Saison 2 1. Le retour du fils prodigue (The Prodigal Son) 2. Qui vivra verra (Whatever Works) 3. Le retraité (Out Where the Buses don’t Run) 4. La combine (The Dutch Oven) 8. Le prix fort (Bought and Paid For) 9. A qui le tour ? (Tale of the Goat) 12. Ah ! La belle vie ! (Definitively Miami) 13. Sacré dollar (Yankee Dollar) 14. Un aller simple (One-Way-Ticket) 15. Cette femme est dangereuse (Little Miss Dangerous) Scénario : Daniel Pyne - Réalisation : Paul Michael Glaser Résumé : En mission à Bogota, Crockett et Tubbs assistent, impuissants, au meurtre d’un collègue par des trafiquants de drogue colombiens. Revenus en Floride, les policiers retrouvent ceux qui se cachent derrière le trafic : les frères Miguel et Esteban Revilla. Crockett et Tubbs ont pour mission de retrouver les truands en se faisant passer pour les trafiquants Burnett et Cooper. Leur enquête les conduit à Manhattan, à New York… Critique : Cette seconde salve d’épisodes commence fort en donnant une tournure encore plus sombre et désabusée aux intrigues. Ce double épisode passionnant a été réalisé par un Paul Michael Glaser (l’ex-Starsky) en grande forme. Plusieurs thèmes sont abordés : trafic de drogue, réseaux d’influence, implication du système financier de Wall Street, … A nouveau, nous comprenons la dangerosité du métier de flic infiltré quand Crockett et Tubbs voient leur vie menacée à plusieurs reprises. Sur le plan visuel, on apprécie particulièrement les scènes de fusillades même si elles ont pris un petit coup de vieux. Enfin, la critique du système capitaliste américain en prend pour son grade : les banques régissent tout et adorent le blanchiment d’argent des trafiquants. Avec un constat bien amer à l’arrivée : les influences politico-financières supplantent le système judiciaire américain, la plupart du temps impuissant à faire régner la loi. Anecdotes :
Scénario : Maurice Hurley - Réalisation : John Nicolella Résumé : Deux policiers ont été retrouvés assassinés dans leur voiture. Sur le lieu du crime, Castillo trouve des symboles religieux liés aux rites d’une secte criminelle. Crockett et Tubbs découvrent que des policiers corrompus seraient mêlés à l’affaire… Critique : Dans cet épisode qui baigne dans une ambiance plutôt mystique et magique, nous découvrons la pratique de la Santeria, un mélange de religion et de magie d’origine afro-cubaine. Au final, cela sert un peu de poudre aux yeux pour masquer une banale histoire de vendetta et de corruption policière, thèmes déjà maintes fois abordés dans la 1ère saison. Si la première partie est réussie, la suite se perd dans une confusion quelque peu étrange. Notamment vers la fin de l’épisode, quand Castillo marche dans un temple rempli de statues, de symboles religieux et de serpents, sous un éclairage multicolore rappelant les clips vidéo de l’époque comme « Union of the snake » de Duran Duran. Cette scène n’apporte rien de plus à l’histoire. Par contre, on passe un bon moment quand la Ferrari de Crockett est saisie par un comptable de la police en vue de récolter de l’argent pour les bonnes œuvres de la police (Robert Trebor alias Autolycos dans « Hercule »). Le policier pète un câble et montre un caractère plutôt « enfant gâté » et macho. Il se ridiculise quelque peu. Au final, cet épisode reste intéressant visuellement mais n’a pas grand-chose de marquant. Anecdotes :
3. LE RETRAITÉ Scénario : Maurice Hurley - Réalisation : John Nicolella Résumé : Tandis qu’ils arrêtent un petit dealer, Crockett et Tubbs ont l’étrange impression d’être observés. De retour au commissariat, ils découvrent qu’un certain Hank Weldon, policier à la retraite, les photographiait. Ce dernier propose aux policiers de l’aider à retrouver et arrêter Tony Arcaro, un baron de la drogue recherché depuis des années… Critique : Dans ce très bon épisode, l’histoire tient la route et arrive à maintenir le suspense jusqu’au final inattendu. En filigrane, l’épisode pose la question de savoir jusqu’où peut mener l’obsession d’un policier pour un criminel ? Vers la folie ? Dans le rôle de Weldon, Bruce McGill incarne une forme de folie crédible, quoique son jeu verse parfois dans le cabotinage. Il joue avec les nerfs de Crockett et Tubbs et avec les nôtres et nous nous demandons bien où il veut en arriver. Enfin, l’épisode met en avant quelques moyens technologiques récents comme les gros ordinateurs à lettres vertes sur fond noir, sans oublier les gros « floppy disk » de sauvegarde des données. Avec le recul et vu la technologie actuelle, on rit quelque peu même si c’était « high tech » pour l’époque. Voyons plutôt cela comme un témoignage filmé des technologies des années 80. Le titre anglais de l’épisode « Out where the buses don’t work » renvoie à une expression pour dire que quelqu’un est à la masse, en l’occurrence Weldon. Anecdotes :
