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 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

SAISON 3

 


1-2. TERREUR À NEW YORK
(BLOOD AND WINE)



Un terroriste commet des attentats meurtriers à New York. McCall doit coopérer avec un moine, également un ancien tueur, pour empêcher une catastrophe de se produire.

Ce double épisode est une entrée tonitruante dans la troisième saison. Un terroriste international est à New York dans le but de déstabiliser la ville par des exactions inimaginables. Sous le surnom Alpha, Martin Loeber (très bon William Atherton) est méconnaissable car il change d’apparence par la chirurgie esthétique après chaque mission. Depuis son enfance, il voue une haine à l’Église et ses représentants et New York se prépare justement à une fête religieuse de grande importance. Tandis que la police fédérale fait appel au Frère Joseph Heiden, ancien terroriste et connaissance d’Alpha (superbe Telly Savalas), McCall est engagé par une femme inquiète des fréquentations de sa fille, en fait la petite amie de Loeber.

Après l’assassinat de sa cliente, McCall sait que le tueur est un professionnel et se retrouve obligé de collaborer avec Heiden, un homme qu’il abhorre car responsable de la mort de son filleul lors d’un attentat à Paris. La durée de l’épisode n’est pas un handicap car les scènes d’action et de suspense se succèdent sans temps mort, surtout dans la première partie, et l’opposition entre deux monstres de séries TV, Edward Woodward et Telly Savalas, est prodigieuse bien qu’il faille attendre la moitié du film pour une confrontation directe. La superbe première scène sur chant grégorien – la prière de Frère Heiden et le grimage du terroriste en prêtre avec un visage noir/blanc – marque l’opposition du Bien et du Mal et la recherche de la rédemption que Frère Heiden trouvera dans son sacrifice final.

Parmi les nombreuses autres scènes à noter : l’attentat d’Alpha en prêtre dans la boîte de nuit (et la symbolique de la croix dans le verre), l’astuce de McCall avec le pendu, l’attaque soudaine du camion, le duel Equalizer/Alpha qui commence à la ‘résurrection’ de McCall au cimetière, la mise en scène d’Alpha, le face-à-face McCall/Heiden (‘Do you believe in God, McCall ?’), l’entourloupe de Bagler et le final dans l’église.

D’excellents acteurs servent cette histoire prenante dont la première partie est la plus intéressante : Telly Savalas a un peu vieilli mais possède toujours ses caractéristiques de Kojak (voix grave, démarche, façon de parler et de bouger les mains), William Atherton est un excellent terroriste imprévisible et manipulateur, Moira Harris, la petite amie naïve et bornée à forte poitrine, et Tom Atkins, le détective, sont aussi très convaincants. Rétrospectivement, on est étonné que l’acte du terroriste se résume à diffuser du poison à la messe en ayant pris la place du prêtre aveugle en l’assassinant.

Lors des scènes de la fête (les seuls passages un peu longs), on entrevoit à plusieurs reprises le World Trade Center et on ne peut s’empêcher de penser que pour une fois, la réalité a dépassé la fiction !

o Lors de sa première diffusion, le 23 septembre 1987, l’épisode fut présenté dans sa totalité, les deux parties, en ouverture de la troisième saison.

o Coleman Luck, producteur et scénariste sur la série, a dit de cet épisode : « Travailler sur la série fut la plus grande joie de ma carrière et je considère Blood and Wine comme l’apogée de ma carrière. » Il déclara aussi : « Peu après le tournage de Blood and Wine, Edward eut sa crise cardiaque et cela transforma la troisième saison en cauchemar. » Toujours au sujet de cet épisode : « Malheureusement, je n’ai plus eu ensuite la même liberté pour écrire ce que je voulais même si la série était ma création ».

o Coleman Luck : « Edward Woodward eut sa crise cardiaque entre les saisons deux et trois, alors qu’il était en Angleterre. Nous avions déjà tourné l’ouverture de la troisième saison, le double épisode Blood and Wine/Terreur à New York avant la pause. A cause de l’état de santé d’Edward, la troisième saison fut un cauchemar comme le fut la quatrième pour d’autres raisons. » (Facebook, 24 décembre 2013).   

o Telly Savalas (1922-1994) est surtout connu pour Theo Kojak, le policier new-yorkais qu’il incarna de 1973 à 1978 ; un rôle qui le comblera jusqu’à la fin de ses jours. Il a commencé sa carrière, à 37 ans, par des rôles de brutes au cinéma et à la télévision. Il est apparu dans les séries La quatrième dimension, Bonanza, Match contre la vie, Le virginien, Le fugitif, Des agents très spéciaux, Cimarron et trois épisodes des Incorruptibles (L’antidote, saison 2, Un si beau plan, saison 3, et Le spéculateur, saison 4). Vu au cinéma, entre autres, dans Les douze salopards, Cosa Nostra, The Assassination Bureau, De l’or pour les braves, La cité de la violence, Pancho Villa et il est Blofeld dans Au service secret de sa majesté. Il a également chanté et le tube If  fut numéro un pendant quelques semaines en Europe en 1975. Après sa participation à cet épisode d’Equalizer (1987), il tourna encore cinq téléfilms dans son rôle fétiche de Kojak. Il est décédé d’un cancer le lendemain de ses 72 ans.

o Coleman Luck sur la participation de Telly Savalas: « Jim McAdams dirigeait le casting pour Equalizer à New York. Il était un maître en la matière. Il m'a parlé de Savalas pour avoir mon avis. J'avoue que j'ai eu des réserves. Un acteur formidable, mais il était fortement imprégné de Kojak. Quand tout a été dit et fait, j'ai fait confiance à Jim. Lui et Telly étaient de vieux amis. Le premier jour de son arrivée sur le plateau, j'étais là. Je me suis présenté. Il était sympathique, mais il n'y a pas eu de contact immédiat. Puis, soudain, il s'est rendu compte que j'étais le scénariste. Il m'a invité dans sa loge et il m'a questionné sur le personnage qu'il jouait. Je lui ai dit que ce personnage avait été un terroriste sanguinaire et un chef terroriste qui avait tué beaucoup de gens. Mais au milieu des pires atrocités, il eut une expérience surnaturelle en rencontrant Jésus Christ. Cela avait changé sa vie. Au fur et à mesure que je parlais, les yeux de Savalas s’agrandissaient. Tout à coup, j'ai réalisé qu'il n'avait pas encore lu le script de deux heures ! Sa première scène était prévue une ou deux heures plus tard. En dépit de cela, il fit un excellent travail ». (Facebook, 21 août 2014).

o On aperçoit autour de la table Nicholas Georgiade, l’Incorruptible Rico, sur deux plans très furtifs lors de l’exposé de Frère Heiden.

o Alpha au téléphone : ‘Good evening, New York Times, this is Alpha, terror has come to America. I’m the first but there is a wave coming after me.’ Tristement prémonitoire.

o McCall à Heiden, mourant : ‘Hold on, help is coming’. Frère Heiden: ‘He’s coming, He’s here.’

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3. PRÉSUMÉ INNOCENT
(SUSPICION OF INNOCENCE)

Un déficient mental est accusé injustement d’un meurtre.

Ce n’est pas l’intrigue, classique, qui retient l’attention mais le jeu des acteurs, et particulièrement de Vincent D’Onofrio, parfait en retardé mental. Cette interprétation, une des meilleures de la série, fait de cet épisode un incontournable d’Equalizer. Une sacrée prestation de Vincent D’Onofrio qui parle, se déplace et a les gestuels d’une personne atteinte d’un grave handicap (le passage où, mécontent, il tape du pied est bluffant).

Après une réception, une femme est agressée dans une ruelle et meurt dans les bras de Davy Baylor, employé diminué, qui travaille dans la même boutique que la victime. Recherché par la police, il donne rendez-vous dans son refuge, ‘a tree-house’, à McCall, qui lui conseille de se rendre aux autorités.

Sur le point d’être jugé coupable, il s’enfuit du tribunal et McCall accepte de prouver son innocence. Le script s’appuie sur les relations, d’abord de méfiance puis amicales, entre McCall et Baylor (ce dernier passant de ’Mr Equalizer’ à ‘Robert’), et dénonce les préjugés à travers le personnage de Jimmy, a priori réticent à s’occuper de personnes handicapées. Les autres protagonistes sont aussi à la hauteur, la mère possessive de Davy et le père du criminel, qui accepte d’aider McCall en lui fournissant une preuve, les bottes tachées de sang.

