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PrésentationSaison 1

L'Homme de l'Atlantide

Téléfilms

 


1. L'ARRIVÉE
(THE MAN FROM ATLANTIS)




 

Pendant une tempête, un homme blessé est découvert sur une plage de Californie. Les médecins n'arrivent pas à le réanimer avec de l'oxygène. Le docteur Élisabeth Merrill, spécialiste des milieux aquatiques, remarque que l'inconnu a les mains palmées et détecte des cellules pulmonaires semblables à celles des branchies. Elle réussit à le sauver par immersion dans l'océan, où il reprend vie. Les analyses informatiques rendent leur verdict : il s'agirait du dernier survivant de l'Atlantide. L'homme est baptisé Mark Harris et, après hésitation, finit par accepter de mettre ses dons exceptionnels de nageur au service de la marine américaine, pour une mission délicate. Il s'agit de plonger au fond de l'océan pour retrouver un sous-marin disparu dans un endroit réputé pour être une espèce de Triangle des Bermudes des submersibles.

Mark découvre une base sous-marine dirigée par M. Schubert, un homme très dangereux, mi-savant fou, mi-génie du mal mégalomane, responsable de la disparition de sous-marins russes, français et américains, dont le personnel a été annexé et l'équipement utilisé pour aménager la base. Schubert s'apprête à anéantir l'humanité par une gigantesque explosion nucléaire déclenchée avec le concours de savants qu'il tient sous sa coupe grâce à des bracelets aux pouvoirs hypnotiques. M. Schubert et les savants sont les seuls destinés à survivre, afin de rebâtir un monde nouveau sur des bases jugées plus « saines ». Mark fait échouer ce plan démoniaque et libère les savants, qui s'échappent avec le Cétacé, le sous-marin de Schubert. Sa mission accomplie, notre homme de l'Atlantide manifeste l'intention de retourner vivre dans l'océan puis se ravise, désireux de mieux découvrir le monde des hommes... et de la belle Élisabeth Merrill.

Toutes les caractéristiques de la future série sont présentées dans ce premier téléfilm devenu par la suite le pilote de la série. En premier lieu, l'attirance évidente entre Mark et Élisabeth (d'ailleurs probablement plus forte de la part du docteur Merrill que de la part de Mark...). Voilà probablement l'élément décisif dans la décision de l'homme-poisson de demeurer parmi les humains. A cet égard, la conclusion du téléfilm est édifiante.

L'intérêt de la marine et de la défense nationale pour Mark se manifeste sans complexe ni alibi pseudo-humanitaire, même si les autorités se comportent toujours de manière correcte et cordiale avec lui.

Autre classique de la série, la découverte des curiosités du monde des hommes. Mark est un adulte aussi naïf qu'un enfant. Il expérimente les us et coutumes du monde moderne avec les yeux d'un jeune garçon, malgré son corps d'homme bien bâti. Les réflexions que cet apprentissage lui inspire sont tellement candides qu'elles passent souvent pour de l'humour à froid auprès des interlocuteurs qui ne le connaissent pas, comme les marins rencontrés sur les lieux de sa mission.

Avec Mark, l'étonnement est d'ailleurs réciproque : pour s'en convaincre, il suffit de voir la tête du plongeur qui l'accompagne lorsqu'il abandonne son équipement de plongée, destiné à donner le change à l'équipage (les capacités de Mark doivent rester secrètes auprès du plus grand nombre). Le docteur Merrill a prévenu le plongeur qu'il risquait d'être surpris, et ne peut se retenir de rire lorsqu'elle entend sa réaction par la radio.

Les préoccupations écologiques, thème récurrent de la série, se manifestent par le projet de Schubert, furieux contre l'humanité tout entière, accusée de polluer les océans et de détruire la planète à petit feu. Sauf que son projet d'anéantissement par le feu nucléaire est mille fois pire...

M. Schubert fera sa réapparition lorsque la série sera mise en route, à la suite des téléfilms. On ne pouvait trouver acteur plus approprié que le magistral Victor Buono pour incarner le personnage à la fois génial et torturé de Schubert.

On peut regretter le suspense bidon du compte à rebours, avec l'humanité évidemment sauvée pour... trois petites secondes, mais ce pilote reste néanmoins une réussite, de par ses qualités scénaristiques intrinsèques, l'excellence de l'interprétation de Patrick Duffy, Belinda J. Montgomery et Victor Buono, et la scène finale émouvante où Mark s'étonne de voir « l'eau dans les yeux » du docteur Merrill alors qu'il lui fait ses adieux. 