Scénario : Maurice Hurley - Réalisation : Abel Ferrara Résumé : Alors qu’il clôture une transaction avec un dealer dans un night-club, Tubbs se fait braquer par deux voyous qui lui volent l’argent et partent avec la drogue du dealer. Crockett et Trudy se lancent à leur poursuite. Au terme de la cavale, Trudy abat un des braqueurs. La police des polices enquête sur l’affaire. Traumatisée par l’incident, Trudy contacte David Jones, un ex-petit ami pianiste. Celui-ci travaille dans un club où elle rencontre un certain Adonis Jackson qui souhaiterait revendre une grosse quantité de cocaïne… Critique : Pour changer de l’univers masculin et souvent macho de la série, les scénaristes ont décidé de mettre en avant un personnage féminin, en l’occurrence Trudy Joplin. Cette jolie noire forme en quelque sorte le pendant féminin de Tubbs. La thématique abordée dans cet épisode tourne essentiellement autour du stress post-traumatique qui touche les policiers dans le feu de l’action. La police des polices est dépeinte comme des bureaucrates sans cœur qui ne comprennent pas le terrain vu qu’ils n’y sont jamais (Crockett leur fait d’ailleurs un sermon énervé à ce sujet). De manière assez mélancolique, la caméra suit les errements sur la plage de Trudy et nous fait ressentir la profonde solitude du personnage. Malheureuse en amour, elle pense retrouver un semblant de bonheur avec David Jones jusqu’à ce que son métier reprenne le dessus. Très bien filmé par Abel Ferrara, surtout durant les scènes de nuit ; cet épisode fascine visuellement en raison de son côté très sombre. Durant la longue scène de la fête où des participants sniffent de la cocaïne sans se cacher, nous comprenons l’univers désenchanté dans lequel évolue la policière. Malgré le soleil et le farniente, Trudy masque à peine son dégout. Un épisode intéressant malgré un scénario assez classique et un dealer assez caricatural. Anecdotes :
Scénario : Frank Military - Réalisation : Harry Mastrogeorge Résumé : Dans un bar, Sonny Crockett retrouve son vieux copain du Vietnam, Robbie Cann. Ce dernier va devenir père et lui propose de devenir le parrain. De son côté, Dorothy Bain travaille comme serveuse dans un club d’hôtel dirigé par Robbie et financé par deux truands, Johnny Cannata et Frank Doss. Crockett et Tubbs découvrent que la vie de la jeune mère serait menacée par des tueurs envoyés par Cannata et Doss. Robbie serait impliqué… Critique : Dans cet épisode assez émouvant et bien réalisé, les relations d’amitié et de cœur ne doivent pas faire oublier le devoir. Avant l’épisode « Bon retour » (voir plus loin dans cette 2ème saison), nous en apprenons plus sur le passé militaire de Crockett au Vietnam. Il restait droit quelles que soient les circonstances : « On ne balançait pas les prisonniers des hélicoptères, on faisait ce qui était juste », lance-t-il à son ami Robbie. Au travers de très beaux thèmes musicaux de Jan Hammer, nous saisissons tout le désarroi ressenti par Crockett, tiraillé entre l’impérieuse nécessité de faire son travail de flic et son amitié pour Robbie. Le policier suit son code d’honneur et aide son ancien copain d’armée à se ressaisir et à sortir de la sordide histoire dans laquelle il se retrouve embarqué. Nous ressentons beaucoup d’affection pour la jeune mère qui tente d’élever son bébé malgré une vie chaotique et difficile. Crockett arrive à temps pour lui éviter le pire, signe qu’il se porte au secours des plus faibles avec l’âme d’un chevalier. Enfin, l’ambiance nocturne dans laquelle baigne cet épisode est soulignée par l’utilisation de couleurs bleutées et turquoise, très intéressantes sur le plan visuel. Anecdotes :
Scénario : Julia Cameron - Réalisation : Michael O’Herlihy Résumé : Alors qu’il cherche à faire tomber un proxénète nommé Ivory Jones, Tubbs porte secours à Rosella, une prostituée agressée par un client. A l’hôpital, Crockett et Tubbs apprennent que la jeune femme a été élevée par Juan Carlos Silva, l’ex-patron de Jones et trafiquant de drogue notoire, qu’elle a quitté. Castillo propose un marché à Ivory Jones : en échange de sa liberté, il doit aider Crockett et Tubbs à infiltrer Silva. Mais Rosella retourne chez Silva… Critique : Titre français à nouveau particulièrement ridicule, à se demander où les adaptateurs vont le chercher. Sans réel scénario et sans grande originalité, cet épisode à la mise en scène plutôt plate n’a guère d’intérêt : hormis la présence de Miles Davis, toute l’ « histoire » semble avoir été construite pour mettre en valeur les débuts à l’écran du mannequin Ely Pouget (Rosella). La caméra s’arrête souvent sur son corps pour nous en faire admirer les courbes, dans des tenues sexy et affriolantes. On notera quelques prises de vue intéressantes (la caméra dans la piscine) et des décors mettant particulièrement en évidence les pastels rose et turquoise. Parmi les tubes rock, on reconnaît « Slave to love » de Bryan Ferry. Le trafiquant de drogue Silva accumule les clichés : petit, hargneux, méchant, assoiffé de pouvoir et dangereux. Du déjà vu en mieux dans le film « Scarface » (1983) avec Al Pacino. D’ailleurs, le scénario de cet épisode reprend en partie la trame du long métrage (vous saurez pourquoi tout à la fin…). Et nous de nous dire : « Tout ça pour ça ? » Anecdotes :