Les deux séquences McCall/Baylor les plus marquantes sont le premier rendez-vous et la reconstitution du crime qui mène l’Equalizer à soupçonner le collègue de Baylor, amant de la victime. Le final, très réussi, est la seule séquence d’action de l’épisode et McCall, blessé, doit compter sur Baylor pour mettre l’assassin hors d’état de nuire.

o Vincent D’Onofrio (1959) est l’excellent lieutenant Goren dans 133  épisodes de New York section criminelle. Il se fit connaître par Full Metal Jacket. Il participa à d’autres films célèbres comme JFK, Men in Black mais c’est le rôle de Goren qui le propulsa au rang de star. Il joue dans un autre épisode d’Equalizer, également excellent, Counterfire/Contre-feu, saison 2.

o Dernière apparition du lieutenant Kramer, Charles Cioffi (1935). Il a joué dans deux épisodes de la saison 2 : Counterfire (avec Vincent D’Onofrio) et High Performance.

o John Randolph (1915-2004), le père de l’assassin, fut placé sur liste noire pendant 15 ans pour activités anti-américaines par McCarthy. Il tourna ensuite dans Serpico, L’honneur des Prizzi.

o Lorsque McCall se rend au refuge de Davy, la Jaguar a d’abord des plaques blanches, puis oranges et de nouveau blanches à l’arrivée (source : oddsagainstyou.net).

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4. LA HAUTE FINANCE
(IN THE MONEY)

McCall et Mickey Kostmayer viennent en aide à une jeune femme retrouvée à moitié noyée dans la rivière Hudson.

McCall et son comparse recueillent Samantha, qui a échappé miraculeusement à la mort, mais les agresseurs se sont trompés de cible, la prenant pour son amie, Wendy, une maître chanteuse. La jeune serveuse essaie, en effet, de monnayer certaines indiscrétions entendues dans un restaurant de Wall Street, fréquenté par des traders peu scrupuleux. Malheureusement, la jolie Wendy, très sexy et rapide à la course, sera rattrapée par une voiture et ne fera qu’une rapide apparition.

Cet épisode, excessivement bavard, ne réserve que deux bonnes choses : Wendy et un final très ingénieux au sommet d’un gratte-ciel. Le reste est bien ennuyeux.

o John Heard (1945), le méchant Parrish, a fait de nombreuses apparitions à la télévision et au cinéma. Il est, entre autres, le gouverneur dans Prison Break.

o Ashley Crow (1960), Samantha, la femme traquée, faisait ses débuts dans cet épisode. Elle est Sandra dans la série très controversée Heroes

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5. COUP DE FROID
(ENCOUNTER IN A CLOSED ROOM)

Une femme subit des pressions du KGB qui a enlevé ses parents pour l’obliger à assassiner un dissident.

Un épisode d’un rare ennui, incontestablement le plus pénible à suivre de la série jusqu’à présent. Une intrigue plate et tarabiscotée sans action mais avec des bavardages superflus et lassants. McCall ne peut pas compter sur ses aides habituels (ordre de Control) et il retrouve les parents en suivant la piste fourrure ; il joue même les McGyver pour sortir papy et mamie de la chambre froide. Même la musique de Copeland est en veilleuse. Reste les trois charmantes actrices, Maureen Mueller, la femme manipulée, Chad Redding, la femme flic alliée de McCall et surtout Liliana Komorowska, l’espionne du KGB qui finit mal.

o Michael Moriarty (1941), le docteur Kapik, est le juge Ben Stone dans 88 épisodes de New York, police judiciaire

o Jamey Sheridan (1951), Wayne, est le capitaine James Deakins dans 111 épisodes de New York, section criminelle.

o La ravissante, mais déterminée, espionne russe est Liliana Komorowska (1956), d’origine polonaise. Elle a tourné également dans un téléfilm Kojak (Ariana).

o Chad Redding a joué dans 11 épisodes de la série dont 10 fois dans le rôle du sergent Alice Shephard. Elle n’a rien tourné depuis mais elle était à l’époque la femme de l’Executive Producer de la série, James McAdams, producteur aussi de Kojak.

o Le titre français, comme souvent, n’a aucune signification. Le titre VO fait référence à la longue rencontre fastidieuse Kapik/Alina qui dure plus de six minutes à l’écran….

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6. CIA CONTRE KGB – 1/2
(MISSION: McCALL – 1/2)

Scott McCall découvre que son père a été kidnappé mais il ne peut pas compter sur Control. Il suit les instructions vidéo de l’Equalizer et contacte un certain Richard Dyson.

La disparition de McCall est une astuce des scénaristes pour reposer Edward Woodward, victime d’une crise cardiaque. Scott trouve l’appartement de son père saccagé et ses lunettes brisées. Il se tourne alors vers Control qui lui suggère de partir en vacances ! Scott suit les instructions d’urgence de l’Equalizer et contacte Mickey. Ensemble, ils vont chercher Dyson (Robert Mitchum) qui a quitté les services secrets en même temps que McCall. L’équipe de choc libère Harley Gage, qui a des liaisons au KGB, au grand dam de Control et Dyson découvre que McCall doit servir de monnaie d’échange contre la vie de douze espions : Control a lui-même organisé l’enlèvement pour gagner du temps ! Entretemps, le KGB a découvert la cache et enlève McCall, qui est blessé par balles.

Cette première partie, malgré un rythme lent, est agréable à plusieurs titres. Évidemment, Robert Mitchum, le géant d’Hollywood, bien que vieillissant et fatigué, est une attraction et sa première réplique fait forte impression. Il a 70 ans au tournage de l’épisode et la démarche n’est plus aussi fluide que dans les westerns d’antan mais le charisme est toujours là et il fait de l’ombre au reste de la distribution. Le personnage d’Harley Gage fait son apparition et il va falloir s’y habituer car il sera de l’aventure pendant une dizaine d’épisodes ; difficile voire impossible de remplacer Woodward/McCall et les fans de l’époque ont d’ailleurs mal accepté Richard Jordan.

La bonne surprise est Frances Fisher, en espionne du KGB (excellente scène de séduction maso avec Gage), bien loin de son rôle de femme violée et battue de Nightscape.  Woodward apparaît deux fois dans l’épisode (plus la vidéo à la Mission Impossible) ; dans la dernière séquence, il est embarqué dans un van par les agents de Francesca. Les meilleures scènes sont Mickey et le Black à bonnet rose dans l’épicerie, l’apparition de Mitchum /Dyson, la conversation Dyson/Control qui explique (presque) tout dans l’appartement de McCall, l’évocation du passé au bar entre Dyson et McCall, la séance de torture de Francesca et l’enlèvement de McCall.

o Edward Woodward eut une crise cardiaque après le tournage du début de la saison, qui fut suspendu quelque temps. Robert Mitchum, pour cet épisode en deux parties, et Richard Jordan, pour 10 épisodes, pallièrent à l’absence d’Edward Woodward qui n’apparaît que dans quelques scènes (deux dans cette première partie).

o Richard Jordan (1937-1993) est devenu une sorte d’Equalizer pendant une dizaine d’épisodes sous le nom d’Harley Gage pour permettre la convalescence d’Edward Woodward qui n’apparaît qu’épisodiquement avant de reprendre le cours normal de la série à la fin de la troisième saison. Les scénaristes ont donc écrit une histoire où McCall est blessé sérieusement ce qui a permis à l’acteur de prendre du repos. Richard Jordan est décédé prématurément d’une tumeur au cerveau. Il a joué au cinéma dans À la poursuite d’octobre rouge, Dune, L’âge de cristal et dans des séries comme Hawk, Kojak.

o Robert Mitchum (1917-1997), Richard Dyson, a commencé sa carrière en 1942 et il est devenu une grande figure d’Hollywood. Parmi ses rôles les plus marquants : La nuit du chasseur, Passion sous les tropiques, Rivière sans retour, Le jour le plus long, El Dorado, La colère de Dieu, Yakuza, Adieu ma jolie…

o Frances Fisher (1952), Francesca, l’espionne du KGB, a fait beaucoup de théâtre mais également du cinéma (Impitoyable, Titanic, Jugé coupable) et de la télévision (Cold Case, The Shield). Elle est la femme violée dans l’épisode Nightscape/Aventure nocturne de la saison 2. Elle a eu une fille avec Clint Eastwood.

