lorsque deux enfants « normaux » provoquent accidentellement un incendie qui est attribué à un « aliéné », le ton devient dramatique. Cela est pondéré par une scène très cocasse, Victor French déguisé en femme pour les besoins de la cause (il essaie un modèle d’une créatrice de mode faisant partie du groupe).

Le scénario en rajoute un peu avec les garnements pyromanes qui ont déjà fait accuser un « différent » de leur forfait et dont la population bien pensante n’a pas mis la parole en doute.

On a le sentiment qu’au lieu de nous divertir, la série nous fait une leçon de morale, c’est dommage. Le happy end est un peu forcé. Les préjugés sont battus en brèche. L’un des personnages les plus obtus et intolérants se revendique de Dieu, il ne pouvait tomber plus mal face à un de ses représentants, l’ange Jonathan.

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Dans un petit rôle, celui de Raney, on retrouve Paul Carr (1934-2006), vu dans « Le Virginien », « L’homme de fer », « Hawaii Police d’état », « Cannon », « 200 dollars plus les frais ».

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19.  LE HÉROS
(THE HERO)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Un invalide de guerre a besoin de faire soigner ses dents, mais l’administration lui refuse la prise en charge médicale car cela n’est pas lié à ses blessures de guerre.

La critique

Les anciens téléspectateurs qui connaissent bien James Stacy ne le reconnaîtront pas ici en Joe Mason. Héros de série télé dont la vie et la carrière furent brisées par un accident de moto, il incarne ce qu’il est devenu dans la vraie vie, un invalide.

Michael Landon dénonce ici le système de santé américain. Un héros de guerre ne peut faire soigner ses dents pour des raisons financières. « Ce système est écœurant » dira Jonathan.

Un bon point au comédien-producteur (et auteur-réalisateur) qui pose ici un problème sociétal dans le cadre d’une série sur des émissaires de Dieu. Les anciennes séries US évoquaient parfois les problèmes du coût des soins, mais sans jamais se poser de questions. Landon ici aborde le sujet sans détours.

Cependant, l’histoire ne tombe jamais dans la démagogie. On reste dans le réalisme. Landon n’hésite pas à écorner le rêve américain en disant les choses. Le thème de la guerre du Vietnam n’est pas directement abordé bien que les vétérans, dont Joe, soient présents ici.

Jonathan/Michael Landon est un peu « pesant » envers Joe Mason, toujours derrière son dos. La fin a un goût amer, sans happy end.

Les infos supplémentaires

James Stacy (1936-) est le héros de la série western « Le Ranch L ». En 1973, il a été victime d’un grave accident de moto où sa petite amie fut tuée et dont il resta handicapé (il a perdu un bras et une jambe). Après ce drame, il a tourné quelques rôles entre 1975 et 1992.

Mark est terrorisé chez le dentiste par un détartrage.

Jonathan usant de violence contre des bandits qui agressent Joe enfreint les règles de sa mission d’ange.

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20.  LA FÊTE DES PARENTS
(PARENTS' DAY)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Ronald James, un présentateur télé, est un accroc à la cocaïne, secret qu’a découvert son fils David. Aussi le jeune homme, à l’université de Cambridge, se met à imiter son paternel commençant d’abord par une drogue douce.

La critique

Difficile de noter cet épisode. En soit, il est excellent, mais complètement hors sujet dans le contexte de la série. Michael Landon et Victor French se contentent de faire quelques brèves apparitions, Robert Culp en présentateur télé et sa famille, ainsi que l’étudiant trafiquant de stupéfiants occupant tout l’espace.

Ce drame de la drogue évite les poncifs et nous propose une réflexion sur le danger qui guette ceux qui se prennent au piège. Robert Culp est convaincant en père hypocrite, laissant accuser son fils pour protéger sa carrière, mais peut être trop âgé pour le rôle. L’autre comédien intéressant, dans le genre fils de la haute bourgeoisie tête à claques, Brad, est Bill Calvert, odieux à souhait. Lance Wilson-White en David, le fils, est plus limité dans son jeu, bien trop peu expansif et pas vraiment crédible.

Landon et French semblent se demander ce qu’ils font là, parachutés dans une intrigue qui ne concerne pas leurs personnages. Et jouant un policier de la brigade anti-narcotique, Landon n’est pas du tout convaincant.

L’épisode n’est pas représentatif de la série, ne fait appel ni à Dieu ni à la SF, et aucun pouvoir surnaturel n’est donné à Jonathan Smith pour aider les protagonistes. Cela reste quand même un très bon moment de télévision, intense, avec des rebondissements dramatiques jamais exagérés même s’ils sont tragiques (la mort de Lea, petite amie de Brad, par overdose). La fin est un peu bâclée et moralisante.