Scénario : Jim Trombetta - Réalisation : Michael O’Herlihy Résumé : Crockett et Tubbs assistent à l’enterrement d’un criminel haïtien dénommé Legba. Soudain, un motard surgit et mitraille le cercueil. A la place de Legba dans le cercueil se trouve une tête de bouc. Legba aurait pris une substance pour simuler la mort et revenir à la vie deux jours plus tard. Afin de le retrouver, les policiers surveillent Sylvio Romulus, bras droit du criminel… Critique : Comme dans le 2ème épisode « Qui vivra verra » de cette 2ème saison, cet épisode se donne à nouveau des allures mystico-magiques pour faire écran de fumée et cacher l’essentiel : l’absence de scénario digne de ce nom. Le titre original qu’on peut traduire par « Histoire de bouc » fait référence au culte vaudou pratiqué à Haïti et à la tête de bouc qui remplace le corps de Legba dans le cercueil. Malgré cet inconvénient majeur, il a au moins le mérite d’attirer l’attention sur la problématique des sectes qui embrigadent des gens crédules. A cet égard, les scènes de cauchemar et d’hypnose y sont particulièrement anxiogènes. Nous sommes aussi surpris de voir le personnage de Tubbs en état de panique et d’angoisse, l’acteur Philip Michael Thomas parvient à nous faire croire au désarroi ressenti face au culte vaudou. A part cela, l’épisode n’a pas grand intérêt et se traîne jusqu’à une fin mollement conclue. On retiendra surtout le méchant Legba, incarné avec force par un Clarence Williams III inquiétant au possible mais un peu risible aujourd’hui. Anecdotes :
Scénario : John Leekley - Réalisation : Edward James Olmos Résumé : Alors qu’ils surveillent l’arrivée d’Errera, trafiquant de drogue en contact avec un collègue infiltré ; Crockett et Tubbs retrouvent le malfrat mort. Au commissariat, le Lieutenant Castillo analyse les vidéos de surveillance et reconnaît Jack Gretsky, un ex-collègue des services secrets et surtout un dangereux tueur. Castillo apprend que Gretsky aurait vendu des secrets aux Russes. Il le retrouve et celui-ci lui demande de veiller sur sa femme et son fils. Mais des espions russes sont sur leurs traces… Critique : Après “Le triangle d’Or” (épisodes 13 et 14 de la 1ère saison), voici un nouvel épisode intéressant qui nous en révèle plus sur le passé du Lieutenant Martin Castillo. Interprète du rôle, Edward James Olmos réalise cet épisode avec talent et style. Chaque image est construite comme une œuvre d’art, certains plans sont même carrément contemplatifs et s’impriment dans l’esprit du spectateur après sa vision. Rythmée, la réalisation met en exergue décors, musique et images dans une parfaite osmose ; faisant de cet épisode un des meilleurs de toute la série sur le plan visuel. En dépit d’un scénario minimaliste et du côté caricatural des espions russes qui peut prêter à sourire, genre « méchants rouges contre gentils yankees » ; on passe un bon moment. Le personnage de l’espion russe joué par David Rasche incarne un Américain plus vrai que nature, renvoyant à l’actuelle série d’espionnage « The Americans ». Anecdotes :
Scénario : Marvin Kupfer - Réalisation : John Nicolella Résumé : Odette, une amie de Gina, vient de se faire violer par Roberto « Nico » Arroyo, le fils d’un riche homme d’affaires. Arroyo prend la fuite et au terme d’une course-poursuite dans les rues de Miami, Crockett finit par l’arrêter. Ayant également victime d’un viol lors d’une récente enquête, Gina met tout en œuvre pour qu’Arroyo soit puni et jeté en prison. Mais le père du violeur fait jouer son influence pour s’assurer le silence d’Odette à qui il promet une forte somme si celle-ci retire sa plainte… Critique : Après « La combine » qui mettait en évidence le personnage de Trudy, cet épisode se focalise sur Gina Calabrese. Au travers du personnage d’Odette, réfugiée d’origine haïtienne et amie de Gina ; l’épisode démontre toute la difficulté que vivent les émigrés. Difficile, voire impossible de vivre le « rêve américain » quand on vient d’une famille très pauvre et qu’on est considérée comme un objet par de riches puissants. Lors d’un accès de colère, Odette explique le fossé qui sépare sa vie de celle de son amie : ce que Gina considère comme normal comme style de vie ne l’est pas pour Odette. Cet épisode aborde le thème, assez tabou à l’époque, du viol et ses conséquences psychologiques. En égratignant au passage l’impunité des puissants… Pour rappel, Gina avait elle-même été violée par un répugnant trafiquant dans le 10ème épisode de la 1ère saison (Si peu qu’on prenne - Give a little, take a little). On regrettera une fin à la « Un justicier dans la ville », plutôt mal amenée et qui tombe à plat. Malgré ce petit défaut, voilà un épisode intéressant et de qualité qui montre aussi le cauchemar qui se cache souvent derrière le strass et les paillettes. Anecdotes :