o Quand Mickey Kostmayer entre dans la boutique, il n’a pas de gants (ils sont dans la poche arrière de son pantalon) mais il les porte lorsqu’il frappe la tête du propriétaire sur la glace. De plus, la glace de la devanture est brisée par l’impact mais elle ne l’est plus au plan suivant (source : oddsagainstyou.com).

o La scène où Kostmayer et Dyson font évader Harley Gage fut filmée sous la West Side Highway sur la 125th Street un dimanche matin lorsqu’il y avait moins de circulation et de badauds.

o La scène où Dyson et McCall se parlent du passé dans le bar est assez particulière car Robert Mitchum et Edward Woodward ne se sont pas rencontrés sur le tournage !

o Dyson dit avoir un dossier compromettant sur Control au sujet de la chute du Shah (évènement de 1979).

o Coleman Luck : « Lorsque nous avons travaillé sur Mission : McCall (CIA contre KGB), les choses étaient dans un chaos total après la crise cardiaque d'Edward. Nous devions trouver une histoire sans Edward pour qu’il puisse récupérer. Notre équipe de rédaction s'est réunie et a défini les grandes lignes d’une histoire, puis nous nous la sommes partagée et chacun d’entre nous en a pris quelques passages pour écrire. Nous détestions travailler de la sorte, mais il n'y avait pas le choix.

Nous voulions mettre McCall sur un cargo, et l’équipe chargée de trouver des extérieurs à New York a travaillé là-dessus. Nous avons dû faire appel à un acteur poids-lourd pour faire la transition en l’absence d'Edward. Si je me souviens bien, c'est Ed Waters qui eut l’idée d'approcher Mitchum. Mitchum a exprimé de l’intérêt. Je me suis donc rendu avec Ed en voiture à son domicile dans les faubourgs de Santa Barbara pour un entretien. Il était très aimable et a accepté le job. J'ai pris l'avion pour New York pour réécrire le script entièrement, afin de tout faire tenir. Je suis resté assis dans une chambre d'hôtel pendant plusieurs jours devant un ordinateur.

Notre équipe des extérieurs n’a pas trouvé de cargo dans le port que nous pouvions utiliser et j’ai donc changé l’emplacement dans le scénario. Ce fut le début d’une année folle. Heureusement que nous avions tourné Blood and Wine à la fin de la seconde saison de sorte que nous avions déjà notre ouverture. » (Facebook, 20 février 2014).

o Coleman Luck : « Je me souviens d’une discussion avec Robert Mitchum alors que nous roulions vers son domicile de Montecito près de Santa Barbara. J’étais avec mon collègue Ed Waters et nous lui avons demandé de rejoindre la série pour nous aider. Il était très aimable. Je pensais alors que c’était un privilège d’avoir ces gars-là. Comme je suis certain que nous avons eu sur la série beaucoup d’acteurs exceptionnels, dont certains sont devenus de grandes vedettes. Il est réconfortant de savoir que nous avions le respect des meilleurs de la profession. Le choix des acteurs était effectué par notre directeur de casting talentueux, Lois Planko avec mon vieil ami, le regretté Jim McAdams (ndlr : disparu en 2007, producteur de Kojak et producteur exécutif d’Equalizer). » (Facebook, 24 décembre 2013).    

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7. CIA CONTRE KGB – 2/2
(MISSION: McCALL – 2/2)

Dyson et Gage infiltrent le repaire du KGB où est retenu McCall pendant que Mickey et Scott séquestrent Control, tenu pour responsable de la situation.

Après un bon début, la seconde partie s’enlise dans du déjà-vu et de l’invraisemblance. Control est mis à l’écart et Dyson prend la direction des opérations pendant que McCall est transféré en corbillard (plutôt de mauvais goût vu la situation, non ?). Le  problème est que la majeure partie de l’épisode se passe dans le repère du KGB infiltré bien facilement par le duo Dyson/Gage. Ils se meuvent comme à l’hôtel, sans rencontrer vraiment de résistance et les soviétiques sont des caricatures.

Edward Woodward n’apparaît que dans quelques scènes, allongé et inconscient, et dans l’épilogue où il a deux répliques, et son air épuisé ne semble pas simulé. De toute façon, Robert Mitchum, à la démarche hésitante, n’a pas l’air en bien meilleure forme ! Les moments les plus intéressants sont l’arrivée des deux compères par les cuisines et la scène de l’infirmerie avec la doctoresse Zara Klemik, l’infiltrée de Control. Une seconde partie bien décevante avec un final convenu à l’hélicoptère.

o Un bref résumé est en préambule de la seconde partie.And now, Mission: McCall, part two.

o D’après imdb, Ludmilla Bokievsky, le docteur Zara Klemik, n’a eu qu’un seul autre rôle.

o Robert Mitchum et Edward Woodward ont une seule scène en commun (l’unique où l’Equalizer parle) : la dernière dans l’ambulance. Néanmoins, comme précisé plus haut, les deux acteurs ne se sont pas rencontrés sur le tournage. Ce sont les miracles du montage !

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8. LA FORCE DE L'OMBRE
(SHADOW PLAY)

Un agent du gouvernement, qui témoigne devant un comité du Congrès, est menacé de mort. 

Un excellent épisode, ce qui constitue une surprise agréable vu le peu de temps de présence d’Edward Woodward, toujours en convalescence. En fait, l’intrigue, inspirée de faits réels sous l’ère Reagan, tient la route et l’épilogue soulève clairement la question de la crédibilité des politiques. Andrew Banks, agent du gouvernement, refuse de révéler qui lui a donné les ordres permettant d’engager des fonds publics dans une guerre à l’étranger.

Néanmoins, il est menacé par des tueurs à la solde d’une huile. Sous protection de Gage, Kostmayer et du sergent Alice Shepard (Chad Redding dans un rôle plus actif que précédemment), Banks doit témoigner et faire trembler les bases du gouvernement. L’épisode est bien découpé entre dialogues constructifs et scènes d’action particulièrement bien réussies : la fusillade devant le palais de justice, Gage confronté au tueur dans l’appartement de McCall et le superbe final. McCall se déplace avec une canne et on constate avec satisfaction que Woodward revient petit à petit au premier plan ; c’est lui d’ailleurs, surgi de nulle part, et malgré l’intervention de Gage et Kostmayer, qui liquidera le tueur qui avait pris Shepard en otage : ‘Let her go !’.

À part les séquences d’action, il faut également noter la superbe musique, la prestance du tueur ('one clean shot, no pain'), le personnage de Gage qui s’étoffe et la séance d’interrogatoire dans le hangar. Le gouvernement américain a besoin d’éléments, appelés ici Free World Network, pour faire le sale boulot à l’étranger mais finalement Banks ne dévoilera rien et la force de l’ombre ne sera pas inquiétée (it’s just the job).

o Cet épisode s’inspire évidemment d’Oliver North et de l’affaire Iran-Contra, connue aussi sous le nom Irangate.

o Le titre initial de l’épisode était Gage Story. C’était le titre lors de la première esquisse de l’intrigue.

o McCall à Gage, qui lui reproche sa détention en prison pendant deux années : ‘I don’t know and I don’t care’.

o Il y a une référence directe à l’épisode précédent lorsque McCall dénonce à Control son attitude. L’Equalizer lui rappelle qu’auparavant il avait toujours été capable de se débrouiller seul. ‘All my life I had been able to take care of myself’

o J.T. Walsh (1943-1998), Andrew Banks, était un habitué aux rôles de méchant. Il est le père de la jeune fille enlevée dans The Lock Box, saison 1. Jack Nicholson lui a dédié son Oscar reçu pour Pour le pire et pour le meilleur.

o Tomas Milian (1932), Duran le commanditaire, est Pena, un transfuge cubain qui avoue à McCall avoir tué un prisonnier lors d’un interrogatoire dans Reign of Terror, saison 1. La fiction rejoint la réalité car le père de l’acteur était général pendant la dictature cubaine et il se suicida sous les yeux de son fils.

o Retour du personnage ambigu de Rudy Bagler (Christopher Murney) vu dans Blood and Wine. Ici aussi, il vend son âme au diable et on apprécie de voir comment Gage lui cloue la cravate dans une scène d’intimidation !

o Paul Calderon, le tueur, a joué dans Reign of Terror, épisode de la première saison.

o L’indic de McCall, brève scène dans un garage, est Billie Bump (Maurice Hines), déjà vu dans une séquence plus importante de Les mémoires de Manon, première partie.