Les infos supplémentaires

Robert Culp (1930-2010) est devenu célèbre avec la série « Les espions ».

Bill Clavert (1966-) est surtout connu pour les deux premiers « Spiderman » de Sam Raimi.

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21.  QUESTION DE CONFIANCE
(A FATHER'S FAITH)

Scénario : Ginny Weissman. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Il y a quatre ans, Michelle et Toni, les enfants de Gene Malloy, vieil ami de Mark, ont eu un accident en mer et Toni est resté dans le coma, dans un état végétatif. Gene refuse la situation et va voir son fils tous les jours, sacrifiant le reste de sa famille.

La critique

Le sujet abordé ici est celui des personnes dans un coma profond et irréversible, vivant en état végétatif. Un épisode tourné en famille pour Eli Wallach qui incarne Gene Malloy, puisque son épouse et sa fille, toutes deux comédiennes, l’entourent.

L’opus est dramatique. Gene vit dans le déni de l’état de son fils. La situation provoque une crise dans la famille.

On retrouve ici le surnaturel (sous l’impulsion de Jonathan, Toni va brièvement se réveiller), mais l’ensemble oscille entre réalisme et fantastique. De toute évidence, même si l’épilogue nous laisse sur un point d’interrogation, Toni restera un comateux en état végétatif. On attend autre chose de la série, et il semble que Michael Landon ne veuille pas, et de façon délibérée, verser dans la série où un ange peut modifier le cours des choses (comme Sam Beckett dans « Code Quantum » quelques années plus tard).

Plus dans la tradition de la série que « la fête des parents », l’opus précédent, « Question de confiance » nous met mal à l’aise, le scénario posant plus d’interrogations qu’il ne donne de réponses, et les pouvoirs de l’envoyé de Dieu sur Terre s’avérant limités. On a le sentiment que Landon cherche à élargir son audience à un public athée qui ne trouverait rien à redire à cet épisode.

Malgré le talent d’Eli Wallach, on regrettera aussi beaucoup de scènes répétitives.

Les infos supplémentaires

Eli Wallach (1915-2014) a fait au grand écran un beau parcours qui comporte « Les sept mercenaires », « Le bon, la brute et le truand », « Le Parrain 3 ». Il joue ici avec sa femme Anne Jackson et sa fille Katherine Wallach qui jouent le même rôle que dans la vraie vie.

Katherine Wallach (1958-) fait une brillante carrière au cinéma, citons « Les affranchis », « Gangs of New York », « La valse des pantins ».

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22.  LE GRAND RENDEZ-VOUS
(HEAVY DATE)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Gary Davis a une mère possessive, qui loue des appartements à Los Angeles. Un jour arrive Alice Hartman, jeune fille enceinte qui a décidé d’accoucher sous X. Gary en tombe amoureux, sans savoir la vérité.

La critique

Episode très fleur bleue, Alice et Gary formant un couple idéal genre Roméo et Juliette modernes, sans les drames imaginés par Shakespeare.  Gary est amoureux fou, et payé en retour, mais son amour propre en a pris un coup. Car la belle est enceinte, le géniteur ayant pris ses jambes à son cou.

On devine d’emblée que ce sera un happy end, ce qui empêche une tension dramatique de s’installer. Bien qu’ils n’aient pas fait carrière, les deux comédiens Lorie Griffin et Patrick O’Bryan (Gary) sont excellents.

Lorsque le père d’Alice, auquel elle a caché la vérité survient, il se montre ignoble. Quant à Jonathan, il se met à jouer les entremetteurs. Jonathan use de ses pouvoirs pour empêcher l’adoption et convaincre Gary d’assurer le rôle de père. Nous assistons à une scène hilarante où pour couper l’envie aux parents adoptifs de continuer leur démarche, Gary fait un sacré numéro.

Episode à l’eau de rose, mais un peu de bonheur fait du bien dans une série qui évoque ci souvent les enfants cancéreux et autres thèmes tragiques.

Les infos supplémentaires

Dans une scène, le couple Alice-Gary dans un cinéma en plein air regarde un des « Vendredi 13 », avec le fameux Jason Voorhees tueur au masque de hockey.

La jolie Lorie Griffin reviendra dans un autre rôle dans la saison 5. Elle n’a malheureusement pas fait carrière, en dépit d’une présence évidente à l’écran.

 

Jonathan fait une comparaison plutôt drôle entre ce qui arrive à Alice et l’histoire de Marie et Joseph.

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23.  LE MESSAGE
(GHOST RIDER)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Birdy Belker, une vieillie fille qui cherche l’âme sœur, est amoureuse d’un espion qu’elle idéalise, Roger Bolt, mort depuis…1968.