Scénario : Terry McDonell - Réalisation : Don Johnson Résumé : Saïgon, Vietnam, avril 1975. La débâcle américaine marque le départ massif de civils et de militaires. Sur un navire, le journaliste de guerre Ira Stone emmène Crockett, alors jeune soldat, dans la cale où se trouvent les cadavres de plusieurs morts au combat. Dans les sacs mortuaires, ils découvrent de la cocaïne. Dix ans plus tard, les deux compagnons de guerre se retrouvent à Miami. Stone apprend à Crockett que le trafiquant qui a sévi au Vietnam, surnommé « Le Sergent », serait de retour en Floride…. Critique : L’ombre de la guerre du Vietnam plane sur la série, d’abord avec le passé de Castillo, suivi de celui de Crockett. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur le passé militaire du policier et sa relation avec Stone, un journaliste de guerre. La trame de cet épisode (le transport de drogue dans les sacs contenant les cadavres de soldats tués au combat) s’inspire de faits réels, repris dans le film policier « American Gangster » (2007) de Ridley Scott, avec Denzel Washington et Russell Crowe. Le personnage de Stone évoque le métier dangereux de journaliste de guerre (qui rappelle un peu le Nick Nolte du film « Under Fire », réalisé à la même époque) et les traumatismes qu’une telle expérience imprime dans la psychologie de ceux qui en sont revenus. Autre constat teinté d’une noirceur limite désespérante : le complexe militaro-industriel régente tout, y compris le trafic de drogue, au mépris des lois et des hommes. L’épisode se termine de façon un peu frustrante sur un Stone au bord de la mort, tenu par Crockett (on remarque la similarité avec la fin d’« Evan », l’avant-dernier épisode de la 1ère saison). Rythmé, bien filmé, passionnant à suivre ; c’est sans doute le meilleur épisode de toute la série, réalisé par Don Johnson lui-même et truffé de tubes du groupe rock « The Doors » chantées par l’inoubliable Jim Morrison. Anecdotes :
11. JEUX DE VILAIN Scénario : Paul Diamond - Réalisation : John Nicolella Résumé : Tory Rivers, un dangereux trafiquant de cocaïne, élimine deux Péruviens qui nuisaient à son commerce. Sarah McPhail, sa petite amie, se charge d’écouler la marchandise. Crockett et Tubbs surveillent le trafiquant dans l’espoir de récolter des preuves pour le faire arrêter. C’est alors qu’intervient Phil Mayhew, un petit escroc sans envergure… Critique : Cet épisode à caractère plutôt loufoque fait partie des moins réussis de cette seconde saison. En cause, un scénario en panne qui semble avoir été pensé à la va-vite pour exhiber Phil Collins, superstar du rock des années 80 et qui joue ici un rôle pas du tout sympathique. L’humour y est lourd (Switek fait des vannes aussi épaisses que lui) et la succession d’événements se révèle aussi plate que le scénario, sans oublier un méchant caricatural au possible. Seule petite surprise : la toute jeune Kyra Sedgwick (future Brenda Leigh Johnson de « The Closer ») en petite amie du méchand, sosotte qui cache une redoutable manipulatrice. La fin se termine dans une confusion étrange, preuve d’un scénario tarabiscoté et inconsistant. Reste le plaisir de retrouver l’indicateur Izzy Moreno et son débit labial toujours aussi amusant. Enfin, l’épisode montre une palette de couleurs « tendance » à l’époque, comme en témoigne la maison de Phil Collins, mais qui paraît bien kitsch de nos jours. Un épisode oubliable et plutôt médiocre. Dommage. Anecdotes :
12. AH ! LA BELLE VIE ! Scénario : Daniel Pyne - Réalisation : Rob Cohen Résumé : Un après-midi de canicule au bord d’une piscine d’un hôtel de luxe, Crockett et Tubbs attendent un certain Clemente. Ce patron d’une organisation criminelle serait prêt à changer de camp. Mais l’assistant du truand explique aux policiers qu’il ne se présentera pas au rendez-vous car il souhaite que sa sœur Maria, qui s’est mise sous protection de la police, puisse l’accompagner. Peu après, Callie, une magnifique blonde, séduit Crockett et lui demande de la libérer d’un mari violent… Critique : A nouveau, on regrettera un titre français idiot (cf. les titres des épisodes 15 et 17 de la 1ère saison). Cet épisode a tout d’une magnifique carte postale vide de sens. On a droit à une succession d’images magnifiques baignées de soleil qui font penser à un long vidéoclip contemplatif, magnifié par la chanson « Cry » de Godley & Crème. A nouveau, le scénario ne fonctionne pas (les deux histoires Clemente / Callie ne se rencontrent pas pour former un tout cohérent). A part l’argent, on ne comprend pas bien les motivations de Callie et son mari. Un couple d’escrocs qui s’amusent à tuer de riches fortunés qui tombent dans les griffes de la femme fatale ? Cela dit, comme Crockett, on apprécie la plastique ultra-sexy d’Arielle Dombasle qui apporte une certaine « french touch » dans cet univers très américain. Par contre, on apprécie le questionnement de Sonny Crockett quant à son métier de flic infiltré. Quand, sur la plage, il dit à Tubbs : « Plus tu deviens bon dans ce métier, plus il devient dangereux », c’est le signe d’un malaise qui le hante. Bref, un épisode visuellement mémorable mais hélas dépourvu d’un scénario digne de ce nom. Anecdotes :