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9. DOUBLE VUE
(INNER VIEW)

Une médium prévoit les prochains meurtres d’un tueur en série mais la police ne la croit pas.

Gage est plus impliqué dans cette histoire de médium, qui enthousiasmerait les fans de la série du même nom, que dans ses deux aventures précédentes. Pendant que McCall s’occupe de la dernière femme agressée (ce qui permet à Woodward d’être peu présent), Gage prend en charge Karen Alden, la médium. D’abord dubitatif en l’accompagnant sur un lieu de prémonition (superbe musique sur le pont de Brooklyn), Gage se rend compte des capacités de voyance de la jeune femme lorsque The Scrapbook Killer, surnom donné au tueur car il prend une photo du portefeuille de chaque victime, commet son prochain meurtre à l’entrepôt désaffecté visité précédemment.

L’originalité de l’épisode est dans la manière de découvrir le meurtrier, ce qui est fait assez tôt dans le récit. Le rapport avec la chanson est une excellente idée et la séquence du cabaret est la meilleure de l’épisode : Gage s’approche du musicien, Shadow Man, qui, reconnu, s’enfuit et Karen, restée à l’intérieur, voit la scène au ralenti sur la musique composée pour l’occasion. Malgré le passage longuet où Karen explique l’origine de ses pouvoirs à Gage, l’ensemble est original et sort des histoires habituelles de médiums même si, évidemment, tous les indices ‘vus’ par Karen auront leur signification (1619, ‘louder’…).

Certains autres passages sont intéressants : la porte piégée de l’appartement de Shadow Man et le final, un subtil stratagème élaboré par McCall pour que le rêve devienne réalité. L’Equalizer est présent dans cinq scènes mais c’est lui, exactement comme dans l’épisode précédent, qui surgit pour abattre l’assassin.

o Le titre initial de cet épisode était Psychic Story.

o La chanson Shadow Man fut composée par John Miller et Craig Snyder.

o Avant le générique final, il est stipulé que l’épisode est dédié à la mémoire de Ernie Palinkas.

o Karen fait une référence à un auteur de romans policiers : ‘I’m not Agatha Christie and I’m not dealing with fiction.’

o McCall à Karen : ‘It must be very difficult living with such a gift.’

o À noter que Keith Szarabajka apparaît dans la distribution pendant la période Gage même si le personnage de Mickey Kostmayer n’est pas toujours dans l’épisode, comme cette fois-ci.

o Katherine Cortez (1950), Karen Alden, a joué dans deux autres épisodes de la série, Pretenders, saison 1, et Past Imperfect, saison 4.

o Terrence Mann (1951), Shadow Man, a joué dans un autre épisode de la série, Eighteen with a Bullet, saison 4.

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10. LES TROIS COUPS
(THE REHEARSAL)

Lors d’une répétition, McCall, Gage et les participants à une pièce sont bloqués dans un théâtre par un déséquilibré défiguré.

Cet épisode est un parfait huis-clos mais le script n’est pas à la hauteur des espérances initiales. Le téléphone est coupé (pas de portable à l’époque) et l’entrée du théâtre est piégée par une bombe à code secret. McCall et Gage doivent donc prendre vivant l’individu avant que le concierge n’ouvre la porte. Au fil de l’histoire, on apprend que Michael, ancien acteur, veut se venger du réalisateur tyrannique de la pièce, qu’il tient pour responsable du décès de sa petite amie. Pourquoi dans ce cas impliquer d’autres personnes ?

Le prétexte du huis-clos ne tient pas la route et, malgré deux scènes d’action intéressantes avec Gage, cet épisode, très bavard, n’est pas enthousiasmant, le final étant même guignolesque. Il reste que McCall est présent pendant toute l’histoire, bien obligé cette fois, et qu’il délègue les actes physiques à Gage, un peu comme Steed avec Gambit. Après tout, Edward Woodward avait le même âge à cette époque que Patrick Macnee pour The New Avengers.

o Stewart Copeland a composé la musique de 51 épisodes, la dernière étant pour The Rehearsal

o Le titre initial de l’épisode était Elise, le nom de la petite amie décédée de Michael.

o Jennifer Van Dyck (1962), Sandra Benning, est écossaise. Elle faisait ses débuts dans cet épisode. Elle a joué dans tous les ‘New York’ : Section criminelle, Police judicaire, Unité spéciale.

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11. LE VISITEUR DE NOËL
(CHRISTMAS PRESENCE)

McCall demande à Harley Gage de s’occuper d’un petit garçon qui vit avec sa grand-mère. Il est atteint du sida et les habitants du quartier veulent son départ à n’importe quel prix.

Un drame extrêmement bien fait comme les producteurs de la série nous en proposent de temps à autre. L’histoire de ce petit garçon de six ans atteint du sida est touchante, triste mais tellement belle, surtout qu’elle se passe au moment des fêtes de Noël. Mickey est rejeté et persécuté par ses voisins, qui se donnent rendez-vous au bar local pour ensuite saccager l’appartement du petit, qui vit avec sa grand-mère depuis le décès de sa mère, junkie. À l’époque, ce genre d’attitude était courant et, comme d’autres épisodes sociaux d’Equalizer, l’histoire est une véritable leçon de vie. Harley Gage est chargé par McCall de régler l’affaire mais le petit garçon veut voir son idole, l’Equalizer, et le souhait sera exaucé, McCall apparaissant en pleine nuit comme le Père Noël.

C’est mélo à souhait mais on ne reste pas insensible car c’est criant de vérité. De nombreux scènes et dialogues sont touchants, comme Gage et l’enfant dans la cabane, la visite de Gage chez le père, la discussion Gage/Mickey dans la chambre détruite et, évidemment, le final et la confrontation du ‘méchant’ ; un sujet grave qui n’est pas dénué d’humour lorsque Gage rend visite à Mickey qui le menace, armé de son pistolet en bois : ‘You don’t look like the Equalizer to me’. Un épisode à part, avec une musique différente, mais bien plus porteur et convenable que certains films de l’époque sur le sujet comme Philadelphia ou Les nuits fauves

o Corey Carrier (1980), Mickey, est Richard Nixon à 12 ans dans le film d’Oliver Stone, Nixon.

o McCall : ‘It can’t be closed. It’s my Christmas restaurant.’ À la fin de l’épisode, il a racheté le restaurant, Pete O’Phelan’s, en partenariat et il servira de base pour des rencontres avec des futurs clients. Du coup, le personnage de Pete O’Phelan, interprétée par Maureen Anderman, reviendra dans sept autres épisodes.

o L’Equalizer a une sorte de prototype de portable dans sa mallette au grand amusement de Gage.

o Le dialogue entre Gage et le médecin fait part des précautions à prendre et met à mal les préjugés sur la transmission de la maladie, à une époque où beaucoup de malades du sida n’avaient que la mort comme perspective.

o Coleman Luck : « J’ai passé pas mal de temps sur cet épisode. Il traite du sida chez les enfants à Noël 88 et je pense que c’est le premier épisode sur le sujet de n’importe quelle série à être diffusé à la télévision. Dans le cadre du tournage, nous avons organisé un spot de santé publique dans lequel Edward devait tenir deux enfants atteints réellement du sida. C’était un grand pas compte tenu qu’à l’époque, personne ne savait véritablement comment se transmettait la maladie. En grand homme, Edward Woodward n’eut aucun problème à tourner ce spot. Mais lorsqu’on eut fixé la date pour la prise, le délégué syndical m'a informé qu'il ne l’autorisait pas en raison du danger que l’équipe de tournage encourait. Je n'étais pas content. J'avais fait des recherches et je savais autant qu’on le pouvait à l’époque que ce ne serait pas dangereux. Période de tension. J'ai informé le délégué que s'il refusait le tournage, j'appellerais la presse et il serait grillé. L'histoire ferait les gros titres dans tout le pays. Nous avons finalement fait le tournage et tout s’est bien passé. » (Facebook, 24 décembre 2013).

o Coleman Luck : « C'était une époque particulière en ce qui concerne le sida. Il y avait si peu de connaissances et une si grande peur. L'idée pour le script vient du fait que je devais faire un épisode spécial pour Noël. Alors que je me demandais quel thème aborder, je suis allé à une réunion avec un ministère chrétien qui aidait les enfants atteints du sida et leurs mères mourantes. Ce petit groupe avec peu d'argent était sans crainte à  l'avant-garde. Les mères et les enfants atteints du SIDA étaient avec nous à la réunion. Nous avons entendu des histoires sur la façon dont ils étaient traités comme des parias.