La critique

Nous sommes ici en pleine parodie de film d’espionnage façon « Annie, agent très spécial ». Le jeu outrancier de Didi Conn (Birdy) est tout à fait ce qui est demandé pour le personnage.

Cet épisode est une sorte de récréation dans la série. Complètement décalé, « Le message » relève du pur domaine de la SF. Roger Bolt est un fantôme. Seuls, l’ange Jonathan et Birdy, qui a construit sa vie autour de lui, peuvent le voir.

Le problème est que très vite tout sombre dans le ridicule. Il y a un décalage entre le Jonathan Smith qui garde son sérieux et le Roger Bolt, certes fantôme, mais inconsistant. C’est de l’humour façon « Chapeau melon et bottes de cuir : le legs », totalement absurde. On adore ou on déteste.

Par rapport au cahier des charges de la série, on obtient ici un produit hybride entre comédie et espionnage. Notons le décalage entre le sérieux dont se sert Landon pour incarner un ange et la désinvolture de Warwick Sims en Roger Bolt. Cette parodie de James Bond dans « Les routes du Paradis » n’était pas indispensable, et elle tombe complètement à plat. De plus, la série s’accommode mal de scripts trop orientés vers la comédie.

Les infos supplémentaires

Didi Conn (1951-) a joué dans « Grease », « Grease 2 », et à la télévision dans « La croisière s’amuse », « Les jours heureux », « Cagney et Lacey », « La loi de Los Angeles », « New York Unité Spéciale ». Elle tourne toujours.

Roger Bolt est un agent secret qui possédait une Aston Martin : allusion donc à James Bond. Impression renforcée par le fait que Bolt déclare : « Je m’appelle Bolt, Roger Bolt ». De plus, la musique est un détournement du « James Bond theme » de Monty Norman. Enfin le comédien Warwick Sims qui incarne le personnage est revêtu d’un smoking semblable à ceux des 007 avec Sean Connery, Roger Moore ou Timothy Dalton.

Allusion à « Bons baisers de Russie » lorsque Birdy révèle que son rêve est que Roger Bolt l’enlève dans l’Orient Express.

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24.  DON DE VIE
(THE GIFT OF LIFE)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark doivent protéger le riche Richard R. Benson, individu détestable que beaucoup de gens veulent tuer. Ce qui ne tarde pas à se produire.

La critique

Pour leur dernière mission de la saison, nos héros doivent changer un businessman, Richard Benson. C’est être cynique et ignoble. Il faut lui donner une deuxième chance, et l’on se demande bien pourquoi.

Avec le talent qu’on lui connaît, Leslie Nielsen assure son jeu dans un rôle un peu caricatural. Car l’épisode prend à nouveau la direction de la dérision et de la parodie.

Tué, Benson veut un avocat pour passer devant Dieu pour le jugement dernier. Tout le reste est à l’avenant, c'est-à-dire loufoque.

Pourquoi Jonathan veut-il sauver l’âme d’un milliardaire sans scrupules qui a passé son temps à écraser ses adversaires et polluer les océans ? L’opus tourne alors aux désastres écologiques provoqués par les hommes d’affaire.

Jonathan se pose en juge, bien trop moraliste. Le ton devient pesant. On a quelquefois le sentiment qu’en trois saisons, Michael Landon a fait le tour du sujet concernant sa série. Landon obtiendra un sursis avec une saison 4, mais la 5 ne comportera que treize épisodes, la brutale disparition de Victor French d’un cancer détecté deux mois avant sa mort aurait de toutes façons empêché le tournage d’une saison complète.

Immersion totale dans la SF avec la deuxième chance accordée par Dieu à Benson pour sept jours de vie supplémentaires. C’est alors une virulente critique du système capitaliste sauvage par Landon. Mais l’ensemble manque de subtilité. En sept jours, Benson veut devenir un saint. Leslie Nielsen fait ce qu’il peut, mais à l’impossible nul n’est tenu, et le script est d’un manichéisme déroutant.

Durant les sept jours de répit, Benson a le temps de vivre une histoire d’amour avec la jolie Kate Larson (Donna Mitchell). Le symbole de la bible qui arrête les balles de révolver, les multiples allers et retours dans le temps, finissent pas nous déconcerter totalement. Dommage. La saison 3 se termine sur un opus mineur.

Les infos supplémentaires

Leslie Nielsen (1926-2010) a eu deux carrières : Avant 1980, où il tenait des rôles sérieux (« L’homme de Vienne », « Cannon », « Kojak », « L’homme de fer », « Le Virginien »), et après 1980 les comiques avec le tournant pris par « Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? » et ses séquelles et parodies sur le même thème.

Donna Mitchell qui incarne Kate Larson a continué sa carrière en tournant essentiellement dans des séries télévisées.

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Images capturées par Patrick Sansano.