Scénario : Daniel Pyne - Réalisation : Aaron Lipstadt Résumé : Après avoir allé chercher Sarah, sa petite amie hôtesse de l’air ; Crockett doit la conduire d’urgence à l’hôpital. Sur place, son amie décède et le policier apprend que son estomac contenait des sachets de drogue. Abasourdi, il enquête avec Tubbs. Au domicile de Sarah, ils surprennent Tim Davis, le frère de Sarah et découvrent qu’il est impliqué dans le trafic d’un certain Charlie Glide, une connaissance de Burnett. Sous son identité de trafiquant, Crockett contacte Glide et met tout en œuvre pour démanteler le trafic… Critique : Crockett n’a pas de chance en amour : soit les femmes le quittent, soit ce sont des cinglées, soit elles meurent. Une malédiction qui poursuivra malheureusement le policier tout au long de la série. Parmi les épisodes de cette seconde saison, celui-ci figure certainement parmi les 5 meilleurs. Comme dans celui d’ouverture de cette 2ème saison (« Le retour du fils prodigue »), nous y sentons bien toute la tension vécue par les policiers durant leur mission d’infiltration. Le trafiquant avec lequel ils négocient a tout du yuppie rempli de suffisance, typique des années 80. Comme Crockett, on a bien envie de lui filer une raclée. Prenant et sans temps morts, cet épisode se passe essentiellement la nuit et souligne à nouveau le caractère sombre et très dangereux du métier de flic infiltré. Elément intéressant, la présence d’une femme trafiquante de drogue, particulièrement perfide, à la croisée de la mante religieuse et la veuve noire. Comme dans la réalité, certains gros trafics étaient menés par des femmes, fait plutôt rare pour l’époque que pour être souligné ici. Anecdotes :
Scénario et réalisation : Craig Bolotin Résumé : Enquêtant sur le Canadien Jean Faber et son groupe impliqué dans un trafic de drogue, le magistrat Richard Langley est assassiné pendant le mariage de sa fille auquel assistaient Crockett et Tubbs. Ceux-ci tirent sur l’assassin en vain. Témoin de la scène, Lawrence Thurmond, l’avocat chargé de la défense de Faber, décide de se retirer des affaires. Crockett reçoit un coup de fil anonyme qui lui révéle que le tueur serait un certain Philippe Sagot… Critique : Dans cet épisode plutôt mineur, la thématique tourne autour des liens conflictuels entre avocats et policiers. Crockett ne cache pas son mépris pour Lawrence Thurmond, un avocat spécialisé dans la défense de criminels. Impuissant face à une justice détournée par des hommes de loi qui en connaissent les failles, Crockett vide sa frustration en s’entraînant au tir sur cibles et recommence son parcours encore et encore, signes de sa rage et de son incompréhension. Le récit bifurque ensuite autour d’un trafic de drogue mené par des Québécois (« French Canadians » dans la version originale) mais le déroulé se révèle plutôt confus. Par contre, Lothaire Bluteau campe à la perfection un tueur extrêmement dangereux. Rythmée et bien filmée, la scène de poursuite finale en bateau sur les canaux qui entourent la ville de Miami reste spectaculaire. Concernant l’avocat Thurmond, nous avons un petit peu de sympathie pour lui car il n’est ni mauvais, ni arrogant. Nous comprenons qu’il a une conscience et la volonté de quand même faire le bien. Du reste, la réflexion ne va pas plus loin ; la fin laisse supposer que policiers et avocats peuvent finir par se réconcilier. De cet épisode, on retiendra surtout les compositions de cadre assez recherchées et très travaillées sur le plan des couleurs, notamment dans le garage Ferrari tenu par Tommy, une mécanicienne amusante (ce personnage reviendra encore dans l’épisode « L’Italie » centré sur une histoire de meurtre ayant pour cadre le Grand Prix de Miami). Mais l’ensemble manque franchement de peps et déçoit. Anecdotes :
Scénario : Frank Military - Réalisation : Leon Ichaso Résumé : Plusieurs hommes ont été assassinés dans le quartier des prostituées. Castillo charge son équipe d’enquêter dans le milieu de la nuit. Tubbs interroge Jackie, une jolie jeune femme qui se produit sur scène dans un sex-club avec son petit ami, Cat. A l’occasion, la jeune femme se prostitue avec des inconnus de passage. Mais un témoin affirme que Cat attendait devant l’hôtel où a eu lieu le dernier meurtre... Critique : Voilà un bel exemple d’épisode très visuel et stylisé mais vide de substance : l’histoire tient sur une feuille de papier à cigarette. Pour combler cette lacune, la mise en scène en met plein la vue en nous proposant un long vidéoclip. Le réalisateur Leon Ichaso excelle dans la composition de plans élaborés où les couleurs