C'était déchirant. Ainsi, un script. Il n'y avait pas de problème du tout avec l'ensemble de la production ... jusqu'à un certain point. J'avais demandé à tourner un spot pour la télévision publique sur le plateau avec Edward en train de parler aux  enfants atteints du sida et de leurs problèmes. Ca ne faisait pas la promotion d’un lobby quel qu’il soit, c’était juste pour une sensibilisation à la question. J'ai écrit la scène.

Dans la prise, Edward devait tenir deux enfants réellement atteints du sida. Edward n’avait aucun problème avec cela. Nous approchions de la journée de tournage quand j'ai reçu un appel du délégué syndical. Il refusait l’accès au plateau aux enfants en raison du danger qu'ils représentaient pour l'équipe. Maintenant, les gens peuvent penser que je suis une bonne personne. Ne soyez pas dupe. Mon attitude est que si vous jouez dur avec moi, je tire un coup de canon directement à la tête. J'ai dit au délégué syndical que s'il refusait de permettre à ces enfants d’aller sur le plateau, j’avertirais la presse nationale. Le plateau serait envahi de journalistes et toutes les caméras tournées vers lui. Il a coopéré à contrecœur. Le spot a été tourné avec Edward tenant les enfants, et il a été diffusé avec l'épisode. Et pas une seule personne ne fut touchée par le SIDA en étant dans la même pièce avec ces merveilleux enfants. Ah, le délégué n'a fait que son travail. Il n'y avait pas de rancune. Cela m'a donné l'occasion de montrer mon côté tendre ». (Facebook, 3 avril 2014).

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12. LE FIL DU RASOIR
(A DANCE ON THE DARK SIDE)

Une standardiste du commissariat de police surprend une conversation dans laquelle un policier confie avoir tué un collègue. Elle reçoit ensuite un appel téléphonique menaçant.

Une bonne histoire policière avec des personnages intéressants : Del Larkin, un policier en civil, tue accidentellement son collègue et meilleur ami mais il est piégé par un engrenage meurtrier. Larkin est sur le point de craquer, partagé entre les remords et la volonté d’en finir et d’éliminer un témoin possible : la standardiste qui a entendu sa voix et contacté McCall et Gage. Au fil de l’intrigue, on découvre que Larkin est un pion manipulé, un flic trop longtemps infiltré qu’un mafieux a retourné.  Ce n’est pas le salopard pressenti mais plutôt un Serpico paumé alors que sa petite amie, qui le pousse au crime, est une tueuse professionnelle.

Évidemment, il est surprenant que Larkin passe un coup de fil aussi crucial du commissariat et que McCall rentre dans les lieux comme chez lui. Cet épisode présente une bonne intrigue avec un suspense intéressant malgré peu d’action. McCall décide de prendre un ‘risque calculé’ et accoste le mafieux pour débloquer la situation. Il y a quelques scènes qui captent l’attention dont le face-à-face McCall 'old man'/Larkin 'sunny' dans le  commissariat et surtout l’exécution irréelle de Larkin par la maitresse tueuse. On constate avec plaisir qu’Edward Woodward a un temps de présence de plus en plus important depuis son problème cardiaque.

o David Andrews (1952), Del Larkin, a joué dans de nombreux films et séries depuis les années 80 dont Hannibal.  Il jouera dans un autre épisode de la série, Race Traitors, saison 4.

o George DiCenzo (1940-2010), le mafieux Bruno Dominic, est Frank Dorgan dans l’épisode en deux parties de la saison précédente, Les mémoires de Manon. Il a joué dans de nombreuses séries policières ; L’homme de fer, Le justicier, Cannon, Baretta, Kojak, Les rues de San Francisco, Hunter, Police Story, Hawaii police d’état, Magnum, New York section criminelle…

o Madeleine Potter, Simone, la tueuse professionnelle, est Eva, l’amie de la femme violée, dans l’épisode de la saison 2, Nightscape/Aventure nocturne.

o Amanda Plummer (1957), Jill O’Connor, la standardiste, est la fille de Christopher Plummer. Elle a joué, entre autres, dans Pulp Fiction.

o La musique de cet épisode est composée par John Cacavas. Il en sera de même pour quatre autres épisodes.

o McCall : ‘Sometimes, the job takes over; sometimes, the job eats into you.’

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13. L'ENGRENAGE
(THE CHILD BROKER)

Une jeune fille demande à McCall de faire sortir son petit ami d’un gang.

Un truand chevronné fait travailler, avec sa maîtresse, des jeunes qui ne risquent pas d’être inquiétés par la police. La petite amie d’un membre de la bande fait appel à McCall et Gage. Un épisode sans surprise dont la meilleure séquence reste le final : la mise en scène de McCall, très réaliste (’a lesson to these young gentlemen’), et la fusillade sur le manège. L’Equalizer doit convaincre la mère de Danny que son fils est impliqué dans des vols importants.

À noter la bonne performance de Thomas G. Waites, aux faux airs de Balavoine, en gourou manipulateur pour adolescents, et les jolies frimousses de Frances Ruffelle, la maîtresse de Morrow, et Lycia Naff, la petite amie de Danny.

o Thomas G. Waites (1955), le truand Morrow, est Jim Kaufman, le mari de la femme violée dans Nightscape/Aventure nocturne, saison 2.

o Lycia Naff (1962), Amy, commença sa carrière comme danseuse dans la série Fame. Progressivement, elle abandonna le métier d’actrice pour devenir journaliste mais elle est revenue au théâtre.

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14. CHANTAGE À LA VIDÉO
(VIDEO GAMES)

Un journaliste infiltre un réseau de prostitution pour élucider la mort de sa fille.

Le début est le meilleur passage de cet épisode qui traite du chantage à la prostitution. Une jolie jeune femme, habillée très classe, arrive dans une villa pour effectuer une passe qu’elle croit occasionnelle. En fait, l’affreux tenancier filme les ébats et force ses jolies proies à poursuivre leurs activités. Eddie Mason, le chauffeur de la limousine, est un journaliste qui enquête sur la mort suspecte de sa fille. Le passage où il trouve dans l’armoire des cassettes vidéo nominatives, dont celle de sa propre fille, est un moment fort, surtout que Briggs, le mac, la lui fait visionner en guise de torture.

Le final en deux temps n’est là que pour meubler car l’histoire aurait pu se conclure à la fusillade, excellente scène d’action. McCall entre dans l’intrigue par l’intermédiaire de la femme du journaliste, inquiète de la disparition de son mari. Malgré de bons personnages – l’infect maquereau, le père vengeur et l’étudiante aguicheuse, trop vite assassinée –, l’histoire est bavarde, lente et sans surprise. La bonne nouvelle est qu’Edward Woodward refait les scènes d’action.

o Vanessa Angel (1966), Christine Hayes, était la première actrice choisie pour incarner Xena, la guerrière, mais, malade, elle ne put se rendre en Nouvelle-Zélande et elle fut remplacée par Lucy Lawless. Elle a fait la couverture de nombreux magazines.

o Quelques différences par rapport à d’habitude : la musique de John Cacavas est loin d’égaler celle de Stewart Copeland ; le style est diamétralement opposé et on s’en rend compte dans la scène d’ouverture. De plus, l’appartement de McCall n’est plus visible depuis quelques épisodes car il donne ses rendez-vous au restaurant. Dans les deux cas, on préférait ‘avant’.

o Briggs en montrant un billet ‘en bonus’ à la prostituée : ‘Yours if you perform well’

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15. QUELQUE CHOSE DE VERT
(SOMETHING GREEN)

Un père, diplomate, enlève son fils, dont la mère a la garde, mais il se retrouve confronté à un problème plus sérieux lorsque des truands, qu’il a arnaqués, s’emparent du jeune garçon.