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2. LES VISITEURS DE L'AU-DELÀ
(DEATH SCOUTS)


 

Le docteur Merril est devenue l'adjointe du docteur Miller Simon à la fondation de recherche océanique dirigée par C.W. Crawford. La fondation utilise le Cétacé, l'ancien sous-marin de M. Schubert... et les services de Mark Harris. Nos amis se retrouvent aux prises avec des extraterrestres dont le vaisseau est tombé dans la mer. Les deux créatures ont pris l'apparence humaine en investissant les corps d’un couple de plongeurs, et découvrent avec étonnement la civilisation terrestre.

Pendant ce temps, Mark plonge à l'endroit où le vaisseau s'est abimé, et découvre l'engin immergé au fond de l'océan. Lors de son exploration, il est intrigué par un fragment d'objet qui porte un dessin similaire à celui se trouvant sur son short. Persuadé que les visiteurs sont issus du même monde que lui, et qu'ils sont venus pour le chercher, Mark voit cette conviction renforcée par la découverte des mains palmées des inconnus, ainsi que de leur goût pour la baignade. Lorsque les intrus sont capturés, Mark, convaincu de leurs intentions pacifiques, insiste pour qu'ils soient bien traités. L'homme-poisson se trompe totalement, mais les extraterrestres vont profiter de cette méprise pour l'utiliser au profit de leurs visées hostiles.

Les visiteurs ont un potentiel électrique de quatre mille volts lorsqu'ils se tiennent par le bras, une arme redoutable qui inquiète les autorités. Par voie de conséquence, ils sont séparés et emprisonnés. Mark se fait le complice involontaire de leur évasion, après que la femme lui ait raconté une histoire à dormir debout. Les inconnus ont l'intention de préparer la venue d'un autre vaisseau spatial, en vue de conquérir la Terre. Déçu, Harris comprend à quel point il a été berné. Il retourne dans l’épave ennemie et affronte le couple. Vaincu, l'homme meurt dans l'autodestruction de son vaisseau, après avoir gravement blessé sa compagne, qui avait choisi de le trahir. Amoureuse de Mark et désireuse de vivre en paix sur la Terre, la visiteuse ne survit pas à ses blessures.

Cette histoire est légèrement moins prenante que la première, mais reste de bon niveau grâce à un scénario convaincant et de bons comédiens, notamment ceux incarnant les visiteurs.

Quelques passages humoristiques pimentent le récit. Ainsi, les remarques des extraterrestres sur le régime alimentaire des humains. Découvrant des poissons sur un étalage, l'homme ironise :

« Ils se nourrissent de cadavres... »

Le marchand a indiqué que chaque poisson valait deux « sacs ». Il s'en suit cette conversation :

« Les sacs doivent être une unité d'échange.

-C'est bizarre, l'ordinateur n'a pas parlé de ça... »

On peut se demander pourquoi les visiteurs ont les mains palmées puisqu'ils ont pris l'apparence d'humains qui, de toute évidence, ne les avaient nullement, mais sans doute ce détail était-il nécessaire pour que Mark les croie apparentés à lui...

La naïveté sans limites de Mark est mise en exergue à plusieurs reprises, tout comme l'obsession du « boss » C.W. Crawford pour la bonne gestion financière de son entreprise.

L'affrontement final entre Harris et l'extraterrestre masculin est d'une rare débilité : Mark neutralise son adversaire avec des flammes. Des flammes dans un engin immergé au fond de l'océan ! Et, comme si se doit, la visiteuse meurt tout juste après avoir eu le temps de vivre une scène émouvante avec Mark...

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3. LES FLAMMÈCHES
(KILLER SPORES)


 

La NASA demande au Cétacé de récupérer une sonde de retour de l'espace, qui va tomber dans l'océan à proximité de l'endroit où se trouve le sous-marin de la fondation. La sonde revient sur la Terre avec une surcharge inexpliquée. Mark la ramène à bord et se retrouve victime de troubles du comportement. Il affirme que des êtres mystérieux ont envahi la sonde, des êtres immatériels et invisibles, sauf dans l'obscurité. Les créatures ont envahi le corps et la pensée de Mark en raison de son psychisme particulier. Elles le poussent à s'enfuir en plein désert, où il manque de peu la mort par déshydratation.

Les spores continuent leur offensive. Elles se répandent partout et sèment la terreur parmi la population. En effet, les humains sont considérés comme une espèce « envahisseuse de l'espace ». L'hystérie est la manifestation la plus visible des effets délétères produits sur l'espèce humaine par les envahisseurs venus du ciel.  Crawford, Miller Simon et Élisabeth sont eux-mêmes atteints, ainsi que tout l'équipage du Cétacé. Par l'intermédiaire de Simon et du docteur Merrill, les créatures expliquent qu'elles ne cherchent qu'à rentrer chez elles, l'humanité leur paraissant exécrable. Mark est chargé de les conduire dans une fusée qui va être envoyée dans l'espace. Il réussit sa mission et libère ainsi ses compagnons et l'ensemble des humains de l'envoûtement des spores.