dominantes vont du vert au rose fluo. On apprécie la scène où Cat marche dans la rue et sa silhouette se reflète dans une flaque d’eau baignée de couleur verte. Le bâtiment « SEX WORLD » joue aussi à fond sur les néons rose fluo qui ornent son fronton. Avec le recul, c’est très kitsch alors qu’à l’époque, c’était tendance. Si tout l’intérêt de cet épisode tourne autour de Jackie, rien ne nous est expliqué quant à ses motivations, ni ses pulsions. Sorte de petite fille perdue dans un corps de femme, elle erre dans les rues, seulement protégée par Cat, son ange gardien vulgaire. Par contre, la relation qu’elle entretient avec Tubbs est plutôt touchante. Le policier se prend d’affection pour elle et fait tout ce qu’il peut pour l’aider, un peu comme un grand frère protecteur. C’est là le seul véritable intérêt de cet épisode assez banal et dans lequel Crockett est, assez étonnamment, dépassé et pas très efficace. Bref, un bel emballage pour une coquille vide. Anecdotes :
Scénario : Wilton Crawley - Réalisation : John Nicolella Résumé : Un soir dans le quartier chaud, une voiture de sport embarque une jeune prostituée et file ensuite à toute allure. Crockett et Tubbs prennent le véhicule en chasse. Soudain, le bolide s’arrête et éjecte brutalement le corps sans vie de la jeune femme. Les policiers découvrent qu’il s’agit de Florence Italie, une prostituée battue à mort. Ils retrouvent rapidement le propriétaire de la voiture qui se proclame innocent et enquêtent dans le milieu des courses automobiles pour retrouver le coupable… Critique : Encore un épisode très tape-à-l’œil dans sa réalisation mais toujours une absence criante de scénario. A l’époque, les critiques de la presse américaine n’ont pas manqué de relever ce qu’ils considéraient comme « un manque de substance ». A la vision de cet épisode, on ne peut que leur donner raison. De fait, on a droit à un déluge de belles images et d’action, toujours dans le style du vidéoclip, pour une enquête qui se résume à peau de chagrin : Tubbs trouve le coupable en demandant des vidéocassettes à une gérante de snack. Ces bandes ont filmé le meurtrier qui - tiens, comme c’est original - allumait justement une cigarette pour qu’on reconnaisse bien son visage dans la nuit noire. Nous prendrait-on pour des quiches ? Comme nous, Crockett et Tubbs se demandent ce qu’ils font là à perdre leur temps. Seul élément intéressant : il a été tourné pendant le vrai « Grand Prix » de Miami qui se déroulait au cœur de Downtown Miami à l’époque (actuellement, le Grand Prix se tient à l’écart de la ville). Quelques scènes impressionnantes durant la compétition avec les caméras qui ont été fixées sur le bas de caisse et filment au ras du sol (un peu comme dans « Agence tous risques » durant les poursuites). Du reste, c’est certainement le plus mauvais épisode de cette seconde saison, suivi par « La solution » (voir plus loin), « Ah, l’amour ! » et « Jeux de vilain » (voir plus haut). Cela commence à faire un peu beaucoup. Anecdotes :
Scénario : Wilton Crawley - Réalisation : John Nicolella Résumé : Un meurtre, doublé d’un vol de morphine, a lieu. La police de Miami contacte la section française d’Interpol qui identifie le tueur, un certain Sirat Band. Interpol dépêche Danielle Hier, agent français, pour enquêter avec Crockett et Tubbs. Les policiers parviennent à localiser Bandi qui s’enfuit. Danielle reçoit l’ordre de le supprimer. Tubbs, qui se méfiait d’elle depuis leur rencontre, comprend alors qu’elle serait une terroriste… Critique : Dans cet épisode au scénario assez biscornu, la thématique turne autour du monde de l’espionnage et des masques : qui est qui ? Et pour quel but ? Si l’histoire ne nous en apprend pas beaucoup sur le monde des barbouzes, proposant une vision binaire bons/méchants ; la mise en scène parvient à installer un suspense qui nous tient suffisamment en haleine jusqu’à la conclusion. Tout comme Tubbs, on se dit que quelque chose ne va pas chez l’ « agent » français Danielle Hier. Dans la version originale, on s’amusera de son accent ridicule et très cliché, parlant comme Maurice Chevalier dans les années 30. Pourquoi les costumiers de la série lui ont fait porter une tenue de défilé de mode qui ressemble à une moustiquaire dans une scène au commissariat ? Pour montrer les dernières tendances en mode quand ils se sont rendus aux défilés de Paris ? C’est l’impression que cela donne. Faire chic en faisant venir la grande couture ? Ridicule et peu crédible pour une agent dont le salaire ne permet pas de payer la moitié de cette tenue. On se demande aussi pourquoi l’histoire de témoin protégé (une jeune fille nunuche) passe vite au second plan pour se focaliser sur l’agent français et la traque du tueur Bandi (nom amusant pour un criminel…). Et pourquoi diable les flics mettent autant de temps à le coincer et n’ont pas leurs infos de leur côté, en se reposant uniquement sur l’agent français ? Pourquoi Crockett fait-il aussi preuve de peu de discernement dans sa relation avec la perfide Danielle ? L’amour est aveugle… A se demander ce qu’il lui trouve, le genre frigide et aimable comme une porte de prison. Du reste, l’épisode a un petit peu plus de consistance au niveau du scénario que les précédents et ose aborder des sujets politiques sensibles (le terrorisme et le monde de l’espionnage), quoique de manière plutôt superficielle. Anecdotes :