Une banale histoire d’enlèvement d’enfant comme chaque série policière a en stock ; c’était déjà le cas pour Tip on a Sure Thing/À coup sûr, épisode raté de la seconde saison. L’originalité réside dans la personnalité du père, diplomate manipulateur, cupide et menteur, qui a détourné de l’argent sale à son profit. Le bonhomme est exécrable et n’hésite pas à prétendre qu’il n’a plus le pognon quitte à mettre la vie de son fils, qu’il aime pourtant, en péril. Il a planifié un départ en Europe avec sa maîtresse, son fils et l’argent. Convaincue de la culpabilité de son ex-mari et devant l’impuissance de la police, la mère fait appel à McCall.

Les meilleurs passages de cette histoire sont l’embuscade et le final (où Gage et Kostmayer manient le fusil mitrailleur), la scène de fuite dans les escaliers, le sordide tirage de cartes des truands, qui laisse deviner le but, et l’épilogue au port. Les acteurs ne sont pas très convaincants, à l’exception du petit Macaulay Culkin, pas encore connu. Jon DeVries était parfait en tueur dans un épisode précédent et un échange de casting avec le truand aurait été bénéfique.

La séquence au restaurant, pourtant clé, est incohérente ; le passeport (suisse ?) n’étant pas un permis de tuer ! C’est la dernière apparition de Harley Gage, qui part comme il est venu, sans préavis, et McCall a enfin retrouvé son appartement malgré ses rendez-vous au restaurant !

o C’est le dixième et dernier épisode de Richard Jordan/Harley Gage. Jordan n’était pas satisfait que son personnage ait moins d’importance au fur et à mesure qu’Edward Woodward retrouvait son statut de star sur la série.

o Macaulay Culkin (1980), Paul, est célèbre pour le rôle de Kevin McCallister dans Maman, j’ai raté l’avion et sa suite.

o Jon DeVries (1947), le diplomate Raymond Gephardt, est le tueur Michael Rosa dans The Distant Fire/Carla, superbe épisode de la saison 1.

o Joseph Conlan est le compositeur de la musique de cet épisode, ainsi que de cinq autres de cette fin de troisième saison.

o La grille avant de la camionnette conduite par Mickey est endommagée lors de la légère sortie de route mais elle est de nouveau impeccable dans la scène suivante de poursuite.

o On ne sait pas trop de quelle nationalité est Raymond Gephardt. On voit un drapeau italien puis McCall l’appelle : ‘Monsieur’. Gephardt utilise même un mot français dans ses échanges (justement) et son ex-femme dit l’avoir rencontré à Paris. Néanmoins, ses évasions d’argent, son nom et le passeport rouge font penser qu’il est suisse.

o Le titre fait référence au jeu du petit garçon qui demande de deviner un objet à partir de sa couleur. ‘Something red’ dans la scène d’ouverture avec sa mère, ‘something blue’ dans l’ambassade avec son père et ‘something green’ à la fin.

o McCall au père : ‘You wanted your son and the money.’

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16. LES LOUPS DANS LA NUIT – 1/2
(THE MYSTERY OF MANON – 1/2)

Yvette Marcel demande à McCall et Control de retrouver son père, parti à la recherche de son épouse, Manon, décédée depuis des années.

Cet épisode en deux parties est une œuvre majeure pour les fans de la série car il fait directement suite à Memories of Manon, également en deux volets, de la seconde saison. On y retrouve Phillip Marcel (Anthony Zerbe), policier canadien, et sa fille Yvette (Melissa Anderson). Cette dernière est inquiète pour l’état psychologique de son père qui pense avoir les preuves que Manon, la mère d’Yvette, est toujours vivante.

Le début surréaliste a les caractéristiques d’un épisode d’une série de science-fiction : dans la première séquence, Marcel est dans un zoo désert et embrumé et il aperçoit une femme meurtrie censée être Manon, puis McCall fait un rêve troublant avec le loup échappé du zoo. Par un subterfuge astucieux (des diapositives), Phillip Marcel apprend que Manon, ancien agent et collègue de McCall, a été retenue dans un camp soviétique et qu’elle a perdu la mémoire. Il reçoit l’ordre d’exécuter Control et l’Equalizer, tenus pour responsables de la déportation, s’il veut la revoir vivante. Qui est cette mystérieuse femme amnésique que Scott trouve dans les escaliers de son appartement et qu’Yvette aperçoit après un coup de téléphone ? Est-ce réellement l’ancienne maîtresse de McCall et la mère d’Yvette ?

McCall doit avouer à Scott qu’il a une sœur dans une superbe scène mélodramatique mais le secret sera dévoilé à la jeune femme dans un final haletant. Phillip Marcel donne rendez-vous à McCall et Control au zoo pour les liquider mais il est abattu par un inconnu et révèle la vérité à Yvette avant de succomber. Un excellent cliffhanger pour un épisode très particulier de la série.

To be continued…

o Il faut impérativement avoir vu Memories of Manon de la seconde saison pour comprendre cet épisode.

o Ce double épisode est également un téléfilm sous le titre Memories of Manon.

o Dans ses mémoires intitulées The Way I See It, Melissa Anderson consacre neuf pages à son rôle d’Yvette Marcel de la série Equalizer. « Un jour de 1986, j’ai reçu un coup de téléphone de mon agent qui m’a demandé si j’étais intéressée pour jouer la fille d’Edward Woodward dans la série Equalizer. C‘était un de ces moments trop rares dans la profession. J’étais aux anges ! J’adorais cette série et j’étais enthousiasmée qu’on me demande d’en faire partie. J’ai vu récemment le scénariste, Coleman Luck, et nous avons évoqué la série avec un grand respect. Pour moi, travailler à New York sur cette série était un boulot de rêve. Les heures de tournage étaient longues, le temps était parfois atroce mais je m’en moquais. Les épisodes étaient si dramatiques et intéressants. Edward Woodward était même beaucoup plus drôle que Robert McCall. » Lors du décès de l’acteur, Melissa Anderson, qui était restée en contact, déclara : « Edward est décédé le 16 novembre 2009. Nous n’avions pas eu de contacts récents avec lui et sa femme, Michelle,  et ce fut un terrible choc. Un rappel malheureux que la vie est éphémère. »

o Coleman Luck : « En ce qui concerne Manon qui devait être une trilogie (ndlr : Memories of Manon, The Mystery of Manon sont deux double épisodes en saison deux et trois), il n'y a pas de " ils " à son sujet. C'était mon travail. Je dois endosser la responsabilité pour l’absence de conclusion. Je voulais compléter la trilogie lors de la quatrième saison. Puis, nous avons eu une grève des scénaristes de cinq mois. Bob Eisley et moi étions alors les seuls scénaristes de l’équipe. En tant que showrunner, j'ai eu deux semaines pour embaucher plus de personnel et obtenir le premier script prêt... un script qui n'avait pas été écrit. Nous n'avions pas de scripts de sauvegarde. Cette année a été épuisante. J'ai appris plus tard qu’Universal ne pensait pas que nous puissions continuer. Ils ont pensé que nous devrions arrêter à un moment donné pour avoir un script de prêt. Nous ne l’avons jamais fait. Chaque jour de préparation, j'avais un script à leur donner. Si un seul avait été refusé, nous aurions dû arrêter. Aucun ne l’a été. Tout cela pour dire que je n'avais pas le temps d'écrire le dernier de la trilogie, ou même d'y penser. Trop d'années ont passé maintenant et trop d’histoires. Toutes les idées qui étaient dans mon esprit se sont installées profondément dans la vase primordiale de mon subconscient. Désolé. » (Facebook, 9 janvier 2014).  

o Anthony Zerbe (1936) a souvent joué des rôles de méchants dans toutes les séries américaines populaires des années 60 et 70 dont cinq participations à Mission : Impossible et quatre à Mannix mais aussi Les mystères de l’Ouest, Cannon, Les rues de San Francisco. Au cinéma, on se souvient de lui dans Le survivant (un messie fou), Papillon, Le flic ricanant, Adieu ma jolie, Permis de tuer

o Melissa Sue Anderson (1962) est Mary Ingalls dans La petite maison dans la prairie. Elle a débuté à 10 ans dans Ma sorcière bien-aimée. Elle est apparue ensuite dans Shaft avant de tourner dans la série qui l’a rendue célèbre. Peu de rôles mémorables depuis… À noter au cinéma, un film qui m’avait marqué à sa sortie, Happy birthday, souhaitez ne jamais être invité. 

o Anne Heywood (1931), Manon Brevard Marcel, fut Miss Grande-Bretagne en 1949. Elle n’a plus tourné depuis cet épisode.

o Retour d’Irving Metzman dans le rôle de Sterno dans une scène superflue avec Control. Il n’était pas apparu depuis la fin de la première saison.

o Pourquoi un loup est libéré ? Qui a placé la cassette, avec la musique de la dernière mission à Paris, dans la Jaguar de McCall ? Où se rend Philip Marcel pour visionner les diapositives ?