L'aventure commence bien avec un festival de réflexions candides de la part de Mark Harris. Lorsque Miller Simon affirme en plaisantant qu'il « déteste » Elizabeth Merrill, le gentil Mark ne comprend pas l'humour au second degré. Il demande à Élisabeth, d'un air étonné :

« Il dit qu'il vous déteste, et ça vous fait rire ? »

Et lorsque la NASA demande de l'aide :

« Pourquoi les hommes font-ils des recherches plus loin que leur planète alors qu'ils ne connaissent pas encore la Terre ? »

Ici, ce serait plutôt un mélange de naïveté et de bon sens...

Ensuite, se développe une histoire sans le moindre intérêt, grotesque et de surcroît bourrée de poncifs : les créatures de l'espace invincibles mais raisonnables, qui font la leçon aux méchants humains jaloux, irresponsables et destructeurs, voici ce que les scénaristes nous servent : un plat indigeste et réchauffé, seule faute de goût parmi les téléfilms. Faut-il que l'Homme ait une piètre opinion de sa propre espèce pour persister à un point tel dans l'autodénigrement...

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4. LA DISPARITION
(THE DISAPPEARANCES)


 

Un certain Dick Stoneman prend contact avec la fondation de recherche océanique sous prétexte de lui céder un bateau. En réalité, Stoneman représente un petit groupe de fanatiques dirigés par le docteur Mary Smith.  Le but de cette organisation est d'envoyer dans l'espace un vaisseau peuplé de savants chargés de trouver une planète habitable et d'y perpétuer l'espèce humaine après la disparition de la Terre. Mary pense que la vie sur notre planète est condamnée à court terme, par la guerre, la famine ou la pollution.

Élisabeth est enlevée par Stoneman, et conduite sur l'île de Félicitos en compagnie d'autres savants. Son refus catégorique de participer à l'entreprise du docteur Smith ne résiste pas à la drogue hallucinogène présente dans la fontaine du bonheur de Félicitos. Mark Harris parvient à retrouver la trace du docteur Merrill. Miller Simon, Crawford et lui gagnent Félicitos par le truchement du Cétacé. Après avoir sauvé le submersible d'une torpille lancée par Mary Smith, Mark s'introduit sur l'île, en compagnie de Simon.

Miller ne tarde pas à subir le charme du spa local, au contraire de Mark, insensible à cette drogue. Complètement hypnotisée, Élisabeth va jusqu’à réaliser son rêve de chanter devant ses confrères ! Heureusement pour Mark, Jeannie, la sœur de Mary, est tombée amoureuse de lui. Elle va l'aider à neutraliser le minerai hallucinogène avec des pierres trouvées dans l'océan. Son projet anéanti, Mary décide de s'enfuir dans sa fusée en compagnie de Mark. Elle et lui, nouveaux Adam et Ève de l'espace, capables de donner naissance à une nouvelle civilisation, très loin dans les étoiles… Mark refuse et Mary part seule. Élisabeth se retrouve mortifiée d'avoir donné un récital, et Mark, songeur, se demande si Mary va pouvoir trouver son étoile. D'où une conclusion mélancolique de l'homme-poisson, probablement dubitatif au spectacle du saccage de la planète par l'être humain :

« Elle n'était peut-être pas folle, à la réflexion... »

Le passage au format une heure au lieu d'une heure trente rend l'intrigue plus nerveuse, et permet d'assister à l'histoire la plus captivante des téléfilms, et une des meilleures de l'ensemble série/téléfilms. Ceci malgré l'absurdité de la fusée lancée depuis le fond de la mer, dans la scène finale.

Parmi les multiples temps forts, citons le suspense, lorsque Mark est enfermé dans une cabine et risque de mourir par manque d'eau, ou lors des manœuvres du Cétacé pour échapper à la torpille, passage le plus passionnant de l'épisode. Et encore l'excellente idée de la fontaine du bonheur, avec les joyeuses baignades en petite tenue et le récital du docteur Merrill. Mais aussi la scène finale, poignante, lorsque Mary décide de s'enfuir et part seule, scellant l'échec de son projet.

Le caractère de Mary Smith est difficile à cerner : à la fois idéaliste et fanatique, ce qui va souvent de pair, mais aussi cruelle, par exemple lorsqu'elle décide de torpiller le Cétacé pour punir sa sœur Jeannie, qui voulait épargner son cher Mark Harris. Le docteur Smith est sans nul doute, avec Jack Muldon, et hormis bien entendu M. Schubert, l'adversaire le plus consistant et fascinant de la série.

Saluons l'excellence de l'interprétation. Outre les acteurs récurrents, Darleen Carr se montre époustouflante dans le rôle de la fanatique, mais sincère, Mary Smith. La jolie Pamela Peters Solow n'en est pas moins remarquable dans celui de sa sœur Jeannie.

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)