Scénario : Wilton Crawley - Réalisation : John Nicolella Résumé : Au cours d’une opération, Crockett et Tubbs arrêtent des trafiquants de drogue. Au tribunal, ils témoignent devant le juge Ferguson. Sa mansuétude envers les criminels surprend Crockett : le magistrat les libère en échange de cautions ridicules. Les policiers découvrent que le juge aurait contracté d’importantes dettes de jeu et que cela aurait une influence directe sur son travail de magistrat… Critique : Avec une certaine mélancolie, cet épisode évoque la corruption de la justice et se focalise sur un juge jusqu’alors irréprochable. Une désillusion de plus pour Crockett et Tubbs qui, au détour d’un dialogue, soulignent les failles du système judiciaire. Plutôt que de nous proposer le banal cliché de l’homme de loi répugnant, l’épisode prend le parti de nous montrer le juge Ferguson sous un jour humain et plutôt attachant (il aime son fils, vedette de basket-ball et le soutient). Malheureusement, son addiction au jeu est telle que cela l’entraîne dans une spirale infernale. L’épisode suit les tourments et les errements du juge dans des scènes qui illustrent bien sa solitude, au son des thèmes musicaux de Jan Hammer parfaitement en osmose avec les émotions du personnage. Peu avant la fin, on retiendra le beau moment d’humanité entre Crockett et le juge où le flic comprend les difficultés que traverse l’homme de loi. Il lui propose son aide mais il refuse. Le flic lui dit que cela ne changera pas l’image positive qu’il a de lui. Malgré ce soutien, le juge fait cavalier seul et règle ses problèmes de façon plutôt brutale. Les conséquences de ses actes débouchent sur une fin traumatisante qui s’exprime directement sur le visage de Crockett. Anecdotes :
Scénario : Robert Crais - Réalisation : Aaron Lipstadt Résumé : Sonny Crockett cherche à faire tomber un gros trafiquant de drogue, Mario Fuente et se demande si sa couverture de dealer n’a pas été grillée. Contraints par Castillo de collaborer sur l’affaire avec Cates et Hodges, deux policiers des stupéfiants ; Crockett et Tubbs tentent d’approcher le baron de la drogue via son intermédiaire Reydolfo. Mais quand Sonny voit son bateau cambriolé et lit le message « Rends le fric Crockett », il comprend que sa couverture et sécurité sont bel et bien menacées… Critique : Dans cet épisode à l’ambiance carrément cauchemardesque, Crockett se retrouve pris au piège d’une machination dont il a beaucoup de mal à s’extirper. Harcelé par la police des polices et menacé par un gros trafiquant de drogue, il se fait aspirer dans une spirale qui n’est pas sans rappeler le schéma de certains grands films noirs. Le scénario de cet épisode a été écrit par Robert Crais, grand écrivain de polars, qui prend un malin plaisir à jouer au chat et à la souris avec le policier dépassé par ce qui lui arrive. Dès le début de l’épisode, nous sentons l’environnement se resserrer progressivement autour du policier pour l’étouffer jusqu’à l’insupportable (sa sueur et son énervement dans la scène où il attend au bureau de la Police des Polices). En dépit de ses efforts, Crockett se retrouve bien seul, largué par Castillo à qui il reproche de ne pas l’avoir soutenu. Quant à Tubbs, il semble peu concerné par ce qui arrive à son coéquipier, le voyant comme quelqu’un qui hallucine. Au final, comme lui, nous sommes abasourdis mais également frustrés : la fin laisse supposer que Crockett sera retrouvé et éliminé par les dealers. Mais la suite de la série ne le met pas du tout dans cette position. Visiblement, les producteurs chargés de la cohérence et de la continuité ne s’en sont pas préoccupés. Ou bien ont-ils eu peur de tuer la « poule aux œufs d’or » au dernier moment ? Lors de la diffusion de sa 2ème saison, la série cartonnait aux USA et Don Johnson avait menacé de quitter la série si son contrat n’était pas revu à la hausse. Du reste, cet épisode contient suffisamment de tension pour susciter l’intérêt. Un effort a été fait au niveau du scénario (même s’il prend parfois des chemins un peu tordus) et lui permet d’échapper au phénomène de la « belle coquille vide » (cf. les épisodes « L’Italie », « Jeux de vilain », « Ah, l’amour ! »). Anecdotes :