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17. LES LOUPS DANS LA NUIT – 2/2
(THE MYSTERY OF MANON – 2/2)

McCall est décidé à savoir ce qui se cache derrière la réapparition de Manon et l’étau se resserre  rapidement après les disparitions de Scott et Control.

Après un début lent et mélo mais nécessaire (conversation Scott/Yvette, McCall fait le point sur la jetée face à la Statue de la Liberté), on découvre le protagoniste, inconnu jusqu’alors, qui tire les ficelles de la machination diabolique, lorsque Manon, quelle qu’elle soit, rend de nouveau visite à Scott et qu’elle est épouvantée à la vue de McCall sur une photo. Le méchant, Arthur Trent, donne un véritable coup de fouet à l’histoire et il est évident qu’il utilise Manon comme une marionnette dans un plan vengeur très élaboré.

Alors que Scott se fait rouler facilement (on devine que l’appel téléphonique est bidon), la capture de Control est plus surprenante et laisse dubitatif sur le rôle exact de la mystérieuse femme. McCall, équipé d’un traceur, se fait prendre à son tour par un procédé qui rappelle les fameux parapluies bulgares et il est placé dans une cage en compagnie de Manon. Les échanges entre McCall et la femme, dans une atmosphère aux couleurs irréelles, montrent que l’Equalizer ne sait que penser d’elle.

Grâce à de petites capsules bleues (rien à voir avec le viagra ni avec du supposé cyanure), il vainc son redoutable adversaire, le rusé et cruel Trent, sur le point d’exécuter Scott et Control dans d’atroces souffrances mais le mystère de Manon reste entier, ce qui fait la force du récit. Dans l’épilogue, McCall assure à Yvette que Manon n’était qu’une usurpatrice mais, en aparté, Control lui apprend qu’elle vient de s’échapper, en utilisant une de ses capsules, et il soupçonne l’Equalizer, surtout que sa dernière question reste sans réponse : ‘How certain are you that was not Manon ?’. Un superbe final pour un incontournable de la série.

o Il y a un résumé de la première partie au début de l’épisode : 'Last week on Equalizer. And now, the conclusion of The Mystery of Manon.'

o Lawrence Dane (1937), Arthur Trent, est canadien. Il est connu pour ses participations à Délivrance, Scanners et il est le père de Melissa Anderson dans Happy birthday, souhaitez ne jamais être invité. À la télévision, vu dans Les envahisseurs, Mannix, Mission impossible entre autres.

o McCall dit à Yvette, au début de cette seconde partie, qu’il connaît la vérité sur sa paternité depuis seulement quelques mois (il le révèle aussi à Scott dans la première partie). Il l’apprend en effet à la fin de la première partie de Memories of Manon de la bouche de Phillip Marcel.

o McCall à Manon, qui lui montre une tache de vin comme preuve de son identité : ‘A birthmark can be faked like anything else.’

o Qui a tué Phillip Marcel à la fin de la première partie ? Manon comme le soupçonne Control ?

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18. ON EST BIEN MIEUX CHEZ SOI
(NO PLACE LIKE HOME)

McCall vient en aide à une famille expulsée de son appartement et relogée dans un hôtel social miteux où le propriétaire impose un trafic aux locataires. 

Cet épisode ‘social’ dénonce la pauvreté à New York qui touche une partie non négligeable de la population et même des gens a priori à l’abri comme cette famille sans histoire. Un couple, dont la femme est enceinte, et leur jeune garçon se retrouvent dans un hôtel social délabré, peuplé de rats et à la merci de trafiquants menaçants. Le petit garçon téléphone à McCall (ce n’est pas le premier client aussi jeune) et l’Equalizer va s’occuper du problème avec Mickey et Jimmy. L’histoire est banale et les acteurs ne sont pas inoubliables.

C’est un bon documentaire sur la pauvreté et la misère humaine mais le script n’est pas assez solide pour la durée d’un épisode. Trois scènes retiennent l’attention : une femme chouchoute son petit qui va à l’école puis retire son manteau pour faire le tapin, McCall explique au jeune garçon que son père n’est pas un ‘loser’ mais un bon père, meilleur qu’il ne le fut lui-même avec ses enfants, et la dernière image : un échange de regard entre McCall et le petit garçon noir qui symbolise la pauvreté.

o Tobe Hooper, le réalisateur, a, dans un autre registre, le célèbre Massacre à la tronçonneuse à son palmarès et autres gâteries du même genre…

o Dans Suspicion of Innocence, Jimmy était méfiant à l’idée de s’occuper d’un handicapé ; ici, c’est Mickey Kostmayer qui doute des causes de la pauvreté. Les a priori des associés de McCall permettent de démonter certaines idées reçues et de donner une leçon moralisatrice à ces épisodes ‘sociaux’.

o La première image de l’épisode est le World Trade Center par pleine lune.

o McCall donne $20 à un SDF qui le remercie : ‘God bless you. God bless you, Sir.’

o Times Square a mauvaise réputation.La mère à l’assistante sociale: ‘Times Square is no place for a child’.

o Les graffitis sur les murs de l’hôtel : ‘The end of the line’ et ‘I got no friends’.

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19. LE CONDAMNÉ
(LAST CALL)

Deux criminels se réfugient au restaurant Pete O’Phelan’s et prennent les consommateurs, dont Kostmayer, en otages car ils sont poursuivis par un chasseur de primes.

Une histoire de prise d’otages bien en-dessous de Breakpoint de la première saison mais elle a quelques attraits comme l’interprétation de Lewis Fipps, le violeur, par Joe Maruzzo, une tête connue de la série. Il personnifie parfaitement le criminel fou, sadique et violent aux réactions incontrôlées et explosives.  L’acteur éclipse le reste de la distribution et est incontestablement la meilleure réussite de cet épisode moyen.

Comme dans The Rehearsal, plus tôt dans la saison, qui se passait dans un théâtre, les circonstances de l’huis-clos sont tirées par les cheveux. La police ne doit pas être prévenue mais même sans portable à l’époque, le restaurant est dans une rue passante et l’incident ne peut être ignoré. Fipps demande à McCall de neutraliser le chasseur de primes, engagé par le père d’une victime pour le tuer. Les recherches de l’Equalizer tirent en longueur et on est circonspect devant la facilité avec laquelle Mickey se fait prendre et tabasser. Le chasseur, avec son chapeau et son pistolet laser dans la brume, est une véritable caricature sortie d’une bande dessinée. Finalement, McCall propose un marché à Lewis Fipps mais ce dernier abat son frère qui tentait de le raisonner avant de se faire tuer.

o Michael O’Herlihy (1929-1997), réalisateur irlandais, a mis en scène de nombreux épisodes de séries dont 36 d’Hawaii, police d’état.

o Joe Maruzzo, Lewis Fipps, est l’un des deux voyous abattus par le vigilante dans Bump and Run/Embuscade et le chef de gang dans Reign of Terror/Le règne de la terreur ; deux épisodes de la première saison.

o Colleen Ann Fitzpatrick (1969), Susan, est une chanteuse américaine connue sous le surnom de Vitamin C. Quelques apparitions en tant qu’actrice mais cette jolie femme est surtout renommée pour ses chansons. 

o Le titre ‘Last call’ est prononcé par Pete O'Phelan, la gérante du restaurant. C’est l’heure de commander sa dernière consommation. C’est aussi ici un jeu de mots avec McCall.

o Coleman Luck : «Bob Crais était un ami personnel de Ed Waters. Ils avaient travaillé ensemble sur une série précédente. Ed l'avait convaincu de venir écrire deux épisodes pour nous (ndlr : Last Call et Regrets Only). J'ai apprécié de l’avoir rencontré. » (Facebook, 7 mai 2014).

o McCall parle du chasseur de primes, un mercenaire engagé par les plus offrants. Parmi ces personnes, McCall évoque ‘the French in Africa’…

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20. REGRETS ÉTERNELS
(REGRETS ONLY)

Une femme est harcelée par son ex-mari mais la police ne prend pas ses plaintes au sérieux et McCall est tout d’abord très dubitatif.