Scénario : Sheldon Willens & Jim Trombetta - Réalisation : John Nicolella Résumé : Hector Sandoval, poète de renommée mondiale, arrive aux Etats-Unis avec le statut de réfugié. Véritable âme de la résistance populaire dans son pays d’Amérique latine, il désire s’adresser devant le Congrès américain pour dénoncer la dictature qui règne dans sa patrie. Des tueurs sont envoyés pour supprimer le vieil homme, peu soucieux de sa sécurité. Crockett et Tubbs sont chargés de le protéger… Critique : Sans doute un des plus mauvais épisodes de la série avec son poète caricatural, dernier « héros » face à une dictature de pacotille. On ne ressent aucune empathie pour ce vieil homme censé incarner le symbole de la révolution. Au lieu de cela, on a droit à des états d’âme sans fin et à un caractériel qui a tous les tics de l’obsédé sexuel. Du côté des tortionnaires, seule Bianca Jagger (ex-femme de Mick des « Rolling Stones ») laisse planer un léger frisson de danger. La scène de torture et le faux opposant qui se révèle un assassin achèvent d’enterrer un scénario qu’on savait cousu de fil blanc. Pour meubler, Crockett et Tubbs jouent les gardes du corps à l’écoute du vieux poète qui radote. Et se demandent ce qu’ils font là. Comme nous. Restent quelques partitions musicales de Jan Hammer, d’excellente facture comme toujours mais c’est à peu près tout. Creux comme une coquille vide. Dommage. Anecdotes :
21. ESCROQUERIE EN TOUS GENRES Scénario : Daniel Pyne - Réalisation : JimJohnston Résumé : Au large de Miami, un groupe de pirates attaque violemment un bateau contenant plusieurs paquets de drogue. Menés par le jeune et arrogant Skip Mueller, les pirates tuent tous les occupants et s’enfuient avec le butin. Arrive un pilote d’hydravion, Jackson Crane, qui récupère le matériel électronique du bateau. Mais une des victimes, Morales, attire l’attention de la police qui retrouve le bateau à la dérive quelques jours plus tard. Crockett et Tubbs se font passer pour Burnett et Cooper afin d’entrer en contact avec les pirates et les mettre hors d’état de nuire… Critique : Voilà encore un épisode dont on se demande où est passé le scénario : plutôt que de développer un récit sur les radios pirates qui faisaient fureur à l’époque (ce qui aurait donné un petit angle politique intéressant), l’histoire se focalise sur les exactions d’une bande de sales gamins qui jouent les pirates à la petite semaine. Odieux, psychopathes, arrogants et avides d’argent, on a l’impression d’une version « marine » des yuppies de Wall Street : tous les coups sont permis et la fin justifie les moyens. Comme Crockett et Tubbs, on attend une fin qui n’arrive pas. Par contre, il est assez amusant de voir le Crockett prévu à l’origine (Gary Cole un peu empâté, future vedette de « Jack Killian, l’homme au micro ») côtoyer et sauver le Crockett qui le remplaça au pied levé (Don Johnson dont ni NBC, ni Michael Mann ne voulaient). On a aussi droit à un petit clin d’œil au personnage de Jimmy Cole (Glenn Frey dans l’épisode 15 de la 1ère saison : Y’a pas de sot métier (Smuggler’s Blues)). A part cela, l’épisode brille par son manque d’inspiration. Restent quelques beaux plans de Miami de jour et de nuit, sorte de carte postale visuelle pour touristes tentés par la cité balnéaire. Bien emballé mais hélas fort vide. Anecdotes :
22. ON CONNAÎT LA MUSIQUE Scénario : Dennis Cooper - Réalisation : John Nicolella Résumé : En pleine transaction avec les hommes du trafiquant Mendez, Crockett et Tubbs, sous l’identité des trafiquants Burnett et Cooper, sont démasqués et voient leur vie menacée. Un tireur au laser abat un des hommes de Mendez, ce qui leur permet de retourner la situation à leur avantage. Peu après, les policiers apprennent que le tireur n’était pas un policier et que la tête de Tubbs est mise à prix pour 1 million de dollars par un certain Calderone… Critique : Voilà un épisode qui rehausse un peu le niveau des précédents (pour la plupart médiocres), en proposant une classique histoire de vengeance. Au début, on se demande pourquoi Calderone veut la peau de Tubbs alors que le trafiquant a été tué par Crockett (cf. « Le Retour de Calderone, 2ème partie » dans la 1ère saison). La suite donne lieu à des retrouvailles entre Angélina, la fille de Calderone, qui apprend à Tubbs qu’elle a eu un fils de lui, prénommé… Ricardo. Quand Crockett apprend la soudaine paternité de son coéquipier, cela donne aussi lieu à une scène où on sent l’estime et l’attachement que se portent les deux hommes. Beaux moments de partage hélas vite interrompus par un autre Calderone : le demi-frère Orlando, prêt à kidnapper sa propre sœur et son enfant pour assouvir sa vengeance. Bien rythmé et bien mené, cet épisode préfigure un peu le film d’action « L’arme fatale » (1987) avec Mel Gibson, en mêlant habilement tension, drame et tragédie. A cet égard, la fin est particulièrement bouleversante pour Tubbs et pour nous, spectateurs. Comme son coéquipier, il n’a pas plus de chance en amour. La chanson « Long long Way To Go » de Phil Collins vient superbement renforcer ce sentiment de solitude qui se marque sur le visage de Tubbs. Un bon épisode. Enfin. Anecdotes :
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