Les histoires de psychopathe sont généralement très réussies dans cette série et celle-ci n’échappe pas à la règle malgré les nombreux dialogues et le peu d’action. Les acteurs ne sont pas connus mais leur jeu est très convaincant. Susan Foxworth, divorcée, élève seule ses enfants mais son ex-mari, médecin, lui rend la vie impossible. La détective Bishop, délicieusement bornée, est lasse des plaintes de cette femme qu’elle prend pour une mythomane. McCall, engagé par Susan, a également un avis réservé après avoir rendu visite au docteur Foxworth qui a subtilement fait passer sa femme pour folle. Il est intéressant de voir Robert McCall hésitant, sur le point de faire une erreur de jugement.

C’est très rare dans la série mais les deux rencontres de l’Equalizer au cabinet médical sont différentes et la seconde, excellente, marque le début du point de non retour ; le harceleur devient harcelé même si Foxworth a recours à la méthode Scorpio (se faire tabasser pour accuser son adversaire de brutalité). Mickey découvre les antécédents inquiétants de Foxworth et la rencontre à cette occasion avec Sœur Sara est cocasse.

La police et la justice étant impuissantes, le plan final de McCall va s’avérer très surprenant. Il s’adresse au docteur Gary Foxworth dans un message vidéo et il provoque l’individu en feignant de sortir avec Susan. Jaloux, le docteur se rue dans l’appartement, arme au poing, et tire sur les découpes en carton du couple et la détective Bishop n’a plus qu’à arrêter le psychopathe. Une histoire un peu bavarde et convenue mais très agréable à suivre.

o Malgré les dégâts de l’épisode précédent, le restaurant Pete O’Phelan’s a rouvert.

o Coleman Luck : «Bob Crais était un ami personnel de Ed Waters. Ils avaient travaillé ensemble sur une série précédente. Ed l'avait convaincu de venir écrire deux épisodes pour nous (ndlr : Last Call et Regrets Only). J'ai apprécié de l’avoir rencontré. » (Facebook, 7 mai 2014).

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21. LA COURSE DU LOUP
(TARGET OF CHOICE)

Un meurtrier, repris de justice, menace la famille d’un homme qui a témoigné à son procès.

Une histoire captivante où la tension et l’angoisse sont palpables même si on a du mal à voir en Hawkins un ‘méchant’ aussi redoutable qu’on le décrit. La réussite est due, en partie, à une bonne mise en scène qui entretient un climat de peur dès le début (le gâteau d’anniversaire et la carte d’Hawkins). Cet assassin, libéré sur parole après huit années de prison (non, l’histoire ne se passe pas en France !), est maintenant chauffeur de taxi ce qui lui permet d’espionner les faits et gestes de la famille Grey. Le cauchemar du père, les cris de la mère à l’hôpital et la volonté du fils que McCall abatte l’individu montrent le degré d’appréhension et de frayeur de la famille.

McCall imagine une diversion pour pousser le tueur à la faute et Mickey Kostmayer personnifie le frère d’une victime d’Hawkins. Le persécuteur dérangé devient, à son tour, la cible d’une vengeance car Kostmayer endosse le jeu d’un personnage aussi fou qu’Hawkins pour le pister et le harceler. Les protagonistes sont intéressants : le tueur, la famille et Boyd, le compagnon de cellule de Hawkins, dont les relations ambigües sont soulignées par l’Equalizer.

Deux scènes sont choquantes : celle du mannequin, censé représenter la mère, poignardé dans le fauteuil roulant et le final, où le fils est attaché à la grille pour que le semi remorque du père l’écrase, dans les circonstances exactes du meurtre qui a valu à Hawkins d’être incarcéré. On se demande comment Hawkins a accédé à tous ces endroits pour mettre son plan à exécution. L’épilogue renseigne sur la personnalité de l’Equalizer : après son discours démago au fils, qui veut la mort de l’individu, McCall ne sait que répondre lorsque le jeune homme lui demande s’il ne regarde jamais en arrière : il s’excuse et quitte la table.

o Michael Parks (1940), Jonathan Grey, est Logan, un ami de McCall dans Nocturne, saison 2. Il a joué dans de nombreuses séries depuis son premier rôle dans Les Incorruptibles. Il est, entre autres, un violeur dans un épisode des Rues de San Francisco, Les hommes mourront. Il a joué dans de nombreux films de Quentin Tarantino.

o Verna Bloom (1939), Marian Grey, est connue pour ses rôles dans L’homme des hautes plaines (de et avec Clint Eastwood) et La dernière tentation du Christ de Scorsese.

o Deuxième et dernière apparition de John Bedford Lloyd en District Attorney Francis Scanlon (après Video Games/Chantage à la vidéo).

o Kevin Geer, Hawkins, est le tueur à l’orchidée dans l’excellent épisode de la première saison, Unnatural Causes/Pas d’orchidée pour McCall.

o McCall à Mickey : ‘He is the man to watch.’

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22. CHERCHEZ LA FEMME
(ALWAYS A LADY)

McCall est contacté par une ancienne collègue, et maîtresse, qui craint pour sa vie mais il arrive trop tard : elle a été sauvagement assassinée dans son appartement.

La troisième saison se termine en beauté avec cet épisode qui tient en haleine jusqu’au dénouement. On a déjà vu ce genre d’histoire avec des conclusions analogues mais la mise en scène et le déroulement de l’intrigue donnent un cachet inédit. Alors que McCall est en compagnie de Pete, il est dérangé par un appel au secours d’une ancienne connaissance, Meredith Browning. Elle travaille dans un club louche et une forte somme d’argent a disparu du coffre de Costa, le truand propriétaire de la boîte.

Meredith est soupçonnée et Sax, l’homme de main de Costa, est chargé de récupérer l’argent. L’assassinat sauvage (elle est défigurée et le mur aspergé de sang) aiguise le désir de vengeance de McCall, qui menace de représailles Costa qu’il soupçonne fortement. Le récit est entrecoupé judicieusement de flashbacks qui expliquent l’attachement que portait l’Equalizer à cette femme qu’il avait sauvée lors d’une mission.

Au fil de son enquête, McCall s’aperçoit que son ancienne protégée est devenue une sorte de mère maquerelle pour poules de luxe dans ce club. Mickey et Control tiennent des rôles secondaires dans cette histoire où McCall/Woodward est redevenu la star à part entière. Finalement, l’Equalizer déduit que le truand s’est fait voler par son propre acolyte et il les monte l’un contre l’autre. McCall sort indemne d’une fusillade à trois mais certains indices lui laissent penser que la mort des deux voyous n’est pas l’aboutissement de l’affaire…

o Anne Twomey (1951), Meredith, est Catherine Zambrano dans la série New York 911.

o Joseph Mascolo (1929), Tony Costa, est connu pour ses participations à des ‘soaps’ : Amour, gloire et beauté (513 épisodes) et Des jours et des vies (436 épisodes)….

o Lewis Van Bergen, Johnny Sax, est Zahn, le terroriste, dans A Community of Civilized Men/Les hommes civilisés, saison 2. Il jouera aussi dans Endgame de la dernière saison.

o Rita Jenrette (1949), la prostituée qui accoste McCall, a posé pour Playboy en 1981. La même année, elle sortit un livre torride, My Capitol Secrets,  qui donnait des révélations sur son ex-époux, le sénateur John W. Jenrette. Ce fut un best-seller.

o McCall à Costa qu’il soupçonne : ‘I will personally, personally, send you to hell.’

o On apprend, lors d’un flashback, que ‘Always a lady’ est l’inscription sur le bracelet offert par McCall à Meredith. In memory of a lady who was once a friend.

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Crédits photo : Universal.

Images capturées par Denis Chauvet.